L.L. de Mars

Créations artistiques et critiques, spectre large et désordonné

  • Quand la relaxe d’un Gilet jaune met à mal des accusations policières

    https://www.ouest-france.fr/societe/gilets-jaunes/quand-la-relaxe-d-un-gilet-jaune-met-mal-des-accusations-policieres-636

    Un motard Gilet jaune, jugé pour des violences sur des policiers lors d’une manifestation en avril, a été relaxé mardi par le tribunal de Lyon, où il est plutôt apparu comme la victime d’une interpellation musclée.

    Le 6 avril 2019, à Lyon, Didier M., 47 ans, employé de la Poste et père de famille, participe au cortège des Gilets jaunes avec son fils de 17 ans. La fin de journée tourne mal : interpellé par des agents de la Brigade anticriminalité (BAC), il est d’abord conduit à l’hôpital, où un médecin lui accorde cinq jours d’ITT, avant de passer 48 heures en garde à vue.

    On lui reproche d’avoir donné des coups en forçant un barrage de police. Poursuivi également pour rébellion, il comparaissait ce mardi 21 mai.

    #gilets_jaunes #justice

  • Christophe Castaner et la Pitié-Salpêtrière : premier désaveu pour la loi sur les « infox »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/05/22/premier-desaveu-pour-la-loi-sur-les-infox_5465717_823448.html

    Les plaignants qui dénonçaient les propos du ministre de l’intérieur sur Twitter, alors que ce dernier parlait d’attaque contre l’hôpital le 1er mai, ont été déboutés par la justice.

    Baptême du feu pour la loi sur les infox, censée lutter contre la diffusion de fausses nouvelles et promulguée le 23 décembre 2018. Désireux de prendre le gouvernement à son propre jeu, deux parlementaires du Parti communiste (PCF), le sénateur des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias et la députée européenne Marie-Pierre Vieu, ont voulu démontrer que « la loi sur les fausses nouvelles qui devait tout régler ne règle rien ».

    Ils ont ainsi attaqué devant le tribunal de grande instance de Paris les déclarations faites sur le réseau social Twitter le 1er mai par Christophe Castaner après l’entrée de manifestants dans un hôpital parisien.

    « Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital. On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger. Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre : elles sont la fierté de la République », avait tweeté le ministre de l’intérieur. Ces déclarations avaient ensuite été démenties par les faits : l’événement reconstitué par différents journaux, dont Le Monde, avait finalement peu à voir avec la version du ministre. Ce dernier en avait d’ailleurs convenu, reconnaissant que le terme « d’attaque » n’était pas approprié.

    S’emparant de cette infox, les deux parlementaires ont assigné en référé Twitter devant le tribunal de grande instance de Paris, enjoignant au réseau social de supprimer le Tweet de Christophe Castaner, et ce, afin de « faire cesser la diffusion d’allégations ou d’imputations présentées comme inexactes et trompeuses ».

    Dans un jugement rendu le 17 mai, le tribunal a débouté les plaignants, ce qui était précisément le but recherché. « Nous voulions démontrer par l’absurde – ce qui est parfois comme en mathématiques la méthode la plus efficace – que cette loi ne servait à rien », explique Pierre Ouzoulias, qui rappelle que le Sénat avait « refusé deux fois – à l’exception des sénateurs La République en marche – de discuter du texte [par une procédure de renvoi en commission]. Au mieux, il était inutile, au pire liberticide ».

    Pourquoi s’en être pris à Christophe Castaner ? « Au Sénat, on nous a présenté cette loi comme une façon de mettre fin aux ingérences de la Russie. On voit bien que l’ingérence peut venir d’ailleurs. » En s’emparant de cette affaire, les juges rappellent les conditions drastiques d’application de cette loi, qui ne peut s’exercer que pendant les périodes électorales.

    Sur la fausseté de l’information, le tribunal a tout d’abord jugé que, si « le message de Christophe Castaner apparaît exagéré (…), cette exagération porte sur des faits qui, eux, sont réels. (…) La condition selon laquelle l’allégation doit être manifestement inexacte ou trompeuse n’est pas remplie. »

    Ensuite, il aurait fallu que la diffusion du « Tweet litigieux » soit « cumulativement massive, artificielle ou automatisée ». Autrement dit, Christophe Castaner aurait par exemple dû acheter de la publicité à Twitter pour accroître la caisse de résonance de son message. Or, les juges n’ont trouvé aucun « élément démontrant l’utilisation de tels procédés ».

    Enfin, le juge des référés devait « apprécier le caractère manifeste du risque d’altération de la sincérité du scrutin, lié à la diffusion de ce Tweet », et ce, à quelques semaines alors seulement des élections européennes, qui se tiendront le 26 mai.

    Au final, grâce aux différentes versions de l’événement relatées dans les journaux, « chaque électeur [a pu] se faire une opinion éclairée, sans risque de manipulation ». Cette dernière condition du texte est par essence absurde, selon Pierre Ouzoulias : « Jamais personne ne pourra prouver qu’une fausse nouvelle puisse avoir de l’influence sur un scrutin qui ne s’est pas encore déroulé. »

    Dernière difficulté, le tribunal a jugé que Twitter France n’était pas l’entité à saisir. Les plaignants auraient dû se tourner vers Twitter Irlande. Or, dans la mesure où c’est une société étrangère, cela freine la « procédure d’urgence ». « Le texte montre surtout qu’il faut une véritable régulation des contenus sur les réseaux sociaux », conclut M. Ouzoulias.

  • Quand la relaxe d’un Gilet jaune met à mal des accusations policières
    https://www.ouest-france.fr/societe/gilets-jaunes/quand-la-relaxe-d-un-gilet-jaune-met-mal-des-accusations-policieres-636

    Le 6 avril 2019, à Lyon, Didier M., 47 ans, employé de la Poste et père de famille, participe au cortège des Gilets jaunes avec son fils de 17 ans. La fin de journée tourne mal : interpellé par des agents de la Brigade anticriminalité (BAC), il est d’abord conduit à l’hôpital, où un médecin lui accorde cinq jours d’ITT, avant de passer 48 heures en garde à vue.

    Le policier, qui portait une caméra ce jour-là, a assuré à la barre avoir vu le prévenu porter des coups, ce qui a conduit à son interpellation, jugée « propre », même si le motard a tenté d’échapper aux menottes une fois plaqué au sol, selon lui.

    Pour Me Bohé, la vidéo montre des « coups de boxeur » administrés par le mis en cause. Mais la procureure n’est pas de cet avis : « Franchement, je l’ai regardée dix fois, je ne le vois pas porter de coups […] Il y a trop de faiblesses dans ce dossier ».

    « Je ne me suis jamais battu avec personne », lâche de son côté Didier M. en retournant les accusations : « Quand j’ai vu mon fils se faire projeter au sol et se faire matraquer par des policiers, je suis allé vers eux pour leur demander pourquoi ils faisaient ça. Et les coups ont commencé à pleuvoir sur moi ».

    « C’est le dossier de la mauvaise foi, si ce n’est du mensonge », a tonné son avocate, Me Amandine Fabrègue.

    Le tribunal a relaxé Didier M. en déboutant les policiers de leurs demandes d’indemnisation. « On est soulagés mais on ne devrait pas, car la victime, c’est lui », glissait un proche du prévenu après l’audience.

  • je reçois la propagande de tous les zozos en lice pour les élections européenne. Quel paysage triste... Evidemment, je m’attarde cinq secondes sur le racolage macronien et je note que, d’une part, LREM est devenu sans que je m’en sois rendu compte un parti écologiste (c’est clairement la ligne mise en avant) et que, d’autre part, la devise liberté / égalité / fraternité est devenue ici :
    Liberté. Protection. Progrès.
    Les lecteurs auront corrigé d’eux-mêmes, bien sûr, en lisant :
    Libre-échange. Police. Croissance.

  • Cambrésis : Pourquoi, six mois plus tard, ces Gilets jaunes sont toujours là

    https://www.lavoixdunord.fr/583932/article/2019-05-17/pourquoi-six-mois-plus-tard-ces-gilets-jaunes-sont-toujours-la

    Le 17 novembre sonnait le coup d’envoi du mouvement des Gilets jaunes. Qui aurait cru que six mois plus tard, ils seraient encore là, occupant les ronds-points, organisant des manifestations ? Pas eux, en tout cas. Ils nous racontent pourquoi ils ont décidé de rejoindre la mobilisation… et de ne pas la quitter.

    #gilets_jaunes #gj

  • Groupe J.-P. Vernant sur twitter (c’est juste dommage que @Gjpvernant ne pense pas à publier ici en premier et utiliser Twitter en miroir).

    1/ Une crise politique s’entend comme l’impossibilité par un projet politique quelconque de rassembler un bloc social dominant derrière lui, c’est à dire d’instituer un imaginaire social qui permette de passer par dessus les intérêts de classe.

    2/ On pourrait décrire la crise du moment comme on décrit les réactions chimiques, par déplacement d’atomes, par des logiques d’affinité, par des processus catalytiques et des barrières d’activation.

    3/ La tripartition du champ politique provient de l’abandon des intérêts des classes populaires puis des classes moyennes par la gauche de gouvernement, théorisée par Terra Nova, en faveur de la formation d’un bloc moderniste néolibéral.

    4/ Ce qui a attiré la petite bourgeoisie intellectuelle et les cadres de la fonction publique dans ce guêpier, c’est le discours européen, qui a servi de paravent et de cheval de Troie au projet néolibéral, mais aussi la désignation des classes moyennes comme porteuse du Mal.

    5/ La création d’une confusion entre Europe et néolibéralisme a été une stratégie délibérée, depuis Giscard, depuis la deuxième gauche de Rocard, reprise par Delors puis par Strauss-Khan. Le second sert maintenant de repoussoir à tout projet internationaliste…

    6/ La modernisation du FN n’est pas pour rien dans l’attraction qu’il exerce sur la fraction des classes moyennes qui craint le déclassement, et dont il exalte le capital d’autochtonie : changement de génération, une femme à la tête du parti et adhésion au républicanisme.

    7/ Le RN - FN n’arrive cependant qu’à 10-12% de l’électorat, et peine à rassembler au delà d’une classe moyenne en colère complétée par la vieille réaction pétainiste.

    Le bloc modernisateur recomposé entre les cadres du privé et les classes moyennes éduquées, fait 9-10%.

    8/ A gauche, la fragmentation provient de répulsions binaires qui gênent les projets de transformation radicale :
    – la haine des classes moyennes touche une part des classes moyennes éduquées
    – le vieux projet productiviste du marxisme vs tournant écologiste
    – l’Europe

    9/ Le tripartisme politique laisse en apparence la possibilité qu’un groupe social très petit (9% pour Macron) puisse gouverner. C’est vrai, du fait des institutions de la 5ème République. C’est faux, car il lui faut déployer autoritarisme et répression fascistoïde.

    10/ C’est là où le projet « falsciste » à la Bolsonaro apparait comme recomposition d’un bloc social dominant : il suffit d’écarter la classe moyenne éduquée (journalistes, universitaires, enseignants) et de désigner le libéralisme culturel comme source de tous les maux.

    11/ La désignation de boucs émissaires aussi bien en bas de l’échelle sociale (les damnés : chômeurs, migrants, « assistés ») et dans les corps intermédiaires (journalopes, marxistes culturels de l’Université, etc), avec exaltation de la religion et de la bouffe locale, fonctionne.

    12/ On expulse les classes moyennes éduquées du bloc modernisateur néolibéral (le macronisme) et on recompose avec les cadres du privé, la classe moyenne en colère, la vieille bourgeoisie réactionnaire et… les détenteurs du capital financier.

    Et ça compose un bloc falsciste.

    13/ La petite bourgeoisie intellectuelle, qui a été à l’origine de la scission du bloc de gauche par abandon des classes moyennes et populaires, se retrouve exclue du bloc dirigeant (cf Brésil). En chimie, c’est le rôle d’un catalyseur.

    14/ Il n’y a pas une seule journée sans que les mouvements effectués par Macron et les siens n’aillent dans le sens de la recomposition falsciste, par fusion des néolibéraux antidémocrates et autoritaires avec les post-fascistes, illibéraux et identitaires.

    15/ Il suffira d’un tweet chaque matin à un abruti bleu-brun pour provoquer l’indignation de la classe moyenne éduquée sur le sujet du jour, lui permettant de montrer qu’il n’est pas « politiquement correct » et « bien-pensant ».

    16/ Post-scriptum. Il n’y a pas de déterminisme de l’Histoire. A chaque instant, une possibilité de bifurcation est offerte, n’était la difficulté à changer nos modes de vie et de pensée.

    Organiser le pessimisme…

    17/ Les virages socio-historiques sur l’aile ont déjà existé dans l’Histoire, et c’est bien de cela dont on a besoin pour juguler la perspective falsciste : une recomposition rapide (ce que la rue permet) du mouvement émancipateur pour un changement d’ère socio-historique.

    #macron #laRem

  • je relaie ceci, lu sur Bulledair.

    Réponse de Wilfrid Lupano au ministre de la Culture.

    Monsieur le ministre,

    À ma très grande surprise, vous m’avez adressé la semaine dernière un courrier pour m’annoncer que vous me décerniez le grade de chevalier des arts et lettres.
    Je vous remercie de cette délicate attention, mais j’ai bien peur de devoir refuser cet « honneur ».
    Déjà, spontanément, je n’ai jamais été très excité par les médailles. Pierre Desproges disait « les décorations, c’est la libido des vieux ». Je me plais à penser que je n’en suis pas encore là. Il y a cependant des distinctions plus réjouissantes que d’autres, et celle-ci a l’inconvénient, monsieur le ministre, d’être remise par un représentant politique.
    Or, comment accepter la moindre distinction de la part d’un gouvernement qui, en tout point, me fait honte ?
    Car oui, il s’agit bien de honte.

    J’ai honte de ce que votre gouvernement fait des services publics, au nom du refus dogmatique de faire payer aux grandes entreprises et aux plus grosses fortunes les impôts dont elles devraient s’acquitter. « il n’y a pas d’argent magique » martèle votre leader. Il y a en revanche un argent légal que monsieur Macron refuse d’aller chercher pour ne pas déplaire à ceux qui ont financé sa campagne.
    J’ai honte, lorsque j’entends monsieur Castaner s’indigner que l’on puisse « s’attaquer à un hôpital », comme il l’a fait récemment, alors que c’est bien votre gouvernement qui fait le plus de mal aux services de santé, et pas trois gilets jaunes qui cherchent à se mettre à l’abri au mauvais endroit.
    J’ai honte de ce gouvernement qui en supprimant l’ISF, a divisé par deux les ressources des associations qui prennent à leur charge les plus faibles, les plus démunis, les laissés pour compte, à la place de l’état.

    J’ai honte lorsque votre gouvernement refuse d’accueillir l’Aquarius et ses 160 réfugiés qui demandent de l’aide, et encore plus honte lorsque monsieur Castaner, encore lui, accuse les ONG qui tentent par tous les moyens de sauver des vies d’être « complices » des passeurs.
    J’ai honte lorsque je vois la police « escorter » les militants de Génération Identitaire après leur coup de com’ au col de Briançon pour les « protéger » contre les militants favorables à l’accueil des réfugiés. Certains de ces derniers furent d’ailleurs interpelés, alors que tous les membres de Génération Identitaire sont rentrés chez eux fêter leur coup de publicité.
    J’ai honte de votre politique indigne d’accueil des migrants, et en particulier des mineurs isolés. Le gouvernement auquel vous appartenez a accéléré le rythme des expulsions, voté l’allongement à 90 jours de la période de rétention pour les étrangers en situation irrégulière. De la prison, donc, pour des personnes n’ayant commis aucun crime, hommes, femmes, enfants, nouveaux-nés. Pendant ce temps, des préfets plusieurs fois condamnés pour non respect du droit d’asile sont maintenus en poste.
    Pour de sordides calculs électoraux, le gouvernement auquel vous appartenez foule aux pieds tous les principes philosophiques et moraux qui sont à la base de la constitution et de l’histoire de ce pays, et passe à côté du sens de l’Histoire. Soyez certain que l’Histoire s’en souviendra.

    J’ai honte de l’incapacité de ce gouvernement à prendre en compte l’urgence écologique, qui devrait pourtant être le seul sujet à vous préoccuper vraiment. En dehors d’effets d’annonce, rien dans les mesures prises depuis deux ans n’est à la hauteur des enjeux de notre époque. Ni sur la sortie des énergies fossiles, ni sur le développement du bio, des énergies renouvelables ou la condition animale. Votre gouvernement reste le loyal service après-vente des lobbies, de l’industrie agroalimentaire, des laboratoires, des marchands d’armes…

    J’ai honte, monsieur le ministre, de ce gouvernement mal élu ( le plus mal de la l’histoire de la cinquième république) qui ne tient plus que par sa police ultra violente.
    J’ai honte de voir, depuis des mois, partout en France, éclater des yeux, exploser des mains ou des visages sous les coups de la police, de Notre Dame des Landes aux Champs-Elysées, à Toulouse, Biarritz, Nantes. Le monde entier s’alarme de la dérive sécuritaire de votre gouvernement, de l’utilisation abusive d’armes de guerre dans le maintien de l’ordre, mais vous, vous trouvez que tout va bien.
    Je pense à Maxime Peugeot, 21 ans, et à sa main arrachée par une grenade dans un champ de Notre Dame des Landes. Qu’est-ce qui pouvait bien menacer à ce point la sécurité de la France, dans ce champ à vache du bocage breton, pour qu’on en arrive à faire usage d’une telle violence ? 2500 gendarmes, une opération de guerre à plusieurs millions d’euros menée pour détruire une trentaine de cabanes en bois ( « il n’y a pas d’argent magique »…) et procéder à une dizaine d’expulsions… Je pense à Lola Villabriga, 19 ans, défigurée à Biarritz par un tir de LBD que rien ne justifiait et qui vit désormais avec des plaques d’acier dans la mâchoire, alors que c’était sa première manifestation. Je cite deux noms, mais vous le savez sûrement, ils sont aujourd’hui des centaines. Suivez le travail de David Dufresne si le sujet vous intéresse.

    Comme vous le voyez, nous avons peu de points communs, politiquement. Et dans un monde où les distinctions culturelles seraient remises par le milieu culturel lui-même, sans intervention du politique, j’aurais accepté celle-ci avec honneur et plaisir. Mais il n’y a pas de geste politique qui ne soit aussi symbolique, et je sais déjà que si un jour j’atteins l’âge avancé où on prend son pied à exhiber ses breloques, j’aurais bien peu de plaisir à me rappeler que celle-ci me fut remise par le représentant d’un gouvernement dont j’aurais si ardemment souhaité la chute et la disgrâce.

    Passons malgré tout une bonne journée,

    Wilfrid Lupano

  • Merde. J’apprends, avec pas mal de retard, la mort de Jacqueline Lichtenstein. Je suis affligé. Elle avait encore tellement à faire. Ma théorie des couleurs lui doit tellement, je me serais sans doute jamais lancé dans cette folie sans ses travaux qui m’ont donné l’énergie de faire ça, qui m’ont convaincu que ça avait du sens. Chier.
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/04/10/mort-de-jacqueline-lichtenstein-historienne-de-l-art_5448497_3382.html

    pour le plaisir de l’écouter un peu

    https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=nT5wC5DY5OA

  • Jean Robert, Les visages de la modération radicale, 2016
    https://sniadecki.wordpress.com/2019/05/09/robert-moderation-radicale

    Un long article mettant en lien les zapatistes et Ivan Illich par Jean Robert.

    Durant l’automne de 2013, l’essayiste public que je prétends être a dû faire face à deux tâches hétérogènes entre lesquelles j’ai eu l’intuition de convergences à explorer, mais aussi la certitude immédiate d’incompatibilités. Ce furent, d’une part, la rédaction d’un essai et la traduction française de textes d’un collègue mexicain sur la « petite école » zapatiste qui eut lieu en août et, d’autre part l’élaboration de l’article que le lecteur a sous les yeux.

    La première de ces tâches consistait à mettre au net, d’abord en espagnol et puis en français, les souvenirs des jours passés au Chiapas à étudier, sous la conduite de paysans et paysannes indigènes, l’expérience zapatiste, depuis 2003, de construction d’un monde de liberté et de justice concrètes, c’est-à-dire proportionnées aux communautés qui les pratiquent. La seconde : la rédaction de présent article sur un homme – un penseur, un historien, un philosophe et un théologien qui se défendait de l’être – qui m’honora de son amitié du début des années 1970 à sa mort, en 2002 : Ivan Illich.

    #Mexique #Ivan_Illich #Jean_Robert #zapatisme #Histoire #petite_école #autonomie #subsistance
    @val_k

  • Google a une liste méconnue de tout ce que vous avez acheté en ligne, et personne ne comprend pourquoi
    https://www.numerama.com/tech/514349-google-a-une-liste-meconnue-de-tout-ce-que-vous-avez-achete-en-lign

    Dans un onglet méconnu intitulé « achats », Google garde une trace de tout ce que vous avez acheté, depuis la création de votre compte gmail. Cette liste est quasiment impossible à effacer. Vous ne vous souvenez peut-être pas d’avoir acheté le premier album de Zaz en 2010 sur Amazon, mais Google, lui, s’en rappelle très bien. La multinationale garde, pour chaque personne qui a un compte, un historique complet de tout ce que vous avez acheté en ligne, a remarqué CNBC le 17 mai 2019. Il suffit que vous (...)

    #Google #Gmail #algorithme #marketing #profiling

    //c1.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2019/05/capture-decran-2019-05-18-a-09-34-08-1.png

  • LETTRE OUVERTE À CÉDRIC VILAIN par Charles Boubel
    http://images.math.cnrs.fr/Lettre-ouverte-a-Cedric-Villani.html

    C’est une lettre d’un mathématicien continuant d’exercer, à un autre, qui a choisi désormais de s’immerger dans l’action.

    L’« abrogation » du délit de solidarité

    Le premier point de votre réponse était inexact. Pardonnez ce paragraphe, je vais être long car précis. D’une part le délit n’a pas été abrogé (il y a toujours des bénévoles poursuivi(e)s et condamné(e)s), ce sont les exemptions qui ont été élargies.

    Qui a tué Elanchelvan Rajendram ? Les soldats de l’armée du Sri-Lanka ? « Pas nous » disent-ils : nous avons obéi aux ordres. Et on peut remonter. « Pas moi », dit le préfet français qui a signé l’arrêté de reconduite à la frontière. « Je pouvais certes le régulariser mais j’ai suivi les consignes-types ministérielles ». « Pas moi », disent les juges de la Commission du Recours des Réfugiés, nous avons cru de bonne foi qu’il était un fraudeur à l’asile : il faut se méfier des demandeurs d’asile. « Pas nous », disent les députés qui ont voté la loi organisant la procédure, expéditive et très peu garante des droits des requérants, devant cette Commission. « Pas nous » disent les responsables politiques de premier plan qui n’ont cessé d’entretenir les fantasmes et les mensonges sur les étrangers. Etc.

    Maintes autres personnes, que je ne souhaiterais pas qu’on oublie, suscitent la même question, dans des circonstances différentes.

    Qui a tué les compatriotes d’E. Rajendram, expulsés et probablement morts également ? Qui a tué Alan Kurdi ? Alvi Chahbiev, demandeur d’asile en très mauvaise santé et laissé illégalement à la rue (les « obstacles procéduraux », vous voyez…), mort dans sa tente sur un trottoir de Strasbourg le 7 juin 2018 ? Cette femme âgée anonyme morte mardi 2 avril dernier dans un « campement de la honte » porte de la Chapelle à Paris ? Tamimou Derman, Blessing Matthew, Mamadi Conde et le quatrième mort, anonyme, des Alpes ? Cet adolescent livré à lui-même, mort renversé sur l’autoroute dans le Calaisis ? Qui a failli tuer cet homme d’un ancien État de l’URSS, enfermé au Centre de Rétention de Geispolsheim à côté de Strasbourg, devenu fou de douleur et de désespoir, qui s’est agrafé la bouche et a cessé de s’alimenter, puis annoncé qu’il allait mettre fin à ses jours et a été libéré in extremis pour raison de santé ?

  • Scott Mccloud - Le sculpteur
    Il y a eu de grands moments de survol dans ma lecture : difficile d’être tenu à une telle dose de bêtise, de dramaturgie boursouflée, de laideur bâtonneuse, de lyrisme surbalisé, d’inculture, de nunucherie, sans relâcher de temps en temps sa lecture, sans décoller un peu de ces pages suffocantes.
    McCloud n’est, comme le laissait attendre la lecture de ses pensums pédagogiques, pas même capable de rester fidèle à sa conception diagrammatique de la bande dessinée, de rentrer le ventre dans ses propres corsets : il ne peut faire tenir sa volonté acharnée de nous dire quelque chose (au passage une belle palanquée de poncifs sur l’artiste démiurge sortie de rêveries poussiéreuses d’un dix-neuvième siècle fantasmé par le vingtième) qu’à un bavardage sans fin. Adieu les promesses d’une bande qui tiendrait par l’analyse rigoureuse et l’application de ses principes ! Aux oubliettes les prétentions à diagrammatiser les intentions de discours par une horlogerie sémiotique ! Et bienvenue aux personnages de carton peint destinés à porter des discours interminables dont ils ne sont que les socles pâteux. Ce sont des moments de rire assurés par des dialogues idiots – « Mais, mais, n’y a-t-il donc rien d’absolu ? – Si, mais à l’intérieur, pas à l’extérieur  » – dans lesquels vient se confirmer la topographie hypo platonicienne de la forme qu’il nous avait bricolée dans Reinventing Comics.
    Nous sera également servie – petite touche d’harmonisation par le fond – une conception de la sculpture qui aurait sans aucun doute mérité d’être cornaquée par un intérêt réel pour le sujet. Et, soyons fou, soutenue d’une visite au musée. Au moins un musée. Un petit. Ou un livre sur la sculpture du XXe. Un seul livre. Un petit. Car voici 600 pages présentant la tourmente cabotinée d’un sculpteur qui est censé incarner la figure de l’artiste bouleversant les codes de sa contemporanéité  ; et pourtant sa vision prophétique de la sculpture est strictement celle des caricatures conservatrices des comics qui, dans les années 60, en peuplaient leurs arrière-plans. On pense alors à Bertrand Lavier et à ses réifications plastiques des arrière-plans chez Disney, on pense aux vieilles meules modernistes des écoles parisiennes qui n’avaient besoin de personne pour se naufrager, on pense à tout ce que pense ce qui ne pense pas.
    Tout ça nous renseigne sur la vanité de McCloud qui s’imagine qu’on peut tout-à fait causer d’un sujet dont on ne sait rien et que ça passera quand même grâce, sans doute, au seul éclairage de l’esprit d’analyse qui va l’enrober. Encore faut-il qu’il soit allumé.
    Une question, quand même, persiste après cette lecture qui en est si avare : pourquoi un gars qui a écrit Understanding comics pour faire du mot Art une espèce de mantra social autoréalisant a-t-il choisi de faire du paradigme de l’art la sculpture et non la bande dessinée ? impossible de ne pas y voir un bel aveu d’impuissance.

    #bande_dessinée

  • #Adobe menace ses clients

    reçu ce jour :

    Cher client,
    Adobe s’efforce d’offrir toujours plus d’avantages à ses clients, notamment en déployant les nouvelles fonctionnalités les plus attendues, des correctifs majeurs et des mises à niveau de sécurité. Pour cette raison, nous recommandons à l’ensemble de nos clients d’utiliser la dernière version des applications Creative Cloud.
    Nous avons récemment mis fin au support d’anciennes versions des applications Creative Cloud. Par conséquent, en vertu des dispositions du contrat qui nous lie mutuellement, vous n’êtes plus autorisé à utiliser ces versions. Compte tenu des préférences que vous avez définies, nous ne sommes pas en mesure de voir si vous utilisez l’une de ces versions.
    *Sachez qu’en utilisant des versions non autorisées, vous vous exposez à une plainte pour contrefaçon de droits de tiers.*
    Nous vous invitons à passer à la dernière version de ces applications en suivant les instructions fournies ci-dessous. En procédant à cette mise à jour, vous continuerez de bénéficier de tous les avantages de Creative Cloud.

    #sans_déconner

    • Une étudiante dans une école d’arts graphiques de ma connaissance s’est vue obligée, à tarif préférentiel mais quand même faut raquer, de prendre toute la suite Adobe.
      Pas question de leur apprendre à être autonomes avec leurs outils, genre Gimp, sous prétexte que c’est une école professionnalisante. Entendez par là que si le monde pro utilise Phshp alors faut savoir se servir de ça et de rien d’autres.
      Ça me fait penser à une location avantageuse de moissonneuse qui fabrique des bottes géantes qui t’obligent à acheter un grand hangar pour pailler tes vaches mais … à la reprendre les années suivantes, mais plus cher hein, quand même.

      #libertés

    • @touti pour avoir largement pratiqué les deux (et devoir quotidiennement travailler sur un logiciel graphique depuis mon premier amiga, aaah, mon Deluxe paint !), il n’y a pas que des différences de marché qui imposent PsP contre Gimp. Faut pas trop déconner non plus.
      Qu’on oblige qui que ce soit à raquer pour ça est un autre problème, scandaleux sans aucun doute, oui (et se taper toute la suite Adobe franchement dégueulasse si on ne veut qu’un logiciel graphique, c’est de la subordination de vente et c’est interdit par le code français du commerce, aux alentours de l’article L113 si ma mémoire est bonne mais y’a forcément des juristes plus pointus que moi ici !), mais faire croire qu’on peut indifféremment faire un travail complet sur l’un ou l’autre logiciel est une blague. Si tu dis ça à ton amie étudiante, tu lui vends des tas d’obstacles au travail pour une promesse de bonheur et c’est nul.

    • C’est marrant @l_l_de_mars parce que GIMP je m’en sers professionnellement et j’ouvre même des psd dedans (oulala). Certes, le passage a été long, mais je me fais pas chier à payer un truc qui fait l’équivalent de ce que je veux, c’est pas la technique qui commande, c’est mon cerveau. Et du travail graphique j’en ai fait sur PC en lançant les programmes depuis MSDOS et sur Silicon Graphics nanana Donc dire que je déconne ou que je mens est pure calomnie !

      Ce que je dénonce c’est la politique d’#hégémonie d’Adobe ou d’autres qui sont de le même veine. Forcer des débutants à commencer sur un logiciel c’est s’accaparer leurs cerveaux en leur faisant croire qu’ils ne peuvent faire qu’avec ce truc et pas un autre.
      #guerre_culturelle

    • Pareil que @touti : graphisme pro 100% Linux depuis 14 ans.

      Oui, il faut désapprendre les logiciels propriétaires, mais en fait, depuis 14 ans que je suis sous Linux, je me démerde avec des tas de logiciels différents et je n’ai plus de soucis d’adaptation. En gros, c’est toujours plus ou moins la même chose et même en pro, on utilise quoi d’un logiciel, au final ? 15-20% des possibilités, en usage intensif.

      Non, le souci, c’est le confort de l’habitude.

    • je vais me faire adorer sur Seenthis et chez tous mes proches libristes....
      Bon.
      @touti @monolecte si vous en êtes persuadés, libre à vous. J’ai aucune raison d’essayer de vous convaincre d’un truc qui n’engage que vos pratiques, vos exigences, vos objectifs et l’adaptation à vos usages des performances et des limite d’un outil. Le telos, pour moi, ce n’est pas le bien , mais la rigoureuse capacité d’un outil à se faire oublier devant mes exigences. Et l’intelligence qui en a guidé l’organisation, la prise en main, la fluidité des solutions proposées, et son aptitude à proposer plusieurs voies pour le même problème.

      c’est pas la technique qui commande, c’est mon cerveau

      est une déclaration qui rencontre assez vite ses limites

      Comme on ne peut pas passer dix heures ici à comparer ce que nous foutons réellement, matériellement (on parle de processus de travail, d’efficacité, d’intelligence ergologique bien plus que de performances éventuelle des productions comme caractères elles-mêmes) comme objets plastiques dans différents domaines de l’image fixe et animés et les moyens que nous offrent les différents logiciels pour y parvenir sans se confronter matériellement aux problèmes posés dans tous les détails, que dire ? Pas grand chose d’autre que : si ça vous convient, parfait.
      Ce qu’il faudrait faire un jour, si on veut causer sérieusement des problèmes de ce genre - que je rencontre régulièrement dans ma sphère politique ou l’éthique aveugle les autres champs trop régulièrement -, point par point, problème par problème, dans une chaine graphique, c’est de tester, en double, avec un objectif complet et complexe, les deux logiciels.
      Je n’ai pu le faire que seul en testant les deux bidules (ce qui implique l’abandon d’une précision nécessaire de mesure du TEMPS, notion essentielle dans un chaîne de travail), dans toutes sortes de version (je couple psp avec le Painter de Corel pour certains détails). Je me suis beaucoup fatigué à ce jeu et j’ai laissé tomber Gimp au bout de ? Je sais plus. Bref, j’ai laissé tomber. Et je n’en conseille jamais l’usage à qui que ce soit. Tant pis.
      Rapidement, je dirais que PSp a l’air d’avoir été pensé par des usagers (graphistes, plasticiens) et gimp par des concepteurs de logiciel qui voulaient faire un outil concurrentiel libre sans en avoir eux mêmes besoin. Les différentes versions, pas à pas, pallient des problèmes qui n’auraient jamais vus le jour sans un manque criant de nécessité de ce logiciel par ses concepteurs même. A chaque fois que j’ai vu Gimp avancer dans son histoire, c’est en intégrant des outils de psp plus tard, et plus ou moins bien.
      Je n’ai aucun problème d’adaptation, aucune sorte d’habitude, quand je rencontre un logiciel mieux conçu qu’un autre, je change sans vergogne (j’ai passé ma vie à changer de logiciel de montage video, sautant de l’un à l’autre au gré des versions quand ça avait du sens. Je fais la même chose musicalement, qu’il s’agisse de logiciels de compos, de montage sonore, de modulaires ou de sculpture sonore. Je suis infidèle absolument).

      Que Adobe soit hégémonique de façon brutale, oui, c’est un fait, c’est au-delà de déplaisant, je me suis même beaucoup) agacé de les voir racheter des outils de macromedia en n’en faisant rien d’intéressant ou de se lancer dans la PAO sans aucune forme d’imagination logicielle ; et la version cloud, cette conception même de l’outillage et des usages, me dégoûte absolument ; en termes de subordination totale de l’usager à une mainmise technique unilatérale, on peu difficilement faire mieux que cette location.
      Ceci ne me rend pas aveugle aux faiblesses de Gimp.
      Donc, qu’ai je fait ? rien que pour psp, un dual boot pour le linux des camarades que je forme pour l’affiche ou d’autres trucs, c’est la solution que nous avons choisie.

    • L’occasion d’avouer que moi non plus que je n’ai jamais réussi à travailler avec Gimp. Même impression, comme L.L., d’être face à un logiciel développé par des codeurs, pas par des usagers graphistes.

      Depuis une grosse année, en revanche, j’ai totalement basculé sur Affinity Photo et Affinity Designer. Pour le coup, c’est la première fois que j’arrive à abandonner Photoshop et Illustrator. Alors certes je ne suis plus le gros utilisateur que j’étais avec ces logiciels quand je faisais du print, mais tout de même j’ai mes habitudes et des besoins précis, et c’est la première fois que je m’en sors complètement dans Photoshop et Illustrator.

      Alors c’est pas du libre. Mais le modèle économique est largement plus raisonnable qu’Adobe, vu que c’est 55€ une bonne fois pour toute pour chaque logiciel, c’est quand même pas cher vu la qualité des bouzins.

      Accessoirement les deux existent aussi sur iPad (attention : c’est un nouvel achat de 22€ pour les versions iOS), ça peut être intéressant pour profiter de la qualité d’un écran haute définition, et éventuellement pour l’usage du crayon.

      Par ailleurs je teste la bêta de leur « Affinity Publisher », qui concurrencera InDesign. Pour l’instant c’est très prometteur ; pas encore utilisable en production (notamment : pas encore d’images ancrées), mais je suis assez confiant dans le fait que pour moi ça fera l’affaire (surtout que je ne fais plus de livres de 256 pages pour mon boulot…).

      Ah si, le gros manque : ça ne gère pas les textes en arabe. (Mais essaie de faire de l’arabe avec les versions usuelles de Photoshop et Illustrator, tu vas rigoler.)

    • Dans tous les cas, je n’ai jamais considéré ni Psp ni Gimp comme des logiciels répondant à mes exigences de facilité et de convivialité d’interfaces. Ça c’est un peu amélioré quand les codeurs ont arrêté de croire qu’ils étaient de supers créateurs et lâchés un peu de leur superbe pour développer avec celleux pour qui étaient destinés les applications.
      En sortant des Beaux-arts, j’ai passé beaucoup d’années à tester des interfaces pour que les codeurs les modifient, au début avec la DP422, Harry puis Matador puis chez Duboi … J’ai pratiqué différents logiciels visuels pour des effets spéciaux cinéma mais pas que, j’ai dû me reformer une vingtaine de fois, voire plus. Je suis passée des effets vidéos/télé/cinéma au … web, par nécessité mentale et politique. J’en ai eu ras le bol du turnover de l’ultra libéralisme et des productions de merde qui méprisent l’humain. Nous sommes devenus des presses boutons interchangeables (surtout avec un plafond de béton pour les femmes) qui font toujours la même chose mais avec des interfaces différentes. A part sur les effets spéciaux en image mouvement 3D de matières comme la foule etc, je ne vois pas où se situe le progrès. La technique a mis au pas les jeunes dingues d’informatique sans aucune réflexion sur ce qu’ils produisaient. On a fini par fabriquer des images au mètre en mettant dehors les vieux qui savaient ce qu’était le montage d’un film, une marchandisation complète, avant de mettre les jeunes dehors pour en prendre des moins chers. Donc j’ai beaucoup de raisons pour m’être éloigné du processus industriel de la « création », ça ne m’intéresse plus.

      Cependant, je trouve que les outils graphiques peinent à intégrer des trucs du web qui sont intuitifs et assez géniaux comme la css ou la gestion global des couleurs. (A moins que Psp le fasse aujourd’hui ?) Et l’inverse est aussi valable, on attend des variables css faciles à utiliser pour les courbes ou le mouvement par exemple.

      @l_l_de_mars Le libre n’est pas donné à tous c’est une question d’habitude, et l’habitude est liée à ce qu’on met dans sa notion de liberté. Si ta notion du confort passe avant tes idées éthiques et politiques, libre à toi d’utiliser Psp, mais arrête de t’exprimer de façon méprisante pour toutes celleux qui ne font pas comme toi.

    • @touti @

      Si ta notion du confort passe avant tes idées éthiques

      travailler avec les bons outils = confort ?
      on n’a pas du tout la même conception du travail :
      si mes camarades fabriquaient des meuleuses de merde avec leurs petits doigts communistes d’amour, j’irais quand même meuler avec ce que j’estime être le meilleur outil en me le procurant dans un magasin (j’ai le même rapport politique que @philippe_de_jonckheere à l’appropriation, le prix de la meuleuse n’est donc pas un critère).

      Le libre est donné à tous depuis un bon moment, j’ai familiarisé sans peine ma vieille maman (75 ans) avec Ubuntu parce qu’elle voulait voir ce que c’était « le libre » (parce qu’elle m’entend parler du copyleft depuis 20 ans). C’est donc pas le problème.
      Essayé aussi Scribus pour monter une plaquette en urgence avec des camarades pour une manif. J’ai envoyé tout chier à la fin de la journée par ce que le temps començait à manquer, pour tout refaire illico et correctement avec Xpress (ça aurait pu être indesign, ça n’a pas d’importance, ils ont tous les deux de gros défauts) en disant au camarade qui voulait absolument faire ça en libre au début qu’il pouvait bien le faire tout seul si vraiment il voulait s’acharner : à chaque question que je lui posais pour avancer, il me disait : je sais pas si on peut faire ça.
      Je veux bien admettre qu’il était pas le meilleur maquettiste du monde, mais j’ai jamais eu besoin de cinq heures pour prendre en main un logiciel de texte. Si celui-ci avait été conçu par des maquettistes, des typographes, conscients des besoins et des usages, ça aurait surement été différent.

      et politiques, libre à toi d’utiliser Psp, mais arrête de t’exprimer de façon méprisante pour toutes celleux qui ne font pas comme toi.

      désolé pour mon ton. Je te méprise pas. Quand je dis à quelqu’un « fais ce que tu veux », je veux dire « fais ce que tu veux ». Pas d’implicite là-dedans. J’ai peut-être pas les rondeurs qu’il faut à l’écrit, mais c’est bien pire à l’oral.

      « il en a décidé ainsi »
      Sénèque
      (moment désabusé et assez drôle chez lui où il établit la limite au champ d’action bienveillantes des uns envers les autres)

      ni plus, ni moins

    • Je travaille sur la suite Adobe 5.5 et je fais de la résistance pour ne pas passer au cloud (et malgré l’insistance d’un client qui préfèrerait). Cela me contraint à ne pas aller au-delà de la version 10.12 de mac sinon ça merdouille (d’après ce que j’ai lu à propos de la compatibilité adobe/mac). @arno je me suis bien emmerdé avec illustrator pour insérer un texte arabe sur une carte. Et sinon j’attends avec impatience que le logiciel de mise en page d’Affinity soit au point pour passer à Affinity.

    • Sinon, sur les raisons du courrier d’Adobe, l’explication qui circule (non confirmée officiellement donc), c’est qu’ils ont un procès avec Dolby, qui les poursuit pour une histoire de propriété intellectuelle et de violation de contrat :
      https://www.macrumors.com/2019/05/13/adobe-creative-cloud-legal-action-older-apps

      In a statement to AppleInsider, Adobe said that it could not comment on the third-party infringement issue because it “concerns ongoing litigation.”

      Adobe recently discontinued certain older versions of Creative Cloud applications. Customers using those versions have been notified that they are no longer licensed to use them and were provided guidance on how to upgrade to the latest authorized versions.

      Unfortunately, customers who continue to use or deploy older, unauthorized versions of Creative Cloud may face potential claims of infringement by third parties. We cannot comment on claims of third-party infringement, as it concerns ongoing litigation.

      Adobe is in the midst of a lawsuit with Dolby and has accused Adobe of copyright infringement and breach of contract, which could be the reason why past versions of Creative Cloud apps are now restricted.

    • Pour le coup, autant je suis carrément dans le camp des voleurs de logiciels propriétaires, autant je sais que Scribus (que j’ai pratiqué moi même avec douleur) a été utilisé par les créateurs du Tigre pendant toute son existence ce qui laisse penser qu’on peut faire de belles choses avec…

    • @baroug c’est beau l’abnégation
      je suis très admiratif
      je sais aussi qu’en passant dix fois plus de temps sur tout, je suis capable d’obtenir avec Gimp ce que j’obtiens avec psp (j’ai déjà du faire des planches avec des pinceaux hypo merdiques, en prenant un temps fou, dans des conditions où je pouvais pas faire autrement. J’ai pas décidé pour autant que j’allais renoncer à vie aux poils de martre Isabey à partir de là).
      tu me croiras si tu veux : j’ai trouvé aucune raison de faire un truc aussi fou de ma vie et de mon temps !
      le point sur lequel, franchement, j’achoppais depuis le début, c’est moins une guerre de position personnelle que le rapport à l’enseignement, aux conseils, etc. Conseiller des outils moyens en prétendant qu’ils en valent des bons, c’est vraiment nul. Je peux tout-à fait imaginer que des étudiants, des stagiaires, des potes qui commencent un travail, me demandent s’il existe des outils libres pour tel ou tel truc. Je leur parlerai de Gimp, mais je leur ferai pas croire qu’ils auront entre les mains un outil aussi intelligemment conçu et efficace que psp, parce que c’est simplement faux. Un de mes chers amis libristes, dont le principal travail une grande partie de vie (il fait autre chose depuis 4 ans, peut-être que des trucs ont bougé) aura été de former les gens sur des outils videos libres ne leur prétend jamais qu’ils ont l’équivalent du dernier Première ou Final cut. Il commençait toujours par évoquer la balance éthique / performance sans barguigner.

    • Creative Cloud : Adobe intime à ses clients de ne plus utiliser d’anciennes versions de leurs apps | MacGeneration
      https://www.macg.co/logiciels/2019/05/creative-cloud-adobe-intime-ses-clients-de-ne-plus-utiliser-danciennes-versions

      Adobe ne précise pas qui est le « tiers » qui est susceptible de prendre des recours à l’encontre de ces abonnés. Il s’agit peut-être de Dolby, qui a intenté un procès à Adobe aux États-Unis en mars pour « violation de copyright et rupture de contrat ».
      Dolby reproche à l’éditeur de ne pas lui permettre de vérifier le nombre de personnes utilisant les applications du Creative Cloud incluant des technologies Dolby. Or, le montant des licences payé par Adobe à Dolby est calculé en fonction de ce nombre d’utilisateurs.

      Une autre interprétation,…

      Adobe Creative Cloud is turning into a big legal mess - SlashGear
      https://www.slashgear.com/adobe-creative-cloud-is-turning-into-a-big-legal-mess-13576505

      In short, Dolby is suing Adobe and Adobe is now warning users they might be sued by someone like Dolby in turn. It’s plausible but almost unlikely that the most recent version of Adobe CC software no longer includes Dolby-licensed technologies. It is more likely to be using vague legal threats to “convince” users to move up the subscription ladder and pay for the guarantee not to be sued by unnamed third-parties.

    • j’ai trouvé aucune raison de faire un truc aussi fou de ma vie et de mon temps !

      Je pense que dans le cas de Laetitia Bianchi et Raphaël Metz, 15 ans d’utilisation quotidienne en a fait des expert qui auraient probablement du mal à aller à la même vitesse sous indesign ou autre. Aucun doute que Gimp est moins bien foutu que Photoshop, et que c’est valable pour beaucoup de couples proprio-libres, mais il est encore plus certain que l’habitude et l’usage sont premiers, dans l’appréhension d’un logiciel.

    • Conseiller des outils moyens en prétendant qu’ils en valent des bons, c’est vraiment nul. Je peux tout-à fait imaginer que des étudiants, des stagiaires, des potes qui commencent un travail, me demandent s’il existe des outils libres pour tel ou tel truc. Je leur parlerai de Gimp, mais je leur ferai pas croire qu’ils auront entre les mains un outil aussi intelligemment conçu et efficace que psp, parce que c’est simplement faux.

      Comme je suis vraiment nulle, je ne vois pas bien l’intérêt de discuter avec quelqu’un adepte des procès d’intention et du mépris.
      Avec une optique centrée sur un usage purement technique quand je parle d’autonomie et d’outils libres, on risque pas d’aller loin.

      Et ça me fait bien rire que grâce à ta grande magnanimité tu parles de Gimp à un·e quelconque débutant·e. Je doute qu’ille ait encore envie d’essayer Gimp après une telle présentation. Tu as gagné le premier prix de vendeur de moissonneuse batteuse à grandes bottes @l_l_de_mars !

    • @baroug tu sais avec quoi ils composaient « R de réel » ?
      @touti l’un n’est pas censé empêcher l’autre. Si la construction, la création, la culture ou l’élevage éthiquement pensé étaient accompagnés d’un médiocrité générale du résultat, quel serait le sens de tout ça ? Il se trouve que la plupart des réalisations collectives dont je suis entouré sons supérieures à leur équivalent industriel, marchand. Et que je ne doute pas que c’est la meilleure des motivations pour arrêter de s’encombrer de saloperies.
      Ce n’est pas le cas pour ce logiciel. s’arque bouter à des réalisations médiocres sous le prétexte qu’elles sont faites selon l’éthique (à définir), c’est quoi le sens ? Je vois pas.

      Quand une chorale amateur, sous le prétexte même de son amateurisme, n’a pas l’ambition de se placer à la hauteur des exigences des chorales dites professionnelles (à définir) , tu crois que je vais aller me faire chier deux heures à l’écouter ? Sachant que je dois des grands bouleversements à des chœurs baroques amateurs, je n’ai aucune espèce d’indulgence ou de sympathie pour celles qui , médiocres, se réfugient derrière leur bon cœur, leur bonne volonté, pour massacrer ce qu’ils chantent.
      Je suis fatigué des dessins merdiques qu’on doit trouver cool sur un affiche parce qu’elle est faite bénévolement par un pote qui l’a mis sous copyleft ; j’en ai ras la couenne des repas végans insipides et sinistres des cantines camarades qu’on doit trouver chouettes parce que l’équipe de bénévoles du jour les ont préparés selon les belles règles éthiques sans jamais se soucier de ce truc qu’on appelle la cuisine. Faire libre n’interdit pas de faire bien.
      C’est un procès d’intention, ça ? c’est tout ce que tu as trouvé pour te débarrasser du problème posé par l’angle mort d’une grande quantité de nos productions si éthiques qu’elles oublient d’être autre chose ?

    • Oui c’est un procès d’intention dès lors que tu inventes un discours que je n’ai jamais tenu.

      Donc maintenant pour toi le libre interdirait de faire bien. Dès lors qu’il y’a du libre, c’est ridicule et c’est un effet de mode d’ignorants prétentieux ? Oulala, c’est facile de taper sur les 0,1% de personnes qui en ont entendu parlé un jour, s’y sont intéressés et ont décidé d’essayer de s’y investir parce que le système marchand les révulse. Bon, certes ils n’ont pas fait non plus d’école de graphisme, ni étudiés la sémiologie, ni lu Deleuze et ont pas le fric non plus pour se payer psp, alors ils bidouillent des trucs pas toujours avec bonheur pour toi qui sait.

      Il y a bien autant de merdes faites avec psp qu’avec Gimp, rassure toi. Le monde regorge de personnes qui ont de la merde dans les yeux et pensent qu’en achetant Psp ils vont devenir graphistes, le numérique c’est magique, mais non. J’ai justement un gars qui vient de péter le travail d’un graphiste en recentrant tout, aahh la symétrie du débutant quel horreur, et en ajoutant un fond gris atroce, c’est nul à chier, mais il est très fier de lui. Dans ces cas là, je suis très circonspecte sur mon jugement et je cherche à comprendre ce qui motive un tel manque de discernement. Et là, c’est clairement pas une question d’outil, c’est culturel, un manque flagrant d’éducation à l’image et une culture de la toute puissance de l’égo qui prime sur tout. Ouvrir les yeux et savoir utiliser des mots pour apprendre, ne serait-ce qu’à distinguer formes couleurs et signifiants c’est pas du tout vers quoi notre société de paillettes se dirige.
      Justement, dans cette école de graphisme dont je parlais, ils sont même pas foutu d’avoir une bibliothèque de références. Résultat : des horreurs scolairement bien faites qui sont accrochés aux expos de l’école et qui me dépriment totalement, quel ennui. Rien à voir avec une histoire de logiciel, juste un regard étroit noyé de pubs.

      Bref, noyer le poisson du libre au milieu des alternatifs c’est facile, comme de taper sur ceux qui font autrement, je me demandais même quand les vegans allaient y avoir droit eux aussi. Et hop, voila, on est arrivé au #point_vegan.
      Prendre le risque de tenter de nouvelles recettes c’est très courageux même si c’est raté, c’est comme ça que je considère les capacités d’invention, au moins au départ, dans le chaos, le raté, l’essai.
      Mais comme je suis fière d’avoir régalé des potes qui détestaient le tofu, j’estime que peu importe la casserole pourvu qu’on ait le sens du goût !

    • @touti

      Donc maintenant pour toi le libre interdirait de faire bien.

       ?????

      Lis moins vite, ce sera pas plus mal.

      Bref, noyer le poisson du libre au milieu des alternatifs c’est facile, comme de taper sur ceux qui font autrement, je me demandais même quand les vegans allaient y avoir droit eux aussi. Et hop, voila, on est arrivé au #point_vegan.

      essaie de ne pas imaginer les gens qui te parlent :
      j’étais hier à la cantine de la mg pour le enième repas végan, suivant une rencontre avec Pierre Madelin. Repas plus soucieux de son éthique que du reste. Je n’en peux plus de bouffer de cette façon (et je me refuse, comme je le disais très clairement en égrenant les conséquences d’un tel mode de pensée, à vivre de cette façon).

      Je parle de ce que j’affronte tous les jours dans ma vie politique depuis des années. Fin de la conversation pour moi. Je suis pas ton homme de paille. Le mépris vient effectivement de commencer. Salut.

    • @baroug tu sais avec quoi ils composaient « R de réel » ?

      Je ne suis pas sur quils étaient deja sur scribus à l’epoque, le logiciel n’etait pas encore au point et eux peut-être pas encore dans cette demarche la ; il me semble qu’ils en parlent quelque part mais je serais bien incapable de dire ou...

    • @baroug je suis même sûr du contraire ; Scribus, si j’en crois la fiche wpedia est créé en 2003. « R de Réel », c’est 2000/2004. J’ai jamais causé de ça avec eux, et je les ai perdus de vue depuis quelques temps. Je me demande sur quoi ils composaient. Je vais fouiner dans la bibliothèque, c’est peut-être écrit dans les numéros.

    • Juste quelques remarques :
      La dernière fois que tu as essayé d’utiliser Gimp pendant plus de 5 minutes, c’était quand ?
      C’est quoi au juste pour toi, un Pro (avé la majuscule) ?
      Penses-tu que les mêmes gus, sympa par ailleurs, qui font des trucs faiblards avec Gimp feraient mieux avec PS ?
      Je suppose que tu apprécies les livres, tutos, stages et autres moyens de formation professionnelle où on t’explique que pour éclaircir une image, il faut appuyer sur Contrl M (Pomme M pour les Vrais Pros), puis cliquer sur l’icône ☉ en bas à droite ? (mais Adobe travaille sur l’intelligence artificielle, ne t’inquiète !)

    • Oui c’est un procès d’intention dès lors que tu inventes un discours que je n’ai jamais tenu.

      Donc maintenant pour toi le libre interdirait de faire bien.

      Il ne me semble pas avoir lu ça (donc procès d’intention juste après avoir critiqué un procès d’intention ?).

      Il a été dit que le libre/éthique/mon-bord-politique n’est pas garant de faire bien, mais à aucun moment ça ne dit que ça peut jamais être bien. Il ne me semble pas que ce soit la même chose.

      De fait, la description de Gimp loin plus haut n’est pas une supposition, quand on a suivi un peu l’histoire de Gimp c’est très exactement ça : ça n’a jamais été conçu en étant piloté par les vrais utilisateurs finaux, mais pas deux développeurs. Et effectivement aussi la plupart des mises à jour ont été de corriger des problèmes justement dû parce que pas conçu par les utilisateurs ou pour ajouter des copies de fonctions de PSP longtemps (très longtemps, des années) plus tard.

      Après c’est totalement normal hein : Gimp c’est genre… UNE personne qui le maintient ou presque (et oui : c’est ça souvent le logiciel libre, même chez les gros trucs connus). Et en face c’est des centaines de gens avec des milliards de dollars. On peut pas faire des miracles non plus… et en fait c’est même un miracle tout ce que ça sait déjà bien faire avec si peu de moyens réels.

      Sur les logiciels (libres) que je produis moi, je râle quand l’ergonomie est pourrie, et qu’on n’a pas le temps/les moyens de l’améliorer, alors c’est logique que j’ai le même regard sur les problèmes ergonomiques pour les autres logiciels. Le fait de comprendre les raisons n’empêchent pas que factuellement ya toujours ces soucis ergonomiques.

      Donc suivant la quantité de choses qu’on a à faire dessus, bah c’est comme réparer un vélo avec des outils en plastique quoi : c’est vite relou. :D

      J’en connais qui persiste hein (wink wink). Mais je comprends qu’on cherche (sans forcément vouloir rester sur Adobe !) à utiliser un truc plus agréable au quotidien, Affinity ou autre.

    • @innomine1 je comprends pas la langue que tu parles, désolé. Je suppose que c’est l’ironie, mais je pratique pas assez souvent pour la conversation courante
      @rastapopoulos

      Sur les logiciels (libres) que je produis moi, je râle quand l’ergonomie est pourrie, et qu’on n’a pas le temps/les moyens de l’améliorer, alors c’est logique que j’ai le même regard sur les problèmes ergonomiques pour les autres logiciels. Le fait de comprendre les raisons n’empêchent pas que factuellement ya toujours ces soucis ergonomiques.

      si tu bosses sur des logiciels sons, images, pao, je peux bétatester si tu veux. Et si t’as besoin de peaufiner des interfaces graphiques, je peux donner un coup de main de temps en temps.

    • ah d’accord @arno & @simplicissimus [edited] — merci pour l’info c’est encore plus intéressant : Adobe a (putativement) volé un brevet à Dolby et l’a vendu (cher) à ses clients — et comme ça leur retombe sur le coin du nez, il explique que oui mais non, c’est les utilisateurs en fait qui sont coupables : tous des receleurs de propriété intellectuelle volée ! Si on appliquait la jurisprudence TPB il faudrait faire fermer Adobe.

    • Ca fait 3 fois que je rédige un truc. Et que je passe à autre chose parce que je sais que ça ne sert pas à grand’chose.

      J’ai arrêté de me poser la question de la qualité de PS le jour où j’ai cessé de vouloir à tout prix l’installer. Depuis, j’installe Gimp, parce que ça prend 3 minutes, et j’utilise Gimp, parce que finalement, quand je retombe sur PS, je me demande comment il faut faire ceci ou cela, comme ça me le faisait à l’époque où je ne savais pas utiliser Gimp. Ca a déjà été dit, mais un outil complexe, quoi qu’on en dise, ça reste toujours complexe, et voir des trésors d’ergonomie dans le fait de l’avoir comprise n’est pas forcément la bonne explication.

      Après, impossible de nier qu’un artisan maîtrisant ses outils, ça ne sert à rien de tenter de le convaincre d’en changer par l’argument qu’il finance le diable en utilisant ces outils particulier. La morale vs le gagne-pain, c’est pas forcément très efficient comme arbitrage. On le comprend bien. On peut le comprendre. Vraiment. Enfin je le comprends.

      N’empêche que personnellement, ça me va bien de ne pas leur filer un centime, à ces parasites. Ils nous ont fait de super outils à une époque, on est d’accord. Mais ils vivent désormais sur une méga-rente, quoi qu’on en dise, et je suis très keynésien (ce qui est très très très raisonnable, relativement à d’autres économistes), c’est à dire que de mon point de vue, si l’argent qui rentre n’est pas redistribué, c’est de la rente, et comme tout le monde le sait... « il faut euthanasier les rentiers », comme le disait, donc, Keynes.

  • LA LANCEUSE D’ALERTE QUI ACCUSE #NATHALIE_LOISEAU | #FRANÇOISE_NICOLAS

    https://www.youtube.com/watch?v=rdPKoZArR3o

    Nathalie Loiseau, actuelle tête de liste #LREM pour les élections européennes, était DRH au ministère des Affaires étrangères lorsque Françoise Nicolas, fonctionnaire détachée à l’Ambassade française au Bénin, a été victime de violences physiques et psychologiques. Elle dénonçait alors la mise en place d’un système de dépenses fictives. Théophile Kouamouo l’a reçue pour en parle

    ce qu’en dit checknews :
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/09/de-quoi-francoise-nicolas-ex-fonctionnaire-aux-affaires-etrangeres-accuse

  • MENE1900176S - Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
    https://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=141622

    Par décision du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse en date du 9 mai 2019 le titre Un des meilleurs ouvriers de France est décerné à :

    – Monsieur Emmanuel Macron, président de la République.

  • Emma, du blog à la BD
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/emma-du-blog-a-la-bd



    C’est en ce moment, Emma y parle #femmes #féminisme #capitalocène #gilets_jaunes et appelle à un grand soulèvement populaire

    La bloggeuse et autrice de bandes dessinées #Emma connue pour « La #Charge_mentale », s’intéresse aujourd’hui à l’écologie en publiant : « Un autre regard sur le climat » (Massot Editions, mai 2019)

    • Pourquoi faut-il que les bandes dessinées qui ont quelque chose à nous dire soient si régulièrement minables, hideuses, à peine à moitié faites, ringardissimes ?
      Pitié, les allégories façon caricatures du XIXe avec un étiquetage de chaque terme !
      Pitié, les dessins inutiles de personnages qui causent frontalement par impuissance à mettre en scène quoique ce soit !
      Pitié, l’enchainement des cases sans aucune forme de pensée en bande dessinée !
      Pitié le dessin inconsistant jusqu’à l’écoeurement sous le prétexte qu’on l’aura tellement subordonné à l’idée qu’il véhicule qu’on n’aura développé pour lui aucune espèce de pensée !
      Faut arrêter de faire de la bande dessinée si on aime pas ça, si on la méprise et qu’on la prend pour un simple moyen de faire passer plus doucement un discours. Faites des récits, des essais, les gens. Foutez la paix aux bandes.

      je renote ici un truc dit sur Seenthis il y a quelques mois :

      Que quelques humiliés de classe culturelle s’imaginent, et avancent, qu’on sauve la bande dessinée du regard condescendant porté sur elle par la pédagogie, par les grands sujets historiques ou sociaux, ceci ne fait qu’exposer la parfaite nullité de leur regard sur notre discipline et sa puissance propre : il y a mille fois plus à apprendre dans deux pages de Bertoyas, de Bicéphale ou de Musturi, PAR la bande elle-même comme pratique du monde sur lui, que dans l’intégralité des pensums thésards qui rougissent de fierté d’aborder des grandes questions .
      Moyens archaïques de narration, placés, toujours, dix crans au-dessous de tout plan de recherche, ils en sont le reflet timoré, désuet et lourd à l’encre, ce qui est tout-à fait, hélas logique, puisque les bandes sont invitées à l’illustrer et non à en être le cadre expérimental ou déictique.
      Ce rapport instrumentalisant aux bandes est hanté par l’objet , le faisant déborder toute la sphère discursive. Faye et bien d’autres ont pu dire dans les années 70 qu’un tel rapport à la forme atteignait vite cette aporie : il n’y aurait de roman plus moderne que de science-fiction... Mais c’est qu’on pouvait être soucieux de ce qu’une forme prise pouvait faire et changer du monde, probablement parce qu’on n’y méprisait pas le fait même d’écrire .
      Il faudrait être fou, pense-t-on à juste titre, pour consacrer sa vie à une pratique dont on a honte. Et pourtant, nos publieurs de bande dessinée la méprisent plus encore que ceux auxquels leur mode de réévaluation est censé répondre. S’il s’appliquait au cinéma, ce principe éditorial reviendrait à sanctifier le journal de vingt heures en exigeant de Kerrigan, de Maddin ou d’Ishii un bon sujet ancré . Mais c’est exactement sur des valeurs inverses que s’est bâtie l’histoire du cinéma, et c’est devant Fellini ou Tarkovski que les documentaristes ont eu tant de peine à exister ; c’est seulement parce qu’ils accordent un supplément de puissance à leur discipline que Epstein, Franju, Le Tacon, Massart, Ruiz, Pelechian, ou Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel apparaissent là où les autres documentaristes sont minorés.
      S’imaginer qu’on sauve (comme si elles devaient l’être) les bandes par l’Histoire, le social, la pédagogie, « les grands sujets », c’est croire que ce qui sauve la peinture du XXe siècle c’est le réalisme socialiste ou que le meilleur de la littérature du XXe, c’est Maurice Druon.

      Emma, dans le genre, c’est trop beau pour être vrai.

    • Si je te comprends @l_l_de_mars, c’est qu’une question de terminologie, le mot bd serait utilisé à mauvais escient. Peut-être. Je ne connais pas Emma ni son travail, je l’entendais à la radio (alors que j’étais en train de peindre ou de cartographier, c’est selon que l’on soit cartographe ou peintre) et je trouvais plutôt bien ce qu’elle disait. Et elle le disait plutôt bien. Maintenant je ne sais pas dans quel contexte elle travaille, je ne peux pas parler pour elle, mais si cette façon de faire une narration est celle où elle est le plus à l’aise et qu’elle respecte une certaine déontologie, pourquoi pas, on n’est pas obligé·e de lire, on peut passer à côté simplement et vaquer à ses occupations. Ce n’est pas plus facile d’écrire un essai que de faire une bande dessinée. Ou cet autre mode d’expression qui n’a pas de nom. Ou alors ça veut dire quoi, qu’il faut se taire au prétexte qu’on n’est pas expert·e dans tel ou tel medium ?

    • @l_l_de_mars je serais en partie d’accord si on parle de gens qui voudraient « sauver la BD » en lui faisant dire des choses « intelligentes ». Sauf que tu prêtes des intentions à des gens qui n’ont rien à voir avec ce qu’elles affirment = méthode de l’homme de paille. Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Non, écrire un essai, ce n’est pas pareil que de résumer des propos en dessin. C’est juste une visualisation parmi d’autres, comme on ferait des schémas, des graphes, etc. Le fait est que ça a permit de faire comprendre des choses à des milliers de gens qui n’auraient JAMAIS lu un essai sur le même sujet. Alors oui, c’est pas aussi complet/complexe qu’un essai, qu’une thèse, ou qu’un article de magazine de dizaines de page : c’est de la vulgarisation : tenter de résumer des idées sans trop les travestir, par un moyen accessible au plus de monde (texte court, dessin, schémas, vidéos youtube, que sais-je…). Et là chacun choisi son moyen préféré : on en a rien à foutre.

    • @odilon
      Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Ah bin alors tout va bien.
      Elle a pas d’intention, c’est pas grave. la bédé c’est comme des schémas. Bin oui, je suis con. Un power point, quoi. Mais plus cool. Plus de gauche. Et quand ça bouge, c’est des films, hop ! Le montage ? la direction d’acteurs ? On s’en branle ! Ce qui compte, c’est le message ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre du reste, c’est de la vulgarisation ! C’est LE BIEN, lldemars, tu comprends pas ? Les romans, qu’est ce qu’on en à foutre si on sait écrire une phrase qui tient debout, composer une structure ? On s’en branle, c’est pour raconter. Raconter des trucs, quoi. Faites chier les artistes, on s’en fout de l’importance que vous accordez à vos foutaises d’artistes. Nous on aime bien qu’on nous raconte des trucs, et les schémas des bédées, l’action des films ou les personnages des romans, c’est juste pour faire passer.
      Un détail, quand même, parce qu’il faut arrêter de prendre le dessin pour rien : quand tu fous un pavé de texte au-dessus de la tête d’une figure, tu ne « résumes pas des idées » (et pourquoi il faudrait les résumer ? Mystère), tu te contentes de les décorer avec un truc inutile. Que le dessin soit là ou pas, c’est kif kif, parce qu’à lui, tu ne fais rien dire. Tu pourrais le remplacer par un poil scotché sur la page, une virgule de merde ou le portrait de Trump, l’idée qu’il y a dans la bulle ne serait ni plus ni moins « résumée », ni plus ni moins dites. Tu pourrais arracher le dessin, le texte n’y gagnerait ni n’y perdrait rien. Il ne sert à rien. Sauf à enjoliver un peu pour attirer l’oeil. C’est pathétique. C’est la vision la plus conne et la plus réductrice du dessin qu’on puisse imaginer.
      Alors autant dire que oui, quand le dessin est aussi consternant, exsangue, maigrichon, sans vie, sans invention, sans la moindre trace de vitalité, de présence, on se demande bien pourquoi on devrait être clément une fois de plus pour cette façon de faire les choses, qui est la règle dans la bd politique.
      il se trouve que la bande dessinée s’invente entre les cases, ce n’est pas une stupide suite de dessins bavardisés, c’est une discipline riche, passionnante, belle, qui mérite mieux que cet usage de grossier personnage. Mais qui s’en fout ? C’est que de la bédé on va pas se casser le cul à essayer de savoir ce qu’on peut faire avec. On, va juste faire comme d’habitude, on va causer, on rajoute juste quelques guirlandes pour attirer le couillon (sinon il lit pas, le couillon, c’est bien connu, et la bédé, c’est pas vraiment de la lecture, c’est pour ça), et on appellera ça bd. Pourquoi s’emmerder avec des exigences quand tout le monde s’en fout absolument ?
      Voilà. On en est là.
      Y’a pas de raisons de s’emmerder avec des enjeux, les formes, c’est juste pour décorer.

      Franchement, j’aurais bien poursuivi cette conversation, mais à quoi bon ? Merde.
      Vous aimez les trucs ni faits ni à faire dès l’instant où ils soutiennent des idées qui vous conviennent ? Grand bien vous fasse. Un tel monde est un monde de pure communication, et c’est le dernier endroit au monde où j’ai envie de perdre mon temps.

    • @philippe_de_jonckheere assigné ? où j’ai dit ça ? où aurais-je dit que c’était « soit ça soit ça » et rien d’autre ? Non mais faut arrêter d’imaginer des trucs tout blanc et tout noir…

      @l_l_de_mars mais tout médium est un support, qui n’est pas forcément investi par de l’artistique. Bien sûr que oui « un texte » peut servir/devenir de l’art OU PAS. Et donc c’est totalement pareil pour n’importe quel médium : « une vidéo » peut devenir de l’art, suivant comment c’est monté, comment les gens jouent dedans, OU PAS. Et pareil pour « un dessin », « une chanson »…

      En gros ce que tu dis, c’est que tout texte, dessin, film, chant, etc, devrait être pensé par un⋅e artiste/en tant qu’artiste, sinon ça n’a aucun intérêt. Bah il semblerait que non, on peut prendre un support, juste pour échanger de manière non artistique avec les autres : si si ça existe !

      Si toi ta seule manière d’échanger avec les autres c’est par l’art, parce que t’es un artiste complet à 100%, super, vraiment. Mais c’est pas la vocation de tout le monde, et possible que ça te rende triste ou t’agace, mais c’est bien comme ça : l’art n’est pas la seule manière d’échanger entre êtres humains, c’est une parmi d’autres. Et les différents supports d’échange n’appartiennent pas aux artistes, l’écriture n’appartient pas aux écrivain⋅es, la vidéo n’appartient pas aux cinéastes, le chant n’appartient pas aux musicien⋅nes, etc. Et une personne qui pense en tant qu’artiste n’a pas les mêmes besoins ni priorité qu’une personne qui pense en tant qu’éducation populaire par exemple (et ça peut être dans la même personne) (et désolé de la lourdeur mais je suis obligé de préciser : attention je ne pense pas que les livres d’Emma soit de l’éducation populaire hein, c’était juste un exemple, ils s’inscrivent plutôt dans une démarche de Sachant par le haut qui vulgarise des idées aux gens, ce qui n’a rien à voir avec l’éduc pop)

      Et sinon, aussi, faut arrêter les grandiloquences manichéennes, où c’est là encore « soit ça soit ça ». :D
      Que je sache, ce n’est pas parce qu’on affirme que tout médium peut être utilisé par tout le monde, que ça peut être utilisé aussi pour autre chose que de l’art, qu’on pense que l’art est caduque et qu’alors ça ne doit être utilisé QUE pour de la « communication ». Il n’y a absolument rien qui empêche que tout soit possible. Juste ça dépend des gens, on n’échange pas tous de la même manière.

      (Et qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : bien sûr que la forme fait partie du contenu, et qu’il y a de quoi critiquer le fait de vouloir faire passer un message progressiste sous une forme réactionnaire, ou propagandiste. Mais il y a aussi différentes facilités de lecture des différents médiums : là aussi tu mets dans la bouche des autres des choses pas dites, car ce n’est pas une histoire d’être « couillon », lire un texte, une image, une peinture : ça s’apprend, ce n’est pas inné, donc même sans être couillon on peut ne pas savoir lire des choses.)

      Bon mais je crois que par écrit comme ça, c’est assez probable que ça ne fera que quiproquo sur quiproquo et ça exacerbe souvent les clivages. (Le médium influe sur le contenu, donc.) À l’oral en vrai, je suis sûr qu’on serait un peu plus d’accord, même si pas sur tout. :p

    • hé bé, si je m’attendais à ce que ça vous fasse causer à ce point. C’est souvent surprenant, Seenthis. Bref, d’une certaine façon, ça me fait plaisir.

      @odilon désolé, j’écris tard et je fais un autre texte en même temps (c’est le bouclage du Pré Carré 13) en pleine nuit. Je veux pas t’attribuer ceci ou cela, j’ai cliqué sur le bidulon automatique et zouiche.

      @rastapopoulos qu’elle fasse ou pas une oeuvre d’art, je m’en fous. Qu’elle fasse au moins une bande dessinée, et on en reparle. Distinguer fond et forme est d’une parfaite inutilité pour penser quoi que ce soit, en plus d’être épistémiquement faux et aberrant pour un travail plastique, aussi chargé soit-il scripturairement. Je vais pas ici réécrire ce que je fais ailleurs au long (feuilleton théorique de Pré Carré 5 à 14 « Dessiner », articles dans du9 ou essais chez Adverse poru ceux qui voudraient en savoir plus long), mais franchement, faudra un jour arrêter avec ces foutaises. Une image n’est pas un pot de confiture avec du sens dedans. pour ceux que ça intéresse, un essai là :https://www.du9.org/dossier/a-propos-de-lart-invisible-de-scott-mccloud

      @aude_v le boulot intelligent et le soin en bandes (pas de mot spécifique qui me vienne) de Guillaume n’est pas la règle, hélas, mais c’est finalement bien plus fréquent qu’on ne l’imagine.
      Que ce rapport au travail en bandes déserte la bd politique ne dit qu’une chose : trop de gens portent crédit entre une séparation fond et forme ; qu’ils reconduisent en faisant de la merde dont la fameuse forme n’a plus aucune raison d’être sinon de signifier cette séparation même. Cette séparation EST politique. Elle rêve d’efficacité, d’univocité, de monosémie. Et elle fait de l’image son point d’impensé.
      Mes propres camarades, trop souvent, on partagé cette vision stérile du monde des productions, qui touchait tout : des maisons érigés selon de belles règles éthiques et historiques laides comme des foutus chalet suisses. Des affiches que rien n’aurait distingué d’affiche skinhead si on avait pas écrit en gros dessus le propos. Des textes prépompidoliens stylistiquement quand ils étaient écrits en solo (la faute à une fixette sur René Char et ce genre de mausolées, sans doute) ou complètement vidés de toute existence quand le collectif avait limé toute aspérité et ambiguité possible (sans gommer celle-de fond : pourquoi rendre illisible un travail destiné à emporter vivement l’adhésion ?)
      tout ça est en train de changer depuis quelques années, et je m’en réjouis pas seulement artistiquement, mais également en termes de cohérence politique : on ne renverse pas le vieux monde avec les images de ce vieux monde.

      Je l’allume, Emma, parce que ce travail est un usage sans considération d’une approche singulière du monde qui en reconduit la grossièreté en tant qu’usage : on continue de mépriser les bandes à ce titre comme en tant d’autre, et son travail est une des clés de ce mépris. il est plein de ce mépris de fond. La bd, c’est bon pour faire passer ses idées, la bd, ça n’a pas d’idée propre.
      Mais je le répète, la bd, ça pense, ça produit du sens, ert ça n’est pas qu’une suite de dessins qui causent, ce sont des articulations, des mouvements de fonds, des agencements à la fois linéaires et tabulaires, des intrications scripturaires et plastiques indénouables, des solutions intellectuelles, poétiques, formelles, narratives, impossibles à produire par d’autres moyens.

      Quand à la grille d’analyse de Madmeg, pas de surprise. Son monde est sans aspérité, et ses yeux se ferment quand, pour le même genre de raisons ou conséquentes de cette approche fonctionnaliste j’allume Squarzoni, Davodeau, Vandermeulen et, chaque jour, des dizaines d’autres trous-du-cul de tous genres possibles sur papier ou en conférence. Autant dire que l’argument est au mieux comique.
      Oui, le féminisme aurait besoin d’autre chose que de Stromquist dont le seul mérite graphique est, au moins, de nous épargner l’académie mollasse et effectivement nunuche qui rend indistinct visuellement des dizaines de blog bd.

    • Un autre dessinateur qui dessine à la truelle, je trouve Yann Lindingre


      Lindingre sur francecul aussi tiens :
      https://www.franceculture.fr/personne-yan-lindingre
      http://www.fluideglacial.com/leblog/#
      Yann Lindingre était rédac chef de Fluide Glacial, ah ben oui là tout de suite ça vous enlumine un C.V
      https://www.lesrequinsmarteaux.com/auteur/lindingre
      je me souviens de Lindingre dans le talk-show des informés de France-info je sais pas ce qu’il aller foutre dans cette émission de merde.
      #dessin_cracra

    • @vanderling même combat avec ce genre de cochonneries (je précise que je ne me suis pas appuyé toute l’oeuvre de Lindingre. Rien n’exclut qu’il ait fait d’autres trucs, dans d’autres dimensions, que ce que j’ai pu voir en bandes ou en dessin de presse). Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier. Le dernier avatar que j’aie vu passer et très probablement le dessinateur le plus miteux est Marsault. Ce qu’ils « disent » est hors de mon propos (ce serait encore un autre problème, au cas par cas) .
      J’ai déjà, sur seenthis, écrit un truc sur la caricature, je ne sais plus où. (je vais vous retrouver ça) Quand il avait été publié dans CQFD (pour lequel ça avait été écrit au départ), ce texte m’avait valu quelques courriers de mes collaborateurs verts. Le journal dans lequel je bosse depuis plus de quinze ans n’est pas le dernier à avoir (et à) véhiculer ce genre de merdes. La nouvelle équipe tend à changer ça. Je sais pas encore si ça va dans une direction complètement féconde (la poésardie légère et le lyrisme appuyé ne font pas non plus exception au désastre ; c’est le pôle Pierrot Lunaire, pas plus aimable que l’autre. J’ai pas envie de choisir entre Bigard et le mime Marceau)

    • @vanderling si, dans le cadre dont je parle, tu ne peux pas les rassembler, c’est bien la démonstration que le cadre dont je parle est un point aveugle de l’analyse du dessin de presse et de la bande dessinée.
      Je ne sais pas ce qu’est un puriste. Je suppose que ça ne dépend que de qui le montre du doigt. En gros, ça parle de tes exigences, pas des miennes.

    • @aude_v Hm. Oui, et aussi pas oui, et aussi oui. Sa modestie ne fait qu’effleurer le problème car le dessin n’est « moche » que relativement au confort fonctionnaliste dans lequel il s’installe (ce que serait, absolument, un dessin moche est une notion folle, déshistoricisée, placé selon une hiérarchie qui m’échappe, qui n’ a pas de raison d’être retenue).

      (Mais tout le monde dessine et à vrai dire les non-dessinateurs ne sont que des gens qui ont arrêté, à 12 ans ou plus tard.) Et ça tombe plus vite sur les femmes

      je dirais : ça tombe plus vite sur les femmes comme tout le reste (comme le tout d’une société où tenir tête est un attribut masculinisé. Bref, je vais rien t’apprendre là-dessus ni à qui que ce soit ici)
      Si le dessin est abandonné, c’est à l’âge où, après t’y avoir invité copieusement dans la première enfance, il t’es dit qu’il est temps de passer à des séries de signes plus sérieux. Maintenant, on va écrire. fini de dessiner, on est grand. Rabattre le dessin comme activité dans le champ des signes n’a aucune espèce d’évidence ontologique, mais marque le début des malentendus historiques (métaphysiques, sociaux, artistiques, etc.) Et évidemment, ça signifie également que le régime de l’age adulte passe par la congédiation de certains principes de plaisir : l’implicite, c’est que le sens se gagne comme un renoncement au plaisir. Je fais court, sans doute trop, mais on peut voir ici naître une longue chaîne de malentendus qui ne sont pas pour rien dans le traitement de la bande dessinée comme activité (de signifiance) et comme discipline (comme cadre d’advention).

      même quand elles se présentent aussi modestement qu’Emma :
      Dessinatrice de trucs moches mais qui veulent dire des choses. Féministe inclusive, antiraciste, anticapitaliste.

      le problème qui se pose dans ce regard sur son propre travail est multiple, du point de vue du plaisir (pas d’ivresse ni d’abandon à dessiner) et des conséquences visiblement de cette formalité abrégée, comme de celui du sens (un dessin duquel on n’attend rien qu’il puisse produire en lui-même).

      J’ajoute que je n’ai pas lu Branco. Que si je le faisais, je serais aussi attentif à sa façon d’écrire (c’est à dire, ici, si je te suis bien, de s’écrire) que je le suis de n’importe quel livre. Je cause préférentiellement su Seenthis de Bd notamment parce que j’estime que dans ce domaine il y a un travail de réflexion à faire dans lequel je me sens plus de compétences que dans d’autres.

    • Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier

      dixit...@l_l_de_mars Berth avec un H que j’adore ? ah ben non y’a aussi Bert tout court :
      https://www.du9.org/chronique/journal-de-jo-manix-mars-1994

  • Ce samedi de 14h à 22h, je pense emmener ma grande à la Fabrique de Fanzines à En traits libres (#montpellier) :
    https://www.facebook.com/events/2315877432067136

    Venez participer à un atelier extraordinaire ! Sans inscription et en continu, de 14h à 22h le samedi 18 mai, venez fanziner avec l’équipe de la Fabrique de Fanzines.

    La Fabrique de Fanzines fabrique des fanzines de A à Z. Alex Baladi, Ibn Al Rabin, Yves Levasseur, Benjamin Novello, Andreas Kündig, Pierre Schilling et tous ceux qui veulent bien participer, dessinent, écrivent, photocopient, plient, agrafent, coupent et lisent des fanzines. Il y a une photocopieuse, un massicot, une agrafeuse, des stylos, du papier, des tables, des chaises, un coin pour lire avec un tapis, des coussins, de la musique. Les originaux sont scotchés au mur, un exemplaire de chaque pend à la corde à linge, des exemplaires gratuits sont offerts dans un boîte.

    • Tiens, je tombe sur la même bande réunie ici : La Fabrique de Fanzines, de Baladi, Ibn Al Rabin, Andréas Künlig, Yves Levasseur, & Benjamin Novello
      http://www.anglesdevue.com/rubriqueabrac/2011/10/la-fabrique-de-fanzines-baladi-ibn-al-rabin-kundling-levasseur-novello

      Qui s’intéresse un minimum au monde de la bédé à forcément déjà entendu parler de près ou de loin du fanzinat… mais concrètement, un fanzine, qu’est-ce que c’est ?

      Version neuvième art du Do It Yourself, le fanzine – contraction des mots « fan » et « magazine » – est un journal fait par des « fans », pour des « fans ».

      Sans but lucratif, le fanzine se vend souvent à petit prix (voire à prix libre), s’échange parfois contre d’autres fanzines, ou encore se distribue gracieusement lors d’évènements comme concerts, salons, festivals…

      Et si la plupart du temps le fanzine n’est que peu considéré, perçu uniquement comme un tremplin vers une carrière professionnelle, nombreux sont ceux qui savent voir au-delà de cette définition restrictive et affectionnent tout particulièrement ces petits bouquins autoproduits.

      C’est le cas de Baladi, Ibn Al Rabin, Andréas Kündig, Yves Levasseur, et Benjamin Novello ; cinq amoureux de cet exercice qui l’abordent plutôt comme une récréation entre deux albums destinés à un éditeur – trouvant ici une liberté de ton et un terrain d’expérience sans égal -, et même comme un acte militant, un refus de se plier au système actuel peu attentif aux souhaits, à la condition, et au sort des auteurs.

    • Ayé, on a passé notre après-midi à la Fabrique de Fanzines ce samedi. Je crois vraiment que c’est une des meilleures choses qu’on ait faites depuis qu’on est à Montpellier (où, pourtant, on en fait des choses chouettes).

      On est arrivés avec ma grande (10 ans) vers 15 heures, on est repartis vers 21h30 après une courte pause pour dîner au fish and chips à côté.

      Sur place, accueillis par les organisateurs : Baladi, Yves Levasseur et Andréas Kündig. @l_l_de_mars on leur a transmis tes salutations, ça leur a fait très plaisir. Une sacrée bande de chaleureux, ces gens.

      Ma grande s’est installée à côté de Baladi (qui l’a initiée au numérotage assez sophistiqué de l’in-quarto) et, après quelques carrés d’authentique chocolat suisse, elle s’est carrément lâchée. Sur la photo officielle du compte Bookbook d’En traits libre, c’est elle qu’on voit super-concentrée :

      Une fois le premier feuillet terminé, Yves Levasseur lui a appris le maniement de la photocopieuse recto-verso, l’art du pliage et, attention les doigts, du massicotage final.

      En début d’après-midi, c’était assez tranquille, surtout qu’il y a la Comédie du Livre avec ses grosses signatures de BD à 500 mètres.

      Comme ma puce était à l’aise toute seule comme une grande parmi les adultes, je me suis installé un peu plus loin, et tu me reconnaîtras en tenue de camouflage marron idéale pour le rayon chocolat-au-lait de chez Migros :

      Évidemment il y avait Mattt Konture entouré de ses amis de l’atelier (Gustav Janko à sa droite) :

      Un tourne-disque jouant des trucs assez improbables mais fort agréables, une photocopieuse couleur-dis-donc, un massicot et une grosse agrafeuse, et roule-ma-poule, c’est parti pour une après-midi et une soirée de dessin à peupler les cordes à linge tendues au travers de la ruelle.

      Ici avec le fond rose en couverture, la première œuvre de ma grande :

      Layal a fait six fanzines, moi j’en ai pondu deux.

      Dans l’après-midi, de plus en plus de monde, et vers 19 heures, l’endroit était bourré de dessinateurs, de retour de la Comédie du livre. Parmi les vedettes il y avait Fabcaro et Hubert Chevillard, mais aussi d’autres que je n’ai pas reconnus.

      Pas mal de participantes aussi, même si sur les photos ça se voit pas trop (surtout le soir, quasiment la moitié des gens étaient des filles), ambiance vraiment décontractée, bon esprit. Quand on est partis, les gens se retrouvaient à dessiner debout sur un coin de table, tellement l’endroit était squatté par une foule dense et rigolarde.

      Au passage, Layal a appris que Baladi a un papa libanais, c’est pour ça qu’il a un nom qui veut dire « mon pays » en arabe. Elle est allée discuter avec Fabcaro qui a bien rigolé en regardant ses fanzines (je te dis pas comment on est trop fiers). Elle a reçu les encouragements chaleureux d’Yves Levasseur, qui lui a dit que c’était pas commun les enfants qui continuent à faire d’autres fanzines après avoir passé autant de temps sur leur premier.

      Bref, un grand moment hier après-midi… Et du coup ce matin le reste de ma bande est jalouse, et j’ai maintenant toute la famille sur la table de cuisine, en pyjama, personne n’a encore ni mangé ni bu, en train de faire des fanzines à la maison…

      (Sinon, j’ai compris que la bande de Suisses en salopettes rouges tourne avec cette Fabrique de fanzines, ils seront dimanche à Nîmes par exemple, à l’Archipel de 12h à 17h. Malheureusement, les événements ne sont pas annoncés à l’avance sur leur Facebook, du coup c’est pas évident de savoir où ils vont passer.)

    • @arno je vais passer ta relation aux copains de la Fabrique, ils seront enchantés par votre enthousiasme, je pense. La rencontre avec eux à Arc et Senans dont je causais dans un lien, a été une des très belles choses (parmi tant d’autres) que je dois à ces résidences. La disparité de leurs œuvres, de leurs approches de la bande dessinée, de leurs personnalités, produit un truc assez fou, stimulant, contagieux. J’étais heureux de rencontrer d’autres adultes qui prenaient à ce point au sérieux la question du fanzine, comme une pratique politique et créatrice fondatrice et continue à la fois, comme le terrain d’expérimentation social et artistique par excellence. Les voir est toujours une source de joie.
      Oui, Alex travaille souvent sur sont socle historique personnel, soit en intriquant ses récits de questions proprement liées au monde arabe, soit en bossant avec des groupes de travail, des éditions, libanaises.
      Si Montpellier était pas si loin de chez nous, je proposerais à ta fille de compléter sa formation ici par la découverte de la sérigraphie et d’autres moyens d’impression moins courants (y’a régulièrement des gens qui viennent ici pour fabriquer des trucs, souvent pour la première fois. Des adultes jusqu’ici, mais j’ai filé des cours de fanzinat aux gosses de mon village et du village voisin, de la maternelle au CM2, je saurais me dépatouiller avec une fillette qui a l’air aussi mordue par le truc). Bref, si vous venez parfois vous perdre en Broutagne, fais un crochet.