• sur les agriculteurs « intimidés ». Toujours les mêmes mensonges pour criminaliser et justifier la répression. Débunkage 🧶

    https://threadreaderapp.com/thread/1798061717869789355.html

    👉 Premièrement, l’#A69 n’est pas massivement soutenue par la population locale, bien au contraire : elle s’y oppose franchement (61%) et demande l’organisation d’un référendum local (82%).
    L’#A69 ne sert pas le bien public ou à « désenclaver » Castres, mais à générer de juteux profit pour ses promoteurs (au premier rang @PierreFabre), avec l’aide de l’État et de la région - dont @CaroleDelga soutien infaillible de ce projet et qui n’a jamais dénoncé la répression.
    Ces petits arrangements au sein de la bourgeoisie locale et conflits d’intérêts ne passent pas inaperçus et ont fait l’objet de nombreuses enquêtes journalistiques.
    👉 Deuxièmement, les recours juridiques sont loin d’être purgés. Actuellement, on compte : des recours au fond dont le jugement est attendu pour fin 2024, 5 requêtes administratives et 4 plaintes au pénal. Les promoteurs et l’État passent donc en force.
    👉 Troisièmement, sur les saisies d’armes, il s’agit d’une technique fallacieuse employée systématiquement pour criminaliser les manifestants.
    Cela consiste à réaliser de très nombreux contrôles de véhicules, avec des réquisitions très large sur une vaste zone et plusieurs jours avant la manif.
    Ainsi, le moindre outil (hachette, marteau), bidon d’essence, boule de pétanque trouvé dans les véhicules des conducteurs non avertis de ses contrôles sera comptabilisé comme « arme par destination » et pris en photo par la préfecture afin de nourrir son récit criminalisant.
    Exemple à Sainte-Soline, en mars 2023 : 24 010 contrôles de véhicules, pour 62 couteaux, 67 boules de pétanque, 13 haches, 5 matraques saisies entre le 18 et le 24/03, en zone rurale et sur plusieurs départements.

    Si des agriculteurs sont bien « intimidés », c’est par la police qui les traquent et harcèlent ceux qui osent s’opposer aux expropriations, aux centaines d’ha bétonnés, aux exploitation coupées en deux, etc.

    Alors, face à ce projet catastrophique et injuste, face aux intimidations du vilain Darmanin, ce weekend rejoignons massivement la mobilisation « Roue libre » et faisons que le Tarn se soulève !

  • Autoroute A69 : la manifestation prévue ce week-end dans le Tarn est interdite annonce Gérald Darmanin - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2024/06/04/autoroute-a69-la-manifestation-prevue-ce-week-end-dans-le-tarn-est-interdi


    Des nouvelles de la #démocratie.

    « Voici une nouvelle manifestation qui s’annonce extrême », a poursuivi Gérald Darmanin qui anticipe la venue dans le département de « 5 000 personnes dont 600 black blocs » entre vendredi et dimanche et rappelle que les précédentes mobilisations ont donné lieu « nombreux policiers et gendarmes blessés » et à la saisie d’armes par destination. « Douze unités de forces mobiles sont en route vers le département et les contrôles de zone ont déjà commencé », a affirmé le ministre.

  • Ces grands enfants qui ne savent pas lire l’heure
    https://www.lemonde.fr/intimites/article/2024/04/13/ces-grands-enfants-qui-ne-savent-pas-lire-l-heure_6227659_6190330.html

    Ce constat posé, faut-il s’inquiéter si les moins de 25 ans ont du mal à lire l’heure sur un cadran à aiguilles ? Après tout, nous sommes aussi nombreux à ne pas pouvoir lire l’heure sur un cadran solaire et nous avons peut-être perdu en motricité depuis qu’on n’écrit plus à la plume d’oie. Est-ce si grave ?
    En Angleterre, M. Trobe se souvient que sa suggestion de remplacer les cadrans analogiques par des numériques fut largement reprise dans la presse, y compris à l’étranger, comme si c’était le signe d’un grand déclin. « Il y a eu un malentendu. Nous ne disions pas que les enfants ne savaient pas lire l’heure avec des aiguilles, simplement que de traiter l’information leur prenait beaucoup plus de temps que s’ils étaient face à une horloge numérique. »

    La gosse a effectivement des difficultés à déchiffrer l’heure analogique.

  • Au cœur de France Travail : quand accompagnement social rime avec violence verbale - Chômeurs CGT
    https://chomeurs-precaires-cgt.fr/pole-emploi/au-coeur-de-france-travail-quand-accompagnement-social-rime-a

    « Jeudi 23 mai 2024, 14 heures, plateforme sociale municipale. Je me rends à mon rendez-vous semestriel d’accompagnement dans le cadre du dispositif #RSA, vers lequel sont automatiquement orientés les bénéficiaires de ce revenu. Ma conseillère #France_Travail était cette fois exceptionnellement présente aux côtés de la conseillère en insertion de la mairie de ma ville de résidence qui suit mon dossier depuis environ trois ans et demi.

    Cette conseillère en insertion a donc commencé l’entretien en me demandant comment se passait l’ »accompagnement global » que ma conseillère France Travail réalise pour moi depuis six mois. J’ai répondu, non sans ironie, qu’elle m’avait coup sur coup vanté, dans ce cadre, le bénévolat, orienté vers un #emploi qui ne recrute qu’en contrat « adultes-relais« [1], auquel je ne suis pas éligible, et m’avait tout dernièrement imprimé des offres d’emploi en intérim dont le public-cible est les « bénéficiaires de l’obligation d’emploi« [2] ; dont je ne fais pas partie non plus.

    Mais plutôt que de reconnaître là le signalement d’une série d’écueils à éviter à l’avenir, la conseillère en insertion a versé tout de go dans la malveillance débridée en me disant que, de toute façon, d’ici 2025, ce sera pour moi 15 heures hebdomadaires de #travail_obligatoire ou bien la suspension du RSA. « C’est ça que vous voulez ? »

    #chômeurs #travail

  • Planter 1 milliard d’arbres : comment le plan de Macron rase des forêts
    https://reporterre.net/Planter-1-milliard-d-arbres-comment-le-plan-de-Macron-rase-des-forets

    Le projet du gouvernement de planter 1 milliard d’arbres est « une supercherie », dénoncent des associations. D’après des documents obtenus par Reporterre, il servirait à financer des coupes rases et à industrialiser la filière.

  • En Israël, la menace montante du boycott des universités
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/06/04/en-israel-la-menace-montante-du-boycott-des-universites_6237152_3210.html

    En Israël, la menace montante du boycott des universités
    Par Samuel Forey (Jérusalem, correspondance)

    Des établissements d’enseignement supérieur occidentaux commencent à suspendre leurs relations avec leurs homologues de l’Etat hébreu, au motif qu’ils contribuent au système d’occupation et de colonisation de la Palestine.

    Le 17 mai, en réaction aux massacres de civils en cours dans la bande de Gaza, le conseil d’administration de la Conférence des recteurs et rectrices des universités espagnoles s’est engagé, dans un communiqué, à « réviser et, le cas échéant, à suspendre les accords de collaboration avec les universités et centres de recherche israéliens qui n’ont pas exprimé un engagement ferme en faveur de la paix et du respect du droit international humanitaire ». L’organe espagnol rassemble cinquante universités publiques et vingt-six privées.

    A Jérusalem, Tamir Sheafer, recteur de l’Université hébraïque, s’inquiète : « Les menaces de boycott étaient latentes depuis le 7 octobre 2023. Mais, depuis deux semaines, c’est un tsunami. Par des lettres ou des informations que nous recevons, je ne compte plus les relations académiques qui sont suspendues, voire rompues. »

    Le coup est rude pour le secteur universitaire israélien, considéré comme l’un des joyaux de l’Etat hébreu. Les établissements d’enseignement supérieur du pays sont classés parmi les meilleurs au monde, tant pour les sciences dures que pour les sciences humaines et sociales. Ils contribuent à faire d’Israël l’une des économies les plus dynamiques de la planète.

    Fragilisation de programmes
    Les universités israéliennes pourraient peut-être se passer de coopérations avec leurs homologues espagnoles, en raison des liens étroits qu’elles entretiennent avec les institutions américaines, britanniques ou encore allemandes. Mais l’Espagne et Israël sont intégrés aux programmes de recherche et d’innovation européens les plus importants, comme Horizon 2020 et Horizon Europe. L’Etat hébreu participe à ces plates-formes depuis 1996, et a reçu 360 millions d’euros de plus que sa contribution pour Horizon 2020, sur la période 2014-2020. Il a rejoint le nouveau programme, Horizon Europe, qui devrait distribuer quelque 95 milliards d’euros sous forme de bourses de 2021 à 2027.

    Or, l’université de Grenade a annoncé suspendre ses relations avec ses homologues israéliennes, le 17 mai, aussi bien en bilatéral qu’au sein de ces programmes européens. L’université de Barcelone a pour sa part appelé à empêcher les établissements israéliens à participer à ces projets. D’autres institutions européennes ont elle aussi déclaré vouloir cesser leurs collaborations avec Israël, comme en Norvège. Si le monde académique européen, dans sa grande majorité, n’a pas annoncé de boycott, ces initiatives, même isolées, risquent de fragiliser ces programmes, ainsi que l’espace européen de la recherche, une sorte de marché commun scientifique à l’échelle du continent.

    Le forum des présidents d’université d’Israël a réagi, le 21 mai, dans une déclaration au ton ferme et inquiet. Il note l’engagement de ces établissements dans la lutte contre le projet de réforme judiciaire, engagé par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, et rappelle que selon l’Academic Freedom Index, le niveau de liberté académique israélien est considéré comme l’un des plus élevés au monde.

    Des recherches pour l’industrie militaire
    Reste que les universités d’Israël sont accusées de contribuer à l’occupation et à la colonisation de la Palestine. Maya Wind, anthropologue israélienne à l’université canadienne British Columbia, qui a écrit un ouvrage de référence sur la participation académique au « projet colonial israélien », Towers of Ivory and Steel (« Tours d’ivoire et d’acier », Verso Books, 288 pages, 23 euros, non traduit), a écrit dans le média d’extrême gauche américain Jacobin que « Rafael et Israeli Aerospace Industries, deux des plus grands producteurs d’armes israéliens, se sont développés à partir de l’infrastructure mise en place par l’Institut Weizmann et le Technion ». Ce dernier, le plus ancien établissement d’enseignement supérieur d’Israël, est considéré comme l’un des plus performants au monde en ce qui concerne la recherche sur l’intelligence artificielle, notamment utilisée par l’armée pour produire des banques de cibles en masse.

    « Bien sûr, toutes sortes d’idées sont développées dans les universités, et certaines sont utilisées par l’armée. Mais la science, c’est la science. On ne fait pas de politique. Nous tenons de façon très claire et très forte à notre liberté académique. Un boycott nuirait à Israël, mais nuirait aussi à la science globale et aux valeurs que nous partageons. Mettre de la pression sur les universités ne va pas mettre de la pression sur le monde politique », affirme Arie Zaban, président de l’université Bar-Ilan, considérée comme plutôt conservatrice, et directeur du forum des présidents d’université d’Israël.

    Le professeur Arie Zaban, président du forum des présidents d’université d’Israël et président de l’université Bar-Ilan, sur le campus de l’établissement, à Tel-Aviv, le 20 mai 2024. VIRGINIE NGUYEN HOANG/HUMA POUR « LE MONDE »
    En Europe, la British Society for Middle Eastern Studies (BriSMES), l’une des plus importantes associations académiques d’études du Moyen-Orient, a adopté, en 2019, une résolution pour soutenir l’appel au boycott des institutions universitaires israéliennes.

    Le juriste israélien Neve Gordon, vice-président du BriSMES, qui enseigne le droit international à l’université Queen-Mary de Londres, justifie l’initiative : « Des disciplines enseignées dans les universités, comme l’arabe et le farsi, sont par exemple utilisées pour le renseignement. Dans l’archéologie, des chercheurs se concentrent sur la recherche de traces de l’Israël biblique, ignorant des siècles de présence musulmane. Des juristes justifient le bombardement des bâtiments palestiniens, appartements, hôpitaux, écoles, universités. Il existe tout un appareil qui joue un rôle majeur dans le soutien à la colonisation, tandis que les sciences dures mènent des recherches pour l’industrie militaire. »

    « Des bastions de valeurs démocratiques »
    Ces arguments ont le don d’irriter Tamir Shaefer. « Boycotter l’académie est une erreur et un acte injuste, dit-il. Les universités sont indépendantes du gouvernement. Nous sommes des îlots de bon sens, des bastions de valeurs démocratiques. Parmi les 24 000 étudiants de l’Université hébraïque, il y a 16 % d’étudiants arabes, dont la moitié vient de Jérusalem-Est. On a des programmes préparatoires gratuits pour eux. Palestiniens et Juifs peuvent interagir sur ce campus. Ils vivent ensemble dans les dortoirs. Et même alors que la guerre faisait rage dehors, le campus était calme. »

    Neve Gordon tient à rappeler que le boycott universitaire est un outil au service d’une cause, pas une fin en soi : « Il faut l’utiliser pour qu’Israël change ses politiques abusives vis-à-vis des Palestiniens. Une fois que cela aura pris fin, le boycott prendra également fin. »

    Suspendre les relations universitaires avec Israël est une idée ancienne. Elle remonte au lancement de la campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel, en 2004. Elle a ouvert la voie à la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions, l’année suivante.

    Aux Etats-Unis, la question a émergé dans la foulée de la guerre entre Israël et le Hamas, à l’été 2014. « C’est un point de rupture, dans le monde académique américain, même si le processus est graduel », explique Matthieu Rey, directeur des études contemporaines à l’Institut français du Proche-Orient. « Cette année-là, la Middle East Studies Association, qui regroupe 3 500 membres, vote une résolution contre le fait de s’en prendre à des universitaires qui soutiennent le boycott académique. Et, en 2022, elle approuve l’appel au boycott contre Israël. Avec les manifestations actuelles sur les campus aux Etats-Unis, c’est la première fois que la Palestine intègre l’histoire américaine, analyse-t-il. Plusieurs scénarios de boycott se posent aujourd’hui, entre ceux qui militent pour rompre avec les institutions et d’autres uniquement avec les individus. En Afrique du Sud, les militants anti-apartheid dans les grandes universités libérales appelaient à un boycott intégral. »

    Aux Etats-Unis, l’université d’Etat de Sonoma, en Californie, est la première – et la seule à ce stade – à avoir adopté ce type de sanction contre Israël. Le président de Sonoma a été aussitôt mis en congé par le conseil d’administration.

    « Des lieux de production critique »
    Le politiste israélien Denis Charbit, enseignant à l’Open University d’Israël, regrette l’absence de débat : « Entre le pour et le contre, on devrait admettre une position intermédiaire : le cas par cas. Que des projets de recherche franco-israéliens ayant des applications technologiques directes sur l’armement soient remis en cause, je peux le comprendre. Mais pourquoi décréter un boycott général d’institutions universitaires qui sont des lieux de production critique sur Israël ou le sionisme ? Personne ne conteste l’impact des nouveaux historiens sur la prise de conscience de la Nakba [« catastrophe » en arabe, en référence à l’exode forcé de 700 000 Palestiniens lors de la création d’Israël, en 1948]. Le boycott sélectif est audible du côté israélien, et ça donnerait l’occasion de débats sur les liens entre les sciences pures et les sciences appliquées… »

    Des étudiants en uniforme de l’armée israélienne sortant de cours et se dirigeant vers le jardin botanique du campus de l’Université hébraïque de Jérusalem, le 21 mai 2024. VIRGINIE NGUYEN HOANG/HUMA POUR « LE MONDE »
    Si le système universitaire israélien a pu participer à la construction idéologique du sionisme, il a pu aussi contribuer à le déconstruire, en formant des chercheurs parmi les plus en pointe sur les études postcoloniales. C’est à l’Université hébraïque que Yotam Rotfeld, étudiant en droit, a commencé à voir les Palestiniens autrement : « Regardez notre vie : à 18 ans, on fait l’armée. J’étais sniper chez les parachutistes. J’ai fait des choses terribles. Puis on voyage. Puis, on étudie, enfin. J’avais besoin de comprendre. Et l’université me donne ces outils de compréhension. Le boycott est un outil légitime. Mais, pour moi, il devrait être évité parce qu’il n’apporte pas les résultats attendus, c’est-à-dire la fin de l’occupation et de l’apartheid. »

    L’Université hébraïque, perchée sur un éperon rocheux dominant Jérusalem, le mont Scopus, semble loin de ces réflexions. Sur ce campus à l’américaine, à la fois vaste et sécurisant, ponctué d’espaces verts, les portraits des otages détenus par le Hamas sont partout. Des proches du personnel et des étudiants ont été tués dans l’attaque du 7 octobre 2023, puis à Gaza dans la guerre qui s’ensuit depuis.

    Pris en étau
    L’université a été prise dans une violente polémique concernant l’une de ses professeures, de renommée mondiale, Nadera Shalhoub-Kevorkian. Palestinienne de citoyenneté israélienne, originaire d’Haïfa, cette juriste féministe axe ses recherches sur le trauma, les crimes d’Etat et les études des génocides, et passait pour un modèle de réussite en Israël. Dès les jours qui ont suivi l’attaque du Hamas, elle a signé une pétition qui dénonçait un « génocide israélien soutenu par l’Occident à Gaza » et argué qu’Israël utilisait « les corps des femmes comme armes politiques ».

    Les sanctions infligées à la chercheuse, durement attaquée par sa hiérarchie, puis arrêtée par la police, ont abîmé la réputation de l’université, connue pour défendre jalousement sa liberté académique.

    Tamir Sheafer se défend : « [Mme Shalhoub-Kevorkian] n’a été suspendue que trois jours. Elle a clarifié sa position et a été réintégrée. Puis elle a été arrêtée par la police parce qu’on vit sous un gouvernement d’extrême droite ! » Mais le mal est fait. « Si l’université n’avait pas causé un tel esclandre, l’attention de la police n’aurait pas été attirée. Avec de tels agissements, nous ne devrions pas être surpris d’être boycottés », commente un membre de l’université requérant l’anonymat.

    Le monde académique israélien est lui aussi pris en étau entre les pressions internationales et le gouvernement ultranationaliste de Benyamin Nétanyahou, qui laisse les opinions les plus radicales s’exprimer. Quand, le 22 mai, 1 400 universitaires israéliens ont appelé, dans une pétition, à cesser la guerre et à assurer le retour des otages, le syndicat national des étudiants israéliens a immédiatement riposté. Il a proposé une loi qui obligerait les universités à licencier tous les universitaires s’exprimant contre « l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique », y compris les professeurs titulaires. Les établissements qui ne s’y conformeraient pas perdraient leur financement public. Le projet recueillerait la majorité des voix à la Knesset. Il n’a pas encore été déposé.

    #boycott #académique #Israël

    • L’université a été prise dans une violente polémique concernant l’une de ses professeures, de renommée mondiale, Nadera Shalhoub-Kevorkian. Palestinienne de citoyenneté israélienne, originaire d’Haïfa, cette juriste féministe axe ses recherches sur le trauma, les crimes d’Etat et les études des génocides, et passait pour un modèle de réussite en Israël. Dès les jours qui ont suivi l’attaque du Hamas, elle a signé une pétition qui dénonçait un « génocide israélien soutenu par l’Occident à Gaza » et argué qu’Israël utilisait « les corps des femmes comme armes politiques ».

      Les sanctions infligées à la chercheuse, durement attaquée par sa hiérarchie, puis arrêtée par la police, ont abîmé la réputation de l’université, connue pour défendre jalousement sa liberté académique.

      Tamir Sheafer se défend : « [Mme Shalhoub-Kevorkian] n’a été suspendue que trois jours. Elle a clarifié sa position et a été réintégrée. Puis elle a été arrêtée par la police parce qu’on vit sous un gouvernement d’extrême droite ! »

      Mais le mal est fait. « Si l’université n’avait pas causé un tel esclandre, l’attention de la police n’aurait pas été attirée. Avec de tels agissements, nous ne devrions pas être surpris d’être boycottés », commente un membre de l’université requérant l’anonymat.

  • Renverser la vulnérabilité | Les canards masquées
    https://cabrioles.substack.com/p/renverser-la-vulnerabilite-a-ta-sante

    Il nous faut toutes et tous prendre conscience de notre vulnérabilité collective et penser le soin dans cette perspective. Le Covid 19 a démontré que ce sont nos organisations collectives qui sont vulnérables, sanitairement et politiquement. Renverser la catégorie « vulnérables » est un enjeu antivalidiste et antifasciste. Source : Cabrioles

  • À la recherche d’une autonomie du chercheur - Thierry Baudoin et Michèle Collin
    https://www.multitudes.net/a-la-recherche-dune-autonomie-du-chercheur

    Le moyen terme est nécessaire pour appréhender l’évolution des mouvements de lutte qui ne cessent de ponctuer et de renouveler les rapports des chercheurs avec les institutions, depuis les « hors-statut » des années 70 jusqu’à la généralisation des chercheurs précaires apparus dès les années 90 sous des appellations et situations très diverses. Nombreux étaient les chercheurs des années prolongeant 68 qui travaillaient sans statut, sur contrat, le plus souvent pour des organismes du pouvoir mais aussi parfois étrangers, comme la Fondation Ford qui soutenait dans sa lutte anti communiste l’EPHE1 ainsi que des dispositifs de recherche en Europe comme celui sur les mouvements sociaux. L’essentiel des subventions venait surtout du Commissariat général au Plan, chargé de financer des travaux de réflexion prospective, par le biais d’un Comité d’organisation des recherches sur le développement économique et social (Cordes). Une période de création intellectuelle exceptionnelle où un pouvoir, choqué par « le chaos » post 1968, laisse le champ libre à de hauts fonctionnaires chargés de financer les propositions de nouveaux collectifs d’investigations étrangers à une recherche instituée totalement muette. C’est que les « sciences de l’Homme et de la société » sont encore peu développées au CNRS et dominées par des marxistes orthodoxes plus centrés sur l’analyse des structures que sur les processus sociaux, et encore moins les mouvements en cours. Cette phase particulière de contournement de l’institué par le pouvoir lui-même a ouvert d’importantes procédures pour son renouvellement. Mais Giscard entreprend de « remettre de l’ordre » dans le savoir académique avec un projet d’autonomie des universités ainsi que la suppression des chercheurs contractuels soudainement dénommés « hors statuts ».

    Il faut désormais s’intégrer à l’université ou au CNRS pour passer des contrats avec l’État (beaucoup mieux malgré tout que le terrible Berufverbot allemand qui interdit à tout « communiste » des emplois publics). Peu d’équipes, en dehors du CERFI2 et de notre Laboratoire de sociologie de la connaissance3, ont dénoncé haut et fort une stratégie « soviétique » d’étatisation de la recherche avec l’élitisme du chercheur d’État4. Nous lui opposions nos pratiques collectives liées aux forces sociales, encore facilitées par une nouvelle indemnisation chômage permettant, sans grand contrôle, de vivre entre deux contrats. Mais le second choc pétrolier nous avertit qu’il fallait rejoindre les quelque 150 « hors-statuts » admis à se présenter devant la section sociologie du CNRS.

    [...]

    On touche ici au principal problème des chercheurs, qui est interne au monde académique. L’#université a en effet d’autant mieux accepté cette transfiguration de l’enseignant en « #enseignant-chercheur » que les plus gradés d’entre eux s’en sont trouvés promus donneurs d’ordre de #doctorants brutalement précarisés. L’institution n’acceptant plus à présent que des thèses subventionnées, les doctorants assignés à ces contraintes en sont venus à pouvoir remplacer aujourd’hui les chercheurs. L’énorme main-d’œuvre des doctorants présente tous les avantages pour l’ordre et l’austérité de l’État ultralibéral, puisqu’elle est aussi mille fois moins coûteuse que des chercheurs jadis libres du choix de leurs objets de recherches, s’ils le voulaient du moins. Elle s’évapore presque entièrement au bout de quatre ans après l’obtention du titre, durée moyenne de la nouvelle fonction subalterne de #post-doctorant. Ni indépendants ni autonomes, ces chargés, non plus de recherches, mais plus directement d’appels d’offres confinés, sont donc désormais entièrement soumis.

    #recherche

  • Loi « immigration » : la laborieuse mise en place des régularisations « métiers en tension »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/06/03/loi-immigration-la-laborieuse-mise-en-place-des-regularisations-metiers-en-t

    Loi « immigration » : la laborieuse mise en place des régularisations « métiers en tension »
    Par Anjara Andriambelo et Julia Pascual
    « Régularisons ceux qui travaillent, ce sera dix mille régularisations en plus dès l’année prochaine. » Le 19 décembre 2023, devant l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin s’emballe. Alors que sa loi « immigration » va être adoptée par les députés dans quelques instants, avec les voix du Rassemblement national, le ministre de l’intérieur défend la « jambe gauche » de son texte. Bien que sa portée ait été amoindrie par les amendements de la droite sénatoriale, un article du texte doit faciliter la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension.
    Pour montrer son volontarisme, M. Darmanin publie quatre instructions d’application immédiate dès le 5 février, dont l’une porte sur ces métiers en tension. Il y précise les conditions requises pour qu’un travailleur sans papiers obtienne un titre de séjour : trois ans d’ancienneté sur le territoire, douze fiches de paye à mi-temps au moins dans un métier en tension et l’occupation actuelle d’un de ces métiers, listés par arrêté ministériel. « Vous veillerez particulièrement à ce que les dossiers soient instruits dans un délai de quatre-vingt-dix jours », précise le ministre aux préfets, alors que, sur certains territoires, les temps d’instruction des demandes de titre de séjour se comptent en années.
    Près de quatre mois plus tard, sur le terrain, les passages à l’acte sont encore balbutiants. « C’est assez mou, convient un préfet, sous le couvert de l’anonymat. Autant sur le volet répressif de la loi et notamment les expulsions, on nous demande de faire remonter un tableau mensuel avec les mesures prises, autant sur le reste, il n’y a pas de demande spécifique. » « Les préfets appliquent avec zèle les motifs d’édiction d’OQTF [obligation de quitter le territoire français], mais c’est zéro sur les régularisations métiers en tension », corrobore Lydie Nicol, secrétaire nationale confédérale de la CFDT chargée de l’immigration.
    Sollicité sur le nombre de régularisations qui ont été opérées depuis février sur la base du nouveau dispositif, le ministère de l’intérieur ne nous a transmis aucun chiffre, au motif que « la méthodologie des retombées statistiques sur les titres de séjour est malheureusement tributaire des publications annuelles ».
    Certaines préfectures ne font, en tout cas, même pas apparaître la possibilité de demander un titre de séjour « métiers en tension » sur leur site Internet. C’est le cas, par exemple, de celles de Seine-Saint-Denis, de Haute-Garonne ou encore de Savoie, où réside Léonard (le prénom a été modifié). Cet Albanais de 60 ans remplit pourtant en théorie tous les critères. Il vit en France depuis huit ans, travaille comme agent d’entretien – un métier qui figure dans la liste des métiers en tension fixée pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, où il vit – et possède trente-six fiches de paie. Sa femme, agente de nettoyage comme lui, remplit tous les critères également. Mais, faute de procédure d’accès mise en place par la préfecture du département, ils sont tous deux dans l’impasse.
    En Seine-Saint-Denis, le constat est identique. « La fameuse carte “métiers en tension” n’existe pas », explique Jean-Albert Guidou, membre du pôle « travailleurs migrants » de la CGT, alors qu’il se tient, en cette fin du mois de mai, devant une salle de la bourse du travail de Bobigny, où l’écoute, fébrile, une assemblée de quelque soixante-dix travailleurs sans papiers. Tandis que les étrangers font face à la difficulté d’accès aux rendez-vous en préfecture, certains d’entre eux ont nourri l’espoir que le nouveau titre « métiers en tension » facilite leurs démarches.C’est le cas de Daouda (le prénom a été modifié), un plongeur intérimaire sénégalais, arrivé en France en 2019. Il aimerait déposer une demande de régularisation, mais la préfecture de Bobigny – dans la cantine de laquelle il a d’ailleurs travaillé pendant plusieurs mois – est « bloquée », dit-il. « En attendant, les patrons en profitent et, comme sans-papiers, on ne peut pas revendiquer », lâche Mamadou Diallo, un Guinéen de 28 ans qui travaille comme installateur de portes et de fenêtres en région parisienne. Ce jeune diplômé en sociologie est payé 1 400 euros par mois pour trente-neuf heures hebdomadaires. Il a « tout suivi de la loi “immigration” ». Et il est persuadé que « le volet humanitaire du texte a été abandonné. C’était juste un moyen de maquiller le caractère répressif de la loi ».
    Aux côtés de Mamadou Diallo, un Marocain de 39 ans est venu se renseigner sur ses droits. S’il obtenait un titre de séjour, cet ouvrier marbrier pour une entreprise de pompes funèbres pourrait chercher de meilleures conditions de travail et quitter le taudis que lui loue à prix d’or un marchand de sommeil. Dans le contexte actuel, il l’avoue, « les gens ont peur de demander de régulariser leur situation, car ils redoutent une OQTF ».
    A contrario, dans d’autres départements, des dossiers ont déjà pu être pris en compte. Ainsi, en Bretagne, l’avocate Dorothée Calonne – qui préfère taire le nom du département de peur que la préfecture ne soit considérée comme trop bienveillante – a déposé une demande de régularisation pour un ouvrier d’élevage présent en France depuis 2016 et employé depuis près de deux ans. « Il a très rapidement obtenu un récépissé de sa demande avec une autorisation de travail, se réjouit-elle, alors que dans un dossier classique de régularisation par le travail, il y a au minimum un an d’attente. » Dans les Hautes-Pyrénées, Mathieu Oudin a lui aussi obtenu une autorisation de travail pour un électricien marocain. « Ça n’a pris qu’un mois, c’est un miracle », souligne l’avocat.
    En revanche, Laurie Quinson, dans les Bouches-du-Rhône, n’a toujours pas reçu d’accusé de réception d’une demande de régularisation d’un électricien pakistanais, pourtant déposée dès le 12 février. « Actuellement, la préfecture traite des dossiers déposés en décembre… », explique-t-elle. En Gironde, l’avocat Pierre Lanne, lui non plus, n’a pas reçu d’accusé de réception d’une demande de régularisation faite en mars pour un client de nationalité algérienne et responsable de l’atelier de réparation d’un concessionnaire automobile.
    « On va se retrouver face à des situations disparates sur le territoire, ce qu’on dénonce depuis des années avec la circulaire Valls », regrette Flor Tercero, présidente de l’association Avocats pour la défense des droits des étrangers. La circulaire ministérielle dite « Valls » est le texte qui régit depuis 2012 les régularisations par le travail, en précisant aux préfectures les conditions sous lesquelles évaluer les demandes. La loi Darmanin crée un moyen supplémentaire de régularisation qui a notamment l’avantage, contrairement à la circulaire Valls, de ne pas solliciter de l’employeur qu’il effectue des démarches en faveur de son salarié – une façon de lui retirer son pouvoir de blocage. Mais, comme avec la circulaire Valls, les préfectures conservent leur entier pouvoir d’appréciation.
    Un haut fonctionnaire au sein du gouvernement assure toutefois qu’il n’y a « aucune volonté d’entrave » à la loi et que sa mise en œuvre suit « un cycle normal ». Une instruction de la ministre du travail, Catherine Vautrin, a d’ailleurs été envoyée aux préfets le 24 mai, leur demandant de se concerter avec les acteurs économiques locaux pour modifier la liste des métiers en tension. Celle en vigueur date de 2021. Déclinée par région, elle est, de l’aveu de tous, décorrélée des réalités de terrain. « En Auvergne-Rhône-Alpes, il n’y a dans la liste aucun métier du bâtiment, de l’aide à la personne, et pour la restauration, il n’y a que maître d’hôtel », illustre Gérard Gomès-Léal, un bénévole de l’association d’aide aux migrants La Cimade, en Savoie.
    Dans le contexte de la crise des agriculteurs, le gouvernement a modifié une première fois la liste en mars pour y inclure en catastrophe certains métiers agricoles. Pour mieux correspondre aux « réalités locales du marché du travail », la ministre du travail a demandé aux préfets d’appliquer une « nouvelle méthodologie » et de tenir compte non seulement des métiers qui ont des difficultés de recrutement, mais aussi de ceux « ayant déjà largement recours à la main-d’œuvre étrangère », mais qui, parce que leurs emplois sont déjà pourvus partiellement par des travailleurs sans papiers, ne ressortent pas de la statistique officielle.
    Les préfectures doivent envoyer des propositions d’ajout de nouveaux métiers en tension avant le 21 juin. « Le temps que tout se mette en place, on aura perdu un an », regrette Gérard Gomès-Léal, qui rappelle que la disposition sur les métiers en tension n’est prévue pour s’appliquer que jusqu’à la fin de l’année 2026.

    #Covid-19#migrant#migration#france#loiimmigration#regularisation#metierentension#prefeture#sante#economie#integration

  • Folle dans mon genre | Anne Querrien
    https://www.cairn.info/revue-multitudes-2024-1-page-139.htm

    Nous sommes tous censés être normaux, et personne ne l’est vraiment. Les circonstances se chargent d’entraîner certains dans l’abîme, dans l’enfermement. Les autres disent qu’iel était déjà comme cela avant, légèrement, il y avait des signes prémonitoires. La barrière entre fou et non fou se construit. Les médicaments, les médecins, vont remplacer le moral par le chimique. Cela ira mieux. Cela permettra de vivre ensemble. Le manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux, DSM, viendra à leur secours pour prescrire les médicaments presque automatiquement.

    7 « Schizophrène affectif » : n’est calmé, « contenu », que par l’association des médicaments contre la schizophrénie et contre la psychose maniaco-dépressive. Effets secondaires cardiaques importants. Petites natures s’abstenir. Crises répétitives certaines. Genre plutôt masculin, mais pas toujours. Ont des problèmes d’attachement trop importants à leur maman. « Psychose de la protestation », dit un historien de la psychiatrie (Metzl), qui observe qu’on appelle et qu’on enferme comme « schizophrènes » les hommes noirs qui luttent pour les droits civiques.

    8
    « Si l’homme n’est pas fou c’est qu’il n’est rien. Le problème c’est de savoir comment il soigne sa folie. Si vous n’êtes pas folle, comment voulez-vous que quelqu’un soit amoureux de vous ? Pas même vous, vous comprenez. Ce qui ne veut pas dire que si vous ne savez pas être folle alors on va vous foutre à l’hôpital psychiatrique, parce que les fous qu’on met dans les hôpitaux psychiatriques, c’est des types qui ratent leur folie. »
    (Tosquelles)

    #folie #normalité

  • L’hypothèse Gaïa, itinéraire d’un regard sur la Terre
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/17/l-hypothese-gaia-itineraire-d-un-regard-sur-la-terre_6233885_3232.html

    Enquête En 1974, le sulfureux chimiste James Lovelock formulait, avec la biologiste Lynn Margulis, une théorie comparant la Terre à un super-organisme capable de s’autoréguler. Disqualifiée dans les milieux scientifiques, cette approche imprègne en profondeur la pensée philosophique et écologique actuelle.

    Notre XXe siècle compte un Galilée oublié. Oui, vous avez bien lu. Et l’affirmation ne vient pas d’un obscur disciple, mais d’une sommité de la pensée écologique : le philosophe Bruno Latour en personne. Ce Galilée contemporain se nomme James Lovelock, chimiste britannique disparu en 2022, à 103 ans. « A la Terre qui se meut de Galilée, pour être complet, il fallait ajouter la Terre qui s’émeut de Lovelock », s’émerveillait Bruno Latour, non pas dans un post de réseau social, mais dans son grand livre de réflexion écologique Face à Gaïa (La Découverte, 2015).

    Dispo en version archivée ici : https://archive.ph/RD4cM

    Ne pas hésiter à ouvrir les liens présents sur la page pour approfondir le sujet.

    #hypothèse_Gaïa #James_Lovelock #Bruno_Latour

    Cependant,

    Pour le philosophe des sciences Bruno Latour, « la proposition théorique de Lovelock a la même importance dans l’histoire de la connaissance humaine que celle de Galilée ». Ce qui n’a pas empêche Lovelock de défendre les CFC, l’insecticide DDT, le gaz de schiste ou l’énergie nucléaire — ses liens professionnels avec les industriels expliquent largement ses positions publiques. Il n’en reste pas moins que l’hypothèse Gaïa reste fondatrice et stimulante.

    https://reporterre.net/James-Lovelock-l-inventeur-de-la-revolutionnaire-hypothese-Gaia-est-mort

    « Hypothèse stimulante » pour les séides de la #géo-ingénierie et des gros délires technos sûrement ...

    Quoi qu’il en soit, pas de quoi fouetter un capitaliste puisque James Lovelock expert en thermodynamique et en science des « systèmes-terres » ne pense un seul instant remettre en cause l’orgie énergétique plébiscitée par les économies de marché globalisées.
    http://archives.lesechos.fr/archives/2007/Enjeux/00235-055-ENJ.htm#
    (cet article repêché sur « les Échos » rendu quasiment illisible par une mauvaise interprétation du navigateur Firefox concernant les caractères spéciaux)
    Quant à son « optimisme », il a en effet de quoi séduire les échos-suprémacistes qui ont pris la précaution de se bunkériser en attendant que le darwinisme fasse son œuvre.

  • ne croit pas, non, que l’humour « c’était mieux avant » ; elle s’en était déjà fait la remarque l’autre jour en réécoutant quelques colucheries et en constatant à quel point de nombreux sketchs avaient tellement mal vieilli qu’on a aujourd’hui honte de jadis en avoir ri.

    Rebelote à l’instant en retombant sur une poignée de chroniques de Patrick Font dans « Rien à cirer » — là aussi ça frôle souvent la beaufitude réac, essentialisme à tous les étages, ha ha ha les blondes, ha ha ha les Arabes, ha ha ha les homos. Ça ne passerait plus et c’est tant mieux.

    Franchement, ça nous a fait marrer, ça ? Ce n’est pas étonnant que nous soyons devenu·e·s des vieilleux con·ne·s, hein : même plus jeunes nous en étions déjà.

  • Apparemment à Lille...

    les clubs de tricot et de crochet ont vu un renouveau impressionnant pendant la crise Covid. Surtout lors des occupations de facs et des manifs des retraites.
    Ça en est surprenant pour nous, les vieux chiffonniers... alors que nous étions au tison, la jeunesse bâtait le pavé, j’en ai presque la larme à l’œil presque.

    Les techniques de points et de changement de fils semblent même évoluer.
    Créations à huis clos, point de veilles ressources, ça produit des nouveaux motifs, peut être moins théoriques, mais carrément plus viscéraux.

    Le bonheur c’est de voir que malgré des parcours intellectuels indépendants, on veut jeter les même guenilles. Nous avec la retenue qui incombe à notre age, ell.eux, sans filtre. Et qu´il suffit de quelques retrouvailles pour reformer un réseau inter-couturier.e.s.
    Ça brode sur fond noir, et ça pourrait bien surprendre.

    Le pire, c’est que l’écosystème, lui, s’est gentrifié de fou en 4 ans, masquant d’autant plus cette activité.

    Je ne sais pas si les inspecteurs de la couture se rendent compte de l’amplitude que ça prend. Mais c’est du jamais vu ; on n’est plus dans le plan-plan des années 2010. Je ne sais pas pour les autres villes, mais ici, c’est prêt. Ding !

    https://www.youtube.com/watch?v=Z7eV2M1JPx4

  • Comment les Vietnamiens sont devenus parmi les principaux migrants sur les « small-boats » vers l’Angleterre - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57420/comment-les-vietnamiens-sont-devenus-parmi--les-principaux-migrants-su

    Comment les Vietnamiens sont devenus parmi les principaux migrants sur les « small-boats » vers l’Angleterre
    Par Louis Chahuneau Publié le : 30/05/2024
    Depuis le début de l’année, les migrants vietnamiens sont de plus en plus nombreux à traverser la Manche en direction du Royaume-Uni. Depuis le drame du camion charnier en 2019 où 39 Vietnamiens avaient trouvé la mort par asphyxie en se rendant de manière irrégulière au Royaume-Uni, les exilés originaires du Vietnam continuent de tenter d’atteindre les côtes britanniques, mais par voie maritime.
    Au Royaume-Uni, 10 Downing street tremble. À cinq semaines des élections législatives britanniques, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak ne parvient pas à limiter le nombre de migrants arrivant par bateau au Royaume-Uni : elles ont atteint un record sur les premiers mois de l’année 2024 avec 10 000 passages.Récemment, le ministère de l’Intérieur britannique a constaté un autre phénomène inquiétant. Depuis le début de l’année, la part de migrants vietnamiens sur les « small-boats » a considérablement augmenté. Entre janvier et mars 2024, 1 060 personnes originaires du Vietnam ont débarqué au Royaume-Uni par bateau, soit 14% du total des arrivées. Selon les médias britanniques, ils représentent désormais la plus large communauté qui traverse la Manche.
    « Une théorie sur l’augmentation récente des traversées en bateau est que l’autre itinéraire irrégulier, à l’arrière d’un camion à travers le tunnel sous la Manche, est devenu plus difficile en raison des réglementations récemment mises en œuvre dans le cadre du Brexit. Cela a poussé les migrants vietnamiens à emprunter les petites embarcations », explique à InfoMigrants Seb Rubsy, sociologue britannique à l’Université de Birmingham et spécialiste de cette communauté. « Avec le Brexit, les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l’Europe continentale ont été réduits, ce qui a entraîné une diminution du nombre de camions transportant des marchandises entre les deux régions », complète Mimi Vu, experte indépendante sur le trafic d’êtres humains.
    En 2019, la Grande-Bretagne a par ailleurs été marquée par la tragédie du camion charnier retrouvé dans l’Essex, dans lequel 39 migrants vietnamiens avaient trouvé la mort par asphyxie. Un drame qui a également participé au changement de méthode. Chez les bénévoles français qui maraudent sur les plages du nord, c’est un peu la sidération. « À notre grande surprise, on a constaté depuis le début de l’année beaucoup de Vietnamiens sur la côte. C’est incroyable, c’est une population qu’on ne croisait pas du tout avant », raconte à InfoMigrants Olivier Ternisien d’Osmose 62 qui patrouille sur les plages dans le Boulonnais et le Montreuillois.
    « On croise autant de femmes que d’hommes, des personnes plutôt jeunes mais je n’ai pas vu de familles avec enfants », ajoute Sophie Roux, de la même association, qui se souvient d’une communauté un peu plus argentée que d’autres : « Quand ils échouent à traverser, ils ne cherchent même pas à négocier le prix des taxis pour rentrer vers Dunkerque », se souvient-elle. Même écho chez les bénévoles d’Utopia 56. « Depuis l’été dernier, on voit de plus en plus de Vietnamiens sur le littoral nord, surtout à Grande-Synthe et Dunkerque », commente Angèle Vettorello, coordinatrice de l’association à Grande-Synthe.
    Dans les années 2010, les Vietnamiens se regroupaient essentiellement vers Angres (Pas-de-Calais), à une centaine de kilomètres des côtes françaises. Les médias avaient même surnommé cette ville « Vietnam city » en raison de l’entraide qui régnait entre l’ex-municipalité communiste et cette communauté asiatique à qui elle avait mis un local à disposition. Mais les temps ont changé et le hangar a fermé en 2018. Désormais, les Vietnamiens se mélangent d’avantage aux autres communautés (kurde, bangladaise ou encore soudanaise). « Il y a de plus en plus de Vietnamiens qui viennent sur les points de distribution, ce qui nous a poussé à traduire nos textes de prévention en vietnamien », explique encore Salomé Bahri d’Utopia 56. « Parfois on voit des Kurdes et des Vietnamiens prendre un bateau ensemble. Je pense que les communautés se mélangent de plus en plus car le nombre de passagers par ’small-boat’ est de plus en plus élevé ». (...)
    Les migrants vietnamiens peuvent aussi compter sur l’appui d’une communauté historiquement établie en France. Fin mai, une opération de police conjointe menée par les services de l’Office central de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) et la police anglaise ont permis de démanteler une filière de passeurs de migrants entre la France et le Royaume-Uni. Douze personnes, soupçonnées d’être des logeurs ou des convoyeurs, ont été arrêtées en banlieue parisienne, tandis que quatre autres ont été interpellées en Angleterre. Parmi eux, un jeune homme de 25 ans, surnommé
    Cette opération de police a permis de comprendre comment fonctionne les réseaux de passeurs vietnamiens. « Pour diminuer leurs frais de passages clandestins, les migrants transportaient de la métamphétamine, afin d’alimenter les trafiquants asiatiques du Val-de-Marne », expliquent les enquêteurs français dans un document consulté par InfoMigrants. Lors d’une perquisition, les policiers ont notamment découvert chez l’un des suspects 218 grammes de kétamine, 102 grammes de méthamphétamine et 36 grammes d’ecstasy, des drogues de synthèse.
    "Depuis la tragédie de l’Essex, les trafiquants demandent dorénavant 50 000 dollars [environ 46 000 euros, ndlr], voire plus, et prétendent garantir la sûreté du voyage jusqu’au Royaume-Uni avec un emploi à la clé, expliquaient dans une étude parue en 2020 les expertes indépendantes Nadia Sebatoui et Mimi Vu. « Les familles empruntent au moins la moitié de la somme totale pour payer la première partie du voyage du Vietnam jusqu’à un pays européen (…) Les trafiquants et les groupes criminels utilisent cette situation d’endettement pour exercer un contrôle sur le migrant tout au long du voyage, ce qui l’oblige à se soumettre en route à des situations d’exploitation, par exemple en étant forcé de travailler dans un atelier clandestin ou de vendre des médicaments contrefaits. »
    Le réseau franco-britannique logeait des migrants dans plusieurs communes du Val-de-Marne, à Thiais, Choisy-le-Roi ou encore Ivry-sur-Seine. « L’un des interpellés a confié aux policiers que le coût de la traversée était d’environ 20 000 euros par migrant. Son rôle était de réceptionner des migrants vietnamiens fraîchement arrivés en France avec des visas hongrois de deux ans. Il devait ensuite leur trouver des hébergements et un emploi dans des ongleries. »
    D’après les études publiées ces dernières années, il apparaît que les migrants vietnamiens profitent des relations diplomatiques entre leur pays et les anciens États du bloc communiste (Hongrie, Roumanie, Slovaquie, Pologne...) pour atteindre l’Europe. « Entre 1981 et 1990, 217 183 Vietnamiens ont été employés sous contrat dans ces pays », expliquent notamment deux chercheurs dans une enquête de terrain publiée en 2017."La majorité des nouveaux arrivants sont originaires de quelques provinces du centre du Vietnam, comme Nghệ An et Hà Tĩnh, qui ont été négligées sur le plan économique et présentent des taux de chômage élevés. Ils sont généralement issus de milieux pauvres, ruraux ou urbains, et n’ont probablement pas de diplôme universitaire", analyse le chercheur britannique Seb Rusby. Actuellement, il semblerait que la Hongrie tienne la corde pour attirer les migrants vietnamiens.
    Il y a quelques années, des passeurs ont ainsi profité d’un partenariat entre le Vietnam et Malte pour inscrire de jeunes Vietnamiens au Malta College of Arts, Science and Technology. Selon le quotidien britannique The Guardian, sur les 265 étudiants vietnamiens qui ont obtenu ce visa, seuls deux sont depuis rentrés au Vietnam."Ces enfants, à la merci des réseaux de passeurs, ont été retrouvés par la police dans des pays comme la Belgique, l’Allemagne et la Suisse, réduits en esclavage dans des salons de manucure et exploités", explique l’experte indépendante Mimi Vu. Depuis, l’université a fermé son visa.
    Lorsqu’ils arrivent au Royaume-Uni, les Vietnamiens sont employés dans des bars à ongles, ou plus rarement dans des fermes à cannabis, que la police britannique ferme régulièrement. Au début des années 2000, la diaspora vietnamienne a importé au Royaume-Uni le concept des bars à ongles très populaire aux États-Unis. « Depuis, ils représenteraient plus de 60% des commerces montés par la communauté vietnamienne », constatent des chercheurs.
    Les réseaux de passeurs vietnamiens récupèrent directement leurs clients à la sortie des « small-boats ». « Ce qu’on comprend c’est qu’il y a une grosse organisation côté anglais, ils savent où ils vont. Tout est organisé de l’autre côté », explique Olivier Ternisien de l’association Osmose 62. Pour tenter de décourager les Vietnamiens de monter sur les frêles embarcations, le gouvernement britannique a lancé il y a quelques semaines une campagne de communication sur les réseaux sociaux pour les sensibiliser aux dangers de la traversée de la Manche. De quoi remédier au phénomène ? Au moins 16 migrants sont morts en tentant de traverser la Manche depuis le début de l’année 2024.

    #Covid-19#migrant#migration#vietnam#royaumeuni#routemmigratoire#mineur#famille#traversee#manche#reseau#sante#trafic

  • Traversées de la Manche : « On meurt plus au moment de l’embarcation qu’en pleine mer » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57455/traversees-de-la-manche--on-meurt-plus-au-moment-de-lembarcation-quen-

    Traversées de la Manche : « On meurt plus au moment de l’embarcation qu’en pleine mer »
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 31/05/2024
    Confrontés à une pression policière toujours plus forte, à une surcharge des canots plus importante et à des départs de plus en plus loin de Calais, les migrants risquent davantage leur vie lors des tentatives de traversées de la Manche. Dans la nuit de samedi 13 janvier à dimanche 14 janvier 2024, un groupe de Syriens, dont un bébé d’un mois, rejoint un canot déjà en mer. Il est 2 heures du matin. La houle, la nuit et les vagues font paniquer le groupe au moment de monter dans l’embarcation. Le bateau se retourne. Les migrants tombent à l’eau. Dans la confusion, deux adolescents syriens de 14 et 16 ans se noient, à quelques mètres seulement de la plage. Trois autres personnes mourront aussi cette nuit-là. L’eau était à 9 degrés.
    Depuis plusieurs mois, les traversées de la Manche ont « changé... en pire », estime Salomé Bahri, coordinatrice de l’association Utopia 56 à Grande-Synthe, présente depuis des années sur le littoral français. « On a remarqué que les décès [de migrants] se produisent désormais près des côtes. On meurt plus au moment de l’embarcation, et moins en pleine mer », résume-t-elle. « On peut aussi mourir avant même d’avoir atteint la Manche. Prenez l’exemple de cette fillette de sept ans [morte par noyade, le 3 mars 2024]. Elle est décédée dans le canal de l’Aa, le canot n’avait même pas atteint la mer ».Seize migrants, dont dix enfants âgés de sept à treize ans, se trouvaient à bord de ce bateau. Celui-ci « n’était pas dimensionné pour supporter autant de personnes », avait affirmé la préfecture du Nord dans un communiqué.
    Pour Utopia 56, « les traversées ne sont plus celles d’il y a un an ou deux ans ». D’abord, parce que les départs sont plus « dangereux ». De plus en plus d’embarquements se font en amont de la Manche, sur les canaux, les rivières qui se jettent dans la Manche. Le but : éviter les policiers qui patrouillent sur les plages. « On pense être à l’abri, être discret, mais les gens tombent des canots et meurent aussi », résume Fabien Touchard, un autre coordinateur d’Utopia 56.
    D’autres passeurs envisagent aussi de faire monter leurs passagers quand l’embarcation est déjà en mer, forçant les femmes et les enfants à s’enfoncer dans l’eau sur plusieurs dizaines de mètres avant de les hisser à bord. Pourquoi une telle prise de risques ? Parce que les trafiquants savent que les policiers n’ont pas le droit d’intercepter les migrants une fois qu’ils sont en mer. Cette compétence relève du droit maritime. Pour Fabien Touchard, les trafiquants agissent donc par souci de rentabilité. « Il y a un an et demi, deux ans, on était sur des canots de 30, 40 personnes, aujourd’hui on est sur des bateaux de 60, 70 personnes voire plus dans des cas exceptionnels. Les passeurs se disent que le taux d’empêchement [des traversées] est élevé, il faut donc charger davantage les bateaux. »
    Or la qualité des canots, elle, ne s’est pas améliorée. « Dans la précipitation et la peur de se faire repérer par les forces de l’ordre, les migrants ne prennent plus le temps de correctement gonfler les pneumatiques que certains passeurs fournissent », explique encore Salomé Bahri d’Utopia 56. « Par exemple, on constate que des migrants n’installent plus le sol rigide au fond des bateaux, or ce sol permet de maintenir le canot à flot. Sans, le bateau s’affaisse rapidement, il prend l’eau… On voit de plus en plus de personnes rentrer à la nage sur les plages ». Pour Fabien Touchard et Salomé Bahri, les trafiquants s’adaptent aussi face à l’important dispositif policier déployé sur les plages du nord du pays. Un arsenal militaire qui s’inscrit dans des accords passés entre le Royaume-Uni et la France pour tenter d’endiguer l’immigration clandestine. En mars dernier, les Britanniques ont annoncé verser plus de 500 millions d’euros sur quatre ans à la France pour militariser davantage la frontière maritime.
    « Les rapports de forces entre exilés et policiers se durcissent inévitablement. Il y a des surveillances au drones, des patrouilles partout... », explique Salomé Bahri. « On assiste à des gazages sur les plages, des bateaux lacérés au couteau… Des migrants nous racontent que les policiers jettent maintenant des gaz lacrymogènes dans les canots sur le départ alors même que des enfants se trouvent à l’intérieur. Résultat, les mises à l’eau [de bateaux] sont plus chaotiques qu’avant ». Ces rapports de force ont aussi une influence sur le timing des départs. « Pour éviter au maximum ces confrontations violentes, les migrants prennent désormais des risques au niveau de la météo. Par exemple, ils vont prendre la mer quand le temps est instable, quand les vagues sont très hautes. Ils pensent que les plages sont moins surveillées par temps de pluie », explique Fabien Touchard.
    Et ils partent de plus en plus loin. « Avant, les canots partaient depuis le Calaisis ou le Dunkerquois. Maintenant, on reçoit des appels à l‘aide des personnes qui se trouvent à Boulogne-sur-Mer, au Touquet, à Berck », développe Salomé. Soit des villes plus au sud, très éloignées des côtes anglaises. « Si avant, les migrants mettaient six ou huit heures pour aller de Calais à Douvres [port de débarquement des migrants en Angleterre, ndlr], désormais ils doivent doubler voire tripler ce temps de trajet en mer ». Enfin, les montées à bord aussi se complexifient, notamment à cause d’un nouveau phénomène de « montées sauvages ». Les exilés qui vivent depuis plusieurs semaines voire mois dans le nord de la France n’ont parfois plus les moyens de payer les passeurs. « Ils ont épuisé leurs économies dans différentes tentatives », explique encore Salomé Bahri. « Ils ont tenté la traversée deux trois, quatre fois, 10 fois... Quand ils n’ont plus rien, ils essaient alors de monter à la dernière minute à bord d’une embarcation, gratuitement, avec les problèmes que cela peut créer : surnombre, altercations avec les autres passagers… » Malgré tous ces dangers, les traversées de la Manche sont loin d’être enrayées. Depuis le début de l’année, plus de 10 000 migrants sont arrivés sur le sol anglais, contre 7 600 l’année dernière à la même période. Et les morts ne cessent d’augmenter. Au moins 16 exilés sont morts en tentant de traverser la Manche depuis le début de l’année 2024. Ils étaient 12 pour l’ensemble de l’année 2023, et un en 2022, selon la préfecture de la Manche et de la mer du Nord.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#routemigratoire#manche#traversee#trafic#mortalite#sante

  • Inclusion de tous les élèves dans les écoles d’Eure-et-Loir : c’est pas les « bisounours » mais ça marche
    https://www.liberation.fr/societe/education/dans-les-ecoles-deure-et-loir-cest-pas-les-bisounours-mais-ca-marche-2024

    Le département s’est délesté de ses instituts médico-éducatifs au profit d’une collaboration entre enseignants et éducateurs spécialisés. Permettant ainsi à des élèves ayant un handicap intellectuel de rester dans leur école de secteur.

    [...]

    Chez la petite fille de CM1, les progrès en matière de comportement ont été colossaux. « Au début, c’était très, très compliqué, se souvient Solène Palat, maîtresse de Fanny pour la deuxième année consécutive. On s’est pris des coups, elle claquait les portes, déchirait le matériel. Il a fallu trois mois pour qu’elle s’adapte. » « Elle a eu du mal à m’accepter parce que ce n’était pas moi l’année d’avant. Elle m’a griffée, poussée », complète Christice Pereira, l’AESH. En classe, il lui arrivait de se lever, sauter, faire des bruits. « Je disais à Christice : ce n’est pas contre toi, Fanny exprime un malaise, elle a besoin de quelque chose, il faut trouver ce que c’est », indique Mélanie Mathieu. Voilà tout l’intérêt des #Dame [dispositifs d’accompagnement médico-éducatif] : mutualiser des expertises professionnelles différentes pour trouver des solutions. « Fanny, c’est une réussite, parce qu’elle râle quand elle doit sortir de la classe », sourit l’enseignante spécialisée.

    Pour autant, concède Pascale Grimoin, « tout n’est pas parfait, on n’est pas chez les bisounours ». L’expérience de Solène Palat le confirme, elle qui s’occupait l’année dernière une classe de CE2 uniquement, et qui a pris une classe de CE2-CM1 cette année pour pouvoir garder Fanny. « J’ai pensé à elle : elle avait mis trois mois à s’habituer, je ne voulais pas qu’elle doive se réhabituer à quelqu’un d’autre. Mais si j’avais pensé à moi, je ne l’aurais pas prise, confie-t-elle. Ça ajoute un travail énorme à un travail qui est déjà énorme. » Un aspect loin d’être négligeable alors que de plus en plus d’enseignants, à bout, démissionnent.

    https://justpaste.it/fut7h
    #école #inclusion #handicap #ime

  • US state department falsified report absolving Israel on Gaza aid – ex-official | Israel-Gaza war | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/article/2024/may/30/stacy-gilbert-us-state-department-israel-gaza-aid

    Stacy Gilbert, who quit post as senior adviser on Tuesday, says report went against consensus of experts

    Two more US officials resign over Biden administration’s position on Gaza war

    The state department falsified a report earlier this month to absolve Israel of responsibility for blocking humanitarian aid flows into Gaza, overruling the advice of its own experts, according to a former senior US official who resigned this week.

    Stacy Gilbert left her post as senior civil military adviser in the state department’s bureau of population, refugees and migration, on Tuesday. She had been one of the department’s subject matter experts who drafted the report mandated under national security memorandum 20 (NSM-20) and published on 10 May.

    The NSM-20 report found that it was “reasonable to assess” that Israel had used US weapons in a way that was “inconsistent” with international humanitarian law, but that there was not enough concrete evidence to link specific US-supplied weapons to violations.

    Even more controversially, the report said the state department did not “currently assess that the Israeli government is prohibiting or otherwise restricting the transport or delivery of US humanitarian assistance” in Gaza.

    It was a high-stakes judgment because under a clause in the Foreign Assistance Act, the US would be obliged to cut arms sales and security assistance to any country found to have blocked delivery of US aid.

    Gilbert, a 20-year veteran of the state department who has worked in several war zones, said that report’s conclusion went against the overwhelming view of state department experts who were consulted on the report.

    She said there was general agreement that while other factors impeded the flow of aid into Gaza at a time when famine has begun to take hold of its 2.3 million population – such as lack of security, caused by Hamas, Israeli military operations and the desperation of Palestinians to find food – it was clear that Israel was playing a role in limiting the amount of food and medical supplies crossing the border into Gaza.

    “There is consensus among the humanitarian community on that. It is absolutely the opinion of the humanitarian subject matter experts in the state department, and not just in my bureau – people who look at this from the intelligence community and from other bureaus. I would be very hard pressed to think of anyone who has said [Israeli obstruction] is not an issue,” Gilbert said. “That’s why I object to that report saying that Israel is not blocking humanitarian assistance. That is patently false.”

    Asked about Gilbert’s allegations, a state department spokesperson, Vedant Patel, said on Thursday: “We stand by the national security memorandum 20 report. We are not an administration or a department that twists the facts, and allegations that we have are unfounded.”

    “As any report and as any process that is undertaken in a policymaking process, these processes are deliberative and they involve inputs from people at a variety of seniority and expert levels,” Patel added.

    Gilbert was one of the experts consulted in drawing up the NSM-20 report, but she said it was taken out of their hands as it approached completion.

    “Sometime at the end of April, the subject matter experts were taken off the report and we were told it would be edited at a higher level. So I did not know what was in the report until it came out,” she said. “But when the report came out, late on the Friday afternoon [on 10 May], I read it and I had to reread it. I had to go back and print out that section and read it, because I could not believe it stated so starkly that we assess that Israel is not blocking humanitarian assistance.

    “Two hours after it was released, I sent an email to my front office and the team that is working on this, saying I will resign as a result of this,” Gilbert said.

  • La démographie mondiale en plein bouleversement | Géopolitis - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=tRXXkADT1Ig&t=11s

    Baisse de la fécondité dans de nombreux pays, une humanité de plus en plus âgée, une population mondiale qui s’apprêterait à chuter. La transition démographique pose de nombreuses questions économiques ainsi que sociétales et préoccupe de nombreux gouvernements.
    Invitée : Laura Bernardi, démographe et sociologue à l’Université de Lausanne
    Présentation : Laurent Huguenin-Elie

    La Corée du Sud est confrontée à une chute vertigineuse de sa natalité : selon les chiffres publiés par l’agence publique de statistiques Kostat, le pays a présenté le plus faible taux de fécondité de la planète en 2023, soit 0,72 enfant par femme. Un indice en baisse constante depuis une dizaine d’années alors que le taux de fécondité pour éviter un déclin démographique est de 2,1 en l’absence d’immigration.

    Malgré des investissements gouvernementaux de près de 300 milliards de dollars depuis 2006, la tendance n’a pas pu être inversée jusqu’ici. En cause : des pression sociales et familiales écrasantes mais aussi de l’incertitude professionnelle et financière. De moins en moins de Coréennes choisissent de se marier et d’avoir des enfants.

    – Ministère coréen de la natalité -

    Pour le gouvernement, la crise démographique est devenue un thème prioritaire. Le président Yoon Suk-Yeol, qualifiant la situation d’urgence nationale, a annoncé vouloir créer un ministère dédié. « La préoccupation dépend du rythme », réagit Laura Bernardi, démographe et sociologue à l’Université de Lausanne, dans l’émission Géopolitis. « Si la baisse de la fécondité est rapide et soudaine, entraîne des déséquilibres en termes de proportion des personnes plus âgées et des personnes en âge de travailler plus jeunes, que ce déséquilibre augmente, l’urgence est là. En soi, la baisse de la population n’est pas un problème, mais la manière dont on y arrive. Et donc les temps qui sont laissés - ou pas - à la société, au fonctionnement économique et social pour s’adapter, sont assez dramatiques parfois. C’est le cas de la Corée du Sud », ajoute-t-elle.

    – Baisse de fécondité mondiale -

    Japon, Chine, Taïwan, Corée du Sud… dans de nombreux pays asiatiques, la natalité recule,
    rapidement. Mais le phénomène est mondial : si en 1950 une femme donnait naissance à cinq enfants en moyenne, en 2021 le taux mondial était de 2,3. « On a des situations où la baisse est déjà là depuis des décennies, on a des pays où il y a ce qu’on appelle maintenant le moment de la croissance maximale - parce que même si la fécondité a baissé, c’est très récent et donc la population jeune est encore celle qui est née il y a quelques années en arrière. Et puis il y a des pays où le taux de fécondité reste élevé, mais l’est de moins en moins », précise la démographe.
    Selon une récente étude de l’université de Washington, d’ici 2100, seuls six pays - les Samoa, la Somalie, les Tonga, le Niger, le Tchad et le Tadjikistan - devraient afficher un taux de fécondité supérieur à 2.1 enfants par femme.

    En Italie, le déclin démographique est également une préoccupation majeure. Le pays a l’un des taux de fécondité le plus bas d’Europe : 1,22 enfants par femme selon l’agence italienne Istat contre 1,39 en Suisse et 1,68 France. « Les pays du sud de l’Europe ont effectivement été les premiers à avoir ce qu’on appelle les records de la baisse de fécondité dans les pays occidentaux dans les années 1990, puis il y a eu une légère reprise avant de retomber maintenant au même niveau, donc en dessous de 1,3 enfants par femme », rappelle Laura Bernardi.

    – Populations vieillissantes -

    La population italienne est également de plus en plus âgée : près d’un quart de la population avait plus de 65 ans en 2023. L’espérance de vie, désormais de 83 ans, a progressé de plus de trois ans depuis 2000. Le pays pourrait perdre 20% de sa population d’ici 2070. « On a des taux de chômage des jeunes vraiment très élevés, ce qui entraîne de l’insécurité du point de vue des individus, mais aussi de l’insécurité économique. Cela se reflète dans des choix à long terme, comme celui de fonder une famille », analyse Laura Bernardi.

    Au sommaire :
    00:00 Baisse de la fécondité mondiale
    01:55 La démographie mondiale en plein bouleversement
    05:31 Laura Bernardi : « En soi la baisse de la population n’est pas un problème, mais c’est la manière dont on y arrive »
    09:38 L’Italie, en crise démographique
    12:16 Laura Bernardi : « Les enfants sont un bien public donc l’investissement doit être fait par les pouvoirs publics aussi »
    17:30 Boom démographique, l’Inde à un tournant
    19:57 Laura Bernardi : « La migration est aussi une opportunité »
    23:34 Dès 1980, la Chine impose la politique de l’enfant unique

    Le site de Géopolitis : http://geopolitis.ch
    #géopolitis #démographie #fécondité

  • Quand les mods, sapés comme jamais, donnaient un coup de fouet la pop anglaise.

    « Angleterre, début des sixties, la jeunesse britannique cherche à s’émanciper de la pesante tutelle parentale, arborant de nouvelles tenues vestimentaires, se déplaçant sur des scooters customisés et carburant aux amphétamines. Ils se délectent des musiques noires américaines, avant, pour certains d’entre eux, de former leurs propres groupes. Ce sont les mods, dont Peter Meaden, manager des Who, définit l’état d’esprit comme "un mode de vie propre dans des circonstances difficiles." »

    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/05/quand-les-mods-sapes-comme-jamais.html

  • A Lacq, l’injection d’eaux usées industrielles identifiée comme principale responsable des séismes | CNRS
    https://www.cnrs.fr/fr/presse/lacq-linjection-deaux-usees-industrielles-identifiee-comme-principale-responsab

    Chaque année de nombreux séismes sont détectés dans la région de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, sans que la cause exacte soit clairement identifiée. Une étude internationale menée par Jean Letort, enseignant-chercheur à l’université Toulouse III – Paul Sabatier au sein de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP/OMP – CNES/CNRS/UT3), vient confirmer une hypothèse récente. Les injections d’eaux usées industrielles sont à l’origine de la sismicité de la région. Les résultats ont été publiés le 23 mai dans Geophysical Journal International.

  • La France annule la participation des entreprises israéliennes au salon Eurosatory de défense
    Agence France-Presse | 31 mai 2024 à 13h53 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/310524/la-france-annule-la-participation-des-entreprises-israeliennes-au-salon-eu

    La présence des industriels israéliens de la défense au salon Eurosatory, un salon international de défense et de sécurité terrestre qui ouvre ses portes le 17 juin près de Paris, a été annulée sur décision de la France, a annoncé vendredi l’organisateur.

    « Par décision des autorités gouvernementales, il n’y aura aucun stand de l’industrie de défense israélienne sur le salon Eurosatory 2024 », a affirmé à l’AFP l’organisateur de la manifestation, Coges Events.

    Ni le Coges ni le ministère des Armées, sous l’égide duquel le salon est organisé, n’ont précisé dans l’immédiat les raisons de cette décision. Celle-ci intervient quelques jours après qu’un bombardement meurtrier d’un camp de déplacés à Rafah par l’armée israélienne a soulevé l’indignation internationale et suscité de nombreuses manifestations en France contre les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.

    Un peu plus de 2.000 exposants sont inscrits pour Eurosatory pour y présenter leurs matériels.

    Parmi eux, 74 entreprises israéliennes, dont les principaux industriels de défense de l’Etat hébreu et « dont une dizaine présentent des armements », étaient attendus, avait auparavant indiqué le président de Coges Events, Charles Beaudouin.

    Plus de 36.224 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont selon le ministère de la Santé du Hamas été tués depuis le début des bombardements menés par l’armée israélienne sur la bande de Gaza, en réponse à une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

    Cette attaque a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 121 sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 37 sont considérées comme mortes par l’armée israélienne.

    Agence France-Presse

    #BDS

  • Partagée 47 millions de fois sur les réseaux, « cette image, ce n’est pas Rafah », Laurence Allard
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/05/30/partagee-47-millions-de-fois-sur-les-reseaux-cette-image-ce-n-est-pas-rafah_

    Cette image a été partagée 47 millions de fois en soutien aux Palestiniens, mais en y réfléchissant elle est assez choquante. Si elle fonctionne aussi bien c’est parce que c’est une image lisse, léchée, avec un visuel doux de camp de vacances. Elle représente tout l’inverse de l’état de Rafah.
    L’intelligence artificielle qui a construit cette #image a vu le sang et les victimes, et a reconstruit le camp, nettoyé. Ça ressemble à une hallucination visuelle : « Tous les regards sont lancés vers Rafah », mais elle n’a été prise par aucun regard. Il y a une injonction paradoxale : on veut solidariser avec une image où il n’y a rien. L’image est aussi très lisse et peut passer toutes les censures algorithmiques. Les internautes expriment alors un soutien avec une image qui ne représente rien, mais c’est aussi peut-être parce qu’elle ne montre rien qu’elle est autant partagée.

    [...]

    On est dans l’automatisation de la pensée, de l’opinion et des émotions. C’est une situation exceptionnelle qui en fait une image exceptionnelle, mais aussi très paradoxale. On nous demande de regarder une image qui ne porte aucun discours alors qu’elle pourrait porter un discours de vérité.

    [...]

    Le partage de masse, et surtout le partage des influenceurs, peut informer des gens sur la situation mais dans ce cas précis il n’y a pas d’information. Alors cette hypervisibilisation à un effet invisibilisant, car cette image, ce n’est pas Rafah.

    #information #image_publicitaire #clictivisme #abstraction

  • Israël prend le contrôle tactique du couloir de Philadelphie, une “cible clé” de l’offensive à Gaza
    https://www.courrierinternational.com/article/guerre-israel-hamas-israel-prend-le-controle-tactique-du-corr

    Sissi ne serait pas content d’après l’article ; cependant….

    Rappel 1 :
    https://seenthis.net/messages/1042004

    L’Egypte prépare une zone à la frontière de Gaza qui pourrait accueillir des Palestiniens au cas où une offensive israélienne à Rafah provoquerait un exode à travers la frontière, ont déclaré quatre sources, dans ce qu’elles ont décrit comme une mesure d’urgence de la part du Caire.

    Rappel 2 :
    https://seenthis.net/messages/1041473

    "De nombreux hommes politiques israéliens ont déclaré que la prise de contrôle du corridor avait précisément pour but de permettre aux Palestiniens, sous la pression des bombardements, de migrer vers le Sinaï