• Derrière le succès de Blablacar, un contrat secret et des économies d’énergie surévaluées
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/04/06/derriere-le-succes-de-blablacar-un-contrat-secret-et-des-economies-d-energie


    Les locaux de Blablacar, à Paris, en septembre 2015. PATRICK KOVARIK / AFP

    L’entreprise de #covoiturage a engrangé plusieurs dizaines de millions d’euros depuis 2012 dans le cadre d’un mécanisme d’obligations environnementales approuvé par l’Etat. Une manne longtemps restée opaque, et qui s’appuie sur des calculs parfois fantaisistes.

    Pratique, écologique et même depuis peu rentable : #Blablacar, qui revendique plus de vingt millions d’inscrits en France, est érigé en modèle de start-up innovante. « Le leader mondial du covoiturage est Français : c’est une fierté ! », s’émerveillait Emmanuel Macron en 2022. Mais, pour en arriver là, la #start-up a profité d’un discret soutien avalisé par l’#Etat, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, selon les informations du Monde. Une #rente opaque dont Blablacar a été le bénéficiaire quasi exclusif pendant une décennie et continue de profiter aujourd’hui.
    L’histoire remonte à 2012. La plate-forme, alors baptisée Covoiturage.fr, cherche encore son modèle économique après six ans d’existence. Une manne inespérée lui est alors proposée par un grand groupe français : Total.
    La compagnie, devenue depuis TotalEnergies, doit se conformer à une obligation environnementale imposée par l’Etat à tous les fournisseurs d’énergie. Le pétrolier doit financer chaque année un certain nombre d’actions favorisant la sobriété énergétique, dont l’efficacité est mesurée par des #certificats_d’économies_d’énergie (CEE). Ce système de #pollueur-payeur l’oblige à rechercher auprès de structures agréées par l’Etat des « gisements » de CEE potentiels, comme des travaux d’isolation, des installations de chaudières performantes, des dispositifs de fret ferroviaire…

    https://justpaste.it/c0ouj

    Tout ça pour des trajets couteux où sous la bienveillance obligée des « évaluations » la marchandisation règne.

    #voiture #entreprise #capitalisme_de_plateforme

  • L’échec des protestations de masse à l’ère de l’atomisation
    https://lvsl.fr/lechec-des-protestations-de-masse-a-lere-de-latomisation

    L’époque est marquée par une résurgence des protestations, et une radicalisation de leur mode opératoire. Paradoxalement, elles ont une prise de moins en moins forte sur la réalité politique. Que l’on pense à l’invasion du Capitole aux États-Unis à l’issue de la défaite de Donald Trump, ou aux manifestations de masse qui secouent aujourd’hui l’Europe sur la question palestinienne, un gouffre se creuse entre les moyens déployés et l’impact sur le cours des choses. Pour le comprendre, il faut appréhender les décennies d’atomisation qui ont conduit à la situation actuelle, où la politique de masse semble condamnée à l’impuissance. Par Anton Jäger, traduction Alexandra Knez.
    Cet article a été originellement publié sur Sidecar, le blog de la New Left Review, sous le titre « Political Instincts ? ».

    Deux hommes en tenue paramilitaire de piètre qualité se tiennent l’un à côté de l’autre, leurs casquettes MAGA dépassant la marée tourbillonnante de drapeaux et de mégaphones. « On peut prendre ce truc », s’exclame le premier. « Et après, on fera quoi ? », demande son compagnon. « On mettra des têtes sur des piques ». Trois ans plus tard, ces scènes rocambolesques de l’émeute du Capitole du 6 janvier, désormais bien ancrées dans l’inconscient politique, apparaissent comme un miroir grossissant de l’époque. Elles illustrent surtout une culture dans laquelle l’action politique a été découplée de ses résultats concrets.

    Ce soulèvement a incité des milliers d’Américains à envahir le siège de l’hégémonie mondiale. Pourtant, cette action n’a pas eu de conséquences institutionnelles tangibles. Le palais d’hiver américain a été pris d’assaut, mais cela n’a pas débouché sur un coup d’État révolutionnaire ni sur un affrontement entre deux pouvoirs. Au lieu de cela, la plupart des insurgés – des fantassins de la lumpenbourgeoisie américaine, des vendeurs de cosmétiques new-yorkais aux agents immobiliers floridiens – ont rapidement été arrêtés sur le chemin du retour, incriminés par leurs livestreams et leurs publications sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de cette fronde trumpienne, alors que l’ex-président se prépare à sa prochaine croisade. Un putsch similaire au Brésil n’a pas non plus abouti.

    • Le XIXè siècle a été marqué par un besoin plus pressant de garantir une passivité politique généralisée. Comme l’a fait remarquer Moses Finley, être citoyen dans l’Athènes d’Aristote c’était de facto être actif, avec peu de distinction entre les droits civiques et politiques, et des frontières rigides entre les esclaves et les non-esclaves. Dans les années 1830 et 1840, le mouvement pour le suffrage universel a rendu ces démarcations impossibles. Les prolétaires ambitionnaient de se transformer en citoyens actifs, menaçant ainsi l’ordre établi du règne de la propriété privée construit après 1789. Pour enrayer cette perspective, il fallait construire une nouvelle cité censitaire, dans laquelle les masses seraient exclues de la prise de décision, tandis que les élites pourraient continuer à mettre en œuvre la soi-disant volonté démocratique. Le régime plébiscitaire de Louis Bonaparte III, qualifié de « politique du sac de pommes de terre » dans Le 18 Brumaire de Marx, en est une manifestation. Cette « antirévolution créative », comme l’a appelée Hans Rosenberg, était une tentative de cadrer le suffrage universel en le plaçant dans des contraintes autoritaires qui permettraient la modernisation capitaliste.

      Walter Bagehot – sommité du magazine The Economist, théoricien de la Banque centrale et chantre de la Constitution anglaise – a défendu le coup d’État de Bonaparte en 1851 comme le seul moyen de concilier démocratisation et accumulation du capital. « Nous n’avons pas d’esclaves à contenir par des terreurs spéciales et une législation indépendante », écrivait-il. « Mais nous avons des classes entières incapables de comprendre l’idée d’une constitution, incapables de ressentir le moindre attachement à des lois impersonnelles. Le bonapartisme était une solution naturelle. La question a été posée au peuple français : « Voulez-vous être gouvernés par Louis Napoléon ? Serez-vous gouvernés par Louis Napoléon ou par une assemblée ? » Le peuple français répondit : « Nous serons gouvernés par le seul homme que nous pouvons imaginer, et non par le grand nombre de personnes que nous ne pouvons pas imaginer ».

      Bagehot affirmait que les socialistes et les libéraux qui se plaignaient de l’autoritarisme de Bonaparte étaient eux-mêmes coupables de trahir la démocratie. Commentant le résultat d’un plébiscite de 1870 qui a ratifié certaines des réformes de Bonaparte, il a affirmé que ces critiques « devraient apprendre […] que s’ils sont de vrais démocrates, ils ne devraient plus tenter de perturber l’ordre existant, au moins pendant la vie de l’empereur ». Pour eux, écrivait-il, « la démocratie semble consister le plus souvent à utiliser librement le nom du peuple contre la grande majorité du peuple ». Telle était la réponse capitaliste appropriée à la politique de masse : l’atomisation forcée du peuple – réprimant le syndicalisme pour garantir les intérêts du capital, avec le soutien passif d’une société démobilisée.

      Richard Tuck a décrit les nouvelles variantes de cette tradition au XXè siècle, dont témoignent les travaux de Vilfredo Pareto, Kenneth Arrow et Mancur Olson, entre autres. Pour ces personnalités, l’action collective et la mise en commun des intérêts étaient exigeantes et peu attrayantes ; le vote aux élections était généralement exercé avec réticence plutôt qu’avec conviction ; les syndicats profitaient autant aux membres qu’aux non-membres ; et les termes du contrat social devaient souvent être imposés par la force.

      Dans les années 1950, Arrow a recyclé une idée proposée à l’origine par le marquis de Condorcet, affirmant qu’il était théoriquement impossible pour trois électeurs d’assurer une harmonie parfaite entre leurs préférences (si l’électeur un préférait A à B et C, l’électeur deux B à C et A, et l’électeur trois C à A et B, la formation d’une préférence majoritaire était impossible sans une intervention dictatoriale). Le « théorème d’impossibilité » d’Arrow a été considéré comme une preuve que l’action collective elle-même était pleine de contradictions ; Olson l’a radicalisé pour promouvoir sa thèse selon laquelle le parasitisme était la règle plutôt que l’exception dans les grandes organisations. Ainsi la conclusion selon laquelle l’homme n’est pas naturellement enclin à la politique a fini par dominer ce domaine de la littérature sceptique de l’après-guerre.

      Vers la fin du vingtième siècle, avec la baisse drastique de la participation électorale, la forte baisse du nombre de jours de grève et le processus plus large de retrait de la vie politique organisée, l’apolitisme humain a semblé passer d’un discours académique à une réalité empirique. Alors que Kant parlait d’une « insociable sociabilité », on pourrait désormais parler d’une « insociabilité sociable » : une insociabilité qui renforce l’atomisation au lieu de la sublimer.

      Toutefois, comme l’a montré la décennie de contestations, la formule de Bagehot ne tient plus. Le soutien passif à l’ordre en place ne peut être assuré ; les citoyens sont prêts à se révolter en grand nombre. Pourtant, les mouvements sociaux naissants restent paralysés par l’offensive néolibérale contre la société civile. Comment conceptualiser au mieux cette nouvelle conjoncture ? Le concept d’ « hyperpolitique » – une forme de politisation sans conséquences politiques claires – peut s’avérer utile. La post-politique s’est achevée dans les années 2010. La sphère publique a été repolitisée et réenchantée, mais dans des termes plus individualistes et court-termistes, évoquant la fluidité et l’éphémérité du monde en ligne. Il s’agit d’une forme d’action politique toujours « modique » – peu coûteuse, accessible, de faible durée et, trop souvent, de faible valeur. Elle se distingue à la fois de la post-politique des années 1990, dans laquelle le public et le privé ont été radicalement séparés, et des politiques de masse traditionnelles du vingtième siècle. Ce qui nous reste, c’est un sourire sans chat (ndlr. Le chat de Cheshire d’Alice aux pays des merveilles) : une action politique sans influence sur les politiques gouvernementales ni liens institutionnels.

      Si le présent hyperpolitique semble refléter le monde en ligne – avec son curieux mélange d’activisme et d’atomisation – il peut également être comparé à une autre entité amorphe : le marché. Comme l’a noté Hayek, la psychologie de la planification et la politique de masse sont étroitement liées : les politiciens guettent leurs opportunités sur des décennies ; Les planificateurs soviétiques évaluaient les besoins humains au travers de plans quinquennaux ; Mao, très conscient de la longue durée, a hiberné en exil rural pendant plus de vingt ans ; les nazis mesuraient leur temps en millénaires. L’horizon du marché, lui, est beaucoup plus proche : les oscillations du cycle économique offrent des récompenses instantanées. Aujourd’hui, les hommes politiques se demandent s’ils peuvent lancer leur campagne en quelques semaines, les citoyens manifestent pour une journée, les influenceurs pétitionnent ou protestent avec un tweet monosyllabique.

      Il en résulte une prépondérance des « guerres de mouvement » sur les « guerres de position », les principales formes d’engagement politique étant aussi éphémères que les transactions commerciales. Il s’agit plus d’une question de nécessité que de choix : l’environnement législatif pour la mise en place d’institutions durables reste hostile, et les militants doivent faire face à un paysage social vicié et à une Kulturindustrie d’une ampleur sans précédent. Sous ces contraintes structurelles se cachent des questions de stratégie. Si l’internet a radicalement réduit les coûts de l’expression politique, il a également pulvérisé le terrain de la politique radicale, brouillant les frontières entre le parti et la société et engendrant un chaos d’acteurs en ligne. Comme le remarquait Eric Hobsbawm, la négociation collective « par l’émeute » reste préférable à l’apathie post-politique.

      La jacquerie des agriculteurs européens au cours des derniers mois indique clairement le potentiel (conservateur) de ces guerres de mouvement. Cependant, en l’absence de modèles d’adhésion formalisés, il est peu probable que la politique de protestation contemporaine nous ramène aux années « superpolitiques » de la décennie 1930. Au contraire, elle pourrait donner lieu à des reproductions postmodernes de soulèvements paysans de l’ancien régime : une oscillation entre la passivité et l’activité, mais qui réduit rarement le différentiel de pouvoir global au sein de la société. D’où la reprise en forme de K des années 2020 : une trajectoire qui n’aurait agréé ni à Bagehot, ni à Marx.

    • Texte original (EN) https://seenthis.net/messages/1049204

      Très intéressant.

      Le sujet mérite qu’on s’intéresse à ses raisons et expressions matérielles précises. Le texte en qustion ne mentionne jamais les relations entre les classes économiques et nous prive ainsi d’une compréhention effective du problème.


      Là on nous décrit des phénomènes et indique quelques penseurs non-matérialistes historiques qui ont travaillé sur la philosophie politique. Bref c’est le point de vue des puissants . Il faudra développer les idées en attaquant la réalité.

      cf. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A8ses_sur_Feuerbach

      Le titre français de l’article est intéressant parce qu’il n’a rien à faire avec le sens de l’article. « Political Instinct ? » est le titre du text anglais. On y apprend qu’il y a « atomisation » et baisse des journées de grève mais c’est tout. On le savait déjà. On peut aller plus loin en passant de la théorie à la pratique.

      Conséquence de la réflexion : il faut défendre les organisations ouvrières et travailler pour la constitution de structures acceuillantes, solidaires et solides qui seront adaptées à notre existence à l’ère de l’internet.

      #politique #philosophie #libéralisme #société #organisations #mouvement_ouvrier #activisme #individualisme

  • Le déni français face aux menaces sur l’eau

    Éditorial

    Le Monde, 8 avril 2024

    Des consommateurs aux collectivités et producteurs d’eau potable, des industriels aux agriculteurs en passant par les énergéticiens, toute la société commence à éprouver l’ampleur du problème. Pourtant, le gouvernement a renoncé à toute mesure de long terme.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/08/le-deni-francais-face-aux-menaces-sur-l-eau_6226651_3232.html

  • s’autocensure, là, vains dieux, elle s’autocensure de olf (1). À l’époque elle ne sait plus combien de temps on avait attendu pour commencer à faire des blagues désopilantes au sujet du gosse de la Vologne ? Une heure ou deux, c’est ça ? Moins ? Ah on savait encore rire, il y a quarante ans.

    Bref, elle ronge son frein et va patienter encore un peu avant de balancer d’irrésistibles saillies sur le gamin retrouvé ce coup-ci en kit dans les Basses-Alpes ; les temps sont chatouilleux et elle n’est pas sûre que le Lectorat soit déjà prêt. Et puis, au fond, est-ce bien nécessaire de délibérément choquer dans le seul but de se faire mousser ?

    Finalement ce n’est peut-être pas si mal, l’autocensure ; c’est probablement le dernier marqueur de la civilité.

    #RuminationsMatutinales.

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    (1) Féminin de « ouf ».

  • « Notre mort est toujours considérée comme libératrice par cette société » - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/03/elisa-rojas-notre-mort-est-toujours-consideree-comme-liberatrice-par-cette-s

    Les inquiétudes de nombreuses personnes handicapées et/ou malades concernant ce projet me paraissent des plus légitimes. Le problème avec « la fin de vie » ou « l’aide à mourir », c’est que l’on ne peut pas raisonner de façon abstraite autour de la liberté en faisant fi du contexte dans lequel s’inscrit un tel projet de loi. Sans égalité, il n’y a pas de réelle liberté de choix, quel que soit le domaine. Or nous vivons dans une société inégalitaire, marquée par des systèmes d’oppression qui hiérarchisent les vies, et en cours de fascisation. Une société dans laquelle, d’une part, les vies des personnes malades/handicapées ne valent pas cher et, d’autre part, l’accès aux soins publics et gratuits devient de plus en plus difficile.

  • Une rapporteuse de l’ONU accuse Israël de commettre plusieurs « actes de génocide » à Gaza
    25 mars 2024
    https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240325-%F0%9F%94%B4-en-direct-le-conseil-de-s%C3%A9curit%C3%A9-de-l-onu-

    La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens affirme dans un rapport publié lundi qu’il « existe des motifs raisonnables » de croire qu’Israël a commis plusieurs « actes de génocide », évoquant aussi un « nettoyage ethnique ».

    « La nature et l’ampleur écrasante de l’assaut israélien sur Gaza et les conditions de vie destructrices qu’il a causées révèlent une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe », indique Francesca Albanese, dans le rapport qu’elle doit présenter mardi au Conseil des droits de l’Homme à Genève.

  • découvre que se développe en Corée (bon, celle du Sud, pas la vraie) la mode des cailloux de compagnie : des margoulins vendent très cher des petits galets mignons dans une boîte en carton décoré qui peut leur servir de maison, et il y a même une option « chapeau de paille » pour le cas où l’on voudrait aller se promener avec son caillou un jour ensoleillé.

    Évidemment les esprits chafouins argueront qu’il suffirait probablement de se baisser pour obtenir gratuitement une de ces caillasses, mais ce serait du kidnapping et contraire à l’esprit du Capital.

    En tout cas ça oblige la vieille Garreau à se raviser : elle qui clamait encore dans son pénultième dazibao qu’elle aimerait bien être réincarnée en minéral parce que c’est ce qui se rapproche le plus de ses compétences, si c’est pour être obligée de passer sa vie avec des zinzins ça perd un peu d’intérêt.

  • Mexico, ville assoiffée : quand le spectre du « jour zéro » se dessine
    https://www.france24.com/fr/plan%C3%A8te/20240325-mexico-ville-assoiffee-quand-le-spectre-du-jour-zero-se-dessine

    La capitale mexicaine, Mexico, est en proie à une sécheresse historique qui menace son approvisionnement en eau. Le spectre du « jour zéro », lorsque l’#eau courante ne sera plus accessible, plane sur la ville aux 20 millions d’habitants. Pour tenter de juguler la crise, les autorités n’écartent pas l’option de couper l’eau dans certains quartiers où les habitants subissent déjà des restrictions conséquentes.

  • Guerre à Gaza : la France équipe en secret des mitrailleuses utilisées par l’armée israélienne
    https://disclose.ngo/fr/article/guerre-a-gaza-la-france-equipe-en-secret-des-mitrailleuses-utilisees-par-l

    La France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches destinées à des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza. Révélations de Disclose et Marsactu sur une cargaison expédiée en secret, et en totale contradiction avec les engagements du gouvernement. Lire l’article

  • Le rot du matin de Yaël Braun-Pivet
    https://piaille.fr/@LesRepliques@mastodon.social/112156799817466844

    https://coffins.bandcamp.com/track/spontaneous-rot

    Pour les amateur.ices de Coffins 2 autres titres en écoute sur Bandcamp : "Forced Disorder" & "Thing Infestation" même le titre "Sinister Oath" va comme un gant à ce gouvernement de ploutocrate.
    #un_coffin_pour_Yaël_et_Apolline

  • A quoi servent les récits de “transfuges de classe” ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/transfuges

    Les “transfuges de classe” sont des personnes qui ont changé de classe sociale au cours de leur vie, le plus souvent entre leur enfance et leur âge adulte. Cela produit en eux des sentiments parfois brutaux, puisque ce déplacement social fait connaître la honte, la culpabilité et met à jour certains mécanismes de reproduction sociale, […]

    • On aimerait parfois davantage que ces transfuges nous parlent du présent, comme le faisait Jack London dans Martin Eden, un roman de transfuge réellement subversif : en effet, son héros, après avoir gravi avec peine les échelons de la bourgeoisie intellectuelle, se retrouve reconnu, adulé, entouré… et fait alors l’expérience de la nullité, de la futilité et de la vacuité de cet univers qu’il avait tant espéré rejoindre. Ce faisant, il dégomme réellement les sources de la légitimité intellectuelle bourgeoise. J’aimerais tant, pour ma part, que les transfuges adulés par la critique littéraire nous parlent de leur situation présente, racontent avec les lunettes hérités de leur passé prolétaire la futilité des remises de prix littéraires, des dîners mondains, des pièces de théâtre, des réseaux artistiques… Cela aiderait davantage les classes laborieuses à s’émanciper de la tutelle bourgeoise qu’une énième description tragique d’une réalité qu’elles vivent au quotidien.

      “Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir !”
      Elisée Reclus

      On se doute cependant que ce n’est pas si simple. Car, comme le disait tragiquement Léa Salamé, la bourgeoisie est “accueillante” avec les quelques prolos qu’elle choisit chaque année. Elle les traite bien, les valorise, leur garantit une aisance financière et une reconnaissance sociale. Ce doit être difficile d’y renoncer. C’est pour cette raison qu’au début du XXe siècle, les militants ouvriers étaient très critiques de toute envie “d’élévation sociale”. Devenir chef ou contremaître, dans une usine, c’était très mal vu. On prônait, dans les cercles révolutionnaires, un “refus de parvenir” : “Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir !” disait ainsi le militant anarchiste Elisée Reclus. Mais “ne pas réussir”, n’est-ce pas une injonction carrément impossible à formuler auprès de personnes qui vivent au SMIC ou moins, galèrent dans des métiers pénibles et ingrats ? Evidemment. Obtenir des augmentations de salaires, davantage de temps libre, ne plus être sous la coupe de petits chefs agressifs et tatillons sont des revendications parfaitement légitimes : mais alors que la “réussite sociale” s’obtient seul – et parfois au dépend de son entourage de classe, comme le montre bien Edouard Louis dans ses derniers livres – les revendications de ce type se gagnent plus facilement en collectif.

      Abolir les classes plutôt que de changer de classe. Voici un projet littéraire et politique qui charmera nettement moins la bourgeoisie.

  • ‘Women in Gaza are being raped and this is not being investigated or reported’ – Middle East Monitor
    https://www.middleeastmonitor.com/20240324-women-in-gaza-are-being-raped-and-this-is-not-being-inve

    Canadian doctors volunteering in Gaza have reported women being sexually humiliated by Israeli occupation forces in front of their families, one woman was raped for 2 days until she was unable to speak, yet nothing is being done about it, Clinical Professor of Medicine Dr Aliya Khan tells MEMO.

  • n’est certes pas très calée en cinématographe, mais elle n’a jamais compris et ne comprend toujours pas l’aura dont purent bénéficier Hitchcock et ses films. Hein, franchement ? Elle a retenté hier soir avec « Mais qui a tué Harry ? », elle a tenu trente minutes : intrigue poussive, mise en scène plan-plan, décors en carton-pâte, humour petit-bourgeois, on aurait dit une pas très bonne sitcom de seconde zone. D’accord faut voir ça dans le contexte de l’époque mais quand même ! Sur une idée similaire de cadavre farceur qui disparaît et réapparaît un Girault flanqué d’une Gensac et d’un De Funès aurait au moins produit un truc rythmé et décapant. Là non. Désolée pour Shirley McLaine qui fait ce qu’elle peut pour éviter le naufrage mais ça s’étire à n’en plus finir, après quelques toutes petites minutes on soupire et bâille à s’en décrocher la mâchoire.

    Si l’on ajoute que dans la « vraie » vie le réalisateur lui-même était un personnage méprisable en général et un violeur en particulier (demandez notamment à Tippi Hedren), devinez ce qui va se passer, hein, devinez ? Gagné, c’était l’ultime tentative, aujourd’hui 5 germinal 232 Hitchcock est désormais officiellement et définitivement « cancellé » (sic) de l’univers de votre dictateuse préférée.

    Allez zou, au suivant.

    #MamieNicoleEstWoke.

  • #AUPOSTE | Guillaume Meurice et la morale du #prépucegate (attention : avis de tempête)
    Diffusée en direct le 18 mars 2024 | auposte.fr
    https://www.youtube.com/watch?v=Pp8iFE_IJIs

    C’est l’histoire d’une blague lancée sur France Inter, qui rebondit sur Cnews, bifurque par l’Assemblée nationale et se fracasse dans les locaux de la police judiciaire. C’est un carnet de bord (« Dans l’oreille du cyclone », Le Seuil) au cœur d’une tourmente nationale, d’une polémique stérile et d’un évier bouché : puisque qu’on ne peut plus/pas rire de tout avec n’importe qui, soyons désinvolte et lucide. Du cyclone politico-médiatique, Meurice nous révèle certaines petites bassesses de certains collègues, des audaces funambules de la hiérarchie Radio France, des gars du Figaro qui, en loucedé, lui apportent leur soutien, comme un mystérieux ministre. C’est un petit livre drôle, sans cesse ; mélancolique, fondamentalement. Joie de recevoir son auteur.

  • le sait, elle, comment reconnaître à coup sûr une photographie « traditionnelle » d’une photographie générée par « intelligence artificielle » : celle qui est générée par « intelligence artificielle », c’est toujours celle qui essaie de démontrer quelque chose.

  • #Carte de #France des #fuites d’#eau_potable les plus importantes : Ardèche, Pyrénées-Orientales, Hautes-Alpes, Corse particulièrement touchées

    L’association Intercommunalités de France publie ce mercredi 20 mars une cartographie de 198 services d’eau potable dont le taux de fuites sur le réseau égale ou dépasse les 50 %. Il s’agit essentiellement de petites communes dites « isolées », solitaires dans leur gestion de l’or bleu, qui couvrent quelque 64 000 habitants.

    La sécheresse historique de 2022 a montré que l’or bleu devait être mieux géré en France. Cette année-là, plus de 1 000 communes ont eu des difficultés d’approvisionnement au robinet, un phénomène accentué par de nombreuses fuites dans les canalisations. En France, 20 % de l’eau potable est perdue lors de son acheminement. « C’est une situation aberrante qu’on doit corriger en urgence », avait tranché le président de la République fin mars 2023, en présentant un « plan eau », dont une partie était censée répondre à cet enjeu en mobilisant davantage d’aides. Le gouvernement avait alors identifié 170 communes prioritaires, victimes d’au moins 50 % de fuites, appelées « #points_noirs ».

    Mais il semblerait que le chiffre ait été sous-estimé. Ce mercredi 20 mars, #Intercommunalités_de_France, fédération nationale qui réunit métropoles, agglomérations, communautés urbaines et communautés de communes, dévoile une nouvelle carte, sur laquelle figurent 198 « points noirs » qui perdent donc plus de la moitié de leur eau. Cela représente 4 % des services d’eau en France et concerne un peu plus de 64 000 habitants. L’association a utilisé les données les plus récentes et les plus fiables de l’Observatoire national des services d’eau et d’assainissement, qui datent de 2022. La base, qui avait servi aux premières estimations officielles de 2023, s’est depuis étoffée sans toutefois devenir exhaustive car les communes les plus petites n’ont pas l’obligation de l’alimenter.

    Des petites villes dans le triste palmarès

    Parmi les « points noirs », tous ne sont pas pilotés de la même façon : 151 sont des régies municipales, 22 sont gérés en intercommunalité et 25 dépendent de syndicats des eaux. A travers cette cartographie inédite, Intercommunalités de France entend démontrer ce que le gouvernement avait déjà identifié : l’écrasante majorité des cas problématiques concerne de petites communes se débrouillant seules pour s’approvisionner en eau. Les #ressources_financières leur manquent pour entretenir les #réseaux et les subventions restent insuffisantes pour les inciter à réaliser des travaux réguliers. Ainsi, #Astet (Ardèche), une commune d’environ 40 habitants, se classe en tête de la liste des communes ayant le plus haut niveau de fuites en métropole : 91 %. Elle présente le même profil que les autres « fuyards » : un village de montagne solitaire dans sa gestion de l’eau. Rien de surprenant : en altitude, les réseaux sont les plus étendus et plus sujets aux fuites.

    « Refaire les #canalisations sur 1 km, c’est 1 million. Ça coûte très cher, précise à Libération Régis Banquet, vice-président en charge de l’eau d’Intercommunalités de France et président de Carcassonne agglomération. On a pris un retard phénoménal. Il faut renouveler les #tuyaux tous les cinquante ans pour qu’ils soient en bon état, or on les renouvelle tous les 120 à 140 ans. La prise de conscience qu’il faut porter attention à la moindre goutte d’eau est récente. »

    Si les services d’eau les plus en difficulté ne desservent en général que quelques dizaines ou centaines d’habitants, de petites villes figurent cependant dans le triste palmarès, comme #Scionzier, en Haute-Savoie, environ 9 000 habitants, ou #Contes, dans les Alpes-Maritimes, un peu plus de 7 500 habitants, qui fait partie d’un syndicat de quinze communes à proximité de Nice.

    « On doit agir vite et fort »

    Et une gestion mutualisée ne protège pas de tout. La communauté d’agglomération du Pays de Dreux, qui rassemble 78 communes à cheval entre Eure-et-Loir et Eure, connaît un taux de fuites de 74,7 %. La métropole de Perpignan, 36 communes, totalise, elle, près de 60 % de fuites. Dans ce type de cas, « ça n’est jamais l’ensemble de ses services qui présentent un rendement inférieur à 50 %, mais généralement quelques communes », précise Intercommunalités de France.

    La situation a peu de chances de s’être significativement améliorée depuis 2022, malgré le plan eau et les 53 millions débloqués récemment par l’Etat pour les fuites, car la réalisation de travaux ambitieux prend du temps. « C’est forcément un chantier de longue haleine », a reconnu le ministère de la Transition écologique mardi lors d’un point presse sur l’avancée du plan eau.

    « La situation est grave. Dans le contexte du changement climatique, on doit agir vite et fort. Une des solutions est le transfert vers l’intercommunalité pour toutes les communes gérant seules afin que la solidarité s’organise sur les territoires. Cette mise en commun des moyens permet de réaliser les #investissements colossaux nécessaires », plaide Régis Banquet. Il estime que 15 à 20 milliards d’euros devraient être exclusivement consacrés au renouvellement des #réseaux_d’eau dans les cinq ans à venir pour rattraper le retard accumulé.

    « Les petites communes isolées sont en difficulté »

    Il y a un an, Emmanuel Macron avait appelé à « mutualiser différemment » les ressources, en prenant en exemple « l’intercommunalité », un modèle à « consolider partout où c’est accepté ». La loi va dans ce sens. En 2026, plus aucune commune ne pourra gérer seule son eau. Mais certains maires s’y opposent. « Il reste un imaginaire un peu Manon des sources : “C’est le puits de mon village, je n’ai pas envie de le partager”. Ceux qui ont de l’eau ne sont pas toujours très enclins à en fournir à ceux qui n’en ont pas », explique Régis Taisne, chef du département « cycle de l’eau » à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies. Et d’ajouter : « Les maires ruraux ont le sentiment qu’ils sont petit à petit dépossédés de toutes leurs compétences, celle sur l’eau est une de leurs dernières attributions. »

    Les deux départements comptant le plus de « points noirs » font justement partie de ceux dans lesquels beaucoup de maires rechignent au #regroupement, fait remarquer Intercommunalités de France. En tête, les Pyrénées-Orientales, avec 17 communes qui perdent plus d’un litre sur deux, alors que la sécheresse y sévit depuis trois ans, suivis par les Hautes-Alpes, qui en comptent quinze.

    « Le constat est clair : les petites communes isolées sont en difficulté, acquiesce Régis Taisne, qui est cependant moins catégorique qu’Intercommunalités de France. Il faut regrouper, mutualiser pour atteindre une taille critique permettant de faire face aux enjeux. Et dans beaucoup de cas, l’échelle intercommunale est cohérente. Mais dans d’autres, un autre #découpage_territorial peut s’imposer. Il existe par exemple de grands syndicats des eaux à l’échelle de toute la Vendée ou encore de l’Alsace-Moselle. » Cet expert invite surtout à rassembler des communes de diverses natures pour améliorer la solidarité : urbaines, rurales, de plaine, d’altitude, riches en eau ou dépourvues de ressources.

    https://www.liberation.fr/environnement/eau-potable-ardeche-alpes-maritimes-haute-savoie-la-carte-de-france-des-f
    #infrastructure #coût

    #cartographie #visualisation

    • Ce pays se « tiers mondise » à vitesse grand V. A quoi bon payer des impôts si c’est pour se retrouver avec des réseaux pareils !

  • devrait établir le classement des choses qui l’insupportent le plus dans tout l’Univers, elle croit que ce qui arriverait en premier ce sont les ceusses qui disent « Bonne dégustation » au lieu de « Bon appétit » — elle les imagine trop bien avec des coiffures de hipsters, le petit doigt en l’air et la bouche en cul-de-poule, s’émerveiller devant une demi-rondelle de carotte à douze mille dollars sise au milieu d’une assiette de trois mètres de diamètre.

    En fait, les seul·e·s qui pourraient rivaliser au point de leur disputer la plus haute marche du podium seraient peut-être celleux qui souhaitent une « Belle journée » au lieu d’une « Bonne journée » ; autant vous avouer tout de suite que la vieille Garreau espère bien être morte et enterrée avant que ces deux groupes de bobos songent à fusionner et commencent à balancer des « Belle dégustation ».

    #EnvoyezMoiToutÇaCasserDesCaillouxEnSibérie.

  • La propagation rapide d’une infection bactérienne grave inquiète le Japon
    https://archive.ph/SCgrs#selection-2069.0-2073.262

    La propagation rapide d’une infection bactérienne grave inquiète le Japon
    Le pays fait face à des formes sévères d’infections à streptocoques A invasifs, qui se propagent à un rythme soutenu, et sont mortelles dans un cas sur trois. Le relâchement des mesures d’hygiène après la pandémie de Covid-19 contribuerait à la propagation.

    Question à la team @seenthis : j’hésite à mettre tout le contenu de l’article en citation. Quelle serait les bonnes pratiques en la matière ?

    • https://www.japonologie.com/news-fr/la-propagation-rapide-dune-infection-bacterienne-grave-inquiete-le-japo

      https://www.lefigaro.fr/international/japon-le-nombre-record-d-infections-streptococciques-potentiellement-mortel

      Car comme le Covid-19, les infections streptococciques se propagent par gouttelettes et par contact physique. La bactérie peut également infecter les patients par le biais de blessures aux mains et aux pieds.

      Donc, c’est faux et on se dit qu’on est dans la merde quand les gus écrivent ce genre de conneries. Le covid est 100% aérosolisé et ce n’est probablement pas le cas des bactéries, qui sont bien trop grosses pour ce genre d’exercice.

      Par contre, le fait que le covid nique les défenses immunitaires pourrait bien être la variable explicative.

      #baltringues.

      Les bactéries et les virus présentent des différences fondamentales en termes de taille, d’origine et d’effets sur le corps [1] .

      Les virus sont la forme de vie la plus petite et la plus simple, ils sont 10 à 100 fois plus petits que les bactéries .
      Les bactéries sont des organismes intercellulaires (c’est-à-dire qu’ils se situent entre les cellules), tandis que les virus sont des organismes intracellulaires, ce qui signifie qu’ils s’infiltrent à l’intérieur d’une cellule hôte et qu’ils y vivent. Le virus détourne le matériel génétique de la cellule hôte de sa fonction normale afin de produire le virus en lui-même. Certaines bactéries sont utiles, mais tous les virus sont nocifs.
      Les antibiotiques ne peuvent pas détruire les virus, mais ils peuvent tuer la plupart des bactéries, à l’exception des bactéries gram négatifs.

      https://fr.wikihow.com/savoir-diff%C3%A9rencier-une-bact%C3%A9rie-et-un-virus

    • Déjà, la page du lien ne s’ouvre pas pour moi.

      La propagation rapide d’une infection bactérienne grave inquiète le Japon

      Le pays fait face à des formes sévères d’infections à streptocoques A invasifs, qui se propagent à un rythme soutenu, et sont mortelles dans un cas sur trois. Le relâchement des mesures d’hygiène après la pandémie de Covid-19 contribuerait à la propagation.
      Le Japon s’inquiète de l’explosion des cas du très grave syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) dus à des streptocoques du groupe A (SGA ou streptocoques pyogènes).
      L’Institut national des maladies contagieuses (NIID) a décompté 422 cas entre le 1er janvier et le 17 mars. Il en avait dénombré 941 en 2023. Vingt-sept des 47 départements sont en alerte rouge à cette infection dont le taux de mortalité dépasse 30 %.
      La situation est d’autant plus sérieuse que les autorités ont découvert à l’été 2023 et pour la première fois au Japon, un SGA de la lignée M1UK (souche britannique, la plus fréquente en Europe), plus virulente et plus transmissible.

      Parfois surnommée « mangeuse de chair », la bactérie – dont de nombreuses personnes sont porteuses sans le savoir et sans tomber malades – peut induire une infection des tissus sous-cutanés et une fasciite nécrosante, du nom du fascia, le tissu qui recouvre les muscles.
      Puis surviennent une défaillance de plusieurs organes avec notamment une insuffisance rénale aiguë, un syndrome de détresse respiratoire aiguë et une coagulation intravasculaire disséminée, anomalie de la coagulation pouvant se traduire par des hémorragies et des thromboses. Le tout à un rythme rapide. « Un tiers des personnes qui développent la maladie peuvent mourir dans les quarante-huit heures », explique Ken Kikuchi, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de médecine des femmes de Tokyo, qui se dit « très préoccupé » par l’augmentation observée en 2024.

      Des conséquences lourdes
      Les malades qui ne décèdent pas peuvent subir de lourdes conséquences. Dans un reportage du 22 janvier, la chaîne TV Asahi citait le cas d’un homme ayant ressenti une douleur à la jambe après une journée à jouer au basket. Sa jambe a enflé, devenant par endroits violacée, et sa température a atteint 40 °C. Il a consulté un médecin, qui n’a pas fait d’analyses sanguines mais a prescrit des antibiotiques et des médicaments contre la fièvre. « Si j’avais trop mal, j’avais aussi des analgésiques », a-t-il témoigné. Une semaine plus tard, il a été hospitalisé d’urgence après un évanouissement : « Une septicémie due à des “bactéries mangeuse de chair” a été diagnostiquée. » Il a dû être amputé de la jambe et a survécu après un séjour en soins intensifs.

      La transmission des SGA se ferait par gouttelettes. Mais, soulignent les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, « pour près de la moitié des personnes atteintes de SCTS, les experts ne savent pas comment la bactérie s’est introduite dans l’organisme. Parfois, elles pénètrent par des ouvertures, comme une blessure ou une plaie chirurgicale. La bactérie peut également pénétrer par les muqueuses, à l’intérieur du nez et de la gorge. »

      Les premiers symptômes du SCTS sont un mal de gorge, de la fièvre, des diarrhées, des vomissements et une forte fatigue. Les facteurs de risque seraient un système immunitaire affaibli et une maladie chronique comme le diabète. « Il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas, notamment pourquoi la bactérie devient fulminante », ajoute Takashi Nakano, expert des maladies infectieuses à l’école de médecine de Kawasaki.

      Grande sensibilité aux antibiotiques
      Le streptocoque du groupe A est responsable d’infections classiques chez les enfants tels qu’angines et scarlatines, rappelle Asmaa Tazi, bactériologiste à l’hôpital Cochin (Assistance publique-hôpitaux de Paris) et responsable du Centre national de référence français pour les streptocoques. Les infections nécrosantes, « beaucoup plus rares », se produisent plutôt chez l’adulte. La transmission de la bactérie d’un individu à un autre exige « un contact relativement rapproché ». Ainsi, la transmission est « très rapide au sein d’un foyer », mais en France, quand un cas est repéré dans une classe par exemple, seuls les contacts directs tels que partenaires de jeu ou voisins de cantine sont considérés à risque d’être contaminés.
      En matière de traitement, « le SGA s’avère très sensible aux antibiotiques », ajoute Mme Tazi, et l’amoxicilline est employée en première intention. Une infime minorité de souches à travers le monde (moins de 0,5 %) ont développé une résistance aux traitements, souligne-t-elle.

      Les infections à streptocoques A invasifs ont déjà provoqué des épidémies, en particulier au Royaume-Uni. L’identification du SCTS a conduit à la mise en place d’un suivi des infections aux SGA. D’après l’Institut Pasteur, il y a « une recrudescence réelle des infections invasives à streptocoques A dans les pays industrialisés et notamment en Europe. En France, ces infections invasives sont en augmentation depuis 2000, le taux d’incidence ayant augmenté de 1,2 à 3,3 pour 100 000 ».
      Le Japon n’est plus épargné. Il enregistrait une centaine de cas de SCTS par an jusqu’à la fin des années 2010. Leur nombre a baissé pendant la pandémie de Covid-19. « Le Japon a un taux élevé d’utilisation de masques, ce qui peut avoir fortement contribué à la diminution du nombre de cas de SCTS causés par des souches associées à des infections de la gorge », a établi dans une étude publiée le 19 février le Groupe de travail sur les streptocoques bêta-hémolytiques dirigé par Tadayoshi Ikebe, du NIID.

      Mesures d’hygiène de base
      L’actuelle épidémie pourrait dès lors être partiellement liée à la décision prise en mai 2023 de classer le Covid-19 non plus dans la catégorie 2 des maladies contagieuses, qui comprend la tuberculose, mais dans la catégorie 5, au niveau de la grippe saisonnière. Cette requalification s’est traduite par un relâchement du suivi du virus et du respect des mesures d’hygiène qui avaient permis au Japon d’enregistrer un bilan relativement limité du Covid-19, avec 74 700 décès, contre 168 000 en France.

      « Les causes de l’augmentation du nombre de patients restent peu claires, mais l’un des facteurs pourrait être la hausse du nombre de patients atteints de pharyngite à streptocoque du groupe A depuis l’été, dans un contexte d’augmentation des infections respiratoires après le passage à la catégorie 5 du Covid, reconnaissait en janvier le ministre de la santé, Keizo Takami. Comme les streptocoques sont transmis par gouttelettes et par contact, les mesures d’hygiène de base, se laver les mains et se couvrir la bouche en cas de toux ou d’éternuements, sont importantes. » Le bon nettoyage des plaies est également recommandé. Le ministère de la santé a par ailleurs demandé aux autorités locales d’analyser les échantillons prélevés sur les patients atteints de SCTS afin de déterminer l’origine des souches.
      Selon les observations du NIID, l’âge médian des patients atteints de SCTS était de 59 ans pour les souches britanniques et 65 ans pour les souches conventionnelles. La proportion de décès par rapport aux cas déclarés a augmenté chez les moins de 50 ans pour atteindre 30,9 % depuis juillet 2023, contre 24,1 % en 2019 et 15,4 % de janvier à juin 2023.

      Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance) et Julien Lemaignen

  • EDF confie ses données de maitenance à Amazon, au risque d’une perte de souveraineté numérique- Novethic
    https://www.novethic.fr/economie-et-social/transformation-de-leconomie/edf-amazon-donnees-souverainete-numerique

    EDF va confier la gestion des données de la maintenance des centrales nucléaires à AWS, divison du groupe américain Amazon. Une décision critiquée alors que la question de la souveraineté numérique est au cœur des débats en Europe.

  • reconnaît évidemment et immédiatement tout, lorsqu’elle regarde un film dont l’inaction est censée se dérouler à « son » époque — les us, les mœurs, les formes, les couleurs, les objets, les architectures, les têtes, les coiffures, les accoutrements. Bien sûr le cinématographe est une invention récente et elle sait qu’en réalité tout ceci n’est qu’une reconstitution, mais qu’importe : après tout ses souvenirs en sont une aussi. Les deux reconstitutions se confrontent, celle de la cinéaste et la sienne, elles se confrontent et s’ajustent pour recréer ensemble un passé vraisemblablement fantasmé. D’ailleurs il ne pourrait en être autrement : le passé n’existe que dans nos têtes.

    N’empêche, c’est rigolo. Même si les variations d’interprétation induites par les images sont infinitésimales — à l’âge canonique de la Garreau le ciboulot est à 99,99 % sclérosé — elles se produisent, le film agit sur sa mémoire comme sa mémoire agit sur le film. Les deux s’alimentent et se confirment. « Quelque part » c’est un peu comme en physique quantique, les événements ne sauraient préexister à leur observation.

    A-t-elle vécu ? Rien n’est moins sûr. La « réalité » c’est seulement parvenir (ou pas) à se construire un récit à l’aide de petits bouts de tous ceux qui s’affrontent.

    « Il était des doutes dont il suffisait de connaître la possibilité pour en souffrir », écrivait peu ou prou Hesse dans « Le Jeu des perles de verre ». Quant à la solitude, « elle était calme, merveilleusement calme et immense comme l’espace silencieux et glacé où tournent les astres », poursuivait-il dans « Le Loup des steppes ».

    Pardon ? Ça n’a rien à voir avec ce qu’elle disait précédemment ? Peut-être, mais une ou deux citations en fin de dazibao ça fait toujours joli, surtout quand on ne sait pas du tout comment conclure.

    #RuminationsMatutinales.

  • avait toujours plus ou moins considéré le cerveau comme étant un muscle, mais voilà qu’elle apprend stupéfaite que non seulement ce n’est pas vrai mais qu’en plus les muscles, eux, sont en revanche bel et bien des muscles qui existent et non pas un bobard que l’on raconte aux mioches pour qu’iels mangent leur soupe.

    « Saperlipopette ! », s’exclama-t-elle alors avant de se demander si, n’ayant elle-même jamais réussi à être ni intellectuelle ni manuelle ni sportive ni sociale, elle ne serait pas passée à côté de deux-trois petits trucs au cours de sa trop longue vie.

    #JeNeSuisPasFolleVousSavez.

  • a bien failli s’étouffer : en écoutant « La Librairie francophone » sur Inter, elle a entendu une auteuse présenter son roman dont l’héroïne est « Une vieille femme vaguement acariâtre qui kiffe Nirvana (le groupe grunge, pas les bondieuseries hindoues), qui apprend qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer et qui se donne encore trois jours avant de clamser » (1).

    Eh oh ! Ça va aller, les écrivain·e·s ? Faut pas vous gêner non plus ! Ça ne vous embêterait pas de chercher en vous vos propres sources d’inspiration plutôt que de tout directement pomper sur le Facebook de la Garreau ?

    Ou alors respectez au moins le timing : dans la véritable histoire ce sont seulement dix à douze minutes qui restent à vivre à la vioque, et non trois interminables journées.

    –-------------------
    (1) « Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste », d’Emmanuelle Pirotte.

  • se demande quelle sorte de génie les pachydermes réussissent à faire sortir d’une lampe à huile en la frottant ? Bah, sûrement un djinn à pattes d’eph.
    ...
    Voilà voilà voilà, cher Lectorat. Depuis toujours vous interrogiez sur le genre de pensées que pouvaient ressasser les petites vieilles au regard éteint pendant qu’elles déambulaient dans les ruelles de vos villages, eh bien maintenant vous savez. »

    #MamieNicoleRédactriceDeBlaguesCarambar.