Juste à Lille, ça tourne un peu comme dans le film le Havre de #Kaurismäki.
Pour faire vite, sur la situation générale, certains réfugiés mineurs sont déjà placé par le 115 (à perpet’, parfois seul à Maubeuge dans un foyer pour adulte (mais même si les placements ne sont pas géniaux, c’est provisoire, et ça mets encore un peu plus dans les rails d’une rentrée possible à l’école, d’une formation, d’un travail avec un éduc, de cours de français etc (on a les numéros de téléphone de tout le monde (normalement) de toute façon, si jamais ça part vraiment en vrille (et ils ont nos tél aussi, histoire que personne ne soit oublié (normalement)). Les autres aussi devraient, enfin, obtenir leur placement, même si ça risque d’être plus ou moins long (il y a eu une audience aujourd’hui, l’avocate a tout défoncé).
Comme dans le film le Havre, c’est-à-dire que ce truc essentiellement merdique a permis à plein de monde du quartier de se rencontrer (la directrice de l’école primaire d’à côté, l’Imam du coin, le prêtre baptiste, des tatoués, des artistes, la reine du couscous de ma rue, un très bon éducateur (j’en oublie (ça réunit une trentaine de personne (ah une très bonne avocate enragée))) et de faire un truc chouette ensemble.
Aussi, je pense, avoir pas mal de blancs et de moins blancs bienveillant (et agissant (cours de français, test de niveau scolaire, concours de ping-pong, projection de films de super-héros, bouffe chaude bi-journalière (et préparée ensemble), tournoi de foot, planque pour ne pas dormir sous la pluie (même si chuut) et j’en oublie... (ah si, entraînement sportif de skinhead de gauche (et bien sûr accès à la mosquée)) avoir ça autour et avec soi, ça a vraiment mis une bonne ambiance dans le groupe, qui se sert les coudes et qui a visiblement retrouvé le moral (il y a aussi un groupe plus âgés de types qui arrivent du #Darfour et qui sont en attente d’une validation de demande d’asile et ils ont vraiment le sourire depuis quelque jours, alors qu’ils n’étaient vraiment pas en forme en arrivant (bref...)).
Fucking Welcome les gars.
Pour moi ça montre qu’on peut largement accueillir tout la misère du monde, sans se fatiguer, en se relayant, sans moyens énormes, en partageant un peu de semoule et un peu de temps, de temps en temps.
Et sans l’État.
J’aurais aimé pousser le truc plus loin en lançant le machin dans une occupation et une vraie expérience d’autonomie, l’impression qu’on pourrait vraiment tout prendre « en charge » nous même, et dans le long terme même (en tout cas, on déjà « pris en charge » une trentaine de personne en plein mois d’aout (on pourrait peut-être faire plus en temps normal))) mais faire ça, dans la situation présente, c’est mettre les réfugiés en porte-à-faux avec mes/nos rêves, quelque part, en tout cas les mettre en danger d’être exclu d’un système qui va très certainement finir par les accepter (of course, they need them (peut-être d’ailleurs pour les bouffer tout cru (mais bon à voir)).
Donc voilà quoi...
Ça roule pas mal grâce à plein de monde intelligent et discipliné (les réfugiés en premier d’ailleurs) et on prévoit, quelque soit les placements, de se faire des bouffes-boum-fêtes assez régulièrement pour garder le contact.
Happy end allez... fuck la rentrée...