• Violences policières contre des lycéens : « Sans les vidéos, je les aurais crus à moitié »
    http://rue89.nouvelobs.com/2016/03/30/violences-policieres-contre-lyceens-sans-les-videos-les-aurais-crus

    « On a mis un moment à comprendre l’ampleur de ce qui s’était passé », relate Gwénaël Cau, élue FCPE au conseil d’administration du lycée Bergson. Quand ils ont reçu les SMS de leurs enfants, ils ont d’abord pensé que c’était la première fois que ceux-ci voyaient la police en action pendant une manif. « On a eu du mal à le croire. »

    Ce qu’ils décrivaient semblait exagéré.

    « Personnellement, s’il n’y avait pas eu les vidéos, je les aurais crus à moitié. »

    Depuis, la FCPE a recueilli plusieurs témoignages et d’autres vidéos. Gwénaël Cau :

    « Beaucoup nous disent “on ne pourrait pas en parler à nos propres parents”. Ils ne comprendraient pas : si leur enfant a pris un coup de matraque, c’est qu’il a sûrement fait une bêtise. »

    Les vidéos ont en tout cas appuyé les témoignages des lycéens. Comme dans d’autres cas de violences policières, elles ont aussi permis de déclencher rapidement l’ouverture d’une enquête.

  • Abattoirs : « La #protection_animale doit devenir aussi importante que l’hygiène »

    LE MONDE | 31.03.2016 à 14h57
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/03/31/abattoirs-le-controle-du-respect-de-la-protection-animale-peut-etre-une-vari

    Laurent Lasne, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV), reconnaît une « faille » des services.

    Comment expliquer cette défaillance des services d’inspection ?

    Il y a eu une faille des services d’inspection, mais le problème se trouve d’abord du côté de l’entreprise d’abattage, qui n’a pas appliqué les bonnes pratiques [selon la réglementation, l’animal ne doit être mis à mort qu’après étourdissement]. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Sans doute en raison d’impératifs de rentabilité économique. Quand on augmente la cadence, on travaille moins bien. Cet établissement a probablement été débordé par un afflux de commandes conjoncturel avant Pâques.

    Il y a aussi un aspect sociologique, lié à la formation des ouvriers d’abattoirs. Ils ont longtemps été recrutés sur leurs capacités physiques à porter des charges lourdes, à supporter le froid, des conditions difficiles… Leur sensibilité à la protection animale n’est pas le premier critère de recrutement. L’été, avec le pic de commandes lié aux barbecues, les entreprises recrutent des intérimaires, dont des étrangers qui parfois ne maîtrisent pas très bien le français . La première préoccupation de l’employeur, c’est de les former pour qu’ils soient productifs, pas de les former à la protection animale.

    Est-ce que cette situation évolue ?

    Oui, mais lentement. En vingt ou trente ans, on a constaté une véritable révolution culturelle au niveau de l’hygiène. Les #abattoirs en ont fait une priorité, ils ont compris que c’était un impératif pour vendre leurs produits. Cette révolution n’est pas totalement accomplie concernant le #bien-être_animal , même si la médiatisation de cette question, grâce au travail des associations, peut permettre une prise de conscience des acteurs du secteur.

    Aujourd’hui, il faut que la protection animale devienne pour les abattoirs un enjeu aussi important que les conditions sanitaires, mais aussi que les conditions de travail de l’ouvrier. On ne peut pas demander à un ouvrier de dépasser la durée légale du travail, de travailler douze heures d’affilée pour faire face à un afflux de commandes, et exiger qu’il respecte les règles de protection animale.

    La seconde, que nous défendons, est la mise en œuvre de comités d’éthique dans les abattoirs. Jusqu’à présent, ces entreprises étaient un peu des boîtes noires. Elles ne sont pas glamour, se trouvent en province, dans les périphéries des sous-préfectures… Les seuls qui y vont, ce sont les services vétérinaires. On pourrait imaginer des comités incluant des représentants des éleveurs, des bouchers, d’ associations de défense des animaux , des mairies, de la société civile…

    #carnisme
    #l'offre_et_la_demande
    #schizophrénie
    avec au passage une petite touche de #xénophobie et de mépris pour la #province dans ce pavé de #déni où la #pensée_magique (ah, l’#éthique_de_la_mise_à_mort de la #viande_sur_pied !) se mêle au #réel_mis_cul_par_dessus_tête...

  • Tout en finesse.

    M’étant un peu renseigné sur le Stromae en question (mon grand Nathan kiffe je tâche de m’intéresser à ce qui intéresse mes enfants, même si ce ne sont pas les concertos brandebourgeois), j’avais appris que le père de Stromae était mort au Rwanda d’action généocidaire, d’où la fameuse chanson Papa où t’es ? , du coup ce dessin prend une saveur encore plus délicate je trouve.

  • Écrivains et intellectuels soutiennent « l’action de rue » contre la loi travail
    https://lundi.am/Ecrivains-et-intellectuels-soutiennent-l-action-de-rue-contre-la-loi-travail

    Pourquoi nous appuyons la jeunesse

    par Pierre Alferi (écrivain), Jérome Baschet (historien), Daniel Denevert (artisan), Stéphanie Eligert (écrivain), Jacques Fradin (Philosophe), Eric Hazan (éditeur), Nicolas Klotz (cinéaste), Frédéric Lordon (économiste), Pierre Marcelle (journaliste), Karine Parrot (juriste), Elisabeth Perceval (scénariste), Serge Quadruppani (écrivain)...

  • le monde ou rien - comité d’action - 16 mars 2016
    https://lundi.am/le-monde-ou-rien-comite-d-action-16-mars-2016

    "Contrairement à ce que nous disent les apprentis bureaucrates de l’UNEF ou du NPA, taper fort n’est pas ce qui va nous « isoler des masses », si les cibles sont justes. C’est au contraire cela qui va faire que tous ceux qui sont à bout vont nous rejoindre ; et ça fait du monde."

    https://lundi.am/IMG/pdf/lemondeourien.pdf

    • « Mais créateur par excellence est celui dont l’action, intense elle-même, est capable d’intensifier aussi l’action des autres hommes, et d’allumer, généreuse, des foyers de générosité. »
      Henri Bergon, L’énergie spirituelle

      La manifestation est joyeuse et décidée, les bras remplis de victuailles, personne ne prend la fuite, ça ne s’arrête pas. Trois fourgons de la Brinks font demi-tour. En arrivant à Stalingrad certains s’exclament :

      « il y a les réfugiés, on leur donne la bouffe ! »

      Les premiers arrivés se ruent sur une personne dans un sac de couchage. Une vingtaine de lycéens l’encerclent et déverse à côté de lui les marchandises de Naouri. Les uns après les autres, les élèves se suivent et déposent chacun à leur tour de la nourriture aux personnes présentes sur place. Certains rigolent : « on est des robins des bois » pendant que d’autres entonnent un chant : « solidarité avec les réfugiés ! ».

      « L’émotion dont nous parlions est l’enthousiasme d’une marche en avant, - enthousiasme par lequel cette morale s’est fait accepter de quelques-uns et s’est ensuite, à travers eux, propagée à travers le monde. »
      Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion

    • Violences policières systématiques à l’encontre des lycéens
      A faire circuler
      Siryne

      Non, l’élève victime de violences policières rendu tristement célèbre par la vidéo qui a circulé ce jeudi 24/03/16 sur les réseaux sociaux et dans les médias ne constitue pas un cas isolé, il n’est que le symbole de la brutalité systématique exercée ce matin-là par les forces de l’ordre à l’encontre des jeunes manifestants de la cité scolaire Bergson (Paris XIXe) alors mobilisés contre la loi El Khomry. Malheureusement, d’autres jeunes ont été touchés, parfois gravement, sans que des images chocs ne soient montrées à leur sujet, mais les faits n’en sont pas moins avérés et je peux en témoigner.

      Voici déjà deux semaines que la rue Pailleron où est sise l’entrée de la cité scolaire Bergson est émaillée d’incidents liés à cette mobilisation : plusieurs altercations entre lycéens et forces de l’ordre ont eu lieu, suite aux blocages par les élèves de leur établissement. Mais ce jeudi 24 mars, les cris des jeunes qui m’ont fait me précipiter à la fenêtre de cette même rue aux alentours de dix heures du matin étaient d’un tout autre ordre : c’étaient des cris de détresse.

      En effet, un jeune garçon de 14 ou 15 ans, de type européen, dont la frêle constitution me laisse penser qu’il aurait pu être tout aussi bien collégien que lycéen, était en train de se faire passer à tabac sur la chaussée devant la Maison des associations par au moins 4 policiers, lesquels s’acharnaient sur lui à coups de matraques, deux d’entre eux le frappant sur le corps et en plein visage, tandis que deux autres le rouaient de coups de pieds, d’abord dans les jambes pour le faire tomber - à deux reprises - puis dans les flancs alors qu’il était déjà à terre. Je suis aussitôt intervenue en criant par la fenêtre, mais ils ne m’entendaient pas tant il y avait de bruit autour. De force, ils ont relevé le garçon complètement sonné, titubant, et l’ont emmené.


      Le temps que je rédige un bref compte rendu de ce que j’avais vu en regrettant de ne pas avoir filmé la scène, le tumulte était à nouveau à son comble dans la rue. Et moi à ma fenêtre : un peu plus loin, sur le trottoir, c’était au tour d’une jeune fille de subir les assauts des forces de l’ordre : des coups de matraque provocant sa chute, puis l’acharnement sur son corps alors qu’elle avait chuté. Je leur criais en vain d’arrêter.

      Pendant ce temps-là, la foule des lycéens chargée par les autres policiers et CRS (dont une bonne partie en civil) courait vers l’avenue Secrétan - où la fameuse vidéo a apparemment été tournée - et ceux qui étaient en queue de peloton étaient frappés à la nuque et au visage par les matraques. Je n’oublierai jamais ce coup reçu à la tempe par l’un d’entre eux qui s’était retourné juste pour dire à ses agresseurs : « hé, tranquille, mec ». Quant à moi, je criais toujours : « arrêtez, vous n’avez pas le droit, je vous préviens, j’ai tout vu », alors l’un des policiers s’est retourné pour m’intimer de me mêler de ce qui me regardait. Je lui ai dit que le sort de ces jeunes me regardait. Il m’a menacée, matraque au poing, de monter jusqu’à mon étage.

      Je suppose que la brigade a dû être rappelée (probablement après l’ultime agression qui a été filmée) car soudain, les forces de l’ordre se sont volatilisées et le calme est revenu. J’ai juste eu le temps de photographier le sang frais sur le trottoir avant le passage de la camionnette de nettoyage.

      Une habitante du quartier

      _________________________________________
      LISTE DE DISCUSSION resistons_ensemble


    • http://www.acrimed.org/Violences-policieres-et-journalisme-presume-sur
      La vidéo d’un lycéen violemment frappé jeudi 24 mars au matin par un policier à proximité du lycée Henri Bergson, dans le 19ème arrondissement de Paris, a fait le tour des réseaux sociaux. À un point tel que les « grands médias » ont fini par reprendre l’information, qui a même fait l’ouverture du 20h de TF1.

    • Le communiqué de la FCPE du Lundi 29 mars 2016

      Jeudi dernier une vidéo montrait un lycéen du Lycée Bergson frappé au visage par un policier.

      Ce n’est pas le seul dérapage qui s’est produit ce matin-là devant ce lycée !

      Parents, nous avons assisté pour certains au déroulé des événements, et nous avons recueilli des vidéos tournées par les élèves ainsi que plusieurs témoignages oraux.

      https://www.youtube.com/watch?v=P6nlZLVU81g&app=desktop


      https://www.facebook.com/327372020671269/videos/vb.327372020671269/1005026762905788/?type=2&theater

      Sur la vidéo facebook, on voit un policier en civil, cagoulé et sans brassard, suivre les élèves qui se dispersent dans le calme, pour les matraquer. Un élève qui se retourne alors reçoit un coup en pleine tête.

      Dans la vidéo youtube, (qui montre d’abord un jeune subissant une « balayette » policière sans raison) un élève se juche sur un muret pour observer les forces de l’ordre. Il en est délogé par 3 policiers qui le maintiennent fortement contre des poubelles, le mettant dans l’incapacité absolue de bouger.
      Ce jeune, que l’on appellera Steven (ce n’est pas son prénom d’état civil), a été placé en garde à vue pendant 48h après son interpellation, puis a été déféré au dépôt du Palais de justice pour « insultes à agent » et « trouble à l’ordre public ».

      Les vidéos, les parents présents, le proviseur lui-même témoignent de ce que le rassemblement lycéen était tout à fait pacifique au moment de la charge policière, qui s’est produite sans aucune sommation.
      Les élèves témoignent également d’ insultes et de propos intolérables de la part des policiers : menaces de mort, de viol.

      Deux lycéens ayant eux aussi été emmenés au commissariat mais relâchés presque aussitôt ont pu témoigner de violences graves exercées sur Steven au sein du commissariat par les policiers.

      Nous, parents FCPE du lycée Bergson, sommes très inquiets quant aux suites judiciaires dont Steven est menacé. Lors de son interpellation, il n’était, pas plus qu’aucun des élèves présents, menaçant. Il nous semble lui aussi victime de l’intervention excessivement brutale et disproportionnée de la police contre le seul blocus lycéen ayant entraîné une intervention de la force publique. Nous réclamons que toute poursuite à son égard soit abandonnée.
      Après que Bernard Cazeneuve ait condamné le coup de poing en pleine face, nous demandons que le traitement infligé à Steven et aux autres lycéens soit aussi condamné.

      Contact : fcpebergson

      Le conseil local des parents FCPE de Bergson

    • Communiqué du conseil local FCPE Bergson,

      Paris le 26 mars 2016

      Vendredi 25 mars, en réaction à la violence de certains policiers à l‘égard des lycéens lors du blocus [voir notre communiqué du 24 mars 2016], une marche de solidarité était organisée par les fédérations des lycéens des établissements parisiens. Le regroupement devant le lycée, rue Pailleron, auquel s’étaient joint des élèves d’autres établissements parisiens et plusieurs parents, était pacifique.

      En milieu de matinée, une dizaine d’individus cagoulés, vraisemblablement rompus à l’agitation des foules, sont arrivés et se sont mêlés aux lycéens pour se rendre devant les deux commissariats du Xe et du XIXe arrondissement dans lesquels plusieurs d’entre eux avaient été emmenés la veille, pour exprimer leur indignation.

      Rapidement, et comme nous le craignions, les événements ont dégénéré, les commissariats ont subi des dégradations matérielles par les casseurs. Les parents d’élèves présents souhaitent témoigner que les élèves étaient en retrait.

      Nous, parents d’élèves, ne souhaitons pas d’amalgame. Nous condamnons fermement cette forme de violence,bien loin de l’esprit pacifique et de soutien portée par l’appel des étudiants.

      Nous constatons, comme nous le redoutions, que la violence engendre la violence.

      Plus que jamais, nous souhaitons rappeler les valeurs de respect, de droit et de tolérance qui sont au fondement de notre société.

      contact : fcepbergson@gmail.com

    • Conseil local collège et lycée Henri-Bergson
      contact : fcpebergson@gmail.com

      Paris le 24 mars 2016,

      Communiqué du conseil local de la FCPE Bergson :

      Ce jeudi matin 24 mars, en réaction à la présentation en Conseil des ministres du projet de la loi Travail, comme dans d’autres lycées parisiens, des élèves du lycée Bergson du 19e arrondissement de Paris ont organisé un blocus de l’établissement : amas de poubelles devant l’établissement destiné à empêcher l’entrée.

      Très rapidement, dès 9h30, les CRS, les forces de l’ordre et des policiers en civil sont intervenus. Après quelques jets d’œufs et de farine qui accompagnent souvent ce type d’effervescence lycéenne, les forces de l’ordre ont chargé les lycéens y compris à bord d’un véhicule, déclenché des jets de gaz lacrymogène puis poursuivi certains d’entre eux, soit qui se trouvaient là, soit simplement qui filmaient les évènements.

      Alors qu’ailleurs à Paris, ce type de blocus, caractéristique de la mobilisation lycéenne, ne provoque pas d’intervention policière, nous nous étonnons que des policiers et des CRS soient intervenus au lycée Bergson.

      L’intervention a été brutale. Plusieurs élèves ont reçu des coups de matraque, subi des jets de lacrymogène, et ont été frappés. Ceux qui fuyaient ou observaient de loin ont été rattrapés et ont de même subi ces violences.

      Une vidéo amateur qui circule sur les réseaux sociaux depuis ce matin montre un élève de seconde maintenu au sol par les policiers, puis relevé pour l’offrir au coup de poing en plein visage de l’un d’eux.

      Plusieurs élèves ont été embarqués au commissariat.

      Nos enfants sont effrayés et ne comprennent une réaction aussi brutale que disproportionnée.

      Nous, parents, sommes choqués et très en colère.

      Nous demandons que l’enquête de l’IGPN aboutisse rapidement et fasse la lumière sur les comportements policiers.

      Nous voulons pouvoir affirmer à nos enfants que ce qu’ils ont vu ce matin ne relève en rien du rôle de la police dans une société démocratique.

      La violence policière n’est pas la meilleure façon d’éduquer à la citoyenneté et nous avons les plus grandes craintes sur ce que nos enfants pourront retenir des épisodes de la journée.

      Le conseil local FCPE BERGSON

    • Je retire mes méchancetés apparemment non fondées sur la FCPE face à ces violences.
      Comme tu auras deviné, j’ai un passif lourd avec cet organisme dit de gauche.

    • il n’y a pas de face à sauver et [...] d’une certaine manière, c’est cuit ; je sais que j’ai des angles morts et des investissements inconscients dans la supériorité blanche. Mes investissements sont renforcés chaque jour par la société. Je n’ai pas mis ce système en place, mais il me profite injustement et je suis responsable de l’interrompre. Je dois travailler dur pour le reconnaître moi-même, mais je ne peux pas le faire seule. Cette compréhension me conduit à la gratitude quand les autres m’aident.

      Dans mes ateliers, je demande souvent aux personnes racisées :

      « Combien de fois avez-vous fait à des Blancs des commentaires sur notre racisme inconscient mais inévitable, et est-ce que cela s’est bien passé pour vous ? »

      Ils tournent des yeux, hochent la tête, et s’ensuit un rire pur et simple, accompagné d’un consensus général selon lequel cela ne se produit jamais. Je demande alors :

      « Que se passerait-il si vous pouviez simplement nous donner votre avis, que nous le recevions gracieusement, y réfléchissions, et travaillions à changer de comportement ? »

      Récemment, un homme racisé soupira et dit :

      « Ce serait révolutionnaire ».

      Je demande à mes collègues blancs de considérer la profondeur de cette réponse. Ce serait révolutionnaire que nous recevions, réfléchissions et travaillions à changer de comportement. D’une part, cela souligne combien nous sommes compliqué-e-s et fragiles. Mais d’autre part, à quel point le fait de prendre nos responsabilités pour notre racisme peut être facile.

  • « Faire de l’islam l’ennemi absolu, c’est organiser le marketing de Daech » (Raphaël Liogier)
    http://www.liberation.fr/debats/2016/03/27/faire-de-l-islam-l-ennemi-absolu-c-est-organiser-le-marketing-de-daech_14

    La preuve avec les attentats de Bruxelles  : selon les premières informations policières, les kamikazes étaient connus pour des faits de grand banditisme, pas pour un parcours de radicalisation religieuse. En résumé  : non seulement le gouvernement ne vise pas les bons suspects, mais en faisant de l’islam l’ennemi absolu, il organise le marketing de Daech, vers qui se tournent les désaxés, comme on l’a vu devant un commissariat de Barbès, à Paris, en janvier, les désocialisés ou les membres du banditisme reconvertis. La « guerre des civilisations », c’est exactement la vision du monde que promeut Daech.

  • « Décoloniser l’anarchisme » avec George Ciccariello-Maher | Période
    http://revueperiode.net/audio-rencontre-debat-decoloniser-lanarchisme-avec-george-ciccariello-

    Il faut repenser l’#anarchisme à partir du contexte non européen. C’est la conséquence que tire George Ciccariello-Maher de la cécité des mouvements libertaires occidentaux à l’égard des forces anti-étatiques en Amérique latine. Plutôt qu’un schéma doctrinal issu d’une tradition délimitée, il faut chercher l’anarchisme dans les pratiques d’insoumission et d’autodéfense populaires.

    (pas encore écouté)

  • Nik la police
    http://audioblog.arteradio.com/post/3070078/nik_la_police

    Si c’est pas la preuve que mettre plus de flics, plus de frontières, plus de barbelés, ça sert à rien, hein ? Bref ce mercredi, après un clin d’oeil à Bruxelles, la mégacombi nique la police. - Notre correspondant à Bruxelles a prit le bon métro

    Faire encore un sketch avec des belges et des attentats - Police de Caractère (Rencontre) - Violence policière à Lyon (Reportage) - Hé Renaud atterrit, la police assassine encore

    Nouvelles entre deux interpellations (journal) - Permis de tuer : Damien Saboudjan a tué Amine Bentounsi (Reconstitution de procès) - Répression policière sur le mouvement social contre la loi El khomri (reportage) Durée : 1h01. Source : Radio (...)

    http://download.audioblogs.arteradio.com/sons/3012947/3072350_MegaCombi270-PT162-23032016_Police.mp3

  • Attentats : d’où vient la conviction qu’une vie blanche ou occidentale a plus de valeur ?
    http://www.etatdexception.net/la-deshumanisation-ordinaire-des-victimes-non-occidentales

    La déshumanisation ordinaire des victimes non-occidentales.
    (...) il ne s’agit pas seulement de dénoncer ce traitement différencié, mais bien de montrer que ce qui est à la base d’une telle distorsion, c’est la conviction profondément enracinée en Occident qu’une vie blanche, ou tout du moins occidentale, vaut d’avantage que celle d’un-e non-occidental-e.

    Une conviction qui a un long passé en Europe, celui précisément de la rationalisation des génocides, de l’esclavage, et des crimes du colonialisme, et qui a conduit à une dévaluation des cultures et vies non-occidentales
    (...)
    Nous sommes des millions à provenir de pays meurtris par des conflits dans la plupart desquels les régimes occidentaux ont une grande part de responsabilité, et nous mesurons les pertes immenses que des attaques comme celles perpétrées à Bruxelles peuvent causer.

    (...) l’indignation sélective est un luxe que les racisé-e-s ne peuvent pas se payer.

    • C’est vrai que j’ai de plus en plus de mal avec les démonstrations de pathos internationales dès qu’une capitale européenne est touchée, alors qu’un attentat de même ampleur dans une capitale africaine est traité comme un vulgaire fait divers en bas de page.
      Du coup, ça commence à me gonfler les grandes envolées sur l’air de « ils en veulent à notre civilisation, notre mode de vie, notre liberté » patin couffin, alors que les mêmes terroristes butent sans vergogne et bien plus abondamment leurs propres concitoyens.

      À ce niveau-là de propagande et d’auto-aveuglement, c’est pathétique.
      Cela dit, j’ai du mal à croire que les responsables qui entretiennent d’abondantes forces militaires dans les pays d’où nous viennent ces retours de bâtons soient réellement convaincus de ce qu’ils nous racontent…

      Pour finir, je ne peux jamais m’empêcher de penser que ce sont les mêmes personnes qui hurlent à la guerre, à la terreur, la peur et qui réclament plus de protection quand une action terroriste fait des morts à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux et qui, par ailleurs, demandent qu’on refoute les réfugiés syriens à la flotte sous prétexte que s’ils avaient des couilles au cul, ils défendraient leur pays au lieu de fuir comme des insectes.

      Là, je le vois super bien le mépris condescendant colonial.

  • Ces deux papiers ont certainement été référencés par @rezo, et méritent d’être à nouveau affichés.
    Néanmoins, je les ai aggloméré ici car ils ont tous les deux quelque chose de puant, odeur que je pressentais déjà depuis quelques années.

    Aujourd’hui cette odeur s’affiche au grand jour, comme on affiche que l’on est c, et signifie selon moi la marque d’une rupture profonde entre ce que moi je mettais sous l’appellation « gauche » et ce qui toujours selon moi, sous des couleurs faussement « #universalistes », est responsable de notre malheur aujourd’hui.
    Ça explique certainement pourquoi j’ai une certaine retenue avec les autoproclamés « #antifas »

    http://lmsi.net/La-separation
    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/03/22/radio-libertaire-naime-pas-les-femmes-voilees

    • C’est marrant comme les partisans des femmes voilées reprochent à ceux qui n’ont pas la même idée d’être sectaires.
      Alors que c’est eux qui le sont, au moins autant que ceux à qui ils le reprochent.
      Quant à tout de suite employer les grands mots, « islamophobie » (terme puant qui permet de ne discuter de rien), « raciste » (terme utilisé à toutes les sauces, sans besoin d’argumenter.
      Des femmes qu’on cache parce que des hommes le décrètent, oui ce n’est pas acceptable.
      Que les hommes se cachent s’ils ne sont pas capables de refréner leurs instincts, qu’ils s’enferment au fond d’une maison (et en profitent pour s’occuper de la maison, et de toute l’intendance), et qu’ils laissent les femmes jouir de leur corps et le montrer.
      LES FEMMES DOIVENT ETRE LIBRES, et leurs dress codes ne doivent pas être dictés par les hommes, ni pas personne d’autre.
      Quant à ceux qui affirment que les femmes se voilent par respect pour je ne sais qui, ou quoi, je les invite à aller voir comment sont traitées celles qui ne le font pas dans certains coins.
      Et surtout, à lire le discours de la servitude volontaire.
      Ça suffit de traiter de raciste les gens qui défendent la liberté des femmes.
      Et le fait que certains malodorants reprennent les mêmes arguments, pour d’autres raisons, devraient amener les intolérants des autres idées, comme sur ce texte, à réfléchir encore plus et à voir dans quel contextes, et avec quels arguments les affirmations sont dites.
      C’est un monde où plus aucune discussion n’est possible grâce à des mots lancés qui masquent l’indigence d’une réflexion poussée, pour laquelle il faut faire marcher quelques neurones.
      Que les hommes soient cloîtrés à la maison, un bonne fois pour toutes, plus d’hommes dans l’espace public.
      Sauf voilés et en regardant le sol.
      Si cette proposition vous choque, alors regardez bien ce que veut dire une femme voilée « par la religion » (ah ah).

    • @perline On peut être contre le voile sans exclure les femmes voilées. Si les femmes voilées sont enfermées par les hommes comme tu le dit, leur couper la parole au prétexte qu’elles sont opprimés c’est pas mieux. Ca double leur invisibilité et leur silenciation. Je suis d’accord pour lutter contre toute personne qui voudrais imposer le voile, mais une personne qui veux le mettre pour elle, c’est son problème.

    • @Perline,
      Ce que tu écris confirme s’il en était besoin les quelques idées que j’évoquais plus haut. À ce titre, ta première phrase est édifiante et significative.

      Je vais essayé d’être clair : je ne suis partisan que d’une seule chose : que chacun fasse le choix qu’il pense bien pour elle/lui (comprendre pas la suite le pronom lui pour elle, elle pour il, etc.) : s’il veut être de droite, c’est son affaire, s’il veut être bouddhiste c’est son affaire, s’il veut être antifa c’est son affaire, s’il veut se marier et avec qui il veut le faire, c’est encore son affaire et s’il veut porter le voile ou quoi que ce soit c’est encore son affaire.

      Tu sembles être le type de féministes à l’image de soeur Caroline qui sait ce qui est bon pour le femmes et ce qui n’est pas bon pour elles. Moi, j’en sais rien, j’apprends encore aujourd’hui et plus j’apprends moins j’ai de certitudes :-(

      Par contre, je sais que se déclarer féministe et de commencer par interdire aux femmes de choisir certains vêtements qu’elles souhaitent porter, c’est une posture assez difficile à tenir, qui demande une maîtrise parfaite de l’équilibre. Tu es courageuse car la posture n’est pas simple à tenir.

      Mon sentiment : je viens de l’écrire, que chacun fasse ce qui lui plaît. Mais plus précisément concernant le voile, le voici : du haut de mon grand âge j’ai vu beaucoup de choses : des femmes qui le portent par atavisme, d’autres par mimétisme, d’autres par soumission, d’autres par une croyance profonde en celui qu’elles considèrent comme étant leur créateur, d’autres pour se donner un genre, une identité, etc.
      Il existe j’ai l’impression autant de formes de port du voile qu’il y a de femmes elles-mêmes. Je (je dis bien je donc avis personnel, qui n’engage que ma carcasse) pense que c’est un accoutrement surannée. Il correspondait peut-être à quelque chose à un moment donné de l’histoire du monde,mais aujourd’hui j’ai le sentiment que c’est d’un apport limité.
      Conclusion : je m’en fous, mais attention, qu’aucun chien de garde ne vienne emmerder celles qui à contrario de ce que je pense, ont décidé pour elles leur manière de vivre et surtout vienne ensuite me donner des leçons de liberté.

      Tu dis que « c’est marrant » et je suis d’accord avec toi sur ce point, c’est marrant de lire ce que tu écris : tu mets en caps Lock que les femmes doivent être libres et pour atteindre ce but tu nous dis qu’il faut leur interdire certains choix vestimentaires !! Tu ressembles étrangement à ceux que tu sembles combattre, non ?

      @Perline, tu nous invites à

      aller voir comment sont traitées…

      C’est un procédé rhétorique indigne de ceux prétendent défendre le droit à la liberté pour les femmes. En effet, cette façon d’instaurer la dichotomie ("si vous ne me croyez pas, allez donc voir…") pour culpabiliser celui qui a une opinion différente de la tienne me rappelle notre ami bush nous disant que si on était pas avec lui dans sa croisade, alors nous étions contre lui. Je ne suis pas avec toi dans les âneries que tu écris, cela ne signifie pas que je sois contre toi. Le monde a besoin de ce pluralisme d’idées, des tiennes et même celles des antifas.

      Le coup du « aller voir taratata.. » est limite obscène : tu interdirais les assedic TOI à l’idée que certains en profitent pour bosser au noir ? Malsain comme procédé…

      Personne, en tout cas pas moi, ne doute de l’ignominie que font endurer des hommes à des femmes et cela va malheureusement bien plus loin que le voile. Ce n’est pas pour cela qu’il faut en tirer comme conclusion « moi, féministe Perline, je décrète que le code vestimentaire autorisé sera … ». Arriver à décréter pour soi c’est déjà bien, alors pour les autres... Restons humble.

      Je ne souhaite pas étaler ma vie @Perline, mais sur ce qu’il faudrait voir en la matière, je crois qu’une vie entière ne te suffirait pas pour partager un peu de ce que j’ai côtoyé dans mon parcours. Le ailleurs dont tu parles je le connais comme tu ne pourras jamais le connaître.

      Enfin (les posts trop longs sont malheureusement illisibles alors je me force mais il y aurait à en dire pourtant), @Perline, tu sembles correspondre à la description faites dans les deux papiers que j’ai cités, je comprends que cela te fasses réagir de cette façon. Plutôt que de « rentrer dedans » je crois préférable de s’enrichir de ce que dit l’autre, surtout quand c’est différent de ce dont on est persuadé. On ne perd pas quand on change d’avis, au contraire c’est à ce moment là qu’on gagne.

      amicalement

  • Pourquoi les caricaturistes israéliens ne dessinent pas le Prophète / Why Israeli cartoonists don’t draw Muhammad http://seen.li/a4x9 - Al Monitor

    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/02/israel-cartoonists-interview-charlie-hebdo-islam-democracy.html

    Israeli cartoons have a storied legacy, but in Israel the limits on cartoonists are more restrictive from the outset than those in France. Criminal law in Israel forbids insulting the sensibilities of religion and ethics. While there are ways of skirting these prohibitions, it’s hard to believe that a senior cartoonist in Israel would want to directly insult Prophet Muhammad and that there would be an Israeli publisher who would agree to publish such a cartoon.
    (...)
    Yonatan Wachsmann (...) says that “in democratic countries cartoonists will always play a marginal role. In countries that are more dictatorial and with less freedom of expression, the role of the cartoonist will be more important and more central. From the standpoint of the audience as well as the government.”

    “I wouldn’t draw cartoons about Muhammad,” declares Biderman, “not because I’m afraid or because of violent threats from radical Islam, but because the most basic rule in cartooning is to criticize your own tribe. Allah doesn’t interest me and Jesus doesn’t interest me. It’s not my business. If I have complaints, it’s toward the rabbis, some of whom are racist, outmoded, homophobic, corrupt. I also think there’s something strange about Charlie Hebdo’s cartoonists fixating on Muhammad. Of course I’m afraid, because my life is more important to me than a cartoon, but beyond that I don’t get the obsession. (...)”

    Sur @OrientXXI « Charlie : Une aubaine pour Benyamin Nétanyahou » http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/charlie-une-aubaine-pour-benyamin-netanyahou,0794

    « Les caricaturistes arabes se battent pour créer leur propre espace » http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/les-caricaturistes-arabes-se-battent-pour-creer-leur-propre-espace,0839

    • Je pense qu’il faut essayer de penser à le préciser quand on poste un article qui date.
      C’est exiger un effort de vigilance extrême, et c’est peu réaliste, que de se reposer sur le lecteur pour vérifier la date d’édition de tout ce qu’il lit.
      amicalement

    • @wardamd c’est dommage, tu devrais prendre les quelques secondes nécessaires pour le faire. De mon point de vue, et dans un cadre participatif comme l’est seenthis, la date comme la source est un élément important à avoir sus le yeux quand défilent les billets. Quand je l’oublie, je la rajoute toujours.

      C’est cette attention en général, et aux autres en particulier qui fait aussi la richesse et l’eficacité de seenthis autant comme transmetteur que comme producteur de connaissance.

    • Mes deux grains de sel :

      – on est sur Seenthis, on peut toujours compter sur les amis pour ajouter la précision en commentaire… (de mon côté, je compte beaucoup sur les amis de Seenthis pour la thématisation des articles via l’ajout de hashtags pertinents :-)) Donc ce n’est pas très grave si l’auteur initial a oublié de le faire (surtout quand il s’agit d’un flux d’excellente qualité comme le tien, Warda).

      – En même temps, je pense vraiment important de mentionner quand il s’agit d’« archives » quand il ne s’agit pas de documents récents, parce que le format du flux se prête énormément aux confusions : comme sur Twitter par défaut on considère que c’est un article récent, et on assiste vraiment très régulièrement à des vagues d’indignation autour d’articles plutôt anciens. Par ailleurs, comme les excellents contenus de Seenthis passent habituellement automatiquement sur Twitter, on accentue la difficulté – Twitter étant encore plus dans l’immédiateté que Seenthis, avec en plus l’impossibilité d’ajouter l’info pertinente en commentaire.

      – Perso (mais vraiment on fait comme on veut), quand c’est un article ancien, je l’introduis directement, tout au début (juste avant le titre), par une mention du genre « Archive novembre 2012 :… », pour être certain que la reprise automatique du billet Seenthis vers Twitter conservera l’information. Si j’oublie de le faire, je modifie mon billet d’origine, parce que ça me semble important. (Même si vraiment, sur Seenthis, on peut compter sur un ami pour le signaler en commentaire. Et justement : sur Seenthis j’aime bien amender un billet après une précision fournie en forum, ça fait partie de l’ambiance sympa et constructive ici.)

  • La séparation
    http://lmsi.net/La-separation

    Il y a quelques semaines, j’ai expérimenté un immense sentiment de solitude, d’autant plus paradoxal qu’il s’est produit lors d’un dîner « entre amis ». Outre les bons plats concoctés aussi bien par nos hôtes que par les commensaux, la littérature était au menu. Mauvais début… Une dame fait l’éloge du (...) Source : Les mots sont importants

    • Primo Levi, écrivain juif italien, rescapé du camp d’Auschwitz, est mort à Turin en 1987. Le médecin légiste avait conclu à un suicide. Cette thèse est d’autant plus plausible que Levi ne s’était jamais remis de sa déportation. Il la raconte dans un livre très célèbre, « Si j’étais un homme ». On lui a souvent demandé s’il avait pardonné aux Allemands. Sa réponse était ambiguë. Il déclare que le pardon est impossible parce que le repentir n’est pas sincère. Il dissocie dans un premier temps les coupables du peuple allemand qu’il innocente du crime. Mais c’est pour ajouter que ce même peuple ne pouvait pas ignorer l’existence des camps et donc qu’il doit assumer une part de la culpabilité. Primo Levi bénéficie du respect universel, non seulement en Italie mais dans toute l’Europe, Allemagne comprise.
      Vladimir Jankélévitch, philosophe et musicologue juif d’origine russe, a une attitude beaucoup plus tranchée. Il refuse totalement le pardon et renonce à ouvrir un livre ou une partition allemande et s’abstient de parler la langue allemande dans laquelle il excelle… Il explique son attitude par l’abomination des camps.

      Exiger le #pardon des victimes, survivant·e·s et descendant·e·s est une violences par dessus la violences. J’aime pas cette notion de pardon que je trouve seulement utile au confort des oppresseurs. Les victimes, survivant·e·s et descendant·e·s ont d’autres préoccupation que de calmer la mauvaise conscience de celleux qui profitent de leur oppression. Si l’oppression avait cessé, mais c’est pas le cas. Les pays colonisés sont toujours sous la domination de l’occident. Les blanc·he·s oppriment toujours les personnes racisées. Les hommes oppriment toujours les femmes, les hétérosexuel·e·s oppriment toujours les Queers...
      On verra plus tard si on a besoin de parler de ce concept, quant l’oppression sera un souvenir et plus une réalité pour l’espèce humaine.

      –---

      Les millions d’ hommes assassinés au Congo depuis une décennie n’ont pas permis la vente d’un seul tee-shirt frappé de la formule « je suis Congo ».

      Je suis d’accord avec cette remarque, mais puisque « Les mots sont importants » j’ajoute que c’est dommage d’avoir oublié les femmes assassinées au Congo depuis une décennie et qui sont invisibles dans cette phrase. La langue français est vraiment moche.

  • Interview #Ramón_Grosfoguel

    https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/?p=2689

    En lien avec

    http://seenthis.net/messages/472809

    avec, par exemple

    http://seenthis.net/messages/443971

    et avec
    #privilège_blanc
    #soliloque_blanc
    #lunettes_blanches
    #décolonisation
    #indigènes_de_la_république
    #émancipation

    Toutes ces structures, qui ont leur origine dans une histoire coloniale, ne disparaissent pas avec celle-ci. Elles constituent ce que l’on s’accorde à nommer l’#Occident, et grâce à toutes ces hiérarchies, esthétiques, linguistiques, raciales, etc, les critères de l’Occident l’emporteront sur tous les autres. Ces hiérarchies ont été intériorisées, au niveau des individus, de la subjectivité, mais elles existent aussi au niveau des collectifs, des régions, des pays, elles sont intégrées à notre façon de penser la politique, à notre rapport à la nature, aux relations humaines. C’est pourquoi elles font partie de l’imaginaire du monde moderne.

    Remarquons d’ailleurs que les intellectuels critiques du Sud, qu’il s’agisse des intellectuel(le)s indigènes ou des penseur(se)s noir(e)s, des critiques islamistes ou des penseurs boudhistes, sont tous d’accord sur un point : ce système global est une civilisation, et certains la nomment la #civilisation_occidentale. Cela nous renvoie au fait que le système global n’est pas seulement un système économique mais quelque chose de beaucoup plus ample. C’est une civilisation qui a produit un système économique, pas un système économique qui a produit une civilisation. Une civilisation qui a détruit toutes les autres, et qui, dès la fin du XIXe siècle, a existé à l’échelle planétaire. Pour quelques rares populations du monde occidentalisé, elle produit la vie et donne accès à des privilèges. Pour toutes les autres, elle produit la mort et la violence .

    la perspective postcoloniale reproduit le privilège de l’homme occidental. Je veux parler de ce privilège épistémique de l’homme occidental, au monopole de la connaissance dont jouissent les hommes de cinq pays, qui sont les seuls à faire autorité, les seuls à être légitimes. Ces hommes sont français, allemands, britanniques, nord-américains (et il y a aussi, mais au second plan, des Italiens). Tout bien considéré, toutes les disciplines des sciences sociales, et même les paradigmes disciplinaires de l’université occidentalisée et de la gauche occidentalisée sont fondés sur les analyses d’hommes qui appartiennent à l’un de ces cinq pays. C’est sur cette base que s’établissent les règles de la pensée critique ou scientifique dans le domaine social, historique, philosophique.
    Peut-on, dans ces conditions, parler de diversité épistémique ? N’est-elle pas plutôt étouffée, et finalement détruite ? Nous, les penseurs décoloniaux, nous prenons au sérieux la question de la diversité épistémique. Nous voulons décentrer la pensée de l’homme occidental car elle s’inscrit dans ce que je nommé « une épistemologie raciste-sexiste ».

    Les post-coloniaux voient dans la modernité une solution : il faudrait simplement que les modernités soient diverses, plurielles, etc. Mais nous, les décoloniaux, nous voyons la modernité comme un problème. C’est une civilisation qui a créé la mort, qui élimine des êtres humains et d’autres formes de vie. Une civilisation de la mort, pas un projet d’émancipation, comme le croient les postcoloniaux. Certes, il s’agit d’un projet de civilisation, mais qui est également un projet de domination.

    #bruxelles_panthère
    #modernité

  • L’avenir du Forum social mondial : le travail de traduction
    par #Boaventura_de_Sousa_Santos

    https://www.cairn.info/revue-mouvements-2010-3-page-20.htm

    Ce texte, qui me parle plus que je ne le saurais dire, et me semble éclairant, date un peu, mais pour ma part, je n’y viens qu’aujourd’hui, et son auteur semble jusqu’alors inconnu sur seenthis. Dois-je ajouter que c’est la lecture des écrits du PIR et de ses amitiés #décoloniales revendiquées - en particulier de #Ramon_Grosfoguel - qui m’y ont amené ?

    La théorie politique de la #modernité_occidentale, dans sa version libérale ou marxiste, a construit l’unité de l’action à partir de l’unité de l’agent. Selon cette conception, la cohérence et le sens du changement social ont toujours reposé sur la capacité de l’acteur central du changement, que ce soit la bourgeoisie ou les classes laborieuses, à représenter la totalité dont découlent le sens et la cohérence. De cette capacité de représentation proviennent le besoin d’une #théorie_générale_du_changement_social ainsi que les opérations qui y concourent.

    L’époque dans laquelle nous vivons, dont le passé récent fut dominé par l’idée d’une théorie générale, est peut-être une époque de transition qui devrait être définie de la façon suivante : nous n’avons pas besoin d’une théorie générale, mais nous avons encore besoin d’une théorie générale de l’impossibilité d’une théorie générale . Nous avons besoin, à tout prix, d’un universalisme négatif .

    Quelle est l’alternative à une théorie générale ? Selon moi, cette alternative, c’est le travail de traduction . La traduction est une procédure qui facilite l’intelligibilité mutuelle entre des expériences du monde, les rend valides et possibles, comme le montrent la sociologie des absences et la sociologie des émergences, sans compromettre leur identité et leur autonomie, ou pour le dire autrement, sans les réduire à des entités homogènes.

    Le travail de traduction des savoirs part de l’idée que toutes les cultures sont incomplètes et que par conséquent, elles peuvent être enrichies par le dialogue et la confrontation avec d’autres cultures. Selon moi, le FSM a accordé à cette idée une nouvelle centralité et une plus grande urgence. Reconnaître la relativité des cultures n’entraîne pas l’adoption du relativisme comme position culturelle (l’idée que toutes les cultures sont également valides et qu’aucun jugement ne peut leur être transmis depuis la perspective d’une autre culture). Cela implique par contre de concevoir l’universalisme comme une particularité de l’Occident, dont l’idée de suprématie ne réside pas en son sein, mais repose plutôt sur les intérêts qui le soutiennent. Comme je l’ai précédemment mentionné, la #critique_de_l’universalisme découle de la critique de l’impossibilité d’une théorie générale. Le travail de traduction présuppose plutôt ce que j’appelle l’#universalisme_négatif, l’idée la plus communément partagée de l’impossibilité de la complétude culturelle.

    Le travail de traduction part du principe qu’en raison des spécificités culturelles, sociales et politiques de notre époque, il est possible d’arriver à un large consensus autour de l’idée qu’il n’existe pas de théorie générale et globale sur la transformation sociale. Sans ce consensus – le seul genre d’universalisme (négatif) légitime – la traduction est un travail de type colonial , même lorsqu’elle se revendique postcoloniale.

    Nous pouvons nous demander : si nous ne savons pas si un autre monde est possible, qu’est-ce qui légitime ou motive notre façon d’agir comme nous l’avons fait ? Le travail de traduction est un travail d’imagination épistémologique et démocratique qui vise à bâtir de nouvelles conceptions plurielles de l’émancipation sociale sur les ruines de l’émancipation sociale automatique du projet moderne. Il n’existe aucune garantie qu’un meilleur monde soit possible, ni que tous ceux qui n’ont pas renoncé à se battre pour qu’il le soit l’imaginent de la même façon. L’objectif du travail de traduction est de nourrir au sein des mouvements sociaux et des organisations la volonté de créer ensemble des savoirs et des pratiques suffisamment fortes pour fournir des alternatives crédibles à la globalisation néolibérale, qui ne représente ni plus ni moins qu’un pas de plus du capitalisme mondialisé vers la soumission de l’inépuisable richesse du monde à la logique mercantile.

    Le travail de traduction permet de créer des significations et des directions qui sont précaires mais concrètes, à court terme mais radicales dans leurs objectifs, incertaines mais partagées. Le but de la traduction entre savoirs est de créer une justice cognitive du point de vue de l’imagination épistémologique . Le but de la traduction entre pratiques et acteurs est de créer les conditions d’émergence d’une justice sociale mondiale du point de vue de l’imagination démocratique.
    Le travail de #traduction crée les conditions qui permettent des émancipations sociales concrètes de groupes sociaux concrets dans un présent dont l’injustice est légitimée par le gaspillage massif d’expériences. Le genre de transformation sociale qu’il est possible d’accomplir grâce au travail de traduction nécessite un apprentissage réciproque et que la volonté d’articulation et de coalition soient transformées en pratiques transformatrices.

  • Excellent article de Patrick Cockburn dans The Independent qui analyse la déconnexion médiatique et politique entre les affaires de terrorisme en Europe et les politiques étrangères occidentales qui ont favorisé ces phénomènes au Moyen-Orient (surtout) et ici (un peu), de l’Irak en passant par la Libye, le Yémen et la Syrie :
    http://www.independent.co.uk/news/world/politics/how-politicians-duck-the-blame-for-terrorism-a6942016.html

    There has always been a disconnect in the minds of people in Europe between the wars in Iraq and Syria and terrorist attacks against Europeans. This is in part because Baghdad and Damascus are exotic and frightening places, and pictures of the aftermath of bombings have been the norm since the US invasion of 2003. But there is a more insidious reason why Europeans do not sufficiently take on board the connection between the wars in the Middle East and the threat to their own security. Separating the two is much in the interests of Western political leaders, because it means that the public does not see that their disastrous policies in Iraq, Afghanistan, Libya and beyond created the conditions for the rise of Isis and for terrorist gangs such as that to which Salah Abdeslam belonged.

    Suit le détail par Cockburn de ces conflits, dans lesquels les dirigeants occidentaux portent une lourde responsabilité et qui ont permis l’aggravation de ces phénomènes terroristes :

    A strange aspect of these conflicts is that Western leaders have never had to pay any political price for their role in initiating them or pursuing policies that effectively stoke the violence. Isis is a growing power in Libya, something that would not have happened had David Cameron and Nicolas Sarkozy not helped destroy the Libyan state by overthrowing Gaddafi in 2011. Al-Qaeda is expanding in Yemen, where Western leaders have given a free pass to Saudi Arabia to launch a bombing campaign that has wrecked the country.

    Suit le témoignage de Balanche sur sa censure dans les médias qui se plaint d’un mc carthysme intellectuel :

    It is worth quoting at length Fabrice Balanche , the French cartographer and expert on Syria who now works for the Washington Institute for Near East Policy, about these misperceptions in France, although they also apply to other countries. He told Aron Lund of the Carnegie Endowment for International Peace: “The media refused to see the Syrian revolt as anything other than the continuation of revolutions in Tunisia and Egypt, at a time of enthusiasm over the Arab Spring. Journalists didn’t understand the sectarian subtleties in Syria, or perhaps they didn’t want to understand; I was censored many times.
    “Syrian intellectuals in the opposition, many of whom had been in exile for decades, had a discourse similar to that of the Iraqi opposition during the US invasion of 2003. Some of them honestly confused their own hopes for a non-sectarian society with reality, but others – such as the Muslim Brotherhood – tried to obfuscate reality in order to gain the support of Western countries.
    In 2011–2012, we suffered a type of intellectual McCarthyism on the Syrian question: if you said that Assad was not about to fall within three months, you would be suspected of being paid by the Syrian regime. And with the French Ministry of Foreign Affairs having taken up the cause of the Syrian opposition, it would have been in bad taste to contradict its communiqués.
    By taking up the cause of the Syrian and Libyan opposition and destroying the Syrian and Libyan states, France and Britain opened the door to Isis and should share in the blame for the rise of Isis and terrorism in Europe. By refusing to admit to or learn from past mistakes, the West Europeans did little to lay the basis for the current, surprisingly successful “cessation of hostilities” in Syria which is almost entirely an US and Russian achievement.
    Britain and France have stuck close to Saudi Arabia and the Gulf monarchies in their policies towards Syria. I asked a former negotiator why this was so and he crisply replied: “Money. They wanted Saudi contracts.”

  • L’Angleterre et la France ont ouvert la voie à l’État islamique
    Patrick Cockburn| lundi 21 mars 2016 -
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15955

    La capture de Salah Abdeslam, vraisemblablement l’unique survivant et planificateur du massacre de Paris, fait que les médias se concentre à nouveau sur la menace d’une attaque terroriste par l’État Islamique (EI). Des questions sont posées sur pourquoi l’homme le plus recherché en Europe a pu tromper la police si longtemps, alors qu’il se cachait dans le district même de Molenbeek à Bruxelles. La télévision et les journaux s’interrogent avec nervosité sur la possibilités que l’EI commette une autre atrocité, pour se replacer à la pointe de l’actualité et prouver qu’il est toujours opérationnel.

    Le reportage sur les événements à Bruxelles est du même tonneau que ceux réalisés après les attaques de janvier (Charlie Hebdo), de novembre à Paris, et les massacres sur les plages en Tunisie commis par l’EI l’année dernière. Pendant plusieurs jours il y a une couverture dominante dans les médias, avec beaucoup plus de temps et d’espace que ce qui est nécessaire pour relater tous les développements. Puis soudainement l’attention se déplace ailleurs et l’EI devient une histoire qui date, traitée comme si le mouvement avait cessé d’exister ou a au moins perdu sa capacité de nous nuire.

    Cela ne signifie en rien que l’EI a cessé de tuer des gens - et en grand nombre - depuis le massacre à Paris le 13 novembre... Cela veut juste dire qu’il ne le fait pas en Europe. J’étais à Bagdad le 28 février dernier quand deux attaquants-suicide de l’EI, sur des motos, se sont faits exploser sur un marché en plein air de téléphones portables à Sadr City, tuant 73 personnes et en blessant plus de 100.

    Le même jour, des dizaines de combattants de l’EI, montés sur des pick-up et équipés de mitrailleuses lourdes, ont attaqué des avant-postes de l’armée et de la police à Abu Ghraib, le site de la prison tristement célèbre à l’ouest de Bagdad. Il y a eu un premier assaut mené par au moins quatre attaquants-suicide, l’un d’entre eux conduisant un véhicule chargé avec des explosifs jusque dans la caserne, et les combat ont duré pendant des heures autour d’un silo de grain en feu.

    Le monde extérieur a à peine noté ces événements sanglants, parce qu’ils semblent faire partie de l’ordre naturel en Irak et en Syrie. Mais le nombre total d’Irakiens tués dans ces deux attaques - avec encore un autre double attentat-suicide sur une mosquée chiite dans le secteur de Shuala à Bagdad quatre jours plus tôt - était à peu près équivalent à celui des 130 personnes qui sont mortes à Paris, tuées par l’EI en novembre dernier.

    Il y a toujours eu une déconnexion dans l’esprit du public en Europe entre les guerres en Irak et en Syrie, et les attaques terroristes contre des Européens. C’est en partie parce que Bagdad et Damas sont vus comme des endroits exotiques et effrayants, et les images d’attaques à la bombe sont la norme depuis l’invasion américaine de 2003. Mais il y a une raison plus insidieuse pour laquelle les Européens ne prennent pas suffisamment en considération la relation entre les guerres a Moyen-Orient et la menace à leur propre sécurité.(...)

    traduction de l’article cité par @souriyam
    http://seenthis.net/messages/471827

    • Cette séparation dans les esprits est pour beaucoup dans l’intérêt des responsables politiques occidentaux, parce qu’elle signifie que le public ne voit pas que leurs politiques désastreuses en Irak, en Afghanistan, en Libye et aencore ailleurs, créent les conditions requises pour le développement de l’EI et pour des bandes terroristes du même type que celle à laquelle appartenait Salah Abdeslam..

      Les démonstrations émotionnelles officielles qui suivent généralement ces atrocités, telles que la marche de 40 leaders mondiaux dans une rue de Paris après la tuerie de Charlie Hebdo l’année dernière, contribuent à neutraliser n’importe quelle idée que les échecs politiques de ces mêmes responsables pourraient bien être à un certain degré responsables de ces atrocités.

      Alors que ce genre de marche est habituellement organisé par ceux qui sont privés de pouvoir, pour protester et afficher leur défi, dans ce cas précis ce n’est qu’un coup de pub pour détourner l’attention sur l’incapacité de ces dirigeants à agir effectivement et à faire cesser les guerres - qu’ils ont pour beaucoup contribuées à provoquer - au Moyen-Orient.

      Un aspect étrange de ces conflits est que les dirigeants occidentaux n’ont jamais eu à payer le moindre prix politique pour leur responsabilité dans cette violence, ou pour la poursuite de politiques qui la favorisent. L’EI est une puissance montante en Libye, quelque chose qui ne se serait pas produit si David Cameron et Nicolas Sarkozy n’avaient pas tout fait pour détruire l’État libyen en renversant Gaddafi en 2011.

    • Communiqué de l’association contre l’islamophobie et les racismes au sujet de radio « Libertaire »

      Paris, 27 mars 2016

      L’Association de lutte contre l’islamophobie et les racismes Paris 20e a été contactée il y a quelques semaines, pour participer à une émission sur Radio « libertaire. » Il s’agissait, dans le cadre de l’émission « L’invité du vendredi, » de débattre sur le thème de la « radicalisation » et des discriminations perpétrées en particulier à l’encontre des musulman(e)s. Cette émission devait avoir lieu le vendredi 18 mars 2016 à 21h sur 89.4 FM puis être mise en ligne sur le site de la radio.

      Au cours de la discussion, les animatrices ont laissé entendre que nous pourrions être invité(e)s à une réunion à Radio « libertaire » pour échanger avec l’équipe, ce que nos membres ont bien sûr immédiatement accepté.

      Aujourd’hui, dimanche 27 mars, 9 jours ont passé. L’équipe de Radio « libertaire » n’a daigné ni nous proposer une rencontre ou un rendez-vous pour nous expliquer leur comportement (et, éventuellement, nous entendre), ni même nous envoyer un simple mot de regret ou d’excuse.

      Un tel silence est pour nous éloquent. Ces prétendus libertaires persistent dans l’injure et un mépris que nous ne pouvons que percevoir comme raciste. Ils démontrent aussi une incapacité à discuter avec des gens dont ils ne partagent pas la vision du monde qui confine à l’ autisme politique . Enfin, ils manifestent un comportement d’un infantilisme ridicule en étant incapables de sortir de cette situation autrement qu’en s’enfermant dans le mutisme.

      Pour notre part, nous ne sommes pas prêt(e)s d’oublier la violence de l’accueil qui nous a été fait. Alors que certain(e)s d’entre nous sont croyant(e)s, nous n’avons pas hésité à venir dans les locaux de cette radio « sans Dieu », car, laïques convaincus, nous recherchons des échanges sur une base politique , pas religieuse. Respectant l’athéisme militant de Radio « libertaire », nous croyions donc pouvoir compter sur la même ouverture d’esprit. Nous nous sommes trompé(e)s.

      Disons pour finir que depuis huit jours, nous recevons de très nombreux et chaleureux messages de soutiens de groupes et de militant(e)s anarchistes. Ce qui nous conforte dans l’idée que l’anarchisme ne saurait se confondre avec le sectarisme borné de Radio « libertaire. »

      Avec notre toute jeune association, nous sommes confronté(e)s, depuis un an que nous existons, à la méfiance, aux préjugés, aux insultes, au mépris, aux attaques de toutes nature, surgies des horizons les plus divers et les plus inattendus. Au fil des jours, il nous faut apprendre une toute nouvelle géographie politique . Ce dernier et pénible épisode aura eu au moins un avantage : il nous aura permis de savoir qu’aux côtés d’Eric Ciotti, Jean-François Copé, Manuel Valls, Frédérique Calandra, il ne faudra désormais pas oublier de placer Radio « libertaire. »

      https://quartierslibres.wordpress.com/2016/03/28/communique-de-lassociation-contre-lislamophobie-et-les-ra

    • Ces corps qui ne comptent pas : les musulmanes voilées en France et au Royaume-Uni
      par Maria Eleonora Sanna
      Cahiers du Genre
      2011/1 (n° 50)

      la colonialité du regard produit ‘la musulmane voilée’ comme ce corps qui ne compte pas dans la formation des communautés politiques postcoloniales.

    • « Rien n’est plus subversif de l’ordre républicain que le communautarisme, dont le voile est l’étendard. »

      Jean-Claude Guibal, Député UMP
      Qui a peur du #communautarisme ?
      http://delphysyllepse.wordpress.com/2016/03/28/qui-a-peur-du-communautarisme/#_ftnref1
      #Radio_Libertaire, une expérience de socialisme sans pouvoir, au début des années Mitterand ? (Point de vue | par Félix Patiès le 19 mars 2015) http://www.mitterrand.org/Radio-Libertaire-une-experience-de.html
      - source : http://florealanar.wordpress.com/2015/05/08/un-point-de-vue-sur-laventure-de-radio-libertaire

  • Le faux problème des bloqueurs de pub - Authueil
    http://authueil.org/?2016/03/22/2325-le-faux-probleme-des-bloqueurs-de-pub

    Les éditeurs de presse nous expliquent qu’ils ont besoin de la publicité, car cela finance leur entreprise. Je n’en ai rien à cirer. C’est leur problème, pas le mien. S’ils ne sont pas contents, ils peuvent passer en paywall, comme médiapart. Leur souci est que cela n’est pas possible pour la plupart d’entre eux, car la valeur ajoutée qu’ils apportent n’est pas suffisante pour que les internautes acceptent de payer.

    #AdBlock #AntiAdBlock

  • Pas de « sexe neutre », décide la cour d’appel d’Orléans

    Pour les magistrats de la cour d’appel, il faut rechercher « un juste équilibre entre la protection de l’état des personnes, qui est d’ordre public, et le respect de la vie privée des personnes présentant une variation du développement sexuel ».

    « Ce juste équilibre conduit à permettre (à ces personnes) d’obtenir, soit que l’état civil ne mentionne aucune catégorie sexuelle, soit que soit modifié le sexe qui leur est assigné, dès lors qu’il n’est pas en correspondance avec leur apparence physique et leur comportement social ».

    En l’espèce, les magistrats relèvent que « Monsieur X présente une apparence physique masculine, qu’il s’est marié en 1993 et que son épouse et lui ont adopté un enfant ». Ils en concluent que sa demande de changement d’état civil serait « en contradiction avec son apparence physique et son comportement social ».

    #police_du_genre
    #genre
    #sexage

  • La déshumanisation ordinaire des victimes non-occidentales

    par #Rafik_Chekkat

    http://www.etatdexception.net/la-deshumanisation-ordinaire-des-victimes-non-occidentales

    « Je dirai sans ambages que la majeure partie de la population blanche de ce pays m’impressionne, et m’impressionne depuis très longtemps, par le fait qu’elle est au-delà de tout espoir concevable de réhabilitation morale. Ils ont été blancs, si je puis dire, trop longtemps. Ils ont été mariés au mensonge de la suprématie blanche pendant trop longtemps. L’effet dans leurs personnalités, leurs vies, leur compréhension même de la réalité, a été aussi dévastateur que la lave qui a immobilisé de manière si mémorable les citoyens de Pompéi. Ils sont incapables de concevoir que leur version de la réalité, qu’ils veulent que j’accepte, est une insulte à mon histoire, une parodie de la leur et une violation intolérable de moi-même ».
    #James_Baldwin

    « Il me semble que le pouvoir illimité d’un groupe sur un autre, ce pouvoir de vie et de mort, fausse inévitablement l’idée que le groupe dominant se fait du groupe dominé et de tous ceux qui lui sont apparentés. Cette idée née du rapport puissant/faible, devenu synonyme de supérieur/inférieur, est une prémisse essentielle à toute entreprise de conquête de colonisation, bref, de domination des hommes par d’autres hommes convaincus de leur appartenance une espèce supérieure. » #Rosa-Amelia_Plumelle_Uribe, La férocité blanche.

    Nous sommes tou-te-s confronté-e-s à l’horreur, à l’angoisse, à la mort. Et en ce jour, nos pensées vont aux victimes, à leurs familles, ainsi qu’aux victimes quotidiennes des bombes et frappes en Turquie, au Yémen, Palestine, Syrie, Irak, Cote d’Ivoire, Tunisie, Centrafrique, Libye…

    Parce que l’indignation sélective est un luxe que les racisé-e-s ne peuvent pas se payer.

    #terrorisme
    #lunettes_blanches
    #soliloque_blanc
    #luttes_décoloniales
    #privilège_blanc
    #etat_d'exception