• « Il reste encore demain », le film à succès qui lance la fronde contre le patriarcat en Italie
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/12/29/il-reste-encore-demain-le-film-a-succes-qui-lance-la-fronde-contre-le-patria

    Le premier long-métrage de l’actrice et réalisatrice Paola Cortellesi, une histoire d’émancipation féminine dans l’Italie machiste de l’après-guerre, a rempli les salles et suscité d’intenses débats. Il entre en résonance avec le féminicide de Giulia Cecchettin, 22 ans, qui a indigné tout le pays.

    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    Publié aujourd’hui à 04h30

    Temps de Lecture 5 min.

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    L’Italie a accueilli son premier film comme si elle l’avait attendu depuis toujours. La grande actrice populaire – et désormais réalisatrice – Paola Cortellesi, 50 ans, le dit elle-même : Il reste encore demain a touché dans la société italienne « une corde tendue, un nerf à vif ». Depuis sa sortie en Italie, le 26 octobre, le film a été vu par 4,4 millions de spectateurs dans la Péninsule, soit plus qu’Oppenheimer, de Christopher Nolan, et que Barbie, de Greta Gerwig.

    Situé dans la Rome de 1946 encore marquée par la guerre, et à l’aube de la naissance d’une république où les femmes auront le droit de vote, C’è ancora domani est une histoire d’émancipation. Dans ce drame ponctué de moments d’humour qui sortira en salle en France le 13 mars, Paola Cortellesi incarne le personnage de Delia, une mère de famille pauvre déterminée à prendre sa liberté malgré la violence brute de son mari et celle, plus insidieuse, qu’instille la domination masculine dans tous les recoins de la société.

    Le film est aussi une histoire d’entraide entre deux générations de femmes, celle de Delia et celle de sa fille, qu’elle sauve in extremis d’un destin comparable au sien. Tourné à Rome, en noir et blanc, dans le quartier du Testaccio, encore populaire dans l’après-guerre, il est parcouru de références au néoréalisme italien, avec des incursions dans le domaine de la comédie. « Entre le sujet et la forme, le projet n’avait pas de quoi rassurer les producteurs et les distributeurs… Mais travailler sur cette histoire était une urgence ! », confie la réalisatrice.

    Paola Cortellesi a commencé dans les années 2000 comme humoriste à la télévision. Elle s’illustrait alors par ses imitations de célébrités dans des programmes de grande écoute, puis a enchaîné les rôles dans des comédies populaires à succès qui lui ont valu de prestigieux prix. Il y a une dizaine d’années, elle s’est mise à exercer ses talents de scénariste, avant de préparer son passage derrière la caméra.

    Le succès d’Il reste encore demain a gonflé au fil d’un automne au cours duquel son sujet est entré en résonance avec une actualité tragique. Depuis la mi-novembre, l’Italie est profondément marquée par le féminicide d’une étudiante de 22 ans, Giulia Cecchettin, tuée par son ex-compagnon. L’âge de la victime et du tueur, le milieu de classe moyenne dont ils sont issus, leur profil de jeunes gens ordinaires avaient rapidement attiré l’attention médiatique. L’affaire a pris une tout autre dimension quand la sœur de la victime, Elena, a décidé de faire de son deuil une tribune pour dénoncer publiquement les causes structurelles des violences faites aux femmes.

    A la suite de sa prise de parole, a commencé au sein des médias, des familles, des couples d’Italie une grande conversation sur les conséquences du patriarcat et ses racines profondes. Le film rencontre cette lame de fond et lui donne plus de force encore. On va le voir, on va le revoir et on le fait voir. « Il reste encore demain crée un court-circuit émotionnel entre les époques, entre deux moments d’émancipation, qui le rend très contemporain et l’a fait rencontrer un puissant mouvement souterrain dans la société italienne », estime Paola Malanga, directrice artistique de la Fête du cinéma de Rome, où le film a reçu trois prix dont celui de la critique et celui du public.

    « Il est devenu le symbole d’un tournant dans le discours sur les violences de genre, d’une prise de conscience en cours », juge pour sa part Francesca Maur, secrétaire nationale du collectif Donne in rete contro la violenza, qui regroupe des associations de soutien aux femmes victimes de violence partout en Italie. « Pour nous Paola Cortellesi est une alliée importante », explique-t-elle.
    Un cinéma populaire et politique

    Dans tout le pays, Il reste encore demain devient un objet d’intérêt public, et les enseignants emmènent leurs classes le voir au cinéma. Comme à Bari, dans les Pouilles, où la municipalité y a envoyé les élèves des collèges et lycées. A Lodi, en Lombardie, un entrepreneur anonyme a acheté quatre cents billets qu’il réserve aux jeunes de la ville. « J’ai compris que le public avait trouvé dans l’histoire de Delia un encouragement à discuter, à parler, à se ­souvenir, à pointer du doigt les choses qui se passent quotidiennement et qui ne vont pas dans les rapports entre hommes et femmes », raconte Paola Cortellesi.

    Pour la figure tutélaire du féminisme italien, Lea Melandri, 82 ans, le succès du film tient aussi à la dose de légèreté que la réalisatrice, venue de la comédie, lui a insufflée. « Il reste encore demain n’arrive pas comme un coup de poing dans le ventre. Paola Cortellesi l’a créé avec une vraisemblance, une légèreté et une ironie qui en font un film populaire susceptible de porter son message plus loin », juge-t-elle. Avant de noter : « Elle a pris un thème qui relevait d’une avant-garde et a permis à tout le monde de s’en emparer : c’est révolutionnaire. »

    Selon Gian Luca Farinelli, directeur de la cinémathèque de Bologne, Paola Cortellesi a renoué le fil d’une tradition perdue du cinéma italien : « Paola est une actrice célèbre et très aimée, qui parvient à parler à tout le pays. Le succès de ce film nous invite à croire de nouveau à l’idée d’un cinéma capable de représenter tout le monde et de redevenir un instrument de discussion fondamental pour l’Italie. »

    En 2018, à la cérémonie des David di Donatello, l’équivalent italien des Césars, Paola Cortellesi avait pris la parole pour dénoncer les racines culturelles des violences faites aux femmes. Reprenant un texte de l’écrivain et sémiologue Stefano Bartezzaghi, elle évoquait le changement de sens qui s’opérait lorsque l’on passait un terme du masculin au féminin : de courtisan à courtisane, de masseur à masseuse, d’homme de la rue à femme de la rue.

    L’actrice avait alors voulu montrer que les origines des discriminations et des violences se trouvaient dans le langage même, et appeler à une meilleure éducation à l’égalité dans les écoles. « Rien n’a changé depuis ce discours, regrette-t-elle. Il y a un problème culturel à la source de la violence qui a tué Giulia, et il doit être résolu par l’éducation. Je pense toujours que notre pays a besoin de révolutionner les programmes ­scolaires pour assurer une formation suivie sur les questions d’égalité entre les genres. »

    Appel à Giorgia Meloni

    En novembre, dans un entretien à l’édition italienne de Vanity Fair, la réalisatrice a lancé un appel à la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, et à la secrétaire du Parti démocrate (centre gauche), Elly Schlein, à collaborer pour mettre en œuvre une ­politique ambitieuse de prévention scolaire contre les féminicides et les violences de genre. Le sujet est sensible dans un pays où les groupes d’intérêts conservateurs sont puissants et où l’éducation sexuelle n’est pas au programme des écoles.

    « Avoir une femme à la tête du gouvernement et une autre femme à la tête du plus grand parti de l’opposition, c’est une première historique pour l’Italie et une grande réussite pour les femmes, affirme Paola Cortellesi. Qu’elles travaillent ensemble au moins sur ce sujet qui les concerne toutes les deux. » Les deux dirigeantes se sont déclarées prêtes à rencontrer la réalisatrice, sans pour autant s’engager sur des actions communes. « Le tournant culturel prendra des années, mais il y a eu un tournant dans la conscience des citoyens, estime la réalisatrice. Maintenant, il ne faut pas que cette petite flamme s’éteigne. »

  • Gérard Depardieu : le président de l’association qui a écarté Pierre Richard après son soutien s’explique
    https://www.bfmtv.com/people/gerard-depardieu-le-president-de-l-association-qui-a-ecarte-pierre-richard-ap

    « Un choix fait en cohérence ». Dans un communiqué publié sur Twitter, ce vendredi, Laurent Boyet, président de l’association Les Papillons, qui lutte contre toutes les formes de maltraitances faites aux enfants, a clarifié sa décision de retirer à Pierre Richard son titre d’ambassadeur en raison de son soutien à Gérard Depardieu.

    Le comédien figurait en effet parmi les signataires d’une tribune publiée lundi soir dans Le Figaro en soutien au « dernier monstre sacré » du cinéma, visé par plusieurs plaintes pour viol et agression sexuelle.
    « Un blanc seing que nous ne pouvions pas accepter »

    Selon Laurent Boyet ce choix n’a pas simplement été pris en raison de la proximité entre Pierre Richard et Gérard Depardieu mais plutôt à cause de la signature par le comédien de cette « tribune de la honte ».

    « Gérard Depardieu se délectait d’imaginer le clitoris de cette petite fille en train de se frotter à la selle du cheval qu’elle montait. Et nous aurions dû regarder Pierre Richard soutenir une telle horreur, alors qu’il est ambassadeur de notre association (...) sans réagir ? Où aurait été la cohérence », poursuit le président des Papillons.

    « Nous avons décidé d’agir selon notre conscience, notre ligne de conduite, ce qu’on doit aux enfants et aux victimes qui nous font confiance, en nous moquant de ce que les autres penseront ou diront », affirme-t-il.
    Nombreuses insultes et menaces

    Depuis cette annonce, Laurent Boyet confie que lui et l’association Les Papillons ont reçu de nombreux messages de « haine, d’insultes, de menaces et de diffamations » sur les réseaux sociaux.

    « Ils m’ont traité de petit juge, de dictateur, d’ayatollah au prétexte que je ne respectais pas la présomption d’innocence. (...) Depardieu est mis en examen pour viols et agressions sexuelles depuis le 16 décembre 2020. Durant tout ce temps, malgré son amitié avec lui et justement parce que nous respectons la présomption d’innocence, Pierre Richard est resté ambassadeur de l’association », détaille le président des Papillons.

    Laurent Boyer précise néanmoins que, malgré la haine, l’association n’a « jamais reçu autant de dons que depuis cette annonce ». « Je veux remercier chacune et chacun pour ces soutiens précieux, comme des phares dans une tempête », indique-t-il.

    Et de conclure : « Je ne regrette pas le choix que nous avons fait de nous séparer de Pierre Richard. Parce que c’est le seul qui devait être fait en cohérence. La bête refuse de le comprendre. Tant pis pour elle. La honte finira bien par l’anéantir... »

  • « À Gaza, le risque de génocide se matérialise de plus en plus » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/281223/gaza-le-risque-de-genocide-se-materialise-de-plus-en-plus

    Mediapart : Comment qualifier la situation à Gaza aujourd’hui ?

    Francesca Albanese : Elle se dégrade d’heure en heure. Le nombre de morts et de blessés augmente avec le désespoir de la population. Israël est en train de faire quelque chose de très cynique qui n’est jamais arrivé dans l’histoire à ma connaissance. On pourrait comparer ce qu’il se passe à Gaza avec les génocides du Rwanda et en Bosnie [dans la région de Srebrenica en 1995 – ndlr], à la différence qu’à Gaza aujourd’hui l’information est bloquée et le crime invisibilisé. Le cynisme est tel que les Israéliens savent que ce qu’ils sont en train de faire est criminel et le présentent comme nécessaire... Or il n’y a aucune nécessité militaire. Ils sont en train d’abuser d’une population désespérée.

    Vous estimez donc le terme de génocide adapté ?

    Selon moi, la définition du génocide inscrite à l’article 2 de la convention sur le génocide s’applique au cas actuel de Gaza. Anéantir la capacité des hôpitaux de soigner les blessé·es et bloquer la fourniture de produits de première nécessité en est un exemple. En plus des bombardements violents, les Palestiniens meurent à cause du manque de médicaments, du manque d’eau et de nourriture et des maladies qui sont en train de se diffuser dans la population.

    Personnellement, je dénonce un nettoyage ethnique. Les Israéliens parlent de migration volontaire mais quel libre arbitre y a-t-il ici ? Aujourd’hui, il y a presque 2 millions de personnes qui sont sans abri et Israël est en train de forcer les gens à se déplacer. On les affame et on les torture, y compris les enfants.

    Le risque de génocide se matérialise de plus en plus : cela devient évident y compris quand on écoute les discours des politiques et militaires israéliens qui demandent l’éradication des Palestiniens de Gaza. Dans leur folie éliminatrice et meurtrière, les Israéliens ont perdu toute pudeur. Ils en parlent comme s’il était normal d’aspirer à l’anéantissement d’une partie d’un peuple.

    Comprenez-vous que le mot de génocide soit inaudible pour certains, compte tenu du parallèle qui peut être fait avec la Shoah, qui a justement conduit à la création de l’État d’Israël ?

    Après toute la déshumanisation et la discrimination que le peuple juif a endurées au cours de son histoire, son ADN est intimement lié à la persécution. Je comprends donc le choc qu’ils ont dû ressentir le 7 octobre, c’était une violence particulière pour eux.

    Je comprends aussi la peur que les Israéliens peuvent avoir. Ils grandissent en se sentant en péril. Je cite souvent l’académicienne israélienne Nurit Peled-Elhanan, qui explique que les Israéliens grandissent en percevant les Palestiniens comme un danger existentiel pour eux. C’est même écrit dans les manuels scolaires.

    En revanche, si le terme de génocide est chargé politiquement, sa définition légale n’appartient pas seulement au peuple juif. Avant eux, les Allemands avaient déjà commis un génocide contre le peuple des Héréros en Namibie [entre 1904 et 1908 – ndlr]. Je comprends combien le débat est délicat. Mais c’est justement parce que la leçon du génocide contre les juifs a été forte que nous avons une responsabilité collective à reconnaître quand ce crime peut se dérouler ailleurs.

    Aucun peuple ne doit être au-dessus de la loi. On ne peut pas justifier les crimes d’Israël par les souffrances antérieures des juifs. La tragédie européenne s’est renversée sur les Palestiniens qui payent depuis 75 ans pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.

    Utiliser le mot de génocide sert-il aussi à alerter la communauté internationale et les institutions onusiennes pour qu’elles activent les processus juridiques existants ?

    Exactement. Le génocide, plus que tout autre crime contre l’humanité, a une obligation de prévention. D’autant plus qu’il n’y a pas à prouver qu’il y a un génocide en cours mais seulement un risque de génocide. Les États ont alors l’obligation d’intervenir et ce, de plusieurs manières.

    En premier lieu, il faut arrêter d’exporter des armes et de l’aide militaire à Israël. Ensuite, la Charte des Nations unies offre des mesures diplomatiques et politiques qui peuvent conduire à la suspension des relations diplomatiques avec les principaux partenaires d’Israël. Je pense notamment à l’Union européenne, les États-Unis et le Canada qui, en ne rompant pas leurs liens avec l’État hébreu, soutiennent activement ce qu’il se passe dans les territoires palestiniens.

    Ces pays que vous venez de citer, ce sont aussi ceux qui s’opposent à l’enquête que mène la Cour pénale internationale (CPI) sur les exactions israéliennes dans les territoires palestiniens…

    Les États occidentaux y ont une influence à deux niveaux. Premièrement, ils se sont toujours opposés à toute action légale des Palestiniens, et à leur résistance pacifique. Les ONG palestiniennes ont essayé d’utiliser les canaux légaux comme la Cour internationale de justice [juridiction suprême de l’ONU – ndlr] et la CPI. Les pays occidentaux s’y sont opposés, comme si les considérations politiques pouvaient anéantir ou se substituer à la justice universelle et équitable. Cela a créé une perception très forte de double standard chez les Palestiniens.

    La deuxième chose, c’est que ce double standard se retrouve dans l’application même de la procédure pénale. Au moment de l’enquête de la CPI sur la guerre en Ukraine, beaucoup d’États occidentaux ont contribué financièrement ou matériellement au fonctionnement de la CPI. L’enquête dans les territoires palestiniens, elle, n’a été ouverte qu’en 2021, soit cinq ans après son dépôt. Ce n’est que cette année, après les événements du 7 octobre, que le procureur de la CPI s’est rendu à Rafah et en Israël.

    Cela fait maintenant des années que nous disposons des preuves de crimes de guerre, notamment en Cisjordanie : la documentation de son annexion est très abondante et provient directement du gouvernement israélien. Qu’attendons-nous alors pour lancer des mandats d’arrêt ?

    Évidemment, je sais qu’il existe des pressions politiques exercées sur la CPI, notamment américaines. Et je me souviens des menaces venues des États-Unis à l’encontre de l’ancienne procureure générale, Fatou Bensouda, avant qu’elle n’ouvre l’enquête sur les crimes présumés des soldats américains en Afghanistan.

    À l’heure actuelle, le conseil de sécurité des Nations unies ne parvient pas à un accord pour un cessez-le-feu durable à Gaza, en grande partie à cause du blocage américain. Faut-il en conclure que le système onusien est devenu désuet ?

    Il est légitime de se poser la question de l’utilité d’un conseil de sécurité qui ne fonctionne que dans le sens des amis des États-Unis. Je n’ai pas la réponse. Je voudrais voir aujourd’hui un acte courageux allant dans l’autre sens. Mais il est difficile à entrevoir. Parallèlement, la société israélienne, elle, ne comprend pas pourquoi il n’y a que les États-Unis qui s’opposent à un cessez-le-feu. Hormis le journal Haaretz et le site +972, aucun média israélien n’informe sur ce qu’il se passe réellement à Gaza.

    Il y a 75 ans, l’ONU a créé par un vote de son Assemblée l’État d’Israël. Aujourd’hui, Israël taxe António Guterres, secrétaire général des Nations unies, d’antisémitisme, et refuse de se plier à ses injonctions. Comment pourrait-on qualifier aujourd’hui la relation entre les Nations unies et l’État d’Israël ?

    Leur relation est tendue. Israël a toujours été autorisé à s’autogérer et a été exonéré d’obligations onusiennes dans l’impunité la plus totale. Mes prédécesseurs, rapporteurs de l’ONU pour les territoires palestiniens, Michael Lynk et Richard Falk, ont, comme moi, été destinataires d’insultes et d’offenses. Les membres de la commission d’enquête sur Israël et Palestine ont aussi été victimes de chantage et d’abus.

    Tout cela a été toléré. La conséquence de cette politique conduit aujourd’hui à l’agressivité d’Israël envers le secrétaire général de l’ONU António Guterres. Nous n’avons donné aucune limite à cet État et c’est allé trop loin. Il est urgent de stopper cette impunité avant que d’autres États ne prennent cet exemple.

    Sur la résolution du conflit, quelle issue pourrait-on imaginer ? Gaza va-t-elle continuer d’exister ? Et si oui, qui l’administrera ?

    La seule manière soutenable de sortir de cette folie c’est d’avoir un plan sur le long terme qui permettrait le rétablissement de l’État de droit et du droit international. On ne peut plus laisser perdurer la loi martiale israélienne appliquée dans les territoires palestiniens occupés et qui conduit à l’oppression permanente du peuple palestinien. L’occupation militaire doit cesser et il faudra évaluer si les colons installés en Cisjordanie doivent ou non partir.

    Avant toute chose, il faut déclarer un cessez-le-feu et déployer une mission de paix et de protection de l’ONU dans les territoires palestiniens, ce qui permettrait aussi une démilitarisation du territoire et l’entrée de l’aide humanitaire nécessaire. Dans les années qui suivront, il faudra évidemment organiser des élections pour savoir qui administrera les territoires palestiniens. Ce sera malheureusement beaucoup plus difficile aujourd’hui d’empêcher un vote pour le Hamas.

    D’ailleurs, si l’objectif de cette opération militaire israélienne est de « déradicaliser » le Hamas, c’est tout l’inverse qui se passe aujourd’hui. L’action féroce israélienne prépare le terrain de la radicalisation d’une société qui était auparavant fortement laïque. Je rappelle que le Hamas n’existait pas avant les années 1980, c’est un produit fabriqué par l’occupation et de l’oppression

  • Les violences sexuelles à caractère incestueux sur mineur.es

    https://www.cnrs.fr/sites/default/files/download-file/cnrs-un-rapport-sur-les-violences-sexuelles-a-caractere-incestueux-sur-mineures

    #1985 #2017 #viols #violences #pédocriminalité #paroles_libérées_pour_quoi #cause_toujours #pisser_dans_un_violon #crimes #enfance #inceste #france

    60 pages

    C’est dans ce contexte que les militantes féministes (et non, comme
    on aurait pu le croire, les acteurs et actrices de la protection de l’enfance), tout particulièrement au sein du Collectif Féministe contre le
    Viol créé en 1985 (CFCV), ont été les premières à découvrir l’ampleur
    des violences sexuelles intrafamiliales et des viols incestueux, avec
    l’ouverture du numéro gratuit en mars 1986. Dans le même temps paraissaient les premiers témoignages de victimes d’inceste, et avaient lieu les premières émissions télévisées de grande écoute.

    • « Ainsi, le savoir scientifique sur les violences contre les
      femmes est-il bien né (une fois de plus) de la proximité étroite
      des chercheuses qui l’ont construit avec le mouvement social
      féministe, qui a été et demeure encore l’acteur le plus performant
      et parfois le seul acteur présent en matière d’assistance aux
      femmes victimes de violences. Ce mouvement fut donc l’espace de
      production d’un savoir élaboré par des femmes sur les violences
      des hommes, dans un contexte où les biais androcentriques de la
      production des savoirs scientifiques faisaient que les violences
      sexuelles et intrafamiliales (qui touchent majoritairement des
      femmes) n’étaient purement et simplement pas étudiées ni même
      conçues comme des violences par les chercheurs, généralement
      masculins, spécialistes de la délinquance et de la criminalité,
      pas plus qu’elles n’étaient appréhendées par les responsables
      politiques comme des violences devant être prévenues et
      sanctionnées par l’État10. »

  • Guerre Israël-Hamas : « Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/28/guerre-israel-hamas-qui-peut-penser-que-les-israeliens-vivront-en-paix-apres

    Guerre Israël-Hamas : « Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? »
    TRIBUNE
    Dominique Eddé

    Nous assistons à la mort de l’empathie. Au triomphe de la censure et de l’impuissance. A la dissémination des monstres qui accouchent les uns des autres. Pas une alarme n’est de trop pour donner la mesure du danger qui pèse sur le monde.

    Il n’est plus d’adjectif pour qualifier l’horreur en cours à Gaza. Après les hôpitaux, les écoles, les églises, les mosquées, les journalistes (près de 70 ont été tués à ce jour, selon le Comité pour la protection des journalistes), les membres des services médicaux et des Nations unies (136, selon le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres), ce sont maintenant les cimetières qui sont bombardés [selon une enquête du New York Times].

    Comment ne pas conclure à la volonté d’en finir avec un peuple et non pas seulement avec le Hamas ? Les gouvernants israéliens ne s’en cachent pas. Cité par Le Monde, le journal Israel Hayom rapporte l’objectif du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, tel que transmis à son conseiller Ron Dermer : « Réduire la population de Gaza à son niveau le plus bas possible. » Peut-on être plus clair ? Par centaines de milliers, les Gazaouis du nord ont été sommés de se réfugier au sud. Ils sont maintenant invités à s’entasser à la porte de chez eux : à Rafah. Quelle est la prochaine étape ?

    Ce qu’une bonne partie de l’opinion israélienne s’obstine à ne pas comprendre, c’est qu’elle est en train d’approuver une politique qui, au prétexte de protéger son peuple, va le déposséder de son avenir. La guerre contre le Hamas que lui présente son gouvernement sert à l’application impitoyable d’un plan de destruction, d’effacement, d’annexion. Les Palestiniens survivront comme ils ont survécu durant les soixante-quinze dernières années. Mais à quel prix, pour eux, pour Israël et pour la paix mondiale ?

    La responsabilité monumentale des Etats-Unis
    Combien d’enfants tués, amputés, sacrifiés pour la capture d’un milicien ? Combien de familles exterminées ? Combien d’envies de vivre transformées en envies de tuer ? Chaque jour, chaque heure, chaque minute est de trop à Gaza et pour le reste du monde. Ici au Liban et dans les pays voisins, tous les esprits chavirent. Chacune, chacun sa haine, sa rage, son deuil. Dans cette hécatombe physique et mentale, la responsabilité de la politique américaine est monumentale.

    Soutien inconditionnel de l’Etat d’Israël, la plus puissante démocratie du monde a trahi son rôle de garant de la liberté. Sa politique au Moyen-Orient enregistre une succession de défaites sans nom et sans aucun rapport avec les bénéfices qu’elle prétendait obtenir. Elle ne protège pas Israël, elle l’empêche de grandir, de surmonter le passé, de se convertir au présent, d’inventer un temps nouveau.

    Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? Qui peut croire qu’ils pourront en surmonter les conséquences s’ils ne se mobilisent pas en masse pour débouter Nétanyahou et réclamer l’arrêt immédiat de la guerre ?

    Qu’est-ce qui a empêché le Mossad de faire ce qu’il sait si bien faire : éliminer des têtes ? Qu’est-ce qui lui interdisait de s’en prendre aux chefs du Hamas à l’étranger avant d’envoyer des milliers d’enfants à la mort ? J’ai souvenir du débarquement d’Ehoud Barak, déguisé en femme, en plein centre de Beyrouth en avril 1973.

    Le militaire et une petite équipe avaient grimpé les étages et liquidé en un quart d’heure trois têtes de la résistance palestinienne : Kamal Nasser, Youssef Al-Najjar et Kamal Adwan. C’est précisément du nom de ce dernier qu’est baptisé l’hôpital aujourd’hui bombardé dans le nord de la bande. Le lieu où des malheureux, assoiffés, affamés, subissent des opérations sans anesthésie ; où l’on voit un père couché recevoir son bébé mort dans les bras ; où l’image d’un enfant décédé devient plus supportable que celle d’un enfant vivant, brûlé de la tête aux pieds.

    Certains osent encore parler de la « pureté des armes » et faire l’éloge lyrique du scrupule éthique de l’armée israélienne. Quelle est cette morale qui veut qu’on massacre des familles entières au nom d’une potentielle présence armée dans un immeuble d’habitation ? Faut-il rappeler qu’à Gaza sont morts en deux mois beaucoup plus de civils qu’en Ukraine en deux ans ?

    J’ai entendu sur une grande chaîne d’information française quelqu’un défendre la poursuite des bombardements en acquittant sa conscience d’une petite phrase : « Les Gazaouis reçoivent des camions d’aide »… Cet homme persistait à croire qu’aucune souffrance ne pouvait rencontrer la sienne. Sait-il que l’entrée des camions au compte-gouttes fait que les gens mangent des aliments avariés, quand ils en trouvent, pour retarder la mort ?

    Quelques mots pour soigner le ressentiment
    Si encore l’armée israélienne ne reculait devant rien pour aller quelque part. Mais elle avance dans le vide. Il n’est rien dans ces lignes qui minimise de quelque manière que ce soit l’effroyable comportement du Hamas le 7 octobre. La douleur des Israéliens, leur choc face aux atrocités qui ont accompagné la disparition des leurs, les viols, les tortures, le brutal retour de l’épouvante dans les mémoires, toute l’étendue de ce malheur habite ma pensée au même titre que la tragédie qui se déroule à Gaza. Mais combien d’entre les Palestiniens, les musulmans, les Arabes ont eu comme moi accès à cette mémoire traumatisée par le nazisme et l’antisémitisme occidentaux ? Combien ont eu les moyens d’en prendre la mesure, alors qu’ils n’y étaient pour rien ?

    Pour ma part, c’est lors d’une séance d’analyse que j’ai pu faire un pas de géant dans ma compréhension de la paix. « Je vous dois des excuses », m’avait dit mon analyste, qui était juif d’origine biélorusse. « Je suis de ceux qui ont cru qu’Israël était une terre sans peuple pour un peuple sans terre », avait-il ajouté. Cette phrase, que l’on veuille bien me croire, a changé ma vie. Elle m’a donné à voir qu’il suffit parfois de quelques mots pour soigner le ressentiment.

    C’est cette phrase – ce mouvement d’humanité et de reconnaissance – qui a manqué à tous les « processus de paix ». Ce manque se traduit à présent par la permission d’oublier que ce sont des êtres humains que l’on écrase, depuis quatre-vingts jours. Et que fait la communauté internationale ? Elle permet la permission, elle rend plus actuelle que jamais la prévision d’Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui regardent et ne font rien. »

    Comme un individu meurt plusieurs fois dans son existence, les habitants de la région sont appelés à mourir s’ils veulent vivre : à renoncer à une part du passé pour avancer. A se retrouver. La Bible ne peut pas continuer à servir de cadastre, ni le Coran de traité politique ou militaire. Si Dieu n’est pas rendu à Dieu, une patrie aux Palestiniens, l’humanité à elle-même, nous deviendrons tous des égarés, ne sachant plus qui est qui, qui veut quoi, qui a droit à quoi. Le langage en sera réduit à s’autoreproduire avec rien ni personne dedans.

  • Crise du logement : face à la pénurie de locations, les dossiers falsifiés deviennent monnaie courante
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/28/crise-du-logement-face-a-la-penurie-de-locations-les-dossiers-falsifies-devi

    Dans les zones tendues, là où le fossé entre l’offre et la demande s’est creusé, trafiquer ses fiches de paie est souvent perçu comme le seul moyen de décrocher un appartement. Un phénomène qui touche désormais des personnes disposant d’un #revenu confortable.

    La législation interdisant la mise en location des logements les plus mal isolés et énergivores (« passoires thermiques ») et la vague de transformations d’appartements en #meublés_touristiques, alimentée par le succès d’#Airbnb, participent au grippage du marché. Si bien que, en septembre, le site immobilier Particulier à Particulier (PAP) a vu ses offres de locations chuter de 15 % au niveau national (− 17 % en Ile-de-France), tandis que la demande progressait de 17 % (et de 20 % en région parisienne). Les agences Guy Hoquet reçoivent encore aujourd’hui plus de cent appels dans l’heure lorsqu’elles affichent une nouvelle annonce en Ile-de-France.

    Chez Guy Hoquet, on expérimente aujourd’hui dans les agences volontaires la solution Vialink, qui, par le biais d’un outil d’intelligence artificielle, permet de vérifier plus d’une centaine de points de contrôle en croisant les bulletins de salaire, l’avis d’imposition, la pièce d’identité ou encore les données publiques disponibles, comme celles de Societe.com. Pour rétablir la confiance entre #locataires et #propriétaires, une start-up d’Etat, dénommée DossierFacile, offre également aux propriétaires une vérification de certaines pièces, notamment l’authentification de l’avis d’imposition. A chaque fois, il s’agit aussi bien de lutter contre les faux dossiers vendus clés en main sur Internet par des escrocs pour quelque 180 euros que de pister les retouches artisanales sur Word ou sur Photoshop.

    https://archive.is/htBUy

    #logement #pénurie #loyer #agences-immobilières #IDF #Paris #faux_dossiers #falsification #IA

    • Dans les #palaces, les nouvelles frontières de l’hyperluxe
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/12/27/dans-les-palaces-les-nouvelles-frontieres-de-l-hyperluxe_6207865_3234.html

      .... les taux d’occupation des chambres restent faibles : en moyenne 53 % en 2022, contre 59 % en 2018, selon les chiffres de KPMG, qui a mené une étude sur les palaces parue en septembre.

      https://archive.is/eUjkk
      #luxe #logements_vacants

    • Les tarifs des hôtels explosent pour les JO de Paris
      https://www.journaldeleconomie.fr/Les-tarifs-des-hotels-explosent-pour-les-JO-de-Paris_a13086.html

      L’association de consommateurs UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme dans une étude sur les tarifs des hôtels à Paris en vue des Jeux olympiques, prévus entre le 26 juillet et le 11 août 2024. L’étude révèle une augmentation de 226% du prix moyen d’une chambre d’hôtel pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024, comparé à la même période en juillet 2023. La comparaison des prix de 80 hôtels proches du lieu de la cérémonie d’ouverture met en évidence une augmentation significative de 317 euros à 1.033 euros en moyenne par nuit.

      Ces hausses tarifaires ne sont pas un phénomène nouveau pour des événements d’envergure en France, comme l’a signalé l’UFC-Que Choisir, en rappelant les augmentations observées lors de l’Euro de football en 2016 et de la Coupe du monde 1998.

      Outre l’augmentation des prix, les #hôtels imposent également des conditions de réservation plus strictes. Selon l’UFC-Que Choisir, environ 30% des hôtels exigent un séjour minimum de deux nuitées, voire jusqu’à cinq pour certains. De plus, seulement la moitié des hôtels interrogés confirment avoir encore des chambres disponibles pour la période de l’événement. L’incertitude demeure quant à la disponibilité réelle des chambres restantes.

      #JO

    • En plus, ils passent totalement à côté du sujet (quelle surprise !) : la loi Boutin de 2009 qui adosse à la possibilité d’être remboursé des impayés de loyers l’obligation de recourir à une assurance.
      Ce qui revient à dire que pour contrer un risque faible (il y a très peu de loyers non recouvrés en France, même si les inégalités galopantes tendent à augmenter le phénomène), on a entré les critères des assurances dans les locations.
      À savoir qu’il faut avoir un salaire fixe (exit les autres forme de revenus) et dont le montant représente 3× le montant du loyer. Ce qui exclut de la location… pratiquement 95% de la population des non propriétaires. Car le montant des loyers est totalement décorrélé de celui des salaires qui sont à la traine depuis des décennies (merci Delors pour la désindexation des salaires !).

      Aujourd’hui, en gros, tout Paris ne veut plus louer qu’à un couple de polytechniciens… lequel a préféré acheter dans la ceinture.

      Même en province, c’est chaud, surtout dans le métropoles régionales qui concentrent tous les emplois bien rémunérés.

      Sans compter qu’il n’y a plus rien pour les familles d’ouvriers et employés, nulle part, sauf dans le social… auquel est éligible 80% de la population.

      Et tout en bas de cette pyramide de merdes, il y a les mères isolées qui doivent loger une famille avec des bouts de SMIC.

      Alors ta police de fausses candidatures, con de Ténardier, elle ne va vraiment servir à rien parce que le problème est que l’offre est totalement décorrélée de la demande.

    • Aujourd’hui, en gros, tout Paris ne veut plus louer qu’à un couple de polytechniciens… lequel a préféré acheter dans la ceinture.

      Je dirais même « ne peut plus louer », du fait de ladite loi Boutin. Et c’est la même chose un peu partout, hors campagnes isolées probablement. Sur Angers par exemple, le moindre studio (ou même chambre en colocation) se retrouve à 500€/mois, voire plus, ce qui fait qu’il devient impossible de se loger avec un SMIC si on veut respecter cette loi, en sachant que les APL ne sont pas prises en compte non plus dans le fameux calcul « votre revenu = 3 x le loyer ».

  • A Call For A Systemic Dismantling: These Women Refuse To Be Hidden Figures In The Development Of AI
    https://www.forbes.com/sites/hessiejones/2023/12/23/a-call-for-a-systemic-dismantling-these-women-refuse-to-be-hidden-figures-in

    Women working in AI continue to struggle mentally. Work is stolen from them. Their voices are muted. You toe the line and maintain the status quo – that is the cultural expectation. Because of this, many who fear for their jobs refrain from speaking out.

    • Sophie Marceau est pas mal dans Paris Match :

      « J’ai dit publiquement à l’époque que je ne supportais pas son attitude, grossière et très déplacée. Beaucoup de gens se sont alors retournés contre moi en me faisant passer pour la petite peste. Et j’ai toujours refusé ensuite les films avec lui », explique Sophie Marceau.

      En 1985, alors âgée de 19 ans, la comédienne avait donné la réplique à Gérard Depardieu dans le film « Police ». Un tournage désastreux pendant lequel l’acteur n’aura de cesse de chercher à l’humilier, témoignera-t-elle plus tard dans les colonnes du « Monde ».

      Que tu sois Depardieu ou Pialat, tu ne traites pas les gens comme ça. Point barre.
      Sophie Marceau

      « Maintenant, avec l’acharnement qu’il connaît, ce serait trop facile. Parce que tout le monde riait avec lui, tout le monde l’aimait pour ça, tout le monde l’applaudissait pour ce qu’il était. Et tout le monde trouvait ça normal ! » a-t-elle ajouté.

      Relancée sur la tendance française à « brûler les idoles qu’on a adorées », Sophie Marceau explique : « Je ne sais pas si c’est français. Mais ce qui est certain c’est que désormais les femmes parlent. Que tu sois Gérard Depardieu ou Maurice Pialat, tu ne traites pas les gens comme ça, point barre. »

      « Je remarque qu’aucune des comédiennes qui ont émergé en même temps que lui ne le condamne », note François Berléand.

      « Oh mais, il ne s’en prenait pas aux grandes comédiennes, plutôt aux petites assistantes… », précise Sophie Marceau. « La vulgarité et la provocation ont toujours été son fonds de commerce », ajoute-t-elle.

      « Aujourd’hui, on l’accuse de ce pour quoi on l’a encensé. Je ne vais pas lui tendre la perche ni l’enterrer. On m’a tellement demandé d’aller témoigner contre lui partout. Je ne l’ai évidemment pas fait », conclut-elle sur le sujet.

    • Un petit OCR avec tesseract pour les personnes avec des déficiences visuelles et pour la postérité. (quelques coquilles malgré ma correction trainent sûrement)

      Tribune par Isabelle Carré `

      Depuis quelques semaines, tant de questions s’accumulent dans ma tête.

      Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’elles m’assaillent. Elles se sont déjà posées lorsque j’étais plus jeune, bien plus jeune. J’avais 11 ans et un homme m’a arrêtée dans la rue, pour un renseignement, pensais-je. À ma grande surprise, il s’agissait d’autre chose, il s’agissai de toucher et commenter ma poitrine naissante « Ca pousse, hein fillette, ça pousse ! » Sidérée, je n’ai pas bougé, alors il a continué… Si des caméras de surveillance avaient été présentes, elles m’aurraient vue partir d’un pas lent et sans panique aucune. J’avais simplement les jambes en coton, coupées. Je ne cherchais ren, je le dis car cela semble être décisif pour certains, je ne demandais rien, pas même un rôle. Juste à grandir tranquille. Je ne commenterai pas les autres « désagréments » que j’ai subis ensuite dons le métro ou dans la rue, Une scénariste me confiait la semaine dernière quelle était sa tactique au même ôge. Elle gardait toujours un mouchoir dans sa main, quand un homme l’inquiétoit elle se mouchait bruyamment : on n’agresse pas une fille malade, imaginait-elle.

      Je ne raconterai pas davantage ce qui s’est passé quand à 16 ans, j’ai voulu quitté mon copain. Je ne parlerai pas non plus de mes débuts de comédienne, je les ai couchés dans un roman, mélangeant ma propre expérience à celles de plusieurs camarades. Je veux seulement partager aujourd’hui ces quelques questions. N’est-ce pas étonnant qu’il faille attendre cinquante ans pour signifier à un acteur que son comportement avec les assistantes, les hobilleuses, ses partenaires n’est pas acceptable, même sous prétexte de gauloiseries ? Qu’il faille attendre Annie Ernaux « Mémoire de fille », puis « Le Consentement » de Vanessa Springora pour s’interoger sur la notion de consentement ? Qu’il faille encore Camille Kouchner pour découvrir que l’inceste concerne un Français sur dix ? Comme l’a si bien dit Lola Lafon dans un arice paru en mars dernier « Nous, enfants des années 1970 et 1980, avons cru en une fiction. Un récit rassurant dons lequel nos droits étaient acquis. Le féminisme semblait désuet, il appartenait à nos mères. »

      Lorsque j’ai vu pour le première fois, sur une feuille de service, que deux référents harcèlement avaient été choisis sur un tournage, lorsque j’ai compris qu’il en serait ainsi désormais, j’ai pleuré de soulagemant. S’il arrivait qu’elles choisissent ce métier mes filles ou d’autres débutantes, les autres, toutes les autres, sauront au moins vers qui se tourner Anouk Grinberg est intervenue dans ELLE, puis la semaine dernière à la radio « Parce que Charlotte était si seule. »

      Cette solitude, malgré les référents harcélement, malgré les livres de Vanessa Springora ou de Lola Lafon, malgré les posts #MeeToo, cette solitude continue donc d’exister ? Nos filles diront-elles plus tard à leur tour que nos avancées étaient bidon, qu’il s’agissait encore une fois d’une fiction ? Je cite à nouveau Lafon : « Pendant que certain·es s’affolent sur les "dérives" des féministes ("Vous ne trouvez pas qu’elles en font un peu trop ?!") les chiffres ne tergiversent pas une femme sur dix est ou sera victime de violences sexuelles » Moins de 10% portent plainte et moins de 1% des viols déclarés par des majeures ont fait l’objet d’une condamnation. Quand je lis ces chiffres, aucun doute possible, les adolescentes continueront d’adopter nos pauvres tactiques : avoir ses clés dans la main pour ouvrir la porte d’entrée plus vite, jouer aux folles, faire semblant de téléphoner, semblant de connaître cette passagère dans le métro. Et si ça ne suffit pas, elles observeront plus tard avec gratitude les affiches des Colleuses sur les murs : « Je te crois. » A défaut du reste : je te crois.

      Je ne suis pas seule à être pessimiste. Le Haut Conseil à l’Egalié entre les femmes et les hommes rendu public fin janvier 2023 un constat inquiétant « Non seulement le sexisme ne recule pas en France, mais augmente même dans ses manifestations les plus violentes. » Le sentiment qu’il est plus difficile aujourd’hui d’être une femme qu’un homme est partagé par trois jeunes sur quatre. Une campagne nationale lancée en 2023 disait : « Le sexisme,on ne sait pas toujours comment ça commence, mais on sait comment ça se termine… » Le choix de la ponctuation fait froïd dans le dos. Pour 2024 et les années à venir je suggère une formule plus volontaire, débarrassée de tout suspense : « Le sexisne, on sait très bien comment ça commence, et il est grand temps que ça se termine ! »

      ELLE 21 DECEMBRE 2023 -

  • A Gaza, la guerre sans fin de Benyamin Nétanyahou – Le Monde – Éditorial
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/26/a-gaza-la-guerre-sans-fin-de-benyamin-netanyahou_6207768_3232.html

    L’apathie des responsables internationaux face au carnage en cours à Gaza permet au premier ministre israélien d’installer un état de guerre permanent et d’évacuer la question du sort qui sera réservé à l’enclave palestinienne après le conflit.

    Personne ne discute plus l’ampleur du bilan humain du carnage en cours à Gaza. Mais personne, parmi les responsables internationaux qui prétendent vouloir apporter des réponses au conflit israélo-palestinien, ne s’en émeut pour autant. Le silence qui a suivi la frappe particulièrement meurtrière contre un camp de réfugiés, le 24 décembre, l’atteste.

    Cette coupable apathie, quand il ne s’agit pas d’un soutien aveugle aux destructions en cours, fait les affaires du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a annoncé le 25 décembre une intensification des combats livrés par l’armée israélienne dans l’étroite bande de terre. « Ça sera une longue guerre qui n’est pas près de finir », a-t-il promis.

    Elle peut continuer, de fait, tant que les Etats-Unis se satisferont du fait qu’un peu d’aide parvienne aux Palestiniens de Gaza, plongés dans un dénuement extrême, susceptibles à chaque instant d’être fauchés par les bombes fournies à l’Etat hébreu. Tel est le message adressé par la dernière résolution des Nations unies, affadie par la diplomatie américaine.

    Le premier ministre israélien avait fixé deux objectifs à ses troupes après les massacres perpétrés le 7 octobre par les miliciens du Hamas contre des civils israéliens : l’éradication du mouvement islamiste et la libération des personnes capturées lors de cette opération terroriste. Après deux mois de bombardements sans précédent, les militaires israéliens se gardent bien de décréter le Hamas détruit. Quant au sort des otages, pris au piège de leurs ravisseurs et des frappes de leur propre armée, il nourrit plus que jamais l’inquiétude.

    Au soir du 7 octobre, le sort politique de Benyamin Nétanyahou semblait scellé. Il était en effet comptable du fiasco du dispositif sécuritaire israélien comme de la stratégie visant à ménager le Hamas pour mieux affaiblir l’Autorité palestinienne et enterrer ainsi la perspective de la création d’un Etat palestinien. Le patron de la droite nationaliste israélienne n’a cessé de la combattre au cours des trois dernières décennies.

    Planche de salut
    Le premier ministre israélien semble aujourd’hui considérer que l’état de guerre permanent, qu’il s’efforce d’installer en jouant sur la soif de revanche de son opinion publique, pourrait lui offrir une planche de salut. La poursuite des opérations renvoie à plus tard l’heure des comptes et le travail d’une éventuelle commission d’enquête visant à établir les responsabilités dans la chaîne de commandement israélienne.

    La prolongation des combats permet également de garder le silence sur le sort qui sera réservé à Gaza une fois que les bombardements israéliens auront pris fin. Benyamin Nétanyahou n’est capable de dire que ce dont il ne veut pas, à commencer par le retour sur place du Fatah, qui contrôle l’Autorité palestinienne.

    Il s’agit pourtant d’une question cruciale. Relever un territoire pauvre et surpeuplé, où les conditions de vie étaient déjà critiques avant les destructions massives enregistrées depuis près de trois mois, sera en effet un préalable pour une éventuelle relance d’un processus diplomatique.

    Les massacres d’Israéliens du 7 octobre et les bombardements indiscriminés tuant des Palestiniens par milliers ont tragiquement souligné son urgente nécessité. On ne peut pas plaider à Washington et à Paris pour la solution des deux Etats en acceptant la guerre sans fin que Benyamin Nétanyahou fixe à son pays comme seul et unique horizon. Il est temps de mettre fin à cette dissonance acceptée par pusillanimité.

    coupable apathie, on approche doucement d’une critique ouverte…

    quant à la dissonance – non, pas celle entre massacres d’Israéliens et bombardements indiscriminés tuant des Palestiniens par milliers – celle entre la solution à deux États et la guerre sans fin, on ne sait à quoi peut bien penser le prudent éditorialiste.

    • Yitzhak Brik

      Based on the information I have received from soldiers and officers fighting in the Gaza Strip since the war started, I have reached the following conclusion: The spokesman for the Israel Defense Forces and the military analysts in television studios are presenting a false picture of the thousands of Hamas dead and the face-to-face fight being waged between our forces and theirs.

      The number of Hamas members killed by our forces on the ground is much lower. Most of the war isn’t being fought face-to-face, as the spokesman and the analysts claim. And most of our own dead and wounded have been hit by Hamas bombs and anti-tank missiles.

      Hamas terrorists emerge from tunnel openings to plant bombs, set booby traps and launch anti-tank missiles at our armored vehicles, and then they disappear back into the tunnels. And the IDF currently has no quick solutions for the fight against Hamas, most of whose members are hiding in the tunnels.

      It’s clear that the IDF spokesman and senior defense officials want to depict the war as a great victory before the picture becomes clear. To this end, they are bringing embedded reporters from the major TV channels into Gaza to film “victory pictures.” This is the most photographed war ever waged by Israel, perhaps even in the entire world.


      Yoav Gallant (center) with IDF commanders in the tunnel with an opening near the Erez border crossing.
      Credit: Ariel Hermoni/Defense Ministry

      But creating images of victory before we have even gotten close to achieving our goals could prove very damaging if those goals – destroying Hamas’ capabilities and freeing the hostages – ultimately aren’t achieved in full. It would have been better to be more modest.

      This reminds me of how those same reporters and analysts from the major TV studios, alongside retired generals, told us before the blow that Hamas dealt us in southern Israel that the IDF is the strongest army in the Middle East and our enemies are deterred. Unfortunately, these very same reporters, analysts and retired generals are continuing to forge images of this kind, as if they learned nothing.

      Destroying Hamas’ tunnels will take many years, and it will cost Israel many casualties. Even the army now admits that there are hundreds of kilometers of tunnels, located deep underground, with multiple branches. Some even have multiple stories, with many good spots to stage a fight. Hamas built them over the course of decades, with advice from leading experts. They link the length and breadth of Gaza, and also connect it to the Sinai Peninsula under the city of Rafah.


      Israeli soldiers in the Gaza Strip on December 18.
      Credit: IDF/Reuters

      The idea that Hamas was deterred persisted for many years. Consequently, all the plans for fighting in Gaza and its tunnels – and all the possible tools for doing so – were scrapped. That’s why our experts didn’t sit down to study, plan and manufacture equipment suitable for underground warfare. And that’s why, today, we’re trying to improvise solutions. But these don’t provide an effective response.

      Many officers fighting in Gaza have told me that it will be very hard, if not impossible, to prevent Hamas from rebuilding itself, even after all the destruction the IDF has wreaked on its bases.

      This effort will require us to maintain large forces in Gaza for many years to come and continue to fight Hamas fighters, who will emerge from the tunnels, fire anti-tank missiles, plant bombs, set booby traps and cause the IDF many losses. Consequently, we will need to leave the dense urban areas and act more surgically, through raids and airstrikes based on precise intelligence.

      Are the politicians and senior defense officials capable of coping with such a scenario? Or are they capable of thinking of other creative solutions, in which we wouldn’t emerge as the big winners with everything we wanted, but also wouldn’t be the big losers?

  • « Elle était déjà morte à l’intérieur » : les suicides forcés, la face cachée des #féminicides
    En 2022, 759 femmes se sont suicidées ou ont tenté de le faire en raison du harcèlement de leur conjoint ou ex-conjoint. Une infraction en forte hausse mais qui reste encore peu visible et difficile à prouver.
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/26/elle-etait-deja-morte-a-l-interieur-les-suicides-forces-la-face-cachee-des-f

    « Son mari était à l’hôpital, mais il ne nous a prévenus qu’une heure après son décès. Il ne nous avait pas non plus informés du fait qu’il n’avait plus de nouvelles d’elle depuis près de vingt-quatre heures », raconte Fadila Nasri, la sœur d’Odile, qui s’effondre. « Tout me semble encore surréaliste tant cette fin tragique est aux antipodes de la personne pleine de vie, pétillante, souriante et très indépendante, que tout le monde a connue, poursuit l’enseignante de 55 ans. Avec ma sœur, on a tout partagé, les fêtes, les sorties, les études. Et puis, elle l’a rencontré, son ex-mari. C’est lui qui va l’enfermer dans un huis clos machiavélique, toxique et qui va l’isoler de tout le monde. »

    Le rapport de police indique qu’Odile Nasri est morte d’« intoxication médicamenteuse » et d’« hypothermie ». Avec ses trois frères, Messaoud, Karim et Francis, Fadila décide de porter plainte en juin 2021. Trois mois plus tard, la toute première information judiciaire en France pour « #suicide_forcé » est ouverte. « La route est longue, mesure Fadila Nasri, mais j’irai jusqu’au bout, je vais me battre pour elle. »

    #paywall

  • Analyse des méthodes de la justice dans le procès anti-terro des inculpé.es du 8.12 - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/analyse-des-methodes-de-la-justice-17685

    A chaque interrogatoire, la juge use de la même méthode. Elle ne pose pas les questions par ordre chronologique, c’est-à-dire les éléments « reprochés » de février ou avril 2020, mais elle débute systématiquement par les propos tenus en GAV. En procédant ainsi, elle enferme le/la prévenu.e dans un discours souvent tenu en état de choc et de sidération, et il est alors beaucoup plus difficile pour elle/lui de faire entendre sa voix au présent. Même si le/la prévenu.e réfute complètement les propos tenus en GAV, la juge revient dessus comme si elle ne prenait pas en compte les conditions dans lesquelles ces propos ont été tenus.
    Les propos tenus en GAV deviennent un boulet qu’on se traine tout au long de la procédure judiciaire, et il sera alors impossible de faire comprendre que les barbouzeries et les manipulations de la DGSI ont biaisé ces propos.

  • Ramy Abdu| رامي عبده sur X :

    ‼️FIELD EXECUTIONS, MASS DETENTIONS. Alarming footage of Israeli forces turning a stadium in Gaza into a mass detention camp. The video shows the detention of hundreds of civilians, including women, elders, and BABIES. EuroMedHR has confirmed that the Israeli forces are carrying out field executions against civilians in Gaza after forcibly removing them from displacement centers and stripping them.

    https://twitter.com/RamAbdu/status/1739328630067548634

  • Les déconvertis de la psychanalyse
    https://www.youtube.com/watch?v=WVtO3d-CqyE

    Sophie Robert interviewe trois anciens psychanalystes lacaniens (Jacques Van Rillaer, Jean-Pierre Ledru et Stuart Schneiderman) et un philosophe (Mikkel Borch-Jacobsen). Ensemble, ils évoquent leur attrait pour la psychanalyse et les circonstances de leur déconversion d’un mouvement qu’ils n’hésitent pas aujourd’hui à qualifier de sectaire.de Washington.

    Partageant leur expérience, ils parlent de « lavage de cerveau » « dépendance à l’analyste » « sur le divan on peut faire croire à quelqu’un n’importe quoi » « Jacques Lacan avait une véritable assuétude à l’argent » « Jacques Alain Miller se prenait pour Saint Paul » « de l’influence du divan sur des people comme Carla Bruni » etc. Une déconstruction méthodique faite avec flegme et humour, en parfaite connaissance de cause.
    Cette émission devrait contribuer à un débat d’idées sain et salutaire au sujet de la psychanalyse et de son influence en France.

  • De l’urgence de séparer les couilles de l’artiste

    « N’effacez pas Gérard Depardieu » : l’appel de 50 personnalités du monde de la culture
    https://www.lefigaro.fr/vox/culture/n-effacez-pas-gerard-depardieu-l-appel-de-50-personnalites-du-monde-la-cult

    TRIBUNE - Alors que l’acteur est visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle et que ses propos diffusés dans « Complément d’enquête » ont suscité l’indignation, plusieurs personnalités, parmi lesquelles Nathalie Baye, Nadine Trintignant, Benoît Poelvoorde, Pierre Richard, Charlotte Rampling ou Carla Bruni appellent à ne pas se substituer à la justice et à permettre à ce « géant du cinéma » de continuer à jouer.

  • Louis Althusser et Hélène Rytmann : le philosophe assassin et le féminicide occulté – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/louis-althusser-et-helene-rytmann-le-philosophe-assassin-et-le-feminicide

    « Althusser trop fort. » Longtemps, ce canular macabre a circulé dans le milieu intellectuel français. Plaisanterie d’initiés, blague de khâgneux, il désigne le cou d’une femme, Hélène Rytmann, étranglée par le philosophe Louis Althusser le 16 novembre 1980 à 7h55 dans leur appartement de fonction de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Fait divers total, l’affaire a estourbi la France de l’époque : un philosophe marxiste, prophète en son pays, meurtrier de son épouse, au sein d’une des plus grandes écoles françaises. Mais en dépit de l’avalanche d’articles et de livres parus depuis quarante-trois ans, il a fallu attendre cet automne pour qu’un ouvrage le qualifie de féminicide.

    • merci !

      Quelques jours plus tard, dans la nuit du 28 au 29 mars, la salle « Legotien » est saccagée. Au petit matin, on y retrouve des tags comme « A bas les féministes ».

      (tiens, gg:streetview permet de se promener dans les jardins de l’ENS, y compris la cour aux Ernests)

    • Ah tiens, encore un #grand_homme de la pétition ouverte parue dans Le Monde, le 23 mai 1977 LETTRE OUVERTE A LA COMMISSION DE REVISION DU CODE PENAL POUR LA REVISION DE CERTAINS TEXTES LEGISLATIFS REGISSANT LES RAPPORTS ENTRE ADULTES ET MINEURS.

      et signée par moult pédo-criminels activistes (dont Matzneff) dont certains furent condamnés des années après.

    • La banalité du mâle : Louis Althusser a tué sa conjointe, Hélène Rytmann-Legotien, qui voulait le quitter

      Troisième partie : Psychologisation et victimisation

      par Francis Dupuis-Déri
      6 février 2017

      https://lmsi.net/La-banalite-du-male-Louis,1833

      À travers son autobiographie, le meurtrier restitue le portrait d’une élite masculine marquée par le machisme et la misogynie. On y croise un Jacques Lacan tombé amoureux de la jeune fille d’un de ses patients, le doyen de la Faculté de philosophie de Moscou qui glisse à Althusser, alors qu’il va quitter l’URSS, « [s]alue bien pour moi les petites femmes de Paris ! » (Althusser, 1994 : 215), un Paul Éluard qui reçoit Althusser alors qu’une jeune femme nue dort étendue sur un divan (Althusser, 1994 : 226), un Althusser qui drague les femmes sur les plages de St-Tropez et caresse les seins d’une jeune femme accompagnant un ami invité à dîner. Dans le paragraphe où il explique son adhésion au Parti communiste en 1948, il évoque surtout le souvenir d’« une belle jeune femme, en déshabillé (ses seins…) » lorsqu’il faisait du porte-à-porte (Althusser, 1994 : 225). Enfin, le meurtrier explique aussi pourquoi il se constituait une « réserve de femmes » :

      [S]implement pour ne pas risquer de me trouver un jour seul sans aucune femme à ma main, si d’aventure une de mes femmes me quittait ou venait à mourir […], et si j’ai toujours eu à côté d’Hélène une réserve de femmes, c’était bien pour être assuré que si d’aventure Hélène m’abandonnait ou venait à mourir, je ne serai pas un instant seul dans la vie. Je ne sais trop que cette terrible compulsion fit horriblement souffrir “mes” femmes, Hélène la première. (Althusser, 1994 : 123-124, souligné dans le texte)

      Outre l’ambiguïté de ce témoignage quant à l’évocation de la mort d’Hélène, il s’agit du portrait d’un homme qui s’estime propriétaire des femmes, ne pouvant imaginer qu’elles se dérobent à cette prérogative masculine et prêt à les faire souffrir en les jouant les unes contre les autres, y compris sa conjointe (et cela même s’il était conscient de cette douleur qu’il lui imposait : Althusser, 1994 : 176-179), pour préserver son besoin impératif de posséder des femmes.

      –—

      Décidément, il reste à retracer la cascade de l’histoire de la violence sexuelle française, du tordu Lacan et de sa secte de germanopratins, avec leur pote Heidegger, comme ceux qui se cotoyaient chez René Char l’été.

      Un Diamant brut - Vézelay-Paris, 1938-1950
      Yvette Szczupak-Thomas
      Ed. Métailié, 2008

      https://undiamantbrut.blogspot.com/2008/05/photos-du-tournage-de-sur-les-hauteurs.html

      Heidegger, Kostas Axelos, Lacan, Jean Beaufret, Elfriede Heidegger, Sylvia Bataille

    • Cinq nouvelles remarques sur le cas Legotien | Lucie Rondeau
      https://blogs.mediapart.fr/lrdn/blog/261223/cinq-nouvelles-remarques-sur-le-cas-legotien

      Au début de mes recherches biographiques sur Legotien, j’avais beaucoup de mal à lire des publications concernant son meurtrier. Force est pourtant de constater que le premier tome de la biographie d’Althusser publiée par Yann Moulier-Boutang en 1992 chez Grasset est une source d’informations incomparable sur les années « floues » que Legotien a traversées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est d’ailleurs malheureux que le deuxième tome de la biographie, dans lequel Boutang annonce qu’il révèlera la raison véritable de l’exclusion du PCF subie par Hélène Rytmann, ait été reporté sine die. Cette publication à venir depuis plus de trente ans contribue peut-être même à accentuer le mystère Legotien. Parmi les anciens « disciples » d’Althusser, c’est Étienne Balibar qui a pris soin de rappeler, lors de l’enterrement de son ancien professeur le 25 octobre 1990 la mémoire de Legotien : « Encore un mot : pour beaucoup d’entre nous il ne serait pas possible de partir d’ici sans penser aussi à Hélène Althusser. Nous pensons à Hélène avec autant de chagrin et d’affection que naguère. ». Balibar a aussi contribué, par des dons personnels, à la constitution, au sein du fonds Althusser de l’IMEC, d’une archive des travaux scientifiques de Legotien.

      [...]

      Pendant les années 1970, elle confie plusieurs fois à son amie Marcou (désormais veuve de Jean [Ballard]) que ce sont avant tout les préconisations du corps médical qui la conduisent à rester auprès de son compagnon, qu’elle épouse en 1976. Pour celles et ceux qui étudient le féminicide de Legotien en lui-même, il serait sans doute intéressant de reconstituer ce discours médical, moins souvent étudié que celui du « Tout-Paris » médiatique et intellectuel. Un autre point qui pourrait retenir leur attention est celui de la fragilité financière de Legotien. Attestée à la sortie de la guerre, elle demeure jusqu’en 1980 un souci constant pour Rytmann et éclaire une partie de ses choix professionnels. Elle pourrait donc aussi avoir joué un rôle dans son féminicide. C’est seulement à titre d’hypothèses de travail pour d’autres que j’évoque cette double piste médicale et financière, dans la mesure où j’ai personnellement décidé de me consacrer à étudier la trajectoire intellectuelle et professionnelle de Legotien, plutôt que sur son féminicide désormais bien analysé.

  • Idée cadeau : un carnet de ticket de transport en commun à vos vieux parents décatis en échange de leur permis de conduire pour leur éviter de mourir trop tôt ou de devenir des assassins au volant.

    Je l’ai fait et ça fait grincer des dentiers, peu importe, des vies ont sûrement été sauvées.

    Vendée : La conductrice de 77 ans qui a fauché une ado devant son lycée mise en examen
    https://www.20minutes.fr/justice/4068056-20231223-vendee-conductrice-77-ans-fauche-ado-devant-lycee-mise-ex

  • Toute la maison de retraite a signé en soutien à Gérard (74 ans)
    Si vous reconnaissez des noms qui figuraient dans une pétition en soutien à la corrida, ne vous étonnez pas, c’est bien le cas.
    97 ans - Judith Magre (actrice),
    89 ans - Pierre Richard (acteur),
    89 ans - Nadine Trintignant (réalisatrice et écrivain),
    87 ans - Joël Séria (réalisateur),
    86 ans - Francis Veber (réalisateur),
    85 ans - Jacques Henric (écrivain),
    85 ans - Daniel Humair (musicien et peintre),
    84 ans - Bertrand Blier (réalisateur),
    82 ans - Bernard Murat (metteur en scène),
    81 ans - Tanya Lopert (actrice),
    81 ans - Marie-France Brière (productrice et réalisatrice),
    80 ans - Josée Dayan (réalisatrice),
    80 ans - Jean-Marie Rouart, de l’Académie française (écrivain),
    80 ans - Jacques Dutronc (chanteur et acteur),
    77 ans - Jean-Claude Dreyfus (acteur),
    77 ans - Charlotte Rampling (actrice),
    77 ans - Brigitte Fossey (actrice),
    76 ans - Patrice Leconte (réalisateur),
    75 ans - Nathalie Baye (actrice),
    75 ans - Myriam Boyer (actrice),
    75 ans - Gérard Darmon (acteur),
    75 ans - Catherine Millet (écrivain),
    74 ans - Serge Toubiana (critique de cinéma et ancien directeur de la Cinémathèque française),
    74 ans - Jacques Weber (acteur),
    74 ans - Boualem Sansal (écrivain),
    73 ans - Philippe Caubère (acteur),
    73 ans - Paulo Branco (producteur),
    71 ans - Rudy Ricciotti (architecte),
    70 ans environ - Myriam Boisaubert (poète),
    70 ans environ - Marie Beltrami (styliste),
    70 ans - Arielle Dombasle (chanteuse),
    69 ans - Dominique Besnehard (acteur et producteur)
    67 ans - Christine Boisson (actrice),
    66 ans - Clémentine Célarié (actrice),
    66 ans - Carole Bouquet (actrice),
    65 ans - Charles Berling (acteur),
    64 ans - Victoria Abril (actrice),
    64 ans - Jean-Marie Besset (auteur dramatique),
    64 ans - Antoine Duléry (acteur),
    60 ans - Roberto Alagna (chanteur),
    60 ans - Christophe Barratier (réalisateur),
    59 ans - Vincent Perez (acteur),
    59 ans - Michel Fau (acteur et metteur en scène),
    59 ans - Benoît Poelvoorde (acteur),
    58 ans - Yvan Attal (acteur et réalisateur),
    58 ans - Karine Silla-Perez (actrice et réalisatrice),
    57 ans - Stéphanie Murat (réalisatrice),
    57 ans - Emmanuelle Seigner (actrice),
    57 ans - David Belugou (décorateur de théâtre),
    56 ans - Carla Bruni (chanteuse),
    53 ans - Stéphan Druet (metteur en scène),
    50 ans - Lilian Euzéby (artiste peintre),
    50 ans - Chiara Muti (actrice),
    47 ans - Afida Turner (chanteuse),
    35 ans environ - Marion Lahmer (actrice).
    32 ans - Yannis Ezziadi (acteur et auteur) (Instagram précise : éditorialiste à Causeur / Défenseur de la corrida)

    • Il y aurait beaucoup à dire sur l’attelage pour le moins baroque des signataires – à de très rares exceptions près tous âgés de plus de 55 ans – où se côtoient des proches de l’acteur (Nathalie Baye, Francis Veber, Bertrand Blier…), l’écrivaine Catherine Millet, l’académicien Jean-Marie Rouart, la diva Arielle Dombasle ou encore l’improbable Afida Turner. On pourrait aussi leur reprocher l’absence de toute évocation des femmes qui se disent victimes des agissements de Gérard Depardieu, et leur argument spécieux selon lequel il faudrait arrêter de parler des actions en justice contre l’acteur en vertu de sa contribution « à l’histoire de l’art, de la plus haute des manières ». Mais puisqu’ils agitent l’épouvantail de la « cancel culture » dont serait victime de Gérard Depardieu, examinons ce pseudo-effacement.

      https://www.telerama.fr/cinema/effacer-gerard-depardieu-vraiment-7018648.php

    • « Tu flippes toi aussi et tu as bien raison » : les graves accusations de Lucie Lucas à l’encontre de Victoria Abril, signataire de la tribune Depardieu | Télé 7 Jours
      https://www.programme-television.org/news/people/polemique/tu-flippes-toi-aussi-et-tu-as-bien-raison-les-graves-accusatio

      « J’ai beaucoup à dire sur certaines personnes de cette liste délicieuse de co-signataires… avec TOUT ce que les jeunes générations ont de dossiers sur vous, j’espère que vous êtes prêts à la retraite parce qu’on ne vous protègera plus », a-t-elle poursuivi sans citer de noms…sauf un, celui de Victoria Abril. Lucie Lucas a en effet porté de graves accusations contre celle à qui elle donnait la réplique dans la série Clem de TF1. « Victoria… Tu veux qu’on parle de tes nombreuses agressions y compris sexuelles envers tes partenaires ? A y réfléchir, je ne suis pas surprise que tu aies signé ce torchon… Tu flippes toi aussi, et à y réfléchir tu as bien raison ».

    • Depardieu : une tribune bien de notre temps [Le point de vue de CL] - Charente Libre.fr
      https://www.charentelibre.fr/editorial/depardieu-une-tribune-bien-de-notre-temps-le-point-de-vue-de-cl-179442

      Par Maurice BONTINCK - m.bontinck@charentelibre.fr, publié le 26 décembre 2023 à 19h43, modifié le27 décembre 2023.

      Plutôt que de causer cinéma, partons dans ses coulisses. Plutôt que de raconter la Bible, intéressons-nous à la genèse. Partageons ce conte sorti le 25 décembre pour demander de ne « pas effacer Gérard Depardieu ». Comme tout conte de Noël qui se respecte, c’est d’abord une histoire familiale : comment la petite famille des proches et la grande du cinéma – surtout celle du XXe siècle - vont-elles bien pouvoir sauver le soldat Gérard à qui l’on ose reprocher sa grivoiserie et sa passion pour la gent féminine ? On ne peut plus rien dire, rien faire, rien cacher. La période est triste, comme la chair post « Me too » qui ne se tait plus assez.

      Pendant les agapes, tout ce petit monde cogite. Entre la poire et le fromage, l’idée d’une tribune émerge ; la mise en doute du travail de Complément d’enquête et le soutien d’Emmanuel Macron à « l’immense acteur » n’ont pas suffi à laver son honneur. Et qui de mieux pour écrire une tribune qu’un spécialiste de l’exercice proche de la famille Depardieu ? Il a 32 ans et s’appelle Yannis Ezziadi. Il a déjà écrit une tribune pour la corrida, une en faveur de l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff. S’il est inconnu du grand public, le qualificatif « d’acteur » lui colle aux basques sitôt qu’il arpente les colonnes du Figaro, de Causeur, de Valeurs Actuelles ou les plateaux de Cnews et Hanouna. Aucun ne manque pour reconstruire ce monde déconstruit qui s’en prend au génie français. Et ce n’est pas un hasard si tous ces canaux médiatiques là sont aujourd’hui dans un soutien appuyé à cette tribune.

      Le conte familial devient bataille culturelle et idéologique. Avec comme paradoxe seulement apparent que ces artistes quasiment tous de « gôche » sont prêts à tout pour faire bloc autour de leur ami. Même à frayer avec l’extrême autre bord politique, sans toujours s’en rendre compte. Trop d’émotions. La seule victime c’est lui. Les seuls coupables sont ceux qui prendraient prétexte de quelques ‘dérapages’ pour « effacer » le génial Cyrano de Rappeneau. Les mêmes ont déjà commencé à vouloir « effacer » Noël, « effacer » toutes les traditions comme la corrida ou les hommes virils. Pour Noël, Trump et Fox News le disent depuis vingt ans, c’est que c’est vrai.

      Depardieu, c’est la liberté qu’on assassine. Celle qui permet aux intouchables de toucher et aux plus faibles de se taire. C’est le symbole de l’effondrement intellectuel d’une caste transformée en chiens de garde qui préfèrent aboyer dans tous les sens pour remettre en cause l’époque plutôt qu’eux-mêmes.

      Depardieu en Cyrano nous manque. Il leur aurait offert ce qu’ils n’ont plus : son panache.

    • 80 ans et 65 ans, ça aurait encore fait monter la moyenne d’âge.

      Gérard Depardieu : ces deux immenses stars qui auraient disparu de la tribune de soutien à l’acteur au dernier moment - Closer
      https://www.closermag.fr/people/gerard-depardieu-ces-deux-immenses-stars-qui-auraient-disparu-de-la-tribun

      Selon Le Canard Enchaîné, Catherine Deneuve et Alain Chabat auraient dans un premier temps accepté de signer cette tribune avant de finalement faire marche arrière.
      « [Ces] deux célébrités ne figurent pas dans la liste, alors que, selon un témoin, leurs noms circulaient depuis trois jours », peut-on ainsi lire dans les colonnes de l’hebdomadaire.

    • Nadine Trintignant, signataire de la tribune pour Depardieu, regrette une « grave erreur »

      La réalisatrice explique au « Point » qu’elle ignorait que le comédien Yannis Ezziadi, proche d’Eric Zemmour, était à l’origine de la tribune de soutien à Depardieu.

      https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/nadine-trintignant-signataire-de-la-tribune-pour-depardieu-regrette-u

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      Gérard Depardieu accusé de viol : Yvan Attal et Carole Bouquet « mal à l’aise » par rapport à la tribune qu’ils ont signée

      OUPS L’un n’est finalement « pas totalement » en phase avec le texte quand l’autre est très embarrassée par les idées d’extrême droite de l’auteur de la tribune

      https://www.20minutes.fr/arts-stars/people/4068539-20231229-gerard-depardieu-accuse-viol-yvan-attal-carole-bouquet-ma

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    • Ah ah ah, Nadine Trintignant, Carole Bouquet, Yvan Attal, Gérard Darmon, ça commence à faire beaucoup à pas savoir lire. A vouloir se défiler en sentant le vent tourner de leur niaiserie ignorante alors que ce sont de sacrés gros soutiens de beaufs de zemerdour et du torchon causeur adorateur des violences patriarcales. #pitoyables #célébrités_françaises #lèches_cul

    • Et en gros c’est toujours un peu le même petit monde violophile qui s’agglutine à d’autres proches pour faire des adeptes de la défense de violeurs.

      Si tu tires le fil, ça fonctionne en cascade, Judith Magre (ex de Claude Lanzmann décédé en 2018, signataire de la pétition Polanski) a joué pour Bernard Murat dont la fille Stéphanie Murat a joué avec la sœur de Emmanuelle Seigner qui est la femme de Polanski.
      Signataires aussi de la Polanski’s petition, tu retrouves évidemment Catherine Millet et Jacques Henric, des proches de Sollers (bon il a pas pu signer, il est mort) les deux derniers étant signataires de la pétition pro-pédophile initiée par Matzneff en 1977 de « l’Affaire de Versailles ».
      Et le coordinateur de ce Depardieu boy’s club et écrivaillon de causeur, raciste fasciste et sexiste avait aussi soutenu Matzneff.

      Donc il faut vraiment être stupide et hors-sol pour aller poser sa signature à cet endroit putride.

    • La déconfiture

      Charles Berling se désolidarise, Josée Dayan a exprimé des regrets vendredi, mais ils portaient principalement sur le pedigree de machin, Toubiana assure aussi ne pas avoir su qui était à l’origine du texte, Dominique Besnehard s’en veut d’avoir été naïf.

      https://www.liberation.fr/culture/affaire-depardieu-charles-berling-presente-ses-excuses-apres-avoir-signe-

      Affaire Depardieu : la contre-tribune défendant les victimes de violences sexuelles dépasse les 2 500 signatures
      https://www.liberation.fr/culture/affaire-depardieu-angele-judith-chemla-waly-dia-600-artistes-fustigent-un

    • ça s’étiole …
      https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/ma-signature-etait-un-autre-viol-jacques-weber-lui-aussi-regrette-son-sou

      Jacques Weber lui aussi regrette son soutien à Gérard Depardieu

      « J’ai par réflexe d’amitié signé à la hâte, sans me renseigner, oui j’ai signé en oubliant les victimes et le sort de milliers de femmes dans le monde qui souffrent d’un état de fait trop longtemps admis, écrit Jacques Weber dans une tribune publiée par Mediapart. Ma signature était un autre viol. » Et d’ajouter : « Malgré l’amour ou l’admiration que ses amis, sa famille et la famille du cinéma lui portent (à Depardieu), nous ne devons pas empêcher la vérité d’éclore ».

  • Patrick Buisson, essayiste et figure des droites extrêmes, est mort
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/12/26/patrick-buisson-historien-et-figure-des-droites-extremes-est-mort_6207784_33

    L’historien et ancien conseiller politique de Nicolas Sarkozy a longtemps défendu l’union des droites. Il est mort le 26 décembre à l’âge de 74 ans.

    Réveillon tragique en Vendée. Patrick a du trop abuser du champagne et des huitres pour fêter la loi immigration de son copain manu.
    #mort_d'un_pourri

    • Dès le collège, en 1962 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), il brave une minute de silence décidée par le gouvernement en hommage à six inspecteurs d’académie exécutés par l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Il est bien vite repéré par les Renseignements généraux pour son militantisme à l’extrême droite, ciblé pour sa proximité avec le mouvement violent Occident.

      A l’université de Nanterre, dans le bouillonnement qui précède Mai 68, [il] rencontre deux de ses inspirateurs, l’historien Raoul Girardet, spécialiste du nationalisme, ancien résistant et partisan de l’OAS, et Alain Renault, dirigeant du mouvement néofasciste Ordre nouveau, précurseur du Front national.

      Il comprend après l’affaire « du détail de l’Histoire » [à propos des chambres à gaz pendant la seconde guerre mondiale, propos tenus par M. Le Pen en 1987], que la prise de pouvoir ne passera pas par Jean-Marie Le Pen. Tout en dirigeant le magazine Valeurs Actuelles, il jette son dévolu sur un espoir de la droite conservatrice, qu’il fréquente souvent en Vendée : Philippe de Villiers. Il partage sa conviction du rôle politique de l’Eglise catholique et son obsession des « racines chrétiennes de la France ».
      A son service, il apprend à lire et dompter les sondages, et mise sur l’opposition à la construction européenne. Lors de deux élections européennes successives, en 1994 et 1999, le vicomte s’impose comme une voix majeure de la droite souverainiste, mais son étoile pâlit à l’approche de la présidentielle 2002 – Buisson lui préfère Alain Madelin, un ancien d’Occident, dont la candidature échoue à 4 %.

      Réunions stratégiques à l’Elysée

      Avec son magazine Politique & Opinions, auquel contribuent les principaux sondeurs, Patrick Buisson trouve le chemin de la respectabilité. Il séduit Jean-Claude Dassier, patron au cœur très à droite de la chaîne d’informations du groupe TF1, LCI : il lui confie une émission sur l’opinion des Français. Ses analyses tranchantes, son goût de la polémique et du débat séduisent ; il intéresse l’ensemble du spectre. Là se noue une étrange relation avec Jean-Luc Mélenchon, encore dans les luttes de courants du Parti socialiste, et dont il pressentira la prise de pouvoir sur la gauche. Mélenchon sera l’un de ses camarades de l’autre rive, avec l’animateur Michel Field, ancien leader lycéen de la Ligue communiste révolutionnaire, ou le chanteur anarchiste Léo Ferré [!], avec qui il écrira un livre [http://leo-ferre.eu/html-l/livreavecletemps.html].

      C’est à LCI, encore, qu’il rencontre Nicolas Sarkozy, vibrionnant ministre de l’intérieur. Le journaliste n’est plus aussi sulfureux, bien qu’il porte en bandoulière son passé de militant d’extrême droite. Il prouve à l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine, sa ville, une faculté à devancer l’opinion : il pronostique la large victoire du non au référendum sur le traité européen, en 2005. Nicolas Sarkozy le consulte, dès lors, de plus en plus régulièrement. Patrick Buisson lui inspire la ligne identitaire de sa campagne de 2007, et notamment la création du ministère de l’identité nationale et de l’immigration.
      A l’Elysée, il refuse un poste mais est de toutes les réunions stratégiques. Il range dans la poche de ses pardessus informes un enregistreur. Buisson parle en ouverture, dressant l’état de l’opinion, et clôt le tour de table, fort d’un ascendant psychologique certain sur le président de la République. Entre-temps, le dictaphone enregistre.

      https://archive.is/HbR7v

      #plume #communicant #extrême_droite #Patrick_Buisson

  • Rappel historique (1978, 1991)

    #viol #Depardieu

    A quelques jours des Oscars Les féministes américaines contre Gérard Depardieu
    https://www.lemonde.fr/archives/article/1991/03/23/a-quelques-jours-des-oscars-les-feministes-americaines-contre-gerard-depardi

    Le Monde
    Publié le 23 mars 1991 à 00h00

    WASHINGTON correspondance « Monsieur, maintenant que l’Amérique est informée sur votre compte, vous ne ferez pas carrière ici... » Cet avertissement indigné adressé à Gérard Depardieu dans une lettre publiée par le magazine Time est reprise avec virulence dans le Washington Post. Evoquant le « très sordide passé » de l’acteur français, le journal, sous la signature de Judy Mann, invite le public à boycotter ses films. Ainsi seulement, à son avis, sera assurée la « rédemption » d’un homme dont « les actions et les attitudes sont trop répugnantes pour être acceptées, même tacitement... ». Une autre lectrice de Time parle de la « conduite criminelle » de Depardieu. Son « crime » est d’avoir reconnu dans un entretien récent accordé au magazine qu’il avait « participé » à son premier viol à neuf ans. « Ensuite, il y en a eu beaucoup d’autres, c’était absolument normal dans les circonstances de l’époque. c’était une partie de mon enfance... » « Je démens catégoriquement »

    Mais dans une première interview donnée en 1978 à Time, l’acteur, selon Mme Mann, en rajoutait en évoquant cette époque. " Le viol était monnaie courante, il n’y avait rien de mal à ça, elles voulaient être violées... le viol n’existe pas... il s’agit seulement d’une situation dans laquelle une femme se place pour être violée... « 

    Ces propos ont, bien entendu, provoqué des remous. Selon Judy Mann, la National Organization for Woman (NOW) a demandé à l’acteur de s’excuser, de bien préciser que sa violence du passé n’était pas normale et ne devait pas être considérée comme un exemple... Et la NOW suggère à Depardieu d’apporter une contribution financière substantielle à un centre de traitement des femmes violées. Judy Mann s’indigne... Veut-on qu’il achète son salut plutôt que de s’engager sur la voie de la rédemption ? Il n’apparait pas que les idées de Depardieu sur le viol se soient le moins du monde modifiées entre 1978 et 1991. Après avoir rappelé qu’au cours des quinze dernières années, vingt-cinq millions d’Américaines ont été violées (les viols de jeunes femmes de dix-huit à vingt-cinq ans ont augmenté dans la proportion de 50 %), le journal fustige le » violeur devenu bourreau des coeurs « et demande aux médias de ne pas glorifier » un acteur qui a commencé sa vie par un viol « . Gérard Depardieu, joint à l’île Maurice où il tourne un film sous la direction de Gérard Lauzier, a déclaré : » Je démens catégoriquement les propos que m’a attribué Time Magazine à propos d’un « viol » que j’aurais commis à l’âge de neuf ans. C’est infâmant, à neuf ans comme à tout âge. Certes, on peut dire que j’ai eu des expériences sexuelles très jeune, mais un viol, jamais. Je respecte trop les femmes... J’ai toujours été traité honnêtement et justement par la presse américaine. Je suis profondément blessé de ce qui arrive. « 
    Simple coïncidence peut-être... l’attaque intervient quelques jours avant l’attribution des oscars de Hollywood. On veut croire qu’elle n’affectera pas le sentiment des juges à l’égard de Depardieu dont les grands succès récents Cyrano de Bergerac et Green Card lui ont valu de figurer parmi les derniers sélectionnés pour cette distinction.

    L’époque où Ingrid Bergman, parce qu’elle » vivait dans le péché ", avait été insultée et bannie par les bonnes dames des ligues de vertu, est révolue. Du moins, il faut l’espérer...

  • #Margaret_Mead

    Quel est le premier signe de civilisation dans une culture ? - Ça m’intéresse
    https://www.caminteresse.fr/culture/quel-est-le-premier-signe-de-civilisation-dans-une-culture-11191713

    Parmi les réponses les plus souvent données à la question de l’apparition des premiers signes de civilisation dans une culture, l’une d’entre elles provient d’une anthropologue américaine du nom de Margaret Mead. Interrogée par un de ses étudiants à ce propos, Mead avança une hypothèse pour le moins désarçonnante, à rebours de certaines idées comme la fabrication d’outils ou la maîtrise de certains éléments comme le feu ou l’eau. Selon la chercheuse, la réponse serait tout autre : une civilisation naîtrait au moment où elle serait capable de soigner et réparer un fémur cassé. Dans le règne animal, le fémur cassé est quasi systématiquement synonyme de mort : l’animal devient incapable d’aller chercher de la nourriture, il devient une proie facile pour ses prédateurs et est parfois abandonné par les siens. Réparer un fémur cassé aurait fait de l’humanité une société de civilisation, parce qu’il s’agirait des premiers signes de compassion et d’intention d’aider un congénère dans la difficulté.

  • La longue histoire de la ménopause
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/22/la-longue-histoire-de-la-menopause_6207346_3232.html

    Je me réjouissais d’apprendre quelque chose sur la ménopause et que ce tabou soit levé, pour au moins prévenir les femmes. Bah, j’ai l’impression de repartir 100 ans en arrière avec cet article qui pleure la perte de séduction.

    Il me semblait pourtant que dans le deuxième sexe, Beauvoir (1949) fait l’apologie de la ménopause, dans le sens où le corps est enfin libéré de ses obligations essentialistes d’enfantement et d’attractivité. Elle en parle alors comme d’une nouvelle vie, d’être enfin à soi.

    #malegaze #paywall #aliénation