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citoyen (épicène ?) ou adelphe...

  • Ilan Pappé – Quatre leçons de la guerre en Ukraine- Acta
    https://acta.zone/ilan-pappe-quatre-lecons-de-la-guerre-en-ukraine

    Dans cette brève et incisive intervention, l’historien Ilan Pappé analyse l’hypocrisie et le deux poids deux mesures du discours occidental qui s’est révélé au grand jour avec l’offensive russe en Ukraine : du triage raciste des réfugiés à la légitimation des crimes de l’État d’Israël contre le peuple (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • « L’Emprise », une bombe journalistique à fragmentation
    https://blogs.mediapart.fr/antoinepeillon/blog/080222/lemprise-une-bombe-journalistique-fragmentation

    Chacun des quelque vingt chapitres de "L’Emprise" (Seuil), signé Marc Endeweld, est un éclat qui déchiquette mensonges et dissimulations d’État, maffieuses et barbouzardes, renverse les storytelling et éléments de langage concoctés par les pouvoirs politico-financiers, fait exploser la mythologie d’une France indépendante, pièce maîtresse sur le grand échiquier géopolitique mondial.

    C’est « un livre explosif », dans lequel « il y a un scoop toutes les deux pages », pour emprunter ces expressions à nos confrères d’Alternatives économiques et d’Arrêt sur images, à propos d’un autre ouvrage d’enquête, publié aussi par Le Seuil, il y a dix ans. Mais, en l’occurrence, ces exclamations ne sont pas exagérées : L’Emprise [1], sous-titré humblement La France sous influence, est une véritable bombe journalistique à fragmentation, dont chacun des quelque vingt chapitres est un éclat qui déchiquette mensonges et dissimulations d’État, maffieuses et barbouzardes - c’est souvent tout-un… -, renverse les storytelling et éléments de langage concoctés par les pouvoirs politico-financiers qui nous assènent sans cesse que deux et deux font cinq, fait exploser la mythologie d’une France indépendante, toujours grande puissance diplomatique et militaire, pièce maîtresse sur l’échiquier géopolitique mondial.

    A l’heure où Emmanuel Macron, candidat toujours non-déclaré, dévoie, à Moscou, la fonction présidentielle (et les finances publiques) dans un spectacle prétendument diplomatique qui n’a comme seul horizon réel que les scrutins d’avril 2022, à l’heure où cette mascarade est ridiculisée de façon cinglante par le tsar Vladimir Poutine[2], il est utile de lire, au chapitre « La guerre du gaz », comment la France s’est retrouvée, depuis un an, par maladresse et faute tactique, en opposition frontale avec la Russie à propos de son projet stratégique de gazoduc Nord Stream II. Cette opposition pour le moins aventureuse - et échappant au contrôle du Quai d’Orsay, comme souvent - a eu comme lourde conséquence d’exclure la France des négociations diplomatiques sur la sécurité en Europe, au seul profit des États-Unis. Ce n’est pas, sur ce sujet aujourd’hui crucial quant à « la guerre et la paix », la moindre des révélations du livre de Marc Endeweld que le récit des tentatives d’Emmanuel Macron de se tourner vers Algérie pour échapper à la dépendance énergétique de notre pays vis-à-vis de la Russie. Mauvais calcul…

    On l’aura compris, L’Emprise est le sésame le plus documenté et le plus actuel pour décrypter, en vérité, l’histoire secrète du fiasco continu de la France sur tous les « théâtres » où se joue la nouvelle guerre économique mondiale, une guerre qui fait rage et risque, à chaque instant désormais, de dégénérer en conflit armé majeur, voire apocalyptique[3]. Citant toujours, avec une rare honnêteté confraternelle, ce qu’il emprunte à d’autres excellents enquêteurs, notamment de Mediapart, Marc Endeweld passe au tamis de ses innombrables informations exclusives le chaos international dans lequel notre « souveraineté » nationale est réduite à presque rien. Ainsi, non seulement il dresse l’état réel de notre impuissance humiliante dans le grand jeu mené par les trois super-puissances (États-Unis, Chine et Russie) omniprésentes dans le monde entier, notamment en Afrique, mais il en révèle les causes les moins avouables.

    De fait, sans jamais verser dans l’anecdote ou céder à la tentation du roman policier, L’Emprise démontre combien la faillite géopolitique de la France est, pour une part importante, due à la corruption, les conflits d’intérêt, le favoritisme, l’intérêt clanique ou même personnel de ses « dirigeants », économiques ou politiques, liés entre eux par leurs affaires réalisées, comme jamais auparavant, sur le dos de l’intérêt général et même de la sécurité de la nation. Mis dans cette perspective, tracée grâce aux informations et analyses récoltées auprès de dizaines de sources de très haut niveau, les affaires Alstom, Airbus, Pegasus, mais aussi du laboratoire chinois P4 de Wuhan (Coronavirus 19), des frégates de Taïwan (jamais complètement élucidée, jusqu’ici) et de tant d’autres qui épuisent économiquement et socialement le pays apparaissent soudain pour ce qu’elles sont vraiment : le business sans foi ni loi de réseaux trafiquants, voire maffieux, où se croisent pêle-mêle les noms d’Alexandre Djouhri, d’Alexandre Benalla, de l’extraordinaire Pascale Perez, d’Alexis Kohler, secrétaire général adjoint de l’Élysée, l’homme le plus puissant de l’État après Emmanuel Macron, du groupe Bolloré, de Xavier Niel et d’Huawei, le géant de la téléphonie chinoise, d’Emmanuel Macron lui-même…

    Lire sérieusement L’Emprise n’est pas toujours simple et même plaisant. L’abondance inhabituelle des informations de première main, l’inattendu des analyses qui en découlent, la précision chirurgicale sur l’enchevêtrement des réseaux malfaisants qui mettent la France en coupe réglée nécessite une attention soutenue, une lecture presque crayon en main. C’est le premier prix à payer pour savoir ce que nous devons absolument savoir, afin de juger, en citoyens qui refusent de se laisser berner par celles et ceux qui comptent sur nos paresses ou nos langueurs démocratiques. De plus, la gravité très sombre, presque désespérante, de la dérive affairiste dans laquelle est prise notre pays, voire le monde, dérive qui risque de nous jeter sur les récifs d’effondrements et de cataclysmes prévisibles, telle qu’éclairée crument par Marc Endeweld, pourrait être une épreuve morale si nous ne savions pas déjà ce que l’invincible espoir en l’Humanité doit premièrement, depuis la nuit des temps, à la vérité et à sa « publicité »[4].

    Antoine Peillon

  • Masterclass du Général Vincent Desportes | Caisses de grève

    « L’#OTAN a accru les tensions en Europe.
    L’OTAN nous donne une illusion de défense et fait baisser nos budgets militaires.
    Il est temps de retrouver une souveraineté et une autonomie. »

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1498414743626960900/pu/vid/320x320/WNts1ppVEOdkh2g7.mp4?tag=12

    Les visages catastrophés des journalistes et la jubilation intérieure d’Adrien Quatennens, c’est un pur régal.

    https://twitter.com/caissesdegreve/status/1498416243472228357

  • Je suis en contact avec 3 ukrainiens entre 25 et 30 ans. Anciens collègues de télétravail quotidien pendant 2 ans (2018-2020).
    Leus témoignages sont forts et apeurés, mais certainement pas autant que le ressenti diffusé dans nos médias.
    Alors je me demande si c’est le traitement de l’information qui fait ca.

    La premiere est partie à J-2 de l’invasion dans l’ouest de l’Ukraine, elle est très avisée et prévoyante de nature. Elle espère revenir bientôt et retrouver sa maison.
    Les 3 sont ingés donc ont fait des études sup. et sont riches.
    La seconde est restée à Karkhiv, elle se cache en bunker régulièrement, elle voit bcp d’immeubles détruits. Pas de pertes dans sa famille ou ses proches.
    Le dernier est aussi a Karkhiv, il témoigne juste de défense anti aérienne qui se déclenchent régulierement, et d’explosions, mais serein. Il a toujours eu cette personnalité.
    Les 3 pensent que ca sera fini sous peu.

  • Conflit en Ukraine : le “camp du bien”, disent-ils…
    https://telquel.ma/2022/03/04/conflit-en-ukraine-le-camp-du-bien-disent-ils_1757868


    Je trouve que les Marocains parlent très bien de ce qui se passe en ce moment.
    Un pas de côté…

    Ce n’est pas l’Irak ou l’Afghanistan, c’est une ville relativement civilisée, relativement européenne” ; “Ils sont prospères, viennent de la classe moyenne, de toute évidence ce ne sont pas des réfugiés essayant de fuir le Moyen-Orient ou l’Afrique du Nord” ; “Nous sommes au XXIe siècle, nous sommes dans une ville européenne et nous avons des tirs de missiles comme si nous étions en Irak ou en Afghanistan, vous vous imaginez ?” ; “C’est une immigration de grande qualité”…

    • Et le pompon est décroché par ce chroniqueur du journal anglais The Telegraph, qui commet ceci : “Cette fois-ci, la guerre est injuste car les gens nous ressemblent, qu’ils ont des comptes Instagram et Netflix. Ça ne se passe plus dans un pays pauvre et éloigné.”

      À écouter bavarder cette faune de commentateurs et de responsables politiques anglais, américains et français, vient à l’esprit ce que disait Gramsci à propos du passage entre un vieux monde et un monde nouveau : “Dans ce clair-obscur apparaissent les monstres.” Depuis le 23 février, le conflit en Ukraine en donne une triste démonstration. Il a fait tomber les masques d’une hypocrisie enfouie sous les grands principes onusiens de “la famille humaine et de ses droits égaux et inaliénables”.

      Commençons par le conflit en lui-même. L’incursion des troupes russes en terre ukrainienne a fait pousser des cris d’orfraie à l’Amérique et à l’Union européenne sur la base du principe de souveraineté territoriale. Soit. Flash-back : nous sommes en 2003. S’appuyant sur des arguments fallacieux, la dissimulation d’armes de destruction massive, les États-Unis et leurs alliés commettent le même outrage en Irak, sans même s’embarrasser d’un mandat onusien.
      Hormis quelques voix éparses dont celle de la France, l’Occident n’y trouve rien à redire. La croisade, au contraire, est menée au nom des grandes idées démocratiques, avec pour mission de restaurer la dignité du citoyen irakien, malmené par un régime dictatorial. Pays dévasté à tous points de vue, avec plus de 500.000 morts, l’Irak n’aura ni la démocratie, ni la stabilité, ni la prospérité promises.

      En 2011, même scénario. À la remorque de Nicolas Sarkozy, une alliance de 18 pays, là aussi sans mandat de l’ONU, est allée au-delà de la simple protection des civils libyens en précipitant militairement la chute d’un régime inique. Là encore, l’offensive occidentale, loin de dissiper le chaos, a au contraire plongé ce pays dans une tourmente sans fin, provoquant exode et désolation, et transformant la région du Sahel en théâtre d’affrontements d’intérêts extérieurs.
      Onze ans plus tard, la Libye unifiée demeure un mythe. Fragmenté, le pays ne parvient guère à se choisir des leaders légitimes par la voie des urnes. Inutile de dire que nul n’aurait songé appliquer des sanctions aux États-Unis pour avoir envoyé ses GI’s en Irak, ni à la coalition occidentale intervenue militairement en Libye, sous la bannière de l’OTAN.

      Le “camp du bien” se comporte comme si son bouclier de “valeurs” lui autorisait tous les abus, et lui permet d’imposer ses éléments de langage à la planète entière. L’incroyable déferlement de sanctions sur la Russie, allant du bannissement du système Swift jusqu’à la mobilisation probable du Tribunal pénal international à l’encontre de Poutine, en passant par l’interdiction des médias favorables à la Russie, la censure des réseaux sociaux, l’exclusion des compétitions sportives, laisse songeur. Père la vertu, gendarme de la planète, dépositaire de la conscience universelle et défenseur des valeurs du siècle des Lumières, l’Occident, en fait, ne roule que pour lui-même.

      Il se dégage comme un arrière-goût amer pour ceux qui croyaient encore aux valeurs universelles d’égalité, de droits de l’homme et de liberté d’expression. C’est comme si le masque de la duperie s’était subitement effrité, dévoilant d’un côté une humanité digne, et de l’autre, une sous-humanité soumise à des règles différentes, à des traitements contrastés.

      Pour les premiers, “blonds aux yeux bleus” comme les qualifie un procureur ukrainien, les principes d’égalité et de dignité, l’accueil chaleureux, la protection et le respect ; pour les basanés, Syriens, Afghans et Libyens, entre autres damnés de la terre, le mépris, le rejet, la violence physique et symbolique.
      La morale de l’histoire, si l’on peut parler ainsi, est élémentaire, si évidente. Dans un monde mû exclusivement par la défense des intérêts propres, il n’y a de meilleur allié que soi-même. Et les fidélités d’hier ne sauraient engager ou conditionner celles de demain. Cela, le Maroc l’a compris depuis plusieurs années et vient de le réaffirmer en “snobant” le vote de la résolution onusienne qui “exige” le retrait immédiat des Russes. »

    • Contexte pour relire le dernier paragraphe : la fortune personnelle de M6 est estimée à plus de 8 milliards de dollars, tandis que les inégalités dans son pays sont parmi les plus élevées du continent. Et on fait semblant de croire que « Le Maroc » qui vote à l’ONU représenterait un peuple marocain qui voudrait envoyer un message par rapport au racisme des réactions face aux réfugiés ukrainiens ?

  • #Poutine, l’#Ukraine et après ?
    #Le_Dessous_des_cartes - Spécial Ukraine | #ARTE

    L’invasion de l’Ukraine par la #Russie – Histoire et conséquences. Émission spéciale du Dessous des cartes. Cartes à l’appui, Émilie Aubry revient sur l’histoire de la relation Russie-Ukraine. Avec deux experts - #Thomas_Gomart, directeur de l’IFRI et #Anna_Colin-Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques-, elle analyse les conséquences géostratégiques de la guerre et l’évolution de l’identité européenne des Ukrainiens.

    https://www.youtube.com/watch?v=dGsnhOixB2s

    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014036/le-dessous-des-cartes

    • L’Ukraine : de l’indépendance à la guerre - Alexandra Goujon
      http://www.lecavalierbleu.com/livre/lukraine-de-lindependance-a-guerre

      Depuis une dizaine d’années, l’Ukraine apparaît régulièrement sur le devant de la scène internationale, que ce soit pour ses mouvements protestataires, ou à propos de l’annexion de la Crimée par la Russie et du conflit à l’est du pays, semblant constituer le théâtre d’une nouvelle guerre froide qui cristallise les tensions entre la Russie et les nations occidentales.
      Les événements récents sont aussi l’occasion de mesurer combien notre connaissance de ce pays est lacunaire, se limitant souvent aux clichés d’une Ukraine berceau de la Russie, terre des cosaques, grenier à blé de l’URSS et d’une suite de gouvernants entachés par une corruption massive.
      Partant de ces idées reçues, Alexandra Goujon dresse un portrait précis et documenté de cette Ukraine, terre de contrastes.

      Alexandra Goujon est politiste, maître de conférences à l’Université de Bourgogne et enseignante à Sciences Po Paris. Elle est membre du Centre de recherche et d’étude en droit et en science politique (Credespo)

  • Comment Chypre et les Pays-Bas protègent la Russie des sanctions mondiales | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/chypre-pays-bas-protegent-russie-sanctions-mondiales/00102495

    Parmi les sévères sanctions économiques adoptées par de nombreux pays à l’égard de la Russie, on trouve le gel des avoirs des oligarques russes. L’effectivité de ce type de sanctions réclame de pouvoir identifier la localisation de leurs placements, dissimulés derrière des sociétés écrans. Le meilleur moyen pour commencer est de repérer les pays ouverts aux investissements russes. Les différents leaks sur les paradis fiscaux ont particulièrement pointé du doigt un pays membre de l’Union européenne : Chypre.

    Un regard sur les statistiques de la banque centrale de Russie permet de se rendre compte à quel point ce territoire sert les intérêts financiers des oligarques. La petite île ne reçoit rien de moins que la moitié des investissements à l’étranger des Russes ! En retour, un tiers des investissements mondiaux en Russie provient de Chypre.

    Des données bien évidemment totalement artificielles. D’un côté, elles dissimulent les destinations ultimes des placements des oligarques russes. De l’autre, elle masquent les véritables investisseurs étrangers, qui souhaitent rester discrets quant à leur implication dans l’économie russe.

    Et cela ne s’arrête pas là : sans même inclure le Royaume-Uni dans la liste – alors qu’on sait que la City représente une terre d’accueil de l’argent des oligarques –, un peu plus de 70 % des flux d’investissement entrants et sortants de Russie passent par les paradis fiscaux. Si l’on inclut le Royaume-Uni, on arrive aux trois quarts des flux sortants et à 80 % des flux entrants.

    Une enquête d’Al Jazeera a montré en 2020 que plus de 1 000 personnalités russes ont acheté un passeport chypriote, leur donnant la nationalité européenne. Parmi ces personnes, on trouve d’anciennes ou actuelles élites économiques et politiques. L’obtention de ce genre de passeport leur ouvre un accès facilité à tous les marchés financiers européens.

    Mais cela va plus loin. En effet, l’échange automatique d’information fiscale mis en place depuis 2014 oblige à informer les autorités du pays d’origine de toute transaction réalisée par un non résident. Mais avec passeport chypriote, lorsqu’un riche Russe va réaliser des transactions financières à partir de Chypre, c’est le fisc chypriote qui va recevoir les informations dont il s’empressera de ne rien faire.

    L’UE doit balayer devant sa porte

    On a bien entendu les autorités européennes et le président de la République française, qui préside en ce moment le Conseil européen, déclarer avec des trémolos dans la voix leur volonté de soutenir l’Ukraine et de frapper au portefeuille les oligarques russes. Il leur faudra, pour être crédible, balayer devant leur porte. En remettant en cause publiquement le comportement de Chypre, tête de pont de la dissimulation de l’argent caché russe. Mais sans oublier non plus les Pays-Bas, qui n’arrivent pas très loin derrière.

    On sait depuis longtemps que le pays est un offreur d’opacité financière. Le président Emmanuel Macron a terminé son discours du 2 mars en appelant à faire de l’Europe une puissance mondiale, en particulier une puissance économique. Elle ne pourra rêver y parvenir qu’en faisant chez elle le ménage financier, en n’acceptant plus les comportements de parasites fiscaux et financiers qu’elle a trop longtemps tolérés en son sein.

    • Depuis plusieurs décennies, les travaux du linguiste étasunien Noam Chomsky alimentent les luttes, les analyses et les débats du mouvement anticapitaliste international. Celui qui figura sur la « master list » des opposants à Nixon et milite pour l’abolition des armes nucléaires s’intéresse depuis de nombreuses années à l’Ukraine, en guerre depuis 2014. Un cran irréversible a été franchi la semaine dernière : l’invasion poutinienne du territoire ukrainien. Chomsky vient d’exposer ses vues au média californien Truthout. Pour contribuer à la réflexion socialiste en cours, nous traduisons leur échange. Le penseur anarchiste y dénonce vivement l’entreprise militaire menée par le régime nationaliste russe ; salue la résistance ukrainienne et le pacifisme des citoyens russes arrêtés en masse ; entend, malgré les passions inhérentes à tout drame collectif, revenir sur l’histoire longue (des ambitions impérialistes atlantistes dans la région) et les possibilités de sortie de crise (forcément diplomatiques et tragiquement réduites).

    • Manifeste : socialistes et communistes russes contre la guerre
      https://www.revue-ballast.fr/manifeste-socialistes-et-communistes-russes-contre-la-guerre

      Ce jour, la coalition Socialistes contre la guerre, composée de militants socialistes et communistes russes, publie un « manifeste » dans les colonnes du média Rabkor (Рабкор). Fondé en 2008 par le sociologue marxiste Boris Yulievich Kagarlitsky — qui a participé à la création du Front de gauche russe (Левый фронт) et fut incarcéré, en septembre 2021, pour un appel à participer à une manifestation —, le magazine s’avance à la fois comme socialiste, anticapitaliste, démocratique et adversaire du « libéralisme occidental ». Afin de ravitailler — en plusieurs temps — la discussion en cours au sein du camp de l’émancipation francophone, nous traduisons leur manifeste. Ils se dressent contre l’opération militaire diligentée par le gouvernement de Vladimir Poutine, dans le cadre d’une guerre longue de huit ans déjà : en plus d’être criminelle, l’invasion de l’Ukraine paralysera toute critique des « intrigues des faucons des États-Unis et de l’OTAN ».

      Le gouvernement russe a trahi ses promesses de paix et de stabilité, entraînant le pays dans la guerre et la catastrophe économique.

      Comme toutes les guerres de l’Histoire, celle-ci nous divise tous en deux pôles : pour et contre. La propagande du Kremlin tente de nous convaincre que la nation est unie derrière le gouvernement — et que ce sont les pitoyables renégats, les libéraux pro-occidentaux et les mercenaires ennemis qui, seuls, demandent la paix. C’est un mensonge insoutenable. Cette fois, les anciens du Kremlin se trouvent en minorité. La plupart des Russes ne veulent pas d’une guerre fratricide, même parmi ceux qui ont encore confiance dans le gouvernement russe. Ils ferment les yeux du mieux qu’ils peuvent pour ne pas voir comment le monde dessiné par les propagandistes russes se désintègre devant eux. Beaucoup espèrent encore qu’il ne s’agit pas d’une guerre, encore moins d’une guerre agressive, mais d’une « opération spéciale » destinée à « libérer » le peuple ukrainien. Les images terribles de bombardements et de pilonnages brutaux des villes auront tôt fait de détruire ces mythes. Et, alors, même les électeurs les plus fidèles de Vladimir Poutine diront : nous n’avons pas donné notre consentement à cette guerre injuste !

      Aujourd’hui déjà, des dizaines de millions de personnes dans tout le pays ont exprimé leur horreur et leur dégoût face aux actions de l’administration Poutine. Il s’agit de personnes de diverses obédiences. La plupart, contrairement à ce que prétendent les propagandistes, ne sont pas des libéraux. Parmi eux, on trouve un grand nombre de personnes de gauche, socialistes ou communistes. Et, bien sûr, ces personnes — la majorité de notre peuple — sont d’authentiques patriotes.

      On nous dit que les opposants à cette guerre sont des hypocrites — qu’ils ne sont pas contre la guerre mais pour l’Occident. C’est un mensonge. Nous n’avons jamais été des partisans des États-Unis et de leurs politiques impérialistes. Lorsque les troupes ukrainiennes ont bombardé Donetsk et Louhansk [villes situées sur le territoire ukrainien et constituées, par les mouvements séparatistes, en capitales des « Républiques populaires » éponymes depuis 2014, ndlr], nous ne nous sommes pas tus. Nous ne nous tairons pas non plus maintenant, lorsque Kharkiv, Kiev et Odessa sont bombardés sur ordre de Poutine et de sa camarilla. Il y a tellement de raisons de lutter contre la guerre. Pour nous, défenseurs de la justice sociale, de l’égalité et de la liberté, plusieurs sont particulièrement importantes.

      – Il s’agit d’une invasion injuste. Il n’existe aucune menace pour l’État russe qui justifierait l’envoi de nos soldats pour tuer et mourir. Ils ne « libèrent » personne. Ils n’aident aucun mouvement populaire. Ils ne sont rien d’autre qu’une armée régulière qui démolit de paisibles villes ukrainiennes sur ordre d’une poignée de milliardaires qui rêvent de garder à jamais leur emprise sur la Russie.

      – Cette guerre produit des désastres incalculables pour nos peuples. Les Ukrainiens et les Russes la paient de leur sang. Longtemps après que la poussière sera retombée, la pauvreté, l’inflation et le chômage toucheront tout le monde. Ce ne sont pas les oligarques et les bureaucrates qui paieront la facture mais les pauvres enseignants, travailleurs, retraités et chômeurs. Beaucoup d’entre nous n’auront pas les moyens de nourrir leurs enfants.

      – Cette guerre va transformer l’Ukraine en décombres et la Russie en prison. Les médias d’opposition ont déjà été fermés. Des personnes sont mises derrière les barreaux pour avoir partagé des tracts, tenu des piquets inoffensifs et, même, diffusé des messages sur les réseaux sociaux. Bientôt, les Russes n’auront plus qu’un seul choix : la prison ou l’enrôlement. La guerre produit des dictatures comme les générations vivantes n’en ont jamais vu.

      – Cette guerre multiplie tous les risques et menaces pour notre pays. Même les Ukrainiens qui, il y a une semaine, sympathisaient avec la Russie s’enrôlent à présent dans la milice pour combattre nos troupes. Par son agression, Poutine sape les critiques des crimes des nationalistes ukrainiens et de toutes les intrigues des faucons des États-Unis et de l’OTAN. Poutine leur a donné les justifications pour installer de nouveaux missiles et des bases militaires le long de nos frontières.

      – Enfin, lutter pour la paix est le devoir patriotique de chaque Russe. Non seulement parce que nous sommes les gardiens de la mémoire de la pire guerre de l’Histoire [allusion à 1939–1945, ndlr], mais aussi parce que la guerre en cours menace l’intégrité et l’existence même de la Russie.

      Poutine cherche à lier son propre destin au destin de notre pays. S’il y parvient, son inévitable défaite sera celle de la nation tout entière. Nous pourrions alors être confrontés au sort de l’Allemagne d’après-guerre : occupation, division territoriale, culte de la culpabilité collective.

      Il n’y a qu’un seul moyen d’éviter ces catastrophes : nous-mêmes, les hommes et les femmes de Russie, devons arrêter cette guerre. Ce pays nous appartient à nous et non à une poignée de vieillards désemparés, avec leurs palaces et leurs yachts. Il est temps de le reprendre. Nos ennemis ne sont pas à Kiev et Odessa, mais à Moscou. Il est temps de les mettre dehors. La guerre, ce n’est pas la Russie. La guerre, c’est Poutine et son gouvernement. C’est pourquoi nous, socialistes et communistes russes, sommes contre cette guerre criminelle. Nous voulons l’arrêter afin de sauver la Russie.

      Non à l’intervention !

      Non à la dictature !

      Non à la pauvreté !

      [edit] Le jour de la parution du présent manifeste (vendredi 4 mars 2022), le pouvoir russe a adopté une loi visant à réprimer les auteurs de « fausses informations » sur l’armée — la peine peut aller jusqu’à quinze ans de prison. Ce texte n’est donc plus disponible en russe. La mention anglaise « Censored » l’a remplacé.

      Publié le 04 mars 2022 dans International, Tribune par Ballast

  • Sur l’état de l’armée française (Commentaire lecteur site Le Point.fr...)

    « Non l’armée française n’est pas prête, elle est au bord de l’apocalypse

    Plus de 50% des matériels militaires sont en panne ou en maintenance longue, les stocks de munition fabriqués à l’étranger ne permettent de ne tenir qu’un jour face à une guerre de haute intensité, peu d’avions, encore moins de drones, 70 000 hommes dont une partie sont embourbés, en pleine retraite au Sahel, des armes individuelles fabriquées en Allemagne, une pénurie de semi conducteurs mondiale qui affecte nos forces armées, bref c’est un désastre. Envoyer quelques gugusses en Roumanie exige un préalable de flux logistique important qui mettra 2 à 3 mois pour arriver sachant que nous dépendions des frets ukrainiens pour nos transports aériens. Bref c’est du n’importe quoi mais cette posture ne fera guère illusion face à une armée russe bien approvisionnée. »

    (Corroboré par une de mes sources familiale dans la grande muette...)

  • Le pillage de la communauté des logiciels libres, par Mathieu O’Neil, Laure Muselli, Fred Pailler & Stefano Zacchiroli (Le Monde diplomatique, janvier 2022)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2022/01/O_NEIL/64221

    Pendant que l’utopie numérique rêvée trente ans plus tôt enfantait un supermarché à partir de 1990, un groupe d’irréductibles maintenait envers et contre tout un projet fidèle aux origines : le logiciel libre. Coopté, récupéré et trahi par les mastodontes de l’industrie, le voici fragilisé. — Permalien

    #logiciel-libre

    • Un état des lieux qui ne regarde pas le fait que La France, notre beau pays, n’a jamais soutenu le principe du logiciel libre ni les personnes (grrr, cet emploi systématique dans l’article du mot de « développeur » qui continue de participer à omettre les femmes et les non genréxs ça me déprime) qui y sont impliqués. Les Universités françaises ou l’assemblée nationale ou les services secrets ou l’aérospatiale ploient sous les assauts privatifs de Microsoft et consorts PARCE QUE les stratégies politiques de gouvernance l’ont voulu, l’excuse d’ignorance n’est plus de mise.
      L’interview-vidéo sur VLC d’il y a 1 ou 2 ans donne les clefs pour comprendre ce sabotage systématique de toute entreprise créative.
      j’aurai bien aimé au delà du constat accablant, une déconstruction des principes en jeu et peut-être une sortie, ah non, j’ai oublié c’est le monde diplo, abonné à la déprime.

  • Moscou promet une riposte « forte » et « douloureuse » aux sanctions américaines

    « Il ne doit pas y avoir de doute : il y aura une riposte forte aux sanctions, pas forcément symétrique, mais bien calculée et douloureuse pour la partie américaine », a assuré ce mercredi le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué.

    En Ukraine on n’extrait pas de pétrole mais on y cultive du blé. Nous risquons d’entrer dans une #crise_alimentaire avant que se produisent les chocs du changement climatique.

    https://www.novethic.fr/actualite/environnement/agriculture/isr-rse/conflit-en-ukraine-derriere-la-crise-energetique-le-ble-arme-geopolitique-d

    Alors que le bruit des bottes résonne aux portes de l’Europe, en Ukraine, c’est l’extrême dépendance des Européens au gaz russe qui a été au cœur de l’actualité ces dernières semaines. Or, un autre levier d’influence crucial est passé sous les radars, celui du blé. En seulement 20 ans, la Russie est devenue une championne céréalière. De 36 millions de tonnes de blé produites en 2001, elle est passée à 80 millions en 2020. Surtout, ses exportations pèsent 35 millions de tonnes soit 20 à 23 % des exportations mondiales de blé.

    « Le blé est une arme géopolitique. Après l’armement et le gaz, la Russie a cherché à se reclasser sur la scène internationale », explique Sébastien Abis, chercheur à l’Iris et directeur du club Demeter. La Russie n’est pas devenue seule une puissance agricole. C’est toute la région de la mer Noire qui a pris une place d’ampleur sur le marché des grains. Aujourd’hui, Moscou et Kiev représentent un tiers des exportations de blé. « L’Ukraine a toujours été convoitée », note Sébastien Abis.

  • Covid-19 : la vaccination, prise entre déterminants sociaux et défiance envers les institutions

    La sociologue Nathalie Bajos n’a pas pour habitude de survendre ses travaux. Pour présenter le troisième volet de l’enquête #EpiCov (« Epidémiologie et conditions de vie ») sur les disparités sociales dans l’accès à la vaccination contre le Covid-19, réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), la directrice de recherche à l’Inserm annonce la couleur : « Il n’y a pas de scoop. Les inégalités observées habituellement dans l’accès à la prévention, on les retrouve dans cette politique particulière qu’est la vaccination. »
    Nul ne sera stupéfait de lire que les catégories sociales les moins favorisées, les personnes les moins diplômées, celles aux plus bas revenus ou encore les immigrés non européens sont les moins vaccinés. Pas surprenant non plus le constat que la confiance envers le gouvernement ou vis-à-vis des scientifiques pèse lourdement dans le statut vaccinal.

    Mais l’ampleur de ces influences apparaît en revanche tout à fait étonnante, comme tout un ensemble de petits détails qui font de l’enquête rendue publique, jeudi 24 février, un tableau tout à fait saisissant.

    [...]
    Les écarts sociaux, s’ils étaient prévisibles, surprennent toutefois par leur ampleur. La différence dans la proportion de vaccinés est déjà de 10 % entre non-diplômés et bac + 5, mais elle s’amplifie encore lorsque l’on observe les catégories socioprofessionnelles, avec 64,8 % de vaccinés chez les ouvriers contre 83,1 % chez les cadres supérieurs. Et le fossé devient gouffre avec le niveau de vie : parmi les 10 % les plus pauvres, seuls 54,8 % étaient vaccinés, en juillet 2021, contre 87,6 % des personnes appartenant aux 10 % les plus riches. Plus de 30 points d’écart.

    « C’est d’autant plus spectaculaire que la vaccination est gratuite », souligne Nathalie Bajos, qui avance une explication : « Leurs conditions de vie les éloignent du contrat social. Ce sont les personnes les moins sensibles au discours préventif comme aux arguments de solidarité nationale, les deux principaux arguments avancés pour appuyer la vaccination. »

    https://justpaste.it/1tdo4

    #santé_publique #accès_aux_soins #prévention #vaccination #covid-19

  • « Grand remplacement » et ethnodifférentialisme, les nouveaux masques du racisme | Stéphane François
    https://afriquexxi.info/article4932.html

    La thèse raciste et complotiste du « grand remplacement », chère à Éric Zemmour, s’est imposée dans le débat public en France à l’approche de l’élection présidentielle. Elle n’est pourtant pas nouvelle : formulée pour la première fois dans les années 1950 en réaction aux décolonisations africaines, elle est depuis longtemps promue par les tenants de l’ethnodifférentialisme - des idéologues d’extrême droite pour qui l’immigration et le métissage ne peuvent qu’aboutir à un ethnocide. Source : Afrique XXI

  • On ne peut pas tout dire | Sébastien Fontenelle
    https://lmsi.net/On-ne-peut-pas-tout-dire

    « On ne peut plus rien dire » : le constat, devenu une sorte de sens commun, est répété de plateaux télé en éditos indignés. L’idéologie « woke » serait à l’œuvre, annulant débats et représentations théâtrales, interdisant des livres, baillonnant les esprits libres qui font la France. Dans un ouvrage plus qu’utile, Sébastien Fontenelle revient sur cette curieuse thématique de la censure, les mensonges sur lesquels elle repose et la manière dont certain-es s’en sont tout de même prévalus pour dire tout et n’importe quoi, et surtout partout. Il montre aussi qu’il s’agit d’un discours défensif face à un profond renouvellement du débat public, et plus précisément face à l’apparition de voix longtemps minoritaires, peut-être insupportables pour certain-es, mais porteuses d’une nouvelle vision de ce qu’on peut dire (...)

  • Avancer masqué – FFP2 : reste-t-il quelqu’un dans l’appareil d’État capable de faire une bibliographie intègre ? RogueESR
    https://rogueesr.fr/20220209

    Comment fonctionne l’articulation entre les sphères scientifiques et les sphères décisionnaires ? Qui produit des « expertises » et selon quelle méthode ? La question des masques FFP2 nous permet d’éclairer les dysfonctionnements chroniques des instances supposées éclairer la décision publique. 

    La grève des enseignants du 13 janvier a surpris par son ampleur exceptionnelle. Que revendiquait-elle ? Une rationalité minimale dans la gestion sanitaire de l’École et donc une politique de réduction du risque fondée sur la disputatio conduite par la communauté des scientifiques ayant contribué à ce domaine. La transmission de SARS-CoV-2 se faisant par voie aérienne, il était logique de demander des masques FFP2, conçus pour la filtration des aérosols. Le 10 janvier, M. Véran déclara aux sénateurs : « On est assez loin d’après le HCSP d’étendre le FFP2 à d’autres catégories professionnelles. […] Y compris d’ailleurs dans le milieu des soignants. [Le port du FFP2 sera réservé à ceux] qui sont aujourd’hui considérés comme à risque parce qu’exposés à des gouttelettes. » Ce faisant, M. Véran témoignait de son ignorance du fait que la transmission par voie d’aérosol ne vient pas de gouttelettes mais de particules virales environnées de protéines, et suspendues dans l’air comme des particules de fumée. Du reste, le masque chirurgical est, lui, conçu pour protéger des « gouttelettes » de toux et parfaitement efficace dans ce cas.

    Aussi attendions-nous avec impatience la parution du rapport du Haut Conseil de Santé Publique (#HCSP). Nous avons découvert à sa lecture du rapport qu’il ne prenait pas en compte la littérature scientifique fournie et solide montrant l’efficacité nettement supérieure des FFP2 pour filtrer des particules virales de 200 à 500 microns. L’avis a été mis en ligne début février, plus d’un mois après sa rédaction. Il repose sur un travail bibliographique non exhaustif et choisi pour valider des conclusions rigoureusement inverses à celles de la littérature scientifique.

    Il nous semble donc important d’établir une bibliographie conforme à la pratique scientifique, c’est-à-dire exhaustive, reposant sur des sources primaires, et traitant rationnellement de la résolution d’éventuelles controverses. Vous trouverez ci-dessous une réponse point à point aux éléments du rapport factuellement faux ainsi qu’une bibliographie commentée.

    Il nous importe ici de comprendre comment un comité de 22 personnes, aucune n’ayant de légitimité scientifique sur la transmission aéroportée de SARS-CoV-2, peut produire un travail pareillement dépourvu de rigueur et d’intégrité. Au vu des éléments scientifiquement infondés qui sont rapportés, nous faisons l’hypothèse qu’aucun membre du comité n’a réalisé une méta-analyse de la littérature scientifique primaire : le rapport semble directement s’inspirer de sources secondaires de mauvaise qualité.

    #expertise #FFP2 #aérosols #covid-19

    • Comment le rapport du HCSP parvient-il à contourner les multiples articles démontrant, par des mesures précises, la filtration des aérosols par les masques FFP2 ?
      (i) Il accorde simplement une valeur faible aux tests rapportés dans la littérature d’ingénierie.
      (ii) Il escamote l’article montrant en situation réelle, dans un hôpital, l’absence de contamination des soignants portant un FFP2, contrairement à ceux portant un masque chirurgical.
      (iii) Il valorise des études cliniques conçues par des médecins qui, ignorant ce que signifie une transmission aéroportée, n’ont fait porter le masque FFP2 qu’à proximité immédiate des patients.
      (iv) Il ignore l’étude clinique démontrant l’efficacité des masques FFP2 lorsqu’ils sont portés en permanence, et sa disparition avec un port intermittent.
      (v) Il se réfère à des « méta-analyses » amalgamant les études mal conçues avec l’étude démontrant qu’elles sont mal conçues, en utilisant des pondérations destinées à justifier l’idée pré-conçue.

  • A quoi peut-on attribuer la hausse de la mortalité observée depuis novembre 2021 ? Point au 10 février 2022
    https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/enquetes-etudes/a-quoi-peut-on-attribuer-la-hausse-de-la-mortalite-observee-depu

    - Une hausse de la mortalité est observée depuis novembre 2021 dans toutes les sources de données disponibles à Santé publique France pour l’analyse de l’évolution de la mortalité : hausse du nombre de décès toutes causes confondues (données Insee), du nombre de décès avec une mention de COVID-19 dans les causes médicales de décès (données de certification électronique des décès), du nombre de décès de patients avec infections SARS-CoV-2 à l’hôpital (données SIVIC) et du nombre de décès de résidents avec infection SARS-CoV-2 en ESMS (données SurvESMS).
    – La hausse de la mortalité sur cette période a été plus particulièrement observée chez les personnes âgées de 60 ans et plus.
    – Le nombre de décès sans mention de COVID-19 reste stable sur cette période. Cette observation est en faveur d’une contribution majoritaire de l’épidémie de COVID-19 dans la hausse de la mortalité observée depuis novembre 2021.
    – La hausse de la mortalité fait suite à la très forte hausse des contaminations COVID-19 et des hospitalisations enregistrées depuis le début de la cinquième vague épidémique en novembre 2021 (S45-2021).

    • Pr. Logos :
      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1491868234387181569

      410/ SPF commence à constater l’écart entre les morts déclarés du Covid et les morts surnuméraire. Ils ne vont pas encore jusqu’à expliciter que le mort « avec » et mort « du » Covid sont une fumisterie « m-i-l-d-e-n-d-e-m-i-c » mais on y arrive.

      411/ En particulier, on constate que les morts « avec » le Covid ne suffisent même pas à expliquer le sous-comptage d’un facteur 2 du nombre de morts des vagues Delta et Omicron.

      Mais le rapport SPF pose les questions honnêtement sur les morts à domicile, par exemple.

      412/ C’est donc bien, a minima, les décès diagnostiqués Covid qui donne l’ampleur de la vague d’Omicron (graphe @nicolasberrod).

      Comme chaque jour, je pense aux soignants en première ligne, pendant qu’on souffle un peu du côté des contaminations, en attendant BA.2.

  • « un idéologue à l’école » : les connexions avec l’extrême droite et l’enseignement privé ainsi que sur la main-mise opérée sur la haute administration.


    https://www.politis.fr/articles/2022/02/jean-michel-blanquer-un-ideologue-a-lecole-44067
    Autoritaire et sensible aux idéologies d’extrême droite, Jean-Michel Blanquer a patiemment tissé ses réseaux.

    Avec la rédaction de #Politis, nous avons dressé le bilan réel de la macronie. Après 5 ans de #blanquérisme, l’école et ceux qui la font vivre se sentent usés, relégués, méprisés. Mais sous les cendres de la fatigue et du renoncement, la braise de la résistance est encore vive.

    Comment la #macronie a abimé l’école !

    • « Quel drôle de signal, à deux mois de la présidentielle, que de mettre en lumière un inspecteur général de philosophie manifestement très préoccupé par la place du christianisme dans le champ éducatif »

      https://www.telerama.fr/debats-reportages/conseil-superieur-des-programmes-blanquer-tend-il-le-baton-pour-se-faire-ba

      L’image du ministre de l’éducation ne risque pas de s’améliorer : il a nommé Mark Sherringham à la tête de la stratégique instance. L’homme, controversé, avait plaidé pour la réintroduction du christianisme dans l’école publique.

      Maso, le ministre de l’Éducation ? On va finir par croire que Jean-Michel Blanquer a décidé de se saborder, accablé par une année 2022 qui lui file entre les doigts. Rien ne va plus depuis ce dimanche 2 janvier où il réserva la primeur de l’annonce d’un nouveau protocole sanitaire – conçu à Ibiza – aux lecteurs du Parisien. Une grève monstre des enseignants est venue pointer sa méthode de gouvernance. Ces derniers jours, le recul problématique du nombre d’heures de mathématiques dispensées au lycée remet en cause ses réformes elles-mêmes.

      Et voilà que le ministre nomme à la tête du Conseil supérieur des programmes un ancien conseiller de Raymond Barre, François Fillon et Xavier Darcos, connu pour vanter « l’idéal civilisateur du christianisme » et plaider pour sa réintroduction dans l’école publique. L’annonce a déclenché l’indignation sur les réseaux sociaux.

      Drôle de signal

      Nous ne ferons pas ici le procès de Mark Sherringham, nous ignorons ses intentions. Mais tout de même, quel drôle de signal, à deux mois de la présidentielle, que de mettre en lumière un inspecteur général de philosophie manifestement très préoccupé par la place du christianisme dans le champ éducatif. On le sait, le Conseil supérieur des programmes, créé en 2013 par la loi Peillon, est une instance hautement stratégique.

      « C’est un outil pour imprimer une marque idéologique sur les programmes », dénoncent régulièrement les syndicats enseignants. Assurément le théâtre de vives tensions, particulièrement sous le mandat de la philosophe Souâd Ayada qui, avant de laisser sa place à Mark Sherringham, aura rudement bataillé contre les « pédagos », ces partisans de l’Éducation nouvelle honnis par Jean-Michel Blanquer. On doute que son successeur change de cap.

    • Tiens Ali Baddou a invité le macroniste #Philippe-Aghion sur #franceinter : en direct du monde parallèle de la macronie ; sur l’#éducation un programme disruptif : réinventer les gadgets sarkozystes pour imposer l’autonomie des établissements, gérer les écoles sur le modèle de la compétitivité, donner une allocation de 800 euros aux jeunes sortis du foyer fiscal mais conditionnée à la réussite et financée par l’allongement de l’âge de départ à la retraite...

      On lui fait remarquer que sa proposition est décalé par rapport à ce que propose Macron, il répond « vous n’avez pas vu encore son programme ! »

      Aghion :"j’ai cru à la réforme par points et j’ai eu tort ". « Les enseignants ont eu bien raison de pas croire au système par points, ils ont vu tout de suite qu’ils se faisaient avoir, moi je ne l’avais pas vu. »

      Aghion veut rétablir la propédeutique ! il s’est pas aperçu que parcours sup et la réforme du lycée conduit à des logiques d’orientation précoces et inégalitaires ! Aghion est visiblement un adepte de « l’entreprise organique » un peu comme le startuper millionnaire principal financeur de la #primairepop.

      « Le quinquennat précédent a été celui de la libéralisation, le prochain doit être celui de l’investissement ».

      « les inégalités ont explosé » Aghion : « mais pas chez nous », « le modèle social a tenu ».

      Le modèle social ne doit rien ni à Macron ni à Aghion qui ne cessent de le dégrader !

      Aghion professeur d’une pseudo science prétentieuse « ce qui est nouveau c’est qu’on confronte les théories avec les données »

      Ce clown d’Aghion comme d’habitude depuis 5 ans nous dit que le macronisme sera social, dans un futur proche.

      https://rf.proxycast.org/d8c1ea2d-cc72-4de1-b707-f45ba366a37c/18558-12.02.2022-ITEMA_22931027-2022F30378S0043-22.mp3


      à partir de 55.53 (jeunesse retraite éducation)

      Emission du samedi 12 février de 12h à 14h.

      ► Philippe Aghion, économiste et professeur au Collège de France (titulaire de la chaire Economie des institutions, de l’innovation et de la croissance) et à la London School of Economics, est l’invité de cette édition autour du thème : La République a l’épreuve des inégalités : comment réinventer le modèle social français ?

  • Why Wishful Thinking on Covid Remains As Dangerous as Ever | The Nation
    https://www.thenation.com/article/society/covid-surrender-endemic

    In America, if you don’t make it, or fall, or stumble, it’s your own fault, because here we are all self-made men and women. Those who survive are meant to do so. The rest of us are simply collateral damage, in a social Darwinism that is American as apple pie.

    #états-unis

    • Pourquoi les vœux pieux sur Covid restent aussi dangereux que jamais
      Les experts qui nous exhortent à traiter le Covid « comme la grippe » ou à insister sur « l’urgence de la normalité » ne sont que des variations du chant des sirènes de la capitulation devant des morts inutiles et des maladies évitables.

      Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la pandémie de Covid-19, que nous pouvons qualifier de capitulation bipartisane et unilatérale. Des experts et des politiciens libéraux et conservateurs des deux côtés de l’allée aux médecins célèbres qui apparaissent sur le câble ou dans les magazines de supermarché, on nous dit que le SRAS-CoV-2 est maintenant endémique - ce qui n’a bien sûr rien à voir avec le terme technique, mais est devenu un raccourci populaire pour dire « c’est fini ». Nous sommes maintenant vaccinés et nous devrions être autorisés à reprendre nos vies pré-pandémiques avec « l’urgence de la normale », sans avoir à porter de masque ou à faire d’autres efforts pour limiter la propagation.

      J’ai passé deux ans à dénoncer l’irresponsabilité et la cruauté de nombreux républicains et leur réponse cavalière à la pandémie, mettant en danger des millions de personnes avec des politiques destinées à simplement rendre les gens malades : suggérer que la vaccination et la liberté sont des concepts incompatibles, que les grands-parents étaient prêts à mourir pour l’économie - toute une horrible litanie de mensonges et de désinformation débitée par le parti et ses mandataires.

      Mais maintenant, c’est différent. Les personnes qui suivaient scrupuleusement les conseils de santé publique en 2020 sont maintenant trop fatiguées, frustrées et fatiguées pour s’en soucier. Ceux qui se masquent encore, qui prennent une certaine distance sociale, qui essaient de faire leur part pour endiguer la marée de la pandémie sont traités comme s’ils étaient des résistants dans une guerre qui est terminée depuis longtemps. Ou encore des peureux qui ont peur du risque, ridiculisés comme des élites libérales déconnectées de la réalité par des commentateurs de droite comme Ross Douhtat, ou comme des zélateurs trompés et trop à gauche par des experts centristes comme David Leonhardt. Tous deux écrivent pour la pierre de touche des gens très sérieux du monde entier, le New York Times, donc cela doit être vrai.

      Sauf que la pandémie est loin d’être terminée. Cela fait des mois que nous constatons 1 000 décès par jour aux États-Unis ; ces dernières semaines, alors que les décès dus à Omicron rattrapent le grand nombre d’infections diagnostiquées des semaines plus tôt, nous avons eu bien plus que cela. Le dernier jour de janvier a vu plus de 2 500 décès dans ce pays. Les hôpitaux sont encore sous le choc dans de nombreux endroits, et les travailleurs de la santé et de la santé publique en première ligne sont épuisés et perdent leur sang-froid. Et ce mot endémique - qui, en termes épidémiologiques, désigne un agent pathogène qui s’est stabilisé à un équilibre à long terme dans une population - n’est pas encore arrivé, la pandémie faisant toujours rage dans le monde, même si le nombre d’Omicron commence à diminuer dans certains endroits. Ensuite, il y a la croyance - désormais populaire dans la presse - qu’Omicron est la « dernière » variante qui suscite une réelle inquiétude. Nous aurons tous été exposés au virus ou vaccinés contre lui bien assez tôt, et toutes les souches ultérieures qui pourraient nous envahir seront bénignes, pas pires que la grippe ou le rhume.

      Je ne suggère pas que nous devions être en état d’alerte permanente. Mais nous devons élaborer des politiques Covid-19 en fonction des données, et non en fonction des vœux pieux de personnes qui devraient être mieux informées. Donner le feu vert maintenant ou laisser entendre que nous pourrons le faire dans les prochaines semaines est au mieux présomptueux. Si nous voulons tirer des leçons de l’histoire, il nous suffit de regarder les pandémies les plus redoutables du XXe siècle pour nous guider. John Barry, l’historien de la grande grippe de 1918, nous rappelle que la quatrième vague mortelle de cette catastrophe n’est survenue qu’en 1920, alors que des millions de personnes avaient déjà été exposées au virus, que la létalité de la troisième vague s’atténuait, que la plupart des gens avaient baissé la garde et qu’aucun responsable public n’était intéressé à pousser les efforts d’atténuation face à l’indifférence et à la lassitude d’une nation. Barry nous rappelle également que l’"immunité naturelle" et la vaccination après les pandémies de grippe de la fin des années 1950 n’ont pas empêché le virus de faire de nombreuses victimes en 1960, lorsqu’il est revenu en force. Un scénario similaire s’est déroulé en Europe lors des pandémies de grippe de 1968 et 2009, lorsque, après une première série d’infections et de vaccinations, la deuxième vague de grippe a déferlé sur le continent fatigué.

      Dans une mémoire plus récente, je me souviens qu’en 1996, avec l’arrivée de nouveaux médicaments contre le sida qui ont révolutionné le traitement de l’infection par le VIH (et m’ont sauvé la vie), certains experts parlaient de la fin de l’épidémie de sida. Andrew Sullivan a écrit un article dans le New York Times Magazine intitulé « When Plagues End » en novembre de cette année-là. Bien sûr, l’épidémie de sida n’était pas terminée pour tout le monde. Les homosexuels privilégiés qui disposaient d’une assurance maladie et d’un accès facile aux soins de santé ont certainement pris les médicaments et sont rentrés chez eux, abandonnant la lutte contre l’épidémie qui continuait à ravager les communautés noires et latinos des États-Unis, en particulier les jeunes homosexuels de couleur, alors qu’elle quittait les enclaves urbaines de classe moyenne du Nord et de l’Ouest pour devenir une épidémie plus rurale et plus méridionale.

      Ce que nous voyons maintenant est une combinaison de ce que nous avons vu avec la grippe et avec le VIH. Tout d’abord, il s’agit d’une capitulation fondée sur un espoir erroné ou du moins prématuré, sur la frustration et la colère de voir que cela dure depuis si longtemps et perturbe nos vies. Le fait que les dirigeants politiques américains ne se soient jamais vraiment mobilisés pour faire face à la pandémie avec le même sérieux que les autres nations, ni n’aient fourni le soutien social et économique nécessaire pour aider les gens à survivre ces dernières années, n’aide pas. Au lieu de cela, ils nous ont largement laissés seuls face à un virus. Alors que les experts tentent de faire passer cela pour un débat sur la gestion des risques au niveau individuel - en affirmant que certains d’entre nous sont trop prudents alors que nous entrons dans l’âge d’or de l’endémicité - c’est bien plus ce qui s’est passé avec le VIH : Une fois que les gens se sentent suffisamment en sécurité, la sécurité des autres n’a plus vraiment d’importance.

      Dans sa lettre de prison à Birmingham, en Alabama, Martin Luther King Jr. déplorait « le blanc modéré » et la façon dont il trouvait « la compréhension superficielle des personnes de bonne volonté... plus frustrante que l’incompréhension absolue des personnes de mauvaise volonté ». Le grand milieu blanc - qui s’étend de droite à gauche à travers le spectre politique et les pages d’opinion du Times - est prêt à passer à autre chose. Le problème est le suivant : Les laissés-pour-compte n’ont pas les choix ni les ressources dont disposent les privilégiés, qu’ils soient pauvres, qu’ils vivent avec un handicap ou une maladie chronique, ou qu’ils soient tout simplement trop vieux pour que cela compte. Comme l’a noté mon ami et collègue Steven Thrasher, ils deviendront la dernière sous-classe virale de l’Amérique, là où inégalité et maladie se rencontrent violemment.

      Peut-être aurons-nous tous de la chance. Peut-être la maladie s’éteindra-t-elle au cours des prochains mois, ou de l’année prochaine, et de nouvelles variantes apparaîtront, mais elles n’auront que peu de conséquences cliniques. Tout cela semble merveilleux, n’est-ce pas ?

      J’ai étrangement espéré que nous trouverions un moyen de nous rallier à ce plus grand défi auquel nous sommes confrontés - une pandémie qui ne se produit qu’une fois par siècle. Mais cela ne se produira jamais, n’est-ce pas ? La méthode américaine ne consiste pas à construire un système qui fonctionne pour nous tous, qui protège tout le monde. Les Américains ne sont pas non plus intéressés à être les gardiens de nos frères et sœurs. Ce que nous sommes, qui nous sommes, nous a préparés à la calamité démesurée qui s’est produite ces deux dernières années. Nous n’avons jamais cru que tout le monde devait avoir accès aux soins de santé, à un solide filet de sécurité et à un système de santé publique complet. En Amérique, si vous ne réussissez pas, si vous tombez ou trébuchez, c’est de votre faute, car ici, nous sommes tous des hommes et des femmes qui se sont faits tout seuls. Ceux qui survivent sont destinés à le faire. Le reste d’entre nous n’est qu’un dommage collatéral, dans un darwinisme social qui est américain comme une tarte aux pommes.

      Gregg Gonsalves : correspondant de Nation pour la santé publique, Gregg Gonsalves est codirecteur du Global Health Justice Partnership et professeur associé d’épidémiologie à la Yale School of Public Health.

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

  • Nos morts ne vous sont pas dues. Covid, suprématie validiste et interdépendance
    Par Mia Mingus
    Traduit de l’anglais (É-U) par Unai Aranceta et Elvina Le Poul

    Depuis le début de la pandémie, les malades chroniques, immunodéprimé⋅es, personnes âgées et handicapées sont particulièrement exposé⋅es au danger mortel que représente le covid. Iels doivent en plus affronter les effets indirects que la circulation du virus engendre : isolement, pénurie de personnels soignants, précarité. Pourtant, leurs vies restent perçues comme secondaires et l’écart se creuse avec les personnes valides qui se sentent peu concerné⋅es par les risques. L’autrice et formatrice Mia Mingus travaille sur la justice handie et la justice transformatrice. Elle invite à mettre au centre les personnes handicapées et à envisager la pandémie selon une perspective antivalidiste.

    https://www.jefklak.org/nos-morts-ne-vous-sont-pas-dues

  • Bon, quelle merde. La grande, après encore une semaine à la maison la semaine dernière (parce que la classe avait eu un cas positif lundi dernier), retour au collège avant-hier, et ce matin mercredi on nous signale un nouveau cas dans la classe.

    Jusque là, donc, on avait décidé d’appliquer le principe de précaution pour la grande : si cas positif dans la classe, elle ne va plus au collège pour la semaine. Sauf que c’est une catastrophe : comme le protocole ne ferme plus les classes, il n’y a (évidemment) rigoureusement aucun accompagnement pour les enfants absents pendant cette semaine-là.

    Parce que les seuls qui sont censés manquer la classe à chaque fois, c’est les non-vaccinés, et comme tu sais ceux-là on les emmerde. Donc rien pour suivre la classe à distance, rien pour rattraper les cours, la grande se démerdait pour récupérer les cours auprès des copines (donc c’est pas terrible - hier j’ai tenté de comprendre la tectonique des plaques d’après les notes d’une copine, j’ai terminé avec Wikipédia parce que pfiou…), en plus depuis l’année dernière ils n’ont de toute façon plus de livres de classe (ah oui, ça aussi, tiens, c’te joie…), et dès le lundi de son retour en classe, des contrôles parce qu’on n’est pas là pour mollir.

    Donc depuis qu’on applique la précaution, la grande se mange une sacrée collection de notes catastrophiques (mais genre vraiment), et elle commence à décrocher avec des matière auxquelles elles ne pige plus grand chose (donc, je répète : rigoureusement rien pour rattraper, puisque les seuls qui sont censés rater l’école quasiment en permanence depuis janvier, ce sont les gosses non-vaccinés… qu’on emmerde).

    Bref, pour la grande il n’y a plus moyen de la garder à la maison par précaution. Tant pis, elle retournera au collège, au moins elle adore son FFP2 (modèle @monolecte), au moins on l’a retirée de la cantine, et advienne que pourra.

    • Pas glop :-(
      mini-grommeleuse est à la fac et présente des risques (asthme), elle est triple vaccinée et continue à aller aux cours les plus importants (mais elle peut suivre la plupart en distanciel quand elle le souhaite).
      micro-grommeleuse est au lycée, triple vaccinée aussi depuis peu (depuis qu’elle a eu le droit en fait). Elle me décrit des classes où il n’y a plus que cinq élèves. Rien de prévu pour le distanciel.

    • Lundi, c’est sport, et avec la pluie, on savait qu’ils allaient aller en intérieur. Et j’ai encore fait mon pénible : « même si on te propose de l’enlever (son FFP2), s’il te plait, tâche de le garder ».
      Et donc, ils ont eu instruction de tous le garder. Leur prof’ de sport n’est pas une pénible, ouf.

      En général dans leur lycée, les profs n’ont pas forcément des FFP2 (le prof de math porte un masque en tissu !), mais ils portent leurs masques, et semblent veiller à l’aération (le jour de la réunion parents-profs, tu sentais bien les courants d’air :-))

      Bref, on fait comme tu dis depuis le début de l’année. FFP2 + pas de cantine + plus de piscine associative.

      Comme tu le remarques dans un autre post, on est tout de même un petit nombre, peu bruyant certes, à rester prudents.

      Là par contre, ce matin, c’est montée de stress... quoi que ce soit du côté de la famille où ils sont tous vaccinés. Mais il y a un cas positif, et ils se sont tous côtoyés dans les 3 derniers jours, dont une petite gamine de moins de un an... Croisage de doigts.

    • Minilecte, en 1ere année d’art, tout le monde fait comme si de rien n’était, les profs encouragent à retirer le masque «  au moins pour parler, sinon, on n’entend rien  !  » 🤦‍♀️. De toute manière, tout le monde se retrouve à la cafète de l’école pour manger, c’est à dire une pièce non aérée avec un micro-ondes où tout le monde se serre pour bouffer son bento.
      Samedi dernier, journée portes ouvertes (mais pas trop, ça caille dans le coin), avec un petit buffet à volonté qui va bien.
      La déléguée de classe est +++, d’autres viennent avec un gros rhume pour ne pas rater les cours et une autre est entrée aux urgences pour «  une allergie aux huîtres  ». Elle y est toujours, 3 jours après.

      Incidence >10%, 50% de positivité.
      Minilecte a écrit qu’elle aimait bien cette école et ses cours, mais qu’elle préférait quand même ne pas jouer à la roulette russe avec sa peau, bisous.

      Ça commence à lui peser, 2 ans de conneries yolo.

    • C’est du délire combien ils préfèrent tous (tous ? combien de divisions ?) prendre le risque de diffuser et choper le virus, plutôt que de porter un masque. Du délire comme ça leur donne la sensation de ne plus vivre leur vie. Mais comme on pourrait vivre normalement si tout le monde portait avec pertinence un FFP2 ! OK, la cantine tous ensemble dont on doit se passer, c’est pénible. OK. Je comprends. C’est important de manger avec ses collègues. Personnellement ça m’a toujours pesé les cantines, sans mauvais jeu de mot. Le plus vite, le mieux, de mon côté, et donc plus jamais pour encore quelques mois. Les restos, OK, c’est agréable, mais on va attendre la réouverture des terrasses et l’incidence en dessous de 100/100K...
      Bref. Quelle galère collective décidément.
      J’appréhende pour dans un mois, où on nous regardera de travers parce qu’on porte encore le masque. J’ai encore l’histoire de ce gamin en maternelle dont il a fallut demander l’autorisation au plus haut niveau pour qu’il puisse porter un masque et protéger sa famille. Un masque, c’est comme un déguisement, un truc qui met en danger la vie collective et la République. Ces gens sont vraiment bizarres.

    • La grande vient d’être prévenue par les camarades qu’il y a deux cas de plus. Donc trois élèves de sa classe qui sont positifs. Merdeuh, on fait quoi, maintenant ? (On va essayer d’aviser ce soir. Ça fait chier mais ça fait chier.)

    • Deux cas de plus qui viennent en classe malgré tout ? Ou deux élèves de moins dans les cours ? S’ils s’isolent, c’est plutôt rassurant. Sinon... le FFP2 est vraiment indispensable !

      Pour ce qui nous concerne, 1) mon gamin est incapable de savoir pourquoi les uns et les autres sont absents, et 2) on a décidé de faire comme si le FFP2 le protégeait totalement (oui, il y a un peu de méthode coué dans ce comme si...)

    • De mieux en mieux : lundi dernier je racontais comment la phrase « pourront rester en classe » jusqu’à la fin de la journée du protocole semble être devenue « devront rester en classe » dans la tête du collège, qui n’a prévenu les parents qu’en toute fin de journée, alors que ma fille m’a prévenue dès son arrivée au collège le matin.
      https://seenthis.net/messages/945640

      Aujourd’hui mercredi, on a donc trois cas positifs, et ma grande me dit qu’en fait, ces trois élèves étaient déjà absents depuis lundi. Et donc on a été prévenus par le collège ce mercredi à 11 heures, après deux jours et demie d’absence des trois camarades.

      Mais d’où c’est le protocole, ça ?

    • Sous l’Occupation, René Carmille, polytechnicien, fonde ce qui deviendra l’#INSEE et crée le futur #numéro_de_sécurité_sociale. Ce militaire devenu cadre dans l’administration de Vichy y développe sa vision moderniste de la mécanographie, l’ancêtre de l’informatique, et multiplie les #enquêtes_statistiques sur la population française, au risque de les voir servir la politique antisémite menée par Pétain. Mais Carmille poursuit secrètement un but résistant : il détourne clandestinement des millions de données et identifie près de 300 000 combattants en zone libre capables de participer à la libération de la France, le jour venu. Trahi en 1944, il mourra en déportation. Entre #collaboration et #résistance, René Carmille incarne ces trajectoires troubles de l’Occupation qui font encore débat aujourd’hui.
      Le film est réalisé par Youssr Youssef, 25 ans, fraîchement diplômée de l’École nationale de la statistique, fondée en 1942 par Carmille. Un héritage encombrant. Elle décide alors d’enquêter sur le sujet, qui va résonner pour elle avec nombre de questions contemporaines sur le #Big_Data et les données personnelles.

      Un film de Youssr Youssef produit par Tournez s’il vous plaît et Public Sénat

      se conclue aimablement sur la nécessité de se former en #éthique_et_droit_des_données
      #polytechnique #nationalisme #carte_nationale_d'identité #recensement (projet de) #carnet_signalétique_individuel

    • merci, très intéressant, excellent documentaire
      les interludes d’échanges entre les élèves sont bien vus, sauf, comme le souligne @colporteur, le dernier qui n’est pas loin du grotesque…

      n’ayant jamais mis les pieds dans les nouveaux locaux, ça m’a permis de découvrir ce qu’est devenue l’école…

      plus sérieusement, le nom de René Carmille était plus ou moins connu à l’époque, deuxième moitié des années 70, où j’étais sur les bancs de l’école, époque où je m’intéressais déjà à l’histoire et, en particulier, à l’histoire de cette période avec une interrogation qui ne m’a jamais quittée et à laquelle je ne suis toujours pas sûr de connaître la réponse : qu’aurais-je fait à cette époque ?

      On savait, pour le numéro d’inscription au répertoire (NIR, ou « numéro de sécurité sociale », on savait, plus ou moins précisément, mais je pense un peu plus tard – je ne saurai dire exactement quand – qu’il avait été envisagé d’autres chiffres que le 1 et le 2 pour le chiffre situé en première position (cf. WP)

      Numéro de sécurité sociale en France — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Num%C3%A9ro_de_s%C3%A9curit%C3%A9_sociale_en_France

      « la première composante est ainsi définie : 1 et 2 [selon le sexe] désignent les citoyens français y compris les Juifs, 3 et 4 les « Indigènes d’Algérie et de toutes colonies sujets français, à l’exception des Juifs », 5 et 6 les « Juifs indigènes sujets français », 7 et 8 les « étrangers y compris les Juifs ». »

      Mais, cela restait dans une pénombre et, surtout, un silence officiel, sans doute parce qu’il n’était toujours pas possible de reconnaître officiellement que certains anciens de la Résistance avaient pu servir loyalement le régime de Vichy, y compris dans une logique de « revanche », au moins au début.

      Et puis, des textes plus explicites et plus précis sont sortis et la personne de Carmille a commencé à sortir de la pénombre. Je trouve, p. ex. en ligne, ce numéro de Population & Sociétés de février 1989 dont l’auteur et, à l’époque, le rédacteur en chef, est le Michel-Louis Lévy du documentaire, qui signe l’article de son NIR… La quasi totalité de la page 2 est consacrée à René Carmille et à son fichier. Il n’est d’ailleurs pas tout-à-fait neutre que ce texte soit publié non pas à l’INSEE, mais à l’INED…

      Cette vidéo est donc vraiment intéressante, en ouvrant la question à un public (bon, c’est quand même très orienté vers les statisticien·ne·s…) et surtout qu’il ouvre sur l’actualité de la question (on oubliera la séquence finale…)

    • je connaissais les locaux, pour avoir essuyé les plâtres la première année d’installation (et gouter la joie des nouilles sodexo réchauffées au micro-ondes faute de cantine pour manger le midi) ; par contre, je n’en avais jamais entendu parler de René Carmille avant... (mais j’ai toujours gardé l’INSEE a distance raisonnable)

    • Pour finir, j’ai été vérifier, le lieutenant-colonel Zeller qui le soutient dans la constitution du fichier comme vivier de recrutement de l’armée future est Henri Zeller,
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Zeller
      frère d’André Zeller, le putschiste d’Alger
      https://fr.wikipedia.org/wiki/André_Zeller

      (oui, je suis aussi de la génération qui se souvient du nom de chacun des membres du quarteron de généraux en retraite…)

      pour l’intonation, c’est là :
      https://www.youtube.com/watch?v=Nn3_5m5vALg

    • Au service de la France, excellente série d’Arte.

      Justement, le personnage du Colonel est typique de la vision qui dominait dans les années 70-80 : on avait été soit maréchaliste, jusqu’au bout, soit gaulliste, depuis le début (ou presque, …)

      À la réflexion, deux remarques :
      • je n’ai pas souvenir d’avoir eu connaissance d’un fondateur de l’ENSAE,…
      • l’INSEE se vit fondamentalement comme le successeur de la vénérable SGF (Statistique générale de la France) avec un rattachement ministériel similaire, son personnel initial en provenait d’ailleurs très largement. L’absorption par le Service de la démographie, sous l’égide des militaires a certainement été plutôt mal vécue par les « vrais » statisticiens et René Carmille, militaire, en était la marque flagrante et la « création » de l’INSEE revendiquant fièrement la filiation avec la SGF a permis de placer au second plan (voire plus loin encore…) ce moment délicat.

    • Pour terminer, (esprit de l’escalier…) c’est intéressant de voir que cette question du #fondateur n’apparaît que maintenant.

      Hasard ? Je ne crois pas… :-D

      L’ENSAE était une école dépendant directement de l’INSEE, direction du ministère des Finances. En 1994, le GENES regroupe les écoles et la recherche de l’INSEE et reste une direction de l’INSEE.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_des_écoles_nationales_d%27économie_et_statistique
      En 2010, avec effet au 1/01/2011, le groupe acquiert son autonomie juridique et financière avec le statut de Grand établissement
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_établissement
      et pour finir (?) au 1/01/2020, le GENES accède aux RCE (Responsabilités et compétences élargies) au sens de la LRU, lui conférant une autonomie identique à celle des universités.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_relative_aux_libertés_et_responsabilités_des_universités#Nouvelles

      À l’issue de cette mise à distance progressive, l’INSEE est toujours présent mais n’assure plus qu’une tutelle technique.

      On comprend, dans ce contexte, que l’École, le Groupe d’écoles, revisite son passé et relise son histoire, un peu dégagée des cadres mentaux hérités dudit passé et reprenne à son compte certains aspects passés sous le tapis. Au premier chef, la séquence SNS, sous tutelle militaire, dont Carmille, tout martyr de la déportation qu’il soit, est un rappel douloureux, où vient se mélanger, qui plus est, un fichage généralisé de la population mis en œuvre, certes avec de nobles motifs, à une époque troublée.

      Vues sous l’angle de l’autonomie universitaire, les rivalités passées (?) entre administrations ne pèsent plus grand chose si l’on peut se revendiquer d’un fondateur résistant.

  • Près de 500 brochures numérisées par Anarlivres sont présentes sur Calaméo et quelque 1500 PDF peuvent être téléchargés (soit directement, soit en lien sur un autre site). On y trouve, entre autres, les exemplaires d’Itinéraire. Une vie, une pensée (1987-2001) : n° 1 (#Durruti), n° 2 (#Sacco et #Vanzetti), n° 3 (#Kropotkine), n° 4 (Rudolf Rocker), n° 5/6 (Malatesta), n° 7 (Pierre-Joseph Proudhon), n° 8 (#Emma #Goldman), n° 9/10 (Ricardo Flores Magón), n° 11 (Eugène #Varlin), n° 12 (Henry #Poulaille), n° 13 (#Voline), n° 14/15 (Elisée #Reclus) et l’Agenda 2001.


    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#broch