tbn

récoltes et semailles

  • « L’orgueil, l’émulation, la vengeance, la crainte, prennent le masque de l’esprit de parti, mais cette passion à elle seule est plus ardente ; elle est du fanatisme et de la foi, à quelqu’objet qu’elle s’applique. »

    Germaine de Staël, « De l’esprit de parti », in. De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, 1796 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8615752h/f204.double

  • « Où commence le vivant et où s’arrête-t-il ? », entretien avec Nastassja Martin
    https://www.revue-ballast.fr/nastassja-martin-ou-commence-le-vivant-et-ou-sarrete-il

    Dans À l’est des rêves, vous défi­nis­sez votre anthro­po­lo­gie comme « his­to­rique et poli­tique ». À rebours d’une approche tota­li­sante, la votre est ancrée sur le ter­rain et dyna­mique, alter­nant récit et ana­lyse. Historique et poli­tique, donc : qu’est-ce que ça implique, dans votre pratique ?

    Il me faut reve­nir sur la manière dont j’ai été for­mée. Mon direc­teur de thèse, Philippe Descola, a été l’élève de Claude Lévi-Strauss. S’il n’a pas repris à son compte la métho­do­lo­gie struc­tu­ra­liste, il a néan­moins pro­lon­gé l’entreprise de symé­tri­sa­tion des manières d’êtres au monde, en tra­vaillant la ques­tion des ontologies — dès lors enten­dues comme plu­rielles, et dia­lo­guant sur un même plan hori­zon­tal — réso­lu­ment déliée de toute pers­pec­tive évo­lu­tion­niste qui nous aurait mené à « l’exception moderne ». Si cette pos­ture théo­rique fut fon­da­men­tale pour l’anthropologie, recon­fi­gu­rant les coor­don­nées de départ de la dis­ci­pline, elle a tou­te­fois contri­bué à apla­nir les tra­jec­toires his­to­riques de chaque col­lec­tif. La volon­té de symé­tri­sa­tion des manières d’être au monde est une idée poli­tique puis­sante et néces­saire, mais elle per­met dif­fi­ci­le­ment d’aborder les rap­ports de force entrai­nés par les his­toires colo­niales. Et pour­tant, on ne peut vrai­ment pas pas­ser à côté quand on tra­vaille avec des col­lec­tifs autochtones !

    Comment vous en êtes-vous aperçue ?

    C’est ce sur quoi j’ai buté quand je suis arri­vée en Alaska en 2009. Je vou­lais tra­vailler sur l’animisme, qu’on me parle des esprits des ani­maux, des arbres, de tout ça… Et puis j’ai débar­qué. Je me suis ren­du compte que ce dont les gens, eux, vou­laient par­ler, c’était des pro­blé­ma­tiques qu’ils avaient avec l’institution éta­tique et les entre­prises pri­vées dans leurs manières de « gérer l’environnement ». Qu’il était plu­tôt ques­tion de leur confron­ta­tion avec la dua­li­té « exploi­ta­tion des res­sources » d’un côté, « pro­tec­tion de la nature » de l’autre. Les pra­tiques des Gwich’in ne cor­res­pon­daient ni à l’une ni à l’autre de ces deux facettes du naturalisme qui ont pour consé­quences, entre autres, qu’on ne leur recon­naît plus aucuns droits d’usages de chasse et de pêche au sein des parcs natio­naux, mais qu’on exploite le pétrole, les mine­rais et la forêt à l’envi juste à côté de leurs vil­lages. Par ailleurs, ils ont été vic­times d’une his­toire colo­niale très vio­lente, qui a débu­té avec l’entreprise de mis­sio­na­ri­sa­tion des angli­cans puis des épis­co­paux. C’est donc, assez logi­que­ment, de ce rap­port de force avec « l’autre monde », le nôtre, dont ils avaient envie de par­ler. De leurs luttes pour empê­cher les exploi­ta­tions pétro­lières, et des plans de ges­tion envi­ron­ne­men­tale qui les expulsent de leurs ter­ri­toires. Ça a été ma pre­mière grande claque. Je me suis ren­du compte qu’il était com­plè­te­ment obso­lète de vou­loir tra­vailler sur une autre cos­mo­lo­gie que la mienne, quand ce à quoi je fai­sais face c’était une his­toire colo­niale qui per­du­rait sous la forme de lois qui les empêchent d’accéder aux ani­maux qui par­courent leur milieu. C’est fina­le­ment beau­coup plus tard que la ques­tion de l’animisme est reve­nue, « par la fenêtre », un an après avoir enta­mé des recherches qui por­taient sur l’histoire de la mis­sio­na­ri­sa­tion, sur l’idée de Nature en Alaska, sur ce qui se pas­sait avec les indus­triels pétro­liers et, aus­si, sur ce qu’impliquait la crise cli­ma­tique, dont on par­lait peu à l’époque en sciences humaines.

  • « Comment pousser les bords du monde : Bob Dylan », de François Bon
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-comment-pousser-les-bords-du-monde-bob-dylan-de-francois-bon?p=2

    François Bon nous prend par l’oreille pour nous entraîner sur les chemins de musiques et de vie de Bob Dylan, l’enchanteur secret.

    Découvert tardivement cette série de 2011 que j’ai trouvé excellente. Une occasion pour moi de réouvrir le zimmerman perso que je m’étais bricolé jusqu’alors.

    edit "to everybody here with heart and ears"
    à quelques facilités près, c’est fin. ainsi du générique, dont les toutes premières secondes mixent la voix de Dylan avec l’intro de Like a rolling stone joué par Hendrix à Monterey, dont la voix arrive plus tard pour nommer Dylan. j’aime aussi que l’image choisie déplace la coutumière empreinte visuelle de ce qui a fait Dylan, avec sa guitare et son harmonica. au vu de la richesse des matériaux, témoignages, extraits sonores mis en oeuvre au fil des épisodes, je suis au bord de me procurer la bio de Bon pour explorer encore le soviet électrique diffus des 60’s.

    #Bob_Dylan #radio #podcast #biographie #discographie #récit #rock #chanson #musique #Dylan_revisité

    • Je retiens :
      – L’IA qui joue au GO consomme 400KW quand son adversaire humain consomme 20W. Cette IA ne peut que jouer au GO.
      – L’IA qui reconnait les chats a eu besoin de 200K images pour fonctionner, quand un enfant de 2 ans a besoin de 2 images. L’IA ne reconnait pas le chat dans la pénombre, l’enfant si. Cette IA ne peut que reconnaître des chats, et encore avec un taux de réussite imparfait.
      – L’IA Google de conduite automatique ne sait pas faire la différence entre un panneau stop brandi par un humain pour faire une blague, et un vrai panneau stop.
      – Une IA est un outil, comme le marteau pour enfoncer le clou, construit par l’humain pour résoudre un type de problème particulier. L’IA qui résout tous les problèmes n’existe pas, car l’IA telle qu’elle est construite actuellement se fonde sur des données existantes. L’IA ne crée rien, l’IA régurgite.

    • Ce qui manque ici, comme souvent quand il est question d’IA, c’est de savoir comment la problématique s’inscrit sur le long terme dans les processus de production industrielle ; en particulier pour optimiser la productivité dans l’industrie informatique .

      La question à été un peu traitée à la fin de la vidéo, mais de façon absolument non critique et en ne l’abordant pas du tout sous l’angle spécifique des métiers de la filière informatique, ce qui est quand même un comble devant un public d’étudiantEs du secteur (si j’ai bien compris).

      Je n’ai aucun domaine de compétence pour confirmer l’hypothèse mais je me demande quand même si, avec ces techniques, permettant d’automatiser certaines tâches spécialisées, les développeurs (et de façon générale, les « informaticiens ») n’ont pas du soucis à se faire.

      Un des passages les plus intéressants du Capital (Marx), de mon point de vue, explique comment on est passé de l’artisanat à la manufacture puis à la grande industrie, les ouvriers spécialisés, fabricant, dans un premier temps, à la main des pièces mécaniques destinées à être assemblées dans des machines, puis, les « progrès technologiques » aidant, il n’a plus été nécessaire d’avoir recours au savoir-faire manuel de l’artisan (des métiers de l’horlogerie, notamment) pour construire ces pièces mécaniques. Il était devenu plus rentable de construire ce pièces avec des machines car on y passait moins de temps et cela coûtait moins cher ; c’est ce qu’on appelle la productivité. La question du remplacement ne se posait essentiellement alors qu’en ces termes, de la même façon que la problématique essentielle se pose pour Bezos de savoir s’il est plus rentable de conserver des humains travaillant comme des robots dans ses entrepôts, plutôt que de tout automatiser.

      On gagnerait, il me semble, à ne pas oublier ces déterminants économiques dans l’observation du « progrès technologiques », même si la fiabilité, le respect des sources, la régulation, etc. de ChatGPT,évoquées ici ou là, sont des questions importantes.

      On a essayé de construire tout un tas de machines volantes plus délirantes les unes que les autres avant d’arriver à un produire un modèle d’avion opérationnel. On sait déjà, avec le peu de recul de l’ère internet, que tout le monde s’était emballé, il y a quelques années sur des soit-disant faits historiques qui n’étaient que des fétus de paille (les CD, le web 2.0, etc.). De ce point de vue la vidéo est très utile, en analysant de façon plus rationnelle ce qu’est l’IA (improprement nommée). Pour autant, si on comprend mieux ce qu’est l’IA, on en sait pas beaucoup plus sur les conditions réelles, d’un point de vue industriel, de sa mise en place est sur les raisons pour lesquelles ceux qui ont le pouvoir de décision industriel l’emploient aujourd’hui.

      Comme l’évoquait justement Bookchin, nous ne savons pas exactement à quelle étape de l’évolution capitaliste nous en sommes.Nous n’avons à notre disposition que la focale du réel (avec le recul de l’histoire). Mieux vaut éviter d’essayer de lire dans le marc de café avec des discours sensationnels et de nous en tenir qu’aux réalités tangibles : notamment l’incontournable présence des pouvoirs économiques sur le court des choses.

      Néanmoins, il existe peut-être dans le réel d’aujourd’hui des signes qui peuvent nous indiquer de quoi sera fait l’avenir immédiat.

      Ma question : ne risque pas t-on d’avoir un processus similaire, à celui évoqué ci-dessus par Marx (passage de la fabrication manuelle à une production mécanique), dans les métiers informatiques ? Les professionnels de l’informatique seront-ils pas obligés de passer prochainement par des processus entièrement automatisés pour produire plus ou moins de lignes de code, jusqu’à ce que le savoir-faire du développeur et sa présence ne soient plus nécessaire ?

      Il m’est arrivé de poser la question à des professionnels et j’ai été surpris de constater que la réponse s’imposait presque toujours par la négative (après quand même quelques moments d’hésitation). La question est à nouveau posée ici.

      (Merci de ne pas m’allumer si je raconte des conneries ou si la réponse vous semble évidente)

      Des métiers, des savoir-faire, des gestes techniques, des cultures professionnelles disparaissent, parfois très vite et cela prouve que « ce n’est pas nous qui décidons », contrairement à ce qui est énoncé avec beaucoup de naïveté dans la vidéo.

      Les professionnels qui se retrouvent sur le carreau parce que leur métier n’existe plus sont souvent pris de court car ils ont souvent eu tendance à se rassurer dans une attitude bravache en affirmant, devant les signes avant-coureurs de leur éjection du « marché du travail », que « tout cela ne les touchera pas ». Je peux en témoigner car j’ai travaillé comme photograveur dans les années 80.

    • @cabou je suis bien d’accord et il n’y a pas d’illusion à se faire sur la capacité critique et encore moins marxienne, d’un co créateur de Siri. La vidéo a l’avantage pour moi de dissiper les fantasmes de ce que la soi-disant « IA » est ou n’est pas. À partir de là, une fois les fantasmes voire délires mis de côté, on peut discuter de ce dont tu parles toi, et qui est bien évidemment largement plus central.

      À ce propos : https://seenthis.net/messages/1011672

      Comme pour les autres secteurs de l’économie angoissés par la diffusion des outils d’automatisation (c’est à dire à peu près tous, de la creative class aux artisans, ouvriers, médecins, profs, etc), la déclaration de Fran Drescher mérite d’être rectifiée : ce ne sont pas « les machines » qui vont remplacer « les humains » mais le patronat qui, depuis les premiers théorèmes d’Adam Smith, tente éternellement d’accaparer les nouveaux outils de production pour optimiser l’extraction de la force de travail des employé·es dans le but de maximiser les profits réalisés. De la machine à vapeur à l’IA générative, (presque) rien n’a changé sous le soleil rouge de la lutte des classes, excepté le degré d’efficacité et de violence du processus.

      Évidemment ça marche aussi pour les devs, en tout cas pour de nombreux cas, comme pour à peu près n’importe quel métier spécialisé quoi (plus c’est technique spécialisé, plus c’est facile à reproduire avec assez de data aspirée).

      Plus d’IA, ça veut dire toujours plus de surnuméraires, de gens qui ne créent plus de valeur au sens capitaliste, qui ne servent à rien pour cette organisation du monde.

      #valeur #capitalisme #technologie #surnuméraires

    • merci @rastapopoulos. Content de voir qu’il y a au moins un professionnel qui estime que mon hypothèse n’est pas complètement farfelue :-)

      J’avais zappé ce lien vers Arrêt sur images à cause du paywall et je n’y suis pas revenu après !

      La réinterprétation de la révolte luddite qui a lieu depuis une trentaine d’années me semble effectivement très intéressante. On n’y voit plus forcément une bande d’attardés rétrogrades (à peu de chose près ce qu’en disait Marx et ce qu’en disent encore certains marxistes) mais plutôt l’expression d’une résistance à un pouvoir économique, imposant en guise de « progrès technologique inéluctable », la mise en place directe d’un nouveau type de rapport social de production (eh oui !), une dégradation brutale des revenus et des conditions de vie, une remise en cause du mode vie communautaire (ou social), des savoir-faire de métiers et du rapport qualitatif à ce qui est produit (le « travail bien fait »).

      En clair, il s’avère que le luddisme, n’est ni plus ni moins le premier mouvement de lutte sociale contre l’émergence de la révolution industrielle, elle-même, décrite comme l’étape décisive de la mise en place de la société capitaliste dans laquelle nous sommes encore empêtréEs. Lire, notamment, à ce sujet, le livre de Kirkpatrick Sale La révolte des Luddite , récemment réédité.

      Voilà effectivement qui ne pourra qu’être indispensable à savoir aujourd’hui, à un moment où il est non seulement vital de remettre en cause radicalement ce progrès qui nous est imposé mais qu’en plus, comme tu le fais justement remarquer, c’est le travail en tant que tel, et de façon générale, qui demande à être critiqué et pas seulement le savoir-faire et le rapport qualitatif qui y sont incorporés (comme à l’époque luddite).

    • Je ne sais pas si les IA vont remplacer les développeurs mais penser qu’un développeur n’est qu’un pondeur de code qu’on pourrait automatiser en deux coups de cuillère à pot est une erreur. Je vois bien que la plus grosse difficulté aujourd’hui pour beaucoup de développeurs (notamment débutants), ce n’est pas vraiment coder mais plutôt comprendre et analyser les besoins. Cela fait d’ailleurs des années que les développeurs sont très assistés dans leur flux de travail, pour ce qui est de produire du code en tout cas. A la limite on peut se plaindre que le métier est devenu bien plus industriel et moins artisanal, si on veut faire un parallèle avec les luddites.

    • ravi que cela te rappelle visiblement de bons souvenir, @simplicissimus ;-) mais pour ce qui me concerne, justement, autant je porte grand intérêt à l’œuvre de Marx - avec toute la distance critique qui s’impose (et là, je n’évoque même pas sa pratique politique plus que contestable au moment de la première internationale) - autant je n’ai jamais pris cette affaire de « baisse tendancielle du taux de profit » pour quelque chose de bien utile à la théorie révolutionnaire ! Je garde, au contraire, les pires souvenirs de débats furieux sur ce thème de la part de militants empêtrés dans des logiques religieuses défendant des textes sacrés.

      Il n’en reste pas moins que la question du travail à l’heure d’une extrême numérisation et de l’automatisation des moyens de production, quel que soit le secteur d’activité, doit être interrogée aujourd’hui en terme de stratégie de résistance au capitalisme.

      Sans vouloir lancer un quelconque troll je pense que Marx s’est même fourvoyé sur nombre de prédictions globalisantes et autres « lois », sous couvert de scientificité, qui se sont avérées fausses avec le temps ; dont la fameuse baisse tendancielle du taux de profit et l’inéluctabilité de la faillite du capitalisme...

      Voir également à ce sujet, via @colporteur, ce que disait Tronti et qui me semble très pertinent à propos de la prédiction de Marx concernant la prolétarisation croissante et « le passage de l’ouvrier-masse au bourgeois-masse »

      https://seenthis.net/messages/1012626#message1012639

    • Mais pas confond’ le taux de profit, calculable par les prix, et pour des entreprises précises (qui peuvent gonfler ou crasher), et la baisse tendencielle de la valeur qui depuis des décennies est à l’échelle mondiale, globale. Peu importe que telle entreprise ou milliardaire gonfle irrationnellement, ça change rien que sur le système entier ya de moins en moins de valeur (et donc de plus en plus de surnuméraires, entre autre).
      http://www.palim-psao.fr/2015/07/critique-de-la-valeur-et-societe-globale-entretien-avec-anselm-jappe.html

      Cela démontre son caractère intrinsèquement irrationnel, destructeur et auto-destructeur. Le capitaliste particulier doit s’imposer dans la concurrence s’il ne veut pas être écrasé par elle. Il doit donc produire avec le moins de main d’œuvre possible pour vendre à meilleur marché. Cependant, cet intérêt du capitaliste particulier s’oppose absolument à l’intérêt du système capitaliste dans son ensemble, pour lequel la baisse du taux de plus-value, et finalement de la masse de plus-value, représente une menace mortelle, à la longue. Ce qui caractérise la société capitaliste est exactement cette absence d’une véritable instance qui assure l’intérêt général, ne fût-ce que l’intérêt capitaliste. Le capitalisme se base sur la concurrence et l’isolement des acteurs économiques. Là où règne le fétichisme de la marchandise, il ne peut pas exister de conscience au niveau collectif. Toutes les tentatives historiques de « régulation », que ce soit à travers l’État ou à travers des cartels, des accords entre capitalistes, etc., n’ont marché que temporairement. Pendant une longue période, entre les années 1930 et 1970, on parlait souvent de « capitalisme monopoliste » ou « régulé » : l’intérêt général du système capitaliste aurait triomphé sur les intérêts des capitaux particuliers, disait-on, à travers des États très forts et à travers la concentration du capital sous forme de monopoles. Beaucoup de théoriciens marxistes, même parmi les meilleurs, comme l’École de Francfort, Socialisme ou Barbarie ou les situationnistes, y ont vu un stade définitif du capitalisme, marqué par la stabilité. Ensuite, le triomphe du néo-libéralisme a démenti ces pronostics. La concurrence sauvage a fait son retour sur fond de crise, et la dérive autodestructrice du système est devenue visible. Dans l’économie comme dans l’écologie, comme dans le désordre social, chaque acteur contribue, pour assurer sa survie immédiate, à une catastrophe globale qui finalement le frappera avec certitude.

  • JO 2024. Les spectateurs ne pourront pas boire d’alcool dans les stades
    https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/jo-2024-les-spectateurs-ne-pourront-pas-boire-dalcool-dans-les-stades-5

    Il ne sera pas possible de boire de l’alcool sur les sites des Jeux olympiques de Paris 2024.

    Mais comme la macronie ne déçoit jamais :

    La seule possibilité pour les spectateurs de pouvoir consommer de l’alcool aux Jeux olympiques sera d’obtenir des places VIP

    Car les loges sont « considérées comme des espaces de restauration »
    et puis c’est bien connu le Cristal Roederer, ça ne saoule pas ...

  • Santé : le syndicat de médecins MG France dénonce « une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui en ont besoin »
    https://www.francetvinfo.fr/sante/sante-le-syndicat-de-medecins-mg-france-denonce-une-veritable-campagne-

    Bruno Le Maire a évoqué plusieurs mesures pour redresser les comptes publics, dont la lutte contre les #arrêts_maladie dits « de confort ». Pour Agnès Giannotti, la présidente du syndicat de médecins MG France, c’est « absolument scandaleux ».

    « On a une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui ont besoin d’être arrêtés », a déclaré ce lundi 19 juin sur franceinfo Agnès Giannotti, présidente du syndicat de médecins MG France, premier syndicat chez les généralistes. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé ce lundi qu’au moins 10 milliards d’euros d’économies avaient été identifiés pour permettre le redressement des comptes publics de la France d’ici 2027, notamment dans la santé et le travail.

    franceinfo : Est-ce que certains médecins donnent trop d’arrêts maladie ?

    Agnès Giannotti : Si la population vieillit et a des maladies chroniques c’est à cause des généralistes, s’il y a des problèmes de management dans les entreprises c’est à cause des médecins généralistes, si les caissières et les femmes de ménage n’arrivent plus à travailler parce qu’elles ont mal aux genoux et aux épaules, c’est la faute des médecins généralistes. C’est ça des arrêts de confort ? Ce sont ces patients là que l’on arrête. Là, on a une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui ont besoin d’être arrêtés. C’est absolument scandaleux.

    Pourquoi dit-on qu’il y a trop d’arrêts ?

    Des dérives sur les indemnités journalières, il y en a, mais très peu chez les médecins traitants, 1 à 2%, il y en a beaucoup sur les plateformes de téléconsultation. Qui a dérégulé ? C’est l’Etat. Qui a mis les plateformes en accès direct sur ’mon espace santé’ ? C’est l’Etat. Pointer les médecins généralistes traitants c’est absolument scandaleux. Les besoins de soins augmentent, la population vieillit, l’âge de la retraite est repoussé, donc un politique responsable anticipe ces dépenses qui augmentent.

    #travail #maladie

    • Oui, enfin, l’article est un peu « mignon » : la dame médecin qui joue la victimisation (c’est la faute aux généralistes) ne voit que par le petit bout de sa lorgnette corporatiste alors que c’est le dernier retranchement possible du salariat qui est menacé, à savoir, la santé, la « question de vie ou de mort ».

      Ouin ! Ouin ! On ne pourra plus donner d’arrêt de travail.
      Mais qu’est-ce qui vous en empêche ?
      (spoiler : les sanctions financières ... bande de chacals)

  • Un drone militaire américain piloté par une #IA se retourne contre sa tour de contrôle lors d’une simulation
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/un-drone-militaire-americain-pilote-par-de-une-ia-se-retourne-contre-sa-

    Pendant un test #virtuel mené par l’armée américaine, un #drone d’attaque contrôlé par une #intelligence_artificielle a décidé de se retourner contre ses donneurs d’ordre afin d’arriver à son objectif final. L’armée de l’air américaine dément avoir réalisé ce test.

  • Sécheresse : la crise des sources que personne n’a vu venir

    Des dizaines de milliers de foyers français, dont l’habitation n’a jamais été reliée au réseau public d’eau potable, mais utilisaient une source située sur leur propriété ou à proximité, risquent de voir celle-ci se tarir avant l’été. Déjà nombre d’entre eux appellent leur mairie au secours. Dans le même temps, en application d’une directive européenne tout juste transcrite en droit français, les collectivités locales doivent désormais fournir de l’eau potable à ceux qui en sont privés. Une véritable bombe à retardement. Reportage.

    https://blog.mondediplo.net/secheresse-la-crise-des-sources-que-personne-n-a

    • Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      (vu des cas bien moins éloignés du réseau, ça chiffre vite hénaurme)

      l’ordonnance n°2022-1611 du 22 décembre 2022 relative à l’accès et à la qualité des eaux cause de nouvelles difficultés

      ...on passe sur les joyeusetés de l’établissement du tarif et la facturation. Un forfait ou un coût au m3 qui intègre le coût d’usage du véhicule, le carburant par rapport au dernier point d’eau (km), le temps des agents du service, le linéaire entre la route d’accès et le réservoir, etc.

      #eau #eau_potable #sécheresse #sources #mairies

    • En résumé la collectivité peut refuser de relier au réseau, soit une construction « non autorisée », soit un hameau « trop éloigné » (Conseil d’État, 30 mai 1962, « Parmentier », Lebon p. 912). Mais qu’est-ce que ça veut dire, « trop éloigné » ?

      En outre, le fameux arrêt Carrère de 1991 stipulait que la collectivité doit prendre le coût en charge seulement si c’est elle qui décide de l’extension, et donc de la délivrance des permis de construire (3)…

      Résultat : sur le terrain, jusqu’ici les collectivités refusaient le plus souvent le raccordement, soit au motif de l’absence d’un zonage, soit parce que la parcelle du demandeur était trop éloignée de l’extrémité du réseau déjà existant, et que le raccordement aurait généré un coût excessif pour la collectivité.

      Mais tout ça c’était avant. Avant la crise et la sécheresse qui menace à nouveau pour l’été prochain. Car c’est un peu partout en France que les sources se tarissent. Que peuvent faire les collectivités ?

      Notre jeune responsable de service cévenole a interpellé l’ARS et la Préfecture, qui lui ont répondu fin avril. Sur le principe, si le pétitionnaire réside à l’intérieur du zonage il faudra le raccorder. Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      Y a des survivalistes qui vont faire la gueule.

      Cela dit, c’est juste le premier étage de la fusée du désespoir  : que va-t-il se passer quand les réseaux se retrouveront à sec aussi  ? Ça risque d’arriver très très vite dans le sud-est.
      Pendant un temps, tu peux envisager de transporter la flotte par camions depuis les voisins… mais je pense que beaucoup de voisins vont se retrouver eux-mêmes en tension.

    • Pour être efficace, il incombe de comprendre une chose : la mission n’est pas de rendre compte du réel mais de l’#actualité. Cette variation est bien plus qu’une finesse sémantique. Ce n’est pas vis-à-vis du réel, passé présent comme futur, que le travail d’attaché de production se construit. Lorsque vous choisissez les sujets à aborder et les invités avec lesquels en parler, c’est à partir de « l’actu » que vous devez raisonner, c’est-à-dire à partir d’une hiérarchisation informationnelle produite et alimentée par les #médias eux-même de manière réticulaire. L’attaché de production est un des outils à travers lesquels le « traitement de l’actualité » s’émancipe des autres sphères du monde social. Cela devient un marché à part entière, au même titre que les autres. Vous ne vendez pas des planches de bois ou des voitures électriques, mais de l’actu, et c’est à partir de ça que le travail s’organise. L’objectif du média devient dès lors d’entretenir une certaine position sur le marché de l’information, et pour les gros mastodontes comme France Inter, cela est synonyme de jouer sur les mêmes plates bandes que les autres. C’est pour cette raison que très souvent, la direction explique en conférence de rédaction que « l’actualité l’impose » (à l’image des fameuses « humeurs du marché » décrites par les économistes de plateaux), sans que cette réification grotesque, véritable renversement de l’acte journalistique, ne provoque la simple interrogation de qui que ce soit. L’existence d’une ligne éditoriale explicite, autour de laquelle les discussions peuvent s’agréger, est dissoute dans la dynamique incessante de l’actu.

      #journalisme #media

    • Comme pour les autres activités subventionnées car dites « d’intérêt public » (poste, transports, éducation etc), la généralisation du néolibéralisme dans les médias accompagne une dépréciation qualitative. En plus de conditions de travail internes de plus en plus fragiles, la rigueur du rapport au réel ne constitue plus la tâche première du travail journalistique. Pour se maintenir sur le marché de l’info, d’autres priorités sont à mettre en avant. Ce renversement a des répercussions sur le plan politique : la densité de la mission de formation d’un « citoyen éclairé » par la mise à disposition d’une information vérifiée s’étiole, la fonction de contre-pouvoir exercée par la critique des éléments de langage du pouvoir est de plus en plus lacunaire. La polarisation du travail autour du traitement de « l’actualité », et non plus de la réalité, nourrit la dynamique contre-démocratique inhérente au néolibéralisme. Le bal des experts en lien avec la volonté de rester compétitif encadre la disparition d’une relation cohérente (donc agonistique) au réel, centrée sur les luttes, les oppositions, les dominations, auquelles la démocratie est censée par définition apporter une réponse sans cesse renouvelée. Comme le montre l’exemple médiatique, la généralisation de la rationalité néolibérale ne fait pas que fragiliser les piliers essentiels d’un partage démocratique du pouvoir : il participe à faire disparaître, à travers la transfiguration de ce qui compose l’essence du réel, l’existence même d’un idéal centré sur l’intégration constante et sans bornes du plus grand nombre dans les affaires de la cité.

  • Baptiste Morizot : « Touver un lieu à aimer personnellement, et à défendre collectivement »
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/baptiste-morizot-la-beaute-du-monde-vivant-cest-quon-ne-sait-jamais-dans-

    Qu’il s’agisse de milieux humides comme à Notre-Dame-des-Landes, ou de méga-bassines comme à Sainte-Soline, nombre de mobilisations ont un rapport avec l’eau. Votre livre en parle aussi beaucoup, notamment à travers la figure du castor.

    Ça fait des années que je bataille pour faire entrer rivières et bassins-versants dans ma philosophie. J’y suis notamment parvenu grâce au castor, ce grand intercesseur entre nous et le « profond mystère de l’eau vive », comme dit l’écrivain américain Jim Harrison ! Avec les ouvrages qu’il bâtit, cet animal constitue une force puissante, capable de réhydrater les continents en retenant l’eau le long de son cours, sans pour autant la capturer pour un seul usage ni l’empêcher de circuler jusqu’à l’océan. Ces effets de terraformation, soit la capacité à augmenter l’habitabilité de la Terre, sont déterminants.

    Le castor incarne une philosophie de la technique qui n’est pas celle de nos grands barrages de béton. Et pour une raison simple : leurs barrages sont faits pour ne pas durer, et les possibilités de régénération de rivières et de milieux humides sont justement liées au caractère transitoire de ces constructions animales : ils sont plus ajustés à la vie des rivières, parce qu’ils ont coévolué depuis des millions d’années.

    Le cas des castors est une façon d’aborder la question centrale de votre livre : « Comment faire entrer les vivants en politique ? »

    Nous héritons d’une manière de voir le monde (l’ontologie naturaliste) qui établit une distinction entre d’un côté, le monde humain et politique, et de l’autre, la nature, vue comme un ensemble inerte qui ne serait régi que par des rapports de force. Cette séparation bute désormais sur un problème : les sciences ont montré que le monde vivant est complexe et régi par une infinité de types de relations. Par exemple, les érables et les lys martagons s’échangent du sucre au moment où chacun en a le plus besoin, par l’intermédiaire d’un réseau de champignons : il y a entre les vivants des formes de communication, via la réception et l’interprétation d’informations.

    Par conséquent, le vivant ne relève plus du domaine de la « nature », il entre dans le champ de la politique. Il faut donc trouver des façons d’établir avec lui des relations politiques. Mais le problème, c’est que depuis le XVIIIe siècle, nos modes de relations politiques se sont stabilisés autour d’un modèle « citoyenniste » où prime l’usage d’une parole argumentée et rationnelle. Ce modèle ne peut accueillir les castors, les loups et les forêts. Il faut trouver autre chose. Et il ne s’agit pas ici de faire de la « démocratie avec les chiens », ni de donner une personnalité juridique aux fleuves. C’est un autre problème que je construis.

  • Nouvelle attaque contre le monde du travail :

    L’indemnisation des arrêts de travail dans le viseur de Bercy | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/lindemnisation-des-arrets-de-travail-dans-le-viseur-de-bercy-1943021#utm_so

    L’indemnisation des arrêts de travail dans le viseur de Bercy

    Les indemnités journalières font partie des pistes identifiées par le ministère du Budget pour réduire les dépenses publiques. Les montants remboursés continuent de déraper depuis le début de l’année. Mais le sujet est sensible.

    https://justpaste.it/dfsgp

  • La faillite de l’idéologie biopolitique | Maurizio Lazzarato
    https://cabrioles.substack.com/p/la-faillite-de-lideologie-biopolitique

    Foucault bouche complètement l’espace politique avec un double modèle, juridico-politique et biopolitique, et avec leur « sujets » respectifs, le peuple et la population, le premier renvoyant à l’État, le deuxième à l’Économie. Conscient ou inconscient, le but de l’opération foucaldienne est de suturer l’effraction marxienne qui avait ouvert l’espace fermé par le couple peuple-population et État-économie par l’introduction de classes et leurs luttes. Elle intervient avec un timing parfait puisqu’elle correspond à l’épuisement de la force révolutionnaire de la classe ouvrière et à sa défaite historique. L’État souverain et la biopolitique (techniques de gouvernement étatiques et extra-étatiques) ont gagné, il ne reste de l’espace politique que pour des contre-conduites, des luttes contre le « trop de pouvoir », des subjectivations qui visent directement la « liberté » à l’intérieur du système sans passer par la « libération » (révolution).

    La reconstruction foucaldienne du bouclage de l’espace politique n’est pas une simple répétition du travail des « économistes ». Elle innoverait l’idéologie de la machine à double tête capital-État puisque l’économie serait devenue bio-économie, elle concernerait la « vie » et les « vivants ». La nouveauté foucaldienne (« le biologique se reflète dans le politique ») est problématique car les vivants sont toujours politiquement qualifiés. La machine du pouvoir a toujours à faire à des ouvriers, des femmes, des esclaves-colonisés. Elle doit produite des différentiels entre des vies ainsi qualifiées.

    Le double modèle juridico-politique et biopolitique fait l’impasse sur le capital et ses classes qui pourtant vont progressivement reconfigurer le système juridico-politique et donner un sens et une direction à la biopolitique. Cette dernière semble ignorer ce pouvoir sur la vie et les corps qui l’a précédée de quelque siècle et dont elle est la conceptualisation tardive et mutilée. La prise de pouvoir sur les corps vivants se fait d’abord par l’appropriation violente et la formation des classes des femmes, des ouvriers, des esclaves et des colonisés, inclues dans la « production » à travers leur exclusion du domaine politique.

    #biopolitique

    edit extrait de L’INTOLÉRABLE DU PRÉSENT, L’URGENCE DE LA RÉVOLUTION - Minorités et classes, éditions Etérotopia, janvier 2022

  • Et voilà, c’est parti :)
    https://www.curseurs.be

    Curseurs , un nouveau périodique,
    pour réfléchir la société numérique

    Un premier numéro thématique
    Smartphones ! Le coût du confort.
    Pour introduire une réflexion critique sur le numérique, quel meilleur sujet que ce petit ordinateur, qui tient dans notre poche, nous permet en tout lieu et à toute heure d’accéder à nos vies numériques, mais qui en concentre aussi quantité de problématiques ?

    Une revue réalisée en logiciels libres
    La revue a été intégralement réalisée en logiciels libres et rédigée par une équipe de bénévoles motivé·e·s.

    Disponible un peu partout dans Bruxelles, il est possible aussi de recevoir Curseurs dans sa boîte aux lettres postale ! https://www.curseurs.be/Abonnement

  • The EU Suppressed a 300-Page Study That Found Piracy Doesn’t Harm Sales
    https://gizmodo.com/the-eu-suppressed-a-300-page-study-that-found-piracy-do-1818629537

    The European Commission paid €360,000 (about $428,000) for a study on how piracy impacts the sales of copyrighted music, books, video games, and movies. But the EU never shared the report—possibly because it determined that there is no evidence that piracy is a major problem.

  • Dialogue social empêché, démocratie interne dévoyée : au « Monde diplo », la lutte des classes est déclarée https://www.liberation.fr/economie/medias/dialogue-social-empeche-democratie-interne-devoyee-au-monde-diplo-la-lutt

    – Acte I : un non-dialogue social qui dégénère en bataille rangée
    – Acte II : une succession fumeuse
    – Acte III : l’aristocratie des permanents et le prolétariat pigiste

    #allons_bon #Benoît_Bréville #Serge_Halimi #Pierre_Rimbert #Le_Monde_Diplomatique

  • Intelligence Suggests Pro-Ukrainian Group Sabotaged Pipelines, U.S. Officials Say - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/03/07/us/politics/nord-stream-pipeline-sabotage-ukraine.html


    The Nord Stream 2 gas pipeline in Lubmin, Germany, last year.
    Credit. Krisztian Bocsi/Bloomberg

    New intelligence reporting amounts to the first significant known lead about who was responsible for the attack on the Nord Stream pipelines that carried natural gas from Russia to Europe.
    […]
    Officials who have reviewed the intelligence said they believed the saboteurs were most likely Ukrainian or Russian nationals, or some combination of the two. U.S. officials said no American or British nationals were involved.

    The pipelines were ripped apart by deep sea explosions in September, in what U.S. officials described at the time as an act of sabotage. European officials have publicly said they believe the operation that targeted Nord Stream was probably state sponsored, possibly because of the sophistication with which the perpetrators planted and detonated the explosives on the floor of the Baltic Sea without being detected. U.S. officials have not stated publicly that they believe the operation was sponsored by a state.

    The explosives were most likely planted with the help of experienced divers who did not appear to be working for military or intelligence services, U.S. officials who have reviewed the new intelligence said. But it is possible that the perpetrators received specialized government training in the past.

    Officials said there were still enormous gaps in what U.S. spy agencies and their European partners knew about what transpired. But officials said it might constitute the first significant lead to emerge from several closely guarded investigations, the conclusions of which could have profound implications for the coalition supporting Ukraine.

    Any suggestion of Ukrainian involvement, whether direct or indirect, could upset the delicate relationship between Ukraine and Germany, souring support among a German public that has swallowed high energy prices in the name of solidarity.

    • Enquêtes Nord Stream : des traces mènent à l’Ukraine
      https://www.zeit.de/politik/ausland/2023-03/nordstream-2-ukraine-anschlag

      Concrètement, selon les informations du studio ARD Capital, les enquêteurs sont contrastés, SWR et ZEIT ont réussi à identifier le bateau qui aurait été utilisé pour l’opération secrète. Il s’agirait d’un yacht loué à une société basée en Pologne, appartenant apparemment à deux Ukrainiens. Selon l’enquête, l’opération secrète en mer a été menée par une équipe de six personnes. On dit qu’il s’agissait de cinq hommes et d’une femme. En conséquence, le groupe était composé d’un capitaine, de deux plongeurs, de deux assistants de plongée et d’un médecin, qui auraient transporté les explosifs sur les lieux du crime et les y auraient placés. La nationalité des auteurs n’est apparemment pas claire. Les assassins ont utilisé des passeports falsifiés par des professionnels, qui auraient été utilisés, entre autres, pour louer le bateau.

      Selon l’enquête, le commandement a quitté Rostock le 6 septembre 2022. L’équipement pour l’opération secrète était auparavant transporté au port dans un camion de livraison, dit-on. Selon les recherches, les enquêteurs ont ensuite réussi à localiser à nouveau le bateau le lendemain à Wieck (Darß) et plus tard sur l’île danoise de Christiansø, au nord-est de Bornholm. Le yacht a ensuite été rendu au propriétaire dans un état non nettoyé. Selon les recherches, les enquêteurs ont trouvé des traces d’explosifs sur la table dans la cabine. Selon les informations du studio capital ARD, Kontraste, SWR et ZEIT, un service secret occidental aurait envoyé à l’automne, c’est-à-dire peu après la destruction, un tuyau aux services partenaires européens, selon lequel un commando ukrainien serait responsable de la destruction. Après cela, il y aurait eu d’autres indications de renseignement qu’un groupe pro-ukrainien pourrait être responsable.

      traduction bancale de gg...

    • Unique source : « US officials ». La seule chose qu’on peut en tirer, c’est essayer de se faire des nœuds au cerveau de ce que signifie une telle publication dans le NYTimes. Par contre rigoureusement rien sur la crédibilité de l’affirmation.

    • C’est sûr que toute cette « enquête » pue la barbouzerie. On peut juste remarquer qu’ils n’ont pas osé faire dire aux « journalistes » que les services n’avaient rien vu venir et qu’ils avaient été les premiers surpris.
      le début de l’article du Spiegel :

      phrase 1

      Les autorités allemandes d’enquête ont réalisé une percée dans l’enquête sur l’attaque des gazoducs NS1 et NS2.

      phrase suivante

      Après une enquête (Recherche) commune du studio berlinois d’ARD, du magazine politique d’ARD Kontraste, de la SWR et du Zeit, il a pu être reconstitué, à la suite des investigations, comment et quand l’attaque à l’explosif a été préparée.

      Normalement, les « autorités » (Behörden) ça ne peut pas être des médias…

      Et le début du passage que traduit @Lyco réalise une audacieuse synthèse des deux sources :

      En pratique, d’après les informations de ARD-Berlin, Kontraste, SWR et le Zeit, les enquêteurs ont réussi à identifier le bateau soupçonné d’avoir été utilisé pour l’opération secrète.

      La femme mentionnée était « le » médecin :- )

      Plus loin, et, effectivement, l’original allemand doit être lu avec un soin bien plus grand que gg:translate

      Les enquêteurs de l’enquête commune (Recherche, le terme renvoie précisément à l’enquête menée par les médias) ont pu identifier des traces d’explosif sur la table du yacht.

      D’après des informations de (toujours) ces (mêmes) enquêteurs des médias, un service secret occidental a dû, peu de temps après l’attaque, transmettre à certains de ces partenaires européens un avis selon lequel ce serait un commando ukrainien qui serait responsable de la destruction.

      dans l’article allemand, aucune référence à des US officials, que de vaillants et fiers journalistes qui ont pu tranquillement remonter la filière… et, avec leur petit bras et leur farouche volonté de découvrir la vérité, ainsi trouver tout cela. Où il subsiste tout de même beaucoup de conditionnels.

    • sur l’article du NYT cf. ces commentaires, via @dedefensa
      https://seenthis.net/messages/993465

      (je dois avouer que je n’ai pas lu l’article du New York Times, je me suis focalisé sur celui du Zeit, où il y avait déjà pas mal de quoi faire…)

      (oui, je sais Zeit c’est féminin, et à chaque fois ça me fait bizarre, alors je précise : c’est une ellipse

      le Zeit

      pour

      l’hebdomadaire Die Zeit

      peut-être que ça me soulagera…

  • L’économie des industries sonores : quand les marchés valorisent le son (Étude Asterès) https://asteres.fr/site/wp-content/uploads/2023/01/ASTERES-Leconomie-du-son-janvier-2023.pdf

    Combien pèse le #son ? Voilà la question baroque que nous nous sommes posés dans le cadre de cette étude. Et la réponse est nette : 38 milliards d’euros. L’économie du son, ce sont la radio, la musique mais aussi, et surtout, les télécoms, les prothèses sonores, les bureaux d’acoustique. En bref, toute une économie dont on parle peu.

  • Numérisation des aides sociales : dématérialiser pour mieux régner
    https://lvsl.fr/numerisation-des-aides-sociales-dematerialiser-pour-mieux-regner

    Ces cinq dernières années, les obligations de connexion ont explosé : prendre un rendez-vous avec un conseiller #Pôle_Emploi, faire une demande de #RSA, renouveler des papiers d’identité, valider une autorisation de travail… la moindre démarche administrative requiert un ordinateur, une bonne connexion et une aisance dans son utilisation. Au-delà du seul aspect technique, il faut surtout connaître ses droits, maîtriser le langage administratif et ses codes et réussir à naviguer sur des interfaces en constante évolution. Résultat : en 2021, selon l’INSEE, c’est un adulte sur trois qui a renoncé à effectuer une démarche administrative en ligne. Et ce n’est pas un hasard : la #dématérialisation sert une politique sociale qui ne dit pas son nom, de réduction des effectifs et de fermeture des guichets, dont les conséquences sont la mise à distance de l’administration et la fragilisation des plus #précaires.

    Rencontre organisée par le Mouton numérique avec Clara Deville, sociologue, Gabriel Amieux, animateur du Secours Catholique 93 membre du collectif « Bouge Ta #Préfecture », et Habib, travailleur sans-papier, mobilisé avec le Secours Catholique 93. Rencontre animée par Anne-Charlotte Oriol, transcrite par Dany Meyniel et éditée par MBB.

    C’est la transcription partielle d’une rencontre organisée par Le mouton numérique en octobre et faisant partie d’une série de rencontres, qu’on peut écouter à ce lien : https://mouton-numerique.org/dematerialiser-pour-mieux-regner, avec également des comptes-rendus

    #allocataires #ayant_droits #étrangers #doits_sociaux #société_d'abandon

    • @vazi Je l’avais oubliée cette émission. Merci du rappel. Ces gens n’ont pas changé de tactique depuis les années 70 : « nous savons, vous ne savez rien ». Variante : « au XIXème siècle les gens avaient peur des trains ».

      Le plus génial c’est quand ils parlent d’évaluation et de quantification des risques. Ils affirment en substance : « les risques sont infimes, on a tout calculé, et en plus depuis tchernobyl et fukushima on a revu nos calculs et on a tout rectifié, tout est safe ». Et donc là sans même sourciller ils se tirent une balle dans le pied puisqu’avant tchernobyl et fukushima tout était sensé être safe aussi, c’était déjà le discours. #escrocs #technophiles

    • Je ne me souviens plus d’où vient cette anecdote.
      Un gars a bossé comme intervenant extérieur dans une centrale et ne se sentait pas jouasse quant aux protocoles de sécurité mis en place.
      Il finit par s’en ouvrir à un vieux salarié toujours EDF (bah oui, le gros des troupes, c’est du sous-traitant sans culture spécifique du nucléaire  : What Could Possibly Go Wrong  ? )  :
      «  Il y a un plan d’urgence pour ceux qui bossent dans la centrale, en cas de fuite  ?
      -- Oui, bien sûr, on l’appelle le doigt mouillé .
      -- Heu, je ne comprends pas.
      -- C’est pourtant très simple  : en cas d’accident nucléaire, tu mouilles ton doigt, tu cherches d’où vient le vent et tu cours très très vite dans cette direction.  »

      Le gars souligne que le vieux ne rigolait pas du tout.

  • L’Univers n’est pas localement réel : une découverte récompensée par le prix Nobel de Physique 2022
    https://trustmyscience.com/nobel-physique-2022-intrication-quantique-univers-non-reel-localemen

    Les avancées en physique quantique ne font que remettre en question toutes nos croyances sur le monde qui nous entoure. Cette année, le prix Nobel de Physique récompense un trio de chercheurs ayant mis en évidence de manière irréfutable, après 50 ans de travaux, une réalité plus que controversée : le phénomène d’intrication quantique — où l’état quantique de deux particules est lié quel que soit la distance qui les sépare. Il est à la base du développement des ordinateurs quantiques actuels et a permis de comprendre ce qu’Einstein qualifiait « d’action effrayante à distance ».

    Jusqu’à la fin du XIXe siècle, il est considéré que la réalité nous est accessible, et que les scientifiques sont des observateurs extérieurs aux phénomènes qu’ils peuvent alors décrire objectivement. La physique quantique, celle œuvrant au sein de l’infiniment petit, déclenche un vif débat sur le rapport de la science au réel.

    En effet, nous pouvons connaître de manière objective le monde qui nous entoure en le mesurant. Mais l’acte de mesurer dans le monde quantique modifie et donc perturbe l’objet étudié. De facto, il est impossible de connaitre son état avant la mesure. D’où la question : les particules sont-elles des « choses » en soi, peut-on leur attribuer une réalité physique autonome en dehors de l’observation ? Einstein s’amusait à dire : « Croyez-vous vraiment que la lune n’est pas là quand vous ne la regardez pas ? ». Ce sont les bases de ce que l’on nomme intrication quantique.

    Il faut savoir que l’intrication quantique est le phénomène dans lequel deux particules (ou plus) existent dans un état dit intriqué, c’est-à-dire que malgré la distance qui les sépare, elles se comportent comme un tout : une modification sur l’une d’elles entraine un changement sur l’autre.

    Travaillant indépendamment, chacun des trois chercheurs récompensés par le prix Nobel de Physique de 2022, a forgé de nouvelles expériences démontrant et étudiant l’intrication quantique. Si un observateur détermine l’état d’une telle particule, ses homologues intriqués refléteront instantanément cet état, qu’ils se trouvent dans la même pièce que l’observateur ou dans une galaxie de l’autre côté de l’univers ! Leurs résultats ont établi la violation des inégalités dites de Bell et ont ouvert la voie à de nouvelles technologies basées sur l’information quantique, utilisée actuellement pour développer les ordinateurs quantiques, la cryptographie quantique et le futur Internet quantique.

    Inégalités de Bell, une démonstration de l’intrication quantique

    Élucidée pour la première fois par Erwin Schrödinger en 1935, menant à son célèbre paradoxe du chat, l’intrication a été rejetée par Albert Einstein comme une « action effrayante à distance » et a déclenché un long débat philosophique sur l’interprétation physique de la mécanique quantique. Était-ce une théorie complète, ou l’intrication quantique était-elle due à des « variables cachées », car ses lois n’avaient aucun sens dans le monde macroscopique.

    En 1964, le théoricien du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), John Bell a proposé un théorème connu sous le nom d’inégalités de Bell, qui a permis de mettre cette question à l’épreuve. Concrètement, il explique que si des valeurs cachées sont en jeu, la corrélation entre les résultats d’un grand nombre de mesures ne dépassera jamais une certaine valeur ; à l’inverse, si la mécanique quantique est complète et donc une théorie valide, cette valeur peut être dépassée. C’est effectivement ce qu’il se passe : toutes les expériences qui ont mis en pratique ces inégalités, dont celles des trois nobélisés, montrent qu’elles sont transgressées et que la physique quantique est bien une théorie complète.

    Concrètement, John Clauser (JF Clauser & Associates, États-Unis) a été le premier à étudier expérimentalement le théorème de Bell, obtenant des mesures qui violaient clairement une inégalité de Bell et soutenaient ainsi la mécanique quantique. Puis Alain Aspect (Université Paris-Saclay et École Polytechnique, France) a mis les résultats sur un terrain plus solide en imaginant des moyens d’effectuer des mesures de paires de photons intriqués après qu’ils ont quitté leur source, éliminant ainsi les effets du milieu dans lequel ils étaient émis. Finalement, à l’aide d’outils raffinés et d’une longue série d’expériences, Anton Zeilinger (Université de Vienne, Autriche) a commencé à utiliser des états quantiques intriqués pour démontrer, entre autres, la téléportation quantique, qui permet de transférer un état quantique d’une particule à une autre.

    Comme le résume le communiqué du CERN, ces expériences délicates et pionnières ont non seulement confirmé la théorie quantique, mais ont également jeté les bases d’un nouveau domaine de la science et de la technologie, qui a des applications dans l’informatique, la communication, la détection et la simulation.
    L’Univers n’est pas réel localement, un principe de base de l’informatique quantique

    Actuellement, l’intrication est donc acceptée comme l’une des principales caractéristiques de la mécanique quantique et est mise en œuvre dans la cryptographie, l’informatique quantique et un futur « Internet quantique » à hauteur de plus d’un milliard dollars par an. L’un de ses premiers succès en cryptographie est l’envoi de messages à l’aide de paires de photons intriqués, créant des clés cryptographiques de manière sécurisée — toute écoute clandestine détruira l’intrication, alertant le destinataire du piratage.

    Il s’agirait ainsi d’une illustration flagrante que l’Univers n’est pas localement réel, démontrée par les scientifiques nobélisés cette année. Comme l’explique un article de Scientific American, « réel » signifie que les objets ont des propriétés définies indépendantes de l’observation : une pomme peut être rouge même lorsque personne ne la regarde, ce qui n’est pas le cas dans le monde quantique. Les propriétés des objets sont interdépendantes de l’observation.

    « Local » signifie que les objets ne peuvent être influencés que par leur environnement et que toute influence ne peut pas voyager plus vite que la lumière. Ce n’est également pas le cas en physique quantique « à cause » de l’intrication quantique. Le trio de scientifiques a ainsi démontré que les objets ne sont pas influencés uniquement par leur environnement, une modification sur une particule se répercutera sur sa particule intriquée, distante de plusieurs années-lumière par exemple.

    En 2017, le Dr Zeilinger a utilisé cette technique via un satellite chinois appelé Micius pour avoir une conversation vidéo cryptée de 15 minutes avec Jian-Wei Pan de l’Académie chinoise des sciences, l’un de ses anciens étudiants. Le satellite, construit en partie grâce aux découvertes de John Clauser, utilise plusieurs propriétés de la mécanique quantique appliquée aux photons, les particules élémentaires de la lumière. Le satellite est capable de fabriquer et d’émettre des paires de photons intriqués, dans deux télescopes séparés de 1203 kilomètres.

    Bien qu’il ait reconnu que le prix honorait les applications futures de son travail, le Dr Zeilinger souligne dans une interview au New-York Times : « Mon conseil serait : faites ce que vous trouvez intéressant et ne vous souciez pas trop des applications possibles ». De son côté, le Dr Clauser déclare : « J’avoue encore aujourd’hui que je ne comprends toujours pas la mécanique quantique, et je ne suis même pas sûr de savoir vraiment bien l’utiliser ».

    Néanmoins, dans un article de SciencesNews, Nicolas Gisin, physicien à l’Université de Genève en Suisse souligne : « Ce prix est très mérité, mais arrive un peu tard. La majorité ce travail a été fait dans les [années 1970 et 1980], mais le comité Nobel a été très lent et se précipite maintenant après le boom des technologies quantiques ».

    Ce boom se produit à l’échelle mondiale. Gisin conclut : « Aux États-Unis, en Europe et en Chine, des milliards – littéralement des milliards de dollars sont versés dans ce domaine. Donc, ça change complètement. Au lieu d’avoir quelques individus pionniers dans le domaine, nous avons maintenant de très grandes foules de physiciens et d’ingénieurs qui travaillent ensemble ».

    Bien que certaines des applications quantiques en soient à leurs balbutiements, les expériences de Clauser, Aspect et Zeilinger, introduisent la mécanique quantique et ses implications dans le monde macroscopique. Leurs contributions valident certaines des idées clés, autrefois controversées, de la mécanique quantique, et promettent de nouvelles applications qui pourraient un jour se retrouver dans la vie quotidienne.

  • Harcèlement moral : ce que change le verdict du procès France Télécom
    https://theconversation.com/harcelement-moral-ce-que-change-le-verdict-du-proces-france-telecom

    Par ailleurs, selon une source syndicale, les honoraires des avocats des prévenus se seraient élevés à près de 20 millions d’euros, entièrement pris en charge par les « assurances dirigeants ». Par contraste, l’arrêt ne prévoit pas, pour les parties civiles syndicales, le remboursement des honoraires de leurs avocats à la hauteur des dépenses engagées. Une telle décision fragilise la capacité des organisations syndicales à défendre les salariés par la mobilisation du droit devant les juridictions. L’égalité des armes entre les protagonistes des procès reste à réaliser.

    Et les criminels vont encore dépenser l’argent des autres pour se pourvoir en cassation.

  • Nord Stream operators : Authorities won’t allow us to inspect damaged pipelines | Reuters
    https://www.reuters.com/business/energy/nord-stream-2-says-it-plans-examine-pipelines-after-police-probe-2022-10-04

    The operators of two Baltic Sea gas pipelines that linked Russia and Germany until they both sprang major leaks last week said they were unable to inspect the damaged sections because of restrictions imposed by Danish and Swedish authorities.

    Europe is investigating what caused three pipelines in the Nord Stream network to burst in an act of suspected sabotage near Swedish and Danish waters that Moscow quickly sought to pin on the West, suggesting the United States stood to gain.

    Nord Stream 2 AG, Switzerland-based operator of that gas pipeline, said on Tuesday it will examine the condition of the leaking pipelines once a police investigation of the “crime scene” is completed and a cordon is lifted.

    Later on Tuesday, Nord Stream AG, operator of the older Nord Stream 1 pipeline, said they had been told by Danish authorities that receiving the necessary permits to carry out an inspection could take over 20 working days.

    According to the Swedish authorities, a ban on shipping, anchoring, diving, using of underwater vehicles, geophysical mapping, etc. has been introduced to conduct a state investigation around the damage sites in the Baltic Sea,” Nord Stream said in a press release.

    Pressure in the pipeline had stabilised as of Monday, Nord Stream added.

    Switzerland-based Nord Stream 2 said in emailed comments it was “cooperating with all relevant authorities”.

    • Enquête terminée du côté suédois, le bouclage de la zone a été levé – communiqué de presse du Parquet suédois
      L’enquête préliminaire conforte les soupçons de sabotage (surprise !) le procureur n’en dira pas plus.

      Avspärrningarna i Östersjön har hävts | Åklagarmyndigheten
      https://via.tt.se/pressmeddelande/avsparrningarna-i-ostersjon-har-havts?publisherId=3235540&releaseId=3332279

      Kammaråklagare Mats Ljungqvist har beslutat att häva avspärrningarna runt Nord Stream 1 och 2. Brottsplatsundersökningen är nu avslutad och misstanken har stärkts.

      – Vi kan konstatera att det har skett detonationer vid Nord Stream 1 och 2 i svensk ekonomisk zon, som har medfört omfattande skador på gasledningarna. Brottsplatsundersökningen har stärkt misstankarna om grovt sabotage. Det har gjorts beslag på brottsplatsen och dessa ska nu undersökas. Det råder förundersökningssekretess och ärendet är mycket känsligt. Samarbetet mellan Åklagarmyndigheten, Säkerhetspolisen, Kustbevakningen och Försvarsmakten fungerar mycket bra. Det är en allvarlig händelse och det är ett styrkebesked att inblandade myndigheteter på bästa sätt fullgör sina respektive uppgifter, säger kammaråklagare Mats Ljungqvist som leder förundersökningen.

      – Sverige har med stöd av FN:s havsrättskonvention, som är införlivad i svensk lagstiftning, jurisdiktion över en anläggning som den som Nord Stream har anlagt, i den delsträcka som befinner sig inom svensk ekonomisk zon, säger Mats Ljungqvist.

      Svensk ekonomisk zon utgör juridiskt i detta avseende ett mellanting mellan svenskt territorialvatten och det internationella havet. Inom den ekonomiska zonen kan den så kallade kuststaten genom till exempel skyddszoner tillfälligt begränsa de rättigheter som finns på det internationella havet.

      – Det har varit fråga om en avspärrning av ett mycket begränsat område både i tiden och till ytan. Enligt havsrättskonventionen ska hänsyn tas till skälighet och alla relevanta omständigheter när intressen står mot varandra i den ekonomiska zonen. I det ingår att ta hänsyn till den betydelse som berörda intressen har, såväl för respektive parter som för hela det internationella samfundet. Mot den bakgrunden gav jag direktiv om att tillfälligt spärra av och genomföra en brottsplatsundersökning, säger Mats Ljungqvist.

      Åklagaren har inte möjlighet att vara tillgänglig för frågor från media. När ytterligare information finns lämnas den i ett pressmeddelande.

  • A France Culture, un « système de violence et de soumission » venu d’en haut – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/medias/a-france-culture-un-systeme-de-violence-et-de-soumission-venu-den-haut-20

    « Verticalité dictatoriale », « mise en insécurité », « humiliations »... Plusieurs collaborateurs de la radio publique dénoncent le management de Sandrine Treiner et de certains de ses adjoints. Quatre signalements ont été effectués pour harcèlement moral depuis le début de l’année.

    « Le malaise est énorme. » Lorsque l’on interroge cette figure d’antenne de France Culture sur l’ambiance qui règne au sein de la chaîne des idées et du savoir de Radio France, le constat fuse, brutal : « Les gens sont maltraités, essorés et tristes. Et d’autant plus car c’est une chaîne où l’on vient par ambition intellectuelle et humaniste, et dont certains repartent dégoûtés », explique cette voix bien connue, qui ne souhaite pas être nommée. Et de poursuivre : « A l’antenne, on prône l’horizontalité et la délibération ; en interne, on a affaire à une verticalité dictatoriale, avec une omni-directrice. »

    #media #France_Culture

  • La gestion de la pandémie, « un échec massif mondial », selon des experts
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1914864/pandemie-covid-coronavirus-gestion-lancet

    À l’échelle mondiale, la réponse à la pandémie de COVID-19 a été une succession d’« échecs mondiaux massifs », écrit un groupe d’experts dans un nouveau rapport publié dans la revue médicale The Lancet mercredi. Ils avertissent que sans coopération mondiale, la pandémie risque de perdurer. Source : Radio Canada