@af_sobocinski Je peux développer (mes copains du journal diront que je trolle, mais tant pis). LE DIplo est devenu « Microcosmique », et ce terme pour qualifier la caractère renfermé et auto-centré de la direction du journal qui imposent aux membres de la rédaction « l’étroitesse » de leur champs de réflexion et d’action. Leur univers est finalement assez petit et très auto-centré sur des gens ou des événements qui leur ressemblent.
C’est justement quand on quitte le journal qu’on découvre tout un monde de savoir et de connaissance beaucoup plus varié, intéressant, diversifié et surtout progressiste. On se rend compte que pour l’essentiel de ce qu’ils sortent comme thèmes, c’est déjà traité ailleurs et en mieux depuis plusieurs mois voir plusieurs années. Ça rend le truc un peu inutile, et avec un peu de recherche et de partage, sur Internet, on arrive à constituer un bouquet de sites et de références qui rend le Diplo rétrograde et caduque (mais aussi hélas le Monde ou Libé pour n’en citer que deux, lesquels sont devenus des machines marketing et publicitaires plus occupées à faire du teaser et du buzz que de l’information et de la transmission de savoir, mais bon).
Ils s’occupent assez bien de rentrer dans le lard de gens qu’ils détestent (à juste titre d’ailleurs ce qui rend la critique paradoxale - BHL, Finkielkraut, Minc etc...) mais à qui au fond ils ressemblent beaucoup puisqu’en situation de pouvoir, ils se comportent de la même manière qu’eux. Ils refusent le dialogue, impose leur dogmes avec brutalité, confisquent les prérogatives.
Ils sont aussi très auto-satisfait d’eux mêmes, de ce qu’ils pensent (car ils ont raisons, toujours contre tout le monde), et de leur style d’écriture ampoulée, verbeuse et arrogante. Il y a beaucoup de vanité et une très forte incapacité à se remettre en question. Pourquoi le ferait-ils ? en situation de pouvoir rien ne les y oblige, c’est ce qui fait le lit de l’autoritarisme. Ils ne partagent rien, ils ont une peur bleue d’Internet (et ils ont raison d’ailleurs, parce qu’Internet est en train de les bouffer tout cru).
On a pensé que cette nouvelle direction a été élue à la fin des années 2000 allait démocratiser et « déhiérarchiser » ce journal, répartir les prérogatives de manière plus juste, penser l’écriture des éditoriaux de manière collective, participative, et je dois dire qu’on avait à cette époque beaucoup d’espoir.... On revient donc de loin :)
Lorsqu’on a conçu et réalisé la collection cartographique du Diplo au milieu des années 1990, des centaines de références, peut-être un millier, une énorme base carto, on l’a fait dans un esprit d’ouverture, de partage. On était un collectif enthousiaste et on a voulu mettre toutes ces cartes, toutes ces recherches cartographiques à la portée de tout le monde. Accessible et utilisable pour tout le monde gratuitement. Aujourd’hui la plupart des cartes sont derrière un paywall et il faut payer un abonnement pour y accéder, faute de quoi vous ne pouvez en voir que la moitié supérieure, ce qui est tout à fait grotesque pour ne pas dire complètement obscène et surtout en complète violation, au complet mépris de ce qu’à été l’esprit de la création de cette collection de cartes thématiques et géopolitiques, une des premières sur Internet.
Comment veux-tu ne pas être en colère quand tu ne peut que constater impuissant à ce détournement de patrimoine.
Voilà ce que j’entends par « microcosmique ». Des gens qui persistent à fonctionner entre eux au mépris total de leur environnement proche et moins proche.
Ne croyez pas que tout cela me fasse plaisir, ni de le dire, ni de le constater. Ça m’afflige plutôt profondément. Mais c’est simplement le témoignage de ce que j’expérimente depuis trois ans. Et depuis trois ans, j’ai simplement complètement bouleversé ma façon de m’informer, de rechercher et de m’instruire sur les thèmes qui ne me sont pas nécessairement familier, et aussi renforcer l’aspect participatif et collectif des nos/mes projets. De ce point de vue je rejoins un peu @biggrizzly
J’espère que ça répondra à tes interrogations :)