• Pour une éducation aux médias et à l’information (de) tous les jours
    https://theconversation.com/pour-une-education-aux-medias-et-a-linformation-de-tous-les-jours-2

    Anne Cordier dans The Conversation sur l’éducation aux médias et à l’information.

    Ce lundi 18 mars 2024 s’ouvre la 35e édition de la Semaine de la presse et des médias dans l’école. Chaque année, dans bon nombre d’établissements de la maternelle au lycée, ce rendez-vous permet de « développer le goût pour l’actualité », tout en abordant avec les élèves des notions clés du travail journalistique, du décryptage de l’information, à travers des présentations du paysage médiatique ou des rencontres de rédactions.

    Si cette manifestation a son importance, elle ne suffit bien sûr pas à mener à bien tous les objectifs énoncés ci-dessus. L’observation des pratiques informationnelles enfantines et adolescentes, comme l’analyse des situations d’apprentissage dans le monde scolaire mais aussi en famille, en médiathèques ou dans les communautés associatives, plaident incontestablement pour une banalisation de l’éducation aux médias et à l’information (EMI).

    Cette éducation est une pierre angulaire du développement d’une culture générale. Comment s’y prendre pour mieux l’ancrer dans le quotidien des jeunes générations ?

    Sortir du traitement évènementiel de l’éducation à l’information

    Le traitement évènementiel de l’information, auquel se trouvent souvent contraints les acteurs de l’éducation aux médias et à l’information, ne permet absolument pas de relever le défi. Tout d’abord, parce que, nous l’avons vu, ce traitement n’est pas à la mesure de la quotidienneté – joyeuse – de la vie sociale des enfants et des adolescents, et des enjeux qu’ils ont à affronter chaque jour pour appréhender le flux d’informations et en traiter le contenu, quel que soit son statut.

    Ensuite, la prise en charge des problématiques informationnelles et médiatiques ne saurait se limiter à la gestion d’un évènement en général tellement chargé émotionnellement (attentats, guerres) que la prise de distance nécessaire à la structuration de connaissances n’est pas possible.

    Enfin, l’étude des trajectoires informationnelles des acteurs suivis sur le long terme et les interrelations avec les formations en EMI dont ils ont bénéficié montrent à quel point la dimension temporelle est cruciale. C’est ce qui favorise l’intégration de compétences et de connaissances abordées de façon répétée de manière à ce que des transferts soient envisagés et envisageables. C’est ainsi qu’en situation, dans un nouveau contexte, les jeunes concernés seront en mesure de convoquer de nouveau des ressources, des types d’usages ou de pratiques abordés.

    Pour l’ensemble de ces raisons, c’est d’une éducation aux médias et à l’information du quotidien et au quotidien dont nos enfants et adolescents ont besoin, une éducation à la hauteur de la place qu’a l’activité informationnelle dans leur vie. C’est-à-dire une place quotidienne, profondément incarnée, sensible, joyeuse, et essentielle dans les sociabilités qu’ils mettent en œuvre, que ce soit avec la famille ou avec les pairs.

    #Anne_Cordier #Education_Médias_information

  • Les divagations de la #Wertkritik en terre sainte
    https://dndf.org/?p=21297

    Evidemment cela n’aurait pas de sens de chercher à argumenter qu’il n’y aurait pas dans ce monde des antisémites se réclamant d’un anticapitalisme et/ou d’un marxisme (vulgaire ou pas). Mais dans la mesure où les citations ci-dessus émanent d’un courant politique se revendiquant de la critique radicale marxiste, cela a beaucoup de sens d’examiner au plus près les raisonnements qui conduisent la Wertkritik à assimiler toute lutte contre la classe qui incarne (ou qui – comme classe sociale – “personnifie”) les intérêts de la société capitaliste, la classe bourgeoise donc, à un antisémitisme. Car il s’agit bien de cela : ou bien on adhère aux positions de la Wertkritik sur son anticapitalisme « radical » et prétendument émancipateur, ou bien on est forcément, structurellement, potentiellement (!?) un antisémite ! Nous sommes en présence ici d’une logique en tout point similaire à celle qui assimile les critiques et les luttes contre la politique colonialiste de l’Etat hébreux en Palestine à un antisémitisme. Il y a une continuité évidente entre ces raisonnements et les prises de position défendues par Robert Kurz dans son article. Ce raisonnement se résume à une injonction : celui qui n’épouse pas le point de vue et la démarche de la Wertkritik sur sa prétendue critique radicale catégorielle du capitalisme, est structurellement un méprisable antisémite !

    Il y a plusieurs éléments constitutifs du fonds patrimonial de la Wertkritik qui concourent pour aboutir à son incapacité à porter un regard critique fondé et par ailleurs indispensable sur l’antisémitisme et sur son instrumentalisation.

    #Israël #Palestine

    • Flûte, suite à un plantage j’ai perdu ce que j’avais commencé, avec des citations. Bon en plus rapide, bien que fortement opposé à ce que la WK dit sur Israël, comme commencent à le dire des commentaires dessous le lien, ce texte est quelque peu confus. Déjà sur l’antisémitisme. Mais aussi au moins dans certains passage de la première partie où on pige pas trop de qui il parle vraiment, de quels textes, avec pas mal de passages où il fait dire vraiment des contresens complets en mode technique de l’épouvantail.

    • En quoi, le texte est-il confus ? Qu’est-ce qu’il devrait dire sur l’antisémitisme ? Le « mode technique de l’épouvantail », c’est plutôt de hurler « Faurisson ! », comme l’a fait un certain compte sur Twitter issu du même milieu que les gens qui ont commenté l’article sur dndf. Des commentaires qui, au-delà d’une condamnation purement morale, n’apportent strictement rien au débat. Et quand on ne veut pas répondre aux critiques, on dit qu’on n’a pas compris, c’est également une technique bien ancienne, quoique quelque peu étonnant de la part d’un milieu dans lequel la carrière académique est plutôt la norme.

      C’est facile de se distancier de la Wertkritik, plus ou moins tout le monde est contre. La critique du texte peut toutefois aussi s’appliquer à d’autres milieux, issus de celui de la communisation et préoccupés principalement par « l’antisémitisme de la gauche ». La communisation y devient une appropriation sélective de TC, truffée d’une obsession pour la forme-valeur et d’une élévation du marxologue « scientifique » Heinrich et des planificateurs d’Endnotes au stade suprême de la radicalité. Au-delà de sa cible immédiate, le texte illustre bien comment la critique moraliste de l’antisémitisme va généralement de pair avec une approche sociale-démocrate habillée d’un chapeau rouge.

  • Méritocratie : aux sources d’un mythe
    https://laviedesidees.fr/Bourdeau-Le-Marche-et-le-Merite

    Quel est le principe fondateur des sociétés modernes ? Vincent Bourdeau analyse la notion de mérite, à la lumière de la pensée du #XIXe_siècle et de la figure de Léon Walras. À propos de : Vincent Bourdeau, Le Marché et le Mérite. Léon Walras (1834-1910) et l’économie politique républicaine en France, Presses Universitaires de Rennes

    #Économie #Histoire #marché #méritocratie #Double_Une
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240305_walras.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240305_walras.docx

  • Médias israéliens : démissions massives de hauts responsables de l’appareil de propagande de l’armée – Site de la chaîne AlManar-Liban
    https://french.almanar.com.lb/2888459

    La 14ème chaîne israélienne a rapporté que de hauts responsables de l’appareil de propagande de l’armée d’occupation ont présenté leur démission, dont à leur tête le numéro deux de l’équipe du porte-parole militaire de l’armée, Daniel Hagari.

    Elle a également fait état du départ à la retraite d’un grand nombre de fonctionnaires du Département de l’information sous la direction de Hagari.

    Et de souligner : « ces démissions reflètent l’état de confusion au sein de l’agence elle-même et résultent de la protestation des officiers contre la conduite opérationnelle et personnelle en cours ».

    Parmi les retraités figurent également les colonels Botbol et Moran Katz, ainsi que le lieutenant Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne pour les affaires médiatiques étrangères.

    Avant la nomination de Hagari au poste de porte-parole de l’Armée, ce dernier se chargeait de l’unité Sheetit 13. Il a également travaillé comme assistant de l’ancien chef d’état-major Gadi Eizenkot, en plus de son travail avec l’équipe du ministre Benny Gantz, a fait savoir la 14ème chaîne. En d’autres termes, la proximité de l’équipe démissionnaire avec Eizenkot et Gantz est remarquable.

    Auparavant, les médias israéliens avaient révélé que les ordres du Premier ministre d’occupation, Benjamin Netanyahu, de se préparer à lancer une opération militaire à Rafah ont déclenché de nombreux différends entre lui et l’armée d’occupation israélienne.

    Selon Yaron Abraham, analyste politique de la chaîne israélienne Channel 12, « Netanyahu a discuté il y a quelques jours avec le chef d’état-major de la poursuite de l’opération militaire, alors qu’un désaccord est apparu entre les deux parties concernant l’occupation de Rafah ».

    Et de poursuivre : « Tandis que Netanyahu fait pression sur l’armée pour qu’elle trouve des solutions rapides, le chef d’état-major Herzi Halevy souligne la nécessité d’assurer des conditions favorables, comme l’évacuation de la zone et la coordination avec l’Égypte ».

  • The Anti-Palestinian Origins of The War on Terror
    https://foreverwars.ghost.io/the-anti-palestinian-origins-of-the-war-on-terror

    The very origins of U.S. counterterrorism laws, the foundation stones upon which the War on Terror was built, had Palestinians in mind, not militant groups targeting the United States. Many of those laws came into being with the aid of Zionist organizations in the United States, guiding lawmakers toward conceptions of counterterrorism that targeted Palestinian finances, associations and freedoms.

    The report is called “Anti-Palestinian at the Core: The Origins and Growing Dangers of U.S. Anti-Terrorism Law,” written by Darryl Li and published jointly last week by Palestine Legal and the Center for Constitutional Rights.

  • Paul Veyne l’historien-explorateur
    https://laviedesidees.fr/Paul-Veyne-l-historien-explorateur

    S’il ne s’est jamais pris au sérieux, Paul Veyne s’est aventuré sur des terrains neufs : l’évergétisme, la sexualité, la famille, sans oublier l’écriture de l’histoire. Suivons-le sur ses chemins de traverse. À propos de : Paul Cournarie, Pascal Montlahuc (dir.), Comment Paul Veyne écrit l’histoire. Un roman vrai, Puf

    #Histoire #université #historiographie #Antiquité #biographie
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240221_veyne.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240221_veyne.docx

  • Parution du n°1 de la revue Takakia
    https://infokiosques.net/spip.php?article2068

    Bonjour, Une nouvelle revue vient de voir le jour. Voici l’annonce, le sommaire, un article et les modalités de contact. N’hésitez pas à nous contacter pour recevoir des exemplaires (précisez une adresse postale). Sur notre site, il y a un formulaire de contact sécurisé (PGP). Bonne lecture, L’équipe de Takakia TAKAKIA. Rugissements contre la société techno-industrielle #1 (hiver 2023-204) – 74 pages – prix libre takakia@@@riseup.net https://takakia.blackblogs.org Au milieu de la tempête (...) #ailleurs

    https://takakia.blackblogs.org

  • Mortalité infantile : la France dégringole
    https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/pediatrie/mortalite-infantile-la-france-degringole

    En passant de la 3e à la 20e place en Europe pour ce qui est de la mortalité néonatale, la France se déclasse. En cause, une offre inadaptée dans le bas risque et des manques de moyens en réanimation néonatale.

    La situation périnatale ne s’est guère améliorée en France : elle a même continué à se dégrader par rapport à l’an dernier, ce qui place la France dans une mauvaise direction par rapport au reste de l’Europe – notamment de l’Europe du Nord –, où la mortalité infantile continue à baisser.

    • La publication de l’Insee, à partir des données de l’état-civil (14/06/2023)
      avec tous les chiffres, téléchargeables

      Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne - Insee Focus - 301
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/7627069#graphique-figureencadre

      En 2021, 2 700 enfants de moins d’un an sont décédés en France, soit 3,7 décès pour 1 000 naissances vivantes. Bien qu’historiquement bas, ce taux ne baisse plus depuis 2005. Il a même légèrement augmenté entre 2014 et 2017, en particulier en ce qui concerne la mortalité dans les premiers jours de la vie. La moitié des enfants décédés avant leur premier anniversaire en 2021 ont vécu moins d’une semaine.
      Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenne, alors qu’elle était l’une des plus basses d’Europe à la fin du XXe siècle. En effet, contrairement à la France, la mortalité infantile en Europe continue de diminuer en moyenne, bien que modérément ces dernières années. La baisse de la mortalité néonatale (avant 28 jours) est particulièrement ralentie en France depuis 20 ans ; c’est aussi le cas en Allemagne.

    • la lecture et l’interprétation de ces chiffres par l’INED (août 2024)
      (on notera les hypothèses émises - et leur ordre ? – toutes basées sur des éléments factuels (il y a des données…) : 2 démographiques et 2 sociales)

      Est-il vrai que la mortalité infantile est en hausse en France ? - La question du jour - Les mémos de la démo - Ined - Institut national d’études démographiques
      https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/faq/est-il-vrai-que-la-mortalite-infantile-est-en-hausse-en-france

      Après une baisse continue durant le XXe siècle, le taux de mortalité infantile atteint désormais un très faible niveau mais ce taux stagne. Il a même légèrement augmenté entre 2014 et 2017 en France, alors qu’il tend à baisser dans quasiment tous les pays de l’UE27. En 2022, il s’établit à 3,9 pour 1000 naissances vivantes (3,7 en métropole), ce qui place la France au-dessus de la moyenne européenne. La hausse du taux de mortalité infantile est particulièrement marquée lors de la première semaine de vie qui concentre 47,8 % des décès.

      Les données d’état civil ne permettant pas de disposer d’informations d’ordre médical, seules des hypothèses visant à expliquer cette augmentation sont émises, telles que la hausse de l’âge des mères au moment de l’accouchement, l’accroissement des grossesses multiples, les situations de précarité ou encore une dégradation du circuit de soins.

    •  :-)

      conséquence du surcroît de maltraitance sur le nouveau-né (port du masque…)

      Alors qu’un troisième confinement est en discussion en France, les pédiatres, pédopsychiatres et services d’urgences pédiatriques de tout le pays observent depuis quelques semaines une augmentation sans précédent des consultations ambulatoires et hospitalières, admissions aux urgences et hospitalisations pour motifs psychiatriques tels qu’anxiété, idées noires ou gestes suicidaires, souvent dans un contexte de maltraitance. Les services d’hospitalisation habituellement surchargés à cette période d’enfants atteints de pathologies infectieuses (bronchiolites, gastro-entérite) le sont cette année encore mais d’enfants maltraités, déprimés, anxieux et suicidaires.

      dernier avis en date du 25/01/2021

    • Que diantre, vous n’y êtes pas du tout ! C’est la faute aux migrants, bien sûr ! Jordan l’a démontré, hôtel 5 étoiles à l’appui, l’autre vendredi sur RCI, c’est que des enfants de migrants nés illégalement sur nos fiers trottoirs de fRrance qui plombent notre beau classement de 3e meilleur européen.

      (je préfère ne pas sourcer, ça tâche)

  • Le #capitalisme contre la démocratie
    https://laviedesidees.fr/Le-capitalisme-contre-la-democratie

    Q. Slobodian retrace la généalogie du néolibéralisme, scientifique d’abord, économique ensuite, et politique enfin. Il est au moins autant l’œuvre intellectuelle des juristes qu’il se matérialise dans les thérapies de choc des institutions financières internationales. À propos de : Quinn Slobodian, Les Globalistes : une histoire intellectuelle du néolibéralisme, Seuil

    #Économie #démocratie
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231220_globalistes.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231220_globalistes.docx

  • Militants : pourquoi tout le monde nous déteste ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/militants

    Quand on milite dans une organisation politique ou syndicale de gauche, avec ses codes, ses logiques, ses discours construits, on s’étonne parfois du peu d’impact qu’ont nos mots et nos actions sur les premiers concernés par les idées que l’on défend : la classe laborieuse. Parfois, on s’en agace même. On se sent trahi, méprisé. […]

  • Pourquoi l’extrême droite aime-t-elle tant les animaux ? | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/244349/extreme-droite-aime-vraiment-animaux-pourquoi-chats-marine-le-pen

    Quel est le point commun entre Marine Le Pen, l’Italien Matteo Salvini, et le Néerlandais Geert Wilders ? Certes, tous partagent une politique d’extrême droite, xénophobe et identitaire. Mais là n’est pas la réponse.

    Non, tous les trois aiment en fait s’afficher aux côtés d’animaux. Sur leurs réseaux sociaux, on peut donc voir des petits chats mignons entre deux posts anti-migrants. Mais dans quel but ? L’extrême droite est-elle donc vraiment l’amie de la cause animale ?

    #Chatons_mignons #Extrême_droite

  • À Rennes, le cri d’alerte des malades du covid long - À Rennes, le défi des malades du Covid long - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes/a-rennes-le-cri-d-alerte-des-malades-du-covid-long-27-04-2023-13326371.


    Épuisement, douleurs articulaires, brouillard cérébral… Plusieurs mois après leur infection à la covid, des millions de Français souffrent d’un « covid long ». À Rennes, un collectif s’est créé pour sensibiliser sur le sujet.
    (Archives Lionel Le Saux/Le Télégramme)

    À Rennes, un collectif de malades du covid long tire la sonnette d’alarme et dénonce le flou administratif qui entoure leur situation.

    Ils s’appellent Émilie, Laurent, Élise, Kristell… Ils sont plusieurs dizaines à habiter à Rennes ou ses environs. Âgés de 25 à 50 ans, ils ont pour point commun de ne plus réussir à « vivre normalement » depuis qu’ils ont contracté la covid. Épuisement, douleurs thoraciques, perte de mémoire… Leurs symptômes sont divers et variés et leur « pourrissent le quotidien ».

    En France, deux millions de personnes souffriraient également à différents degrés de symptômes persistants post-covid selon Santé Publique France. Malheureusement, la réponse médicale est encore loin d’être adaptée. En dépit des nombreuses études en cours, il n’existe toujours pas de véritable traitement. Pour les personnes les plus touchées, il est possible « d’apprendre à vivre avec » en suivant des rééducations adaptées - sur le plan physique et/ou cognitif - dans des unités spécialisées comme au CHU de Rennes.

    Naissance d’un collectif
    C’est d’ailleurs dans les murs du centre hospitalier de Pontchaillou que s’est formé le collectif Covid long 35 qui regroupe aujourd’hui une cinquantaine de membres. « Des patients qui étaient suivis au sein de l’unité avaient imprimé un tract avec leurs coordonnées dans le but d’échanger avec d’autres malades », se souvient Laurent, 53 ans, souffrant de covid long depuis 2021. « Un petit noyau s’est ensuite créé et a fondé ce collectif ».

    La possibilité d’échanger entre personnes qui vivent la même « galère » redonne le sourire à certains. « J’avais vraiment besoin de rencontrer des gens souffrant également de covid long pour pouvoir en parler », confie Émilie, une autre membre du collectif. « Au début, je me sentais très isolée vis-à-vis de cette maladie que mes proches ne comprenaient pas forcément. Car on peut aller bien un moment, et le suivant, on peut se retrouver dans l’incapacité de faire un effort physique. Au sein du collectif, on échange beaucoup, et c’est vraiment important ».

    Cafés rencontres
    Pour se « rebooster », les membres du collectif Covid long 35 se retrouvent chaque mois à plusieurs dizaines dans un café près de la gare de Rennes. « On partage nos anecdotes, nos coups de moins bien, on se donne des astuces de vie, ça fait du bien », raconte Laurent. « Parfois, il y a beaucoup de détresse chez certains donc on se serre les coudes. On est tous dans le même bateau ».

    La plupart des membres du collectif ne peuvent plus travailler aujourd’hui à cause de leur état de santé. C’est notamment le cas d’Émilie, conseillère bancaire de 41 ans. « Je suis tout le temps épuisée. J’ai des douleurs articulaires et musculaires mais surtout de grosses difficultés de concentration. Parfois, je n’arrive même plus à lire. Au final, j’ai été licenciée de mon entreprise car je n’ai pas pu reprendre le travail. Ça engendre une certaine précarité. On ne peut pas subir cela simplement parce qu’on est malade ».

    Sentiment d’abandon
    C’est pourtant une triste réalité. Face au flou administratif qui entoure cette maladie, les patients atteints de covid long ne perçoivent pas forcément d’aides financières. « C’est quasiment impossible de faire reconnaître notre maladie en affection longue durée », déplore Émilie. « Certains y arrivent mais c’est très aléatoire, on ne comprend pas comment c’est attribué. Ça veut surtout dire qu’on doit batailler au niveau administratif en plus de la maladie. On ne nous entend pas… On a besoin d’aide ».

    « On se bat pour la reconnaissance de notre maladie, mais aussi pour que les médecins soient mieux informés sur les symptômes du covid long », poursuit Laurent. « Quand on ne nous envoie pas vers les bonnes institutions, ça peut devenir de la maltraitance médicale ». Aujourd’hui, les membres du collectif Covid long 35 ne veulent plus « être invisibilisés ». En portant haut ce message, ils gardent espoir de faire rapidement évoluer la situation.

    Pour contacter le collectif : covidlong.breizh@gmail.com

    • « Prisonnier dans le corps d’un homme de 90 ans » : ce Rennais atteint d’un covid long raconte son calvaire - Rennes - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes/prisonnier-dans-le-corps-d-un-homme-de-90-ans-ce-rennais-atteint-d-un-c


      Âgé de 53 ans, Laurent souffre de covid long depuis bientôt deux ans. Il est constamment épuisé et ne peut plus travailler.
      (Le Télégramme/Quentin Ruaux)

      Atteint d’un covid long depuis mai 2021, Laurent raconte son calvaire au quotidien. Souffrant d’épuisement, il ne peut plus vivre normalement.

      « J’ai fait la sieste avant de vous recevoir sinon ça n’aurait pas été possible de discuter ». À 53 ans, Laurent vit dans son appartement du centre de Rennes « comme un vieillard » selon ses termes. Depuis qu’il a attrapé la covid en avril 2021, sa vie n’a plus jamais été la même.

      Pourtant rien ne laissait présager que ce cadre de la fonction publique, extrêmement dynamique et sans antécédents médicaux, puisse développer de tels symptômes prolongés du virus. « À l’époque, j’ai eu de la fièvre pendant quelques jours, mais rien de bien méchant. Je pensais reprendre rapidement du tonus, mais ça ne s’est pas passé comme je l’imaginais ».

      Covid long
      Lors des semaines qui suivent son infection, il ressent une fatigue de plus en plus préoccupante. « J’étais tout le temps épuisé, je n’avais plus de force. J’étais essoufflé quand je marchais. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. J’ai prévenu mon médecin traitant et on a fait une batterie d’examens, mais on ne m’a rien trouvé ». Pourtant, son état continue de se dégrader.

      En octobre 2021, il est forcé d’arrêter de travailler. « À cette période, je ne pouvais pratiquement plus bouger. Je faisais des vertiges quand je me levais. Je souffrais aussi de douleurs thoraciques et j’avais mal aux jambes comme si j’avais fait un marathon… alors que je ne bougeais pas de chez moi. Je ne pouvais même plus passer l’aspirateur ».

      Épuisement et brouillard cognitif
      Au-delà de son épuisement, Laurent ressent aussi une sensation de brouillard cognitif. « Je balbutiais, je bégayais, c’était impossible de trouver les mots. J’ai aussi connu des problèmes de mémoire. J’arrivais dans une pièce et je ne savais plus pourquoi j’étais là. Une fois, je me suis retrouvé avec ma brosse à dents dans la main sans savoir quoi en faire ».

      Après plusieurs mois, Laurent finit par mettre des termes précis sur ses maux : le covid long. Qualifiés comme tels par l‘Organisation mondiale de la santé, ces syndromes persistants du covid toucheraient plus de deux millions de personnes en France. Renseigné sur le sujet et sur la création, à Rennes, d’une toute nouvelle unité spécialisée dans la prise en charge de patients atteints de covid long, Laurent retourne voir son médecin. « Mon profil cochait tous les critères donc on a fait une demande pour que je puisse intégrer cet endroit ».

      Apprendre à vivre avec
      Au sein de l’unité expérimentale du CHU de Rennes créée en septembre 2021, le cinquantenaire à la recherche d’un remède à ses maux déchante rapidement. « La médecin de l’unité m’a tout de suite prévenu que je n’allais pas guérir à proprement parler, que je ne serai plus jamais comme avant, mais que je pouvais apprendre à vivre avec. C’était très difficile à entendre ».

      Passé cette annonce, la rééducation - auprès de neuropsychologues, d’orthophonistes, d’ergothérapeutes et de spécialistes en activités physiques adaptées - se passe bien. « On m’a appris à déceler les symptômes de l’épuisement qui arrive. Ça peut être les yeux qui piquent, ou tout simplement le moment ou je ne comprends plus ce que je suis en train de lire. On m’a fait faire du coloriage en art-thérapie, ça m’a aidé ».

      Antidépresseurs
      Pour Laurent, la suite s’apparente un peu à des montages russes. Déterminé à reprendre son travail au rectorat de Rennes, il doit de nouveau s’arrêter après avoir fait un malaise. « La fatigue était de retour et se faisait de plus en plus forte. J’ai essayé de travailler à distance mais ça n’a pas fonctionné non plus. C’était très dur. J’ai commencé à voir une psychologue tous les mois. J’avais peur pour la suite, pour ma vie de couple. J’ai commencé à prendre des antidépresseurs ».

      La reconnaissance de sa maladie est aussi un véritable parcours du combattant. « Ça a été une longue bataille pour que mon covid long soit reconnu en affection longue durée. J’ai dû faire un recours après plusieurs refus. On ne coche pas toujours toutes les cases. Certains médecins peuvent même nous faire douter de la réalité de notre maladie ».

      Isolement social
      Après un deuxième passage par l’unité covid long du CHU de Rennes, Laurent tente de se ménager encore plus en limitant tout effort physique. Fin 2022, il quitte son travail et retourne dans son administration d’origine. Mais après trois mois à mi-temps, il doit de nouveau s’arrêter et le vit comme un échec. « Je suis descendu extrêmement bas ».

      « Aujourd’hui, je me sens prisonnier dans le corps d’un homme de 90 ans ». Ses journées sont rythmées par plusieurs siestes. « J’ai l’impression de ne faire que dormir… et pourtant, je ne récupère pas beaucoup. Mes problèmes de concentration et de mémoire sont toujours là. Je ne peux plus conduire. Des fois, on me parle et je ne comprends même pas. Le covid long peut vraiment rendre con. Il y a quelques mois, j’ai fait l’effort de sortir voir des amis dans un bar. Je suis resté seulement une heure dans un environnement un peu bruyant mais je l’ai payé avec des migraines terribles pendant les 24 h suivantes. Du coup, j’hésite à le refaire. Ça crée de l’isolement social ».

      Une épreuve pour les proches
      Pour ses proches, sa condition est aussi très difficile à accepter. « C’est dur pour mon épouse qui voit bien que je ne suis plus le mari qu’elle avait choisi. Aujourd’hui, elle doit me tirer et me porter au quotidien. Mes enfants aussi font comme ils peuvent, mais c’est beaucoup de souffrance ».

      Alors que cela fera bientôt deux ans qu’il vit « un calvaire » avec ce covid long, Laurent ne se décourage pas pour autant. « J’essaye de le prendre avec philosophie. C’est une remise en question de sa vie car on doit renoncer à plein de choses. Je garde encore espoir que la recherche avance pour trouver des remèdes. Il y a plein d’études en cours. Je sais que je ne serai plus comme avant. Est-ce que je vais pouvoir retravailler un jour ? Toute ma vie, mes activités devront désormais être compatibles avec ma maladie ».

  • Caen : parution de « Soleil Noir » n°4, bulletin apériodique anarchiste (juin 2022)
    https://infokiosques.net/spip.php?article1951

    « Livraison tardive – comme souvent – du dernier numéro de juin 2022 de Soleil Noir. Il y est question de guerre en Ukraine, d’anti-électoralisme, d’entraide, de la résilience comme nouvelle religion, d’Extinction Rébellion, d’antipatriotisme, d’appel à solidarité avec les anarchistes biélorusses emprisonnés et d’action directe comme d’habitude. Le journal a déjà tourné sur des tables de presse, mais n’hésitez pas à l’imprimer pour alimenter vos propres tables de presse ou infokiosks… » Pour leur écrire : (...) #ailleurs

  • États-Unis : sera-t-il possible d’interdire d’interdire les livres ?
    https://actualitte.com/article/107960/international/etats-unis-sera-t-il-possible-d-interdire-d-interdire-les-livres

    BookBanUSA — Une vague de censure de livres traverse les États-Unis depuis plus d’un an, écartant des centaines de titres des bibliothèques publiques ou scolaires. Si certaines tentatives sont contrées, d’autres parviennent à leur fin. Au Sénat et à la Chambre des représentants, deux démocrates souhaitent réaffirmer les principes de liberté d’expression et de liberté d’apprentissage.

    Publié le :

    23/09/2022 à 11:20

    Antoine Oury

    681 tentatives de censure entre janvier et août 2022, selon l’Association des bibliothécaires américains, 1648 titres visés entre juillet 2021 et juin 2022, selon PEN America. Tel est le triste décompte de la censure et des tentatives de retraits de livres aux États-Unis.

    Depuis plusieurs mois, les bibliothèques publiques et scolaires font l’objet d’attaques vis-à-vis de certains livres de leurs collections. Parce qu’ils abordent des thèmes comme les violences sexuelles, l’homophobie, le racisme ou encore les questionnements liés aux genres, ils sont qualifiés d’« obscènes », voire de « pornographiques » et jugés inappropriés par certains usagers, parents d’élèves ou citoyens.

    Ces derniers effectuent des signalements, estimant, malgré les compétences professionnelles des bibliothécaires, qu’ils ne doivent pas être mis à la disposition des usagers des établissements. Les tentatives de censure sont encouragées et parfois soutenues par des groupes de pression et autres associations conservatrices, d’autant plus que les titres visés sont souvent signés par des auteurs afro-américains, latinx, sino-américains et issus de la diversité, ou appartenant à la communauté LGBTQIA+.

    Dans plusieurs États, notamment au Texas, dans l’Idaho, en Caroline du Sud ou en Virginie, gouverneurs et autres responsables politiques ont fait de la censure un programme politique, incitant les partisans à faire pression sur les établissements. L’Association des bibliothécaires américains y voit d’ailleurs la principale différence celle du passé : elle est désormais organisée et massive, et ne porte plus sur un ou deux titres en particulier par an.

    Parmi les titres touchés, citons Maus, d’Art Spiegelman, Watchmen, d’Alan Moore et Dave Gibbons, Batman : White Knight, de Sean Murphy et Matt Hollingsworth, La Servante écarlate, de Margaret Atwood et Renée Nault (pour l’adaptation en BD), ou encore le Journal d’Anne Frank, adapté également en BD par Ari Folman et David Polonsky. Mais aussi des livres de Rupi Kaur, Toni Morrison, Alison Bechdel ou encore George M. Johnson...
    Deux résolutions symboliques

    Parallèlement à la Banned Book Week, semaine dédiée aux livres visés par la censure, deux responsables démocrates, à la Chambre des représentants et au Sénat, ont introduit des résolutions portant sur cette vague. Jamie Raskin, du côté de la Chambre, et Brian Schatz, au Sénat, s’inquiètent dans deux textes « de la prolifération des cas de censure de livres et des menaces à l’encontre de la liberté d’expression aux États-Unis ».

    Ces résolutions, des textes symboliques, mais qui révèlent les préoccupations du parlement américain s’ils sont adoptés, entendent aussi « affirmer le soutien des États-Unis à la liberté d’expression des auteurs et à la liberté de tous les Américains en matière de lecture, à l’encontre de toute censure étatique ».

    Le texte de Jamie Raskin appelle aussi « les gouvernements locaux et les institutions pédagogiques à protéger le droit à l’apprentissage des étudiants et la liberté des enseignants et bibliothécaires à assurer des enseignements en fournissant aux étudiants des opportunités de lire une large sélection de livres reflétant des points de vue et des perspectives multiples ».
    Interdire la censure ?

    Certains cas ont déjà été contestés avec succès dans certains États. Dans le Missouri, deux élèves avaient attaqué leur administration scolaire après la suppression de 8 titres. Si la justice ne s’est toujours pas prononcée, l’administration avait fait machine arrière, partiellement, en réintégrant L’œil le plus bleu de Toni Morrison. Dans d’autres cas, le Premier amendement, qui protège la liberté d’expression, est régulièrement évoqué, mais les cas de censure passent rarement devant les tribunaux.

    Dans l’État de Virginie, une tentative cherchant à interdire la vente en librairie de deux ouvrages, Gender Queer, de la dessinatrice Maia Kobabe (Genre Queer, traduit en France par Anne-Charlotte Husson) et A Court of Mist and Fury de Sarah J. Maas (Un palais d’épines et de roses, traduit en France par Anne-Judith Descombey), a toutefois été écartée par la justice.

    À Wellington, dans l’État du Colorado, le conseil d’administration d’une bibliothèque publique a récemment voté une résolution prohibant « la censure, la suppression, le retrait, la surveillance ou l’ajout d’une restriction liée à l’âge sur des idées ou information, au sein de la bibliothèque ». Toute la difficulté résidant dans le fait qu’un établissement scolaire ou public peut toujours subir des pressions de l’administration, exercée sur ses financements ou sa réputation...

    #Censure #Bibliothèques #Extrême-droite

  • Allons enfants de la Guyane | Éditions Anacharsis
    http://www.editions-anacharsis.com/Allons-enfants-de-la-Guyane

    En #Guyane, pendant des décennies – et aujourd’hui encore à Saint-Georges-de-l’Oyapock –, des #enfants de différentes #communautés_autochtones ont grandi dans des « #homes_indiens », #pensionnats tenus par des #congrégations_catholiques. La politique d’#assimilation_forcée ainsi menée par l’#État_français avec l’appui du #clergé atteste des persistances coloniales dans ce jeune département d’#outre-mer.

    Dans une enquête approfondie mêlant #archives et #témoignages, Hélène Ferrarini lève le voile sur une #histoire jusqu’alors ignorée dans laquelle la parole des anciens #pensionnaires trouve enfin une place.

    #colonisation #livre

  • Philippe Descola : « Les lieux alternatifs expérimentent une cosmopolitique inédite »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/09/26/philippe-descola-les-lieux-alternatifs-experimentent-une-cosmopolitique-ined

    L’anthropologue détaille, dans un entretien au « Monde », la manière dont il a travaillé avec l’auteur de BD Alessandro Pignocchi sur les nouvelles façons de faire de la politique, de l’Amazonie à Notre-Dame-des-Landes.

    Professeur émérite au Collège de France, Philippe Descola estime que les différentes manières de vivre observées par les ethnologues sur le terrain peuvent être « des tremplins pour imaginer des futurs différents ».

    Pourquoi l’anthropologie apporte-t-elle la preuve que d’autres voies, que d’autres « mondes à venir » sont possibles ?

    Parce que, conjointement avec l’histoire, elle nous offre le témoignage que d’autres façons d’être au monde sont possibles, radicalement différentes de celles que la modernité a inventées. Si l’on se débarrasse de l’illusion évolutionniste, à savoir que les Indiens d’Amazonie, les Inuits ou les tribus des hautes terres de Birmanie représentent notre passé et qu’il leur reste un long chemin à parcourir pour devenir comme nous, si l’on admet plutôt qu’ils représentent des alternatives originales à ce que nous sommes devenus, alors ces autres manières de vivre la condition humaine représentent non des modèles immédiatement transposables, mais des tremplins pour imaginer des futurs différents.

    En quoi est-elle « une science intrinsèquement subversive » ?

    Le « regard éloigné », pour reprendre l’expression de Lévi-Strauss, c’est celui que l’ethnologue acquiert lorsqu’il ou elle partage pendant plusieurs années l’existence d’un peuple dont les mœurs et les institutions sont très différentes de celles dans lesquelles il ou elle a été élevé. Au retour, l’ethnologue ne peut manquer d’appréhender le monde d’où il est issu avec les yeux de ceux dont il a appris à apprécier le style de vie. Apparaissent alors avec une crudité effrayante tous les défauts et toutes les iniquités de nos propres sociétés, les inégalités, l’adoration de la marchandise et de l’argent, la séparation d’avec les autres espèces, etc.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Le tournant écopolitique de la pensée française

    Pour quelles raisons avez-vous noué ce dialogue avec l’auteur de BD Alessandro Pignocchi ?

    Nous nous sommes rapprochés au départ parce qu’Alessandro avait voulu partager la vie des Achuar de l’Amazonie équatorienne quelques années après que j’y suis allé moi-même, non pas par curiosité touristique, mais parce qu’il pressentait après m’avoir lu que ce peuple aurait beaucoup à lui apprendre. J’ai trouvé que le compte rendu graphique qu’il a fait de son expérience chez les Achuar était à la fois très juste et plein d’humour (Anent. Nouvelles des Indiens Jivaros, Steinkis, 2016), et j’ai retrouvé le même genre d’ironie dans ses BD ultérieures, notamment ses trois petits traités « d’écologie sauvage ». C’est une autre façon de pratiquer le « regard éloigné ».

    Qu’est-ce qui vous séduit et vous réconforte à Notre-Dame-des-Landes ? Et faut-il rapprocher les ZAD de Sciences Po, où vous avez donné, en cette rentrée, la conférence inaugurale ?

    Je ne suis pas sûr que les ZAD et Sciences Po aient envie d’être appariés. En revanche, j’invite les élèves de cette vénérable institution, et plus encore ceux qui se préparent à devenir de hauts fonctionnaires de l’Etat, à aller se rendre compte par eux-mêmes à Notre-Dame-des-Landes, ou dans des lieux alternatifs du même genre, de ce que peut être une expérience cosmopolitique inédite, une forme de vie commune récusant le productivisme, le consumérisme et l’accumulation, attentive à laisser chacun s’exprimer dans des structures égalitaires et fondée sur une identification profonde entre les habitants humains et non humains d’un territoire autonome.

    Pourquoi vous lancez-vous à présent dans l’élaboration d’une nouvelle cosmopolitique ?

    La plupart des concepts aux moyens desquels nous décrivons notre condition moderne et les institutions au sein desquelles nous la vivons – « société », « nature », « culture », « économie », « politique », « histoire », « progrès », etc. – sont le produit d’une trajectoire historique tout à fait singulière, celle de l’Europe s’émancipant de l’Ancien Régime. Ces concepts décrivent très mal la façon dont d’autres civilisations se représentent leurs modes d’assemblage, leurs rapports aux non-humains et les valeurs qu’elles estiment. Pourtant, ce sont ces concepts que nous employons, depuis la naissance des sciences sociales, pour parler des peuples en marge du front de la modernisation : nous les habillons de nos propres vêtements, en faisant comme s’ils les avaient toujours portés.

    Or, non seulement le vocabulaire des sciences sociales est impropre à parler des autres, il est aussi devenu pathétiquement inadéquat pour parler de l’anthropocène, un régime dans lequel on serait bien en peine de déceler une séparation nette entre humains et non-humains, entre institutions politiques et systèmes techniques, entre récits émancipateurs et évolution des espèces. Un énorme effort de reconceptualisation de ce nouveau monde émergent est donc nécessaire pour que nous puissions disposer des catégories permettant, au minimum, de mieux le décrire.

    De quelle manière êtes-vous affecté par la catastrophe écologique ? Et quelles sont les pistes pour y remédier ?

    C’est la perte de la diversité qui me fait mesurer l’ampleur de la catastrophe, puisque je fais partie des privilégiés qui résident une partie de l’année à la campagne. Qui veut d’un monde vide, totalement anthropisé, où toutes les formes de vie auraient disparu, hormis celles qui nous sont utiles ? Quant à la catastrophe écologique, elle est le symptôme d’un mal plutôt que le mal principal ; elle rend tangible la dévastation que la frénésie d’accumulation capitaliste a répandue sur la planète, et c’est en confrontant ce mal-là que quelque chose pourra enfin changer.

    #Descola #anthropologie #Pignocchi #cosmopolitique

  • Des soldats israéliens tuent un jeune Palestinien près de Ramallah
    3 juin 2022- IMEMC


    https://imemc.org/article/israeli-soldiers-kill-a-palestinian-child-near-ramallah-3

    Jeudi soir, des soldats israéliens ont tué un jeune Palestinien dans le village d’al-Midya, à l’ouest de la ville de Ramallah, au centre de la Cisjordanie.

    Le ministère palestinien de la Santé a déclaré que les soldats ont tiré sur Odah Mohammad Odah Sadaqa, 17 ans, avec une balle à expansion dans la poitrine.

    Le ministère de la Santé a ajouté que des médecins palestiniens ont transporté d’urgence l’enfant grièvement blessé au complexe médical palestinien de Ramallah avant qu’il ne succombe à ses blessures.

    Son oncle Mofeed Sadaqa a déclaré que son neveu s’occupait du troupeau familial sur leurs terres dans une zone non loin du mur d’annexion, ajoutant qu’Odah jouait également avec d’autres jeunes près du mur lorsqu’un soldat lui a tiré dans le dos.

    Des sources médiatiques dans le village ont déclaré que la situation était calme, car il n’y avait pas de protestations dans toute la zone lorsqu’un soldat a tué le jeune homme.

    Les sources israéliennes se sont contentées de dire « un adolescent palestinien a été tué par l’armée près de Ramallah » et n’ont fourni aucun détail sur la fusillade mortelle.

    Les Palestiniens du village ont confirmé que le tir fatal sur l’enfant n’avait aucune raison, d’autant plus qu’il n’y avait pas de protestations dans la zone, ajoutant que le soldat qui a tiré sur lui se trouvait apparemment dans l’une des salles de surveillance lourdement fortifiées du mur illégal d’annexion .

  • Les 54 premières années (1/2) - Manuel abrégé d’occupation militaire - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/101610-001-A/les-54-premieres-annees-1-2
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/101610-001-A/1920x1080?ts=1629965624&type=TEXT&watermark=true

    Bien planqué au plus profond du site d’Arte (qui tout de même le diffuse, il faut le reconnaître), ce film indispensable d’Avi Moghrabi intitulé (ironiquement) Manuel abrégé d’occupation militaire.

    Pour le second volet : https://www.arte.tv/fr/videos/101610-002-A/les-54-premieres-annees-2-2

    #Avi_Moghrabi #Palestine #occupation

  • Enquête sur les ESAT : quand l’#exploitation des ouvriers passe pour de l’action sociale – dièses
    https://dieses.fr/enquete-sur-les-esat-quand-lexploitation-des-ouvriers-passe-pour-de-laction-s

    Pas de SMIC ni de #droit du #travail

    Il est vrai que les entreprises auraient tort de se priver de sous-traiter aux ESAT tant la main d’œuvre y est sous-payée et dépourvue de droits. Le journaliste décrit page après page la condition des travailleuses et travailleurs des ESAT que ne cessent de dénoncer différents collectifs #antivalidistes, comme l’avaient fait avant eux les militants handicapés des années 19703. La rémunération en ESAT équivaut en moyenne à 11% du SMIC, rappelle l’auteur en citant un rapport du Sénat sur le sujet. Avec l’aide que l’État verse à l’établissement, le revenu mensuel atteint 715 euros nets pour 35 heures de travail par semaine, sans aucune perspective d’évolution de carrière. Mais les ouvriers et ouvrières n’ont nul moyen de se défendre collectivement ni de revendiquer quoi que ce soit puisqu’ils ne bénéficient pas de la protection du Code du travail. Considérés comme des « usagers » de l’ESAT, ne pouvant pas même prétendre à la reconnaissance sociale habituellement attachée au statut de travailleurs, ils relèvent du Code de la famille et de l’action sociale. Conséquence : ils n’ont ni le droit de grève, ni de se pourvoir aux prud’hommes, ni de bénéficier des conventions collectives, et sont assujettis par exemple à des périodes d’essai pouvant atteindre un an. Sans compter qu’une retraite calculée sur une si faible rémunération les condamne à vivre avec un revenu inférieur au seuil de #pauvreté une fois devenus âgés. Ce n’est pas l’objet du livre, mais ces personnes finissent souvent par être parmi les plus jeunes résidents des EHPAD, si bien que beaucoup d’entre elles passent toute leur vie en institutions.

  • Augmentation significative de la #mortalité_infantile en #France | Salle de presse | Inserm
    https://presse.inserm.fr/augmentation-du-taux-de-mortalite-infantile-en-france-depuis-2012/44892

    Le taux de mortalité infantile est un indicateur clé de la #santé d’une population. En l’absence de données actualisées sur les tendances statistiques de cet indicateur en France, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, d’Université de Paris, de l’AP-HP et du CHU de Nantes, en collaboration avec des équipes de l’Université de Californie, ont analysé les données d’état civil de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) entre 2001 et 2019. Ils ont pu identifier une augmentation significative du taux de mortalité infantile depuis l’année 2012, la France s’éloignant ainsi de la situation d’autres pays avec des économies développées. Les résultats sont publiés dans le journal The Lancet Regional Health Europe et témoignent de l’importance d’approfondir la recherche des causes précises de ces 1200 décès par excès observés chaque année en France avant l’âge d’un an.

    Recent historic increase of infant mortality in France: A time-series analysis, 2001 to 2019 - ScienceDirect
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666776222000321

  • Productivisme industriel, destruction environnementale et masculinité

    Avec ce numéro, Nouvelles Questions Féministes souhaite explorer les relations entre modernité industrielle, destruction environnementale et patriarcat. Nous partons d’une analyse critique du terme « Anthropocène », lequel vise à rendre compte d’une nouvelle époque géologique dans laquelle serait entré le système Terre à cause de « l’humanité » (anthropos) ». Dans leur édito, Patriarcat, capitalisme et appropriation de la nature, Lucile Ruault, Ellen Hertz, Marlyse Debergh, Hélène Martin et Laurence Bachmann discutent du concept d’anthropocène, de la conception d’une humanité indifférenciée et de ses critiques, d’historicisation des dynamiques et des responsabilités, des termes et d’un grand absent : l’« androcène ».

    Note sur : Nouvelles questions féministes : Androcène
    Coordination : Lucile Ruault, Ellen Hertz, Marlyse Debergh, Hélène Martin, Laurence Bachmann

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/03/02/productivisme-industriel-destruction-environnementale-e

    #féminisme #écologie

  • site web conçu dans le cadre d’un cours « Cartographier les controverses » (Sciences Po Paris, master communication, 2021-2022)

    https://controverse2021.wixsite.com/deboulonnage

    Déboulonnage de statues. Controverse autour des monuments liés à l’esclavage et à la colonisation

    "La République n’effacera aucune trace ni aucun nom de son histoire (...), elle ne déboulonnera pas de statues"
    Emmanuel Macron, allocution présidentielle du 14 juin 2020

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    Avant d’étudier les possibilités d’avenir pour les statues présentes dans l’espace public liées aux périodes esclavagistes et coloniales, il s’agit de comprendre ce qu’est l’objet de statue en lui-même et ce qu’il représente. La multiplicité des aspects sous-jacents fait de la statue un objet non-identifié, responsable de la formation d’une controverse.
    Avant d’étudier les possibilités d’avenir pour les statues présentes dans l’espace public liées aux périodes esclavagistes et coloniales, il s’agit de comprendre ce qu’est l’objet de statue en lui-même et ce qu’il représente. La multiplicité des aspects sous-jacents fait de la statue un objet non-identifié, responsable de la formation d’une controverse.
    Avant d’étudier les possibilités d’avenir pour les statues présentes dans l’espace public liées aux périodes esclavagistes et coloniales, il s’agit de comprendre ce qu’est l’objet de statue en lui-même et ce qu’il représente. La multiplicité des aspects sous-jacents fait de la statue un objet non-identifié, responsable de la formation d’une controverse.
    Avant d’étudier les possibilités d’avenir pour les statues présentes dans l’espace public liées aux périodes esclavagistes et coloniales, il s’agit de comprendre ce qu’est l’objet de statue en lui-même et ce qu’il représente. La multiplicité des aspects sous-jacents fait de la statue un objet non-identifié, responsable de la formation d’une controverse.

    Cette déclaration répond aux nombreuses actions d’altérations, du graffiti à la destruction totale, visant des statues qui figent dans la pierre des figures impliquées dans l’esclavage et la colonisation. Lorsque certains luttent pour les maintenir debout, d’autres défendent la dimension cathartique de ces gestes. Derrière la pierre, c’est l’homme glorifié qui est combattu. La destruction comme un premier pas vers l’émancipation. La taille, le poids des matériaux, autant d’obstacles qui rendent leurs destructions spectaculaires.

    Depuis de nombreuses années, certains recourent à ces pratiques en invoquant les mémoires heurtées de victimes - ou descendants de victimes -, esclaves ou colonisés de l’ancien Empire colonial français. Toutes les statues ne sont pas regardées, toutes les statues ne sont pas contestées, toutes les statues n’émeuvent pas. L’espace public, où trônent ces monuments, cristallise les tensions d’un processus en cours.

    À la fois œuvre de glorification d’une personne, souhait d’une époque ou d’un moment de l’histoire, la statue est aussi un objet d’art. Elle porte un certain héritage du passé. La statuaire se retrouve parfois au cœur des préoccupations de déboulonnage bien qu’en réalité, les actions politiques, préméditées et spontanées, soient les seuls véritables boulons de ces statues. Si l’expression “déboulonnage des statues” est techniquement approximative - les statues ne sont pas boulonnées - elle est malgré tout utilisée pour sa dimension métaphorique. Le déboulonnage dans sa terminologie cristallise tous les actes de vandalisme à l’encontre des monuments de pierre, de marbre ou de bronze, détruisant le prestige des héros qu’ils représentent. Ces statues, neutres a priori, fondues dans un paysage urbain devenu quotidien, sont en réalité comme endormies. Elles se réveillent à la faveur de tensions politiques et sociales. Le débat médiatique résume ces enjeux en ces termes « faut-il déboulonner les statues ? ».

    En réalité, au-delà des sensibilités morales de chacun, cette controverse est un jeu de piste où les savoirs des sciences sociales se superposent, se répondent, et parfois se confrontent. Mettre en perspective les regards que posent les sciences sociales sur ces objets. Examiner les avenirs possibles pour ces statues contestées. Voici les bornes de notre enquête, la notice de nos ambitions.
    "Statuer sur les statues"
    Que sont ces statues ?
    Que font ces statues ?
    Que fait-on de ces statues ?

    (...)

    #déboulonnage #statues #mémoires_colonisations #mémoires_esclaves #controverses_postcoloniales

    • Dans les Ehpad du groupe Orpea, des CDI introuvables

      D’après nos informations, des recrues du groupe privé de maisons de retraite doivent, en France, se contenter de signer des CDD au motif qu’il s’agirait de remplacer des salariés en CDI. Or, dans bien des cas, ces salariés n’existeraient pas. Le groupe dément toute irrégularité, assurant qu’« il n’y a jamais eu d’emploi fictif au sein de l’entreprise ».

      #orpea #or_gris

      l’article a été libéré https://justpaste.it/8d8e6

    • "Il n’y a jamais eu la moindre restriction, le moindre rationnement, cela ne correspond pas à nos directives, cela ne correspond pas à nos valeurs" Jean-Christophe Romersi, directeur général d’Orpea, BFM, 25 janvier 2022.

      "Le personnel soignant est obligé d’être maltraitant car il fait face à un système violent de réduction des coûts mis en place par Orpea. On m’a proposé 15 millions d’euros pour que je ne publie pas mon enquête." Victor Castanet, C à vous, 25 janvier 2022

    • . Lors de sa reprise de cotation après 24h de suspension, l’action Orpea a ouvert sur une nouvelle chute de 28%, dans d’importants volumes, ce mardi peu après 13h. Elle abandonne désormais 39,5% sur son cours de clôture du 21 janvier dernier.

    • Et le DG se répand sur les ondes au sujet de l’absolue transparence de sa boite de merde, alors qu’il n’a jamais répondu au questions de l’auteur du bouquin.

    • Et cerise sur le « gâteau », on trouve Jean-Claude Marian, le fondateur du groupe de maisons de retraites Orpea dans le tour de table d’Ismaël Emelien...

      Ismaël Emelien, ex conseiller spécial de Macron, se lance dans « l’e-santé ». Grâce à Bancel de Moderna, à Niel, au banquier Messier et à Saadé de CMA CGM. Les deux derniers essayaient de racheter les activités Afrique de Bolloré ces derniers mois. A lire dans « l’Emprise ».

      La start-up Zoi, cofondée par Ismaël Emelien, lève 20 millions d’euroshttps://www.bfmtv.com/economie/entreprises/la-start-up-zoi-cofondee-par-ismael-emelien-leve-20-millions-d-euros_AD-20220

      La start-up Zoi, qui veut créer une application de médecine préventive personnalisée, vient de lever 20 millions d’euros auprès d’investisseurs privés.

      La start-up de santé numérique Zoi, cofondée par Ismaël Emelien, ancien conseiller spécial d’Emmanuel Macron, et Paul Dupuy, co-fondateur de la start-up Workwell, a levé 20 millions d’euros auprès d’investisseurs privés, a-t-elle annoncé mardi.

      La jeune pousse dit vouloir allier sciences des données et sciences comportementales pour créer une application de médecine préventive personnalisée, offrant un accompagnement numérique à ses membres. Il devrait voir le jour d’ici la fin de l’année.

      Ce premier tour de financement a uniquement été souscrit par des investisseurs individuels, dont Stéphane Bancel, le PDG de la biotech Moderna, à l’origine de l’un des premiers vaccins contre le Covid-19, ainsi que Jean-Claude Marian, le fondateur du groupe de maisons de retraites Orpea.

      Sont également présents au tour de table d’autres investisseurs, parmi lesquels les entrepreneurs Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad, le PDG de l’armateur CMA-CGM Rodolphe Saadé ou encore l’homme d’affaires et ancien patron de Vivendi Jean-Marie Messier.

    • Orpéa : le gouvernement appelle à des sanctions de « la plus grande sévérité » si les défaillances de certains Ephad sont avérées
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/26/orpea-la-ministre-brigitte-bourguignon-reclame-une-enquete-flash-et-des-expl

      La ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé, mercredi 26 janvier sur RMC, lancer « une enquête flash » (...) « Il s’agit d’un seul groupe et d’un établissement en particulier. Je ne voudrais pas qu’on fasse des généralités. »

      Gabriel Attal. « Nos aînés méritent le respect, ils méritent le meilleur, et il est hors de question que de tels agissements puissent être tolérés dans notre pays »

      Après la publication de ces accusations, le titre Orpéa à la Bourse de Paris a dévissé de plus de 16 %, avant que sa cotation soit suspendue, à la demande du groupe. Et d’autres gestionnaires privés de maisons de retraite ont également fait les frais de cette polémique : au cours de la séance, le titre #Korian a perdu plus de 14 % et celui de #LNA_santé plus de 5 %, dans un marché globalement en très forte baisse de près de 4 %.

      #argent_public, sévices privés

    • Le DG des Ehpad Orpea ["leader mondial des Ehpad" dit PL] limogé et remplacé par un nouveau PDG
      https://www.leparisien.fr/societe/sante/scandale-dans-les-ehpad-mis-en-cause-orpea-limoge-son-directeur-general-e

      Une réaction qui intervient quelques jours après le scandale du livre « Les Fossoyeurs », qui dénonce de graves dysfonctionnements et des maltraitances dans les établissements du groupe

      Orpéa se présente comme "un réseau de 1 156 établissements pour 116 514 lits"
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/30/ehpad-orpea-limoge-son-directeur-general-et-nomme-un-nouveau-pdg_6111625_323

    • EHPAD : il faut fermer la mine d’« or gris »

      La sortie du livre enquête « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet fait grand bruit. Il met la lumière sur le scandale des EHPAD privés. Enfin ce thème devient un sujet d’intérêt du débat public. Les Insoumis alertent et proposent depuis des années sur ce thème. À leur tête, il y a bien sûr Caroline Fiat, première aide-soignante à devenir députée de l’Histoire de notre pays. En 2018, elle a présenté un rapport parlementaire sur les EHPAD. Elle y décrivait parfaitement les problèmes posés aujourd’hui dans le cas du groupe ORPEA, étudié par le livre de Victor Castanet. Et combien de questions, ou d’interventions a-t-elle fait depuis son banc ou à la tribune de l’Assemblée nationale ? Jamais une réponse sérieuse du gouvernement ne lui fut accordée.

      Mais puisqu’un cas précis est mis en lumière pendant la campagne présidentielle, parlons-en. Le cas des EHPAD privés est typique du chaos dans la vie des gens créé par le marché. Le groupe ORPEA, pour ses actionnaires, est une poule aux oeufs d’or. L’an dernier, ils se sont partagés 77 millions d’euros de dividendes. En 10 ans, son cours de bourse a fait un bond de 200%. À quel prix a été payé ce gavage ? Celui de la dignité humaine. Le livre de Victor Castanet raconte par le détail le glauque du manque de moyens et de personnel dans ces établissements : rationnement des repas, des couches, un soignant pour 33 patients, patients alités toute la journée, repas non servis, etc. Bien sûr, ici les travailleurs, et surtout les travailleuses, ne sont pas en cause. Au contraire, elles sont souvent les premières à donner l’alerte comme lors de la grève historique de 2019 dans les EHPAD.

      Orpea n’est pas la seule entreprise dans ce cas. Le 2ème plus gros groupe d’EHPAD privés lucratifs, Korian, n’est pas en reste. Lui reverse 50 millions d’euros par an à ses actionnaires. Cette entreprise est sous le coup de deux enquêtes préliminaires pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger. Les EHPAD privés à but lucratif représentent un quart de ces établissements dans le pays. Ils sont devenus aux yeux de beaucoup un problème pour le respect de la dignité humaine. Et la maltraitance que leur course à la rentabilité impose à leurs pensionnaires coûte cher ! Plus cher que tout autre accueil. 8 000 euros par an de plus que les EHPAD publics en moyenne pour les familles des résidents.

      Les pensionnaires des EHPAD ne sont pas une mine « d’or gris » à exploiter. Lorsqu’il ne peuvent plus rester chez eux, il doivent être traités avec le seul objectif de la protection et du respect de leur dignité. J’ai donc fait la proposition suivante, lors de mon discours à Tours. Il faut sortir les EHPAD du marché. J’ai dit que nous les collectiviserons. Cela ne veut pas dire forcement les nationaliser. Si nous remportons l’élection présidentielle, nous ferons une loi pour interdire le caractère lucratif des EHPAD. Les EHPAD privés lucratifs seront donc repris par le secteur associatif, les mutuelles ou bien des coopératives salariées. Ce secteur non-marchand et non étatique représente aujourd’hui déjà un tiers des EHPAD. Ils peuvent donc parfaitement le faire. Au cas par cas, il pourra y avoir des nationalisations pour assurer cette transition.

      Ce ne sera pas la première fois que la loi interdit le secteur privé lucratif de s’occuper de certaines choses. Le législateur l’a fait pour la procréation médicalement assistée (PMA). Comme cette aide à la procréation soulève des questions de bioéthique, notamment la conservation des gamètes, on ne permet pas que le désir de faire de l’argent s’en mêle. Nous devons faire la même chose pour la prise en charge de la dépendance. Notre niveau de civilisation se juge aussi à la façon dont nous nous occupons des personne en état de dependance.

      Jlm

      https://melenchon.fr/2022/02/05/la-semaine-ou-la-neige-a-fondu