l’histgeobox: 329. Big Brother and the Holding Company: “Ball an Chain” (1967)
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* « Everybody must get stoned »
L’essor de la contre-culture est indissociablement liée aux drogues hallucinogènes. En 1938, Albert Hofmann synthétise l’acide lysergique à partir de l’ergot de seigle. Par inadvertance, il fait tomber une goutte de diéthylamide de l’acide lysergique (LSD 25) sur sa main, « il est alors troublé par d’étonnantes sensations : angoisse, vertiges, visions surnaturelles, objets se mouvant dans l’espace, sentiment de bonheur et de gratitude. » Au milieu de ses éprouvettes, le chimistes des laboratoires Sandoz, vient de prendre un trip. Enthousiaste, Hofmann partage sa découverte auprès de ses connaissances : Aldous Huxley, Alan Watts, Ernst Jünger. A partir des années 1950, le LSD est testé dans divers laboratoires américains. Au sein du Harvard Drug Research Program, le professeur Timothy Leary, assisté par Richard Alpert, se convainc des vertus du LSD qui « peut conduire à des changements profonds de la personnalité, conduisant à une paix, une santé mentale et un bonheur jusque-là inconnus. » La tournure mystico-prophétique de ses recherches finissent par inquiéter la direction de Harvard qui lui retire sa chaire, mais Leary n’en a cure. Entourés d’amis comme le poète Alan Ginsberg, Jack Kerouac, William Burroughs ou Aldous Huxley, Leary prône un nouveau mode de vie dont la devise « Turn on, tune in, drop out » (5) résume parfaitement les attentes d’une partie de la jeunesse d’alors.
Le LSD devient un incontournable des fêtes californiennes d’autant que Dilué dans de la mayonnaise, il produit des milliers de doses, les « loving spoonful ». La nouvelle drogue se répand dans les Acid Test organisés depuis 1965 à San Francisco par l’écrivain Ken Kesey et ses Merry Pranksters (Joyeux Farceurs). Pour faciliter l’exploration des espaces intérieurs, le dealer en chef Augustus Owsley III distribue généreusement la nouvelle drogue. Un important matériel de projection visuelle et une sono puissante sollicitent également les sens des participants. Le Grateful Dead, une nouvelle formation musicale de la baie, est de toutes les soirées. Jerry Garcia, son leader, se souvient : « Des milliers de gens complètement défoncés, tous entassés dans une pièce pleine à craquer, aucun d’entre eux n’ayant peur du voisin. C’était magique, hors de tout, d’une beauté magique. »