• Archetype
    http://www.archetypeapp.com
    A priori un truc de génie :) Chez moi les menus sont pas toujours super fluides, mais c’est vraiment intéressant pour envisager des combinaisons de typos (et sortir une feuille CSS correspondante dans la foulée). L’outil permet aussi de définir les propriétés des typos qui seront affichées sur petit écran.

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    #typo #css #outil

  • The great British Brexit robbery : how our democracy was hijacked
    https://www.theguardian.com/technology/2017/may/07/the-great-british-brexit-robbery-hijacked-democracy

    A shadowy global operation involving big data, billionaire friends of Trump and the disparate forces of the Leave campaign influenced the result of the EU referendum. As Britain heads to the polls again, is our electoral process still fit for purpose?

    Très longue enquête. Je note des extraits qui me paraissent particulièrement pertinents.

    #surveillance #big_data

    There are three strands to this story. How the foundations of an authoritarian surveillance state are being laid in the US. How British democracy was subverted through a covert, far-reaching plan of coordination enabled by a US billionaire. And how we are in the midst of a massive land grab for power by billionaires via our data. Data which is being silently amassed, harvested and stored. Whoever owns this data owns the future.

    (…)

    #Psyops

    “That was before we became this dark, dystopian data company that gave the world Trump,” a former #Cambridge_Analytica employee who I’ll call Paul tells me. “It was back when we were still just a psychological warfare firm.”

    Was that really what you called it, I ask him. Psychological warfare? “Totally. That’s what it is. Psyops. Psychological operations – the same methods the military use to effect mass sentiment change. It’s what they mean by winning ‘hearts and minds’. We were just doing it to win elections in the kind of developing countries that don’t have many rules.”

    (…)

    Finding “persuadable” voters is key for any campaign and with its treasure trove of data, Cambridge Analytica could target people high in neuroticism, for example, with images of immigrants “swamping” the country. The key is finding emotional triggers for each individual voter.

    (…)

    Tamsin Shaw, an associate professor of philosophy at New York University, helps me understand the context. She has researched the US military’s funding and use of psychological research for use in torture. “The capacity for this science to be used to manipulate emotions is very well established. This is military-funded technology that has been harnessed by a global plutocracy and is being used to sway elections in ways that people can’t even see, don’t even realise is happening to them,” she says. “It’s about exploiting existing phenomenon like nationalism and then using it to manipulate people at the margins. To have so much data in the hands of a bunch of international plutocrats to do with it what they will is absolutely chilling.

    (…)

    Complexe militaro-industriel

    What’s been lost in the US coverage of this “data analytics” firm is the understanding of where the firm came from: deep within the military-industrial complex. (…) SCL/Cambridge Analytica was not some startup created by a couple of guys with a Mac PowerBook. It’s effectively part of the British defence establishment. This is not just a story about social psychology and data analytics. It has to be understood in terms of a military contractor using military strategies on a civilian population.

    #Facebook

    Facebook was the source of the psychological insights that enabled Cambridge Analytica to target individuals. It was also the mechanism that enabled them to be delivered on a large scale.

    L’enquête détaille enfin comme différentes structures de la campagne pour le Brexit ont toutes acheté discrètement les services de Agregate IQ, entreprise canadienne appartenant à #Robert_Mercer et affiliée à Cambridge_Analytica.

  • Quand Le Monde, Facebook et Google partent en croisade contre la post-vérité
    https://medium.com/@sly/se-repenser-%C3%A0-lheure-du-pr%C3%AAt-%C3%A0-penser-quand-le-monde-facebook

    Pas mal de choses intéressantes dans ce billet d’un prof de communication et responsable de la communauté numérique de l’université Lyon 2.

    Premier point notable : le procédé se place au niveau de la source (du média) et non du contenu (de l’article) ou de l’auteur (du journaliste).
    (…) Deuxième point : malgré les apparences, le classement en 5 classes n’est pas véritablement un système d’échelle (du plus ou moins fiable), mais cache une classification en fait assez binaire, incarnée par un système de whitelist / blacklist, avec une classe intermédiaire pour les bordelines, une classe pour les inclassables et une classe pour les médias satiriques. (…)

    Problème : (…) on ne sait pas grand chose sur la méthodologie : quelles sont les personnes qui participent à la classification, sous quelle forme (individuelle, participative, “démocratique”), avec quelle grille de critères ?

    Noter le média plutôt que le contenu, un mode de préservation de statut :

    Le système du décodex fonctionne en fait sur le modèle traditionnel médiatique : c’est la sélection et la curation réalisées par les humains ( des journalistes ?) qui cadrent le corpus médiatique légitime, non plus à l’échelle du contenu (agenda-setting), mais ici à l’échelle du média : on pourra donc parler de media-setting.

    Paradoxalement, on retrouve derrière ce modèle qui dit évaluer par les faits (fact-checking) un modèle traditionnel de gatekeeping basé sur l’autorité, celles de journalistes, et du coup de leur opinions (ce qui n’est pas grave en soi, mais qui est toujours gênant quand le procédé se réclame d’un modèle opposé).

    Au fond, cela n’est pas tellement étonnant : Le Monde reste ici dans un modèle médiatique pré-digital, à l’opposé des processus d’accessibilité à l’information des plateformes sociales (facebook, twitter) qui, couplées avec des algorithmes, fonctionnent sur l’input des utilisateurs (mon propos ici a valeur de constat et non de jugement).

    Pour aller plus loin, on peut même se demander si Le Monde, perdant son statut de média de référence avec les bouleversements induits par le digital, ne trouve pas avec cette initiative un ultime sursaut de restaurer ce statut, non plus via sa ligne éditoriale mais en s’auto-imposant légitime dans un rôle d’évaluateur et d’accréditeur des médias, c’est à dire en se plaçant “au dessus” des autres médias.

    Du fact-checking à l’argument d’autorité :

    Parce qu’il est toujours possible d’opposer des faits à d’autres, surtout lorsque des liens de causalité rentrent en ligne de compte, le fact-checking utilise l’argument d’autorité pour contourner cette subjectivité et parvenir au bout du processus : classer les média, et donc finalement créditer ou discréditer, qualifier ou disqualifier (…)

    Par contre, et c’est là un terrain de jeu majeur du fact-checking, l’exercice de rattacher l’auteur d’une idée ou d’un propos à une autorité prend tout son sens.

    Au plus cette autorité est au centre de la sphère consensuelle, au plus son auteur sera facilement crédité. Au plus elle s’écartera de celle-ci au plus elle sera discrédité.

    Les fake news, une radicalisation sémantique :

    Il est intéressant de constater une radicalisation sémantique dans le champ lexical médiatique : le nom rumeur, qui décrit le mode de propagation d’une information plus que la qualification de l’information, a laissé place à des concepts tels que fake news ou post-vérité, qui disqualifient en formant et en enfermant une catégorie de contenus bannis.

    Sur la question de la vérité, la définition de la rumeur offre la possibilité d’un doute (“véracité douteuse”) là ou le concept de fake news repose sur une approche binaire (vrai / faux) et excluante.

    Et plein d’autres choses intéressantes, notamment sur Wikipedia que l’auteur semble bien connaître.

    #Decodex #fake_news

    • A l’époque de l’affaire google, notamment chez Calimaq Silex, les chiffres concernant le mode d’accès aux articles et aux médias démontraient que les plateformes loin d’être des prescripteurs étaient la principale porte d’entrée sur les médias écrit. Supprimez cette entrée et c’est tout un pan de l’information qui disparait.
      Information unique, pensée unique.
      C’est à mon avis les sens du Decodex qui couplé aux Gafa va filtrer et faire disparaitre. Plus que de sphère consensuelle, je parlerai de sphère officielle et la coupure à un accès à toute information dissonante.
      On peut toujours parler sémantique et préservation de position mais il me semble que c’est rester loin de l’enjeu de démocratie que représente le decodex.

    • @unagi : tout à fait, on pourrait aussi parler du lien entre les prescripteurs du Decodex (et autres outils de certification, le Decodex n’étant qu’une expression d’un mouvement plus global dans la presse) et le mouvement de concentration verticale dans les médias numérique, entre fournisseurs d’accès et fournisseurs de contenus. Mais ça reste pour l’heure hypothétique et sans application concrète.

    • Premier point notable : le procédé se place au niveau de la source (du média) et non du contenu (de l’article) ou de l’auteur (du journaliste).

      En effet, réflexion aussi fondamentale. On peut potentiellement trouver partout (y compris dans le Monde...)des articles et des approches et des auteur·es dans lesquelles on pourrait faire confiance. Des articles intéressant aux côtés de grosses bouses. Mais on ne sait pas comment sont édités ces textes, et on sait que dans des journaux comme le Monde, le Diplo, le Figaro, Libé, le passage à l’édition (voire la censure souvent), ce travail éditorial est « profond ». Nous en avons de multiples exemples, plus d’un·e auteur·e ou actrices.eur d’articles se sont arrachés les yeux en lisant l’article qu’elles·ils avaient commis ou dont ils étaient les héros légèrement déshonoré (poke à ma copine Méta qui aurait bien lancé une salve de scud sur le Monde l’année dernière depuis le Bronx où elle habite). L’immense perte de confiance dans cette presse finalement toujours papier, elle est là aussi et surtout. Pas seulement dans les compromissions politiques et économiques.

      Mais si ce que ce prof écrit se révèle être exact - je veux dire le processus réel en cours et les intentions derrière Decodex, ce serait donc bien pire que tout ce que nous en avons pensé jusqu’ici. J’espère toujours, pour l’instant, que #Decodex n’est un énorme bug destiné à être éradiqué au plus vite.

      L’article est très intéressant, et amène un éclairage un peu nouveau sur cette affaire minable.

    • @reka : pour rendre justice aux éditeurs et éditrices (SR dans la presse, ou dans une certaine mesure modérateurs et modératrices dans les sites Mutu, j’imagine qu’il y en a ailleurs aussi), leur travail associé à celui des correcteur·rices permet 99% du temps d’éviter des erreurs et de rendre bien plus lisibles les articles.

      Cela dit, la circulation de la copie dans un quotidien est particulière. D’une part, sa rapidité est propice à toutes les approximations, simplifications voire décisions arbitraires des rédacs chef·fes. D’autre part, l’auteur·e ne le revoit pas avant parution, à la différence d’hebdos ou mensuels.

    • Très instructif. J’ajoute modestement au débat cette idée qui me trotte dans la tête depuis quelques jours : le phénomène auquel s’attaquent les initiateurs du Décodex, n’est pas fondamentalement la multiplication des fake news, mais le fait que les gens aillent sur des sites alternatifs s’informer. Cette attirance des internautes pour des informations dissonantes, alternatives, s’explique par la confiance très modérée qu’ils placent dans les média officiels (ce que les études d’opinion démontrent année après année). La stratégie des média mainstream consistant à tenter de discréditer les média alternatifs en les évaluant est voué à l’échec, précisément parce que la confiance en leur jugement est faible dans l’opinion . Ce qui pourrait sauver ces média consisterait à s’interroger sur ce qui fait qu’on ne les croit plus, et sur les manières dont ils pourraient modifier leurs pratiques de travail pour regagner la confiance du public. Mais de ça, il n’est jamais question.

    • Ça pique un peu les yeux de lire pragmatisme pour google et facebook et bonnes intentions pour le decodex alors que c’est une belle saloperie.

      Dans son manifeste récent Mark Zuckerberg mettait en valeur sa vision d’une colonie mondiale centralisée dont les règles seraient dictées par l’oligarchie de la Silicon Valley. https://seenthis.net/messages/571702

      Recension du livre de Eric Schmidt PDG de google par piece et main d’oeuvre :

      Le 4e Reich sera cybernétique : : Pièces et Main d’Oeuvre
      http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=439

      The New Digital Age. Reshaping the Future of People, Nations and Business » (« Le Nouvel Âge digital. Refaçonner le futur des peuples, des nations et des affaires ») Il faut prendre les auteurs au sérieux. Eric Schmidt, PDG de Google, et Jared Cohen, directeur de Google Ideas, sont des technarques. D’éminents représentants de cette technocratie qui gouverne notre présent et planifie notre avenir. C’est-à-dire qu’ils ont les moyens de réaliser leurs plans. Google, vous savez, l’entreprise partenaire de l’Etat américain et de la NSA (National Security Agency) dans le programme Prism d’espionnage universel. La machine à gouverner qui sait tout de nous, qui investit d’énormes capitaux dans la mise au point de « l’homme augmenté », du cyborg, du surhomme électronique cher à Politis (cf Politis et le transhumanisme : une autre réification est possible) et aux cyberféministes.

      Sans paraphraser l’article de Godard, sachez que ces plans concernent au premier chef la police des populations - ordre et gestion (cf Terreur et possession. Enquête sur la police des populations à l’ère technologique), la prévention des dissidences et insurrections.

      « Le danger est identifié : l’individu qui se cache. Et la sentence tombe : - "No hidden people allowed". "Interdit aux personnes cachées" (…) Les gouvernements doivent décider, par exemple, qu’il est trop risqué que des citoyens restent « hors ligne », détachés de l’écosystème technologique. Dans le futur comme aujourd’hui, nous pouvons être certains que des individus refuseront d’adopter et d’utiliser la technologie, et ne voudront rien avoir à faire avec des profils virtuels, des bases de données en ligne ou des smartphones. Un gouvernement devra considérer qu’une personne qui n’adhèrera pas du tout à ces technologies a quelque chose à cacher et compte probablement enfreindre la loi, et ce gouvernement devra établir une liste de ces personnes cachées, comme mesure antiterroriste. »

    • @arnoferrat Je suis d’accord, j’ai été « édité » autant que j’ai « édité » moi même, je sais bien la difficulté de ce métier, de faire les compromis nécessaire pour respecter, être fidèle à l’esprit de l’auteur·e, et surtout s’assurer que l’auteur·e est d’accord pour les changements, les ajustements et les suppressions. Ça veut dire qu’il faut du temps, ce temps que les quotidiens n’ont pas (mais le Diplo est un mensuel et bien qu’il y aurait le temps, c’est assez rare qu’un auteur reçoive son texte édité pour le valider, c’est aussi vrai dans d’autres mensuels et hebdo avec lesquels j’ai travaillé)

      j’ai donc peut-être été un peu rapide dans cette présentation qui oubliait le travail magnifique de certain·es éditeurs·trices, comme toujours. Mais j’ai aussi vu d’assez près le travail de rédactions en chef parfaitement scandaleux et manipulateur, c’est surtout de cela que je voulais parler.

      @wardlittell idée séduisante, peut-être vraie (on va la faire passer au Decodex juste pour voir si c’est crédible ha ha !). Et si Decodex n’est pas un gros bug, c’est peut-être en partie ce que tu dis, je ne serai pas surpris. ça fait quatre ou cinq ans que j’entends les responsables de la presse quotidienne, les journalistes « en vue », vomir sur la blogosphère et les sites alternatifs, les initiatives internet participative tellement ils ont la trouille d’être « déclassés ». A suivre en tout cas. Les analyses sur Decodex s’accumulent, difficile de suivre.

      Je me demande si le Monde va réussir à Survivre à Decodex.

    • @reka Merci du retour. A suivre en effet. Il y’a peut-être une analogie qui reste à analyser entre la crise de confiance vis-à-vis de la presse et celle vis-à-vis de la classe politique. De la même manière que la presse « mainstream » s’applique à décrédibiliser toute presse alternative, la réaction de la classe politique consiste à attaquer bille en tête les partis politiques qui récupèrent les électeurs défiants, alors qu’il serait sans doute plus efficace de s’améliorer soi-même pour répondre aux nouvelles exigences citoyennes.

  • Charlot ministre de la vérité, par Frédéric Lordon (Les blogs du Diplo, 22 février 2017)
    http://blog.mondediplo.net/2017-02-22-Charlot-ministre-de-la-verite

    Frédéric Lordon est en grande forme. Faut dire que quand c’est trop,...

    Admettons-le : au début on n’a pas voulu y croire. Lorsque le 3 janvier on a entendu Samuel Laurent, « décodeur » en chef au Monde, annoncer « une innovation technologique (1) » conçue pour défaire la post-vérité, on s’est dit que c’était trop beau pour être vrai. Mais l’époque dispense sans compter, et il faut désormais tenir pour acquis qu’elle est capable de tout. La suite a prouvé combien. Il y a d’abord ce nom grotesque, Decodex, qui fait surtout penser aux collants bleus de Fantômas ou bien au manteau noir de Judex — et donne irrésistiblement envie d’avoir accès aux minutes du brainstorming, qu’on imagine quelque part entre Veritator, Orthofact et Rectifias. Il y a surtout une trouvaille dont on ne sait plus s’il faut l’assimiler au geste d’une performance artistique ou au comique du cinéma muet. Construire la machine à gifles et s’y attacher la tête dans l’ouverture, Buster Keaton ou Charlot n’auraient sans doute pas fait mieux. C’est que les génies du décodage se sont fabriqué pour longtemps des journées difficiles. Comme de juste, pas une des (nombreuses) traces de pneu de la presse « crédible » labellisée « vert » ne leur sera épargnée, immanquable avalanche dont les effets sur la santé nerveuse du chef décodeur sont déjà constatables sur les réseaux sociaux. Et chaque fois que le ministère de la vérité proteste de ses justifications doctrinales, c’est derechef pour faire tourner à plein régime la turbine à claques.

    Leibniz nomme « géométral » de toutes les perspectives le point de vue sur tous les points de vue, le point de vue suprême qui cesse d’être un point de vue particulier parce qu’il les synthétise tous. Le géométral, c’est le point de vue de Dieu. Ou, donc, du Monde. C’est bien connu : Le Monde n’a pas de point de vue. Il n’est pas l’organe officiel de la mondialisation, de l’Europe libérale, de la réforme indéfinie, et de l’entreprise-qui-crée-l’emploi — ou s’il l’est, il n’est que le porte-parole de la nature des choses. Et quand, de temps à autre, admettons-le, des « opinions » s’y font entendre, c’est dans les pages spéciales des éditoriaux, des chroniques et des tribunes, hermétiquement séparées du reste du journal voué, lui, aux faits vrais et à l’information neutre.
    Aussi bien Daniel Schneidermann que François Ruffin (7) s’essayent à faire comprendre à Samuel Laurent que c’est le propre du point de vue dominant que de pouvoir se nier comme point de vue particulier,

    Il y a comme une loi de proportionnalité du monde social qui justifie la critique en rapport avec l’importance des positions de pouvoir et des prétentions qui s’y expriment. C’est que la détention d’un pouvoir exorbitant conduit nécessairement à questionner la légitimité des détenteurs, et qu’en l’espèce on est conduit à se demander comment des pouvoirs aussi considérables se sont trouvés remis à des individus aussi insuffisants. La pédagogie généralisée de l’information vraie ne pouvait donc manquer de faire revenir la bonne vieille question de Marx de savoir qui éduque les éducateurs. On se dit d’abord que la croyance forcenée en un journalisme vierge de point de vue et riche seulement de faits devrait suffire à interdire l’accès à la profession. On se demande ensuite ce qui se passe dans les écoles de journalisme pour qu’on en laisse sortir des « diplômés » dans cet état. Sont-elles toutes sinistrées à ce point (ou n’y en a-t-il pas une ou deux qui résistent) ? À quel effondrement président-elles ? La dégradation intellectuelle du journalisme est-elle si avancée que le laisse entrevoir l’aval enthousiaste donné à la philosophie du Decodex jusqu’au plus haut niveau du « quotidien de référence » ?

    « Quand un patron parle, c’est de l’économie, quand un syndicaliste parle, c’est du militantisme »

    Il y aurait beaucoup à dire sur le geste qui conduit, sans visiblement qu’il en ait conscience, Le Monde à épouser cette pratique néolibérale entre toutes de l’évaluation généralisée — des autres. Comme on sait, née dans la finance, la pratique de l’évaluation est en voie de coloniser toutes les sphères de la vie sociale, organisant par là leur soumission à la logique d’une société de marché de part en part régie par le principe de concurrence. On évalue les chauffeurs de VTC, les appartements de location, les toilettes d’aéroport, et sans doute bientôt les dîners entre amis — le « code couleur », cette tragédie de la couleur que même la plus fertile imagination dystopique n’aurait pas pu anticiper. Voilà donc que Le Monde distribue des couleurs à l’information comme d’autres aux apports nutritionnels ou aux pots d’échappement. Le Monde est bien le journal de ce monde.

    Que le journalisme commence avec l’établissement de faits et la dénonciation des contre-vérités flagrantes, c’est une telle évidence qu’on se demande comment des titres ont cru y voir le motif d’une rubrique spéciale, en excès de leur habitude ordinaire qui prescrit pourtant depuis des lustres cette exigence presque constitutive de procéder à des vérifications élémentaires. Ceci d’ailleurs pour des raisons qui sont vieilles comme la politique : sitôt qu’ils ne sont plus surveillés comme le lait sur le feu les pouvoirs mentent, les institutions mentent, l’État ment. Le mensonge leur est constitutionnel, comme à toutes les institutions autonomisées, toujours tendanciellement portées à oublier ce qu’était leur fonction première, pour ne plus vivre que pour elles-mêmes.

    #decodex #fake_news #post_truth

    • Une fois n’est pas coûtume, j’ai lu l’article en entier. Lordon n’est pas ma tasse de thé et j’aime de moins en moins son écriture pompeuse et méprisante, cette espèce d’arrogance induite presque dans chaque phrase et qui décrédibilise de fait le discours. Je trouve que lui et ses collègues, au fond finissent par ressembler à ceux qu’ils défoncent et démolissent.

      Cela dit, j’ai aussi été agréablement surpris de la tournure, plus distanciée et plus simple (et peut-être plus modeste) de certains phrases/idées, certaines interrogations avec lesquelles je souscris complètement sur ce qu’est le Decodex et sur ce que devient Le Monde. Je les reproduis ici : j’y ai pensé de manière identique, je ne l’ai pas écrit mais Lordon l’a fait et ce qu’il a fait correspond très bien à ma consternation.

      A propos des positions des « gens du Monde » qui défendent coûte que coûte Decodex :

      Qu’un discours devienne à ce point instable par autoréférence devrait normalement inquiéter ses propres auteurs. Que la chose les laisse à ce point de marbre, et comme inconscients de la ruine qu’ils opèrent eux-mêmes de leur propre position a en tout cas valeur de symptôme. Mais symptôme de quoi sinon de ces époques finissantes qu’on reconnaît à l’enfermement de ceux qui prétendaient en être les guides, et ne mesurent plus ni à quel point ils ont rompu avec le reste de la société ni la portée de leurs propres paroles.

      A propos du Monde (c’est incomplet, mais c’est comme le Decodex, c’est un début) :

      C’est bien connu : Le Monde n’a pas de point de vue. Il n’est pas l’organe officiel de la mondialisation, de l’Europe libérale, de la réforme indéfinie, et de l’entreprise-qui-crée-l’emploi — ou s’il l’est, il n’est que le porte-parole de la nature des choses. Et quand, de temps à autre, admettons-le, des « opinions » s’y font entendre, c’est dans les pages spéciales des éditoriaux, des chroniques et des tribunes, hermétiquement séparées du reste du journal voué, lui, aux faits vrais et à l’information neutre.

      Samuel Laurent et ses copains des Décodeurs qui, avec ce pouvoir, sont un peu sortis de la réalité et planent en oblique 2000 m d’altitude. Justement sur la question - fondamentale - de celui qui a qui exerce le pouvoir, ce qui est le cas de Samuel Laurent comme journaliste du Monde soutenu à fond par sa « hiérarchie », Lordon écrit ceci qui est un base solide pour commencer à en parler :

      Aussi bien Daniel Schneidermann que François Ruffin s’essayent à faire comprendre à Samuel Laurent que c’est le propre du point de vue dominant que de pouvoir se nier comme point de vue particulier

      Maintenant, viennent les arguments, les raisons pour lesquelles « on » est journaliste ou pas et « ce qu’est un journaliste ». Avec des réponses d’une grande pauvreté. Et en écoutant, en lisant, on se souvient tout à coup que « mais c’est le Monde quand même, le journal prestigieux de référence ».

      interrogé sur les ressorts de sa vocation journalistique, le chef décodeur [répond] qu’elle doit tout à « la passion des faits ». La passion des faits… Des faits en général, sans autre précision. Des faits en tant que faits. Réponse philosophiquement vertigineuse, porteuse de tout un rapport au monde social et à la politique, qui laisse aussi dans un grand désarroi : il y a « les journalistes » (qui n’ont pas de point de vue) et il y a « les militants » (qui en ont un). Les premiers sont donc par essence respectueux des faits et les seconds portés à les distordre : {« Je ne suis pas militant, je suis journaliste. Et être journaliste, c’est expliquer le monde tel qu’il va ».}

      Pouvait-on imaginer définition plus pitoyable... Ce que Lordon exprime ainsi :

      Sentiment de vertige au spectacle de cet abysse.

      Revenons à la question du pouvoir, parce que c’est vraiment le truc le plus important. On ne discutera jamais assez sur les conditions qui amènent certain·es - parfois par hasard, parfois par vrai opportunisme ou carriérisme - à accaparer/confisquer ou simplement obtenir les pleins pouvoirs. Et la réflexion de Lordon dans le contexte du Decodex est intéressante :

      Il y a comme une loi de proportionnalité du monde social qui justifie la critique en rapport avec l’importance des positions de pouvoir et des prétentions qui s’y expriment. C’est que la détention d’un pouvoir exorbitant conduit nécessairement à questionner la légitimité des détenteurs, et qu’en l’espèce on est conduit à se demander comment des pouvoirs aussi considérables se sont trouvés remis à des individus aussi insuffisants.

      On peut penser que le terme « insuffisant » est très arrogant, voire insultant, d’un autre côté, en suivant ce Monsieur sur les réseaux sociaux et en lisant ce qu’il écrit dans le journal, on est abasourdi par l’indigence des propos, des analyses, des réflexions.

      Quelqu’un ici, sur seenthis, a expliqué que l’univers mental des gens de Decodex était étroitissime pour ce qui concerne en tout cas leur utilisation d’Internet et des projets/initiatives qui s’y développent. Dans l’émission « Arrêt sur image » cité par Lordon, on entend Samuel Laurent justifier sans rire que "les grosses rédactions sont plus sérieuses que les petites et que "si le public veut s’informer sur le Proche-Orient, il trouvera beaucoup plus d’infos [vraies] dans le Figaro, le Monde ou Libé parce que ce sont de « grosses rédactions » et qu’il y a « journalistes qui font des reportages, des choses comme ça ». C’est en effet nier que de très nombreux groupes de recherche, de réflexions, des blogueurs aussi, etc... se servent d’Internet comme plate-forme pour faire exister leurs projets et leurs initiatives qui souvent apportent des éléments plus riches, plus précis, et plus « vrais » ou « vraissemblable » que les "grosses rédactions) :) (j’ai honte de le dire comme ça mais bon) que ce que ferait un journaliste du Monde ou du Figaro, avec tout le respect que je leur dois puisque certains sont des ami·es très cher·es (et je pense d’ailleurs qu’elles/ils souffrent beaucoup en ce moment).

      Puis vient enfin cette réflexion sur le journalisme et sur ce qu’est la direction du journal de référence (je parle du Monde)

      On se dit d’abord que la croyance forcenée en un journalisme vierge de point de vue et riche seulement de faits devrait suffire à interdire l’accès à la profession.

      On se demande ensuite ce qui se passe dans les écoles de journalisme pour qu’on en laisse sortir des « diplômés » dans cet état. Sont-elles toutes sinistrées à ce point (ou n’y en a-t-il pas une ou deux qui résistent) ?

      La dégradation intellectuelle du journalisme est-elle si avancée que le laisse entrevoir l’ aval enthousiaste donné à la philosophie du Decodex jusqu’au plus haut niveau du « quotidien de référence » ?

      J’ai mis en gras parce que pour moi, c’est un mystère. J’ai travaillé pendant 30 ans au Monde d’abord, puis dans les environs du Monde ensuite lorsque j’étais au Diplo. j’y ai encore des ami·es fidèles (je parle surtout du Monde), qui parfois me racontent des trucs. Mais je ne comprends pas comment un journal comme le Monde ait pu avoir à sa tête des dirigeants aussi médiocre.

      Sur la manie de vouloir tout classer, tout ranger dans des cases pour sans doute mieux contrôler :

      C’est que la machine à gommettes occupe pile ce lieu monstrueux où se rencontrent la pathologie néolibérale du rating et la conception tutélaire de la démocratie. Il y aurait beaucoup à dire sur le geste qui conduit, sans visiblement qu’il en ait conscience, Le Monde à épouser cette pratique néolibérale entre toutes de l’évaluation généralisée — des autres. Comme on sait, née dans la finance, la pratique de l’évaluation est en voie de coloniser toutes les sphères de la vie sociale, organisant par là leur soumission à la logique d’une société de marché de part en part régie par le principe de concurrence.

      On se demande comment les gens du Monde font pour ne pas voir (ou ils font semblant). Il y a des journalistes du Monde qui ne disent rien parce qu’ils ne peuvent pas, mais on a vu que leurs comptes twitter ou fb ne font pas une seule mention sur Decodex... Sans doute le seul moyen qu’ells·ils ont d’exprimer leur désaccord :

      la philosophie du Decodex révèle ce qu’elle est… en vérité, et pousse l’ironie jusqu’à permettre de le dire dans ses propres termes : un enfermement dans la croyance, la croyance d’un en-dehors de l’idéologie, c’est-à-dire finalement d’une idée possible de la politique hors de la politique — pour le coup : « contradictoire ».

      C’est tellement consternant qu’on est tenté de se demander s’il ne reste pas dans un coin au Monde quelques personnes qui n’ont pas complètement oublié ce que c’est que la politique, et qui n’ont pas secrètement un peu honte de ce qui est en train de se passer dans leur propre journal, de ce naufrage intellectuel, avalisé jusqu’au sommet de la direction : le règne des data et de l’algorithme, de la politique abandonnée à des illettrés politiques, où le néant de pensée se trouve le remplissage de substitution des lignes de code.

    • Ce passage est aussi savoureux, ça complète la collection :

      Ceci d’ailleurs pour des raisons qui sont vieilles comme la politique : sitôt qu’ils ne sont plus surveillés comme le lait sur le feu les pouvoirs mentent, les institutions mentent, l’État ment. Le mensonge leur est constitutionnel, comme à toutes les institutions autonomisées, toujours tendanciellement portées à oublier ce qu’était leur fonction première, pour ne plus vivre que pour elles-mêmes. Hormis quelques incertaines régulations institutionnelles, seule la coercition de l’information publique peut les tenir à un minimum de respect de la vérité. Que le procureur de Pontoise trouve d’abord à dire qu’Adama Traoré est mort de complications infectieuses, ou l’IGPN que le viol de Théo n’en est pas un mais une inadvertance, ceci n’est pas un accident mais la vérité des pouvoirs institués. Et c’est bien dans le rapport de force, contraints par l’opiniâtreté d’une volonté de dévoilement, que les pouvoirs finissent par cracher le morceau, et là seulement.

      La presse est en principe le lieu de cette volonté — en principe car elle-même, devenue pouvoir institutionnel, entretient (mais depuis si longtemps…) des liens troubles avec les autres pouvoirs institutionnels, ceux du capital et de l’État notamment, dont elle passe souvent les plats avec une étonnante décontraction, employant maintenant surtout son énergie à contrer les contre-pouvoirs (et pensant se refaire une virginité de temps en temps avec un Lux Leaks ou une affaire Fillon, péripéties à grand spectacle, opportunément venues pour mieux faire oublier l’ombre dans laquelle on laisse d’habitude les fonctionnements réguliers du système). Au passage, Pierre Rimbert rappelle dans « Les chauffards du bobard » (19) que quand la presse officielle fait dans le fake, elle n’y va pas avec le dos de la pelle, ni ne mollit à la taille des enjeux : au bout du mensonge, il y a parfois des guerres, des bombes et des morts par milliers.

    • Merci à toutes et tous pour vos avis précieux, oui le Decodex est une imbécilité sans nom, on revient à une sorte d’Eglise cathodique qui remplace la « catholique » ..Scandaleux que des journalistes se fasse l’écho du système mais bon c’est leur métier et c’’est l’Otan qui est derrière avec Stratcom pour soit disant lutter contre les fausses nouvelles.

    • Et c’est une journaliste américaine qui nous l’explique : c’est aux médias de décider de contrôler ce que pensent les gens et c’est notre travail" Mika Brzezinski, la fille du très va t’en guerre Zbigniew Brzezinski, qui pousse l’Occident a faire la guerre contre la Russie et la Chine, qui nous l’explique, ça doit être génétique chez ces anciens nobles polonais. https://francais.rt.com/international/34404--medias-controler-gens-trump-msnbc
      Attention on assiste en ce moment à une quasi révolution aux Usa depuis l’élection inopinée de Trump, suivez le « Projet Veritas » qui se veux anti-média, crée par un libéral ayant dénoncé les nombreuses affaires sous Obama et les Clinton :
      .http://veritaslive.com/02-23-2017/project-veritas-releases-over-100-hours-of-audio-from-inside-cnn.html
      C’est la guerre déclarée de l’Etat profond contre la nouvelle équipe au pouvoir qui a bien l’intention d’éradiquer celle qui a pris le pouvoir en 2001 ...

    • merci @sombre j’ai failli manqué tous ces précieux commentaires sur le dernier billet de Lordon. J’avais cité le même passage que Reka que j’ai adoré. https://seenthis.net/messages/572431

      Personnellement j’aime beaucoup Frédérique Lordon. Je le lis régulièrement. Je ne l’ai jamais trouvé ni arrogant ni méprisant bien qu’étant issue de la classe ouvrière. Il sait adapter son langage par rapport à son public. Bref j’ai pour lui une certaine admiration.

    • Ben @reka, si t’avais apprécié Lordon on aurait eu tout le papier en citation (y’en manque plus beaucoup) !! ;-)

      Pas d’accord avec toi @reka. Le ton du papier est ce qu’il doit être, « l’arrogance » de Lordon n’atteint pas le millième de celle de ceux qui se prétendent journalistes au Moonnndddeee.

      Autant j’étais remonté contre une référence de @hlc, autant celle-ci me réconcilie avec mes congénères.

    • @marielle : Disons que Lordon a souvent un style un peu pédant et j’avais trouvé ses interventions à « Nuit Debout » très agaçantes comme s’il parlait pour s’écouter parler en se prenant les pieds dans le tapis car le fond de sa pensée et ses arguments n’étaient pas clairs. Et depuis, j’évitais de lire ses articles.
      Mais là, l’analyse est plutôt bonne.

    • @monolecte euh moi ça fait quelques années :) que je m’interroge sur les processus qui permettent à des imposteurs (ou à des personnes « insuffisantes » comme le dit si élégamment Lordon dans ce texte) de s’accaparer un ou des pouvoirs exorbitants, et de l’imposer à celles et ceux qui de facto se retrouvent dans une position « en dessous » et qui doivent subir les diktats que ces nouveaux médiocres leur imposent sans réelle possibilité de les discuter. Sur le terme « médiocre » : il ne veut pas nécessairement dire « incompétent ». Je veux dire que ces médiocres peuvent être très compétent dans leur domaines de recherche ou de spécialisation, mais sont d’absolu désastres dès lors qu’ils se retrouvent en position de domination sur les autres (de toutes façons je suis contre toute forme de hiérarchie !). Pour moi le médiocre dont on parle l’est parce qu’il a pété un plomb et abuse plus ou moins largement du pouvoir qu’on lui a confié au mieux ou qu’il s’est accaparé au pire. Ce médiocre au pouvoir dirige de manière opaque, cache les informations stratégiques, joue les uns contre les autres, désespère les employés trop créatifs ou trop indépendants (ou leur arrache leurs prérogatives). Pour survivre à une direction médiocre dans ce sens, la seule solution est de partir, Se battre ne sert à rien. Constater l’échec et reconstruire autre chose ailleurs, mais pour certain.es qui restent, elles.ils finissent souvent par fonctionner sur des stratégies d’évitement, lesquelles sont également potentiellement destructrices. Un jour ou l’autre, ces directeurs « insuffisants » finissent par se crasher, par faire naufrage, tous seuls comme des grands, comme le « vasa » qui coula quelques minutes après son lancement lors de son inauguration tellement il était lourd tellement le roi de Suède voulait en faire le navire le plus puissant du monde.

      Cette médiocrité des dirigeants est démotivante pour beaucoup, mortelle pour certains dans le sens où elle tue l’enthousiasme de ceux qui n’ont pas envie de plier et détruit des idées, des initiatives prometteuses, des expérimentations.

      Je ne sais pas pourquoi on en parle plus aujourd’hui qu’hier, il me semble que ce phénomène st constant dans le temps depuis longtemps. Sauf qu’aujourd’hui, avec la multiplication des outils qui permettent la liberté, ceux qui subissent cette médiocrité s’en accommode moins bien et/ou en souffre beaucoup plus.

      J’ai vécu ces situations, plusieurs fois (vu du dessous) et je dois reconnaître que ça a laissé des empreintes qui, de temps en temps, redeviennent douloureuses. Ce n’est donc pas un sujet léger ! :)

      @marielle Le grand charme de seenthis est entre autre la qualité des discussions où des opinions très différentes peuvent s’exprimer sans crainte, et surtout — ce qui est le plus important — des discussions où les dérapages sont très très rares. Les échanges peuvent être vifs - parfois un peu brutaux - mais en général toujours argumentés. Je suis content de savoir que tu admires Lordon, c’est très bien, chacun·e admire qui elle·il veut, merci pour l’info. J’en profite pour te dire qu’ayant lu Lordon depuis quelques années, je vois que son écriture n’a pas toujours été aussi pédante et arrogante. Quand il écrivait plus modeste et sans ces métaphores à la con qui discréditent son discours, j’aimais bien certains de ses textes, et j’ai partagé (je partage toujours d’ailleurs) certains de ses points de vus. pas tous, mais c’est aussi normal.

      Par contre j’ai vu son écriture se dégrader et Lordon commencer à écrire comme Rimbert (qu’il cite dans le texte et qui a l’habitude d’éditer les papiers qu’ils peublie sur le blog du diplo), avec force de métaphores merdiques qui se croient fortes et drôles, mais qui respire l’arrogance de ceux qui pensent avoir toujours raisons sur tout le monde (genre Caligula) et qui finalement méprisent justement tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Peut-être a-t-il subit de mauvaises influences éditoriale à force de trop fréquenter le « Diplo du haut ».

      @butadaie On est bien d’accord su l’essentiel, on dit la même chose pour ce qui concerne nos amis du Monde. Pour Lordon, comme je l’ai dit, je suis content qu’on ait toutes et tous des avis différents. Moi je n’aime plus, ni le style ni certaines idées (sauf certaines en partie exprimées dan ce texte), mais je suis content si d’autres trouvent que c’est bien. c’est la magie seenthis en quelques sortes.

    • A propos de Lordon et pour alimenter le débat, je fais remonter des « abysses » de Seenthis quelques discussions sur le keynasianisme et le spinozisme de sa pensée et (ce qui a fait pas mal de vagues) la parution de son bouquin, Imperium, où Lordon étrille sans ménagement l’anarchisme, l’internationalisme et tout ce qui caractérise le contenu de la pensée libertaire :

      https://seenthis.net/messages/524109
      https://seenthis.net/messages/559885

      (Heureusement qu’il existe quelques outils pour « défragmenter » Seenthis)

    • @sombre sur Lordon (et Friot) je trouve ce passage assez juste :

      Il est devenu de mode de cracher sur Lordon de manière peu rigoureuse, afin de marquer son manque de radicalité et du même geste, de démontrer la sienne... Cela devrait être le fruit d’une véritable lecture critique, faute de quoi l’on tire à côté, et ne demontrons que notre mauvaise foi ou notre mauvaise compréhension . (Il me semble qu’on peut observer le meme phénomène avec b. Friot.)
      https://seenthis.net/messages/559885#message561635

      Je trouve que ça décrit assez bien les textes et les postures de « palim-psao », « tantquil » et « Sortir du capitalisme ».

  • De Trump à Léophane : d’une débâcle journalistique à une victoire désinformationnelle ? | Sciences communes
    http://scoms.hypotheses.org/775

    On est ainsi face à la création délibérée de fausses informations et le vandalisme de diverses ressources sur l’encyclopédie en ligne. Si l’on y regarde de plus près, une telle démarche est irrespectueuse quant au travail entièrement bénévole des modérateurs, administrateurs et contributeurs de Wikipédia. Ceux-là ont ainsi raison de se sentir dénigrés et pris pour des “rats de laboratoire”. La démarche de P. Barthélémy est d’autant plus incompréhensible qu’elle émane d’un compte utilisateur “jetable” (Pomlk2) et de plusieurs adresses IP : toutes les éditions sont donc faites anonymement, même s’il est très facile d’identifier à quelle institution appartient l’adresse. Si un tel anonymat peut être évoqué pour mimer une prétendue démarche de “fausseur”, on ne comprend pas pourquoi l’équipe de modération Wikipédia n’est pas informée. Par conséquent, l’une des adresses IP utilisées par P. Barthélémy, appartenant aux adresses du Monde, est bloquée pour neuf mois pour vandalisme. Bel exploit.

    Il y a un abus de confiance de la communauté des contributeurs Wikipédia. P. Barthélémy s’est longuement entretenu avec deux des administrateurs de Wikipédia en français et, malgré l’assurance de ses bonnes intentions, les actes en disent autrement. Ainsi, initialement P. Barthélémy parlait d’“une expérience […] sur la vérifiabilité des infos sur Internet à l’heure des fake news” ; lors de son échange avec Jules, admin Wikipédia : “[l]e but (« avoué ») de l’expérience était de mettre en lumière les limites de l’encyclopédie”. Finalement, avec la publication de l’article de P. Barthélémy, on lit un appel de “mise en quarantaine” a priori des contributions.

    Cette transformation pose de nombreux problèmes : il s’agit de création avouée et élaborée de fausses informations et de vandalisme de pages pré-existantes mais aussi de non-prise en compte de l’historique de ce genre de débats. Cette mise en quarantaine a déjà fait débat et ce de nombreuses fois… depuis 2007 : sa mise en œuvre sur la Wikipédia Germanophone débouche sur des délais d’attentes considérables (deux semaines pour approuver une contribution) et a probablement contribué au déclin significatif de la participation depuis son activation en 2008. Un sondage proposant la mise en place d’un système similaire sur la Wikipédia francophone avait été très largement rejeté en 2009 (78% d’opposition), notamment sur la base de ces résultats empiriques. Par ailleurs, les réponses au tweet de P. Barthélémy sur la question sont sans exception en opposition.

    Il n’y a qu’à remonter les tweets outragés de nombreux professionnels de la recherche pour se rendre également compte de l’image qu’une revendication de la part de P. Barthélémy donne de la pratique de la science : il suffit d’avoir une idée dans l’air du temps et d’aller vandaliser quelques pages web pour être chercheur donc ? Dans un pays où les chercheurs sont dévalorisés, leurs moyens financiers inexistants et où la médiation et la communication scientifiques sont en voie de disparition, avons-nous vraiment besoin d’une telle démarche de la part du “Passeur de Sciences” du Monde ?

    Et si l’on transposait cette même démarche ?

    “Vous êtes journaliste au Monde. Avez-vous tenté de faire des erreurs volontaires dans un sujet obscur destiné au journal papier  ? sur le journal en ligne  ? Avez-vous même tenté de faire un faux sur votre blog et voir s’il serait détecté  ?

    Je doute que ce soit bien vu. Il s’en trouvera pour dire que ça montre les failles d’un journal qui se veut sérieux, ou que vous transformez après coup le contenu erroné en fausse expérience, ou qu’à tout le moins ils ne pourront pas se fier au contenu à l’avenir faute de savoir si c’est une nouvelle expérience. Ne parlons même pas du risque d’un mauvais buzz où les gens n’entendent parler que de l’erreur mais pas de l’explication qui suit.”

    #wikipedia #vandalisme #éthique #communs

    • très très intéressante démarche :

      Et puisque notre démarche est de co-construire la connaissance en respectant la véracité des informations et le sérieux de la démarche, nous invitons Pierre Barthélémy et toute personne le souhaitant à nous aider à compléter la page recensant les diverses critiques et études scientifiques traitant de Wikipédia, ses processus et ses communautés. Comme vous l’imaginez sans doute, il y a mille et une façons dignes, respectueuses et productives de renverser le cours du flux de fausses informations qui tente de nous submerger. Soyons-en les acteurs et non pas les pourfendeurs.

    • Histoire similaire en 2012 avec ce prof qui se vantait d’avoir « pourri le Web », en ajoutant des détails biographiques imaginaires dans la fiche d’une poète obscure dans le but assez évident de planter ses élèves :
      https://seenthis.net/messages/62764

      Il en concluait assez réjoui qu’il avait bien planté ses élèves, et je me souviens que j’avais été un peu minoritaire à trouver ça pas malin du tout.

  • [Oui, c’est sur Facebook, mais c’est pour une bonne raison, lisez l’article.]

    « Dix ans plus tard, [le gouvernement] a gagné, mais pas comme prévu. La désintermédiation s’est faite, par notre propre faute. Qui a encore son blog aujourd’hui, à part quelques illuminés toujours mieux éclairés que nous ? »

    https://www.facebook.com/gchampeau/posts/10155154721941454

    #médias #blogs #GAFA #désintermédiation #Décodex

    • Super texte. Je suis étonné que ce rapport de Renaud Donnedieu de Vabre qui proposait la labellisation des sites d’information n’ait pas plus été cité à propos du Decodex.

      Au passage, je découvre le livre de Dan Gillmor cité par Guillaume Champeau :

      Plus je pense au Monde et à son Decodex qui cherche à dire quels sont les médias respectables et ceux qui ne le sont pas, plus ça me fait penser à un vieil article que j’avais écrit il y a une dizaine d’années.

      A l’époque on était encore en plein débat public sur la loi DADVSI (précurseur de l’Hadopi), donc sur la lutte contre les échanges d’œuvres en P2P, de la main à la main entre les internautes. Je venais de lire l’excellent « We The Media » de Dan Gilmore, dans lequel il prophétisait que l’État chercherait à s’attaquer au P2P, non pas pour protéger les droits d’auteur, mais surtout pour combattre la désintermédiation du partage de l’information.

      Le site du livre, lisible en ligne (je ne l’ai trouvé qu’en anglais) :
      http://www.oreilly.com/wethemedia

      L’article de Guillaume Champeau dont il parle au sujet du projet de RDDV (que même Sarkozy avait laissé tomber donc) : http://www.numerama.com/magazine/2698-rddv-precise-son-projet-de-censure-des-blogs.html

  • l’An 2000 - Un wiki pour dépasser le Decodex ? - Libération.fr
    http://an-2000.blogs.liberation.fr/2017/02/14/decodex-wikipedia

    En réalité, le blog les-crises.fr a été classé rouge (il est depuis repassé à l’orange) parce qu’il défend des positions pro-russes, notamment sur le conflit ukrainien.

    Mais il est bien difficile de trouver une manière raisonnable de jauger l’idéologie d’un site. Être partisan est-il un signe de non-fiabilité de l’information ? Existe-t-il vraiment des sites sans aucune idéologie ? Le Monde pourrait très bien lui aussi recevoir sa pastille orange pour ses partis pris pro-européens ou libre-échangistes.

    Face à la controverse, Le Monde a ainsi préféré retirer momentanément de sa base le site Fakir de François Ruffin qui avait hérité au départ d’une pastille orange du fait d’« une ligne éditoriale militante et [d’]un parti pris clairement revendiqué ».

    Il faudrait que je prenne plus de temps pour écrire sur cette affaire du Decodex... mais quand même :
    – est-il possible d’assimiler chaque article et l’ensemble d’un média ?
    – le problème des « fake news » tient plus à la circulation hyper-rapide dans les médias sociaux qu’à la question de l’origine des informations sur des sites publics et présents à long terme
    – est-il compatible d’établir des listes (rouges vertes ou oranges) et dans le même temps de défendre la liberté de la presse telle qu’elle est définie dans la Loi de 1881 ?
    – quand les fausses nouvelles volontairement répandues causent des troubles à l’ordre public, le parquet est en mesure d’agir... pourquoi ne le fait-il pas ? Est-ce que le « trouble à l’ordre public » serait proportionnel à l’audience d’un média, mais dans le même temps cette audience serait une protection contre les accusations ("too big to fail ?")
    – le reportage de TF1 qui a joué un si grand rôle dans l’élection de Nicolas Sarkozy est à classer dans quelle couleur ?

    Au final, on veut trouver une « solution technique » à un problème proprement politique : pourquoi les citoyens s’engagent-ils moins dans la vie sociale et dès lors sont-ils plus sensibles aux pressions, aux émotions et aux paroles qui confortent leurs idées profondes ?

    C’est en redonnant toute sa place et sa valeur au débats, aux controverses et aux oppositions que l’on avancera sur ce problème (et pas en trouvant comme seul « opposant » à Marine Le Pen le fantasque Patrick Buisson...).

    Au fait, c’est quoi la couleur du grand journal qui a provoqué la guerre d’Irak en apportant des « preuves » de l’existence d’armes de destruction massive ? Mais une guerre, ce n’est certainement pas un trouble à l’ordre public, et c’est bon pour les médias ça coco.

    • merci de lancer le débat aussi finement, je n’ai pas trop de temps en ce moment, mais je crois que que c’est important d’en parler. Ces pastilles vertes rouges oranges étaient tellement énormes qu’aucun·es d’entre nous n’a vu tout de suite à quel point c’était tragique de débilité (et de médiocrité). Nous aurons l’occasion de revenir souvent sur ces questions très fondamentales auxquelles, je le redis, je crois que seenthis utilisé comme outil de veille collectif.ve apporte une partie de la réponse.

      Pour ma part, j’ai énormément appris avec la lecture quotidienne de seenthis, des signalements, des discussions et des ajustements que nous sommes toutes et tous amené·es à faire de temps en temps. Ça a affuté encore plus mon esprit critique et d’une certaine manière, mes méthodes de travail.

      Je reste néanmoins toujours avec l’impression d’être quotidiennement submergé pour ne pas dire enseveli par les infos et les savoirs qui me sont offert ici et ailleurs, et je n’ai toujours pas trouvé la bonne approche pour juguler cette masse...

      Par ailleurs, j’aime beaucoup le (nouveau) titre de ton compte ! Il fallait y penser. Bravo !

    • C’est ainsi que nous avons une presse d’opinion française (en réalité bien moins qu’aux États-Unis, par exemple), qui assume son engagement, et une autre, dite « mainstream », qui tente de se tenir à distance de ses contenus de publications, prétendant être « neutre » ou « objective ». Ce qui est parfaitement faux. La presse désireuse d’être classée comme « objective » ou « neutre » est en réalité une presse qui publie des contenus « orientés », comme toute la presse. Elle est à la fois détenue par des industriels tous proches des institutions de l’État de par leurs activités, mais aussi subventionnée par l’État, tout en étant tributaire de la publicité et… de l’engagement idéologique de ses journalistes

      Démontage en règle des critères utilisés par Decodex pour « juger » de la fiabilité d’une info

      #Le_Monde

  • Peut-on répondre à la désinformation ?
    http://www.internetactu.net/2016/12/06/peut-on-repondre-a-la-desinformation

    Depuis l’élection de Trump (voir nos deux précédents #Articles : « Trump : les 5 échecs des nouvelles technologies » et « Facebook, une entreprise politique ? »), la question de la propagation de fausses informations semble révéler d’une véritable crise de confiance dans notre système médiatique et politique, comme l’expliquait récemment le chercheur en science de (...)

    #Enjeux #Recherches #cognition #médias_sociaux #psychologie

  • Controverse Décodex : et si on pensait la qualité de l’information comme un Commun ? – SavoirsCom1
    http://www.savoirscom1.info/2017/02/controverse-decodex-information-comme-un-commun

    Pour autant, il semble essentiel de ne pas s’en tenir au seul jugement des Décodeurs (juge et partie parmi les sites de presse) et de développer une réflexion sur le principe même d’une labellisation des sites. L’éducation à l’information ne peut pas être accaparée par un seul journal, aussi légitime soit-il, alors que de nombreux acteurs (bibliothécaires, journalistes, professeurs documentalistes, enseignants, modérateurs, etc.) détiennent des compétences en la matière et pourraient mettre en commun cette culture informationnelle. À l’instar du Monde, on peut aisément imaginer que d’autres proposeront leur propre système d’évaluation – servant leurs propres intérêts –, qu’il s’agisse de plates-formes privées comme Facebook, des conspirationnistes eux-mêmes ou de l’État, qui trouverait là un moyen de restaurer une régulation par en haut de l’Internet.

    Plus fondamentalement, c’est méconnaître les mécanismes mêmes de l’information que de prétendre automatiser et uniformiser son évaluation. Les indicateurs sont utiles à condition qu’ils puissent être contextualisés, discutés… et contournés. L’information doit toujours être rapportée à un régime d’autorité particulier, à des connaissances, des croyances ou des consensus localement ou socialement situés, et c’est cet environnement que l’intelligence collective peut mettre en évidence, contre l’illusion d’une fiabilité immanente. Le fait d’établir un critère global de fiabilité au niveau des sites est par ailleurs discutable, car cela peut dépendre des articles et de la qualité de chaque contribution.

  • Fake news is ’killing people’s minds’, says Apple boss Tim Cook
    https://www.theguardian.com/technology/2017/feb/11/fake-news-is-killing-peoples-minds-says-apple-boss-tim-cook

    Apple chief calls on governments and technology companies to crack down on misinformation in public discourse

    Diantre. On apprend donc que tout d’un coup les Gafam se soucient de nos cerveaux menacés. Bien… Sauf qu’il y a cette inquiétante formule :

    He said: “All of us technology companies need to create some tools that help diminish the volume of fake news. We must try to squeeze this…

    Apple rejoint donc les initiatives convergentes entre géants des médias (groupes Niel et Drahi par ex.) et mastodontes des technologies (Google, Facebook…) déjà annoncées cette semaine. La remise en question de la liberté d’expression voire d’une certaine neutralité du net n’est même plus cachée. On notera la petite précaution d’usage qui ne mange pas de pain mais qui est révélatrice :

    … without stepping on freedom of speech and of the press, …

    Surtout suivie de l’injonction :

    … but we must also help the reader.

    Je ne sais pas vous, mais je sais pas si j’ai envie (ou besoin) qu’Apple m’aide à choisir les infos que je lis.

    #fake_news #journalisme #silicon_army

  • Les « fake news », « quelques gouttes d’eau dans une cascade de propagande »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/02/08/les-fake-news-n-ont-pas-decide-de-l-election-de-trump_5076624_3232.h

    Deux chercheurs américains se sont penchés sur l’influence des fausses informations sur les élections américaines qui ont vu Donald Trump triompher.

    A noter que l’article du Monde est extrême prudent comparé à son titre

    Conclusion sans appel dans leur étude référencée déjà ici : https://seenthis.net/messages/565003

    In summary, our data suggest that social media were not the most important source of election news, and even the most widely circulated fake news stories were seen by only a small fraction of Americans.

    #Fake_news

  • Huit #médias français s’allient à #Facebook contre les « #fake_news »
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/02/06/huit-medias-francais-s-allient-a-facebook-dans-sa-lutte-contre-les-fake-news

    Concrètement, le projet est de déployer prochainement en France un dispositif similaire à celui qui a été mis en place, en décembre aux Etats-Unis, avec le concours de cinq médias (ABC News, AP, FactCheck.org, Politifact et Snopes), et qui doit prochainement être lancé en Allemagne, avec la rédaction de Correctiv. En France, outre Le Monde, les médias partenaires sont l’Agence France-Presse (AFP), BFM-TV, Franceinfo, France Médias Monde, L’Express, Libération et 20 Minutes. Après la #France, Facebook projette de poursuivre le déploiement dans d’autres pays.

    Ce dispositif permet aux utilisateurs, grâce à une nouvelle catégorie de signalement, de « faire remonter » une information qu’ils pensent être fausse. Les liens signalés sont rassemblés au sein d’un portail, auquel les médias partenaires ont accès. Ceux-ci peuvent dès lors « fact-checker » ces informations.

    Si deux médias partenaires établissent que le contenu signalé est faux et proposent un lien qui en atteste, alors ce contenu apparaîtra aux utilisateurs avec un drapeau mentionnant que deux « fact-checkers » remettent en cause la véracité de cette information. Quand un utilisateur voudra partager ce contenu, une fenêtre s’ouvrira pour l’alerter.

    • Facebook et Google fédèrent des médias français contre les articles « bidon »
      https://www.nextinpact.com/news/103170-facebook-et-google-federent-medias-francaises-contre-articles-bid

      #Facebook et #Google veulent mettre en commun les ressources des médias (…). Un impératif pour les entreprises de presse, dont certains songent à leur éventuelle rémunération.

      (…) Quelques jours après le lancement du #Decodex du Monde, les deux groupes s’associent officiellement avec des médias pour détecter rapidement les fausses nouvelles, chacun à sa manière.

      La première initiative s’appelle #CrossCheck, portée par Facebook, First Draft et le Google News Lab. Elle fait intervenir 17 médias et écoles, principalement français. Parmi eux s’affichent l’Agence France-Presse (AFP), Buzzfeed, France Télévisions, Les Décodeurs du Monde, Libération ou encore Streetpress. Les médias et étudiants intéressés peuvent contacter le groupe par mail.

      Concrètement, il s’agit de mettre en commun des informations pour remonter rapidement les contenus trompeurs.

      (…)

      Avec la seconde opération, il s’agit pour Facebook de trier le vrai du faux dans les flux d’actualité des internautes. Ce partenariat avec huit médias français est la transposition d’une opération lancée ces dernières semaines aux États-Unis et en Allemagne, qui accueille ses prochaines élections en fin d’année.

      Dans l’Hexagone, les partenaires se nomment 20 Minutes, l’AFP, BFMTV, Franceinfo, France Médias Monde (France24, RFI...), L’Express, Le Monde et Libération. Le choix des médias est à la discrétion de l’entreprise. Notons tout de même l’absence de pure players, la sélection semblant plus prudente que celle de CrossCheck.

      Le principe : sur signalement de Facebook ou des internautes, les médias sélectionnés vérifient les articles, pour indiquer s’ils sont dignes de confiance ou non. Comme l’explique Le Monde, un article sera marqué comme « disputé » à partir du moment où deux médias l’estiment faux. Si un contenu est marqué comme trompeur, un cadre spécial est affiché autour de sa publication sur Facebook, un avertissement apparaît au moment de le partager et il est classé plus bas dans le fil d’actualité des membres. Le partage n’est donc pas empêché, mais tout de même entravé.

      #voilà-voilà

      #médias #surveillance #fake_news #cercle_de_la_vérité #censure (ou plutôt #entrave_tout_de_même)

    • Une censure qui ne dit pas son nom, car les médias russes seraient coupables de mauvaises choses qui arrivent comme l’élection de Trump ? Guy Mettan donne son avis sur la censure des médias russes : https://francais.rt.com/opinions/33523-entre-bonnes-intentions-effets-pervers-decodex-monde-vu-journalis
      Mais c’est la commission européenne qui a décidé sous l’impact de Stratcom en vérité : https://francais.rt.com/opinions/33523-entre-bonnes-intentions-effets-pervers-decodex-monde-vu-journalis

    • Le premier problème est celui des conditions initiales. L’émetteur n’est jamais neutre. Quel qu’il soit. Il faudrait élaborer une méthode scientifique extrêmement rigoureuse avec des experts neutres et pluralistes. Mais ce n’est pas le cas avec Décodex, puisque la liste a été entièrement faite par des journalistes du Monde. Il y a donc un problème d’impartialité, de neutralité et d’objectivité des personnes qui jugent. Cela n’assure pas la crédibilité de l’outil. Le Monde est la propriété de trois actionnaires capitalistes qui sont tous attachés à l’idéologie néolibérale, mondialiste et atlantiste. Il y a donc un biais à la source. Cette donnée de base n’est d’ailleurs pas annoncée avec transparence. Dans la présentation de Décodex par la rédaction, on n’en trouve aucune mention. Ce type d’initiative, même si elle part d’une bonne intention, risque toujours d’être biaisée par le manque d’impartialité et d’objectivité de ceux qui la lancent.

      «  Vouloir définir les devoirs du journalisme revient à décréter ce qui est soi-disant bien ou mal, ce qui est supposé vrai ou faux »

      «  On revient toujours au même problème : celui du journaliste qui vit en vase clos, replié sur son entre-soi et qui recommande ses proches et disqualifie ceux qui ne pensent pas comme lui. »

      Guy Mettan

    • Facebook et Google scient la branche sur laquelle ils se trouvent : ils existent grâce à la diversité incontrôlée des expressions individuelles qu’ils voudraient maintenant contenir ? Ils se sabordent eux-mêmes.

    • A l’origine c’est Stratcom organisme issu de l’Otan qui a crée ce système pour lutter contre la propagande russe.http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-stratcom-contre-les-medias-187077
      Une loi au Parlement européen dans le cadre de la guerre en Ukraine (dont les médias parlent peu) et sur la Syrie, contre les médias étrangers de l’axe du Mal et les nombreux alternatifs qui remplace les mainstream avec un franc succès : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A8-2016-0290+0+DOC+XML+V0//FR&language=fr
      Le support est issu de l’Otan et stratcom ou il regroupe tous les médias officiels ; https://firstdraftnews.com/first-draft-prepares-big-year-ahead-support-40-new-partners
      http://www.les-crises.fr/quand-le-monde-ressuscite-l-index-de-l-eglise-catholique
      Ils se ridiculisent et se tirent une balle dans le pieds ..

    • « Fake news » : les médias mainstream français s’allient avec Google et Facebook pour cadrer l’info.
      https://francais.rt.com/france/33630-fake-new-medias-mainstream-francais

      En modifiant en profondeur les habitudes culturelles, Internet déstabilise tout l’édifice social. Dématérialisation et mise en réseau ouvrent des perspectives dont on ne fait encore que commencer l’exploration.
      http://www.monde-diplomatique.fr/mav/109

      Changement de société
      Mark Zuckerberg embrassant sa fiancée, serrant dans ses bras un ours en peluche, chahutant avec ses amis… Conséquence des nouveaux paramètres de confidentialité de Facebook, en décembre dernier : quelque trois cents photographies du très jeune (25 ans) fondateur et président-directeur général (PDG) du réseau social, auparavant en accès restreint, devenaient publiques. Parabole de l’arroseur arrosé, ou stratégie visant à apaiser le tollé soulevé par la nouvelle politique en matière de vie privée ? Dès l’annonce de celle-ci, on avait en effet vu fleurir les caricatures de M. Zuckerberg en #Big_Brother, abondamment relayées sur… Facebook. Le 3 décembre, le PDG de Google, M. Eric Schmidt, suscitait lui aussi un certain émoi en assénant, sur la chaîne américaine CNBC : « Si vous faites quelque chose que personne ne doit savoir, peut-être devriez-vous commencer par ne pas le faire. »

      Un réseau sur lequel chaque utilisateur laisse en permanence une foule de traces, que ce soit en effectuant une recherche, en visitant un site ou en publiant un billet sur son blog — ces traces constituant en même temps, dans cet univers, l’une des principales ressources valorisables : tel est le casse-tête que pose Internet. Cette nouvelle donne ne manque pas de provoquer quelques ratés. Difficile d’en imaginer un meilleur symbole que la mésaventure dont fut victime, à l’été 2009, sir John Sawers : avant même d’avoir pris ses fonctions, le nouveau chef du MI6, le renseignement britannique, voyait le moindre détail de sa vie privée rendu public en raison du manque de vigilance de son épouse, membre de Facebook. Un espion dont le monde entier connaît la marque du maillot de bain : tout est dit… Avant et après lui, des millions d’anonymes auront appris à tâtons, et parfois à leurs dépens, les aléas de l’autopublication.

      Face à cette situation, l’attitude des pouvoirs publics est diverse. L’an dernier, par exemple, la commissaire à la protection de la vie privée du Canada a obtenu de Facebook certaines améliorations. Souvent, cependant, les gouvernements tiennent un discours apocalyptique, plus apte à effrayer qu’à instruire, sur les dangers d’Internet, tout en intensifiant, antiterrorisme et « insécurité » obligent, leur propre surveillance de leurs citoyens.

      La protection des libertés n’est pas le seul domaine dans lequel l’action publique rend bien peu service aux internautes. De l’égalité d’accès aux nouvelles technologies à la formation des citoyens afin de leur donner la plus grande maîtrise possible de ces outils, les chantiers, pourtant, pourraient être innombrables. « Le drame d’Internet, disait en 1999 Mme Meryem Marzouki, présidente de l’association Imaginons un réseau Internet solidaire (IRIS), c’est qu’il prend son essor à un moment où il n’est plus question de service public ni d’intervention des Etats. » Libéralisés au Nord, étranglés au Sud, ceux-ci ne sont guère en mesure de brider les ambitions des géants de la communication.

      Résultat d’un mélange persistant d’incompétence et de compromission, les initiatives fâcheuses, en revanche, pullulent. La France et le Royaume-Uni, reprenant à leur compte le discours des industriels du disque qui assimile le partage de fichiers en ligne à du vol, ont adopté des lois répressives permettant d’ordonner la coupure de la connexion à Internet. Pour 2010, l’International Federation of Phonographic Industry (IFPI) a fait connaître son désir de voir ce type de législation étendu au monde entier.

      L’appropriation de la parole publique par les internautes — en octobre 2008, selon le moteur de recherche Technorati, il se créait cent mille blogs chaque jour — indispose également le pouvoir politique. Cette innovation suscite une critique récurrente : en autorisant le contournement des médiateurs (élus, journalistes, experts…), piliers de la démocratie, le réseau ferait de cette dernière une charpente vermoulue, menacée d’écroulement. « Plus il y a d’informations, plus on a besoin d’intermédiaires — journalistes, documentalistes, etc. — qui filtrent, organisent, hiérarchisent », arguait ainsi le sociologue Dominique Wolton (Libération, 2 avril 1999).

      Il serait pourtant plus juste de dire que, loin de supprimer les intermédiaires, la Toile, au contraire, les multiplie. Si tel n’était pas le cas, son immense étendue resterait à l’état de magma impraticable. Désormais, du blogueur plus ou moins influent à l’internaute qui envoie un lien à tout son carnet d’adresses, à son réseau social ou sur un forum, chacun joue ce rôle. Des millions de petites mains, de concert avec les algorithmes des moteurs de recherche, reconfigurent et réorientent en permanence, à leur niveau, les flux d’informations.

      Or, plutôt que de chercher les termes d’une cohabitation harmonieuse, les médiateurs traditionnels, affolés à l’idée de perdre leur magistère, abusent des arguments d’autorité pour mieux se cramponner à leur monopole. Nombre d’entre eux, il est vrai, ont tout à craindre de cette concurrence, qui ne dédaigne pas à l’occasion de les prendre pour cibles et leur renvoie un reflet peu flatteur. Mais il n’est pas certain que leurs aboiements empêchent la caravane numérique de passer...

      #mona_Chollet

      Le monde selon Google
      https://seenthis.net/messages/528427

    • Débat en Italie contre les « fake news »
      http://www.tdg.ch/monde/loi-fake-news-italie-songe/story/13646536

      Un projet de loi présenté au Sénat prévoit jusqu’à deux ans de prison et 10 000 euros d’amende, pour propagation de fausses informations sur Internet. Toute personne souhaitant diffuser une information – sauf les médias – devrait s’enregistrer en amont. Mais des critiques fustigent déjà les atteintes à la liberté d’expression. La Tribune de Genève

    • Mouarf ils vont se faire des amis :

      Les blogs du Monde Diplomatique

      Il ne s’agit pas d’articles du « Monde Diplomatique », mais de blogs hébergés par le site. Leur pertinence ne peut donc être jugée qu’au cas par cas.
      Ce site est-il fiable ?

      Attention, ce site n’est pas une source à proprement parler ou sa fiabilité est trop variable pour entrer dans nos critères. Pour en savoir plus, cherchez d’autres sources et remontez à l’origine de l’information.

      Probablement parce qu’ils n’ont pas digéré ce billet de blog :

      Politique post-vérité ou journalisme post-politique ? par Frédéric Lordon, 22 novembre 2016
      http://blog.mondediplo.net/2016-11-22-Politique-post-verite-ou-journalisme-post

      La réponse à l’époque était « drôle » : https://twitter.com/Antonyn6/status/803972350664384512

    • Oh il y a des perles dans leurs jugements, Les déconneurs sont-ils fiables ?

      Valeurs actuelles

      Un hebdomadaire d’information généraliste positionné politiquement à droite. Le magazine a été condamné pour provocation à la haine raciale envers les Roms en 2015 après sa couverture « Roms : l’overdose ». Le site Internet et le journal mentionnent leurs clairement leurs sources et publient des informations vérifiées mais certaines enquêtes ou reprises d’autres médias sont à prendre avec précaution.

      Ce site est-il fiable ?

      Ce site est en principe plutôt fiable. N’hésitez pas à confirmer l’information en cherchant d’autres sources fiables ou en remontant à son origine.

      Fakir

      Un journal indépendant de gauche, situé à Amiens, dirigé par François Ruffin, réalisateur du film « Merci patron », avec une ligne éditoriale militante et un parti pris clairement revendiqué.

      Ce site est-il fiable ?

      Ce site peut être régulièrement imprécis , ne précisant pas ses sources et reprenant des informations sans vérification. Soyez prudent et cherchez d’autres sources. Si possible, remontez à l’origine de l’information.

    • Impressionnant :

      BFMTV

      Chaîne de télévision d’information en continu, propriété du groupe NextRadio TV.

      Ce site est-il fiable ?

      Ce site est en principe plutôt fiable. N’hésitez pas à confirmer l’information en cherchant d’autres sources fiables ou en remontant à son origine.

      –----------

      La Horde

      Un site d’extrême gauche et anti extrême droite, dont les contenus proviennent souvent de militants sans être vérifiés.

      Ce site est-il fiable ?

      Ce site peut être régulièrement imprécis , ne précisant pas ses sources et reprenant des informations sans vérification. Soyez prudent et cherchez d’autres sources. Si possible, remontez à l’origine de l’information.

      –-------------

      Paris Lutte Info

      Un site militant qui se présente comme anticapitaliste, anti-autoritaire et révolutionnaire.

      Ce site est-il fiable ?

      Ce site peut être régulièrement imprécis , ne précisant pas ses sources et reprenant des informations sans vérification. Soyez prudent et cherchez d’autres sources. Si possible, remontez à l’origine de l’information.

    • Merci @fil pour la carte.

      Le fichier .csv est vraiment pratique pour visualiser rapidement les différents avis, je le remets ici : https://framadrop.org/r/uet9Fw0uf_#zuTD8ZA0qZ1v4sf5pRgf+7hQAioSYMKrAsJ/vkQsQpo=

      @intempestive : j’ai repéré 4 sites d’extrême gauche / anars (Fakir, Paris-luttes, Rebellyon et La Horde) + les blogs du Diplo.

      Je serai vraiment intéressé d’avoir une analyse sur le fond, à la fois ce que ça sous-entend comme conception de la presse, de la « fiabilité », du fait, sans parler du méli mélo « les extrêmes sont un peu pareilles ». J’attends impatiemment le retour d’Acrimed, qui n’apparaît pas dans la base de données.

      Ca me rappelle l’intention de labelliser les sites d’info que le gouvernement Sarkozy avait évoqué en 2007 :
      http://www.zdnet.fr/actualites/bientot-un-label-de-qualite-pour-les-sites-web-d-information-39367199.htm
      http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/tessier/rapport-fev2007.pdf

      L’outil très critiquable des Décodeurs a eu le mérite de lancer quelques discussions sur Twitter (je pense qu’il y en a eu beaucoup d’autres, je note déjà celles-ci) :
      https://twitter.com/melo_meli/status/827159693835505665
      https://twitter.com/okhin/status/827166190107783168

      Sinon, l’édito du Monde au sujet du Decodex est sidérant à tous points de vue :

      La défense des faits
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/02/02/editorial-la-defense-des-faits_5073248_4355770.html

      #journalismplaining

    • Je suis d’accord avec tes arguments mais pas tout à fait avec ta conclusion. En défense de leur truc, ça répond aux angoisses d’un certain public, liées à l’actualité (fake news). Il me semble pertinent qu’un journal s’empare de ce sujet, et le format de « l’outil de vérification » est plutôt original.

      On peut critiquer le résultat tant qu’on veut, démontrer que la « neutralité » est fallacieuse, que ça ne passera jamais à l’échelle du web, que c’est très superficiel (à peine passable au niveau 1ère année de socio), mais je ne crois pas qu’il est illégitime pour un journal d’approcher ce sujet de cette façon.

      (Qu’un journal « se fasse de la publicité » en parlant de tout et n’importe quoi, c’est comment dire, la base du métier…)

      Ce qui est plus inquiétant à mon sens, à l’analyse de la carte, c’est ce que ça montre du paysage mental de nos journalistes décodeurs, ou en tout cas de la perception qu’ils ont d’Internet : une place de marché où des médias sérieux, des médias pas sérieux, des blogs militants extrémistes, et des plateformes neutres se battent pour l’attention et le buzz.

      Ou plutôt, que le web est fait de 1) la presse sérieuse et vertueuse (Le Monde et les journaux régionaux) 2) de sites qui sont soit faux-pour-rire, soit faux-par-idéologie, soit faux-par-appât-du-gain, soit encore faux-par-incurie.

      À l’exception d’un ou deux blogs scientifiques ou site de ministère, pas la moindre trace de sites institutionnels, de bases de données, d’associations, de bibliothèques, de musées, d’artistes, d’universités, etc.

      Au final si on regarde le fichier, il s’agit d’une poignée de bookmarks, commentés de manière superficielle et appartenant à des domaines assez étriqués. Les sujets couverts sont particulièrement restreints (un peu de santé, un peu de news généraliste, beaucoup d’extrême droite et de conspi).

      Si c’est ça le web qu’ils fréquentent au quotidien, je les plains du fond du cœur.

    • #Le_Monde : où comment s’approprier la critique des médias ... Testé le bousin hier. Ils n’ont pas encore d’avis sur « Seenthis » mais je parie qu’on aurait droit à
      « Attention, ce site n’est pas une source à proprement parler ou sa fiabilité est trop variable pour entrer dans nos critères. Pour en savoir plus, cherchez d’autres sources et remontez à l’origine de l’information. »
      Par contre là où je commence à trouver ça flippant, c’est que le réseau « Canopé » ( réseau de création et d’accompagnement pédagogique !!!, ex centres de documentation pédagogique) en fait un outil « fiable » pour les enseignants et leurs élèves qui se confrontent à l’information. Ci-dessous le lien vers le « scoop-it » de Canopé du Loiret :
      http://www.scoop.it/t/infos-docs-crdp-45

      et l’article d’Arrêt sur Image linké par la page sus-nommée :
      https://www.arretsurimages.net/articles/2017-01-25/Comment-le-Decodex-du-Monde-va-labelliser-l-infaux-en-ligne-id9493
      L’article est sous ¨Paywall" mais on n’en a cure ; rien que le début vaut son pesant de beaujolais ...

      Ce qui me fait braire, c’est que les baronnets de l’éducnat préfèrent remplacer l’esprit critique par des algorithmes. Air du temps ...

    • La fin de l’article d’ASI :

      RT et Sputnik en orange, Egalité et réconcilation en rouge, @si en vert

      A partir de combien de "mauvaises" réponses bascule-t-on de la catégorie "fiable" à "pas fiable" ? "Il n’y avait pas de critères pointus", répond Laurent. "Ce n’était pas : « A partir de 7/10, vous n’êtes pas fiable ». C’est simplement une grille qui nous a guidé dans notre choix. On ne l’a pas utilisée de manière scientifique". Le classement du Monde risque d’en froisser quelques uns : Melty, le site qui cartonne chez les 15-30 ans, où les rédacteurs sont payés au nombre de clics, se retrouve par exemple dans la même catégorie que le blog d’extrême-droite FDeSouche ou les sites financés par le gouvernement russe, Russia Today ou Sputnik : la catégorie "Orange, soit des "sites régulièrement imprécis, ne précisant pas leurs sources et reprenant des informations sans vérification".

      Dans quelle catégorie est classée Le Monde ? "Vert". Et Arrêt sur images ? "Vert aussi" répond Laurent, qui assure que "toute la presse française est en vert". Les médias traditionnels, forcément fiables, contre le reste du monde ? Voilà qui ne manquera pas de faire grincer quelques dents, au sein de la fachosphère notamment. "On en est bien conscient", répond Laurent, qui assure que le but n’est pas de se poser en police de la presse ou en apôtre de la vérité, mais juste de rendre service aux lecteurs, pour leur permettre d’identifier les sites de fake-news, mis sur le devant de la scène depuis l’élection de Trump aux Etats-Unis. "C’est une beta, on se lance, on sait que c’est perfectible", reconnaît le fondateur des Décodeurs. "Notre idée, c’est vraiment de se concentrer sur les sites pas fiables". Rendez-vous le 1er février.

    • Le pesant de beaujolais :

      Comment le « Decodex » du Monde va labelliser l’infaux en ligne
      FDeSouche, RT et Sputnik en orange, toute la presse française en vert

      « Parodique, totalement faux, peu fiable ou fiable », choisissez votre camp. A partir du 1er février, Les Décodeurs du Monde proposeront une extension, financée par le fonds Google, censée permettre aux internautes de mieux se repérer en ligne, et séparer les bons et les mauvais sites d’info. Comment ça va marcher et quelle est la définition, au juste, d’un site « pas fiable » ? Mode d’emploi, à quelques jours du lancement du « Décodex ».

      Arretsurimage.net

    • Merci pour les arguments ! L’article de Vincent Glad est plutôt intéressant également :
      http://an-2000.blogs.liberation.fr/2017/02/03/pour-chasser-les-fake-news-le-monde-donne-une-definition-du

      On pourra également signaler que dans la construction de leur liste, les Décodeurs ont manqué à la première définition qu’ils appliquent : la vérification des informations. Aucune personne ou collectif s’occupant d’un site n’ont été contactés pour connaître leurs pratiques en terme de vérification.

    • @fil @intempestive 60 000 euros, c’est ce qu’on avait demandé pour réaliser l’idée d’un atlas géopolitique ou mondialisation ou politique, on était pas encore très sur de l’approche à adopter :)

      Mais on avait envie d’imaginer la possibilité d’images carto avec des visions un peu inédites et originales, basées en même temps sur l’analyse de grosses bases de données et d’observations qualitatives, avec une extension Internet, mais je suis sur que nos décodeurs auraient classés ça en super non fiable, infos jamais vu ailleurs etc...

      A ce rythme là, les équipes et projets de recherche un peu créatives, qui proposent des pistes de réflexions un peu nouvelles, ou en tout cas peu ou pas explorées n’ont aucune chance de passer le test Decodex ou Verificator (on pouvait pas trouver des noms plus débiles d’ailleurs)

      On sait maintenant que pour le même prix, tu peux faire un truc magique qui te dit instantanément si t’es tricard ou pas quand tu aimes bien un site qui t’apprends des trucs.

      @fil

      je ne crois pas qu’il est illégitime pour un journal d’approcher ce sujet de cette façon.

      J’ai beau essayé de retourner le sujet dans tous les sens, je n’arrive pas à ne pas voir un énorme conflit d’intérêt. Je veux bien croire qu’il soit nécessaire de répondre à l’angoisse des lecteurs sur la question des fake news, et c’est pertinent de la part d’un journal comme le Monde d’y répondre (même si ce canard est vérolé jusqu’à la moële du fait de son actionnariat), mais Décodex pour faire office de Temesta ou Tranxène, ça fait plutôt placebo. Ça va pas beaucoup aider.

      Et pour un journal appartenant à des Industriels, point de vue fake news, ils auraient pu commencer à imaginer un logiciel magique qui mouline tout ce qui se dit et s’écrit dans leurs colonnes et dans tous les autres journaux qui appartiennent à des industriels (c’est pas ce qui manque), puis de faire des croisements avec des groupes de pressions, des lobbies, des amitiés politiques, etc... Là, oui, ce serait pertinent et légitime qu’ils s’emparent de ce sujet, mais bon. Ils vont pas non plus se suicider.

      Mais Comme Juliette, je reste terriblement choqué que les mecs du Monde se soient lancé dans cette initiative, que la hiérarchie a laissé faire (remarque en même temps, ils ont du se dire qu c’était un bon coup de pub - ndt : un truc bien putassier).

      Voilà, hélas : Le Monde, toujours plus bas.

      @fil Tu pointes d’ailleurs que leur univers mental Internet est minuscule. Sachant que la biodiversité Internet c’est des centaines de milliers pour ne pas dire des millions de sites en toutes langues qui évoluent, changent, produisent, proposent, invitent, crée, nous émerveillent ou nous affligent ; tous les jours, toutes les heures, on comprend que Décodex est voué à remplir les poubelles fantômes d’Internet assez rapidement tellement leur truc n’est pas soutenable dans le temps.

      C’est vrai que pour s’y retrouver et choisir « ses » sites c’est beaucoup de travail individuel (merveilleusement mis en commun sur seenthis d’ailleurs) et il me semble que pour l’instant, avec cette méthode, ça marche assez bien (seenthis fonctionne parfois comme un lieu de « peer review » : parfois, les retours des seenthisien·nes font mal parce qu’on ne s’y attend pas, mais c’est toujours très riche et au bout du compte, on apprend toujours à être plus prudent, plus critique et à encore mieux vérifier ce qu’on lit et ce qui nous plait. En tout cas, c’est foisonnant, on s’y perd avec délice, on en a la tête qui tourne, mais avec un peu de méthode, on reprend un peu le contrôle de nous même (et de nos journées de travail) :)

      Peut-être d’ailleurs qu’une fois de plus, tout ce bruit, ce n’est qu’un gros plan marketing, ou plan com, je sais pas, ou une justification qu’ils ont bien dépensés 60 000 boules pour un truc spectaculaire auquel cas on poursuit dans le grand guignol et il n’y a rien de vraiment nouveau.

    • Un logiciel magique qui mouline tout ce qui se dit et s’écrit dans leurs colonnes (…), puis de faire des croisements avec des groupes de pressions, des lobbies, des amitiés politiques

      Exactement. Ce genre de logiciel existe, pour l’analyse ou la cartographie de #controverses. Le plus souvent c’est appliqué aux « controverses scientifiques », mais il n’y a pas de raison que ça y reste confiné.

      Il faut jeter un oeil par exemple aux programmes tout à fait surprenants #Prospero et #Marlowe :
      http://prosperologie.org/?sit=22#1
      https://tcp.hypotheses.org/1039
      http://prosperologie.org/mrlw/blog

    • Un petit bilan quantitatif (graphiques à suivre plus tard)

      Comme l’explique Le Vilain Petit Canard cité dans l’article pointé ci-dessus par @arnoferrat
      https://seenthis.net/messages/566065#message567135
      l’appli est une simple interface de consultation d’un tableau de 1289 jugements « personnels ».

      Les données sont fournies dans l’article
      http://www.levilainpetitcanard.be/articles/actu/decodex-sous-le-capot_1461042316
      ainsi que, tout en bas dans les références, un lien vers la gg:sheet contenant les données.

    • @aude_v ah si, moi j’avais trouvé ça très chelou, j’ai même écrit pourquoi (en critique constructive parce que j’aime bien Basta !) depuis Hongkong en décembre 2015. Mais depuis, je n’ai pas consulté ce portail une seul fois et je n’ai aucune idée de ce que ça devient.

    • Le FINP oblige à « chercher » des sujets « innovants »... l’innovation n’en a rien à faire des états d’âme.
      Et là, ils ont réussi à sortir un dossier qui certes n’aurait sans doute pas du être mené par Le Monde, mais bon... ça leur a permis de croûter quelques mois hein... :-) Et si ça ne vit pas, ou si c’est mis hors ligne dans 15 jours, l’argent lui, il aura bien été dépensé.

  • Légitime défiance : Quelques notes sur les récentes réformes de la police
    https://rebellyon.info/La-reforme-de-la-legitime-deffense-un-17409

    Cette semaine devant le sénat était examiné la réforme de la « sécurité publique ». Cette loi répond à une veille revendication des syndicats majoritaires. Elle vient ponctuer une période qui, depuis la mort de Rémi Fraisse en passant par celle d’Adama Traoré, a vu les violences et les crimes policiers devenir un sujet un peu moins confidentiel dans les médias. La Caisse de solidarité propose ici une analyse succincte

    #Analyse_et_réflexion

    / #Caisse_de_Solidarité_-_Témoins, #Répression_-_prisons, #Politicaillerie, Une

  • Dealings — Klimperei & Eric Chabert sing John B Cornaway
    http://bruit-direct.org/fr/prod/klimperei-chabert-cornaway-dealings

    Éric Chabert, « l’Homme moderne » de @rezo, était (entre autres acti­vi­tés) pro­duc­teur under­ground de musi­que et chan­teur. Il avait mis ses der­niè­res forces, en 2015, dans l’enre­gis­tre­ment de ce disque, “Dealings”. Ultime raison de se lever, de mar­cher, d’aller gueu­ler dans le micro.

    https://soundcloud.com/bruit-direct-disques/klimperei-eric-chabert-soon

    Chantées en anglais par Eric Chabert, initiateur du label Underground Productions et tristement décédé juste avant la sortie du disque, les titres de Dealings sont des adaptations de poèmes de John B Cornaway (1957-1994), auteur d’Héligoland, qui publia les premiers textes de Petchanatz alors que Chabert sortait les premières cassettes de son groupe Los Paranos et de @klimperei. « Trente ans plus tard, réunir comme par accident ces deux compagnons de route, c’est une sorte de fiction étrange, concède Petchanatz. Les textes de John B., je ne me souviens plus si c’est moi qui les ai sollicités ou si c’est lui qui me les a soumis. La voix, le chant d’Éric, déjà côtoyés avec Totentanz (1987) et Dents (2005/2006), et cette façon que nous avons eue de passer nos après-midi, à faire de la musique plutôt que ruminer de conserve sur la maladie d’Éric. Tout se tient. »

    Sur la voix éraillée de Chabert, manifestant encore toute sa vigueur, Klimperei déballe son bric à brac de fortune, convoquant melodica, banjo et metallophone. Enfantines sans infantilisme, ces « petites pièces indélicates » montrent parfois les dents, mais la morsure n’est jamais violente. On y verse des larmes de crocodile sur des vieux jouets regrettés et on s’y livre des batailles de polochon sonores, le temps que passent les nuages gris, de ceux qui encombrent parfois toute une vie.

    http://dustedmagazine.tumblr.com/post/144916474367/klimperei-eric-chabert-sing-john-b-cornaway

    https://soundcloud.com/bruit-direct-disques/klimperei-eric-chabert-sing-john-b-cornaway-wind

    Les liens d’Underground Productions
    http://www.homme-moderne.org/up/index.html
    https://underground-productions.bandcamp.com

    See you soon @moderne

  • 20 000 € par mois : salaires, pensions et indemnités diverses, les revenus plaqués or de Gérard Collomb
    https://rebellyon.info/20-000-EUR-par-mois-salaires-pensions-et-17363

    Les revenus des élu·es sont complexes et autorisent beaucoup de cumuls souvent peu connus. Un système dont a su profiter l’ultra-cumulard maire de Lyon. Une petite enquête qui donne le tournis.

    #Droits_sociaux_-_santé_-_services_publics

    / #Droits_sociaux_-_santé_-_services_publics, #Manchette

  • Il y a un an il se passait ça :
    https://seenthis.net/messages/443067
    Et on a eu droit peu après à ce discours présidentiel https://seenthis.net/messages/443067#message448632
    Là cette semaine vient d’être voté le projet #EgalitéCitoyenneté dans l’indifférence générale.
    https://www.egalite-citoyennete-participez.gouv.fr/media/default/0001/01/b843616726c72b845c91f18bf6fc0e66f240ce7a.pdf
    http://www.senat.fr/enseance/2016-2017/148/liste_discussion.html
    J’y vois converger deux choses dangereuses :

    1. Le traitement sociétal des questions sociales.
    Comme le disait @le_bougnoulosophe il y a quelques mois :

    le PS s’est servi de combats minoritaires (antiracisme, féminisme...) de manière sociétale sans jamais les articuler avec la question sociale, tandis que les conditions socio-économiques n’ont jamais été aussi mauvaises...
    Le « traitement sociétal », c’est le supplément d’âme, la danseuse, le gadget du #néo-libéralisme de « #gauche »... Comme « l’identité nationale » était le supplément d’âme du néo-libéralisme de droite...

    Le traitement sociétal en d’autres termes c’est la lutte contre « toutes les formes de discriminations » sauf celle par la thune (c’est ballot). L’abandon par la gauche de la question de classe et de la défense des plus faibles (en termes de conditions matérielles) génère directement la #guerre_aux_pauvres, que la droite ne fera qu’aggraver (cf https://seenthis.net/messages/550604#message550694 )

    2. La dérive autoritaire de l’Etat.
    « esprit du 11 janvier » tacitement obligatoire et condamnations abusives qui ont suivi, renforcement du poids des symboles (drapeau, hymne), #état_d'urgence, #déchéance de nationalité, #49.3 partout pour imposer les lois néo-libérales, fin de l’indépendance de la #cour_de_cassation et donc fin de la séparation des pouvoirs, nouveau concept de citoyenneté, d’engagement avec éducation civique appuyée dans une certaine direction, service civique, la « réserve citoyenne » etc.

    La fusion de ce #néo-républicanisme #brown_tech avec la guerre aux pauvres n’est pas sans rappeler « la doctrine du f_______ » d’un certain Benito M. 
    Et cette loi qui grave tout ça dans le marbre passe dans le silence.

  • Les flics provoquent un accident de scooter à Vénissieux : un mort et deux blessés graves
    https://rebellyon.info/Les-flics-provoquent-un-accident-de-17280

    Dimanche matin, à l’heure où l’on rentre de fête, un véhicule de police a voulu interpeller trois jeunes qui circulaient sur un scooter. Sirène, gyrophare, le scooter dérape. Pour la presse habituée à excuser les flics, pas besoin d’enquête : comme d’habitude, les responsables de cette nouvelle tragédie sont d’abord les victimes.

    #Infos_locales

    / #Répression_-_prisons, #Manchette

  • Revenus d’épargne des pauvres : 400% supplémentaires prélevés à la source sur l’APL
    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-gd2/5c/f24428fee4572ea5bb9c25c8440de9.jpg?1478253894
    https://paris-luttes.info/revenus-d-epargne-des-pauvres-400-6997

    Une taxe à 400% sur des revenus souvent déjà taxés, à l’extrémité de l’échelle des revenus, à 500%. Comment n’avons-nous pas encore entendu crier au matraquage fiscal, à l’impôt confiscatoire ? Où est donc passée la belle ardeur des millionnaires méritants pour défendre leur bouclier fiscal ? Hypothèse explicative : ça concerne principalement des personnes sans revenus ou presque.

    #précaires #rsa #travail
    @rezo

    • Et l’impasse à gérer prochainement sera l’accès à la propriété interdit aux non salariés, même avec un petit patrimoine.
      Regarde bien, statistiquement, les parents qui avaient 25 ans en 1970 s’éteignent, et leurs enfants qui auront bien galéré toute leur vie à bouffer des patates risquent d’hériter d’un petit patrimoine. (à partir de 1966 les enfants gagnent moins que leurs parents)

      Mais comme les crédits immobiliers sont au plus bas (1,45% en moyenne) les banques fixent le rubicon sur la capacité d’emprunt qui s’élève à 33% de la moyenne mensuelle des 3 dernières années sur foi des relevés d’impôts, oui, oui, comme pour les loyers, mais en pire.
      Car le « reste à vivre » lors d’un prêt bancaire doit être au minimum du montant du RSA (majoré de 50% en cas d’une ou plusieurs personnes à charge), impossible alors d’emprunter ne serait-ce que 300 euros pour acheter son logement quand on a réussi à gagner une moyenne de 900 euros par mois sur trois ans, et ce quelque soit les garanties et l’apport.
      Exit donc les pauvres avec un patrimoine et toutes les personnes qui exercent des métiers aléatoires, indépendants, artistes etc.

      #droit_au_logement #politique_du_logement #après_le_mur

    • Super article, merci.

      Le 16 octobre dernier, le gouvernement s’est donc décidé à publier le décret qui régit ce nouveau coup porté aux aides au logement. (…) Autrement dit, cette fois, pas d’ambiguïté, les livrets d’épargne doivent bien donner lieu à une retenue – ainsi d’ailleurs que vos éventuelles indemnités de licenciement, les dommages et intérêts que vous avez touché suite à une maladie professionnelle ou à une grave agression, etc. Une éventuelle attaque juridique contre les pratiques des CAF est donc d’emblée inutile : c’est la loi elle-même qu’il faudrait pouvoir contester, ce qui suppose des procédures nettement plus longues et complexes. (Avis aux chevaliers juristes…)

      Etant donné le seuil de 30 000 euros de patrimoine retenu, 650 000 foyers seront concernés par une baisse d’allocation, soit 10% des allocataires de l’APL. La mesure est donc très loin d’être anecdotique.

      #toctoc

  • Virginie Despentes : “Les mecs sont extrêmement lents à s’emparer de la question de la masculinité” (LesInrocks.com)
    http://www.lesinrocks.com/2016/10/23/actualite/medias-actualite/virginie-despentes-mecs-extremement-lents-a-semparer-de-question-de-masc

    Je les trouve extrêmement lents à s’emparer de sujets qui les concernent directement et qui pourraient les concerner exclusivement, comme le viol. Comme quand il y a Nuit debout et qu’on commence à entendre que beaucoup de jeunes filles qui restent la nuit se plaignent de mains au cul (…), ça me surprend que le lendemain les mecs n’éprouvent pas le besoin de se rassembler immédiatement pour dire : qu’est ce qu’on fait ? (…) Je trouve les mecs extrêmement lents à s’emparer de la question de la masculinité (…). A chaque fois qu’un mec viole, ça les concerne tous, au sens ou c’est leur virilité qui s’assoit là-dessus. Quand ils se trimbalent en ville en maîtres du monde, c’est sur le travail des violeurs qu’il s’appuient.

    http://www.novaplanet.com/radionova/65694/episode-dans-le-genre-de-virginie-despentes

    #éducation_des_garçons #masculinité #viol