• ---- #Réflexion -----------------

    La #solidarité, un principe du vivant

    Dans la nature les exemples de coopération réussies entre les êtres vivants individus, y compris entre des individus d’espèces différentes, sont innombrables. De même toutes les réalisations , tous les progrès de l’espèce humaine n’ont pu avoir lieu que grâce à l’appui mutuel des êtres humains. Une des conséquences de la réussite évolutive de cet esprit coopératif est le plaisir que l’on éprouve à donner et à partager. D’ailleurs que chacun s’interroge, qu’est-ce qui est le plus viable, une société construite sur ce plaisir ou bien une société où domine la peur ? Laquelle a le plus de chance d’évoluer dans le futur ? Il est bon de savoir se poser ce genre de question, pour découvrir que vivre ce n’est pas que survivre, vivre c’est ici et maintenant poser les bases d’un avenir meilleur que le présent. Vivre c’est défendre ce principe naturel et universel de solidarité et d’entraide. Les anarchistes n’ont jamais fait autre chose que de défendre comme ils ont pu ce principe fondamental, contre vents et marées, contre toutes les tyrannies qui d‘une façon ou d’une autre ne font que nier la solidarité. Hier comme aujourd’hui, face aux difficultés du moment, nous appelons à rejeter toutes les tentations égoïstes, qu’elles soient d’ordre individuel, d’ordre national ou d’ordre communautaire.

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°145

  • ---- #Société ---------------

    Travail = émancipation, ah bon...

    #Macron après avoir lancé son « Travailler moins ne nous fera pas gagner plus », vient d’en lâcher une grosse avec « Le travail c’est le moteur de l’émancipation individuelle ».

    En tant que travailleur, je tiens à dire que c’est faux. Le travail, pour moi comme pour tant d’autres ouvriers, c’est essentiellement des gestes répétitifs et pénibles. Nous n’allons pas au travail pour nous émanciper mais pour répondre à des besoins économiques.

    Si le travail était émancipateur pour tous, alors il serait facile pour les ouvriers d’avoir accès à des formations (alors qu’en réalité les démarches pour obtenir la moindre formation sont pénibles, sélectives et, quand on réussi à en décrocher une, c’est avec une diminution de notre salaire pendant la formation !).

    Si par le travail on cherchait à nous émanciper, alors, le travail de nuit ne serait pas toléré (comme il l’est pour répondre aux « besoins » du marché, c’est-à-dire à la rentabilité).

    Si par le travail on cherchait à nous émanciper, son organisation favoriserait la vie personnelle et familiale. Par exemple, le dimanche ne pourrait être travaillé, pour pouvoir passer du temps avec ses enfants, sa compagne ou son compagnon, se cultiver. Si le travail était émancipateur pourquoi y aurait-il autant de consommateurs d’antidépresseur et d’anxiolytiques parmi les salariés ?

    Manifestement, le sieur Macron emploie un mot (le mot « travail ») dont il ignore le sens profond. C’est pourquoi je lui propose un petit stage : qu’il vienne me remplacer à l’usine pendant un mois… On verra s’il tient la cadence et s’il se sent plus émancipé après ça !

    Je fais partie des travailleurs qui veulent « Travailler moins pour gagner plus ». C’est-à-dire passer plus du temps à des choses qui m’émancipent davantage, par exemple être sympathisant actif dans une Association Internationale des Travailleurs, pouvoir passer un peu de temps avec les « vieux » de mon quartier, partager un jardin collectif, entraider des personnes dans l’urgence alimentaire… devenir chaque jour plus humain au lieu de me sentir transformé en robot !

    Les moteurs de l’émancipation individuelle sont l’entraide, la solidarité, les rencontres, les échanges. Le travail pourrait être effectivement émancipateur, mais ses véritables valeurs sont oubliées et font place à la concurrence et la compétitivité. Tous les articles des lois Macron (Loi dite 49.3) sont des obstacles à l’émancipation.

    Un travailleur qui à soif d’émancipation individuelle

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°145

  • DU LAIT POUR LES ENFANTS SYRIENS ... QUELQUES PISTES PRATIQUES

    Nous commençons a recevoir de plus en plus d’offres de soutien avec des questions pour savoir comment y participer

    – D’abord tout soutien est le bienvenu, même le petit mot sympa compte et aide a maintenir le moral

    – Ensuite pour ceux qui peuvent faire plus , il faut proposer des points de collecte de lait entier et pour bébés et de denrées non périssables ( huile d’olive , sucre, café , thé , chocolat , biscuits ...) 
    Nous proposons pour cette semaine le Vendredi 4 septembre de 16 a 18 h et le Samedi 5 septembre de 17 h a 19 h au local de la CNT AIT 7 rue Saint Remesy le Dimanche matin de 11h30 a 12h a la table de presse du marché Saint- Sernin ,angle de la rue Merly , de 11h30 a 12h 
    Dores et dé jà d’autres points de collecte sont a l’étude dans les quartiers

    – Un concert de soutien a été proposé

    – Bien sûr le soutien financier direct peut nous parvenir en mentionnant « du lait pour les enfants syriens « envoyé a notre adresse , 7 rue Saint Remesy 31000 Toulouse , a l’ordre de CNT- AIT

    dulaitpourlesenfantssyriens@hotmail.com

    #dulaitpourlesenfantssyriens réfugiés à #Toulouse

  • Bienvenue aux étrangers (2011)

    Le débat politique n’est plus qu’un alignement de chiffres : à celui de la dette répond celui des quotas ; à celui de la croissance fait face celui du chômage... et ainsi de suite. Les uns brandissent les profits, les autres les pertes ; mais chaque alignement de chiffres n’est qu’un prétexte pour opprimer un peu plus l’humanité. Comment parler de démocratie quand le discours politique se réduit à une si mesquine comptabilité ? Le taux d’abstention, de plus en plus élevé à chaque élection, ne progresse pas ainsi par hasard : il traduit le refus de cet esprit boutiquier. Il en constitue une véritable remise en question.

    Tyrannie des Chiffres : Comment les Politiciens ont Enterré la Créativité

    Actuellement, ce que l’on nomme politique n’est plus qu’une affaire de « représentants » entre eux. Les « élus », les « experts », les « people » et autres « grands journalistes » se sont constitués en classe sociale, en caste même, séparée du commun de la population, séparée du « demos ». Ils se reproduisent entre eux et sont, dans le fond, d’une impressionnante homogénéité idéologique. Reproduction entre eux, que l’on pourrait qualifier de consanguine (comme pour les anciennes monarchies), oui, puisque du Parti communiste au Front national, en passant par les syndicats, le monde du spectacle et celui de la presse en passant par celui de la finance et d’une certaine pègre « haute de gamme » [1], on ne compte plus les « fils ou filles de... » qui succèdent à leur père ! Homogénéité idéologique encore plus, puisque ces individus sont les producteurs et les détenteurs des chiffres. Ce sont eux qui les choisissent [2], ce sont eux qui les font parler, ce sont eux qui imposent l’ordre des choses. Ils sont tellement pareils, tellement frères et soeurs que même la variété apparente des partis en présence et la multiplicité des candidats ne parvient plus à cacher l’héritabilité du pouvoir et de l’argent. Cette réduction du champ de l’exercice du politique à une caste d’individus qui voudrait faire croire que « ce sont les choses qui décident » et non les hommes [3], s’accompagne de la réduction effrayante de la créativité dans tout le champ sociétal avec toutes les conséquences négatives que cela comporte. L’absence de perspectives collectives et les angoisses individuelles qui découlent de ce rétrécissement de la pensée, produisent une société de la peur, véritable antithèse d’une société humaine et libre. Ce à quoi nous assistons c’est l’enterrement de toute créativité, de tout imaginaire, de tout idéal. C’est le triomphe de la mesquinerie généralisée, telle qu’elle fut introduite en France dès les années 80 par les partis de gauche alors au pouvoir. On se souvient de la phrase scandaleuse, lancée par un certain Michel Rocard, alors Premier ministre [4] lequel avec sa « France qui ne peut pas accueillir toute la misère du monde » a commencé à jouer la politique du repli sur soi et a endossé sans complexe le rôle de fossoyeur du mot d’ordre de Mai 68 « L’imagination au pouvoir ». C’est dans le cadre du rabougrissement idéologique actuel que l’on peut comprendre en Europe le succès relatif des partis « nationaux-xénophobes » (ou, ce qui revient au même, en Belgique, Italie, Espagne et ailleurs, « régionalistes- xénophobes »). Ils sont l’aboutissement logique de cette restriction intellectuelle et mentale, de cette réduction du champ de l’imaginaire collectif et humain. Leur émergence se situe dans le droit fil d’une société qui se fige, qui assure la reproduction de père en fils (ou en filles) du pouvoir politique et financier, qui promeut les « valeurs » traditionnelles, les coutumes locales, les parlers régionaux... et toutes choses susceptibles d’enfermer les individus dans des cercles de plus en plus réduits. Ils sont les marqueurs d’une société et d’une politique dont, finalement, le seul projet réel est un rabougrissement interminable. D’une société dans laquelle se multiplient les interdits et les obligations infondées.

    D’une société qui vise à satisfaire les plus aigris en renforçant leur aigreur. D’une société où chaque échéance électorale n’est qu’un pas supplémentaire vers la déchéance morale. Quand des policiers n’hésitent plus à tendre des pièges contre des réfugiés tunisiens, coupables de n’être que ce qu’ils sont, de simples être humains venus chercher du réconfort auprès d’une antenne de la Croixrouge (comme cela s’est produit dernièrement en plein Paris), un pas de plus dans l’abjection a été commis. Dans cette société, la classe politicienne a fini de fermer toutes perspective généreuse, parce qu’à court terme, il est plus « rentable » électoralement d’en appeler à la bassesse qu’a la grandeur de l’humanité.

    Grandeur de l’homme : Il y a des moments où Devoir c’est Pouvoir

    Toute façon de concevoir la politique est liée à la conception que l’on se fait de l’Homme. C’est pourquoi l’helléniste Jacqueline de Romilly a consacré, peu avant de décéder, son dernier livre à la « Grandeur de l’Homme », grandeur qu’elle définit, dans le champ de la démocratie, comme une opposition aux égoïsmes : « Toutes les erreurs politiques viennent en fait de l’égoïsme avec lequel chacun intervient sans souci du bien commun » [5]. A la différence de ce que supposaient les idéologies dominantes du XXe siècle, ce combat concerne l’homme du présent, capable de son propre dépassement dans une action qui passe par chacun, une action qui consiste à cultiver cette grandeur de l’homme en combattant l’égoïsme, en remettant en avant la notion de générosité, ici et maintenant, chacun et ensemble.

    A la lumière de ce propos, on comprend qu’il existe deux façons de répondre aux problèmes posés par une actualité internationale aussi intense que tragique. La première, celle de la classe politicienne, consiste, en mettant en avant les fameux « chiffres », à exclure et à éliminer toujours plus d’êtres humains [6]. C’est fondamentalement une erreur politique parce que, menée dans toute sa logique, elle aboutit à la conclusion absurde d’une humanité qui ne serait plus dans l’Homme. La seconde est d’appréhender cette actualité difficile comme l’opportunité de renouer avec le cours historique de la pensée politique universelle, généreuse et humaniste, qui a traversé les siècles jusqu’à nous, celle dont l’action consiste à se dépasser soi- même et collectivement. Comme en toute chose, il faut savoir par quoi commencer. Remarquons d’abord comment les politiciens s’appliquent à dire ce que nous ne « pouvons » pas faire. Ce n’est pas pour rien qu’ils avancent « pouvons » et pas « voulons » (alors qu’en réalité on peut, mais ce sont eux qui ne veulent pas). Un premier pas est d’affirmer le contraire. D’affirmer que chacun peut faire quelque chose, avec ses moyens, qu’il peut le mettre en commun avec les autres pour que, au fur et à mesure, se généralise une prise de conscience de cette capacité collective. La proclamation de tout ce que nous pouvons faire, donnera à tous une force telle qu’elle se traduira par un élan collectif à la mesure des enjeux actuels. Il y a des moments où devoir c’est pouvoir. Dès aujourd’hui, affirmer chez soi, dans son quartier dans son entreprise, que, oui, on doit être capables de secourir et d’accueillir toutes les victimes des guerres et des catastrophes, à qui l’on peut tendre une main et des millions de mains, c’est contribuer à changer d’état d’esprit, celui qui raisonne non pas à partir de chiffres « prévus pour » mais en fonction de ce qui doit être fait pour le bien commun. Dès maintenant, dire bienvenue à tous les habitants de la planète qui sont en souffrance, c’est défier tous les boutiquiers de la politique, c’est poser que nous pouvons en finir avec la misère dans le monde parce que nous le devons à nous mêmes autant qu’aux autres.

    Alex

    [1] Parmi les derniers faits divers : une élue corse abattue, condamnée comme maquerelle et très liée au milieu. Sans compter le « parrain », dans tous les sens du terme, d’une personnalité politique de premier plan, en prison pour proxénétisme et banditisme

    [2] Évidemment, il y a les chiffres qui les arrangent et ceux dont il ne faut pas parler. Quand une haute responsable de France-Télécom se refuse à « tenir la comptabilité macabre des suicides dans son entreprise », elle sait ce qu’elle fait.

    [3] Interview de Jean-Claude Milner, propos recueillis par Josyane Savigneau, « Le Monde » du 05 février 2011.

    [4] Cet individu, issu de l’extrême- gauche (Parti socialiste unifié) avait fait carrière après avoir sabordé le PSU pour faire allégeance aux caciques du PS.

    [5] Jacqueline de Romilly « La grandeur de l’Homme au siècle de Périclès », Editions de Fallois, 2010.

    [6] Inutile de dire combien beaucoup de ceux qui veulent protéger leur égoïsme derrière toutes sortes de barrières (physiques, ethniques, linguistiques, religieuses...) feront progressivement les frais de cette politique : pour ceux qui choisissent la technique de « la peau de chagrin », il arrive toujours un moment ou il ne leur reste même plus assez de « peau » pour s’essuyer leurs larmes.

    Extrait d’@anarchosyndicalisme ! n°123

  • ---- #Charte_des_langues --------

    Retour accéléré au moyen-âge

    Encore un énorme scandale de plus. Non content de nous imposer un retour aux « années 1800 » avec toutes ses « Macroneries », non content d’engraisser le patronat, François Hollande veut maintenant nous imposer la « Charte des langues régionales et minoritaires ». Avec ça, on revient carrément au #moyen-âge !

    Cette « charte », ça a l’air sympathique comme ça. Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Les « langues minoritaires » sont uniquement celles de l’ancien temps. En aucun cas il ne s’agit des langues minoritaires que certains d’entre nous parlent dans la réalité (arabe, bambara, espagnol, vietnamien…). Ces vraies langues n’auront droit à rien du tout. Celles qui vont être privilégiées sont uniquement celles du moyen-âge. Finalement, les personnes dont le français est la langue maternelle, les personnes qui le parlent parfaitement bien vont grâce à ça pouvoir s’offrir le luxe, si elles en ont envie, d’exiger que les administrations leur répondent en patois (car ce sera obligatoire pour les administrations). Ceux qui ne parlent pas bien français devront continuer à tenter de l’apprendre tant bien que mal et se « farcir » en plus un parler moyenâgeux (signalétique, documents administratifs, scolarité des enfants… ).

    Si vous avez un doute sur ce qui est écrit ici, allez lire la « charte » sur internet… ça donne froid dans le dos.

    Et en plus, tout ça va coûter un argent fou (en traductions, en subventions aux associations régionalistes, en cours de langue régionale…) … alors qu’on ne nous parle que de restrictions budgétaires (école, santé, cadre de vie…) !

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°145

    • Donc pour vous : « reconnaître les langues régionales ou minoritaires en tant qu’expression de la richesse culturelle ». C’est le moyenne-âge ?

      Pourquoi opposer les langues régionales vs Langues etrangères ?

      Il y a retournement illogique vis à vis des langues étrangères. Vous auriez pu continuer dans la même logique et dire : « Je ne vois pas pourquoi continuer à apprendre Bambara alors que ça ne sert à rien et que pas mal de gens considère que le Bambara n’est pas une vrai langue. »

      Et si on « s’offrait le luxe » de plus de culture ?

  • ---- #politique --------------

    Sécurité pas sociale du tout

    Maintenant c’est sûr, nous sommes en « #sécurité ». Depuis son arrivée le maire de #Toulouse, Jean-Luc Moudenc, bien à droite, a multiplié les mesures afin de développer l’arsenal policier et répressif dans la ville. Le nombre de policiers municipaux, maintenant armés, a nettement augmenté. La mairie a aussi décidé d’installer de nombreuses caméras dans le centre ville …. En parallèle le maire a fait une campagne de répression sur certains bars du centre qu’il accuse d’être trop bruyants. Ce sont surtout les lieux plutôt populaires qui sont visés, les plus « gros » étant laissé en dehors de ces mesures. De même l’arrêté antimendicité et celui qui interdit la prostitution dans certaines zones ont touché les populations les plus vulnérables contribuant par là même à les stigmatiser.

    Quant à ce qui concerne la véritable insécurité, celle qui frappe tous les toulousains qui ont été licenciés, qui sont au chômage, qui ont des salaires ra-plat-plats,… c’est-à-dire l’#insécurité quotidienne provoquée par la misère économique, les seules mesures prises (suppression de la gratuité dans les cantines scolaires, …) n’ont fait qu’aggraver les choses.

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°145

  • --- #Monde_du_travail ----------

    LES APPRENTIS DE PLUS EN PLUS MALTRAITÉS

    Manuel Valls a fait sa rentrée. Il a promis un nouveau cadeau au patronat. Depuis le début, le gouvernement Hollande est en effet aux ordre des chefs d’entreprise. Il multiplie les mesures en leur faveur. Il diminue sans cesse les droits des travailleurs. Il se prépare maintenant à attaquer les plus faibles : les #apprentis.

    Le statut d’apprenti a été plusieurs fois « retouché ». Le gouvernement actuel va le modifier. Hollande dit partout que la « Jeunesse est sa première priorité ». Vu ce qu’il fait, on a tous compris que c’est une priorité négative !

    La mesure essentielle de cette « réforme » de l’#apprentissage laisse sans voix. Il s’agit, ni plus ni moins, d’augmenter le temps de travail des jeunes, de les exploiter encore plus ! Ce que Hollande, Valls, Macron, Gattaz et Compagnie préparent, c’est la fin des 35 heures pour les apprentis !

    Cette attaque frontale contre les apprentis est monstreuse. Les jeunes travailleurs sont déjà sur-exposés aux accidents du travail. Augmenter leur temps de travail, c’est multiplier les risques d’accident. Or, les chiffres montrent que les jeunes (en particulier les apprentis) ont déjà trois fois plus d’accident du travail que les adultes ! La preuve vous la trouverez
    dans un rapport de l’INSEE ( http://www.anact.fr/web/actualite/essentiel?p_thingIdToShow=33953605 )

    Pour leur sécurité, les apprentis devraient donc avoir un temps de travail inférieur ! L’Etat choisit de simplifier la vie des entreprises (et d’augmenter leurs bénéfices) au dépend de la sécurité des jeunes travailleurs, tout en sabotant leur formation. C’est de la maltraitance institutionnelle.

    Commencer par les catégories les plus fragiles et les moins organisées de la population, c’est une tactique qui permet de lancer une réforme facilement et sans faire de bruit. On
    sait que ça ferait très, très plaisir aux patrons, si les 35 heures étaient aussi supprimées partout. Ce que nos dirigeants, complices des patrons préparent, c’est carrément l’augmentation généralisée du temps de travail pour tous les salariés… sans augmentation de salaire. Ne les laissons pas faire.

    La gauche a pu croire, il y a longtemps, que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. Tout cela est désormais derrière nous.
    – Emmanuel Macron

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°145

  • DU LAIT POUR LES ENFANTS SYRIENS RÉFUGIÉS À TOULOUSE

    Une quarantaine de familles de #réfugiés syriens sont arrivées à #Toulouse. Elles se sont logées dans le quartier des Izard dans des HLM désaffectés, voués à la démolition. Il y a actuellement une soixantaine d’enfants et 6 bébés qui vivent là dans la plus grande précarité.

    Cette situation est la conséquence d’une crise humaniitaire mondiale dont ces familles sont les premières victimes.

    A notre très modeste niveau, face à l’incurie des pouvoirs publics et à la molesse des structures sociales (qui ont distribué quelques paquets de pâtes à ce jour), nous anarchosyndicalistes, avons commencé à organiser une solidarité concrète.

    La première urgence est alimentaire.

    Les enfants sont les premières victimes de la siuation.

    C’est pourquoi nous avons commencé l’opération

    DU LAIT POUR LES ENFANTS SYRIENS RÉFUGIÉS À TOULOUSE

    Tous ceux qui veulent s’associer à cette démarche sont les bien venus.

    Contact : dulaitpourlesenfantssyriens@hotmail.com

    #dulaitpourlesenfantssyriens réfugiés à #Toulouse

  • Debord n’a jamais été xénophobe ! Lettre d’un lecteur suite à « Idéologues et militants du social-chauvinisme ».- mondialisme.org
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article2325

    Dans un texte intitulé "Idéologues et militants du social-chauvinisme" (http://mondialisme.org/spip.php?article2320) j’ai critiqué les positions de Guy Debord sur l’immigration et l’identité nationale. Un lecteur m’a envoyé une lettre que je reproduis bien volontiers. J’y répondrai quand j’aurai lu la lettre de Debord dont il parle et qui n’est pas mentionnée dans ses "Oeuvres complètes " puisqu’elle est apparemment parue ensuite. J’essaierai de trouver aussi le livre d’Oublamer pour me faire une opinion et rectifier éventuellement le tir... si je me suis trompé dans mon appréciation. Y.C.

    Bonjour,

    Tout en ne reprenant pas à mon compte l’expression « social-chauvinisme » (trop connotée historiquement), je suis pour l’essentiel d’accord acec ce que vous écrivez dans votre billet du 21 juillet.

    En revanche, rattacher Debord à ce courant « social chauvin » (même si c’est « comme ça en passant ») est absurde, pour ne pas dire grotesque. Il parait possible dans le cas présent que vous avez-vous été abusé, comme d’autres avant vous. Je vais m’expliquer. Mais auparavant deux mots sur Meziouz Oublamer, puisque ce texte de Debord (repris dans ses oeuvres complètes avec la mention « notes pour Mezioud ») lui est destiné.

    Ce militant politique algérien, emprisonné par le régime Bendjedid, s’est réfugié en France dés sa sortie de prison en 1984. Il adresse alors un manuscrit (Offense à président ) aux Éditions Gérard Lebovici. Celles-ci le transmettent à Debord pour lecture. Son avis est favorable et le l’ouvrage paraitra l’année suivante. Debord et Oublamer se rencontrent en octobre 84 et sympathisent. Durant l’automne 85 Oublamer lui envoie le plan détaillé d’un projet de livre (Le cauchemar immigré, qui paraitra un an plus tard aux Éditions Lebovici), projet ayant fait l’objet auparavant de discussions entre eux.

    Debord lui répond le 22 novembre, et joint à cette lettre ces fameuses « notes pour Mezioud. On ne peut comprendre ces « notes » sans avoir préalablement pris connaissance de cette lettre. Debord conseille à son correspondant d’écrire ce livre dans « le style de ce que d’aucuns pourraient appeler le cynisme », et l’incite pour ce faire à relire le Rapport de Censor (livre qui a eu d’importantes répercussions une décennie plus tôt en Italie et auquel Debord à collaboré). L’écrire comme s’il s’agissait d’un auteur au-dessus de la mêlée, au « ton parfaitement impassible », qui n’en transmet pas moins quelques vérités difficiles à entendre. Ainsi pour l’intégration des immigrés (« Il n’y aura pas d’intégration »). Les « notes pour Mezioud » illustrent dans le détail, en l’argumentant, le contenu de la lettre de Debord. Ce qui signifie pour résumer que le propos de Debord ne peut en aucun cas être pris au pied de la lettre. Il s’agit d’un procédé auquel a déjà eu recours un Machiavel (pour ce citer que lui). Ni auparavant, ni par la suite, Debord ne c’est exprimé de cette manière. Donc citer ces « notes » sans dire un mot et plus sur le contexte dans lequel elles ont été rédigées est fautif.

    Si vous avez eu entre les mains l’édition des Oeuvres complètes de Debord (qui inclut ces « notes sur "la question des immigrés » » sans les faire précéder de la lettre de Debord à Oublamer, ou sans apporter les précisions que je viens d’évoquer), vous avez en toute bonne foi été abusé par ce texte (puisque l’édition se révèle ici fautive). Mais si vous connaissez le tome 6 de la Correspondance de Debord (publié quelques mois après les OC), la dite correspondance comprenant la lettre suivie des « notes », alors cela devient incompréhensible. (...)

    Un lecteur

  • Quand l’#UJFP manipule sans précaution ni rigueur la pensée complexe de #Yeshayahou_Leibowitz - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2323

    Dans une récente polémique sectaire d’un membre de l’UJFP (et d’Alternative libertaire) (ma réponse et la référence de ce libelle diffamatoire se trouvent ici : http://mondialisme.org/spip.php?article2322), l’auteur cite quelques phrases isolées de Leibowitz, en se gardant bien de les placer dans leur contexte et surtout dans le cadre de la pensée complexe et parfois contradictoire de ce philosophe israélien (un seul exemple : dans la longue interview réalisée par Joseph Algazy en 1994 et publiée à l’époque chez Le Monde éditions sous le titre La Mauvaise conscience d’Israël , il affirme tantôt qu’il existe un peuple juif, tantôt qu’il n’en existe plus...).

    Nous ne pouvons que conseiller aux lectrices et lecteurs intéressés de lire ce texte entièrement s’ils veulent juger sur pièces et non en se fiant aux citations bidouillées par l’UJFP ou par d’autres « antisionistes » nettement moins sympathiques (1) .

    Ils découvriront que le concept de "#judéonazisme" est fort peu expliqué par Leibowitz ici et a donc des fondations pour le moins fragiles d’un point de vue théorique. A l’UJFP de nous fournir donc une analyse serrée de ce terme aussi peu rigoureux que celui de "fasciste" que la gauche et l’extrême gauche française utilisent fréquemment contre n’importe quel politicien de droite (du général de Gaulle à Sarkozy) ou alors de nous fournir des références détaillées, autres que polémiques.

    Cette interview de Leibowitz est consultable en quatre parties sur le site suivant :
    http://www.defeatist-diary.com/index.asp?p=lang_new10268
    http://www.defeatist-diary.com/index.asp?p=lang_new10269
    http://www.defeatist-diary.com/index.asp?p=lang_new10270
    http://www.defeatist-diary.com/index.asp?p=lang_new10271

    D’ailleurs, quiconque veut se livrer au même petit jeu que celui de l’UJFP, c’est-à-dire piocher quelques citations éparses sur Internet, pourra aisément démontrer que Leibowitz ne partage pas les thèses de l’UJFP sur des points capitaux comme en témoignent les citations suivantes extraites de l’interview réalisée par Joseph Algazy (les passages soulignés l’ont été par mes soins, Y.C.).

  • Idéologues et militants du social chauvinisme
    http://mondialisme.org/spip.php?article2320

    Idéologues et militants du #social-chauvinisme :
    de #Jean-Claude_Michéa au #Parti_de_Gauche,
    de #Marianne à #ATTAC, de #Politis au #PRCF,
    de #Frédéric_Lordon au #Monde_diplomatique ,
    d’#Emmanuel_Todd au #MPEP et au #PCF...

    PRESENTATION : Le « social-chauvinisme » est une vieille expression polémique utilisée durant la Première Guerre mondiale par les socialistes marxistes internationalistes (Lénine, Luxembourg, etc.) pour dénoncer les sociaux-démocrates qui soutenaient leurs bourgeoisies nationales respectives en usant d’une phraséologie pseudo-radicale… Aujourd’hui on retrouve le même type d’arguments sociaux-patriotes chez

    – des intellectuels (Todd, Lordon, Michéa, Ariès , les équipes du « Monde diplomatique » et de « Politis », à gauche mais aussi les mêmes arguments nationalistes chez des républicains de droite, Taguieff, Finkielkraut, etc.)

    – et des organisations (ATTAC, PCF, Parti de Gauche, MPEP, etc.).

    Les membres de cette mouvance :

    – critiquent « l’oligarchie » (vieux concept d’extrême droite), la dictature de la finance et la Bourse (idem) ;

    – ils prônent un capitalisme industriel, productif, national et un Etat fort menant une politique keynésienne d’indépendance nationale, sans oublier, bien sûr, la défense des PME « bien de chez nous ».

    Pour ce faire, ils s’affublent d’un masque critique, anticapitaliste ou altermondialiste, toujours chauvin.

    Démystifier ces discours et ces organisations est essentiel dans une période où la compétition économique entre les Etats européens ne fait qu’attiser les régionalismes, les nationalismes, et la xénophobie sous toutes ses formes.

    Télécharger le PDF : http://mondialisme.org/IMG/pdf/ideI_ologues_et_militants_du_social_chauvinisme-2.pdf

    Une première version de ce texte a été diffusée sous forme de brochure aux #Journées_iconoclastes de Toulouse, organisées par la #CNT-AIT les 29, 30 et 31 mai 2015, et a servi de base à une intervention orale évidemment plus brève ! Cette seconde version est plus longue ; de nombreuses citations y ont été ajoutées afin d’illustrer certaines affirmations du texte initial et aussi de tenir compte des discussions et critiques qui ont suivi l’exposé. Un grand merci aux camarades de la CNT-AIT et à l’équipe d’animation du squat de #La_Chapelle pour leur accueil chaleureux !

    Lire aussi l’article paru dans dans @anarchosyndicalisme ! n°145 :
    http://seenthis.net/messages/385722

    • J’adore les arguties fumeuses des faux-zintellos qui nient la réalité : l’ « oligarchie, un concept d’extrême-droite ». Ben voyons. Il suffit pourtant de prendre n’importe quel dictionnaire pour trouver une définition de l’oligarchie (qui remonte au minimum à la république romaine). Même que Bertrand Badie de Sciences-po utilise ce concept. Si, si.

      C’est typiquement ce genre d’article de bien-pensance qui empêche de penser et de mobiliser des idées efficaces face à cette mondialisation ultralibérale. Article d’idiots utiles. Ou de salauds à la solde. Au passage, je suis étonné qu’ils n’aient pas vomi sur Alain Soral...

      L’oligarchie est pourtant le problème n°1 de la société actuelle, avec la concentration économique. Sans compter la journaloperie de la presse mainstream. Les éditocrates (de Rioufol à Leparmentier en passant par Quatremer et Joffrin) éructent dans tous leurs torchons exactement la même sous-pensée formatée.

      Bien sûr qu’il faut renverser cette oligarchie. On pourrait les cueillir presque tous en une seule fournée le soir du dîner de cons mensuel du Siècle. Avec des camions Molotova qui cerneraient les rues alentour.

      A oui, avec ce que je viens de dire : il manque aussi un petit couplet des pseudo-zinellectuel contre le « conspirationnisme »... C’est très à la mode en ce moment chez la crasse parisienne qui se prend pour l’élite de la nation « alors qu’ils n’en sont que la merde », comme disait Lénine.

    • Voici l’extrait où il est question du concept d’#oligarchie et de la critique de ses usages de l’extrème gauche à l’extrème droite, ce qui réjouira @rodolphe puisqu’il y est question d’#Alain_Soral, mais pas de conspirationnisme, désolé !

      Parmi les "dix points politiques communs entre les social-chauvins" :

      9) La dénonciation des « grandes féodalités économiques et financières » qui contrôlent l’économie » (programme du CNR), d’une prétendue « oligarchie », des « élites nomades », des « élites mondialisées », des « élites déterritorialisées », d’une « hyperclasse des banques et des multinationales », ou des 1% (ce dernier thème est repris par Todd) qui exploiteraient les « 99% » de la population.

      Ce que Mélenchon résume en déclarant : « Il y a l’oligarchie d’un côté et le peuple de l’autre(55). » « C’est le peuple qui doit décider pas l’oligarchie(56). » Même s’il a proposé récemment de remplacer le terme d’ « oligarchie(57) » par celui de « caste » , on est toujours dans le même registre : « La critique de la caste c’est plus performant que de dire l’oligarchie qui est un mot en trois syllabes (...). Ce qui compte c’est d’être le peuple, être dans une nouvelle manière d’organiser le champ politique, le peuple contre la caste, le peuple contre l’oligarchie. »

      Todd est sur la même longueur d’onde : « On est passé en régime oligarchique » ; le journal Le Monde est une « composante de l’oligarchie » (Europe I, avril 2015) ; « L’oligarchie s’assoit sur le suffrage universel » (Herodote.net, mai 2014).

      Cette expression est employée par l’extrême droite, par les social-chauvins et même par Castoriadis, donc elle est particulièrement floue. Pour ce qui concerne l’extrême droite, elle lui permet de faire l’impasse sur la division de la société en classes antagonistes, ayant des intérêts matériels inconciliables et d’opposer l’oligarchie au « peuple » . Riposte Laïque dénonce « l’oligarchie pseudo-républicaine » . Ce terme est très utilisé aussi en Amérique latine, à gauche et à l’extrême gauche, et va toujours de pair avec un appel à l’union nationale contre… « l’oligarchie » .

      En général « l’oligarchie » est, comme le dit Mélenchon, « une classe dominante sans patrie » : et il ajoute « les élites sociales françaises collaborent avec enthousiasme au dénigrement de leur patrie » . Encore et toujours, on retrouve cette idée que les exploiteurs ne sont pas vraiment français, point de départ de tous les raisonnements xénophobes et antisémites.

      C’est ainsi que Paul Ariès écrit dans Misère du sarkozysme : « Le sarkozysme serait-il la revanche des émigrés de l’Ancien Régime ? De Sarkozy le Hongrois à Balladur le Turc en passant par le prince polonais Poniatowski, cette “droite de droite” semble vouloir violenter l’histoire. » On remarquera ici, chez cet intellectuel de gauche, le même type de raisonnement que ceux du Front national, centrés sur les origines ethniques de ses adversaires politiques. Sans compter que ces appréciations xénophobes contiennent de multiples erreurs : la mère de Sarkozy est française, pourquoi donc tenir compte seulement de l’origine du père de Sarkozy sinon par xénophobie ? Les Balladur sont d’origine arménienne et non turque. Quant à Poniatowski, si j’en crois la notice Wikipédia (au moins pour cela on peut leur faire confiance), « Par son père, il descend de Talleyrand (lui-même descendant de Colbert et d’Étienne Marcel), du duc de Morny — demi-frère et premier ministre de Napoléon III, ainsi que de l’impératrice Joséphine par sa fille Hortense de Beauharnais — tandis qu’il compte parmi ses ancêtres maternels Pierre-Paul Riquet, ingénieur français qui au XVIIe siècle traça le canal du Midi. » Pas mal pour l’arbre généalogique d’un « Polonais » selon Monsieur l’intellectuel de gauche Paul Ariès !

      Dans le même ouvrage, Ariès va encore plus loin dans le recyclage de deux thèmes classiques de l’extrême droite contre la gauche ( « parti de l’étranger », « cosmopolitisme » ) puisqu’il écrit que Sarkozy lutte « contre la conception française de ce que devrait être la droite » car il veut la transformer une force « néoconservatrice cosmopolite » . Selon Ariès, il y aurait donc une droite légitime et une droite illégitime parce que antifrançaise et cosmopolite. On croirait lire un article de Rivarol ou de Présent !

      Quant aux prestigieux et courageux signataires(58) de « l’Appel des résistants aux jeunes générations du 8 mars 2004 », ils n’ont apparemment tiré aucun bilan de l’échec de la politique préconisée par le Conseil national de la Résistance ; ils limitent leur critique du capitalisme mondialisé actuel à la « dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie » et voudraient que nous entamions l’hymne de l’unité nationale entre les ouvriers et les patrons, entre les militants de tous les partis, pour une « démocratie, sociale et culturelle », totalement irréalisable en régime capitaliste.

      (55) - http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/03/09/il-y-a-loligarchie-dun-cote-et-le-peuple-de-lautre
      (56) https://www.lepartidegauche.fr/laradiodegauche/radiomedia/medias-c-est-le-peuple-qui-doit-decider-pas-oligarchie-j-melenchon-i
      (57)- Ceux qui douteraient que le terme oligarchie soit très connoté extrême droite pourront se reporter au site fasciste et aux écrits d’Alain Soral.
      (58)- Lucie et Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant et Maurice Voutry. Cf. pages 183-185, Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui. Les Jours heureux, Le programme du CNR de mars 1944 : comment il a été écrit, et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition , La Découverte, 2011.

      On lira aussi avec profit Le retour en grâce du mot « oligarchie » de @bernard Pasobrola
      http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article293

      Il faut donc être bien naïf pour croire que la démocra­tie représen­ta­tive, cette forme par­ti­culière de démocra­tie inventée par la bour­geoi­sie au mépris des formes com­mu­na­les assembléistes ins­taurées au cours de la première période de son his­toire, ait pu se passer d’oli­gar­chies, et que ses ins­ti­tu­tions aient pu être égali­tai­res. Ou même qu’elles puis­sent le deve­nir.

      (...)

      Le haro actuel sur ces oli­gar­chies dont cer­tains sem­blent décou­vrir l’exis­tence avec hor­reur, la désigna­tion démago­gi­que de ces cibles grossières, est-ce autre chose qu’une façon d’abuser de la crédulité du public et de tenter de sauver du désastre le représen­ta­tio­na­lisme éculé qui fait figure, aujourd’hui encore, de meilleur vec­teur de la sou­ve­rai­neté popu­laire ?

    • Oui, c’est bien cela : pour nier la nouvelle fracture de classe d’aujourd’hui (nomades de l’asphalte versus sédentaires qui vivent de leur travail - petits patrons, fonctionnaires utiles, ouvriers, employés), vous invoquez les clivages dépassés de classes.

      Vous tentez donc d’opposer les artisans aux fonctionnaires, comme ça pendant ce temps-là, l’oligarchie détourne la colère et continue de se gaver.

      Soral a raison. les trotskystes sont des idiots utiles.

    • J’en suis à la page 17, plus de la moitié donc, et je n’ai lu pour l’instant aucune citation permettant de prouver ce qui est reproché aux accusés. C’est un peu con quand on veut être un peu sérieux et rigoureux (pas besoin de style universitaire pour ça, juste être sérieux quoi).

      Un peu déçu donc, pour l’instant. C’est bien gentil de citer des communistes de 100 ou 70 ans avant, ou des méchants social-patriotes du siècle dernier (même si c’est très intéressant hein). Mais bon c’est pas ça qui va rendre crédible l’argumentation sur les contemporains listés au début. Bref, pas convaincant, mais je vais tenter de finir.

      Quant à arriver à mettre Michéa (quelque soit les critiques qu’on peut lui faire), dans une liste de gens qui (soi-disant) « prônent un capitalisme industriel », « la défense du nucléaire »… ben… WTF. :D

      À suivre…

    • Je crois qu’il y a une grande confusion dans ce débat à gauche entre analyse et stratégie : l’analyse nous montre que la nation, incarnée politiquement par l’État bourgeois, a été une nécessité du capital pour uniformiser le territoire sur lequel il circule. Il est en ce sens de même nature que l’#UE et tous les accords de libre échange. Je crois que la plupart des socialo-chauvin seront d’accord avec ça.

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).
      L’exemple de l’Amérique Latine est effectivement utilisé pour justifier ce choix. Cependant, ils oublient que ce sont des pays victimes de la colonisation et de la néocolonisation, mais aussi que Chavez ou Correa sont les enfants de la théologie de la libération et que leurs élections sont en partie dû à leur catholicisme. La France est, au contraire, un empire, la notion de nation n’a donc pas le même sens.

      Notons, par ailleurs, que les socialo-chauvins ne considèrent pas que que la souveraineté populaire puisse se diluer dans l’espace nationale, et s’opposent tout autant au #régionalisme. Les forces de l’ordre et leurs rôles dans la #démocratie bourgeoise sont également des impensés de cette idéologie. Un dernier point, la mode qui veut fermer les frontières pour lutter contre l’exploitation des travailleurs immigrés ne pensent une seule seconde à faire appel aux prolétaires de tous les pays pour s’unir et venir lutter chez nous contre les capitalistes.

      Par contre, les anarchistes ont bien du mal à trouver une stratégie qui permettrait de mobiliser autour de leurs idées, même ceux qui ont objectivement des pratiques anarchistes.

      Je me rends bien compte que mon propos va dans tous les sens, mais peut-être permettra-il de faire avancer le débat à gauche, en prenant soin de ne pas confondre analyse et stratégie.

    • Franchement un peu molle l’interview de @ballast (allez faut s’inscrire) : il n’y a que 5 questions, qui au final ne servent qu’à résumer dans une petite interview ce que l’on connait déjà de Michéa (y compris même juste dans d’autres interviews). Si, ya quand même la question sur l’État et la question sur le fascisme qui donnent quelques précisions en plus, ok. Mais sauf que pour moi clairement ça n’aurait dû être que de l’introduction ces 5 questions.

      Il balaie le « féminisme matérialisme » en deux phrases (deux), et dans le même temps il cite six fois la critique de la valeur (très bien), mais surtout sans JAMAIS évoquer le concept de dissociation-valeur de Kurz-Scholz qui se base sur… la séparation genrée justement. Le livre de Roswitha Scholz s’intitule quand même Le sexe du capitalisme hein. Donc là Ballast, ça aurait été pile le moment de lui poser la question et de le pousser un peu plus loin dans ce qu’il pense, et de le mettre face à ses contradictions, non ? M’enfin même… balayer ne serait-ce que Delphy comme si c’était acquis par son auditoire que c’était nul et non avenu, c’est juste insultant, et là aussi Ballast aurait dû dire quelque chose, répondre, demander des précisions, etc. Dommage donc, une interview où il cite la wertkritik qui aurait pu être intéressante si on l’avait vraiment questionné de manière contradictoire en face.

      (Bon tout ça aurait mérité d’être dit dans un fil à part dédié à cette interview plutôt que de polluer ce fil, désolé.)

    • @cazueladepolo

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).

      en écho avec

      quand l’illusion de la souveraineté nationale apparut manifestement comme une illusion, elle ne put plus servir d’objet au patriotisme ; d’autre part, la royauté était comme ces plantes coupées qu’on ne replante plus ; le patriotisme devait changer de signification et s’orienter vers l’État. Mais dès lors il cessait d’être populaire. Car l’État n’était pas une création de 1789, il datait du début du XVIIe siècle et avait part à la haine vouée par le peuple à la royauté. C’est ainsi, que par un paradoxe historique à première vue surprenant, le patriotisme changea de classe sociale et de camp politique ; il avait été à gauche, il passa à droite.

      voir le reste ici http://seenthis.net/messages/167677

  • DISCUTER POUR AVANCER ENSEMBLE


    Edito d’@anarchosyndicalisme ! n°144 Avril - Mai 2015
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article745

    Ce numéro d’Anarchosyndicalisme ! est largement consacré à des débats de fond. Le débat est, de notre point de vue, une nécessité permanente et encore plus dans le contexte actuel. Ce contexte, justement, outre le grignotage du pays par des politiciens fascistoïdes qui s’accélère année après année, outre la difficulté de mener des luttes sociales sur le terrain, est fait du refus de tout débat de fond au niveau de la société (quand, par exemple, avons-nous été consultés sur le nucléaire ?).

    A notre surprise, ce refus a gagné les milieux libertaires. Au lieu de débats francs, loyaux et même vigoureux –nos propres écrits ayant souvent une certaine vigueur, parfois même quelque verdeur, nous ne saurions la refuser aux autres - on assiste à des bombardements d’anathèmes et d’injures, à des catégorisations immédiates en général sur la base de logiques binaires. On nous rejoue les « bons contre les méchants » de notre enfance, comme s’il n’y avait que deux points de vue possibles, et qu’on doive se reconnaître impérativement dans l’un ou l’autre. Ainsi, on ne pourrait être que « machiste » ou « féministe », « végétarien » ou « carnivore », « négateur de toute révolution dans le monde arabe » ou « partisan d’une intervention de l’OTAN », « pro-Hamas » ou « islamophobe », « régionaliste » ou « jacobin »… La lecture des quelques forums libertaires sur internet est éloquente. Pire encore, nous avons vu apparaître ces derniers mois, dans certains squats, dans des milieux proches des zadistes, bref, dans des mouvements que l’on souhaiterait pour le moins progressistes, des « groupes non-mixtes » (réservés aux femmes), des groupes « non-blancs » (c’est-à-dire interdits aux personnes de « race » blanche - le pire étant que ceux qui s’y enferment n’en voient pas le caractère racial, voire raciste). A l’extrême, on tombe dans la pensée unique : pour certains, il n’y aurait qu’une et une seule façon de s’organiser....

    Pourtant, les réponses à apporter aux questions qui se posent sont bien plus diverses. Celui qui écrit ces lignes, par exemple, est ovo-lactovégétarien, c’est-à-dire ni « carnivore » ni « végétarien », il possède un assez joli répertoire de chansons languedociennes tout en rejetant l’« occitanisme » et le « jacobinisme ». On pourrait multiplier les variantes à l’infini.

    Que l’on soit un individu ou une organisation, il est légitime de prendre des positions, de les défendre. Ce qui est ridicule et nocif, c’est de clore le débat avant qu’il ne commence ! C’est se refuser (et refuser aux autres) la possibilité de modifier son point de vue et donc d’avancer dans la réflexion et dans la pratique.

    Alors qu’aujourd’hui, dans nos milieux, certains remettent en cause la liberté d’expression et la liberté de pensée de l’individu dans le groupe, diffusent des stéréotypes, lancent des imprécations, accumulent les non-dits et les manoeuvres souterraines, bloquent toute discussion sur les stratégies possibles ; nous affirmons au contraire que seule la libre discussion, l’échange d’idées pourra soit acter, sur des arguments solides, des différences qui auront leur raison d’être, soit, nous l’espérons, améliorer l’inter-compréhension, conduire à des regroupements sur des positions claires, faire émerger collectivement de nouvelles positions.

    C’est donc un appel au débat, sur toutes les questions du jour, que nous lançons avec ce numéro. Lecteurs, militants divers et variés, n’hésitez pas à y participer.

    Télécharger gratuitement @anarchosyndicalisme ! n°144
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/A_144.pdf

  • Anarchosyndicalisme ! n°145
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article757

    OSONS ÊTRE ICONOCLASTES

    Chômeurs : adoptez un millionnaire
    http://seenthis.net/messages/385716

    Macron : atomiser pour mieux exploiter !
    http://seenthis.net/messages/385695

    Flicage puissance dix
    http://seenthis.net/messages/385816

    1 74 09 99 192.168.0.1
    http://seenthis.net/messages/385708

    Notre dossier : Pensées iconoclastes

    Premières journées iconoclastes
    http://seenthis.net/messages/386978
    Autour de Ethnorégionalisme & Ultralibéralisme : La Bretagne pour laboratoire
    http://seenthis.net/messages/385698
    Table-ronde régionalisme : Langue et nationalisme / Notre-Dame-Des-Landes nécessaire à l’indépendance
    http://seenthis.net/messages/385713
    Sur le post-modernisme
    http://seenthis.net/messages/385668
    De Michéa à Mélenchon : idéologues et militants du social-chauvinisme
    http://seenthis.net/messages/385722
    Réflexions sur l’antisémitisme DE gauche
    http://seenthis.net/messages/386974

    Contre les fascismes religieux : Solidarité avec le combat de libération des habitants du Maghreb !
    http://seenthis.net/messages/386999

    Bonnes vacances, les enfants...
    http://seenthis.net/messages/387070

    Télécharger gratuitement @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/A_145.pdf

  • Bonnes vacances, les enfants...
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article766

    En France, trois millions d’enfants (au sens juridique du terme, moins de 18 ans) vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire dans la misère. 30 000 enfants sont sans domicile fixe. 9 000 au minimum habitent dans des bidonvilles insalubres. 140 000 quittent l’école sans diplôme ni qualification chaque année.

    En à peine 4 ans (de 2008 à 2012), 440 000 enfants ont ainsi basculé dans la misère avec leurs familles. Ces chiffres accablants sont des chiffes officiels. Ce sont ceux du dernier rapport de l’#UNICEF (2015).

    La France, supposée être le pays des Droits de l’Homme, n’est pas celui du #Droit_des_enfants. En particulier, le rapport de l’UNICEF note que

    « la façon dont la justice traite les mineurs est désastreuse avec une justice pour mineurs qui se calque de plus en plus sur celle des adultes avec toute la violence que cela engendre ».

    Cela, en contradiction totale avec le droit (que les tribunaux, y compris pour mineurs) sont censés appliquer. La #CDIE (Convention Internationale des Droits de l’Enfant) que l’Etat français a signé est quotidiennement violée.

    C’est une spirale sans fin qui fait que plus un enfant ou un adolescent est en situation de fragilité, plus il est exposé à la misère, à la violence (y compris la violence institutionnelle), à l’exclusion sociale. Les belles promesses gouvernementales se sont envolées  :

    « Nous sommes d’autant plus déçus qu’il y a deux ans, le gouvernement avait acté un changement de modèle avec l’annonce de son plan pluriannuel contre la pauvreté. Celui-ci prenait notamment en compte une nouvelle approche esquissée dans un précédent rapport de l’Unicef sur la mesure de la pauvreté des enfants, note une représentante de l’UNICEF. Mais, au moment de publier la feuille de route cette année, la question de l’enfance est devenue totalement périphérique. »

    En Espagne, en Grèce… c’est pire la dictature des marchés se traduit par une explosion du nombre d’enfants passant en-dessous du seuil de pauvreté, toujours de 2008 à 2012, respectivement plus 8 et plus 17,5 %.

    Au Soudan, pour ne prendre qu’un exemple dans un autre rapport de l’UNICEF, le pays est déchiré par un conflit qui oppose, sur fond d’éthnicisation, deux leaders. Les civils en font les frais, les enfants en particulier. Au moins 13 000 enfants ont été forcés de s’enrôler dans l’une ou l’autre armée. L’UNICEF dénonce la fréquence des viols qu’ils subissent. Des centaines d’enfants sont assassinés de manière particulièrement écœurante. Un représentant de l’ONU témoigne :

    «  Des survivants ont raconté qu’on a laissé saigner à mort des garçons émasculés... que des filles d’à peine huit ans ont été violées collectivement puis assassinées  »

    et encore,

    «  Des enfants ont été attachés ensemble avant que leurs agresseurs ne leur tranchent la gorge... d’autres ont été jetés dans des bâtiments en feu  ».

    Et pour finir il semble que plus de 200 000 enfants risquent de mourir de faim au Soudan du Sud à cause de la guerre.

    Revenons à la France. Zyed et Bouna étaient deux enfants issus des classes populaires. Les contrôles de police, les contrôles au facies, ils ne savaient que trop ce que c’était : insultes, humiliations, petits coups… Un soir qu’ils rentraient du football, ils ont vu venir vers eux une patrouille de police. Ils ont voulu y échapper. Course poursuite et deux morts, deux enfants de 15 et 17 ans. Le rapport de force est toujours disproportionné, d’un coté on a des enfants pauvres qui n’ont d’autre solution que de s’enfuir en scooter ou à pied. De l’autre il y a des hommes dans la force de l’âge qui les pourchassent, surarmés, suréquipés. Un observateur note « Pour avoir assisté à ce genre de safaris, je peux affirmer que les risques que font prendre les policiers aux jeunes sont énormes ». Pour Zyed et Bouna l’issue fut fatale : électrocutés dans le transformateur dans lequel ils s’étaient réfugiés. Les policiers qui les ont pourchassé, et qui ne se sont pas précipités pour leur porter secours sont sortis de l’affaire blanc comme neige. Etonnez-vous que leurs copains nourrissent ensuite des sentiments de vengeance…

    De la France, revenons à l’ensemble du globe. 264 millions d’enfants sont astreints à des travaux qui ne sont pas de leur âge. Dès 5 ans pour les plus jeunes. Très souvent dans des conditions proches de l’esclavage (ou relevant carrément de l’esclavage). Qu’ils travaillent dans les exploitations agricoles, en particulier pour les garçons (pas du tout bio : les enfants sont exposés au suremploi des pesticides, des engrais,... parfois « balancés » d’avion – ces épandages sont fréquents par exemple dans les plantations de tabac), qu’ils soient entassés dans des usines insalubres (et parfois enchaînés), qu’ils soient employés comme «  rest’avec » ou comme servantes, en particulier pour les filles, dans des familles plus aisés… tous, travailleurs, enfants-soldats, enfants de la misère se voient voler leur enfance.

    Heureusement, il y a quand même des enfants bien traités. Ceux, par exemple, qui prennent un jet d’Etat pour aller voir un match de foot. Ou ceux qui, par maman interposée, tentent de nous laisser, sans scrupule, des factures de taxi monstrueuses.

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Contre les fascismes religieux
    Solidarité avec le combat de libération des habitants du Maghreb !

    Le massacre de ce vendredi 26 juin à Sousse, #Tunisie, se déroule dans le contexte particulier d’un #Maghreb où la #résistance_populaire contre les pressions des intégristes se fait chaque jour de plus en plus entendre, bien que l’appareil d’Etat (en particulier la police et la justice) fasse tout son possible pour tenter d’étouffer les aspirations légitimes à vivre librement.

    Dans tout le Maghreb se sont développées ces derniers temps des luttes pour l’avortement, pour les droits des homosexuels, pour le droit de revendiquer son athéisme, pour le droit des femmes de porter des robes sans être agressées ou pire violées, pour leur droit de porter plainte contre leurs agresseurs sans risquer la prison… Et c’est encore la population tunisienne qui est la pointe de ce combat. Avec un courage exemplaire, nombreux sont ceux qui n’ont pas hésité à remettre en question l’obligation du jeûne durant le mois dit de ramadan. Comme pour cette population la Liberté ne se quémande pas, elle la prend ; si bien que pendant le ramadan 2015 qui a débuté ce 18 juin, nombre de cafés sont restés ouverts et bien fréquentés par des femme et des hommes qui n’ont pas l’intention de se laisser dicter leur mode de vie.

    Ainsi un rassemblement a eu lieu à Bejaia le 27 juin pour un déjeuner collectif en plein milieux d’après midi. Une façon de dénoncer publiquement l’obligation que les islamistes font peser sur tous et de soutenir le blogueur Raif Badawi emprisonné et condamné a 1000 coup de fouet pour «  insultes à l’islam  » c’est-à-dire avoir exprimé, de façon tout à fait modéré son opinion.

    Dès que le rassemblement a été connu, les islamistes se sont déchaînés. Mais aussi les organisateurs ont reçu de multiples messages de soutien venus de tout le pays.

    Quelques jours avant (le 24 juin), pour donner une idée de «  l’ambiance  », la presse tunisienne avait relaté ce témoignage « Fares, propriétaire d’un café à Monastir a affirmé que la police vient d’effectuer une descente dans son café ouvert légalement pendant les heures de jeûne. La vidéo qui accompagne le post, filmée par les caméras de surveillance installées dans le café, montre le chef de district de la police de Monastir en train d’agresser une jeune fille non jeûneuse en lui jetant son téléphone par terre. »

    Vous pouvez voir cette agression sur sur facebook (1). Devant les légitimes protestations qui ont surgi dans toute la Tunisie, le chef de la sûreté du district de Monastir a été limogé « pour abus de pouvoir et prise de mesures illégales » ainsi que trois cadres sécuritaires du district de Gammarth qui avaient procédé à la fermeture d’un café de la région.

    Cette résistance populaire qui fait plier l’Etat et parvient à vouer à l’échec les tentatives d’intimidations policières, est insupportable pour les fascistes religieux. Pour faire ployer cette résistance, le massacre de masse est leur arme ultime. Ils sont prêts à tout pour faire revenir les habitants à leur ordre moral. Le communiqué en date du 27 juin de l’Etat Islamique, qui revendique le massacre de touristes en maillot de bain sur une plage de Sousse est à cet égard éloquent  : « Le soldat du califat (…) Abou Yahya al-Qayrawani (…) a pu parvenir au but dans l’hôtel Imperial », tuant près de 40 personnes « dont la plupart sont des sujets des Etats de l’alliance croisée qui combat l’Etat du califat ».

    La « justification » par l’Etat islamique de ce nouveau crime de masse est éloquente : l’hôtel de tourisme, la plage sont qualifiés « … d’antres (…) de fornication, de vice et d’apostasie… ».

    Ceux qui sont tués, ceux qui sont menacés de mort par l’Etat Islamique ne sont pas que les touristes, il s’agit surtout des habitants qui s’opposent aux intégristes.

    Nous devons à tous ceux qui luttent contre le fascisme religieux notre solidarité.

    (1) Voir les dernières secondes de «  Monastir : L’agression d’une jeune femme par un policier fait le buzz » (à partir d’une minute trente environ) https://www.facebook.com/TunisTribune/videos/10153984199337926

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Antisémitisme DE gauche : définition et fonctions politiques - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2313

    La plupart des militants et des intellectuels de gauche ou d’extrême gauche considèrent que l’#antisémitisme serait un fléau en voie de disparition. Alors pourquoi diable s’intéresser à « l’antisémitisme de gauche » ?

    Pourtant, cet antisémitisme DE gauche, et pas simplement A gauche, existe depuis près de deux siècles. Il a pris différentes formes dont il faudrait à la fois retracer en détail l’histoire au sein du mouvement ouvrier, mais aussi souligner les continuités et les discontinuités jusqu’à l’antisémitisme mondialisé actuel.

    L’antisémitisme planétaire, qui sévit aujourd’hui dans la grande communion émotionnelle et politique du cyberespace, d’Internet, fédère toutes les formes d’antisémitisme, du vieil antijudaïsme religieux chrétien et musulman jusqu’à l’antisémitisme racial, social, nationaliste, anticapitaliste et anti-impérialiste. Ces convergences permettent à des groupes et à des individus très différents
    politiquement, voire aux opinions totalement opposées, de communier dans la même haine (assumée ou pas, peu nous importe) : celle du Juif (ou d’Israël, ce qui d’un point de vue symbolique revient au même)…

    Sans une telle vision d’ensemble de l’antisémitisme, et plus particulièrement de l’antisémitisme de gauche qui nous occupe aujourd’hui, il est impossible de comprendre :

    – la portée de l’assassinat d’Ilan Halimi (délibérément réduit à un fait divers par la gauche et l’extrême gauche en 2006),

    – la portée des meurtres commis par Merah, Nemmouche ou Coulibaly en 2015 (à propos desquels la gauche et l’extrême gauche ont surtout botté en touche et parlé des risques d’augmentation de.... « l’islamophobie »),

    – mais aussi il est impossible de saisir le sens des alliances – a priori contre nature – entre l’extrême droite islamiste, les Identitaires de gauche comme le PIR, la mouvance autour du politicien raciste et fasciste Dieudonné et l’extrême gauche qui se dit « antisioniste ».

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/antiseI_mitisme_de_gauche_journeI_es_iconoclastes_mai_2015.pdf

    Il s’agit de l’argumentaire développé par #Yves_Coleman lors des #journées_iconoclastes organisées par la #CNT-AIT le week-end dernier à #Toulouse

    • Je ne comprends pas - ou t’es de gauche ou t’es anti-sémite voire raciste. Quand tu défends des positions antisémites, tu ne peux pas être considéré comme quelqu’un de gauche.

      Je connais l’argument de l’antisémitisme de gauche de la bouche de partisans de la politiqie israelienne qui savent très bien que qualifier quelqu’un d’antisémite en Allemagne l’exclue de toute discussion, c’est le point Godwin quoi.

      Un raciste n’est jamais de gauche même s’il prétend l’être. Il faudra alors définir ce que c’est qu l’antiséḿitisme.

    • De mes lectures d’#Yves_Coleman, il dénonce habituellement le #confusionnisme. Je ne l’ai plus, je l’ai prêté à @Aude_V. C’était surtout des journaux ou des personnalités de gauche qui portaient préjudice à leurs idées en faisant intervenir des courants de pensée de l’autre bord. Etienne Chouard, Jean Bricmont, Frédéric Lordon… c’est les 3 seuls dont je puisse me rappeler et dont Coleman se plaint.

    • Bonjour @Klaus, peut-être que si tu prends la peine de parcourir le document PDF mis en lien cela répondra à tes questionnements, celui-ci commence justement par définir ce qu’’est l’antisémitisme. D’ailleurs le terme d’antisémite lui-même a été forgé historiquement par un homme de gauche, Wilhem Marr en l’occurrence, et qui s’en réclamait puisqu’il créa vers 1879 la Ligue des antisémites. Il s’agissait pour lui d’inventer un concept non péjoratif à l’époque pour remplacer le terme usuel de judenhass (haine des juifs)

    • Ouais enfin ce genre de phrase…

      de communier dans la même haine (assumée ou pas, peu nous importe) : celle du Juif (ou d’Israël, ce qui d’un point de vue symbolique revient au même)

      merci pour les juifs de gauche qui critiquent Israël voire pour certain⋅e⋅s le principe même d’aller coloniser une terre pour y fonder un État récent (et à peu près confessionnel).

      et pour les autres pas juifs aussi, c’est vrai qu’avoir la haine envers un oppresseur et un colon qui te pique ton lieu de vie (ou celui de tes grands-parents, proche dans le temps quoi, pas un truc ya 2000 ans), c’est pas du tout légitime.

      et sur le fait que ça obligerait à retourner aux années 30, hum… ah parce que le mouvement anti-colonialiste, dont le but était de virer les colons d’Afrique ou d’ailleurs, leur but c’était de retourner au XIXème, ou encore avant ?

      non, c’était d’aller de l’avant, et parfois certains mouvements étaient très progressistes, mais en récupérant « leur » terre en y étant autonomes, souverains (et parfois en proposant d’y intégrer les descendants des colons qui sont nés ensuite sur le territoire en question).

      et encore… pour ces mouvements, ça faisait bien plus longtemps que les colons étaient là, par rapport à Israël, et pourtant ça s’est fait : les colons ont plus ou moins été virés au final (oui oui, sans prendre en compte le néo-colo, etc)

      donc ça a existé, et sur une échelle de temps bien plus longue pourtant.

      =====

      à part ça je dérive un peu sur ce « détail » (hu), mais sinon en revanche, je pense parfaitement que l’anti-sémitisme de gauche existe, l’anti-sémitisme pseudo-anti-capital, avec tous les préjugés, et qui explique le monde par des grands complots, etc.

      dans le mouvement socialiste y compris, au XIXème, on compte de nombreux cas de penseurs faisant partie du mouvement (quand bien même il y a de nombreux courants, personne n’a dénié le fait qu’ils en faisaient partie), et qui étaient clairement antisémites ; là c’est même pas à gauche (les socialistes de l’époque étant contre la gauche aussi).

      Il y a Moishe Postone qui a écrit des choses sur le sujet :

      Critique du fétiche capital : Le capitalisme, l’antisémitisme et la gauche

      http://www.palim-psao.fr/article-l-antisemitisme-moderne-et-le-capitalisme-drumont-hitler-soral-et

      http://www.palim-psao.fr/article-moishe-postone-critique-du-fetiche-puf-2013-118578271.html

      http://www.palim-psao.fr/article-le-sionisme-l-antisemitisme-et-la-gauche-entretien-avec-moishe-po

      (Oui je sais Moishe lui il dit que la lutte contre Israël c’est pas de l’anti-colonialisme, ça doit pas être assimilé à ça, etc, je suis pas spécialement d’accord avec lui sur ce point là. Mais ça n’empêche qu’il a écrit plein de choses sur le rapport entre l’antisémitisme et la gauche.)

    • @anarsonore Merci de m’avoir fait remarquer la présence du lien. J’ai donc rapidement lu le texte sans essayer de l’analyer profondément et je lui trouve quelques faiblaisses qui sautent aux yeux.

      D’abord l’auteur part du principe qu’il y a un peuple juif, question difficile à évaluer et sujet à discussion entre les juifs. Avec ce parti pris il est possible d’élargir la définition de l’antisémitisme au dela des cercles racistes classiques.

      Je ressens comme de la malhonnêteté intellectuelle la méthode d’associer la prétendue naissance d’un antisémitisme de gauche avec un personnage loufoque qui au moment de la création du terme antisémitisme n’avait plus rien en commun avec les personnages anarchistes qu’il cotoyait avant. Peut-être je me trompe, mais c’est l’impression que j’ai eu en lisant rapidement.

      Ensuite l’auteur évoque un joyeux mélange de positions diverses qui ont un l’air antisémite quand on les approche avec nos réflexes d’habitants du 21éme siècle qui avons grandi avec le souvenir des pires exactions nazies et somme empreignés des idées puissantes des Lacan et autres analystes du poid des mots. Il aurait fallu à chaque fois placer les citations dans leur contexte écrit et historique afin de pouvoir se faire une idée s’ils sont vraiment antisémites.

      Pour prendre un exemple, il suffit de vérifier dans l’article de Wikipedia, d’ailleurs excellent, sur le texte de Marx « La question juive » qu’il y a des opinions très variées àquantà sa qualité antisémite supposée. Cet article est un exemple brillant pour la méthode à utiliser pour placer un texte dans son contexte véritable. Il conclue que Marx n’était définitivement pas antisémite.
      https://de.wikipedia.org/wiki/Zur_Judenfragehttps://de.wikipedia.org/wiki/Zur_Judenfragehttps://de.wikipedia.org/wiki/Zur_Judenfrage

      On sent bien que l’auteur Yves Coleman et son texte se positionnent dans les clivages entre courants politiques francais. Il est polémique et injuste, mais c’est une attitude qui se justifie par la confrontation entre forces opposées. Malheureusement on perd de vue par cette approche les véritables énnemis de la paix et des peuples.

      Tout ca est intéressant à débattre, mais on n’arrivera jamais á établir un accord général. Alors pour être plus clair je propose de poser la question autrement. Au lieu de me demander s’il y a un antisémitsme de gauche je préfére me demander ce que c’est que d’être de gauche. Pour moi il s’agit simplement de prendre systématiquement position en faveur des plus démunis et défavorisés et d’exercer la solidarité avec avec eux et les membres de sa classe. Bien entendu ceci ne s’applique aux Warren Buffets de ce monde. La lutte des classes des nantis n’a rien de « gauche ». Alors quand je prends de position ou commet des actes racistes je ne fais plus partie de la gauche. D’où l’impossibilité d’un antisémitisme de gauche.

      J’admets qu’il y a usurpation du terme, mais c’est sans importance pour la validité de la définition.

  • Ethnorégionalisme et ultralibéralisme | #Françoise_Morvan
    http://francoisemorvan.com/ethnoregionalisme-et-ultraliberalisme

    « #Ethnorégionalisme et #ultralibéralisme : la Bretagne pour laboratoire », tel était le sujet de la conférence qui m’était demandée. Elle a été suivie d’un débat avec la salle, puis, le lendemain, d’un débat avec d’autres invités, dont #Éric_Fraj, professeur et chanteur de langue d’oc, au cours des « #journées_iconoclastes » organisées par la CNT à #Toulouse. Le débat était très intéressant et il est intéressant de noter que le débat impossible en Bretagne peut avoir lieu en des endroits où se rencontrent des situations à divers égards assez semblables.

    • #langues_sans_frontières

      « Quel bénéfice de récupération sociale peut-on espérer du fait d’enseigner une langue artificielle en vase clos ? Et qu’est-ce qui est finalement visé : l’instauration d’un idiome propre à quelques happy few (fussent-ils quelques milliers), l’établissement arbitraire d’une novlangue de l’entre-soi occitaniste, ou la revivification d’une langue historique et populaire, mal en point, certes, mais encore réellement existante ? »

      En Bretagne, la question ne se pose plus : sous la direction de Lena Louarn et de l’Office de la langue bretonne, le ministère de la novlangue impose sa loi. Et les militants de s’en féliciter. L’un d’eux me disait qu’on parlerait enfin un bon breton quand le dernier paysan bretonnant aurait disparu.

      Quelle horreur. #élitisme #hors-sol

      « Mes pérégrinations de chanteur et de professeur de langue d’oc m’ont mené en mains lieux d’enseignement de notre langue : j’ai souvent pu y constater que je ne comprenais rien, ou peu, aux questions de certains élèves tellement la prononciation était défaillante ; que l’enseignant ne reprenait pas les erreurs pour les rectifier ; que le professeur lui-même — pourtant titulaire d’un CAPES d’occitan — ne maîtrisait pas vraiment la langue, au point de faire des fautes d’accord grossières, basiques… »
      En Bretagne, on forme en six mois des instituteurs pour enseigner le breton surunifié, prononcé avec l’accent français, à la mode de Roparz Hemon.

      http://seenthis.net/messages/194392

      Or, voilà qu’en juin 2013, le lobby patronal breton fédéré par l’Institut de Locarn décide de ne pas payer l’écotaxe : destructions de portiques écotaxe, manifestations organisées par le lobby autonomiste en jonction avec le lobby patronal et transformées en manifestations identitaires avec bonnets rouges en acrylique et drapeaux noirs et blancs… Conclusion de cette pseudo-révolte des Bonnets rouges http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070314/les-bonnets-rouges-une-double-manipulation : le Premier ministre accourt et promet un Pacte d’avenir pour la Bretagne, étrange prime à l’incivisme clôturant des actions qui, au total, auront coûté un milliard d’euros à l’État http://www.sudouest.fr/2015/02/20/transports-l-abandon-de-l-ecotaxe-coutera-pres-d-un-milliard-d-euros-a-l-et

      http://seenthis.net/messages/210649

  • Pour une approche matérialiste de la question raciale. Une réponse aux Indigènes de la République
    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Les Indigènes de la République ont contribué à rendre visible un racisme de gauche, appuyé sur le racisme intégral consubstantiel à la société française, mais seraient-ils prisonniers de ces enjeux ? Une analyse systématique des champs de force qui s’exercent sur les plus précarisés permet de sortir de l’ornière : une critique conséquente de l’invisibilisation des questions raciales et de genre, échappant au grand jeu identitaire de l’extrême droite, ancrée dans la critique de l’économie politique. Source : Vacarme

    • Quand il s’agit de donner son ressenti sur ce qui a motivé les attentats de janvier 2015, Houria Bouteldja explique que les indigènes mâles auraient été rendu « fous » par le déni de leur virilité par les Blancs. Selon elle pourtant, « les habitants des quartiers ne souhaitent pas politiser leur sexualité ». De même, dans son intervention au colloque « Penser l’émancipation », elle nous donnait une description essentialisée des questions de virilité des garçons arabo-musulmans, congratulant au passage Soral de leur offrir un programme de restauration de leur virilité mise à mal par le colonialisme et le racisme. Pour parler des marcheurs des années 1980, elle nous montrait des corps de mâles indigènes hypersexualisés, « adonnant les premiers coups de butoir à la République blanche et immaculée » (comme si elle n’était pas représentée par des hommes). Elle notait au passage que ces garçons arabes manquaient de jugement éclairé. Puis, elle dessinait la silhouette de Dieudonné, brandissant sa quenelle, mais « mal doté intellectuellement car ne possédant pas le bon logiciel ». Enfin, pour justifier ce geste antisémite, elle mobilisait ses affects en tant que femme, en déclamant son amour pour Dieudonné : « Je l’aime parce qu’il a fait une chose importante en termes de dignité, de fierté indigène, de fierté noire : il a refusé d’être un nègre domestique. Même s’il n’a pas le bon logiciel politique dans la tête, il a une attitude de résistance. Et j’ajoute, que bien avant la nature de ses alliés, ce que voient les indigènes, c’est ça. Un homme debout. »

      D’une part, cette représentation du « garçon arabe » n’est pas...

      #racisme #gauche #P.I.R #essentialisme #identitaires #subalternesmaispasseulement

    • nous avons souhaité exercer notre droit de réponse de manière claire et argumentée. La rédaction de Vacarme a décidé de verrouiller le débat en refusant de publier ce texte.

      « Sexistes, antisémites, homophobes : bienvenue chez les Indigènes », tel aurait pu être, traduit dans l’humour de caserne des ultras du PSG, le titre de l’écrit savant du tonitruant trio de Vacarme.

      Ces allégations, sont-elles étayées de preuves ? Je prouverai qu’il n’en est rien et que ce papier vise à contenter les convaincus ou à désinformer les lecteurs distraits. Sans surprise, la première étape s’est déjà produite ; épargnons-nous donc la seconde.

      L’intersectionnalité, nom savant de l’étude de l’articulation, est un concept que l’on doit aux féministes africaines-américaines. Or il arrive de plus en plus fréquemment que cette théorie d’abord antiraciste soit aujourd’hui retournée contre les femmes indigènes qui en sont les héritières légitimes. Dans la France d’aujourd’hui, le chantage à l’intersectionnalité est devenu un instrument de police idéologique qui permet de disqualifier ceux qui ne prêtent pas allégeance à l’agenda politique dominant. Les accusations d’homophobie ou d’antisémitisme, sont les armes de ce combat-là. Force est de reconnaître, aussi désolant que soit ce constat, qu’une part significative du discours intersectionnel français est formellement semblable à l’universalisme républicain (bien que leurs contenus diffèrent). Il cherche à consacrer la supériorité morale de celles et ceux qui le prônent, en les confortant dans l’illusion d’une légitimité sans borne. Articuler à tous propos la classe, la sexualité, le genre et la race, c’est s’assurer d’avoir son mot à dire sur tout, et d’être rarement contredit. Jack of all trades, master of none, le prêcheur intersectionnel répondra « classe » ou « genre » quand on lui parlera race, et vice versa, installant son petit universalisme par accumulation de points de vue, où son avis seul sera pleinement légitime. Les Indigènes désarticulent ce devenir funeste d’une théorie émancipatrice, qui ne bénéficie alors qu’à ses propagandistes professionnels.

      Contrairement à ce qu’asserte le trio, le PIR ne « subsume » pas « toutes les questions sous celle de la race ». Écrire cela, c’est encore sous-entendre que ce serait affaire de choix. Le PIR constate que la race est fondatrice de la modernité comme de l’accumulation capitaliste, et il en tient compte.

  • Premières journées iconoclastes

    Comme le disait un membre de l’#Atelier_idéal en introduisant la première conférence de ces journées, il n’est probablement « … pas besoin d’insister sur le sens du mot iconoclaste. Il convient si bien à la #CNT-AIT, du moins à #Toulouse, toujours prête à donner quelques coups de pieds dans la fourmilière…  ». Mais il n’est peut-être pas inutile de souligner pourquoi ces «  Journées », au lieu de les vouloir simplement «  libertaires » comme c’est classique, nous les avons préférées « iconoclastes ». Un terme n’excluant pas l’autre, tout au contraire selon nous.

    Ce que nous cherchions, c’était à rompre avec la paresse intellectuelle et son « prêt-à-penser idéologique » pour militants ; à démasquer des opinions qui ont pénétré dans le milieu libertaire par effraction ; à briser des étiquetages ; à rediscuter des points, parfois basiques, mais qui ont été oubliés, déformés, mal compris… Bref, nous voulions « secouer le cocotier », faire entrer de l’air frais, relancer des débats, quitte à remettre en question, à nous remettre en question. D’où la méthode choisie. Nous n’avons pas eu recours au vivier militant, nous avons fait appel à quatre intervenants qui ne sont pas anarchosyndicalistes, mais qui connaissent bien leur sujet, qui ont des « choses à dire » (et parfois à nous… contredire) et qui sont ouvert à une discussion franche et loyale. Nous les remercions tous de leur présence, de la qualité de leurs apports et d’avoir pris le risque politique de venir discuter avec nous.

    Ces 29, 30 et 31 mai donc, nous avons tenu nos premières journées iconoclastes dans les locaux du squatt #La_Chapelle. Souvent, dans ce genre de « journées » ou de «  colloques », le programme est dense, le temps est compté. Tout juste une ou deux questions peuvent-elles être posées à un conférencier que l’on passe à un autre. Nous avions choisi, à l’inverse, de nous donner du temps. Le temps de l’échange, de l’approfondissement, le temps de la réflexion. Quatre conférences, une table ronde, un atelier militant, des repas pris en commun sur les lieux mêmes et rien d’autre.

    Le vendredi 29 mai #Françoise_Morvan a ouvert le programme en abordant le #régionalisme à partir du cas breton (« #Ethnorégionalisme et #ultralibéralisme, la #Bretagne pour laboratoire »). Comme nous avions décidé de « creuser » cette question, nous l’avons reprise le lendemain matin dans une « Table ronde autour des régionalismes » à laquelle se sont joints outre Fr. Morvan, #Eric_Fraj et #Yves_Coleman. Ce dernier a donné l’après midi une conférence sur «  L’#antisémitisme de gauche ». En soirée, #Jordi_Vidal a présenté une intervention intitulée « #Postmodernisme : la stratégie, ou l’extinction des Lumières » en l’illustrant d’un de ses films. Le matin du dimanche 31 a été consacré à un atelier militant (« Analyse de trente ans de scissions dans les milieux libertaires »). Les «  Journées » se sont achevées sur une nouvelle conférence d’Yves Coleman («  Idéologues et militants du #social-chauvinisme, de Michéa à Mélenchon »).

    Les discussions sont allées bon train et ont parfois été vives. Elles ne sont pas closes. Elles se poursuivront, par exemple pour ce qui nous concerne, lors de notre camping cet été. Les textes qui suivent sont également des jalons de ces débats, soit qu’ils cherchent à rendre compte synthétiquement des interventions (conférences sur le social-chauvinisme, le post-modernisme), soit qu’ils en constituent plutôt une réinterprétation ou même un commentaire (les trois autres textes). Autant dire qu’il ne s’agit pas de retranscriptions stricto sensu des propos des conférenciers et que les articles qui suivent, s’ils se nourrissent bien de leur apport, n’engagent pour ce qui est de l’expression, des termes employés, de la forme, que nous-mêmes. Pour connaître la pensée précise des conférenciers dans les termes qui sont les leurs, on se reportera à leurs ouvrages.

    Quatre thématiques sont abordées dans ces pages, beaucoup d’autres mériteraient d’être discutées de la sorte. Nous espérons pouvoir le faire dans les mois ou années à venir. De même, nous espérons que le débat sur les scissions dans le mouvement libertaire, après le premier débroussaillage qui a eu lieu, mûrira et qu’il donnera lieu à des écrits ultérieurement.

    Un dernier mot pour souligner que, si ces journées ont connu un succès dépassant nos espérances, nous le devons certainement à notre co-organisateur, l’Atelier idéal, qui anime un squat toujours en danger, La Chapelle, « lieu d’expérimentation sociale, politique et culturel pour interroger le monde comme il ne va pas ».

    Références :
    – Françoise Morvan, « Le Monde comme si – Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne » , Actes Sud/Babel, 2005.
    – Jordi Vidal, « Servitude et simulacre en temps réel et flux constant  » , 2007 Editions Allia.
    Il existe une adaptation cinématographique en court-métrage.
    – Eric Fraj, «  Quel occitan pour demain » , ouvrage bilingue, 2013, Editions Reclams
    – Yves Coleman, animateur de «  Ni patrie ni frontière  » a publié plusieurs ouvrages sur des thèmes abordés lors des débats. On se référera à son site. http://mondialisme.org/spip.php?rubrique1

    Autour de Ethnorégionalisme & Ultralibéralisme : La Bretagne pour laboratoire
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article759

    Table-ronde régionalisme : Langue et nationalisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article758

    Post-modernisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article760

    De Michéa à Mélenchon : Idéologues et militants du social-chauvinisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article761

    Réflexions sur l’antisémitisme DE gauche
    http://seenthis.net/messages/386974

    #journées_iconoclastes

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Réflexions sur l’#antisémitisme DE gauche

    On ne peut pas reprocher à #Yves_Coleman d’avancer sans références. Il cite les auteurs, il pointe les faits qui montrent que de nombreux théoriciens du socialisme, et non des moindres, ont propagé, à un moment donné, des propos antisémites. Bref l’antisémitisme DE Gauche existe ; même si nombreux sont ceux qui voudraient nous faire croire le contraire, faire comme si il n’existait pas, ou reconnaître tout au plus un antisémitisme A gauche qui serait privé de causes théoriques et intrinsèques.

    Mais voilà, dès la naissance du mouvement ouvrier, Marx, Proudhon, Bakounine, et bien d’autres encore ont partagé des clichés et des préjugés antisémites.

    Il ne nous revient pas d’invoquer quelque prétexte que ce soit pour les défendre. N’ayant ni Dieux ni Maîtres, et donc ni de maîtres à penser, nous avons posé une fois pour toutes que les grands esprits (fussent-ils étiquetés anarchistes) peuvent se tromper et ne sont pas (comme nous allons le voir) à l’abri d’écrire les énormités.

    Dans son exposé Yves Coleman a décrit non seulement la maladie et ses symptômes, mais il a cherché à en déceler les causes. Et par là, il nous a fait plonger dans les failles de la pensée humaine : failles théoriques des leaders du mouvement ouvrier mais aussi failles psychologiques et, ce qui à mon avis qui rend les choses encore plus formidables, failles dans la compréhension de la psychologie des masses par les leaders du mouvement ouvrier.

    Leurs discours veulent influencer les masses et pour cela ils prennent ce qu’ils pensent être leur état d’esprit pour point de départ ; mais en réalité ce point de départ est bien souvent faux parce que réducteur et souvent directement inspiré par l’idéologie dominante. Par contre l’histoire nous a montré que discours politiciens et psychologie de masse interagissent dans un terrible cercle vicieux conduisant aux pires catastrophes.

    L’opportunisme politique prend alors son vrai visage, celui d’un amalgame d’analyses sociologiques réductrices, de concepts erronés et d’ambitions électoralistes. J’en veux pour preuve ce passage de la conférence qui décrit parfaitement ce phénomène de la part d’un Jaurès, qui parvint à écrire que

    « Sous la forme un peu étroite de l’antisémitisme se propage en Algérie un véritable esprit révolutionnaire »

    [Jean Jaurès, « Choses algériennes », La Dépêche, 8 mai 1895]

    Dans « Jaurès et l’antisémitisme », cité par Coleman, voici comment Gilles Candar décrit les méandres qui ont abouti à cette lamentable conclusion  :

    « La masse des électeurs juifs en Algérie est entièrement acquise aux républicains modérés, ceux qu’on appelait “opportunistes” dans les années 1880 et qui adoptent souvent l’étiquette de “progressistes” dans les années 1890. Le vieil ami de Gambetta, Gaston Thomson, allié à Crémieux, est leur homme. Contre lui et ses amis, socialisme et antisémitisme en Algérie ne se distinguent guère dans ces premières années 1890. Les antisémites affirment même agir au nom des masses indigènes et européennes contre leur ennemi commun, le juif. Incontestablement, Jaurès est alors assez séduit par ce mouvement algérien, alors qu’en métropole il n’avait aucune sympathie pour les antisémites liés au boulangisme et à l’Église catholique. Il le pressentait sans doute davantage susceptible d’évoluer vers un socialisme complet, et en tout cas permettant d’assurer la protestation nécessaire contre le dépouillement abusif dont est victime le peuple arabe […] L’union entre colons européens et arabes paupérisés, qu’il voit se former et qu’il appelle de ses vœux, doit poser « la question sociale » dans toute son ampleur. »

    http://www.jaures.info/dossiers/dossiers.php?val=23_jaures+lantisemitisme

    Entre ce processus qui conduisit Jaurès à présenter l’antisémitisme comme un précurseur du socialisme et l’horreur de la Shoa, il n’y a pas un demi-siècle de distance. Cela doit nous alerter.

    De nos jours, les mêmes mécanismes sont en œuvre dans les discours d’une certaine extrême-gauche qui parfois se dit libertaire. Un article signé par des militantes communistes ce 25 juin pose bien le constat :

    « On assiste à une résurgence importante de la vieille idée que les juifs incarnent l’argent, le système, qu’ils sont une puissance occulte. Le substrat théorique de l’antisémitisme européen tel qu’il s’est sédimenté à la fin du XIXe siècle est mobilisé. Le contenu potentiellement « populaire », anti-hégémonique de l’antisémitisme a toujours été la clé de son succès. « Les juifs sont les chouchous » ; « Les juifs dominent le monde ». Sur cette base, l’antisémitisme peut encore être un opérateur politique, redessiner des alliances (typiquement celle d’un Dieudonné, issu de la gauche, de l’antiracisme et d’une partie de son public avec Soral) »

    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Mais l’explication de ce contenu «  populaire » de l’antisémitisme est ici un peu courte, Dieudonné, que Coleman qualifie avec raison de politicien raciste et fasciste, n’est pas «  qu’issu de la gauche ». Plus précisément, et comme nombre de fascistes, il est un produit de l’antisémitisme de gauche, véritable passerelle historique vers le fascisme. Cette forme d’antisémitisme n’est rien donc d’autre qu’un petit cadeau opportuniste fait par des politiciens de gauche aux prolétaires non juifs.

    Peu à peu nous voyons donc cette forme historique de l’antisémitisme de gauche se développer de façon inquiétante par le biais des même analyses erronées, remises au goût du jour et ce d’une façon extrêmement dangereuse. Pas un jour sans voir dénoncer les juifs comme appartenant aux élites financières ou médiatiques ; cette assignation d’appartenance à la classe dominante, aux exploiteurs, aux buveurs du sang du peuple, s’est renforcée de la cause palestinienne qui permet de surcroît de dénoncer tout juif comme coupable des actes de l’état d’Israël. A cela ajoutons que pas un jour ne se passe non plus sans qu’on entende identifier les masses musulmanes aux prolétaires.

    Il y a 20 ans, en Afrique, cette façon de racialiser les rapports sociaux a conduit au génocide rwandais.

    Quelques dizaines d’années avant, l’église catholique avait choisi d’établir un lien entre races et inégalités sociales. L’archevêque de Kabgayi écrivait dans une de ses lettres pastorales :

    « Dans notre Ruanda les différences et les inégalités sociales sont pour une grande part liées aux différences de race, en ce sens que les richesses d’une part et le pouvoir politique et même judiciaire d’autre part, sont en réalité en proportion considérable entre les mains des gens d’une même race. Cet état de chose est l’héritage d’un passé que nous n’avons pas à juger. Mais il est certain que cette situation de fait ne répond plus aux normes d’une organisation saine de la société ruandaise et pose, aux responsables de la chose publique des problèmes délicats et inéluctables. »

    [Lettre pastorale de février 1959 de Monseigneur Perraudin.]

    Entre le discours de Jaurès et la Shoa il s’est passé 45 ans ; entre la lettre pastorale de Monseigneur Perrautin et le génocide rwandais 35 ans. Avec la vitesse des communications qui caractérise notre époque, combien de temps faudra-t-il pour que les prolétaires se massacrent entre eux ?
    Le danger est là, il est devant nous, nous en percevons les premiers signes. Il n’est que temps de se ressaisir.
    Plus que jamais les anarchosyndicaliste doivent s’opposer fermement à cette racialisation des rapports sociaux, plus que jamais c’est dans la lutte au quotidien contre les effets concrets du capitalisme qu’il nous faut lutter ensemble en évitant le leurres post modernistes et préfasciste.

    #journées_iconoclastes

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Bien vu ! Je n’avais pas pensé à cet aspect :

    NOTRE-DAME DES LANDES, NÉCESSAIRE À L’INDÉPENDANCE

    L’obstination du gouvernement à maintenir le projet d’#aéroport à #Notre-Dame-des-Landes s’explique en effet par cette collusion entre l’#État_français et le #lobby_patronal_breton. L’État français dispose de suffisamment d’aéroports pour satisfaire ses besoins économiques. Les opposants à l’aéroport n’ont pas manqué de le souligner. La création d’un énorme aéroport à #NDDL, disent-ils, est aberrante car ne répondant à aucun besoin. C’est oublier le besoins du futur État régional breton !

    Le lobby patronal breton exporte dans le monde entier sa production de basse qualité. Poulets industriels, porcs en batterie, chips de betterave… sont quotidiennement expédiés, par tonnes au Moyen-Orient, en Chine, au Maghreb. Actuellement ces produits de l’agriculture industrielle sont exportés par les infrastructures de l’Etat français, en particulier les aéroports. Mais, si on prend en compte la perspective autonomiste, alors on comprend tout : Notre-Dame-des-Landes a un intérêt stratégique majeur pour le lobby patronal breton, qui veut avoir sous son contrôle au moins un aéroport international. L’aéroport de NDDL est nécessaire – et peut-être même indispensable - à l’indépendance bretonne

    Extrait de #LANGUE ET #NATIONALISME par @anarchosyndicalisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article758

    • Certes, il y a des bretonnants parmi les opposants, quelques drapeaux bretons… mais, comme pour les éleveurs de porc, la balle est au «  centre ». Comme toujours, comme l’Église catholique dont c’est la grande spécialité [3] et qui lui sert de modèle, le mouvement breton garde toujours plusieurs fers au feu. Le mouvement breton est un spécialiste de ce double jeu . La logique poursuivie est celle de «  l’Europe des peuples et des nations  » qui cherche à faire éclater les États-nations actuels pour achever la dérégulation du travail (déjà en cours dans les États nationaux). Le patronat pense en effet que cela sera plus facile pour lui dans des cadres géographiques plus étroits auxquels on peut facilement donner une « identité » forte . Un intervenant a souligné que faire disparaître les États nationaux n’était pas pour déplaire aux libertaires, mais qu’évidemment la création d’États -Région pour remplacer les précédents ne ferait que déplacer les problèmes (et accroître les inégalités sociales d’une région à l’autre tout en tirant l’ensemble vers le bas).

      Reste la question – comme pour les langues – de savoir si ce processus évolutif est inexorable. La réponse, pour l’instant, me semble être une réponse de… Normand. Quel est, par exemple, le degré d’intrication du mouvement occitan avec le patronat ? Il semble bien plus faible qu’en Bretagne, peut-être parce que le patronat local est moins puissant ici que là et que, surtout, les dirigeants des grosses industries (Airbus, aérospatiale…) sont européens. Par contre, l’intrication avec les « politiques », avec les pouvoirs publics locaux, est déjà loin d’être négligeable. On est en droit d’y voir une sorte de « doigt dans l’engrenage ».

  • #FLICAGE PUISSANCE DIX
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article764

    Comme beaucoup de politiciens, suite aux sanglants attentats de janvier 2015, Manuel Valls s’est érigé en défenseur des libertés, ce socle indéboulonnable de notre république... tout en le déboulonnant activement. En procédure d’urgence, il a présenté ce 19 mars un projet de loi antiterroriste, en réalité un texte visant à étendre grandement les pouvoirs de flicage de l’État.

    Il n’est, malheureusement, pas le premier à cyniquement tremper sa plume dans le sang encore chaud des victimes pour rédiger une nouvelle loi liberticide au nom de la défense des Libertés. Dans la France républicaine c’est d’ailleurs une habitude : tout a commencé avec les lois scélérates (votées en 1893-1894), dans un contexte certes fort différent, suite à des attentats soi-disant anarchistes. Elles visaient surtout à casser le mouvement ouvrier et elles permirent, en réalité, ce qui était leur but, de faire taire quasiment toutes les voix anarchistes tout comme des voix critiques qui n’appartenaient pas au mouvement révolutionnaire. Elles ne seront abrogées d’ailleurs qu’en 1992 !

    Depuis 1986, l’État n’a cessé d’accélérer la cadence législative afin de renforcer l’arsenal judiciaire contre le «  terrorisme  ». Cet empilement de mesures (14 au moins) a rogné peu à peu les libertés publiques. Il avait été, de plus, sacrément alourdi peu de temps avant les événements de janvier (en novembre 2014) : mise en place d’une interdiction administrative de sortie du territoire, renforcement de la répression de l’apologie du terrorisme ; possibilité de blocage des sites Internet et de recherche de données dans des serveurs situés à l’étranger, pénalisation des actes supposés préparatoires…

    Cette prolifération législative se double d’une stratégie de la tension face aux protestations. Preuve en est la «  gestion  » des manifestations qui avaient suivi le meurtre de Rémi Fraisse  : cortèges interdits, déploiement colossal de compagnies de CRS et de gendarmes mobiles, utilisation d’un matériel disproportionné, grenades habilement lancées sur de simples promeneurs… tout ceci pour faire peur à la population … La peur est également exploitée depuis le 7 janvier pour renforcer la surveillance et le contrôle de la population dans son ensemble, pour restreindre, encore et toujours plus, nos libertés.

    L’Assemblée nationale puis le Sénat dernièrement (9 juin 2015) ont pratiquement plébiscité une nouvelle loi étendant très largement le champ d’action des six services de renseignement français et instaurant des techniques de surveillance de masse. Le Premier ministre - on n’est jamais mieux servi que par soi-même - devient ainsi le seul décisionnaire en matière d’espionnage de ses concitoyens.

    Comme le rapporte le wiki de La Quadrature du Net [1] :

    « L’article L. 851-4 tel que rédigé par le projet de loi prévoit que le Premier ministre peut ordonner aux opérateurs de communications électroniques et aux fournisseurs de services de détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion, dont l’anonymat ne serait levé qu’en cas de révélation d’une menace terroriste. [...] Cette disposition instaure une surveillance de masse, à l’aide de dispositifs techniques et d’algorithmes [2] sur lesquels aucune transparence n’est possible. »

    Concrètement les services de renseignement pourront suivre en temps réel n’importe quelle connexion internet pour savoir quels sites une personne a visités, à quelle heure, si elle a envoyé un message Facebook à telle personne, si elle a tapé tel mot clef sur Google… Jusqu’à maintenant, ils devaient solliciter les opérateurs, mais grâce à cette nouvelle loi, plus besoin d’avoir recours à des intermédiaires, ils pourront se brancher directement sur les réseaux pour nous surveiller comme bon leur semblera.

    Pour ce faire, le Premier ministre pourra, très prochainement, exiger des Fournisseurs d’Accès et Internet (FAI) et des hébergeurs qu’ils mettent en place

    « sur leurs réseaux ou serveurs des mouchards algorithmiques qui garderont trace pour une durée indéterminée de toutes les connexions et activités des internautes sur les sites et services observés, et qui réaliseront automatiquement des croisements pour constater que, par exemple, telle adresse IP visite fréquemment tels sites de propagande djihadistes, et qu’elle est par ailleurs utilisée pour communiquer avec des étrangers en Syrie ou en Iraq, et qu’en plus elle est utilisée pour rechercher des expressions compromettantes sur des moteurs de recherche. Absolument aucun respect de la confidentialité du contenu des communications n’est prévu, ni aucune limite au nombre des personnes ainsi placées sous surveillance préventive, ou aux méthodes employées. » [3].

    Bien naïf qui pourrait croire que l’espionnage se limitera aux sites djihadistes…

    Les simples « citoyens » ne doivent pas s’inquiéter, susurrent le sieur Valls et ses acolytes, car ils ont tout prévu  : une Commission de contrôle des interceptions sera garante de nos libertés. Si le sujet n’était si grave, se serait à se rouler par terre de rire. D’une part, on n’a jamais vu une telle commission s’opposer réellement au pouvoir dont elle dépend, d’autre part, cette même loi prévoit qu’il suffira à nos James Bond du cyberspace de fournir au Premier ministre une vague suspicion de « menace imminente » pour avoir le droit de passer outre l’avis de la commission censée protéger le quidam des abus de nos chers services de renseignement  ! La dite commission ne sera alors prévenue qu’à posteriori et pourra simplement menacer de saisir le Conseil d’État. La police en tremble d’avance.

    Deuxième grand argument des cyberflics : pourquoi vous inquiétez-vous « si vous n’avez rien à vous reprocher » ? Valls, avec le culot qui le caractérise (rappelez-vous avec quel mépris il a rejeté, des jours durant, les critiques de son onéreuse escapade footballistique) a beau affirmer «  Le projet de loi prévoit expressément que cette surveillance renforcée concernera les communications des seuls terroristes : cela démontre bien qu’il n’y aura aucune surveillance de masse. Le projet l’interdit ! », il est évident que la surveillance sera de masse, qu’elle ne se cantonnera ni aux «  terroristes  », ni aux «  supposés terroristes  », ni aux «  relations lointaines des supposés terroristes potentiels  », pas plus d’ailleurs qu’aux personnes ayant une activité politique ou sociale mais bien à l’ensemble de la population. Cet espionnage de masse sera utilisé par ceux qui disposent des manettes du pouvoir pour servir leurs intérêts particuliers, personnels ou leur curiosité malsaine. Aux temps préhistoriques où il n’y avait que des écoutes téléphoniques, rappelons qu’il y eut au moins un président de la République (et sûrement pas que lui) qui se repaissait de la vie privée de telle ou telle actrice. Ce n’est qu’un exemple, somme toutes anodin.

    L’affaire dite « de Tarnac » fournit un autre bon exemple. Il a suffit d’attribuer à quelques personnes la rédaction d’un bouquin vaguement contestataire pour en faire des « ennemis publics numéro 1 » et de méchants terroristes !

    Les lois scélérates de la fin du XIXe, citées plus haut, permirent d’interdire de nombreux journaux anarchistes pourtant nullement liés à des groupes terroristes (comme « Le Père Peinard »), et de mener une véritable chasse aux sorcières en opérant des milliers de perquisitions et d’arrestations. Des séries de listes nominatives furent ainsi dressées afin de répertorier les individus soupçonnés de sympathies libertaires. Tant qu’à faire, on en profita aussi pour ficher les Sans domicile fixe.

    Plusieurs dispositifs de cette loi confirment cette tendance lourde qui utilise le terrorisme comme un prétexte pour doter l’État de moyens de surveillance et de contrôle accrus afin de circonscrire toute contestation qui, en ces temps de crises et de politique ouvertement asociale, pourrait être fatale au gouvernement.

    Le projet de loi prévoit que les mesures de surveillance seront utilisées à la fois pour les suspects, mais aussi pour les « personnes appartenant à [son] entourage » s’il « existe des raisons sérieuses de croire [qu’elles ont] joué un rôle d’intermédiaire, volontaire ou non ». Ce qui revient à dire que si vous vous êtes trouvé au mauvais endroit au mauvais moment ou que vous avez croisé par hasard une « mauvaise personne », vous pourrez être mis sous surveillance. Car au risque de se répéter, le texte stipule bien le fait que votre rôle soit «  volontaire ou non » ! La loi ouvre la possibilité d’installer des «  IMSI catchers  », c’est à dire des appareils qui imitent les antennes-relais de téléphonie mobile afin de capter les communications d’un suspect. Or, comme la CNIL est bien obligée de le reconnaître «  Un tel dispositif permettra de collecter de manière systématique et automatique des données relatives à des personnes pouvant n’avoir aucun lien ou un lien purement géographique avec l’individu effectivement surveillé   ». A ce stade une importante remarque s’impose  : la CNIL a le même statut, les mêmes types de pouvoir que la fameuse Commission de contrôle des interceptions qui sera créée. Or, la CNIL constate qu’il y aura bien des collectes automatiques et systématiques de données personnelles, ce qui est absolument interdit par la loi et que fait-elle après ce constat  ? Rien. Les « pouvoirs » que la loi lui accorde s’arrêtent devant Valls et ses flics.

    Les «  algorithmes prédictifs  » prévus par la loi sont, par essence, non ciblés puisqu’il s’agit de débusquer des personnes qui, éventuellement, dans un futur plus ou moins lointain, pourraient devenir des terroristes ou être en contact volontairement (ou pas) avec eux, c’est à dire à peu près n’importe qui. L’utilisation d’algorithmes prédictifs apporte un démenti formel aux propos prétendument rassurants du ministre de l’intérieur Cazeneuve «  Il ne s’agit pas de techniques de prélèvement de masse mais, au contraire, de techniques de ciblage  ». Ces algorithmes permettent, comme dans le roman de Science-fiction de K. Dick Minority Report, de considérer comme criminel n’importe qui, avant même qu’il ait commis un quelconque crime !

    Enfin, toujours selon le wiki de La Quadrature du Net, la loi :

    « Prévoit d’étendre les compétences des services de renseignement à la ‘‘prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique’’. La formulation extrêmement large de cet intérêt public autorisant des techniques exceptionnelles de surveillance fait peser de graves risques d’arbitraire, notamment en matière de surveillance des mouvements sociaux.  »

    On est dès lors loin, très loin de la prétendue lutte contre des groupuscules djihadistes et ce sont bien les mouvements de contestation sociale comme par exemple celui des zadistes à Sivens, d’ouvriers organisant un piquet de grève, des lycéens bloquant un bâtiment public, des personnes manifestant malgré un interdit préfectoral et tant d’autres qui sont visés en réalité par cette loi parfaitement liberticide.

    C’est totalement inhabituel dans notre journal, mais nous laisserons la parole pour finir à un juge, bien connu pour ses « qualités » répressives :

    « Ne mentons pas aux Français en présentant ce projet comme une loi antiterroriste. Il ouvre la voie à la généralisation de méthodes intrusives, … » [4].

    C’est le moins que l’on puisse dire.

    [1] PJL relatif au renseignement/Analyse du PJL Renseignement sur le Wiki de la Quadrature du Net

    [2] « On peut faire le parallèle entre un algorithme et une recette de cuisine. La recette donne les indications nécessaires pour transformer, étape par étape, des ingrédients de départ en un plat prêt à servir. En suivant la recette, le cuisinier transpose le texte en actions concrètes. Il en va de même pour l’algorithme : une fois qu’on l’a écrit, on le donne à l’ordinateur qui va le suivre étape par étape, cette fois-ci pour transformer des données de départ en données d’arrivée : les résultats. » Algorithmique impérative/Introduction sur Wikibooks.org

    [3] Citation d’un article publié : La détection par algorithmes des menaces terroristes dans la Loi Renseignement sur le site Numerama

    [4] Marc Trevidic, juge anti-terroriste http://www.lexpress.fr/actualite/projet-de-loi-sur-le-renseignement-les-reserves-du-juge-antiterroriste-marc

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • De #Michéa à #Mélenchon Idéologues et militants du #social-chauvinisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article761

    Puisque, dans cette période de crise économique et sociale, la montée des sentiments nationalistes, et pour tout dire xénophobes, est évidente, y compris dans les partis de gauche ou d’extrême-gauche, nous avions choisi de demander à #Yves_Coleman, éditeur de la revue «  Ni patrie ni frontières  » de nous parler des mouvements de gauche qui se situent, qu’ils le revendiquent ou qu’ils l’occultent, du côté du #nationalisme.

    Le social-chauvinisme est, nous dit Yves Coleman en préambule, une vieille expression polémique utilisée durant la Première guerre mondiale par les socialistes marxistes internationalistes (Lénine, Luxembourg, etc.) pour dénoncer les sociaux-démocrates qui soutenaient leurs bourgeoisies nationales respectives en usant d’une phraséologie pseudo-radicale. Au nom de la défense de la « patrie », ces sociaux-démocrates participaient à «  l’Union sacrée  » [1] en compagnie des partis de droite (et même d’anarchistes) : ils avaient voté les crédits de guerre, renoncé à toute propagande anti-militariste ou pacifiste, refusaient de participer à une grève internationale contre la guerre et accusaient au choix, suivant leur nationalité, l’Allemagne, la France, la Russie ou l’Angleterre d’être les seuls responsables du déclenchement du conflit afin de pouvoir, chacun dans sa « patrie », blanchir les responsabilités de leur propre bourgeoisie.

    Aujourd’hui, le nationalisme est redevenu un thème porteur et même certains à l’extrême-gauche (trotskistes, maoïstes voire anarchistes) lui trouvent des vertus révolutionnaires.

    En 2015 en France un large éventail de groupes, de partis, de personnalités allant de la gauche à l’extrême-droite soutient des positions nationalistes et se retrouve sur des positions politiques que l’on pourrait résumer en sept slogans :

    Non à l’OTAN et à la domination américaine sur le monde !
    Non à l’union européenne et aux traités européens !
    Non à l’euro !
    Non à la dictature des marchés financiers !
    Oui à un État fort, doté d’une armée puissante et d’une police efficace !
    Oui à la défense nucléaire !
    Oui au protectionnisme et à un capitalisme national productif !

    La circulation et l’usage identique de concepts communs dans ces milieux très divers, qui vont de la gauche à l’extrême-droite, ne font qu’entretenir, le plus souvent délibérément, la confusion politique.

    Ces gens là, nous dit Yves Coleman préparent des alliances contre nature entre la droite et la gauche, voire entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche, alliances qui se dessinent très bien dans les sommets et les réunions alter-mondialistes ou dans les prétendues manifestations de soutien à la Palestine. Il n’est donc pas étonnant que des intellectuels de gauche, comme par exemple Emmanuel Todd, rendent hommage dans des forums à des idéologues d’extrême-droite ou que des philosophes marxistes fréquentent des locaux d’organisation fascistes.

    Ces convergences entre intellectuels de gauche et intellectuels de droite, voire d’extrême-droite, sont toutes fondées sur la reconnaissance de la nécessité de l’existence de nations, de frontières nationales, d’économies nationales et d’Etats. Ce qu’il y a de commun entre tous ces discours social-chauvins de gauche ou de droite, c’est qu’ils invoquent la «  nation  », la «  république sociale  » pour soit-disant défendre les intérêts du «  peuple  ». Le Front de gauche, par exemple veut qu’on fasse «  place au peuple  », voire que le «  peuple prenne le pouvoir  ». Ce sont des slogans particulièrement ineptes puisque, par définition, le peuple rassemble toutes les classes sociales y compris les patrons, le personnel politique, les flics, les maffieux, les militaires.

    Sous prétexte de lutter contre la «  finance spéculative  », contre la «  mondialisation  », les social-chauvins d’aujourd’hui nous préparent les gouvernements d’union nationale de demain.

    Reste donc, alors que l’idéologie du Front national progresse dans l’opinion, à se poser la question de savoir si on peut être «  patriote  » et lutter efficacement contre les idées xénophobes de ce parti, comme affirme pouvoir le faire, par exemple, le Front de gauche C’est impossible, nous dit Yves Coleman, et il nous donne l’exemple d’un groupe libertaire anti-dogmatique qui réussit l’exploit de passer dans le même texte d’un multiculturalisme insipide à des clichés social-patriotes gaulois à la Chevènement, Mélenchon et Montebourg.

    C’est que la tradition social-chauvine est en France aussi ancienne que solidement établie. Dès l’enterrement de Jaurès [2], c’est Léon Jouhaux, issu du courant Syndicaliste révolutionnaire et alors secrétaire général de la CGT, qui se lance dans une diatribe passionnée contre le militarisme allemand. Un peu plus tard, c’est Dubreuilh, militant SFIO (Section française de l’internationale ouvrière – socialistes de l’époque) qui se drape dans Jaurès pour tenir des propos chauvins. Il est vrai que la pensée de Jaurès présentait plus que des ambiguïtés sur ce point, ce qui lui a valu récemment d’être récupéré par le Front national (voir encadré).

    Aujourd’hui, nous dit Yves Coleman, les socialistes français justifient de la même manière les interventions de l’armée française à l’extérieur.

    Le Parti communiste français quant à lui, suivit une ligne anti-militariste jusqu’en 1924 (distribution de tracts, de journaux et entretien de structures clandestines dans les casernes...). A partir de cette date, la défense des intérêts de l’URSS, le conduit progressivement à défendre des positions clairement nationalistes (vote des crédits de guerre, défense de «  l’institution militaire face à l’extrême-droite  » etc.). Après la Libération, il s’allie avec la SFIO et le MRP (Mouvement républicain populaire – démocrate chrétien) pour appliquer le programme du CNR (Conseil national de la Résistance), période qui à côté d’avancées sociales indiscutables (Sécurité sociale, «  40 heures  », retraite par répartition …) a surtout coïncidé avec une répression anti-ouvrière féroce de1944 à 1947.

    Sous prétexte de préserver l’unité nationale, de reconstruire le pays, le PCF et la CGT obligèrent les ouvriers à travailler pour des salaires de misère. Ainsi entre 1945 et 1947, le pouvoir d’achat moyen recule de 30 % environ, le pain est rationné  : 350 grammes par jour en 1944, 300 grammes en 1946 et finalement 200 grammes en octobre 1947. Et puisque, comme le disait à l’époque Maurice Thorez leader charismatique du PCF, « Produire, c’est aujourd’hui la forme la plus élevée du devoir de classe », la grève devint selon l’expression de Gaston Monmous-seau (secrétaire général de la CGT de l’époque) «  l’arme des trusts ». Il existe, nous dit également Yves Coleman, une tradition patriotique d’extrême-gauche depuis au moins la Commune de Paris. De même, s’il y a bien une référence politique qui fait la quasi-unanimité à gauche et à l’extrême-gauche, c’est bien celle de la vision chauvine de la Résistance à l’occupation nazie. La résistance gaullo-stalinienne continue à influencer la vision politique des militants français actuels et elle reste très présente dans la littérature, au cinéma et à la télévision, comme dans le discours politique.

    Puisque le social-chauvinisme couvre un champ politique si large, Yves Coleman nous proposa de définir les points communs à tous les sociaux-chauvins de droite ou de gauche.

    Au niveau international, ils défendent la vision d’un monde divisé en deux camps : le camp anti-impérialiste composé «  d’États progressistes  » qu’il faut soutenir et le «  camp impérialiste  ». En conséquence, ils dénoncent exclusivement le rôle de la puissance américaine et de l’OTAN. En corollaire, ils ont une sympathie marquée pour les objectifs géo-politiques de l’État russe ; sympathie qui peut aller jusqu’à un soutien à Poutine. Ils dénoncent le rôle de l’Angleterre et/ou de l’Allemagne. Ainsi, selon E. Todd et J.-L. Mélenchon, tous les malheurs de la France viennent de l’Allemagne qui veut imposer son modèle ordolibéral au reste de l’Europe. Enfin, s’ils dénoncent les institutions européennes et le Traité constitutionnel européen, c’est pour mieux exalter, au niveau intérieur, le rôle de la France et de son État, son histoire, sa «  grandeur  », etc. Ils soutiennent l’armée française - voire glorifient son rôle – ainsi que la défense nucléaire. Au niveau économique, ils sont favorable au protectionnisme français ou européen. Ils vont jusqu’à faire l’apologie du capitalisme pourvu qu’il soit productif et national (E. Todd).

    Par rapport à l’immigration, on peut déjà trouver des propos xénophobes dans des œuvres critiques anciennes (par exemple, Yves Coleman cite un texte de Guy Debord repris par des néo-nazis - voir encadré). De tels propos prolifèrent maintenant chez les nationaux-chauvins, par exemple, dans les textes de Jean-Claude Michéa [3]. On trouve dans les écrits et les propos des nationaux-chauvins certains termes et expressions très connotés tels que «  oligarchie », «  élites nomades  », «  élites mondialisées  », «  élites déterritoriali-sées  », «  hyper-classe des banques et des multinationales  » à la signification très floue. Mais derrière ces mots, ce qui se cache encore et toujours, c’est cette idée que les exploiteurs, les responsables des crises ne sont pas vraiment français, point de départ de tous les raisonnements xénophobes et antisémites.

    Ce n’est pas sur une note optimiste qu’Yves Coleman conclut son exposé. Car, selon lui , quatre facteurs internationaux contribuent au développement du social-chauvinisme dans les états européens : le chômage, les interventions militaires occidentales, la montée de l’islam politique et la difficulté de construire une puissance européenne.

    Autant dire que les internationalistes, antinationalistes ou mieux a-nationalistes, que nous sommes allons devoir continuer à ramer et lutter à contre-courant !

    CITATION JAURES

    « Quand un syndicaliste révolutionnaire s’écrie au récent congrès de Toulouse : « A bas les patries ! Vive la patrie universelle ! » il n’appelle pas de ses vœux la disparition, l’extinction des patries dans une médiocrité immense, où les caractères et les esprits perdraient leur relief et leur couleur. Encore moins appelle-t-il de ses vœux l’absorption des patries dans une énorme servitude, la domestication de toutes les patries par la patrie la plus brutale, et l’unification humaine d’un militarisme colossal. En criant : «  A bas les patries !  » il crie : «  A bas l’égoïsme et l’antagonisme des patries ! A bas les préjugés chauvins et les haines aveugles ! A bas les guerres fratricides ! A bas les patries d’oppression et de destruction !  » Il appelle à plein coeur l’universelle patrie des travailleurs libres, des nations indépendantes et amies.  »

    #Jean_Jaurès, in «  L’armée nouvelle »

    Bel exemple de discours radical en apparence, social-chauvin en réalité, qui va jusqu’à récupérer l’antipatriotisme d’un syndicaliste révolutionnaire pour justifier le patriotisme. Comme le dit Yves Coleman, du grand art !

    CITATION DEBORD

    « (…) Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français. (…) Mais on comprend bien pourquoi tous les responsables politiques (y compris les leaders du Front National) s’emploient à minimiser la gravité du « problème immigré » … (….) Combien y a-t-il d’étrangers de fait en France ? (…) Il est évident qu’il y en a tellement qu’il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de français et où sont-ils ? (Et qu’est-ce qui caractérise maintenant un Français ?) Comment resterait-il, bientôt, des Français ? (…) les Français qui ont accepté cela sans beaucoup de révolte (sauf en 1968) sont malvenus à dire qu’ils ne se sentent plus chez eux à cause des immigrés ! Ils ont tout lieu de ne plus se sentir chez eux, c’est très vrai. C’est parce qu’il n’y a plus personne d’autre, dans cet horrible nouveau monde de l’aliénation, que des immigrés. (…) La France est assurément regrettable. Mais les regrets sont vains. »

    #Guy_Debord, 1985, Oeuvres complètes Gallimard 2006, pp 1588-1591

    Sans commentaire

    [1] « Union sacrée » : expression utilisée par Raymond Poincaré, président de la République, dès le 4 août 1914, pour appeler la CGT et la SFIO (en principe hostiles à la guerre) à se ranger derrière les partis de droite et la bourgeoisie nationale.

    [2] Assassiné à Paris le 31 juillet 1914 par le nationaliste Raoul Villain. Le 3 août 1914, la France entrait en guerre.

    [3] Voir les références sur le site de Yves Coleman « A propos du réactionnaire Jean-Claude Michéa (alias Nietzchéa), des Editions l’Echappée et de leur « vigilance »… en carton pâte ».
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article1990

    #journées_iconoclates

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

    • Cet article est au mieux affligeant de superficialité et d’anachronisme. Dénoncer la marionnette social chauviniste en retuant en 2015 le PCF a tout du spectacle de fin d’année scolaire : laborieux, bâclé, et destiné à un public plus que complaisant.

      Aucune envie de plonger les mains plus avant dans une soupe passéiste et franchouillarde aussi étroitement intéressée. Le soliloque d’ « antiracistes » autoproclamés, aussi blancs que moralisateurs, serait prodigieusement ennuyeux s’il n’était aussi malhonnête et sordide que la vieille puanteur nationaliste qu’ils tiennent à nous mettre sous le nez. Mais c’est qu’ils doivent se dissimuler à eux mêmes leur propre blancheur, et à leurs lecteurs, leur lutte constante pour que l’antiracisme abstrait, et son internationalisme colonial, demeurent en dépit de tout les seuls possibles, les seuls pensables.
      Les pauvres sont visiblement dépassés, et contraints à recourir à des artifices toujours plus grossiers.

      (Tout de même, il fallait oser donner à voir aussi grossièrement qu’on ne savait pas lire la « Note sur la question des immigrés » de Debord !)

      Si l’on souhaite par contre s’intéresser aux termes actuels des luttes et de la critique de la question nationale, raciste, coloniale, on peut plutôt lire par exemple ceci :
      http://indigenes-republique.fr/vacarme-critique-les-indigenes-la-faillite-du-materialisme-abst

      C’est tout de même une lecture moins confortable.

    • Pour que chacun puisse se faire son idée, le texte complet de Debord :

      Notes sur "la question des immigrés"
      Par Guy Debord, 1985

      Tout est faux dans la « question des immigrés », exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle ; et pour les mêmes motifs : l’économie – c’est-à-dire l’illusion pseudo-économique – l’a apportée, et le spectacle l’a traitée.

      On ne discute que de sottises. Faut-il garder ou éliminer les immigrés ? Naturellement, le véritable immigré n’est pas l’habitant permanent d’origine étrangère, mais celui qui est perçu et se perçoit comme différent et destiné à le rester. Beaucoup d’immigrés ou leurs enfants ont la nationalité française ; beaucoup de Polonais ou d’Espagnols se sont finalement perdus dans la masse d’une population française qui était autre. Comme les déchets de l’industrie atomique ou le pétrole dans l’Océan — et là on définit moins vite et moins « scientifiquement » les seuils d’intolérance — les immigrés, produits de la même gestion du capitalisme moderne, resteront pour des siècles, des millénaires, toujours. Ils resteront parce qu’il était beaucoup plus facile d’éliminer les Juifs d’Allemagne au temps d’Hitler que les maghrébins, et autres, d’ici à présent : car il n’existe en France ni un parti nazi ni le mythe d’une race autochtone !

      Faut-il donc les assimiler ou « respecter les diversités culturelles » ? Inepte faux choix. Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français. Qu’est-ce qu’un centralisme sans capitale ? Le camp de concentration n’a créé aucun Allemand parmi les Européens déportés. La diffusion du spectacle concentré ne peut uniformiser que des spectateurs. On se gargarise, en langage simplement publicitaire, de la riche expression de « diversités culturelles ». Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ; ni socialiste ni scientiste. Ne parlez pas des absents. Il n’y a plus, à regarder un seul instant la vérité et l’évidence, que la dégradation spectaculaire-mondiale (américaine) de toute culture.

      Ce n’est surtout pas en votant que l’on s’assimile. Démonstration historique que le vote n’est rien, même pour les Français, qui sont électeurs et ne sont plus rien (1 parti = 1 autre parti ; un engagement électoral = son contraire ; et plus récemment un programme — dont tous savent bien qu’il ne sera pas tenu — a d’ailleurs enfin cessé d’être décevant, depuis qu’il n’envisage jamais plus aucun problème important. Qui a voté sur la disparition du pain ?). On avouait récemment ce chiffre révélateur (et sans doute manipulé en baisse) : 25 % des « citoyens » de la tranche d’âge 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales, par simple dégoût. Les abstentionnistes sont d’autres, qui s’y ajoutent.

      Certains mettent en avant le critère de « parler français ». Risible. Les Français actuels le parlent-ils ? Est-ce du français que parlent les analphabètes d’aujourd’hui, ou Fabius (« Bonjour les dégâts ! ») ou Françoise Castro (« Ça t’habite ou ça t’effleure ? »), ou B.-H. Lévy ? Ne va-t-on pas clairement, même s’il n’y avait aucun immigré, vers la perte de tout langage articulé et de tout raisonnement ? Quelles chansons écoute la jeunesse présente ? Quelles sectes infiniment plus ridicules que l’islam ou le catholicisme ont conquis facilement une emprise sur une certaine fraction des idiots instruits contemporains (Moon, etc.) ? Sans faire mention des autistes ou débiles profonds que de telles sectes ne recrutent pas parce qu’il n’y a pas d’intérêt économique dans l’exploitation de ce bétail : on le laisse donc en charge aux pouvoirs publics.

      Nous nous sommes faits américains. Il est normal que nous trouvions ici tous les misérables problèmes des USA, de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération des ethnies. Par exemple, l’Italie et l’Espagne, américanisées en surface et même à une assez grande profondeur, ne sont pas mélangées ethniquement. En ce sens, elles restent plus largement européennes (comme l’Algérie est nord-africaine). Nous avons ici les ennuis de l’Amérique sans en avoir la force.

      Il n’est pas sûr que le melting-pot américain fonctionne encore longtemps (par exemple avec les Chicanos qui ont une autre langue). Mais il est tout à fait sûr qu’il ne peut pas un moment fonctionner ici. Parce que c’est aux USA qu’est le centre de la fabrication du mode de vie actuel, le cœur du spectacle qui étend ses pulsations jusqu’à Moscou ou à Pékin ; et qui en tout cas ne peut laisser aucune indépendance à ses sous-traitants locaux (la compréhension de ceci montre malheureusement un assujettissement beaucoup moins superficiel que celui que voudraient détruire ou modérer les critiques habituels de « l’impérialisme »). Ici, nous ne sommes plus rien : des colonisés qui n’ont pas su se révolter, les béni-oui-oui de l’aliénation spectaculaire. Quelle prétention, envisageant la proliférante présence des immigrés de toutes couleurs, retrouvons-nous tout à coup en France, comme si l’on nous volait quelque chose qui serait encore à nous ? Et quoi donc ? Que croyons-nous, ou plutôt que faisons-nous encore semblant de croire ? C’est une fierté pour leurs rares jours de fête, quand les purs esclaves s’indignent que des métèques menacent leur indépendance !

      Le risque d’apartheid ? Il est bien réel. II est plus qu’un risque, il est une fatalité déjà là (avec sa logique des ghettos, des affrontements raciaux, et un jour des bains de sang). Une société qui se décompose entièrement est évidemment moins apte à accueillir sans trop de heurts une grande quantité d’immigrés que pouvait l’être une société cohérente et relativement heureuse. On a déjà fait observer en 1973 cette frappante adéquation entre l’évolution de la technique et l’évolution des mentalités :

      « L’environnement, qui est reconstruit toujours plus hâtivement pour le contrôle répressif et le profit, en même temps devient plus fragile et incite davantage au vandalisme. Le capitalisme à son stade spectaculaire rebâtit tout en toc et produit des incendiaires. Ainsi son décor devient partout inflammable comme un collège de France. »

      Avec la présence des immigrés (qui a déjà servi à certains syndicalistes susceptibles de dénoncer comme « guerres de religions » certaines grèves ouvrières qu’ils n’avaient pu contrôler), on peut être assurés que les pouvoirs existants vont favoriser le développement en grandeur réelle des petites expériences d’affrontements que nous avons vu mises en scène à travers des « terroristes » réels ou faux, ou des supporters d’équipes de football rivales (pas seulement des supporters anglais).

      Mais on comprend bien pourquoi tous les responsables politiques (y compris les leaders du Front national) s’emploient à minimiser la gravité du « problème immigré ». Tout ce qu’ils veulent tous conserver leur interdit de regarder un seul problème en face, et dans son véritable contexte. Les uns feignent de croire que ce n’est qu’une affaire de « bonne volonté antiraciste » à imposer, et les autres qu’il s’agit de faire reconnaître les droits modérés d’une « juste xénophobie ». Et tous collaborent pour considérer cette question comme si elle était la plus brûlante, presque la seule, parmi tous les effrayants problèmes qu’une société ne surmontera pas. Le ghetto du nouvel apartheid spectaculaire (pas la version locale, folklorique, d’Afrique du Sud), il est déjà là, dans la France actuelle : l’immense majorité de la population y est enfermée et abrutie ; et tout se serait passé de même s’il n’y avait pas eu un seul immigré. Qui a décidé de construire Sarcelles et les Minguettes, de détruire Paris ou Lyon ? On ne peut certes pas dire qu’aucun immigré n’a participé à cet infâme travail. Mais ils n’ont fait qu’exécuter strictement les ordres qu’on leur donnait : c’est le malheur habituel du salariat.

      Combien y a-t-il d’étrangers de fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu’il y en a tellement qu’il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de Français et où sont-ils ? (Et qu’est-ce qui caractérise maintenant un Français ?) Comment resterait-il, bientôt, de Français ? On sait que la natalité baisse. N’est-ce pas normal ? Les Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. Ils les envoient à l’école dès trois ans, et au moins jusqu’à seize, pour apprendre l’analphabétisme. Et avant qu’ils aient trois ans, de plus en plus nombreux sont ceux qui les trouvent « insupportables » et les frappent plus ou moins violemment. Les enfants sont encore aimés en Espagne, en Italie, en Algérie, chez les Gitans. Pas souvent en France à présent. Ni le logement ni la ville ne sont plus faits pour les enfants (d’où la cynique publicité des urbanistes gouvernementaux sur le thème « ouvrir la ville aux enfants »). D’autre part, la contraception est répandue, l’avortement est libre. Presque tous les enfants, aujourd’hui, en France, ont été voulus. Mais non librement ! L’électeur-consommateur ne sait pas ce qu’il veut. Il « choisit » quelque chose qu’il n’aime pas. Sa structure mentale n’a plus cette cohérence de se souvenir qu’il a voulu quelque chose, quand il se retrouve déçu par l’expérience de cette chose même.

      Dans le spectacle, une société de classes a voulu, très systématiquement, éliminer l’histoire. Et maintenant on prétend regretter ce seul résultat particulier de la présence de tant d’immigrés, parce que la France « disparaît » ainsi ? Comique. Elle disparaît pour bien d’autres causes et, plus ou moins rapidement, sur presque tous les terrains.

      Les immigrés ont le plus beau droit pour vivre en France. Ils sont les représentants de la dépossession ; et la dépossession est chez elle en France, tant elle y est majoritaire et presque universelle. Les immigrés ont perdu leur culture et leurs pays, très notoirement, sans pouvoir en trouver d’autres. Et les Français sont dans le même cas, et à peine plus secrètement.

      Avec l’égalisation de toute la planète dans la misère d’un environnement nouveau et d’une intelligence purement mensongère de tout, les Français, qui ont accepté cela sans beaucoup de révolte (sauf en 1968) sont malvenus à dire qu’ils ne se sentent plus chez eux à cause des immigrés ! Ils ont tout lieu de ne plus se sentir chez eux, c’est très vrai. C’est parce qu’il n’y a plus personne d’autre, dans cet horrible nouveau monde de l’aliénation, que des immigrés.

      Il vivra des gens sur la surface de la terre, et ici même, quand la France aura disparu. Le mélange ethnique qui dominera est imprévisible, comme leurs cultures, leurs langues mêmes. On peut affirmer que la question centrale, profondément qualitative, sera celle-ci : ces peuples futurs auront-ils dominé, par une pratique émancipée, la technique présente, qui est globalement celle du simulacre et de la dépossession ? Ou, au contraire, seront-ils dominés par elle d’une manière encore plus hiérarchique et esclavagiste qu’aujourd’hui ? Il faut envisager le pire, et combattre pour le meilleur. La France est assurément regrettable. Mais les regrets sont vains.

      Guy Debord, 1985

      Source : Guy Debord, Œuvres complètes , Gallimard, 2006, p. 1588-1591.

    • Ce texte de Debord est puant d’ambiguïtés et de condescendance. Rien d’étonnant à ce que les xénophobes du Lys noir et d’E&R puisse le reprendre tel quel sans que cela ne leur pose de problème idéologique.

    • à ce jour, le principal reproche que je fais au texte de Debord, c’est d’apparaître tout de même comme cruellement daté, et de relever d’une lecture de la question du racisme au sein de laquelle la blancheur n’est pas une catégorie politique , le racisme n’est pas conçu comme un système de rapports sociaux de domination , bref, l’approche de la question n’y est pas matérialiste pour deux sous.
      Il se trouve que de tels manques théoriques abyssaux caractérisent justement tous les écrits publiés sur Mondialisme et par Y. Coleman à propos du racisme aujourd’hui.

      Que Mondialisme choisisse d’interpréter en compagnie de quelques nazillons ce texte comme « raciste » (même si c’est pour le condamner) tout en s’en tenant lui-même à une semblable misère théorique (dont seuls des blancs peuvent se contenter dans cette affaire) pose à mes yeux un problème autrement plus actuel et urgent que le constat de limites similaires chez un Debord il y a trente ans - limites qui étaient alors aussi celles de l’ensemble de l’antiracisme blanc.

      Que Mondialisme essaie grossièrement de donner de la sorte des gages du sérieux et de la radicalité (se payer Debord, ça en jette encore) de son anti-racisme abstrait, moral et assurément très blanc me paraît digne d’être relevé.

      Les termes en lesquels ces gens tiennent à voir abordée la question sont désormais dépassés. Pour parler en langage marxiste, il y a déjà pas mal d’années que leur critique a commencé de sentir le pourri.

    • D’autant que ceux qui lisent vraiment ce qu’écrit Y.C. depuis 13 ans sur le sujet savent très bien qu’il n’est ni « pro-israélien » ni sioniste (c’est marrant d’ailleurs parce que Lieux communs par exemple considère qu’il serait plutôt pro-Hamas et pro-islamiste !).

    • Donc Y.C. qui n’est pas « blanc », en fait l’est ; et @martin5 qui l’est peut-être, ne l’est pas ! Une chatte n’y retrouverait pas ses petits comme disait ma grand-mère. Et en terme d’abstraction vous vous posez là !

    • @Rubber

      J’ai parlé de la blancheur comme catégorie politique, et de rapports sociaux de domination.

      Que vous le vouliez ou non, vous êtes tout comme moi, Coleman et qui que ce soit pris au sein de ces rapports. Et ni vous ni lui ni moi n’avons le pouvoir de nous en abstraire magiquement.

      L’antiracisme blanc n’est même pas une moitié d’antiracisme. C’est d’abord et surtout un discours de dominant au sein des rapports sociaux de domination de race. En premier lieu, c’est son confortable soliloque que les prises de paroles des racisé-e-s menacent.

      Faites avec, ou pas : c’est à vous de voir ce que vous voulez faire. Personne ne le fera à votre place.

    • @anarchosyndicalisme : on ne tolère pas l’"insulte ad personam" dans vos fils ? Je comprends, ça a l’air bien plus grave que l’argumentum ad personam ou la simple insulte ! Ce qui m’étonne, par contre, c’est qu’en plus du zeste de cuistrerie, on y tolère néanmoins l’anathème, la citation tronquée et la censure à la petite semaine avec la bonne conscience libertaire en sautoir. Manifestement je me suis égaré en venant ici, je change donc de file. Bonne continuation dans votre voie.

  • CHOMEURS, ADOPTEZ UN MILLIONNAIRE http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article762

    Malgré tous les engagements, malgré toutes les promesses, mois après mois le flot des demandeurs d’emploi ne cesse de gonfler. Chaque mois, on nous rejoue la même musique : patience, patience, la reprise est proche, serrez-vous encore un peu la ceinture, elle va venir, les chiffres montrent un frémissement…

    PLUS DE 3,5 MILLIONS DE CHÔMEURS

    Il faut pourtant reconnaître que ce gouvernement qu’il ne ménage pas ses efforts pour... plaire aux patrons. Petits ou grands, ils n’ont jamais eu droit à tant de considération. Jamais ils n’ont été autant écoutés, financés. Sous prétexte de les inciter à embaucher, l’État leur accorde des diminutions de charges, des crédits supplémentaires et rogne les maigres droits des salariés. Mais les patrons n’embauchent pas. Ingrats ! Pourquoi le feraient-ils ? L’augmentation incessante de la productivité (dégagée par les nouvelles technologies mais aussi par la pression exercée sur les salariés) dégage des marges confortables. Et, comme les pouvoirs publics eux aussi licencient, certes plus indirectement (par exemple en coupant les subventions aux associations) ou ne remplacent pas certains départs en retraite, le chômage a encore de très beaux jours devant lui. On a passé la barre des 3 500 000 chômeurs !

    Si on ne peut supprimer le #chômage, qu’on supprime les chômeurs ! L’idée n’est pas nouvelle. Aussi, les conditions pour toucher ses droits sont, d’année en année, plus restrictives. C’est que le statut de demandeur d’emploi serait trop attractif, qu’il faut donc pousser énergiquement le chômeur à rechercher des emplois. S’il n’en trouve pas, c’est qu’il ne cherche pas assez, c’est de sa faute. Pour continuer à percevoir ses allocations, le chômeur doit prouver de manière indubitable qu’il se démène. #Pôle_Emploi, de son côté, va essayer de montrer l’inverse. Un oubli ? Une erreur ? Le chômeur est rayé des listes. Un de moins.

    Trouver les bonnes informations à Pôle Emploi (par exemple sur les droits rechargeables) s’apparente au parcours du combattant. Il faut dire que la charge de travail des employés de Pôle Emploi s’est considérablement accrue et leur rôle a été fortement modifié. Maintenant, c’est remplir des colonnes, cocher des cases, de manière à ce que la direction décide du sort de tel ou tel demandeur. La radiation est devenu un acte purement mécanique (ce qui est la définition même du « crime de bureau ») et l’avis des employés de Pôle Emploi n’est jamais sollicité. Résultat :le nombre des radiations flambe.

    Le prétexte officiel est la « lutte contre la fraude ». Le pauvre, c’est bien connu, fraude. Le riche, lui, ne fraude pas. Il se trompe éventuellement. Il oublie. Il oublie de payer ses impôts. Il oublie qu’il a un compte dans un paradis fiscal. Il oublie de payer les cotisations sociales. Le riche, c’est bien connu, a trop de soucis pour s’occuper de choses matérielles aussi basses. Entre ce qu’il oublie de verser aux impôts (80 milliards par an) et ce qu’il oublie de verser aux Urssafs (20 milliards), il escroque, à l’insu de son plein gré nous affirme-t-il, la somme astronomique de… 100 milliards chaque année. Et, l’État, comme c’est ballot, ne met que de minuscule moyens pour les récupérer, ces 100 milliards. Il est tellement occupé à radier des chômeurs. Il ne peut tout faire.

    PLUS DE 2,2 MILLIONS DE MILLIONNAIRES

    L’accumulation d’autant d’escroqueries, d’autant d’exploitation des salariés, d’autant de destruction de la nature (productivité oblige) a une conséquence : le nombre de millionnaires ne cesse d’augmenter. La barre de 2 200 000 millionnaires a été allégrement passée en France, faisant de notre pays la troisième réserve mondiale naturelle de cette espèce (après les États-Unis et le Japon).

    Puisque ni la multiplication des cadeaux aux patrons ni les efforts des têtes pensantes de Pôle Emploi pour radier les chômeurs ne font baisser le chômage. Puisque rien ne marche, osons proposer une solution innovante, moderne. Le calcul est simple : moins de quatre millions de chômeurs, plus de deux millions de millionnaires. Il suffirait que les chômeurs, par paire, adoptent un millionnaire et s’installent confortablement chez lui pour que le problème soit, enfin, résolu.

    #économie

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250