• Des chercheurs expliquent dans « Nature » pourquoi la Terre menace de devenir inhabitable – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/climat/des-chercheurs-expliquent-dans-nature-pourquoi-la-terre-menace-de-devenir
    https://www.liberation.fr/resizer/BRr-1LgvmhmYHp7hPp52KcPx7pE=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1429x2119:1439x2129)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/PLKACTKR55HYZHKDNGMDNETX4M.jpg

    Cette publication s’inscrit dans la longue lignée d’articles scientifiques dédiés aux « limites planétaires ». Théorisée en 2009 par Johan Rockström et plusieurs de ses collègues, la notion englobe neuf paramètres écologiques indispensables à l’équilibre du « système Terre » et, par extension, se rapporte aux seuils limites de perturbation que ces derniers peuvent endurer sans mettre en danger, de manière irréversible, les fondamentaux naturels de la planète. Ces neuf variables, détraquées par l’activité humaine, relèvent des domaines du climat, de la biodiversité, du cycle de l’eau douce, de la couche d’ozone, de l’acidification des océans, des processus biochimiques de l’azote et du phosphore, de l’utilisation des terres, de la charge en aérosols atmosphériques, et enfin de la pollution radioactive ou chimique (plastiques, pesticides, solvants, polluants organiques persistants), nommée « entités nouvelles » dans les publications scientifiques. En 2015, quatre de ces limites planétaires avaient formellement dépassé les seuils de précaution d’après les scientifiques : le climat, l’utilisation des sols, les cycles de l’azote et du phosphore, la biodiversité (avec un rythme d’érosion vertigineux). Depuis, le cycle de l’eau douce et la pollution chimique ont aussi atteint des stades très préoccupants.

    • Et cela me fait penser au fameux concept de « jour du dépassement », Earth Overshoot Day (EOD) pour les anglophones.

      Le jour du dépassement, ou jour du dépassement de la Terre (en anglais : Earth Overshoot Day ou EOD), correspond à la date de l’année, calculée par l’ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources renouvelables que la planète est capable de produire en un an pour régénérer ces consommations ou absorber les déchets produits, dont le CO2. Passé cette date, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves « non renouvelables » (à échelle de temps humaine) de la Terre et accumulerait les déchets.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9passement

      Ce qui saute aux yeux, c’est que certaines années, la date de l’EOD est postérieure à celle de l’année précédente. La corrélation avec la baisse de l’activité économique (récession, pandémie Covid) semble (trop ?) évidente.

      L’outil de mesure est loin d’être parfait mais on a quand même un « thermomètre » plutôt pertinent. Problème : ça pourrait servir aux « dirigeants » pour prendre des mesures coercitives toujours plus contreproductives afin qu’eux-mêmes puissent préserver leurs privilèges.
      When shit hits the fan ...

  • Le vrai coût des bagnoles
    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/300523/le-vrai-cout-des-bagnoles

    La question qui fâche : peut-on garder sa vieille voiture ? La réponse claire et nette : « contrairement au CO2, la pollution chimique n’est pas compensable. » Plus nous fabriquons de voitures, plus nous empoisonnons le vivant. Garder sa vieille guimbarde est « plus écologique que d’en changer. »

    (Note : je n’ai pas d’avis sur la question. Si vous avez des données là-dessus, ça m’intéresse.)

    • En tant que mauvais citoyen-consommateur, garder une « vieille bagnole » est pour moi un « idéal ».
      Cependant, un véhicule qui vieillit représente un coût non négligeable en réparations, à moins de tout faire soi-même (ce dont je suis bien incapable) et d’avoir un réseau pour des pièces reconditionnées pas trop chères. De plus, avec les contrôles techniques qui te mettent la barre de plus en plus haut, ça devient de plus en plus chaud pour juste avoir le droit de faire quelques petits trajets (simplement pour le ravitaillement hebdomadaire). Et comme je suis un « blédard », je vis ces dispositifs coercitifs de plus en plus mal.

      Concernant quelques données sur la question, j’ai trouvé cette page (à mon avis la moins pire) où on t’explique qu’une voiture électrique utilisée en Allemagne a un bilan carbone plus élevée qu’en France. Bah oui, en Allemagne, l’électricité est produite avec du charbon.

      https://www.aramisauto.com/aide/faq?question=combien-demissions-co2-fabriquer-voiture-electrique

      Ainsi, le calcul du bilan carbone lors de l’utilisation de ce type de voiture électrique est le suivant :

      En France, il est de 41 + (0.13 x 90) = 53 g/km.
      En Allemagne, il est de 41 + (0.13 x 600) = 119 g/km, soit l’équivalent d’une voiture moyenne thermique diesel et plus élevé par rapport à une petite citadine essence.

      Après, ils te balancent des formules (plus ou moins) magiques pour la comparaison du bilan eqCO2 de la fabrication et du recyclage (c’est drôle, ils ne parlent pas du recyclage des véhicules thermiques) :

      Le coût en CO2 de fabrication et de recyclage d’une voiture électrique
      Il faut ajouter à cela le coût de fabrication et de recyclage écologique d’une batterie pour voiture électrique. Les études précitées estiment que la fabrication de cette dernière correspond à un coût de 12.5 g/km, sur l’ensemble de la durée de vie, ce chiffre étant doublé pour intégrer l’émission polluante induite par le recyclage, soit un total de 25 g/km.
      L’économie de CO2 réalisée lors de l’utilisation d’une voiture électrique par rapport à la voiture thermique

      Les calculs ci-dessus montrent le rapport suivant :
      Les voitures thermiques coûtent ⅕ de CO2 en fabrication et ⅘ en utilisation.
      Les véhicules électriques coûtent ⅘ de CO2 en fabrication et recyclage et ⅕ en utilisation.

      (Suis-je bête, on ne parle que du seul recyclage des batteries)...

    • Quelqu’un de ma connaissance a une vieille 806, l’intérêt c’est que cette personne qui se sert assez peu de sa voiture peut dormir dedans quand elle part se balader et que c’est assez économique. Au bout de 25 ans, certes elle est toute cabossée, mais vu que c’est encore une voiture sans trop d’informatique, elle peut être réparée et révisée régulièrement.

      Pour celleux que je connais qui roule avec de l’huile de friture récupérée à la sortie des restos, les moteurs diesel à injections plus récents se bouchent trop rapidement. Il te faut plutôt une voiture diesel début des années 2000, et diluer l’huile de frite avec un peu d’essence pense à changer ton filtre à huile régulièrement vu que l’amidon des frites bouche un peu tout ça…

    • Il y a la solution du retrofit électrique aussi qui pourrait être intéressante pour recycler toutes les vieilles (petites) bagnoles (cf notamment le projet Lormauto qui veut retaper des vieilles Twingo à relativement grande échelle). Cela étant dit la problématique principale est de se débarrasser de l’addiction à la bagnole et pour le moment je trouve pas que ça avance des masses, qui plus est je trouve que le sujet reste encore un gros angle mort chez pas mal d’écolos.

    • Addiction à la bagnole ? Désolé. Quand tu es à 15 bornes de tout point de ravitaillement, tu as du mal à te reconvertir à la bicyclette, même électrique.

      Par contre, on ferait bien de s’intéresser au transport du fret qui lui présente une forte addiction aux camions. Voir circuler pour des dessertes locales des semi-remorques de 36 t sur des routes permettant à peine que deux voitures se croisent, là je crois qu’on a le droit de parler d’une sombre gabegie,

    • @sombre

      Désolé. Quand tu es à 15 bornes de tout point de ravitaillement, tu as du mal à te reconvertir à la bicyclette, même électrique.

      Désolé également parce que c’est exactement le genre de réactions que je pointe, la voiture ne serait donc pas un sujet écologique parce qu’on serait tous à au moins 15 bornes de tout, qu’on transporterait des armoires normandes et qu’on aurait tous 5 gosses aussi, sans compter les pentes à 15% de dénivelé à chaque coin de rue et donc on aurait pas le « choix »... Donc parlons des camions ou des bateaux svp.
      Je veux quand même rappeler que la bagnole est juste une abomination écologique à tout point de vue (et est loin d’être aussi efficace qu’on le dit), que dans le bilan carbone du français moyen c’est ce qui a souvent le plus de poids.
      Pourtant la réalité c’est que la plupart des gens habitent et travaillent en ville et peuvent se passer de voiture au moins 90% du temps. Et quand je vois des collègues qui font le choix de se barrer de la ville pour aller à la campagne (le fameux « à 15 bornes » donc) par confort, pas par contrainte, et parfois ironiquement pour habiter une maison « écolo » (avec chauffage au bois et panneaux solaires + autres trip à moitié survivalistes) me dire ensuite qu’ils n’ont pas le « choix » de prendre la voiture, ça me fait gentiment marrer parce que quand j’ai décidé d’acheter ma baraque y a 2 ans mon premier critère de « choix » c’était justement de ne pas dépendre de la voiture (que je n’ai pas), et que si ça n’avait pas été possible je serais resté locataire. Bonne nouvelle cela dit, je vois de plus en plus de personnes (jeunes) autour de moi qui commencent à raisonner comme ça aussi.

    • @alexcorp faut décentrer le propos peut-être. pas certain de rester en ville, j’ai observé ce qu’il en est, dès l’instant où par exemple tu souhaite avoir accès à un terrain en plus d’une maison, ou au luxe de pouvoir prendre ton café ou lire à l’extérieur sans avoir forcément affaire aux meilleur cotés de notre civilisation (flics, fachos, commerçants et beaufs). pour ma part ce que je connais comme personnes vivants loin des transports collectifs, des gares, des bus et des villes, c’est des fauchés qui ne peuvent pas payer les loyers urbains où se refusent à continuer à taffer mal payés pour engraisser des proprios, parmi eux, la voiture est le premier poste de dépense contraint (souvent mal estimé avant installation) : achat d’un véhicule d’occase, carburant, entretien (pneus, courroie de transmission, etc.) assurance, réparations, et passages au contrôle technique qui imposent des frais hors de proportion avec le revenu disponible. parmi les mieux socialisés, le choix d’une voiture dont les frais sont collectivement pris en charge progresse (une préfiguration de ce qui pourrait s’organiser à un niveau plus large : éradiquer autant que faire se peut la voiture individuelle)
      à moins d’être ultra fauché, tu vas pas chaque semaine à 15 ou 25 bornes en stop pour faire le marché, trouver une pharmacie, une librairie, une poste, un rade où voir du monde, un ciné, un hosto, and so on

      ça se vérifie bien lorsque son regarde une carte de france avec le prix de location au mètre carré, c’est centre "villes pourris ou cambrousse qui intéresse pas le parigot et la creative class.

      #moneymakethewordgoround

    • @colporteur pourquoi parler des gens fauchés (ce qui est évidemment un vrai sujet, mais la plupart vivent en ville et non à la campagne contrairement à ce qu’on peut penser, quand j’étais en grosse galère de thunes ça aurait bien été la dernière idée que j’aurais eu d’aller m’enfermer à la campagne, sachant bien que ça m’aurait coûté beaucoup plus et apporté que des emmerdes, et je précise que je viens de la campagne) quand une grosse majorité de la classe moyenne pourrait parfaitement faire d’autres choix ? J’ai l’impression que le sujet ne peut pas être abordé, on me sort toujours tous les exemples possibles de « pas le choix » (qui existent évidemment, je le nie pas) alors que le vrai sujet c’est bien de se demander si t’as besoin d’autant de terrain pour prendre ton café dehors et d’autant de m² pour te loger (est-ce que en gros la maison/appart de 100m² en ville serait pas suffisante plutôt que celle de 200m² à la campagne pour le même nombre de personnes ?). Moi c’est ça que je vois autour de moi, des « je veux beaucoup de terrain, je veux une grande maison, en ville c’est trop petit, et pourquoi pas avoir une piscine tiens, bref je veux du confort++ et l’environnement bah on va installer un panneau solaire pour chauffer l’eau tu vois etc. ». Et je le vois l’étalement urbain délirant dans les petits bleds aux alentours. Pourtant à partir du moment où ta priorité c’est de faire en sorte de ne pas avoir besoin d’une voiture pour la moindre activité, tu fais d’autres choix. Et clairement cette priorité y a pas grand monde qui l’a, voire la majorité s’en fout complètement parce qu’avoir une bagnole et l’utiliser tous les jours, dans la tête des gens c’est juste normal ("on peut pas faire autrement" = « j’ai pas réfléchi à faire autrement et je m’en fous »), alors qu’en vrai la voiture individuelle pour tout le monde est un truc complètement aberrant, c’est juste l’une des causes premières du massacre total de notre environnement (mais c’est tellement pratique hein). Je ne dédouane pas pour autant les politiciens de tous bords qui ont promu le modèle pavillonnaire et l’accession à la propriété comme l’alpha et l’omega d’une vie réussie et j’entends bien que dire tout ça alors qu’on a l’impression d’être déjà assez bouffé par le système ça peut mal passer, mais j’aimerais juste qu’à un moment les gens réfléchissent à ce truc, juste pour se demander s’ils feraient les mêmes choix avec les mêmes contraintes en intégrant ce sujet.

    • @alexcorp

      Désolé également parce que c’est exactement le genre de réactions que je pointe, la voiture ne serait donc pas un sujet écologique parce qu’on serait tous à au moins 15 bornes de tout

      Notre situation personnelle (et loin de moi l’intention de faire de mon cas une généralité) : nous habitions à 15 bornes d’une grande ville. Sauf que à quelque 5 km de chez moi, on avait le terminal du tram accessible aisément en vélo justement.
      Les raisons de notre déménagement : propriétaire indélicat qui refuse toute amélioration du logement (du chauffage et de l’isolation notamment + d’autres problèmes liés à la présence de nuisibles vu que la maison jouxtait une exploitation agricole).
      J’habite désormais à 50 km de là, (vieil) immeuble dans un centre bourg (600 habitants) avec un peu de terrain et quelques dépendances. La raison principale de ce choix : le prix du bien et la possibilité d’emprunter limitée à 10 ans vu nos âges (+ de 60).

      Nous assumons ce choix. par contre, là où ça me « titille », c’est de voir à quel point certains défenseurs de l’environnement sont prompts à donner des « leçons d’écologie » à celleux qui auraient « fait le choix » de s’exiler à plus 15 bornes des « commodités urbaines ». Parce que, en fait de choix, c’est vite vu : c’est le capital disponible et la possibilité de financement (liée aux revenus et à l’âge) qui fait l’arbitrage.
      De plus en ce qui concerne notre « accession à la propriété », c’était la seule possibilité de protéger le conjoint survivant en cas de décès de l’un·e d’entre nous : conserver l’usufruit du bien acquis.

      Pour reparler vite fait des camions : il existait pourtant (et j’emploie sciemment l’imparfait) une alternative au « tout par route » pour le fret : ça s’appelait le chemin de fer. Fin de l’histoire.

    • Ce que je constate c’est que dès qu’on parle de la bagnole ça part dans les tours (mais y a pas d’addiction, tout va bien), je n’ai fait la leçon à personne et mon propos vise principalement les personnes qui ont les moyens de faire autrement (soit au moins 50% de la population en estimation approximative).

    • Justement non, l’addiction n’évoque pas vraiment le plaisir pour moi mais plutôt la dépendance et l’usage effréné, sans limite. Du reste j’ai déjà possédé une voiture et je sais à quel point c’est dur de ne pas l’utiliser même quand on peut faire autrement (par exemple 5 ou 6 km ça se fait en vélo très facilement mais quand on a une voiture et un peu la flemme on ne peut qu’être tenté...). Depuis je loue quand j’ai vraiment besoin, je sais que je l’utilise quand c’est utile.

    • L’automobile et les accès aux équipements ont été nos principaux arbitrages sur les 10 dernières années.
      Le problème de l’accès aux villes est réel  : la spéculation immobilière tape autant sur les loyers que le foncier. Par-dessus, la couche Boutin (l’assurance impayés de loyer qui transforme des compagnies d’assurances en arbitres ultimes de qui peut payer le loyer [pas grand monde selon leurs critères très restrictifs]) qui surfe sur le mythe des locataires mauvais payeurs (en pourcentage, c’est anecdotique, les défauts de paiement et c’est souvent ponctuel, mais faire peur aux petits proprios permet de faire de bonnes affaires sur leur dos), puis les changements d’indexation des loyers et surtout la sous-location saisonnière sont venus amplifier une crise du logement déjà aigüe qui rend grosso-merdo insolvable 80% des ménages.

      Du coup, on doit aller vers des logements toujours plus pourris et éloignés des commodités, c’est-à-dire les merdes pour lesquelles il n’y a pas (trop) compétition.

      On s’est retrouvés totalement coincés, dans un sous-hameau où, même pour tes poubelles, tu dois prendre ta caisse.
      Mais avec des loyers qui grimpent quand même #LesPropriosSontDesParasites et l’énergie qui flambe.

      Même avec un petit héritage (pas de mon côté, je vous rassure), la location nous restait fermée, sauf du pourri en gré à gré  : personne ne loue du règlementaire à des familles sans salarié à bord.

      On a eu du cul de trouver une petite ville super équipée et pas dans le viseur des prédateurs, avec du logement encore correct et abondant. Même si l’explosion énergétique nous a fait très mal, on peut théoriquement répondre à tous nos besoins à pied.

      Et c’est super bien.

      Sauf que… on ne peut pas liquider la bagnole, vu qu’il n’y a plus de médecin généraliste… dans le département.

      Donc, on déprise la bagnole autant qu’on peut, mais on reste prisonniers de contingences extérieures.

    • C’est sans doute une contrainte, mais sans doute la moins «  contraignante  » de toutes.

      Maintenant situé sur le littoral du Morbihan, j’ai fait le choix de ne pas avoir de voiture. Je n’en ai jamais eu, mais, avant c’était, effectivement très facile et même parfaitement rationnel, habitant à Paris 14ème.

      Dans le coin, je suis l’exception absolue.
      - T’as pas le permis ?
      - Ben si, pourquoi ?
      Je joue au maximum du covoiturage, notamment, lors des diverses réunion auxquelles je participe et dépend sinon des transports en commun. Ma dernière année d’activité, brutalement interrompue par le covid, j’allais bosser 2 jours par semaine à Vannes (40 km) en bus. Jouable, mais très contraignant, pas de RV avant 9h15 (on est en province, donc la journée commence à 8h) et rien après 17h30. Parmi mes collègues, seuls quelques uns étaient dans le champ d’action du réseau de bus de la ville, les autres étaient majoritairement dans les bourgs dortoirs entre Vannes et Auray. Le résultat : la N165 (4 voies) est matin et soir à la limite de la thrombose (de ce que je connais, c’est le cas au minimum entre Lorient et Vannes tous les jours de boulot) avec une croissance du trafic de +3,5 % par an… et une population qui croît (et vieillit…) Les têtes qui pensent (il y en a) se disent que les questions de « mobilité » vont rapidement devenir un contrepoids important à l’attractivité perçue du territoire. Pour les salariés – même pas pauvres – il y aussi, et surtout, le coût du foncier.

      Ma voisine, mère célibataire, deux enfants à l’école élémentaire de la commune et dans deux équipes différentes du club de foot (dans la commune voisine, 6 bornes…), boulot à 50 bornes, et papa des enfants à 400 km dans le Val de Loire,… (on n’est pas dans le buffet à trimbaler mais dans le quotidien et l’hebdomadaire). Chacun dans sa bulle, avec ses contraintes, le boulot, etc. organiser du covoiturage ça se planifie et ça supporte mal le moindre incident ou retard (cf. ci-dessus) Et comme, aujourd’hui, on ne supporte plus les intervalles de temps interstitiel (attendre 5-10 minutes entre deux activités/trajets/…) la « liberté » (sous toutes ces contraintes), c’est encore la bagnole.

      Pour être complet - et honnête – je dois avouer que, en désespoir de cause, je peux disposer du véhicule n° 3 de mon voisin (dit entre nous, la « moisiture », du fait, entre autres, de la culture de mousses sur les joints de fenêtre). En gros, 2 ou 3 fois par mois, sur des trajets de 20 à 40 km, mais surtout à des horaires où il n’y a quasiment plus personne sur les routes.

    • complément, à la lecture, du commentaire de Monolecte.
      J’ai, moi aussi, la chance d’être dans un cadre exceptionnel en centre bourg avec tous commerces à 5 minutes à pied (y compris généralistes, mais pas de super-marché…) Pour les spécialistes, en revanche, ça devient tout de suite galère. Même la dermato, à Belle-Île !, à force, ne prend plus de rendez-vous…

  • Sécheresse : la crise des sources que personne n’a vu venir

    Des dizaines de milliers de foyers français, dont l’habitation n’a jamais été reliée au réseau public d’eau potable, mais utilisaient une source située sur leur propriété ou à proximité, risquent de voir celle-ci se tarir avant l’été. Déjà nombre d’entre eux appellent leur mairie au secours. Dans le même temps, en application d’une directive européenne tout juste transcrite en droit français, les collectivités locales doivent désormais fournir de l’eau potable à ceux qui en sont privés. Une véritable bombe à retardement. Reportage.

    https://blog.mondediplo.net/secheresse-la-crise-des-sources-que-personne-n-a

    • Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      (vu des cas bien moins éloignés du réseau, ça chiffre vite hénaurme)

      l’ordonnance n°2022-1611 du 22 décembre 2022 relative à l’accès et à la qualité des eaux cause de nouvelles difficultés

      ...on passe sur les joyeusetés de l’établissement du tarif et la facturation. Un forfait ou un coût au m3 qui intègre le coût d’usage du véhicule, le carburant par rapport au dernier point d’eau (km), le temps des agents du service, le linéaire entre la route d’accès et le réservoir, etc.

      #eau #eau_potable #sécheresse #sources #mairies

    • En résumé la collectivité peut refuser de relier au réseau, soit une construction « non autorisée », soit un hameau « trop éloigné » (Conseil d’État, 30 mai 1962, « Parmentier », Lebon p. 912). Mais qu’est-ce que ça veut dire, « trop éloigné » ?

      En outre, le fameux arrêt Carrère de 1991 stipulait que la collectivité doit prendre le coût en charge seulement si c’est elle qui décide de l’extension, et donc de la délivrance des permis de construire (3)…

      Résultat : sur le terrain, jusqu’ici les collectivités refusaient le plus souvent le raccordement, soit au motif de l’absence d’un zonage, soit parce que la parcelle du demandeur était trop éloignée de l’extrémité du réseau déjà existant, et que le raccordement aurait généré un coût excessif pour la collectivité.

      Mais tout ça c’était avant. Avant la crise et la sécheresse qui menace à nouveau pour l’été prochain. Car c’est un peu partout en France que les sources se tarissent. Que peuvent faire les collectivités ?

      Notre jeune responsable de service cévenole a interpellé l’ARS et la Préfecture, qui lui ont répondu fin avril. Sur le principe, si le pétitionnaire réside à l’intérieur du zonage il faudra le raccorder. Si le coût apparaît prohibitif, on proposera au demandeur de participer financièrement via un « fonds de concours », qui est une contribution financière à des travaux publics destinés à des administrés (réponses ministérielles) avec un maximum de 80 % demandé à l’usager et 20 % à la collectivité. En montagne, vu l’éloignement des habitations, ce n’est pas gagné…

      Y a des survivalistes qui vont faire la gueule.

      Cela dit, c’est juste le premier étage de la fusée du désespoir  : que va-t-il se passer quand les réseaux se retrouveront à sec aussi  ? Ça risque d’arriver très très vite dans le sud-est.
      Pendant un temps, tu peux envisager de transporter la flotte par camions depuis les voisins… mais je pense que beaucoup de voisins vont se retrouver eux-mêmes en tension.

  • « Le bitcoin épouse parfaitement la matrice politique de l’extrême droite » - Numerama
    https://www.numerama.com/tech/1393844-le-bitcoin-epouse-parfaitement-la-matrice-politique-de-lextreme-dr

    Le bitcoin, un outil réactionnaire ?

    Numerama — De quoi parle votre livre ?
    Nastasia Hadjadji — C’est un livre qui retrace l’histoire intellectuelle des cryptos et du bitcoin. Je retrace la matrice politique réactionnaire de l’industrie alors qu’elle se présente étant tournée vers le progrès, vers l’innovation, à grand renfort de marketing et de promesses d’inclusion. Le livre met au jour les soubassements idéologiques d’une industrie qui se trouve au carrefour de la tech, de l’économie et de la politique. Mais sa dimension politique est savamment dissimulée, alors que c’est le lieu d’une bataille idéologique très forte, qui accompagne un mouvement plus général dans le monde de droitisation du capitalisme et des technologies.

  • Les courants océaniques profonds ralentissent des décennies plus tôt que prévu sous l’effet de la fonte des glaces antarctiques
    https://www.lemonde.fr/climat/article/2023/05/27/antarctique-les-courants-oceaniques-profonds-ralentissent-plus-tot-que-prevu

    Selon une étude parue dans « Nature Climate Change », le ralentissement des courants océaniques profonds se produit « en avance sur le calendrier », menaçant la vie marine et risquant d’accélérer le réchauffement climatique.

    Le ralentissement des courants océaniques profonds, causé par la fonte des glaces de l’Antarctique, arrive plus tôt que prévu. De longue date, les scientifiques ont averti qu’une accélération de la fonte des glaces antarctiques et de la hausse des températures, entraînée par l’émission des gaz à effet de serre d’origine humaine, devrait avoir un effet significatif sur le réseau mondial des courants océaniques qui transportent les nutriments, l’oxygène et le carbone.
    [...]
    Mais l’étude publiée jeudi 25 mai dans Nature Climate Change, fondée, elle, en grande partie sur des données d’observations recueillies par des centaines de scientifiques au fil des décennies, montre que ce processus a en fait déjà ralenti de 30 % entre les années 1990 et 2010. « Nos données montrent que les impacts du changement climatique sont en avance sur le calendrier », a déclaré l’auteur principal Kathryn Gunn, de l’agence scientifique australienne Csiro et de l’université britannique de Southampton. « D’une certaine manière, le fait que cela se produise n’est pas surprenant. Mais le timing lui l’est » davantage, a souligné la scientifique.

    Pour aller plus loin dans la compréhension de ces phénomènes et appréhender leurs potentielles capacités de nuisance :

    https://www.nature.com/articles/s41558-023-01678-5
    Sea surface warming patterns drive hydrological sensitivity uncertainties

    https://www.nature.com/articles/s41558-023-01667-8
    Recent reduced abyssal overturning and ventilation in the Australian Antarctic Basin

  • Dijon : des amendes (sur la base de vidéosurveillance) pour des casserolades - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/05/26/dijon-des-amendes-sur-la-base-de-videosurveillance-pour-des-casserol

    À Dijon, plusieurs personnes ont reçu des amendes de 68 euros pour « émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme ». En cas de non paiement dans les 45 jours, le montant passe même à 145€ ! Il s’agit de verbalisations suite à une manifestation qui a eu lieu le 7 mai derniers lors d’un anniversaire de la Cité de la Gastronomie, en présence de députés macronistes. Les explosions de grenades de la police, elles, ne semblent pas porter atteinte à la tranquillité…

    Le syndicat Solidaires explique que ces amendes ont été réalisées sur la base d’images de vidéosurveillance, puisque les personnes qui les reçoivent n’ont pas fait l’objet d’interpellation ni de contrôle au moment de la manifestation. D’ailleurs, d’autres participants à différentes casserolades organisées à Dijon commencent à recevoir des amendes.

    Il s’agit d’une atteinte évidente au droit de manifester. Une sorte de racket pour taxer les contestataires, dans un contexte de grande précarité et après un mouvement social qui a déjà coûté de nombreux jours de salaires aux grévistes. Cette mesure d’intimidation est vicieuse : qui peut prendre le risque de perdre des dizaines d’euros à chaque manif un peu bruyante ?

    Cela suppose que des policiers aient reçu la consigner de visionner attentivement les images de vidéosurveillance en quête de frappeurs de casseroles à verbaliser. Et qu’ils disposent déjà d’un fichier de personnes militantes, afin de pouvoir les reconnaître sur les bandes. Une pratique probablement illégale, car une contravention implique un contrôle direct par un agent assermenté, excepté pour les infractions routières.

  • Non, les jeunes ne sont pas des crétins passifs face à l’information - Interview de Anne Cordier
    https://www.ladn.eu/media-mutants/non-jeunes-cretins-passifs-information

    Une interview indispensable.

    Vous pensez que les adolescents sont juste bons à regarder des influenceurs débiles sur YouTube ? Au terme de 10 ans d’enquête sur les pratiques informationnelles des jeunes, la sociologue Anne Cordier n’est pas du tout du même avis.

    Loin du cliché qui voudrait que les enfants et adolescents soient des victimes complaisantes des réseaux sociaux incapables de s’informer correctement, le livre Grandir informés de la sociologue Anne Cordier a de quoi rassurer. Depuis 2012, cette enseignante-chercheuse en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Lorraine, suit la vie connectée de jeunes de 6 à 20 ans afin de comprendre leur rapport au numérique et à l’information au fur et à mesure de leur parcours et de leur entrée dans le monde adulte. Il en ressort un constat qui va bien souvent à l’encontre des idées reçues. Pour beaucoup d’ados, il est important – et même plaisant – de bien s’informer même si cette action ne se fait pas sans difficulté. Forgées par le Web et un écosystème d’information décentralisé, les pratiques des jeunes sont pourtant toujours mal perçues par une majorité d’adultes. Explications.

    #Anne_Cordier #Grandir_informés

    • Quand toute l’industrie mondiale du sucre fait tout pour en mettre partout, être pédagogue ne suffit pas, expliquer que « le sucre c’est mal » n’empêche pas de vouloir en manger toujours plus : il faut être proactifs, et interdire au max le sucre transformé à la maison, et manger des brocolis à table. Et de temps en temps quand c’est la fête, anniv, noel etc, on sort un peu de bonnes confiseries et bons chocolats qu’on a choisit si possible avec soin.

      Du coup la comparaison tient plutôt bien : il faut être proactifs aussi et ne pas laisser de chamalows numériques librement à disposition en permanence. Et donc manger des brocolis informationnels en priorité = de la presse papier ou numérique choisie avec vraiment des nutriments informationnels dedans càd du vrai travail journalistique et pas du temps de cerveau pour les publicitaires = Mediapart plutôt que Brut pour schématiser mais yen a d’autres. Avoir des infos ingurgitables en 2min, 5min max, c’est la mort de l’information et de l’analyse. Ne pas laisser le portable et l’ordi dispo en continu. Faire lire des romans, des essais, de la presse totalement papier sans aucune distraction autour.

      Le goût complexe et la diététique (et il faut les deux) ça s’apprend, un enfant n’aimant pas forcément immédiatement sans apprentissage le roquefort et les champignons.

      Cela dit la pression sociale est tellement forte pour le sucre (alimentaire et informationnel) qu’il faut être super surveillant et pointilleux.

      J’ai un bon exemple d’ado à la maison, qui a totalement décliné en capacité d’expression oral/écrite depuis qu’il a le portable disponible en permanence. Et c’est marrant car la comparaison avec le sucre continue de marcher.
      – Toute son enfance ya jamais eu de bonbons et trop de trucs sucrés à la maison. Et bien il mangeait du roquefort à 1 an, et il préfère toujours un bout de comté ou du houmous de papa qu’une sucrerie.
      – Toute son enfance il avait accès à uniquement du papier, des dizaines de livres, et pas youtube bien sûr mais pas de télé non plus : les vidéos étaient uniquement des DVD choisis (et donc à demander pour y accéder). Et bien il a lu ultra tôt, avait un vocabulaire deux fois plus que le moyenne, etc. Il n’y avait pas besoin de surveillance, on pouvait le laisser seul dans sa chambre ou dans la maison, puisque ce qu’il avait accès c’était plein de trucs de qualité en papier.

      À partir de fin collège, sa mère lui a pris un mobile, et il a eu aussi ordi, youtube, tiktok, tous les « médias de flux », etc. Depuis il ne lit plus de papier par lui-même, seulement quand on le force, et il a des difficultés scolaires importantes dans les matières de socle (français, expression, argumentation, etc).

      Alors on pourrait dire « bah fallait pas juste lui donner, fallait surveiller plus ». Certes, mais déjà c’était pas mon choix, et surtout on n’a pas forcément le temps et l’énergie (charge mentale, travail, courses, manger, loyer, etc). Alors que quand il n’y avait pas le mobile du tout, cette surveillance de tous les instants pour ne pas se gaver de sucre pourri n’avait pas lieu d’être. C’est une charge mentale énorme qui s’ajoute aux parents !
      (Perso quand j’étais ado, je jouais énormément aux jeux vidéos, collège et lycée. Mais il y avait la presse papier dans le salon toujours dispo, Libé, Télérama, etc, que je lisais toujours.)

    • Figure toi que le notre, en 1ère, il ne parle plus beaucoup spontanément, et il a du mal quand il faut argumenter, aussi ; c’est aussi l’âge. Mais quand il faut qu’il raconte un film qu’il a vu, c’est affligeant la difficulté qu’il a à synthétiser les éléments importants. A l’approche du bac, on est en train de se dire que bon, mais pourquoi ils ne rédigent plus rien en français au collège et au lycée ? Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on leur demande de faire des commentaires de texte littéraire, et des dissertations au bac, alors qu’on ne leur demande plus d’en faire ni en cours, ni à la maison, sauf 2 ou 3 fois l’an pour les devoirs surveillés. Au collège à une époque, on demandait de faire des résumés, des rédactions. Je n’ai pas le souvenir d’une seule fois où il a eu à faire cet exercice. C’est très bien que la charge de travail à la maison soit moindre, mais... si l’exercice n’est pas réalisé non plus en cours, quand est-ce que le gamin va s’y frotter ? C’est ça la fameuse « baisse de niveau » ?

    • Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on leur demande de faire des commentaires de texte littéraire, et des dissertations au bac, alors qu’on ne leur demande plus d’en faire ni en cours, ni à la maison, sauf 2 ou 3 fois l’an pour les devoirs surveillés.

      Aah mais purée ça fait 3 ans que je me demande la même chose depuis fin collège !

      Moi au collège au moins depuis la 4ème, on nous demandait de faire des « fiches de lecture » super longues, qui devaient avoir un résumé de plusieurs pages A4 + avis personnel long et argumenté (et je détestais ça). Là, même en seconde ils ont pas ça ! WTF pour faire le bac ensuite… Il a dû faire 2 pauvres commentaires en un an…

    • De notre côté, on a retiré le portable depuis plus d’un an à la grande, malgré une nouvelle tentative à Noël. Donc elle l’a au compte-goutte. Parce que c’était totalement ingérable : les gamins ont encore moins de moyens que nous de résister au fait que l’« économie de l’attention », depuis des années, c’est le principal investissement de la Silicon Valley. Les meilleurs psys, comportementalistes, ingénieurs, que sais-je, et des milliards de dollars sont consacrés à la seule et unique tâche de savoir comment capter l’attention. Notre ado est rigoureusement incapable d’y résister (même si elle a conscience du problème, comme c’est dit par Anne Cordier). Les confinements n’ont sans doute pas aidé, d’ailleurs, ce sont des périodes où les mauvaises habitudes semblent s’être lourdement installées.

      Et la différence du smartphone avec la téloche, c’est que c’est rigoureusement incontrôlable : tu te retrouves avec une gamine qui semble épuisée, tu crois qu’elle couve quelque chose et tu te rends compte seulement à la fin de la semaine que c’est parce qu’elle binge-watchait des « les Gacha commentent des animés » jusqu’à 4 heures du mat toutes les nuits sous la couette. (Je me souviens que je bouquinais en loucedé sous ma couette, avec la lampe-poche destinée à aller pisser la nuit ; mais tu peux pas bouquiner tous les soirs jusqu’à 4 heures du mat avec une lampe-poche, tu finis forcément par roupiller avec la loupiotte allumée. Par contre, le smartphone, c’est redoutable.)

      Du coup on a repris le smartphone et les petits n’en auront pas. La grande a un dumbphone pour… téléphoner (ce qu’elle ne fait quasiment jamais, téléphoner apparemment c’est beaucoup trop intrusif). Anne Cordier le dit d’ailleurs à la fin de l’article : les gamins ont bien conscience des pièges, mais n’ont aucun moyen de ne pas y céder. (On a tenté pendant trop longtemps de contrôler grâce aux contrôles parentaux, qui sont directement intégrés dans les trucs Apple, mais c’est un échec retentissant – alors même qu’on est loin d’être des parents analphabètes en matière d’interwebz…).

      La difficulté se déplace alors sur l’ordinateur, parce que là aussi dès qu’on a le dos tourné ça te me binge watch des conneries au lieu de faire les devoirs (c’est pas qu’on voudrait qu’elle ne fasse que ses devoirs avec l’ordi : c’est qu’on voudrait qu’elle ne passe pas 4 heures chaque soir à glander parce que les devoirs prennent des plombes et que tout ça est d’une inefficacité épouvantable). Et qu’on aimerait bien, aussi, qu’elle fasse autre chose dans sa vie d’ado que de rester à glander devant l’ordinateur avec les devoirs toujours à faire, et à n’avoir plus le temps pour rien (ne serait-ce que sortir avec les ami·es).

      Les petits (en sixième), pour l’instant les mauvaises habitudes ne sont pas totalement prises (vu que pas de smartphone), mais ça commence : le collège leur fournit un ipad chacun, qui est relativement bridé, mais ça n’empêche que ça commence à devenir un problème.

      Dans tous les cas, on constate en plus les comportements pénibles. C’est pas totalement surprenant que ça se développe avec l’âge, mais pour le coup, je pense que l’accès aux écrans accentue les mensonges, les tromperies et les dissimulations. Quand la grande arrive à récupérer le smartphone (parce qu’un besoin ponctuel le justifie), derrière on peut être certains qu’on va se fader des méthodes de brigande pour planquer le truc, mentir (« nan, je sais pas où il est… »), attendre qu’on soit couchés pour binge-watcher des merdes, nous entuber pour réussir à faire sauter les limitations parentales…

      Je trouve Anne Cordier légère sur cette partie de l’entretien :

      Après, dans les faits, ils sont comme nous tous. On a conscience qu’on se fait avoir par ces applications : ça nous arrive de tomber facilement dans un tunnel de TikTok. Ils reconnaissent qu’ils sont victimes de ce genre de pratiques et ils se sentent démunis face à ça. Ils parlent de fermer le téléphone, de le mettre en silencieux, mais ils n’ont pas de solutions efficaces. Ce que je trouve difficile, c’est surtout de leur déléguer la responsabilité des pièges tendus par ces applications.

      Je comprends qu’elle ne développe pas parce que ce n’est pas le cœur du sujet, mais pour les parents, à nous lire je vois bien que c’est indissociable du sujet de l’accès à l’information. Elle dit : « ils se sentent démunis », « ils n’ont pas de solutions efficaces », et c’est « difficile de leur déléguer la responsabilité ». Certes, mais les parents n’ont pas de solution non plus, et le fait même que le smartphone soit un objet personnel et incontrôlable fait qu’il n’y a aucune autre solution que de leur « déléguer » la responsabilité de leur usage - sauf à confisquer l’objet…

      Sinon, pour revenir à la consommation d’info par les gamins, je suis assez d’accord sur le fait qu’ils peuvent utiliser les écrans de manière tout à fait constructive pour alimenter leurs centres d’intérêt. Certes on bloque les réseaux sociaux et on surveille pour limiter les comportements de binge-watching de trucs débiles, donc nos 3 gamins, dans le tram, ont l’habitude de discuter ou de dessiner plutôt que de scroller vainement de vidéos rigolotes en vidéos rigolotes sur Insta. Mais du côté de l’« information », franchement, je trouve pas les gamins d’aujourd’hui (y compris les gamins de nos amis) plus nuls que nos générations, qui ont été élevées avec la téloche.

      Après, les parents qui trouvent que leurs gamins sont incultes en matière d’information, ne s’intéressent pas aux « bons » sujets, faut peut-être un peu discuter d’autre chose avec ses gamins que du dernier épisode de Kolantha. On n’attend pas des niards qu’ils se passionnent spontanément pour l’information « noble », m’enfin si tu discutes à table de l’Ukraine, de la réforme des retraites et du SNU, les gamins ils s’intéressent, histoire de participer à la conversation. De plus, de la même façon qu’on n’attend pas qu’ils aillent au musée tous seuls où qu’ils apprennent spontanément le programme de math sans passer par l’école, l’accès à l’information c’est surtout quelque chose qui se fait en famille : outre discuter avec eux, tu peux regarder des documentaires avec eux, choisir un film sur tel sujet qui a éveillé leur intérêt, faire une recherche ensemble sur le Web…

    • Chaque enfant est unique décidément.

      Ici, il a son mobile depuis je ne sais plus quand au collège. En 4è ou 3è. Il se l’est acheté avec ses sous. Et il avait ordre de le déposer hors de sa chambre à 22h00 dernier délai. C’est plus souple désormais, au-delà de 22h je veux dire, mais il ne doit jamais le garder avec lui la nuit. Et il ne tente pas de contourner.

      En ce moment, il me demande de supprimer le contrôle parental de la Switch. Mais il n’a pas encore compris que ce n’était pas pour lui que je le conserve :-))

      On est du genre à faire confiance. Mais quand on détecte qu’il a abusé de cette confiance, on le pourrit. Et ça suffit. Jusqu’alors.

    • Dans ce que vous dites, il y a un mélange entre les ruptures de l’adolescence (qui n’ont pas besoin du smartphone pour cela), les préceptes éducatifs (qui viennent de votre haute conception du travail intellectuel) et les manipulations massives des oligopoles de l’attention.

      Ce qui fait que ce n’est pas forcément facile à suivre.

      Pour mes enfants, c’était avant le numérique, et je n’avais pas la télé... mais j’ai vécu des choses semblables à ce que vous décrivez. Et pour mes petits-enfants, j’ai vu la manière dont elles se redressent après un plongeon dans le youtubisme.

      C’est tout l’intérêt de la sociologie de s’écarter des choses que l’on peut observer autour de soi pour prendre en compte de multiples éléments.

      Et dans le cas du livre de Anne Cordier, c’est sur plus de dix ans en longitudinal... le temps de voir des choses changer.

      Enfin, quand elle dit que les enfants sont démunis, elle dit autant des parents... sa cible est plutôt les pouvoirs politiques (et éducatifs, pouvoirs, pas profs) qui restent les bras croisés devant les méga-machines.

    • Sauf que ceux qui vivent au quotidien avec ces enfants puis ados, ce sont bien les parents, puis en deuxième ligne les profs. Donc on ne peut pas toujours attendre une solution de l’État et des pouvoirs publics/politiques. Surtout à partir du moment où le médium est majoritairement un objet purement personnel comme le smartphone, comme le rappel @arno plus haut, donc bien plus difficilement surveillable/controlable (que la télé ou un ordinateur central, que ce soit à la maison ou dans l’éducation).

      On se doute bien qu’il y a des choses propres à l’adolescence… Mais il faut quand même arriver à distinguer ce qui est propre à cette époque précise avec les objets et médias précis du moment (internet, smartphone, youtube, rézosocios, etc).

      Je trouve pour l’instant toujours que son analogie finale avec le sucre et les brocolis, correspond plutôt bien à la chose, même si je ne sais pas si elle en mesure vraiment toutes les conséquences pratiques.

      Avoir un smartphone dès le collège en libre accès, avec youtube etc, c’est donc très exactement comme si nous les parents on leur laissait un ÉNORME paquet de chamallows en libre accès dans leur chambre et leur sac à dos en permanence. Un paquet virtuellement sans fond. Et on les laisse s’auto-réguler avec ça.

      Pour le sucre, il y a à la fois l’éducation personnel au goût, au fait de pas juste laisser librement l’accès et le choix entre chamallow et brocoli sur une table, donc des actes durant l’éducation des parents et de la cantine de l’école ; et des actions politiques de grande échelle, sur les restrictions au sucre dans les produits transformés, aux lois sur la publicité, à l’organisation de campagne de santé nationale et dans l’éducation nationale, etc. Mais ya bien les deux et en premier lieu les parents au quotidien dès la petite enfance.

      Et je persiste à penser que l’éducation à la lecture, à l’analyse critique et à l’argumentation, ne peut être la même entre des générations qui ont appris ça sur papier et sans distractions puis ont été ensuite sur internet et ont appliqué ce qui avait déjà été intégré dans leur tête, et des générations a qui on tente d’apprendre ça directement dans la profusion d’écrans et des internets.
      Pour filer encore, c’est comme si on avait des générations éduquées à manger pas trop mal, doucement, et sans télé à table, avec peu de sucre accessible, un peu en fin de repas ; et d’autres générations où pendant tous les repas depuis l’enfance, ya des écrans et de la publicité flashy pour des trucs sucrés en continu, et ya des bols de bonbons et de trucs à l’huile de palme tout le long sur la table. On peut pas avoir le même rapport (personnel et social) à la nourriture entre ces deux manières.

    • Un aspect assez rigolo : depuis l’année dernière pour la grande, le sujet « Les réseaux sociaux » revient souvent en classe. Soit sous forme de débat organisé en classe (notamment en anglais pour faire causer les gamin·es), soit sous forme d’épreuve écrite.

      Du coup la grande vient en discuter, et la première chose qui me vient à l’esprit, c’est : « m’enfin tu as à peine 14 ans, les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans, et avec l’autorisation des parents avant 15 ans ; donc je ne comprends pas qu’on t’impose un sujet sur lequel tu n’as potentiellement rigoureusement aucune expérience… ». Bientôt un sujet « Est-ce que vous pensez que vous payez trop d’impôts ? » au Brevet ?

    • Bah ouais mais rien à voir avec l’accès facile permanent de tous en 2 clics dès google. Là aussi c’est la diff entre « moi j’ai connu ci » et la moyenne d’âge d’une génération entière (rien qu’en 2017 c’était encore 14 ans, là 10 ans maintenant… en 1985 c’était largement plus de 14 la moyenne pour ça).

    • Au collège à une époque, on demandait de faire des résumés, des rédactions. Je n’ai pas le souvenir d’une seule fois où il a eu à faire cet exercice.

      @biggrizzly pour répondre à ton interrogation, il faut se rappeler que le « sujet d’invention » a été supprimé du bac il y a 4 ou 5 ans.
      L’imagination n’est plus au programme !

  • Un quart des oiseaux disparus en Europe en près de quarante ans : « L’agriculture intensive est la principale responsable » – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/biodiversite/800-millions-doiseaux-disparus-en-europe-lagriculture-intensive-est-la-pr

    Pour la première fois, une vaste étude démontre la responsabilité des engrais et pesticides dans l’effondrement des populations d’oiseaux en Europe. Pour le chercheur Vincent Devictor, il est urgent de repenser notre mode de production alimentaire.

    Cette fois, le doute n’est plus permis. L’agriculture intensive est bel et bien la principale responsable de la sidérante disparition des oiseaux en Europe, dont les populations se sont effondrées de 25 % en près de 40 ans, voire de près de 60 % pour les espèces des milieux agricoles. C’est la principale conclusion de l’étude la plus vaste et la plus complète à ce jour sur les oiseaux en Europe, publiée ce lundi 15 mai dans la revue scientifique Pnas. Pour l’écologue et directeur de recherche au CNRS Vincent Devictor, coauteur de ce travail, il est urgent de repenser le mode de production alimentaire actuel.

    • Farmland practices are driving bird population decline across Europe | PNAS
      https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2216573120


      Temporal change in bird abundance in Europe between 1996 and 2016 for countries participating in the PanEuropean Common Bird Monitoring Scheme (PECBMS) (n = 28, non-PECBMS countries in gray). For each country, the color represents the slope (red for decline, blue for increase) and the black line corresponds to the time series of the multispecies index (MSI) between 1996 and 2016 (species lists by country in SI Appendix, Appendix 5). (A) Change in abundance of farmland species (MSI by country on 19 species) showing an overall sharp while decelerating decline. (B) Change in abundance of woodland species (MSI by country on 25 species) showing an overall linear decline. (C) Change in abundance of urban dwellers (MSI by country on 22 species) showing an overall stable trajectory. (D) Change in abundance of cold dwellers (light gray, MSI by country on 35 species) showing an overall linear decline. Change in abundance of hot dwellers (dark gray, MSI by country on 35 species) showing an overall stable trajectory. Color for hot dweller trends on the southern part of countries and color for cold dwellers on the northern part of countries.

      Significance
      Using the most recent and largest empirical dataset ever assembled for Europe to investigate the effect of anthropogenic pressures, we highlighted the predominant detrimental impact of agriculture intensification on avian biodiversity at a continental scale over climate change, urbanization, and forest cover changes. Our results do not simply quantify correlations, but our analytical design is meant to strive for more quasicausal responses of bird populations to global change drivers. This paper contributes to the highest political and technical challenge faced by agricultural policy in Europe, struggling to balance high productivity from intensive agricultural practices with environmental protection, and the results are therefore crucial to policymakers, scientists, and the general public concerned for biodiversity and global change issues.

      Abstract
      Declines in European bird populations are reported for decades but the direct effect of major anthropogenic pressures on such declines remains unquantified. Causal relationships between pressures and bird population responses are difficult to identify as pressures interact at different spatial scales and responses vary among species. Here, we uncover direct relationships between population time-series of 170 common bird species, monitored at more than 20,000 sites in 28 European countries, over 37 y, and four widespread anthropogenic pressures: agricultural intensification, change in forest cover, urbanisation and temperature change over the last decades. We quantify the influence of each pressure on population time-series and its importance relative to other pressures, and we identify traits of most affected species. We find that agricultural intensification, in particular pesticides and fertiliser use, is the main pressure for most bird population declines, especially for invertebrate feeders. Responses to changes in forest cover, urbanisation and temperature are more species-specific. Specifically, forest cover is associated with a positive effect and growing urbanisation with a negative effect on population dynamics, while temperature change has an effect on the dynamics of a large number of bird populations, the magnitude and direction of which depend on species’ thermal preferences. Our results not only confirm the pervasive and strong effects of anthropogenic pressures on common breeding birds, but quantify the relative strength of these effects stressing the urgent need for transformative changes in the way of inhabiting the world in European countries, if bird populations shall have a chance of recovering.

    • Alors la disparition des oiseaux, c’est comme pour le réchauffement climatique. C’est un complot wokiste pour empêcher les paysans de travailler et de nourrir la planète. Personne ne parle de la matière noire qui réchauffe la galaxie et qui est à l’origine du réchauffement actuel ? Pourquoi ? Qui en profite ? Les écoterroristes pardi ! Et c’est pareil pour les oiseaux. S’ils disparaissent, ce qui reste à prouver, c’est à priori parce que la matière noire de l’univers n’aime pas les oiseaux, et que les oiseaux préfèrent se cacher. En conséquence, les écoterroristes ne peuvent plus compter les oiseaux, et on finit par croire qu’ils ont disparus à cause des paysans ukrainiens qui nourrissent les habitants du Sahel et du Biafra et qu’on voudrait empêcher de travailler pour de mauvaises raisons.

      (désolé)

    • Ça fait 50 ans maintenant qu’il est scientifiquement « urgent de… » et que chaque année il y a une nouvelle étude majeure, avec des chiffres et des graphiques et des projections, qui conclue que non vraiment là ce n’est plus possible, et qu’il est encore plus urgent de…

      Et rien.

      La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.
      – comme dirait l’autre

      Du coup la méthode scientifique, même produisant des choses vraies, est-elle vraiment la bonne solution ? Ya de quoi légitimement se poser la question, après 50 ans d’échecs évidents (le monde est bien bien pire et bien bien plus détruit qu’en 1972).

    • Preuve en est seulement que les sciences et leurs progrès ne sont pas indépendants des rapports sociaux de production dans lesquels ils prennent place. Dans une société dont l’économie obéit aux seules logiques de la recherche de profit, les sciences ne seront jamais une solution.

    • Un centre d’étude de l’UQAM (université du Québec à Montréal) fait paraître une revue sur le thème de l’éducation relative à l’environnement (ERE). Dans une de ses productions (volume 17-1 de 2022), les auteurs passent au crible les problématiques qui impactent les actions contre le changement climatique et contre la dégradation de l’environnement en général. Abordé sous l’angle de la psycho-sociologie, cette analyse tente de répondre aux questions posées par l’inaction (on le sait pourtant depuis longtemps, mais on ne fait toujours rien).
      Plan de l’exposé :

      -Sciences cognitives et changements climatiques
      –Défi de la compréhension
      –Le défi de l’action climatique
      –Le défi du déni climatique
      –Limites méthodologiques et épistémologiques de certaines approches psychologiques
      –La crise de reproductibilité associée aux approches expérimentales
      –Validité externe
      –Déterminisme de l’inaction et du déni
      –Limites des explications individualistes
      –Limites politiques
      –Pathologisation du déni
      –« Nudging » et marketing social
      –Post-démocratie
      –Discussion
      –Conclusion

      Le lien : https://journals.openedition.org/ere/8307

      (Pas encore pris le temps de tout lire mais ça a l’air honnête)

  • Les xénobots, premiers robots vivants, parviennent à s’autoreproduire
    https://www.courrierinternational.com/article/biologie-les-xenobots-premiers-robots-vivants-parviennent-sau

    Mis au point en 2020 par une équipe américaine à partir de cellules d’embryons de grenouilles, les xénobots viennent de franchir une étape supplémentaire : l’autoréplication. Une forme de reproduction encore jamais observée chez les animaux ni les plantes.

    #it_has_begun

  • « Une maladresse » : à Toulouse, des policiers demandent aux écoles de compter les absents pour l’Aïd - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/une-maladresse-a-toulouse-des-policiers-demandent-aux-ecoles-de-compter-l

    Des policiers ont envoyé un mail aux chefs d’établissements de Toulouse pour leur demander de « fournir les chiffres de l’absentéisme le jour de l’Aïd », qui marque la fin du ramadan.

  • Ne pas cuire ses pâtes « al dente » est un « crime » (et c’est la science qui le dit) - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/ne-pas-cuire-ses-pates-al-dente-est-un-crime-et-cest-la-science-qui-le-di
    https://www.leparisien.fr/resizer/Vv0wdr0cDpzlqJiZPwYIqgHtyyg=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/JMA6AWGLNRA5TDRBNM76BKWAJ4.jpg

    Le chef transalpin va complètement dans le sens de la démonstration scientifique évoquée précédemment. « Une pasta al dente* est plus facilement digérée, augmente le sentiment satiété et est moins glycémique. C’est un élément très important notamment dans ce qu’on appelle le régime méditerranéen », abonde le grand cuisinier. « La cuisine italienne a trouvé un nouveau terrain de jeu en France, grâce aux messages qu’on transmet sur la cuisson idéale et les Français évoluent sur la question », veut croire Simone Zanoni. Et en plus, c’est aussi scientifique.

  • Nouvelle attaque contre le monde du travail :

    L’indemnisation des arrêts de travail dans le viseur de Bercy | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/lindemnisation-des-arrets-de-travail-dans-le-viseur-de-bercy-1943021#utm_so

    L’indemnisation des arrêts de travail dans le viseur de Bercy

    Les indemnités journalières font partie des pistes identifiées par le ministère du Budget pour réduire les dépenses publiques. Les montants remboursés continuent de déraper depuis le début de l’année. Mais le sujet est sensible.

    https://justpaste.it/dfsgp

  • #Retraites : bataille juridique sur la proposition Liot d’abrogation de la réforme | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/retraites-bataille-juridique-sur-la-proposition-liot-dabrogation-de-la-refo

    Vous avez aimé l’article 49.3 de la Constitution, vous adorerez l’article 40. La réforme des retraites continue d’explorer toutes les subtilités de la loi fondamentale de la République. Depuis quelques jours, les députés de la majorité et leurs conseillers se grattent la tête : peuvent-ils tuer dans l’oeuf la proposition de loi d’abrogation de la réforme des députés Liot et empêcher son examen le 8 juin, au motif de son irrecevabilité budgétaire ?

    […]

    L’article 40 de la Constitution est une barrière financière à la liberté d’initiative des parlementaires. Il statue que « les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique ». En clair, tout amendement ou proposition de loi (PPL) qui dégrade les comptes publics peut être torpillé.

    #Démocratie

  • Dominique Costagliola fait le point sur le Covid-19 après que l’OMS a annoncé la fin de l’urgence mondiale
    https://www.lexpress.fr/sciences-sante/dominique-costagliola-la-pandemie-de-covid-19-est-terminee-mais-quavons-nou

    Après plus de trois ans de souffrances et des millions de morts, l’épidémiologiste et directrice de recherche émérite à l’Inserm déplore que nous ne soyons pas mieux préparés pour les prochaines épidémies. Source : L’Express

    • L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient officiellement de lever son plus haut niveau d’alerte sur la pandémie de Covid-19, estimant que le virus était désormais suffisamment sous contrôle. Après trois ans de crise, « au moins 20 millions de morts », selon le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et beaucoup de souffrances, va-t-on enfin pouvoir tourner la page ? Le Dr Tedros a aussitôt tempéré la bonne nouvelle : le Covid fait toujours de nombreuses victimes. « Ce virus est là pour durer, il continue de tuer », a-t-il rappelé.

      De fait, si le Sars-CoV-2 nous laisse un répit appréciable depuis quelques mois, au point de nous laisser croire à un retour à « la vie d’avant », il n’a pas disparu. Nous en sommes arrivés à une paix armée entre ses capacités d’évolution et les défenses immunitaires que nous avons pu monter contre lui. Cette paix sera-t-elle durable ? Nul n’en sait rien, rappelle l’épidémiologiste et directrice de recherche émérite à l’Inserm Dominique Costagliola. Pourtant, nous avons baissé la garde, regrette-t-elle. Il ne faudrait pourtant pas grand-chose pour se préparer à d’éventuelles résurgences du Covid, mais aussi à l’apparition de nouveaux virus peut-être encore plus dangereux – de l’investissement dans des systèmes de surveillance des agents pathogènes, et dans la qualité de l’air intérieur. Ne pas s’en donner la peine nous laisse très vulnérables.

    • Est-ce que nous n’avons vraiment eu que de petites vagues ces derniers mois ? Je n’en sais rien, puisqu’on ne mesure plus rien. Mais ce n’est pas parce que le virus se fait plus discret qu’il ne continue pas à poser des problèmes. Il est certain que cette maladie est là pour rester. On voit bien qu’il est même assez peu probable que le virus soit sur le point de devenir saisonnier, puisqu’il y a encore des vagues à toutes les saisons. Le Covid ne devrait donc pas ressembler à la grippe de sitôt, à la fois du fait de sa très grande transmissibilité et de sa sévérité. Il circule en permanence, et donne des formes plus graves chez les personnes vulnérables.

      Cela représente donc un fardeau plus lourd, à la fois en termes de décès et d’hospitalisations. Sans parler du Covid long, dont on ne connaît pas bien les conséquences à long terme, ou encore de l’augmentation du risque de diabète ou de maladies cardio-vasculaires, y compris chez les personnes qui ne font pas de formes graves. A quoi on peut aussi ajouter des conséquences en termes d’arrêt de travail, car, même quand on est vacciné et qu’on l’a déjà attrapé, on peut faire des formes très épuisantes.

      Vous dites que l’on ne voit plus rien, mais, s’il y avait des vagues plus marquées, elles se traduiraient quand même dans les statistiques des hospitalisations…

      Il faudrait vraiment qu’il y ait une augmentation importante des admissions pour qu’on les détecte puisqu’on ne teste plus systématiquement les personnes hospitalisées. L’absence de mesures de contrôle dans les établissements de soins est d’ailleurs très choquante : sans tests ni masques, il est probable que les centres hospitaliers eux-mêmes deviennent des contributeurs de la circulation du virus !

  • « La stratégie de Darmanin rappelle celle des années 30 »
    https://www.politis.fr/articles/2023/05/micheal-foessel-la-strategie-de-darmanin-rappelle-celle-des-annees-30

    Michaël Fœssel, philosophe et auteur de « Récidive. 1938 », se penche sur notre démocratie, qui semble plus fragilisée que jamais. Si, pour lui, Macron n’est pas Daladier, la stratégie du gouvernement prend parfois des allures inquiétantes des années d’avant la seconde guerre mondiale. Source : Politis

    • Il faut aussi souligner que l’Italie n’est pas la France, dans le sens où il n’y a pas là-bas un État aussi centralisé que chez nous. La prise du pouvoir par l’extrême droite en France aurait des conséquences bien plus notables et visibles.

      La stratégie de Darmanin outrepasse celle de Macron à savoir une sorte de rapprochement naturel du « ni-droite-ni-gauche » avec la droite illibérale dont le RN.
      Le dernier incident diplomatique où il met en cause Georgia Meloni pour son laxisme envers les « migrants » doit nous remettre en mémoire que cet individu a fourbi ses armes auprès des pires groupuscules de l’extrême droite « canal identitaire » : GUD, Action française, Manif pour tous. Après tout, il avait bien trouvé Marine Le Pen « trop molle » ...

      https://seenthis.net/messages/1001729

      #castorisation (du débat électoral)
      #front_républicain (de mes fesses)

  • Manifestations contre la réforme des retraites : un rapport dénonce l’« instrumentalisation » de la garde à vue à des fins de maintien de l’ordre.
    La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté dénonce, dans un rapport publié mercredi 3 mai, des gardes à vue « dépourvues de base légale » et s’inquiète d’une « banalisation de l’enfermement » à titre préventif.
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/03/manifestations-contre-la-reforme-des-retraites-un-rapport-denonce-l-instrume

    Ce rapport accablant met en évidence de « graves atteintes aux droits fondamentaux », des gardes à vue « dépourvues de base légale » et fait part de ses « vives inquiétudes » face à cette « banalisation de l’enfermement ».

    Dans un courrier envoyé au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui a été destinataire de ce rapport le 17 avril, la contrôleure générale, Dominique Simonnot, ne se contente pas de constater les « carences alarmantes » détectées dans le travail des agents qui ont procédé aux interpellations. Elle en attribue en grande partie la responsabilité aux « instructions » données par la Préfecture de police et le parquet de Paris, encourageant un recours massif aux interpellations « à titre préventif ».

    Cette approche « préventive » du maintien de l’ordre, qui n’est prévue par aucun texte de loi, « révèle ainsi non seulement une instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives, mais également un dévoiement de l’autorité judiciaire, dont le rôle constitutionnel (…) n’est pas de garantir la sécurité juridique des mesures de police, a fortiori lorsqu’elles ont sciemment été prises en méconnaissance de la loi ».

    • Dominique Simonnot, c’est comme la LDH, faudrait peut-être voir à envisager de la dissoudre :
      https://www.huffingtonpost.fr/justice/article/gerald-darmanin-repond-a-dominique-simonnot-sur-les-gardes-a-vue-prev

      Dans sa réponse en date du 2 mai Gérald Darmanin fait valoir que la contrôleuse « excède ses compétences, notamment lorsqu’elle dénonce “une instrumentalisation des mesures de garde à vue à des fins répressives” ».

    • « Les instructions données par la préfecture de police et le parquet de Paris, de même que le classement sans suite de 80% des procédures , révèlent un recours massif, à titre préventif, à la privation de liberté à des fins de maintien de l’ordre public, dénonce Dominique Simonnot. Conformément à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, le droit français conditionne pourtant expressément le recours à une mesure de garde à vue à l’existence d’un soupçon caractérisé quant à la commission ou la tentative d’infraction. »
      https://www.francetvinfo.fr/societe/prisons/retraites-la-controleuse-generale-des-lieux-de-privation-de-liberte-den
      ce qui laisse 20% de possible incarcération alors que la surpopulation carcérale atteint un nouveau record en fRance.
      https://seenthis.net/messages/979544
      le rapport en question du #CGLPL
      https://seenthis.net/messages/1001545

    • Dominique Simonnot : « Je n’ai pas été nommée pour plaire au pouvoir » | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/030523/dominique-simonnot-je-n-ai-pas-ete-nommee-pour-plaire-au-pouvoir

      La Contrôleuse des lieux de privation de liberté constate « un recours massif » aux gardes à vue pendant les manifestations contre la réforme des retraites, « à titre préventif » et « à des fins de maintien de l’ordre public ». Gérald Darmanin estime qu’elle « excède ses compétences ». Elle réagit sur Mediapart.

    • Donc les gardes à vue que vous avez vues, vous, étaient majoritairement abusives ?
      Exactement. Et je le regrette. C’est un peu aberrant. Je comprends que c’est très compliqué, qu’il y a beaucoup de monde, que les policiers n’en peuvent plus, que leur métier est très dur. Bien sûr qu’il faut arrêter ceux qui s’en prennent aux policiers : on a vu des images épouvantables de violences contre les policiers, personne ne peut les cautionner. Mais le boulot des policiers, c’est de garder leurs nerfs, et d’arrêter ceux qu’il faut arrêter. La loi, c’est la loi, et c’est tout. On ne peut pas s’asseoir sur la loi dès qu’il y a un évènement particulier…

      À l’issue de ces gardes à vue abusives, il n’y a pas de recours possible ?
      Non. Et les conditions de garde à vue sont particulièrement immondes. Je vous assure qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour entrer dans ces cellules. Au commissariat de Nice, des avocats ont noté ce que nous constatons souvent : des cellules ignobles, des draps avec des couvertures dégueulasses, des matelas qui ne sont pas désinfectés, des toilettes ignobles, sans chasse d’eau, ou qu’il faut actionner de l’extérieur. Résultat : l’État vient d’être condamné par le tribunal administratif de Nice à améliorer en urgence les cellules sous peine d’astreintes financières. Nous l’avions déjà signalé, le ministre de l’intérieur n’a pas voulu nous écouter. Je salue l’action des avocats qui se saisissent de ces sujets. C’est par le droit qu’on y arrivera, puisque politiquement cela semble impossible. Il faut dire aux Français combien ça nous coûte à tous de ne pas se tenir conformément à la loi. C’est d’ailleurs la même chose sur la surpopulation carcérale : le fait qu’il n’y ait pas plus de détenus que de places de prison, ça viendra avec des recours d’avocats au nom de leurs clients, qui vont faire condamner l’État. Il faut faire payer l’État.

    • Gardes à vue abusives : « Je me sens insulté », Nuñez réagit au rapport de la Contrôleuse des prisons - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/gardes-a-vue-abusives-je-me-sens-insulte-nunez-reagit-au-rapport-de-la-co

      […]
      « C’est totalement faux, je ne passe aucune instruction sur les interpellations préventives, a réagi ce mercredi matin le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, invité sur CNews. Je me sens insulté, offensé quand j’entends dire ça. Je demande à mes effectifs de faire cesser des infractions. Je demande d’interpeller uniquement les auteurs de ces infractions. »

      Le préfet de police s’est justifié en recontextualisant les nombreuses gardes à vues qui ont suivi les manifestations contre la réforme des retraites : « Ce sont des interpellations massives, dans des cortèges sauvages » où sont commis des « incendies, des dégradations ». « Il est parfois difficile de caractériser la nature de l’infraction dans un groupe », dit-il, pour expliquer le nombre élevé de personnes relâchées sans poursuite.

      « Scènes collectives de violences »
      « Par nature, les scènes collectives de violences telles que celles concernées par les contrôles rendent complexes aux services enquêteurs l’attribution de la responsabilité individuelle, dans le temps de la garde à vue, au sens pénal », a également répondu Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, dans un courrier adressé à Dominique Simonnot.

      « On pourra regretter que le rapport, malgré la consultation de procédures judiciaires individuelles, ne cite jamais les références de celles dont certaines citations sont extraites, rendant particulièrement complexe l’apport d’éléments de réponse sur la forme et le fond », a-t-il déploré.

    • La susceptibilité de Nuñez a de quoi interroger. Il n’accepte aucune vexation comme si toutes les exactions n’étaient pas documentées.
      https://www.hrw.org/fr/news/2023/05/04/alerte-aux-restrictions-de-lespace-de-la-societe-civile-en-france
      Est-il aussi chatouilleux que Darmanin ? Celui-ci déclarait s’étouffer, en entendant parler de violences policières, juste après les meurtres de George Floyd, de Cédric Chouviat ... et de tant d’autres victimes de la police.

  • « Il n’y a pas de lien réel entre les juifs et les lettres de change, mais les deux ont été l’objet des fantasmes de conspiration »
    https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2023/04/30/il-n-y-a-pas-de-lien-reel-entre-les-juifs-et-les-lettres-de-change-mais-les-

    La déportation dans les camps nazis, commémorée ce dimanche, constitue le paroxysme d’un antisémitisme occidental nourri par des siècles de préjugés. C’est à l’un des plus tenaces que s’attaque l’historienne Francesca Trivellato : celui associant les juifs à l’invention de la lettre de change, à la base du capitalisme.

    (...) Développée par l’avocat du droit maritime Etienne Cleirac (1583-1657), cette légende a véhiculé de nombreux préjugés antijuifs, dans le but de légitimer la pratique du commerce par les marchands chrétiens. https://justpaste.it/9yru8

    #antisémitisme #commerce #capitalisme #finance #argent #histoire

  • Ici, on a passé la semaine avec le masque à la maison. Une personne malade symptomatique seulement, pour le moment. A priori, on est dans la vague XBB1.5...

    On a des échos en provenance de Paris, connaissance de connaissance qui évoque plusieurs cas de conjonctivites sévères. C’est un des symptômes réputé significatif de XBB1.6.

    L’épidémie n’existe plus nulle part en France. Et pourtant, ça continue de circuler, l’air de rien.

    • A propos du nouveau variant « Arcturus » XBB1.6 :

      https://www.ladepeche.fr/2023/04/28/covid-19-le-nouveau-variant-tres-sous-estime-arcturus-detecte-en-france-de

      Le SARS-CoV-2 se rappelle désormais à notre - mauvais - souvenir avec l’apparition d’un nouveau variant. Cette nouvelle souche, détectée en premier lieu en Inde descend de la lignée désormais connue d’Omicron. XBB.1.16 - aussi baptisé « Arcturus » - a été observé pour la première fois en Inde en janvier dernier. Selon les autorités sanitaires sur place, ce variant est à l’origine d’un rebond viral particulièrement important, incitant par ailleurs le pays à relancer la production de vaccins. Par ailleurs, le port du masque est de nouveau de rigueur dans les lieux clos...

      Détecté dans une trentaine de pays

      Cette nouvelle souche a été détectée dans une trentaine de pays du monde entier. Des cas de contaminations ont été identifiés aux États-Unis, au Japon, en Australie... et même en France, comme l’indiquent nos confrères de TF1. Dans l’Hexagon, dix personnes auraient été infectées par cette nouvelle souche selon la base de données publique Gisaid (pour « Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data »). « Il est probable que la diffusion de ce nouveau variant soit très sous-estimée, commente pour sa part le Pr. Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de Santé globale à l’université de Genève. L’OMS suit la propagation de ce nouveau variant d’Omicron d’aussi près que possible, ce qui n’est pas aisé, tout le monde ayant largement baissé la garde de sa veille sanitaire. »

  • L’irrigation du maïs représente-t-elle un quart de l’eau douce consommée en France ?
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/04/24/l-irrigation-du-mais-represente-t-elle-un-quart-de-l-eau-douce-consommee-en-

    La députée Aurélie Trouvé (LFI) a provoqué de vives réactions en affirmant que le maïs irrigué consommait 25 % de l’eau douce. Si le chiffre exact est difficile à estimer, l’ordre de grandeur est correct.

  • David Harvey sur la Chine, le capitalisme, le Marxisme et les légumes | Mediapart | 18.04.23

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/180423/david-harvey-en-france-le-neoliberalisme-devient-violent-et-autocratique

    Quel est votre sentiment sur l’état actuel du capitalisme ?

    David Harvey : Je voudrais isoler quelques faits pour répondre à cette question. Le premier, c’est qu’il est très difficile de se représenter aujourd’hui ce que pourrait être le futur du capitalisme parce que la direction que prendra la Chine, qui est un acteur crucial, n’est pas claire.

    Ma vision est que la Chine a permis au capitalisme, en 2007-2008, d’éviter une dépression comparable à celle des années 1930. Depuis ce moment et avant l’arrivée du Covid, la Chine a représenté environ un tiers de la croissance mondiale, ce qui est davantage que les États-Unis et l’Europe réunis. Donc il est impossible, dans les circonstances présentes, de prévoir la direction que prendra le capitalisme sans savoir celle que prendra la Chine.

    Le deuxième élément qui me semble important est que, à l’intérieur du monde capitaliste, il y a eu de sérieux crashs financiers depuis 1980. À chaque crise, les banques centrales ont répondu en augmentant la liquidité. À présent, nous nous dirigeons vers la prochaine crise qui nécessitera encore plus de liquidités. Pour moi, nous sommes donc dans une situation dangereuse où le capital s’accumule sous l’effet de ces infusions de liquidités.

    Tout cela ressemble à une chaîne de Ponzi mondiale [un montage financier frauduleux – ndlr] et les chaînes de Ponzi finissent souvent très mal. La difficulté dans ce cas, c’est qu’il n’existe pas de possibilité pour les États de permettre une crise financière si la finance occidentale est fondée sur une chaîne de Ponzi… Mais alors, la question est de savoir s’ils peuvent contenir cette crise et je ne suis pas sûr qu’ils le peuvent.

    Le troisième élément qui est important pour moi est la question des transferts de technologie sur le plan international. Depuis les années 1950, les États-Unis n’ont pas freiné, et parfois même ont promu, les transferts de technologie vers le Japon, Taïwan ou la Corée du Sud. En faisant cela, ils cherchaient évidemment à contenir la Chine dans sa forme communiste et à l’encercler par un réseau de pays à revenus moyens à élevés.

    Que s’est-il passé lorsque la Chine s’est ouverte ? Les capitaux du Japon, de la Corée du Sud ou de Taïwan se sont massivement investis en Chine, amenant avec eux les transferts de technologie passés. À présent, les États-Unis tentent de bloquer les transferts de technologie vers la Chine, ce qui à mon sens est une attitude stupide. En partie parce que c’est impossible, mais aussi parce que si l’on bloque le développement de la Chine, qui a systématiquement sauvé le capitalisme, on ne fait pas quelque chose de très positif pour le capitalisme.

    Il y a beaucoup de divergences d’opinion aux États-Unis, mais s’il est une chose sur laquelle le Congrès est unifié avec la présidence Biden, c’est bien sa politique anti-chinoise. Si cette politique réussit, nous verrons, je pense, le monde tomber dans une croissance négative. Et cela conduira à de nombreuses oppositions, à des mécontentements, à de l’agitation et à des soulèvements. Nous voyons déjà beaucoup de ces événements se dérouler sous nos yeux.
    [...]

    Étant donné qu’il est difficile de révolutionner la vie urbaine quotidienne et qu’il y a une conscience écologique de plus en plus aiguë, ne pensez-vous pas, comme Kristin Ross, que les révolutions partiront désormais des campagnes, des zones à défendre ?

    Toute l’histoire du capital est parsemée de mouvements alternatifs de ce type. Ils ne sont ni absurdes ni inutiles. Ces mouvements peuvent être les germes de la construction d’une alternative réelle. Si je pouvais tout planifier, je m’assurerais qu’on sorte de la métropolisation, les gens travailleraient à distance de la métropole – c’est désormais possible –, les structures communales seraient écologiques, les gens auraient tous leur parcelle de terrain pour cultiver des légumes. C’est une réponse importante aux problèmes soulevés par l’agriculture capitaliste. Je vivais en Grande-Bretagne durant la Seconde Guerre mondiale, quand 50 % de la production alimentaire venait des potagers des gens ! Il y beaucoup de choses qui peuvent naître de ces alternatives. Là encore, ça va me causer des problèmes avec les marxistes orthodoxes, car parfois, je dis des choses qui me font passer pour un anarchiste ! (Rires)

    En fait, vous êtes plus Kropotkine que Marx !

    Oui, et Élisée Reclus ! Je les aime bien. J’aime beaucoup la réplique d’Henri Lefebvre quand on lui demandait pourquoi il était marxiste et pas anarchiste : « Je suis marxiste pour qu’un jour on puisse tous vivre comme des anarchistes ! » C’est une très bonne réponse ! Je suis un anarchiste ancien modèle, j’aime lire Murray Bookchin, Kropotkine, Élisée Reclus, ça mérite d’être incorporé, et amélioré, à nos considérations. Cela fait sans doute de moi une sorte d’hérétique.

    Vous avec beaucoup fait pour aider la pensée marxiste à survivre au rouleau compresseur néolibéral. Vous avez récemment publié A Companion to Marx’s Grundrisse (Verso, 2022, non traduit). Pourquoi est-il toujours important pour vous de lire Marx et de parler de sa pensée ?

    Vous pourriez dire que je suis un peu obsessionnel ! La première raison, c’est que je ne supporte pas le courant hégémonique de l’économie contemporaine. C’est tellement erroné ! Je pense que Marx a construit une manière de comprendre le capital et l’économie qui est bien plus précise et pertinente que celle des économistes bourgeois. Je veux les défier. Ce n’est pas facile, car ils ont l’argent, ils ont les médias, ils ont la « crédibilité ». Mais prenons des exemples.

    David Ricardo [économiste britannique, 1772-1823 – ndlr] avait une théorie de la valeur liée au travail. Beaucoup de gens qui travaillent sur cette tradition regardent la situation et disent : si le travail est la source de toute valeur, comment se fait-il que le travail soit si peu rémunéré ? C’est une question morale évidente ! C’est de là que vient le « socialisme ricardien » dans les années 1840, qui a donné naissance au socialisme de John Stuart Mill [économiste britannique, 1806-1873 – ndlr]. Celui-ci affirme qu’on ne peut rien faire au niveau de la production, mais qu’on peut redistribuer autant que possible la valeur aux gens qui la produisent. Thomas Piketty, Elizabeth Warren et Bernie Sanders s’inscrivent dans cette tradition.

    Marx n’aimait pas cette tradition parce qu’elle ne prend pas en compte la production. Mais elle pose une question morale fondamentale, qui est devenue très puissante dans le mouvement chartiste, dans les années 1840 [un mouvement ouvrier qui s’est développé au Royaume-Uni au milieu du XIXe siècle, après l’adoption de la « Charte du peuple » – ndlr].

    Puis, des économistes marginaux ont dit : il ne faut plus penser la valeur seulement à partir du travail, mais en additionnant la valeur de la propriété, du capital et du travail. L’importance de ces trois facteurs de la production vient de leur rareté relative : si les capitalistes ont peur de manquer, ils sont légitimes à recevoir bien plus que le travail, qui est abondant. Les grands patrons de Manchester étaient ravis de cette nouvelle théorie économique car elle éradique la question morale, et la théorie de John Stuart Mill n’a survécu qu’à travers certaines formes de social-démocratie à partir de 1945.

    Aujourd’hui, le capital repose toujours sur cette théorie de la valeur ! Elle légitime des taux de rentabilité plus élevés pour le capital, à tel point qu’il y a des capitaux excédentaires. Il devrait donc y avoir un rééquilibrage en faveur du travail, mais bien sûr ce n’est pas ce qui se produit. Si vous dites à un économiste, dans n’importe quelle faculté, de prendre cette théorie de la valeur au sérieux, il vous rira au nez ! C’est ridicule.

    C’est pourquoi il faut revenir à cette question morale. Car, une fois que vous l’avez posée, les gens commencent à s’interroger et, dès lors, il est possible de passer à la prochaine étape qui est de poser la question de la destruction de la production capitaliste. C’est pour cette raison que Marx me donne une alternative. Il pense que le capital n’est pas quelque chose, comme le pensent les économistes bourgeois, mais que c’est un processus dans lequel il prend différentes formes. Il a cette incroyable flexibilité.

    D’autre part, Marx m’est très utile pour comprendre des phénomènes d’urbanisation. Marx explique par exemple que les capitalistes investissent dans des activités improductives à dessein, pour éviter le surplus de production créé par leurs investissements. Regardez l’urbanisation contemporaine dans les États du Golfe, c’est assez éloquent ! Les capitalistes investissent dans des activités improductives, à des taux énormes, pour faire du profit. Ils le font en partie pour des raisons écologiques car la pression sur l’environnement serait autrement catastrophique.

    Mon objectif est de diffuser une théorie marxiste qui soit compréhensible, d’être pédagogue, pour que les syndicats et les mouvements sociaux puissent s’en saisir. En un sens, c’est la raison pour laquelle l’hégémonie marxiste s’est effondrée dans les années 1980 : trop sophistiquée, elle n’avait pas de camp de base réel pour expliquer ce qui se passait dans la vie quotidienne. Je pense que cette erreur est en cours de réparation.

  • Emmanuel Macron face à nos lecteurs : « Ce qui m’importe, c’est que le pays avance » - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/politique/emmanuel-macron-face-a-nos-lecteurs-ce-qui-mimporte-cest-que-le-pays-avan
    https://www.leparisien.fr/resizer/6osohaCAEQ8M3s3T5srQAzoCU0Y=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/EN2X4WEKBVELBJANYENBWTNKII.jpg

    Et pour l’immigration ?

    Le débat est souvent caricatural. La France est une terre d’immigration depuis des siècles. L’intégration n’a jamais été facile, surtout dans une société qui perd du muscle parce qu’elle se désindustrialise. Nous devons être plus exigeants en matière d’intégration, défendre une laïcité à la française. Côté immigration, nos procédures sont beaucoup trop longues. Les délais explosent, les gens finissent par trouver un travail, s’établissent et sont protégés par d’autres règles. Donc, ça ne marche plus.

    Alors que faire ?

    Mieux protéger les frontières européennes, être plus exigeant avec les pays de transit et d’origine pour éviter ces mouvements. Et on va durcir nos règles sur l’immigration pour que ceux qui n’ont pas de raison d’être ici puissent voir leur dossier étudié plus rapidement et être raccompagnés chez eux.

    Expliciter le « en même temps » raciste : on ne doit accepter que les immigrés qui s’intègrent et virer les autres. Le problème c’est que si on ne les vire pas assez vite, hé ben ils s’intègrent, et ça devient plus compliqué de les virer, et « ça ne marche plus ». Conclusion, il faut les virer beaucoup plus vite pour éviter qu’ils s’intègrent. CQFD.

  • «La partie est déjà perdue» : la fonte des glaciers bat des records, alerte l’ONU
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/la-partie-est-deja-perdue-la-fonte-des-glaciers-bat-des-records-alerte-l

    Les glaciers de référence ont connu une perte beaucoup plus importante que la moyenne des dix dernières années. « La perte d’épaisseur cumulée des glaciers depuis 1970 s’élève à près de 30 mètres », note le rapport. « Les Alpes européennes ont battu des records de fonte des glaciers en raison d’une combinaison de faible enneigement hivernal, de l’arrivée de poussière saharienne en mars 2022 et de vagues de chaleur entre mai et début septembre ».

    L’OMM précise qu’aucune neige n’a survécu à la saison de fonte estival, même dans les massifs les plus élevés, ce qui n’était jamais arrivé. Conséquence : il n’y a pas eu d’accumulation de glace fraîche.

    • À vrai dire, il n’est pas « d’objets, de gens, [ni] de modes de vie » à tenir « directement responsables », mais un rapport social de production fondé sur l’accumulation et la reproduction du capital et sur l’exploitation.

      Ou alors on tient le capital pour « l’objet », la classe possédante comme « les gens » et le système capitaliste comme le « mode de vie » :)

      Je mets ici encore mon grain de sel car il est illusoire de croire qu’il existe des solutions déterminantes permettant de régler les problèmes causés par le réchauffement climatique dans le cadre du capitalisme — dont la course au profit est la seule règle « directement responsable ».

    • La matérialité sociale du processus de production n’est pas dans l’opposition des intérêts dans le cours de cette production, mais dans les apriori partagés par tous (à savoir la « naturalité » des catégories de travail, d’argent, d’État...) et dont une simple « prise de conscience » ne suffit pas à les abolir.

  • « Mon corps, mon choix » - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Mon-corps-mon-choix

    Il y a quelques jours, dans un groupe féministe, nous avons déplié un paragraphe de notre manifeste qui reprenait le slogan « Mon corps, mon choix ». J’avais émis quelques doutes sur cette formulation car si entendue comme un appel à la liberté reproductive et sexuelle des femmes elle fait consensus, elle contient aussi tout un monde contre lequel, en tant que féministes au sein d’un syndicat de transformation sociale, nous luttons. Enfin, j’espère.

    « Mon corps, mon choix », c’est un slogan qui a été repris par des femmes de mouvements libertariens états-uniens au cœur de la crise sanitaire pour réclamer l’absence de politique de santé publique et le renvoi de chacun·e à son appréciation – jusqu’à ce qu’il ou elle ou ses proches ou les personnes qui les côtoient viennent solliciter les soins médicaux dispensé par le monstre honni, ce Léviathan qui a nom société.

    […]

    C’est aussi leur corps et leur choix que réclament les personnes à la recherche de thérapies alternatives. C’est leur liberté de s’engager dans des traitements farfelus comme le jeûne et le crudivorisme (1) pour soigner le cancer, soin prôné par le youtubeur Thierry Casasnovas, aujourd’hui mis en examen avec sa comptable pour « exercice illégal de la profession de médecin », « abus de faiblesse » et « pratiques commerciales trompeuses ». Au nom de quoi empêcher ce gourou de la nutrition, pas même diplômé dans les disciplines qu’il prétend renouveler, de promettre monts et merveilles à des personnes crédules et d’utiliser toutes les manipulations, bien rodées par les mouvements sectaires, qui lui assurent leur adhésion ? Après tout, c’est leur choix, et comme dit une camarade quand elle voit des imbéciles se mettre en danger, le darwinisme social a parfois du bon. Ni elle ni moi n’assumerions bien longtemps ce trait d’humour car les personnes crédules, ce ne sont pas toujours des ennemi·es politiques honni·es par leurs proches et méprisé·es par leurs voisin·es, ça peut être aussi vous et moi confronté·es à un problème de santé ou séduit·es par une pensée originale à un moment où nous sommes en difficulté psychologique.

    #féminisme #libéralisme #slogan #Aude_Vidal

  • Je serais Présipotent, j’userais de mon pouvoir d’épidémiologiste, et je décrèterais qu’il faut protéger les plus faibles. Et je dirais qu’il faut interdire les rassemblements, et qu’il faut porter le masque, surtout quand on utilise une ou des casseroles.

    Le Covid, il est partout, sauf en France.

    Une vague de Covid touche à nouveau la Suisse - Le Matin
    https://www.lematin.ch/story/une-vague-de-covid-touche-a-nouveau-la-suisse-128994275837

    La charge virale dans les eaux usées des stations d’épuration suisses est aussi élevée que lors de la vague de l’été dernier. De nombreux Suisses sont donc infectés.

    • Plusieurs effets des années Sarkozy/Hollande/Macron :
      – On ne dit pas « j’ai un truc qui ressemble au COVID », on affirme « Ça ne peut pas être le COVID, c’est une grippe ou une angine »
      – On ne dit pas « on régresse au XIXème siècle avec la baisse de l’espérance de vie, la hausse de la mortalité infantile et des accidents du travail, et la retraite à 64 ans », on dit « la dernière fois que je suis allé à l’hôpital, ça s’est très bien passé. c’était dans la clinique bidule, et ils ont été très pros ».
      – On ne dit pas « l’été va être infernal », on dit « j’ai réservé dans un club dans les caraïbes ».
      – On ne dit pas « les œufs des poules élevées par les particuliers contiennent des toxines et des pfas », on dit « les œufs de batteries sont strictement contrôlés ».
      – On ne dit pas « l’inflation sur les fruits et légumes ne pourra que continuer à augmenter du fait de la sécheresse en Espagne », on dit « c’est une formidable opportunité pour nos maraîchers de Provence et du Languedoc ».
      – On ne dit pas « Le Languedoc devient invivable », on dit « le déficit en eau nécessite de prendre des mesures fortes, telles que l’arrêt du lavage des voitures, du remplissage des piscines particulières, et l’arrosage des jardins et potagers des particuliers ».
      – On ne dit pas « Les incendies détruisent les paysages et les habitats », on dit « La saison des incendies est en avance cette année ».
      – On ne dit pas « La canicule tue déjà ce printemps en Asie », on dit « Il fait chaud dans les pays du sud, la grande affaire ».
      – On ne dit pas « Les bidonvilles devraient être reconstruits », on dit « Les immigrants doivent être expulsés par la force, et leurs lieux de survie détruits ».

      On n’est ni clairvoyants, ni lucides, ni même un tant soit peu empathiques. On est eugénistes, barbares, et par dessus tout parfaitement crétins.

    • Donc, se méfier des Suisses, vu comme ils sont covidés :-)

      En attendant, Santé Publique France ne fournissent plus les données hospitalières par départements ; blackout depuis le 31 mars. C’est Catherine Hill qui doit être contente.

  • L’artiste Boris Eldagsen révèle que sa photo, récompensée par un Sony Award, est l’œuvre d’une IA et veut ouvrir le débat
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-etoile-du-jour/l-artiste-boris-eldagsen-revele-que-sa-photo-recompensee-par-un-sony-aw

    Et c’est là que ça devient vertigineux : désormais seule une intelligence artificielle peut dire si une photo a été produite par un humain ou par un ordinateur. D’où l’importance du message de Boris Eldagsen sur l’urgence de s’interroger sur ce qui est en train de se passer, pas simplement de constater les progrès de la technologie mais de se poser des questions. Que veut-on faire de ces intelligences artificielles ? Que voulons-nous voir ? Que voulons-nous montrer ? Ça concerne les institutions, les gouvernements, les médias, le monde de l’éducation, clairement bien plus que le petit comité d’un prix de photographie.