Un responsable des éditions La Fabrique arrêté puis libéré par la police britannique

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    • French publisher arrested in London on terrorism charge | UK news | The Guardian
      https://www.theguardian.com/uk-news/2023/apr/18/french-publisher-arrested-london-counter-terrorism-police-ernest-moret

      Ernest Moret was stopped at rail station and taken into custody, where he was questioned about his participation in French protests

      A French publisher has been arrested on terror charges in London after being questioned by UK police about participating in anti-government protests in France.

      Ernest Moret, 28, a foreign rights manager for Éditions la Fabrique, was approached by two plainclothes officers at St Pancras station on Monday evening after arriving by train from Paris to attend the London book fair.

      He was questioned for six hours and then arrested for alleged obstruction in refusing to disclose the passcodes to his phone and computer. His treatment was condemned as an attack on the right to demonstrate, amid calls for protests outside the UK embassy in Paris and the French Institute in London.

      Moret arrived at St Pancras at 7.15pm with his colleague Stella Magliani-Belkacem, the editorial director at the Paris-based publishing house, to be confronted by the two officers.

      Magliani-Belkacem told the Guardian: “When we were on the platform, two people, a woman and a guy, told us they were counter-terrorist police. They showed a paper called section 7 of the Terrorism Act of 2000 and said they had the right to ask him about demonstrations in France.”

      She added: “I’m still shaking. We are in shock about what happened.”

      She said French publishers had drafted a joint letter calling for a protest outside the British embassy in France on Tuesday evening about Moret’s treatment.

      When the officers began questioning Moret, Magliani-Belkacem called her friend Sebastian Budgen, a senior editor at Verso Books in London, at whose home she and Moret had arranged to stay.

      Budgen arranged for a lawyer to visit Moret. The lawyer called Budgen at 1am on Tuesday to confirm that Moret had been arrested over his refusal to tell police the passcodes to his confiscated phone and laptop. He was transferred to a police station in Islington, north London, where he remained in custody on Tuesday. He was later released on bail.

      Éditions la Fabrique is known for publishing radical left authors. Moret also represents the French science fiction novelist Alain Damasio and had arranged more than 40 appointments at the London book fair.

      A joint press release from Verso Books and Éditions la Fabrique condemned Moret’s treatment as “scandalous”.

      It said: “The police officers claimed that Ernest had participated in demonstrations in France as a justification for this act – a quite remarkably inappropriate statement for a British police officer to make, and which seems to clearly indicate complicity between French and British authorities on this matter.”

      It added: “We consider these actions to be outrageous and unjustifiable infringements of basic principles of the freedom of expression and an example of the abuse of anti-terrorism laws.”

      The statement said a protest was planned at the French Institute in London and called on France’s ambassador to the UK, Hélène Duchêne, to request Moret’s immediate release.

      Budgen said: “It is causing a stink at the London book fair and there’s a big stink in France as well … there’s been an increasingly repressive approach by the French government to the demonstrations, both in terms of police violence, but also in terms of a security clampdown.”

      Hundreds of thousands of people took to the streets in France last month over Emmanuel Macron’s use of constitutional executive powers to push through an unpopular increase in the pension age. The protests caused King Charles’s planned visit to France, his first overseas tour as monarch, to be postponed.

      The writers’ association Pen International said it was “deeply concerned” that Moret was detained on counter-terrorism grounds.

      Pamela Morton, senior books and magazines organiser for the National Union of Journalists, also expressed concern.

      She said it seemed “extraordinary that the British police have acted this way” in arresting a publisher on the way to the London book fair. “We will be taking this up with the police,” she added.

      A Metropolitan police spokesperson said: “At around 7.30pm on Monday 17 April, a 28-year-old man was stopped by ports officers as he arrived at St Pancras station, using powers under schedule 7 of the Terrorism Act 2000.

      “On Tuesday 18 April, the man was subsequently arrested on suspicion of wilfully obstructing a schedule 7 examination, contrary to section 18 of the Terrorism Act 2000.”

  • Arrestation d’un éditeur français à Londres lors d’une foire internationale
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/arrestation-dun-editeur-francais-a-londres-lors-dune-foire-internationale

    C’est à son arrivée à la gare de Saint Pancras, tout juste sorti de l’Eurostar, qu’Ernest est interpellé par des agents britanniques en civil. Se réclamant du Schedule 7 du “Terrorism Act 2000”, un point de la législation antiterroriste locale qui les autorise à interroger et détenir toute personne jugée susceptible de commettre ou préparer des faits terroristes, ils évoquent sa participation à une manifestation en France. « Une telle déclaration de la part d’un policier britannique est tout à fait insensée et semble clairement indiquer une complicité avec les autorités françaises sur ce dossier », commente La Fabrique dans un communiqué conjoint avec l’éditeur indépendant londonien Verso Book.

    • Toujours dans l’article de Médiapart :

      Son avocate Marie Dosé complète, dans son propre communiqué : « Dans le cadre du Schedule 7 du Terrorism Act, le fait de ne pas transmettre les codes d’accès à son ordinateur et à son téléphone portable est susceptible de caractériser un délit et d’entraîner des poursuites judiciaires. Et il semblerait que ce délit soit reproché à mon client. » Après la libération d’Ernest, les investigations vont se poursuivre, les policiers britanniques ayant conservé l’ordinateur et le téléphone de l’éditeur.

    • Communiqué des éditions La fabrique, mercredi 19 avril 2023

      Le responsable des droits étrangers de La fabrique, Ernest, a enfin été libéré de sa garde à vue, après son arrestation et sa détention par la police antiterroriste britannique à son arrivée à la gare de Londres. Nous sommes tous et toutes très soulagé.e.s qu’il soit maintenant libre, mais nous sommes également très choqué.es et inquiet.es de ce qui vient d’arriver.

      D’une part, Ernest n’est pas sorti d’affaire. Son téléphone et son ordinateur professionnel ont été saisis et sont restés entre les mains de la police britannique qui vont en extraire toutes les données en vue de les analyser et de les exploiter. Plus grave encore, notre collaborateur est convoqué dans 4 semaines à Londres pour être présenté à la cellule antiterroriste britannique. L’antiterrorisme britannique est unique en Europe en matière de législation d’exception : elle est la seule qui permette, sans aucune piste d’enquête, comportement suspect, poursuite ou même « garde à vue » officielle, d’interpeler, de détenir et d’interroger des justiciables qui s’exposent automatiquement à des poursuites judiciaires s’ils refusent de coopérer. Il offre aussi un cadre juridique très permissif aux policiers pour extraire la totalité des données de n’importe quel appareil informatique ou téléphone d’une personne interrogée. Malgré sa libération, notre collègue voit ses droits fondamentaux bafoués et sa vie soumise a un arbitraire d’État totalement opaque.

      D’autre part, Ernest a été interrogé pendant plusieurs heures et Iui ont été posées des questions très troublantes : son point de vue sur la réforme des retraites en France, sur le gouvernement français, sur Emmanuel Macron, son avis sur la crise du Covid, etc. Peut-être plus grave encore, lors de son interrogatoire, il lui a été demandé de nommer les auteurs « antigouvernementaux » du catalogue des éditions La fabrique, maison pour laquelle il travaille. Au-delà de la situation scandaleuse de l’antiterrorisme qui enquête sur les intentions et la vision politique et philosophique de personnes en privation de liberté, aucune de ces questions ne devrait être pertinente pour un officier de police britannique. En outre, poser des questions au représentant d’une maison d’édition, dans un cadre antiterroriste, sur les opinions de ses auteurs, c’est pousser encore plus loin la logique de censure politique et de répression des courants d’idées contestataires. Dans un contexte d’escalade autoritaire du gouvernement français, en pleine période de mouvements sociaux, cet élément fait froid dans le dos.

      Comment ces mesures sont-elles compatibles avec les principes fondamentaux dont se glorifient des pays comme la France et la Grande-Bretagne, comme la liberté d’expression ou les droits démocratiques ? Comment caractériser un régime qui permet qu’une personne se rendant à une Foire internationale du Livre à Londres soit détenue pendant près de 24 heures sans que rien de concret ne soit retenu contre elle, et reste ensuite astreinte à une procédure antiterroriste pour une durée indéterminée ? Pourquoi la police britannique se livre-t-elle à des interrogatoires dont les questions semblent lui avoir été soufflées par les services français ? Doit-on supposer que, lorsqu’on voyage entre la France et le Royaume-Uni, il faut désormais craindre d’emporter avec soi son téléphone et son matériel informatique et s’attendre à ce qu’ils soient saisis et fouillés par des services antiterroristes ? Tous ceux et toutes celles qui attachent de l’importance aux principes démocratiques doivent s’inquiéter d’un symptôme aussi grave de l’évolution du maintien de l’ordre.

      Cette affaire marque un précédent pour toute personne qui exerce un travail intellectuel et dont la production peut être jugée gênante par le pouvoir. Si n’importe quel téléphone et ordinateur contenant des manuscrits confidentiels, des sources journalistiques ou sociologiques peut être subtilisé, intégralement analysé et décrypté par une police étrangère bénéficiant de prérogatives draconiennes du fait de sa législation d’exception, les libertés de la presse, académiques, d’expression et les droits à la protection des données personnelles sont très sérieusement menacés. La fabrique éditions exige l’arrêt de toutes les procédures et poursuites à l’encontre de son responsable des droits étrangers.

  • Foire du livre de Londres : un éditeur français arrêté à son arrivée au Royaume-Uni – Libération
    https://www.liberation.fr/culture/livres/foire-du-livre-de-londres-un-editeur-francais-arrete-pour-sa-participatio

    Le communiqué commun de la Fabrique (Paris) et de Verso Books (Londres) dénonce « le traitement scandaleux infligé par la police britannique à notre collaborateur Ernest, ressortissant français ». « Sa détention peut durer jusqu’à quatorze jours sans éléments matériels ni poursuites », dit-on à la Fabrique.

    Selon la maison d’édition, les policiers britanniques auraient justifié son interpellation par le fait qu’il aurait participé à des manifestations en France. « Une telle déclaration de la part d’un policier britannique est tout à fait insensée et semble clairement indiquer une complicité avec les autorités françaises sur ce dossier », poursuit le communiqué.

    #manifestations #antiterrorisme