• #critique de l’urbanisme et critique sociale : Guy Debord, théoricien révolutionnaire
    https://metropolitiques.eu/Critique-de-l-urbanisme-et-critique-sociale-Guy-Debord-theoricien.ht

    Dans les années 1950 et 1960, Guy Debord et l’Internationale situationniste ont observé l’emprise du capitalisme sur les villes. Quelles théories de l’urbanisme ont-ils formulé ? Leurs critiques radicales aident-elles à changer de regard sur les villes et l’aménagement de l’espace ? Guy Debord (1931-1994) déclarait, lors de la fondation de l’Internationale lettriste en 1952, que « tout ce qui maintient l’ordre des choses contribue au travail de la police » (Debord 1953, p. 95). Avec Gilles Ivain, alias #Essais

    / #urbanisme, #politique, #aménagement, critique

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_brenu.pdf

    • citation supprimée de l’entrée dans Wikipedia (de) sur Guy Debord trop révolutionnaire ? source identifiée :
      https://comptoir.org/2015/03/23/guy-debord-reac-ou-revolutionnaire

      « Il est juste de reconnaître la difficulté et l’immensité des tâches de la révolution qui veut établir et maintenir une société sans classes. Elle peut assez aisément commencer partout où des assemblées prolétariennes autonomes, ne reconnaissant en dehors d’elles aucune autorité ou propriété de quiconque, plaçant leur volonté au-dessus de toutes les lois et de toutes les spécialisations, aboliront la séparation des individus, l’économie marchande, l’État. Mais elle ne triomphera qu’en s’imposant universellement, sans laisser une parcelle de territoire à aucune forme subsistante de société aliénée. Là, on reverra une Athènes ou une Florence dont personne ne sera rejeté, étendue jusqu’aux extrémités du monde ; et qui, ayant abattu tous ses ennemis, pourra enfin se livrer joyeusement aux véritables divisions et aux affrontements sans fin de la vie historique. » (Guy Debord, Préface à la quatrième édition italienne de La Société du spectacle)

      https://de.m.wikipedia.org/wiki/Diskussion:Guy_Debord

  • La chasse aux Kanak est ouverte… | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/aisdpk-kanaky/blog/150524/la-chasse-aux-kanak-est-ouverte

    Nous avons été nombreux à alerter de ce risque de dérapage, depuis 2021 et le discours mémorable de Macron suite à la mascarade de 3e référendum, sans être entendus. On est revenu au bon vieux temps du Dr Pons qui a mené aux tristes événements d’Ouvéa en 1988. Les réactionnaires au pays, parmi lesquels un grand nombre de ceux arrivés depuis 20 ans pour faire du fric en Nouvelle-Calédonie, n’ont plus de scrupules. Des milices tirent à vue sur les jeunes kanak.

    En plus, nommer le député anti-indépendantiste Meztdorf pour être le rapporteur du projet de loi mettant à mal tant d’années de paix est un signe manifeste du parti pris anti-indépendantiste et anti-kanak. Car les indépendantistes ne sont pas que des Kanak. Il faut se garder de cette schématisation simpliste et dichotomique. De nombreux jeunes non kanak sont aussi indépendantistes, voulant gérer eux-mêmes leur pays avec plus de justice sociale, économique et dans un plus grand respect de l’environnement.

    Nous ne pouvons que nous révolter face à cette situation qui a été créée de toute pièce pour faire taire les voix indépendantistes.

    • Anticolonialisme
      À l’heure de la révolte kanake, lire ou relire « Kanaky » de Joseph Andras
      https://www.revolutionpermanente.fr/A-l-heure-de-la-revolte-kanake-lire-ou-relire-Kanaky-de-Joseph-

      À l’heure où la jeunesse kanak se révolte contre la domination coloniale française et fait face à une répression meurtrière, le roman « Kanaky » de Joseph Andras, qui suit les traces du militant indépendantiste Alphonse Dianou tué à Ouvéa en 1988, constitue un livre précieux pour découvrir la lutte du peuple kanak.

      Pour son deuxième roman publié en 2018 chez Actes Sud, c’est sous la forme d’une enquête journalistique que Joseph Andras restitue une investigation passionnante en Kanaky sur les traces du militant indépendantiste socialiste, engagé au sein du FLNKS, Alphonse Dianou. Comme l’auteur a pu le faire pour Fernand Iveton dans son premier ouvrage De nos frères blessés, c’est à travers la trajectoire d’un militant qu’une partie de l’histoire des luttes anticoloniales de la Kanaky est révélée. L’enquête permet de revenir l’histoire du tristement célèbre massacre de la grotte d’Ouvéa de 1988 perpétré par la police française et au cours duquel Alphonse Dianou a été tué.

      Pour raconter cet énième épisode sanglant de l’histoire coloniale française, Joseph Andras revient 30 ans après sur les lieux du crime et restitue avec précision, dans une écriture souvent poétique, ses rencontres avec les camarades de lutte d’Alphonse, sa famille notamment sa veuve Hélène et leur fils. Plus qu’une simple biographie, l’auteur brosse avec finesse le portrait de l’archipel et questionne sa structure raciale et de classe, avec d’un côté les Kanaks et de l’autre les Caldoches, ces colons blancs installés dans l’archipel souvent bien plus riches que le peuple originaire.

      La narration est construite dans un aller-retour perpétuel entre le récit de l’écrivain à la première personne, qui retranscrit ses échanges avec les passants et les militants, mêlant avec beaucoup d’émotion enquête sociologique et récit de voyage, et, en italiques et dans un style plus journalistique, des chapitres décrivant de manière détaillée les faits qui aboutirent au lancement de l’assaut de la grotte d’Ouvéa, le 5 mai 1988. Alors que des militants indépendantistes kanaks y avaient séquestré des gendarmes, l’offensive de l’armée menée sur les ordres de Jacques Chirac, premier ministre de l’époque, avec l’aval de François Mitterrand, conduira à l’exécution de 19 militants kanaks. Une opération dont l’Etat français profitera pour éliminer toute une génération de militants anticolonialistes, tout en marquant durablement les esprits du reste des indépendantistes.

      L’un des nœuds abordés par l’ouvrage à travers la biographie de ce militant « aux légendes contradictoires et paradoxales » est celle du rapport entre mouvement indépendantiste kanak et lutte armée. Comment Alphonse Dianou est-il passé du fervent défenseur du principe de non-violence, inspiré entre autres par Gandhi, au meneur de la séquestration d’Ouvéa ? Au fil des pages, le lecteur découvre que le point de bascule se situe, selon Elie Poigoune ancien militant du Parti de Libération Kanak, dans son expérience de la répression sans pitié de la manifestation d’août 1987 à Nouméa. Alphonse Dianou vivait alors sa première garde à vue et son premier passage à tabac par la police. « J’ai vu pendant ces deux nuits comment il changeait » explique Elie Poigoune. Selon lui, Alphonse Dianou aurait alors dit « la non-violence c’est fini je n’y crois plus. Quand je sors de prison, je prends un fusil ».

      Et pour cause, à l’époque, nombre de militants et leaders pour l’autodétermination du peuple Kanak ont été assassinés par l’État français. Ces assassinats et cette répression brutale du mouvement de lutte pour l’autodétermination dans les années 80 a ainsi radicalisé toute une génération de militants. Derrière la colère, ce changement d’horizon chez Dianou illustre une question politique centrale à laquelle s’est confronté une génération de militants kanaks : comment faire face à la brutalité meurtrière d’un État colonial qui n’hésitera pas à étouffer dans le sang tout acte de résistance ?

      Dans le même temps, le destin tragique de ces expériences montre que la prise des armes qu’impose l’État colonial ne saurait résoudre à elle seule les questions stratégiques complexes posée par les luttes pour l’autodétermination réelle d’un peuple sous domination coloniale.

      A travers la structure de cet ouvrage, Joseph Andras expose également une réflexion sur la position de l’écrivain et de son rapport au politique. Il écrit au début de l’ouvrage : « Le journaliste examine, l’historien élucide, le militant élabore, le poète empoigne ; reste à l’écrivain de cheminer entre ces quatre frères : il n’a pas la réserve du premier, le recul du second, la force de persuasion du troisième ni l’élan du dernier. Il a seulement les coudées franches et parle à même la peau, allant et venant, quitte à boiter, entre les certitudes et les cancans, les cris du ventre et les verdicts, les larmes aux yeux et l’ombre des arbres. » Une réflexion qu’il approfondit dans une de ces dernières sorties en librairie « Littérature et Révolution », une série de discussions avec l’écrivaine et sociologue Kaoutar Harchi.

      Finalement, l’ouvrage rend hommage à la force et la rage avec laquelle ces militants se sont battus pour mettre fin au joug de l’impérialisme et conquérir leur liberté. « Les Kanaks sont toujours présents. On continue. Et si demain il faut retourner dans la rue, on y sera. Ceux qui sont tombés voulaient un monde meilleur pour leurs enfants. » D’une certaine manière, ce sont ces enfants qui reprennent aujourd’hui dans la rue le flambeau de cette lutte acharnée contre le colonialisme, la misère qu’il engendre, l’exploitation des richesses et des corps.

    • « La volonté farouche de garder en colonie la Kanaky et la réponse guerrière du pouvoir aux résistances des autochtones éclairent parfaitement le soutien inconditionnel de la France à Israël. Entre colons, on se soutient ! » Cerveaux non disponibles

  • Ilan Papé retenu et interrogé à l’aéroport de Détroit, son téléphone copié : « êtes-vous un supporter du Hamas, qui sont vos amis arabes et musulmans en Amérique, depuis quand les connaissez-vous, etc »
    https://www.facebook.com/ilan.pappe

    Did you know that 70 years old professors of history are threatening America’ national security?

    I arrived on Monday at Detroit airport and was taken for a two hours investigation by the FBI, and my phone was taken as well.

    The two men team were not abusive or rude, I should say, but their questions were really out of the world!

    am I a Hamas supporter? do I regard the Israeli actions in Gaza a genocide? what is the solution to the “conflict” (seriously this what they asked!)

    who are my Arab and Muslim friends in America...how long do I know them, what kind of relationship I have with them.

    Is some cases I sent them to my books, and is some cases I answered laconically yes or no...(I was quite exhausted after an 8 hours flight, but this is part of the idea).

    They had long phone conversation with someone, the Israelis?, and after copying everything on my phone allowed me to enter.

    I know many of you have fared far worse experience, but after France and Germany denied entry to the Rector of Glasgow university for being a Palestinian... God know what will happen next.

    The good news is - actions like this by the USA or European countries taken under pressure from the pro-Israeli lobby or Israel itself smell of sheer panic and desperation in reaction to Israel’s becoming very soon a pariah state with all the implications of such a status.

  • La réforme du marché de l’électricité nous expose à une nouvelle crise des prix et de la production
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-reforme-du-marche-de-l-electricite-nous-expose-a-une-nouvelle-crise-des

    C’est dans La Tribune que tu trouves une… tribune, donc sur la renationalisation de l’électricité.

    Le constat est sans appel : la libéralisation du secteur a à la fois augmenté considérablement le prix de l’électricité et a empêché le développement suffisant de capacités de production électrique pour faire face aux enjeux de la transition.

    La volatilité des prix a des conséquences dramatiques sur toute la société, y compris sur les industries françaises. Avec l’électrification des usages, l’électricité représente une part croissante de la compétitivité des entreprises. À titre d’exemple, l’électrification des hauts-fourneaux d’Arcelor Mittal à Dunkerque nécessitera l’électricité produite par l’équivalent d’un réacteur nucléaire. Sans prévisibilité sur de telles dépenses, les investissements dans l’outil de production et l’innovation sont largement entravés.
    (…)
    A la lumière de ces constats, on comprend alors mieux pourquoi en France, dès 1946, l’État instaura un monopole public sur la production et la vente d’électricité : EDF vendait son électricité en fonction de ses coûts moyens de production à l’échelle nationale, assurant ainsi un accès équitable à l’électricité à un coût prévisible. Les bénéfices dégagés étaient directement réinvestis dans de nouveaux moyens de production électriques selon les besoins prévisibles du pays. Il est évident que la seule façon de garantir à la fois un prix stable, prévisible et équitable aux usagers et un financement suffisant des lourds investissements dans le système électrique consiste à mutualiser l’ensemble des coûts très hétérogènes des différentes centrales et à les répartir équitablement entre les usagers en fonction de leur consommation. Cela passe nécessairement par un tarif réglementé pour tous les usagers et par la suppression des fournisseurs alternatifs. La propriété publique des moyens de production est aussi un impératif en termes de sûreté et de limitation des marges d’exploitation, comme en témoigne le dernier rapport de la Cour de comptes qui pointe du doigt les près de 40 milliards de bénéfices nets réalisés par les producteurs français au plus fort de la crise des prix. Des bénéfices qui auraient pu être réinvestis dans la production.

  • Émeutes en Nouvelle-Calédonie : « Si on n’approvisionne plus, des gens vont être en grande difficulté et certains vont mourir » - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2024/05/16/emeutes-en-nouvelle-caledonie-si-on-napprovisionne-plus-des-gens-vont-etre

    La situation sur l’archipel de la Nouvelle-Calédonie est très délicate. Les grandes surfaces sont difficilement alimentées, certaines ont brûlé, d’autres ont été pillées, faisant craindre une pénurie à la population. L’approvisionnement en médicament et la continuité des soins sont également perturbés par les émeutes, les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme.

    Faudrait en parler aux gens de Gaza. Peut-être que d’un seul coup, on (les commentateurs autorisés de nos grands organes de presse) se rendrait compte de ce qu’ils vivent dans les grandes surfaces gazaouis.

  • Établir les conditions du dialogue : +1000 FDO

    https://www.liberation.fr/societe/en-direct-nouvelle-caledonie-une-nuit-sous-etat-durgence-un-tout-petit-pe

    « En Nouvelle-Calédonie‚ la situation est grave et nos objectifs sont clairs : rétablir l’ordre, assurer la continuité de la vie en Nouvelle-Calédonie et établir les conditions du dialogue », a déclaré ce jeudi Gabriel Attal à la sortie d’un deuxième Conseil de défense.

    Le Premier ministre a assuré que 1 000 effectifs supplémentaires (en plus des 1 700 déjà présents), des policiers et des gendarmes, sont envoyés en Nouvelle-Calédonie.

    Et sinon, retirer le projet passé en force et établir le dialogue sur des bases saines ?

  • Cryptomonnaies : ces deux génies des mathématiques ont réussi à voler 25 Millions de Dollars sur la Blockchain
    https://www.phonandroid.com/cryptomonnaies-ces-deux-genies-des-mathematiques-ont-reussi-a-voler-25-

    Un coup de filet spectaculaire aux États-Unis a mené à l’arrestation de deux frères accusés de manipulation de la blockchain Ethereum et de vol de 25 millions de dollars en cryptomonnaies. Ce cas, qualifié d’inédit par les autorités, montre que cette technologie possède toujours des failles.

    Souvenez-vous, il y a 10 ans, c’était la technologie qui, si vous n’y alliez pas, vous étiez foutus. J’ai eu un RDV avec un gugusse, pas du métier, mais avec apparemment des moyens, qui voulait faire un partenariat pour qu’on développe un truc révolutionnaire basé sur la blockchain. Évidemment, il n’y avait aucun élément concret pour appuyer le projet, à part l’envie de.

    La confiance, ça ne se décrète pas. Et la confiance dans un truc que personne de normalement constitué ne peut comprendre, ça ne se décrète toujours pas non plus.

    Juste après, il y a eu les NFT. C’était une sorte de produit dérivé de la blockchain. J’ai souris en constatant que des gens voulaient créer/créaient des jeux et un web tout entier, basé sur la blockchain.

    Et...

    Voilà.

    On peut te me voler des millions en te me manipulant la chaîne de blocs.

    Bizarrement, ils ont été arrêtés. On va attendre le nanard dédié au sujet sur Netflix pour découvrir comment.

    • pour altérer les transactions en attente sur la blockchain. Ils ont ciblé une faille spécifique dans le code du MEV-Boost, un mécanisme qui optimise la sélection des transaction. En exploitant cette vulnérabilité, ils ont réussi à réorganiser un bloc de transactions à leur avantage et on pu ainsi siphonner les fonds des utilisateurs sans méfiance en seulement quelques secondes.

      Leur stratégie incluait l’utilisation de sociétés écrans et d’adresses de cryptomonnaie multiples pour masquer leur identité et l’origine des fonds volés. L’enquête, menée par l’Unité Cyber d’Investigation Criminelle de l’IRS avec l’aide de la police de New York et de la Douane et Protection des Frontières des États-Unis, a dévoilé l’ingéniosité et la complexité de leur schéma frauduleux. Si reconnus coupables, les deux frères pourraient faire face à une peine maximale de 20 ans de prison pour chaque chef d’accusation.

    • Ça fait penser au film « Money Monsters » qui évoque le trading haute fréquence. Tout du long, la société en cause évoque que bon, pas de chance, c’était une chance sur un million pour que tout l’argent soit perdu, mais l’algo est seul responsable, et c’est tant pis. Puis à la fin, tu découvres que bon, le dirigeant a exploité la faille du « je fais un virement avec l’argent du compte en banque et tant pis ».

  • 511 milliards de barils : la Russie aurait découvert de colossales réserves de pétrole dans l’Antarctique, et c’est une mauvaise nouvelle - Geo.fr
    https://www.geo.fr/environnement/russie-petrole-antarctique-511-milliards-de-barils-decouverte-colossales-reserve

    L’équivalent de 511 milliards de barils de pétrole auraient été découverts en Antarctique par la Russie, soit près du double des réserves connues de l’Arabie saoudite. Le Continent blanc est supposé intouchable, mais la crainte est forte que la trouvaille ne se transforme en bombe climatique et géopolitique.

    Depuis 1959 et la signature à Washington du Traité sur l’Antarctique, le vaste Continent blanc est, d’une certaine manière, un bien commun de l’humanité, une terre intouchable sinon pour les scientifiques. Ils et elles y disposent de nombreuses bases et peuvent y effectuer de nombreuses recherches, notamment sur la terrible accélération du changement climatique, sur de gigantesques volcans encore inconnus.

    Les scientifiques, à ce titre, y effectuent de nombreux forages. Et il semble que ce faisant, les Russes aient fait il y a quelques années une découverte aussi majeure qu’inquiétante – ou du moins l’aient annoncée.
    511 milliards de barils de pétrole découverts sous l’Antarctique

    Ainsi que le relatent Newsweek ou The Daily Telegraph, ils et elles auraient ainsi détecté un colossal monde souterrain plein d’une quantité pléthorique de gaz et de pétrole. Suffisamment pour rebattre, potentiellement, les cartes énergétiques et géopolitiques mondiales, et mettre un ultime coup de frein à la transition de la Terre de sa dépendance aux hydrocarbures vers des énergies ne le transformant pas en une brûlante boule invivable.

    Dès 2023, Le Matin faisait part des inquiétudes internationales autour d’un navire russe nommé Akademik Alexandre Karpinski, faisant la navette entre Le Cap, en Afrique du Sud, et le Continent blanc.

    La raison de cette crainte, exprimée par des militants pour le climat, est résumée par le Daily Telegraph : si les scientifiques à bord du bateau d’exploration polaire partaient pour une mission de forages et d’études géologiques et sismiques, celles-ci semblaient destinées à chercher des réserves de pétrole ou de gaz naturel en Antarctique, malgré le bannissement international de son exploitation.

    Ce qu’expliquent avoir trouvé les hommes et femmes de RosGeo, une firme géante de Russie, dépassait largement les peurs ou les espérances, selon le côté de la barrière derrière laquelle on se trouve. À la suite des estimations faites par les scientifiques russes, Newsweek parle ainsi d’une réserve colossale de 511 milliards de barils d’or noir détectée dans la « partie britannique » (bien que ces nationalités n’aient pas réellement de sens) du Continent blanc.

    511 milliards de barils de pétrole ? Pour se donner un ordre d’idée, c’est comme le calcule le média américain l’équivalent de 10 fois la production en mer du Nord depuis 50 ans. Ou, selon les chiffres donnés par le Daily Telegraph, près du double des réserves connues de l’Arabie saoudite, le géant mondial du secteur. De quoi donc faire tourner beaucoup de têtes.
    L’Antarctique, continent inviolable mais très convoité

    Cette possible découverte, que le Daily Telegraph fait remonter à 2020, en pleine crise aiguë et mondiale du coronavirus, est quelque peu passée sous les radars. Quatre ans plus tard, elle interroge de nouveau, par le biais de parlementaires britanniques.

    Ceux-ci sont inquiets des visées un peu plus que scientifiques que pourrait avoir la Russie de Vladimir Poutine, certes signatrice du Traité sur l’Antarctique mais dont on connaît la vision très particulière du respect des frontières internationales, notamment (mais pas seulement) depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, en février 2022.

    « Il existe une inquiétude que la Russie collecte des données sismiques qui pourraient être interprétées pour de la prospection plutôt que pour de la recherche », a expliqué aux members of parliament britanniques, tout en litotes, Klaus Dodds, expert de l’Antarctique et professeur de géopolitique au Royal Holloway College.

    Dit de manière plus directe, les recherches russes pourraient ainsi, selon lui, constituer « une décision consciente pour affaiblir les normes liées aux recherches sismiques en Antarctique, et au final un premier pas vers des opérations futures d’exploitation ».

    Si la Russie ne cesse d’assurer aux autres nations que seule la science l’intéresse en la matière, on sait en quelle délicatesse elle est avec son propre pétrole, un nerf de la guerre de la guerre en Ukraine placé sous sanctions par une partie de l’occident, et dont elle a dû rediriger les flux, mais à prix discount, vers l’Inde ou la Chine, avec parfois l’aide de sa vaste (et dangereuse) flotte fantôme.

    De la découverte à l’exploitation, il n’y a pas qu’un pas mais dix, mais nul ne sait quelle pourrait être au final l’attitude de la Russie face à de telles réserves, si grandes qu’elles suffiraient à alimenter la soif mortelle du monde pour les hydrocarbures pour quatre décennies encore.

    La Chine, qui depuis quelques années et ainsi que l’expliquait récemment RFI, a ouvert une cinquième base sur le Continent blanc et cherche également à se placer comme une nation majeure de l’Antarctique, est aussi énorme consommatrice d’hydrocarbures. Peut-être alors pourrait-elle avoir aussi son mot à dire à propos de ces vieilles normes sur l’exploitation des ressources de la terre australe – ou au contraire réfréner les visées lointaines de la Russie.

    Peut-être Vladimir Poutine et Xi Jinping en parleront-ils lors de la visite du premier à Pékin, cette semaine, rapportée par Le Figaro ?

  • Quand des puissances étrangères ciblent les outre-mer français
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/quand-des-puissances-etrangeres-ciblent-les-outre-mer-francais-5403867


    Banderole en soutien à Poutine et drapeau azéri lors de la manifestation contre la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, le 28 mars 2024.
    Capture d’écran X

    Russie, Chine, Azerbaïdjan, Comores... Plusieurs pays mènent des opérations d’ingérences ou de déstabilisation dans les outre-mer français. La Nouvelle-Calédonie et Mayotte sont les plus visées.
    […]
    L’Azerbaïdjan à la manœuvre
    La lointaine république du Caucase a en effet pris fait et cause pour le mouvement indépendantiste kanak via le Groupe d’initiative de Bakou (GIB) qui a été créé le 6 juillet 2023. Ce groupe de réflexion et d’influence affiche, parmi ses objectifs principaux, de “soutenir le combat contre le colonialisme et le néo-colonialisme”. Mais le GIB semble avoir une vision du colonialisme limitée à la France. Dans une vidéo promotionnelle, son directeur exécutif, Abbas Abbasov - ancien cadre du fonds pétrolier de l’État d’Azerbaïdjan - énumère les “colonies” concernées. Et il cite : la Nouvelle-Calédonie, la Guyane française, la Polynésie française, la Guadeloupe et la Corse. De fait, sur les réseaux sociaux, 90% des propos du GIB concernent les outremers français et ils sont accompagnés d’une multitude de mots clés comme #politiquecolonialefrançaise. Au lendemain de la manifestation de Nouméa, le fil X (ex-Twitter) du GIB se félicite de cette mobilisation et de la présence du drapeau national azéri dans le cortège.

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production-eu3/2024/05/b521ff77-571f-40e4-9c8e-2b26972f61cb/860_sc_photo-5-cale-donie-1e-re.webp
    Sur un tshirt floqué du groupe d’initiative de Bakou, on peut lire « Non au dégel du corps électoral » et « Non à la colonie de peuplement », le jeudi 28 mars 2024.
    Capture d’écran d’un reportage Nouvelle-Calédonie Première

  • Éducation : le nouveau concours de recrutement des enseignants vire à la catastrophe - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/societe/education-nationale/education-le-nouveau-concours-de-recrutement-des-enseignants-vire-a-la-cata

    Bien loin du « choc d’attractivité » vanté par Gabriel Attal, les premiers résultats des concours de recrutement des professeurs sont catastrophiques. Ils annoncent, pour la rentrée, un manque d’enseignants au moins égal, si ce n’est supérieur, à celui des dernières années.

    Mais pour Romain Vignest, président de l’Association des professeurs de lettres, ce qui est « catastrophique », c’est que la plupart des futurs profs ne savent pas conjuguer un verbe au subjonctif.

    [Ce que je fustige], c’est la volonté de recruter des gens qui soient plus dociles que les professeurs qu’on a recrutés jusqu’à présent

    Merci à France Infox de nous rappeler, par la voix des des professeurs de lettres, les priorités du gouvernement.
    Hé oui, pour ce « recrutement », on a sûrement les priorités qu’on mérite ...

    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/manque-de-candidats-dans-l-education-nationale-ils-ont-la-volonte-de-re

  • (VIDÉO) « J’AI INFILTRÉ LE PLATEAU DE BFM » : LE RÉCIT TERRIBLE D’UN JOURNALISTE INDÉPENDANT
    https://www.frustrationmagazine.fr/plateau-bfm-video

    Le Média : “Faut-il aller, quand on est porteur d’une pensée alternative, sur les plateaux mainstream et y a-t-il un mode d’emploi, un manuel de combat, pour parvenir à se servir de ce dispositif à la diffusion massive et faire avancer ses idées ? L’invité que reçoit Théophile Kouamouo est un journaliste indépendant, qui travaille […]

  • C’est la fin des recherches Google que nous connaissons - Numerama
    https://www.numerama.com/tech/1742822-cest-la-fin-des-recherches-google-que-nous-connaissons.html

    Après un an de test aux États-Unis, Google étend à tous les utilisateurs américains la fonction « AI Overviews », qui résume la première page des résultats de son moteur de recherche avec l’intelligence artificielle. Les sites web, anciennement mis en avant, sont relégués à la seconde place

    Les moteurs de recherche sont-ils voués à disparaître ?

  • Nouvelle-Calédonie : révolte kanak contre le colonialisme français
    https://www.frustrationmagazine.fr/nouvelle-caledonie-revolte-kanak-colonialisme-francais

    Depuis hier une révolte de très haute intensité se déroule en Nouvelle-Calédonie : pillages, destructions d’entreprises, lutte armée contre la police (cocktails molotov, tirs à balles réelles…), mutinerie en prison… Dans n’importe quelle autre région française, cela ferait la une de tous les journaux. Oui mais voilà, la Nouvelle-Calédonie n’est pas n’importe quelle autre région […]

  • Poële de Buyer pas cher (pour bricoleureuse)
    Suite au post de @monolecte sur les poeles sans Pfas,
    https://seenthis.net/messages/1048671
    je me suis renseigné sur les poeles de Buyer et j’ai sauté au plafond quand j’ai vu le prix.
    Du coup je me suis pris par la main et j’ai acheter deux « poeles à barbecue » chez Aldi à 10 € la paire en promo (elles sont encore dispo à 12,90)
    https://s7g10.scene7.com/is/image/aldi/202203230115?$H10-XL$
    c’est de l’acier brut, épaisseur 2 mm, donc très costaud.
    Deux coups de burins de part et d’autre pour faire sauter les poignées (c’est de la soudure par point, ça vient sans difficulté).
    Dimanche au vide grenier j’ai trouvé deux vielles poeles rouillées pour 1€ pièce.
    Un coup de meuleuse sur les rivets pour récupérer les manches, y’a plus qu’à percer les poeles neuves au ∅ correspondant au manches.
    Pour riveter, des gros clous recoupés courts font très bien l’affaire. Une fois martelés c’est parfait.
    Tada !
    https://imgur.com/a/n6TtPg2
    Nous voilà avec deux poeles d’une qualité tout à fait équivalente à De Buyer pour 12 € la paire !
    Si vous passez par là, l’outillage est à disposition à la maison ;-)

    • @biggrizzly désolé le post n’était pas complet (Maj+enter publie, alors que sur d’autres site ça fait juste un retour chariot, du coup je m’emmêle les neurones).
      Disons que +/- 100€ juste pour essayer l’acier culotté, c’était pas dans mon budget.
      Ma solution restant quasiment 10 fois moins cher, j’ai pensé la partager.

    • Oui @monolecte même avec les œufs c’est prometteur.
      Du coup je me rends compte du « tunnel de propreté » dans lequel les industriels ont réussi à me (nous) plonger. Puisqu’au fond le seul avantage de la poele au polytétrafluoroéthylène (ça va mieux en le disant) c’est L’ASPECT de l’ustensile qui reste propre visuellement (jusqu’à la dégradation du revêtement).

    • Sinon, les poêles rouillées pour 2 € j’en aurais bien fait mon affaire. Avec un produit abrasif genre le truc vert que tu utilisais pour « briquer » la cuisinière à bois (Zebrasif) et de la laine d’acier, tu frottes tout ça jusqu’à faire disparaître toute la rouille. Ensuite tu nettoies avec un produit vaisselle puis tu rinces abondamment. Et un coup de chiffon imbibé d’huile (arachide) pour éviter que la rouille revienne. Et roulez jeunesse !

    • @sombre c’est possible de récupérer de vieilles poêles rouillées à conditions que la rouille ne soit qu’en surface. Si l’oxydation a entamé le métal, il restera toujours des « cratères » qui ne permettront pas d’avoir le poli nécessaire pour que le culottage soit efficace.
      Si l’oxydation se présente comme un voile poudreux, ok. Sinon c’est beaucoup de travail pour un résultat hasardeux.

  • Emmanuel Macron et sa majorité ont remis le feu à la Nouvelle-Calédonie | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140524/emmanuel-macron-et-sa-majorite-ont-remis-le-feu-la-nouvelle-caledonie

    Ce scrutin est réservé depuis plusieurs années aux personnes disposant de la citoyenneté calédonienne selon certaines conditions. Une décision prise à l’époque dans le cadre du processus de décolonisation afin d’atténuer le poids du peuplement et de permettre aux Kanaks de peser dans les décisions politiques. Mais qui « n’est plus conforme aux principes de la démocratie », selon Gérald Darmanin, qui est allé jusqu’à évoquer lundi soir une « obligation morale pour ceux qui croient en la démocratie ».

    Remplacez « la démocratie » par « le colonialisme » et pouf, tout s’éclaire. La magie macroniste…

    #nouvelle_calédonie #colonialisme

    • Parlant d’un « pays qui est en train de replonger quarante ans en arrière dans les pires heures de son histoire », l’élu a appelé la représentation nationale à la prudence. Or c’est précisément ce qui manque à l’exécutif depuis décembre 2021, date à laquelle le président de la République avait exigé le maintien du troisième référendum, pourtant boycotté par les indépendantistes. Le processus de décolonisation, dentelle patiemment tissée depuis 1988, s’était ainsi conclu en l’absence du peuple colonisé. Une aberration politique et un calcul dangereux.

      S’il arrive à démarrer une guerre civile, il sera toujours irresponsable, le prepotent ?

      https://seenthis.net/messages/1053702

    • De passage à Paris il y a quelques semaines, le maire de Houaïlou Pascal Sawa, premier secrétaire général adjoint de l’Union calédonienne (UC) et membre du bureau du FLNKS, confiait à Mediapart la nécessité impérieuse de « remettre du lien et de la confiance » entre les différents partenaires. « On est d’accord pour ouvrir le corps électoral, mais il faudrait analyser les choses de façon plus fine pour éviter le déséquilibre, insistait-il. Contrairement à ce qui est dit, nous sommes conscients des enjeux. Nous considérons simplement qu’ils doivent s’inscrire dans un accord global. »

      Même le choix de Nicolas Metzdorf comme rapporteur du texte pose question. Pour l’ex-rapporteur du statut de la Nouvelle-Calédonie René Dosière, le rapport signé par le député Renaissance « fait honte à l’Assemblée nationale et ne peut que renforcer la colère des Kanaks et de tous les artisans de paix ». C’est « un brûlot anti-indépendantiste qui réécrit à sa manière l’histoire politique récente », affirme-t-il sur son blog. Lundi soir, à l’Assemblée, Nicolas Metzdorf s’offusquait d’ailleurs au moindre rappel historique, faisant mine de penser que ses adversaires « hiérarchisent les populations ».

      L’élu a également attaqué les bancs de la gauche, accusant les élu·es de la Nupes de « soutenir les indépendantistes les plus radicaux » au détriment des forces de l’ordre – un refrain également entonné par le ministre de l’intérieur, comme si quelqu’un pouvait se réjouir que les armes soient de nouveau sorties dans l’archipel. Sur place, la situation n’est évidemment pas aussi binaire que voudraient le faire croire ceux qui pensent que les responsabilités ne pèsent jamais sur leurs épaules. Les appels au calme se sont d’ailleurs multipliés, lancé notamment par le président indépendantiste du gouvernement calédonien Louis Mapou.

      Nicolas Metzdorf :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Metzdorf

      Son communiqué rapporté par le Figaro (vidéo) :
      https://www.lefigaro.fr/actualite-france/nicolas-metzdorf-la-maison-de-mes-parents-a-ete-menacee-20240514

      Une fois de plus, appeler à la paix et à la négociation est vu comme un acte de sédition par les élites dominantes. Mais qu’est-ce qui arrêtera la Macronie dans ses entreprises de désinformations et de travestissements de l’Histoire ? Les places financières peut-être ?

    • http://renedosiere.over-blog.com/2024/05/un-rapport-qui-fait-honte-a-l-assemblee-nationale.html

      Le « rapport » parlementaire du député calédonien Metzdorf concernant la modification du corps électoral en Nouvelle Calédonie vient d’être publié[1].Il précède la discussion d’un texte programmé ce lundi en séance publique.
      Son contenu contribue à diminuer l’image de l’Assemblée nationale car il transforme la rigueur et l’autorité habituelles de ce type de document en une brochure électorale de son parti politique (les loyalistes, appellation locale des non-indépendantistes).

      La nomination sur ce sujet sensible d’un rapporteur partisan, contrairement à la jurisprudence parlementaire, était pour le moins inopportune et maladroite compte tenu des réactions violentes que suscite ce projet de loi en Nouvelle Calédonie. Le résultat est pire : un brûlot anti-indépendantiste qui réécrit à sa manière l’histoire politique récente.

    • Nouvelle-Calédonie : 165 ans d’une histoire mouvementée
      https://lejournal.cnrs.fr/articles/nouvelle-caledonie-165-ans-dune-histoire-mouvementee

      La Nouvelle-Calédonie est devenue française en 1853. Elle était habitée par les populations océaniennes depuis 3200 ans.

      Du bagne aux premières revendications d’autonomie, de l’abolition de l’indigénat aux événements meurtriers des années 1980... L’anthropologue Michel Naepels revient sur les faits marquants de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie et sur les enjeux du référendum du 4 novembre.

  • #A69 : léger excès de repression a posteriori - et visiblement infondée

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/tarn/albi/polemique-il-a-trois-fractures-au-visage-un-militant-an

    Le 25 avril à 7 heures du matin, les forces de l’ordre se présentent chez Jean* [58 ans] un membre du collectif La voie est libre opposé à la construction de l’A69 entre Castres et Toulouse. L’homme est plaqué au sol devant sa femme et sa fille. Il est emmené à la gendarmerie pour y être placé en garde à vue. Il doit répondre de faits qui remontent au 1er mars alors qu’il se trouvait à Saix sur le site de la Crem’arbre pour ravitailler des militants anti autoroute. [...]

    aucun casier judiciaire : [il prend] 10 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de 24 mois. [et récolte, lors de l’interpellation] 3 fractures au visage dont une qui va nécessiter une opération [...]

    Selon les versions, il force le passage en renversant un gendarme ou le bouscule simplement. Deux gendarmes ont porté plainte : un qui a 45 jours d’ITT et un qui n’a pas d’ITT. « Je n’ai jamais vu ça dans la procédure, commente Claire Dujardin [avocate de Jean*]. Même des personnes éborgnées n’ont pas 45 jours d’ITT ! ».

    Ça sent le coup monté pour le descendre.

  • ‘The Invisibility Of Poverty’ – Street Art by Kevin Lee | STREET ART UTOPIA
    https://streetartutopia.com/2024/05/13/the-invisibility-of-poverty-street-art-by-kevin-lee

    In 2008, UNICEF China launched a compelling campaign to spotlight the often-overlooked issue of child poverty with a striking series of images featuring homeless children in Beijing.

    These children were painted to blend seamlessly into the urban environment, rendering them nearly invisible against the cityscape. This visual campaign posed a poignant question about the visibility of poverty and was highly effective, quickly raising significant funds for underprivileged children.


    #photo #art #pauvreté

  • La guerre de l’eau : un podcast à écouter en ligne | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-guerre-de-l-eau

    Pour LSD, Rémi Dybowski Douat enquête sur l’eau. Celle qui coule, ou pas, du robinet, inquiète le monde agricole et des citoyens de plus en plus nombreux. Indispensable à la survie, elle vient à manquer et devient objet politique à part entière.

    Écouté les deux premiers épisodes, et hâte de la suite !

    Épisode 1 :

    L’eau, une question politique

    La gestion de l’eau et son partage sont longtemps restés dans le champ des questions techniques. Le changement climatique, les sécheresses répétées ou encore les mobilisations contre les méga-bassines ont fait de l’eau une question politique centrale.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-eau-une-question-politique-6084938

    Épisode 2

    Une agriculture à sec

    Amandine Pacault et Guillaume Lefort sont tous deux agriculteurs. La première dans les Deux-Sèvres, le second en Seine et Marne. Héritiers d’une histoire commune, celle d’agriculteurs et d’agricultrices sommés de nourrir la France au lendemain de la seconde guerre mondiale, Amandine et Guillaume ont des approches, des convictions et des méthodes très différentes mais s’accordent sur un point : l’agriculture devra s’adapter au manque d’eau.

    Pour Amandine, cela passe par une très grande sobriété et une adaptation des sols et des cultures, elle explique ainsi : “Bien sûr, plus on arrose, plus on a de rendement, mais si l’on arrose moins, ça marche quand même aussi, ça dépend de son système. Nous, sur un système où l’on a à peu près 60 espèces différentes de légumes et qu’en plus on a d’autres productions, on se rend compte que le tout arrive à nous faire vivre ainsi qu’à satisfaire les clients”.

    Pour Christophe, la solution sera technologique : station météo connectées, drones et intelligence artificielles permettront de relever le défi de l’eau : "à chaque fois que je sors un mètre cube d’eau, j’ai intérêt à ce qu’il soit le plus efficace possible. Et donc pour pouvoir piloter, gérer au mieux l’irrigation de mes parcelles, j’ai de nouvelles technologies. J’ai une station météo dans au milieu des champs. J’ai des sondes que je mets dans le sol, que je déplace en fonction des cultures que j’ai potentiellement besoin d’irriguer, et qui me disent combien il reste d’eau dans le sol, est-ce que la plante est en stress ou quand elle va être en stress de manière à anticiper afin de ne pas mettre trop d’eau mais d’en mettre assez pour que la plante ait un cycle et qu’elle puisse s’épanouir. Tous ces outils, me permettent de pouvoir piloter l’irrigation en mieux”.

    (j’ai mis plus de texte de citation parce que le chapô me semblait réducteur).

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/lsd-la-serie-documentaire-emission-du-mardi-14-mai-2024-4100641

    #eau #agriculture #changement_climatique #activisme #industrie

  • Faut-il arrêter de lancer des missions d’exploration spatiale ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sciences-chrono/japet-la-lune-aux-deux-visages-6313523
    À la question de l’avenir des missions d’explorations spatiales Léa Bonnefoy Planétologue, chercheuse en post-doctorat au laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD) répond clairement, stop. (à 24:30’)
    « il faut replacer les observations astronomiques et la science en général dans un contexte sociétal et se poser la question de ce qu’on veut prioriser face à l’urgence climatique (...) les infrastructures spatiales (...) ont un impact carbone considérable. Moyenné par astronome ça revient à 40 tonnes équivalent CO2 par astronome (l’objectif de l’accord de Paris a été fixé à - de 2 tonnes/personne).
    En ce qui concerne la mission Cassini (291 000 tonnes de CO2, cela revient à 62 tonnes par article publié !
    Est-ce qu’on veut continuer à envoyer des mission spatiales ou est-ce qu’on veut que les efforts scientifiques se concentrent sur la compréhension des écosystèmes, résoudre les problématiques sociétales d’aujourd’hui ? »

  • Copains comme cochons : élus, éleveurs ou écrivains, qui sont les lobbyistes du porc en #Bretagne ?

    La Bretagne concentre la majorité de la production porcine de France. Un leadership qu’un conglomérat d’éleveurs, de politiques et d’alliés parfois inattendus compte préserver contre vents et marées. À travers quatre #infographies réalisées en partenariat avec La Revue dessinée, nous montrons les liens qu’entretiennent ces acteurs et les structures qui servent à défendre leurs intérêts. Une #cartographie inédite et pourtant non exhaustive d’un #lobby capable de tordre le bras au gouvernement.

    #Philippe_Bizien, un poids lourd de la filière

    L’enquête publiée par Splann ! en juillet 2022 sur l’extension de la #porcherie #Avel_vor, à #Landunvez (29), met en évidence l’#influence de son gérant sur toute la filière. Propriétaire de l’une des plus grandes exploitations porcines de France, d’où peuvent sortir chaque année jusqu’à 26.000 cochons, Philippe Bizien cumule de nombreuses autres fonctions. Il dirige plusieurs poids lourds de l’#agro-industrie : président de la société #Evel’Up (numéro 2 du porc en France) il est aussi à la tête de différentes structures défendant les intérêts des éleveurs et des méthaniseurs, en Bretagne.

    Ni les recours juridiques contre l’extension d’Avel vor menés par des associations environnementales, gagnés en première instance en 2019 et en appel en 2021, ni la condamnation de Philippe Bizien et de sa société pour #homicide_involontaire en 2022, ni, enfin, l’ouverture d’une #enquête impliquant Avel vor pour #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui par le pôle environnemental du parquet de Brest en 2023, n’ont eu raison de son ascension au sein du lobby du cochon.

    En 2023, il hérite d’une fonction nationale : il devient président de la section porcine de la #Coopération_agricole (anciennement #Coop_de_France), le très puissant syndicat défendant les intérêts des coopératives françaises auprès des pouvoirs publics français et des institutions européennes. Il cumule ainsi cinq mandats – donc cinq indemnités – et bénéficie d’un accès privilégié aux politiques et aux représentants de l’État.

    En janvier 2024, une délégation composée des députés Renaissance #Didier_Le_Gac et #Antoine_Armand, s’est rendue dans l’élevage de Philippe Bizien dans le cadre « d’une mission confiée par #Marc_Fesneau pour ancrer favorablement l’élevage en France », selon les mots de Didier Le Gac. Un soutien réaffirmé par le député Antoine Armand sur le réseau X, faisant fi des polémiques lié à la porcherie landunvezienne « On les suspecte. On les dénigre et parfois on les harcèle. Mais comme ici dans le Finistère, ils et elles nourrissent la France, sont engagés dans la transition écologique et façonnent nos paysages. »

    De puissants relais locaux

    Au-delà des liens de sang qui unissent, jusqu’en 2014, le gérant d’Avel vor au maire de Landunvez, – qui n’est autre que son père – lequel signe les autorisations d’agrandir la porcherie, c’est tout le secteur porcin qui tire les ficelles de la politique locale du pays de Landunvez.

    À la lumière de cet organigramme, les liens entre élus locaux et Evel’Up, la coopérative porcine présidée par Philippe Bizien, sont flagrants.

    À quelques dizaines de kilomètres de Landunvez, la commune de #Saint-Renan est administrée depuis 2014 par #Gilles_Mounier (divers droite), qui était cadre d’Evel’Up jusqu’en en 2021. Il a abandonné ce poste lors de son accès à la vice-présidence du conseil départemental du Finistère, en tant que chargé du développement durable et des territoires. Son épouse est toujours responsable communication au sein d’Evel’Up.

    À #Saint-Renan, les liens entre Evel’Up et la mairie ne datent pas d’hier puisque le prédécesseur de Gilles Mounier au poste de maire, #Bernard_Foricher, était aussi salarié de cette coopérative porcine (qui portait alors le nom de #Pigalys).

    Gilles Mounier n’est pas le seul à être passé de la direction d’Evel’Up à une carrière politique. Un peu plus au nord de Landunvez, la commune de #Kernouës est administrée par #Christophe_Bèle, directeur pendant 20 ans de la coopérative porcine Pigalys, devenue #Aveltis puis… Evel’Up.

    Ces deux soutiens historiques de la puissante filière porcine dans le #Finistère siègent désormais ensemble au sein de la commission locale de l’#eau et du syndicat des eaux du Bas-Léon. Ils occupent ainsi des postes stratégiques pour la gestion de l’eau du pays d’Iroise, à l’heure où le secteur porcin pèse lourd sur la qualité et la quantité d’#eau_potable disponible pour les habitants du territoire.

    La famille élargie

    À l’échelle nationale, le lobby porcin est aussi discret qu’organisé. Parmi ses principaux représentants, on trouve le député Les Républicains (LR) de #Loudéac-Lamballe (22), conseiller régional de Bretagne et vice-président de l’Assemblée nationale jusqu’en 2022, #Marc_Le_Fur. Surnommé le « #député_du_cochon », il s’attaque depuis plusieurs années aux associations qui critiquent l’élevage en déposant en 2022 par exemple, un amendement dit « anti-L214 » visant à « supprimer la réduction d’impôts pour les dons aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d’actes d’intrusion sur les propriétés privées agricoles ».

    Dans sa croisade contre « les normes excessives » il est aidé par #Jacques_Crolais, son ancien attaché parlementaire, directeur de l’#UGPVB (#Union_des_groupements_des_producteurs_de_viande_de_Bretagne) jusqu’en avril 2024, poste qu’il vient de quitter pour prendre la direction… d’Evel’Up.

    Autre député défendant ardemment la filière porcine : #Didier_Le_Gac, député Renaissance de Brest rural (29), dont fait partie la commune de #Landunvez. Il est l’une des chevilles ouvrières de la cellule de gendarmerie dite « #Demeter » créée à la demande de la #FNSEA, ayant pour but « d’identifier et poursuivre les agressions, intrusions et dégradations sur les exploitations agricoles ». Son lancement a été effectué en grande pompe en décembre 2019 à Saint-Renan (29), commune administrée par Gilles Mounier (dont vous retrouverez la figure dans l’organigramme « de puissants relais locaux ») à quelques kilomètres de la porcherie de Philippe Bizien.

    À cette époque-là et jusqu’en 2023, la FNSEA était présidée par #Christiane_Lambert, éleveuse de porcs dans le Maine-et-Loire, aujourd’hui présidente du #Comité_des_organisations_professionnelles_agricoles_de_l’Union_européenne (#Copa-Cogeca) – le plus important syndicat agricole européen.

    Le 14 mars 2024, Christiane Lambert a reçu la médaille d’officier de la Légion d’honneur sous le haut patronage d’#Erik_Orsenna (dont vous retrouverez la figure dans l’organigramme « La famille étendue ») et de l’ex-ministre de l’agriculture #Julien_Denormandie. Tous deux proches de l’association vitrine des grandes entreprises de l’#agroalimentaire, #Agriculteurs_de_Bretagne, ils viennent de cosigner le livre « Nourrir sans dévaster » (Flammarion).

    Une influence nationale

    De Plouvorn à Plonevez-Porzay en passant par Lamballe, Pouldreuzic, Loc-Equiner… Le lobby porcin s’est fait une place de choix dans de nombreuses institutions locales et nationales. De la Vallée des Saints… jusqu’à l’Académie française.

    Une statue de Saint-Alexis a été installée dans la Vallée des Saints en juillet 2022, le lieu, crée par des militants bretons en 2009 sur la commune de Carnoët, dans les Côtes d’Armor, se veut « une Île de Pâques à la bretonne ».

    La sculpture en granit de 4,25 m de haut a été financée conjointement par Le Crédit Agricole du Finistère, la Sica de Saint-Pol-de-Léon – premier groupement français de producteurs de légumes et d’horticulteurs – et la Brittany Ferries, pour rendre hommage à #Alexis_Gourvennec, considéré comme le père de l’agriculture bretonne moderne.

    Il était l’un des plus gros éleveurs porcins français avec 2.000 truies et 48 employés en 1984. Il a occupé la présidence de la Caisse régionale du Crédit Agricole de 1979 à 1998. Connu pour légitimer le recours à la violence en manifestation, l’entrepreneur léonard a contribué à diffuser sur la péninsule une vision ultra-libérale et productiviste de l’agriculture.

    Par-delà cet hommage en granit, les figures bien vivantes présentes dans cet organigramme, continuent de creuser le sillon d’Alexis Gourvennec.

    La filière porcine s’est par ailleurs organisée pour influencer l’opinion publique et laver l’image de l’agriculture bretonne et de ses pollutions. #Agriculteurs_de_Bretagne, association créée par de grandes entreprises de l’agroalimentaire en 2009 après la mort très médiatisée d’un cheval dans les algues vertes à Saint-Michel-en-Grève (22), assure des missions d’accueil d’écoles dans des exploitations de son réseau ainsi que la diffusion du magazine #Le_P’tit_Agri, destiné aux 7-11 ans. Elle tient également des stands lors de grands événements comme les Vieilles Charrues, à Carhaix (29) ou déploie parfois ses couleurs dans des stades, dont celui de Guingamp (22).

    Présidente de ce lobby jusqu’en 2022, #Danielle_Even, éleveuse de porcs dans les Côtes-d’Armor, a été propulsée sur la scène médiatique par l’académicien, businessman et conseiller des présidents Mitterrand et Macron, Erik Orsenna, lequel a invité « sa voisine », en 2013, sur le plateau de l’émission de Michel Drucker « Vivement Dimanche ». « La Bretagne, grâce au porc, sera le nouveau Qatar ! », lance-t-il alors. Depuis, il est présent pour soutenir le lobby à de nombreuses reprises comme lors des remises de légion d’honneur à #André_Sergent, éleveur de porcs et président de la chambre d’agriculture du Finistère, ou à Christiane Lambert, ancienne présidente de la FNSEA et actuelle présidente de la Copa-Cogeca.

    https://splann.org/enquete/les-travers-du-porc/lobby-porc-bretagne

    #élevage #porc #France #infographie #élevage_porcin
    #industrie_agro-alimentaire

  • Italie : quand le #profit fait dérailler les trains

    Le secteur des #chemins_de_fer italien est souvent cité comme l’exemple par excellence du succès des politiques de #libéralisation_du_marché. Dans les années quatre-vingt-dix, la division des rôles entre le gestionnaire du réseau (#Rfi, #Rete_ferroviaria_italiana) et le gestionnaire des transports (#Trenitalia) est réalisée avec un double objectif : d’une part, la mise en œuvre des politiques communautaires européennes visant à accroître la #compétitivité, d’autre part la transformation du secteur ferroviaire vers un mode de gestion d’entreprise privée, afin de le rendre rentable. Une vision qui établit une différence manifeste avec toute autre perspective concevant la #mobilité comme un #service_public à garantir, même en l’absence de profit. Par Giorgio De Girolamo, Lorenzo Mobilio et Ferdinando Pezzopane, traduit par Letizia Freitas [1].

    Dans la droite ligne de cette approche, les #conditions_de-travail du personnel ferroviaire et la dimension réglementaire de la Convention collective nationale accusent un retard considérable comparées à d’autres services publics (si l’on tient compte également de la taille de #Fs, #Ferrovie_dello_Stato, l’entreprise ferroviaire publique au statut de société anonyme par actions au capital détenu à 100% par l’État italien, Rfi et Treniralia sont des filiales de FS, ndlr). La recherche constante de #réduction_des_coûts s’est imposée, au détriment des travailleurs de Trenitalia et de Rfi.

    Responsable des infrastructures, Rfi a progressivement réduit sa #masse_salariale, passant de 38 501 employés en 2001 à 29 073 en 2022, un quart de moins en une vingtaine d’années. Une diminution principalement motivée, non pas par une absence de besoin en main d’œuvre, mais par l’#externalisation du travail de #construction et de #manutention, confié à d’autres entreprises à travers un système d’#appels_d’offre et de #sous-traitance.

    Actuellement – selon les estimations des syndicats – 10 000 travailleurs externalisés opèrent sur les chemins de fers italiens. Il apparaît évident que cette gestion de la manutention rend la #sécurité accessoire et les #accidents, non pas des évènements tragiques et occasionnels, mais de tristes et amères certitudes. La stratégie de Rfi basée sur des #coûts_réduits et la rapidité d’exécution des travaux repose sur une dégradation structurelle des conditions de travail, qui se répercute sur la sécurité de tous les travailleurs FS, leur santé et la sécurité du service fourni. Avec des conséquences qui se transforment trop souvent en actualités dramatiques, comme dans le cas de #Brandizzo (accident ferroviaire dans lequel un train de la ligne Turin-Milan, a tué cinq ouvriers qui travaillaient sur les rails, le 31 aout 2023, ndlr).

    Dans cette phase de renouvellement de la Convention collective nationale de travail (Ccnl) – arrivée à échéance le 31 décembre 2023 – une assemblée autogérée de conducteurs de train et de chefs de bord s’est mise en place, avec un rôle de premier plan inédit. Cette assemblée a proposé – à travers deux grèves, dont l’une d’une durée de 24 heures, le 23 et le 24 mars, et une participation supérieure à 65 % au niveau national (et des pics à 90 % dans certaines régions) – une plateforme de renouvellement de la Ccnl alternative à celle formulée par les syndicats signataires.

    Une initiative qui ouvre des pistes de réflexion sur la place centrale du #transport_public_ferroviaire dans un monde se voulant plus durable. Un horizon qui rend également possible une convergence avec les revendications des mouvements écologistes. Cette convergence des mouvements sociaux serait en mesure, et ce ne serait pas la première fois, de redonner de la force à une négociation collective affaiblie.

    Nous en avons discuté avec Lorenzo Mobilio, Rsu (Rappresentanza sindacale unitaria) di Napoli-Campi Flegrei et membre de la coordination nationale de l’Union syndicale de base (Usb) qui participe à ce processus d’assemblée.

    La #grève du rail des 23 et 24 mars, d’une durée de 24 heures, n’est pas la première grève du secteur. En novembre 2023, la restriction du droit de grève demandée par le ministre Matteo Salvini avait fait scandale. Elle avait été réitérée en décembre par ordonnance, puis a été récemment annulée par le Tar Lazio (Tribunale amministrativo regionale de Lazio) pour excès de pouvoir. Ce conflit démarre donc dès 2023. Pourriez-vous préciser les processus qui ont conduit à cette grève, et ses implications en termes de participation ?

    Le mouvement de grève actuel dans le secteur ferroviaire est né de la création en septembre 2023 de l’assemblée nationale PdM (personale di macchina, conducteurs de train) et PdB (personale di bordo, personnel de bord).

    En septembre nous avons fait naître cette assemblée et nous avons conçu des étapes intermédiaires, comme un questionnaire qui a reçu plus de 3 000 réponses. À partir de ce questionnaire, nous avons mis en place une plateforme pour recueillir les revendications, puis nous l’avons transmise à tous les syndicats, qu’ils soient ou non signataires. Seuls Confederazione unitaria di base (Cub), Unione sindacale di base (Usb) et Sindacato generale di base (Sgb) ont répondu à l’appel. Chacun de ces syndicats a ensuite créé sa propre plateforme, ainsi que des assemblées autonomes qui ont tenté de négocier pour faire émerger un projet unique, à même de rassembler toutes les sensibilités présentes autour de la table

    L’assemblée du PdM et du PdB, a alors décidé de lancer la première action de grève de 2024, centrée sur le renouvellement de la convention collective nationale. La première grève a donc eu lieu le 12 février et n’a duré que 8 heures, c’est la règle dans le secteur ferroviaire. En revanche les suivantes peuvent durer vingt-quatre heures. Le premier jour de grève a été très suivi, avec une participation de 50 à 55 % dans toute l’Italie. C’est un nombre significatif si l’on considère que la grève avait été lancée par une nouvelle entité (l’assemblée PdM et PdB), déclarée par trois syndicats, et que de nombreux collègues, en vertu de la loi 146/1990 (définissant les règles sur l’exercice du droit de grève dans les services publics essentiels et sur la sauvegarde des droits protégés par la Constitution, ndlr) considèrent la grève comme un outil peu adéquat.

    Après le 12 février, l’objectif de l’assemblée a été de déterminer une nouvelle date pour une grève de 24 heures. Nous avons retenu un jour férié, car il n’y a pas de service minimum à assurer pour les trains régionaux et les trains de marchandises. En revanche, c’est le cas pour les trains interurbains et à grande vitesse, mais avec un service minimum plus réduit par rapport à un jour de semaine. Un choix qui, selon nous, garantirait une plus grande participation, et en effet les chiffres ont été plus élevés que ceux du 12 février. Le taux de participation était de 65 à 70 % sur tout le territoire national, avec des pics à 90 % dans certaines régions, comme la Campanie.

    Les grèves des derniers mois ont déjà produit des résultats. Il est bon de rappeler que les négociations pour le renouvellement de la Ccnl ont débuté en août 2023. Nous avons vu que les syndicats signataires ont commencé à réviser certaines de leurs demandes, en les adaptant – bien qu’encore très partiellement – à ce qui est ressorti de l’assemblée du PdM et du PdB.

    Sur votre plateforme, il est fait référence aux shifts désormais insoutenables que les conducteurs de train et les chefs de bord sont contraints d’effectuer. Il est clair que des shifts fatigants, ou plutôt épuisants, représentent un problème de sécurité non seulement pour les travailleurs, mais aussi pour les voyageurs. De quoi parle-t-on ?

    Tout d’abord, il est utile de rappeler que les conducteurs de train et les chefs de bord sont justement responsables de la sécurité du trafic ferroviaire et du convoi. Pourtant ces dernières années, l’entreprise nous a considérés uniquement comme des travailleurs à exploiter jusqu’à la limite de la durée du travail établie par la législation européenne. La loi sur la durée du travail et les directives européennes prévoient une durée de travail maximale de 13 heures, avec 11 heures de repos.

    À ce jour, la réglementation établit une durée de travail quotidienne maximale de 10 heures et jusqu’à 11 heures pour les trains de marchandises. Ces derniers temps, l’entreprise a essayé de nous pousser à travailler jusqu’à la limite. En oubliant qu’il fallait veiller à garantir au personnel garant de la sécurité un certain repos physique et psychologique, afin qu’un train puisse circuler en toute sécurité.

    Ils ne tiennent même pas compte du fait que lorsque vous allez dormir hors site, le temps de repos réel est bien inférieur à 8 heures, avec peut-être 5 heures de sommeil effectif.

    Nos shifts se succèdent sur 24 heures, pour une moyenne de 38 heures de travail hebdomadaire. Cela signifie qu’il peut y avoir des semaines au cours desquelles nous travaillons 44 heures, d’autres pendant lesquelles nous travaillons 30 heures, mais nous ne pouvons pas aller en deçà. Malgré ce que déclarent certains ministres, nous n’avons pas de repos le week-end. En réalité, nous avons droit au repos le week-end une seule fois par mois, car il est généralement calculé sur une base de 6 jours travaillés et parfois nous n’avons même pas deux jours de repos complets à la fin de notre service.

    Au fil des années, nos conditions de travail se sont dégradées et les résultats sont visibles : on constate une augmentation des sauts d’arrêt en gare, qui ne sont donc pas desservis, des passages alors que la signalisation est rouge et d’autres symptômes de distraction. Tout cela se produit lorsqu’il n’y a qu’un seul conducteur de train pendant la journée, alors que la nuit, heureusement, il y en a encore deux. Par nuit, nous entendons la plage horaire allant de minuit à 5 heures du matin. Si un train part à 5 heures, il n’y a qu’un seul conducteur, qui pour pouvoir prendre son poste à cette heure-là, se sera certainement réveillé au moins à 3 h 30. Ce shift – étant de jour – peut durer jusqu’à 10 heures et donc, vous vous réveillez à 3h30 du matin en travaillant peut-être jusqu’à 14h00 ou 14h30. De plus, au lieu d’embaucher, l’entreprise préfère avoir recours aux heures supplémentaires.

    En termes d’horaires, nous avons demandé de travailler 36 heures par semaine au lieu de 38. Pour le travail de jour, nous souhaitons la suppression du maximum de 10 heures par jour, contre un maximum de 8. Nous avons prescrit un maximum de 6 heures de travail la nuit – la nuit s’entendant de minuit à 6h00 et non 5h00- avec un nombre maximum de quatre nuits par mois, des périodes de repos hebdomadaires de 58 heures, deux jours complets de repos et un repos entre un shift et le suivant d’une durée de 16 heures contre 14 actuellement.

    Un autre problème à ne pas sous-estimer : les horaires des repas prévoient seulement 30 minutes pour manger, en comptabilisant le temps nécessaire pour se rendre au restaurant en gare. Par conséquent, de nombreux collègues apportent leur propre repas et ne mangent pas sur site. Dans le cadre des revendications, nous avons demandé une augmentation du temps pour se restaurer qui tiennent compte des horaires d’ouverture des restaurants.

    En référence à la question de la sécurité : comme vous le mentionniez, les trains de jour circulent actuellement avec un seul conducteur, une situation qui, ces dernières années, a conduit à une série d’accidents dus à des malaises soudains. Que proposez-vous ?

    Au sujet du double conducteur, il y a eu une vive discussion sur ce qu’il fallait intégrer à la plateforme. Certains proposaient un retour au double conducteur, d’autres étaient partisans de créer une figure intermédiaire entre le conducteur et le chef de bord, qui serait habilitée à conduire. Ces derniers jours, la question de la sécurité est redevenue centrale, car un conducteur a perdu la vie alors qu’il conduisait.

    Je crois qu’il est important de rappeler que le délai pour porter secours aux conducteurs et au personnel de bord en cas de malaise, a été établi par l’entreprise selon les délais généraux qui prévoient l’arrivée d’une ambulance en 8 minutes en ville et dans les centres urbains, en 20 minutes dans les espaces extra-urbains. Ce sont des délais calculés pour des cas fondamentalement différents. En 20 minutes, le temps nécessaire pour sauver un être humain d’une crise cardiaque, il est peu probable qu’une ambulance parvienne à secourir du personnel dans un train situé en dehors d’un centre-ville.

    Pour cette raison, la présence d’un second conducteur ou d’un autre travailleur autorisé à conduire est cruciale, car en cas de malaise cela permettrait au train d’être amené en toute sécurité jusqu’à la gare, sans interruption soudaine et en réduisant les délais d’intervention du personnel médical.

    Toujours sur le plan de la sécurité et du travail, il nous semble important de souligner que l’espérance de vie des conducteurs de train est actuellement, selon diverses études – dont celle menée par l’Université Sapienza de Rome – égale à 64 ans, donc inférieure à l’âge de départ à la retraite fixé à 67 ans. Quels raisonnements avez-vous conduit sur les aspects liés à la sécurité sociale ?

    Ce nombre provient d’une étude réalisée par la revue des conducteurs de train In Marcia, l’Université Sapienza de Rome, la Région Toscane et l’Asl Toscane (Azienda sanitaria locale de Toscane). Cette étude indépendante, publiée en 2010, a révélé que l’espérance de vie des conducteurs de train était, en effet, de 64 ans. Précédemment en tant que catégorie professionnelle, nous avions droit à la retraite à 58 ans. En 2012, avec la loi Fornero, nous avons été regroupés avec toutes les autres catégories. On n’a même pas reconnu la pénibilité de notre travail, ce qui nous aurait octroyé une réduction de trois ans sur l’âge de départ à la retraite.

    Aucun syndicat n’a appelé à la grève en 2012. De ce fait, depuis il n’y a pas eu d’évolution, la pénibilité de notre travail n’a pas été reconnue et la loi nous permettant de prendre notre retraite à 58 ans n’a pas été rétablie. Aucun gouvernement n’a pris en charge ces questions. Notre exigence – minimale, nous tenons à le préciser – est d’entrer dans la catégorie des métiers pénibles.

    Qu’en est-il du versant économique de la #convention_collective ?

    Sur l’aspect de la #rémunération, nous n’avons pas voulu porter de revendications excessives. Nous avons déjà vécu des renouvellements contractuels avec des syndicats qui, avant la hausse de l’inflation, sont restés sur des augmentations barémiques du salaire minimum de l’ordre de 30 euros bruts par mois. Cependant, la rémunération des conducteurs de train et des chefs de bord se compose de nombreux éléments supplémentaires (et variables, ndlr), ce qu’on appelle les compétences complémentaires, qui une fois additionnées, créent une différence pouvant atteindre 500 euros par mois.

    En réalité, ces compétences complémentaires stagnent depuis près de vingt ans : elles n’ont été ni augmentées ni réévaluées avec l’inflation. Alors que d’autres entreprises, y compris semi-publiques, ont appliqué des augmentations et des ajustements à l’inflation, sans passer par un renouvellement contractuel. Nous n’avons rien eu de tout cela et, bien qu’il y ait une renégociation de la convention en cours qui dure depuis août 2023, ni les syndicats signataires ni l’entreprise n’ont encore parlé de rémunération

    Cela peut sembler être une grosse somme, mais ces compétences font partie de notre salaire et n’ont pas été ajustées depuis vingt ans. C’est le minimum qu’on est en droit d’exiger.

    Les transports publics sont également au cœur des revendications des mouvements écologistes, qui demandent d’y investir beaucoup plus de ressources, notamment en raison des effets positifs sur l’emploi « vert ». En Italie pour tout le secteur, filière industrielle comprise, une étude de Cassa Depositi e Prestiti (Caisse des Dépôts et Consignations) estime un potentiel de 110 000 emplois par an. Les mobilisations de ces mouvements dans des pays comme l’Allemagne les ont amenés à se joindre aux syndicats – notamment avec Ver.di, le premier syndicat du secteur des services – pour le renouvellement des conventions collectives. Partagez-vous l’idée d’un lien étroit entre les transports publics et la transition écologique et pensez-vous qu’une convergence de deux luttes différentes -seulement en apparence­- pourrait servir les deux causes ?

    Nous pensons que le transport ferroviaire pourrait avoir un impact très positif sur l’environnement, en particulier le transport de marchandises, car on peut encourager le transport ferroviaire de marchandises, ce qui réduirait le fret routier. Ce n’est pas ce à quoi on assiste. Il y a encore trop peu d’entreprises dans ce domaine, qui par ailleurs entrent sur le marché avec la même logique de réaliser du profit sur le dos des travailleurs, avec une réglementation moins exigeante que la nôtre.

    Pour le transport de passagers, il est tout aussi important de réaliser des investissements afin de diminuer le nombre de voitures sur les routes, mais dans des régions comme la Campanie, la Sicile, la Sardaigne, etc. nous connaissons le mauvais état du réseau ferroviaire – on pense de manière complètement irrationnelle à construire des infrastructures à la fois nuisibles à l’environnement et inutiles dans l’état actuel des chemins de fer siciliens, comme le pont sur le détroit (projet de pont suspendu sur le détroit de Messine visant à relier la Sicile et la Calabre, ndlr).

    En tant qu’Usb, notre plateforme est plus large que celle de l’assemblée. Parmi nos revendications figure la protection de la fonction du service ferroviaire en tant que service public.

    « Cela signifie investir des ressources dans des zones où il n’y a aucun retour économique : quand votre priorité est d’assurer une mission de service public, vous dépensez cet argent quand même. »

    Lorsque le secteur ferroviaire est orienté vers la privatisation, la gestion privée devient incompatible avec une logique de service public et d’écologie. Le privé essaie d’économiser là où il le peut, en heures de travail, en sécurité, et exprime en amont une préférence pour le transport routier parce qu’il coûte moins cher. Pour l’Usb il pourrait donc facilement y avoir cette convergence. Dans nos revendications, elle existe déjà implicitement. Les opportunités futures ne manqueront pas pour l’expliciter et la mettre en œuvre.

    https://lvsl.fr/italie-quand-le-profit-fait-derailler-les-trains
    #transport_ferroviaire #Italie #trains #infrastructure