• 31.05.2024 :

    People stuck on an islet in the #Evros region, near the Greek village of #Nea_Vyssa. The group of 4 say they were beaten by @Hellenicpolice & pushed on the islet. One of the travellers needs medical assistance. We informed authorities on both sides, but so far no help arrived!

    https://x.com/alarm_phone/status/1796476691831046363
    –-

    #Turkish authorities refuse to help as they claim the position is on #Greek territory. At the same time, a Greek officer told the people if they come back, they’ll beat them again. One person is in serious conditions. Stop playing with people’s lives, rescue them now!!

    https://x.com/alarm_phone/status/1796476696763465933

    #limbe #zone_frontalière #île #Evros #asile #migrations #réfugiés #frontières #fleuve_Evros #Turquie #Grèce #Thrace #îlots

    –-

    ajouté à la métaliste sur #métaliste sur des #réfugiés abandonnés sur des #îlots dans la région de l’#Evros, #frontière_terrestre entre la #Grèce et la #Turquie :
    https://seenthis.net/messages/953343

  • Liberté, égalité, #gratuité dans les #transports_en_commun

    Ce mercredi 10 avril, il pleut. Alors le Niçois peut rester au chaud en regardant PSG-Barça à la télé entre potes, ou en fêtant l’Aïd-el-Fitr en famille. Autre solution : assister à la réunion publique organisée par ViVA ! sur les transports gratuits. « A n’importe quelle heure, sans se soucier de quoi que ce soit d’autre que de la destination à laquelle on se rend. Peinard. Et libre d’aller ».

    Pour qu’on nous explique tout bien comment un truc aussi dingue pour nos imaginaires peut être possible, les membres du collectif citoyen niçois #ViVA ! ont accueilli Magali Giovannangeli et Mariano Bona, respectivement conseillère municipale d’Aubagne et membre du collectif #Union_pour_la_Gratuité_et_le_Développement_des_Transports_Publics à Grenoble. Tous les deux ont une bonne expertise sur la question et une expérience solide, cumulées au fil des années dans leurs coins respectifs.

    Gratuité = développement du réseau

    La gratuité des transports en commun, il faut s’y préparer, elle va s’accompagner du doublement, voire du triplement de la #fréquentation de ces transports. Et donc, forcément, ça implique un développement important des #infrastructures, tant du côté de ce qui roule (bus, tramway, métro, etc.) que de celui des installations (voies, arrêts, stations, etc.). La gratuité, c’est donc carrément #repenser_la_ville, établir des connexions et des possibilités qui n’existaient pas. Comme celle de bouger de son quartier pour aller voir ailleurs si on y est. Et ça nous parle ça, à nous, les Niçoises et les Niçois. Disons-le clairement, notre ville est belle, mais Nissa la Bella, c’est pas pour tout le monde. Le centre-ville et les jolies plages peuvent sembler loin quand on est coincé en haut de notre colline, au fond de notre quartier ou dans l’arrière-pays, de l’autre côté de la carte postale.

    La bagnole au garage pour un air plus sain

    La gratuité, c’est aussi et surtout moins de bagnoles en ville, dans une des métropoles les plus polluées de France. Il n’existe pourtant pas d’industrie lourde dans les Alpes-Maritimes, mais un nombre de trucs qui roulent, qui flottent et qui volent incalculables sur ce tout petit territoire très touristique, sans vent pour dégager les particules de toutes sortes. Ici, 55% de la #pollution_de_l'air viennent des #transports, et 40% des trajets en #voiture font moins de 3 km sur Nice. Il y a une #urgence_écologique que plus personne ne peut nier. Au rythme actuel, et dans le meilleur des cas, la neutralité carbone arrivera dans la région PACA en 2070. On le sait, les dégâts climatiques coûtent cher et vont coûter de plus en plus cher si on ne prend pas le problème à bras le corps. Et la gratuité des transports en commun fait partie de tout un panel de solutions préventives qui coûtent beaucoup moins cher.

    On ne peut donc pas écarter d’un revers de la main un débat sur la gratuité dans un coin qui compterait 500 morts prématurées par an dues à la #pollution_atmosphérique. Et encore moins dans un pays où le gouvernement semble vouloir nous préparer à vivre avec une hausse des températures de 4°C quand les experts du GIEC, déjà bien flippés, nous supplient de tout faire pour ne pas dépasser les 2°C. Le but est de passer d’une utilisation massive de la voiture à une utilisation massive des transports en commun qui doivent être nombreux, fiables et confortables pour devenir une solution de #remplacement acceptable et enviable pour le plus grand nombre.

    Qui paye ?

    La gratuité, c’est l’#écologie et aussi la #solidarité dans une ville qui compte 21% de personnes sous le seuil de pauvreté, contre 14% dans toute la France. Ce qui représente quand même 1/5 des Niçoises et des Niçois. Mais alors, “qui qui paye dans tout ça ?” / “Non mais, vous avez vu la dette de la métropole ?” / “Je suis contre parce que ça va se répercuter sur nos #impôts, vu que rien n’est gratuit”. Autant d’arguments qu’il va falloir détricoter. C’est plus que nécessaire, parce que quoi que l’on en pense, c’est ce que l’on entend très souvent en parlant de ce sujet autour de nous. Alors oui, une dette bien calibrée peut être un investissement bénéfique pour la collectivité sur le long terme. Mais le truc principal à comprendre et à intégrer, c’est que la gratuité des transports en commun n’est absolument pas synonyme d’une augmentation des impôts.

    Car on fait confiance à nos représentants politiques locaux pour mettre de l’huile sur le feu sur ce sujet précis. Eux qui hurlent régulièrement contre “l’écologie punitive” en nous parlant plutôt d’incitations foireuses pour noyer le poisson. Alors quoi ? La gratuité ? C’est pas de l’#incitation peut-être ? Et pas qu’un peu… Ce n’est pas une incitation à couper l’eau du robinet quand on se lave les dents dont il s’agit, mais bien d’un projet ambitieux, culotté et révolutionnaire étant donné notre rapport aux transports dans les Alpes-Maritimes et en région PACA. Un projet qui a fait ses preuves dans de nombreux endroits comme #Bordeaux, #Aubagne, #Dunkerque ou #Montpellier, où la plupart du temps, la gratuité a d’abord été testée les week-ends, le temps de réadapter les usages et le réseau et pour se donner les moyens de réussir cette utopie concrète.

    La loi de finances 2024 autorise le triplement de la taxe de séjour pour l’Île-de-France. C’est-à-dire la taxe que paient les touristes de passage dans la région. Pour parler concrètement, c’est sur ce levier qu’il faut s’appuyer principalement dans la métropole Nice Côte d’Azur, victime de son sur-#tourisme. Juste retour des choses, les vacanciers qui viennent par paquets en avion, en train et en voiture, mettront la main à la poche pour permettre aux habitant·es de la métropole de se passer de leur bagnole, tout en utilisant des transports de qualité. À elle seule, l’augmentation de la #taxe_de_séjour suffirait à financer l’indispensable extension du réseau. En quelques chiffres, pour bien se rendre compte du truc, rien qu’à Nice, c’est 5 millions de visiteurs par an, 12 000 chambres d’hôtel, dont 38% en 4 et 5 étoiles et 6 000 fiches actives sur Airbnb. Il est donc temps de se servir là où il y a des sous pour faire baisser la pression au niveau du CO2.

    La gratuité limite aussi les #accidents_de_la_route (chouette !) et le coût global de l’ensemble des heures passées dans les #embouteillages (youpi !). Finalement, la gratuité coûte beaucoup moins cher à l’ensemble des collectivités et des entreprises. On lance ça comme ça, à l’attention de nos camarades patrons et patronnes qui, même s’ils et elles devront subir une augmentation de la #taxe_mobilité, n’auront plus à prendre en charge le remboursement des abonnements de transports de leurs salarié·es qui circuleront sur un réseau fiable.

    Plus d’emplois pour une ambiance apaisée

    Partout où la gratuité est passée, on a observé une amélioration des #conditions_de_travail des salarié·es des régies de transports. Alors que la CGT à Dunkerque était contre le projet initialement, elle a totalement changé d’avis par la suite, en constatant que la gratuité avait généré 25% d’#emplois en plus dans le secteur. Par exemple, les #contrôleurs peuvent faire de l’accompagnement de voyageurs. Moins de coups de pression, plus de #médiation ! À Aubagne, ça a considérablement amélioré l’#ambiance sur l’ensemble du réseau, #agent_de_médiation étant quand même un métier bien plus gratifiant que contrôleur. Et puis, fini les campagnes anti-fraude culpabilisantes à la con, la fuite en avant sécuritaire et au final, la mise en danger du personnel.

    Ce n’est pas la gratuité qui crée des pertes d’emplois, que ce soit clair ! Les automates, la suppression des guichets, les chef·fes de gare en moins, les stations fermées partout en France. Tout ça, c’est la réalité que l’on connaît depuis bien trop longtemps maintenant, sur un réseau pourtant payant, dégradé et de plus en plus cher. Comme pour la transition écologique dans le monde paysan, le mieux-vivre ne pourra se concrétiser qu’avec une hausse importante de main-d’œuvre. Davantage de présence humaine, une ambiance apaisée et rassurante pour les usager·es. Voilà l’avenir.

    La mobilité comme #droit_universel

    La dernière augmentation des tarifs de Lignes d’Azur a été très mal vécue par la population qui a eu la sensation de s’être fait berner par des annonces de tarifs dégressifs fallacieuses, avec le prix du ticket et de l’abonnement qui ont augmenté et la carte “10 voyages”, la plus populaire du réseau, qui a été supprimée. Plus les transports sont chers, moins ils sont utilisés par les usagers et moins il est nécessaire de les développer. À méditer quand on sait que Nice Côte d’Azur est la seule métropole dont le tram ne dépasse pas les frontières de sa ville principale. L’augmentation des tarifs est donc une manière de réguler le développement à la baisse. A contrario, accepter la gratuité, c’est accepter la nécessité du développement nécessaire des transports en commun.

    Et à la remarque “Ce qui est gratuit n’a pas de valeur !”, on pourrait répondre que “ce qui est gratuit n’a pas de prix”. Les transports en commun gratuits et la possibilité de se déplacer librement doivent être considérés comme un service universel, au même titre que le droit à la santé ou à l’éducation. Dans les faits, l’école publique est ouverte à tout le monde, et ce, quel que soit le niveau de revenu des familles. Sur le même modèle, tout le monde devrait être à égalité face à la mobilité.

    Le futur, tranquillou…

    Considérer la gratuité des transports en commun est très ambitieux et ne peut pas s’envisager autrement que comme un projet de vie collective plus global, qui inclut aussi le logement, la répartition sur le territoire et la façon dont les un·es et les autres s’approprient la ville de par leurs déplacements. Pensons aux personnes âgées isolées, aux piéton·nes, aux cyclistes ou encore aux enfants qui subissent le tout-voiture partout et tout le temps. Ce paradigme du tout-voiture des années 50 est voué à disparaître, alors il va falloir accompagner tout cela. Pour que la modernité, ce ne soit plus se la raconter dans une berline électrique face à la mer et à fond sur la Prom’, mais bien sauter dans le premier bus ou tram venu à Carros, à la Trinité, à l’Ariane ou place Garibaldi, n’importe quel jour et à (presque) n’importe quelle heure, sans se soucier de quoi que ce soit d’autre que de la destination à laquelle on se rend. Peinard. Et libre d’aller.

    https://blogs.mediapart.fr/mouais-le-journal-dubitatif/blog/020624/liberte-egalite-gratuite-dans-les-transports-en-commun
    #transports_publics #mobilité

    • https://www.youtube.com/watch?v=fDdQO5lv4Ro&t=3s

      No one puts their children on a boat,
      Unless the water is safer than the land.
      Not so hard to grasp, not so hard to understand.
      But it’s easier to sit and read this shit
      In the paper, and call it news,
      like, “Oh, Prince George, he’s so sweet,
      and 18 grand on a present’s fine
      even if the other two year olds don’t have enough to eat...”

      It’s easier to blame
      The people hiding in the hold of a plane,
      And not consider what they left
      That was worse than almost certain death.

      It’s easier to stick with what we learned:
      That our own good luck is something that we earned.
      And that their kids don’t deserve as much as yours,
      ’Cause yours were smart enough to be born on these shores.

      And it’s easier to keep up the pretence,
      That the way to solve displacement is to build another fence.

      It’s easier to say “I’m sorry,
      but she shouldn’t have been on that lorry”
      It’s easier to blame
      the dead if you don’t find out their name,
      It’s easier to stick with what we learned:
      That our own good luck was something that we earned.

      And what’s with the way they want to live?
      And give their children a hope in hell?
      What’s with them having degrees and families?
      It’s almost like they’re human as well.

      But at least our leaders are on form,
      ’Cause it’s always good to describe downtrodden people
      As a swarm...

      It’s easier to be on the wrong side of history,
      It’s easier to blame than be ashamed.
      It’s easier to stick with what we learned:
      That our own good luck was something that we earned.
      But no one puts their children on a boat
      Unless the water is safer than the land.

      #migrations #chanson #musique #musique_et_politique #Ruth_Mundy

    • https://www.youtube.com/watch?v=yRsDfUcbEW8&t=20s

      Quanti morti possiamo accettare
      Tra i civili nella striscia di Gaza
      Quante armi possiamo inviare
      Per colpire chi non ha più casa

      Quanti Stati dovranno dichiarare
      Dell’ONU membro la Palestina
      Prima che si possa fermare
      Il genocidio la carneficina

      Quanti medici dovranno fuggire
      Abbandonando malati e feriti
      Quanti reporter dovranno morire
      Bersaglio di droni mirati
      Quanti reporter dovranno morire
      Bersaglio di droni mirati

      Quanti ostaggi saranno il pretesto
      Per negare il cessate il fuoco
      Quanti crimini in questo contesto
      Qual è il limite il limite è ignoto
      Quanti crimini in questo contesto
      Qual è il limite il limite è ignoto

      Quanti giovani in questi due anni
      Arruolati in Russia e Ucraina
      Quanti sono deceduti colpiti
      Per un missile o per una mina
      Quanto vale un metro di terra
      Sulla quale seminare del grano
      Quanto aiuto per fare la guerra
      Chiede a tutti il governo ucraino

      Quanti paesi in questa Alleanza
      Che tutti quanti chiamano Nato
      Quante armi e quanta finanza
      Metton veti ad un negoziato
      Quante armi e quanta finanza
      Metton veti ad un negoziato

      Quanti accenni di usare l’atomica
      La Russia lo ha già minacciato

      Dove usarle e di quale potenza
      Qual è il limite il limite è ignoto
      Dove usarle e di quale potenza
      Qual è il limite il limite è ignoto

      Quanti gradi di temperatura
      questo pianeta potrà sopportare
      quante angosce e quanta paura
      per un futuro che sembra svanire

      Quanti animali e quanta natura
      Queste guerre fan terra bruciata
      Quanti impegni e quanta impostura
      quanto cinismo la promessa è mancata
      Quanti allarmi ha lanciato la scienza
      Oltre il limite non c’è ritorno
      Quante bugie e quanta arroganza
      Oltre il danno c’è pure lo scorno
      Quante bugie e quanta arroganza
      Oltre il danno c’è pure lo scorno

      Quanto ancora possiamo salvare
      Della bellezza di questo creato
      Qual è il limite da non superare
      Qual è il limite il limite è noto
      qual è il limite da non superare
      Qual è il limite il limite è noto

      #Palestine #guerre #Israël #Gaza #génocide #Ukraine #armes #commerce_d'armes #musique_et_politique #chanson #musique #cessez-le-feu

  • Macron, en marche vers l’#extrême_droite ?
    https://www.youtube.com/watch?v=G43ZVd7wN60

    En 2017, puis en 2022, Emmanuel Macron a remporté l’élection présidentielle face à Marine Le Pen. Mais sa fascination pour l’extrême-droite et sa complaisance vis-à-vis d’empires médiatiques qui propagent la xénophobie contribuent à « booster » le Rassemblement national. Au second tour de la présidentielle de 2022, Marine Le Pen recueillait 41,8% des voix. Un record. Et le résultat d’une politique. Depuis 2017, interdictions de manifestations, arrestations arbitraires et surveillance généralisée sont utilisés par l’exécutif pour mater des révoltes populaires contre des politiques libérales imposées sans concertation, et considérées comme « anti pauvres ».
    Demain, l’Etat de droit et la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » ne seront ils plus qu’un lointain souvenir ? Durant quatre mois, Thierry Vincent et Daphné Deschamps ont interviewé d’anciens macronistes déçus par la dérive autoritaire du président et des figures conservatrices et d’extrême-droite qui se réjouissent qu’Emmanuel Macron leur prépare un « boulevard » pour 2027.
    À quelques semaines des élections européennes, enquête au coeur d’une France en marche vers l’extrême droite.

    #Macron #Emmanuel_Macron #ni_de_droite_ni_de_gauche #de_droite_et_de_gauche #monarchisme #action_française #en_marche #jeanne_d'arc #Puy_du_Fou #11_novembre_2018 #Maréchal_Pétain #Pétain #décivilisation #Renaud_Camus #autoritarisme #macronisme #islamo-gauchisme #front_national (#FN) #arc_républicain #Jean-Michel_Blanquer #Amélie_de_Montchalin #front_républicain #Rassemblement_national (#RN) #Patrick_Vignal #intersectionnalité #gauche_radicale #extrême_gauche #France_insoumise #tenue_vestimentaire #habits #retraite #xénophobie #racisme #Elisabeth_Borne #Valeurs_Actuelles #migrations #connivence #symbole #Bruno_Roger-Petit #Bolloré #Vincent_Bolloré #médias #groupe_Bolloré #François_Coty #punaises_de_lit #bouc_émissaire #Pascal_Praud #grand_remplacement #Pap_Ndiaye #Rima_Abdul_Malak #Rachida_Dati #Cyril_Hanouna #Geoffroy_Lejeune #Journal_du_Dimanche (#JDD) #Gérald_Darmanin #conservatisme #homophobie #homosexualité #violences_policières #loi_immigration #préférence_nationale

  • #COLD_CASES

    These three videos 2021-22 investigate the politics of ‘cold’ through the examination of a series of cases and contexts in which the thermostatic condition of cold and its differential experiences and effects are entangled with legal questions, human rights violations, but also claims for social and environmental justice.

    Through the analysis of a series of contemporary as well as historic ‘cold cases’ the project explores the strategic role of temperature and speculates about the emergence of a new thermo-politics defined by cold.

    Each of these COLD CASES exposes the degree to which temperature becomes a register of violence. One that includes the leagcies of climate colonialism, longstanding socio-economic inequalities, and ongoing structural racism.

    https://susanschuppli.com/COLD-CASES-1

    #architecture_forensique #froid #décès #violence #température #thermopolitique #thermo-politique #racisme_structurel #Susan_Schuppli #mourir_de_froid #peuples_autochtones #eau #abandon #Canada

    ping @reka @fil @karine4

  • Alina, non una di meno
    (pour archivage)

    Tutti assolti perché “il fatto non costituisce reato” i poliziotti e dirigenti della questura accusati di sequestro di persona e omicidio colposo per la morte di #Alina_Bonar_Diachuk, morta suicida a 32 anni il 16 aprile 2012 nel commissariato di Opicina. Il 14 aprile era stata prelevata da una volante al carcere del Coroneo dove aveva finito di scontare una pena per favoreggiamento dell’immigrazione clandestina ed era stata portata a quello che fu subito definito il “commissariato degli orrori”.
    Alina Bonar Diachuk era in attesa d’espulsione ma non in stato di fermo, non c’era alcun motivo legale per portarla al commissariato e trattenerla lì. Aveva già tentato il suicidio, dopo due giorni si è impiccata con il cordino della felpa davanti alle telecamere di sorveglianza. La sua agonia è durata 40 minuti, nessuno si è accorto di niente né tantomeno è intervenuto.

    Le indagini hanno permesso di scoprire che Alina non era stata l’unica ad aver subito un sequestro di persona in commissariato: era una prassi abituale. Nel corso delle perquisizioni si è scoperto che il funzionario dirigente Carlo Baffi aveva cambiato il cartello dell’ufficio immigrazione con la scritta “ufficio epurazione” che teneva in bella mostra vicino a un busto di Mussolini. All’epoca, Baffi era anche membro della Commissione territoriale di Gorizia che esaminava le domande d’asilo presentate in Friuli Venezia Giulia: Baffi ha continuato a partecipare alle riunioni della Commissione anche dopo il suicidio di Alina. L’allora questore Padulano disse che i poliziotti coinvolti avevano fatto il loro “dovere”.

    A febbraio 2018 il pm De Bortoli aveva chiesto pene per 20 anni e 9 mesi per i poliziotti coinvolti. A sei anni dalla morte di Alina, era giunta l’assoluzione per tutti in primo grado: il giudice Nicoli aveva ritenuto che i poliziotti avessero messo in atto direttive della Questura, conosciute e condivise ai massimi livelli istituzionali, anche dalla Pretura, secondo quanto riportato dalla stampa. In breve, i poliziotti hanno fatto il loro dovere e hanno obbedito agli ordini. Tuttavia, nonostante l’omertà istituzionale, noi sappiamo che il sequestro di persona non è legale in Italia e la detenzione di Alina e delle altre centinaia di persone a Opicina era abusiva. Ora, dopo due anni, arriva il giudizio in appello: tutti assolti non più perché “il fatto sussiste” ma perché “il fatto non costituisce reato”.

    È la banalità del male: non c’è reato e nessuno è responsabile dell’annientamento della vita di una giovane donna.

    Siamo in attesa di leggere le motivazioni della sentenza ma già possiamo dire che non ci stiamo: Alina, donna e migrante, è stata per la seconda volta uccisa da questa seconda sentenza che non condanna nessuno per la sua morte.

    Verità e giustizia per Alina. Le vite delle donne contano tutte, NON UNA DI MENO!

    Nell’immagine, l’azione toponomastica di rinominazione di via del Coroneo, dove si trova il carcere di Trieste, con il nome di Alina Bonar Diachuck, vittima di Stato.

    https://www.rivoluzioneanarchica.it/alina-non-una-di-meno
    #suicide #asile #réfugiés #migrations #Opicina #homicide #détention #Italie #violences_policières #Carlo_Baffi #détention_arbitraire

    #toponymie #toponymie_politique #toponymie_migrante #victime_d'Etat

  • Zëri i Shqipërisë. L’accordo Italia-Albania, visto dagli albanesi

    Il 6 novembre 2023 la premier Giorgia Meloni e il suo omologo albanese Edi Rama presentano il protocollo d’intesa bilaterale in materia di gestione dei flussi migratori.

    Come si può guardare a questo accordo da un’altra prospettiva, quella della popolazione e della società civile albanese?
    Per capirlo abbiamo deciso di partire per l’Albania e ascoltare cosa aveva da dire chi vive sul territorio.

    Racconteremo il nostro viaggio in due episodi.

    In questo ascolterete i sopralluoghi a #Shëngjin e #Gjadër (dove sono in costruzione rispettivamente l’hotspot e il Centro di Permanenza per il Rimpatrio) e le interviste a:

    Dorian Pali, avvocato residente nel Comune di Lezhë, dove ricadono entrambe le località in cui verranno costruiti i centri detentivi italiani. Quando lo incontriamo ci parla di come si sente, in qualità di albanese e residente locale, al pensiero di come questo accordo impatterà sulla vita e le aspirazioni delle persone coinvolte.
    «[…] per gli albanesi l’Italia all’inizio dell’inizio degli anni 90 era un sogno. E gli albanesi proprio ci volevano andare – con dei costi che poi ovviamente ci sono stati: allontanarsi dalle famiglie, eccetera. Ma c’era un sogno. Invece le persone che verranno qua.. l’Albania, non è la loro scelta».

    Gjergi Erebara, giornalista investigativo di BIRN (Balkan Investigative Reporting Network) residente a Tirana.
    «Il nostro Primo Ministro è stato un richiedente asilo politico in Francia dopo essere stato malmenato da giovane. Fondamentalmente è stato picchiato perché le sue opinioni politiche, ha scritto articoli giornalistici con cui possiamo essere d’accordo o meno, ma non importa. Di fatto è stato perseguitato per le sue opinioni».

    https://www.meltingpot.org/2024/05/zeri-i-shqiperise-laccordo-italia-albania-visto-dagli-albanesi
    #audio #podcast #migrations #réfugiés #asile #Albanie #accord #Italie #externalisation

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • Challenging the Complicity of Frontex’s Aerial Surveillance Activities in Crimes Against Humanity

    #front-LEX and #Refugees_in_Libya filed a legal notice pursuant to Art. 265 TFEU requesting Frontex’s Executive Director, Mr. Hans Leijtens, to partially terminate the Agency’s aerial surveillance activities in the ‘pre-frontier area’ in the Central Mediterranean.

    To prevent asylum seekers fleeing crimes against humanity in Libya from reaching the EU, Frontex systematically and unlawfully transmits the geolocalisation of refugee boats at high seas to the Libyan Coast Guard/Libyan Militia. Every day, Frontex allows for the systematic interception and ’pulling back’ of refugees to Libya, from where they have managed to escape by the skin of their teeth, and where they are subjected once more to crimes against humanity. Now, front-LEX, on behalf of X.Y. a refugee trapped in Libya, brings an unprecedented legal challenge against Frontex’s airborne complicity.

    Between 2021 and 2023, Frontex has shared 2,200 emails communicating the exact geolocalisation data of refugee boats with Libyan actors to enable their unlawful interception and forcible return back to Libya. There, the ‘pulled back’ refugees are arbitrarily detained and subjected to crimes against humanity of, inter alia, murder, enforced disappearance, torture, enslavement, sexual violence, rape, and other inhumane acts. It is Frontex’s sharing of geolocalisation data which enables the commission of these crimes – making the Agency complicit in the ongoing and systematic attack directed against refugees and asylum seekers in the Central Mediterranean.

    Frontex’s complicity in these ‘pullbacks’ and ensuing crimes against humanity committed against refugees has been well-documented by leading human rights organisations, UN organs, and investigative journalists. Now, based on this clear-cut evidence, front-LEX and Refugees in Libya filed an unprecedented legal notice challenging the Agency’s airborne complicity in crimes against humanity committed against people on the move.

    https://www.front-lex.eu/frontex-complicity-crimes-against-humanity

    #Frontex #complicité #justice #surveillance_aérienne #asile #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #géolocalisation #gardes-côtes_libyens #crimes_contre_l'humanité #Méditerranée #mer_Méditerranée #pull-back #pullbacks #poursuite_judiciaire

    • Profugo sudanese intrappolato in Libia fa causa a Frontex: “L’agenzia europea è complice di crimini contro l’umanità”

      Per la prima volta, un richiedente asilo ancora intrappolato in Libia ha potuto presentare una sfida legale contro Frontex – l’agenzia europea per la sorveglianza dei confini terrestri e marini dell’Unione – relativamente alla sorveglianza aerea sul Mediterraneo centrale. Il profugo sudanese ha potuto denunciare “l’esercito” dei pattugliatori europei grazie a Front- Lex, Ong umanitaria olandese, in partnership con l’organizzazione “Rifugiati in Libia”. L’avvocato di Front-Lex, Iftach Cohen, ha presentato una comunicazione legale a Frontex ai sensi dell’articolo 265 TFUE, invitandola a sospendere e interrompere immediatamente tutte le comunicazioni con entità libiche in relazione alle cosiddette “situazioni di pericolo” nel Mediterraneo. Inoltre l’Ong intima che Frontex proibisca all’Italia e a Malta di condividere con i libici i dati di sorveglianza raccolti dagli aerei dell’agenzia europea.

      Si tratta di un’azione legale senza precedenti innanzitutto perchè basata sulla presunta complicità dell’Ue riguardo ai crimini contro l’umanità verificatisi in Libia. In secondo luogo, è la prima volta che un rifugiato ancora intrappolato in Libia senza protezione riesce ad avviare un procedimento per vedere riconosciuti i propri diritti. Il team di Front-Lex ha raccolto prove che evidenziano peraltro come tutti i precedenti direttori – incluso il penultimo, Fabrice Leggeri, oggi candidato alle Europee per il partito di Marine Le Pen – e altre entità di Frontex abbiano ammesso che consegnare la posizione delle imbarcazioni dei rifugiati a entità libiche sia illegale secondo il diritto europeo.

      Dal rapporto della Missione d’inchiesta indipendente sulla Libia del Consiglio per i diritti umani Ue del 23 marzo, i richiedenti asilo intercettati e rimpatriati forzatamente in Libia, una volta risbarcati in Libia, vengono detenuti e diventano “vittime di crimini contro l’umanità“. Frontex giustifica la condivisione con Tripoli del tracciamento delle imbarcazioni di profughi con il proprio obbligo, “ai sensi del quadro giuridico internazionale della Sar”, di trasmettere tutte le informazioni sull’”imbarcazione in pericolo” all’RCC competente della zona di ricerca e salvataggio, che è Tripoli nella maggioranza dei casi.

      Cohen non è d’accordo perchè l’obbligo legale di Frontex di trasmettere informazioni al competente RCC in caso di pericolo ai sensi del diritto marittimo internazionale è solo uno dei tanti obblighi legali dell’Agenzia, come il divieto dei respingimenti collettivi dei richiedenti asilo intercettati in mare in rotta verso Paesi dove si rischiano persecuzioni. “Questi obblighi derivano dalla Carta dei diritti fondamentali dell’Unione Europea che è di natura costituzionale. Abbiamo a questo punto raccolto prove sufficienti per dimostrare che nella zona Sar libica praticamente tutte le imbarcazioni di rifugiati rilevate da Frontex vengono automaticamente classificate come in ‘situazione di pericolo’ in modo tale che Frontex possa trasmettere immediatamente la posizione a Tripoli e astenersi dall’ingaggiare le navi di soccorso delle Ong nelle vicinanze”, spiega Cohen. Le imbarcazioni dei profughi di conseguenza non vengono contattate dagli aerei Frontex come richiede la legislazione dell’Ue per verificare se abbiano bisogno di assistenza.

      “D’altra parte, quando Frontex rileva un’imbarcazione di rifugiati nella zona Sar o nelle acque territoriali di uno Stato membro, come nei casi di Pylos (Grecia) o in Italia a Cutro non classifica i casi che sono chiaramente ‘situazioni di pericolo’ in modo che possa astenersi dall’allertare l’RCC dello Stato membro lasciandogli sufficiente potere e tempo per coinvolgere i libici anche nelle proprie acque territoriali e impedire così lo sbarco in Europa. È una vera e propria strumentalizzazione della ‘situazione di disagio’. Queste non sono persone che hanno telefonino e scarpe alla moda come dice il vostro vice premier Salvini nel descrivere i richiedenti asilo ma persone che subiscono i peggiori abusi contro l’umanità”.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2024/05/30/profugo-sudanese-intrappolato-in-libia-fa-causa-a-frontex-lagenzia-ue-e-complice-di-crimini-contro-lumanita/7568712

      #plainte

  • Comment les Vietnamiens sont devenus parmi les principaux migrants sur les « small-boats » vers l’Angleterre - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57420/comment-les-vietnamiens-sont-devenus-parmi--les-principaux-migrants-su

    Comment les Vietnamiens sont devenus parmi les principaux migrants sur les « small-boats » vers l’Angleterre
    Par Louis Chahuneau Publié le : 30/05/2024
    Depuis le début de l’année, les migrants vietnamiens sont de plus en plus nombreux à traverser la Manche en direction du Royaume-Uni. Depuis le drame du camion charnier en 2019 où 39 Vietnamiens avaient trouvé la mort par asphyxie en se rendant de manière irrégulière au Royaume-Uni, les exilés originaires du Vietnam continuent de tenter d’atteindre les côtes britanniques, mais par voie maritime.
    Au Royaume-Uni, 10 Downing street tremble. À cinq semaines des élections législatives britanniques, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak ne parvient pas à limiter le nombre de migrants arrivant par bateau au Royaume-Uni : elles ont atteint un record sur les premiers mois de l’année 2024 avec 10 000 passages.Récemment, le ministère de l’Intérieur britannique a constaté un autre phénomène inquiétant. Depuis le début de l’année, la part de migrants vietnamiens sur les « small-boats » a considérablement augmenté. Entre janvier et mars 2024, 1 060 personnes originaires du Vietnam ont débarqué au Royaume-Uni par bateau, soit 14% du total des arrivées. Selon les médias britanniques, ils représentent désormais la plus large communauté qui traverse la Manche.
    « Une théorie sur l’augmentation récente des traversées en bateau est que l’autre itinéraire irrégulier, à l’arrière d’un camion à travers le tunnel sous la Manche, est devenu plus difficile en raison des réglementations récemment mises en œuvre dans le cadre du Brexit. Cela a poussé les migrants vietnamiens à emprunter les petites embarcations », explique à InfoMigrants Seb Rubsy, sociologue britannique à l’Université de Birmingham et spécialiste de cette communauté. « Avec le Brexit, les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l’Europe continentale ont été réduits, ce qui a entraîné une diminution du nombre de camions transportant des marchandises entre les deux régions », complète Mimi Vu, experte indépendante sur le trafic d’êtres humains.
    En 2019, la Grande-Bretagne a par ailleurs été marquée par la tragédie du camion charnier retrouvé dans l’Essex, dans lequel 39 migrants vietnamiens avaient trouvé la mort par asphyxie. Un drame qui a également participé au changement de méthode. Chez les bénévoles français qui maraudent sur les plages du nord, c’est un peu la sidération. « À notre grande surprise, on a constaté depuis le début de l’année beaucoup de Vietnamiens sur la côte. C’est incroyable, c’est une population qu’on ne croisait pas du tout avant », raconte à InfoMigrants Olivier Ternisien d’Osmose 62 qui patrouille sur les plages dans le Boulonnais et le Montreuillois.
    « On croise autant de femmes que d’hommes, des personnes plutôt jeunes mais je n’ai pas vu de familles avec enfants », ajoute Sophie Roux, de la même association, qui se souvient d’une communauté un peu plus argentée que d’autres : « Quand ils échouent à traverser, ils ne cherchent même pas à négocier le prix des taxis pour rentrer vers Dunkerque », se souvient-elle. Même écho chez les bénévoles d’Utopia 56. « Depuis l’été dernier, on voit de plus en plus de Vietnamiens sur le littoral nord, surtout à Grande-Synthe et Dunkerque », commente Angèle Vettorello, coordinatrice de l’association à Grande-Synthe.
    Dans les années 2010, les Vietnamiens se regroupaient essentiellement vers Angres (Pas-de-Calais), à une centaine de kilomètres des côtes françaises. Les médias avaient même surnommé cette ville « Vietnam city » en raison de l’entraide qui régnait entre l’ex-municipalité communiste et cette communauté asiatique à qui elle avait mis un local à disposition. Mais les temps ont changé et le hangar a fermé en 2018. Désormais, les Vietnamiens se mélangent d’avantage aux autres communautés (kurde, bangladaise ou encore soudanaise). « Il y a de plus en plus de Vietnamiens qui viennent sur les points de distribution, ce qui nous a poussé à traduire nos textes de prévention en vietnamien », explique encore Salomé Bahri d’Utopia 56. « Parfois on voit des Kurdes et des Vietnamiens prendre un bateau ensemble. Je pense que les communautés se mélangent de plus en plus car le nombre de passagers par ’small-boat’ est de plus en plus élevé ». (...)
    Les migrants vietnamiens peuvent aussi compter sur l’appui d’une communauté historiquement établie en France. Fin mai, une opération de police conjointe menée par les services de l’Office central de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) et la police anglaise ont permis de démanteler une filière de passeurs de migrants entre la France et le Royaume-Uni. Douze personnes, soupçonnées d’être des logeurs ou des convoyeurs, ont été arrêtées en banlieue parisienne, tandis que quatre autres ont été interpellées en Angleterre. Parmi eux, un jeune homme de 25 ans, surnommé
    Cette opération de police a permis de comprendre comment fonctionne les réseaux de passeurs vietnamiens. « Pour diminuer leurs frais de passages clandestins, les migrants transportaient de la métamphétamine, afin d’alimenter les trafiquants asiatiques du Val-de-Marne », expliquent les enquêteurs français dans un document consulté par InfoMigrants. Lors d’une perquisition, les policiers ont notamment découvert chez l’un des suspects 218 grammes de kétamine, 102 grammes de méthamphétamine et 36 grammes d’ecstasy, des drogues de synthèse.
    "Depuis la tragédie de l’Essex, les trafiquants demandent dorénavant 50 000 dollars [environ 46 000 euros, ndlr], voire plus, et prétendent garantir la sûreté du voyage jusqu’au Royaume-Uni avec un emploi à la clé, expliquaient dans une étude parue en 2020 les expertes indépendantes Nadia Sebatoui et Mimi Vu. « Les familles empruntent au moins la moitié de la somme totale pour payer la première partie du voyage du Vietnam jusqu’à un pays européen (…) Les trafiquants et les groupes criminels utilisent cette situation d’endettement pour exercer un contrôle sur le migrant tout au long du voyage, ce qui l’oblige à se soumettre en route à des situations d’exploitation, par exemple en étant forcé de travailler dans un atelier clandestin ou de vendre des médicaments contrefaits. »
    Le réseau franco-britannique logeait des migrants dans plusieurs communes du Val-de-Marne, à Thiais, Choisy-le-Roi ou encore Ivry-sur-Seine. « L’un des interpellés a confié aux policiers que le coût de la traversée était d’environ 20 000 euros par migrant. Son rôle était de réceptionner des migrants vietnamiens fraîchement arrivés en France avec des visas hongrois de deux ans. Il devait ensuite leur trouver des hébergements et un emploi dans des ongleries. »
    D’après les études publiées ces dernières années, il apparaît que les migrants vietnamiens profitent des relations diplomatiques entre leur pays et les anciens États du bloc communiste (Hongrie, Roumanie, Slovaquie, Pologne...) pour atteindre l’Europe. « Entre 1981 et 1990, 217 183 Vietnamiens ont été employés sous contrat dans ces pays », expliquent notamment deux chercheurs dans une enquête de terrain publiée en 2017."La majorité des nouveaux arrivants sont originaires de quelques provinces du centre du Vietnam, comme Nghệ An et Hà Tĩnh, qui ont été négligées sur le plan économique et présentent des taux de chômage élevés. Ils sont généralement issus de milieux pauvres, ruraux ou urbains, et n’ont probablement pas de diplôme universitaire", analyse le chercheur britannique Seb Rusby. Actuellement, il semblerait que la Hongrie tienne la corde pour attirer les migrants vietnamiens.
    Il y a quelques années, des passeurs ont ainsi profité d’un partenariat entre le Vietnam et Malte pour inscrire de jeunes Vietnamiens au Malta College of Arts, Science and Technology. Selon le quotidien britannique The Guardian, sur les 265 étudiants vietnamiens qui ont obtenu ce visa, seuls deux sont depuis rentrés au Vietnam."Ces enfants, à la merci des réseaux de passeurs, ont été retrouvés par la police dans des pays comme la Belgique, l’Allemagne et la Suisse, réduits en esclavage dans des salons de manucure et exploités", explique l’experte indépendante Mimi Vu. Depuis, l’université a fermé son visa.
    Lorsqu’ils arrivent au Royaume-Uni, les Vietnamiens sont employés dans des bars à ongles, ou plus rarement dans des fermes à cannabis, que la police britannique ferme régulièrement. Au début des années 2000, la diaspora vietnamienne a importé au Royaume-Uni le concept des bars à ongles très populaire aux États-Unis. « Depuis, ils représenteraient plus de 60% des commerces montés par la communauté vietnamienne », constatent des chercheurs.
    Les réseaux de passeurs vietnamiens récupèrent directement leurs clients à la sortie des « small-boats ». « Ce qu’on comprend c’est qu’il y a une grosse organisation côté anglais, ils savent où ils vont. Tout est organisé de l’autre côté », explique Olivier Ternisien de l’association Osmose 62. Pour tenter de décourager les Vietnamiens de monter sur les frêles embarcations, le gouvernement britannique a lancé il y a quelques semaines une campagne de communication sur les réseaux sociaux pour les sensibiliser aux dangers de la traversée de la Manche. De quoi remédier au phénomène ? Au moins 16 migrants sont morts en tentant de traverser la Manche depuis le début de l’année 2024.

    #Covid-19#migrant#migration#vietnam#royaumeuni#routemmigratoire#mineur#famille#traversee#manche#reseau#sante#trafic

  • 01.06.2024, Ventimiglia, cadavere di un migrante nell’accampamento sul fiume Roja

    Un migrante è stato trovato morto all’interno di una tenda nell’accampamento di fortuna allestito nel greto del torrente Roja, sotto il cavalcavia di via Tenda a Ventimiglia.
    Al momento non si conoscono i motivi del decesso, che sembrerebbe comunque essere dovuto a cause naturali.
    Sul posto sono accorsi carabinieri e polizia, atteso il medico legale per una prima ispezione sulla salma.
    A compiere accertamenti su quanto accaduto saranno i militari dell’Arma.

    https://www.riviera24.it/2024/06/ventimiglia-cadavere-di-un-migrante-nellaccampamento-sul-fiume-roja-868284
    #Ventimille #asile #migrations #réfugiés #frontière_sud-alpine #Italie #France #Alpes_Maritimes #décès #mort #mourir_aux_frontières

    –—

    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière de Vintimille :
    https://seenthis.net/messages/784767

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines :
    https://seenthis.net/messages/758646

  • Comment des migrants sont abandonnés en plein désert en #Afrique

    Une enquête de plusieurs mois menée par « Le Monde », le média à but non lucratif « Lighthouse Reports » et sept médias internationaux montre comment des dizaines de milliers de migrants en route vers l’Europe sont arrêtés et abandonnés en plein désert au Maroc, Tunisie et Mauritanie.

    https://www.dailymotion.com/video/x8yrqiy

    #vidéo #migrations #désert #abandon #Mauritanie #Maroc #Tunisie #réfugiés #externalisation #frontières #rafles #racisme_anti-Noirs #Fès #déportations #Rabat #forces_auxiliaires #refoulements #arrestations_arbitraires #enlèvements #centres_de_détention #Ksar #détention_administrative #Espagne #bus #Algérie #marche #torture #Gogui #Mali #accords #financements #expulsions_collectives #Nouakchott #forces_de_l'ordre #Sfax #Italie #équipement #aide_financière #UE #EU #Union_européenne #forces_de_sécurité #gardes-côtes #gardes-côtes_tunisiens #droits_humains #droits_fondamentaux

    ping @_kg_

  • Agro-business

    Parmi les mesures annoncées en réponse aux mobilisations d’agriculteurs en janvier 2024, l’une a consisté en l’ajout de professions agricoles à la liste des métiers « en tension ». L’exécution de la promesse ne s’est pas fait attendre : un arrêté du 1er mars a « mis à jour » cette liste en y introduisant, pour l’ensemble du territoire métropolitain, quatre familles professionnelles de salariés : #agriculteurs, #éleveurs, #maraîchers et #horticulteurs, #viticulteurs et #arboriculteurs. D’autres secteurs d’activité peuvent déplorer de n’avoir pas les moyens de pression que représentent des centaines de tracteurs capables de bloquer des autoroutes, des jours durant...

    La #FNSEA a aussitôt affiché sa satisfaction. La reconnaissance de l’agriculture comme « #secteur_en_tension » est une revendication que le syndicat majoritaire d’exploitants agricoles portait en fait depuis plusieurs mois, et qu’il avait, entre autres, présentée à la Première ministre Élisabeth Borne en octobre 2023, assurant que l’obtention de ce statut « favorisera l’embauche directe et limitera le recours aux prestataires [1] ».

    On se frotte les yeux pour comprendre… #Embauche_directe ? Recours aux #prestataires ? En quoi l’inscription de métiers de l’agriculture dans la liste des métiers en tension serait à même de résoudre les difficultés de recrutement de #saisonniers dont le secteur dit souffrir ? Les listes de métiers en tension servent à l’instruction des demandes d’autorisation de travail déposées par les employeurs, soit pour ce qu’on nomme « introduction » de #main-d’œuvre, soit pour l’embauche d’étrangers déjà présents sur le territoire. Est-ce à dire que les agriculteurs voudraient se charger eux-mêmes de faire venir des saisonniers ? Ou pouvoir employer comme saisonniers des étrangers résidant en France ?

    On se souvient qu’au moment où le Covid avait imposé la fermeture des frontières, avait été lancée une campagne [2] afin de recruter des personnels pour les récoltes, et que la FNSEA avait parlé de cette main-d’œuvre autochtone comme décevante : ne sachant pas travailler, trop revendicatrice… avant d’obtenir que des saisonniers du sud de la Méditerranée, malgré les risques sanitaires, soient acheminés dans les champs en France… Alors ?

    Le secteur agricole bénéficie depuis des décennies d’un dispositif spécifique pour faire venir la main-d’œuvre étrangère qu’il souhaite, les ex-« #contrats_OMI » désormais gérés par l’#Office_français_de_l’immigration_et_de_l’intégration (#Ofii). L’office se charge de recruter ces employé·es, des démarches administratives nécessaires à leur venue, de leur faire signer un engagement à quitter la France après la saison – de 6 mois maximum, le cas échéant pour revenir les années suivantes.

    Est-ce que le souhait des exploitants agricoles est de se passer de ces contrats Ofii ?

    Le #dispositif présente manifestement des contraintes jugées excessives par les exploitants agricoles puisqu’ils ont de plus en plus recours à d’autres formules : l’#intérim, l’emploi de #sans-papiers, le #détachement... Ce dernier a ainsi connu une croissance considérable dans le secteur, y compris via des systèmes contournant les règles européennes sur le #travail_détaché. Les procès des entreprises espagnoles #Terra_Fecundis ou #Laboral_Terra ont mis au jour les montages opérés. Ces grosses entreprises de travail temporaire ont été condamnées à de lourdes peines – et avec elles des chefs d’exploitation en France – pour avoir fait travailler des milliers d’ouvriers et ouvrières agricoles, essentiellement sud-américain·es, sous contrat espagnol, donc en payant en #Espagne, et aux tarifs espagnols, les cotisations sociales correspondant à ces emplois, de surcroît dans des conditions d’exploitation insupportables. L’importance des condamnations et le retentissement de ces procès ont quelque peu refroidi l’enthousiasme pour l’usage du détachement. À nouveau trop de contraintes.

    Mais en fait, de quelles difficultés de #recrutement exactes souffrent donc les exploitants agricoles ?

    L’argument de la #pénurie de main-d’œuvre est dénoncé par divers travaux de sociologie [3]. Nicolas Jounin, à propos du secteur du bâtiment, dans lequel la même plainte est récurrente, parle de cette pénurie comme d’une #fiction : « Ou, plutôt, ni vraie ni fausse, la pénurie est recréée périodiquement (et toujours compensée) par un système de dévalorisation de la main-d’œuvre dont elle est l’argument [4]. » Les travailleurs saisonniers dans l’agriculture, de même que les manœuvres dans le BTP, sont considérés comme des bouche-trous, des pis-aller.

    Pendant que se déroulait, en début d’année, ce scénario d’une revendication enfin satisfaite, l’inscription de métiers de l’agriculture dans la liste des métiers en tension, un nouveau montage était, beaucoup plus discrètement, mis en place.

    La FNSEA, toujours elle, a présenté au Salon de l’agriculture, le 28 février, dans une réunion fermée au public, le nouveau service de recrutement de travailleurs saisonniers qu’elle vient de créer. La prestation, rendue possible par des accords passés avec la Tunisie et le Maroc, donc avec l’aval du gouvernement, ne coûtera à l’exploitant agricole que 600 € par saisonnier. Dans une note de cadrage sur ce service, la fédération recommande d’éviter d’employer le terme « migrant », et de lui préférer « saisonnier hors Union européenne ».

    Là, on comprend mieux : la mesure « métiers en tension » est certes de nature à faciliter le recours à cette main-d’œuvre introuvable ! Pour les employeurs, finis les contrôles et tracasseries de l’Ofii – pourtant bien peu protecteurs, dans les faits, des travailleurs agricoles immigrés. Finis aussi les ennuis que peut causer un usage abusif du détachement. Enfin libres d’employer des travailleurs, d’ici ou d’ailleurs, toujours plus précarisés !

    http://www.gisti.org/article7242

    #métiers_en_tension #agriculture #migrations #France

  • Européennes : les propositions irréalistes et illégales du #RN sur l’immigration

    Le #Rassemblement_national peine à expliquer comment il compte mettre en place la « #double_frontière » que promet #Jordan_Bardella dans son programme. La proposition est à la fois irréaliste et contraire au droit international.

    LaLa formule est rodée, répétée à longueur d’interview, martelée à chaque meeting. Pour lutter contre ce que le Rassemblement national (RN) qualifie de « submersion migratoire » qui menacerait « nos valeurs de civilisation », sa tête de liste, Jordan Bardella, avance une solution : une « double frontière », aux niveaux européen et français. Une proposition qui tient en trois lignes dans le programme officiel du parti et n’était pas davantage développée dans le projet qui accompagnait la première candidature de son président aux européennes de 2019.

    Impossible à appliquer, elle supposerait surtout la remise en cause par la France de nombreux traités internationaux et l’isolement diplomatique, économique et politique du pays vis-à-vis de ses partenaires européens.

    Jordan Bardella, qui reprend régulièrement à son compte la thèse complotiste et raciste du « grand remplacement », affirmait encore le 6 avril au Journal du dimanche que « le projet de la Commission européenne, c’est la submersion de l’Europe et le remplacement d’une partie de la population européenne par une population venue du Sud ». Revendiquant de faire du scrutin européen un « référendum sur l’immigration », la tête de liste propose « le refoulement systématique des bateaux de migrants qui arrivent sur les côtes européennes », comme il le répétait encore récemment sur le plateau de TF1.

    « Le refoulement est la violation flagrante du droit international des droits humains », prévient Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l’université Jean-Moulin-Lyon 3, avant de lister les normes et traités que cette proposition remet en question : « La Convention de Genève relative au statut des réfugiés dispose explicitement le principe de non-refoulement, comme la Charte des droits fondamentaux de l’UE. De manière indirecte, en interdisant les traitements inhumains et dégradants, le Pacte international des droits civils et politiques et la Convention européenne des droits de l’homme [CEDH] prohibent aussi les refoulements. L’interdiction est claire : il est impératif de ne pas renvoyer des individus vers des pays où ils risqueraient d’endurer de tels traitements. »

    « Ça voudrait dire, concrètement, prendre les personnes, pour les ramener dans une zone internationale, pour que les gens se noient ?, s’indigne de son côté Anna Sibley, chargée d’études au Groupe d’information et de soutien des immigré·es (Gisti). C’est ça qu’il se passe en pratique. Quand il y a des refoulements, car il y en a, même si c’est illégal. Les gens se noient ou sont renvoyés vers des États où ils risquent la torture ou l’esclavage. »
    Plusieurs conventions internationales à dénoncer

    Troisième sur la liste du RN, porte-parole de la campagne et ancien patron de l’agence européenne de garde-frontières Frontex, Fabrice Leggeri assure à Mediapart – après avoir dénoncé « les discours politiques des ONG promigrants et de la Commission » – que « les personnes qui font l’objet d’un sauvetage maritime seront mises en sécurité et raccompagnées vers le port sûr le plus proche, le plus souvent situé hors de l’Union européenne, sur les côtes d’où sont parties ces personnes ».

    Pour mettre en place le premier volet de cette « double frontière » vendue par le RN, « il faudrait que les États dénoncent la Convention de Genève, le Pacte international des droits civils et politiques et la Convention européenne des droits de l’homme, et qu’ils modifient la Charte des droits fondamentaux de l’UE, ce qui supposerait une unanimité et une ratification par chacun des États », analyse Marie-Laure Basilien-Gainche.

    Pendant des années, Marine Le Pen et le RN prônaient justement la sortie de la CEDH, qualifiée de « camisole », avant de faire demi-tour sur la question pendant la campagne présidentielle de 2022.

    Fabrice Leggeri réclame lui aussi de refouler systématiquement les bateaux d’exilé·es qui arrivent sur les côtes européennes. Responsable de l’agence Frontex de 2015 à 2022, il est visé par une plainte pour complicité de crime contre l’humanité et complicité de crime de torture, pour avoir participé au refoulement d’embarcations de migrant·es.

    Deux associations, la Ligue des droits de l’homme (LDH) et Utopia 56, l’accusent d’avoir soit couvert, soit facilité ces pratiques illégales, contraires au droit international, avec l’objectif affiché de faire obstacle, « quel qu’en soit le prix », à l’entrée de personnes migrantes au sein de l’UE. « L’exécution de cette politique s’est faite au détriment du respect des droits fondamentaux des migrants, que Fabrice Leggeri a délibérément ignoré », peut-on lire dans leur plainte.

    L’ex-patron de Frontex dénonce pour sa part une « plainte fantasque » et une « opération de communication politique destinée à [lui] nuire et à nuire au RN », tout en affirmant que « certaines ONG voulaient contraindre Frontex à les assister pour faciliter le travail des passeurs » et tenteraient de « criminaliser le travail des garde-frontières ».
    Jordan « à peu près » Bardella

    Le deuxième volet du programme de Jordan Bardella sur les migrations n’est pas plus clair. Le président du RN revendique, en plus du refoulement systématique des migrant·es aux frontières de l’UE, « la restriction de la libre circulation de l’espace Schengen aux seuls ressortissants des pays membres ». Une proposition ancienne du parti d’extrême droite, qui se heurte là encore à de nombreuses règles juridiques.

    « Si l’optique est de restaurer un contrôle strict des frontières intérieures de l’Union européenne, deux voies sont envisageables : la sortie de l’UE ou l’abandon par l’UE de l’esprit de Schengen, ce qui supposerait une réforme des traités qui exige l’unanimité des États membres et sa ratification dans tous les États membres », détaille Marie-Laure Basilien-Gainche.

    En débat face à Gabriel Attal, Jordan Bardella a été bien en peine de détailler sa proposition, finissant par admettre qu’il comptait « renforcer les contrôles aléatoires » aux frontières françaises, sans s’aventurer sur l’impossibilité de faire adopter par l’ensemble des pays européens une telle renégociation des traités.

    Sur le plateau de Public Sénat, le 29 mai, la tête de liste du RN a assuré s’en remettre « au flair du policier » pour mener ces contrôles aléatoires, avant de reconnaître que la mise en place de cette proposition ne pouvait pas se décider au Parlement européen, malgré sa présence dans le programme européen de son parti : « Évidemment, aller contrôler nos frontières, ça se fera demain avec le ministère de l’intérieur quand nous serons à la tête de l’État », a-t-il balayé.

    Auprès de Mediapart, Fabrice Leggeri émet aussi l’hypothèse de rétablir pour les étrangers non citoyens de l’UE une « déclaration d’entrée sur le territoire » associée à un QR code, tout en assurant que « le dispositif ne pénaliserait pas la circulation des Français et les citoyens de l’UE » et que son efficacité reposerait « sur la sévérité des sanctions contre les contrevenants et la possibilité élevée de contrôles aléatoires ».

    "Le pacte asile et immigration s’est nourri des positions de l’extrême droite." (Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public)

    Sur la nécessité de réformer les traités pour mettre en place de telles mesures, le porte-parole de la campagne du RN affirme qu’il « n’est pas nécessaire de réformer les traités pour instaurer ces mesures » avant de s’en remettre à une future révision de la Constitution française – leur marotte sur le sujet – qui permettrait à la France de s’affranchir des traités européens.

    Sur cette proposition, Jordan Bardella peut compter sur le soutien de Reconquête et du parti Les Républicains (LR). François-Xavier Bellamy, tête de liste de LR, appelle dans son projet à « rétablir les contrôles aux frontières intérieures » de l’UE. Il y a cinq ans, Laurent Wauquiez, alors président du parti, présentait le programme européen de ce dernier en affirmant que « redonner un avenir à notre civilisation, c’est ne plus subir l’immigration de masse », avant de défendre la nécessité d’« établir une double frontière : une frontière européenne, défendue en commun, et une frontière nationale, chaque pays gardant la possibilité d’arrêter les migrants comme à Menton ».

    Du côté de Reconquête, la troisième de liste Sarah Knafo a publié une vidéo pour déplorer que « le rétablissement des frontières a[it] pu sembler impraticable » à l’issue du débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella. Elle veut d’ailleurs aller plus loin, en proposant carrément un projet de « triple frontière », « un plan qui peut se mettre en œuvre facilement », selon elle.

    « Ces gens défendent un modèle de société de repli sur soi complètement déconnecté de la réalité. Les migrations sont un fait, pas un problème. Il faut déconstruire tout ça, affirme Anna Sibley du Gisti. Le fait de débattre de la maîtrise de l’immigration, c’est une conception terriblement éloignée de la réalité de terrain. »

    Pour Marie-Laure Basilien-Gainche, l’adoption au Parlement européen des différents volets du pacte asile et immigration a marqué un tournant peu de temps avant la campagne : « Le pacte introduit une politique très restrictive, une politique de fermeture drastique et de contrôle majeur aux frontières extérieures de l’Union. Les instruments qui le composent se sont nourris des positions de l’extrême droite. Ont ainsi été intégrées en droit de l’UE des idées radicales – notamment de restriction du droit d’asile – qui sont énoncées par les partis d’extrême droite. »

    À Strasbourg, Jordan Bardella et les autres eurodéputé·es RN ont voté contre les textes du pacte, qualifié de « pacte de submersion » par le président du parti.

    Jeudi soir, les principales têtes de liste se retrouveront sur le plateau de CNews pour un nouveau débat – sans Raphaël Glucksmann et Marie Toussaint, qui boycottent le rendez-vous. Dans la bande d’annonce de la soirée, le journaliste d’Europe 1 Pierre de Vilno annonce la couleur, reprenant sans hésiter les éléments de langage de l’extrême droite : « Comment la France peut-elle contrôler ses frontières dans une Europe submergée par les flux migratoires ? »

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/300524/europeennes-les-propositions-irrealistes-et-illegales-du-rn-sur-l-immigrat

    #frontière_sud-alpine #France #frontières #migrations #réfugiés

  • La #Retirada, l’#exil républicain espagnol

    Les réfugiés de la guerre d’Espagne dans les #archives du ministère de l’Intérieur (1939-1940)

    Description du projet

    Entre 1936 et 1939, pendant la #guerre_civile en #Espagne, des centaines de milliers de réfugiés fuyant les combats et les bombardements traversent les #Pyrénées et viennent chercher l’asile en #France. En février 1939, lors de la défaite du camp républicain, près d’un demi-million d’Espagnols viennent trouver refuge dans l’hexagone et en Algérie. A leur arrivée, ils sont d’abord concentrés dans des camps d’internement dans le Sud-Ouest de la France avant d’être progressivement répartis sur le territoire.

    Le ministère de l’Intérieur est alors responsable du dénombrement et de l’encadrement de ces très nombreux réfugiés espagnols. Pour ce faire, les préfets ont la charge de faire appliquer trois textes réglementaires dans tous les départements :

    - La circulaire du ministre de l’Intérieur en date du 6 février 1939 ordonnant aux préfets de recenser précisément, à l’aide de listes nominatives et de notices individuelles, les réfugiés espagnols présents dans leur département.
    - La circulaire du ministre de l’Intérieur en date du 10 août 1939 autorisant l’emploi dans l’agriculture ou l’industrie des réfugiés espagnols détenus dans des camps d’internement. Pour chaque réfugié ayant obtenu un contrat de travail, les préfets doivent établir une notice individuelle.
    - Le décret-loi du 12 avril 1939 prévoyant l’utilisation militaire des étrangers apatrides et des étrangers bénéficiaires du droit d’asile. Les étrangers relevant de ces catégories sont ensuite présentés à une commission de révision qui décide de leur affectation afin qu’ils effectuent un temps de prestation au service de l’armée française au sein d’une compagnie de travailleurs étrangers (CTE).

    Ces trois textes ont pour conséquence le fichage, dans tous les départements français, des réfugiés de la guerre d’Espagne, parmi lesquels d’anciens membres des Brigades internationales. Des notices individuelles de réfugiés et d’étrangers apatrides provenant d’autres pays (Pologne, Autriche, Sarre…) se trouvent aussi mélangées aux notices individuelles des réfugiés venus d’Espagne.

    Le projet d’#indexation de ces notices individuelles sur la plateforme Girophares se déroulera en trois temps. Elles seront successivement proposées à l’indexation dans l’ordre suivant :

    1. Les notices individuelles de membres des compagnies de travailleurs étrangers (environ 1300 vues)
    2. Les notices individuelles de réfugiés embauchés dans l’agriculture ou l’industrie (environ 5700 vues)
    3. Les notices individuelles de recensement des réfugiés espagnols dans les départements en février 1939 (environ 15 000 vues)

    Il est à noter que les notices proposées ici à l’indexation ne constituent pas un ensemble exhaustif. Il s’agit des notices conservées par les Archives nationales, qui ne conservent pas une collection complète de ces documents. Des notices individuelles complémentaires sont conservées dans d’autres services d’archives (archives départementales et municipales, Service historique de la Défense, archives de la Préfecture de police de Paris…).

    Enfin, vous remarquerez peut-être, lors de l’indexation, la présence de documents en cyrillique. Ces archives à l’histoire particulière font partie de ce que l’on appelle communément les « #fonds_de_Moscou ». Après la défaite de la France en 1940, les documents courants et les archives de plusieurs personnalités et administrations françaises, parmi lesquelles des archives du ministère de l’Intérieur, furent saisies par les Allemands. En 1945, à la faveur de leur avancée, les Soviétiques mirent la main sur ces archives et les conservèrent à Moscou où elles furent traitées et inventoriées aux Archives spéciales centrales d’État. Elles furent restituées à la France seulement après la chute de l’Union soviétique, et pour la partie relevant du ministère de l’Intérieur, intégrèrent les fonds des Archives nationales en 1994 et en 2001. Pour aller plus loin au sujet du fonds de Moscou, voir Sophie Cœuré, La mémoire spoliée. Les archives des Français, butin de guerre nazi puis soviétique, éditions Payot & Rivages, Paris, 2007.

    https://girophares.archives-nationales.culture.gouv.fr/la-retirada-lexil-republicain-espagnol

  • L’UE interdit désormais la #destruction des #vêtements #invendus

    En 2020, la France a fait les gros titres en annonçant l’interdiction de destruction des invendus, un geste significatif dans la lutte contre le #gaspillage. L’#Union_européenne vient de lui emboîter le pas : un règlement sur l’#écoconception vient d’être adopté. Il prévoit d’instaurer un cadre réglementaire général afin d’éviter la destruction de certains produits de consommation invendus sur le territoire européen.

    Cette initiative, issue du #Pacte_vert pour l’Europe, prévoit des règles spécifiques à destination des entreprises quant à la gestion de leurs invendus. Ces nouvelles mesures marquent une étape importante dans les efforts de l’Union européenne pour promouvoir une approche plus responsable et contribuer à la construction d’une économie plus durable et respectueuse de l’environnement.

    Elle vise également à harmoniser les règles concernant la gestion des invendus afin d’éviter toute distorsion du marché. Les producteurs, distributeurs, détaillants et autres opérateurs économiques seront alors soumis à un même texte et pourront bénéficier d’incitations semblables dans tous les États membres.

    Lors de la dernière plénière avant les élections européennes, le Parlement européen a adopté en première lecture la proposition de #règlement sur l’écoconception initiée par la Commission européenne en mars 2022. Ce texte vient d’être approuvé le 27 mai dernier par le Conseil de l’Union européenne, organe réunissant les gouvernements des 27 États membres.

    La mode et la #fast_fashion dans le viseur

    La rédaction actuelle du texte ne prévoit d’interdire que les vêtements et #chaussures, les invendus textiles représentant en effet un problème environnemental particulièrement préoccupant dans toute l’Union européenne pour les fabricants, importateurs, distributeurs et revendeurs qui y sont confrontés.

    La montée en puissance du commerce en ligne aggrave la situation, du fait d’une augmentation des produits retournés par le consommateur dans le cadre de sa garantie légale ou commerciale. En Europe, le taux moyen de retour des vêtements achetés en ligne est estimé à 20 %, un vêtement vendu en ligne sur cinq est retourné et en moyenne un tiers de tous les vêtements retournés achetés en ligne finissent par être détruits.

    En comparaison avec la législation française, qui interdit la destruction de tous les produits invendus, sans distinction, cette réglementation européenne a un champ d’application plus restreint.

    La Commission européenne se réserve cependant la possibilité d’élargir ultérieurement la liste des biens concernés et pourra par la suite inclure d’autres catégories de produits, telles que les équipements électroniques ou les jouets par exemple. Pour l’heure, l’accent est mis sur l’une des industries les plus polluantes de la planète : la mode et en particulier la #fast-fashion, qui se caractérise par un renouvellement toujours plus rapide de collections d’articles éphémères et à bas prix.

    Des dérogations seront néanmoins prévues, lorsque la destruction des invendus apparaît comme l’opération la plus appropriée. Cela peut notamment être le cas pour des raisons liées à la santé, à la sécurité ou à la violation des droits de propriété intellectuelle, s’il est par exemple question de produits contrefaits… Cette liste d’exceptions sera adoptée par acte délégué. L’interdiction prendra effet deux ans après son entrée en vigueur. Les micro et petites entreprises en seront exemptées tandis que les moyennes entreprises disposeront d’un délai de six ans pour se mettre en conformité.

    Le #recyclage considéré comme une « destruction »

    Autre aspect à noter, le texte redéfinit la notion de « destruction ». Autrefois associée à des méthodes d’élimination telles que l’incinération ou encore la mise en décharge, cette notion désigne ici « la détérioration intentionnelle d’un produit ou sa mise au rebut en tant que #déchet, à l’exception d’une mise au rebut dont le seul objectif est de livrer un produit pour le préparer en vue d’un réemploi ou d’opérations de remanufacturage ».

    Elle englobe ainsi une gamme plus large de pratiques et inclut notamment le recyclage. Concrètement, les vêtements et chaussures invendus ne pourront plus, sauf exception, être brûlés, détruits, enfouis ou encore recyclés. Le recyclage de ces articles neufs constitue en effet une opération polluante et complexe en raison du faible taux de recyclabilité de ces produits en parfait état, jamais utilisés, parfois même toujours étiquetés.

    Les professionnels devront se tourner vers d’autres opérations, plus respectueuses de l’environnement et réemployer ou réutiliser leurs produits comme le #don, le #déstockage, la #location

    Vers plus de #transparence

    Au-delà de cette interdiction, l’UE souhaite instaurer une plus grande transparence en imposant aux entreprises de rendre compte de leurs pratiques en matière de gestion d’invendus. Elles devront fournir chaque année des informations détaillées sur le volume et le poids des invendus mis au rebut et communiquer sur la proportion de biens qui ont été réemployés, réutilisés, reconditionnés, recyclés… en expliquant les raisons qui les ont poussées à opter pour telle ou telle pratique.

    Ces informations devront être facilement accessibles au public sur une page de leur site Internet. Là aussi, les micro et petites entreprises seront exemptées de cette exigence, tandis que les moyennes auront six ans pour se mettre en conformité après l’entrée en vigueur de la réglementation.

    À l’heure actuelle, la quantification d’invendus générés chaque année est délicate. Peu d’entreprises communiquent sur le volume de leurs invendus. Les chiffres actuels manquent de transparence et sont basés sur les rapports des entreprises. Cette mesure permettra ainsi d’avoir une vue d’ensemble plus détaillée sur la quantité d’invendus engendrés chaque année.

    La Commission européenne devra publier tous les trois ans sur son site Internet des informations consolidées sur la destruction des produits de consommation invendus. En plus de présenter les statistiques sur le nombre de produits détruits, elle fournira également une analyse des incidences environnementales comparatives de cette destruction, ventilées par groupe de produits.

    Cette évaluation comparative permettra de mieux comprendre les conséquences de la destruction des produits invendus sur l’environnement et de cibler les secteurs où des mesures supplémentaires sont nécessaires.

    https://theconversation.com/lue-interdit-desormais-la-destruction-des-vetements-invendus-230525
    #interdiction #industrie_textile

  • #scienza_radicata

    Viviamo in città che sono nate lungo fiumi, ora irriconoscibili; respiriamo aria insalubre e camminiammo su suoli di cui non conosciamo la vera salute. Acqua, aria e suolo sono fondamentali per la nostra sopravvivenza, purtroppo la loro disponibilità si sta riducendo e lo farà sempre di più, a causa dei cambiamenti climatici ma soprattutto a causa di un modello di sviluppo che mira al profitto e non alla tutela dell’accessibilità a queste risorse. Questo è il tempo di agire contro un inquinamento di cui siamo vittime e carnefici!

    https://scienzaradicata.github.io/about.html

    #Contadinazioni #recherche-action #action-recherche #RAP #connaissance #science #sol #santé #air #eau

  • Ecological Reparation. Repair, Remediation and Resurgence in Social and Environmental Conflict

    How do we engage with the threat of social and environmental degradation while creating and maintaining liveable and just worlds? Researchers from diverse backgrounds unpack this question through a series of original and committed contributions to this wide-ranging volume. The authors explore practices of repairing damaged ecologies across different locations and geographies and offer innovative insights for the conservation, mending, care and empowerment of human and nonhuman ecologies. This ground-breaking collection establishes ecological reparation as an urgent and essential topic of public and scholarly debate.

    https://www.youtube.com/watch?v=bCXUqAKWn88


    https://bristoluniversitypress.co.uk/ecological-reparation
    #réparation #réparation_écologique #conflits #livre #écologie

  • “Resistenze in Cirenaica”, parcours et chantier toponymiques au cœur de Bologne

    Il y a 4 ans, c’est grâce à un ouvrage acheté dans une librairie de la ville de Terni – Nera Nahar. Segni, sguardi, parole al femminile della città di Terni – que j’avais découvert l’existence d’un quartier dont l’odonymie était entièrement dédiée à des figures féminines. Cela avait été l’occasion, livre à la main, d’aller visiter le quartier et d’en écrire un billet pour ce même blog.

    Pour ce texte, c’est un autre ouvrage qui me guide – le premier volume des Quaderni di Cirene (Cahiers de Cyrène, publié par le collectif Resistenze in Cerenaica) – en ce mois de mai 2024 dans une autre ville italienne : Bologne. J’ai acheté les quatre volumes lors de l’événement « ibridazioni in Cirenaica » (hybridations en Cyrénaïque) organisé par le groupe dans le quartier homonyme les 24 et 25 mai 2024. Le samedi soir, quatre illustrateurs présentaient leurs travaux terminés ou en cours, dont la petite bande-dessinée pédagogique sur le massacre de Addis Abeba.

    C’est le premier tome, vert, du cahier de Cyrène qui m’accompagnera, le dimanche 26 mai, dans les rues de Bologne.

    La tâche est facilitée par la reproduction, dans le cahier, de la liste des rues qui ont vu leur nom changé lors de la session du Conseil communal du 16 avril 1949, comme le relate un site web de l’histoire administrative de la ville :

    Nouveaux noms pour les rues et les places de la ville. Dans le quartier Libye, dans les avenues des Giardini Margherita et à l’intérieur des murs de la ville, les rues portent le nom de ceux qui sont tombés dans la lutte pour la Libération.

    Ainsi, on découvre que 11 rues ont été renommées :

    Quatre chemins dans un parc public (Giardini Margherita) sans dénomination ont été nommées en honneur à : Medardo Bottonelli, Rino Cristiani, Dante Drusiani, Gino Gamberini, Mario Giurini, Massimo Melliconi, Mario Jacchia, Libero Lossanti et Stenio Polischi.

    Les dénominations touchent trois espaces distincts de la ville, comme le montre la carte ci-dessous : le quartier appelé aujourd’hui « Cirenaica », situé au-delà des anciens murs du centre historique, dans la partie orientale de la ville et qui, à l’époque de la délibération était nommé Quartiere Libia (Quartier Libye) (en rouge) ; le parc public Giardini Margherita situé au Sud-Est de la ville, toujours au-delà de l’enceinte historique (en bleu) ; trois rues éparpillées dans le centre-ville (en vert).

    Des localisations et des logiques distinctes, donc, et qui ont également été débattus lors de la session du conseil communal en 1949[2], comme rapporté dans l’ouvrage. Les arguments des élu·es touchent en effet la question de la localisation : le conseiller Alberti (parti de la Démocratie chrétienne) regrette le fait que les rues nouvellement nommées soient situées aux marges de la ville. Alberti exprime aussi le regret que la Commission Toponymique n’ait pas imaginé de dédier un quartier entier qu’il propose d’appeler « rione dei Martiri della Libertà » (quartier des Martyrs de la Liberté), aux résistants[3] anti-fascistes. Or, si le quartier ne sera plus appelé « Libye », il est aujourd’hui connu comme « cyrénaïque », du nom d’une des trois provinces traditionnelles libyennes.

    Les arguments portés par les élu·es communaux touchent aussi, en ce qui concerne le quartier Cirenaica (en rouge sur la carte), la question de l’opportunité de dé-nommer des rues en vue d’une re-nomination. La proposition, en effet, consiste à remplacer les noms faisant référence au passé colonial italien par la mise à l’honneur de résistants anti-fascistes. Ceci est valable pour toutes les rues, sauf une : Via Libia ne sera pas touchée par ce changement et garde aujourd’hui encore intacte sa dénomination. Pour rappel, l’Italie a perdu ses colonies à la suite du Traité de Paris de 1947. Deux ans après, lors de la session municipale, la critique au colonialisme est loin d’imprégner les élu·es, y compris celleux qui étaient favorables à honorer les combattants anti-fascistes. Aldo Cucchi, représentant du parti communiste, exprime ainsi son attachement aux colonies perdues :

    « Dans le quartier Libye, en laissant le nom Libye, il reste, disons ainsi, la valeur morale, la signification d’un notre éventuel droit à cette terre. »

    Alberti motive ainsi son opposition au fait de remplacer les noms renvoyant au passé colonial italien :

    « Pourquoi renoncer aujourd’hui à des noms qui pour nous représentent quelque chose, qui représentent un souvenir, car ceux qui ont combattu étaient des travailleurs comme nous le sommes et comme vous l’êtes, et ceux qui étaient là-bas en train de coloniser étaient eux aussi des travailleurs. Ceux-là ont un bon souvenir, et il y a des associations de réfugiés d’Afrique qui pourraient considérer tout ceci comme une sorte d’insulte à leur mémoire. »

    L’introduction à la session écrite par le collectif qui a édité le volume pointe l’incapacité de s’attaquer à la question coloniale à l’époque et incite à en prendre conscience aujourd’hui pour imaginer le futur :

    « En aucun point de la discussion vous ne trouverez la critique au colonialisme que nous sommes en mesure de faire aujourd’hui. Cependant, la décision a été prise, et sur cette décision nous pouvons aujourd’hui nous appuyer, pour aller au-delà – bien au-delà – des précautions, des périphrases et des propos choisis avec tant de précaution. »

    C’est une des tâches que le collectif Resistenze in Cirenaica s’est donnée : aller au-delà, dénoncer les dénominations qui sèment le paysage toponymique italien de dominations coloniales et patriarcales et non seulement fascistes, pour en faire une lutte intersectionnelle. Le collectif, d’ailleurs, a décidé de s’appeler ResistenzE, au pluriel, et non pas ResistenzA au singulier. Les luttes sont pensées également avec une visée internationaliste :

    « Les résistances européennes devraient être lues comme faisant partie d’un cycle beaucoup plus long et insérées dans un contexte planétaire, celui de la lutte anti-coloniale. »

    Iels souhaitent aussi « se libérer de toute forme de regard italocentrique, voire eurocentrique. En Afrique, la résistance fasciste a commencé bien avant la Seconde Guerre mondiale »[4], rappellent-iels dans l’introduction de leur cahier.

    L’aventure de Resistenze in Cirenaica commence, elle, le 27 septembre 2015, quand un groupe de personnes organise une journée de manifestation, musique, marches, projections, récits pour « déterrer les histoires de celleux qui résistèrent aux fascismes, aux colonialismes, aux impérialismes allemand et italien en Afrique et dans les Balkans »[5]. C’était l’occasion de fêter une victoire d’une « bataille » menée par les habitant·es du quartier, car iels avaient réussi à empêcher qu’un parc soit détruit au profit d’un parking, fruit de la spéculation immobilière[6]. La bataille pour l’espace vert s’est aussi matérialisée dans la toponymie du lieu, aujourd’hui officiellement nommé d’après Lorenzo Giusti, cheminot anarchiste[7].

    Une journée que le cahier documente[8] avec beaucoup de précision et soin, en présentant quelques figures dont le nom a fait partie de ceux que Bologne a honoré en leur dédiant une rue, mais aussi à d’autres, qui n’ont pas eu ce privilège : Omar al-Mukhtar, Ilio Barontini, et Vinka Kitarovic notamment. L’intense activité anti-fasciste dans la Croatie actuelle comme en Italie de Vinka Kitarovic, qui a habité dans le quartier, est racontée lorsque le collectif décide, pour la journée du 27 septembre, que son nom doit remplacer la dénomination de Via Libia. Une opération anti-fasciste et féministe, hélas éphémère.

    D’autres femmes prennent petit à petit place dans le quartier. C’est lors de ma dérive urbaine odonymique que mon regard s’arrête sur un faux panneau signalétique, quasi certainement le reste d’une des nombreuses « guerrilla odonymiques » organisées par le collectif. Sous le nom de Sylvia Pankhurst, il est possible de lire : « journaliste et activiste ». Wikipedia m’apprendra que Sylvia Pankhurst, née à Manchester en 1882 et décédée à Addis Abbeba en 1960, a été « particulièrement connue pour son engagement féministe et suffragiste, elle est aussi une militante communiste, anticolonialiste et antiraciste »[9].

    En parcourant Via Libia, je vois aussi apparaître le panneau indiquant « Giardino Benedetto XV », une dénomination récente qui met à l’honneur pape Benoît XV, ni féministe ni anti-fasciste, et encore moins anti-colonialiste, vu que « Monseigneur della Chiesa [Pape Benoît XV] fut un fervent partisan de l’intervention italienne en Libye, conformément à la doctrine de la ‘guerre juste’ »[10], comme le rappelle un texte publié sur le blog de Resistenze in Cirenaica en 2021 et qui dénonce cette mise à l’honneur. Une tâche dans un paysage odonymique du quartier, désormais gardé par des « esprits bienveillants et des noms tutélaires » [11] ; des noms qui rappellent des histoires de la résistance partisane, choisis lors d’une session du conseil communal définie comme « courageuse » par les éditeur·es du petit livret vert… Une décision qui marquera le début du « chantier culturel permanent »[12] initié par le collectif Resistenze in Cirenaica et qui semble bien déterminé à poursuivre le combat pour re-signifier l’espace public.

    https://neotopo.hypotheses.org/7371

    #toponymie #toponymie_politique #toponymie_coloniale #Cirenaica #Bologne #Italie

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    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien :
    https://seenthis.net/messages/871953

  • Sowing Somankidi Coura: A Generative Archive

    #Sowing_Somankidi_Coura, a Generative Archive is a long-term research endeavor by #Raphaël_Grisey in collaboration with #Bouba_Touré around the permacultures and archives of Somankidi Coura, a self-organized agricultural cooperative along the Senegal river founded by a group of former African migrant workers and activists in France in 1977 after the Sahel drought of 1973. Sowing Somankidi Coura unfolds and generates cine-geographies that reveal the boundaries between the liberation struggles of migrant workers in France, the Pan-African history of the cooperative and potentialities of #permaculture.

    Through a practice of filmmaking, archiving, publication, workshop and theatre, Sowing Somankidi Coura, engages in the articulation of liberation narratives, collective care and peasant alliances towards a denaturalisation and decolonization of development politics.

    The research navigates the liaisons across partial perspectives; situated knowledges and ecosystems; hetero-temporalities; affinities between soils, plants, animals and farming technologies; archives and reservoirs. Deploying diverse modes of image circulation, the work aimed at resisting forces of erosion, determination, national migration management politics, and the patenting of colonial agro-industries.

    https://raphaelgrisey.net/research
    #Sénégal #coopérative #agriculture #sécheresse #décolonial #Mali #diaspora #archive #histoire #histoire_coloniale

    ping @reka @cede

    • #Xaraasi_Xanne – Crossing Voices
      https://vimeo.com/678901326

      Using rare cinematic, photographic and sound archives, Crossing Voices recounts the exemplary adventure of Somankidi Coura, an agricultural cooperative created in Mali in 1977 by western African immigrant workers living in workers’ residences in France. The story of this improbable, utopic return to the homeland follows a winding path that travels through the ecological challenges and conflicts on the African continent from the 1970s to the present day. To tell this story, Bouba Touré, one of its principal actors, returns to the heart of his personal archives. They document peasant struggles in France and Mali as well as following the personal stories of migrant workers over many decades. Furthermore, the film is a story of transmission, kinship and cinematographic geographies. Throughout the film, voices come to accompany Bouba and bring forth the narrative of a forgotten memory leading towards the future.

      https://raphaelgrisey.net/works/xaraasi-xanne-crossing-voices-in-production

      #film #documentaire #film_documentaire

  • En #Bretagne, une #mine d’#Imerys accapare et pollue la ressource en #eau

    La multinationale française Imerys souhaite ouvrir une nouvelle fosse d’extraction dans sa mine à ciel ouvert, située à #Glomel, en Bretagne. Plusieurs associations dénoncent des conséquences majeures sur l’eau.

    « Regardez ce qu’Imerys a fait du périmètre de protection de notre captage d’#eau_potable », commente Jean-Yves Jégo, conseiller municipal de Glomel et membre de l’association #Douar_Bev (« Terre vivante »). Il faut dire que la vue est spectaculaire. Au milieu des champs, nous contemplons la « fosse n°3 », un trou large comme 30 terrains de football et profond comme 5 immeubles haussmanniens superposés. On y extrait de l’andalousite, un minéral résistant aux très hautes températures utilisé pour produire des fours, des têtes de missiles ou des blocs moteurs de camions. Imerys prévoit de creuser bientôt une nouvelle fosse, la quatrième, comme celle-ci : « Incompatible avec la préservation de l’eau ! » dénoncent une partie des riverains et les associations.

    « Nous sommes ici sur le château d’eau de la région, en tête de deux bassins versants, indique Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières, celui de l’Ellé, qui se jette dans l’océan à Quimperlé, et celui du Blavet, qui coule jusqu’à Lorient. » Ces têtes de bassins sont formées de ce que les hydrologues appellent un « chevelu », à l’image des innombrables petits traits qui les représentent sur une carte : les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Ce sont les sites à préserver en priorité pour protéger les nappes phréatiques et les captages d’eau en aval. Cette sensibilité est plus forte encore en Bretagne, qui « dispose de très peu de ressources en eau souterraine et dépend des eaux de surface pour son alimentation », ajoute Dominique Williams.

    « Imerys ne maîtrise pas les impacts de cette mine »

    Exploitée depuis les années 1970, la mine de Glomel, 1 300 habitants, est longtemps passée inaperçue — peut-être parce qu’elle n’est, du point de vue de l’administration, qu’une carrière [1]. Pourtant, son fonctionnement est celui d’une mine : le minerai contenant 15 % d’andalousite est acheminé vers l’usine toute proche où il est concassé, broyé et concentré dans des bains d’acide sulfurique et autres réactifs. Sa transformation produit chaque année plus de 1 million de tonnes de déchets boueux ou solides, ces derniers formant, tout autour de nous, ces collines grises de 300 mètres de haut.

    Pour creuser il y a trente ans cette troisième fosse dans la zone de protection d’un captage d’eau, Imerys avait bénéficié d’un miracle : une dérogation de la préfecture. Et ce, malgré un risque de pollution connu, puisque la roche excavée ici contient de la pyrite : au contact de l’eau, elle génère un jus acide qui draine des polluants métalliques. En 2004, la cour d’appel de Nantes saisie par un agriculteur a annulé cette dérogation : le périmètre de protection devait être remis en état. Mais quand ? Contacté par Reporterre, Thomas Louvet, responsable projets miniers chez Imerys Glomel, indique que la réhabilitation est bien prévue, mais « en fin d’exploitation, entre 2040 et 2045 ».

    « Force est de constater qu’Imerys ne maîtrise pas les impacts de cette mine, affirme Armelle Renault, ingénieure agronome vivant à moins de 1 kilomètre du site qui participe depuis deux ans à un groupe de veille citoyenne sur la mine. On a découvert par hasard que l’un des piézomètres, appareil qui mesure les niveaux d’eau et leur composition, avait détecté des concentrations de métaux très anormales dans les eaux souterraines. » Sur la plaquette imprimée en couleurs qui justifie l’ouverture de la fosse n°4, Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux souterraines et superficielles ».

    Pourtant, interrogée par Reporterre, l’entreprise a admis l’existence de ce problème de concentration de métaux. Elle y répondra « par la pose de quatre nouveaux piézomètres », mais « n’en connaît pas la cause ». L’appareil de mesure se trouve au pied d’une montagne de déchets miniers (la « verse Roscoat »), juste à côté du précédent site d’extraction (la fosse n°2) désormais utilisé par Imerys pour déverser ses déchets liquides. Sous ses allures de lac de montagne, il reçoit en continu les boues de traitement de l’usine d’andalousite, contenant des taux très élevés de métaux cancérigènes comme le cadmium et le cobalt. Résultat : la fosse n°2 est un lac d’eau acide et de déchets toxiques qui peuvent s’infiltrer dans les eaux souterraines.

    Des volumes d’eau immenses

    Derrière le conflit autour de la mine de Glomel, se cache l’eau nécessaire à son activité. La consommation est dissimulée et minimisée par Imerys depuis des décennies. « À cette question, on obtient toujours des réponses partielles et embrouillées, raconte Armelle Renault. En réunion de comité de suivi, le représentant de l’entreprise a expliqué que la mine ne consommait que 6 000 m3 d’eau pris sur le réseau. » En réalité, c’est le volume nécessaire pour les usages sanitaires et le réfectoire pour la centaine d’employés du site. Dans ses études d’impact, Imerys écrit qu’« il n’est pas effectué de prélèvement d’eau dans le milieu naturel pour alimenter les installations du site » et que son usine « fonctionne en circuit fermé ».

    Pour y voir plus clair, Reporterre a demandé par écrit à Imerys quelle était la consommation d’eau annuelle du site de Glomel. La réponse fut tout autre, et encore plus mystérieuse : « La consommation du site correspond aux pertes par évaporation estimées à environ 100 000 m3/an. »

    Il faut éplucher les 2 900 pages du dossier d’enquête publique pour comprendre les véritables besoins en eau du site. L’usine nécessite à elle seule 1,9 million de m³ par an, ce qui équivaut à la consommation d’une ville de 35 000 habitants. Et comme son « circuit fermé » ne recycle que 57 % de l’eau, il faut y injecter chaque année au moins 800 000 m³. Pour ce faire, Imerys pompe directement dans la nappe phréatique (l’exhaure) et collecte toutes les eaux de ruissellement sur plus de 250 hectares. Chaque année, elle dispose ainsi gratuitement d’une gigantesque réserve de plus de 3 millions de m³, l’équivalent de plusieurs mégabassines prélevées au détriment des zones humides, des tourbières et des nappes souterraines.
    « On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans »

    « Le comble, c’est qu’Imerys se vante en disant que c’est grâce à la mine qu’il y a assez d’eau en été dans les rivières, s’insurge Jean-Yves Jégo. C’est le monde à l’envers ! » En effet, le site rejette chaque année plus de 1 million de m³ d’eaux industrielles. De ce fait, l’entreprise se flatte d’avoir un « impact positif puisque les volumes rejetés constituent une bonne partie du débit et de la qualité de ce cours d’eau et un important soutien en période d’étiage ». Selon Jean-Yves Jégo, « si Imerys adapte ses rejets d’eau au niveau des rivières en été, c’est avant tout pour diluer ses propres pollutions et les maintenir sous un seuil acceptable ».

    En aval de la mine se trouvent deux stations de pompage d’eau potable gérées par Eau du Morbihan, et Imerys a les plus grandes difficultés à transformer ses eaux industrielles acides et chargées en métaux en eau brute destinée à la consommation humaine. Elles passent dans deux stations de traitement, puis dans une nouvelle usine mise en service en avril dernier par Imerys, « moyennant 6 millions d’euros d’investissement » pour réduire la pollution au manganèse, mais leur teneur en sulfates reste sept fois supérieure aux valeurs seuil.

    « On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans, résume Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières de Bretagne. Imerys bénéficie d’une bienveillance effarante de la part des services de l’État, qui lui délivrent des arrêtés préfectoraux manifestement contraires à l’intérêt général. » En 2015, le tribunal administratif de Rennes a annulé un arrêté, jugeant qu’Imerys avait minoré les conséquences de son activité sur les zones humides et Natura 2000 situées à proximité en produisant « une étude d’impact entachée d’une insuffisance qui a nui à l’information tant de l’autorité administrative que du public ». En 2018, Imerys a été condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour un déversement sauvage d’eaux chargées de métaux dans un affluent de l’Ellé, constaté en 2013 par des inspecteurs de l’environnement.

    L’Autorité environnementale dira avant l’été si elle autorise l’ouverture d’une quatrième fosse. Le 15 avril dernier, dans la salle des fêtes de Glomel, 150 personnes étaient présentes à l’occasion du lancement de la coalition contre le projet ; elle réunit huit associations. « Année après année, les gens ont vu la mine s’étendre, analyse Camille, la trentaine, membre du collectif Bascule Argoat. Le fait qu’elle passe désormais de l’autre côté de la route a été un choc. On n’imaginait pas les répercussions que ça aurait sur l’environnement. Imerys présente tellement bien ! Ceux qui se font avoir, maintenant, ce sont les habitants de l’Allier, avec le projet de mine de #lithium. Notre expérience doit servir d’exemple. »

    https://reporterre.net/En-Bretagne-une-mine-d-Imerys-accapare-et-pollue-la-ressource-en-eau
    #extractivisme #France #pollution #résistance

  • Si stanno dimettendo in blocco molte redazioni di riviste scientifiche. L’ultima è «Philosophy & Public Affairs». Tra i dimissionari c’è il premio Nobel Amartya Sen. Sta esplodendo il conflitto tra editoria for profit e open access: o l’uno o l’altra.

    https://twitter.com/andcapocci/status/1795336420204372301

    Editors at Philosophy & Public Affairs Resign ; Will Launch New OA Journal

    The executive, associate, and advisory editors and all of the editorial board members of one of the most influential journals in moral and political philosophy, Philosophy & Public Affairs, have resigned en masse.

    According to their statement (below), crucial aims of scholarly journals are “not well-served by commercial publishing.” Philosophy & Public Affairs is published by Wiley, the sixth largest publishing corporation in the world by revenue (over $2 billion annually).

    The outgoing editors and editorial board members will be launching a new diamond open-access journal to be published by Open Library of Humanities (OLH), and will be occupying at the new journal the same positions they held at Philosophy & Public Affairs. (Current editor-in-chief of Philosophy & Public Affairs, Anna Stilz, is not among the statement’s signatories. In answer to an inquiry about that, she replied, “I cannot comment on this at this time.” That said, it is worth noting that Stilz has been publicly critical of Wiley in the past—see, for example, the updates on this post.)

    Readers may recall the similar resignation last year of the editorial team at the Journal of Political Philosophy, another Wiley journal, and that team’s creation of Political Philosophy, also a diamond open-access journal published by OLH. At least 11 Wiley journals have seen mass editorial resignations since 2018, according to Retraction Watch.

    The as-of-yet-unnamed new journal will be open for submissions beginning in September.

    In the statement below, the editors and editorial board members announce their resignation, explain their reasons for it and for their creation of an open-access journal, and discuss issues related to submissions currently under review at Philosophy & Public Affairs.

    The following is a statement from the executive, associate, and advisory editors and all the members of the editorial board of Philosophy & Public Affairs.

    We are unanimously resigning from our editorial roles at Philosophy & Public Affairs, published by Wiley, and launching a new diamond open-access journal published by Open Library of Humanities (OLH). All of us will play the same editorial roles in the new journal and will retain the aim of publishing the best philosophical work touching on matters of public importance.

    We take this step because we believe that scholarly journals—including our own—serve important purposes, and that these purposes are not well-served by commercial publishing. For three decades now, academic journals have suffered from their ownership by for-profit publishers, who have exploited their monopoly position to sharply raise prices, unduly burdening subscribing libraries and shutting out other institutions and individuals from access to research. The recent rise of the author-funded “open access” model has only reinforced academic inequality, since scholars with access to fewer resources are unable to pay the fees that make their work freely accessible; it has also incentivized commercial publishers to try to publish as many articles as possible and so to pressure rigorous journals to weaken or abandon their quality controls.

    Faced with this conflict between purpose and business model, we have decided to embrace the purpose and move to an alternative model.

    The alternative—which our librarian colleagues have been urging for some time—is for libraries, universities, and other academic institutions to offer direct support for the publication of open-access journals, which are guided by independent scholarly judgment and freely available for authors and readers. We are delighted to have found precisely this model at OLH, an award-winning diamond open-access publisher supported by a consortium of libraries and funding agencies.

    If diamond open-access journals are so good, why are they not already dominant? Partly because we all have day jobs and transitions take time. In addition, our careers depend on publishing in journals with name recognition, reputation, and high impact factors. These publications are now typically owned by commercial publishers. Colleagues often cannot afford to take a chance on untested journals. This is why, as editors of one of the leading journals in our field, we feel a strong responsibility to move toward a new, better, arrangement.

    Our plan, if Wiley permits it, is to complete the reviews for all revised submissions received prior to this announcement. We apologize to authors who recently submitted manuscripts to Philosophy & Public Affairs, and we recognize the especially high cost to authors who have been revising their manuscripts, but who have not yet resubmitted. We very much regret these costs but saw no realistic way to avoid them. We hope to make the new journal worthy of these costs.

    We plan to launch the new journal (whose name will be announced shortly) and begin accepting submissions in September 2024. Please send us your best work in moral and political philosophy and adjacent fields, take note of our migration in your hiring, tenure, and promotion decisions, and encourage your colleagues to do the same.

    We are excited to embark on this new adventure. We hope you share our excitement and join us in making this new venture a great success.

    Signed,

    Outgoing Executive Editors

    Jonathan Quong, University of Southern California, USA
    Patrick Tomlin, University of Warwick, UK

    Outgoing Associate Editors

    Arash Abizadeh, McGill University, Canada
    Nico Cornell, University of Michigan, USA
    Garrett Cullity, Australian National University
    Marc Fleurbaey, Paris School of Economics, France
    Johann Frick, University of California, Berkeley, USA
    Joe Horton, University College London, UK
    Sophia Moreau, University of Toronto, Canada
    Kristi Olson, Bowdoin College, USA
    Japa Pallikkathayil, University of Pittsburgh, USA
    Gina Schouten, Harvard University, USA
    Zofia Stemplowska, University of Oxford, UK
    Adam Swift, University College London, UK

    Outgoing Advisory Editors

    Charles R. Beitz, Princeton University, USA
    Joshua Cohen, Apple University, University of California, Berkeley, USA
    Alan Patten, Princeton University, USA
    Arthur Ripstein, University of Toronto, Canada
    Seana Shiffrin, University of California, Los Angeles, USA
    R. Jay Wallace, University of California, Berkeley, USA

    Outgoing Editorial Board

    Elizabeth Anderson, University of Michigan, USA
    Cheshire Calhoun, Arizona State University, USA
    David Estlund, Brown University, USA
    Archon Fung, Harvard Kennedy School, USA
    Barbara Herman, University of California, Los Angeles, USA
    Pamela Hieronymi, University of California, Los Angeles, USA
    Frances Myrna Kamm, Rutgers University, USA
    Niko Kolodny, University of California, Berkeley, USA
    Jeff McMahan, Oxford University, UK
    Liam Murphy, New York University, USA
    Debra Satz, Stanford University, USA
    Samuel Scheffler, New York University, USA
    Amartya Sen, Harvard University, USA
    Tommie Shelby, Harvard University, USA
    Amia Srinivasan, Oxford University, UK
    Jeremy Waldron, New York University, USA
    Stuart White, Oxford University, UK
    Gideon Yaffe, Yale University, USA

    https://dailynous.com/2024/05/22/editors-at-philosophy-will-launch-new-oa-journal

    #édition_scientifique #revues_scientifiques #revues_prédatrices #recherche #université #ESR #résistance #démission #Wiley

    –-

    ajouté à la métaliste sur la #publication_scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

  • Zucchero negli alimenti. Per #Nestlé i bambini non sono tutti uguali

    Secondo un’analisi della Ong Public Eye gli alimenti per bambini e neonati venduti dalla multinazionale svizzera in Africa, Asia e America Latina contengono più zuccheri rispetto alle loro controparti commercializzate nei mercati europei. Un doppio standard che porta a un “aumento esplosivo dell’obesità e spinge i bambini a sviluppare una preferenza per i prodotti zuccherati che durerà tutta la vita”.

    Due dei prodotti alimentari per l’infanzia più venduti da Nestlé nei Paesi a medio o basso reddito contengono, a differenza delle loro controparti reperibili in Europa e in Svizzera, dosi elevate di zuccheri aggiunti. Sono i risultati di un’indagine svolta dalla Ong svizzera Public Eye con la collaborazione dell’International baby food action network (Ibfan), rete di organizzazioni per la salute infantile. “Chiediamo all’azienda di porre fine a questo ingiustificabile e dannoso doppio standard che porta a un aumento esplosivo dell’obesità e spinge i bambini a sviluppare una preferenza per i prodotti zuccherati che durerà tutta la vita”, denuncia la coalizione.

    A cinquant’anni dallo scandalo sulla promozione di prodotti per l’infanzia nei Paesi a basso reddito che ha coinvolto Nestlé, il gigante svizzero afferma di aver imparato dal passato e proclama il suo “impegno incrollabile” nella “commercializzazione responsabile” dei sostituti del latte materno. Attualmente l’azienda controlla il 20% del mercato degli alimenti per l’infanzia, per un valore di circa 70 miliardi di dollari.

    I due prodotti di punta nei Paesi a medio e basso reddito al centro dell’inchiesta sono Cerelac, una linea di cereali per l’infanzia, e Nido, un tipo di latte in polvere. Secondo dati esclusivi ottenuti da Euromonitor, una società di analisi di mercato specializzata nell’industria alimentare, il loro valore di vendita è stato superiore a 2,5 miliardi di dollari nel 2022. “Nelle proprie comunicazioni o tramite terzi, Nestlé promuove Cerelac e Nido come marchi il cui obiettivo è aiutare i bambini a ‘vivere una vita più sana’. Fortificati con vitamine, minerali e altri micronutrienti, secondo la multinazionale questi prodotti sono adatti alle esigenze dei neonati e dei bambini piccoli e contribuiscono a rafforzare la loro crescita, il loro sistema immunitario e il loro sviluppo cognitivo -si legge nella ricerca-. Ma questi cereali e latti in polvere offrono davvero ‘la migliore nutrizione’, come sostiene Nestlé? È quello che abbiamo cercato di scoprire concentrandoci su uno dei principali ‘pericoli pubblici’ quando si parla di alimentazione: lo zucchero”.

    L’indagine ha svelato una differenza importante e non giustificata tra la quantità di zucchero addizionato in questi prodotti nei diversi Paesi in cui sono venduti. Se gli alimenti per l’infanzia distribuiti in Svizzera e nel mercato europeo non contengono zuccheri aggiunti, quelli disponibili nei Paesi a medio e basso reddito ne hanno invece in quantità elevata, nonostante siano indicati come adatti a bambini dai sei mesi d’età. Su un totale di 115 prodotti della linea Cerelac venduti nei mercati di Africa, Asia e America Latina, il 94% (108) presentano zuccheri aggiunti. Inoltre, per 67 di questi alimenti è stato possibile determinarne il valore esatto, tramite etichetta o analisi di laboratorio.

    Si è scoperto quindi che in India, dove le vendite hanno superato i 250 milioni di dollari nel 2022, tutti i cereali per bambini Cerelac contengono zuccheri aggiunti, in media quasi tre grammi per porzione. La stessa situazione prevale in Sudafrica, il principale mercato per Nestlé in Africa, dove ogni alimento esaminato di questa linea ha quattro o più grammi di zuccheri aggiunti per porzione. In Brasile, il secondo mercato mondiale con un fatturato di circa 150 milioni di dollari nel 2022, tre quarti dei cereali per bambini di questa linea contengono zuccheri addizionali, in media tre grammi a porzione.

    “È un fatto preoccupante -ha fatto notare Rodrigo Vianna, epidemiologo e professore presso il dipartimento di Nutrizione dell’Università federale di Paraíba nel Brasile Nord-orientale, commentando i risultati della ricerca-, lo zucchero non dovrebbe essere aggiunto agli alimenti dedicati ai neonati e ai bambini piccoli perché non è necessario e crea una forte dipendenza. I bambini si abituano al sapore dolce e iniziano a cercare altri alimenti dolci, innescando un ciclo negativo che aumenta il rischio di disturbi legati all’alimentazione nella vita adulta, tra cui l’obesità e altre malattie croniche non trasmissibili come il diabete o l’ipertensione”.

    Una tendenza che, anche se in forma ridotta, si ritrova in Nido, il più popolare dei latti per la crescita. Secondo Euromonitor, nel 2022 le vendite globali dei prodotti Nido per bambini da uno a tre anni avrebbero superato quota un miliardo di dollari. Su 29 confezioni esaminate ben 21 contenevano zuccheri aggiunti, i valori più alti sono stati riscontrati a Panama (5,3 grammi) e in Nicaragua (4,7 grammi).

    Sebbene la multinazionale si sia affrettata a sottolineare che questi prodotti sono senza saccarosio aggiunto, essi contengono zucchero addizionale sotto forma di miele. Tuttavia, secondo l’Oms entrambe le sostanze non dovrebbero essere inserite negli alimenti per bambini. Ed è, paradossalmente, proprio la stessa Nestlé a spiegarlo con precisione in un quiz educativo sul sito web dedicato a Nido in Sudafrica: “sostituire il saccarosio con il miele non ha ‘alcun beneficio scientifico per la salute’, in quanto entrambi possono contribuire ‘all’aumento di peso ed eventualmente all’obesità’”.

    Eppure, il colosso svizzero sta promuovendo questi alimenti attraverso un’aggressiva campagna di marketing sia con mezzi “tradizionali”, come cartelloni e spot televisivi, sia tramite campagne sui social media e influencer. Dove, come già accennato, questi prodotti vengono presentati come salutari e benefici per lo sviluppo del bambino. “Spesso le indicazioni sulla salute dei produttori non sono supportate dalla scienza. Se un prodotto farmaceutico volesse affermare di migliorare lo sviluppo cerebrale dei bambini o la loro crescita -ha detto Nigel Rollins, ricercatore presso il dipartimento di Salute materna, neonatale, infantile e dell’adolescenza all’Oms-, dovrebbe superare standard di evidenza molto elevati. Ma trattandosi di un alimento, non è necessario effettuare questi test“.

    Nestlé non ha risposto a domande specifiche ma ha dichiarato a Public Eye e all’Ibfan di aver “ridotto dell’11% la quantità totale di zuccheri aggiunti nel proprio portafoglio di cereali per l’infanzia in tutto il mondo” negli ultimi dieci anni e che “diminuirà ulteriormente il livello di zuccheri senza compromettere la qualità, la sicurezza e il gusto”. La multinazionale ha inoltre comunicato che starebbe eliminando gradualmente il saccarosio e lo sciroppo di glucosio dai suoi “latti per la crescita” Nido a livello globale. L’azienda ha ribadito, inoltre, che i suoi prodotti sono “pienamente conformi” alle leggi locali e al Codex alimentarius. Quest’ultimo è un elenco di norme e standard alimentari internazionali che, sempre secondo Rollins, sono stati pesantemente influenzati dalle lobby dello zucchero e dell’alimentazione, rendendo le linee guida per i cibi per l’infanzia non allineate alle raccomandazioni dell’Oms. “Le raccomandazioni dell’Organizzazione mondiale della sanità sono indipendenti da qualsiasi influenza dell’industria -ha dichiarato Rollins-. Al Codex, invece, le lobby sono attive e influenti: l’industria dello zucchero, quella degli alimenti per l’infanzia e altri rappresentanti del settore alimentare sono spesso presenti nelle stanze in cui vengono prese le decisioni”.

    https://altreconomia.it/zucchero-negli-alimenti-per-nestle-i-bambini-non-sono-tutti-uguali
    #sucre #industrie_alimentaire #enfants #enfance #inégalités #double_standard #Cerelac #Nido #lait_en_poudre #multinationales

    • How Nestlé gets children hooked on sugar in lower-income countries

      Nestlé’s leading baby-food brands, promoted in low- and middle-income countries as healthy and key to supporting young children’s development, contain high levels of added sugar. In Switzerland, where Nestlé is headquartered, such products are sold with no added sugar. These are the main findings of a new investigation by Public Eye and the International Baby Food Action Network (IBFAN), which shed light on Nestlé’s hypocrisy and the deceptive marketing strategies deployed by the Swiss food giant.

      https://stories.publiceye.ch/nestle-babies

  • Sylvain Genevois, Matthieu Noucher
    Le Blanc des cartes
    Quand le vide s’éclaire

    Cartographe : Xemartin Laborde

    S’il n’y a rien, c’est déjà qu’il y a quelque chose…
    Absence d’informations ou de données, oublis involontaires ou invisibilisation à des fins politiques ou culturelles, les blancs laissés sur les cartes ne sont pas neutres. Ces zones vides décuplent la curiosité et parfois même les fantasmes de ce qu’elles représentent ou peuvent cacher. Ce qui est vide est-il le reflet du rien ?
    Alors que nous sommes aujourd’hui saturés de données disponibles, des blancs sur les cartes subsistent. Les auteurs dévoilent ici, grâce à une quarantaine de cartes, un nouveau monde et révèlent la diversité de ces « silences » cartographiques.

    Atlas - Atlas pour tous
    Paru le 01/05/2024
    Genre : Géographie

    128 pages - 195 x 236 mm Couleur - Relié EAN : 9782080427793 ISBN : 9782080427793

    https://www.autrement.com/le-blanc-des-cartes/9782080427793