• « La vraie #souveraineté_alimentaire, c’est faire évoluer notre #modèle_agricole pour préparer l’avenir »

    Professeur à l’université Paris-Saclay AgroParisTech, l’économiste de l’environnement #Harold_Levrel estime que le concept de « souveraineté alimentaire » a été détourné de sa définition originelle pour justifier un modèle exportateur et productiviste.

    Hormis les denrées exotiques, dans la plupart des secteurs, la #production_agricole nationale pourrait suffire à répondre aux besoins des consommateurs français, sauf dans quelques domaines comme les fruits ou la volaille. Or, les #importations restent importantes, en raison d’un #modèle_intensif tourné vers l’#exportation, au risque d’appauvrir les #sols et de menacer l’avenir même de la production. D’où la nécessité de changer de modèle, plaide l’économiste.

    Comment définir la souveraineté alimentaire ?

    Selon la définition du mouvement altermondialiste Via Campesina lors du sommet mondial sur l’alimentation à Rome en 1996, c’est le droit des Etats et des populations à définir leur #politique_agricole pour garantir leur #sécurité_alimentaire, sans provoquer d’impact négatif sur les autres pays. Mais les concepts échappent souvent à ceux qui les ont construits. Mais aujourd’hui, cette idée de solidarité entre les différents pays est instrumentalisée pour justifier une stratégie exportatrice, supposée profiter aux pays du Sud en leur fournissant des denrées alimentaires. Le meilleur moyen de les aider serait en réalité de laisser prospérer une #agriculture_vivrière et de ne pas les obliger à avoir eux aussi des #cultures_d’exportation. Au lieu de ça, on maintient les rentes de pays exportateurs comme la France. Quand le gouvernement et d’autres parlent d’une perte de souveraineté alimentaire, ça renvoie en réalité à une baisse des exportations dans certains secteurs, avec un état d’esprit qu’on pourrait résumer ainsi : « Make French agriculture great again. » Depuis le Covid et la guerre en Ukraine, la souveraineté alimentaire est devenue l’argument d’autorité pour poursuivre des pratiques qui génèrent des catastrophes écologiques et humaines majeures.

    Nous n’avons donc pas en soi de problème d’#autonomie_alimentaire ?

    Ça dépend dans quel domaine. Les défenseurs d’un modèle d’exploitation intensif aiment à rappeler que notre « #dépendance aux importations » est de 70 % pour le #blé dur, 40 % pour le #sucre, et 29 % pour le #porc. Mais omettent de préciser que nos taux d’auto-approvisionnement, c’est-à-dire le rapport entre la production et la consommation françaises, sont de 123 % pour le blé dur, 165 % pour le sucre, et 99 % pour le porc. Ça signifie que dans ces secteurs, la production nationale suffit en théorie à notre consommation, mais que l’on doit importer pour compenser l’exportation. Il y a en réalité très peu de produits en France sur lesquels notre production n’est pas autosuffisante. Ce sont les fruits exotiques, l’huile de palme, le chocolat, et le café. On a aussi des vrais progrès à faire sur les fruits tempérés et la viande de #volaille, où l’on est respectivement à 82 et 74 % d’auto-approvisionnement. Là, on peut parler de déficit réel. Mais il ne serait pas très difficile d’infléchir la tendance, il suffirait de donner plus d’aides aux maraîchers et aux éleveurs, qu’on délaisse complètement, et dont les productions ne sont pas favorisées par les aides de la #Politique_agricole_commune (#PAC), qui privilégient les grands céréaliers. En plus, l’augmentation de la production de #fruits et #légumes ne nécessite pas d’utiliser plus de #pesticides.

    Que faire pour être davantage autonomes ?

    A court terme, on pourrait juste rebasculer l’argent que l’on donne aux #céréaliers pour soutenir financièrement les #éleveurs et les #maraîchers. A moyen terme, la question de la souveraineté, c’est : que va-t-on être capable de produire dans dix ans ? Le traitement de l’#eau polluée aux pesticides nous coûte déjà entre 500 millions et 1 milliard d’euros chaque année. Les pollinisateurs disparaissent. Le passage en #bio, c’est donc une nécessité. On doit remettre en état la #fertilité_des_sols, ce qui suppose d’arrêter la #monoculture_intensive de #céréales. Mais pour cela, il faut évidemment réduire certaines exportations et investir dans une vraie souveraineté alimentaire, qui nécessite de faire évoluer notre modèle agricole pour préparer l’avenir.

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/la-vraie-souverainete-alimentaire-cest-faire-evoluer-notre-modele-agricol
    #agriculture_intensive #industrie_agroalimentaire

  • Le roquefort et le camembert en voie d’extinction ? | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-roquefort-et-le-camembert-en-voie-dextinction

    Les fromages hébergent une multitude de micro-organismes capables de transformer le lait. Sélectionnés par l’humain, ces ferments ne sont pas épargnés par les standards de l’industrie agro-alimentaire, au point que les fromages bleus ou le camembert pourraient disparaître.

    Pour produire des fromages en grande quantité, les industriels ont sélectionné des souches de champignons correspondant aux cahiers des charges qu’ils se sont imposés. Les fromages doivent être attrayants, avoir bon goût, ne pas arborer de couleurs déroutantes, ne pas produire de mycotoxines, ces toxines sécrétées par les champignons, et surtout pousser rapidement sur le fromage qu’ils se doivent de coloniser. Ce faisant, le secteur de l’agro-alimentaire a exercé une pression de sélection sur les champignons si grande que les fromages, non fermiers et non protégés par une AOP, présentent aujourd’hui une diversité de micro-organismes extrêmement pauvre.
    Des bleus à bout de souffle

    « On a réussi à domestiquer ces organismes invisibles comme on l’a fait pour le chien, ou le chou, explique Jeanne Ropars. Mais il s’est produit pour les micro-organismes ce qu’il se produit à chaque fois qu’on sélectionne trop drastiquement des organismes, gros ou petits : cela a entraîné une très forte réduction de leur diversité génétique. En particulier chez les micro-organismes, les producteurs n’ont pas réalisé qu’ils avaient sélectionné un seul individu et que ça n’était pas durable à long terme. » Les micro-organismes sont capables de se reproduire de manière sexuée et asexuée, mais c’est le plus souvent la voie asexuée, via la production de lignées clonales, qui a été privilégiée par les industriels pour les multiplier. Résultat : ils ne peuvent plus se reproduire avec d’autres souches qui pourraient leur apporter du matériel génétique neuf, ce qui au bout d’un certain temps induit la dégénérescence de la souche en question.

    Les fromages bleus sont certes menacés mais leur situation est encore bien loin de celle du camembert, qui lui est au bord de l’extinction. Car cet autre symbole du terroir français n’est inoculé que par une seule et même souche de Penicillium camemberti et ce partout sur Terre. Cette souche est un mutant blanc sélectionné en 1898 pour inoculer les bries puis les camemberts dès 1902.
    Jusque dans les années 1950, les camemberts présentaient encore à leur surface des moisissures grises, vertes, ou parfois orangées.

    Problème, cette souche est depuis uniquement répliquée par multiplication végétative. Jusque dans les années 1950, les camemberts présentaient encore à leur surface des moisissures grises, vertes, ou parfois orangées. Mais les industriels peu friands de ces couleurs jugées peu attractives ont tout misé sur l’utilisation de la souche de P. camemberti albinos, complètement blanche et de surcroît duveteuse. C’est ainsi que le camembert a acquis sa croûte immaculée caractéristique.

    L’espèce proche génétiquement de P. camemberti, nommée Penicillium biforme, est aussi présente sur nos fromages car naturellement présente dans le lait cru, et montre une diversité génétique et phénotypique incroyable. On pourrait donc imaginer inoculer nos camemberts et bries avec du P. biforme. Si les amateurs veulent pouvoir continuer à manger du fromage, ils vont devoir apprendre à aimer la diversité des goûts, des couleurs et des textures, parfois au sein d’une même production. Et si notre patrimoine gustatif avait tout à y gagner ? ♦

    #Industrialisation #Industrie_agroalimentaire #Camembert

  • Incapables de faire face à l’afflux de demandeurs, les Restos du cœur appellent à l’aide

    L’association a annoncé qu’elle allait devoir éconduire 150 000 personnes. Le gouvernement a promis 100 balles par tête (15 millions d’€), mais pas de Mars.

    « Nous demandons des réponses concrètes, précises, immédiates, et le lancement d’un plan d’urgence alimentaire. » Le président des #Restos_du_cœur, Patrice Douret, a adressé un appel à l’aide aux « forces politiques et aux forces économiques » lors du « 13 heures » de TF1, dimanche 3 septembre. Il décrit une « situation inédite » : jamais, depuis leur création en 1985 par Coluche, les Restos du cœur n’avaient aidé autant de monde – ils ont déjà accueilli 1,3 million de personnes cette année, contre 1,1 million en 2022. Et jamais l’association n’avait autant dépensé, du fait de ces besoins accrus et de l’inflation : elle doit acheter plus du tiers de la nourriture qu’elle distribue et faire face aux surcoûts d’électricité, de transports…
    « A ce rythme-là, si on ne fait rien, les Restos du cœur pourraient [comme l’école et l’hôpital] mettre la clé sous la porte d’ici trois ans ». Ils vont « réduire fortement » le nombre de personnes accueillies pour se concentrer sur ceux qui ont les plus faibles « restes à vivre ». « On devra aussi réduire les quantités pour tous ceux qu’on pourra accueillir ».
    (...) Avec les trois autres associations bénéficiant de l’#aide_alimentaire européenne – les banques alimentaires, le Secours populaire et la Croix-Rouge –, il a demandé au printemps à rencontrer Maquereau. Il a aussi appelé, dans une tribune au Monde, à renforcer le Soutien européen à l’aide alimentaire. Sans résultat.

    Cette fois, des élus de nombreux partis (HellFI, RN, Pécéèfe, EELV, Répoublicains, P$) se sont émus de la situation, plusieurs ont soutenu l’idée du « plan d’urgence alimentaire ». Les Mousquetaires et Carrefour ont promis d’effectuer des dons et d’organiser des #collectes.

    La ministre des solidarités, Aurore Bergé a indiqué que l’aide alimentaire du gouvernement avait été portée à 156 millions d’euros cette année et que, « dans les prochains jours, 15 millions d’euros » seront « mis sur la table » pour aider les Restos du cœur à « passer cette période », et 6 millions d’euros débloqués en faveur des associations d’aide aux tout-petits. Elle a elle-aussi lancé « un appel solennel aux grandes entreprises », qui avaient su se mobiliser pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et compte les recevoir rapidement, en même temps que les présidents des grandes associations de solidarité.

    Cette annonce « ne répond pas à l’urgence », puisque « même en réduisant le nombre de personnes accueillies et les quantités données, nous avons besoin de 35 millions d’euros pour terminer notre exercice à l’équilibre en mars, réagit le pédégé des Restos. De plus, arnaque classique, les 15 millions annoncés englobent une dizaine de millions d’euros déjà budgétés dans le cadre du plan “Mieux manger pour tous”.

    Les autres grands acteurs de l’aide alimentaire soulignent l’urgence à agir. « Nous recevons moins de dons de nourriture de la #grande_distribution et de l’#industrie_agroalimentaire, et nous avons moins d’aides européennes que durant la crise sanitaire, tandis que les besoins augmentent fortement, résume Laurence Champier, D.G. des B.A.. Nous sommes obligés de rationner les associations que nous aidons et de limiter leur nombre. Notre secteur a besoin de crédits suffisants et pérennes, d’autant plus que les particuliers risquent de moins pouvoir donner ! »
    Côté du Secours pop : « Nous accompagnons désormais 3,5 millions de personnes, y compris de plus en plus d’étudiants, de retraités et des personnes qui travaillent. Nous essayons de partager plutôt que de refuser des gens, car il y en a déjà beaucoup trop qui sont en dehors des radars, explique le D.G. de l’association, Thierry Robert. Il faut plus de soutien, et aussi plus d’accompagnement humain de la part de l’Etat. Nos bénévoles constatent combien la dématérialisation des services publics prive de nombreuses personnes de leurs droits. »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/04/l-appel-a-l-aide-des-restos-du-c-ur-confrontes-a-une-situation-inedite_61876

    #alimentation #plan_d’urgence_alimentaire

  • Le système alimentaire mondial menace de s’effondrer

    Aux mains de quelques #multinationales et très liée au secteur financier, l’#industrie_agroalimentaire fonctionne en #flux_tendu. Ce qui rend la #production mondiale très vulnérable aux #chocs politiques et climatiques, met en garde l’éditorialiste britannique George Monbiot.

    Depuis quelques années, les scientifiques s’évertuent à alerter les gouvernements, qui font la sourde oreille : le #système_alimentaire_mondial ressemble de plus en plus au système financier mondial à l’approche de 2008.

    Si l’#effondrement de la finance aurait été catastrophique pour le bien-être humain, les conséquences d’un effondrement du #système_alimentaire sont inimaginables. Or les signes inquiétants se multiplient rapidement. La flambée actuelle des #prix des #aliments a tout l’air du dernier indice en date de l’#instabilité_systémique.

    Une alimentation hors de #prix

    Nombreux sont ceux qui supposent que cette crise est la conséquence de la #pandémie, associée à l’#invasion de l’Ukraine. Ces deux facteurs sont cruciaux, mais ils aggravent un problème sous-jacent. Pendant des années, la #faim dans le monde a semblé en voie de disparition. Le nombre de personnes sous-alimentées a chuté de 811 millions en 2005 à 607 millions en 2014. Mais la tendance s’est inversée à partir de 2015, et depuis [selon l’ONU] la faim progresse : elle concernait 650 millions de personnes en 2019 et elle a de nouveau touché 811 millions de personnes en 2020. L’année 2022 s’annonce pire encore.

    Préparez-vous maintenant à une nouvelle bien plus terrible : ce phénomène s’inscrit dans une période de grande #abondance. La #production_alimentaire mondiale est en hausse régulière depuis plus de cinquante ans, à un rythme nettement plus soutenu que la #croissance_démographique. En 2021, la #récolte mondiale de #blé a battu des records. Contre toute attente, plus d’humains ont souffert de #sous-alimentation à mesure que les prix alimentaires mondiaux ont commencé à baisser. En 2014, quand le nombre de #mal_nourris était à son niveau le plus bas, l’indice des #prix_alimentaires [de la FAO] était à 115 points ; il est tombé à 93 en 2015 et il est resté en deçà de 100 jusqu’en 2021.

    Cet indice n’a connu un pic que ces deux dernières années. La flambée des prix alimentaires est maintenant l’un des principaux facteurs de l’#inflation, qui a atteint 9 % au Royaume-Uni en avril 2022 [5,4 % en France pour l’indice harmonisé]. L’alimentation devient hors de prix pour beaucoup d’habitants dans les pays riches ; l’impact dans les pays pauvres est beaucoup plus grave.

    L’#interdépendance rend le système fragile

    Alors, que se passe-t-il ? À l’échelle mondiale, l’alimentation, tout comme la finance, est un système complexe qui évolue spontanément en fonction de milliards d’interactions. Les systèmes complexes ont des fonctionnements contre-intuitifs. Ils tiennent bon dans certains contextes grâce à des caractéristiques d’auto-organisation qui les stabilisent. Mais à mesure que les pressions s’accentuent, ces mêmes caractéristiques infligent des chocs qui se propagent dans tout le réseau. Au bout d’un moment, une perturbation même modeste peut faire basculer l’ensemble au-delà du point de non-retour, provoquant un effondrement brutal et irrésistible.

    Les scientifiques représentent les #systèmes_complexes sous la forme d’un maillage de noeuds et de liens. Les noeuds ressemblent à ceux des filets de pêche ; les liens sont les fils qui les connectent les uns aux autres. Dans le système alimentaire, les noeuds sont les entreprises qui vendent et achètent des céréales, des semences, des produits chimiques agricoles, mais aussi les grands exportateurs et importateurs, et les ports par lesquels les aliments transitent. Les liens sont leurs relations commerciales et institutionnelles.

    Si certains noeuds deviennent prépondérants, fonctionnent tous pareil et sont étroitement liés, alors il est probable que le système soit fragile. À l’approche de la crise de 2008, les grandes banques concevaient les mêmes stratégies et géraient le risque de la même manière, car elles courraient après les mêmes sources de profit. Elles sont devenues extrêmement interdépendantes et les gendarmes financiers comprenaient mal ces liens. Quand [la banque d’affaires] Lehman Brothers a déposé le bilan, elle a failli entraîner tout le monde dans sa chute.

    Quatre groupes contrôlent 90 % du commerce céréalier

    Voici ce qui donne des sueurs froides aux analystes du système alimentaire mondial. Ces dernières années, tout comme dans la finance au début des années 2000, les principaux noeuds du système alimentaire ont gonflé, leurs liens se sont resserrés, les stratégies commerciales ont convergé et se sont synchronisées, et les facteurs susceptibles d’empêcher un #effondrement_systémique (la #redondance, la #modularité, les #disjoncteurs, les #systèmes_auxiliaires) ont été éliminés, ce qui expose le système à des #chocs pouvant entraîner une contagion mondiale.

    Selon une estimation, quatre grands groupes seulement contrôlent 90 % du #commerce_céréalier mondial [#Archer_Daniels_Midland (#ADM), #Bunge, #Cargill et #Louis_Dreyfus]. Ces mêmes entreprises investissent dans les secteurs des #semences, des #produits_chimiques, de la #transformation, du #conditionnement, de la #distribution et de la #vente au détail. Les pays se divisent maintenant en deux catégories : les #super-importateurs et les #super-exportateurs. L’essentiel de ce #commerce_international transite par des goulets d’étranglement vulnérables, comme les détroits turcs (aujourd’hui bloqués par l’invasion russe de l’Ukraine), les canaux de Suez et de Panama, et les détroits d’Ormuz, de Bab El-Mandeb et de Malacca.

    L’une des transitions culturelles les plus rapides dans l’histoire de l’humanité est la convergence vers un #régime_alimentaire standard mondial. Au niveau local, notre alimentation s’est diversifiée mais on peut faire un constat inverse au niveau mondial. Quatre plantes seulement - le #blé, le #riz, le #maïs et le #soja - correspondent à près de 60 % des calories cultivées sur les exploitations. La production est aujourd’hui extrêmement concentrée dans quelques pays, notamment la #Russie et l’#Ukraine. Ce #régime_alimentaire_standard_mondial est cultivé par la #ferme_mondiale_standard, avec les mêmes #semences, #engrais et #machines fournis par le même petit groupe d’entreprises, l’ensemble étant vulnérable aux mêmes chocs environnementaux.

    Des bouleversements environnementaux et politiques

    L’industrie agroalimentaire est étroitement associée au #secteur_financier, ce qui la rend d’autant plus sensible aux échecs en cascade. Partout dans le monde, les #barrières_commerciales ont été levées, les #routes et #ports modernisés, ce qui a optimisé l’ensemble du réseau mondial. On pourrait croire que ce système fluide améliore la #sécurité_alimentaire, mais il a permis aux entreprises d’éliminer des coûts liés aux #entrepôts et #stocks, et de passer à une logique de flux. Dans l’ensemble, cette stratégie du flux tendu fonctionne, mais si les livraisons sont interrompues ou s’il y a un pic soudain de la demande, les rayons peuvent se vider brusquement.

    Aujourd’hui, le système alimentaire mondial doit survive non seulement à ses fragilités inhérentes, mais aussi aux bouleversements environnementaux et politiques susceptibles de s’influencer les uns les autres. Prenons un exemple récent. À la mi-avril, le gouvernement indien a laissé entendre que son pays pourrait compenser la baisse des exportations alimentaires mondiales provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine. Un mois plus tard, il interdisait les exportations de blé, car les récoltes avaient énormément souffert d’une #canicule dévastatrice.

    Nous devons de toute urgence diversifier la production alimentaire mondiale, sur le plan géographique mais aussi en matière de cultures et de #techniques_agricoles. Nous devons briser l’#emprise des #multinationales et des spéculateurs. Nous devons prévoir des plans B et produire notre #nourriture autrement. Nous devons donner de la marge à un système menacé par sa propre #efficacité.

    Si tant d’êtres humains ne mangent pas à leur faim dans une période d’abondance inédite, les conséquences de récoltes catastrophiques que pourrait entraîner l’effondrement environnemental dépassent l’entendement. C’est le système qu’il faut changer.

    https://www.courrierinternational.com/article/crise-le-systeme-alimentaire-mondial-menace-de-s-effondrer

    #alimentation #vulnérabilité #fragilité #diversification #globalisation #mondialisation #spéculation

  • Comment l’industrie agroalimentaire a intoxiqué mon enfance #3 : les légumes de la cantine
    https://www.frustrationmagazine.fr/comment-lindustrie-agroalimentaire-a-intoxique-mon-enfance-2-les

    L’industrie agroalimentaire n’est pas dirigée par des enfants de coeur, on le sait désormais tous. Ultra-polluante, modifiant nos habitudes alimentaires pour y incorporer toujours plus de sucre de façon sournoise, ce secteur régit nos vies plus qu’on le croit, et pas seulement par le Coca, le Mac Do et les pots de crème glacée. Pour sortir des généralités, nous avons choisi d’illustrer cette réalité pas si bien connue par le biais de quatre produits qui ont eu une place centrale dans l’alimentation d’un jeune ayant grandi dans les années 1990 et la première décennie des années 2000 : l’auteur lui-même. Après avoir évoqué, dans des épisodes précédents, les céréales et les jus de fruits, il est temps de parler des plats de cantines scolaires. Source : (...)

    • Du jour où ma fille est restée à la maternelle pour déjeuner, elle ne voulait plus manger de courgettes, d’épinards, de sardines crues ou de roquefort.
      Il y avait 3 services entre 11h et 13h, c’était la course et les parents qui le souhaitaient ont été invités à tester le fiasco, et venir manger avec les petits. Je crois avoir déjà raconté sur seenthis comment je me suis retrouvée à table avec eux devant une assiette de sauce sucrée où baignaient différents objets également sucrés aux formes et couleurs censées rappeler carottes, pommes de terre, petits pois mais sans le goût.
      J’ai été surprise que personne ne soit là pour leur expliquer ce qu’ils avaient dans leur assiette, vu qu’ils ne lisaient pas encore le menu, je leur ai donc demandé de me citer ce qu’illes voyaient. Malheureusement, aucun d’eux n’a été capable de me dire (pas plus que moi) ce qu’était le machin blanc sucré caoutchouteux qui flottait, peut-être du poulet du veau ou de la dinde, voire de la pâte à pizza cuite dans de l’eau, impossible à deviner.
      Sauf que je n’étais pas là pour juger de ce qui était servi mais du rush des employé·es surbooké·es qui empêchait la sérénité d’un repas.
      A l’époque je travaillais dans la zone à Vélizy, le seul endroit pour manger était en face des bureaux, chez #Sodexo, on voyait arriver de nos fenêtres les denrées, comme les poches d’eau ou baignaient les pommes de terre épluchées et déjà cuites imprégnées de conservateurs. On devait prendre nos voitures pour se trouver un autre lieu et personne n’avait envie de bouffer là. N’empêche, c’était aussi Sodexo à la cantine de la maternelle et c’était bien pire, parce que les petits ne peuvent pas critiquer ce qu’ils mangent ni aller ailleurs donc c’est vraiment sans aucun scrupule que l’#agro-industrie leur refile sa merde avec une couche de #sucre dessus.

    • Thread sur twitter :
      https://twitter.com/Disclose_ngo/status/1279049745659559938

      Une enquête de @TBIJ, avec @Disclose_ngo et le @guardian révèle que 2,3 milliards d’euros ont été versés à l’industrie de la viande et du lait par la #BERD et #IFC, deux des principales banques d’aide au développement de @Banquemondiale.

      Principal bénéficiaire des financements de l’IFC et de la BERD : la filière laitière, avec plus de 890 millions d’euros investis en 10 ans. Les filières de la #volaille et du #porc ont obtenu 445 millions d’euros chacune.

      et ses partenaires ont découvert que ces #fonds_publics ont été largement mis au service de l’expansion de #multinationales. Des géants de l’#agrobusiness qui les ont utilisés pour construire des #abattoirs et des « #méga-fermes » industrielles à travers le monde.

      Parmi les bénéficiaires se trouve des poids lourds de l’agroalimentaire français. En 2010, la BERD a pris une participation dans les filiales d’Europe de l’Est et d’Asie centrale du groupe @DanoneFR – 25,3 milliards d’euros de CA en 2019.
      En 2016, c’est le @groupe_lactalis, n°1 mondial du lait, qui obtient un prêt de 15 millions d’euros de la part de la BERD. Les fonds ont bénéficié à #Foodmaster, la filiale de Lactalis au Kazakhstan.

      A l’époque, la #BERD annonce que « ce programme permettra à #Foodmaster d’augmenter la production et la qualité des produits laitiers » locaux. Ces dernières années, #Lactalis a été impliqué dans plusieurs scandales, dont la contamination de lait infantile à la salmonelle en 2017.
      Récemment, l’IFC a validé un prêt de 48M d’euros à la société indienne Suguna, le plus gros fournisseur de volaille du pays et l’un des dix plus gros producteurs mondiaux. En 2016, une ferme de Suguna a été accusée d’utiliser un antibiotique pointé du doigt par l’OMS.

      Autant d’investissements en contradiction avec les engagements de la BERD et de l’IFC en faveur de la lutte contre le changement climatique. Incohérence d’autant plus criante que l’élevage industriel est responsable de près de 15% des émissions de gaz à effets de serre.

      #Danone #France #Lactalis #Kazakhstan #produits_laitiers #lait_infantile #Suguna #antibiotiques

    • Le groupe #Carrefour complice de la #déforestation de l’#Amazonie

      Au #Brésil, les supermarchés Carrefour se fournissent en viande de #bœuf auprès d’un géant de l’agroalimentaire baptisé #Minerva. Une multinationale accusée de participer à la déforestation de l’Amazonie, et qui bénéficie du financement de la Banque mondiale.

      Chaque année, le Brésil exporte près de deux millions de tonnes de viande de boeuf. Pour assurer un tel niveau de production, l’élevage intensif est devenu la norme : partout à travers le pays, des méga-fermes dévorent la forêt amazonienne pour étendre les zones de pâturages.

      L’organisation internationale Trase, spécialisée dans l’analyse des liens entre les chaînes d’approvisionnement et la déforestation, a publié en 2019 une étude indiquant que l’industrie de la viande bovine au Brésil est responsable du massacre de 5 800 km2 de terres chaque année. Cette déforestation massive met en danger la faune et la flore, accélère les dérèglements climatiques et favorise les incendies, souvent localisés dans les zones d’élevage.

      Parmi les géants du bœuf brésilien qui sont aujourd’hui dans le viseur de plusieurs ONG : Minerva. Cette société inconnue en France est l’un des leaders de l’exportation de viande transformée, réfrigérée et congelée vers les marchés du Moyen-Orient, d’Asie ou d’Europe. Selon nos informations, l’un de ses principaux clients n’est autre que le groupe français Carrefour, qui a fait du Brésil son deuxième marché après la France.

      Fin 2019, après les incendies qui ont dévasté l’Amazonie, Noël Prioux, le directeur général de Carrefour au Brésil, s’est fendu d’une lettre à ses fournisseurs brésiliens, dont Minerva. Il souhaitait s’assurer que la viande de bœuf fournie par Minerva, mais aussi JBS et Marfrig, ne provenait pas d’élevages installés dans des zones déboisées. Quelques mois plus tôt, en juin, Carrefour s’était engagé à ce que « 100% de sa viande fraîche brésilienne » soit issue d’élevages non liés à la déforestation.

      Contacté par Disclose, Carrefour qualifie Minerva de fournisseur « occasionnel » au Brésil. Selon un responsable de la communication du groupe, Carrefour Brasil » a demandé à l’ensemble de ses fournisseurs de la filière bœuf un plan d’action pour répondre à l’engagement de lutte contre la déforestation. Dès que le groupe a connaissance de preuves de pratiques de déforestation, il cesse immédiatement d’acheter les produits dudit fournisseur. »

      https://www.youtube.com/watch?v=6ACsayFkw_Y&feature=emb_logo

      Le groupe continue pourtant à se fournir en viande bovine auprès de Minerva, mis en cause dans un rapport de Greenpeace Brésil au début du mois de juin. Selon l’ONG, l’entreprise aurait acheté des milliers de bovins à une exploitation appelée « Barra Mansa ». Laquelle est soupçonnée de se fournir auprès d’éleveurs accusés de déforestation. À l’image de la ferme de Paredão, installée dans le Parc national Serra Ricardo, dont la moitié des 4000 hectares de terrain auraient été déboisés illégalement. Barra Mansa, située à quelques kilomètres à peine, y a acheté 2 000 bovins, qui ont été achetés à leur tour par Minerva, le fournisseur de Carrefour au Brésil. Les analyses de données effectuées par Trase indiquent, elles aussi, qu’il existerait un lien direct entre les chaînes d’approvisionnement de Minerva et la déforestation de plus de 100 km2 de terres chaque année ; Minerva conteste ces conclusions.

      Minerva bénéficie du soutien de la Banque mondiale

      En décembre 2019, notre partenaire, The Bureau of Investigative Journalism (TBIJ), et le quotidien britannique The Guardian ont révélé que la Banque mondiale et son bras financier, la Société internationale financière (IFC), soutiennent directement l’activité de Minerva. Une participation financière initiée en 2013, date de la signature d’un prêt de 85 millions de dollars entre Minerva et l’IFC. Objectif affiché à l’époque : « Soutenir [le] développement [de Minerva] au Brésil, au Paraguay, en Uruguay et probablement en Colombie ». En clair, une institution d’aide au développement finance un géant mondial du bœuf soupçonné de participer à la déforestation de l’Amazonie. Le tout, avec de l’argent public.

      Selon des experts de l’ONU interrogés par le BIJ, la Banque mondiale doit absolument reconsidérer ses investissements au sein de Minerva. « Compte tenu de la crise climatique mondiale, la Banque mondiale devrait veiller à ce que tous ses investissements soient respectueux du climat et des droits de l’Homme et doit se retirer des industries qui ne respectent pas ces critères », a déclaré David Boyd, le rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits de l’homme et l’environnement. Une position également défendue par son prédécesseur, le professeur de droit international John Knox : « Le financement international de projets contribuant à la déforestation et la détérioration du climat est totalement inexcusable ».

      Contactée, l’IFC explique avoir « investi dans Minerva afin de promouvoir une croissance pérenne (…) dans le but de créer une industrie bovine plus durable ». L’organisation assure que sa participation dans l’entreprise a permis à Minerva de prendre « des mesures pour améliorer la traçabilité de son approvisionnement auprès de ses fournisseurs directs », précisant qu’aujourd’hui « 100 % de ses achats directs proviennent de zones qui n’ont pas été déforestées. » Quid, dès lors, des fournisseurs indirects ? Ceux qui font naître et élèvent les bovins, avant qu’ils n’arrivent aux ranchs qui les enverront à l’abattoir ? Ils constituent de fait le premier maillon de la chaîne d’approvisionnement.

      Taciano Custódio, responsable du développement durable de Minerva, reconnaît lui-même qu’ « à ce jour, aucun des acteurs de l’industrie n’est en mesure de localiser les fournisseurs indirects ». Il en rejette la faute sur l’administration brésilienne et l’absence de réglementation en la matière, tout en justifiant la déforestation : « Les pays d’Amérique du Sud possèdent encore un grand pourcentage de forêts et de terres non défrichées qui peuvent être exploitées légalement et de manière durable. Certains pays invoquent notamment la nécessité d’agrandir leur territoire de production afin de pouvoir développer la santé et l’éducation publiques et investir dans des infrastructures. ».

      Depuis le début de l’année 2020, plus de 12 000km2 de forêt ont disparu. Soit une augmentation de 55% par rapport à l’année dernière sur la même période.

      https://disclose.ngo/fr/news/au-bresil-le-groupe-carrefour-lie-a-la-deforestation-de-lamazonie

  • #Alimentation. Ces #végans qui se reconvertissent en “#bouchers_éthiques

    Aux États-Unis, des végans se lancent dans la #boucherie, pour mieux lutter contre l’#industrie_agroalimentaire. Aux antipodes de l’élevage intensif, les nouvelles “#boucheries_éthiques” proposent de la viande de bêtes élevées en plein air et nourries à l’herbe, dans le respect de l’environnement et du bien-être animal.

    https://www.courrierinternational.com/long-format/alimentation-ces-vegans-qui-se-reconvertissent-en-bouchers-et

    #résistance #lutte #industrie_agro-alimentaire #USA #Etats-Unis

  • Christophe Brusset : « Les grands industriels fabriquent des produits pollués, nocifs et le cachent »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/01/02/christophe-brusset-les-grands-industriels-fabriquent-des-produits-pollues-no

    Techniques de marketing, tromperies sur les étiquettes, additifs cachés… Christophe Brusset, ancien industriel de l’agroalimentaire, revient sur les pièges à éviter de la grande distribution.

    L’assiette en tête. Ancien industriel de l’agroalimentaire, Christophe Brusset dit avoir fourni pendant plus de vingt ans des grandes surfaces en cèpes pleins d’asticots, en miel composé de sirop de fructose, en piments broyés avec des crottes de rat… Trois ans après avoir écrit Vous êtes fous d’avaler ça ! (Flammarion), il raconte dans un livre paru en octobre, Et maintenant, on mange quoi ?, les coulisses de la fabrication des aliments industriels et analyse pour le consommateur les techniques de marketing, les tromperies d’étiquettes et les additifs cachés.

    Vous avez été industriel de l’agroalimentaire pendant plus de vingt ans. Qu’est-ce qui vous a décidé à quitter ce milieu ?
    Christophe Brusset : J’ai commencé comme ingénieur, puis acheteur, négociateur et directeur des achats. Pendant plus de vingt ans, j’ai acheté des produits alimentaires et des emballages pour les usines qui fabriquent des produits industriels transformés. Cela m’a permis de voir beaucoup de produits différents : miel, épices, surgelés, légumes secs, coulis, produits de pâtisserie, sauces… J’ai essayé de changer plusieurs fois d’entreprise pour voir si l’herbe était plus verte ailleurs, mais malheureusement non. Je n’avais plus envie de continuer dans ce système. Je ne consommais plus du tout les produits que je vendais. A ce moment-là, il y a eu le scandale des lasagnes, ce qu’on a appelé « l’affaire Findus », où des entreprises ont remplacé du bœuf par du cheval pour baisser les prix. Cette fraude avait déjà été pratiquée plusieurs fois par le passé, notamment avec des raviolis Leader Price, mais il n’y avait jamais eu de retentissement, l’affaire avait été étouffée. Cela m’a fait comprendre que les consommateurs n’avaient plus envie de se laisser faire. Les mentalités avaient changé.
    Il y avait à nouveau une volonté d’étouffer les choses

    Puis j’ai entendu les politiques et industriels dire : « Ça s’est passé à l’étranger, ce n’est pas en France », « Ce n’est pas dangereux »… Il y avait à nouveau une volonté d’étouffer les choses. J’ai eu envie de raconter ce que j’avais vu, ce qu’il se passait, et qu’il y aurait à nouveau des scandales. Effectivement, il y a eu le scandale des œufs contaminés au Fipronil, l’affaire Lactalis maintenant. L’industrie ne se remet pas du tout en cause. Et si des gens comme moi n’en parlent pas, les consommateurs n’ont pas moyen de comprendre ce qu’il se passe en réalité, comment marche le lobbyisme, comment l’industrie place des scientifiques à sa solde au niveau de l’agence européenne de sécurité sanitaire, comment on fait pour corrompre les gens qui sont dans les comités d’évaluation des pesticides et des additifs… Tout ça, personne ne l’explique.

    #paywall

  • #Écopunk. Les #punks, de la cause animale à l’#écologie_radicale

    Vous vous déplacez plus volontiers à vélo qu’en voiture ; vous évitez de manger de la viande ; avec quelques amis, vous aspirez à vous installer à la campagne pour vivre de manière autosuffisante en pratiquant le maraîchage bio ; vous êtes révolté(e) par la destruction de la nature que justifient l’impératif consumériste et le productivisme effréné, et vous vous engagez d’ailleurs personnellement pour lutter contre tous les projets qui justifient ces logiques : vous êtes punk ! Ou pas loin…

    Le punk rock est un formidable élan de créativité et d’énergie artistique qui se décline dans de multiples sous-genres. Mais c’est aussi une constellation d’idées et de pratiques collectives qui forment depuis les années 1980 un puissant mouvement contestataire, notamment sur le plan écologique.

    Ce livre montre que la contre-culture punk, et en particulier son courant #anarcho-punk, a eu, depuis plus de trente ans, une influence décisive dans la diffusion de représentations et de modes d’action politiques et environnementaux.

    Du #véganisme à la #permaculture, de la #défense_des_animaux contre l’#industrie_agroalimentaire à celle de la nature face à la prédation techno-industriel, de la création de #zones_autonomes_temporaires dans les #villes à la recherche de l’#autonomie_collective en milieu rural, les punks ont su détecter et s’approprier avant l’heure de nouvelles formes de #résistance à l’ordre néolibéral triomphant. L’extraordinaire vitalité de leur scène musicale en a permis la circulation auprès de tout un pan de la jeunesse révolutionnaire, et si une part de cette révolte semble avoir été absorbée par la culture dominante, sa forme peut-être la plus radicale lutte aujourd’hui pour inventer un autre monde dans les brèches du #capitalisme.


    http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/ecopunk.html
    #livre

  • Inès Léraud (La Revue des Podcasts #8)
    http://syntone.fr/ines-leraud-la-revue-des-podcasts-8

    Une huitième Revue des Podcasts , doublement spéciale, d’abord parce que nous l’avons enregistrée en public (le 10 février 2018 à la médiathèque de Perpignan) et également parce que nous recevions pour la première fois une invitée dans notre podcast : la journaliste #Inès_Léraud. Après des études de cinéma, Inès Léraud débute un peu par hasard en radio dans l’émission Sur les Docks en 2008. S’en suit la participation à d’autres émissions de la radio publique ( Là-bas si j’y suis et Il existe un endroit sur #France_Inter, Les Pieds sur terre sur #France_Culture, #Arte_Radio). S’y affine une démarche de plus en plus orientée vers l’investigation et des révélations de scandales sanitaires comme celui des #algues_vertes. En 2015, Inès Léraud s’installe dans un petit village du #Centre-Bretagne et entame son Journal breton pour Les Pieds sur terre . Elle y décrit le quotidien d’une population liée à l’#industrie_agroalimentaire, entre dépendance et résistance.

    https://ia801501.us.archive.org/32/items/LRdP08InesLeraud/LRdP08%20Ines%20Leraud.mp3

    #audio #podcast #création_radio #création_sonore

  • #Sugarland

    Le sucre est partout ! Toute notre #industrie_agroalimentaire en est dépendante. Comment cet aliment a pu s’infiltrer, souvent à notre insu, au cœur de notre culture et de nos régimes ? #Damon_Gameau se lance dans une expérience unique : tester les effets d’une alimentation haute en sucre sur un corps en bonne santé, en consommant uniquement de la #nourriture considérée comme saine et équilibrée. A travers ce voyage ludique et informatif, Damon souligne des questions problématiques sur l’industrie du sucre et s’attaque à son omniprésence sur les étagères de nos #supermarchés !


    http://thatsugarfilm.com
    #film #documentaire #sucre #industrie_agro-alimentaire #fructose #cholestérol #alimentation #dépendance #humeur

    Intéressant les quelques jours que Damon Gameau passe auprès d’une communauté #aborigènes (#peuples_autochtones) qui ne vivent pratiquement que de sucres contenus dans les produits vendus dans le seul supermarché...

    Damon parcourt l’Australie pour constater les ravages des sucres cachés. Le voilà en territoire aborigène, dans un village qui depuis toujours a proscrit l’alcool et qui, quarante ans auparavant, se nourrissait encore des produits de la terre. Voici quelques années, les habitants, décimés par les maladies liées au sucre, obésité, pathologies cardio-vasculaires, diabète, ont décidé de faire la guerre aux sucres cachés. Le retour de bâton fut immédiat : le gouvernement leur a coupé les subventions. Plus de diététiciens, plus d’information, les gamins recommencent à manger n’importe quoi. On ne compte plus les patients sous dialyse. Dans le petit cimetière du village, cinq tombes récentes abritent la dépouille d’habitants de moins de quarante ans.

    https://le-quotidien-du-patient.fr/article/reportage/2018/01/29/sugarland-lenfer-du-sucre

    Deux choses que j’ai apprises dans ce documentaire :

    1.
    Que pas toutes les calories se valent... Damon Gameau a ingurgité la même quantité avant et durant son expérimentation, mais avant il était en bonne santé, après les 2 mois de test... plus trop...

    Le réalisateur attire notre attention sur un autre point tout aussi inquiétant. Il a changé de régime, pas la quantité de calories qu’il absorbe : 2 300 calories par jour. Mais il a remplacé les bonnes graisses – un poulet rôti avec la peau, des avocats, des fruits à coque, même des œufs au bacon – par du mauvais sucre. Là encore, il blâme la désinformation globale qui voudrait que l’obésité découle de trop de calories et pas assez d’exercice. Son expérience démontre, sans appel, que toutes les calories ne sont pas égales entre elles.

    https://le-quotidien-du-patient.fr/article/reportage/2018/01/29/sugarland-lenfer-du-sucre

    2. Que l’industrie du sucre a gagné la bataille sur celle de la graisse en 1955, après la crise cardiaque du président Eisenhower (https://www.youtube.com/watch?v=QKZldwXao7c

    ). Deux médecins ont bataillé pour décréter la cause de la crise cardiaque du président : graisse ou sucre... La graisse a gagné (ou perdu), alors que le sucre en est sorti blanchi...
    –-> ce qui me permet de faire un lien direct avec cet autre film documentaire, passé sur Arte :
    #Cholestérol le grand bluff
    http://seen.li/c75y

    #RAP2018-2019

    • Determined to give back to the APY communities and support them in their mission to take control of their own nutrition and improve their health status, Damon founded The Mai Wiru (good food) Sugar Challenge Foundation in 2014.It is time to empower people to improve their nutrition and we can do this by raising the much needed money to support community driven programs.
      #MAI_WIRU SUGAR CHALLENGE FOUNDATION

      The Mai Wiru Sugar Challenge Foundation recognises that the relationship of nutrition to health is a complex issue, especially in remote Aboriginal communities. By combining modern and local Traditional Knowledge of food preparation, the Foundation aims to reduce sugar intake by encouraging delicious healthy alternatives and supporting an innovative program of health promotion. Addressing behavioural change takes time and sustained support.The Mai Wiru Regional Stores Policy was developed in 2000-2001 and showed the dramatic changes over time in where people on the APY Lands are sourcing their foods, what was available and its cost to community members. As a result, the Mai Wiru project commenced work with the community owned stores and improve food security (the availability and affordability of healthy food and essential items every day in the local store).

      Having healthy food available does not mean people choose to eat that food all the time, or even most of the time. This is where the Foundation comes in. Our programs are developed and designed in an inclusive and sharing way – taking the best everyone has to offer to ensure the best outcomes for community members.


      http://www.maiwirufoundation.org
      #Amata

    • Et aux #Etats-Unis, Damon Gameau découvre les ravages de la #boisson #Mountain_Dew sur la santé, notamment des enfants :

      Le Mountain Dew, stylisé #Mtn_Dew, est un #soda au goût d’agrumes et caféiné commercialisé par le groupe PepsiCo.

      Il a été inventé dans la ville de Marion, en Virginie, et a été pour la première fois commercialisé dans la ville de Knoxville, dans le #Tennessee en 1948. Le Mountain Dew (rosée des montagnes) a par la suite été commercialisé à l’échelle des États-Unis à partir de 1964 et était en 2010 la quatrième boisson gazeuse la plus vendue aux États-Unis1. Il est commercialisé en France depuis 20142. Il est généralement emballé dans une bouteille verte, et sa couleur une fois sorti de son conteneur est d’un jaune-vert assez clair, et semi opaque.


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mountain_Dew_(marque_de_boisson)
      #pepsi #pepsi_cola

    • Pure, White and Deadly

      Pure, White and Deadly is a 1972 book by #John_Yudkin, a British nutritionist and former Chair of Nutrition at Queen Elizabeth College, London.[1] Published in New York, it was the first publication by a scientist to anticipate the adverse health effects, especially in relation to obesity and heart disease, of the public’s increased sugar consumption. At the time of publication, Yudkin sat on the advisory panel of the British Department of Health’s Committee on the Medical Aspects of Food and Nutrition Policy (COMA).[2] He stated his intention in writing the book in the last paragraph of the first chapter: “I hope that when you have read this book I shall have convinced you that sugar is really dangerous.”[3]

      The book and author suffered a barrage of criticism at the time, particularly from the sugar industry, processed-food manufacturers, and Ancel Keys, an American physiologist who argued in favour of restricting dietary fat, not sugar, and who sought to ridicule Yudkin’s work.[2] In later years, Yudkin’s observations came to be accepted.[a][2][4][5][6] A 2002 cover story about sugar by Gary Taubes in The New York Times Magazine, “What if It’s All Been a Big Fat Lie?”, attracted attention,[7] and the following year a World Health Organization report recommended that added sugars provide no more than 6–10% of total dietary intake.[8] In 2009 a lecture on the health effects of sugar by Robert Lustig, an American pediatric endocrinologist, went viral.[9] The subsequent interest led to the rediscovery of Yudkin’s book and the rehabilitation of his reputation.[2][10]

      Two further editions of the book were published, the second after Yudkin’s death in 1995. An expanded version appeared in 1986, revised by Yudkin himself, to include much additional research evidence. In 2012 the book was re-published by Penguin Books with a new introduction by Robert Lustig to reflect the changed nutritional context that the book had helped to create.


      https://en.wikipedia.org/wiki/Pure,_White_and_Deadly
      #livre

    • Sugar politics

      #Cristin_Kearns is a Postdoctoral Scholar at the University of California San Francisco with a joint appointment at the Philip R. Lee Institute for Health Policy Studies in the School of Medicine, and the Department of Oral and Craniofacial Sciences at the School of Dentistry. Additionally, she is an Acting Instructor at the University of Washington School of Dentistry. Her degrees include a B.A. in Neuroscience from Trinity College, a D.D.S. from The University of North Carolina School of Dentistry, and an M.B.A. in Health Administration from the University of Colorado, Denver.


      https://sugarpolitics.com

    • Sucre, le doux mensonge

      Comment, depuis les années 1970, l’industrie agroalimentaire a oeuvré pour augmenter les doses de sucre dans nos assiettes, avec à la clé un problème majeur de santé publique : obésité, diabète et maladies cardiaques se répandent à travers le monde, notamment chez les enfants. Cette enquête dévoile les mensonges de l’industrie sucrière et les recours possibles pour enrayer l’épidémie.

      C’est en épluchant les archives internes de la Great Western Sugar Company, l’un des fleurons de l’industrie sucrière américaine, que la dentiste Cristin Kearns a fait une découverte de taille, exposée fin 2012 dans le magazine américain Mother Jones : dans les années 1970, l’industrie mondiale du sucre a mis au point une stratégie délibérée de conquête, visant à inclure toujours plus de saccharose dans l’alimentation quotidienne mondiale et à en dissimuler sciemment les risques sanitaires. Quarante ans durant, l’Association américaine du sucre et ses homologues d’autres continents ont réussi à faire prospérer un empire lourd de plusieurs milliards et à transformer les habitudes alimentaires à l’échelle planétaire. Conséquence de la nouvelle addiction qu’ils ont su généraliser, l’obésité, le diabète et les maladies cardiaques se répandent à travers le monde, notamment chez les enfants.

      Sucre et tabac, même combat ?
      Le lobby du sucre est désormais au banc des accusés. Sa ligne de défense, jusqu’ici, ne bouge pas d’un iota : il exige de ses détracteurs toujours davantage de preuves de la nocivité du sucre. Ces manœuvres rappellent celles de l’industrie du tabac pour retarder coûte que coûte l’application des décisions politiques. Alors que l’industrie, la recherche et les pouvoirs publics se mènent une lutte de plus en plus dure, la bombe à retardement sanitaire approche de l’explosion… Cette enquête dévoile les mensonges de l’industrie sucrière et les recours possibles pour enrayer l’épidémie.


      https://www.arte.tv/fr/videos/054774-000-A/sucre-le-doux-mensonge

  • #Cholestérol le grand bluff

    Comment le cholestérol a été érigé en coupable idéal des maladies cardio-vasculaires par une série d’approximations scientifiques. Un dogme dont un nombre croissant de chercheurs dénoncent les dangers. Une enquête exceptionnelle.

    Le cholestérol, que tout un chacun se représente comme un excès de mauvaise #graisse dans l’organisme, est désigné à la vindicte médicale et populaire depuis les années 1950 comme responsable des #maladies_cardio-vasculaires qui terrassent jeunes et vieux avant l’heure. Or, un nombre croissant de chercheurs en médecine dénoncent ce qu’ils considèrent comme un vaste #mensonge, façonné à la fois par une série d’approximations scientifiques et par de puissants intérêts économiques, de l’#industrie_agroalimentaire d’abord, des #laboratoires_pharmaceutiques ensuite. Les facteurs avérés de risque, affirment ces recherches convergentes, sont en réalité le #tabac, l’#hypertension, l’#obésité et le manque d’exercice. Mais depuis la mise sur le marché, en 1993, de nouveaux traitements anticholestérol, les #statines, une écrasante majorité de médecins mise sur leur prescription avant toute autre mesure préventive. Consommées par 220 millions de patients à travers le monde, les statines sont devenues en quelques années le médicament le plus vendu dans l’histoire de la médecine. Or, les fabricants eux-mêmes commencent à reconnaître qu’elles peuvent entraîner des effets secondaires graves, tels que des #douleurs_musculaires, des #problèmes_hormonaux, des #pertes_de_mémoire, des #dépressions et aussi, selon des études récentes, le déclenchement d’un #diabète. Une reconnaissance tardive qui, étrangement, intervient alors que les derniers brevets en la matière tombent dans le domaine public et qu’une nouvelle molécule anticholestérol s’annonce.

    Pour démonter ce qui a constitué pendant plus d’un demi-siècle un dogme inattaquable, Anne Georget donne la parole à une quinzaine de spécialistes - chercheurs en médecine, cardiologues, journalistes médicaux, nutritionnistes... - qui expliquent à la fois ce que l’on sait du cholestérol et réfutent, études à l’appui, ce qu’ils estiment être des conclusions scientifiques biaisées. Ainsi le physiologiste américain Ancel Keys, qui, le premier, avait attribué à la surconsommation de graisses saturées la stupéfiante épidémie d’accidents cardio-vasculaires survenue dans les années 1950 dans certains pays occidentaux, a-t-il délibérément passé sous silence les contre-exemples statistiques. Tandis que les études cliniques des statines ont été financées à 80 % par les laboratoires qui avaient le plus intérêt à ce qu’elles s’avèrent positives.

    http://future.arte.tv/fr/cholesterol

    #documentaire #enquête #science #Alzheimer #industrie_pharmaceutique #big_pharma #cholesterol

  • Cholestérol : le grand bluff ? | Sciences, environnement, technologies | ARTE Future
    http://future.arte.tv/fr/cholesterol?language=fr
    Diffusion le 18.10.2016 à 20h50

    Le #cholestérol, que tout un chacun se représente comme un excès de mauvaise graisse dans l’organisme, est désigné à la vindicte médicale et populaire depuis les années 1950 comme responsable des #maladies_cardio-vasculaires qui terrassent jeunes et vieux avant l’heure. Or, un nombre croissant de chercheurs en médecine dénoncent ce qu’ils considèrent comme un vaste #mensonge, façonné à la fois par une série d’#approximations_scientifiques et par de puissants #intérêts_économiques, de l’#industrie_agroalimentaire d’abord, des #laboratoires_pharmaceutiques ensuite. Les facteurs avérés de risque, affirment ces recherches convergentes, sont en réalité le #tabac, l’#hypertension, l’#obésité et le #manque_d'exercice. Mais depuis la mise sur le marché, en 1993, de nouveaux traitements #anticholestérol, les #statines, une écrasante majorité de médecins mise sur leur prescription avant toute autre mesure préventive. Consommées par 220 millions de patients à travers le monde, les statines sont devenues en quelques années le #médicament le plus vendu dans l’histoire de la #médecine. Or, les fabricants eux-mêmes commencent à reconnaître qu’elles peuvent entraîner des #effets_secondaires graves, tels que des douleurs musculaires, des problèmes hormonaux, des pertes de #mémoire, des #dépressions et aussi, selon des études récentes, le déclenchement d’un #diabète. Une reconnaissance tardive qui, étrangement, intervient alors que les derniers #brevets en la matière tombent dans le domaine public et qu’une nouvelle molécule anticholestérol s’annonce.

    #big_pharma #santé

    • Cholestérol, les statines sont-elles dangereuses ?
      http://www.lejdd.fr/Societe/Sante/Cholesterol-les-statines-sont-elles-dangereuses-752851

      À partir des années 2000, plusieurs essais cliniques démontrent une efficacité. Censée orienter les prescriptions médicales, la Haute Autorité de santé estimait ainsi en 2010 que « le traitement par statines diminue le risque de mortalité de 10 % [celui] d’événements cardio-vasculaires de 15 à 23% ». Mais ce travail a été contesté à cause des liens d’intérêt des experts avec l’industrie. Plus indépendantes, les conclusions de la collaboration #Cochrane et celles de la revue #Prescrire reconnaissent l’efficacité des statines. « Elle est modeste », nuance le Dr Bruno Toussaint. Et le patron de ­Prescrire de ­rappeler que « toutes les statines ne se valent pas ».

      « Les statines préviennent les récidives d’infarctus. Le scandale, c’est de les prescrire à des gens bien portants », martèle le Dr Dupagne. En France, les médecins ont longtemps eu la main lourde sur les médicaments anti-cholestérol. « Nous avons prescrit trop de nouvelles drogues, en particulier le Crestor, le plus cher, qui n’a pas d’effet sur la mortalité. Il vaut mieux utiliser des génériques moins chers et efficaces », reconnaît un ponte de la cardiologie. « La structure de consommation des statines demeure en décalage avec les recommandations sanitaires et très éloignée de celle des autres pays européens », reconnaissait l’Assurance maladie en 2013. « Aujourd’hui, dans ma spécialité, on donne des statines après un infarctus et plus avant », témoigne le cardiologue marseillais et blogueur ­Jean-Marie Vailloud. Faut-il également traiter les personnes à très haut risque, sans antécédents, comme le conseillent les recommandations américaines et la Haute Autorité de santé ? « Il faut regarder au cas par cas », estime Bruno Toussaint, qui rappelle que le meilleur moyen de diminuer son risque cardio-vasculaire est de se mettre au régime méditerranéen. Double avantage du changement de mode de vie : son absence d’effets secondaires quand les statines peuvent causer des atteintes musculaires, voire déclencher un diabète.

  • Le cruel #transport des jeunes #veaux au sein de l’#Europe
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/08/19/le-cruel-transport-des-jeunes-veaux-au-sein-de-l-europe_4985187_3244.html

    C’est une nouvelle illustration de la #maltraitance_animale, qui met une fois de plus en cause des pratiques de l’#industrie_agroalimentaire. Les images ne sont pas aussi insoutenables que celles tournées dans des abattoirs par l’association L214, qui ont ému l’opinion publique ces derniers mois. Elles n’en révèlent pas moins la souffrance infligée à des animaux, au mépris de la réglementation.

    L’ONG de défense du bien-être animal Compassion in World Farming (CIWF) vient de rendre publique une enquête, menée par les associations allemande et suisse, Animal Welfare Foundation et Tierschutzbund Zürich, sur les conditions de transport des jeunes veaux entre pays européens. Il s’agit de #bovins non sevrés, âgés de seulement dix jours, issus de la filière laitière : des mâles qui, par définition, ne produiront pas de lait, et des femelles (des velles) non destinées au renouvellement du cheptel. Tous sont expédiés vers des centres d’engraissement intensif, avant de finir sur l’étal des bouchers.

    #bétail

  • En #Bretagne, « l’usine à #lait » prépare la fermeture de milliers de petites fermes
    http://www.reporterre.net/En-Bretagne-l-usine-a-lait-prepare-la-fermeture-de-milliers-de-petites-f

    « Si Synutra est venu à Carhaix, c’est parce qu’il y a un bassin de production important avec un modèle familial. On est pas dans un modèle industriel à outrance », selon Pascal Prigent. Mais les chiffres pharamineux de l’usine résument une idée assez simple : produire toujours plus pour un marché en pleine croissance. « L’usine va faire baisser les prix. Les éleveurs pourront résister s’ils s’adaptent avec des robots, mais les petites fermes vont fermer. C’est plus rentable et c’est astreignant. L’agriculture bretonne va se transformer. Sinon c’est la désertification », tonne Joseph Le Bihan, fondateur de l’Institut de Locarn, un think tank économique breton. « Sodiaal a une logique industrielle, constate Jean Cabaret, de la Confédération paysanne. Bien sûr, on va vers des fermes de 200-300 vaches. On voit ça fleurir partout. » L’abandon des #quotas_laitiers en Europe en avril 2015 et l’abolition de la politique de l’enfant unique en Chine semblent survenir au bon moment. Synutra projette de construire une deuxième usine de lait en poudre en 2017, et parle d’une troisième usine pour des soupes de légumes.

    #agriculture #élevage #industrie_agroalimentaire

  • L’alimentation fractionnée cause des maladies chroniques
    http://www.reporterre.net/L-alimentation-fractionnee-cause-des-maladies-chroniques

    L’#industrie_agroalimentaire transforme les aliments, qu’elle considère comme une simple somme de #nutriments. Mais c’est nier leur complexité et conduire à des déséquilibres nutritionnels, cause de maladies chroniques. A l’inverse de cette logique « réductionniste », il faut appréhender l’#alimentation de façon globale. La santé publique y gagnerait beaucoup.

  • Greece, the Sacrificial Lamb - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2015/07/26/opinion/greece-the-sacrificial-lamb.html?smid=tw-share

    Joseph Stiglitz, avec quelques exemples, montre que “l’accord” néo-colonial Merkel-Hollande est destiné à détruire les petites entreprises grecques au profit des grandes firmes européennes et internationales :

    "Consider the case of milk. Greeks enjoy their fresh milk, produced locally and delivered quickly. But Dutch and other European milk producers would like to increase sales by having their milk, transported over long distances and far less fresh, appear to be just as fresh as the local product. In 2014 the troika forced Greece to drop the label “fresh” on its truly fresh milk and extend allowable shelf life. Now it is demanding the removal of the five-day shelf-life rule for pasteurized milk altogether. Under these conditions, large-scale producers believe they can trounce Greece’s small-scale producers.
    (...)
    Normally, the I.M.F. warns of the dangers of high taxation. Yet in Greece, the troika has insisted on high effective tax rates even at very low income levels. All recent Greek governments have recognized the importance of increasing tax revenues, but mistaken tax policy can help destroy an economy. In an economy where the financial system is not functioning well, where small- and medium-size enterprises can’t get access to credit, the troika is demanding that Greek firms, including mom and pop stores, pay all of their taxes ahead of time, at the beginning of the year, before they have earned it, before they even know what their income is going to be. The requirement is intended to reduce tax evasion, but in the circumstances in which Greece finds itself, it destroys small business and increases resentment of both the government and the troika.

    This requirement seems at odds, too, with another of the demands with which Greece has been confronted: that it eliminate its cross-border withholding tax, which is the withholding tax on money sent from Greece to foreign investors. Such withholding taxes are a feature of good tax systems in countries like Canada and are a critical part of tax collection. Evidently, it is less important to ensure that foreigners pay their taxes than that Greeks do.❞

    #fiscalité #Grèce #grande_distribution #industrie_agroalimentaire

  • L’étiquetage nutritionnel suscite la colère de l’#industrie_agroalimentaire
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/03/30/l-etiquetage-nutritionnel-suscite-la-colere-de-l-industrie-agroalimentaire_4

    Le principe d’un #étiquetage simple apposé sur les #aliments pour indiquer leur qualité nutritionnelle est au menu du projet de loi de santé présenté par la ministre Marisol Touraine. Alors que les députés vont commencer à examiner le texte mardi 31 mars, le texte fait l’objet d’une virulente bataille.

    L’industrie agroalimentaire est vent debout contre le modèle, dit « coloriel », défendu par les autorités de santé et s’inspirant du modèle britannique à trois couleurs, dit « traffic lights », en référence au feu tricolore de la circulation.
    En quoi consiste le projet ?

    L’idée est de proposer un système de codes couleur pour donner au consommateur des repères nutritionnels faciles à comprendre.
    Le projet a été présenté par Serge Hercberg (directeur de recherche à l’Inserm et professeur de nutrition à l’université de médecine Paris-XIII), il y a quasiment un an, à la demande de Mme Touraine dans le cadre de sa Stratégie nationale de #santé.

    Ce logo définit une échelle de cinq couleurs (vert, jaune, orange, rose, rouge) établie en prenant en compte quatre paramètres : l’apport calorique pour 100 g, la teneur en sucre, en graisses saturées et en sel.

    Cet étiquetage ne serait pas obligatoire mais se ferait sur une base volontaire et ne s’appliquerait qu’aux aliments industriels et non aux produits bruts.
    Fin février, l’association UFC-Que choisir a publié le résultat d’une étude appliquée à 300 produits alimentaires commercialisés en grande distribution. Selon l’association, le « modèle coloriel est un antidote fiable, simple et efficace contre le marketing alimentaire ».

  • #Inondations dans les Balkans : #Monsanto veut « aider » les #agriculteurs...

    Monsanto va offrir pour 500 000 d’euros de #semences aux agriculteurs des trois pays les plus touchés par les inondations de mai dernier. En #Croatie, en #Serbie et en #Bosnie-Herzégovine, l’opinion publique s’inquiète : la multinationale tenterait-elle ainsi d’introduire en douce des semences génétiquement modifiées ?

    http://balkans.courriers.info/article25165.html

    #prédateur #agriculture #aide #agroindustrie #industrie_agroalimentaire
    cc @odilon

    •  :)
      Pas #OGM mais sous #brevet

      Le porte-parole de Monsanto en Europe, Brandon Mitchener, a dû essuyer une rafale de commentaires sur le blog de l’entreprise, avant de se résoudre à publier un communiqué officiel. « Tous les semences qui seront distribuées en Serbie, en Croatie et en Bosnie-Herzégovine sont des semences traditionnelles, comme c’est le cas pour le 99% de notre commerce en Europe », a souligné Mitchener.

      Pour Fuad Gaši, chercheur à la faculté d’agriculture de Sarajevo, Monsanto ne tentera pas d’introduire des semences génétiquement modifiées dans les Balkans. « Leur but est plutôt de nous pousser à adopter leur technologie et à acheter, dans le futur, les semences produites sous leur licence. Il s’agit de créer la demande afin de s’introduire dans le marché régional ».

  • Des sous-traitants de Carrefour accusés de recourir au travail esclave
    http://www.bastamag.net/Des-sous-traitants-de-Carrefour

    Des centaines de milliers de migrants, d’origine cambodgienne ou birmane, sont recrutés de force sur des bateaux en Thaïlande. Ces bateaux industriels pêchent les poissons qui seront transformés en farine pour nourrir les crevettes élevées par l’entreprise Chaoren Pokphand Foods (CP Foods). Leader du secteur, celle-ci produit 10% des 500 000 tonnes de crevettes bon marché exportées chaque année par la Thaïlande pour alimenter la demande galopante des consommateurs occidentaux. Parmi ses clients, les (...)

    En bref

    / #Conditions_de_travail, #Migrations, #Atteintes_aux_libertés, #Multinationales, Asie et (...)

    #Asie_et_Pacifique

  • Envers et dessous du « miracle » agricole brésilien - Centre Tricontinental - CETRI

    http://www.cetri.be/spip.php?article3273

    Réactivant les peurs malthusiennes d’une pénurie de nourriture face à une démographie galopante, l’envolée soudaine des prix agroalimentaires en 2007-2008, à l’origine d’une vague d’émeutes dites de la faim dans plusieurs pays du Sud, a poussé la communauté internationale (organismes inter- nationaux et gouvernements) à remettre la problématique agricole, longtemps délaissée au profit d’autres options, au centre de ses préoccupations et stratégies de développement.

    #brésil #agriculture

  • Projet » Cameroun, à qui profite l’huile de palme ?
    http://www.revue-projet.com/articles/2014-01-cameroun-a-qui-profite-l-huile-de-palme

    Par sa situation dans « la ceinture africaine du palmier à huile », une bande de terres allant du Liberia à l’Éthiopie, le Cameroun est devenu depuis 2009 une destination privilégiée pour les investisseurs du secteur. Depuis la privatisation de la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm) en 2000, le groupe français Bolloré en est le premier actionnaire. Acteurs classiques de la filière (le malaisien Sime Darby, l’indien Siva Group, l’américain Cargill) et nouveaux planteurs (l’américain Herakles Farms) sont nombreux à manifester leur intérêt. Le phénomène n’est pas totalement nouveau : de grandes plantations avaient été créées lors de la période coloniale, puis dans les premières années après l’indépendance. Aujourd’hui, les multinationales, en particulier les géants asiatiques du palmier à huile, cherchent à saisir l’aubaine qu’offre la combinaison d’une hausse durable de la demande globale en huile de palme et un faible niveau des prix de la terre en Afrique. La difficulté croissante à créer de nouvelles plantations dans certains pays asiatiques et le désir d’investissements pionniers sur le continent africain sont aussi à la base de cette stratégie d’implantation. Au total, les demandes en terres dépassent le million d’hectares, localisés dans les zones forestières. C’est presque dix fois plus que la superficie actuellement occupée par les agro-industries spécialisées dans le palmier à huile (autour de 150 000 hectares).....

    #Cameroun
    #Liberia
    #Éthiopie
    #huile-de-palme
    #marché-de-dupes

  • Un anti-inflammatoire dans la viande de cheval vendue par Auchan au Portugal
    http://www.leparisien.fr/scandale-alimentaire/un-anti-inflammatoire-dans-de-la-viande-de-cheval-vendue-par-auchan-07-03

    Un anti-inflammatoire interdit pour des animaux destinés à l’alimentation humaine a été détecté dans de la viande de cheval retrouvée dans des hamburgers et des boulettes vendus au Portugal par le groupe français Auchan. C’est l’Association de défense des consommateurs (Deco) qui l’affirme ce jeudi.

    À mettre en perspective avec cette info
    http://seenthis.net/messages/118087

    #merde #malbouffe #industrie_agroalimentaire #cheval #big_pharma #poison

    • Je ne sais pas si on élève les chevaux pour la viande. J’ai l’impression qu’on les abats quant ils ne peuvent plus être rentable (retraité de clubs hippiques ou courses de chevaux ou chevaux de trait pour la Roumanie). Je n’ai pas l’impression qu’il y ait d’élevage de chevaux pour la seul production de viande. Ceci explique aussi la présence de médicaments impropre à la consommation humaine présente dans cette viande. J’ose pas imaginer ce qu’on injecte aux chevaux de course ni ce qu’on retrouve dans leur viande une fois revendu a comigel&co.

      Pour le végétarisme je suis totalement d’accord avec toi, mais j’avoue manger encore de la viande et n’avoir aucune cohérence sur ce point. Je suis paresseuse, et gourmande, je n’arrive pas encor a joindre mes actes aux conclusions évidentes que tu présente. Je suis pas très fan de légumes ce qui ne simplifie pas les choses pour moi. Je pense assez sérieusement à devenir entomophage, et faire mon propre élevage de ténébrions bio et autres petites bêtes. Mon amoureux est pas super fan. Ça ne sera pas non plus du végétarisme, mais manger des invertébrés elevés par mes soins me semble moins cruel que manger des vertébrés. C’est pour des histoires d’allélophagie, j’avais mis un article la dessus dans une discussion ici sur ce sujet qui devrait t’intéressé si tu l’a pas déjà lu. http://terrain.revues.org/2932

      Bonne journée

    • Pour les chevaux de course, ça commençait à faire (un peu) de bruit en décembre 2012.

      http://www.nytimes.com/2012/12/09/sports/drugs-injected-at-the-racetrack-put-europe-off-us-horse-meat.html

      PARIS — For decades, American horses, many of them retired or damaged racehorses, have been shipped to Canada and Mexico, where it is legal to slaughter horses, and then processed and sold for consumption in Europe and beyond.
      Lately, however, European food safety officials have notified Mexican and Canadian slaughterhouses of a growing concern: The meat of American racehorses may be too toxic to eat safely because the horses have been injected repeatedly with drugs.
      (…)
      In October, Stephan Giguere, the general manager of a major slaughterhouse in Quebec, said he turned away truckloads of horses coming from the United States because his clients were worried about potential drug issues. Mr. Giguere said he told his buyers to stay away from horses coming from American racetracks.

      “We don’t want them,” he said. “It’s too risky.”
      (…)
      Some 138,000 horses were sent to Canada or Mexico in 2010 alone to be turned into meat for Europe and other parts of the world, according to a Government Accountability Office report. Organizations concerned about the welfare of retired racehorses have estimated that anywhere from 10 to 15 percent of the population sent for slaughter may have performed on racetracks in the United States.

      “Racehorses are walking pharmacies,” said Dr. Nicholas Dodman, a veterinarian on the faculty of Tufts University and a co-author of a 2010 article that sought to raise concerns about the health risks posed by American racehorses. He said it was reckless to want any of the drugs routinely administered to horses “in your food chain.”

      J’en ai extrait pas mal, mais tout le reste de l’article est de la même veine…