📣 Chose promise, chose due.
Petit résumé de l’audience du jour : les plaidoirie de la Palestine devant la Cour internationale de justice. 🇵🇸⚖️🇮🇱 Image
2. La Cour à un nouveau président, le juge libanais Nawaf Salam. 🇱🇧👨🏻⚖️
Le président annonce que les mémoires écrits de chacun des Etats seront publiés au fur et à mesure de leur plaidoiries.
Je vous invite vraiment à aller les lire. 👇
▻https://www.icj-cij.org/fr/affaire/186/procedure-ecrite
3. Israël a déposé un mémoire de 5 pages qui insiste sur la nécessité pour israéliens et palestiniens de régler ce conflit de manière bilatérale, sans recours à la justice internationale. Cette fois, #Israël n’a pas jugé utile de se déplacer pour défendre sa cause. 🤷🏻♂️
▻https://www.icj-cij.org/sites/default/files/case-related/186/186-20230724-wri-08-00-fr.pdf
4. C’est la #Palestine qui ouvre le bal des plaidoiries, ce matin, par la voix de son ministre des affaires étrangères Riyad-al-Maliki.
« La Palestine n’était pas une terre sans peuple » commence t’il.
5. Al-Maliki explique qu’Israël n’a jamais respecté les décisions de la Cour, ni l’avis consultatif du 9 juillet 2004 sur le mur en Cisjordanie, ni l’ordonnance du 26 janvier 2024 sur le risque de #génocide.
Au contraire, les crimes se sont intensifiés ! #Rafah
6. « Israël veut le territoire Palestinien, mais il ne veut pas du peuple palestinien. C’est la raison pour laquelle il le déplace de force depuis des années » dit-il montrant une carte de 1947, 1967, de 2020, puis une carte présentée par Netanyahu devant l’Assemblée générale.
7. « Le peuple Palestinien subit le colonialisme et l’apartheid depuis trop longtemps. Certains s’indignent de ces paroles mais ils devraient plutôt s’indigner de la réalité qui est la nôtre » ajoute t’il.
8. « Il est temps de mettre un terme à l’impunité dont jouit Israël et aux doubles standards. C’est un impératif moral » conclut le ministre des affaires étrangères.
9. Andreas Zimmermann, Professeur de droit international et Directeur du Potsdam Centre of Human Rights prend la parole pour rappeler qu’Israël a toujours refusé l’intervention de la justice internationale au prétexte que ca entraverait un processus de paix, pourtant inexistant.
10. Paul Reichler, un des avocats les plus reconnus en droit international public explique : « une occupation permanente est un oxymore juridique ». En droit international humanitaire, l’occupation militaire est toujours temporaire ! Ce n’est pas le cas en #Palestine.
11. Paul Reichler poursuit : « From the river to the sea, Israël n’a jamais eu l’intention de respecter le droit à l’autodétermination des palestiniens ». Il cite les innombrables déclarations israéliennes qui montrent clairement l’intention d’annexer la Palestine.
12. Reichler, un 🇺🇸, explique que seuls les Etats Unis et les Fidji considèrent l’occupation 🇮🇱 conforme au droit international. Il critique vigoureusement la position américaine et cite notamment Obama et met en exergue l’hypocrisie américaine sur cette question Image
13. Il conclut par les mot du poète palestinien Mahmoud Darwish : « Dans le silence nous devenons complices. Quand nous parlons, chaque mot peut changer le monde ». Mesdames, messieurs les juges, vos mots changeront le monde. Le silence n’est pas une option » conclut l’avocat.
14. Namira Negm, directrice de l’Observatoire africain des migrations, souligne ensuite les atrocités que vivent les palestiniens en expliquant : « Les crimes que les Palestiniens subissent sont la version de l’apartheid du XXIe siècle ».
15. Philippe Sands, avocat et professeur franco-britannique : « Je ne suis pas idéaliste sur ce que peut faire le droit international, mais c’est tout ce que nous avons. Les palestiniens ont le droit à l’autodétermination et que tous leurs droits soient respectés ».
16. « Une décision judiciaire n’entrave pas la paix. Au contraire elle rend une résolution du conflit plus probable », affirme l’avocat franco-britannique @philippesands. « L’existence d’un Etat palestinien ne peut pas dépendre de la volonté d’Israël, la puissance occupante ».
17. « Tous les Etats ont l’obligation juridique de forcer #Israël a mettre un terme à son occupation illégale. Cela signifie plus d’aide, plus de complicité, plus d’argent, plus d’armes, plus de commerce, plus rien du tout ! » conclut-il.
18. Le Professeur Alain Pellet, bien connu des étudiants français, plaide à son tour : « Israël a violé un nombre incalculable de normes de jus cogens (c’est-à-dire des principes réputés universels et supérieurs qui constituent les bases des normes impératives du droit Intl) ».
19. « En aucun cas des négociations ne peuvent remettre en cause des normes de jus cogens dont l’une des principales conséquences conduit à annuler tout traité qui est contraire à ses principes » ajoute le professeur Pellet.
20. Il explique : « #Israël a l’obligation de décoloniser la Palestine, de garantir le droit au retour des Palestiniens, de compenser leur préjudice, et de punir les auteurs de crimes internationaux ». Image
21. Riyad Mansour, @Palestine_UN 🇵🇸, conclut les plaidoiries palestiniennes les larmes aux yeux : « Les responsables israéliens ne cachent meme plus leur intention. Ils parlent désormais ouvertement de se débarrasser des palestiniens, d’une manière ou d’une autre ».
@Palestine_UN 22. « Alors que le droit est limpide, et qu’il nous donne raison, il n’a jamais protégé les palestiniens ». Il pleure, sans pouvoir prononcer le moindre mot. Quiconque a encore une once d’humanité dans cet océan de souffrances ne peut rester insensible à ce moment.
23. Voilà pour ce premier jour d’audience.
Je retiens trois choses.
1️⃣. La colonisation et l’apartheid, deux notions qui seront l’objet des débats devant la Cour.
2️⃣. L’isolement total des 🇺🇸 devant la Cour concernant l’occupation 🇮🇱.
3️⃣. La détresse des 🇵🇸 face à une tragédie et une hypocrisie qui durent depuis trop longtemps.