À Gaza, le sort inquiétant des personnes handicapées, déjà très nombreuses avant le conflit
12 février 2024 - 18h45 :
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On estime que plus de 400 000 Gazaouis étaient porteurs d’un handicap, physique ou mental, avant même le début du conflit. Soit 21 % de la population de l’enclave. Un chiffre bien supérieur à la moyenne mondiale et qui n’a fait que grimper depuis l’offensive israélienne. Faute de matériel médical et d’hôpitaux en état de marche, les médecins en sont réduits à multiplier les amputations pour sauver des vies. Plus d’un millier d’enfants auraient déjà été amputés. « On risque d’avoir une génération perdue, pas juste à cause des amputations, mais aussi à cause des traumatismes psychologiques. Il y a un nombre incalculables d’enfants seuls. Dans les hôpitaux, ils ont même créé un acronyme pour eux », explique Danila Zizi responsable Palestine pour l’ONG Handicap International à notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche.
Faire rentrer des chaises roulantes et des béquilles est quasiment mission impossible. Et même quand les humanitaires y arrivent, ça ne change finalement rien. « Dans les abris, il y a un WC pour 200 personnes environ. Dès 5 heures du matin, les gens font la queue pour aller aux toilettes. Les personnes handicapées ne peuvent pas faire ça. Il y a un exemple que je n’arrive pas à oublier. C’est une homme qui refusait de manger et de boire, juste parce qu’il savait qu’il ne pourrait pas physiquement faire la queue. Il était en train de mourir de faim », continue Danila Zizi.