• Le journaliste palestinien Roshdi Sarraj , « fixeur » pour Ouest-France, a été tué à Gaza
    Ouest-France Patrick ANGEVIN. Publié le 23/10/2023 à 13h02
    https://www.ouest-france.fr/monde/gaza/le-journaliste-palestinien-roshdi-sarraj-fixeur-pour-ouest-france-a-ete
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMzEwODY0MTg2MTUwOTg5MmY3M2E0ZGM4MTBkN2FmNzk1M2I?width=1260&he

    Dix-huit journalistes palestiniens ont été tués à Gaza, depuis le 7 octobre, par les frappes israéliennes. Roshdi Sarraj, 31 ans, décédé ce dimanche 22 octobre, avait été « fixeur » pour Ouest-France. Il refusait de quitter la ville de Gaza pour continuer à faire son métier.

    Roshdi Sarraj, 31 ans, a été tué par une frappe israélienne, dimanche 22 octobre 2023 au matin, dans ou à proximité de son domicile de Tal al-Hawa, un quartier de la ville de Gaza. Son épouse Shorouq, avec qui il avait fondé l’agence photo et vidéo Aïn Media, a été blessée, ainsi que leur petite fille Dania, qui aura un an dans quelques jours.

    Photographe, vidéaste et documentariste pour des chaînes étrangères et des ONG, Roshdi Sarraj était aussi " fixeur " pour de nombreux médias, dont Radio-France. Il y a un an, en octobre 2022, il avait réalisé ce travail de " facilitateur " et de " traducteur " pour Ouest-France et avait permis la réalisation d’un reportage au long cours auprès de la population de Gaza [c’est ici].

    C’était alors une période de relative accalmie pour Gaza, dont Roshdi souhaitait qu’on parle " autrement ". " Parce que Gaza, ce n’est pas que la guerre et la politique. Ce sont d’abord des gens qui souffrent mais qui veulent garder leur dignité ", confiait-il à l’époque.
    « Si on part, ce sera par le ciel »

    Dès le début des bombardements israéliens sur le petit territoire surpeuplé de 2,3 millions d’habitants, en réponse aux attaques terroristes du Hamas du 7 octobre, Roshdi Sarraj avait fait le choix de rester dans la ville de Gaza, de continuer à faire son métier de journaliste en l’absence de médias étrangers. L’ultimatum posé par Israël d’évacuer le nord de la bande de Gaza ne l’avait pas fait fléchir. Il y avait répondu sur X (Twitter) : " On ne partira pas… Si on part, ce sera par le ciel. "

    À sa volonté de témoigner, s’ajoutait un ressort plus intime, partagé par les centaines de milliers de réfugiés et de descendants de réfugiés, installés dans la bande de Gaza, victimes de la Nakba ou la « catastrophe » que constitua pour les Arabes de Palestine, expulsés de chez eux, la création de l’Etat d’Israël en 1948. À la création d’Israël, la famille Sarraj avait fui la région de Jaffa ; il était pour lui hors de question de vivre un second exode. (...)

    #7oct23