Disons que les parents ont l’habitude que personne ne dise rien quand ils frappent leurs enfants (en public). Je précise que si j’interviens, je le fais toujours très calmement, je demande que la personne arrête de frapper, dis ces droits à l’enfant, et propose d’appeler la police au besoin. C’est très simple. En général les agresseurs sont décontenancés et souvent veulent se justifier, on en parle donc. Si on me dit de me mêler de ce qui me regarde, je rétorque que je vois très bien qu’un enfant me regarde et qu’en tant qu’adulte je ne peux pas laisser faire.
Quelques fois je prends sur moi car je dois rester stoïque et me laisser insulter ou si je suis menacée de violences, je demande jusqu’où on peut aller dans le déni et rappelle seulement que ce n’est pas moi qui aurait affaire à la justice. J’ai espoir qu’utiliser des mots simples sur la violence et dire ce qui est inacceptable permet d’aider l’enfant, parce que je crois que beaucoup de parents imaginent que c’est la seule méthode valable quand ils fatiguent, mais c’est vraiment un sale engrenage. Je le sais pour l’avoir vécu avec ma mère et avoir du longuement en parler, longtemps après, à des psys, mais aussi aux amis qui cherchaient comme moi une solution éducative différente que celle qu’ils se voyaient répéter malgré eux sur leurs enfants.