• Italie : quand le #profit fait dérailler les trains

    Le secteur des #chemins_de_fer italien est souvent cité comme l’exemple par excellence du succès des politiques de #libéralisation_du_marché. Dans les années quatre-vingt-dix, la division des rôles entre le gestionnaire du réseau (#Rfi, #Rete_ferroviaria_italiana) et le gestionnaire des transports (#Trenitalia) est réalisée avec un double objectif : d’une part, la mise en œuvre des politiques communautaires européennes visant à accroître la #compétitivité, d’autre part la transformation du secteur ferroviaire vers un mode de gestion d’entreprise privée, afin de le rendre rentable. Une vision qui établit une différence manifeste avec toute autre perspective concevant la #mobilité comme un #service_public à garantir, même en l’absence de profit. Par Giorgio De Girolamo, Lorenzo Mobilio et Ferdinando Pezzopane, traduit par Letizia Freitas [1].

    Dans la droite ligne de cette approche, les #conditions_de-travail du personnel ferroviaire et la dimension réglementaire de la Convention collective nationale accusent un retard considérable comparées à d’autres services publics (si l’on tient compte également de la taille de #Fs, #Ferrovie_dello_Stato, l’entreprise ferroviaire publique au statut de société anonyme par actions au capital détenu à 100% par l’État italien, Rfi et Treniralia sont des filiales de FS, ndlr). La recherche constante de #réduction_des_coûts s’est imposée, au détriment des travailleurs de Trenitalia et de Rfi.

    Responsable des infrastructures, Rfi a progressivement réduit sa #masse_salariale, passant de 38 501 employés en 2001 à 29 073 en 2022, un quart de moins en une vingtaine d’années. Une diminution principalement motivée, non pas par une absence de besoin en main d’œuvre, mais par l’#externalisation du travail de #construction et de #manutention, confié à d’autres entreprises à travers un système d’#appels_d’offre et de #sous-traitance.

    Actuellement – selon les estimations des syndicats – 10 000 travailleurs externalisés opèrent sur les chemins de fers italiens. Il apparaît évident que cette gestion de la manutention rend la #sécurité accessoire et les #accidents, non pas des évènements tragiques et occasionnels, mais de tristes et amères certitudes. La stratégie de Rfi basée sur des #coûts_réduits et la rapidité d’exécution des travaux repose sur une dégradation structurelle des conditions de travail, qui se répercute sur la sécurité de tous les travailleurs FS, leur santé et la sécurité du service fourni. Avec des conséquences qui se transforment trop souvent en actualités dramatiques, comme dans le cas de #Brandizzo (accident ferroviaire dans lequel un train de la ligne Turin-Milan, a tué cinq ouvriers qui travaillaient sur les rails, le 31 aout 2023, ndlr).

    Dans cette phase de renouvellement de la Convention collective nationale de travail (Ccnl) – arrivée à échéance le 31 décembre 2023 – une assemblée autogérée de conducteurs de train et de chefs de bord s’est mise en place, avec un rôle de premier plan inédit. Cette assemblée a proposé – à travers deux grèves, dont l’une d’une durée de 24 heures, le 23 et le 24 mars, et une participation supérieure à 65 % au niveau national (et des pics à 90 % dans certaines régions) – une plateforme de renouvellement de la Ccnl alternative à celle formulée par les syndicats signataires.

    Une initiative qui ouvre des pistes de réflexion sur la place centrale du #transport_public_ferroviaire dans un monde se voulant plus durable. Un horizon qui rend également possible une convergence avec les revendications des mouvements écologistes. Cette convergence des mouvements sociaux serait en mesure, et ce ne serait pas la première fois, de redonner de la force à une négociation collective affaiblie.

    Nous en avons discuté avec Lorenzo Mobilio, Rsu (Rappresentanza sindacale unitaria) di Napoli-Campi Flegrei et membre de la coordination nationale de l’Union syndicale de base (Usb) qui participe à ce processus d’assemblée.

    La #grève du rail des 23 et 24 mars, d’une durée de 24 heures, n’est pas la première grève du secteur. En novembre 2023, la restriction du droit de grève demandée par le ministre Matteo Salvini avait fait scandale. Elle avait été réitérée en décembre par ordonnance, puis a été récemment annulée par le Tar Lazio (Tribunale amministrativo regionale de Lazio) pour excès de pouvoir. Ce conflit démarre donc dès 2023. Pourriez-vous préciser les processus qui ont conduit à cette grève, et ses implications en termes de participation ?

    Le mouvement de grève actuel dans le secteur ferroviaire est né de la création en septembre 2023 de l’assemblée nationale PdM (personale di macchina, conducteurs de train) et PdB (personale di bordo, personnel de bord).

    En septembre nous avons fait naître cette assemblée et nous avons conçu des étapes intermédiaires, comme un questionnaire qui a reçu plus de 3 000 réponses. À partir de ce questionnaire, nous avons mis en place une plateforme pour recueillir les revendications, puis nous l’avons transmise à tous les syndicats, qu’ils soient ou non signataires. Seuls Confederazione unitaria di base (Cub), Unione sindacale di base (Usb) et Sindacato generale di base (Sgb) ont répondu à l’appel. Chacun de ces syndicats a ensuite créé sa propre plateforme, ainsi que des assemblées autonomes qui ont tenté de négocier pour faire émerger un projet unique, à même de rassembler toutes les sensibilités présentes autour de la table

    L’assemblée du PdM et du PdB, a alors décidé de lancer la première action de grève de 2024, centrée sur le renouvellement de la convention collective nationale. La première grève a donc eu lieu le 12 février et n’a duré que 8 heures, c’est la règle dans le secteur ferroviaire. En revanche les suivantes peuvent durer vingt-quatre heures. Le premier jour de grève a été très suivi, avec une participation de 50 à 55 % dans toute l’Italie. C’est un nombre significatif si l’on considère que la grève avait été lancée par une nouvelle entité (l’assemblée PdM et PdB), déclarée par trois syndicats, et que de nombreux collègues, en vertu de la loi 146/1990 (définissant les règles sur l’exercice du droit de grève dans les services publics essentiels et sur la sauvegarde des droits protégés par la Constitution, ndlr) considèrent la grève comme un outil peu adéquat.

    Après le 12 février, l’objectif de l’assemblée a été de déterminer une nouvelle date pour une grève de 24 heures. Nous avons retenu un jour férié, car il n’y a pas de service minimum à assurer pour les trains régionaux et les trains de marchandises. En revanche, c’est le cas pour les trains interurbains et à grande vitesse, mais avec un service minimum plus réduit par rapport à un jour de semaine. Un choix qui, selon nous, garantirait une plus grande participation, et en effet les chiffres ont été plus élevés que ceux du 12 février. Le taux de participation était de 65 à 70 % sur tout le territoire national, avec des pics à 90 % dans certaines régions, comme la Campanie.

    Les grèves des derniers mois ont déjà produit des résultats. Il est bon de rappeler que les négociations pour le renouvellement de la Ccnl ont débuté en août 2023. Nous avons vu que les syndicats signataires ont commencé à réviser certaines de leurs demandes, en les adaptant – bien qu’encore très partiellement – à ce qui est ressorti de l’assemblée du PdM et du PdB.

    Sur votre plateforme, il est fait référence aux shifts désormais insoutenables que les conducteurs de train et les chefs de bord sont contraints d’effectuer. Il est clair que des shifts fatigants, ou plutôt épuisants, représentent un problème de sécurité non seulement pour les travailleurs, mais aussi pour les voyageurs. De quoi parle-t-on ?

    Tout d’abord, il est utile de rappeler que les conducteurs de train et les chefs de bord sont justement responsables de la sécurité du trafic ferroviaire et du convoi. Pourtant ces dernières années, l’entreprise nous a considérés uniquement comme des travailleurs à exploiter jusqu’à la limite de la durée du travail établie par la législation européenne. La loi sur la durée du travail et les directives européennes prévoient une durée de travail maximale de 13 heures, avec 11 heures de repos.

    À ce jour, la réglementation établit une durée de travail quotidienne maximale de 10 heures et jusqu’à 11 heures pour les trains de marchandises. Ces derniers temps, l’entreprise a essayé de nous pousser à travailler jusqu’à la limite. En oubliant qu’il fallait veiller à garantir au personnel garant de la sécurité un certain repos physique et psychologique, afin qu’un train puisse circuler en toute sécurité.

    Ils ne tiennent même pas compte du fait que lorsque vous allez dormir hors site, le temps de repos réel est bien inférieur à 8 heures, avec peut-être 5 heures de sommeil effectif.

    Nos shifts se succèdent sur 24 heures, pour une moyenne de 38 heures de travail hebdomadaire. Cela signifie qu’il peut y avoir des semaines au cours desquelles nous travaillons 44 heures, d’autres pendant lesquelles nous travaillons 30 heures, mais nous ne pouvons pas aller en deçà. Malgré ce que déclarent certains ministres, nous n’avons pas de repos le week-end. En réalité, nous avons droit au repos le week-end une seule fois par mois, car il est généralement calculé sur une base de 6 jours travaillés et parfois nous n’avons même pas deux jours de repos complets à la fin de notre service.

    Au fil des années, nos conditions de travail se sont dégradées et les résultats sont visibles : on constate une augmentation des sauts d’arrêt en gare, qui ne sont donc pas desservis, des passages alors que la signalisation est rouge et d’autres symptômes de distraction. Tout cela se produit lorsqu’il n’y a qu’un seul conducteur de train pendant la journée, alors que la nuit, heureusement, il y en a encore deux. Par nuit, nous entendons la plage horaire allant de minuit à 5 heures du matin. Si un train part à 5 heures, il n’y a qu’un seul conducteur, qui pour pouvoir prendre son poste à cette heure-là, se sera certainement réveillé au moins à 3 h 30. Ce shift – étant de jour – peut durer jusqu’à 10 heures et donc, vous vous réveillez à 3h30 du matin en travaillant peut-être jusqu’à 14h00 ou 14h30. De plus, au lieu d’embaucher, l’entreprise préfère avoir recours aux heures supplémentaires.

    En termes d’horaires, nous avons demandé de travailler 36 heures par semaine au lieu de 38. Pour le travail de jour, nous souhaitons la suppression du maximum de 10 heures par jour, contre un maximum de 8. Nous avons prescrit un maximum de 6 heures de travail la nuit – la nuit s’entendant de minuit à 6h00 et non 5h00- avec un nombre maximum de quatre nuits par mois, des périodes de repos hebdomadaires de 58 heures, deux jours complets de repos et un repos entre un shift et le suivant d’une durée de 16 heures contre 14 actuellement.

    Un autre problème à ne pas sous-estimer : les horaires des repas prévoient seulement 30 minutes pour manger, en comptabilisant le temps nécessaire pour se rendre au restaurant en gare. Par conséquent, de nombreux collègues apportent leur propre repas et ne mangent pas sur site. Dans le cadre des revendications, nous avons demandé une augmentation du temps pour se restaurer qui tiennent compte des horaires d’ouverture des restaurants.

    En référence à la question de la sécurité : comme vous le mentionniez, les trains de jour circulent actuellement avec un seul conducteur, une situation qui, ces dernières années, a conduit à une série d’accidents dus à des malaises soudains. Que proposez-vous ?

    Au sujet du double conducteur, il y a eu une vive discussion sur ce qu’il fallait intégrer à la plateforme. Certains proposaient un retour au double conducteur, d’autres étaient partisans de créer une figure intermédiaire entre le conducteur et le chef de bord, qui serait habilitée à conduire. Ces derniers jours, la question de la sécurité est redevenue centrale, car un conducteur a perdu la vie alors qu’il conduisait.

    Je crois qu’il est important de rappeler que le délai pour porter secours aux conducteurs et au personnel de bord en cas de malaise, a été établi par l’entreprise selon les délais généraux qui prévoient l’arrivée d’une ambulance en 8 minutes en ville et dans les centres urbains, en 20 minutes dans les espaces extra-urbains. Ce sont des délais calculés pour des cas fondamentalement différents. En 20 minutes, le temps nécessaire pour sauver un être humain d’une crise cardiaque, il est peu probable qu’une ambulance parvienne à secourir du personnel dans un train situé en dehors d’un centre-ville.

    Pour cette raison, la présence d’un second conducteur ou d’un autre travailleur autorisé à conduire est cruciale, car en cas de malaise cela permettrait au train d’être amené en toute sécurité jusqu’à la gare, sans interruption soudaine et en réduisant les délais d’intervention du personnel médical.

    Toujours sur le plan de la sécurité et du travail, il nous semble important de souligner que l’espérance de vie des conducteurs de train est actuellement, selon diverses études – dont celle menée par l’Université Sapienza de Rome – égale à 64 ans, donc inférieure à l’âge de départ à la retraite fixé à 67 ans. Quels raisonnements avez-vous conduit sur les aspects liés à la sécurité sociale ?

    Ce nombre provient d’une étude réalisée par la revue des conducteurs de train In Marcia, l’Université Sapienza de Rome, la Région Toscane et l’Asl Toscane (Azienda sanitaria locale de Toscane). Cette étude indépendante, publiée en 2010, a révélé que l’espérance de vie des conducteurs de train était, en effet, de 64 ans. Précédemment en tant que catégorie professionnelle, nous avions droit à la retraite à 58 ans. En 2012, avec la loi Fornero, nous avons été regroupés avec toutes les autres catégories. On n’a même pas reconnu la pénibilité de notre travail, ce qui nous aurait octroyé une réduction de trois ans sur l’âge de départ à la retraite.

    Aucun syndicat n’a appelé à la grève en 2012. De ce fait, depuis il n’y a pas eu d’évolution, la pénibilité de notre travail n’a pas été reconnue et la loi nous permettant de prendre notre retraite à 58 ans n’a pas été rétablie. Aucun gouvernement n’a pris en charge ces questions. Notre exigence – minimale, nous tenons à le préciser – est d’entrer dans la catégorie des métiers pénibles.

    Qu’en est-il du versant économique de la #convention_collective ?

    Sur l’aspect de la #rémunération, nous n’avons pas voulu porter de revendications excessives. Nous avons déjà vécu des renouvellements contractuels avec des syndicats qui, avant la hausse de l’inflation, sont restés sur des augmentations barémiques du salaire minimum de l’ordre de 30 euros bruts par mois. Cependant, la rémunération des conducteurs de train et des chefs de bord se compose de nombreux éléments supplémentaires (et variables, ndlr), ce qu’on appelle les compétences complémentaires, qui une fois additionnées, créent une différence pouvant atteindre 500 euros par mois.

    En réalité, ces compétences complémentaires stagnent depuis près de vingt ans : elles n’ont été ni augmentées ni réévaluées avec l’inflation. Alors que d’autres entreprises, y compris semi-publiques, ont appliqué des augmentations et des ajustements à l’inflation, sans passer par un renouvellement contractuel. Nous n’avons rien eu de tout cela et, bien qu’il y ait une renégociation de la convention en cours qui dure depuis août 2023, ni les syndicats signataires ni l’entreprise n’ont encore parlé de rémunération

    Cela peut sembler être une grosse somme, mais ces compétences font partie de notre salaire et n’ont pas été ajustées depuis vingt ans. C’est le minimum qu’on est en droit d’exiger.

    Les transports publics sont également au cœur des revendications des mouvements écologistes, qui demandent d’y investir beaucoup plus de ressources, notamment en raison des effets positifs sur l’emploi « vert ». En Italie pour tout le secteur, filière industrielle comprise, une étude de Cassa Depositi e Prestiti (Caisse des Dépôts et Consignations) estime un potentiel de 110 000 emplois par an. Les mobilisations de ces mouvements dans des pays comme l’Allemagne les ont amenés à se joindre aux syndicats – notamment avec Ver.di, le premier syndicat du secteur des services – pour le renouvellement des conventions collectives. Partagez-vous l’idée d’un lien étroit entre les transports publics et la transition écologique et pensez-vous qu’une convergence de deux luttes différentes -seulement en apparence­- pourrait servir les deux causes ?

    Nous pensons que le transport ferroviaire pourrait avoir un impact très positif sur l’environnement, en particulier le transport de marchandises, car on peut encourager le transport ferroviaire de marchandises, ce qui réduirait le fret routier. Ce n’est pas ce à quoi on assiste. Il y a encore trop peu d’entreprises dans ce domaine, qui par ailleurs entrent sur le marché avec la même logique de réaliser du profit sur le dos des travailleurs, avec une réglementation moins exigeante que la nôtre.

    Pour le transport de passagers, il est tout aussi important de réaliser des investissements afin de diminuer le nombre de voitures sur les routes, mais dans des régions comme la Campanie, la Sicile, la Sardaigne, etc. nous connaissons le mauvais état du réseau ferroviaire – on pense de manière complètement irrationnelle à construire des infrastructures à la fois nuisibles à l’environnement et inutiles dans l’état actuel des chemins de fer siciliens, comme le pont sur le détroit (projet de pont suspendu sur le détroit de Messine visant à relier la Sicile et la Calabre, ndlr).

    En tant qu’Usb, notre plateforme est plus large que celle de l’assemblée. Parmi nos revendications figure la protection de la fonction du service ferroviaire en tant que service public.

    « Cela signifie investir des ressources dans des zones où il n’y a aucun retour économique : quand votre priorité est d’assurer une mission de service public, vous dépensez cet argent quand même. »

    Lorsque le secteur ferroviaire est orienté vers la privatisation, la gestion privée devient incompatible avec une logique de service public et d’écologie. Le privé essaie d’économiser là où il le peut, en heures de travail, en sécurité, et exprime en amont une préférence pour le transport routier parce qu’il coûte moins cher. Pour l’Usb il pourrait donc facilement y avoir cette convergence. Dans nos revendications, elle existe déjà implicitement. Les opportunités futures ne manqueront pas pour l’expliciter et la mettre en œuvre.

    https://lvsl.fr/italie-quand-le-profit-fait-derailler-les-trains
    #transport_ferroviaire #Italie #trains #infrastructure

    • La construction des prix à la SNCF, une socio-histoire de la tarification. De la #péréquation au yield management (1938-2012)

      Cet article analyse les conditions de production et de légitimation des systèmes de prix des billets de train en France, depuis la création de la SNCF en 1938. Initialement fondé sur le principe d’un tarif kilométrique uniforme, le système historique de péréquation est lentement abandonné au cours des décennies d’après-guerre, au profit d’une tarification indexée sur les coûts marginaux. Au tournant des années 1980-1990, ce paradigme est lui-même remplacé par un dispositif de tarification en temps réel – le yield management – visant à capter le maximum du surplus des consommateurs. Les transformations des modèles tarifaires à la SNCF, qui s’accompagnent d’une redéfinition de la notion éminemment polymorphe de service public ferroviaire, résultent du travail de quelques acteurs de premier plan. Ces « faiseurs de prix », qui mobilisent les instruments de la discipline économique et usent de leur capacité d’influence, agissent dans des contextes (politiques, sociaux, techniques et concurrentiels) particuliers, qui rendent possibles, nécessaires et légitimes les innovations qu’ils proposent.

      https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2014-1-page-5.htm

      #Jean_Finez

    • Noël : est-ce vraiment moins cher de réserver son train SNCF 3 mois à l’avance ?

      C’est un fait : les tarifs des trajets en train pour la période de Noël ont explosé entre octobre et fin décembre 2023. Nous avons suivi, semaine après semaine, leur évolution. Voici les résultats, parfois surprenants, de notre enquête.

      « Plus on réserve un train à l’avance, plus les prix sont bas. » La phrase de la SNCF semble logique. Mais est-elle vérifiée ? À l’approche des fêtes de Noël, nous avons décidé de nous lancer dans une petite enquête. Numerama a relevé les tarifs d’une vingtaine de trajets en train à travers la France, sur les douze dernières semaines, pour en mesurer l’évolution.

      Nous avions une question principale : est-ce vrai qu’il vaut mieux réserver son billet de train trois mois à l’avance, pour le payer moins cher ? Suivie d’une autre : comment les tarifs évoluent-ils à travers le temps, et à quel rythme les trains deviennent-ils complets ?

      Nous avons choisi arbitrairement dix allers-retours à travers la France. La date est toujours la même, pour simuler un voyage pour les fêtes de fin d’année : un aller le 22 décembre, un retour le 27 décembre. Nous avons choisi un train par jour et suivi l’évolution du tarif des billets chaque semaine, à compter du mercredi 4 octobre, soit la date de l’ouverture des ventes (qui avaient d’ailleurs mis en panne SNCF Connect).
      Prendre ses billets tôt pour Noël permet d’éviter le pire

      Après douze semaines de relevés et une agrégation des données, le premier constat est clair : les tarifs ont énormément augmenté sur cette période. Il est évident que, même s’il y a des exceptions, il reste très intéressant de prendre son billet le plus tôt possible. C’est d’ailleurs ce que la SNCF nous a confirmé, par mail : « Plus on réserve à l’avance, plus les prix sont bas. Le mieux est donc de réserver dès l’ouverture des ventes, ou alors dans les semaines qui suivent. »

      Sur ce graphique, nous avons matérialisé la hausse de tous les trajets confondus. À part une ou deux exceptions (en TER), tous les billets ont augmenté, parfois beaucoup. Certains trajets se sont retrouvés complets très vite — nous les avons matérialisés avec un petit rond barré sur le graphique ci-dessous.

      Les prix peuvent parfois varier du simple au double. Le trajet Nantes-Bordeaux, par exemple, est passé de 58 euros à 136 euros (dernières places en première classe), soit une augmentation de 164 %. Un Strasbourg-Paris a terminé à 153 euros, au lieu de 93 euros il y a trois mois.

      Des hausses de prix jusqu’à 150 %

      Au global, les TGV sont les trains qui subissent les plus grosses hausses à travers le temps, sauf quelques exceptions (Marseille-Nice n’a pas changé d’un iota au fil des 12 semaines, par exemple).

      Sur cette carte réalisée par l’équipe design de Numerama, Adèle Foehrenbacher et Claire Braikeh, on observe quels sont les trajets qui ont subi la plus forte hausse (en rouge foncé), par rapport à ceux qui n’ont pas beaucoup bougé sur 3 mois (en rose).

      Pour les retours de Noël sur la journée du 27 décembre, les trajets les plus onéreux sont les mêmes (Paris-Toulouse, Paris-Strasbourg, Nantes-Bordeaux).

      Certains billets sont moins chers quelques jours avant le départ

      Lorsque nous avons commencé cette enquête, nous nous sommes demandé s’il serait possible qu’un billet devienne moins cher à l’approche de la date du voyage, ce qui est plutôt contre-intuitif. Une occurrence est venue, sur la dernière semaine, être l’exception qui confirme la règle : le trajet Paris-La Rochelle (en jaune ci-dessous) est devenu, au dernier moment, moins cher à l’approche du voyage, par rapport au tarif d’il y a trois mois.

      Autre cas curieux : nous avons constaté au fil des semaines une variation à la baisse sur le trajet Nancy-Grenoble, avec une correspondance. « Ce phénomène est extrêmement rare », nous assure la SNCF. « Nancy-Grenoble n’est pas un train direct. Il se peut que l’un des deux trains se remplissent moins vite et que des petits prix aient été rajoutés à un moment donné », explique-t-on. Le voyage a fini par augmenter de nouveau, pour devenir complet deux semaines avant le départ.

      Le trajet n’est pourtant pas le seul exemple. Prenons le trajet en TER et Train NOMAD Caen-Le Havre. Le 4 octobre, le voyage revenait à 38,4 euros. Surprise ! Dès la semaine suivante, il est tombé à 18 euros, pour rester fixe pendant plusieurs mois. Jusqu’au 13 décembre, où le prix a re-grimpé jusqu’à 48 euros — l’horaire du train de départ ayant été modifié de quelques minutes. Ici, ce n’est pas la SNCF, mais les conseils régionaux qui valident les prix. Par mail, l’établissement régional des lignes normandes nous assure que « la baisse des prix 15 jours après l’ouverture des ventes est impossible ». C’est pourtant le constat que nous avons fait, dès une semaine après l’ouverture.

      Pourquoi de telles hausses ?

      Cela fait plusieurs années que la SNCF a commencé à modifier la manière dont elle décide des tarifs, selon le journaliste spécialisé Gilles Dansart. La compagnie aurait décidé de « faire payer beaucoup plus cher à mesure que l’on s’approche de la date de départ du train », alors qu’auparavant, elle se calquait sur la longueur des kilomètres parcourus pour étalonner ses prix, a-t-il analysé sur France Culture le 21 décembre.

      Contactée, la SNCF nous explique : « Les prix sont les mêmes que pour n’importe quelles dates. Il n’y a pas de prix spécifiques pour Noël. Ce qui fait évoluer les prix, c’est le taux de remplissage et la demande. À Noël les trains se remplissent plus vite et les paliers maximum peuvent être atteints plus rapidement. »

      Ces paliers sont un véritable enjeu, lorsque l’on voit que certains trajets se retrouvent complets très rapidement — le Paris-Toulouse du 22 décembre s’est en effet retrouvé complet, selon nos constats, en à peine une semaine, début octobre.

      En 10 ans, la SNCF a perdu 105 TGV, soit 30 000 sièges, a calculé récemment France 2 dans un reportage. « On n’arrivait plus à remplir les TGV, il y avait des taux d’occupation à moins de 60 % », a expliqué à leur micro Christophe Fanichet, directeur général de SNCF Voyageurs.

      Cette politique de financement de la SNCF ne va pas aller en s’arrangeant pour les voyageurs et voyageuses : l’entreprise a déjà entériné une augmentation du prix des TGV pour 2024, rappelle le Parisien.

      https://www.numerama.com/vroom/1593454-noel-est-ce-vraiment-moins-cher-de-reserver-son-train-3-mois-a-lav

    • Mais on sait que l’investissement sur l’infra était sous dimensionnée autour de 2005, donc voir monter les coûts de péages de l’infra n’a rien d’anormal.
      Nos voisins sont-ils sous le prix réel ? Alors il vont subir un effet boomerang plus tard (effet dette).

  • Le #train deux fois plus cher que l’#avion en Europe !

    À l’occasion des départs en vacances estivaux pour de nombreux Français et Françaises, le prix des billets de train reste malheureusement très supérieur à celui des billets d’avion, à trajet égal.

    C’est ce que dénonce un nouveau rapport [1] de Greenpeace Europe centrale et de l’Est qui analyse, dans le détail, le fossé entre les prix des billets d’avion, mode de transport extrêmement polluant, et ceux des billets de train, dont l’impact sur le climat est pourtant jusqu’à 100 fois moins important.

    Lire le résumé du rapport en français : https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2023/07/Analyse-comparative-du-prix-des-billets-davion-vs-train-en-Europe_Res

    Une fiscalité inéquitable au profit des compagnies aériennes et à contre-courant de la lutte contre la crise climatique

    En Europe, les billets de train sont en moyenne deux fois plus chers que ceux d’avion pour un même trajet, un trajet entre Barcelone et Londres coûtant même jusqu’à 30 fois plus cher !

    Cette différence abyssale entre les #tarifs de ces deux modes de transport va à l’encontre de l’urgence climatique et de la nécessité de diminuer le trafic aérien et de développer le #réseau_ferroviaire. Greenpeace appelle pour cela les institutions européennes et les gouvernements nationaux à rendre les trains plus abordables que les vols.

    Selon Alexis Chailloux, chargé de campagne voyage durable chez Greenpeace France :

    “Ce rapport démontre, chiffres à l’appui, ce que toutes les personnes qui voyagent en Europe ont déjà expérimenté : une différence de prix délirante entre les prix des billets d’avion et ceux de train pour un même trajet. Pour inverser la tendance, il est urgent de mettre fin aux #exemptions_fiscales anachroniques dont jouit le secteur aérien. Cela permettra d’investir massivement dans le réseau ferroviaire, et de rendre le train plus accessible”.

    La France dans le TOP 3 des pires élèves en Europe

    La situation est encore plus prononcée en #France, où les billets de train sont en moyenne 2,6 fois plus chers que les billets d’avion. La France se place ainsi en troisième position – à égalité avec la Belgique et derrière le Royaume-Uni et l’Espagne – des pays européens les plus inconséquents en termes de tarification, allant ainsi à contre-courant de l’urgence climatique et de la nécessité de réduire les émissions.

    Sur le trajet Paris – Valence (Espagne), par exemple, les billets de train sont en moyenne 8 fois plus chers que l’avion. Comment, avec de telles différences, demander sérieusement à la population de privilégier le train ?

    Nécessité d’adopter des mesures politiques impactantes et pérennes

    Forte de cette étude inédite Greenpeace demande au gouvernement français de mettre en place des mesures efficaces :

    – La fin des #avantages_fiscaux dont bénéficie le secteur aérien, et l’augmentation de la #taxe_de ^:solidarité sur les billets afin de financer les alternatives bas-carbone. Le manque à gagner lié aux avantages fiscaux du secteur aérien en France est estimé à 5 milliards d’euros par an par l’association Transport & Environnement.

    – L’accessibilité du train pour tout le monde, via la mise en place d’un “#ticket_climat” – un #forfait qui permet d’utiliser le train (hors TGV) de manière illimitée et à un prix abordable -, la relance du #train_de_nuit et le renfort de #tarifs_réduits sur les trains longue distance pour les personnes à faibles revenus.

    La deuxième version de notre Baromètre des pratiques de voyage des jeunes [2] montre justement que la jeunesse française est largement favorable à un rééquilibrage des tarifs entre les billets d’avion et de train (84%) et à la fin des exemptions fiscales pour le secteur aérien (68%).

    Notes aux rédactions :

    [1] La recherche porte sur 112 trajets de moins de 1500 km dans 27 pays européens (EU27 plus la Suisse, la Norvège et le Royaume-Uni, moins les îles de Malte, Chypre et l’Irlande. Pour chaque trajet, nous avons comparé le prix d’un aller simple en train et en avion sur 9 dates : 3 à très court terme (à +2, +4 et +7 jours après la date de recherche), 3 à moyen terme (un mois pile après la date de recherche, et à plus et moins 2 jours), et 3 à long terme (4 mois pile après la date de recherche, et à plus et moins 2 jours).

    Lire l’intégralité du rapport Analyse comparative du prix des billets d’avion et de train en Europe – comment une fiscalité inéquitable incite à voyager en avion au détriment du climat :
    https://greenpeace.at/uploads/2023/07/report-ticket-prices-of-planes-vs-trains-in-europe.pdf

    [2] L’enquête a été réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 1200 personnes représentatif de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 34 ans. Cette tranche d’âge a été ciblée prioritairement car elle est encline à un usage plus régulier de l’avion.

    https://www.greenpeace.fr/espace-presse/nouveau-rapport-le-train-deux-fois-plus-cher-que-lavion-en-europe
    #rapport #Greenpeace #fiscalité #compagnies_aériennes #transport #transport_public #transport_ferroviaire

    –—

    voir aussi :
    In Europa viaggiare in treno costa il doppio che viaggiare in aereo
    https://seenthis.net/messages/1015811

  • #Trains supprimés faute de conducteurs : la #SNCF cherche à pourvoir 1 200 postes

    Un document interne à l’entreprise pointe un manque de 10% des effectifs pour assurer les #liaisons_ferroviaires sur le territoire français. Ainsi, 19 #RER C seront supprimés chaque jour à compter du 1er septembre.

    Recherche désespérément des candidats pour la conduite de trains et de RER. Ce pourrait être l’annonce diffusée sur tous les panneaux de la SNCF à la rentrée. Alors qu’il n’y a jamais eu autant d’usagers dans les trains cet été (23 millions, selon le Parisien), il n’y a plus suffisamment de #conducteurs pour assurer toutes les liaisons ferroviaires. La #pénurie – annoncée depuis des mois par les syndicats – est nationale. Selon nos informations, il manquerait aujourd’hui 1 200 #agents_de_conduite.

    Ce chiffre figure dans un relevé de conclusions rédigé à l’issue d’une réunion entre direction et syndicats tenue au siège social de l’entreprise le 17 août. Interrogée par Libération, la direction de la SNCF ne dément pas le nombre de conducteurs manquants évoqués lors de la réunion du 17 août, mais indique « ne pas être en mesure de fournir un chiffre précis pour l’heure ». L’entreprise ferroviaire paie à la fois son manque d’#attractivité pour des postes peu rémunérés et assortis de nombreuses contraintes : horaires décalés, pannes de matériel. Il semble également que les #démissions de #cheminots en poste, mais aussi les #abandons en cours de formation, soient en augmentation significative.

    Réunion lunaire

    Les répercussions sont, elles, bien concrètes. En région parisienne, par exemple, à compter du 1er septembre, les usagers du RER C seront ainsi ravis de découvrir que 19 trains par jour sont supprimés « les jours ouvrables », faute de personnel. Les week-ends, les « allègements de train ne seront pas systématiques »… en dehors des journées balisées pour les travaux. Le chiffre a été communiqué lors d’une réunion organisée par l’organisme régional en charge des transports, #Ile-de-France_Mobilités, la semaine dernière, en présence de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) Ile-de-France.

    Marc Pélissier, son président, est dépité, mais pas vraiment surpris : « On voyait bien cet été que quelque chose ne tournait pas rond. Le manque d’effectif était masqué par les travaux, mais cela n’expliquait pas les trains supprimés sur les autres tronçons. » Il raconte cette réunion la semaine dernière, un peu lunaire, où les échanges portaient sur le choix des tronçons à pénaliser : entre Pontoise et Paris ? Entre Versailles-Château et Champ-de-Mars ? Les bouts de ligne, forcément, vont trinquer. Et les trains aux heures creuses vont devenir encore plus rares, « un train chaque heure à Dourdan », soupire Marc Pélissier.

    Partie pour durer

    Au-delà du non-sens de réduire l’#offre_de_transport_collectif dans la crise climatique actuelle, Marc Pélissier est très inquiet des répercussions sociales. A commencer pour les employés qui n’ont pas la possibilité de télétravailler, et ceux, nombreux, obligés de circuler en heure creuse. Interrogée, Ile-de-France Mobilités confirme. La SNCF insiste, elle, sur ce pourcentage : seuls 1% des 500 000 voyageurs par jour du RER C sont concernés. Soit 5 000 personnes tout de même. La ligne C est pour l’instant la seule touchée dans la région. Mais la situation est partie pour durer au moins jusqu’à la fin de l’année, selon les informations communiquées à la Fnaut lors de la réunion. « Malgré cette situation, SNCF-Transilien s’est fixé pour 2022 un objectif de 600 recrutements, notamment 200 conductrices et conducteurs de train et de tram-train et 150 agents de services en gare. »

    Dans d’autres régions, aussi, le manque de personnel est déjà une réalité. Le conseil régional Rhône-Alpes-Auvergne confirme le retrait de 47 trains express régionaux (#TER) chaque jour jusqu’au 15 août. Résultat de cette pénurie, trois régions, les Hauts-de-France, le Grand-Est et l’Auvergne-Rhône-Alpes ont suspendu partiellement ou totalement leurs paiements à la SNCF et l’Ile-de-France compte exiger des #pénalités_financières. La pénurie se fait également ressentir dans d’autres services. Il manquerait 300 agents pour la maintenance des TGV, particulièrement sollicités en cette période de vacances.

    https://www.liberation.fr/societe/trains-supprimes-faute-de-conducteurs-la-sncf-en-quete-de-1-200-postes-20
    #suppression #travail #conditions_de_travail #France #transport_public #it_has_begun (mais depuis longtemps hélas...) #effectifs #personnel

  • #RER_B, Paris. 18.07.2022, en pleine canicule...

    Petit retour sur ce qu’il s’est passé ce matin dans le @RERB et comment ça aurait pû et dû être évité. Arrivée à #Châtelet, sur le quai tous les affichages sont éteints, personne ne sait quand arrivera le prochain train, ni quelle sera sa direction. Y compris le personnel.

    Par talkie, les employés apprennent qu’un direction Mitry-Claye arrive et crient sur les quais pour informer les voyageurs. J’ai de la chance d’être en tête de rame pour avoir les informations en temps réel. Le train arrive, on monte. Comme souvent on est serré, il fait déjà chaud à
    même pas 8h. Les portes se ferment non sans mal et le train démarre. Très vite il ralentit puis s’arrête. On entend le conducteur demander des explications mais sans retour.

    Je commence à fouiller sur Twitter et m’aperçois que devant nous, un train est à l’arrêt à gare du Nord, et un autre entre celui-ci et le nôtre. Les voyageurs dans celui qui est devant s’impatientent, entre le monde, la chaleur et le manque d’information, ça leur pèse. Je peux comprendre, nous aussi on est serré, avec un vélo énorme, un mec écoute la musique sans écouteurs, un bébé d’à peine quelques semaines contre sa maman doit vraiment avoir chaud, ça peut vite s’envenimer... Malgré tout on reste calmes.

    J’apprends via Twitter par les usagers qu’une porte du train devant a été ouverte et que le conducteur est en train d’essayer de la fermer. Toujours aucune communication officielle. Ah si ! Elle arrive « un signal d’alarme a été actionné » oui, mais bon, ça c’est après l’arrêt des trains, c’est dans le nôtre, une femme supplie le conducteur de faire quelque chose, les malaises commencent. C’est vrai que la température monte vite.

    Le conducteur demande l’autorisation de retourner à #chatelet il explique que les conditions sont réunies pour lui mais à nouveau personne ne lui répond. Il explique que les malaises s’accumulent et que ça peut vite s’aggraver. On lui répond enfin ! On ne peut pas repartir car il y a déjà un train à quai à Châtelet. Ça aurait pu être évité avec 3 déjà à l’arrêt devant, mais bon... Ça fait maintenant une heure qu’on est coincé. On a du mal à trouver une position confortable et la température monte, ça devient difficile. Le conducteur le comprend bien et ous fait comprendre à demi-mot que le mieux est de sortir pour retourner à pieds à Châtelet qui n’est pas très loin derrière. On ouvre les portes et on commence à descendre. Mais waouh, presqu’1m50, tout le monde n’en sera pas capable... Heureusement l’entraide est de mise entre les passagers.

    On se tient les sacs, on aide les autres à sauter... Et on part à l’aveugle. C’est le mot, il fait tellement sombre et on est nombreux en file indienne. Impossible de savoir ce qu’il y a devant. On fait confiance et on avance en suivant les autres. Mais ça avance peu, il y a tellement de monde !

    En passant on continue d’aider les autres à sortir du train, les enfants, les personnes âgées, les femmes enceinte, je me dis que tellement de choses graves peuvent arriver. La chaleur, les câbles qui jonchent le sol, les trains qui passent...

    Au loin il semble y avoir de la lumière, je pense d’abord que c’est Châtelet mais finalement un autre train, à nouveau on aide à descendre, on demande si tout le monde va bien, j’ai partagé la bouteille d’eau avec beaucoup de monde 😅.

    Les plus mal en point restent dans les trains Il y a trop de monde, ça n’avance vraiment pas, l’air est de plus en plus chaud, avec le monsieur derrière moi, on décide de traverser les voies pour séparer la file en deux et fluidifier, non sans peur, il ne faut pas poser les pieds n’importe où et il fait très noir. Il prend gentiment ma valise et on traverse, du monde commence à nous suivre et ça permet à nouveau d’avancer. On croise à nouveau un train à l’arrêt et cette fois les gens ont ouvert les portes des deux côtés, on les voit sauter sur les rails, on dirait une scène d’apocalypse.

    La peur monte. Au loin, je vous enfin un agent. Le premier, après plus d’une demi-heure de marche. Qui nous invite à regagner le côté droit, on traverse les voies puis un train. Un agent nous aide à monter dedans, l’autre à descendre puis on reprend la progression,doucement mais surement Des agents sont maintenant présents tous les quelques mètres, certains nous faisant la morale 🥵🤬. Enfin ! J’aperçois la gare, j’entends un agent dans un talkie indiquer qu’il envoie une maman avec une poussette et deux enfants, vu comme j’ai galéré avec juste une valise je m’inquiète pour elle. Je remonte à quai. Pas une bouteille d’eau, pas d’équipe de secours, rien ! Bon, bah la ligne 4 pour enfin aller bosser... Mais pas tout de suite ! En tout cas mille mercis au conducteur qui a réagi vite et intelligemment même en prenant des risques, à tous ceux qui ont aidé. Et honte à la com de @RERB pour les mensonges, faisant croire que les personnes sur les rails étaient le problème quand en réalité c’était la conséquence.

    https://twitter.com/LaurieEnLair/status/1549090089313132544

    #hallucinant #TER #Paris #transport_public #panne #France #on_dirait_un_film_d'horreur

    • La réaction du RER :

      Retour sur les incidents survenus les 15 et 18 juillet

      De nombreux voyageurs ont vécu des #conditions_inacceptables dans la soirée du vendredi 15 juillet et ce matin du lundi 18 juillet.

      Alors que les conditions de transport étaient complexes ces derniers jours, notamment dues aux fortes chaleurs, la circulation des trains de la ligne B du RER a été très perturbée le vendredi 15 juillet dernier dans la soirée, ainsi que ce matin du lundi 18 juillet.

      VENDREDI 15 JUILLET :

      A 19h29, une alerte de sécurité a été émise pour présomption de personnes sur les voies à hauteur de Gare du Nord. Les circulations ont dû être interrompues pour lever de doute, alors que nous étions en heure de pointe. De nombreux trains ont dû être stoppés et se sont trouvés « hors quai ».

      La procédure prévoit d’abord de sécuriser la zone et ensuite d’autoriser les trains à reprendre leur marche progressivement, ce qui prend du temps. A 19h58, un premier train traversant la zone interrompue confirme qu’il n’y a pas de personnes sur les voies.

      Le trafic reprend, mais un train en chemin entre Châtelet – Les Halles et Gare du Nord doit patienter afin qu’une des quatre voies se libère, car ces dernières sont toutes prises par des trains à Gare du Nord. A 20h30, le train est ainsi immobilisé dans le tunnel. A 20h49, un signal d’alarme est tiré, ce qui interrompt une nouvelle fois la circulation de la ligne. Des voyageurs de ce train stationnant hors quai ont forcé l’ouverture des portes et sont descendus sur les voies en amont de Gare du Nord. A 21h06, les équipes doivent se résoudre à évacuer la totalité du train vers la gare. Dans ce même train, plusieurs malaises voyageurs sont signalés. L’évacuation commence à 21h45, après application des procédures de sécurité.

      Près de 30 personnes – des agents de la ligne B, des équipes de sûreté, et de la ligne de métro 4 venus en renfort, accompagnés des pompiers de Paris – prennent en charge les voyageurs du train.

      A 23h02, le train est complétement évacué. Le responsable des opérations vérifie que plus aucune personne, voyageurs et agents, ne se trouve sur les voies. Les trains sont autorisés à circuler à 23h25.

      La circulation reprend progressivement, les trains sont autorisés, chacun leur tour, à se mettre en marche. Des bus de remplacement sont mis en place en fin de service pour acheminer les voyageurs restants.
      LUNDI 18 JUILLET :

      A 8h31, un signal d’alarme est déclenché dans un train, venant de La Plaine – Stade de France, en direction de Gare du Nord. Le conducteur effectue un signal radio, indiquant que le voyant « ouvertures des portes » est allumé. La procédure à appliquer est donc celle dédiée à la présomption de personnes sur les voies. A cet instant, plusieurs trains sont « hors quai ».

      Plusieurs malaises voyageurs ont lieu dans les trains arrêtés en inter-gare. Les équipes organisent les procédures de sécurité pour amener les trains en gare et évacuer les voyageurs. Cependant, les démarches nécessitent du temps afin d’effectuer une vérification pour chaque train.

      Pendant que le train de 8h31 est progressivement évacué, un signal d’alarme est activé dans un des trains « hors quai » du fait d’une évacuation spontanée des voyageurs sur les voies. Les équipes de régulation sont contraintes d’interrompre le trafic entre Gare du Nord et Châtelet – Les Halles. L’ensemble de la ligne est très fortement perturbé. Des navettes ferroviaires sont organisées pour faire circuler des trains sur la branche Nord. Sur la branche Sud, les trains effectuent leur retournement à Châtelet – Les Halles, Denfert-Rochereau et Laplace.

      Alors que deux trains sont bloqués entre Châtelet – Les Halles et Gare du Nord, l’évacuation de près de 3000 personnes est encadrée par des agents des gares et de sureté. Ces évacuations se terminent à 11h30.

      Dans un troisième train qui doit également être évacué, des personnes nécessitent une intervention urgente des pompiers. Pendant que l’évacuation s’effectue, des équipes de secours sont dépêchées sur place, pour porter assistance aux voyageurs dans la rame.

      A 12h29, le dernier train est évacué. Il reste cependant plusieurs voyageurs dans le train, qui ne pourront pas descendre sous tunnel. Après avoir effectué l’ensemble des vérifications de sécurité pour repartir (réarmement des signaux, fermeture de toutes les portes, etc.) le train reçoit l’autorisation d’avancer jusqu’en gare pour que l’ensemble des voyageurs restants puisse être débarqué.

      Les personnes sont immédiatement prises en charge en gare par les équipes sur place, les agents de la ligne, les secours et les pompiers.

      Nous avons conscience que ces deux jours ont été inacceptables pour beaucoup d’entre vous. Nous mesurons pleinement le mécontentement ressenti et les conditions de trajet qui furent extrêmement pénibles, en cette période de fortes chaleurs.

      Dans la plupart de nos rames (les MI79 et les MI84 rénovés), il existe un système de ventilation réfrigérée, qui atteint cependant ses limites dans des conditions de température très élevées.

      Nous présentons nos excuses les plus sincères à l’ensemble des personnes impactées. Nous allons tirer les enseignements de cet évènement pour améliorer le traitement de ce type d’incident complexe, la prise en charge et l’information de nos clients.

      Il est important de rappeler que forcer l’ouverture des portes et descendre sur les voies est un comportement dangereux à proscrire. Il peut avoir des conséquences graves sur la sécurité des personnes et un impact sur le trafic, les processus de sécurité imposant des précautions importantes pour résoudre ce type d’incident. Ne pas forcer l’ouverture des portes, ne pas descendre sur les voies est toujours l’option à privilégier, même en cas d’arrêt prolongé.

      https://www.rerb-leblog.fr/retour-sur-les-incidents-survenus-les-15-et-18-juillet

  • BVG Tarifänderungen
    https://www.bvg.de/de/tickets-und-tarife/tarifaenderungen

    Conseil pratique. Si tu habites Berlin fais-toi rembourser les tickets de BVG non utilisés avant le mois de juillet de l’année après l’achat. A partir du 1. juillet on ne rembourse plus que dalle. C’est une punition inventée pour les gens mal organisés comme moi.

    Le site du BVG parle de « changements » quand ils évoquent les augmentations tarifaires. On connait la chanson.

    Tickets, die du entwerten musst
    Ungenutzte Tickets, die entwertet werden müssen (Einzelfahrausweise, Einzelfahrausweise Kurzstrecke, Abschnitte der 4-Fahrten-Karte, 24-Stunden-Karten, Anschlussfahrausweise oder 7-Tage-VBB-Umweltkarte) können noch 6 Monate nach Tarifwechsel genutzt werden. Tickets, die du entwerten musst und deren Preis sich nicht geändert hat, bleiben weiterhin gültig.

    Umtauschfrist
    Du kannst Tickets des alten Tarifs innerhalb von 6 Monaten nach Tarifwechsel gegen Tickets mit dem neuen Preisstand umtauschen. Aufgrund der aktuellen Situation kannst du allerdings Tickets die du im Jahr 2020 gekauft hast, aktuell noch bis Ende September umtauschen.

    Umtausch oder Erstattung alter Tickets
    Du kannst Tickets nur bei dem Verkehrsunternehmen umtauschen oder erstatten lassen, bei dem du sie gekauft hast. Das erkennst du an dem Logo auf der unteren rechten Seite des Tickets. Für Tickets der BVG ist das in den BVG-Kundenzentren möglich. Beachte bitte, dass es rund um den Monatswechsel zu längeren Wartezeiten durch hohe Kundennachfrage kommen kann, nutze deshalb bei Bedarf die gesamte Umtauschfrist von 6 Monaten nach Tarifwechsel.

    Tarifänderungen bei Abonnements
    Besitzt du ein abgeschlossenes Abonnement was jährlich abgebucht wird, oder eine bar gezahlte Jahreskarte, werden die Kosten nicht nachträglich angepasst. Sie gelten unverändert weiter bis zum Ablauf ihrer Geltungsdauer. Besitzt du ein Abonnement, was monatlich abgebucht wird, wird die Rate mit Tarifwechsel angepasst.

    Eine Tarifanpassung findet immer zum 01.01. eines Jahres statt. Dementsprechend endet die Umtauschfrist, Abfahrfrist und Erstattungsfrist am 30.06. eines Jahres.

    #Berlin #transport_public

  • Deutschland Abo-Upgrade
    https://www.besserweiter.de/abo-upgrade.html#lpregister


    Depuis hier tous les abonnés des systèmes de transport communs allemands peuvent circuler gratuitement pendant deux semaines dans tous les réseaux. C’est lent mais il est possible d’atteindre toutes les villes allemandes par ces lignes.

    Il faut s’enscrire sur ce site pour obtenir le billet étendu valable pendant l’action.

    #Allemagne #transport_public #gratuité

  • La chambre régionale des comptes (CRC) pointe des dysfonctionnements dans la gestion de Keolis Rennes – Alter1fo
    http://alter1fo.com/keolis-star-rennes-crc-128851

    La Chambre régionale des comptes (CRC) de Bretagne a publié le 3 novembre 2020 son rapport d’observations définitives sur le contrôle des comptes de la société Keolis #Rennes (Ille-et-Vilaine) à partir de l’exercice 2015. Pour rappel, Keolis Rennes, filiale à 100 % du groupe Keolis, entreprise spécialisée dans les transports en commun, exploite pour le compte de Rennes Métropole deux services de #transport_public de voyageurs

  • Le slogan « Rennes – vivre en intelligence » mis en pratique par la nouvelle municipalité.
    http://alter1fo.com/portillon-discrimination-repression-metro-rennes-128042

    En 2015, c’est avec 98 voix pour, 17 voix contre et 3 abstentions, que la décision de fermer l’accès au métro par des portillons a été validée. Selon la vice-présidence aux transports, leur installation (NDLR, estimée à 7,5 millions d’euros) permettrait de « diminuer le taux de fraude de manière substantielle. » À l’époque, les élu·e·s écologistes et du Front de Gauche avaient rapidement dénoncé « un verrouillage sécuritaire » et alerté l’opinion publique en soutenant et en partageant une pétition. 5 ans plus tard, Matthieu Theurier et Priscilla Zamord, les 2 co-têtes de liste « Choisir l’écologie pour Rennes », ont réaffirmé avec force leur opposition à cette mesure pendant la dernière campagne municipale. Mais les accords du second tour ont quelque peu chamboulé les plans. La politique étant l’art du possible et des compromis, les portillons verront bel et bien le jour.

    #transport_public #handicap #rennes #ça_se_durcit

  • Autonomous Administration continues ban on mass transportation in Qamishli- North Press Agency

    Co-chair of the Interior Board in al-Jazira region Kan’an Barakat stated to North Press that with beginning of the third period of the curfew, the crisis management team issued a decision prohibiting mass transportation, including buses and taxis.

    He added that individual transportation differs from the collective, explaining that the presence of three or more passengers in one taxi facilitates the spread of the virus, and that the crisis management team made the decision based on the opinions of the Transportation Offices in the three provinces of the Autonomous Administration of North and East Syria

    #Covid-19#Moyen-Orient#Rojava#Syrie#Frontière_régionale#transport_public#migrant#migration

    https://npasyria.com/en/blog.php?id_blog=2485&sub_blog=12&name_blog=Autonomous+Administration%20co

  • [Flowdata] flux affecté sur réseaux (route et rail) temporels suisse | Opendataswiss

    *Pépite, suffisamment rare pour pouvoir être mentionné.

    La Suisse propose sur son #opendata @opendataswiss plusieurs jeux de données géographiques décrivant les valeurs de charge (trafic journalier moyen) pour les voyageurs (transports publics et transport individuel motorisé) et les marchandises sur réseaux routiers et ferroviaires, le tout à différentes dates : 2010, 2011, 2012, 2015, 2020, 2030 et 2040.

    C’est juste extra ordinaire !

    Accéder : https://opendata.swiss/fr/dataset?q=%22vm-uvek%22

    via @AntoninDanalet

    #Suisse #Reseau #transport #données #trafic #charge #rail #route #personnes #voyageurs #marchandises #transport_publics #shapefile

  • #Bordeaux, une ville faite pour les hommes  ?

    Un article publié en 2015 et signalé ici https://seenthis.net/messages/718935 par @touti.

    Je remets ici pour mettre en évidence...

    Le géographe #Yves_Raibaud, maître de conférence à Bordeaux-Montaigne, publie un texte argumentatif sur la place des #femmes en ville.

    Yves Raibaud aime les femmes. Disons qu’il ne rechigne pas à sortir la poubelle et à faire la vaisselle en sus. Féministe, donc. Ce géographe, maître de conférences à Bordeaux-Montaigne, est chargé de mission égalité hommes-femmes. Depuis une dizaine d’années, il interroge la ville sous l’angle du genre en se plaçant plus particulièrement… à Bordeaux. La ville où tout le monde rêve de vivre tellement elle est trop tout.

    Yves Raibaud vient de publier aux éditions Belin un petit texte argumentatif, à mettre entre toutes les mains viriles : « La Ville faite par et pour les hommes ». Alors, Bordeaux aime-t-elle les femmes  ? Sourire gêné. « Observer la ville sous cet angle très clivant oblige à tout compter. Tout. Ce #livre est le résumé d’une étude scientifique, avec chiffres, entretiens et statistiques, commence-t-il en se mordant les lèvres. La sentence est sans appel : Bordeaux préfère les hommes. 90 % des #noms_de_rues sont des noms d’hommes, eux qui, par essence, aiment laisser leur trace. Les graffeurs sont des hommes. Seuls les hommes pissent dans la rue, marquent leur territoire, car depuis l’enfance ils savent qu’ils ont la #légitimité de l’#espace_public. »

    #Équipements_sportifs

    Les chercheurs d’Yves Raibaud ont étudié les infrastructures de loisirs en ville, qui sont conçues et utilisées par des hommes à 90 %. « Les #skate-parks à 90 % et les #city-stades à 100 %. À un plus grand niveau, l’infrastructure majeure est le nouveau #stade. 5 % des utilisateurs sont des femmes. Un équipement visant 40 000 femmes n’a jamais encore vu le jour. »

    Voilà une première salve, qui calme. Mais, après tout, il n’y a pas que le sport dans la vie, qu’en est-il des autres espaces de la ville  ? « Pas mieux. On voit que les femmes ne sortent le soir, par exemple, que grâce à des stratégies. Toutes. Les hommes non. Elles calculent comment prendre le moins de risques possible. Elles calculent leur allure : ni trop vite, pour éviter de montrer qu’elles ont peur, ni trop lentement pour éviter de laisser croire qu’elles cherchent, et surtout elles ne stationnent pas. Stationner signifie clairement tapiner. Les étudiantes, par exemple, évitent le tram tard, car il faut attendre aux arrêts et, là, elles sont sûres de se faire embêter. »

    Ah, mais il reste le #vélo. Fidèle destrier désormais entré dans les mœurs urbaines. Moue du géographe. « Moins de 40 % des cyclistes bordelais sont des femmes. En plus, elles décrochent dès le second enfant, ne circulent pas la #nuit et rarement quand il pleut. Lorsqu’on observe les bonnes pratiques conseillées par la ville, on mesure qu’elles sont toutes faites pour les hommes. Et par les hommes. Souvent, ce sont les femmes qui font les courses en ayant récupéré les enfants à l’école, à vélo… pas évident. »

    Donc, il reste du chemin à faire à Bordeaux pour qu’elle dégote un énième label, celui de la ville où les femmes aiment vivre. « Je vais vous dire un secret bien gardé, ironise l’universitaire. Les hommes construisent une ville faite pour eux, la ville heureuse l’est pour les hommes. L’#entre-soi_masculin nie toutes les problématiques féminines. En creux, l’honnête femme ne sort pas le soir, elle garde les enfants. » Ouch.

    https://www.sudouest.fr/2015/09/08/la-ville-qui-fait-male-2117485-2780.php
    #villes #géographie_urbaine #genre #géographie_féministe #féminisme #uriner #pisser #toponymie #sport #mobilité #transport_public

    Le livre « La ville faite par et pour les hommes » déjà signalé ici :


    https://seenthis.net/messages/736428

    • ou celle de fortunes construites sur l’esclavage et la domination.
      Toujours est-il que je suis d’accord avec @mad_meg il n’y a pas de spécificités à Bordeaux concernant les villes, leurs espaces publics, leurs monuments, leurs sorties nocturnes sont faites pour et par les hommes avec une organisation punitive pour les femmes qui enfreignent ces codes machistes censés les exclure un peu plus et leur montrer le chemin pour rentrer chez elles faire le ménage et soigner les enfants.
      Il y a une très bonne émission radio des couilles sur la table là dessus.

  • La #France abandonne ses #villes_moyennes

    Délaissées au profit des métropoles, les villes moyennes comptent leurs plaies : #isolement, faibles ressources, exil des jeunes et des diplômés, #chômage, #pauvreté. Pour leurs élus, l’#égalité_des_territoires prévue par la Constitution n’est plus qu’un souvenir. Comme à #Montluçon (Allier), où le combat pour une desserte ferroviaire décente en conditionne beaucoup d’autres.


    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/05/DUMAY/58634
    #transport_public #transport_ferroviaire #train #urban_matters #villes #géographie_urbaine

    • Le #rapport_Spinetta conseille de fermer les petites lignes de #chemin_de_fer

      Un rapport très attendu sur l’avenir du ferroviaire a été rendu, ce jeudi 15 février au matin, par Jean-Cyril Spinetta au Premier ministre et à la ministre des Transports. On promettait un "big bang", une vision amenant à une profonde refondation du système ferroviaire ; le rapport confirme un certain nombre de craintes.

      Tout d’abord, les lignes les moins fréquentées pourraient fermer. « Le réseau comme les dessertes s’étendent souvent au-delà du domaine de pertinence du transport ferroviaire, alors qu’ils peinent à répondre efficacement aux besoins dans les zones denses », souligne l’introduction du texte.

      « Sur les 10,5 milliards d’euros de contributions publiques annuelles au système ferroviaire français, 17 % sont consacrés à la partie la moins circulée du réseau (...) L’État et les régions consacrent plus de 2 milliards par an à des lignes qui ne supportent que 2 % des trafics », observe le rapport.

      Les petites lignes régionales appartiendraient ainsi à un « temps révolu ». Les premières propositions du rapport incitent ainsi à faire un état des lieux des parties les moins utilisées du réseau et à fermer les lignes dont le maintien n’est pas justifié d’un point de vue « socio-économique ».

      Le remplacement par des cars est envisagé : « Pour l’exploitation des trains, le transfert sur route d’un service ferroviaire de voyageur en zone peu dense permet une économie de 70 à 80 % selon le niveau de service retenu pour les autocars, soit 700 à 800 M€ (millions d’euros), auxquels il faudrait encore ajouter les économies sur le renouvellement des matériels roulants. »

      Autres propositions :

      la reprise progressive de la dette de SNCF Réseau par l’État,
      la création d’une filiale dédiée au fret,
      la mise en concurrence progressive des réseaux régionaux, y compris le réseau francilien,
      ouvrir les lignes voyageurs longue distance à la concurrence sous le principe de "l’open access" (chaque concurrent de la SNCF peut faire circuler librement les trains sur les lignes),
      permettre le transfert de personnels dans le cadre de l’ouverture à la concurrence (les cheminots garderaient les mêmes conditions en changeant d’entreprise, mais seraient obligés d’accepter soit le changement d’entreprise, soit une mutation sous peine de perdre leur emploi),
      autoriser la SNCF à recourir à des plans de départ volontaires,
      faire de SNCF mobilités une « société nationale à capitaux publics ».

      https://reporterre.net/Le-rapport-Spinetta-conseille-de-fermer-les-petites-lignes-de-chemin-de-
      #mobilité

      –-> article qui date de février 2018...

  • How to disrupt public transport and become rich in 10 steps
    http://bettlerverlag.de/openmtr

    Latest version : http://openmtr.de/openmtr

    Attention : the business concept and the belonging steps described below are the property of Bettlerverlag, a publishing corporation under german law soon to be transferred to a more business-friendly and sunnier environment with palm trees, big cigars and lots of tropical drinks.

    Imagine you want to make big money by offering public transport
    at lower rates than official MTR systems.

    In the beginning you will need

    – an idea (haha !)
    – complete lack of scruples (no problem for an average MBA)
    – a bunch of young brainless idiots to adopt your idea (hey, there are plenty of them out there)
    – some basic funding (just for the start, early adaptors of your idea will soon take care of necessary financial input)

    Step 1
    Steal the code of an open source MTR app, add user subscription and payment modules.

    Step 2
    Buy half a dozen ladders or better find half a dozen idiots who own a ladder.

    Step 3
    Find first round investor and create a Cayman Islands Ltd. to collect your new riches.

    Step 4
    Start marketing your app by calling it “The perfect free MTR app” or something more creative.
    Offer free rides for the first week.

    Step 5
    Place your ladder-owning idiots on the platforms of the most important MTR stations of the first city to disrupt (Make sure they have a season ticket allowing them to stay on the platform there for some time)

    Step 6
    Use your app to route first week offer users

    Step 7
    Use your ladder-owning idiots to help users climb on the roof of trains

    Step 8
    Produce some video of enthusiast reactions of happy customers who use MTR for 30 per cent of the official price, let them praise the adventurous feeling of the innovative way to use the MTR

    Step 9
    Introduce a basic monthly subscription at 30 per cent the official MTR rate and find more ladder-owning idiots and customers willing to pay less.

    Step 10
    Blackmail public transport system operators into accepting your service (invite official journalists to MTR party with lots of drugs, alcohol and girls, have them write stuff about bad old fashioned public MTR, let them praise your consumer liberating app, bribe some city council members into criticising public MTR, they sure will find some stuff which is not working)

    After having succeded these steps use second round financing to fill up your cayman wallet and attack additional cities public MTR and transport systems. Repeat the necessary steps until you have conquered the world.

    Optional steps

    optional step 1
    Join forces with the universal basic income movement. They will provide lots of weird an fascinating reasons why your app is the solution to all and any transport problem in the world. Use the terms “free”, “grassroot” and “bottom up”)

    optional step 2
    Introduce agility. You will make more money through total control of even the smallest step towards completion of your product backlog.

    Optional step 3
    Refine your brand name. Make your initial errors / crimes forgotten and polish the image of your brand.

    Optional step 4
    Have the city council or the national parliament adopt a law to legalize and foster your business concept. Follow the example of german Gesetz zur Bevorrechtigung des Carsharing (Carsharinggesetz - CsgG).
    https://www.gesetze-im-internet.de/csgg/CsgG.pdf

    Optional step 5
    Pay no taxes.
    In fact this is not optional but it did not fit into the official concept.

    Inquire about investment opportunities at
    investorrelations@openmtr.de

    #transport_public #startup #disruption

  • Le stazioni si stanno trasformando in fortezze contro i poveri

    Faccio e rifaccio il conto, ma non riesco a credere al risultato. Eppure è sempre lo stesso: nella mia vita, tra anni di pendolarismo e stagioni di viaggi frequenti, ho attraversato la stazione centrale di Bologna almeno diecimila volte. E non una di queste mi sono sentito in pericolo. Un forte disagio, invece, l’ho provato davanti alla campagna di stampa dell’estate 2017 che la dipingeva come un luogo da cui scappare a gambe levate, dove i viaggiatori sono vessati dalle pretese dei mendicanti e circondati da “una folla di disperati”. Cosa che, semplicemente, non è vera. I poveri che gravitano attorno alla stazione lo fanno per cercare risposta a semplici necessità, come quella di trovare un bagno per lavarsi o un riparo tranquillo per la notte. E, ancora, la stazione è un luogo dove chiedere l’elemosina o proporsi come facchini.

    https://www.internazionale.it/reportage/wolf-bukowski/2017/10/30/stazioni-poveri

    #gares #transport_public #espace_public #espace_privé #exclusion #pauvres #pauvreté #chemin_de_fer #privatisation #anti-pauvres

    signalé par @isskein

  • Data : la SNCF, la RATP, Transdev et Blablacar s’allient pour contrer Google - Tourisme - Transport
    https://www.lesechos.fr/amp/46/2110546.php

    Face au péril représenté par les géants américains du numérique, plusieurs grands noms du transport français ont décidé de mettre de côté leurs rivalités pour travailler à une mise en commun de leurs données. Selon nos informations, la SNCF, la RATP, Transdev (le groupe de transport public contrôlé par la Caisse des dépôts) et BlaBlacar ont signé juste avant l’été un protocole d’accord portant sur la création d’un « data warehouse », littéralement un « entrepôt de données » qui centraliserait les informations des quatre opérateurs sur leur activité, et notamment les horaires théoriques mais aussi en temps réel.

    Les quatre acteurs ont choisi cette démarche de « coopétition » (coopération dans la création du socle de données commun, compétition pour en tirer le meilleur) afin d’assurer l’ouverture de leurs données transport dans des conditions qui ne constituent pas une aubaine pour Google et consorts.

    #Open_data #Données_transport

  • Guéret et Monluçon privées de Cars Macron cet hiver !
    http://www.lagazettedescommunes.com/459668/gueret-et-monlucon-privees-de-cars-macron-cet-hiver

    « Parfois présentés comme une alternative aux ligne de train Intercités, les « bus Macron » démontrent avec cet exemple qu’ils répondent à des impératifs bien différents du service public… » peut-on ainsi lire sur le site Web.

    Pour le patron de Flixbus, le problème est que ces deux villes sont « trop petites » et « trop en dehors des axes routiers principaux » pour assurer un nombre suffisant de voyageurs pendant la saison basse.

    #cars_macron

  • La #toponymie comme enjeu de la gouvernance transfrontalière : le cas des #noms de stations du tramway du #Grand_Genève

    Au-delà de leur évidente fonction pratique – faciliter le repérage, l’adressage, les déplacements –, les noms de lieux sont un reflet de la structuration politique et culturelle des territoires, un marqueur de la volonté des acteurs officiels d’instituer un marquage de l’espace à leur image et selon leurs fins, fussent-elles démocratiquement décidées et justifiées par l’invocation de l’intérêt général. Plusieurs chercheurs se sont appliqués à travailler et théoriser cette dimension politique de la toponymie ces dernières années (Giraut et al., 2008 ; Berg et Vuolteenaho, 2009 ; Rose-Redwood et al., 2010 ; Giraut et Houssay-Holzschuch, 2016), même si les noms des stations de transports demeurent un sujet peu exploré (Dobruszkes, 2010 ; Destrem, 2015 et 2016).

    https://neotopo.hypotheses.org/607
    #Genève #gare #tramway #transport_public
    via @ville_en

  • An obsession - brutal, beautiful bus stop design of the former Soviet states

    Photographer #Christopher_Herwig has been hunting bus stops in remote corners of the former Soviet Union since he stumbled upon them while biking to St. Petersburg in 2002. He has covered more than 30,000 km by car, bus and taxi in 13 countries discovering and documenting these strange works of art created behind the Iron Curtain. From the shores of the Black Sea to the endless Kazakh steppe, the bus stops show the range of public art from the Soviet era and give a rare glimpse into the creative minds of the time. Herwig’s series attracted considerable media interest around the world, and now with the project complete, the full collection will be presented in Soviet Bus Stops as a deluxe, limited edition, hard cover photo book. The book represents the most comprehensive and diverse collection of Soviet bus stop design ever assembled.

    http://vimeo.com/85582010

    Une page facebook:
    https://www.facebook.com/SovietBusstops

    #soviétisme #station_de_bus #bus #transport_public #arrêt_de_bus
    cc @reka @albertocampiphoto

  • Cisjordanie : les Palestiniens interdits dans les bus des colons israéliens - Le Point

    http://www.lepoint.fr/monde/cisjordanie-les-palestiniens-interdits-dans-les-bus-pour-colons-26-10-2014-1

    Les travailleurs palestiniens en Israël ne pourront désormais plus emprunter les mêmes bus que les colons pour entrer en Cisjordanie, une mesure qui ravive la polémique sur la « ségrégation » dans les transports, a rapporté dimanche le journal israélien Haaretz. Des centaines de Palestiniens munis d’un permis de travail vont chaque jour travailler en Israël, principalement sur les chantiers de construction. Jusqu’ici, ils devaient transiter à l’aller via un unique point de passage, celui d’Eyal près de Qalqiliya au nord de la Cisjordanie occupée.

    Mais la mesure annoncée par le ministre israélien de la Défense, et qui sera applicable à partir du mois prochain, les obligera désormais à « pointer » à ce même point de passage à leur retour, ce qui n’était pas le cas avant, selon le quotidien libéral. Dans les faits, ils ne pourront donc plus emprunter les bus des colons israéliens qui relient les grandes villes d’Israël aux colonies, sans s’arrêter dans ce sens au point de passage. Sollicité par l’AFP, le ministère de la Défense n’était pas immédiatement disponible pour confirmer cette information.

    L’argument sécuritaire balayé

    Les colons de Cisjordanie exigeaient depuis des années cette mesure, arguant des dangers sécuritaires ou de comportements irrespectueux de Palestiniens envers des femmes israéliennes. Mais le journal balaye l’argument sécuritaire. "Les travailleurs autorisés en Israël font l’objet d’une enquête des services de sécurité intérieure et sont fouillés à leur entrée en Israël (...), s’ils voulaient attaquer des Israéliens, ils pourraient le faire n’importe où , pas spécialement dans le bus", affirme ainsi le général Nitzan Alon, commandant de la Judée Samarie (nom donné par les Israéliens au nord de la Cisjordanie occupée), cité par le Haaretz.

    "Il est temps d’admettre que cette procédure militaire est un cache-sexe pour céder aux demandes (des colons) de ségrégation raciale dans les bus", a réagi dans un communiqué l’ONG israélienne de lutte pour les droits de l’homme B’Tselem. En 2013, cette ONG avait déjà vivement condamné la décision d’Israël de lancer un service de bus destiné aux travailleurs palestiniens dans le sens Cisjordanie-Israël.