• Le #Logement_d'abord saisi par ses destinataires

    « Le Logement d’abord saisi par ses destinataires » est une recherche en sciences sociales engagée en 2019 par l’équipe de la Chaire PUBLICS des politiques sociales (laboratoire de sciences sociales Pacte, Université Grenoble Alpes) : https://cpublics.hypotheses.org. Elle a suivi, par des entretiens répétés, des personnes accompagnées dans le cadre de dispositifs et actions développées dans le cadre de la mise en œuvre accélérée du Logement d’abord sur les métropoles de Grenoble et Lyon. De manière originale, elle éclaire les expériences et donne à entendre les points de vue des destinataires de cette nouvelle orientation de l’action publique à destination des personnes sans domicile.

    Pour télécharger le rapport :
    https://cpublics.hypotheses.org/files/2023/05/Rapport_LDAdestinataires_VF.pdf

    https://ldadestinataires.sciencesconf.org
    #logement #rapport #recherche #Grenoble #Lyon #housing_first #accès_au_logement #sans-abris #sans-abrisme #logement_à_soi #habitat #bailleurs #meubles #accompagnement #appropriation #tranquillité #solitude #SDF #habitat_précaire #système_d'habitat_précaire #débrouille #abris_de_fortune

  • Face aux épidémies, la mollesse du gouvernement n’est pas sérieuse – l’édito de Ration double la gauche, les syndicats, les révolutionnaires
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/face-aux-epidemies-la-mollesse-du-gouvernement-nest-pas-serieuse-20221130
    https://www.liberation.fr/resizer/F5cbVx28JWPAOrRS7k_BQvokTZg=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(3565x2795:3575x2805)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/DEGQMU2H7FAMHJ467Y7WZI3BVY.jpg
    Les urgences de l’hôpital André-Grégoire à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 14 juin. (Marie Rouge/Libération)

    Confronté à une triple épidémie hivernale et fragilisé par les crises successives, le système hospitalier ne cesse d’envoyer des alertes. Les réponses que l’exécutif y apporte depuis des semaines sont d’une légèreté déconcertante.

    Cela fait plusieurs semaines qu’ici ou là, la sonnette d’alarme est tirée : le froid arrive, les fenêtres vont se refermer et les virus s’en donner à cœur joie. Une évidence comme le nez rougi au milieu de la figure. Nous sommes pour la plupart convaincus qu’il va falloir « vivre avec » le virus du #Covid, comme nous « vivons avec » celui de la grippe saisonnière depuis longtemps. Est-ce une raison pour rester les bras ballants et les sinus au vent ? Evidemment non, pour trois raisons. Nous savons aujourd’hui que certains gestes de base permettent de limiter la diffusion des virus, à commencer par le port du #masque et le lavage des mains [Pittet, sors de ce corps... ndc] . Cela ne coûte rien de les appliquer. Il existe désormais des vaccins dont le rappel diminue de 50 % le risque de transmission du virus (aux plus âgés et aux plus faibles notamment). Surtout, l’état des structures hospitalières est tel que l’on ne peut plus courir le risque d’engorger des hôpitaux déjà fragilisés par une épidémie de bronchiolite en plein boum.

    Dans ce contexte, la sagesse aurait été, de la part du gouvernement, d’imposer le port du masque dans les transports en commun [pour l’enlever au travail, à l’école, dans les salles d’attente de la Caf et d’ailleurs ? ndc ] dès la fin des beaux jours. Il suffit d’une ou deux personnes non masquées, malades du Covid ou de la grippe, dans une rame de métro ou de RER surchargée, pour contaminer plusieurs personnes alentour. C’est ce qui est en train de se passer avec ces deux épidémies qui progressent de concert. Il a fallu attendre cette semaine pour que le gouvernement appelle à porter le masque dans des zones de promiscuité et à se faire vacciner. Cette mollesse n’est pas sérieuse. De même, constater qu’aucun progrès réel n’a été fait sur la qualité de l’#air en intérieur dans les #écoles laisse songeur. Pendant ce temps-là, les structures hospitalières, où les conditions de travail se sont encore dégradées, peinent à surmonter une épidémie de bronchiolite. On n’ose imaginer l’impact sur les hôpitaux d’une flambée de la grippe combinée à l’arrivée d’une neuvième vague d’ampleur du Covid.

    edit avec pas mal de #confusion, ingrédient de base au pays des Lumières éteintes

    #hôpital #santé_publique #RDR #réduction_des_risques

    • A Londres et Paris, le même déni de l’effondrement du système de santé, Christian Lehmann
      https://www.liberation.fr/societe/sante/journal-depidemie-a-londres-et-paris-le-meme-deni-de-leffondrement-du-sys

      Le système de santé s’est effondré. Ces mots, qu’aucune autorité sanitaire ne veut entendre, ne devraient pas étonner ceux, dont je suis, qui depuis plus de vingt-cinq ans alertent en vain sur la situation, et bataillent au quotidien dans leurs cabinets et leurs services pour tenter de s’opposer aux décisions politiques et économiques qui nous ont collectivement amené à cette situation. Et pourtant, ces mots sont difficiles à intégrer, même pour nous, au cœur du système. (...) Même nous, qui tentions d’alerter sur les conséquences de directives prises par des tutelles à qui seule importait la maîtrise des dépenses d’un système social jugé trop dispendieux, même nous, qui observions l’eau monter dans les compartiments supposément étanches, qui assistions impuissants à l’absorption de la biologie médicale et des cliniques par les grands groupes privés, à la prise de pouvoir des assureurs à la Sécurité sociale et au ministère, n’arrivions à envisager pleinement ce qui se profilait, ni à quoi ressemblerait ce monde d’après.

      « Bon, faut pas déconner, ça coûte du pognon tout ça »

      Le Covid, dans ce contexte, fut la tempête parfaite. Les soignants, dans leur grande majorité, firent front, malgré le dénuement des débuts, malgré les mensonges. Dans ces premiers mois, face à des instances décisionnaires tétanisées qui pour la première fois depuis des décennies étaient confrontées au réel, les injonctions bureaucratiques, les vexations administratives, durent céder devant l’urgence. Cela eût un temps. Comme me l’avait dit Ohian, 34 ans, urgentiste à Toulouse, dès juillet 2020 : « On nous a filé des moyens temporaires pour passer la crise, qui en pratique correspondent aux moyens dont on aurait besoin pour bosser décemment en temps normal. Les trois quart de ces moyens ont été repris dès le bordel fini et on nous a gentiment expliqué que oui, mais bon, faut pas déconner non plus, hein, ça coûte du pognon tout ça. » Et au stade où nous en sommes, ce n’est même plus une question d’argent, c’est une question de survie. Le système de santé s’est effondré et nous évoluons, sans parfois en avoir bien conscience, dans des ruines.

      (...) les annonces ministérielles répétées selon lesquelles les médecins généralistes seront amenés à prendre en charge plus de patients chaque jour grâce aux réformes en cours, les injonctions à « soulager l’hôpital » en participant à la permanence des soins, alors que la durée moyenne de travail d’un généraliste est de 53 heures par semaine (DREES), sont d’autres symptômes de ce déni constant de l’effondrement du système.
      https://justpaste.it/caedr

  • Comment l’auto-production populaire de purificateurs d’air sauve des vies | Douglas Hannah
    https://cabrioles.substack.com/p/comment-lauto-production-populaire

    L’histoire de la boîte Corsi-Rosenthal s’inscrit dans une histoire plus large, celle de la réponse populaire à la pandémie de #Covid-19. Les premiers jours de la #pandémie n’ont pas seulement fait des ravages sur la population. Ils ont également galvanisé un effort collectif massif, des dizaines de milliers de citoyen·nes se prêtant au jeu pour concevoir et produire les fournitures médicales et les équipements de protection individuelle dont on avait soudainement besoin.

    Douglas Hannah, Professeur assistant de strategie et d’innovation à la Boston University.

    Un après-midi, une douzaine d’étudiant·es de l’université d’État de l’Arizona se sont réuni·es pour passer la matinée à découper du carton, coller des ventilateurs et assembler des filtres dans le but de fabriquer 125 purificateurs d’air portables pour les #écoles locales. Le même matin, le personnel d’un refuge pour sans-abri de Los Angeles installait 20 purificateurs faits maison, tandis qu’à Brookline, dans le Massachusetts, un autre purificateur d’air artisanal ronronnait tranquillement au fond d’une crèche pendant que les enfants jouaient.

    Dans ces trois cas, la technologie utilisée - une simple construction de carton et de ruban adhésif connue sous le nom de boîte Corsi-Rosenthal - joue un rôle important dans la lutte contre le Covid-19. L’histoire de sa création en dit long sur les communautés, en tant que sources d’innovation et de résilience face aux catastrophes.

    Une technologie simple avec de grands effets

    Lorsqu’il est devenu évident que le Covid-19 se propageait par voie aérienne, les gens ont commencé à porter des masques et les gestionnaires d’immeubles se sont empressé·es d’améliorer leurs systèmes de ventilation. Cela signifiait généralement l’installation de filtres HEPA à haute efficacité. Ces filtres fonctionnent en capturant les particules chargées de virus : L’air est forcé de pénétrer dans un tapis poreux, les contaminants sont filtrés et l’air propre le traverse.

    L’efficacité du système de ventilation d’un bâtiment est toutefois régie par deux facteurs, et pas seulement par la qualité des filtres. La quantité d’air déplacée par les systèmes de ventilation est également importante. Les expert·es recommandent généralement cinq à six renouvellements d’air par heure dans les espaces partagés, ce qui signifie que le volume total d’air d’une pièce est remplacé toutes les 45 minutes. Les systèmes de nombreux bâtiments anciens ne peuvent cependant pas gérer ce volume.

    Les filtres à air portables sont une option pour renforcer les systèmes de ventilation, mais ils coûtent généralement des centaines de dollars, ce qui les met hors de portée des écoles et autres espaces publics soumis à des contraintes budgétaires.

    C’est là qu’intervient la boîte Corsi-Rosenthal. Il s’agit d’un cube composé de quatre ou cinq filtres de four du commerce, surmonté d’un ventilateur standard soufflant vers l’extérieur. Une fois scellé avec du ruban adhésif, il peut être posé sur le sol, une étagère ou une table. Le ventilateur aspire l’air par les côtés du cube et le fait sortir par le haut. Ces unités sont simples, durables et faciles à fabriquer, et sont plus efficaces que le simple fait de placer un filtre unique devant un ventilateur. Il suffit généralement de 40 minutes, de compétences techniques minimales et de 60 à 90 dollars de matériaux, disponibles dans n’importe quel magasin de bricolage.

    Malgré cette simplicité, ces unités artisanales sont extrêmement efficaces. Utilisées dans un espace partagé comme une salle de classe ou un service hospitalier, elles peuvent compléter la ventilation existante et éliminer les contaminants en suspension dans l’air, notamment la fumée et les particules chargées de virus. Un grand nombre de recherches évaluées par des pairs récentes ont montré que les #purificateurs_d'air_portables peuvent réduire considérablement la transmission par #aérosols. D’autres prépublications et études en cours d’examen ont trouvé que les #boîtes_Corsi-Rosenthal sont aussi performantes que les unités professionnelles pour un coût bien moindre.

    au pays du « système D », eh bien on s’en carre

    #DIY #solidarité #prévention #réduction_des_risques #air #aération

    • Students, Faculty and Staff Assemble Do-It-Yourself Air Filtration Boxes that Fight COVID-19 Spread

      Filters will be used in campus classrooms, lecture halls and labs throughout campus, and donated to The Preuss School UC San Diego

      Throughout the pandemic, UC San Diego has led with science, using the campus as a living laboratory and collaborating with experts to find solutions and put best practices in place. Our award-winning Return to Learn plan applies multiple layers of defense—masking, daily symptom and exposure screening, testing and vaccination—and has highlighted the importance of air filtration in academic and research settings.

      Last week, as students returned to in-person classes, dozens of UC San Diego students, faculty and staff gathered on campus in one of the outdoor classrooms to build 250 do-it-yourself air filters to support our Return to Learn program. The filters will be used in various campus classrooms, lecture halls and labs throughout campus, and also donated to The Preuss School UC San Diego.

      The undergraduate and graduate students gathered to assemble the air filters noted the value to the campus. Nikki Mercer, a graduate student studying Biology said, “Cleaner air benefits the university and its students, so I wanted to play my part in keeping our health predicament in check.” Ellie Peterson, an undergraduate student studying Biochemistry, also appreciated the initiative, “It’s a great opportunity to improve our general situation. I am excited to be back on campus attending in-person classes.”

      The effort was spearheaded by atmospheric chemist Kimberly Prather, who has become a national expert on aerosol transmission of SARS-CoV-2. Prather, who is a distinguished professor at Scripps Institution of Oceanography and the Department of Chemistry and Biochemistry, has spent the past year focused on communicating the latest scientific evidence about the major role of aerosol transmission in silently spreading the SARS-CoV-2 virus.

      “Once it is acknowledged the virus travels in the air, it becomes a very fixable problem. We need to focus on cleaning the air through multiple layers of protection,” said Prather. “These air filters add one more layer the university is implementing to protect our campus community.”

      A team from several campus departments—Academic Affairs, Biological Sciences, Business & Financial Services, Halıcıoğlu Data Science Institute, Resource Management & Planning, Scripps Institution of Oceanography and Student Affairs—learned about the innovative filters and created a cross-campus action plan to put them in use.

      Division of Biological Sciences Dean Kit Pogliano said of the event, “This event and the boxes will raise awareness of the importance of indoor air quality. Masks, open windows and air filters can dramatically reduce the transmission of this disease, and these simple air filters also remove harmful pollutants, including wildfire smoke, from indoor air.”

      The air filter, named the Corsi-Rosenthal Box, is low-cost, easy to assemble and effective. It was first created when Richard Corsi, Dean of the Engineering School at UC Davis, suggested the idea on Twitter, and Jim Rosenthal, owner of Tex-Air Filters, built the first box in response. The materials—a box fan, 4 or 5 MERV-13 filters and duct tape—cost somewhere between $70 and $120, and the box is designed to last six months.

      The air filters supplement the existing efforts UC San Diego has in place to monitor the air quality and keep the campus as safe as possible. With the understanding of how the virus is spread through aerosols, UC San Diego regularly monitors air quality in campus buildings, assessing air volume and adjusting the airflow. “This is something we have done in our labs for years, but this is technology that we took out of the labs and applied to general buildings,” said Gary Matthews, Vice Chancellor of Resource Management & Planning. “We updated HVAC system filters to mirror what is used in a hospital, and now use outside fresh air to flush the buildings around the clock.”

      https://ucsdnews.ucsd.edu/pressrelease/students-faculty-and-staff-assemble-do-it-yourself-air-filtration-box

    • Contre la Covid-19 : la Corsi-Rosenthal Box
      CINQ À DIX FOIS MOINS CHER QUE LES PURIFICATEURS D’AIR DU COMMERCE
      https://www.precisement.org/blog/Contre-la-Covid-19-la-Corsi-Rosenthal-Box.html#forum5324

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Boîte_Corsi-Rosenthal

      en mars 2021, déjà, sur francetvinfos
      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vrai-ou-fake-covid-19-les-purificateurs-d-air-sont-ils-efficaces-contre

      un tuto pour la fabrication
      https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=37DxuVFt1Qo

      le souci majeur, ici, outre le désintérêt apparent, outre le fait qu’il est plus dur de trouver des ventilos carrés, c’est le prix des filtres hépa (filtres MERV13 de 40-50cm), bien plus élevé qu’aux USA

      une alternative (sur laquelle se renseigner davantage), les « filtrete »
      https://twitter.com/Trematomus/status/1570365001747271681

      16x25 pouces (40x62,5cm), même surface que les 20x20 recommandés pour les boîtes de Corsi-Rosenthal mais une forme qui me semble plus simple à adapter/caser. On verra bien. Commande chez digikeys, 15 jours entre commande, 27 euros pièce/10.

      il y a 9 mois...
      https://seenthis.net/messages/943381

  • Fin de partie ? - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Fin-de-partie

    Si la crise sanitaire due au Covid-19 était un marathon, on peut tenter d’imaginer comment les autorités françaises l’auraient couru.

    […]

    C’est chacun·e sa gueule et un nez à l’air vaut bien une vie, à entendre les philosophes moraux du clan anti-masque. La nouvelle doxa est partagée par l’extrême droite, le gouvernement d’extrême centre, les libertariens US (4) et des camarades de gauche qu’on avait connu mieux inspiré·es. Le ministre de l’engorgement optimal de l’hôpital, magnanime, invite néanmoins celles et ceux à qui ça chante à porter un masque pour se protéger (sans préciser qu’il faut dans ce cas un FFP2, sinon ça ne sert à rien) faute d’être protégé·e par les autres.

    #Aude_Vidal #covid #santé #réduction_des_risques #masques

  • Faisons front pour construire l’autodéfense sanitaire et exiger des mesures solidaires, collectif Zero Covid Solidaire
    https://zero-covid.wixsite.com/accueil/post/faisons-front-pour-construire-l-autod%C3%A9fense-sanitaire-et-ex

    Il y a un an, nous faisions partie des initiateurs/trices de cette tribune « Pour une stratégie zéro covid solidaire » publiée sur Bastamag et Médiapart. Elle s’inspirait d’une campagne de nos ami.e.s allemand.e.s du collectif Zéro Covid [voir ici et ici] qui eux-mêmes avaient rebondi sur un appel paneuropéen de scientifiques paru dans The Lancet le 18 décembre 2020.

    Entre temps la situation a changé. Il y a eu les vaccins, les multiples variants, les manifestations dites « anti-pass » et la continuité de la politique du gouvernement qui nous enfonce dans le « vivre avec le virus » et les conséquences néfastes qui vont avec...

    Ces derniers temps nous avons eu l’agréable surprise de lire des textes qui rejoignent grandement ce que nous disons peu ou prou depuis quasiment deux ans.
    • un appel à ce que le camp des luttes sorte du déni
    • un texte contre le laisser-faire sanitaire, pour montrer que nous devons “ nous organiser ensemble et nous protéger tou·tes.”
    • une critique de certains discours et pratiques de déni que nous avons pu aussi observer dans des milieux militants
    • nous nous sentons également très proche politiquement de l’analyse de nos ami.e.s grecs ou zapatistes.

    #covid_19 #réduction_des_risques

    • Plein de bonnes intentions qui arrivent un peu #trop_tard semble-t’il.

      Le 1er mars 2021, Mireille Delmas-Marty alertait : "Après les discours musclés annonçant l’éradication du terrorisme, voici les discours savants sur le « #Zéro_Covid ». Et toujours la même obsession sécuritaire, le même rêve d’un monde sans risque, sans crime et sans maladie. On s’en réjouirait si l’on ne savait avec quelle facilité le rêve d’un monde parfait peut tourner au cauchemar des sociétés de la peur."

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/01/mireille-delmas-marty-le-reve-de-perfection-transforme-nos-etats-de-droit-en

    • tiens, j’ai trouvé l’article de Delmas-Marty https://justpaste.it/9por9

      elle ne dit rien sur la pandémie, si ce n’est qu’elle permet - à qui est-ce que ça aurait échappé ?- de multiplier les dispositifs sécuritaires, et conclue "on suggérera qu’une riposte plus démocratique et plus transparente à la pandémie serait possible s’il revenait au Parlement et à la société civile d’expliciter, outre les critères de gravité médicale, les critères d’acceptabilité sociale des différents risques." sans s’interroger sur le « risque » du masque ? le « risque » des vaccins ?
      elle se gausse du "rêve d’un monde sans risque" mais, la pandémie en tant que telle étant opportunément mise de côté, ne dit rien dit des pratiques de réduction des risques

      elle ne pouvait pas évoquer en mars 2021 un « passe sanitaire » instauré en mai 2021 dont l’une des dispositions, radicalement anti-sanitaire, prévoyait que leur détenteurs auraient le droit de fréquenter des lieux publics clos sans masque.

      on trouve toujours des cadavres à enrôler

    • Préjugés bien français

      En ces temps de coronavirus, le port du masque, assimilé à un choix personnel permettant de lutter contre la maladie, traduit aussi une forme de défiance envers les responsables politiques, les médias ou les experts sanitaires. « En Corée du Sud, la défiance est la plus élevée parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. En portant le masque, les gens ont le sentiment de vraiment prendre leur protection en main », analyse le Pr Hyun.

      Covid-19 : porter le masque, une pratique ancrée en Asie de l’Est. Et chez nous demain ?https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/14/covid-deux-ans-porter-le-masque-une-pratique-ancree-en-asie-de-l-est-et-chez

  • Je reviens du supermarché régional. Le samedi juste avant midi, c’est blindé de chez blindé, le parking est plein, et là-dedans on est un peu les uns sur les autres. Et ça me semble un assez bon laboratoire pour observer le comportement de monsieur Tout-le-monde en matière de (non-)port du masque.

    Hé ben j’étais carrément sidéré : je pense que je n’ai croisé que deux ou trois personnes avec le masque sous le pif. Tous les autres avaient le masque vachement bien porté. Même les hommes-dis-donc ! J’étais scié…

    Alors même qu’on nous explique depuis début janvier que c’est pas grave, que c’est comme un rhume, que c’est pas plus mal de l’attraper ça vous fera l’immunité, on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise. Alors même qu’on en est déjà à nous expliquer quotidiennement que ça y est, le pic est passé, on est en phase de levée des « restrictions », youpi. Et donc, pourtant, tout le monde, absolument tout le monde, avec le masque correctement porté. À un point, j’avais jamais vu ça dans ce supermarché.

    Ce qui me conforte dans mon idée que la communication du gouvernement, toute entière axée sur la levée des restrictions, le retour à la vie et la libertay sans entraves, le virus c’est bon mangez-en, ah ben dites-donc les gens ils en ont marre, la coro-lassitude c’est trop grave… en gros c’est hors sol. Une grosse partie des gens continuent à ne pas vouloir attraper cette saloperie de virus, et se montrent quasiment plus précautionneux qu’il y a quelques semaines. Aujourd’hui, c’était même assez incroyable.

    • comment, pourquoi adopter de telles pratiques malgré (contre) le bombardement communicationnel ? faire ses courses à ce moment, j’imagine que c’est le « choix » de gens dont le rythme de vie est marqué par l’emploi à temps plein et la vie de famille (ou/et le goût de "retrouver une « activité sociale normale », le bain de foule consumériste ? qu’allait tu faire dans cette galère, enquêter ?), et il est bien possible que le boulot où n croise du monde, l’école où circule à haute dose le sars (et la flopée de tests, attestations, à faire pas faire, chamboulement du quotidien pour cause de garderie à trous pleine... d’absence)

      #covid-19 #masques #réduction_des_risques

    • Pareil ce matin dans notre petit Aldi. Pas de faux rebelle avec masque en slip. Pas de FFP2 non plus. Mais que des gens normaux, avec un masque, et une certaine décontraction, en définitive. Mais... Je vais dans ce magasin volontairement, il m’évite les coups de sang que le Carrouf me génère assez systématiquement.

  • Why Wishful Thinking on Covid Remains As Dangerous as Ever | The Nation
    https://www.thenation.com/article/society/covid-surrender-endemic

    In America, if you don’t make it, or fall, or stumble, it’s your own fault, because here we are all self-made men and women. Those who survive are meant to do so. The rest of us are simply collateral damage, in a social Darwinism that is American as apple pie.

    #états-unis

    • Pourquoi les vœux pieux sur Covid restent aussi dangereux que jamais
      Les experts qui nous exhortent à traiter le Covid « comme la grippe » ou à insister sur « l’urgence de la normalité » ne sont que des variations du chant des sirènes de la capitulation devant des morts inutiles et des maladies évitables.

      Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la pandémie de Covid-19, que nous pouvons qualifier de capitulation bipartisane et unilatérale. Des experts et des politiciens libéraux et conservateurs des deux côtés de l’allée aux médecins célèbres qui apparaissent sur le câble ou dans les magazines de supermarché, on nous dit que le SRAS-CoV-2 est maintenant endémique - ce qui n’a bien sûr rien à voir avec le terme technique, mais est devenu un raccourci populaire pour dire « c’est fini ». Nous sommes maintenant vaccinés et nous devrions être autorisés à reprendre nos vies pré-pandémiques avec « l’urgence de la normale », sans avoir à porter de masque ou à faire d’autres efforts pour limiter la propagation.

      J’ai passé deux ans à dénoncer l’irresponsabilité et la cruauté de nombreux républicains et leur réponse cavalière à la pandémie, mettant en danger des millions de personnes avec des politiques destinées à simplement rendre les gens malades : suggérer que la vaccination et la liberté sont des concepts incompatibles, que les grands-parents étaient prêts à mourir pour l’économie - toute une horrible litanie de mensonges et de désinformation débitée par le parti et ses mandataires.

      Mais maintenant, c’est différent. Les personnes qui suivaient scrupuleusement les conseils de santé publique en 2020 sont maintenant trop fatiguées, frustrées et fatiguées pour s’en soucier. Ceux qui se masquent encore, qui prennent une certaine distance sociale, qui essaient de faire leur part pour endiguer la marée de la pandémie sont traités comme s’ils étaient des résistants dans une guerre qui est terminée depuis longtemps. Ou encore des peureux qui ont peur du risque, ridiculisés comme des élites libérales déconnectées de la réalité par des commentateurs de droite comme Ross Douhtat, ou comme des zélateurs trompés et trop à gauche par des experts centristes comme David Leonhardt. Tous deux écrivent pour la pierre de touche des gens très sérieux du monde entier, le New York Times, donc cela doit être vrai.

      Sauf que la pandémie est loin d’être terminée. Cela fait des mois que nous constatons 1 000 décès par jour aux États-Unis ; ces dernières semaines, alors que les décès dus à Omicron rattrapent le grand nombre d’infections diagnostiquées des semaines plus tôt, nous avons eu bien plus que cela. Le dernier jour de janvier a vu plus de 2 500 décès dans ce pays. Les hôpitaux sont encore sous le choc dans de nombreux endroits, et les travailleurs de la santé et de la santé publique en première ligne sont épuisés et perdent leur sang-froid. Et ce mot endémique - qui, en termes épidémiologiques, désigne un agent pathogène qui s’est stabilisé à un équilibre à long terme dans une population - n’est pas encore arrivé, la pandémie faisant toujours rage dans le monde, même si le nombre d’Omicron commence à diminuer dans certains endroits. Ensuite, il y a la croyance - désormais populaire dans la presse - qu’Omicron est la « dernière » variante qui suscite une réelle inquiétude. Nous aurons tous été exposés au virus ou vaccinés contre lui bien assez tôt, et toutes les souches ultérieures qui pourraient nous envahir seront bénignes, pas pires que la grippe ou le rhume.

      Je ne suggère pas que nous devions être en état d’alerte permanente. Mais nous devons élaborer des politiques Covid-19 en fonction des données, et non en fonction des vœux pieux de personnes qui devraient être mieux informées. Donner le feu vert maintenant ou laisser entendre que nous pourrons le faire dans les prochaines semaines est au mieux présomptueux. Si nous voulons tirer des leçons de l’histoire, il nous suffit de regarder les pandémies les plus redoutables du XXe siècle pour nous guider. John Barry, l’historien de la grande grippe de 1918, nous rappelle que la quatrième vague mortelle de cette catastrophe n’est survenue qu’en 1920, alors que des millions de personnes avaient déjà été exposées au virus, que la létalité de la troisième vague s’atténuait, que la plupart des gens avaient baissé la garde et qu’aucun responsable public n’était intéressé à pousser les efforts d’atténuation face à l’indifférence et à la lassitude d’une nation. Barry nous rappelle également que l’"immunité naturelle" et la vaccination après les pandémies de grippe de la fin des années 1950 n’ont pas empêché le virus de faire de nombreuses victimes en 1960, lorsqu’il est revenu en force. Un scénario similaire s’est déroulé en Europe lors des pandémies de grippe de 1968 et 2009, lorsque, après une première série d’infections et de vaccinations, la deuxième vague de grippe a déferlé sur le continent fatigué.

      Dans une mémoire plus récente, je me souviens qu’en 1996, avec l’arrivée de nouveaux médicaments contre le sida qui ont révolutionné le traitement de l’infection par le VIH (et m’ont sauvé la vie), certains experts parlaient de la fin de l’épidémie de sida. Andrew Sullivan a écrit un article dans le New York Times Magazine intitulé « When Plagues End » en novembre de cette année-là. Bien sûr, l’épidémie de sida n’était pas terminée pour tout le monde. Les homosexuels privilégiés qui disposaient d’une assurance maladie et d’un accès facile aux soins de santé ont certainement pris les médicaments et sont rentrés chez eux, abandonnant la lutte contre l’épidémie qui continuait à ravager les communautés noires et latinos des États-Unis, en particulier les jeunes homosexuels de couleur, alors qu’elle quittait les enclaves urbaines de classe moyenne du Nord et de l’Ouest pour devenir une épidémie plus rurale et plus méridionale.

      Ce que nous voyons maintenant est une combinaison de ce que nous avons vu avec la grippe et avec le VIH. Tout d’abord, il s’agit d’une capitulation fondée sur un espoir erroné ou du moins prématuré, sur la frustration et la colère de voir que cela dure depuis si longtemps et perturbe nos vies. Le fait que les dirigeants politiques américains ne se soient jamais vraiment mobilisés pour faire face à la pandémie avec le même sérieux que les autres nations, ni n’aient fourni le soutien social et économique nécessaire pour aider les gens à survivre ces dernières années, n’aide pas. Au lieu de cela, ils nous ont largement laissés seuls face à un virus. Alors que les experts tentent de faire passer cela pour un débat sur la gestion des risques au niveau individuel - en affirmant que certains d’entre nous sont trop prudents alors que nous entrons dans l’âge d’or de l’endémicité - c’est bien plus ce qui s’est passé avec le VIH : Une fois que les gens se sentent suffisamment en sécurité, la sécurité des autres n’a plus vraiment d’importance.

      Dans sa lettre de prison à Birmingham, en Alabama, Martin Luther King Jr. déplorait « le blanc modéré » et la façon dont il trouvait « la compréhension superficielle des personnes de bonne volonté... plus frustrante que l’incompréhension absolue des personnes de mauvaise volonté ». Le grand milieu blanc - qui s’étend de droite à gauche à travers le spectre politique et les pages d’opinion du Times - est prêt à passer à autre chose. Le problème est le suivant : Les laissés-pour-compte n’ont pas les choix ni les ressources dont disposent les privilégiés, qu’ils soient pauvres, qu’ils vivent avec un handicap ou une maladie chronique, ou qu’ils soient tout simplement trop vieux pour que cela compte. Comme l’a noté mon ami et collègue Steven Thrasher, ils deviendront la dernière sous-classe virale de l’Amérique, là où inégalité et maladie se rencontrent violemment.

      Peut-être aurons-nous tous de la chance. Peut-être la maladie s’éteindra-t-elle au cours des prochains mois, ou de l’année prochaine, et de nouvelles variantes apparaîtront, mais elles n’auront que peu de conséquences cliniques. Tout cela semble merveilleux, n’est-ce pas ?

      J’ai étrangement espéré que nous trouverions un moyen de nous rallier à ce plus grand défi auquel nous sommes confrontés - une pandémie qui ne se produit qu’une fois par siècle. Mais cela ne se produira jamais, n’est-ce pas ? La méthode américaine ne consiste pas à construire un système qui fonctionne pour nous tous, qui protège tout le monde. Les Américains ne sont pas non plus intéressés à être les gardiens de nos frères et sœurs. Ce que nous sommes, qui nous sommes, nous a préparés à la calamité démesurée qui s’est produite ces deux dernières années. Nous n’avons jamais cru que tout le monde devait avoir accès aux soins de santé, à un solide filet de sécurité et à un système de santé publique complet. En Amérique, si vous ne réussissez pas, si vous tombez ou trébuchez, c’est de votre faute, car ici, nous sommes tous des hommes et des femmes qui se sont faits tout seuls. Ceux qui survivent sont destinés à le faire. Le reste d’entre nous n’est qu’un dommage collatéral, dans un darwinisme social qui est américain comme une tarte aux pommes.

      Gregg Gonsalves : correspondant de Nation pour la santé publique, Gregg Gonsalves est codirecteur du Global Health Justice Partnership et professeur associé d’épidémiologie à la Yale School of Public Health.

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

  • Omicron : les raisons du raz-de-marée français
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/23/omicron-les-raisons-du-raz-de-maree-francais_6110665_3244.html

    Mais derrière, le trou est creusé : le Portugal, la Belgique et la Suisse comptent entre 3 000 et 4 000 cas, le Royaume-Uni poursuit sa décrue avec 1 300 cas, l’Allemagne a tout juste dépassé les 1 000. « Quelle que soit la manière dont on prend les chiffres, ce constat reste pour nous un mystère, admet Hajo Zeeb, professeur d’épidémiologie à l’université de Brême, en Allemagne. Soit cela vient des tests, soit cela vient des chances que vous laissez au virus de circuler en France. Je crains que la deuxième hypothèse ne soit la bonne. »

    Et à nouveau, toujours ce constat : la politique imposée par le gouvernement n’est possible et « justifiable » que si nos médias font le choix de ne jamais regarder ce qui se passe et ce qui ce fait chez nos voisins immédiats.

    Parce que Omicron est si anodin, si on sait « scientifiquement » que c’est une bonne idée de laisser tout le monde se contaminer, pourquoi alors nos voisins ne font pas ce choix ? Qu’est-ce qui autorise le gouvernement français a être si confiant qu’il laisse le taux de contamination à au moins deux fois le niveau de nos voisins immédiats, sans rigoureusement rien faire ? Qu’est-ce que Véran et Attal savent que nos imbéciles de voisins ignorent ?

    • Sur le site Our world in data, le graphique stupéfie. Les auteurs de cette publication en ligne, de l’université d’Oxford, y tracent l’évolution du nombre de cas quotidiens positifs au Covid-19. A chaque pays d’Europe, sa couleur. En rouge, l’un d’eux sort du lot : la France. Avec sa pente très raide, presque constante depuis le 27 décembre 2021, elle offre un profil unique, et un nombre record de contaminations. Au 20 janvier, la moyenne hebdomadaire des nouveaux cas enregistrés chaque jour y atteint 337 446, quand le deuxième pays, l’Italie, affiche 180 373 tests positifs. Le Royaume-Uni et l’Allemagne plafonnent, quant à elles, à 92 000 et 90 000 nouvelles contaminations quotidiennes. Les autres suivent loin derrière.

      Cette représentation est quelque peu trompeuse. Pour mesurer l’impact réel de la vague Omicron qui déferle sur l’Europe, depuis la fin de l’année 2021, il faut cocher la case « par rapport à la population ». Cette fois, le Danemark accompagne la France parmi les pays comptant, chaque jour, plus de 5 000 nouveaux cas par million d’habitants. Depuis le 18 janvier, le pays scandinave nous a même dépassés.

      Mais derrière, le trou est creusé : le Portugal, la Belgique et la Suisse comptent entre 3 000 et 4 000 cas, le Royaume-Uni poursuit sa décrue avec 1 300 cas, l’Allemagne a tout juste dépassé les 1 000. « Quelle que soit la manière dont on prend les chiffres, ce constat reste pour nous un mystère, admet Hajo Zeeb, professeur d’épidémiologie à l’université de Brême, en Allemagne. Soit cela vient des tests, soit cela vient des chances que vous laissez au virus de circuler en France. Je crains que la deuxième hypothèse ne soit la bonne. »
      Plus de tests au Danemark qu’en France

      La première, très mise en avant par le gouvernement, mérite d’être examinée. Le 3 janvier, sur France Inter, le ministre de la santé Olivier Veran l’avait assuré : « Il n’y a aucun pays, quasiment, qui teste autant que nous ». Le 6 janvier, le premier ministre, Jean Castex, avait renchéri sur BFMTV : « La France est le deuxième pays au monde à tester. » Il s’agissait alors de relativiser les files d’attente observée devant les pharmacies.

      Aujourd’hui, l’argument pourrait permettre d’expliquer le nombre record de contaminations, dont 96 % sont provoquées par le variant Omicron. On le comprend aisément, plus on teste, plus on trouve de cas positifs. Sauf que l’affirmation apparaît sans fondement. Les calculs du Monde, publiés le 7 janvier, l’avaient montré, les chiffres actuels le confirment : la France teste plus que l’Italie, la Belgique ou l’Allemagne. Mais moins que la Grande-Bretagne, le Portugal et surtout le Danemark qui, lui, pourrait légitimement avancer cette explication.

      « Le Danemark fait partie des pays au monde qui pratiquent le plus grand nombre de tests quotidiens, il n’est pas surprenant que l’incidence y soit très élevée », confirme Kare Molbak, professeur d’épidémiologie à l’université de Copenhague. Plutôt que les chiffres d’incidence à un instant donnée, mieux vaut scruter les tendances qui se dessinent dans chaque pays, ajoute-t-il. Là encore, la flambée du nombre de nouveaux cas en France est plus rapide que partout ailleurs.
      Baisse de l’adhésion aux gestes barrières

      Certains experts évoquent une autre hypothèse : celle des autotests. « Si le recours récent aux autotests s’est accentué, cela peut participer à augmenter les taux de positivité dans les bases de données. Mais ce n’est pas la cause principale de la hausse de l’incidence », relève Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. La France, en effet, recommande de confirmer un autotest positif par un test antigénique ou PCR (seuls ceux-ci étant enregistrés dans la base de données SI-Dep), ce qui, de facto, augmente le taux de positivité national.

      Mais la France utilise-t-elle plus d’autotests qu’ailleurs ? Une telle explication devrait s’accompagner d’un taux de positivité clairement plus important. Or, à 22,7 %, il est similaire en France et en Allemagne, supérieur aux taux britannique, portugais ou danois, mais largement inférieur à ceux enregistrés en Belgique ou en Suisse.

      Aussi, c’est bien vers le contexte sanitaire français, le profil vaccinal de la population, mais surtout la réalité des mesures barrières, que la plupart des experts invitent à se tourner. Chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon, à Paris, le professeur Gilles Pialoux voit trois explications à cette récente explosion de cas positifs, qui conduit son service à « voir le stock de malades continuer d’augmenter, malgré toutes les paroles lénifiantes ».

      « D’abord, il y a une baisse de l’adhésion aux gestes barrières, enregistrée dans toutes les enquêtes. Le masque, le lavage de mains, la distanciation, le télétravail : dès le 3e trimestre 2021, on avait vu un relâchement des comportements, il se poursuit. » La politique du gouvernement de tout miser sur le vaccin, encore illustrée par les annonces de Jean Castex, jeudi 20 janvier, pourrait amplifier un mouvement particulièrement fort en France.

      Deux indicateurs, collectés grâce aux données de mobilité de Google, en témoignent avec force. Le premier a mesuré la fréquentation des principales stations de transports collectifs : des six pays observés (France, Espagne, Suisse, Allemagne, Royaume-Uni, Suède), la France est celui dans lequel la baisse est la plus faible. Les experts ont également suivi l’évolution du temps passé à domicile – de quoi observer les changements de pratiques vis-à-vis du travail, des loisirs et des courses. Les Espagnols, avec + 6,14 % au 17 janvier, ont moins modifié leurs comportements que nous (6,86 %). Mais tous les autres pays font mieux.
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      INFOGRAPHIE LE MONDE
      Circulation du virus chez les enfants

      Deuxième explication avancée par le professeur Pialoux : « le taux hallucinant de circulation observé chez les enfants, avec une augmentation de 56 % en semaine 2, juste après la rentrée, et des taux quotidiens de nouveaux cas de 5,5 % chez les 10-19 ans et de 4 % chez les 0-9 ans. C’est considérable. Leurs parents sont ensuite les premiers touchés, par l’intermédiaire des clusters familiaux. Puis, tous les autres. »

      Une explication privilégiée par le conseil scientifique, dans son dernier avis, daté du 19 janvier. « La cinquième vague, liée au variant Omicron, demeure à un niveau très élevé au niveau national, avec un regain épidémique possiblement lié à la reprise de la vie scolaire », écrit cette instance.

      Troisième hypothèse du professeur Pialoux, « l’incapacité à entendre autre chose que l’idée rassurante qu’Omicron n’est pas si méchant, que ce “gros rhume” va nous offrir l’immunité collective, et qu’on a évité le pire ». « Il est vrai qu’on avait envisagé, dans notre groupe hospitalier, de transformer le réfectoire en salle de soins critiques et qu’on n’aura pas à le faire, mais la tension hospitalière demeure forte, poursuit-il. La réanimation est encore essentiellement occupée par des patients [atteints du] Covid, Delta et Omicron, dont certains meurent, des opérations ont été reportées. Et ça restera comme ça, tant qu’on gardera un tel niveau de contamination. Mais c’est inaudible pour la population. Et donc je crains que l’on reste pendant quelques semaines encore sur ce haut plateau. »
      Pas de mesures fortes en France

      A ces explications, l’écologue de l’évolution Samuel Alizon en ajoute quelques autres. D’abord « la forte couverture vaccinale. Elle permet de “tolérer” un fardeau plus élevé en termes d’incidence, car le nombre d’hospitalisations associées est plus faible ».

      Ensuite, et à l’inverse, le niveau limité d’injections de rappel en France, par rapport à plusieurs autres pays européens, qui pourrait entraîner « une immunité plus ancienne en France que dans les pays voisins avec, du coup, un effet encore robuste sur les formes sévères, mais très limité sur la protection contre l’infection ». « Enfin il y a les différences de politiques sanitaires entre pays », souligne-t-il à son tour, avec, selon lui, un choix de l’exécutif français de « laisser filer l’épidémie », particulièrement chez les plus jeunes.

      Tous les épidémiologistes le soulignent : la France n’a pas pris de mesures véritablement fortes, ni pendant la vague Delta, ni même lorsque Omicron est venu s’y ajouter, sans laisser le moindre répit. Pour l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale (université de Genève), le constat est pourtant assez simple : le virus SARS-CoV-2 –
      et le variant Omicron par-dessus tout – se transmet dans les lieux clos, fréquentés, mal aérés ou mal ventilés. « Il faudrait donc les rendre aussi sûrs que les milieux extérieurs », en les équipant de capteurs de CO2, de ventilateurs ou de purificateurs d’air.
      Menace du sous-variant BA.2

      Les écoles n’échappent pas à cette règle. C’est d’ailleurs une recommandation forte du conseil scientifique : « S’il s’avère que la reprise épidémique constatée depuis le 18 janvier 2022 est bien liée à une circulation très active du virus dans les écoles primaires, les maternelles, et les crèches, il conviendra d’y allouer au plus vite des moyens supplémentaires pour renforcer les protocoles sanitaires de prévention et dépistage des infections en milieu scolaire et dans les crèches. »

      Les couches d’immunité protectrice accumulées, grâce aux doses de vaccins et aux infections passées, finiront-elles par faire barrage au virus ? C’est ce sur quoi, à l’évidence, misent les pouvoirs publics. Tout en pariant sur la responsabilité des Français, que préconise le conseil scientifique. Un pari non dénué de risques, si l’on en croit le relâchement déjà observé.

      D’autant qu’une nouvelle menace plane, incertaine : l’arrivée d’un nouvel intrus, le sous-variant d’Omicron BA.2, au visage encore flou. En France, le séquençage n’a permis de détecter, au total, que 17 cas de BA.2 sur l’ensemble du territoire. Un nombre sous-estimé : le criblage ne permet pas distinguer les différents sous-variants d’Omicron, et les remontées du séquençage sont lentes.

      Une fois encore, le virus déjoue les certitudes. « Va-t-on vivre le scénario favorable espéré par tous : une décrue des nouvelles contaminations, s’accompagnant d’une décrue des hospitalisations à partir de février-mars ?, s’interroge Antoine Flahault. Ou bien allons-nous revivre une dynamique analogue à celle de la mi-décembre, avec une nouvelle flambée liée à l’arrivée d’un nouveau variant, qui échappe en partie à l’immunité laissée par le précédent ? » Vertigineuses questions.

    • Qu’est-ce que Véran et Attal savent que nos imbéciles de voisins ignorent ?

      ils savent ce que Manu compte faire pour gagner l’élection en avril :-)

  • Sur la catastrophe en cours et comment en sortir - Serge Quadruppani & Jérôme Floch
    https://lundi.am/Sur-la-catastrophe-en-cours-et-comment-en-sortir

    Il y a tout de même pas mal de choses intéressantes dans cet article de Quadruppani (qu’on sait déjà mais dites au public antibiopolitique).

    On a pourtant aussi toutes les raisons d’écouter le cri de rage d’un ami infirmier, à qui j’ai fait lire l’interview de Lamarck : « Je voudrais surtout pas tomber dans le pathos, mais le subjectif est là, et je vais pas le refouler : quand tu as vu des personnes âgées qui ont un nom : Marthe, Francis, Suzanne, Mario, Huguette , Gilberte et tant d’autres, magnifiques, qui ne demandaient qu’à finir leurs vies tranquilles, sereines et entourées, partir en 24 heures, emballées dans des housses mortuaires, sans préparation, sans que leurs proches ne puissent les voir, ne serait-ce qu’une dernière fois, quand tu as vu tes collègues infirmières et aides-soignantes, pourtant pleines d’expérience, et qui savent tenir la « bonne distance » professionnelle avec la mort, te tomber dans les bras et pleurer de détresse, que tu as vu toute l’équipe soignante aller au tapis, frappée de plein fouet par le virus, et les rares soignantes encore valides rester à poste 18h sur 24, que tu as vu le quart des personnes prises en charge mourir en une semaine, les poumons bouffés par le virus, et qu’il s’en fallait à peine d’un mois pour que des vaccins soient disponibles... alors le gus qui te déclare, du haut de son Olympe conceptuel : « c’est la porte ouverte à la modification moléculaire de l’humain », tu as juste envie de lui hurler : « ta gueule, connard ! Tu n’as aucune idée de ce dont tu parles... ! » C’est con, hein ? »

    Non, c’est pas con, et d’autant moins que c’est assorti d’une critique des affirmations lamarckienne qui peut s’avérer fort utile pour dissiper les fantasmes attachés à ce vaccin à ARNm souvent au cœur des argumentaires antivax. « Bien, alors le truc affreux [d’après Lamarck] ce serait ces vaccins à ARN messager modifié « enrobés dans un vecteur complètement artificiel ». Le mot est lâché : « artificiel », sûrement opposé à « naturel ». Ne relevons même pas que bien des produits artificiels se sont révélés forts utiles, et que nombre de produits naturels peuvent être extrêmement nocifs. Le truc ici consiste à faire peur : c’est « artificiel » ! Pas bon ça ! Le vecteur en question est une microparticule avec 4 lipides (dont du cholestérol), 4 sels (chlorures de sodium, de potassium, dihydrogénophosphates de sodium, de potassium), du sucre (saccharose) et de l’eau... (c’est presque Bio !) Non, faut que ça fasse peur ! Car nous disent-ils tout ça « est injecté massivement depuis décembre 2020 sans tests cliniques suffisants tant sur l’innocuité que sur l’efficacité ». C’est évidement faux, les essais de phase I, II, et III ont bien eu lieu, et si la phase III se poursuit c’est pour étudier les effets secondaires inattendus, la durée de protection induite par la production d’anticorps et la mémoire immunitaire induite, et d’envisager le calendrier vaccinal de rappels le cas échéant … à ce jour près de 8 milliards de doses de vaccins contre la Covid ont été administrées, et près de 55% de la population mondiale a reçu au moins une dose (dont seulement 6% dans les pays pauvres). Jamais dans l’histoire des traitements et vaccins il n’y a eu une telle surveillance de pharmacovigilance. »

    Et jamais peut-être il n’a été aussi important d’éclaircir nos rapports avec la science en général, et avec la science médicale en particulier. L’humeur antivax est ancienne, en particulier dans des milieux où les ennemis du capitalisme se recrutent en grand nombre. Au risque de déplaire à bien des amis ou des alliés, disons-le sans détour : cette humeur repose pour l’essentiel sur des fantasmes sans fondement. Deux reproches principaux ont alimenté longtemps le refus de la vaccination, et, malgré tous les démentis, ont resurgi à la faveur de celle contre le Covid : son lien avec l’autisme et les accidents consécutifs à la présence d’aluminium. La première rumeur, qui eut d’abord les honneurs du Lancet, a ensuite été démentie et il s’est avéré que celui qui l’avait lancée était un escroc. Quant à la seconde, s’il est vrai que de l’aluminium a bien été ajouté à certains vaccins pour les booster, et que ce métal a, dans quelques cas, déclenché des réactions locales à l’endroit de l’injection, il n’a jamais entraîné d’accidents graves.

    […]

    On se gardera pourtant de reprendre à notre compte le vocable de « Big Pharma ». Pas seulement parce qu’on le retrouve systématiquement dans des bouches qui ont très mauvaise haleine, — est-ce un hasard ? — mais parce qu’il charrie une vision simpliste de ce à quoi nous faisons face et ne permet donc pas d’en saisir la complexité, les dynamiques et les rouages. « Big Pharma » est à l’ère des gouvernements biopolitiques revendiqués ce qu’était le mythe des deux cents familles au XIXe siècle. Il n’y a pas plus de gouvernement mondial secret que de Big Pharma, ce à quoi nous faisons face c’est à une coalition d’intérêts qui opèrent et prospèrent au sein d’un ordre du monde et d’une organisation sociale organisés par et pour eux. Il y a donc fort à parier que, à l’instar de toutes les structures étatiques, l’INSERM ne soit pas à l’abri de du lobbying général des grandes compagnies pharmaceutiques comme de l’influence de telle ou telle d’entre elles. Mais c’est justement parce qu’il s’agit d’une coalition d’intérêts particuliers et non pas d’une entité monolithique, qu’on peut compter sur l’existence de contradictions en son sein. Peut-on imaginer que s’il existait le moindre soupçon d’effets secondaires néfastes avec l’ARN, Johnson&Johnson et Astrazeneca, les concurrents sans ARN, épargneraient leurs rivaux d’une intense campagne de lobbying pour effrayer la population et récupérer tout le marché ? Et comment s’expliquer, sous le règne omnipotent de « Big Pharma » et du déjà un peu ancien « nouvel ordre mondial » que les stratégies sanitaires, idéologiques et politiques aient été aussi radicalement différentes des Etats-Unis à la France, d’Israël au Brésil, de la Suède à la Chine ?

    […]

    La vérité est à la fois beaucoup plus simple et complexe. Face à la pandémie, à la profondeur de ce qu’elle venait remettre en cause et au risque qu’elle faisait peser soudainement sur l’économie mondiale, les gouvernants ont paniqué. Et c’est cela que leurs litanies de mensonges devaient recouvrir, alors que tout leur pouvoir repose sur leur prétention à gérer et anticiper, ils ont dû bricoler, dans un premier temps du moins. Non pas pour sauver des vies mais pour préserver leur monde de l’économie. Au moment même où les appareils gouvernementaux de toutes les plus grandes puissances mondiales connaissaient leur plus grande crise de légitimité, certains ont voulu y voir le complot de leur toute puissance. Le complotiste aime les complots, il en a besoin, car sans cela il devrait prendre ses responsabilités, rompre avec l’impuissance, regarder le monde pour ce qu’il est et s’organiser.

    […]

    Dans la vidéo « La Résistance », dont le titre est illustré sans honte par des images de la seconde guerre mondiale, le Chant des Partisans en ouverture et Bella Ciao à la fin, on voit défiler les gourous anti-vax sus-cités. Renard Buté y nomme l’ennemi suivant le vocabulaire typique de QAnon : c’est l’ « Etat profond » et les « sociétés secrètes », il nous dit que le vaccin tue, que c’est un génocide qui est en cours, et qu’il faut s’y opposer par toutes sortes de moyens. La vidéo semble vouloir rallier les différentes chapelles antivax, de Réinfocovid au CNTf (organisation délirante, mêlant islamophobie, revendication du revenu garanti et permaculture, et partisane de rapatrier les troupes françaises pour… surveiller les frontières contre la « crise migratoire » et les banlieues), et après un appel à la fraternisation avec l’armée et la police (thème de prédilection du CNTf) débouche sur un autre appel… à la constitution d’une nouvelle banque qui serait entre les mains du peuple. Tout cela se mêle à des thèmes qui peuvent paraître pertinents aux yeux d’opposants radicaux au capitalisme : l’autonomie comme projet de vie, la manière de s’organiser et de faire des manifestations moins contrôlables, la démocratie directe… autant de thèmes et revendications qui pourraient sortir de bouches amies, voire des nôtres. Que ce genre de salmigondis touche pas mal de gens qui pourraient être des alliés, et que des amis proches puissent éventuellement avoir de l’indulgence pour ce genre de Renard fêlé, nous paraît un signe de l’ampleur de la secousse que la crise du Covid a provoquée dans les cerveaux.

    […]

    On a tendance, dans notre tradition très hégélienne de l’ultragauche à considérer que tout ce qui est négatif est intrinsèquement bon. Comme si par la magie de l’Histoire, la contestation de l’ordre des choses produisait automatiquement et mécaniquement la communauté humaine disposée à un régime de liberté supérieur. Pourtant, lorsque l’on se penche sur la nébuleuse anti-vaccin, c’est-à-dire sur les influenceurs et porte-paroles qui captent l’attention sur les réseaux sociaux, organisent et agrègent les énoncés et les rassemblements, on s’aperçoit qu’une écrasante majorité baigne depuis de longues années dans l’extrême droite la plus bête et la plus rance. Militaires à la retraite, invités hebdomadaires de radio courtoisie, lobbyistes contre les violences féminines (oui, oui...), il suffit de passer une heure à « googliser » ces porte-paroles autoproclamés pour avoir une idée assez précise des milieux dans lesquels ils grenouillent. Certes, on pourrait être magnanimes et essayer d’imaginer que l’épidémie de Covid ait pu transformer de telles raclures en généreux camarades révolutionnaires mais comment s’expliquer que les seules caisses de résonances que trouvent leurs théories alternatives sur le virus et l’épidémie soient Egalité et Réconciliation, Sud Radio, France Soir, Florian Phillipot, on en passe et des pires ? En fait, si on se peut se retrouver d’accord sur des énoncés formels, on bute bien vite sur un point fondamental, c’est-à-dire éthique : la manière dont on est affecté par une situation et à la façon que l’on a de se mouvoir en son sein. En l’occurrence, ce qui rend tous ces « rebelles » anti-macron aussi compatibles avec la fange fasciste c’est l’affect de peur paranoïaque qu’ils charrient et diffusent et qui sans surprise résonne absolument avec une longue tradition antisémite, xénophobe, etc. Et c’est là que l’on peut constater une différence qualitative énorme avec le mouvement gilets jaunes. Eux, partaient d’une vérité éprouvée et partagée : leur réalité matérielle vécue comme une humiliation. C’est en se retrouvant, sur les réseaux sociaux puis dans la rue, qu’ils ont pu retourner ce sentiment de honte en force et en courage. Au cœur du mouvement antivax se loge une toute autre origine affective, en l’occurrence la peur, celle qui s’est distillée des mois durant. La peur d’être contaminé, la peur d’être malade, la peur de ne plus rien comprendre à rien ; que cette peur du virus se transforme en peur du monde puis du vaccin, n’a finalement rien de surprenant. Mais il nous faut prendre au sérieux cette affect particulier et la manière dont il oriente les corps et les esprits. On ne s’oriente pas par la peur, on fuit un péril opposé et supposé, quitte à tomber dans les bras du premier charlatan ou sauveur auto-proclamé. Il n’y a qu’à voir les trois principales propositions alternatives qui agrègent la galaxie antivax : Didier Raoult et l’hydroxychloroquine, Louis Fouché et le renforcement du système immunitaires, l’Ivermectine et le présumé scandale de son efficacité préventive. Le point commun de ces trois variantes et qui explique l’engouement qu’elles suscitent, c’est qu’elles promettent d’échapper au virus ou d’en guérir. Toutes disent exactement la même chose : « Si vous croyez en moi, vous ne tomberez pas malade, je vous soignerai, vous survivrez. » Mot pour mot la parole biopolitique du gouvernement, dans sa mineure.

    […]
    Dans la soirée évoquée, ce n’est pas « quelqu’un du public » mais bien Matthieu Burnel lui-même qui avait ironisé sur les suceurs de cailloux !

    Parce que le pouvoir n’a jamais été aussi technocratique, livide et inhumain, certains tendent une oreille bienveillante aux premiers charlatans venus leur chanter « le vivant ». Mais l’engrenage est vicieux et une fois qu’on a adhéré à une supercherie du simple fait qu’elle prétende s’opposer au gouvernement, on a plus d’autre choix que de s’y enferrer et d’y croire. Lors d’une discussion un lundisoir, une personne du public avait commis quelques blagues peu finaudes à propos d’antivax qui lécheraient des pierres pour se soigner du cancer, et cela a apparemment provoqué quelques susceptibilités. Le problème en l’occurrence, c’est que cette plaisanterie n’était caricaturale que dans sa généralisation certainement abusive. Il n’en est pas moins vrai qu’Olivier Soulier, cofondateur de Réinfocovid assure soigner l’autisme et la sclérose en plaque par des stages de méditation et de l’homéopathie, que ce même réseau promulguait des remèdes à base de charbon aux malheureux vaccinés repentis pour se « dévacciner ». Autre nom, autre star, Jean-Dominique Michel, présenté comme l’un des plus grands experts mondiaux de la santé, il se propulse dès avril 2020 sur les devants de la scène grâce à deux vidéos sur youtube dans lesquelles il relativise l’importance et la gravité de l’épidémie, soutient Raoult et son élixir, et dénonce la dictature sanitaire à venir. Neurocoach vendant des séances de neurowisdom 101, il est membre d’honneur de la revue Inexploré qui assure soigner le cancer en buvant l’eau pure de l’une des 2000 sources miraculeuses où l’esprit des morts se pointe régulièrement pour repousser la maladie. Depuis, on a appris qu’il ne détenait aucun des diplômes allégués et qu’il s’était jusque-là fait remarquer à la télévision suisse pour son expertise en football et en cartes à collectionner Panini. Ses « expertises » ont été partagées par des millions de personnes, y compris des amis et il officie désormais dans le Conseil Scientifique Indépendant, épine dorsale de Réinfocovid, première source d’information du mouvement antivax. Ces exemples pourraient paraître amusants et kitchs s’ils étaient isolés mais ils ne le sont pas.

    […]

    Historiquement, ce qui a fait la rigueur, la justesse et la sincérité politique de notre parti, - et ce qui fait qu’il perdure-, c’est d’avoir toujours refusé de se compromettre avec les menteurs et les manipulateurs de quelque bord qu’ils soient, de s’être accrochés à une certaine idée de la vérité, envers et contre tous les mensonges déconcertants. Que le chaos de l’époque nous désoriente est une chose, que cela justifie que nous perdions tout repère et foncions tête baissée dans des alliances de circonstances en est une autre. Il n’y a aucune raison d’être plus intransigeant vis-à-vis du pouvoir que de ses fausses critiques.

    […]

    Au moment où l’idée même que l’on se faisait de la vie se trouvait acculée à être repensée et réinventé, on a critiqué les politiciens. Quand le gouvernement masquait si difficilement sa panique et son incapacité à exercer sa fonction fondamentale et spirituelle, prévoir, on a entendu certains gauchistes même anarchistes caqueter : si tout cela arrive, c’est qu’ils l’ont bien voulu ou décidé. Ironie cruelle, même lorsque l’État se retrouve dans les choux avec le plus grand mal à gouverner, il peut compter sur ses fidèles contempteurs pour y déceler sa toute puissance et s’en sentir finauds.

    Faire passer des coups de force, de l’opportunisme et du bricolage pour une planification méthodique, maîtrisée et rationnelle, voilà le premier objectif de tout gouvernement en temps de crise. En cela, il ne trouve pas meilleur allié que sa critique complotiste, toujours là pour deviner ses manœuvres omnipotentes et anticiper son plein pouvoir. C’est en cela que le gouvernant a besoin du complotiste, il le flatte.

    #Serge_Quadruppani #covid #antivax #gauche #émancipation #réflexion #science

    • Ces mesures sont le premier pas indispensable vers la constitution d’un arsenal sanitaire large et pérenne, grâce auquel la France sera à même de faire face à d’éventuelles autres pandémies, sans payer le prix humain de SARS-CoV-2. La responsabilité du politique est de sortir des clivages simplistes et de l’attente de la disparition miraculeuse de la crise.

      Notre société a besoin d’en finir avec la litanie des demi-mesures et des annonces paternalistes, égrenées sans aucune visibilité ni logique au fil des vagues épidémiques. Renouer avec la joie de vivre et redonner du sens à notre existence commune implique d’apporter une réponse rationnelle et solidaire aux crises qui nous frappent.

      Après bientôt deux ans de pandémie et à l’approche d’échéances électorales importantes, il est difficile de croire qu’un programme politique qui ne s’élèverait pas à la hauteur de ces constats en incluant des propositions sanitaires et scientifiques solides puisse avoir quoi que ce soit à dire sur l’avenir de notre société.

      Parmi les plus de 1 200 signataires : Samuel Alizon Chercheuse en biologie de l’évolution, CNRS, Thomas Becking Postdoctorant CNRS en biologie, écologie, évolution à l’université de Poitiers, Sylvie Citerne Technicienne de laboratoire de recherche, Inrae, Jacques Haiech Professeur honoraire de biotechnologie, université de Strasbourg, Pascal Maillard Universitaire en littérature française, université de Strasbourg, Perola Milman Chercheuse en physique, CNRS, Pierre-Yves Modicom Universitaire en linguistique, université Bordeaux-Montaigne, Laure Saint-Raymond Professeure de mathématiques, Institut des Hautes études scientifiques, Johanna Siméant-Germanos Professeure, science politique, Ecole normale supérieure de Paris, Anne-Soisig Steunou Chercheuse en microbiologie, I2BC, CNRS…

      La liste complète : https://rogueesr.fr/en_finir_et_prevenir soutenue également par le Mouvement international d’universitaires et de chercheurs qui porte les mêmes revendications.

    • il est logique qu’avec tous ces acteurs qui se sont confortés et cramés à dire nawak (des plateaux télé à l’académie de médecine, en passant par le gouvernement), d’autres apparaissent. Enfin ! 50 000 agents de santé (et pas doctolib), ça aurait changé la donne dans tous les domaines, vaccination comprise. On le sait. Et le Vietnam et le Kerala l’ont à nouveau démontré dès le printemps 2020. (marrant de voir que le recours à l’emploi précaire a mieux marché là bas qu’ici, pour ce qui est des besoins de la population).

      combien de temps faut-il pour sortir du bois ? faire un appel ? dire quelque chose collectivement (puisse le Mélanchon être contraint de suivre (malgré le vaccin), comme les signataires y invitent ; Pécresse à déjà joué à « je distribue des masques », tout ce qui peut accroitre la concurrence entre politiques sur ces questions sera bienvenu.

      #vaccination_universelle #tester-tracer_isoler #FFP2 #agents_de_santé ou #arpenteurs_de_santé #aération #filtres_Hepa #UV-C #réduction_des_risques

  • Je fais le pari que la focalisation d’une partie des enseignants sur les masques FFP2, ça va donner ça : jeudi soir, si la grève est très suivie, Blanquer annoncera royalement qu’il a « entendu » les revendications, et hop, il va faire distribuer des masques FFP2 aux enseignants, et voilà, retournez au travail maintenant.

    • je ne crois pas. 55 millions de FFP2 par mois sans techniques de réemploi, jamais l’État n’aurait fait autant pour l’équipement des profs et autres personnels, bordel logistique e problème d’approvisionnement à la clé. ça douille, et un tel précédent serait utilisé ailleurs par les salariés (les syndicats de l’enseignement supérieur ont attendu hier pour se joindre vaguement à la grève du 13 ; je suis pas du tout certain que des concessions fassent un effet canadair suffisant).
      admettons que cette fourniture de moyens ait lieu, la gestion de l’école resterait celle d’une halte garderie manquant de souplesse au vu des fluctuations des effectifs dues à la pandémie et aux « protocoles ».

      par ailleurs, quoi de mieux qu’une grève pour diffuser massivement une attention collective à la réduction des risques. pour l’instant c’est la meilleure des campagnes de prévention qui soit. une victoire en soi.
      #école #EPI #masques #FFP2 #grève #réduction_des_risques

    • J’ai une amie directrice en maternelle qui ne fait pas la grève parce que ses collègues ne la feront pas, et parce que les parents n’imaginent même pas que l’école puisse fermer.

      Les conditions d’hygiènes dans les zoos sont plus drastiques que dans nos écoles.

      Ils ne feront rien de collectif, ne prendront aucune responsabilité, laisseront tout le monde se débrouiller. Leurs objectifs ne sont pas déterminés en fonction de l’état de santé du troupeau, mais en fonction de sa docilité. Le fascisme est là, et il faudrait, donc, vivre avec. La journée du 13 janvier va hélas être très vite oubliée. En février, on aura les dizaines de PIMS chez les gamins, mais il n’y aura que quelques spécialistes sur les réseaux pour partager les courbes démontrant l’affluence. Les parents seront laissés à leur solitude face aux soignants exaspérés.

      Comme l’an dernier. Des dizaines d’avions qui se crashent, et personne pour réagir officiellement. Parce que dans ces avions, il n’y a que des « rien ». Les vrais avions contiennent des « vrais gens importants », les règles de sécurité ne sont pas identiques.

      Certains font la fine bouche, quand on utilise l’expression #surnuméraires. Mais comment qualifier les victimes de cette non-stratégie de l’immunité collective qui décide de sacrifier tout ce qui est naturellement immunodéprimé ?

    • je ne doute pas que tu soit favorable à cette grève arno ! il s’agit simplement d’échanger à propos de sa signification, de sa portée. que des acteurs centraux de cette usine qui voit passer 20% de la population au quotidien, les profs, défaits politiquement en 2003, mettent, 19 ans plus tard ! un tant soit peu en jeu leur existence, débanalisent (?) la grève de 24h (...), cela peut avoir des effets en cascade. que foutent les étudiants, les lycéens, les chômeurs et précaires, et les « garantis » (sur siège et éjectable et managés à mort) ? la question pourrait se poser dans des termes nouveaux.

      c’est une lecture « léniniste » si on veut (faire de la guerre impérialiste le moment d’une révolution) au ras des comportements d’abstention et de refus : à quel moment et comment la forme capitaliste de la crise peut elle être renversée en crise politique pour le capital.
      que l’évènement, la pandémie, et sa normalisation, sa gestion pandémique, passe à l’histoire, soit l’occasion d’un partage, d’une division politique.

      #luttes

    • Je suis assez persuadé que ce gouvernement a des sondages et analyses qui lui indiquent que son électorat potentiel pour les prochaines élections, ce sont des gens qui veulent « la garderie à tout prix », et n’en ont rien à carrer des mesures de protections (on dit « restrictions ») : les gens vaccinés ne risquent rien avec Omicron, et pour les enfants Omicron c’est rien qu’un rhume. Les gens précautionneux et informés, je pense que ça fait longtemps que la Macronie fait une croix dessus. Et de toute façon l’extrême-droite est encore plus covidiote. Donc inutile d’aller dans le sens des gens qui portent déjà un masque FFP2 et qui sont scandalisés par la gestion des écoles en mode YOLO : ceux-là ils lisent déjà Christian Lehmann dans Libé, ils sont clairement perdus pour le premier tour de prochaine élection, et de toute façon au deuxième tour contre Marine, ils voteront pour qui ils veulent, mais ils voteront Macron.

      Entre la sortie insupportable de Macron qui « a très envie d’emmerder » les non-vax, le protocole scolaire qui s’« allège » tous les deux jours parce que « trop contraignant » pour les parents, ou encore l’imposition que les deux parents soient OK pour vacciner les 5-11 ans, il me semble clair que le gouvernement a fait le choix tout à fait clair que sa cible électoral, ce sont les gens qui « en ont marre », sont vaccinés et pensent qu’ils ne risquent rien avec Omicron, sont bien persuadés que c’est la dernière vague, les enfants faut les laisser respirer, et puis merde, il est temps qu’on passe en mode « endémie » quoi qu’il en coûte.

      Filer des masques FFP2, c’est pas infaisable : ils ont largement été capables de distribuer des masques en tissu modèle slip-kangourou à tous les élèves et enseignants, donc je ne vois pas de grosses difficultés logistiques. À mon avis leur vraie crainte, c’est que céder sur le FFP2 banalise l’idée de la transmission par aérosols, et ça c’est disruptif pour toute l’économie. Je pense même que pour le coup, si c’est annoncé jeudi il y a moyen de faire passer en sous-texte l’idée que « en fait c’est pas vraiment prouvé, en fait c’est pas officiellement recommandé, continuons à parler de gouttelettes même à propos de aérosols, et si on leur file des FFP2, c’est juste pour calmer ces fainéants d’enseignants islamo-wokistes ». Et ainsi totalement invalider le fond de la revendication.

      Une journée de grève alors qu’on est déjà habitués à 300 morts par jour sans bouger le petit doigt, et précédemment des énucléations et des amputations de manifestations tous les samedis pendant des mois, même si je soutiens le mouvement des profs, j’ai proche de zéro espoir que ça fasse bouger quoi que ce soit.

    • Et c’est même à cela qu’on les reconnaît :
      https://www.bfmtv.com/sante/en-direct-nouveau-protocole-scolaire-pic-d-omicron-suivez-l-actualite-de-l-ep

      « Je sais qu’il y a beaucoup de fatigue, de nervosité. J’en appel au sang-froid, à l’unité, mais aussi à ne pas confondre les sujets. [...] C’est dommage d’avoir une journée qui va perturber davantage le système », a réagi sur BFMTV Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale.

    • Moi c’est vrai que ça me complique. Normalement vendredi je devrais faire les autotests J+4 à mes trois enfants. Mais si le jeudi y’a pas classe, logiquement il n’y a pas d’incrémentation du « J », est-ce que je dois repousser les autotests du vendredi au lundi suivant ?

    • ça me semble plus fondamental que ces calculs électoraux (qui valent une hausse de 10 milliards du budget police sur 5 ans et tant d’autres annonce, mesures, etc). c’est chaque jour, en toute occasion, et au travers mille péripéties que doit se réinstaurer la légitimité de nos démocraties représentatives, antées sur un principe aristocratique (l’élection), et désormais vouées à un mouvement de dé-démocratisation (Wendy Brown).

      je dis cela aidé pour partie par l’audition pendant une sortie aux courses de Présidentielle : le vote, un acte en voie de disparition
      https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/vincent-tiberj-et-marie-neihouser


      #abstention-janus #intermittence_du_vote #grève_des_électeurs #abstention_civique #politique

      on a joué avec les protocoles de manière à faire désirer l’école garderie sans précaution aux parents (la dénégation est l’affect qui sert d’appui politique) histoire de couper au mieux l’herbe sous le pied à des jonctions possibles. c’et un travail de police au sens où l’emploie Rancière : assigner chacun à une place (ce qui englobe le « diviser pour régner » standard).

      gouverner est une activité contre révolutionnaire. l’exemple que je connais le mieux c’est celui de Jospin en 1998 contre les mouvements de précaires : "je préfère une société de travail à l’assistance" comme signe adressé aux smicards qui se lèvent tôt, à l’inverse des feignasses d’assistées pleureuses qui avaient osé agir partout par des centaines d’occupations pour se voir garanti un revenu dont il était dit qu’il ne devait pas être inférieur au SMIC mensuel.
      la « déclaration d’amour » aux travailleurs pauvres qui sont pourtant aussi pour partie les mêmes que ceux qui chôment par moments plus ou moins durables ou par intermittence a tout bonnement formalisé la néantisation de la révolution, jusqu’à déféquer sans gène et sans qu’aucun témoin ne le relève sur un préambule de la Constitution, trace de la Révolution française, où l’assistance était définie comme un devoir sacré de la société.

      logistiquement, cela reste plus compliqué de filer des masques à usage unique que les meilleurs intissés lavables (de 10 à 100 fois) ou les pires masques slips, du moins tant que la critique en acte de la gabegie (réemploi de trucs pas fait pour ça, suite aux innovations lancées par 3M dès les années cinquante pour en finir avec les masques réemployables) ne diffuse pas davantage. et ça c’est pas du ressort de l’État (trie tes déchets, fais pipi sous la douche, et ne nous emmerde pas avec les dispositions collectives, du coté de l’industrie, de l’agriculture, des transports, de la santé, et surtout ! de la décision)

      ils auront tout fait : anti masques à répétition ; anti vax à leur façon Mc Kinsey : sabotage de la campagne de vaccination, moralité, ressentiment, et avec la foule des préposés à la diffusion de la trouille et de la confusion qui font la sous traitance des tâches les plus avancées, en intérim dans les média, sur les réseaux asociaux, et parmi les médecins, pharmaciens, infirmiers) ; anti-tests, du ni tester, isoler, tracer à la multiplication des tests au pif (c’est comme les masques dehors, on nous fatigue tous à faire nawak et ça donne l’impression que le sommet fait quelque chose : ici les auto-tests qui cassent à nouveau et autrement l’un des instruments de mesure de la situation) pour finir par « l’attestation »

      edit je crains au contraire que les employés de l’enseignement ne soient pas assez focalisés sur le FFP2 car si il y a des endroits (le 93, par exemple) ou la question des moyens se posent y compris pour les parents d’enfants scolarisés dans le public (les remplacements, au premier chef), l’alliance Parents/employés due l’éducationnel not n’a rien d’évident si il ne s’agit « que » des moyens de l’éduc. nat, dont les salaires de merde, sauf qu’il s’agit d’une situation si commune, y compris chez des bac + N que ça passe pas si facilement de l’appuyer pour craints et pas pour tous, pas si facilement de se dire qu’épauler ceux qui luttent et pourraient gagner puisse être un préalable pour que d’autres s’engouffrent dans la brèche.

      ceux qui gagnent plus peuvent plaindre les profs, mais avant tou ils les méprisent comme tout ce qui vaut moins qu’eux.

      on nous apprend à avoir peur de la dégringolade sociale, ça se conjure à coup de position altière pour qui est juste en dessous, ça permet de arquer la distance, et puis on les hais car ils ont gardé ce qu’on a perdu : quelque chose qui pourrait ressembler à la durée des vacances scolaires d’autrefois, avec trois thunes pour les prendre. on les hais parce que l’avenir des enfants, une vie, dépend de leurs notes, de leur rôle d’évaluateurs. et que partout on est soi même évalué. ces minables diplômés sous payés ont trop de pouvoir, trop de loisirs (peu importe le temps passé hors cours, on veut pas le savoir).

      #gouverner #tests

  • Dominique Costagliola : « Une politique de prévention ne ciblant que les personnes à risque ne serait donc pas efficace »
    https://twitter.com/DgCostagliola/status/1480088444902772737

    Dans cet article : Risk factors of mortality among patients hospitalised with COVID-19 in a critical care or hospital care unit : analysis of the French national medicoadministrative database
    https://bmjopenrespres.bmj.com/content/8/1/e001002
    qui décrit les hospitalisations COVID chez les adultes en France pendant la 1ere vague (jusqu’à juin 2020), 43,1 % ont un index de comorbidités de Charlson à 0, ce qui signifie qu’ils ont moins 50 ans et pas de comorbidité (37,5 % pour ceux en soins intensifs/réanimation).

    Une politique de prévention ne ciblant que les personnes à risque ne serait donc pas efficace

  • on rentre dans le dur ailleurs qu’à l’école, ça filtre : #Covid-19 : la SNCF supprime des TGV et des Intercités à cause d’une baisse des réservations

    « Il ne s’agit pas de suppressions inopinées de trains, mais de plans de transport adaptés, qui peuvent tenir compte de la moindre fréquentation des voyageurs (…), mais aussi de l’objectif d’assurer un plan de transport le plus fiable pour les voyageurs, prenant en compte les effets d’une moindre disponibilité des personnels SNCF concernés par le Covid », a expliqué le porte-parole. « Comme tout employeur, nous sommes en effet confrontés à l’échelle du groupe SNCF [SNCF Voyageurs, SNCF Réseau, SNCF Gares & Connexions] aux effets de cette cinquième vague, mais ni plus ni moins que le reste de la société », a-t-il précisé.

    Au niveau des régions, les TER sont affectés depuis plusieurs semaines par des « adaptations locales » des plans de transport. « En moyenne, plus de 90 % des TER continuent de circuler actuellement au plan national », selon le porte-parole. Quant aux trains de banlieue de la région parisienne, « le plan de transport Transilien sera quasi normal dans les prochains jours et pourrait être légèrement adapté la semaine prochaine selon les lignes en fonction de la situation sanitaire et de la disponibilité des agents SNCF », a-t-il prévenu.
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/07/covid-19-la-sncf-supprime-des-tgv-et-des-intercites-a-cause-d-une-baisse-des

    Edit quels apprentissages en matière de réduction des risques ? la « baisse des réservations depuis des mois » serait-elle pour partie liée aux diverses données (photos de détecteurs de CO2 in situ, etc) qui ont circulé sur la mauvaise qualité de l’air dans les trains ?
    (pifomètre : je constate qu’ici le métro reste bien moins fréquenté qu’il n’était d’usage avant la pandémie)

    #travail #réduction_des_risques

    #train #transports_ferroviaires

    • oui, ça c’est vrai pour la Défense désertée, des grosses boites et pas mal de PMI PME, mais depuis le début de l’année seulement (et le nettoyage et la sécu, continuent d’y être assurés, sur place). Le État et Medef veulent réussir le pari de faire circuler le virus, et pour cela, il faut limiter les dégâts de l’absentéisme là où c’est possible, et travailler à « l’acceptabilité » on lisse chouia la courbe).
      Là je cause de gens qui peuvent pas télétravailler, des endroits prolos de chez prolos, pas prolos employés en bureau.
      Ceux que je connais qui utilisent des caisses disent que c’est plus l’enfer que jamais, la pratique du vélo parait se maintenir à haut niveau, eu égard aux conditions météo. Bref de phénomènes divers et parfois contradictoires. Je maintins l’hypothèse que la relative désaffection des trains relève pour partie d’un savoir social diffus.
      est-ce que des pratiques de santé communautaires particulières émergent dans un monde sans communauté un monde de la séparation ? la réponse est oui, à lire par exemple le tweet médecine (qui n’est pas qu’affaire de pros, techniciens et médecins). et ailleurs ? et autrement ? irl, malgré tout (rencontre, échanges, relations existantes) et autrement.

      Avec le télétravail obligatoire, la Défense désertée par ses employés
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/06/avec-le-teletravail-obligatoire-la-defense-desertee-par-ses-employes_6108440

    • je viens de bosser une semaine à Paris, je confirme : tous les matins à 8h à Châtelet en direction de La Défense des places assises dans le RER A ; 20% à 30%, lundi et mardi, un peu moins pour le reste de la semaine. J’avais encore jamais vu ça…

      Et tout le monde avec des masques bien ajustés.

      Au retour, vers 18h, pareil, de la place, mais au moins un ou deux par wagon avec un masque sous le pif ou pire.

      Dans la semaine, deux fois (une dans le RER, l’autre dans le métro) carrément sans masque…

      À la gare, pour le retour, contrôle des passes sanitaires à l’embarquement. La seule fois sur mes 6 trajets en TGV depuis un mois.

    • L9 entre porte de Montreuil et Nation, on est dans une dominante populaire saupoudrée de « cadres » et de créative class qui n’est pas celle d’Aulnay-sous-bois. aux plages des heures de pointe matin et soir, il y a du monde mais beaucoup moins de gens debout que de coutume. de plus en plus de FFP2, typologies des (non et mauvais) usages du masque pas évidente, dans l’ensemble c’est tellement respecté qu’on remarque de suite qui déconne plus ou moins, nombreux slips pour pauvres encore là.

      Edit ce samedi soir peu avant 20H en allant vers #Montreuil les wagons sont pleins comme des huitres

      #Paris

  • Le choix de ne pas opter pour l’obligation vaccinale est perçu, par beaucoup de réfractaires à la vaccination, comme le signe que le gouvernement lui-même n’a pas confiance dans ces vaccins. C’est interprété comme : le gouvernement ne veut pas le rendre obligatoire, parce que s’il y a des effets secondaires graves, il pourrait être tenu pour responsable.

    (Le pire, c’est que je ne pourrais pas jurer que ces abrutis qui nous gouvernent n’ont pas ce genre d’arrière-pensée – syndrome « sang contaminé ».)

    Donc encore une fois, je pense que si on considère que la vaccination est indispensable, si en plus ce gouvernement en fait la seule réponse à l’épidémie, alors il faut une obligation vaccinale. C’est notamment le signal très clair qu’on a confiance et qu’on juge réellement indispensable de vacciner tout le monde. (De la même façon que la ceinture de sécurité en voiture n’est pas une option, et qu’on déciderait d’« emmerder » ceux qui ne font pas le choix de la mettre volontairement en leur interdisant les autres d’autoroute où les parkings des centres commerciaux : la ceinture est obligatoire, c’est tout. Vu le nombre de morts, il me semble encore plus légitime de considérer la vaccination contre le Covid comme obligatoire que d’obliger les gens à porter la ceinture à l’arrière des voitures… ouin ouin les enfants dans la voiture, la ceinture ça perturbe leur croissance et ça les empêche de respirer).

    • Je suis d’accord et je pense que le gouv instrumentalise aussi les antivax et antipass et cette confusion pour occupé l’opinion. Ca marche très bien manifestement, on discute de la citoyenneté des personnes dites « irresponsables » et pendant ce temps Macron dirige les débats et la vindicte ailleur que sur sa personne et sur son action. La reprise de l’épidémie c’est la faute aux anti-vax et pas les décisions prises en secret au conseil sécurité de Macron.

    • oui, si la question était réellement d’aller vers les non vaccinés, on activerait davantage diverses catégories pros en ce sens (toubibs, infirmières, pharmaciens) et les fichier CPAM et autres données de santé seraient utilisées pour des prises de contact, irl en cas de besoin, en s’attachant particulièrement aux non vaccinés les plus à risques (âge, commorbidités) et à qui n’a pas de médecin traitant, voire à qui n’a pas consulté de toubib depuis x ou x année, etc. mais on préfère Napoléon et doctolib à Pasteur et aux qualités de la relation de soin.

    • En Italie, obligation pour les + de 50 ans. Je ne serais pas étonné qu’on finisse par y arriver aussi en France, le pouvoir finit par prendre plus ou moins de bonnes décisions, contraint par la pandémie, mais avec beaucoup de retard (par exemple sur le télétravail plus ou moins obligatoire), à chaque fois après avoir perdu du temps en faisant des choix souvent stupides (coucou le masque en extérieur) censés « protéger l’économie » (non).

    • Je conçois « qu’en ville », ce soit une protection, enfin surtout dans des rues bondées. Par contre, la préfecture de mon bled (53) qui te remet l’obligation du port en extérieur en agglomération (d’une pancarte d’entrée à une pancarte de sortie), c’est ... comment dire ... Parce que dans un village de 600 habitants, même au centre du bourg, tu croises surtout des bagnoles. A moins que les pots d’échappement n’émettent du virus :-))
      Après, faut pas s’étonner qu’il y ait des « réfractaires ».

      https://www.mayenne.gouv.fr/content/download/45284/312407/file/2022%2001%2003%20-%20AP%20fixant%20les%20modalit%C3%A9s%20du%20port%20d

    • Et encore même en ville j’ai quelques doutes, même si je le porte volontiers dans les rues bondées, marchés etc., je ne sais pas si on a déjà identifié des contaminations massives en extérieur (j’ai peut-être loupé les études là dessus). Quand je parle d’extérieur je ne parle pas de terrasses de bar/resto (parce qu’il y a des contaminations qui peuvent avoir lieu quand on va à l’intérieur ponctuellement pour aller aux toilettes ou commander, sans compter sur le fait que ça parle beaucoup et de façon rapprochée dans ces endroits donc émissions d’aérosols++).

    • je ne sais si il y a des éléments factuels sont venus confirmer les dires d’épidémiologues/virologues (?) qui faisaient l’hypothèse de la nécessité de renforcer la #réduction_des_risques à l’extérieur lors de l’arrivée d’Omicron en Angleterre.

      la mesure à pour effet de permettre le contrôle policier le plus arbitraire possible et d’inculquer l’habitude des #masques en bridant l’appropriation collective raisonnée de leur usage, as usual.

      à la Bogdanoff, montrer l’exemple

      Costaglia rappelle qu’un praticien hospitalier universitaire a longuement bougé la langue sur le #covid_19 à la tribune de l’assemblée nationale, le chirurgical sous le nez.

      cétrétrétréduràporter on vous dit.

  • « L’action de la police pour limiter la diffusion des drogues n’est pas seulement inutile, elle est contre-productive »

    Pour Neil Woods, un ancien policier britannique, une réglementation du marché des stupéfiants est la seule solution pour « vider les poches » des trafiquants.

    Policier britannique pendant vingt-six ans, dont la moitié passée à infiltrer des réseaux de trafiquants de #drogue, Neil Woods est membre du conseil d’administration de Law Enforcement Action Partnership (LEAP). Cette organisation internationale, qui rassemble policiers de haut rang en activité ou à la retraite, spécialistes des questions de sécurité, magistrats et universitaires, plaide pour une réglementation du marché des stupéfiants.

    Pas un jour ne passe sans saisie de drogue. Est-ce le signe d’une action plus efficace des services de police ?

    Il faut absolument remettre en question ce récit policier. Nous sommes constamment bombardés d’images d’arrestations et de saisies mais c’est une illusion totale. Même lorsque la police enregistre des succès, ce succès n’a aucun sens, il est purement théorique. Son action ne réduit jamais la taille du marché, elle en modifie juste la forme. Or, ce changement contribue toujours à aggraver la situation.

    C’est-à-dire ?

    Prenons un exemple courant : la police démantèle un gang qui contrôle le trafic dans un quartier. En faisant cela, elle crée un nouveau marché. Or, qui est le plus capable de s’en emparer ? Un autre gang, qui augmente alors son revenu disponible. Et comment cet autre réseau utilise-t-il cet argent ? En se livrant à la #corruption, parce que cela lui permet de sécuriser ses filières d’approvisionnement, de réduire ses coûts commerciaux et de réaliser davantage de profits. Le mécanisme même de la lutte antidrogue crée cet appel d’air pour la corruption.

    L’action de la police ne permet-elle pas au contraire de limiter la diffusion des drogues ?

    Les stupéfiants n’ont jamais été aussi disponibles, moins chers et variés. L’offre est surabondante ! A Paris comme à Londres, vous pouvez vous faire livrer de la cocaïne à domicile plus vite qu’une pizza. La vérité, c’est que l’action de la police n’est pas seulement inutile, elle est contre-productive. Dans son sillage, la criminalité augmente toujours. J’ai discuté récemment avec des détectives à Baltimore et ils tiennent tous le même propos : chaque fois qu’ils arrêtent des trafiquants, le taux d’homicides augmente. Au sein de LEAP, nous continuons à regarder le problème du point de vue des policiers que nous sommes ou avons été et nous voulons continuer à lutter contre le crime organisé. Mais notre expérience démontre que la seule façon d’y parvenir consiste à couper les trafiquants de leurs sources de revenus.

    De quelle manière ?

    En réglementant légalement le marché des stupéfiants en fonction des risques associés à chaque substance. Nous sommes conscients que cela peut effrayer une partie de l’opinion mais les faits sont là : lorsque vous permettez la prescription encadrée d’héroïne à des « consommateurs problématiques », vous constatez qu’ils s’occupent mieux d’eux parce qu’ils connaissent le produit, qu’ils sont en mesure de faire face à leur addiction de manière plus efficace. Et ce traitement coûte moins cher que faire la chasse aux dealers ou mettre du monde en prison. Sans compter qu’en faisant cela, vous videz littéralement les poches des trafiquants. C’est la même chose avec le cannabis. Réglementer le marché permettrait de rompre les liens entre le crime organisé et la population, surtout les jeunes. Cela permet aussi d’adopter une approche orientée vers la #santé_publique. Il s’agit ni plus ni moins que de prendre le contrôle dans un domaine sur lequel les pires éléments de notre société exercent leur

    N’existe-t-il pas des solutions moins radicales ?

    Il faut bien comprendre que toute politique de #réduction_des_risques est essentielle. C’est pourquoi nous soutenons aussi tous les petits changements qui contribuent à sauver des vies, comme les tests de produits stupéfiants proposés dans les festivals ou dans certains centres-villes. C’est le début d’une révolution qui se produit dans le monde entier. Parce que les gens finissent par comprendre que la guerre contre la drogue, c’est d’abord une guerre menée contre une population vulnérable.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/25/l-action-de-la-police-pour-limiter-la-diffusion-des-drogues-n-est-pas-seulem

    • Dans la police, un débat à bas bruit sur la dépénalisation des drogues

      (...) Pour les fonctionnaires de police, pas question de déclarer publiquement ce que leur inspire ce « cycle sans fin ». Ils avancent leurs réserves sous le couvert d’un strict anonymat. Un discours de lassitude, entendu de Marseille à Lille, de Lyon à Rennes. Qu’ils œuvrent au sein de la police judiciaire, de services de voie publique, de sûretés départementales, tous décrivent un quotidien harassant et répétitif, où seuls comptent les résultats des saisies ou les contrôles d’identité dans l’espoir de récolter les quelques grammes de cannabis qui permettront – subtilité statistique – de faire apparaître, dans la nomenclature policière, une affaire aussi vite résolue qu’elle a été constatée. Pour l’un d’entre eux, affecté dans un groupe antistups en province, « la stratégie actuelle ne vise qu’à tenter d’empêcher les gros réseaux d’atteindre une masse critique sur le plan financier, ce qui leur permettrait de se transformer en véritables cartels et de menacer les institutions ».
      Depuis quelques années, des structures à l’audience encore confidentielle tentent d’unir les voix dissonantes de membres des forces de l’ordre blasés par la course aux résultats. L’antenne française de l’organisation internationale Law Enforcement Against Prohibition (représentants de la loi contre la prohibition) anime, depuis 2018, autour d’un noyau dur d’une demi-douzaine de policiers en activité ou retraités, un réseau informel de douaniers, gendarmes, magistrats, greffiers et acteurs de la chaîne pénale afin de « proposer une réflexion globale sur une question qui mérite davantage que des déclarations à l’emporte-pièce », comme le résume l’un de ses représentants.
      Lire aussi Article réservé à nos abonnés « L’action de la police pour limiter la diffusion des drogues n’est pas seulement inutile, elle est contre-productive »
      Membre fondateur, Jean-Pierre Havrin, ancien commissaire divisionnaire, regrette qu’il soit « aujourd’hui pratiquement impossible d’évoquer sérieusement le sujet avec un politique : changer de paradigme reviendrait, entre autres, à renoncer à des bons chiffres » qui servent d’« éléments de langage » à destination de l’opinion. Comme ceux des démantèlements des points de deal, devenu en l’espace de quelques mois un indicateur à part entière de l’activité des services de police et de la pertinence de la stratégie menée par les pouvoirs publics. « Mais, poursuit M. Havrin, même un flic avec quinze jours de service peut arrêter un mec qui a 3 grammes de shit dans la poche. »
      « Assécher le marché noir »
      Police contre la prohibition, un collectif créé il y a trois ans et très actif sur les réseaux sociaux, milite quant à lui en faveur de la dépénalisation, au nom du réalisme et de la défense des libertés fondamentales. « Alors que n’importe qui peut mettre sa santé en danger avec la malbouffe et l’excès d’alcool, soutient Bénédicte Desforges, ancienne lieutenante de police et fondatrice de Police contre la prohibition, l’usage de drogues reste la seule conduite personnelle qui, sans provoquer en soi de dommage à autrui, constitue un délit. » Pour Mme Desforges, « la dépénalisation est d’autant plus essentielle qu’elle permettrait en outre de mettre un terme à la politique du chiffre et, du coup, d’apaiser les relations entre policiers et population ». Demeure un obstacle de taille : une culture ancrée dans la police et nourrie, selon l’ex-fonctionnaire de police, de préjugés raciaux quant aux origines ethniques des usagers et des revendeurs, et une stigmatisation des consommateurs, « que beaucoup de policiers persistent à considérer comme des gens anormaux ».
      « Il y a encore beaucoup trop de fantasmes et de confusion sur cette question », déplore Caroline Janvier, députée (La République en marche) du Loiret, rapporteuse thématique au sein de la mission d’information commune sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis. Son rapport, rendu public le 5 mai, conclut à une nécessaire « légalisation réglementée » du « cannabis récréatif ». « Notre porte d’entrée, explique Mme Janvier, c’est le sanitaire. De ce point de vue, les dangers liés à la consommation sont accrus par notre modèle de prohibition parce que les dealeurs n’ont pas de cahier des charges sur la qualité du produit. » En contrôlant toute la chaîne depuis la production jusqu’à la consommation, à travers un encadrement strict, Mme Janvier assure que « les pouvoirs publics pourraient reprendre la main sur un secteur aujourd’hui entièrement dominé par le crime organisé ».
      Lire notre tribune : Article réservé à nos abonnés « La légalisation du cannabis devrait être au centre d’un débat politique jusqu’à présent inexistant »
      L’idée a beau être partagée par exemple par Roland Lescure, porte-parole de LRM, ou le mouvement Les Jeunes avec Macron, une telle proposition est loin de faire l’unanimité au sein de la majorité et, plus encore, du gouvernement. Le 3 septembre, évoquant l’exemple espagnol qui permet de « pouvoir cultiver soi-même ses plantes et de les consommer », le ministre de la santé, Olivier Véran, avait prudemment évoqué sur France Bleu l’existence, en matière de régulation du trafic de drogue, de « différentes modalités qui se tentent ».
      Cette prise de position n’avait suscité aucune réaction de l’Elysée ou de Matignon, deux jours après les propos d’Emmanuel Macron, alors en visite à Marseille, exhortant les Français à comprendre « que les consommateurs de drogue sont des complices » des trafiquants. La séquence, toute de fermeté, avait presque fait oublier l’annonce par le président de la République, au mois d’avril, de l’ouverture imminente d’un « grand débat national sur la drogue » – restée lettre morte – et, plus encore, ses propos de 2016, lorsque le candidat Macron trouvait à la légalisation du cannabis « une forme d’efficacité ».
      Consignes de fermeté de Beauvau
      Invité du « Grand Jury RTL-Le Figaro -LCI », dimanche 12 décembre, le ministre de l’intérieur avait balayé toute idée de légalisation du cannabis : « La grande question (…) est de savoir si cela met fin aux trafics illégaux. La réponse est non. Est-ce que ça réduit la consommation ? La réponse est non », déclarait alors Gérald Darmanin. Le ministère de l’intérieur multiplie les consignes de fermeté : frapper les consommateurs au portefeuille en multipliant les amendes forfaitaires individuelles et lutter contre les trafics, depuis le deal de rue jusqu’aux réseaux à dimension internationale.
      Une orientation que partagent, pour l’essentiel, les principaux syndicats de policiers. « La légalisation ne réglera pas le problème, assure Patrice Ribeiro, secrétaire national de Synergie-Officiers. D’abord parce que les dealeurs ne vont pas, au lendemain d’une loi, abandonner le trafic pour aller gagner un smic. Ils réorienteront simplement leur business vers d’autres produits. Ensuite, parce que l’exemple de la cigarette démontre qu’une marchandise légalisée continue à être écoulée sur le marché noir. »
      A quelques mois de l’élection présidentielle, l’opinion paraît pourtant être parvenue à un point de bascule. Au mois de janvier, un sondage commandé au CSA par Médecins du monde révélait que 66 % des Français estimaient inefficace la politique de répression en matière de lutte antidrogue. Six mois plus tard, en juin, une autre étude, menée cette fois par l’IFOP, mettait en lumière « une ouverture croissante de l’opinion publique à un assouplissement de la réglementation ». Ainsi, 51 % des sondés s’y disaient favorables à la dépénalisation du cannabis, « un taux d’adhésion en hausse de 8 points » par rapport à la précédente mesure de l’institut, remontant à 2017, et désormais supérieur à la barre symbolique des 50 %. « Il faut cependant être réaliste, note M. Havrin. La légalisation directe et sans préavis est politiquement utopique. Il faut progresser pas à pas, dépénaliser d’abord et mesurer l’impact d’une telle mesure. »
      L’Office français antistupéfiants s’inquiète suffisamment de la montée d’un discours prolégalisation pour avoir consacré au sujet une « note d’alerte » confidentielle en mars. Dans ce document de deux pages que Le Monde a consulté, le service chef de file de la lutte antidrogue en France se montre notamment préoccupé par la décision de la commission des stupéfiants des Nations unies de déclassifier le cannabis en substance à « potentiel thérapeutique », intervenue en décembre 2020, une initiative qui permettrait aux partisans de la légalisation de souligner la « double position supposée de la France vis-à-vis du cannabis, qui fait de la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants une priorité alors que le cannabis a été reclassé ». L’office estime également que les résultats d’un sondage commandé par le Collectif pour une nouvelle politique des drogues, en janvier, au terme duquel une large majorité des sondés considéraient la pénalisation pour usage de cannabis comme inefficace, prouvaient « la défiance de l’opinion publique quant à la politique de lutte contre le cannabis ».

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/25/dans-la-police-un-debat-a-bas-bruit-sur-la-depenalisation-des-drogues_610726

    • C’est magique : aucun lieu n’est jamais « un vecteur substantiel de diffusion du virus », et il y a tellement peu de morts qu’on en fait des tonnes pour rien, et puis s’il y avait plus de lits à l’hôpital ça passerait crème…

      Alors que le monde de l’enseignement supérieur n’est, à l’instar des lieux culturels, pas un vecteur substantiel de diffusion du virus dès l’instant où un protocole sanitaire strict est respecté sur les campus…

      […]

      seuls 3 à 6% des centaines de milliers de tests quotidiens effectués se révèlent positifs dans la période récente, de sorte qu’on ne comprend toujours pas (plus) comment la propagation du covid-19 peut encore être qualifiée de « catastrophe sanitaire » susceptible de porter gravement atteinte à la santé de la population française dans son ensemble.

      Cette approche obsessionnellement sanitaro-centrée de la lutte contre la propagation du coronavirus, les yeux rivés sur une chimère artificielle de 5 000 contaminations par jour au plan national, est une pure folie collective (v. cependant, en faveur d’une telle approche, la tribune d’un collectif de médecins : « Il est à craindre que l’aggravation de l’actuelle vague impose mi-janvier un nouveau confinement », lemonde.fr, 11 janvier 2021). Elle procède de la grossière inadaptation à une pandémie de notre système hospitalier, laminé par vingt ans de politiques néolibérales. Ses conséquences pour les mois et les années à venir sur tous les plans (culturel, éducationnel, relationnel, psychologique, économique et même sanitaire…) deviennent manifestement exorbitantes, ainsi que l’illustre hélas la fermeture au public depuis presque un an désormais des campus de l’enseignement supérieur.

    • Le même défendait la réouverture des théâtres et des cinémas, en dénonçant les « arguments anxiogènes […] présentés de manière dramatisante »…

      Fermeture des théâtres et cinémas : comédie au Conseil d’Etat | Le Club de Mediapart
      https://blogs.mediapart.fr/paul-cassia/blog/281220/fermeture-des-theatres-et-cinemas-comedie-au-conseil-d-etat

      Aussi, dans le contentieux des mesures réglementaires de l’état d’urgence sanitaire, le Conseil d’Etat a amputé la balance du contrôle de proportionnalité de l’un de ses plateaux : seuls sont soulignés par le juge des référés les arguments anxiogènes relatifs à la diffusion du covid-19, au demeurant présentés de manière dramatisante, sans que soient jamais mentionnés ni à plus forte raison évalués les incidences négatives de la mesure en cause dans les nombreux domaines autres que sanitaire…

    • Le sérieux serait de faire plus que ce n’est le cas aujourd’hui - avec le pauvres messages du métro parisien par exemple, qui ont finit par être plus clairs sur les comportements attendus (sur le nez aussi !), à défaut de véhiculer des notions de base sur le virus - de chaque lieu public clos (travail, transport, culture, consommation) susceptible d’être fréquenté un endroit de formation sur les notions de base et d’ apprentissage des gestes adaptés - en plus d’une utilisation de l’ensemble des média -quitte à ce que les lieux culturels, pour prendre cet exemple, ne puissent ouvrir qu’à la condition d’imposer (et de distribuer) des masques FFP2, ou/et toutes autres mesures jugées nécessaires. Il y aurait à établir selon les endroits, le volume d’air, l’aération, le nombre de personnes, et en jouant sur ces éléments, des précautions sanitaires fondées, au cas par cas.

      Il y a eu en Allemagne au printemps dernier des essais d’ouverture de lieux culturels dans des conditions bien précises et avec des observations scientifiques qui concluaient que l’évitement de la contagion était possible (c’était mentionné ici, je ne sais où).

      Nous sommes dans une toute autre logique ou des médecins paradent à la télé sans masque, ou le gouvernement ment impunément, là où une large éducation « technique » de base pourrait servir de support à une appropriation collective.

      Vu l’expansion de la pandémie, la multiplication des variants permise par la diffusion du Sars_Cov2, il finira peut-être par être pour de bon question de vivre (... avec et) contre le virus

      #covid-19 #dépossession #savoirs #réduction_des_risques

    • Colporteur, j’étais en train d’écrire un message de mon côté, je n’ai donc pas vu ton message posté ici en même temps. Alors que ça pourrait sembler une même discussion :-)
      https://seenthis.net/messages/896114

      Oui, j’aurais tendance à être sur la même longueur d’onde que toi. Mais l’exemple allemand (pédagogie, responsabilisation, aération, investissements…) désormais ne tient plus. L’évitemmnt de la contagion, en ce moment en Allemagne, c’est : fermeture des écoles, des magasins, des bars/restaurants, et des lieux culturels.

    • Arno, je ne citais pas l’Allemagne comme modèle général, ce qui serait plus abusif aujourd’hui qu’hier au vu de la situation là-bas, mais un exemple où des ressources scientifiques ont été utilisées pour préciser ce qui est faisable en lieu public clos sans faire n’importe quoi (une adaptabilité qui ne soit pas du baratin).
      Il serait possible de joindre à une logique d’ensemble (suppression du virus, santé publique avec la contribution active du maximum de malades et malades potentiels) un souci des cas, des situations très détaillé. Là comme ailleurs c’est d’une modification des pratiques sociales qu’il est question.

      Mais ce qui s’expérimente relève pour l’essentiel de la gestion de troupeau, et du profit. Ici les grosses productions culturelles, envisagent de légitimer des événements profitables en pratiquant des test antigéniques à l’entrée...

      Pour ce qui est des écoles, il y aurait toutes sortes de mesures possibles (dédoublement ou division par trois ou plus si nécessaire des effectifs, présentiel pour des groupes en alternance, priorité à la présence de ceux qui en ont le plus besoin et en expriment le souhait, des cours sous forme de promenades parlées, ... ), au moins en période de décrue de la prévalence (le déconfinement du printemps était moins déraisonné que la rentrée de septembre). Mais que font les profs et les parents ?

      Sur les lieux de travail, il semble que son vienne d’impliquer la médecine du travail (ce qu’il en reste), c’est du délire. Nous avons tous des proches qui racontent comment le déni du virus, de la contagion est fréquent, incarné. On fait au mieux descendre des consignes. Il n’y a pas de moment collectif où des échanges informés se concluent par des dispositions adéquates (gaffe à la machine à café !). Mais que font les syndiqués et leurs collègues ?

      La commission des 35 citoyens c’est encore du théâtre en lieu et place d’une « usine », chaque fois la production cède la pas à la représentation. Aller vers un consentement social éclairé (par des montées en compétences) ou mieux une appropriation collective nécessiterait des milliers de commissions interprofessionnelles qui auraient à confronter leurs travaux et actions localement.

      Bon, voilà que j’idéalise dans l’obscurité, je sors.

    • ben c’est pas de l’idéalisation, c’est de la proposition d’actions concrètes, non ? Je suis aussi étonné que toi que personne ne se bouge, en particulier dans l’éducation, fac ou primaire, mais pas que ; visiblement, la consigne « ferme la et taffe » est largement tolérable ; le système de répression doit être suffisamment dissuasif pour que la balance conscience civique / confort perso penche du bon côté du manche.

  • Le gouvernement démasqué
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/16/le-gouvernement-demasque_1808867

    « Tout a commencé il y a neuf mois. Le 22 mars, au début du confinement, Antoine Hutt (radiologue), Jonathan Favre, Thibault Puszkarek et moi-même (médecins généralistes) avons lancé le site et collectif Stop-Postillons.fr. Il y avait une pénurie de #masques (quoi qu’on en mente) et il fallait les garder pour les personnels exposés. Néanmoins tout le monde avait chez soi des t-shirts à découper, du tissu à coudre : des écrans anti-postillon » (EAP). Nous voulions "confiner les bouches et les nez" lors des sorties dérogatoires (dans les hypermarchés qui n’imposaient pas de masque à l’époque), puis maintenir cette couverture faciale lors du déconfinement.

    « Nous avions donc un seul message, qui est resté en tête du site : "Portons tous un EAP dans l’espace public pour freiner et arrêter la pandémie. Porter quelque chose sera mieux que rien. Le but des EAP est collectif et altruiste : protéger les autres et être protégé si chacun en porte."

    « Avec un message d’une telle banalité dans le cadre d’une pandémie à contamination respiratoire, nous aurions dû disparaître au bout d’une semaine. Les dirigeants auraient dû répondre : "OK, bonne idée, on fait ça, on demande aux gens de se couvrir le nez et la bouche en attendant les masques", et c’était plié. C’était simple, il suffisait de faire confiance à l’intelligence collective et à la solidarité. [...]

    « Notre message, aussi basique soit-il, était pertinent. Il a progressivement été entendu. Trèèèès progressivement : le masque a été imposé dans les lieux publics clos à partir du 20 juillet, dans les entreprises à partir du 1er septembre, dans les écoles élémentaires à partir du 2 novembre. Ainsi, en pleine pandémie, il aura fallu huit mois après notre premier appel pour généraliser le masque dans la quasi-totalité des espaces recevant du public. (...)

    (...) nous nous basions sur les données scientifiques, les seules qui comptent, au-delà des arguments d’autorité. Depuis le CheckNews de Libération du 13 mars, nous savions que les personnes asymptomatiques pouvaient être contagieuses. Nous avions lu l’étude de Davies et al. dans laquelle 21 volontaires avaient toussé dans une boîte, mise en incubation pendant 48 heures, avant de compter les "colonies" de bactéries de la taille du Sars-CoV-2 : 200 sans masque, 43 avec un masque en coton fait maison, 30 avec un masque chirurgical. Visionnaires en 2013, les auteurs concluaient qu’en cas de pénurie de masques chirurgicaux, un masque fait maison serait mieux que rien - mon expression favorite.
    [...]

    « Nous sommes en décembre, et le masque apparaît toujours en dernière position sur les sites gouvernementaux, après "éviter de se toucher le visage", et avec la consigne de « le porter quand la distance d’un mètre ne peut pas être respectée ». Le risque de transmission par aérosol n’est toujours pas considéré, ce qui permet d’ailleurs d’imposer le masque à l’école et en entreprise et en même temps, de laisser les #cantines scolaires ou d’entreprises en l’état. C’est à désespérer.

    [...]

    « Concernant l’#école enfin, nous avons dû militer, publier des tribunes cet été, écrire des communiqués en août, septembre et octobre, une revue de littérature, intervenir en visioconférence auprès de syndicats d’enseignants en demande d’informations scientifiques… Tout ça parce qu’un ministre déclarait être "préparé à tout" sur la base de l’avis… roulement de tambour… des sociétés savantes de pédiatrie ! Jean-Michel Blanquer avait soudain fait fi de l’OMS : avec un tel niveau en pirouette, il n’est pas étonnant qu’il ait récupéré le ministère des Sports lors du remaniement, remarquez. Toutefois, si la plus haute instance à suivre n’est plus l’OMS mais les sociétés nationales, pourquoi concernant les masques entre avril et juillet le gouvernement a-t-il ignoré l’Académie nationale de médecine le 2 avril, le 22 avril, le 7 mai et le 28 juillet, l’European Centre for Disease Control le 8 avril ou son propre Conseil scientifique le 20 avril ? Il est facile de multiplier les instituts, conseils, centres, agences, sociétés, académies, autorités et organisations pour au final choisir parmi tous leurs avis celui qu’on veut mettre en avant… Mais ça, ce n’est ni de la science, ni de la politique. C’est de la manipulation. »

    #covid-19 #AuPaysdesLumièresÉteintes
    #aérosols #santé_publique #médecine #in_retrospect

    • Distribution de 10 FFP2 par personnel scolaire en Tchéquie

      Measures adopted by the Czech Government against the coronavirus
      https://www.vlada.cz/en/media-centrum/aktualne/measures-adopted-by-the-czech-government-against-coronavirus-180545/#general

      Schools and school facilities will receive up to 2.9 million respirators from state reserves. Each pedagogical and non-pedagogical worker will receive ten respirators of the FFP2 class.

      The move to send personal protective equipment via Czech Post to the endangered population over 60 years of age was approved. Every Czech citizen over the age of 60 should receive a package containing one FFP2 respirator and five face masks.

      The government decided to release 190 000 FFP2 respirators and 1 000 000 masks from the state material reserves in order to provide them free of charge to people benefiting from a disability pension for a third-degree disability and people younger than 18 who were granted a disability card for a severe health disability (ZTP) or severe health disability requiring special assistance (ZTP/P).
      The state will provide personal protective equipment for employees of facilities for children requiring immediate help and vulnerable children, to whom care is also provided during the state of emergency. Up to 26 580 FFP2 respirators, 186 000 masks, 49 500 protective gloves and 2 475 protective shields will be available for these facilities from the state material reserves for the duration of the state of emergency.

      The provision of three milion #FFP2 respirators from state´s material reserve to staff of residential social services and care services have been approved.

      #réduction_des_risques #santé_publique

  • L’art de la sélection impartiale selon la HAS : test salivaires ? non merci !

    univadis / 14 déc. 2020

    Les experts de la HAS (Haute Autorité de Santé) ont examiné lʼensemble des études cliniques (recherche sur les bases de données Pubmed, Embase, MedRxiv et BioRxiv) permettant de déterminer si cette alternative est recevable, compte tenu du niveau dʼexigence de lʼinstitution à lʼégard des tests diagnostiques du SARS-CoV-2 (sensibilité clinique de 80% et spécificité clinique de 99%). Cette mise à jour nʼinclut pas les travaux portant sur le test #EasyCOV (technique intégrée sur prélèvement salivaire permettant de ne pas passer par des machines de laboratoire).Des 202 études consultées (sur titre et résumé), ils nʼen ont dʼabord retenu que onze, puis en ont sélectionné seulement deux parmi elles. Et de ces deux, ils nʼont finalement sélectionné quʼune seule, du fait du nombre insuffisant de patients inclus dans lʼautre... La conclusion nʼest pas encourageante. Aucune étude « probante et pertinente » nʼa pu être trouvée [...]

    https://files.slack.com/files-pri/TSJDKS71D-F01GEJC72KH/download/covid-19___espoir_douche___pour_les_tests_salivaires_rt-lamp_hors_syste

    https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-12/synthese_rt-lamp_salivaire_sars-cov-2.pdf

  • (4) Fêtes de fin d’année : comment réveillonner sans contaminer - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2020/12/10/fetes-de-fin-d-annee-comment-reveillonner-sans-contaminer_1806449

    Alors que les lieux clos jouent un rôle crucial dans la transmission du virus, des précautions sont nécessaires pour les rassemblements du 24 et ceux plus encadrés du 31 décembre, qui sera soumis au couvre-feu à 20 heures, contrairement au réveillon de Noël.

    • Pour éviter au maximum la transmission du virus lors d’événements familiaux, la solution la plus simple est évidemment de ne pas se réunir. A défaut, quelques précautions sont à prendre. Pour le docteur Yvon Le Flohic, très en pointe sur ces questions, il s’agit tout d’abord de faire attention à ne pas mélanger deux types de personnes : les personnes à risque et les personnes vecteur de contamination. Les personnes à risques sont les personnes âgées, ou souffrant de pathologie de type diabète, maladie pulmonaire, cardiaque. Rappelons que l’âge est le principal facteur de risque : les plus de 60 ans représentent 25% de la population mais 95% de la mortalité du virus. Le risque s’accroît encore avec l’âge : à 80 ans, on a dix fois plus de risque de mourir de la pandémie qu’à 60.

      Pour diminuer le risque d’être vecteur il s’agit d’éviter toute interaction sans masque pendant les dix jours précédant Noël, hors la bulle familiale. Notamment les repas, les cantines d’entreprise. Et faire soit un test antigénique la veille de l’événement, soit un test PCR quelque jour avant, de manière à disposer des résultats à Noël. Il s’agit par ailleurs de guetter le moindre signe. Parmi les asymptomatiques, les plus contagieux sont les paucisymptomatiques. Soit les personnes contaminées, mais qui ne présentent que de très légers symptômes : un nez qui coule, une fatigue inhabituelle peuvent être un signe de contamination et de forte contagiosité.

    • Noël : 68% des Français ne porteront pas de masques pendant le réveillon - baromètre BVA pour RTL et Orange
      https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/noel-68-des-francais-ne-porteront-pas-de-masques-pendant-le-reveillon-7800941983

      Invités à se prononcer sur leurs intentions concernant le respect des recommandations et des mesures énoncées par le gouvernement pour les fêtes de fin d’année, les Français qui fêteront Noël déclarent à 71% qu’ils ne se réuniront pas à plus de 6 adultes à cette occasion. À l’inverse, 29% avouent qu’ils ne respecteront pas cette jauge et seront plus de 6 adultes, notamment les plus jeunes (33% des 18-34 ans).

      Si la limitation des convives leur semble donc envisageable et qu’ils se plieront pour la plupart volontiers à cette règle, les Français se montrent en revanche nettement plus réticents à l’idée de porter un #masque le soir de #Noël.

      Ils ne se cachent pas d’ailleurs pour le dire, puisque 68% de ceux qui ont l’intention de fêter Noël indiquent qu’ils ne porteront pas de masque avec leurs proches le soir du réveillon, contre 32% qui le feront, dont 13% seulement qui le feront « certainement ». Les personnes âgées de 65 ans ou plus, bien que minoritaires, sont plus nombreuses à avoir l’intention de porter un masque, ils sont 45% contre seulement 18% chez les 18-24 ans.

      Notons que près d’une personne sur cinq ayant l’intention de fêter Noël envisage de réaliser un test Covid avant de voir ses proches (18% des personnes sondées). Un chiffre plus important chez les 18-24 ans, qui sont 30% à penser à cette éventualité. Ces derniers semblent donc plus enclins à se faire tester avant qu’à porter un masque le soir de Noël.

      Bref, sauf grosse piqure « de rappel » (un président gravement malade ou mort ?), hausse des hospitalisations à prévoir entre le 1er et le 10 janvier et des décès à partir de mi-janvier.

  • Plusieurs blocages de lycées pour protester contre le non-respect des mesures sanitaires
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/03/plusieurs-blocages-de-lycees-pour-protester-contre-le-non-respect-des-mesure

    Une dizaine de blocages ou tentatives ont eu lieu à Paris, ainsi qu’à Saint-Etienne, Saint-Nazaire, Toulouse, Nantes ou encore Besançon. Dans certains lycées bloqués, des heurts ont eu lieu avec les policiers. [selon Le Monde avec Agence France police]

    #lycées #Lycéens #covid-19 #réduction_des_risques

  • « Tout ce que nous avons appris du sida est effacé, on gère cette épidémie comme si c’était la première » - Christian Lehmann donne la parole à un militant d’Act up
    https://www.liberation.fr/france/2020/10/30/il-est-temps-d-envoyer-chier-ces-mandarins-egocentriques_1803948

    J’ai rencontré Fred Bladou dans une autre vie, en 2007, quand je militais au côté d’Act Up contre les franchises qu’imposait Nicolas Sarkozy pour défaire la prise en charge solidaire des soins. Jeune médecin en loden, bon client pour les journaux télévisés, j’ai été adopté par cette troupe courageuse. Ces « usual suspects » n’hésitaient pas à zapper les meetings de Sarkozy, à asperger de faux sang l’entrée du ministère de la Santé. Ils poursuivaient dans les allées de Solidays Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, qui réformait l’hôpital public et mettait en place la tarification à l’activité et des économies drastiques qui ont fait le lit de la situation actuelle. Nous avons perdu. Les malades ont payé dans leur chair. Parce qu’il n’y avait déjà pas d’argent magique, et que piquer de la petite monnaie dans la poche des cancéreux et des séropos était mieux vu que de taxer les stock-options, comme l’avait alors proposé Philippe Seguin, qui n’était pourtant pas exactement le sous-commandant Marcos. Toujours militant, toujours en colère, toujours activiste du sida, Fred Bladou aborde le Covid avec en mémoire la lutte contre cette autre pandémie :

    [...]

    « Françoise Barré-Sinoussi et Jean-François Delfraissy ont demandé à de nombreuses reprises la création d’une instance citoyenne composée d’acteurs de la santé, de citoyens, d’associatifs. Ces demandes sont restées vaines. La santé de toute la population ne dépend que de la décision politique sur fond de luttes fratricides entre médecins médiatiques et experts choisis prompts à soutenir un Etat défaillant. L’expérience du sida nous a enseigné que les politiques publiques, la prévention et la prise en charge des personnes vivant avec le VIH se construisent entre médecins, décideurs politiques et représentants associatifs des groupes les plus exposés. Pour qu’une stratégie de santé fonctionne, il faut susciter l’adhésion du plus grand nombre. On construit avec les gens et pas pour les gens.

    « Les erreurs du gouvernement ont lâché sur la Toile des milliers de conspirationnistes. Il faut changer de braquet et coconstruire avec le peuple, une stratégie adaptée. Il est temps d’envoyer chier ces quelques mandarins égocentriques qui monopolisent le débat public et les chaînes d’infos pour vendre un traitement inefficace. Il est temps de prendre la place des associations plus préoccupées par leur train de vie et les cocktails ministériels que par notre survie, notre bien-être et notre qualité de vie.

    #act-up #sos_addictions #serge_bladou #réduction_des_risques #auto_support #acteurs_de_santé #covid-19 #prévention #mensonges_d'État #madarins #conspirationnistes #usagers_du_système_de_santé #malades

  • #États-Unis | Pas de #masque, plus d’hospitalisations
    https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2020-10-29/etats-unis/pas-de-masque-plus-d-hospitalisations.php

    Si l’imposition très variable du port du couvre-visage au Tennessee est un casse-tête pour les autorités sanitaires de cet État, elle a au moins l’avantage de fournir des données frappantes sur ses effets sur la courbe d’hospitalisations. Dans une étude publiée le 27 octobre, des chercheurs de l’Université Vanderbilt démontrent que les hospitalisations dans les comtés où le port du masque n’est pas obligatoire ont augmenté de 200 % depuis juillet, soit une hausse beaucoup plus draconienne que dans les autres hôpitaux.

    #covid-19

  • Du #sida au Covid 19
    https://laviedesidees.fr/Du-Sida-au-Covid-19.html

    Bien que très différentes, les épidémies de Sida et de #Covid-19 mettent les #Sociétés face à des dilemmes médicaux, politiques et sociétaux communs en termes de gestion de l’incertitude scientifique, de responsabilisation, d’attention aux plus vulnérables et surtout de #prévention.

    #mobilisation #épidémie
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20201002_pezeril_sidacovid.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20201002_pezeril_sidacovid.pdf

    • Deuxièmement, les études en sciences sociales ont montré que les individus ne font pas seulement face à un risque d’infection ou de maladie, mais qu’ils doivent également gérer d’autres risques, ceux de pauvreté, d’exclusion ou de solitude par exemple, procédant ainsi à un arbitrage en fonction des situations. Ils peuvent « prendre des risques » en termes de santé, en agissant rationnellement, sans être des « irresponsables ». En outre, ils n’ont pas toujours les moyens de mettre en œuvre cet arbitrage, soit parce que les outils (le préservatif ou le masque) manquent ponctuellement ou structurellement, soit parce qu’ils ne sont pas en mesure de les utiliser (une personne pouvant avoir du mal à proposer le préservatif par exemple ou ayant une incapacité respiratoire rendant difficile le port du masque buccal), soit encore parce qu’ils ne disposent pas d’informations claires (et non-contradictoires) sur les moyens efficaces et disponibles pour diminuer les risques. [...]

      Enfin, face à la multi-dimensionnalité des risques, les acteurs de la lutte contre le sida ont fait valoir l’importance d’une approche en termes de réduction des risques (RdR), qu’il y a lieu ici aussi de considérer. Pensée au départ dans le contexte de l’usage de drogues, du partage de seringues plus précisément, ce nouveau paradigme va transformer en profondeur la politique de lutte contre le sida à la fin des années 1990. Son efficacité pour les injecteurs ayant été rapidement démontrée au niveau épidémiologique (le pourcentage de ce groupe chute drastiquement dans les nouveaux diagnostics de VIH dès qu’une politique de RdR est menée), elle s’est ensuite élargie à la réduction des risques sexuels. Cette approche a permis de diversifier les instruments et d’aller au-delà de l’abstinence ou de l’usage du préservatif, afin que chacun·e puisse réduire les risques en fonction de ses possibilités réelles et de son contexte de vie (traitement préventif du VIH, retrait avant éjaculation, sero-sorting, séro-positioning, etc.). Autrement dit la politique de réduction des risques présuppose des informations, claires et non-discordantes, sur les risques réels de transmission, les outils pour les réduire, leur mise à disposition par les pouvoirs publics et la responsabilisation de toutes et tous.

      Responsabilisation versus criminalisation des comportements

      La responsabilisation suppose de faire confiance aux individus et en leur capacité de faire des choix éclairés et rationnels en fonction de leur situation, plutôt que d’imposer des comportements supposés adéquats et de sanctionner celles et ceux qui ne s’y conforment pas.

      #réduction_des_risques

  • How to use ventilation and air filtration to prevent the spread of coronavirus indoors
    https://theconversation.com/how-to-use-ventilation-and-air-filtration-to-prevent-the-spread-of-

    The vast majority of SARS-CoV-2 transmission occurs indoors, most of it from the inhalation of airborne particles that contain the coronavirus. The best way to prevent the virus from spreading in a home or business would be to simply keep infected people away. But this is hard to do when an estimated 40% of cases are asymptomatic and asymptomatic people can still spread the coronavirus to others.

    Masks do a decent job at keeping the virus from spreading into the environment, but if an infected person is inside a building, inevitably some virus will escape into the air.

    I am a professor of mechanical engineering at the University of Colorado Boulder. Much of my work has focused on how to control the transmission of airborne infectious diseases indoors, and I’ve been asked by my own university, my kids’ schools and even the Alaska State Legislature for advice on how to make indoor spaces safe during this pandemic.

    Once the virus escapes into the air inside a building, you have two options: bring in fresh air from outside or remove the virus from the air inside the building.

    All of the air in a room should be replaced with fresh, outside air at least six times per hour if there are a few people inside.
    It’s all about fresh, outside air

    The safest indoor space is one that constantly has lots of outside air replacing the stale air inside.

    In commercial buildings, outside air is usually pumped in through heating, ventilating and air-conditioning (HVAC) systems. In homes, outside air gets in through open windows and doors, in addition to seeping in through various nooks and crannies.

    Simply put, the more fresh, outside air inside a building, the better. Bringing in this air dilutes any contaminant in a building, whether a virus or a something else, and reduces the exposure of anyone inside. Environmental engineers like me quantify how much outside air is getting into a building using a measure called the air exchange rate. This number quantifies the number of times the air inside a building gets replaced with air from outside in an hour.

    While the exact rate depends on the number of people and size of the room, most experts consider roughly six air changes an hour to be good for a 10-foot-by-10-foot room with three to four people in it. In a pandemic this should be higher, with one study from 2016 suggesting that an exchange rate of nine times per hour reduced the spread of SARS, MERS and H1N1 in a Hong Kong hospital.

    Many buildings in the U.S., especially schools, do not meet recommended ventilation rates. Thankfully, it can be pretty easy to get more outside air into a building. Keeping windows and doors open is a good start. Putting a box fan in a window blowing out can greatly increase air exchange too. In buildings that don’t have operable windows, you can change the mechanical ventilation system to increase how much air it is pumping. But in any room, the more people inside, the faster the air should be replaced.

    CO2 levels can be used to estimate whether the air in a room is stale and potentially full of particles containing the coronavirus.
    Using CO2 to measure air circulation

    So how do you know if the room you’re in has enough air exchange? It’s actually a pretty hard number to calculate. But there’s an easy-to-measure proxy that can help. Every time you exhale, you release CO2 into the air. Since the coronavirus is most often spread by breathing, coughing or talking, you can use CO2 levels to see if the room is filling up with potentially infectious exhalations. The CO2 level lets you estimate if enough fresh outside air is getting in.

    Outdoors, CO2 levels are just above 400 parts per million (ppm). A well ventilated room will have around 800 ppm of CO2. Any higher than that and it is a sign the room might need more ventilation.

    Last year, researchers in Taiwan reported on the effect of ventilation on a tuberculosis outbreak at Taipei University. Many of the rooms in the school were underventilated and had CO2 levels above 3,000 ppm. When engineers improved air circulation and got CO2 levels under 600 ppm, the outbreak completely stopped. According to the research, the increase in ventilation was responsible for 97% of the decrease in transmission.

    Since the coronavirus is spread through the air, higher CO2 levels in a room likely mean there is a higher chance of transmission if an infected person is inside. Based on the study above, I recommend trying to keep the CO2 levels below 600 ppm. You can buy good CO2 meters for around $100 online; just make sure that they are accurate to within 50 ppm.

    Air cleaners

    If you are in a room that can’t get enough outside air for dilution, consider an air cleaner, also commonly called air purifiers. These machines remove particles from the air, usually using a filter made of tightly woven fibers. They can capture particles containing bacteria and viruses and can help reduce disease transmission.

    The U.S. Environmental Protection Agency says that air cleaners can do this for the coronavirus, but not all air cleaners are equal. Before you go out and buy one, there are few things to keep in mind.

    If a room doesn’t have good ventilation, an air cleaner or air purifier with a good filter can remove particles that may contain the coronavirus.
    The first thing to consider is how effective an air cleaner’s filter is. Your best option is a cleaner that uses a high-efficiency particulate air (HEPA) filter, as these remove more than 99.97% of all particle sizes.

    The second thing to consider is how powerful the cleaner is. The bigger the room – or the more people in it – the more air needs to be cleaned. I worked with some colleagues at Harvard to put together a tool to help teachers and schools determine how powerful of an air cleaner you need for different classroom sizes.

    The last thing to consider is the validity of the claims made by the company producing the air cleaner.

    The Association of Home Appliance Manufacturers certifies air cleaners, so the AHAM Verifide seal is a good place to start. Additionally, the California Air Resources Board has a list of air cleaners that are certified as safe and effective, though not all of them use HEPA filters.

    Keep air fresh or get outside

    Both the World Health Organization and U.S. Centers for Disease Control and Prevention say that poor ventilation increases the risk of transmitting the coronavirus.

    If you are in control of your indoor environment, make sure you are getting enough fresh air from outside circulating into the building. A CO2 monitor can help give you a clue if there is enough ventilation, and if CO2 levels start going up, open some windows and take a break outside. If you can’t get enough fresh air into a room, an air cleaner might be a good idea. If you do get an air cleaner, be aware that they don’t remove CO2, so even though the air might be safer, CO2 levels could still be high in the room.

    If you walk into a building and it feels hot, stuffy and crowded, chances are that there is not enough ventilation. Turn around and leave.

    #réduction_des_risques #ventilation #CO2 #mesure_du_CO2 #purificateur_d'air #covid-19 #coronavirus #espaces_fermés #air #contamination

    • HKU mechanical engineering study reveals airborne transmission of COVID-19 opportunistic in nature and poor indoor ventilation plays a role in transmission - All News - Media - HKU
      https://seenthis.net/messages/879105

      Germans embrace fresh air to ward off #coronavirus | Germany | The Guardian
      https://seenthis.net/messages/879381

      Ventiler, quantifier le taux de CO2, filtrer, Groupe Jean-Pierre Vernant
      http://www.groupejeanpierrevernant.info/#Ventilation

      La seconde mesure consiste à équiper tous les établissements de capteurs de CO2 de sorte à optimiser la ventilation de chaque pièce :

      fenêtre entrebâillée en permanence ou ouverte périodiquement en grand
      révision des systèmes de ventilation forcée, quand ils existent, et réglage des vitesses de ventilation

      La mesure de CO2 s’effectue à 1 m 50 ou 2 m du sol, avec un relevé au cours du temps. Le taux de CO2 doit être amené, en permanence, au niveau le plus bas possible. Un objectif quantitatif consiste à essayer d’atteindre 200 ppm de plus qu’à l’extérieur (soit 650 ppm à Paris). Les mesures préliminaires effectuées en milieu universitaire et scolaire montrent des taux anormalement élevés, y compris là où les VMC sont aux normes. Passer de 1500 ppm à 650 ppm permet de gagner au moins un facteur 5 en probabilité d’infection, et probablement beaucoup plus, par effet de seuil/de dose. Il conviendrait de fixer un maximum raisonnable (850 ppm est une valeur type recommandée par différents scientifiques) au delà duquel il faille :

      diminuer la jauge d’occupation
      ajouter un système de filtration (voir ci-dessous)
      faire réviser la ventilation forcée pour augmenter le débit
      Il convient d’avoir un recensement exhaustif des salles à risques, avec une attention particulière pour les lieux de restauration.
      Budget pour améliorer la ventilation — L’essentiel passe par des circulaires ministérielles et par une campagne de sensibilisation par des scientifiques, évitant le ton des campagnes du printemps.
      Budget pour les capteurs CO2 — Equiper chaque établissement scolaire, et chaque UFR d’un capteur CO2, produit à 50 €, coûte 3 millions €. Il faut pour cela une commande d’Etat de 60 000 capteurs-enregistreurs, et le recrutement et la formation de techniciens aidant à la mise-en-œuvre.

    • Covid-19 : l’aération, pilier jusqu’ici négligé de la prévention, c’est cité par Macron donc, Le Monde.

      https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/10/16/covid-19-l-aeration-pilier-jusqu-ici-neglige-de-la-prevention_6056262_165068

      Diluer par la ventilation la concentration du virus dans l’air pourrait réduire les contaminations en lieux clos. Des chercheurs proposent de généraliser les capteurs de CO2, un indice utile à condition de bien interpréter la mesure.
      Par David Larousserie

      La recommandation est tombée comme une évidence lors de l’entretien avec Emmanuel Macron, le 14 octobre, annonçant le couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles : « Aérer régulièrement (…), dix minutes trois fois par jour. » C’est, selon le président de la République, la quatrième règle barrière que tout le monde devrait suivre. L’évidence est en fait assez récente. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) l’évoque dans bon nombre de ses avis, et des médecins le proclament depuis longtemps, mais la consigne restait loin derrière le lavage des mains, les masques ou les distances de sécurité. Le conseil scientifique ne l’a mentionnée que deux fois dans ses avis, à propos des municipales et des écoles.

      Sans doute cette soudaine mise en avant doit-elle beaucoup à la chancelière allemande, Angela Merkel, qui depuis plusieurs semaines insiste sur l’importance de la ventilation pour contrer l’épidémie et dont le gouvernement a prévu 500 millions d’euros d’ici à 2024 pour la rénovation des systèmes de ventilation des bâtiments publics.

      La logique de cette consigne est assez simple. Puisque le virus se transmet par l’air, diminuer sa concentration, en le diluant par un air renouvelé, abaisse les risques. Sauf que, dans le détail, la situation est plus compliquée, comme viennent d’en faire l’expérience plusieurs enseignants-chercheurs et chercheurs.

      « A la rentrée universitaire, nous voulions assurer la sécurité sanitaire de nos enseignements. Alors nous avons commencé à réfléchir de façon informelle au meilleur protocole à suivre », se souvient Bruno Andreotti, professeur de physique à l’Université de Paris, qui a participé à cette réflexion avec une poignée de volontaires, physiciens, biologistes, informaticiens… La question des masques, des gels ou de la distance étant déjà bien établie, il restait celle de l’aération.

      Situations variables

      D’abord, il a fallu arbitrer une « controverse ». Même si l’Organisation mondiale de la santé maintient que « la transmission du SARS-CoV-2 par les aérosols n’a pas été démontrée », une accumulation d’indices montre que les postillons ou les gouttes exhalées ne sont pas les seules sources de contamination, et donc que les particules qui restent dans l’air plus longtemps (les aérosols) comptent beaucoup. Par exemple, une équipe néerlandaise en juillet a montré la transmission aérienne du virus entre deux cages abritant des furets. Des infections de plus de 30 personnes à partir d’un seul malade dans des chorales en Allemagne ou aux Etats-Unis plaident aussi en faveur de ce mode de contamination. Et donc pour le bien-fondé de la ventilation.
      Ensuite, « recommander d’aérer, c’est une chose, mais savoir quantitativement si c’est bien fait, c’en est une autre », précise Benoit Semin, chercheur CNRS au Laboratoire de physique et mécanique des milieux hétérogènes, à Paris, qui a mené avec des collègues des mesures dans les salles de classe, de réunion, le métro, les voitures, les restaurants… Ces volontaires découvrent alors que, même dans une salle moderne équipée de ventilation aux normes, les situations sont très variables. Ils quantifient aussi l’effet d’une ouverture de fenêtres ou de portes. Ils constatent l’effet de la présence de 5, 10 ou 20 personnes dans une pièce.

      Comment ? Grâce à des capteurs bon marché, à une centaine d’euros, qui mesurent la concentration en dioxyde de carbone, CO2, qui est un gaz exhalé par la respiration humaine. La variation de la concentration de ce gaz permet donc de mesurer l’effet d’une ventilation mécanique ou manuelle par l’ouverture des portes et fenêtres, tout comme elle renseigne sur la présence d’humains dans la pièce.

      « Au début, nous avons suscité l’incompréhension de nos administrations », raconte Jacques Haiech, professeur honoraire de l’université de Strasbourg. « Il a fallu batailler », complète Bruno Andreotti. Les mesures montraient en effet quelques défaillances dans les ventilations…

      « Dès qu’on met un capteur dans une salle indiquant la concentration, cela crée des réflexes pour ventiler », explique Benoit Semin. « On voit même des profs annoncer qu’ils ont fait cours à tel ou tel niveau de concentration en CO2 », apprécie Bruno Andreotti. Ces campagnes de mesures bénévoles ont permis de constater qu’il faut une demi-heure environ pour qu’une personne seule fasse plus que tripler la concentration en CO2 (pour une pièce de 10 m3). Ou que dans une salle de réunion, même avec une ventilation rénovée, les teneurs en CO2 montent vite. Les ventilations ne sont en effet pas prévues pour, comme à l’hôpital, éviter les pathogènes et leur taux de renouvellement d’air est bien plus faible.

      Estimation du risque délicate

      « Les relations avec l’administration s’améliorent. Maintenant il faut passer à l’acte et s’équiper en compétence et en matériel », insiste Jacques Haiech. Plusieurs participants aux discussions et mesures ont mis en ligne un guide des bonnes pratiques sur un site critique de l’évolution de la politique de recherche, le « Groupe Jean-Pierre Vernant ». Désormais, dans plusieurs universités, les étudiants viennent en polaire en cours, leurs profs mangent la fenêtre ouverte, aèrent cinq minutes toutes les demi-heures. Le guide chiffre à 3 millions d’euros la dépense pour 60 000 capteurs, dont certains sont en rupture de stock. « On pourrait lancer des PME pour la fabrication de purificateurs d’air ou de capteurs. Mobiliser les étudiants et les profs pour faire ces mesures… », rêve Bruno Andreotti, qui peste contre l’inertie du système.

      Voilà pour les mesures. Mais, ensuite, quel seuil d’alerte fixer ? La réponse est pour l’instant impossible à donner, car personne ne sait quelle charge virale est contaminante et, a fortiori, quelle concentration dans l’air serait risquée. Deux hypothèses peuvent être avancées.

      L’une est que la probabilité d’être infecté est proportionnelle à la concentration en virus. Alors, mesurer la concentration en CO2 est une bonne manière d’estimer le risque de contamination.

      L’autre hypothèse est qu’il existe un seuil au-delà duquel on est contaminé et en deçà non. L’estimation du risque serait plus délicate, mais cela signifierait aussi qu’il est possible d’empêcher toute contamination. En 2019, une équipe taïwanaise a ainsi rapporté avoir réussi à supprimer la tuberculose dans des salles de classe correctement ventilées. Pour le nouveau coronavirus, aucun seuil ne peut encore être défini. Il semble donc imprudent, sur le plan sanitaire, de proposer des indicateurs rouge, orange ou vert en fonction de la concentration en CO2 d’une pièce, comme le suggèrent de nombreux amateurs : leurs capteurs faits maison pourraient procurer des assurances trompeuses.

      Sur la charge virale qui détermine la contamination, évoquer la thèse d’un seuil sans rappeller pas l’effet dose (cf, diminution de l’ampleur des symptômes si masques) n’est pas très sport.