person:dave eggers

  • « Un écrivain passe l’essentiel de sa vie dans l’obscurité » : rencontre avec Zadie Smith - Culture / Next
    https://next.liberation.fr/livres/2018/09/21/un-ecrivain-passe-l-essentiel-de-sa-vie-dans-l-obscurite-rencontre-a

    C’est une belle soirée de juillet, tout Paris semble s’être précipité pour voir les joueurs de l’équipe de France descendre les Champs-Elysées. Mais une petite foule compacte et fébrile a fait le choix d’élire domicile à quelques kilomètres de là, devant la librairie Shakespeare and Company. Vu ce qu’a duré la parade triomphale des Champs, il semble qu’ils aient fait le bon choix, car l’écrivaine britannique Zadie Smith, attendue ce soir-là avec son mari, Nick Laird, pour une lecture publique, est restée bien plus que dix-sept minutes. La taille de l’attroupement, la présence en son sein de l’écrivain américain en vue Dave Eggers, tout cela disait quelque chose de la célébrité de l’écrivaine au turban. « Oh, il y a toujours du monde ici », nous confia-t-elle avec légèreté, sans que l’on sache si cela disait quelque chose de la France, ou de cette librairie en particulier. Mais depuis la parution en 2000 de son premier roman, Sourires de loup, lorsqu’elle avait 24 ans, et le succès retentissant de cette plongée dans le Londres multiculturel de l’époque, il n’est pas excessif de qualifier Zadie Smith de star.

    Depuis, l’écrivaine mi-anglaise mi-jamaïcaine a signé d’autres bons romans - Ceux du Nord-Ouest est à nos yeux le meilleur - et quantité d’essais. Le couple habite désormais New York, où Zadie Smith enseigne le creative writing à la New York University, et s’ils sont à Paris ce soir, c’est pour présenter deux recueils paraissant en anglais à ce moment-là - des essais pour elle, des poèmes pour lui -, dont la particularité est de porter le même nom, Feel Free (« sens-toi libre »). Cette homonymie leur a donné l’occasion de lever un voile pudique sur leurs relations de couple et de travail, avec le genre d’humour autodépréciatif que les écrivains de langue anglaise manient avec agilité. Et n’est-ce pas une chose passionnante, la petite fabrique du métier d’écrivain, sur quoi Zadie Smith disserte très généreusement lorsqu’on l’interviewe ? Il faut l’avouer, Swing Time n’est peut-être pas, d’elle, notre livre préféré, sa magistrale première partie, qui met en scène l’amitié fusionnelle de deux fillettes métisses dans le Londres des années 80, bourrée de détails ironiques et de commentaires sociaux fulgurant tous azimuts, faisant place à une deuxième partie un brin plus mécanique, affaiblie par l’entrée en scène d’une pop star ressemblant à Britney Spears. Mais quelle intelligence, toujours, chez cette écrivaine-là. Le matin même est parue une nouvelle signée de sa plume dans le New Yorker, charge déjantée contre la tentation de notre époque à vouloir « oblitérer » tel ou tel dès lors qu’ils font un faux pas, et il fut jouissif de l’entendre, elle, s’entretenir à bâtons rompus. « On n’est libre nulle part, nous confiera-t-elle, autant être libre sur la page. »

    Il y a dans Swing Time une célébrité qui a grandi dans l’œil du public. Un écrivain n’est pas une rock star, mais n’y a-t-il pas des résonances avec votre parcours ?

    J’ai 42 ans, mes 24 ans me semblent loin ! (Rires) Mais ma renommée n’a rien à voir avec le genre de célébrité que je décris dans le livre : un écrivain passe l’essentiel de sa vie dans l’obscurité, la plupart des gens ne lisent pas, personne ne nous agresse. A New York, il m’arrive de voir des gens constamment harcelés, jour et nuit, et cela me fascine. Pas la célébrité en soi, mais qu’elle puisse continuer à exercer ce pouvoir d’attraction, particulièrement sur les jeunes, alors que l’on constate tous les jours que c’est un enfer. Cette aspiration, à quoi tient-elle ? Qu’en attendent ces gens ? J’en suis venue à la conclusion que ce qu’ils souhaitent, c’est être libérés de l’énorme anxiété qui naît des rencontres. Débarrassés de toutes ces choses qu’induisent les rapports sociaux. La célébrité les annihile, puisque tout le monde vous connaît déjà. Visiblement, une part de nous-mêmes aspire à cela : n’avoir aucune intimité à partager avec quiconque.

    Il y a un autre élément qui semble autobiographique, c’est ce sentiment de loyauté coupable d’un enfant envers ses parents, exacerbé par la différence de leurs origines…

    Je ne peux parler de ce que je ne connais pas, et je ne peux imaginer avoir deux parents blancs ou deux parents noirs ou tout simplement deux parents à qui je ressemble. Je ne sais pas si les différences entre mes deux parents ont pu rendre plus aiguë cette interrogation éternelle : « De qui es-tu davantage l’enfant ? » Mais je suis convaincue qu’il y a une attente génétique de similarité. Si un enfant ressemble à ses parents, c’est le résultat d’un attendu très profond. Ce qui se passe quand cela n’arrive pas, par exemple lorsque la couleur de peau n’est pas la même, n’est pas un problème ni une tragédie, mais c’est différent. Et cette différence-là m’intéresse.

    Votre livre commence en 1982, il est truffé de références, notamment musicales, à cette époque et à sa pop culture. En avez-vous la nostalgie ?

    Enfant, j’en avais plutôt pour les années 30 et 40. Mais étant donné la personne que je suis, je passe mon temps à me corriger : « Euh, non, ça ne serait pas merveilleux de vivre à cette époque-là et de porter les vêtements magnifiques qu’on portait alors car j’aurais sans doute été servante, et peut-être même qu’on m’aurait lynchée. » Il est certain que j’aurais été pauvre, que je n’aurais pu aller à la fac ni choisir un travail. Est-ce que les filles blanches se disent ce genre de chose ? En Angleterre, je vois toutes ces bandes de filles qui s’habillent dans le style des années 20 ou 50, mais avec des yeux de Noire, chacune de ces époques m’offre un scénario de meurtre potentiel, d’oppression certaine. C’est tentant, la nostalgie, mais je n’y ai pas droit. Cela m’a rendue, je ne dirais pas optimiste, mais en tout cas certaine que ce monde-ci, qui n’a rien de parfait, est historiquement le meilleur des mondes pour moi, femme noire. Même s’il reste encore beaucoup de choses à améliorer.

    Une grande partie de Swing Time se déroule en Afrique, lorsque la narratrice doit suivre la pop star pour qui elle travaille dans un projet caritatif fumeux. On y trouve des échos à un reportage que vous aviez fait au Liberia en 2007, qui est dans votre recueil Changer d’avis. Pourquoi avoir fait ce reportage à l’époque ?

    Hmm… Je ne suis pas sûre. Les gens qui me l’ont commandé ont vraiment été très insistants ! Je ne suis pas une grande voyageuse, pas une aventurière, et je décline généralement les propositions de reportages intéressants. Mais je crois que j’étais fascinée par l’histoire des origines du #Liberia, cet aveuglement total du « premier monde » vis-à-vis du tiers-monde, cette création ex nihilo. Mais pour moi ce premier voyage était totalement sentimental. Je suis sûre que beaucoup de Noirs britanniques et d’Afro-Américains vous diraient la même chose : aller en Afrique, c’est comme rentrer à la maison. C’est comme cela que je l’envisageais, et comme cela que je l’ai vécu. Ce n’était pas un fantasme, mais un fait historique et génétique : voilà l’endroit d’où vient le peuple de ma mère.

    L’article et le livre sont assez critiques des bonnes intentions des pays du « premier monde ». Tout Swing Time ne parle finalement que de responsabilité sociale. Vous croyez à quel type d’action ?

    Je m’intéresse peu au travail individuel des ONG dès lors qu’il existe d’immenses inégalités structurelles. Quand les Panamá Papers sont sortis, on a pu constater l’étendue du blanchiment d’argent américain, anglais, français, italien ou allemand en Afrique. Il faut se rendre à l’évidence : on peut envoyer autant d’organismes caritatifs qu’on veut au Liberia, tant que ce système de pillage ne change pas, par des lois internationales - car le pillage des ressources économiques de l’Afrique ne s’arrêtera pas à moins -, le reste est un détail.

    La question de la responsabilité personnelle, de la culpabilité et du privilège se retrouve souvent dans vos livres…

    Hmmm… Je crois que le sens des responsabilités par quoi il faut être habité pour être un bon citoyen, français, new-yorkais ou anglais, est désormais hors de portée pour n’importe qui. Voilà le piège : être un bon citoyen aujourd’hui, c’est devoir transformer radicalement sa manière de vivre, voyager, manger, envoyer ses enfants à l’école, les habiller. Chaque aspect de notre vie occidentale revient grosso modo à exploiter quelqu’un. Qu’il soit quasiment impossible de changer les choses au niveau individuel fait partie du problème. Cela me rappelle le krach de 2008 - ces banquiers qui nous ont fichus dedans, qui étaient-ils ? Des gens de mon âge, qui avaient fréquenté ma fac. Je les connaissais, c’étaient des connards de base. Rien de spécial, des connards de base. Mais le système où ils évoluaient leur a permis d’accomplir une destruction globale sans précédent. On peut bien s’émouvoir de la vanité, l’égoïsme et l’avidité de cette génération de jeunes hommes (car c’étaient surtout des hommes), et certes ils étaient avides et prétentieux. Mais ne le sommes-nous pas tous ? La différence, c’est que la plupart d’entre nous n’auront jamais accès à des structures permettant de tels dégâts. Je pratique le réalisme moral, je ne m’attends pas à ce que les gens soient parfaits. Mais j’aimerais en revanche qu’ils existent au cœur d’un système où les dégâts qu’ils causent peuvent être limités. C’est sans doute là que je m’éloigne de certains activistes. Je ne suis pas catholique, mais la conception très catholique du péché me parle : nous sommes tous en position de pécher. Il faut en tenir compte lorsqu’on travaille sur la réalité sociale, les gens ne sont que ce qu’ils sont.

    Swing Time est le premier livre que vous avez écrit à la première personne. C’était libérateur ou contraignant ?

    Oh, très difficile ! Cela allait à l’encontre de tout ce que je fais lorsque j’écris de la fiction. Les histoires que j’écris, pour le meilleur et pour le pire, traitent de notre vie en société, s’intéressent à des tas de gens différents. Me limiter à une seule personne était incroyablement étrange, mais cela m’a permis d’explorer les modalités de la subjectivité. D’être injuste et jalouse et cruelle, toutes ces choses qu’on est dans la vie. Dans mes autres romans, je m’octroyais la voix de la justice. Mais ça n’existe pas, la voix de la justice ! Il n’y a que nous et notre expérience subjective. J’ai commencé en pensant que j’allais écrire un roman existentiel français, quelque chose de très ramassé, à la Camus, mais après vingt pages j’avais déjà quinze personnages (rires). On ne se refait pas. Je n’ai aucun mal à inventer des personnages, je pourrais écrire un roman avec sept cents personnes dedans. Mais je ne voulais pas écrire un livre comme ça, je crois qu’il faut se méfier de ce qui nous vient trop facilement. Je voulais m’essayer à quelque chose d’un peu plus difficile, d’un peu nouveau.

    Pensez-vous revenir un jour aux « gros romans » ?

    Oh, j’espère bien ! J’ai une immense tendresse pour ce genre d’épaisseur. Les livres avec lesquels j’ai grandi, George Eliot, Dickens, que vous, Français, trouvez un peu ringards, je les adore. Ils sont loin de l’existentialisme, ce ne sont pas des livres idéologiques, plutôt des romans qui décortiquent la société - mais précisément, c’est à cet endroit-là qu’on vit. Donc aussi banals et petits et ennuyeux et pragmatiques et anglais qu’ils puissent paraître, ils sont aussi notre lieu de vie, notre réalité sociale. Ces romans-là sont d’un sublime un peu différent, parce qu’ils sont prêts à descendre dans la boue, à se colleter avec les gens… Oui, j’espère sincèrement me remettre à écrire comme ça.

    Ringards, vous y allez fort ! Ceux qui les lisent les aiment beaucoup ! Mais Eliot souffre en effet d’être mal connue ici. Pourquoi pensez-vous qu’elle n’a jamais « pris » en France ?

    Parce que c’est tout le contraire de l’esthétique française ! Les romans d’Eliot sont trop hégéliens, thèse-antithèse-synthèse. Complètement programmatiques et sociaux, là où les romans français sont tout en subjectivité, la vie comme processus…

    Enfin il y a Balzac quand même…

    Mais même Balzac… Il n’a pas ce côté domestique qu’ont les Britanniques et qui exaspère les écrivains français. Ils n’ont peut-être pas tort, mais les Anglais ont aussi quelque chose de précieux.

    Dans votre écriture, vous êtes toujours plus « micromanagement » que « macroplanning », pour reprendre des termes que vous utilisiez dans Changer d’avis ?

    Je n’écris rien à la légère, je ne fais pas d’esquisse, pas plus que je n’avance en me disant « bon, ce truc, j’y reviendrai ». J’écris une phrase, je la réécris, je la réécris encore, et je passe à la suivante. Je ne changerai jamais.

    Pas de plan ?

    Pas vraiment. Une vague idée, oui, mais très vague. Je crois que cela traduit un mélange de besoin de tout contrôler et de ressentir l’horreur de ne pas savoir où je vais - enfin, j’imagine que ça ressemble à l’horreur aux yeux d’un écrivain d’un autre genre.

    Quel plaisir trouvez-vous à l’écriture d’essais ?

    Je ne suis pas sûre… J’essaie d’en écrire un en ce moment, et je ne trouve pas l’expérience très gratifiante. Généralement, ces textes tournent mal, ou deviennent une source d’embarras. Ou alors, et c’est le problème que je rencontre actuellement, on me demande sept pages mais j’en écris quinze. Alors ça devient de la torture, je m’énerve, je tente de me sortir de la commande, j’envoie des mails hystériques. Et puis je sors du lit à 10 heures du soir, je m’y remets, je tente un truc. Et parfois je me rends compte que je n’ai pas besoin de ces huit feuillets-là, que je peux condenser ceci, et petit à petit je resserre, et l’essai devient meilleur. Bien meilleur que ce que je pensais tenir au départ, bien plus intelligent et raisonné que je ne le suis. C’est ça, le cadeau que vous font les essais : en corrigeant, en enlevant, en éditant, tout s’améliore. La #fiction, ce n’est pas pareil, rien n’est aussi précis, alors que le but de l’essai est limpide : j’ai un argument, et je veux vous convaincre. Quel est le but de la fiction ? Qui peut le dire ? On ne le sait jamais vraiment.

    Vous lisez quoi ?

    Je sors d’une année sabbatique où j’ai eu le temps de lire toutes sortes de choses. Quel bonheur ! Plein de jeunes, j’ai l’air vieille en disant ça, mais je pense à des écrivains de l’ère Internet, qui n’ont pas 27 ans et écrivent une prose habitée par leur vie en ligne. Ce n’est pas mon monde, c’est une génération à qui les noms de Roth, DeLillo ou Pynchon ne disent rien du tout. Mais j’aime bien le fait qu’ils écrivent tout court, à leur place je serais sur mon téléphone jour et nuit… Le fait qu’ils arrivent à prendre du recul et à écrire m’impressionne, il y a tellement plus de tentations pour eux.

    Vous relisez des vieux livres ?

    Ouhlala non, je ne tiens vraiment pas à être le genre d’écrivain British qui passe ses étés à relire Middlemarch. Je veux savoir ce qu’il y a de neuf. Je fais un cours chaque année sur quatorze livres, les quatorze mêmes, voilà pour la relecture. Évidemment, si je tombe sur un Dostoïevski que je n’ai jamais lu, c’est merveilleux : on adore tous découvrir des choses qu’on a ratées à 15 ans. Mais sinon, du neuf !
    Elisabeth Franck-Dumas

    Très intéressant le passage sur la nostalgie.
    J’aurais bien aimé qu’elle cite des auteurs et autrices qu’elle lit, dommage !

    #zadie_smith #littérature #race #Afrique #écriture

  • Watched! Surveillance, Art & Photography | C/O Berlin

    First of all, I know it’s all people like you. And that’s what’s so scary. Individually you don’t know what you’re doing collectively.” Dave Eggers, The Circle

    Total surveillance? Video cameras in banks, department stores, and public spaces; algorithm-based advertising and cookies on the Internet; government data collection and private cloud storage – today, we take permanent observation and data sharing for granted as a normal part of our everyday lives. We are constantly using services like Google Maps, watching live streams of films, trying out exciting new health apps and exploring unimagined possibilities for self-tracking. We follow friends and complete strangers on Facebook, Twitter, and Instagram, and we ourselves are constantly being tracked. We profit from the new digital technologies and services and are willing to open up more and more of our private lives to public view. Surveillance and big data have long since become a major social issue.

    Contemporary surveillance is not limited to visual monitoring. Yet to understand how surveillance works, it is necessary to address the photographic aspect. Today, our entire existence is being photographed and visualized to an unprecedented degree, raising new questions about voluntary and involuntary visibility as well as photohistorical issues of observing and being observed. The exhibition Watched! Surveillance Art & Photography examines the complexities of modern surveillance with a focus on photography and visual media. The works in the exhibition deal with themes ranging from technologies used by government and regulatory agencies to everyday surveillance practices that have become integral parts of our lives, especially in social media. The question is: How can contemporary art and media theory contribute to a better understanding of our modern surveillance society?

    The Berlin exhibition presents works by around 20 international artists who offer different commentaries on and reactions to precisely this question. It combines emerging artistic practices, represented by young artists such as Julian Röder, Viktoria Binschtok, and Esther Hovers, with the work of internationally recognized artists like Hito Steyerl, Trevor Paglen, Jill Magid, Hasan Elahi, Paolo Cirio, Adam Broomberg & Oliver Chanarin, James Bridle, and Ai Wei Wei to present as wide as possible a spectrum of artistic approaches. The artists in the exhibition appropriate technologies like video surveillance, facial recognition, Google Street View, digital lifelogging, and virtual animation. They probe the need for safety and security, which is frequently used as an argument for increasing surveillance while often ignoring the problems of discriminatory controls and criminalization that follow. The viewer is invited to think about how we can live in a society with diverse surveillance networks without contributing to the inequalities that surveillance produces.

    http://www.co-berlin.org/en/watched-surveillance-art-photography-0
    http://www.co-berlin.org/sites/default/files/styles/artikel-galerie/public/article/galleries/14_ruben-pater_drone-survival-guide-1_hr_0.jpg?itok=AtIVMm07

    #vidéosurveillance #drone #photo #exposition

  • Autre lecture laissant un goût amer, Le cercle de Dave Eggers, une fiction à la 1984 mais où la soumission totalitaire est volontaire, et se fait grâce aux techniques, aux injonctions des réseaux sociaux, à la domination d’un géant informatique... #peur

  • Palestinian poet Dareen Tatour imprisoned again [Samidoun : Palestinian Prisoner Solidarity Network, 25 juillet]

    http://samidoun.net/2016/07/palestinian-poet-dareen-tatour-imprisoned-again

    Dareen Tatour, a Palestinian citizen of Israel, was imprisoned for three months followed by over six months of house arrest over “incitement” allegations based on her poetry, posted online in a YouTube video and shared on Facebook. She was forced into house arrest near Tel Aviv far from her village of Reineh; her brother and sister in law needed to drop work and school in order to serve as “guards” 24/7, and she is forbidden from access to the internet. Tatour must wear an electronic ankle bracelet at all times. Her case has received increasing attention and solidarity, and the support of hundreds of prominent international literary figures such as Alice Walker, Eve Ensler, Marilyn Hacker, Viet Thanh Nguyen, Dave Eggers, Susan Abulhawa, and many others. Her case, one of hundreds of Palestinians facing arrest and imprisonment for writing on Facebook, has sparked outrage and highlighted the long history of Israeli colonial erasure of Palestinian cultural production, from the assassination of Ghassan Kanafani to the imprisonment of Mahmoud Darwish, Tawfiq Ziyyad, and Samih al-Qasim.

    #Palestine #Israël #Palestiniens48 #Dareen_Tatour #poésie #femmes #prisonniers

    • Le poème pour lequel elle a été mise en prison:

      Resist, My People, Resist Them
      Dareen Tatour, 2015
      https://arablit.org/2016/04/27/the-poem-for-which-dareen-tatours-under-house-arrest-resist-my-people-resis
      https://www.youtube.com/watch?v=R1qnlN1WUAA

      Resist, my people, resist them.
      In Jerusalem, I dressed my wounds and breathed my sorrows
      And carried the soul in my palm
      For an Arab Palestine.
      I will not succumb to the “peaceful solution,”
      Never lower my flags
      Until I evict them from my land.
      I cast them aside for a coming time.
      Resist, my people, resist them.
      Resist the settler’s robbery
      And follow the caravan of martyrs.
      Shred the disgraceful constitution
      Which imposed degradation and humiliation
      And deterred us from restoring justice.
      They burned blameless children;
      As for Hadil, they sniped her in public,
      Killed her in broad daylight.
      Resist, my people, resist them.
      Resist the colonialist’s onslaught.
      Pay no mind to his agents among us
      Who chain us with the peaceful illusion.
      Do not fear doubtful tongues;
      The truth in your heart is stronger,
      As long as you resist in a land
      That has lived through raids and victory.
      So Ali called from his grave:
      Resist, my rebellious people.
      Write me as prose on the agarwood;
      My remains have you as a response.
      Resist, my people, resist them.
      Resist, my people, resist them.

    • Résiste, Mon Peuple, Résiste leur
      Dareen Tatour, 2015
      http://entrelesoreilles.blogspot.ca/2016/09/elo246-dareen-tatour.html

      Résiste, mon peuple, résiste leur.
      A Jérusalem, je me suis habillée de mes blessures et j’ai respiré mes douleurs
      Et j’ai porté l’âme dans ma paume
      Pour une Palestine arabe.

      Je ne succomberai pas à la « solution pacifique »
      Je ne baisserai pas mes drapeaux
      Jusqu’à ce que je les expulse de ma terre.
      Je les ai mis de côté pour un moment qui va venir.

      Résiste, mon peuple, résiste leur.
      Résiste au vol du colon
      Et suis la caravane des martyrs.

      Déchire cette constitution honteuse
      Qui a imposé dégradation et humiliation
      Et nous a dissuadé de rétablir la justice.

      Ils ont brûlé des enfants innocents ;
      Quant à Hadil, ils l’ont abattue en public,
      Tuée en plein jour.

      Résiste, mon peuple, résiste leur.
      Résiste à l’assaut du colonialiste.
      Ne fais pas attention à ses agents qui sont parmi nous
      Qui nous enchaînent avec l’illusion pacifique.

      Ne crains pas les langues qui doutent ;
      La vérité dans ton cœur est plus forte,
      Tant que tu résiste sur une terre
      Qui a vécu les raids et la victoire.

      Alors Ali a appelé depuis sa tombe :
      Résiste, mon peuple rebelle.
      Écris-moi comme de la prose sur le bois d’agar ;
      Mes restes vous ont comme une réponse.

      Résiste, mon peuple, résiste leur.
      Résiste, mon peuple, résiste leur.

  • Jewish American author Chabon takes on Israeli occupation | AFP.com | 3 May 2016
    https://www.afp.com/en/news/206/jewish-american-author-chabon-takes-israeli-occupation

    American author Michael Chabon’s Jewish identity has long been central to his work.

    From 2001’s Pulitzer Prize-winning “The Amazing Adventures of Kavalier & Clay” — the story of two Jewish cousins before, during and after World War II — to 2007’s “The Yiddish Policemen’s Union”, Chabon’s novels have delved into what it means to be Jewish, especially in America.

    Like many American Jews, Chabon has also long felt a connection to Israel, visiting the country first in 1992 with his Israeli-born wife, fellow author Ayelet Waldman.

    But his most recent visit, which included a trip to the Palestinian territories with a number of prominent American authors, has raised hackles among some in the Jewish state.

    Its aim was to raise awareness of the effects of Israel’s occupation of the territories, an issue Chabon says should be of particular resonance to Jews.

    “Part of what makes it uniquely horrible for me and what makes it distinct from apartheid is it is being done by Jews. I am a Jew,” he told AFP by telephone after returning to the United States following last month’s trip.

    “(For) a people who went through such a horrific, prolonged persecution, to turn around and eventually oppress another people at such a mass bureaucratic level is somehow to me much more dismaying than apartheid — as horrible as apartheid was, and I am not trying to diminish it.”

    Chabon’s decision to become involved in campaigning against the occupation was steered by Waldman after a visit to the country of her birth two years ago.

    – ’Grievous injustice’ -

    “She felt much more connected at a root level than she had ever expected,” he said. “In a way that was a dismaying moment for her. She felt ’If I am going to feel at home here, then I also have to take on this occupation.’”

    Last month’s tour saw writers including Dave Eggers and Pulitzer winner Geraldine Brooks meet Palestinians in east Jerusalem, Hebron and villages near Ramallah. Eggers also travelled to the Gaza Strip.

  • Who is the we ?, by Peter A. Coclanis
    http://mondediplo.com/blogs/who-is-the-we

    In 2006 Dave Eggers published a powerful non-fiction novel called What is the What? based on the difficult path of one of the “lost boys” dislocated during the second Sudanese civil war. With respect to the difficult path of many boys and girls in American public education, now and in the future, another question comes to mind: ‘who is the we?’

    There are four factors to consider.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/511 via Le Monde diplomatique

  • Dave Eggers: US Writers Must Take a Stand Against NSA Surveillance | Alternet
    http://www.alternet.org/dave-eggers-us-writers-must-take-stand-against-nsa-surveillance?akid=11290

    The recent petition by Writers Against Mass Surveillance, issued last week and signed by 562 writers around the world, is an essential step toward an international digital bill of rights. But until there is such a thing, there will be hundreds of millions of people, writers among them, living under the assumption that every inquiry or communication they make could later be used against them.

    #NSA #pétition #écrivains #littérature

  • We Like You So Much and Want to Know You Better — NYTimes.com — FICTION BY DAVE EGGERS
    http://www.nytimes.com/2013/09/29/magazine/dave-eggers-fiction.html

    Dave Eggers is the author of eight books, including, most recently, ‘‘The Circle,’’ to be published next month, from which this has been adapted. Cf.
    http://seenthis.net/messages/178862#message183760
    http://graphics8.nytimes.com/packages/audio/magazine/20130929-fiction/Eggers.mp3

    https://www.youtube.com/watch?v=hHVBzLGAIbU

    #coïncidence