person:bleu touraine

  • Après Nice, les gesticulations sécuritaires du préfet d’Indre-et-Loire
    http://larotative.info/apres-nice-les-gesticulations-1793.html

    http://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L700xH511/arton1793-34100-b0204.jpg?1469876878

    Le préfet Louis Le Franc semble avoir rendossé son uniforme d’officier. Le 29 juillet, il a commandé une petite troupe de journalistes aux avants-postes du front, place Plumereau, pour admirer la poignée de militaires censés « renforcer la sécurité » sur le territoire. Quelques jours avant, il déléguait aux patrons du coin une partie de la surveillance des populations.

    (...)Apparemment, les patrouilles de flics armés de fusil d’assaut G36 — comme on a pu en voir à l’occasion de la foire à l’ail et au basilic le 26 juillet — ne suffisent pas à protéger la population. Mais on comprend mal comment un effectif de seulement 70 soldats supplémentaires pourra « renforcer la sécurité » dans un territoire de 6 000 km² comptant 600 000 habitants. Les milliers de bidasses déployées dans les villes de France depuis des années (dans le cadre de Vigipirate, puis de Sentinelle), n’ont pas empêché les précédents attentats.

    (...) Au cours de cette même réunion, le préfet a mis en garde les patrons présents :

    « Regardez vos personnels (...) Si vous avez un doute partagez-le... Si il y a un comportement suspect, signalez-le ... Le pire serait l’attentisme. »

    Et au micro de France Bleu Touraine, il ajoutait :

    « Parmi [les] personnels, il y a des possibilités de failles. Des personnels qui pourraient ne pas être sûrs. Confier à des personnels en charge de la sécurité une mission si eux-mêmes ne sont pas sûrs... ça ne va pas. Alors je leur ai demandé d’avoir un regard aussi sur ces personnels. »

    De là à penser que le préfet encourage la discrimination à l’embauche et au travail, il n’y a qu’un pas. Car sur quels critères les patrons sont-ils censés s’appuyer pour estimer que des salariés ou des candidats à l’embauche ne seraient « pas sûrs » ? Devront-ils signaler une barbe trop longue ? Un patronyme douteux ? Une pratique religieuse trop visible ? Des propos « pas Charlie » ? Une jupe trop longue ?

    http://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L650xH469/terrasse-bf531.jpg?1470047742

    #discrimination #étatdurgence #rezo

  • Quand le cancer d’un politicien sert à rappeler que la vie normale c’est le travail
    http://larotative.info/quand-le-cancer-d-un-politicien-1068.html


    Le président (UDI) du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire vient de révéler publiquement qu’il souffre d’un cancer du foie. L’occasion pour lui et pour les médias locaux d’insister sur le fait qu’une maladie comme celle-ci n’empêche nullement de travailler normalement. Réaction de Thomas, qui vit avec une maladie grave et a de plus en plus de difficultés à souffrir... ce genre de discours.

    C’est au micro de France Bleu Touraine que Jean-Yves Couteau, récemment élu président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire s’est exprimé à propos du cancer du foie contre lequel il se bat actuellement. Une intervention qu’il motive de la façon suivante :
    « J’ai eu envie de dire les choses parce que j’en ai marre que sous le manteau, on dise n’importe quelle connerie. Là c’est moi qui le dit. On peut avoir une activité professionnelle normale ! »

    (...)

    Une fois de plus quand il est question de maladie, on nous ressort le grand classique mais foutrement rhétorique « ce qui ne tue rend plus fort ». France Bleu va encore plus loin en donnant des précisions sur son site :
    Selon Gilles Calais, professeur en cancerologie au CHRU de Tours, 9 patients atteints d’un cancer sur 10 qui sont en âge d’avoir une activité professionnelle sont en arrêt de travail pendant la période du traitement. Pour autant, les traitements n’altèrent pas les facultés de décision. Cela induit juste une fatigue supplémentaire.
    « Juste » ? Sérieusement ? Comme si la fatigue n’avait aucune influence sur notre capacité à réfléchir. On chercherait à nous faire comprendre que les 90% de cancéreux qui n’ont pas le courage de Jean-Yves Couteau abusent qu’on ne s’y prendrait pas autrement. On rappelle de plus à France Bleu que le cancer touche aussi des personnes dont le corps est l’outil de travail. Pour elles non plus, la fatigue n’est pas « juste » un petit parasite supplémentaire.

    (...)

    Ces prises de positions publiques des politiciens sont quasi-systématiques, leur appui par la presse l’est tout autant. Il n’est qu’une seule image acceptable du malade. Celle de celui qui se bat pour que cela ne se voit pas, qui sait rester « digne » et ne se laisse pas abattre par la maladie qui le ronge.

    L’injonction à se conformer à cette image est très violente pour ceux qui quotidiennement font face comme ils peuvent, ni par courage ni par dignité mais parce qu’ils n’ont pas le choix. Elle est violente avec la grande majorité des malades qui ont la « faiblesse » de ne pas conserver une vie normale. Pas par choix en général. Cette violence sociale se surajoute à la violence intrinsèque à la maladie elle-même.

    Il faut le dire crûment : la réalité d’une maladie grave c’est que ça pourrit la vie quotidienne. Un point c’est tout. Les rodomontades des politiciens ne sont que des éléments de façade, faire bonne figure pour sauver les apparences ou éviter les regards accusateurs ou les questions indiscrètes. Les points positifs ou autres « bénéfices secondaires » après lesquels courent les partisans d’une maladie conforme à l’enthousiasme spectaculaire de notre société ne sont que des chimères.

    #normalité #travail #injonction #productivité

  • Dieudonné à Tours : un meeting antisémite au Vinci
    http://tours.mediaslibres.org/dieudonne-a-tours-un-meeting.html

    France Bleu Touraine indique, à propos de la venue de Dieudonné à Tours le 10 janvier, que « du côté des organisateurs, on ne se formalise pas trop des blagues de Dieudonné et de ses six condamnations pour propos à caractère antisémite » [3]. Parmi les « blagues » de Dieudonné, on peut mentionner l’une de celles présentes dans son nouveau spectacle :

    « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. »

    Cette sortie est immonde, mais pour Denis Schwok, en charge de la programmation du Vinci, « il faut le prendre dans le sens de l’humour ». En effet, pour lui, « ça suffit de tout interdire ! On peut plus parler, on ne peut plus rien dire. » Merci Denis. En effet, la parole raciste n’a jamais assez d’espace pour s’exprimer, et il était nécessaire de lui donner une tribune supplémentaire. En particulier si ça peut rapporter du pognon — la place coûte 43 euros. Signalons que, d’après la NR, la ville de Tours a versé 1,942 millions d’euros de subventions au Vinci en 2012. L’antisémitisme financé par vos impôts, au nom de l’humour, évidemment.

    http://k00ls.overblog.com/2013/12/pour-ceux-qui-pr%C3%A9tendent-que-la-quenelle-n-est-pas-un-geste-ant

    http://www.francebleu.fr/infos/dieudonne-tours-un-spectacle-sous-haute-surveillance-1142670

    #racisme #antisémitisme #spectacle #tours #dieudonné