person:albert camus

  • Grand débat : les risques d’une hausse des seuils de l’impôt sur le revenu
    https://www.latribune.fr/economie/france/grand-debat-les-risques-d-une-hausse-des-seuils-de-l-impot-sur-le-revenu-8

    Un relèvement des seuils d’imposition sur le revenu augmenterait le taux de pauvreté du fait de l’augmentation du niveau de vie médian, souligne une étude publiée ce mardi par l’Insee, à deux jours de la fin du Grand débat.

    La question de la fiscalité pendant les premières semaines du Grand débat a provoqué de vives discussions. Des milliers de contributions numériques sur l’impôt et les dépenses publiques ont été recensées sur la plateforme nationale. Au 2 avril, 186.710 contributions déposées par 152.471 participants ont été enregistrées sans compter les propositions exprimées lors des réunions et dans les cahiers de doléances. Parmi les sujets souvent évoqués sur le site figure l’impôt sur le revenu. Les députés de la République en marche ont planché ces dernières semaines sur des pistes relatives à cet impôt spécifique.

    Pour l’institut de statistiques public, le relèvement des seuils peut avoir des effets à double tranchant. Une augmentation de 5% des tranches de l’impôt sur le revenu entraînerait une exonération pour plus d’un million de ménages. Ce qui permettrait de redonner 5 milliards d’euros aux contribuables. « Le niveau de vie des ménages initialement assujetis à l’IR augmenterait en moyenne de 0,7 %. Celui de l’ensemble de la population progresserait de 0,5 % en moyenne » expliquent les auteurs de l’étude.

    A l’opposé, cette opération pourrait représenter un manque à gagner fiscal très important pour les finances publiques, difficile à financer. Par ailleurs, une augmentation des seuils de 5% pourrait avoir une incidence sur la pauvreté et les inégalités. Les statisticiens de l’organisme public ont ainsi calculé qu’une telle hausse augmenterait le seuil de pauvreté de 0,4% (en raison de la hausse du niveau de vie médian) et le taux de pauvreté de 0,2 point. Une telle variation à la hausse pourrait avoir des répercussions sur les inégalités de niveau de vie. Le rapport interdécile D9/D1, qui met en évidence l’écart entre le haut et le bas de la distribution, progresserait de 0,03 point et l’indice de Gini de 0,001 point.

    #taux_de_pauvreté en réalité #taux_de_pauvreté_monétaire_relative

  • Les murs du silence – Abus sexuels et maltraitances d’enfants placés à l’Institut Marini – Criminocorpus
    https://criminocorpus.hypotheses.org/40181

    Des enfants fragiles, des prêtres respectés et soutenus par leur hiérarchie, une maison fermée où règne une discipline de fer, un silence pesant sur la sexualité. Telles sont les composantes du drame des abus sexuels survenus dans de nombreux établissements de placement d’enfants au cours du XXe siècle. Les recherches historiques ont mis en évidence, de la part des responsables, les mêmes stratégies de dissimulation et d’impunité des coupables.

    Pour l’Institut Marini de Montet (Fribourg/Suisse), théâtre d’abus graves et répétés, le silence n’a été levé que récemment, grâce à la recherche historique indépendante mandatée par Mgr Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Cet ouvrage, édition révisée et complétée de l’enquête initiale, revient sur la poursuite du processus de réparation et propose une conclusion situant le cas Marini dans le développement international des études sur les abus sexuels et maltraitances.

    La recherche historique participe pleinement du processus de reconnaissance et de réparation actuellement en cours en Suisse. En rédigeant cet ouvrage, les auteurs ont également eu une pensée pour tous les ex-pensionnaires de Marini qui n’ont pas souhaité confier leur témoignage, ainsi qu’à tous les ex-enfants placés, qui ont vécu des expériences similaires à celles rapportées dans ces pages. Que ce livre puisse répondre à certaines de leurs questions et, peut-être, les aider à vivre.

    Sommaire :

    Remerciements

    Préambule

    Introduction

    I. Comment devient-on un enfant placé à Marini ?

    A.- Le placement dans la mémoire des témoins

    B.- Les pensionnaires de Marini révélés par les archives

    C.- Marini au miroir des placements d’enfants à Fribourg et en Suisse

    II. La vie quotidienne à l’Institut Marini

    A.- Les souvenirs marquants de séjour à Marini

    B.- Le fonctionnement de l’Institut Marini à travers les archives

    C.- Le quotidien de Marini au regard d’autres pratiques

    III. Les abus sexuels entre récits des témoins et lacunes des sources

    A.- Les abus sexuels : une mémoire douloureuse

    B.- Dénonciations par vagues et perception des abus par les responsables

    C.- Comprendre et contextualiser la possibilité des abus sexuels
    IV. Silence des victimes, silence des responsables

    et traitement des affaires d’ abus sexuels

    A.- Le poids du silence et du déni dans la mémoire des témoins

    B.- Des stratégies de dissimulation de la part des responsables

    C.- Des structures institutionnelles qui facilitent les abus et « produisent » des abuseurs ?

    V. Survivre et se reconstruire, le parcours de vie des abusés

    A.- Se souvenir, exprimer, raconter… une décision difficile

    B.- Des troubles psychiques, un développement affectif et sexuel perturbé

    C.- Résilience et reconstruction, pour continuer à vivre

    VI. Synthèse du rapport, souhaits des victimes et epilogue

    A.- Ce que peuvent dire les historiens·nes

    B.- Ce qu’attendaient les témoins de leur participation à la recherche

    C.- Épilogue

    Conclusion : Marini et le débat international sur l’enfance abusée

    Sources et bibliographie

    Bibliographie

    Liste des annexes

    Biographies

    Pierre Avvanzino, professeur honoraire HES, a commencé sa carrière comme éducateur spécialisé auprès d’adolescents délinquants. Il a ensuite enseigné durant 30 ans à l’Ecole d’études sociales et pédagogiques de Lausanne.

    Rebecca Crettaz a obtenu en 2012 un Master of Arts en Sciences historiques (Université de Fribourg).

    Anne-Françoise Praz est professeure en histoire contemporaine à l’Unversité de Fribourg. Ses recherches touchent à la démographie historique, l’histoire du genre, de la famille, de l’enfance et de la jeunesse, ainsi que les politiques de population et de sexualité.
    Édition Première édition
    Éditions Alphil

    Pourquoi parler d’Abus sexuels alors que le livre prétend à un point de vue scientifique ? Un abus ca implique qu’on a le droit de dominer mais pas trop fort, pas dans l’abus du pouvoir. C’est pourris comme expression, à bannir et ca n’a rien à faire dans un ouvrage à prétentions scientifique. Les abuseurs sont des agresseurs, choisir ce vocabulaire en 2018 sur un tel sujet c’est une faute.

    Mal nommer le monde c’est ajouter du malheur au monde.

    Albert camus

    #catholicisme #enfance #domination #violences #abus #langage #déni #violences_sexuelles

  • De l’art du titrage
    Illes sont en forme ce matin sur l’e-monde.fr

    Le meurtre d’un videur à Mayfair marque-t-il le retour des orgies chics ?

    Ce que le monde appel orgies chics cette fois sans guillemets, c’est en fait un réseau de proxenetisme et un homicide entre proxénètes.

    « Eddie était l’organisateur de la soirée. Il était à l’entrée avec un lecteur de Carte bleue, facturant 2 000 livres (2 300 euros) pour cinq entrées masculines », a assuré un témoin anonyme du drame de Mayfair.

    « orgies chics » c’est donc un euphémisme pour désigné un bordel tenu par des mafieux roumains. Du coup la suite est encore plus surprenante, pourquoi parler d’un « retour » dans le titre alors que des ordures masculines bourgeoises qui se vide les couilles dans des roumaines trafiquées c’est pas une nouveauté.

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » (Albert Camus)

    source sous #paywall
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/27/le-meurtre-d-un-videur-a-mayfair-marque-t-il-le-retour-des-orgies-chics_5428

  • Après de nouveaux propos anti-PMA, Agnès Thill risque l’exclusion du groupe LRM à l’Assemblée
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/01/22/apres-ses-propos-anti-pma-agnes-thill-risque-l-exclusion-du-groupe-lrm-a-l-a

    Récemment, lors d’un débat avec des maires, dans l’Eure, le chef de l’Etat avait souhaité que ce soit « un sujet sur lequel la France ne se déchire pas ».

    Bel exemple de psychologie inversée et d’instrumentalisation du sexisme..
    Foutriquet 2 veux que la France se déchire contre les libertés des femmes sinon il aurait pondu une lettre de cachet comme il fait habituellement quant il s’agit d’appauvrir les pauvres et d’enrichir les riches. Il y a largement plus de misogynes en France que de femmes qui demandent la PMA. Pour un Foutriquet le calcule est rapide. Du coup il lâche une de ses trollesse pour montrer son soutiens auprès des adeptes du pédoviol par curés et de la violence masculine dans les foyer pour tous.

    Les personnes concernées par la PMA ne sont pas homosexuelles, ce sont les femmes, qu’elles soient homosexuelles, hétérosexuelles, bisexuelles, ou asexuelles.

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » (Albert Camus)

    #sexisme #lesbophobie #PMA #GPA #troll #catholicisme #femmes #toxicophobie #misogynie #invisibilisation

  • #Fake_news : la faute à Protagoras
    https://www.latribune.fr/opinions/blogs/homo-numericus/fake-news-la-faute-a-protagoras-803101.html

    Les « #infox » minent les démocraties. Propagées par les réseaux sociaux, l’une des sources de ces fausses informations repose sur l’idée que les idées sont relatives. Une conception philosophique héritée de la Grèce antique. Par Philippe Boyer, directeur de l’innovation à Covivio ().

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », jugeait Albert Camus. La commission d’enrichissement de la langue française se serait-elle inspirée de cette maxime pour traduire l’expression « fake news » par « infox » ? Forgé à partir des mots « information » et « intoxication », ce néologisme est désormais celui qui s’impose à toutes les autorités administratives. De manière quasi-concomitante, le Parlement a récemment adopté la loi relative à la lutte contre la manipulation de l’information, introduisant la possibilité d’engager une procédure judiciaire pour suspendre la diffusion d’une fausse information avant un scrutin national.

    Si les « fake news », notamment popularisées par Donald Trump en ciblant les médias, ont mobilisé les débats au cours des derniers mois, c’est que ce phénomène est suffisamment sérieux au point de constituer un danger pour les démocraties. A l’heure des réseaux sociaux, de l’immédiateté de l’information, l’enjeu n’est rien moins que de rebâtir un lien de confiance démocratique en luttant contre les tentatives de manipulations de l’opinion.

    Pourtant, ce phénomène des « infox » n’est pas propre à notre XXIe siècle baigné de nouvelles technologies. Dans les faits, il est possible de le faire remonter à chaque fois que de nouvelles technologies de diffusion de l’information ont été inventées. De façon quasi-systématique, les autorités décidant d’interdire ou de réglementer l’usage de ces nouveaux outils, car considérés comme de potentielles sources de déstabilisation. Les débuts mouvementés de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, tantôt favorisée puis interdits par l’Église et par certains rois, attestent que le pouvoir s’est toujours méfié de ces innovations pouvant devenir des armes de propagande. Du Moyen Âge (l’Église empêchant la publication d’ouvrages hérétiques et de traductions des Saintes Écritures en langue vernaculaire) en passant par la Renaissance (l’Église empêchant l’impression de « mauvais livres » dont le Nouveau Testament traduit par Luther en 1521), les mêmes questions surgissaient : comment s’assurer de la maîtrise des nouveaux outils de communication pour faire prévaloir la « vérité » ?

    La situation que nous vivons actuellement, marquée par cette lutte entre vérités et mensonges n’a rien de nouveau. De façon identique elle a déjà été vécue dans un passé lointain. C’est en Grèce, quatre siècles avant notre ère, qu’une crise est apparue lorsque les sophistes, ces experts du langage, Protagoras en tête, démontrèrent que la parole ne « décrit jamais les choses telles qu’elles sont, mais seulement telles qu’on les perçoit » précise le philosophe François-Xavier Bellamy. Outre que cette affirmation fit voler en éclats la pensée grecque fondée sur la vérité du logos et dans sa capacité à dire les choses vraies, il s’en suivit que la théorie des sophistes amena le relativisme absolu des idées et des opinions : du fait que chacun devient la seule mesure possible de la pertinence de son discours, la vérité absolue n’est donc pas atteignable puisque tout change sans cesse sous le coup de nos perceptions ; celles-ci alimentant nos opinions personnelles.

    Ce relativisme introduit par les sophistes, fondé sur l’idée que « l’Homme est la mesure de toutes choses de celles qui sont, du fait qu’elles sont ; de celles qui ne sont pas, du fait qu’elles ne sont pas  », est au cœur des « fake news ». Abreuvés d’un flot incessant de nouvelles sans hiérarchie les unes par rapport aux autres, les réseaux sociaux regorgent d’idées de toutes natures qui sont, pour ceux qui les expriment, leurs propres vérités par ailleurs instantanément partagées avec d’innombrables communautés. Il s’ensuit de cette situation d’hyper-communication et de relativisme absolu qu’il n’est presque plus possible de communiquer du fait que quand on peut tout dire, on ne dit plus rien. C’est quand toutes les idées se valent, qu’il devient presque impossible de mettre en commun ses idées, c’est quand toutes les paroles sont des « vérités », qu’il devient difficile de trier le vrai du faux.

    Bien sûr, Protagoras était à mille lieues de se douter que cette crise du logos qu’il avait engendré atteindrait un tel paroxysme avec l’usage immodéré de la parole servant en cela à propager des contre-vérités. En tout bon philosophe qu’il était, nul doute qu’il se serait rangé aux côtés de ceux qui tentent de rétablir les vérités, tout du moins luttent contre les mensonges, ces tiers de confiance investis dans la lutte contre les « infox » - citoyens, journalistes, législateurs … - et dont nous avons tant besoin pour rétablir l’éthique et la sincérité du débat public.

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    () Philippe Boyer est directeur de l’innovation à Covivio (le nouveau nom de Foncière des régions).

  • The Last of the Human Freedoms
    https://hackernoon.com/the-last-of-the-human-freedoms-f09025b6bef2?source=rss----3a8144eabfe3--

    One day, naked and alone in a small room, he began to become aware of what he later called “the last of the human freedoms” … — Stephen Covey describing Dr. Frankl’s Eureka! MomentWith his parents, his brother, and his wife already dead — victims of the lethal Nazi Regime — Dr. Viktor Frankl didn’t know whether he was going to live or die.Two years earlier, in 1942, US President Roosevelt finally agreed to enter the World War II. The Allied Forces, lead by Great Britain’s Winston Churchill, breathed a huge sigh of relief.Roosevelt finally gave in as a last-ditch attempt to rescue Europe from devolving into a Nazi Totalitarian Mega-State. After the war, Albert Camus — The Philosopher God who once believed life was absurd — revised his thesis. Life was absurd until evil came knocking. Then it made sense to (...)

    #functional-programming #self-improvement #clojure #complexity #free-will

  • #Turquie : le gouvernement a retiré 140.000 #livres des #bibliothèques

    En Turquie, la #liberté_d'expression semble plus malmenée que jamais, plusieurs mois après le coup d’État manqué de la mi-2016 qui a relancé le gouvernement d’Erdogan dans une purge politique visant l’opposition. Depuis le mois de juin 2016, 140.000 livres auraient été retirés des collections de 1142 bibliothèques, puis détruits, au motif qu’ils feraient la promotion des idées de Fethullah Gülen, principal opposant de Recep Tayyip Erdogan.

    Depuis le mois de juin 2016 et un coup d’État militaire manqué contre Erdogan, le président turc multiplie les arrestations et intimidations à l’encontre de ses opposants. Les dernières victimes en date sont les bibliothèques du pays : en réponse à une question parlementaire, le ministre de la Culture turc Numan Kurtulmuş a révélé que 140.000 livres avaient été retirés des établissements de prêt depuis le mois de juin 2016.

    « Les publications sur le mouvement Gülen [aussi appelé FETÖ par le gouvernement turc] et Fethullah Gülen, ainsi que celles de maisons d’édition fermées par décret du gouvernement, présentes dans les 1142 bibliothèques placées sous notre juridiction, ont été retirées d’urgence », a indiqué Kurtulmuş en réponse à une question d’Ömer Fethi Gürer, député du Parti républicain du peuple, dans l’opposition.

    Pour être exact, 139.141 titres feraient actuellement l’objet d’une enquête, a précisé le ministre de la Culture turc. Parmi ces derniers, assure Deutsche Welle, des ouvrages de Baruch Spinoza, Albert Camus ou Louis Althusser, tous accusés d’avoir fait parti d’organisations terroristes...

    La Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (IFLA) s’est déclarée très préoccupée par ces retraits d’ouvrages des bibliothèques du pays.

    Les soupçons de soutien à Gülen, exilé aux États-Unis, s’apparentent à un véritable crime, en Turquie : le gouvernement aurait même fait retirer un manuel de mathématiques dans lequel un problème évoquait « un point F » et « un point G », pensant avoir affaire à une référence déguisée à l’intellectuel turc, autrefois soutien d’Erdogan, mais opposé à sa politique depuis 2010.

    Le gouvernement turc attribue aux fidèles de l’opposant politique Fethullah Gülen le coup d’État raté de juin 2016, et menace les activités de différents groupes, notamment des éditeurs, en les accusant d’apporter un soutien financier à l’Organisation Terroriste Guleniste (FETO), rattachée par le gouvernement à Fethullah Gülen.

    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/turquie-le-gouvernement-a-retire-140-000-livres-des-bibliotheques/86271
    #censure #destruction

  • Un million de pauvres oubliés des statistiques Louis Maurin - 21/09/2018 - Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/un-million-de-pauvres-oublies-statistiques/00086201
    Source : http://www.observationsociete.fr/revenus/pauvrete/pauvresnoncomptes.html

    Officiellement, la France compte cinq millions de pauvres si l’on utilise le seuil à 50 % du niveau de vie médian. Ce chiffre ne comptabilise pas une grande partie de la population la plus pauvre. Probablement supérieure à un million de personnes. Revue de détail.

    1/ Les pauvres parmi les pauvres
    Les données sur la pauvreté ne prennent pas les plus pauvres, éloignés de tout système d’enregistrement statistique. Etablies à partir de données fiscales, les données officielles ne peuvent pas, de fait, comptabiliser les personnes qui vivent dans la plus grande misère, dans des bidonvilles, des squats ou à la rue. On estime que 140 000 personnes n’ont pas de domicile (données 2011). Une partie des étrangers sans papiers, les plus récemment arrivés, échappe aussi aux données. Les « gens du voyage » – au moins 250 000 personnes – sont eux aussi mal recensés par ce type d’enquête.

    2/ Les personnes qui vivent grâce au soutien familial
    Ce n’est pas tout. Une partie de la population dispose de très faibles revenus mais dépasse le seuil de pauvreté en raison de la prise en compte de l’ensemble des ressources du ménage. Ces personnes ne vivent pas dans la pauvreté au quotidien, mais elles seraient dans cette situation sans l’apport d’un revenu tiers. Elles se placent dans un rapport de dépendance vis-à-vis de l’apporteur des revenus. C’est le cas notamment de la plupart des femmes inactives dont le conjoint dispose d’un revenu suffisant pour que l’ensemble du ménage se situe au-dessus du seuil de pauvreté, mais qui, par elles-mêmes, n’ont aucune ressource.

    Il faut y ajouter toute une partie de jeunes adultes qui connaissent des difficultés d’insertion sur le marché du travail, contraints soit de rester vivre chez leurs parents, soit d’y revenir. Au total, la Fondation Abbé Pierre estime que 640 000 personnes sont contraintes de vivre hébergées par la famille ou des relations, dont 150 000 enfants de plus de 25 ans qui n’ont pas pu prendre leur autonomie faute de moyens et 340 000 enfants de plus de 25 ans contraints de revenir vivre chez leurs parents.

    La solidarité au sein du couple ou de la famille, voire des amis, fait qu’une partie de la population dispose d’un niveau de vie supérieur au seuil de pauvreté uniquement parce que l’on prend en compte le revenu de ceux qui l’aident. Pris individuellement, ces adultes entreraient dans les chiffres de la pauvreté, même s’ils vivent dans un ménage qui globalement n’est pas pauvre.

    3/ Ceux qui sont hébergés en collectivité
    Tous ceux qui vivent durablement en collectivité ne sont pas davantage comptabilisés par l’Insee. L’institut ne prend en effet en compte que les ménages individuels. En France, 1,5 million de personnes sont dans ce cas (données 2015), toujours selon l’Insee. Un million de personnes âgées vivent en maison de retraite : toutes ne sont pas pauvres, mais combien disposent de plus de 850 euros par mois ? Il faut y ajouter notamment les immigrés qui vivent dans des foyers de travailleurs, les détenus (70 000), en passant par les établissements sanitaires de long séjour (pour les personnes lourdement handicapées notamment), où les résidents doivent être rares à disposer de revenus supérieurs au seuil de pauvreté… La société Adoma, qui a remplacé la Sonacotra 1, loge à elle seule 60 000 personnes, dont une grande majorité de travailleurs immigrés âgés aux très faibles ressources.

    4/ Les ménages étudiants
    Les ménages où la personne de référence est étudiante sont aussi écartés de l’enquête de l’Insee. Ces ménages regroupent environ 400 000 personnes. Cette population mélange de jeunes étudiants qui « galèrent », doivent travailler quelques heures en complément de leurs études, et d’autres aux conditions de vie nettement plus favorable du fait du soutien financier de leurs parents, que l’on peut difficilement intégrer à la population pauvre.

    SDF, personnes âgées, femmes inactives, travailleurs immigrés en foyer, détenus, étudiants… « La France invisible » 2 des statistiques de la pauvreté a des visages très différents. L’Insee ne publie aucune donnée sur le sujet, mais le nombre de pauvres est très probablement supérieur d’au moins un million aux données officielles de la pauvreté, si l’on additionne l’ensemble de ces catégories. « Probablement » parce qu’en réalité il n’existe aucune estimation de ce chiffre…

    Il faut se méfier de tout simplisme. En Europe, on mesure la pauvreté de façon relative au niveau de vie médian de la population. Prendre en compte ces « invisibles » ferait baisser le niveau de vie médian de l’ensemble de la population et aurait pour effet… de réduire le seuil de pauvreté. Par construction, la statistique appréhende mal les populations qui ne vivent pas dans des logements dits « ordinaires ». Il n’y a pas une pauvreté « cachée » par les services statistiques officiels. On peut malgré tout constater qu’aucun chercheur ou aucun organisme statistique ne s’est penché sur la question, au moins dans les années récentes. Plutôt que d’exagérer la pauvreté en France en élargissant la définition par le haut, comme c’est souvent le cas, il serait préférable de mieux connaître ceux qui ne rentrent pas dans les « cases » statistiques habituelles de la pauvreté et qui pourtant ne se résument pas à une poignée de marginaux.

    L’invisibilité statistique peut conduire à une invisibilité sociale tout court. La pauvreté dans les maisons de retraite ou la pauvreté en « dépendance » (pour ceux qui dépendent de revenu d’une tierce personne) mériteraient en particulier d’être mieux étudiées.

    Cet article est publié en partenariat avec le Centre d’observation de la société. http://www.observationsociete.fr/revenus/pauvrete/pauvresnoncomptes.html

  • #Brochure N° 9
    La pensée politique d’Albert Camus http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article907

    Peut-on parler de la pensée politique d’un artiste ? Telle est la première question à élucider avant de poursuivre plus loin l’investigation de la pensée de Camus. La question est d’abord générale, puis particulière à l’auteur étudié.

    Pourquoi, en effet, un écrivain aurait-il plus qu’un artisan ou qu’un ouvrier le « droit de grâce » ? Pour Camus, si l’artiste a pu parfois se taire, notre époque l’amène inéluctablement à prendre position.

    Nous examinerons donc les critiques formulées par Camus. Théoriques d’abord, puis pratiques, c’est-à-dire critiques des faits réels, et nous chercherons dans ses propos et dans son œuvre ce qui est positif, constructif.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/009-camus.pdf

    • Il s’agit simplement de dire qu’amalgamer djihadistes, salafistes et islamistes est une aberration sans nom et confine, osons le mot, à la médiocrité d’analyse voire à la manipulation éhontée.

      Et à ce moment précis de la lecture de l’article, nous eussions aimé en savoir davantage. Mais ce n’est (sûrement) qu’une question de temps ...

    • Oui on en saura pas plus de Marwen Belkaid ! Pourquoi ne pas dire tout simplement et malheureusement que les démocrates laïques de gauche se sont fait voler leur révolution par des fondamentalistes, salafistes, et djihadistes avérés (source Robert Fisk, Caroline Galactéros ...) @sombre
      Triste dérive des religions et des dictatures...

    • Donc, critiqué en 280 caractères par la meute sur Twitter, El Khal est coupable de ne pas avoir la subtilité et la complexité, dans son intervention télévisée, d’un article du Monde diplomatique ou d’un « écrivain » façon Camus. La question du format se pose tout de même un petit peu, non ? (Et c’est d’ailleurs pour cela que je ne suis jamais les news à la télé.)

    • Là où réside le problème est précisément dans le fait de renvoyer dos à dos une armée soutenue par la Russie et l’Iran à des groupes rebelles hétérogènes (allant des djihadistes à l’Armée Syrienne Libre, nous y reviendrons) alors même que l’artillerie ne saurait être la même entre les multiples camps.

    • Mais par contre quand Marwen Belkaid dit :

      Je crois qu’il nous faut, sur ce sujet comme sur bien d’autres, parvenir à ne pas sombrer dans le manichéisme ambiant tout en refusant le simplisme. Voilà quel est notre chemin de crête.

      nous sommes évidemment tou·tes d’accord
      Et donc Belkaid n’a d’autres choix que de renvoyer dos à dos la presse « aux ordres » et Le Média. Désolé @marielle mais je ne pense pas que tout ce qui se lit ou se visionne dans Le Média soit parole d’évangile (si je puis m’exprimer ainsi). Donc tenir une ligne éditoriale en s’inscrivant en faux contre tout ce qui se dit dans les médias « mainstream » ne va pas vraiment apporter du grain à moudre à celles et ceux qui essaient de faire une opinion sur la question syrienne et proche-orientale en général (D’autre part, je pense ne pas être le seul à soupçonner depuis le départ l’enfumage systématique de cette presse servile que tu dénonces à propos du conflit en Syrie. Je n’avais pas attendu que Le Média me le dise. Donc les pudeurs de vierge effarouchée de El Khal)

      Pour ma part, je ne me suis jamais permis d’apporter une quelconque contribution aux discussions qui ont lieu ici sur la Syrie vu que j’ai beaucoup de mal à me faire une opinion par rapport à une problématique d’une grande complexité (désolé d’insister).
      Je ne peux que m’émouvoir (comme chacun·e de nous) des souffrances des habitant·es désarmé·es pris·es en tenaille dans les combats entre factions belligérantes.
      Ma remarque de tout à l’heure était somme toute assez « innocente » vu que je ne connais pas les différences qui existent dans les différentes tendances de l’Islam politique. Et je suis resté sur ma faim, voilà.

      Ce qu’il faut retenir de l’article (je pense) serait plutôt ça :

      Dans son discours de Suède, Albert Camus définit le rôle de l’écrivain en ces mots : « Le rôle de l’écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent. […] Aucun de nous n’est assez grand pour une pareille vocation. Mais dans toutes les circonstances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la tyrannie ou libre pour un temps de s’exprimer, l’écrivain peut retrouver le sentiment d’une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu’il accepte, autant qu’il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et celui de la liberté. Puisque sa vocation est de réunir le plus grand nombre d’hommes possible, elle ne peut s’accommoder du mensonge et de la servitude qui, là où ils règnent, font proliférer les solitudes. Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s’enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression ». Je crois personnellement que ces mots s’appliquent pleinement au journaliste – Camus l’était. Il est plus que temps de les faire nôtres.

      ... plutôt que de dire que les confrères « d’en face » font de la merde.

  • UN GÉNÉRAL À LA RETRAITE RÉPOND À BOUKROUH - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/09/un-general-a-la-retraite-repond-a-boukrouh.html

    Du sens de la responsabilité
    El Watan le 04.09.17 
    Par Ghediri Ali

    Général-major à la retraite

    Dans sa dernière contribution parue sur les réseaux sociaux, sous le titre « L’armée algérienne : une muette qui ne veut rien entendre », monsieur Boukrouh Nouredine s’est permis certaines digressions qui ne sauraient laisser indifférent plus d’un, tant le contenu contraste avec l’intitulé. J’ai estimé qu’il fallait lui répondre sur certains points qui me concernent es-qualité. Qu’il n’y trouve pas sujet à polémique, car tel n’est pas mon dessein. L’essentiel étant ailleurs.

    Monsieur Boukrouh. J’ai toujours lu avec une attention et une assiduité particulières vos contributions. C’est plaisant de vous lire. La succulence des sujets que vous abordez n’a d’égale que la beauté du verbe dont vous maîtrisez si bien le maniement. Succulents, vos thèmes le sont, parce qu’il nous importe, en tant que citoyens, de constater que nous ne sommes pas les seuls à ressentir, impuissants — autant que vous —, les meurtrissures que ce pays, pour lequel autant de sacrifices ont été consentis, endure.

    Voyez-vous, le sentiment de partage est en soi réconfortant. Il l’est en ce sens qu’on se surprend à croire profondément que, quelque part, tant qu’il existe des Algériens qui ont cette Algérie chevillée au corps et qui, plus est, l’expriment aussi vaillamment et en de si « belles lettres », comme vous le faites, nous sommes en droit de nourrir de bons espoirs pour ce pays. Somme toute, si abrupte la pente soit-elle, sa remontée, ensemble, la main dans la main, est à notre portée…

    Je vous lis, monsieur Boukrouh, et je ne suis pas sans suivre la trajectoire de votre pensée où j’y perçois beaucoup d’amertume et d’inquiétude par rapport à l’état de notre pays et à son devenir. Je partage avec vous ces sentiments et je ne suis pas le seul à le faire. Je peux même, sans grand risque de me tromper, que c’est ce que ressent la majorité écrasante du peuple, y compris ceux que vous avez qualifiés dans votre contribution de déserteurs de la scène publique et de lâches en précisant toutefois, à qui veut l’entendre, que c’est aux « ex-ceci cela » que vous vous adressez. De ceux-là, je fais partie et je vous réponds en tant que tel. Les « autres » sont assez puissants et qualifiés pour vous répondre à leur manière.

    Décidément, dans notre pays, il est devenu une habitude, voire de bon aloi, de tirer de tout feu sur les « ex-ceci cela ». J’ai eu à dénoncer par le passé, à travers les colonnes de ce même journal, cette tendance qui se profilait déjà, lorsque ceux qui, après avoir bu le calice jusqu’à la lie et tiré toute la volupté que procure le compagnonnage des désormais ex., rien que pour s’en démarquer et se rapprocher du maître de céans, se sont mis à mordre la main qui a étanché leur soif. A vous, qui semblez si friand d’adages du terroir, je résume la chose par « Ekh ya maâza, ma fik hlib » (va-t’en chèvre, tu ne donnes plus de lait). Il m’est difficile — et je m’interdis — de vous aligner parmi cette vermine parce que, ne serait-ce que sur le plan intellectuel, vous les surclassez.

    Néanmoins, traiter de lâches ces « ex-ceci cela », c’est non seulement aller vite en besogne, mais c’est faire preuve d’incorrection et de méconnaissance de la réalité nationale, voire de malhonnêteté intellectuelle. Et ce serait insulter votre intelligence que de vous rappeler que par la force de la loi dont vous avez évoqué la promulgation, ces « ex-ceci cela » ne sont plus des citoyens à part entière dans cette Algérie du XXIe siècle… Vous, vous l’êtes. Le droit de s’exprimer sur la chose publique leur est désormais interdit, au risque de poursuites pénales… Malgré cela, ils continuent à dénoncer ce qu’ils considèrent attentant à ce pays et à son peuple. Ils le font publiquement, ici, en Algérie, à Alger. Ne croyez surtout pas, Si Nouredine, qu’ils n’en payent pas le prix ! Ils le payent chèrement. Y compris leur progéniture et leur famille y passent. Vous, monsieur Boukrouh, qui ne courez pas ce risque, osez ! Sacrifiez vos enfants et vos proches comme nous le faisons et traitez-nous par la suite de lâches, ou plus, si ça vous chante ! Ces « ex-ceci cela », s’ils tenaient à leur confort matériel, comme vous les accusez, ils auraient agi comme tant d’autres.

    Et, contrairement à ce dont vous semblez être convaincu, ils ne se sont pas enrichis, ils vivent de leur pension de retraite pour la plupart. Ils vivent ici dans leur bled, citoyens, parmi leur peuple, leur « ghachi » avec lequel ils se confondent, et dont ils partagent le bonheur, les vicissitudes et les inquiétudes. Ils vivent avec la certitude du devoir accompli après avoir assumé leur rôle d’élite, dignement, sans tapage, avec responsabilité, refusant la platitude et l’asservissement. Ils n’ont fait allégeance à personne.

    Leur seul crime est d’avoir refusé de faire partie de l’orchestre jouant la symphonie des louanges qui n’a d’autre fin que celle de faire mouvoir le bal des ego. Que ceux qui n’ont de cesse d’accorder leurs instruments pour jouer la bonne partition n’y aillent pas de main morte dans ce monde de paillettes où l’apparat l’emporte sur la consistance. Et, si tel est leur choix, nous ne pouvons que le respecter. Qu’ils y excellent et que grand bien leur fasse. Quant aux autres, ces « ex-ceci cela », s’ils ne l’ont pas fait, c’est par conviction. Car telle est l’expression de leur honneur militaire, de leur courage de soldat, de leur dévouement à la patrie et de leur conscience nationale que vous semblez ne percevoir que par la négation. Ne serait-ce que par égard à une aussi noble posture, ils ne méritent pas qu’on attente aussi violemment à leur dignité. Les mots sont porteurs de sens.

    Décidément, la sagesse semble avoir pris la terrible décision de déserter nos contrées. Tournant le dos à la nation, elle l’a laissée livrée au désarroi et au désespoir… Désemparées, les masses succombent facilement dans la crédulité. Désormais, on leur fait tout admettre. C’est ainsi que l’envers se substitue à l’endroit, le pire au meilleur et la subsistance à la vie. Et, dans pareil décor, que l’on ne s’étonne pas de voir que les héros d’hier soient traités de lâches !

    Monsieur Boukrouh, les « ex-ceci cela » ne sont pas les « suppôts » du pouvoir. Ils ne sauraient l’être pour les raisons objectives, qu’en tant qu’ex-président d’un parti politique et ex-ministre sous ce même régime, vous ne pouvez prétendre les ignorer. Vous voyez, monsieur l’ex-ministre, de ce pouvoir que vous n’avez de cesse de décrier, qu’en matière d’« ex- », vous faites partie du lot de l’infamie. Pourtant, personne n’a osé vous traiter de lâche. Réfléchissez à la question. Peut-être que le champ de la lâcheté n’est pas celui que vous avez désigné dans votre écrit.

    Ce n’est sûrement pas à un homme de votre trempe que je vais faire un descriptif du pouvoir. Vous en avez fait partie. Aussi n’êtes-vous pas sans ignorer que le régime, s’il survit, ce n’est pas tant parce qu’il est porté par une base populaire majoritaire, encore moins par la fidélité sans faille de ceux qui se prévalent d’en être les partisans inconditionnels, mais davantage par l’esprit de servilité qui anime ces derniers, mus qu’ils sont par l’appât que constitue la rente dont le pouvoir seul détient les cordons.

    Somme toute, ils n’en sont qu’une excroissance, des pseudopodes sans d’autres horizons que celui qui les maintient en vie. Laudateurs, leur hauteur de vue ne peut dépasser la taille du rocher vivier… celle de leur maître du moment. Ils l’érigent en leur source d’inspiration. Ils épousent les contours de son discours, veillant toujours à l’amplifier sans se soucier de sa consistance. C’est le terreau par excellence d’où ils puisent leurs idées pour embellir davantage leurs propres discours forcément flatteurs, monoproduction vivrière de leur terre stérile.

    Quant à l’ANP, j’aurais aimé ne pas en parler. Elle a ses tuteurs, que vous semblez avoir pris grand soin à ménager, préférant vous attaquer aux ex-. Mais, si j’en parle, c’est parce que vous avez lié sa puissance aux seuls aspects technologiques. C’est donc sur un plan strictement technique que je vais aborder le sujet. J’y ai passé quarante-deux années de ma vie. Pour y avoir passé vingt-six mois et avec le background intellectuel qui est le vôtre, vous n’êtes sûrement pas sans savoir que toute armée nationale est une institution et, en tant que telle, elle repose sur un socle de valeurs.

    Celles dont se prévaut l’ANP sont les valeurs que la glorieuse ALN lui a laissées en legs. Elle les a faites siennes. Et ce n’est nullement un hasard qu’elles aient été sanctifiées par le statut général des personnels militaires. Il s’agissait, dans l’esprit de ses initiateurs, de consacrer statutairement une fidélité aux idéaux de la grande Révolution de Novembre. Sans être exhaustif, j’en cite les plus déterminantes tels que l’esprit de sacrifice, l’abnégation, le don de soi et le désintéressement matériel.

    Ce sont les valeurs qui par leur caractère mobilisateur amplifient les déterminations des individus et des groupes sociaux. Elles leur font transcender leur faiblesse, y compris d’ordre technologique. Grâce à elles, les nations, dont la nôtre, se sont libérées et qui, une fois l’indépendance acquise, ont servi de ferment à leur développement économique et à leur évolution sociale. La technologie n’est qu’un moyen que la volonté des nations d’aller de l’avant finit, nonobstant les difficultés, par maîtriser. Les exemples à travers la planète sont légion. Quant à l’usage qu’on en fait, ceci relève d’une autre problématique. Il en est autant d’ailleurs des peuples.

    « Les choses qui vont sans dire allant mieux en les disant », aviez-vous postulé dès l’entame de votre contribution, avant d’appeler que des voix fortes appellent à la sagesse et à la conscience patriotique des responsables. Le ton dont vous usez pour vous adresser à ces derniers contraste singulièrement avec celui auquel ont eu droit les « ex-ceci cela », quoique les premiers, en toute logique, sont plus à même de mériter votre ire pour leurs manquements à l’égard de l’Etat, de la nation et de l’Etat-nation qui pâtissent dangereusement de leur mode de gouvernance, que vous n’avez d’ailleurs de cesse de dénoncer.

    Il s’agit de toute évidence d’un recul, tactique ou stratégique, c’est selon votre trajectoire. Je vous l’accorde. Il est plus aisé de tirer à boulets rouges sur des ex- que sur les maîtres du moment. Où est l’honneur et où est le courage dont vous avez pourtant dénoncé l’absence chez les ex- ? Tel est mon constat. Je vous le livre tel que je le ressens.
    Quant à votre appel devant émaner « min djiblina wa min soudourina », à mon avis, l’Algérie, contrairement au Nouveau Monde et à d’autres contrées, n’est le fait ni d’explorateurs, ni de pionniers, ni de quelque responsable vivant si vaillant soit-il. Son peuple n’a pas jailli ex-nihilo. Il était là sur cette terre, sa mère nourricière, la cultivant, la travaillant et la défendant lorsque l’étranger voulait la lui ravir. Il l’a abreuvée, depuis Gaïa, de son sang.

    Du sang, elle en regorge. Elle est le fait d’une lutte continue d’un peuple pour sa liberté. C’est précisément cette continuité qui a forgé en lui cette humeur collective que Germaine Tillion, dans une approche comparative avec nos voisins maghrébins, qualifie d’extrêmement revendicative et peu portée à l’abdication. Autrement dit, cet esprit de résistance, ce germe de rébellion qu’il porte en lui et qui, tel un gène, est transmis de génération en génération. Cet esprit de vaillance et de rébellion n’est pas sans forcer l’admiration des autres à notre égard, nonobstant nos défauts. Pour ma part, je reste persuadé que c’est cet esprit qui prévaudra lorsque l’heure des grands choix sonnera.

    Ceci étant, s’il fallait qualifier quelque groupe social de lâche, l’attribut aurait convenu davantage à toute une génération — la vôtre, la mienne — qui n’a pas su — ou pu — assumer le rôle historique qui lui échoit. Cette génération qui a, sans cesse, tourné le dos à l’histoire. Elle s’est toujours dérobée derrière des subterfuges que seuls les lâches sont capables de produire à satiété pour justifier leur manquement face à ses sempiternelles interpellations.

    Aussi, monsieur Boukrouh, s’il fallait à tout prix faire endosser ce vil qualificatif à une catégorie, c’est bien à notre génération, notamment à son intelligentsia, qui n’a pas su faire montre de responsabilité. Vous en faites partie autant que moi. C’est derrière ce rempart que se terrent le désordre constitutionnalisé et le despotisme institutionnalisé que vous dénoncez. Nous sommes tous responsables devant l’histoire d’avoir accepté — car qui ne dit rien consent — l’accaparement de notre identité nationale par une minorité, de notre religion par une bande d’illuminés enragés, de notre histoire par une génération et de nos richesses par une oligarchie.

    Pour ma part, je reste convaincu que nul n’a le monopole de l’amour de ce pays, autant les individus que les générations et que, s’il fallait reconnaître une pérennité, après celle d’Allah, c’est celle de l’Algérie. Œuvrons, par-delà nos différences et nos convictions, à sa sauvegarde, même s’il faille consentir le sacrifice suprême. Telles sont les limites que ceux que vous qualifiez de « lâches » sont prêts à franchir.

    Je termine par une citation d’Albert Camus, que j’estime bien « coller » au sujet : « Pour qu’une pensée change le monde, il faut d’abord qu’elle change la vie de celui qui la porte. Il faut qu’elle se change en exemple. »

    http://lequotidienalgerie.org

  • D’abrutis à médiacrates : du calme !
    http://melenchon.fr/2017/09/04/dabrutis-a-mediacrates-calme

    La situation actuelle jette aux orties un secret de polichinelle. La caste politique, les médiacrates et l’oligarchie forment un seul bloc social que lie l’argent et les privilèges. Le plateau de « C dans l’air » l’autre soir, où l’on vit rivaliser de grossières et lourdasses bassines de fiel la totalité des participants, est un si bel exemple de cet entre-soi. L’énorme couche de discrédit supplémentaire que les nominations de chroniqueurs et les réactions de haine des médiacrates qu’elles entrainent font bien avancer dans la conscience collective notre travail de sape. Encore une fois, l’essentiel est de décrédibiliser le système du point de vue des valeurs qu’il prétend mettre en œuvre. Comme la dit le sociologue du « populisme de gauche », l’argentin Ernesto Laclau, « le seul parti effectif contre nous est le système médiatique ». Ni la droite, ni les « sociaux-démocrates » ne sont en état de faire leur travail tant la marchandise qu’ils ont à vendre est recrachée par tous. L’épisode d’auto-disqualification doit donc être replacé dans son contexte global en France. Il exprime quelque chose d’essentiel à propos de la crise du système de domination des puissants sur la société.

    • @marielle, tu t’imposes de ces lectures !

      La situation actuelle jette aux orties un secret de polichinelle. La caste politique, les médiacrates et l’oligarchie forment un seul bloc social que lie l’argent et les privilèges.

      Cette phrase ne veut rien dire, sauf à penser que ce sont l’argent et les privilèges qui lient (au pluriel)

      Dans la phrase suivante :

      Le plateau de « C dans l’air » l’autre soir, où l’on vit rivaliser de grossières et lourdasses bassines de fiel la totalité des participants, est un si bel exemple de cet entre-soi.

      Qui est sujet de « rivaliser » les bassines de fiel ou la totalité des participants ?

      Et la phrase suivante...

      L’énorme couche de discrédit supplémentaire que les nominations de chroniqueurs et les réactions de haine des médiacrates qu’elles entrainent font bien avancer dans la conscience collective notre travail de sape.

      ...n ’est pas exactement un hypallage, mais j’ai du la relire trois fois avant de comprendre.

      Un peu moins de fiel, fut-ce en bassines, ne nuirait pas à la bonne compréhension d’un propos auquel on pourrait par ailleurs parfaitement adhérer

    • Effectivement la forme est discutable @philippe_de_jonckheere mais le fond est tout à fait justifié, il faut avoir vu cette détestable émission pour ce rendre compte que tout est vrai, les médiacrates sur ce plateau ont déversé tout leur fiel sur Jean Luc Mélenchon, Ruffin, Raquel Garrido également. J’ai vraiment ressenti toute la haine de cette caste. C’était effarant ! Certes, je n’aurais jamais du m’infliger de telles images.
      Sincèrement désolée d’avoir heurté notre cher poète journalier...

    • @marielle C’est bien ça mon problème, ce n’est pas que je ne sois pas d’accord avec ce qui est dit (ce dont on se moque bine d’ailleurs), je ne regarde jamais la télévision, sauf dans la salle d’attente des urgences, mais j’imagine que cela devait être quelque chose, mais il me semble que cette expression d’une colère mal contenue au point de contaminer la langue nuit à la clarté de ce dont je ne doute pas par ailleurs. Et d’une certaine manière cela contribue à la disqualification a priori de la parole de FI dans les médias

      Ca va, tu n’as pas trop heurté le poète de plus de 120 kilos !

    • Les journalistes sont des saints. Pas une feuille d’impôt incomplète, pas une affaire de mœurs, pas une violence, pas un pot de vin, pas une conférence subventionnée, pas un emploi familial, pas un placard doré.
      D’abrutis à médiacrates : du calme !

      Eh beh monsieur Brunet ! Je suis tout espanté ! Abrutis ? Abrutis ? Carrément Brunet, là ! Allez, monsieur Brunet, c’est pas de votre faute ! C’est tous les autres qui vous ont fait boire tout ce fiel ! Et maintenant vous vous sentez tout bête, hein ! Allez monsieur Brunet, on vous comprend. On a bien vu. On le sait, monsieur Brunet : (presque ) toute la scène médiatique est en proie à un stupéfiant délire contre les Insoumis. On a vu aussi l’ambiance à « C’est dans l’Air » ! Les vaches sacrées de la scène politique sont devenues des vaches folles.
      Du calme s’il vous plaît !
      Cette fois-ci c’est la fin d’un Monde . On peut le penser en lisant leur prose en cette rentrée. Le Monde lui-même, parangon de toutes les vertus, consacre un éditorial à la menace que les insoumis font peser sur la démocratie et la liberté de la presse. Une fois encore, l’atelier aux Amfis d’été « Faut-il “dégager” les médias ? » sert de point de départ pour une indignation corporative en grand drapé et trémolos. Mais les lecteurs ne sauront pas davantage que dans toutes les autres critiques ce qui a pu se dire dans cette réunion animée par Sophia Chikirou avec la participation d’Aude Lancelin, Olivier Berruyer et Thomas Guénolé. Que ce soit trois gens de métier ne fait pas réfléchir. D’ailleurs rien ne fait réfléchir ces gens-là. Seul le titre de l’atelier compte. Ce pauvre Jean-Michel Aphatie s’est fait prendre la main dans le sac sur ce point : non il « n’a pas regardé la vidéo ». Il parle sans savoir. C’est cette pratique là que défend Le Monde  : le journalisme non comme pratique mais comme magistère. D’ailleurs Aphatie a immédiatement reçu l’appui de plusieurs confrères : « pas besoin de lire ! Avec les insoumis ce n’est pas la peine ! »


      Le Monde est plus raisonnable. Il ne s’abaisse pas à un tel fanatisme même s’il ne le condamne pas . Pour lui il y a plus grave. En effet nous pourrions profiter de l’opportunité que représente la nomination d’un éminent éditorialiste de leur confrère comme porte-parole du gouvernement. Bien sûr qu’on va le faire ! Car cet évènement met à nu à quel point les médiacrates sont une composante à part entière de la caste au pouvoir dans la Vème République. Le Monde défend donc avec ferveur l’honneur de 350 000 gens du métier qui ne lui ont pourtant rien demandé et que personne ne vise. C’est la technique FNSEA : les gros se cachent derrière les petits. Et ainsi de suite. D’un média à l’autre, c’est le même odieux « pilonnage du bourrin Mélenchon » et de ses amis, comme y a appelé le député « la République en Marche ».
      Tout cela n’est-il pas tout à fait excessif ? Pourquoi toute cette violence contre nous ? Et si les éditocrates retrouvaient leur sang-froid ? N’est-on pas en droit de l’attendre de ceux qui exercent un métier qu’ils prétendent assumer comme un magistère moral dans la société ? Les grandes consciences et autres ne devraient-elles pas se joindre à nous pour protester contre de tels débordements de langage ? Car avez-vous bien vu où nous en sommes rendus ? Mesdames, messieurs, il faut vous calmer ! Ce débordement dangereux de la hargne ordinaire du parti médiatique me conduit à le demander fermement. Non seulement pour notre sécurité, à nous insoumis, mais aussi pour l’honneur de la presse, perdu dans une telle vindicte.

      Ça va trop loin !
      « Abrutis » ? Vraiment ? Je connais, certes de loin, monsieur Brunet, éditorialiste que je croise dans les murs de BFM chaque fois que je m’y trouve et avec qui je bavarde le plus souvent avec plaisir. C’est certes un homme accorte mais un libéral obsessionnel. C’est bien son droit. Il nous régale à longueur d’antenne de ses certitudes en béton armé. C’est le choix de son employeur. Il nous tape sans relâche et avec méthode. Nous en sommes heureux car il nous fournit d’un bloc la liste des mots clefs que ses collègues vont ensuite répéter en boucle avec souvent moins de talent. Mais pourquoi traiter les sept millions d’électeurs de « La France insoumise » d’« abrutis ». Et pourquoi aggraver le tout en s’excusant « auprès de ceux que cela aurait pu blesser ». Comment ne pas être blessé quand on est traité d’« abruti » ?
      On attend encore les cris indignés des habituels gourous qui surplombent la profession dès qu’un mot leur paraît de trop à l’encontre d’un de leurs collègues du troupeau des vaches sacrées ! Muets, ces chroniqueurs venimeux qui nous demandaient si nos propos n’étaient pas responsables de la violence contre tel ou telle député alors pourtant que nous la dénoncions avec force ?
      En fait, monsieur Brunet s’est laissé entraîner. Il a perdu son sang-froid. C’est un effet de foule. Dans une horde médiatique glapissante écumante de haine, il a été emporté ! Je suis prêt à comprendre et même à pardonner puisqu’on ne doit pas excuser de tels comportements. Mais je mets en garde solennellement : la hargne contre les insoumis et leurs porte-paroles pourrait un jour mal tourner et inspirer des violents. Je suppose que les plus orduriers diront alors que nous l’aurons bien cherché. Mais je crois connaître assez bien nombre de ceux qui nous attaquent, et en ont bien le droit, pour savoir que ce n’est pas ce que tous veulent. Alors je leur dis : pas comme ça, pas avec ces mots, pas avec cette violence.
      Ça va trop loin ! Depuis la quinzaine qui a précédé le premier tour de l’élection présidentielle, tous les coups sont permis contre « La France Insoumise » dans les médias. Non seulement il n’y aura pas eu un jour de pause mais, dorénavant, non seulement la violence mais les provocations ont monté d’un cran.

      Des militants politiques honteux
      Il faut être tout le temps sur ses gardes, se méfier de tous, se protéger. Le caractère obsessionnel de la haine médiatique qui nous entoure est suffocant. Voyez ces centaines de tweets et retweets, parfois orduriers, qu’un Jean-Michel Aphatie déverse sur nous, par exemple ! Et il n’est pas le seul dans ce cas. Est-ce là du journalisme ? Ou bien juste du militantisme politique ? Et parmi les moins bons du genre. Seuls les trolls du FN font pire. Mais leur chef de rédaction ne les rappelle jamais à la mesure. Aucun droit de réponse n’est possible à l’antenne ni où que ce soit. Dans cette guerre qui nous est déclarée et menée sans trêve, le journalisme est seulement un prétexte pour mieux mener la charge. Tous ces gens-là sont des Bruno Roger-Petit, qui a souvent plus de talent qu’eux, raison pour laquelle il leur a été préféré. Mais eux sont des chiens de garde en version hypocrite et masquée.
      Il est d’ailleurs troublant de savoir que nos adversaires sont souvent d’anciens militants politiques qui ont renié leur engagement initial. On devine en les entendant toute la dose de mauvaise conscience que cela implique. Patrick Cohen militait au PCF de la Sorbonne, Aphatie, d’abord journaliste à Politis, était un ardent militant de l’indépendantisme basque, Guetta à la Ligue communiste révolutionnaire, combien d’autres au PS et ainsi de suite. La même chose à droite et chez les libéraux assumés. Et puisqu’il est tant question de Venezuela et d’Amérique latine ces jours-ci, et comme Le Monde se risque à donner des conseils de déontologie professionnelle, comment ne pas rappeler qui est Paolo Paranagua, grand reporter et star de la rubrique internationale du journal Le Monde qui accable de ses mensonges le commentaire de tous ses papiers sur l’Amérique latine progressiste ? Connu sous le nom de commandant « Samuel », il dirigeait dans les années 70 la « fraction rouge » de ERP (armée révolutionnaire du peuple) en Argentine. Il se vantait alors de nombreuses attaques de banques, séquestrations, tirs sur des policiers et ainsi de suite. Arrêté mais opportunément préservé, l’homme, dont tous les compagnons sont morts sous la torture, sort pourtant de prison en pleine dictature après un « arrangement ». Le journal Le Monde prétend que ce fut à la suite d’un non-lieu. Naturellement c’est impossible. Et c’est faux. Le journal n’a rien vérifié d’ailleurs. Car, par principe !
      Ni ce journal, ni aucun autre, n’admet la moindre mise en cause, quel qu’en soit le motif, de l’un quelconque de ses membres. Il est vrai qu’il s’agit d’une profession peuplée de saints. Au cours des trente dernières années (pour limiter le délai et rester raisonnable), pas une feuille d’impôt incomplète, pas une affaire de mœurs, pas une violence, pas un coup donné, pas un pot de vin, pas une conférence subventionnée, pas un emploi familial, pas un placard doré. Naturellement, là encore, c’est impossible. Et les cas éventuels ne nous apprendraient d’ailleurs rien d’autres sur la profession que ce que nous savons déjà : les journalistes sont des êtres humains. Ils partagent avec le reste de notre espèce la même proportion de défauts et de qualités. Mais en tant que vaches sacrées, il est interdit à toute personne non membre de la corporation de mettre en cause leur honnêteté intellectuelle, ni à titre individuel, ni à titre collectif, ni pour la qualité de leur travail, ni pour leur engagement politique, ni pour leurs activités annexes même cloisonnées, ni pour leurs liens familiaux, ni d’aucune façon, ni à aucun titre, même au prix de la vérité. Et c’est ce qui se passe.

      Les convictions ? Un abrutissement !
      Toutes ces caractéristiques mises bout à bout décrivent assez précisément ce qu’est une cléricature. Elle s’est même targuée au temps où le trio Colombani, Minc, Plenel dirigeait Le Monde de dire qui composait le « cercle de la raison » en politique. Tout ce qui n’entrait pas dans le champ de « la seule politique possible » était immédiatement expédié chez les malades mentaux. Rien n’a changé, tout s’est aggravé. Il est frappant de voir que c’est une nouvelle fois dans ce registre que monsieur Brunet s’exprime : « Tout le Monde sait ce qu’il faut faire pour la France sauf les “abrutis” de La France insoumise ». Tout le Monde sait, donc ceux qui ne savent pas sont des abrutis. Nous ne pouvons pas voir la vérité parce que nous sommes abrutis. D’alcool, de stupéfiants. Je veux croire que non. Nous sommes abrutis parce que nous avons des idées différentes et ces idées limitent notre entendement. CQFD.
      D’ailleurs, serions-nous capables de vérité ? Certainement pas puisque nous sommes des personnes engagées. La suspicion sur ce point est méthodiquement entretenue. Et jusque-là où on ne l’attendrait pas. Rappelant le piteux engagement du journaliste Bruno Roger-Petit, désormais porte-parole du gouvernement, aux côtés de Cahuzac ministre du fisc et voleur du fisc, Edwy Plenel, dans son édito du 2 septembre, tape dur. Mais il touche si juste dans sa dénonciation de « ces plumes mercenaires qui depuis que le journalisme existe, en illustrent la part de servilité ou d’aveuglement au service de puissances politiques étatiques ou économiques. N’ayant aucune information originale obtenue par le reportage ou l’enquête à son actif, il ne s’est vraiment fait connaitre que sur le seul registre de l’opinion, de l’éditorial ou du commentaire. Le qualificatif vieilli de “publiciste” lui convient bien désignant un journaliste qui ne fait commerce que de ses partis pris et des intérêts qu’ils servent de même que des publicitaires servent des annonceurs et leurs réclames ».
      Mais après cela, pourquoi se sentir obligé de faire un tacle qui pourrait pourtant bien le concerner aussi. En effet, sollicitant Nietzsche, Plenel assène : « les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges ». Ici le journalisme « sans conviction », qui « n’a pas d’autre carte que la carte de presse », remplit la fonction de l’avant-garde éclairée en vogue dans les groupuscule révolutionnaires d’hier. Ce n’est évidemment pas du tout la seule idée que l’on puisse se faire du métier de journaliste. On peut se sentir plus proche d’Albert Camus, philosophe et journaliste engagé à Combat : « L’engagement n’exclut pas le gout de la vérité », disait-il.
      Dirait-on du journal L’Humanité qu’il est plus dangereux qu’un mensonge parce qu’il affiche ses opinions favorables aux travailleurs ? Et de même pour Politis, Le Monde diplomatique, Reporterre et combien d’autres ? Pour moi, Le Figaro ne ment pas, ni Les Echos. Non seulement un certain nombre de leurs rubriques sont les meilleures du genre mais ils ne cherchent à tromper personne. Certes, leurs commentaires au sujet des insoumis et de leurs porte-paroles sont d’une juvénile mauvaise foi mensongère. Mais tout le monde sait de quel balcon parlent ces deux journaux. Personne n’est pris en traitre. Le pire n’est pas la presse ou les journalistes engagés. Le pire c’est celle qui fait semblant de ne pas l’être. Pour ne rien dire de ceux qui prétendent être engagés d’un côté et servent ligne après ligne l’idéologie adverse.

      La provocation comme méthode médiatique
      À présent, pire que l’engagement politique masqué vient le média de provocation. Quelle misère ! Exemple. Je venais d’achever mon discours sur la place du refuge à Marseille et je regagnais la petite loge où je comptais m’éponger le front et changer de chemise. Un micro se tend « vous vous méfiez des journalistes, n’est-ce pas ? ». Voilà tout ce qu’il y avait à me demander après une heure de discours ? Telle est la profondeur du nombrilisme qui défigure désormais ce métier. Voici quelle a été ma réponse : « les ouvriers de l’industrie d’armement ne sont pas responsables des bombardements ». Elle ne sera pas diffusée. Évidemment. La question n’était pas posée pour avoir une réponse mais pour déclencher un incident. C’était le but de quelques-uns d’obtenir un « incident », « une parole inadmissible », etc. pour y ramener toute l’actualité de notre rassemblement marseillais. Il va de soi que nous nous nous sommes organisés pour faire face et déjouer ces plans.
      Déjà la veille, pendant la déambulation, le micro de « C dans l’air » s’est tendu au moment où j’entrais dans le cortège : « vous verrouillez votre communication, pourquoi ? ». Les médias parlent des médias dans les médias à propos des médias. L’expérience montre que si je répondais, cette réponse deviendrait le sujet du compte rendu. Autrement dit, en un instant, l’agenda du micro tendu se serait substitué à celui du discours. Nous avons tiré la conclusion de cette situation en refusant dorénavant tout contact improvisé.
      Naturellement, je ne mets pas tout le monde dans le même sac ni tous les médias dans la même fournée. Je sais observer les différences de traitement. Mais une tendance lourde est à l’œuvre. Nous savons tous que dorénavant, les médias ont tendance à vouloir créer des évènements davantage que de rendre compte de ceux qu’il leur est proposé d’observer. Tout le mois de juillet a été employé à ce genre de méthodes contre les Insoumis pour tenter d’affaiblir (en vain) notre campagne parlementaire dans la session extraordinaire. Nous avons eu droit à la fabrication de l’incident à propos du « matheux », puis « vive la France » contre Danièle Obono, puis, puis, puis, chaque semaine, une ou deux trouvailles avant de finir par les lazzis sur ma défense du droit aux vacances.
      Méthodiquement, sans honte, il s’agissait de tout plutôt que du contenu de notre bataille. De ce que nous disions, du contenu de nos amendements. Et concernant nos propositions et nos votes, et ceux de nos contradicteurs : rien. Absolument rien. Tout pour la forme, l’apparence. Rien pour le fond. Ce n’est pas que les gens de métier soient tous ignorants ou qu’ils obéissent tous à une logique politique. La vérité est sociale : leurs conditions de recrutement, de travail et de rémunération condamnent chaque individu à un strict conformisme de moutons de Panurge. Il est donc absolument vain d’en attendre autre chose. Le combat contre le système médiatique doit donc faire évoluer ses formes.
      Dans l’immédiat évidemment, nous avons pris nos dispositions pour diminuer la prise sur nous, tout en essayant d’améliorer la portée des coups que nous voulons porter au système médiatique actuel. Je précise « actuel » parce qu’on aurait tort de croire que ce que l’on a sous les yeux est la seule manière possible de faire fonctionner un ensemble de moyens de communication et d’information. Le système dominant actuel est au service des dominants du moment. Il recourt aux formes d’expression et préoccupations qui sont celles des dominants. L’objectif pour nous reste de libérer aussi la société de cette prise en tenaille mentale. Car l’éducation et l’école sont les deux premiers outils qui rendent possible une citoyenneté véritable.

      Libérer les médias
      Nous connaissons les clefs du déverrouillage. La première concerne la propriété des médias. Car l’ordre médiatique part du sommet sur lequel s’alignent tous les compartiments. Que 90% des médias soient possédés par 9 milliardaires est une situation malsaine et dangereuse. La seconde concerne le statut social des gens qui y travaillent. La précarité de la masse des personnels, leur surexploitation et les cadences infernales sont des encouragements matériels très forts à la servilité politique et à la « pensée en boucle ». Moins d’écart de salaires, moins de précarité, moins de libre circulation du public vers le privé, ce serait déjà une respiration tellement oxygénante ! La troisième concerne l’organisation du travail. Il faut partout des comités de rédaction et quand il y en a, ils ne peuvent être de pures chambres d’enregistrement de caprices des chefferies. Les professionnels doivent avoir droit à des congés formations et de l’assistance tout au long de leur carrière et au fil de leur travail.
      Autrement dit, nous analysons le système médiatique à partir de ses formes de fonctionnement réelles. C’est-à-dire à partir des rapports de production qui le constituent et des rapports sociaux internes à l’aide desquels il obtient à la fois sa rentabilité économique et sa police de la pensée. Par exemple, il y a un rapport très direct entre la précarité de la plupart des gens des médias, leur surcharge de travail, et la violence de l’autocensure qu’ils s’imposent pour améliorer leurs situations personnelles.
      De bien des façons, le système médiatique est l’adversaire central de la bataille pour la révolution citoyenne. On a pu le voir pendant la campagne électorale de l’élection présidentielle. Ce n’est ni la droite, ni le PS qui nous ont affrontées sérieusement. Seul le fonctionnement en boucle et en écho de quelques éditorialistes a produit et reproduit sans cesse des thèmes de campagne permanente contre nous. Le lepénisme médiatique a plus fait pour renforcer les suffrages d’extrême droite que n’importe quelle campagne de la famille Le Pen. Encore aujourd’hui, une « experte », directrice de la Fondation Jean Jaurès, liée au PS, s’inquiète des risques que ferait peser « La France insoumise » dans un blog du Huffington Post sur la liberté de la presse et regrette que certains aient choisi de nous donner la parole plutôt qu’au Front national.
      De la même manière, les efforts acharnés pour me diaboliser, m’attribuer des positions politiques qui ne sont pas les miennes, ont été les seules vraies difficultés auxquelles nous nous sommes heurtés. Et ces difficultés ne venaient pas du contenu des attaques mais de leur incessante répétition. Il en va de même en cette rentrée où pour toute réponse à toute question ou toute initiative que nous prenons, le système médiatique nous renvoie à une réplique unique : « Venezuela » ! Le défi n’est donc pas tant de contre-attaquer. Parfois, cela revient à valider la charge de l’agresseur médiatique. Le défi est d’enlever son dentier au tigre de papier avant même qu’il ne morde. Il faut donc agir avec méthode, sans aucune naïveté ni illusion sur la nature de ce que nous affrontons.

      Décrédibiliser la cléricature
      Au demeurant, le problème posé n’est pas nouveau. Sous l’ancien régime monarchique aussi, l’hégémonie idéologique était la condition fondamentale de survie du système. Il en est ainsi à toutes les époques. Le consentement à l’autorité et l’évidence de celle-ci, reposent toujours sur des constructions idéologiques globales qui fondent leur légitimité. L’appareil qui produit et reproduit cette idéologie et l’injecte dans le sang du corps social doit donc être la première cible du combat contre l’ordre établi. C’est lui qui forme l’épiderme à franchir pour pouvoir atteindre les organes du pouvoir en place. C’est lui qui sécrète les anticorps destinés à détruire tout corps étranger à la logique du système dominant. Définir la meilleure forme d’action pour démanteler ce pouvoir d’auto-défense est la première tâche pour commencer la révolution des consciences. Les formes peuvent et doivent être aussi diverses que les époques et les cultures de références. Mais pour l’essentiel, elles imposent toujours une figure commune : vider l’émetteur de l’idéologie dominante de sa légitimité. Emetteurs : l’église à l’époque, les médias aujourd’hui, l’appareil ecclésiastique hier, les cléricatures médiatiques aujourd’hui.
      La bonne méthode dans ce domaine est la méthode efficace. Bien sûr, celle-ci peut varier avec le temps et les circonstances. Mais l’expérience montre que la méthode qui a toujours le mieux réussi joue un tableau central. Il faut ruiner la crédibilité de l’émetteur. Pour cela il faut frapper sans relâche sa prétention à être « sans parti pris », indépendant et soucieux d’éthique. Pour cela il faut souligner continuellement la différence entre les valeurs dont il se réclame et la pratique qui est la sienne. Ainsi a fonctionné la dénonciation de la pratique des ecclésiastiques d’ancien régime en contradiction avec la charité, la justice et la fraternité dont se réclamait la doctrine chrétienne. Choquante d’abord, cette critique devenue systématique a permis à des générations de libres-penseurs de construire une nouvelle conscience politique populaire. Nouvelle parce que débarrassée des auto-limitations que lui suggérait auparavant l’idéologie dominante fondée sur l’autorité du religieux.
      Il en va de même avec le système médiatique. Ses mensonges, ses abus, sa servilité une fois mis en lumière, exaspèrent définitivement ceux qu’il tente d’abasourdir. Une fois le seuil d’exaspération franchi, le retour en arrière devient impossible. Au contraire, l’esprit mis en alerte et en état de suspicion permanente à l’égard des médias s’enrage davantage à chaque occasion. Alors le mode opératoire est simple : railleries, humour, superposition, impertinence doivent être convoqués pour miner à la racine l’autorité religieuse que voudrait être le système médiatique et la cléricature arrogante qui le compose.
      La tâche est facilitée aujourd’hui. Comptons sur l’effet produit par le rabâchage des idées et des mots de la pensée dominante, en toutes circonstances et à tout propos ! Ce rabâchage est perçu en tant que tel par le public auquel il est infligé. Encouragées par leur hégémonie et le sentiment d’impunité, les récitants sont désormais profondément engagés dans la voie du jargon et de la psalmodie. Ils ne peuvent s’en rendre compte. Ils sont donc aussi vulnérables du fait de l’étrangeté qui s’en dégage que l’étaient les « vobiscum » de la messe en latin.

      Dénoncer ne suffit pas
      Naturellement, nous ne devons jamais cacher que nous combattons ce système. Mais la « dénonciation », si nécessaire qu’elle soit, ne saurait suffire. La stratégie de combat doit être à la mesure de ce que nous affrontons : totale et globale. Pendant la campagne présidentielle, nous avons montré comment les réseaux sociaux permettaient de contourner le système de l’officialité médiatique. Nous avons ainsi créé la première chaîne YouTube politique de masse. L’attention des commentateurs s’est concentrée sur le bénéficiaire de cette construction. J’invite plutôt à considérer les abonnés. Leur nombre et leur fidélité montre quelle disponibilité existe pour participer à une activité de contournement comme celle-ci. Il exprime donc une prise de conscience populaire massive. Nous allons tirer toute les leçons de ce fait et de la stratégie que nous avons menée. Il n’est pas besoin d’en dire davantage à cette heure. Pour le reste, il va de soi que la rentrée des médias nous a servi d’une façon inattendue mais incroyablement favorable.

      Bonne nouvelle : Raquel Garrido
      L’arrivée de Raquel Garrido sur C8 a polarisé la hargne de la caste. Ceux-là n’avaient bien-sûr rien à dire quand Cohn-Bendit nous agonisait de postillons sur Europe 1, ou que Roselyne Bachelot officiait ici et là. Leurs critiques restent d’ailleurs très évasives en ce qui concerne les autres militants politiques dorénavant installés à l’antenne : Raffarin, Guaino, Dray et compagnie.
      Raquel Garrido concentre leur haine de caste. D’abord parce que c’est une femme, donc les messieurs se lâchent plus facilement. Ensuite parce qu’elle a du talent. Ce qui risque de faire s’étioler quelques pots de fleurs des deux genres. De plus elle est cultivée. Elle parle aussi quatre langues, ce qui lui permet de boire d’autres potages informatifs que la seule soupe nationale. En outre, elle a une longue expérience de l’engagement intellectuel. Elle sait ordonner et exprimer un point de vue sans jargonner ou être pédante. Enfin elle est libre. En effet j’ai lu qu’on faisait des parallèles entre la situation de Bruno Roger-Petit et celle de Raquel Garrido. C’est tout à fait inapproprié. Lui est le porte-parole du gouvernement. Sa parole est soumise. Raquel Garrido est insoumise. Elle exprime son propre point de vue, comme elle l’entend. Elle n’est pas mandatée. Ni par moi ni par personne. Contrairement à ceux qui comme Le Canard enchaîné en font l’improbable « numéro 2 » du mouvement, elle n’y a aucun mandat. En fait personne n’en a ou presque dans le mouvement. Garrido est une figure de notre mouvance qu’elle a contribué à fonder. Elle est une proche compagne de mes combats depuis 30 ans et je suis flatté qu’on la dise mon porte-parole quand j’observe la qualité de ses interventions. C’est une personnalité au bon sens du terme. C’est toute la force de sa position : elle exprime une culture, un parti-pris intellectuel. Pas un une mission de parti. Et comme c’est une personne qui prend au sérieux le travail qui lui est demandé, elle sera une chroniqueuse brillante et percutante. C’est ce qu’a déjà montré sa question au Premier ministre en conférence de presse.
      Évidemment, j’ai noté la critique selon laquelle « elle travaille pour Bolloré ». Jaloux et sectaires aboient en cadence. Ce serait « un comble » aussi pour certains éditocrates de la bien-pensance. Ah ! Ah ! Il reste à tous ces pédants à aller voir tous ceux qui travaillent pour un capitaliste pour leur demander de renoncer à leur poste ! Quelle grossière manœuvre que cet argument. Toute personne qui va au travail fait un grand compromis avec le capital puisqu’elle lui cède gratuitement une part de la plus-value qu’elle crée. Un peu de marxisme aiderait certains à penser plus finement.
      Cependant, il faut ajouter autre chose. Ce qui vient de se passer en général, de l’affaire Bruno Roger-Petit à la nomination de tous ces chroniqueurs politiques, nous sert beaucoup dans notre combat contre le système médiatique. Que l’étau se soit desserré grâce à l’embauche d’une ou deux personnes proches de nous ne nous fait pas perdre de vue le tableau d’ensemble. La « confusion des genres » entre journalistes et militants politiques éclaire la situation générale. Car il n’y a pas de confusion. Tous les journalistes politiques sans exception ont un point de vue politique et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont recrutés plutôt que d’autres.
      La situation actuelle jette aux orties un secret de polichinelle. La caste politique, les médiacrates et l’oligarchie forment un seul bloc social que lie l’argent et les privilèges. Le plateau de « C dans l’air » l’autre soir, où l’on vit rivaliser de grossières et lourdasses bassines de fiel la totalité des participants, est un si bel exemple de cet entre-soi. L’énorme couche de discrédit supplémentaire que les nominations de chroniqueurs et les réactions de haine des médiacrates qu’elles entrainent font bien avancer dans la conscience collective notre travail de sape. Encore une fois, l’essentiel est de décrédibiliser le système du point de vue des valeurs qu’il prétend mettre en œuvre. Comme la dit le sociologue du « populisme de gauche », l’argentin Ernesto Laclau, « le seul parti effectif contre nous est le système médiatique ». Ni la droite, ni les « sociaux-démocrates » ne sont en état de faire leur travail tant la marchandise qu’ils ont à vendre est recrachée par tous. L’épisode d’auto-disqualification doit donc être replacé dans son contexte global en France. Il exprime quelque chose d’essentiel à propos de la crise du système de domination des puissants sur la société.
      Jean-Luc MELENCHON

    • Décidément, Macron n’aime pas les français !

      Maintenant c’est clair : le président Emmanuel Macron n’aime pas les Français. Il ne les aime vraiment pas. Attention, je ne parle pas ici de son mépris de caste lorsqu’il se moque des travailleuses illettrées, des nordistes tabagistes et alcoolisés ou de ceux qui vont en T-shirt au lieu de travailler pour se payer un costume ! Je ne parle pas non plus « du Comorien » que livrent les kwassas-kwassas ! Non, il s’agit des Français en général. Le chef de l’État a en effet pris l’habitude d’en dire du mal. Et de le faire devant des étrangers et depuis l’étranger ! Double impudence, double offense !

      Ce 8 septembre à Athènes, en Grèce, comme on l’interrogeait sur les mobilisations que les manants de son pays comptent organiser contre son coup d’État social, il a aussitôt craché tout son mépris pour le peuple qui lui tient tête : « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes » ! Petit coup de menton injurieux qui sonne comme un défi. Nous qui sommes déjà des « abrutis », nous assistons les yeux grands ouverts à la mutation de l’état d’esprit de la caste des « très importants » face au peuple du commun. Emmanuel Macron fait sauter les digues. Il montre le mauvais exemple. Sa façon de parler lâche la bride qui obligeait toute la caste à faire preuve de retenue. On peut dire qu’Emmanuel Macron aura consciencieusement travaillé à créer ce style du management par le mépris public et la cravache.

      Les petites phrases depuis l’étranger se succèdent et se répètent dans ce même registre. Le 21 février à Londres, devant les expatriés français : « En France, on stigmatise l’échec et on n’aime pas le succès ». Le 24 août en Roumanie : « La France n’est pas un pays réformable, les Françaises et les Français détestent les réformes. Dès qu’on peut éviter les réformes, on ne les fait pas. C’est un peuple qui déteste cela. » À ces considérations méprisantes pour le peuple dont il est le président, Emmanuel Macron n’oublie jamais de rajouter des critiques contre le système de son pays. Ainsi à Londres : le système fiscal français « empêche les gens de réussir trop bien ». Et le 23 août en Autriche : « La réalité, c’est que la France est la seule grande économie européenne qui n’a pas gagné face au chômage de masse, c’est ça la réalité ». En l’occurrence cette « réalité » est un mensonge.

      Les Français ont d’ailleurs bien compris que le président de la République ne les aimait pas. C’est bien pourquoi de leur côté ils l’aiment de moins en moins. Le 23 septembre « les abrutis », « les fainéants », « les cyniques » mettront donc un point d’honneur à manifester ensemble contre le monarque présidentiel qui les cravache depuis l’étranger. Qui sait ? On se souvient de cet échange entre Louis XVI et le duc de la Rochefoucauld à propos des évènements du 14 juillet « Une révolte ? » « Non, sire, c’est une Révolution ».

      JLM

  • #Henri_Calet, un écrivain né dans l’anarchie
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/090817/henri-calet-un-ecrivain-ne-dans-lanarchie

    Henri Calet avec ses parents, dans les années 1930 © Bibliothèque littéraire Jacques Doucet Pour Francis Ponge, il était le Buster Keaton de la littérature ; Albert Camus saluait « ses livres émouvants ». Henri Calet (1904-1956), né d’un couple d’anarchistes de la Belle Époque, fut un remarquable chroniqueur des années 1950. Première partie d’une promenade en trois étapes dans cette œuvre quelque peu oubliée.

    #Culture-Idées

    • À 31 ans, Calet fait déjà un bilan, doux-amer, de sa vie, mais il tient sous silence l’essentiel : il est recherché par la justice, et peut à tout moment être jeté en prison. En août 1930, après quelques détournements de fonds, il a dérobé 250 000 francs dans la caisse de l’entreprise où il était employé comme aide-comptable, puis s’est enfui en Uruguay. Son butin vite dépensé entre courses de chevaux (une de ses passions), cocaïne et grande vie, il rentre en Europe un an plus tard sous la fausse identité d’un improbable commerçant nicaraguayen : Henri Calet.

  • Ingenious: Albert Camus - Issue 49: The Absurd
    http://nautil.us/issue/49/the-absurd/ingenious-albert-camus

    I had always dreamed of meeting Albert Camus and so was thrilled when he appeared at Lucey’s Lounge, a dark and yellowy lit bar in Brooklyn. The Algerian writer had graciously agreed, or so it seemed, to be interviewed about absurdity, the concept in philosophy to which his name is forever attached. He was as casually handsome as a film star off the set, though a tad overdressed for this warm night, perspiring in a gray suit and vest, his black tie undone. He paid for our scotch-and-sodas with cash—“Your national drink, is it not?”—and left a generous tip. “No one ever has change in this country,” he said with a weary smile. Arriving from his home in Paris, Camus was torn about New York. “The heart trembles in front of so much inhumanity,” he remarked. Equally entranced and repelled by Times (...)

  • A Short Film About Killing (Kryzstof Keislowski)
    “Veröffentlicht am 15.10.2014
    The film is influenced by novel “The Outsider” by Albert Camus. The film depicts the capital punishment of execution by hanging in state of Poland. The portrayal of the execution method and procedure is mostly accurate. Filters were used to distort the images of Warsaw, creating a raw, unattractive image. Kieslowski credits his cinematographer, Slawomir Idziak for this deliberate visual unattractiveness within the film stating, “I sense that the world is becoming more and uglier, I wanted to dirty this world”.”

    https://www.youtube.com/watch?v=ImdQsFKu4Gk

  • Les heures chaudes d’Albert Camus au parti communiste algérien
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/300417/les-heures-chaudes-d-albert-camus-au-parti-communiste-algerien

    Entretien avec #Christian_Phéline et #Agnès_Spiquel-Courdille, auteurs de Camus, militant communiste. Alger 1935-1937 (Gallimard). Où l’on découvre, sous la chape coloniale, un foisonnement fraternel qui n’aura cessé de nourrir les combats de l’écrivain contre l’injustice.

    #Culture-Idées #Albert_Camus

  • « Mes livres sont des linceuls pour ensevelir la mémoire des insurgés de 1947 »
    Par Tirthankar Chanda Publié le 29-03-2017
    http://www.rfi.fr/afrique/20170329-livres-sont-linceuls-ensevelir-memoire-raharimanana-1947-madagascar-ins

    Jean-Luc Raharimanana, romancier, nouvelliste et dramaturge malgache : « Avant d’être une mémoire blessée, 1947 évoque pour moi des hommes et femmes qui ont lutté ».
    © Pascal Gély / RFI

    (...) C’est dans Nour 1947 que vous abordez le sujet pour la première fois. Vous vouliez écrire un roman sur la colonisation ?

    Au départ, le roman ne s’appelait pas Nour 1947, mais Nour tout simplement. Je voulais raconter le mythe malgache de l’enfant sui generis. Il s’est créé lui-même, sans père, sans mère… En travaillant sur cette thématique, je me suis rendu compte qu’il y avait peut-être une équivalence à établir entre cet enfant mythique qui veut se libérer de ses atavismes et notre génération qui voulons nous libérer de la chape de plomb coloniale qui pèse sur nous. J’ai mis dix ans à écrire ce roman car j’ai réalisé, chemin faisant, que la colonisation était très peu enseignée dans nos écoles et que je ne connaissais pas grand-chose sur ce qui s’était passé en 1947. Il me fallait donc me documenter et me nourrir de l’esprit de cette période pour pouvoir écrire là-dessus. Après la publication de Nour 1947, les choses se sont enchaînées, grâce à tous les courriers que j’ai reçus des Malgaches, mais aussi des Français. Il s’agissait pour l’essentiel des témoignages sur la colonisation et sur l’insurrection de 1947. Je suis entré en contact avec des auteurs de ces courriers, souvent des gens âgés qui avaient envie de raconter ce qu’ils avaient vécu. C’est eux qui m’ont dit que je ne pouvais pas simplement écouter sans transmettre à mon tour. Depuis, je me retrouve dans cette tradition de transmission. Je sais que ce travail ne sera jamais fini.

    Vous avez qualifié vos livres de « livres linceuls ». Que vouliez-vous dire ?

    Avant d’être une mémoire blessée, 1947 évoque pour moi des hommes et femmes qui ont lutté, qui ont fui dans la montagne et la forêt pour pouvoir continuer à croire à leurs idéaux. Ces Malgaches ont été humiliés, abattus comme des chiens, quand ils ne sont pas morts de faim ou de froid. Pour moi, écrire, raconter, c’est vraiment rendre hommage à tous ces gens qui sont morts pour la cause de la liberté. Je voulais que mes livres soient des linceuls dans lesquels on peut enfin ensevelir cette mémoire des victimes de la répression coloniale, faute d’avoir su prendre soin de leurs corps. C’est aussi le sens du travail que je fais avec les survivants de l’insurrection de 1947. Ils sont aujourd’hui vieux, voire très vieux. Arrivés au crépuscule de leur vie, transmettre ce qu’ils ont vécu leur permet, comme ils le disent, de ne pas mourir deux fois, mourir physiquement et mourir par absence de mémoire.

    Vos textes préservent la mémoire des insurgés de 1947. Pourquoi les a-t-on oubliés ?

    C’est un oubli subi, dû au manque de livres de vulgarisation, alors que des chercheurs et des historiens, malgaches et français, ont continué de travailler sur ce pan important de l’histoire coloniale à Madagascar. Dans les années 1970, avec l’arrivée au pouvoir du marxiste Didier Ratsiraka, il y a eu des publications des témoignages sur cette période, mais aussi une instrumentalisation de cette mémoire par le régime pour mieux asseoir son pouvoir.

    Vous avez grandi à Madagascar dans une famille de lettrés. Votre père était historien. Est-ce que c’est lui qui vous a parlé de ce qui s’était passé en 1947 ?

    Non, je ne crois pas. Je suis né en 1967, sept ans après l’indépendance, vingt ans après les événements de 1947. Sur les murs des bâtiments administratifs, des gares, il y avait encore quand j’étais petit des traces de balles. Les enfants interrogeaient leurs parents : « c’est quoi, ces trous dans les murs ? » On leur répondait : « Mais ça c’est 47 ». Ou alors « tu vois ce pont-là, il y a des gens qui ont été jetés de ce pont ». En tant qu’enfants, on était sensible à cette géographie de la répression. S’agissant de moi plus précisément, je ne me souviens pas exactement quand pour la première fois on m’a parlé de l’insurrection. Ce dont je me souviens, en revanche, c’est d’avoir vu un vieil ami de la famille, qui était réputé pour être particulièrement bavard, bafouiller quand mon père l’a interrogé un jour sur 1947. Cet homme cherchait ses mots, comme s’il allait s’effondrer. A ce moment-là, je me suis dit, je m’en souviens encore, « Tiens, il s’est passé quelque chose en 1947 ». Je ne savais pas encore que cette histoire allait prendre une telle place dans ma vie.(...)

    #Jean-Luc_Raharimanana

  • Procès d’un « faucheur de chaises » dénonçant l’évasion fiscale : le procureur demande la relaxe
    http://www.bastamag.net/Premier-proces-d-un-faucheur-de-chaises-le-procureur-demande-la-relaxe

    Plus de 2000 personnes se sont rendues le 9 janvier à Dax pour soutenir un « faucheur de chaises » qui comparaissait au tribunal de grande instance. Jon Palais, militant de l’organisation basque Bizi !, est poursuivi par BNP Paribas pour « vol en réunion » suite à une action de réquisition de chaises dans une des succursales parisiennes de la banque, en octobre 2015. Pour cette action militante, il risque cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Lors de l’audience, Jon Palais a rappelé que « le (...)

    En bref

    / Que faire face à la crise financière ?, #Paradis_fiscaux, #Finance

    #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ?

    • http://www.regards.fr/web/article/faucheurs-de-chaises-le-radicalo-pragmatisme-selon-txetx-et-jon-palais

      À l’occasion du procès d’un “faucheur de chaises” ce lundi à Dax, deux figures de l’organisation Bizi, Jon Palais, poursuivi par BNP Paribas, et Txetx Etcheverry, co-fondateur d’Alternatiba, expliquent leur stratégie de lutte "radicalo-pragmatique".

      Mener la "bataille des idées" pour soustraire les classes populaires à l’idéologie dominante… L’ analyse d’Antonio Gramsci, bien souvent galvaudée, connaît une remarquable résurgence dans la gauche française. Mais à Bizi d’autres penseurs se devinent comme bien plus influents : Albert Camus, Mark Twain, André Gorz. Et surtout Cornélius Castoriadis, qui considérait que « la meilleure éducation en politique, c’est la participation active ». En effet, aujourd’hui, face au danger que représente la droitisation générale du monde politique, la gauche peine à retrouver des leviers d’influence. Pourtant, la mobilisation des classes moyennes et populaires ne peut provenir que des premiers concernés, comme le rappelle Txetx :

      « La première des formations c’est la pratique, c’est elle qui crée la conscience et pas l’inverse ».

  • Le résistant | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2017/01/08/le-resistant

    C’est un homme qui s’accroche au bord de la falaise, les deux pieds pendants vers l’abime dont il sait qu’il est insondable et froid. Il ne tient plus que par la pulpe de ses doigts, il sait qu’il finira par lâcher, inéluctablement, il pleure, il gémit, il crie, parfois, mais il tient, encore et encore.

    #chroniques #humanité #moment #mort #vieux

  • « Le comédien Paul Guers et sa femme retrouvés morts à leur domicile »
    http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/11/30/le-comedien-paul-guers-et-sa-femme-retrouves-morts-a-leur-domicile_5041070_3

    Selon les premiers éléments de l’enquête, l’acteur serait mort il y a plus d’une semaine. La gendarmerie s’oriente vers un décès naturel, suivi du suicide de son épouse .

    L’ancien secrétaire de la Comédie-Française Paul Guers a été retrouvé mort, lundi 28 novembre, à son domicile de Montsoreau (Maine-et-Loire), près de Saumur, au côté de son épouse écrivaine , a indiqué la gendarmerie.

    Selon les premiers éléments de l’enquête, Paul Guers, 88 ans, serait mort entre le 16 et le 19 novembre, tandis que son épouse Marie-Josèphe, âgée de 66 ans, serait morte après lui . « Il souffrait d’un cancer et devait subir un traitement lourd », a précisé la gendarmerie, qui s’oriente vers l’hypothèse d’un décès naturel de l’acteur, suivi du suicide de sa compagne .

    Paul Guers, de son vrai nom Paul Dutron, est né à Tours en 1927. Pensionnaire de la Comédie-Française de 1953 à 1956, il débute sa carrière au théâtre, notamment dans des pièces mises en scène par Jean-Louis Barrault. C’est le film La Tour de Nesle, réalisé par Abel Gance, qui le fait connaître du grand public en 1955.
    Un homme de théâtre

    Il donnera notamment la réplique à Danielle Darrieux, Bernard Blier et Lino Ventura dans Marie-Octobre de Julien Duvivier, en 1959, puis à Marie Laforêt dans La Fille aux yeux d’or, en 1961. Lorsque sa carrière cinématographique décline au début des années 1970, il se consacre davantage au théâtre et à la télévision.

    Au théâtre, il a joué dans La Chatte sur un toit brûlant, une pièce mise en scène par Peter Brook en 1956, dans Requiem pour une nonne, mis en scène par Albert Camus en 1961, ainsi que dans de nombreuses tragédies classiques.

    Paul Guers a joué dans une trentaine de films, une trentaine de pièces de théâtre et tourné dans une quinzaine de feuilletons télévisés.

    Sur Marie-Josèphe, son épouse, sa compagne écrivaine on ne dira rien. Sa mémoire n’est pas digne d’interet. Elle n’est qu’une « femme de »

    Pour une fois même les commentaires sur l’e-monde.fr ont remarqué l’énormité de la chose.

    Créatrice du Grand Prix Littéraire de St Emilion Pomerol Fronsac, agrégée des Lettres et Docteur d’Etat ès-lettres, Marie-Josèphe Guers est un écrivain reconnu. Depuis la parution de « La Femme inachevée » (Actes Sud 1987) jusqu’à « Tu te souviens » (Editions du Rocher 2006), elle a publié sept romans et la première biographie de Claudel, tous couronnés de prix prestigieux (Académie française, prix du premier roman, Roland Dorgelès, fondation Charles Oulmont, Société des gens Lettres, prix des lectrices de Elle etc). Editrice, chez Robert Laffont elle a créé et dirigé diverses collections dont « elle était une fois » qui a publié Françoise Giroud, Françoise Sagan etc, chez Hachette elle a créé et dirigé une collection pour enfants « Bestioles ». Créatrice du « Festival des châteaux » pour le théâtre elle écrit elle-même des pièces dont « Alice et la maison des merveilles » créé en 2004. Peintre elle a exposé en France, à Paris et en province, et à l’étranger (Londres, Bruxelles, Namur, Mexico) et crée chaque année les cartes et affiches originales du Grand Prix littéraire. Avec son mari le comédien Paul Guers, elle s’est installée à Saint-Emilion, tout en continuant à vivre à temps partiel à Paris elle consacre plusieurs semaines par an à des voyages autour du monde, sources d’inspiration de certains de ses romans.

    http://www.babelio.com/auteur/Marie-Josephe-Guers/92918

    #invisibilisation_des_femmes #femmes #historicisation #femme_de #effet_Matilda

    on en parle ici aussi :
    https://seenthis.net/messages/546482

  • IVG : l’extrémisme religieux à l’Assemblée nationale – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2016/11/27/ivg-lextremisme-religieux-a-lassemblee
    https://www.youtube.com/watch?v=qb_Ya2CQxiU

    IVG : Débat sous haute tension à l’Assemblée »

    « L’examen de la proposition de loi sur l’extension du délit d’entrave à l’IVG a été interrompu au bout de 10 minutes dans la cohue générale. Le texte – modifié – a finalement été adopté. Il sera discuté dans l’hémicycle le 1er décembre. Récit d’une matinée agitée. »

    « Le député est interrompu par le brouhaha de ses collègues de l’opposition. A 9h42, la présidente de la commission des affaires sociales Catherine Lemorton est obligée de suspendre la séance, dans la cohue. Elle n’a commencé que depuis dix minutes… »

    Source (séance complète) :

    http://www.lcp.fr/actualites/ivg-grosse-tension-en-commission-la-seance-suspendue-au-bout-de-10-minutes

    Elle est belle la #laïcité française
    #masculinisme #IVG #domination_masculine #misogynie #sexisme

    • Ce qui est chouette avec ces messieurs de France, c’est que même les pro-choix parlent des femmes un peu comme ils parleraient de leur chiennes.

      Simone Veil effectivement, cette femme politique qui s’est engagé dans le droit à l’IVG et qui a fortement changé la vie de NOS femmes.

    • Barrette repousse les manifestants pro-vie à 50 mètres des cliniques Le Devoir - 30 novembre 2016 - Marco Bélair-Cirino
      Québec a inclus des dispositions en ce sens dans le projet de loi 92

      Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, veut garder les manifestants pro-vie à distance des cliniques d’avortement. Avec le feu vert des partis d’opposition, il a inclus mardi soir dans le projet de loi 92 des dispositions interdisant à toute personne de « manifester, de quelque manière que ce soit, ou effectuer toute autre forme d’intervention afin de tenter de dissuader une femme d’obtenir [une interruption volontaire de grossesse (IVG)] ou de contester ou de condamner son choix de l’obtenir ou de l’avoir obtenu », et ce, à moins de 50 mètres d’une clinique d’avortement au Québec. « En aucune circonstance ne devrait-il être permis de mettre quelques barrières que ce soit, physiques ou non physiques, à l’accès à l’avortement » , a déclaré M. Barrette lors d’un impromptu de presse.

      En empêchant les militants pro-vie d’ « accuser » des patientes de « faire quelque chose d’immoral » en recourant à une IVG ainsi que des professionnels de la santé la pratiquant, le projet de loi 92 garantira l’ « accessibilité aux soins de santé » , a-t-il souligné, disant avoir compilé « beaucoup de plaintes de la part de femmes qui considèrent qu’il y a parfois de l’obstruction par des manifestants ».

      Si le projet de loi est adopté, les manifestants anti-avortement qui feront irruption à l’intérieur du « périmètre de sécurité » seront passibles d’une amende de 250 $ à 1250 $. Ceux qui, de surcroît, « menace[ront] ou intimide[ront] une personne qui se rend » dans une clinique où sont pratiquées des IVG encourront une amende deux fois plus salée, soit de 500 $ à 2500 $.

      . . . . .
      La suite : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/485939/barrette-repousse-les-manifestants-pro-vie-a-50-metres-des-cliniques
      #Québec #avortement #Femmes #Droit_des_Femmes #intégristes

    • Merci @aude_v de cité nos parlementaires (Longuet)
      Ce matin au détour d’un article du e-monde.fr j’ai retrouvé cette même impression que les femmes sont des objets ou des animaux domestiques apprenant à des hommes.
      « Le comédien Paul Guers et sa femme retrouvés morts à leur domicile »
      http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/11/30/le-comedien-paul-guers-et-sa-femme-retrouves-morts-a-leur-domicile_5041070_3

      Selon les premiers éléments de l’enquête, l’acteur serait mort il y a plus d’une semaine. La gendarmerie s’oriente vers un décès naturel, suivi du suicide de son épouse .

      L’ancien secrétaire de la Comédie-Française Paul Guers a été retrouvé mort, lundi 28 novembre, à son domicile de Montsoreau (Maine-et-Loire), près de Saumur, au côté de son épouse écrivaine , a indiqué la gendarmerie.

      Selon les premiers éléments de l’enquête, Paul Guers, 88 ans, serait mort entre le 16 et le 19 novembre, tandis que son épouse Marie-Josèphe, âgée de 66 ans, serait morte après lui . « Il souffrait d’un cancer et devait subir un traitement lourd », a précisé la gendarmerie, qui s’oriente vers l’hypothèse d’un décès naturel de l’acteur, suivi du suicide de sa compagne .

      Paul Guers, de son vrai nom Paul Dutron, est né à Tours en 1927. Pensionnaire de la Comédie-Française de 1953 à 1956, il débute sa carrière au théâtre, notamment dans des pièces mises en scène par Jean-Louis Barrault. C’est le film La Tour de Nesle, réalisé par Abel Gance, qui le fait connaître du grand public en 1955.
      Un homme de théâtre

      Il donnera notamment la réplique à Danielle Darrieux, Bernard Blier et Lino Ventura dans Marie-Octobre de Julien Duvivier, en 1959, puis à Marie Laforêt dans La Fille aux yeux d’or, en 1961. Lorsque sa carrière cinématographique décline au début des années 1970, il se consacre davantage au théâtre et à la télévision.

      Au théâtre, il a joué dans La Chatte sur un toit brûlant, une pièce mise en scène par Peter Brook en 1956, dans Requiem pour une nonne, mis en scène par Albert Camus en 1961, ainsi que dans de nombreuses tragédies classiques.

      Paul Guers a joué dans une trentaine de films, une trentaine de pièces de théâtre et tourné dans une quinzaine de feuilletons télévisés.

      Sur Marie-Josèphe, son épouse, sa compagne écrivaine on ne dira rien. Sa mémoire n’est pas digne d’interet. Elle n’est qu’une « femme de »

      Pour une fois même les commentaires sur l’e-monde.fr ont remarqué l’énormité de la chose.

      Créatrice du Grand Prix Littéraire de St Emilion Pomerol Fronsac, agrégée des Lettres et Docteur d’Etat ès-lettres, Marie-Josèphe Guers est un écrivain reconnu. Depuis la parution de « La Femme inachevée » (Actes Sud 1987) jusqu’à « Tu te souviens » (Editions du Rocher 2006), elle a publié sept romans et la première biographie de Claudel, tous couronnés de prix prestigieux (Académie française, prix du premier roman, Roland Dorgelès, fondation Charles Oulmont, Société des gens Lettres, prix des lectrices de Elle etc). Editrice, chez Robert Laffont elle a créé et dirigé diverses collections dont « elle était une fois » qui a publié Françoise Giroud, Françoise Sagan etc, chez Hachette elle a créé et dirigé une collection pour enfants « Bestioles ». Créatrice du « Festival des châteaux » pour le théâtre elle écrit elle-même des pièces dont « Alice et la maison des merveilles » créé en 2004. Peintre elle a exposé en France, à Paris et en province, et à l’étranger (Londres, Bruxelles, Namur, Mexico) et crée chaque année les cartes et affiches originales du Grand Prix littéraire. Avec son mari le comédien Paul Guers, elle s’est installée à Saint-Emilion, tout en continuant à vivre à temps partiel à Paris elle consacre plusieurs semaines par an à des voyages autour du monde, sources d’inspiration de certains de ses romans.

      http://www.babelio.com/auteur/Marie-Josephe-Guers/92918

      #invisibilisation_des_femmes

      Je vais en faire un poste à part ici https://seenthis.net/messages/547138

  • Abolir les partis politiques : faire écho à la pensée de Simone Weil

    Accès en ligne :
    https://abolirlespartispolitiques.ca/le-livre

    Afin de permettre un maximum de rayonnement et d’accessibilité à l’ouvrage , l’auteur de 85 ans met aujourd’hui son oeuvre sous licence Creative Commons, offrant ainsi aux lecteurs la possibilité de la COPIER et la PARTAGER à souhait, à des fins non commerciales.

    Bien que la parution de mon livre Abolir les partis politiques date de huit ans déjà, il demeure toujours d’actualité. En témoignent les révélations de la Commission Charbonneau qui démontrent comment plusieurs firmes de génie-conseil et maintes compagnies d’entrepreneurs en construction ont été poussées à la corruption et à la collusion par la nécessité de financer largement les partis politiques.

    Mais au-delà de cet état de fait conjoncturel, l’abolition des partis politiques s’impose en tout temps, de par leur nature elle-même. Les partis politiques, par leur propre structure, asservissent la liberté d’esprit et ne peuvent rechercher comme tel le bien commun de la société.

    L’analyse développée dans mon essai Abolir les partis politiques rejoint ainsi la pensée d’une grande philosophe française, Simone Weil, qui prônait déjà, dès le début des années 1940, la disparition des partis politiques. Elle affirmait entre autres, dans Note sur la suppression générale des partis politiques, que « la première fin et, en dernière analyse, l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite. » Elle ajoutait aussi que « les partis politiques sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice. »

    Simone Weil n’est pas une personne à la pensée quelconque. Albert Camus écrivait en 1951 que « Simone Weil est le plus grand esprit notre temps. » D’autres éminents penseurs français le proclamaient aussi. La France redécouvre présentement Simon Weil. Laure Adler a publié en 2008 un livre sur elle, intitulé L’insoumise, aux Éditions Actes Sud.

    La pensée déployée dans Abolir les partis politiques se trouve de la sorte en bonne compagnie !