• Alice Coffin : « Les lesbiennes sont la plus lourde menace contre le patriarcat »
    https://www.youtube.com/watch?v=jMUB4etKle4

    Alice Coffin est journaliste, militante féministe, activiste au sein du collectif La Barbe, co-fondatrice de l’association des journalistes LGBT, de la Conférence européenne lesbienne ou encore la LIG – Lesbiennes d’intérêt général. Elle vient de publier « Le Génie Lesbien » (Éditions Grasset) et elle est l’invitée de #LaMidinale.

    http://www.regards.fr

    Sur les critiques et la violence
    « C’est dur (…). Ce qui marque, ce ne sont pas les attaques, c’est l’inhumanité de certains et je pense notamment à des journalistes. Je ne comprends pas bien la façon d’opérer entre être humains. »
    « Les sujets que j’évoque sont des sujets très durs et je comprends qu’ils fassent réagir parce que ce sont des sujets sur lesquels beaucoup de personnes n’ont pas envie de s’interroger. »
    « Ça serait bien qu’on puisse toutes et tous prendre sur nous et réfléchir deux minutes à la façon dont on agit les uns, les unes avec les autres et avoir une réflexion sur les conséquences que peuvent engendrer nos actes. »
    « Je parle beaucoup de “responsabilités” dans le livre - et notamment de la responsabilité des journalistes et des médias. Ce qui se passe ces derniers jours, c’est une absence totale de responsabilité et un oubli absolu : celui que les journalistes ont beaucoup de pouvoir, notamment celui sur les vies individuelles. »
    « Quand les journalistes choisissent de m’interroger d’une certaine manière, ça a des conséquences sur la façon dont le débat public peut s’organiser et ça a des conséquences sur moi : et pour moi, c’est incompréhensible. »
    « Le temps du combat est infini. C’est ce qui rajoute parfois du désespoir. Je vais mourrir avant que le combat soit gagné. Mais comme le dit ma compagne, Sylvia Casalino, on ne peut pas raisonner en terme de victoire. »
    « On fait face à une montagne gigantesque. »
    « Ce qui me fait tenir, c’est d’être dans l’action avec d’autres militantes. Le fait d’écrire un livre isole un peu et ça concentre les attaques à titre personnel avec des stratégies d’acharnement. »
    « Il n’y a pas de discussion possible. On ne se parle pas. Ça s’appelle une oppression, c’est-à-dire l’impossibilité d’organiser un dialogue et le refus, et presque la compétition, entre des histoires et des vies humaines différentes. »

    Sur la lesbophobie
    « C’est très compliqué pour les femmes hétérosexuelles mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de choses qui ont à voir avec le fait que je sois lesbienne. »
    « Ce qui caractérise la lesbophobie, c’est souvent une oppression pas très connue qui n’est pas juste la somme de l’homophobie et du sexisme. Il y a de l’homophobie et du sexisme mais il n’y a pas que ça. C’est un oppression à part entière et c’est pour ça qu’il existe un mot pour la qualifier : lesbophobie. C’est l’invisibilisation qui marque en particulier : le fait de ne même pas autoriser les lesbiennes d’exister. Même le mot lui-même on a du mal à l’employer. »
    « Les lesbiennes constituent la plus grande terreur du patriarcat. »

    Sur Elisabeth Moreno, les contradicteurs et le courage en politique
    « J’espère qu’elle a lu mon livre mais je ne suis pas sûre. »
    « C’est intéressant ce refus, cette incapacité, de voir d’où vient la violence et toujours la renvoyer à celles qui essayent de s’en prémunir et de s’en protéger un peu. C’est ça la force du patriarcat. »
    « Il y a une impunité totale : ça va être dur et long parce que non seulement ils déchainent leurs forces contre les femmes mais en plus ils leur interdisent de pouvoir s’épanouir si on les dénonce. »
    « Ils [Elisabeth Moreno et d’une manière générale, les contradicteurs] n’ont pas compris ce qu’il se passait dans le monde en termes d’oppressions sexistes. Parce que s’ils l’avaient compris ils ne pourraient agir comme ils le font. »
    « Il y a un problème de courage politique. Il y a un problème de pleine lucidité de ce qu’il se passe et il y a un problème de la manière dont on le dit. »
    « Ce matin [sur France Inter], Elisabeth Moreno était au bord de dire que la domination masculine est partout. »

    Sur l’affaire Girard/Mazneff et les élu-es parisiens
    « Il y a de la lâcheté et il y a une frayeur parce qu’il y a une peur en politique. Ils sont terrorisés. »
    « Je découvre qu’ils [les élu-es] sont terrorisés de faire le moindre petite geste, ou de prononcer une parole qui pourrait être réutilisée, interprétée. »
    « Il y a de la part des élus parisiens une forme de lâcheté et une peur qu’on a même essayé de m’inculquer : on m’a dit “fais attention, tu sais Christophe Girard est très puissant”. »

    La suite du VERBATIM à retrouver ici : http://www.regards.fr/la-midinale/art...

    #féminisme #femmes #homosexualité #patriarcat #lesbiennes #lesbianisme

    • Pour retrouver l’URL qui fonctionne, je suis tombé sur l’article de Valeurs Actuelles au sujet de son livre. En fait, je ne suis tombé, dans mon moteur de recherche soucieux de la vie privée, que sur des articles de journaux de droite rance. Le comble. Des articles qui te disent qu’Alice Coffin est misandre, qu’elle hait les hommes.

      Cet entretien est passionnant, et on a du mal à trouver la moindre trace de haine dans ses propos.

      Voici l’URL telle que je la retrouve sur le site de Regards.fr
      http://www.regards.fr/la-midinale/article/alice-coffin-les-lesbiennes-sont-la-plus-lourde-menace-contre-le-patriarcat

    • Et aussi :

      Sur son éviction de l’Institut Catholique de Paris
      « Quand je l’ai appris le 4 septembre, je me suis effondrée dans la rue. »
      « Je sais comment cela se passe lorsqu’une institution décide de se positionner contre un individu dans un cadre professionnel. »
      « J’enseigne à la Catho depuis huit ans et là, ils vont me chercher après un été où le combat était contre des violences pédocriminelles… Et c’est l’Eglise qui fait cela ! Le message envoyé est terrible. »
      « J’ai reçu énormément de mails d’étudiants et d’étudiantes de l’Institut Catholique qui m’ont écrit que c’était fou parce que mes cours étaient impartiaux alors qu’ils et elles ont des profs hyper racistes, hyper misogynes, hyper homophobes et que eux, on les laisse dérouler leur argumentaire. »
      « On sait comment les militantes féministes et les militantes lesbiennes finissent : dans le dénuement et la précarité. »
      « Je vais aller devant les prud’hommes [contre l’ICP]. »
      « Ce qui est dommage, c’est que j’aurais adoré discuter avec eux. Parce qu’il y a des choses que je peux comprendre : je suis devenue plus visible, ils reçoivent plein de pressions de donateurs, de parents, de l’archevêque ou que-sais-je ! Mais il faut en parler ! Je ne comprends pas ces méthodes qui consistent à mettre immédiatement la tête sous l’eau. »
      « L’interview avec Sonia Mabrouk ou mon éviction de l’Institut catholique, même combat. La seule chose qui me donne un peu d’espoir, c’est que la chose compliquée, c’est que le piège est de leur côté : leur argumentaire ne tient pas. »
      « Il y a une volonté de ne pas vraiment nous donner la parole parce qu’une féministe, c’est une femme qui dit la vérité sur la vie. »
      « Le message des colleuses féministes, c’est : vous ne voulez pas les entendre dans les micros ou à l’Elysée, et bien on va quand même les inscrire sur tous vos murs pour les voir. »

    • Les médias complices du cyberharcèlement d’Alice Coffin
      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/151020/les-medias-complices-du-cyberharcelement-dalice-coffin

      Il y a quelques semaines, le nom d’Alice Coffin ne vous disait peut-être rien. Journaliste, militante lesbienne et féministe et élue à la mairie de Paris, son CV suffisait pourtant à justifier qu’on parle de son travail. Depuis, son nom a déferlé sur les réseaux sociaux, noyé dans un flot de propos haineux et lesbophobes. La raison de cette soudaine “notoriété” ? Pas la sortie de son premier ouvrage, Le Génie lesbien (Grasset), mais ses prétendues velléités d’éradication des hommes. Ce sont les médias qui sont à l’origine de ces grotesques accusations.

      Paris Match ouvre le bal, dans un papier daté du 2 octobre, en citant un extrait tronqué du Génie Lesbien (1) : « Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer. » L’article prend rapidement de l’écho, suite à la revue de presse de Radio Classique, le même jour. Le compte Twitter de la chaîne poste dans un désolant geste simplificateur « Alice Coffin estime qu’il faut “éliminer les hommes” ». S’ensuit un harcèlement massif de la journaliste et militante, présumée meurtrière, voire génocidaire. À noter qu’avant cela, le chef du service portrait de Libération n’avait pas hésité à provoquer sur Twitter une première vague de cyberharcèlement à l’encontre de l’autrice du Génie Lesbien, en la qualifiant d’ « identitaire peu démocrate » et de « Zemmour lesbien », étalant sa lesbophobie décomplexée.

      Alice Coffin génocidaire, vraiment ?

      « Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer. Les éliminer de nos images, de nos esprits, de nos représentations », aurait été une citation plus honnête de ce passage du livre d’Alice Coffin. Mais bien moins piège à clics, à n’en pas douter, pour Paris Match et Radio Classique. Ces médias à forte audience, comme d’autres, ont préféré susciter l’indignation pour générer de l’engagement, faisant fi de leur devoir d’informer correctement. A-t-on déjà assisté à un procédé aussi malhonnête et paresseux pour un auteur masculin ? Seuls les ouvrages féministes, que cela soit celui d’Alice Coffin ou de Pauline Harmange (Moi les hommes, je les déteste, Éditions du Seuil), semblent avoir le droit à un tel traitement.

      Pour Prenons la Une, l’Association des Journalistes LGBTI et l’association Féministes contre le cyberharcèlement, tronquer de la sorte les propos d’une autrice représente un manquement à la déontologie journalistique. En relayant en masse ces propos tronqués, sans prendre la peine de lire l’ouvrage – ou a minima le passage* – dont ils sont issus, les autres médias n’ont pas fait leur travail de vérification d’information.

      Nous souhaitons pointer la paresse avec laquelle la plupart des chaînes d’information ont fait leur choux gras de l’affaire en reprenant sans recul des poncifs vieux comme le monde servant à dénigrer et décrédibiliser la pensée féministe (les féministes sont hargneuses, laides, folles, détestent les hommes, veulent les éliminer…). Nous nous interrogeons, enfin, sur les positions contradictoires de certains médias. Par son silence complice face aux propos de son éditorialiste, Libération, pourtant signataire de la charte de l’AJL contre l’homophobie, suscite notre incompréhension.

      Ces manquements reviennent à placer une cible sur le front d’une autrice, militante féministe et lesbienne. Un risque que tout professionnel de l’information en 2020 ne peut faire semblant d’ignorer.

      Les conséquences de la légèreté journalistiques et du cyberharcèlement

      Insultes, diffamations, menaces de mort, de viols… Notre consœur avait déjà été placée sous protection policière cet été et l’est de nouveau depuis la vague de harcèlement du week-end dernier. Le cyberharcèlement, faut-il le rappeler, peut avoir de graves conséquences sur l’intégrité physique et morale de ses victimes. Plus d’un tiers d’entre elles présentent tous les symptômes du syndrome de stress post-traumatique (2).

      Le cyberharcèlement a également des impacts concrets sur la vie professionnelle. C’est le cas pour Alice Coffin qui, après huit ans à enseigner au sein de l’Institut Catholique de Paris, vient de perdre cet emploi. Motif invoqué ? Un « militantisme trop visible ». L’ICP connaissait le travail militant d’Alice Coffin lorsqu’ils l’ont recrutée. Ce n’était pas une nouveauté. La nouveauté, c’est que les sphères de pouvoir s’attaquent à son travail et à sa personne. La moindre des choses venant de son employeur serait de ne pas l’abandonner au moment même où elle a besoin de soutien.

      Les associations signataires de cette tribune proposent depuis plusieurs années que le cyberharcèlement soit reconnu comme un accident du travail, que l’employeur mette à l’abri la personne harcelée et lui propose son soutien moral et juridique.

      Le traitement des questions féministes / lesbiennes par les médias

      Le cyberharcèlement est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende (3). Comme pour tous les délits, le sexisme et la lesbophobie en sont des circonstances aggravantes. Alice Coffin est femme et lesbienne et les attaques qu’elle subit la renvoient directement à cette double identité. 57% des internautes lesbiennes, gays et bi déclarent s’autocensurer en ligne par peur du cyberharcèlement (4).

      Alice Coffin relaye une pensée féministe qui suscite l’intérêt et la curiosité du grand public ces deux dernières années. La crispation des médias français à s’emparer de ces questions, comme ils l’ont démontré dans le traitement de la vague #MeToo et d’autres questions comme l’ouverture de la PMA, est extrêmement inquiétante. Faut-il en conclure que les médias français font encore barrage aux idées féministes, d’autant plus lorsqu’elles sont portées par une femme lesbienne ? La situation actuelle nous pousse à penser que cette pensée militante n’est digne d’intérêt que lorsqu’elle est tamisée de polémiques et de déformations croustillantes.

      Le fait que les médias soient majoritairement détenus et dirigés par des hommes n’est pas étranger à un tel traitement. Le manque de diversité parmi les journalistes occupant des postes à responsabilité est un problème structurel de nos professions, que PLU et l’AJL appellent à faire évoluer.

      Ce traitement médiatique valide malheureusement tout le propos du livre d’Alice Coffin : la façon dont les œuvres féministes sont systématiquement détournées et déformées pour mieux être invalidées reste intacte. Particulièrement quand les autrices remettent en cause les points de vue dominants, donc ceux des hommes blancs et hétérosexuels. Et a fortiori quand celles-ci ont l’audace non seulement de s’en passer, mais en plus d’être lesbiennes.

  • La Sorbonne Nouvelle soutient #Gilles_Martinet, doctorant en géographie du CREDA, victime d’un acte de violence policière

    Le mardi 21 janvier 2020, Gilles Martinet, doctorant en géographie du CREDA (Centre de recherche et de documentation des Amériques), a été victime d’un acte de violence policière.
    Il a été frappé au visage alors qu’il manifestait pacifiquement contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche, place du Trocadéro à l’occasion de la cérémonie des voeux de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche.
    L’université Sorbonne Nouvelle condamne avec la plus grande fermeté cette violence inacceptable, et à travers elle, la banalisation inquiétante, dans notre pays, de dérives portant atteinte au droit de manifester et à la liberté d’expression.
    Notre établissement exprime tout son soutien à Gilles Martinet face à cette agression caractérisée, et sa solidarité envers tou.te.s les collègues de l’IHEAL et du CREDA.

    http://www.univ-paris3.fr/la-sorbonne-nouvelle-soutient-gilles-martinet-doctorant-en-geographie-du

    –----

    Communiqué du Centre de Recherche et de Documentation des Amériques(CREDA –UMR 7227)et de l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine, 22 janvier 2020


    http://www.iheal.univ-paris3.fr/sites/www.iheal.univ-paris3.fr/files/Communiqu%C3%A9%20CREDA-IHEAL%20janvier%202020_0.pdf
    #violences_policières #police

    ping @davduf @reka

    Sur la cérémonie de « voeux » : https://seenthis.net/messages/821974

    • Gilles Martinet : « Les violences que j’ai subies étaient très clairement volontaires »

      Son visage ensanglanté a fait le tour des réseaux sociaux. Gilles Martinet, doctorant à l’institut des hautes études de l’Amérique latine, a reçu un coup violent des forces de l’ordre alors qu’il prononçait un discours contre la réforme de l’enseignement supérieur. Avec sa collègue Emmanuelle Rio, maitresse de conférences à l’université Paris Saclay, ils sont les invités de #LaMidinale

      https://www.youtube.com/watch?v=8Xw3ZaDagVc&feature=share

  • Martin Drago : « La reconnaissance faciale est l’outil final de surveillance de masse » - regards.fr
    http://www.regards.fr/la-midinale/article/martin-drago-la-reconnaissance-faciale-est-l-outil-final-de-surveillance-de

    En novembre, la France veut lancer son dispositif ALICEM de reconnaissance faciale pour accéder eux services publics en ligne. Pour la Quadrature du net, mais aussi la CNIL, ce dispositif n’est pas compatible avec le règlement général sur les données personnelles. Nos libertés sont-elles en danger ? Martin Drago, juriste et membre de la Quadrature du Net, est l’invité de #LaMidinale.

  • #Regards : « Il faut questionner les stratégies policières et les techniques de maintien de l’ordre »

    _Comment ont évolué les stratégies de maintien de l’ordre en France ? D’où vient la #violence ? Pourquoi une police municipale à Paris ? Le sociologue Laurent Mucchielli, spécialiste des politiques de #sécurité est l’invité de #LaMidinale._
    http://www.regards.fr/la-midinale/article/laurent-mucchielli-il-faut-questionner-les-strategies-policieres-et-les
    https://www.youtube.com/watch?v=N2dAocvyza4

    VERBATIM

    Sur les violences

    « La violence est réciproque. Il y a à la fois une violence de manifestants et de groupes politisés qui se mêlent aux manifestants. Et puis il y a des violences policières qui sont quelques parts à la fois aux principes mêmes de l’intervention policière mais dont on voit l’évolution ces dernières années et qui correspond à une évolution non dite, non débattue dans la société. »

    « On ferait bien de questionner l’évolution des stratégies policières et des façons qu’on a de faire le maintien de l’ordre. »

    Sur l’évolution des stratégies de maintien de l’ordre

    « Historiquement, et c’est très paradoxal en apparence, la France se targuait et avait la réputation d’être une des nations en pointe pour le professionnalisme de ses forces de maintien de l’ordre. »

    « Ce qui faisait la réputation de la France, c’était à la fois le professionnalisme (des forces de l’ordre) et le fait qu’on ait des forces qui savaient gérer des manifestations et des mouvements de foule, sans mort - en évitant le plus possible, l’affrontement violent. » « On n’a peut-être pas bien perçu les changements qui se sont opérés, en particulier à l’époque #Sarkozy. »

    « Des réformes ont touché tous les métiers de police et ont impacté le maintien de l’ordre. » « Le maintien de l’ordre s’est judiciarisé : l’idée n’est plus de tenir à distance et de canaliser une foule, un mouvement, un cortège, etc. l’idée est d’intervenir dans les manifestations pour interpeller, avec des policiers en civils. »

    Sur les donneurs d’ordre

    « Ça se situe quelque part entre le haut et le bas. Le haut, c’est le ministère de l’intérieur. Le bas, c’est le commandant opérationnel, de la brigade du groupe, de l’unité qui est sur le terrain. »

    « Au-delà de la question d’apporter justice à leur cas particulier (à propos des plaintes des victimes de violences policières), ça a en plus le mérite de poser la question dans le débat public. Ça concerne potentiellement tout le monde. »

    « Quand on regarde le détail des unités qui utilisent le plus les armes les plus dangereuses, on s’aperçoit que c’est globalement la police nationale beaucoup plus que la gendarmerie qui en a fait l’usage, et au sein de la police nationale, les CRS sont ceux qui ont le moins tiré de balles en caoutchouc. Le plus de tirs vient des unités qui ont été rajoutées mais qui ne sont pas des professionnels du maintien de l’ordre. »

    « On n’est pas face à des professionnels du maintien de l’ordre, on est face à des gens qui ont habitude de faire un usage offensif et pas défensif, sur des gens qu’ils considèrent comme des voyous, des grands délinquants et pour lesquels ils n’ont pas de scrupules. »

    « Il y a une responsabilité du pouvoir politique à mettre, en démocratie, face à des manifestants, des unités qui ne sont pas des professionnels du maintien de l’ordre et qui donc potentiellement peuvent faire un usage de la violence qui n’est plus considéré comme légitime. »

    Sur l’équipement des forces de l’ordre

    « Il y a une logique principale qui est la #judiciarisation. On peut questionner, ce qui est classique dans le travail sur le maintien de l’ordre, la question de sa militarisation. »

    « Il y a peut-être d’autres façons de faire que celles qui consistent à penser que la seule façon au fond de s’en sortir ou d’avoir une issue positive, c’est de faire taire l’autre. »

    Sur #Emmanuel_Macron, l’#ordre et le #régalien

    « Je pense que quiconque a vu sa cérémonie d’investiture en mai 2017 ne peut pas être surpris. On voit très bien la tentative d’incarnation du chef. »

    « C’est pas surprenant, ça cohabite parfaitement par ailleurs avec un libéralisme sur le plan économique. »

    Sur le projet de police municipale à Paris

    « J’ai été surpris d’entendre cette annonce de la Maire de Paris. »

    « Paris est la ville de France où il y a le plus de policiers par habitant. C’est une ville sur-policée par rapport à certains départements de la banlieue parisienne. C’est juste effarant de ce point de vue-là. »

    « J’ai du mal à voir le diagnostic du besoin de police. »

    « Est-ce que la réponse pour remplir ces besoins, c’est la police - fut-elle municipale ? Ma réponse est que non, c’est une erreur. »

    « Si cette erreur est faite, c’est que des impératifs politiques, des stratégies politiques prennent le devant, et qu’on veut afficher quelque chose dans un contexte politique. »

    « Quand j’entends les élus nous dire qu’ils (les policiers municipaux) ne seront pas armés, je dis que c’est une plaisanterie. Au premier attentat ou au premier changement électoral où les conservateurs reviennent au pouvoir, la police municipale sera armée. »

    #maintien_de_l'ordre #violences_policieres

  • Elsa Lefort (comité Salah Hamouri) : « Israël veut vider Jérusalem de sa population arabe. »
    Regards - Ajoutée le 2 oct. 2018
    https://www.youtube.com/watch?v=d_LeAI1a-zM&feature=youtu.be

    L’avocat franco-palestinien, incarcéré depuis un an dans les geôles israéliennes - sans raison formelle, a été libéré dimanche dernier. Mais de quelle liberté dispose-t-il réellement ? Son épouse, Elsa Lefort, porte-parole du comité de soutien à Salah Hamouri, est l’invitée de #LaMidinale.

    #Salah_Hamouri