• Channel Crossings
    Exilés à la frontière franco-britannique : recherche sur les tentatives et les traversées de la Manche par voie maritime, 2018-2021
    http://www.exils.org/channel-crossings

    INTRODUCTION

    Si l’ampleur du phénomène est sans-précédent, les traversées de la Manche par voie maritime sont anciennes. Plusieurs tentatives ont été observées lors de la période de la Jungle de Calais (2014-2016), voire antérieurement. La Plate-forme inter-agences pour le partage d’informations sur le trafic de migrants par voie maritime[1] montre que la France avait rapporté une tentative de traversée par 6 personnes, en juin 2001. Depuis 2018, l’augmentation du nombre de personnes traversant la Manche par la voie maritime est forte, mais « leur nombre reste faible et maîtrisable » [2], comme le rappelaient l’OIM et l’UNHCR l’été dernier. Et même si l’attention médiatique sur les tentatives de passage via des camions ou des véhicules a diminué, ces dernières sont encore très importantes et reste le principal moyen de passage irrégulier : en 2019, « 24 000 migrants » ont été détectés « dans des camions à l’entrée du tunnel sous la Manche ou dans le port de Calais ».[3]

    Le changement d’une modalité de passage à une autre a déjà été observé sur d’autres frontières, et le recours à des bateaux pour traverser une frontière maritime est aussi observé en Méditerranée centrale et orientale, ainsi que sur certains territoires d’outre-mer français comme Mayotte. Mais un tel phénomène entre des pays d’Europe reste rare, et le littoral nord est la seule façade maritime métropolitaine à y être confrontée.

    En 2019, première année où l’ampleur de ces traversées a fortement augmenté, aucuns travaux de recherche sur ces traversées n’existaient alors. Elles ont rapidement suscité de fortes inquiétudes et réactions des pouvoirs publics, des 2 côtés de la Manche. La prise de risques supplémentaires par cette voie de passage est réelle : entre 2018 et 2020, 11 décès sont formellement liés à des accidents survenus lors d’une tentative de traversée en bateau. Mais malgré les différents plans mis en place par les autorités, les tentatives de traversées persistent, voire s’étalent sur le littoral. Il semble alors pertinent d’essayer de mieux comprendre ce phénomène afin d’adapter les réponses des différents acteurs à la situation.

    Le premier but de cette recherche était ainsi de pouvoir faire un premier état des lieux sur ces traversées et de quantifier ce phénomène, en réalisant une collecte de données (voir plus bas) et en étudiant différentes thématiques :

    La manière dont sont réalisées ces traversées, les opérations de secours, ainsi que la prise en charge des naufragés à terre ;
    Le droit et les réglementations maritime en vigueur dans la Manche ;
    Les actions menées par les autorités à la suite de ces traversées (plan d’actions, accords bilatéraux…) ;
    Les risques de ces traversées et les accidents qui se sont produits ;
    Les profils et les parcours des personnes ayant réalisées ces traversées ;
    Les facteurs à l’origine de ce nouveau mode de passage.

    Le deuxième objectif était de garder une trace écrite et centralisée des différents événements relatifs à ces traversées, notamment les accidents qui se sont produits ces 2 dernières années. Le troisième est de définir des recommandations ou des pistes de travail afin d’éviter de nouveaux accidents dans la Manche, de mieux cerner la situation des personnes présentes sur le littoral et leur proposer des solutions qui leur permettraient d’exercer leurs droits sans avoir à prendre ces risques.

    #exils #migrations #frontieres

  • Thread by LouisWitter on Thread Reader App – Thread Reader App
    29 Dec 2020
    https://threadreaderapp.com/thread/1343833651667206145.html

    8H45 à Grande Synthe où une expulsion de réfugiés a lieu en ce moment.

    Deux contrôles d’identité, impossible d’entrer dans la forêt où une vingtaine de policiers sont entrés.

    Ils sont accompagnés d’équipes de nettoyage, qui lacèrent les tentes pour empêcher leur réutilisation.

    Il a beaucoup plus ces derniers jours, le sol est trempé, spongieux. Une à une, les policiers détruisent les tentes où dorment encore des exilés.

    Un homme kurde est sorti à la hâte, paquet d’affaires en main, pour repartir plus loin dans la forêt. Image
    Actuellement il pleut, il fait deux degrés. Certains filent vite, emportant sur des caddies ce qu’ils peuvent sauver des coups de cutter.

    Des policiers tentent de les convaincre de prendre les bus, sans savoir eux-mêmes où ces bus emmèneront les réfugiés. Image

    Toutes les tentes et bâches sont une à une coupées, lacérées, comme ici au loin (désolé pour la quali du zoom) Image

    Un jeune Kurde d’Erbil, dépité et riant nerveusement, fait un snap de sa grande tente orange en train d’être détruite, « oh no, man, don’t touch my house, no, no » silence, puis « OH. I’m homeless now ».


    Pour vous faire une idée des conditions de vie des réfugiés à Grande Synthe, voilà l’état du sol, près des tentes. Image
    11H28, ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu partir dans les bus brûlent leurs couvertures qui, jetées dans la boue lors de la saisie des tentes par les forces de l’ordre, sont trempées, salies et inutilisables. Image

    Tous les jours, ce sont les scènes de la Place de la République qui se rejouent dans le Nord sous la flotte et dans une routine terriblement révoltante. On a finalement pu zigzaguer et faire notre travail, publié bientôt je l’espère.

    Fin de l’expulsion à Grande Synthe.
    Voici une photo des membres des équipes de nettoyage qui accompagnent les policiers lors des expulsions de réfugiés à Grande-Synthe.


    Cagoule deux trous, couteau à la main pour lacérer les tentes. Imaginez deux seconde la stupeur des exilés réveillés par ça à 8H ce matin. Image

    "Comment lacérer à coups de couteau une tente de réfugié à neuf heures du matin par trois degrés celsius", mode d’emploi offert par @prefet59 ce matin à Grande-Synthe.

    Et j’aimerais bien interviewer les gens qui s’indignent du squat d’un resto à Paris parce que "LA PROPRIETE PRIVÉE C’EST SACRÉ" mais qui gilbermontagnent le fait qu’on détruit quotidiennement le dernier bien et le dernier toit de centaines de personnes chaque jour. Allez bonsoir.

    https://twitter.com/LouisWitter/status/1343833651667206145
    #migrants #expulsions #Grande_Synthe

  • Fugitif, où cours-tu ?
    Rediffusion ARTE du 14/12/2020 au 18/02/2021
    Réalisation : Elisabeth Perceval & Nicolas Klotz
    Pays : France
    Année : 2018

    https://www.arte.tv/fr/videos/078725-000-A/fugitif-ou-cours-tu
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/078725-000-A/940x530

    La vie des réfugiés de Calais, filmée entre l’immense étendue de la Manche, les plages désertes, le charivari des autoroutes et les camps à la topographie mouvante. Entre désespoir et esprit de combat, un documentaire nécessaire.

    Après la destruction de la « jungle » et la dispersion de ses 12 000 habitants aux quatre coins de la France, la caméra suit un migrant errant sur la lande, parmi les débris épars. Est-il le dernier habitant à partir ? Il se met à danser sur la plage, et sa danse réveille les vies, les abris, les feux, les labyrinthes, les voix de cette ville surgie de la boue puis disparue, filmée un an plus tôt. Les habitants déplaçaient alors leurs abris vers la zone Nord pour échapper aux bulldozers et aux CRS qui détruisaient la zone Sud.
    Alignements policiers, pelleteuses en marche, tentes carbonisées… Des nuages de fumée noire engloutissent ceux qui filment avec leurs téléphones portables tandis que d’autres se masquent le visage avec des foulards de fortune. Le quotidien des réfugiés de la jungle de Calais, démantelée entre octobre 2016 et août 2017, s’étage entre la sidération des évacuations et l’attente avant les tentatives de départ, le tout dans des conditions d’existence dignes, comme le dit l’un d’entre eux, « de la vie des animaux ». Questionnements sur leur présent infernal, récits fragmentés de leurs parcours (passés pour certains par la Libye) : face à la caméra de Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval, leur parole prend une ampleur impressionnante. Pourtant, dans les interstices entre espoir et désespoir, la vie s’immisce : des couples se forment, on joue au foot, un homme seul, donc, danse sur la plage – formidables séquence d’ouverture et finale…

    Sur le vif
    Après le très remarqué L’héroïque lande, la frontière brûle, sorti en salles en avril 2018, Nicolas Klotz et Élisabeth Perceval proposent un second film, à partir de nouveaux rushs tournés dans la « jungle » démantelée. Entre scènes prises sur le vif et dialogues plus intimes, ils brossent le portrait d’une humanité errante, entre l’immense étendue de la Manche, les plages désertes, le charivari des autoroutes et les camps à la topographie mouvante. Sans voix off, avec une gravité non dénuée d’humour, un regard fort, à bonne distance.

    #Calais #exils #migration #frontieres #repression #jungle #expulsion

  • http://festival-exils.org
    Festival Exils filmer l’histoire au présent
    Briançon, du 7 au 11 Octobre 2020

    5 jours de rencontres entre les montagnes pour croiser les regards sur l’exil et traverser les frontières visibles et invisibles.
    5 jours de cinéma, pour questionner les représentations et pour réfléchir ensemble à comment raconter, comment regarder, comment agir.

    #Briançon #migrants #migrations #festival #exils

  • "L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte" - suivi de - "La Tunisie, terre d’accueil… des politiques européennes"

    Sophie-Anne Bisiaux est diplômée du master Human Rights and Humanitarian Action, École des affaires internationales de Sciences Po (2017). Membre de l’organisation Sea-Watch qui mène des opérations civiles de recherche et desauvetage en Méditerranée centrale, elle a écrit de retour de mission une lettre à son père : "L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte."
    Parue sur Paris-Luttes.infos le 20 juillet 2020 : https://paris-luttes.info/l-humanitaire-ce-n-est-pas-ma-14189
    A propos de Sea-Watch et pour aider TOUS les bateaux, débordés, et pour leur venir en aide aussi financièrement : https://sea-watch.org/fr
    Suivi sur twitter : https://twitter.com/seawatch_intl

    Début juin, la revue du Gisti "Plein Droit" publiait sa synthèse du rapport conjoint Migreurop-FTDES, « Politiques du non-accueil en Tunisie – Des acteurs humanitaires au service des politiques sécuritaires européennes » (à paraître), rédigé à la suite d’une mission de Migreurop en Tunisie entre septembre et décembre 2019. Sous le titre de "La Tunisie, terre d’accueil… des politiques européennes", elle est à retrouver sur le site du Gisti : https://www.gisti.org/spip.php?article6468

    https://archive.org/details/humanitaire-pas-ma-lutte

    A la fin de la lecture, je mentionne plusieurs choses :

    La mise à l’eau d’un nouveau navire de sauvetage, la Louise Michel, affrétée par un riche artiste, et qui utilise la notoriété de celui-ci ainsi que le savoir faire de sa capitaine Pia Klemp, pour venir en aide aux personnes en détresse en Méditerranée. Politiquement très au clair avec sa mission, elle ne saurait être utilisée par des tentatives de récupération : « Je ne vois pas le sauvetage en mer comme une action humanitaire, mais comme faisant partie d’un combat antifasciste », a-t-elle déclaré au Guardian : https://www.theguardian.com/world/2020/aug/27/banksy-funds-refugee-rescue-boat-operating-in-mediterranean "Les 10 membres d’équipage du Louise Michel ont des antécédents divers, mais ils s’identifient tous comme des militants antiracistes et antifascistes prônant un changement politique radical. Comme il s’agit d’un projet féministe, seules les femmes membres d’équipage sont autorisées à parler au nom de la Louise Michel." C’est pourquoi parler de l’artiste plutôt que de l’action, c’est trahir la mission même de cette équipe.
    Suivi de ses interventions sur twitter : https://twitter.com/MVLouiseMichel

    D’autres navires, qui n’ont pas pour vocation de faire du sauvetage, sont aussi en difficulté. Le 5 août un pétrolier danois, le Etienne du groupe Maersk, a sauvé 27 personnes d’un bateau en mauvais état de marche. Depuis lors, ils se sont vu refuser l’entrée dans un port de sécurité. Ils sont maintenant à la dérive depuis plus 3 semaines : https://www.infomigrants.net/fr/post/26904/23-jours-d-attente-et-27-migrants-a-bord-situation-intenable-et-floue-

    Jusqu’à présent, en 2020, plus de 500 réfugiés et migrants sont connus pour être morts dans la mer Méditerranée, et le nombre réel est estimé être considérablement plus élevé.
    Pire, les camps installés loin de nos yeux se transforment encore plus en mouroir avec la pandémie Covid. Une enquête vient de sortir sur les condition atroces dans lesquelles sont laissés quasiment pour morts des migrants en Arabie Saoudite : https://www.telegraph.co.uk/global-health/climate-and-people/investigation-african-migrants-left-die-saudi-arabias-hellish

    Tout ceci relève de notre responsabilité collective.

    .

    Photo : @val_k / ValK.
    REVER ?
    Repas partagé avec les exilé-e-s expulsé-e-s, Nantes le 28 juin 2018.
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/42166951745/in/album-72157668531853507

    Flickr

    | Série [Exils] : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/albums/72157646214825739
    | Ensemble [Human] : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/collections/72157632092797423
    | Ensemble [fil-le-s de luttes] : https://www.flickr.com/photos/valkphotos/collections/72157632096933304

    toutes mes photos : http://frama.link/valk
    toutes mes lectures : https://archive.org/details/@karacole
    et pour m’aider à rester bénévole & justifier mes activités : https://liberapay.com/ValK

    #audio #opensource_audio #migration #exils #politiques_migratoires

  • En danger Pas dangereux
    | FUMIGENE MAG : http://www.fumigene.org/2020/06/01/en-danger-pas-dangereux

    Souvent invisibilisées et repoussées aux marges des villes, les personnes exilées ont rarement l’occasion de faire entendre leurs difficultés et galères quotidiennes /.../

    Quand elles prennent la parole, c’est avec force et conviction que leurs récits se déploient et viennent dénoncer une vision caricaturale que l’on retrouve encore trop souvent. Celle de personnes menaçantes ou dangereuses, quand ce sont bien elles qui sont mises en danger par des expulsions quotidiennes ou un accès au droit rendu impossible par les lois actuelles.

    Le projet « En danger Pas dangereux » est parti de ce constat /.../

    #photo #photographie #temoignage #automedia #passeurs_de_maux #exils #migrations #migrants #vision #prejugés

    • Si par hasard, vous avez croisé ces collages dans Paris et que vous vous êtes demandé ce que c’était, la réponse est ci-dessous...
      📸 ⤵


      Ce sont des témoignages et des photos prises par des personnes éxilées fréquentant le Cèdre, à Porte d’Aubervilliers, dans le cadre d’un projet mené avec @LuciolesDuDoc.
      Au départ, l’envie de raconter une situation d’exil en s’adressant à quelqu’un ou à une institution. @LuciolesDuDoc ont fourni les outils pour collecter les témoignages, un micro, des appareils photo jetables, et cette table coulissante fabriquée par nos soins (cc Ulysse Mathieu)
      Les photos qui reviennent sont très variées, ça va du portrait à l’environnement. Pour les textes, de l’intime à la colère. Parmi les textes ou institutions visées : le 115, l’État, mais aussi les gens qui ont peur d’eux, l’impossibilité de séduire, de se faire des ami.e.s
      On a rassemblé les photos, les textes, on a fait des assemblages, en gardant toujours en tête cette idée d’interpellation, que ces témoignages étaient faits pour être entendus et écoutés.
      Ce sont ensuite devenus des collages, qu’on a décidé d’aller coller dans des lieux touristiques ou importants dans les parcous d’exils.
      Vous pouvez les retrouver autour de Porte d’Aubervilliers, Châtelet, République, Place des Fêtes... prenez un moment pour les lire & regarder ! Et pour suivre les nouveaux collages, c’est sur le compte instagram : endanger.pasdangereux

      Fil par Lucas Roxo : https://twitter.com/lucas_roxo/status/1230490204848500736

  • Les chiffres qui démontrent les manipulations d’opinion ont beau être têtus année après année, rien ne semble y faire. Pourtant, il faut essayer, encore et encore, de les rendre plus visibles pour que cesse le carnage :

    « Immigration : les chiffres des réfugiés en Europe depuis 60 ans pour en finir avec les fantasmes »

    “L’implicite du discours sur la crise sans précédent aujourd’hui, c’est que l’on a pour la première fois des demandes d’asiles et des flux de réfugiés massifs qui proviennent de l’extérieur de l’Europe et qui sont très peu lisibles. Il y a peu de défenseurs de leur cause dans la société française et européenne”.

    https://www.huffingtonpost.fr/entry/immigration-les-chiffres-des-refugies-en-europe-depuis-60-ans-pour-en

    Nous avons choisi d’utiliser les données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui répertorie les réfugiés et demandeurs d’asile partout dans le monde depuis plus de 60 ans. Le graphique dans la vidéo représente les demandeurs d’asiles et réfugiés par pays d’accueil européen.
    https://youtu.be/3cceg9Lx1JU

    #migrations #migrants #exils #refugiés #frontieres #meurtrepardestination #refugeeswelcome

  • L’#abécédaire d’#Élisée_Reclus

    La pensée d’Élisée Reclus n’a pas fini de nous mobiliser : géographe prolifique, à la fois communiste et anarchiste, féministe et végétarien, cet adversaire de la « #funeste_institution » que fut l’#esclavage aux #États-Unis a fait siennes, souvent contre son temps, la plupart des #luttes pour l’#émancipation 1. Cela, il le paya de deux #exils : un premier au lendemain du coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte, un second après son engagement dans les rangs de la Commune. Proche de #Bakounine, ce dernier disait de lui et de son frère aîné, Élie, qu’ils étaient « les hommes les plus modestes, les plus désintéressés, les plus purs, les plus religieusement dévoués à leurs #principes » qu’il ait rencontré au cours de sa vie bien remplie. Entrons, le temps de quelques lettres, chez cet homme pour qui la victoire du capital impliquerait que l’humanité « a[it] cessé de vivre ».


    https://www.revue-ballast.fr/labecedaire-delisee-reclus
    #Elisée_Reclus #Reclus #géographie #anarchisme #exil #ressources_pédagogiques

  • « Détentions arbitraires et trafic de dates de naissance de migrants : le procureur de la République ouvre une enquête sur les pratiques policières à la frontière »

    Tout est parti d’un document de vingt pages fourni par les associations et les élus.

    Ils y dénonçaient des détentions arbitraires, "parfois jusqu’à onze heures pour certains mineurs", et un trafic de dates de naissance, afin de pouvoir renvoyer les mineurs de l’autre côté de la frontière.

    Sans autre forme de procès.

    "Les dates de naissance sont délibérément tronquées, les expulsions se font à la chaîne et directement", expliquait ainsi, scandalisée, l’eurodéputée Michèle Rivasi au sortir d’une visite surprise à la police aux frontières de Menton en avril 2018.

    Nombre d’ONG, avocats et associations évoquent ce type de pratiques depuis des années.

    "Même les autorités italiennes ont donné de la voix en expliquant que les policiers français renvoyaient des mineurs de l’autre côté de la frontière", commente Me Zia Oloumi, qui défend régulièrement des migrants. (...)

    LE PRÉFET DES ALPES-MARITIMES DÉFEND LA LÉGALITÉ DES ACTES

    "La loi prévoit qu’un mineur doit être retenu un jour franc pour être en mesure de faire valoir ses droits. Or, les policiers n’ont pas les locaux pour les retenir, ils préfèrent alors maquiller les dates de naissance pour les faire passer pour des adultes et les renvoyer de l’autre côté de la frontière."

    Me Mireille Damiano, du syndicat des avocats de France, affirme avoir étudié les documents de refoulement et découvert que les procédures prenaient entre huit et dix minutes chacune seulement. "Impossible dans un si court laps de temps de s’assurer de la minorité réelle d’un migrant", dénonce-t-elle.

    "Il ne s’agit pas de s’en prendre individuellement à des fonctionnaires de police, mais peut-être faut-il les encadrer, les informer, mieux les former", estime l’avocate.

    Le préfet des Alpes-Maritimes, de son côté, affirme de manière constante que tout est fait dans la légalité.

    Ce qui n’a pas empêché la préfecture d’être condamnée à de nombreuses reprises (plus d’une vingtaine) pour avoir illégalement renvoyé des mineurs de l’autre côté de la frontière. (...) »

    Relayé par http://www.infomie.net/spip.php?breve3280
    Article source : https://www.nicematin.com/justice/detentions-arbitraires-et-trafic-de-dates-de-naissance-de-migrants-le-pro
    #MIE #MNA #exils #migration #repression

  • La lutte dans les centre de rétention continue et s’amplifie !

    Depuis le 3 janvier des luttes collectives dans les centre de rétention (Vincennes et Mesnil Amelot) et sont relayés et soutenue a l’extérieur ! Depuis le 11 janvier, une trentaine de retenus du centre de rétention de Oissel près de Rouen ont rejoint la lutte ! A bas les cra ! Besoin de soutien à l’extérieur !

    Communiqué des prisonniers en lutte de Oissel (Rouen) !

    Aujourd’hui 11 janvier, nous rejoignons nous aussi la lutte dans les centres de rétention contre les conditions d’enfermement et les violences policières quotidiennes. Nous sommes déjà presque 40 en grève de la faim.
    Sur les conditions d’enfermement ici y a beaucoup à dire. Déjà la bouffe n’est pas bonne, rien n’est propre. Quand on mange, les policiers ils nous regardent et utilisent leurs smartphones. On a l’impression qu’ils nous snap, ce qui est sûr c’est qu’ils se moquent de nous.
    /.../ Pour boire de l’eau c’est aux toilettes. Si tu tombes malade, c’est qui qui te soigne ? Pas la police en tout cas !
    On nous traite comme des animaux, et pendant les visites la porte continue d’être ouverte et les policiers continuent de nous écouter. Ils continuent de nous empêcher tout contact avec nos proches, même de faire la bise à ta femme.
    Ici il y a eu des histoires de viols pendant la fouille.
    On a décidé de pas tout casser. Parce qu’on veut pas se faire accuser « d’ancien taulard vener », pourtant y a de quoi ici. Ici tu peux même pas cantiner et la bouffe est vraiment dégueulasse. /.../

    Plus d’infos sur : https://abaslescra.noblogs.org
    Pour nous contacter pour s’organiser : anticra@riseup.net
    A bas les cra !

    https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/12/communique-des-prisonniers-en-lutte-de-oissel-rouen

    Pour rappel il y a quelques semaines un communiqué était déjà sortit de ce même centre de rétention (disponible ici : http://abaslescra.noblogs.org/post/2018/12/28/communique-des-prisonniers-du-centre-de-oissel). Les prisonniers avaient des revendications très clair que nous recopions ici :

    Nous revendiquons :

    La fermeture de ce centre de rétention qui n’est plus en état d’accueillir des humains dignement.
    Le changement de l’équipe de policiers de jours, présente depuis trop longtemps et qui se comporte comme une mafia.
    La fin des violences policières au centre de rétention et pendant les déportations.
    La fin des condamnations inutiles a de la prison, comme quand on est condamné pour avoir refusé d’aller voir le consul.
    Un véritable accès aux soins.
    Respect de l’intimité des parloirs, et des parloirs qui durent plus longtemps pour respecter le besoin de voir ses proches.
    Un accès permanent à la cour.
    La fin de l’isolement, qui est un moyen de pression à l’intérieur. C’est un endroit où on nous torture moralement et physiquement.
    La fin des actes racistes de l’administration ou de la police.

    Des retenus du centre d’Oissel, le 27/12/2018

    Rassemblement de soutien au CRA de Mesnil-Amelot

    Depuis mardi, près de 70 détenus du CRA de Mesnil-Amelot sont en grève de la faim.
    Pour montrer notre solidarité aux retenus du CRA de Mesnil-Amelot en grève de la faim, rendez-vous lundi à 19h à la station du RER B Roissy-Charles de Gaulle 1, sortie gare routière. Pour celleux qui partent de Paris, rendez-vous à gare du Nord sur le quai du RER B direction Roissy-Charles de Gaulle pour un départ collectif.

    Ce rassemblement est dans la continuité de celui de lundi dernier devant le CRA de Vincenne, également en lutte : https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/05/appel-a-se-rassemblement-devant-le-cra-de-vincennes-ce-lundi-7-j

    On se réunit pour s’organiser en soutien aux retenus qui luttent dans les CRA, le mercredi 16 à 18h30 à l’Echarde (m9 - Robespierre).

    ++ en pdf les communiqué des détenus du CRA de Mesnil-Amelot & Vincennes à retrouver sur @paris : https://paris-luttes.info/la-lutte-dans-les-centre-de-11478 et https://paris-luttes.info/rassemblement-de-soutien-au-cra-de-11481

    #sans-papiers | #centres_de_rétention | #migrants | #exils | #Répression | #prisons

    • #Ile-de-France : une centaine de personnes en grève de la faim dans deux centres de rétention

      Au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) et au Bois de Vincennes (Paris), des étrangers dénoncent « les #violences_policières » et leurs conditions de rétention.


      http://www.leparisien.fr/societe/ile-de-france-une-centaine-de-personnes-en-greve-de-la-faim-dans-deux-cen

    • France : une centaine de migrants en grève de la faim dans deux centres de rétention

      Une quarantaine de personnes du centre de rétention de Vincennes, et 70 personnes du centre de rétention du Mesnil-Amelot, tous deux en région parisienne, observent une grève de la faim. Les migrants grévistes dénoncent notamment leurs conditions de rétention, les violences policières et le manque d’accès aux soins.

      « Même les animaux sont mieux traités que nous ». Depuis le 3 janvier, une quarantaine de personnes retenues dans le centre de rétention (CRA) de Vincennes, en région parisienne, observent une grève de la faim. Ils ont été suivis mardi 8 janvier par environ 70 migrants enfermés dans le CRA du Mesnil-Amelot, à proximité de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, au nord de Paris.

      Les revendications de ces grévistes sont nombreuses. Ils dénoncent notamment leurs conditions de vie dans les CRA. « Nous sommes considérés comme des prisonniers alors qu’on a juste des problèmes de papier », se plaint à InfoMigrants Rachid*, un Algérien présent au Mesnil-Amelot depuis 11 jours, joint par InfoMigrants. « Même en prison, ils sont mieux traités que nous. C’est le paradis à côté d’ici », assure ce jeune homme de 22 ans qui a passé quelques mois derrière les barreaux avant d’être envoyé en CRA.

      La Cimade, une association qui vient en aide aux migrants enfermés dans huit CRA de France, dont celui du Mesnil-Amelot, a dit comprendre les raisons de cette grève de la faim. « Les conditions de vie y sont insupportables », a déclaré un membre de la Cimade, qui préfère garder l’anonymat.

      « Le CRA, s’il ne dépend pas légalement de l’administration pénitentiaire, n’en ressemble pas moins à une prison : policiers présents partout, cellules d’isolement, barbelés, grilles, haut-parleurs, miradors (…). Tout est inspiré de l’univers carcéral », écrivait l’année dernière l’association dans son rapport 2017 sur les centres et locaux de rétention administratifs.

      Les centres de rétention administratifs sont des lieux de privations de liberté où s’entassent les migrants sans papiers en attente de leur expulsion. Il existe à ce jour, 25 centres de rétention administratifs sur le territoire français. Selon la Cimade, 47 000 personnes sont passées en CRA en 2017.

      « On vit dans la crasse »

      Les grévistes de la faim disent ne plus supporter la saleté des locaux, notamment les douches, toilettes et chambres. « On peut se laver mais les douches sont bouchées, c’est dégoûtant », explique encore Rachid. « Les espaces ne sont pas régulièrement nettoyés, on vit dans la crasse ». Une vidéo diffusée par le site StreetPress en mars 2018 montrait en effet des sanitaires complètement bouchées au CRA du Mesnil-Amelot.

      La nourriture est également source de plaintes. Plusieurs personnes retenues, de confession musulmane, se plaignent de l’absence de nourriture halal. D’autres, parlent quant à eux de nourriture « immonde ».

      >> À lire sur InfoMigrants : Le CRA de Marseille, un centre de rétention administrative à la sinistre réputation

      Mais les revendications ne s’arrêtent pas là. Ces derniers accusent les forces de l’ordre de violence lors des transferts vers leur pays d’origine. « On est frappé, secoué même quand on ne se débat pas. De toute façon, comment voulez-vous qu’on résiste alors qu’il y a une dizaine de policiers autour de nous ? », signale Rachid.

      Un constat déjà observé par la Cimade. « Lors des expulsions, des violences, des coups, sont régulièrement rapportés par les [personnes] retenu[e]s au moment de l’embarquement à bord d’un avion et les techniques autorisées officiellement sont très dures : personnes attachées, casquées, maintenues en place de force par les policiers », pouvait-on lire dans le rapport de 2017.

      « L’accès aux soins est très limité dans les CRA »

      Le manque d’accès aux soins pose également problème. « Il n’y a pas de médecin présent sur place 24h/24h. L’accès aux soins est très limité dans les CRA », précise à InfoMigrants un membre de La Cimade.

      Mohammed*, un Égyptien qui vivait en France depuis 10 et aujourd’hui enfermé au CRA du Mesnil-Amelot, raconte à InfoMigrants que le personnel lui a refusé l’accès à un médecin. « Je souffrais d’un mal de dents très intense. Mais les policiers m’ont dit que je n’avais pas le droit de voir un médecin. Ils m’ont emmené à l’infirmerie mais je n’ai eu qu’un Doliprane », explique-t-il.

      >> À lire sur InfoMigrants : L’enfermement en centre de rétention, un traumatisme dès le plus jeune âge

      Les personnes retenues s’élèvent aussi contre une nouvelle disposition prise dans la loi Asile et immigration l’an dernier, à savoir le passage de 45 à 90 jours de la durée maximale de rétention administrative.

      Enfin, les grévistes dénoncent ce qu’ils appellent « les vols cachés » : les migrants sont prévenus au dernier moment de l’avion dans lequel ils monteront. « Ainsi, ils n’ont pas la possibilité de rassembler leurs soutiens à l’extérieur et cela évite qu’ils se cachent en amont de l’expulsion », précise La Cimade.

      Contactée par InfoMigrants, la préfecture de police de Paris, en charge de la gestion des centres de rétention, n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/14431/france-une-centaine-de-migrants-en-greve-de-la-faim-dans-deux-centres-

    • Grève de la faim en cours au CRA de Vincennes : communiqué des prisonniers !

      Nouvelle grève de la faim en cours au centre de rétention de Vincennes. 27 prisonniers du batiment 2A ont commencé aujourd’hui a lutter ensemble face a la violence des déportations et des keufs. Appel à solidarité !

      Aujourd’hui, 3 janvier 2019, les prisonniers ont décidé de réagir face à une série de déportations violentes et cachés, face à la violence physique et psychologique quotidienne des policiers.
      Ca continue de bouger au centre de rétention de Vincennes.. Mi décembre déjà des retenus du centre avaient entamé une grève de la faim réclamant la libération de tous les prisonniers. Ce communiqué est disponible ici :

      Nous relayons leurs communiqués et leurs appels a soutien :

      Nous sommes des retenus du centre de rétention administrative de Vincennes en banlieue Parisienne.
      Nous demandons la libération de tous les prisonniers, l’application de l’égalité entre tous le monde : On est comme tous le monde.
      Aujourd’hui 3 janvier 2019, nous, 27 retenus du centre de rétention (du batiment 2A) se sont mis en grève de la faim pour demander la libération tout de suite de tout le monde.
      Nous savons que d’autres enfermés dans au moins un autre batiment sont eux aussi en grève de la faim (il parait au moins une quinzaine).
      On a tous une histoire différente, qu’on soit travailleur, étudiant depuis peu en france ou vivant ici depuis presque 20 ans.. Et on a tous le droit de vivre ici, où on a nos attaches. Mais nous sommes enfermés dans ce centre de rétention.
      Si on s’est mis aujourd’hui en grève de la faim c’est aussi pour dénoncer tout ce qui se passe dans cette prison.
      Ces derniers jours il y a eu beaucoup de vols cachés et violents. Des anciens d’ici nous on raconté qu’il y a plusieurs années la police, ici, était déjà violente.
      Il y a eu des copains tabassés puis déportés en étant casqué, bailloné et scotché. Il y a eu des copains drogués qui se sont reveillés de retour dans un pays où ils ne connaissaient plus grand monde.
      Les policiers ne respectent la loi que quand c’est contre nous, même quand légalement on devrait être libéré souvent le juge n’en a rien a foutre et la police te déporte quand même.
      La police comme toujours elle s’en fout, et l’etat français aide. Si l’etat n’était pas d’accord et si les biznesman faisaient pas d’argent tout ca ne marcherait pas.
      Ce centre de rétention, il est sale, les toilettes et les douches elles sont dégueulasse. La bouffe, elle est immonde.

      Nous revendiquons :
      – La libération de tous les prisonniers
      – Etre respecte et traiter dignement, on est pas des chiens.
      – La fermeture de ce CRA, qui a des gros problèmes d’hygiènes.
      – Le respect de l’égalité entre tous le monde
      – La fin des violences policières
      – La fin des vols cachés et violents
      – De la bonne nourriture
      – Un véritable accès au soin

      Si on s’est mis en grève de la faim, c’est parce que quand on est allé voir les assos pour se plaindre on nous a dit qu’y avait rien a faire.
      Nous allons continuer notre grève demain et les prochains jours nous appelons un maximum de monde a nous soutenir dehors. On en a marre d’être traiter comme des chiens !

      Les retenus du batiment 2 A
      03/01/2019

      https://paris-luttes.info/greve-de-la-faim-en-cours-au-cra-11416

    • Grèves de la faim en CRA : #lettre_ouverte aux parlementaires

      Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

      Vous avez voté l’année dernière la loi « Asile et Immigration » (loi du 10 septembre 2018). Ce texte allonge en particulier la durée maximale d’enfermement en rétention administrative de 45 à 90 jours.

      La politique d’enfermement dans les centres de rétention était déjà désastreuse (cf. le Rapport 2017 sur les centres et locaux de rétention administrative : https://www.lacimade.org/wp-content/uploads/2018/07/La_Cimade_Rapport_Retention_2017.pdf), les personnes retenues subissant toutes sortes de violences institutionnelles les poussant à des actes désespérés (automutilation, tentatives de suicide). Le doublement de la durée maximale de la rétention s’ajoute désormais aux pressions déjà subies, d’autant que, en réponse aux instructions du Ministre de l’Intérieur, le recours à l’enfermement en CRA par les préfectures s’est fortement accru.

      Depuis début janvier, au moment où cet allongement de la durée de rétention est entré en vigueur, des personnes enfermées ont engagé une mobilisation pour dénoncer leurs conditions de vie, à travers des grèves de la faim observées notamment dans les CRA de Vincennes, du Mesnil-Amelot et d’Oissel.

      Selon les communiqués des personnes enfermées, des grévistes de la faim subiraient des pressions policières, voire seraient exposés à des actes graves.

      Depuis de longues années, les organisations rassemblées dans l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) réclament la possibilité de pouvoir pénétrer dans les CRA, comme dans les zones d’attentes et autres lieux de privation de liberté des personnes étrangères, pour y exercer un « droit de regard citoyen » (voir ci-dessous le communiqué de l’OEE du 3 février 2011). À ce jour, elles n’ont pas été entendues. Ainsi, nous, associations de défense des droits, du fait du fonctionnement extrêmement opaque de ces lieux d’enfermement, ne pouvons obtenir des informations précises sur ces événements.

      Mesdames et Messieurs les Parlementaires, créer le droit crée des responsabilités et des obligations. Vous avez le droit de visiter à tout moment tous les lieux d’enfermement (article 719 du code de procédure pénale). Nous vous demandons donc de l’exercer pour permettre un contrôle citoyen et ainsi contribuer à briser l’opacité de ces structures, inadmissible dans un Etat de droit.
      Le 23 janvier 2019

      Organisations membres de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers :

      ANAFE
      Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT)
      Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE)
      COMEDE
      Droits d’urgence
      FASTI
      Genepi
      GISTI
      La Cimade
      Ligue des droits de l’homme
      MRAP
      Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau
      Revue Pratiques
      Syndicat de la magistrature (SM)
      Syndicat de la médecine générale (SMG)
      Syndicat des avocats de France (SAF)

      https://www.gisti.org/spip.php?article6079

    • Face à une situation intenable au CRA du Mesnil-Amelot, La Cimade se retire pour trois jours

      Jeudi 11 juillet, après plusieurs jours d’une violence extrême, La Cimade a pris la décision de retirer ses équipes du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot pour trois jours.

      La politique menée par le ministère de l’intérieur en rétention a des conséquences d’une extrême violence pour les personnes enfermées. Ces derniers jours, ces violences ont atteint un degré intenable : tentatives de suicide répétées, automutilations, enfermement en cellule d’isolement disciplinaire pour réprimer une grève de la faim, etc.

      Dans ce CRA, le plus gros centre de France, situé au pied des pistes de l’aéroport de Roissy en Seine-et-Marne, ces violences ne permettent plus aux équipes de La Cimade d’exercer leur mission d’accompagnement juridique dans de bonnes conditions.

      Ce retrait de trois jours intervient seulement deux semaines après la lettre envoyée au ministre de l’intérieur par La Cimade et 21 autres associations lui rappelant l’urgence de la situation en rétention et la nécessité notamment de prendre en charge les personnes atteintes de troubles psychiques graves. Sa réponse reçue cette semaine mentionne seulement que « la prise en charge psychologique des personnes retenues va faire l’objet d’un renforcement là où les besoins seront identifiés. » Le ministre ne semble pas comprendre l’ampleur du phénomène ni mesurer ses conséquences pour la vie et la santé des personnes enfermées sous sa responsabilité. Pour le reste, dans sa réponse, Christophe Castaner nie la violence de la politique du tout enfermement, la maltraitance institutionnelle de ces lieux de privation de liberté ainsi que les pratiques illégales des préfectures.

      https://www.lacimade.org/presse/face-a-une-situation-intenable-au-cra-du-mesnil-amelot-la-cimade-se-retire

  • #ComPol en cours ? Réhabilitation des « Forces de l’ordre » et, en même temps, condamnation-criminalisation des manifestations...

    – hier les gendarmes dans le froid contre les passeurs de #migrants
    – ce matin le RAID qui pose & explose la porte de #gilets_jaunes
    – tout à l’heure #Castaner qui condamne prédictivement les manifestant-e-s...

    Hier, un reportage de Julia Pavesi et des (très belles) photos de Philippe Huguen pour l’AFP, a été publié par Le Point nommé, alors que l’image des forces de l’ordre se dégrade chaque jour un peu plus... Faut l’avouer, ce serait très adroit (et très à droite) de passer par la côte et le #trafic_humain pour contrer le désamour galopant, s’il s’agit bien d’une #communication_politique.

    Traversées de la Manche : dans les dunes, sur les traces des passeurs de migrants

    Restes de couverture de survie ou matériel nautique abandonné dans les dunes : près de Calais, les patrouilles de gendarmes se relaient, dans le froid et la nuit, pour repérer des passeurs de migrants...qui ont souvent un temps d’avance

    https://twitter.com/afpfr/status/1083365594630639617

    « Il y a deux jours, on a trouvé un campement, avec des sacs d’alimentation non entamés, il n’y avait plus personne bien sûr, » raconte Christophe - qui taira son nom de famille - adjudant-chef et adjoint au commandant d’unité du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Wizernes.

    https://www.lepoint.fr/societe/traversees-de-la-manche-dans-les-dunes-sur-les-traces-des-passeurs-de-migran

    Si hier en voyant l’article, je me suis posé la question d’une sorte de #publireportage ou d’une commande publiée au bon moment, ce matin, j’ai plutôt eut la sensation d’une confirmation devant l’opération « Images d’Épinal » des hommes du #RAID en train d’arrêter l’un des #giletsjaunes à Pont-à-Mousson :
    https://www.estrepublicain.fr/edition-de-pont-a-mousson/2019/01/10/pont-a-mousson-6-h-du-matin-le-raid-defonce-la-porte-d-un-gilet-jaune
    https://seenthis.net/messages/751087

    Bon en plus, la lumière jaune, la file noire et la touche de jaune dans les chaussures me renvoient au logo jaune-noir de Génération Identitaire, ou au drapeau jaune-noir du pseudo « anarchisme capitaliste »... bref !

    /1/ Edit : hé oui, il semble bien que #Christophe_Castaner ait lancé une opération « Nos forces de l’ordre sont fantastiques et vous êtes trop trop trop méchant-e-s ». Ça a commencé hier soir :

    Fier de nos forces. Ceux qui sauvent et font l’admiration du monde entier sont aussi ceux que l’on violente le samedi.

    https://twitter.com/CCastaner/status/1083443075173752835

    Ce à quoi un pompier a parfaitement répondu (avec la photo que j’estime être LE symbole de 2018) :

    Toujours autant indécente, votre com. En tant que pompier, je dépends de votre ministère et je suis fier de ce que je fais. Que cela serve de caution aux violences gratuites perpétrées par d’autres personnes dépendant aussi de ce ministère me dégoute. Vous êtes un être détestable

    https://twitter.com/Mimas87/status/1083725462986207232

    Et ça continue aujourd’hui :

    En France, il n’y pas de policiers qu’on peut étreindre le 11 janvier et brutaliser à la fin d’une manifestation. Il n’y a pas de gendarmes qu’on peut acclamer le vendredi et outrager le dimanche. Tous défendent la République. Tous risquent leur vie pour la patrie.

    https://twitter.com/CCastaner/status/1083640378903982080

    Puis en interview pour Brut, en mode manifester = complicité de méchanceté :

    Christophe Castaner déclare que tous ceux qui participeront aux rassemblements des #giletsjaunes samedi seront considérés comme complices des violences. Depuis quand un ministre de l’intérieur a le droit d’exercer ce type de pression sur les citoyens ?

    https://twitter.com/JeanHugon3/status/1083729915558723584

    Mention spéciale pour le choix de capture d’écran de Brut :

    #migration #gendarmerie #forces_de_l_ordre #migration #exils #criminalisation #no_borders #manifestation #droit #criminalisation

  • Un pognon de dingue ? Transparence, enfarinage et indécence municipale à #Nantes

    publié le 13 oct. 2018 sur Le blog de Double Absence : https://blogs.mediapart.fr/double-absence/blog/111018/un-pognon-de-dingue-transparence-enfarinage-et-indecence-municipale-
    ou, avec des compléments en commentaires : https://nantes.indymedia.org/articles/43002
    #lecture #audio : https://archive.org/details/Pognon_De_Dingue_Nantes

    (avec un bout de ressenti perso à la fin)

    L’émotion est vive à Nantes depuis que la mairesse [#Johanna_Rolland] a été ensevelie sous quelques grammes de farine bio, le samedi 6 octobre, sur le marché de la petite Hollande à Nantes. Les supposé.e.s enfarineur.e.s, sont aujourd’hui sous contrôle judiciaire. Revenons un instant sur cinquante nuances sou-poudrage municipale à Nantes.

    Deux jours après l’attentat abject, le lundi 8 septembre, Ouest-France publiait un article sur l’action municipale en faveur des personnes en exil à Nantes en arborant un titre sans équivoque : Migrants à Nantes, la facture s’élève à 4 millions d’euros. Après un week-end difficile pour la mairesse, l’heure était à la transparence et à l’argumentation comptable pour défendre la politique d’accueil des étrangers dans la cité des ducs. La tête encore enfarinée, l’édile fait la démonstration d’une politique volontariste de la ville de Nantes en matière d’accueil des personnes en exil. Une démonstration comptable qui intervient après l’expulsion de l’ancien EHPAD et de la fermeture du jardin des Fonderies, dont le but, tout aussi volontariste, est d’éliminer la présence d’« #indésirables » sur l’espace urbain. Cette logique méritait bien quelques grammes de farine. Pourtant, perçu comme un acte de #violence ignoble, de nombreuses personnes ont commentées avec hargne leur rejet d’une telle #action. Voici le #cynisme de notre époque ! Alors qu’un cycle de #répression s’étend partout en Europe contre les mouvements solidaires avec les #exilé.e.s, les sanglots les plus audibles sont ceux qui dénoncent un enfarinage. Voici comment les pouvoirs locaux reconfigurent les mouvements sociaux et arrivent à nous laisser penser que des personnes ayant participé aux mouvements solidaires sont plus violentes que celles qui chassent les "vies nues" de nos espaces urbains, au loin des regards. Cet article souhaite mettre en avant le véritable enfarinage qui est de laisser penser que la politique municipale est à la hauteur des défis des villes face à l’urgence de la question migratoire et que cette politique doit se penser comme une opération #comptable.

    #migration #exils #criminalisation #rétention #solidarité #farine_gate

  • Point de bascule... À #Nantes comme ailleurs, entre #Elan et #Exils, les calculs politiques font disparaitre l’humain.
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/29842792097

    Flickr

    : : EDIT / #Nantes : Le « déménagement » (?) de Daviais serait pour demain 7h. Y’aurait 5 gymnases d’accueil temporaire et aucune garantie de ne pas être « triés » pour les dubliné-e-s ou les OQTF : tensions probables dès cette nuit, soutiens et traducteurices toujours bienvenu-e-s. Besoin aussi de lieux pour sécuriser des affaires voire des personnes qui ne peuvent prendre le risque d’être contrôlées... voir https://nantes.indymedia.org/events/42677

  • Tutorat lycéen.ne.s-écolier.e.s autour de la réalisation d’un documentaire sur leur quartier

    Après trois ans de tutorat entre les 1ère L (option CAV) et les élèves de CP et CE1 pour réaliser des fictions sur ce quartier populaire où est implantée l’école, le projet fut cette année de s’essayer au documentaire.

    Le résultat est double. D’une part un très-court-métrage issu d’un échange épistolaire avec des mamies du quartier réalisé par les élèves en collaboration avec un plasticien, permettant de se réapproprier une histoire du quartier datant de 2 ou 3 générations avant les élèves. D’autre part, la réalisation d’entretiens illustrés, où au-delà du quartier, c’est les parcours de ses habitant.e.s de tous âges qui apparaissent dans leur diversité, et - c’était une des motivation initiale -, non sans faire écho à celui des élèves. Histoire familiale souvent non dite et histoire du quartier à raconter se mêlent.

    Ces réalisations ne sont pas sans défaut, mais leurs imperfections sont les marques du chemin pris et de celui qui reste à parcourir, y compris pédagogiquement. J’espère que toute cette richesse humaine sera perceptible pour des yeux extérieurs au projet.

    Le résultat est source d’une grande joie pour moi, car en 15 ans d’enseignement, dont 9 ans sur le quartier, je n’ai jamais touché d’aussi près ce qui m’a amené à ce métier.

    “Les mamies de la rue du Bourget”
    https://vimeo.com/221005030

    “Le Garros et les souvenirs de ses habitants”
    http://parlemtv.fr/Le-Garros-et-les-souvenirs-de-ses-habitants

    #éducation #école #lycée #audiovisuel #tutorat #éducation_prioritaire #quartiers #territoires #empowerment #exils #Histoire_de_proximité #histoires

  • Habiter (2) : Déracinés
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouvelles-vagues/habiter-2-deracines

    Aujourd’hui, c’est avec la #littérature que nous questionnons le verbe « #habiter ». Entre #racines et #frontières, #exils et retours, on se demande ce qu’habiter veut dire, en compagnie de deux écrivains qui peuplent leurs romans de personnages entre les mondes, entre les langues, entre les identités.

    Avec Léonora Miano, romancière franco-camerounaise, spécialiste de littérature américaine. Parmi ses conférences prononcées aux USA et en Europe, publiées par L’Arche, Habiter la frontière ( 2012) explore son appartenance à des espaces multiples, et invite à donner du sens aux relations entre des identités pour ne pas les réduire à leurs racines, leurs territoires. Et avec Néhémy Pierre-Dahomey, jeune auteur haïtien, son premier roman Rapatriés (Seuil, 2017) raconte l’échec d’une traversée clandestine de la mer des Caraïbes vers les USA, et le retour de l’héroïne à Haïti, où elle est contrainte d’habiter un lotissement de boat people, réservé par l’Etat aux clandestins infortunés.

  • Tiré du #livre : « #Récits d’#exils », éd. Le Chant des Rues, 2011.
    C’est un ensemble de témoignages de réfugiés vivant en Belgique et récoltés par un médecin, Elisabeth Brewaeys
    –-> malheureusement, je n’arrive à trouver aucune référence de ce livre sur le net. Je l’ai acheté à Bruxelles dans les locaux d’une ONG.

    Extrait :

    « J’ai dû quitter mon pays (le Burundi). C’était en 1996. Mais je ne suis pas venu directement en France, j’ai été au Rwanda, le pays voisin. C’est bien, car j’y avais fait mes études, j’y avais des amis et ma propre femme est rwandaise. C’était dans l’espoir de pouvoir retourner bientôt chez nous, quand les dictateurs seraient à nouveau renversés. Je me suis trompé, car le Burundi s’est acoquiné avec le pouvoir rwandais, qui venait de renverser le pouvoir des Hutus. Ils ont exigé mon extradition, je devais retourner au Burundi. C’était en 1999. Je me suis alors réfugié en Ouganda, où je suis resté trois mois, le temps de demander l’asile politique en France. Je suis venu tout de suite, car j’avais gardé des liens et des amitiés dans ce pays » (p.13)

    –-> cela montre bien que le premier réflexe des réfugiés est de s’installer dans les pays voisins, pour espérer un retour dans son pays, et puis, si cela ne marche pas... on va loin. Et le loin est souvent où on a des liens...
    C’est un extrait assez emblématique selon moi.

    #réfugié #asile #parcours_migratoire #itinéraires_migratoires #migration

    cc @reka