• Dans la Manche, les techniques agressives de la police pour empêcher les traversées de migrants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/23/dans-la-manche-les-techniques-agressives-de-la-police-pour-empecher-les-trav

    Dans la Manche, les techniques agressives de la police pour empêcher les traversées de migrants
    Par Julia Pascual (envoyée spéciale à Calais (Pas-de-Calais) et Loon-Plage (Nord)), Tomas Statius (Lighthouse Reports), Cellule Enquête vidéo et avec la contribution de Fahim Abed, May Bulman et Bashar Deeb (Lighthouse Reports)
    Officiellement, la police a interdiction formelle d’intercepter en mer les embarcations de migrants qui tentent de traverser la Manche. Après plusieurs mois d’enquête, « Le Monde » et ses partenaires de Lighthouse Reports, de « The Observer » et du « Der Spiegel » ont pourtant pu documenter différentes situations où les forces de l’ordre emploient des manœuvres dangereuses à l’encontre de ces « small boats » pourtant déjà à l’eau.
    Il pleut des cordes et la grande tonnelle blanche, sous laquelle plusieurs dizaines de personnes viennent s’abriter, a du mal à supporter le poids de l’eau qui s’accumule. Il est presque 11 heures, dans une zone périphérique de Loon-Plage (Nord), ce mardi 12 mars, à l’entrée de l’un des nombreux campements de personnes migrantes présents depuis des années maintenant sur la commune, voisine de Dunkerque.
    Ziko (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), 16 ans, vivote ici depuis cinq mois. Le jeune Somalien a déjà essayé cinq fois de gagner le Royaume-Uni. A chaque fois en bateau. A chaque fois sans succès. Systématiquement, les policiers sont intervenus pour stopper l’embarcation à bord de laquelle lui et d’autres espéraient traverser la Manche. « A chaque fois, ils ont crevé le bateau », se souvient-il.
    Il y a environ deux semaines de cela, les policiers ont fait une manœuvre au large de la plage de Gravelines (Nord) que le jeune homme n’est pas près d’oublier. Les fonctionnaires ont fait obstacle au canot alors qu’il était déjà en mer. « On était à plusieurs dizaines de mètres des côtes quand un bateau pneumatique avec cinq ou six policiers s’est approché et a crevé notre embarcation. » Ziko rapporte que lui et la cinquantaine de passagers sont tous tombés à l’eau. « J’avais de l’eau jusqu’à la poitrine, c’était très dangereux. Il y avait des enfants qui étaient portés à bout de bras par des adultes pour ne pas se noyer. »
    De ses cinq tentatives de traversée, c’est la seule au cours de laquelle le bateau de Ziko a été crevé en mer. Son témoignage, rare, vient percuter la version officielle livrée par les autorités depuis 2018 et l’explosion du phénomène des small boats, ces petites embarcations de migrants dont le but est de rejoindre le Royaume-Uni. Officiellement, la police a interdiction formelle d’intervenir lorsque les small boats sont déjà en mer. Dans une directive à diffusion restreinte du 10 novembre 2022, le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Marc Véran, rappelait que « le cadre de l’action des moyens agissant en mer (…) y compris dans la bande littorale des 300 mètres (…) est celui de la recherche et du sauvetage en mer » et « ne permet pas de mener des actions coercitives de lutte contre l’immigration clandestine ».
    Et ce, en dépit de la pression constante sur le littoral : alors que moins de 2 000 personnes ont traversé la Manche en 2019, elles étaient plus de 45 000 en 2022 et près de 30 000 en 2023. Un phénomène qui est devenu un irritant majeur dans la relation franco-britannique.Au terme de plusieurs mois d’enquête, Le Monde, ses partenaires du collectif de journalistes Lighthouse Reports, du journal britannique The Observer et de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel ont pourtant pu documenter différentes situations, parfois filmées, où des tactiques agressives similaires à celles que dénonce Ziko ont été employées depuis juillet 2023. D’après nos informations, elles sont même comptabilisées par le ministère de l’intérieur sous la dénomination explicite d’« interceptions en mer ». Des données d’une sensibilité telle qu’elles ne font l’objet d’aucune publicité.D’autres que Ziko en témoignent. La Défenseure des droits explique au Monde que quatre saisines sont en cours d’investigation portant sur des interceptions en mer en 2022 et 2023. Par ailleurs, l’inspection générale de la police nationale est saisie depuis l’automne 2023 d’une enquête préliminaire à la suite d’un signalement au parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) effectué par Rémi Vandeplanque, un garde-côte douanier et représentant du syndicat Solidaires.
    Ce dernier rapporte que, le 11 août 2023, au petit matin, un gendarme aurait demandé à un membre d’équipage de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de l’aider à percer un bateau au large de la plage de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) avec une dizaine de personnes à son bord. Une action que le sauveteur a refusé d’effectuer, tout en avisant le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais).
    L’échange a été entendu sur l’un des canaux radio utilisés par le Cross. « En tant que policier, on ne peut pas agir d’une manière qui met la vie d’autrui en danger, affirme Rémi Vandeplanque. On doit respecter les règles. » Sollicitée, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord assure que, « si elle est avérée, cette initiative ne pourrait être qu’une initiative individuelle de la personne en question et inappropriée ».
    Rares sont les images qui documentent ces pratiques, mais une vidéo inédite que nous nous sommes procurée, datée du 9 octobre 2023, montre un semi-rigide de la police nationale tourner autour d’un small boat dans le port de Dunkerque en créant à dessein des vagues qui déstabilisent la petite embarcation. A bord se trouvent pourtant une trentaine de passagers. Une partie d’entre eux se tient sur le boudin du canot. De l’eau entre dans l’embarcation au point que ceux assis au milieu sont immergés jusqu’aux genoux. Le policier semble ensuite dire aux occupants du petit bateau de retourner sur le bord. Les migrants seront finalement débarqués sains et saufs. Une manœuvre dangereuse, jugent plusieurs experts maritimes, d’autant que, en cas de chavirement, les embarcations légères des forces de l’ordre ne sont pas dimensionnées pour conduire des opérations de sauvetage. « Cette vidéo m’a choqué, raconte Kevin Saunders, ancien officier de la Border Force britannique en poste à Calais jusqu’en 2016 et connu pour ses positions extrêmement critiques à l’égard de l’immigration. Elle me rappelle ce que les Grecs faisaient à la frontière maritime avec la Turquie. Je suis surpris que les Français fassent cela parce que c’est contraire à leur interprétation du droit de la mer. »
    « Les Français sont poussés à jouer le même rôle dans la Manche que celui que l’Union européenne offre aux pays africains. Paris reçoit beaucoup d’argent des Anglais pour empêcher les migrants de partir ou les arrêter en mer », renchérit de son côté le politiste autrichien Gerald Knaus, architecte de l’accord de lutte contre l’immigration irrégulière entre l’Union européenne et la Turquie, faisant référence à la pression grandissante des autorités britanniques.De son côté, la préfecture de la zone de défense et de sécurité Nord relativise : « On était en journée, dans une enceinte portuaire. Le but de l’intervention est de dissuader les passagers de s’approcher de la digue du Braek [qui mène à la mer du Nord]. C’est la seule fois où on a pu intercepter un small boat par cette manœuvre et ça a été dissuasif. Toutes les personnes migrantes ont été sauvées et les passeurs interpellés. »
    Dans une seconde vidéo, diffusée sur le réseau social TikTok en juillet 2023, un semi-rigide appartenant à la vedette de gendarmerie maritime Aber-Ildut, déployée depuis 2022 dans la Manche, est filmé en train de percuter à deux reprises une embarcation de migrants à pleine vitesse, au large des côtes de Boulogne-sur-Mer. Trois gendarmes sont à bord. L’un d’entre eux brandit une bombe de gaz lacrymogène en direction du small boat et intime à ses passagers de s’arrêter. Une pratique, encore une fois, contraire au cadre opérationnel français.
    « Refusant le contrôle coopérant, aucune action de coercition n’a été réalisée et cette embarcation a librement poursuivi sa route, précise la préfecture maritime, interrogée sur cette action. Le nombre de ces contrôles reste très modeste, aucun naufrage, blessé ou procédure non conforme n’a été signalé. »D’autres témoignages, recueillis auprès de migrants à Calais (Pas-de-Calais) ou à Loon-Plage, décrivent des tentatives de traversées empêchées par des forces de l’ordre, qui s’avancent dans l’eau, jusqu’aux épaules parfois, pour crever des bateaux bondés de passagers. « A aucun moment de telles consignes ne sont données ni même suggérées aux équipes coordonnées, assure pourtant la préfecture maritime, bien au contraire, la préservation de la vie humaine en mer est le seul credo qui vaille. »
    La lutte contre l’immigration irrégulière franchit-elle la ligne rouge ? Le 10 mars 2023, une grappe de journalistes trépignent dans la cour de l’Elysée balayée par un vent hivernal. Tous attendent la poignée de main entre le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, et le premier ministre britannique, Rishi Sunak, sur le perron du palais présidentiel. C’est le premier sommet bilatéral entre les deux pays depuis cinq ans. Le rapprochement qui doit être mis en scène ce jour-là va s’incarner sur un sujet : l’immigration. Londres annonce le versement sur trois ans de 543 millions d’euros à la France pour « stopper davantage de bateaux », au titre du traité de Sandhurst de 2018.
    Cet argent va permettre de financer le déploiement de réservistes et l’installation de barrières et de caméras de vidéosurveillance sur la Côte d’Opale, mais aussi la surveillance aérienne du littoral ou encore l’équipement des forces de l’ordre en drones, jumelles à vision nocturne ou semi-rigides, comme celui que l’on voit à l’œuvre dans la vidéo prise dans le port de Dunkerque. Une tranche importante d’une centaine de millions d’euros est aussi dévolue à des projets immobiliers tels que la création d’un centre de rétention administrative vers Dunkerque ou d’un lieu de cantonnement pour les CRS à Calais. Désormais, plus de 700 policiers et gendarmes sillonnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre heures les 150 kilomètres de littoral.
    Il n’est pas question ici de sauvetage en mer, au grand dam de certains opérateurs qui verraient bien leur flotte renouvelée alors que les naufrages d’embarcations sont récurrents et mettent à rude épreuve les équipages. Ainsi la SNSM a échoué à plusieurs reprises à bénéficier des fonds Sandhurst, « parce que son action n’est pas assimilable à de la lutte contre l’immigration illégale », justifie à regret un cadre de l’association dans un document que nous avons pu consulter.
    L’enveloppe d’un demi-milliard d’euros débloquée par les Britanniques en 2023 constitue, de l’aveu de plusieurs sources au ministère de l’intérieur, un tournant. « Cela a vraiment contractualisé la relation entre les deux pays, rapporte un cadre de la Place Beauvau, sous le couvert de l’anonymat. Les Anglais se comportent avec nous comme nous on le ferait avec un pays tiers. Ils mettent une pression énorme au quotidien sur le déblocage des crédits, si les chiffres ne s’améliorent pas. C’est non-stop et à tous les niveaux. »Déjà présents au sein d’un centre conjoint d’information et de coordination franco-britannique ainsi que dans une unité de renseignement à Coquelles (Pas-de-Calais), des officiers de liaison britanniques de la Border Force participent aussi, officiellement comme simples observateurs, à la réunion hebdomadaire de l’état-major de lutte contre l’immigration clandestine. « Ils sont extrêmement intrusifs, mais ils connaissent bien la zone, ils savent où on contrôle bien, où on est en difficulté », affirme un cadre de la gendarmerie.
    Pour tarir les flux de migrants, les Britanniques ne manquent pas d’idées. En octobre 2020, le gouvernement conservateur de Boris Johnson disait réfléchir à installer des machines à vagues pour repousser les small boats. En août 2021, la ministre britannique de l’intérieur d’alors, Priti Patel, est revenue enthousiasmée d’une visite en Grèce où elle avait effectué des patrouilles avec les gardes-côtes helléniques en mer Egée, l’une des portes d’entrée en Europe. « Elle a dit que nous devrions apprendre des Grecs, se souvient une source au Home Office. Ils étaient très agressifs, avaient un bon taux de détection. » Et ont, à de nombreuses reprises, fait l’objet d’accusations de refoulements illégaux de demandeurs d’asile vers la Turquie.Toutes ces idées sont partagées avec la France lors de réunions bilatérales. « Pour les Britanniques, il fallait attraper les bateaux en mer. Ils le disaient de façon par moment insistante, lâche un haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur, en poste jusqu’à fin 2020. Ils nous ont même expliqué comment faire, par exemple en lançant des grappins ou des filets. » A la préfecture de la zone de défense et de sécurité Nord, on reconnaît que « de nouvelles techniques sont essayées en permanence », à l’image de celle qui consiste à paralyser l’hélice d’un bateau de migrants à l’aide de filets.
    Mais « cela n’a pas été concluant », assure-t-on. « Notre stratégie, ça a été plutôt de dire qu’il fallait une forte présence sur les plages et empêcher les livraisons de bateaux, corrobore un ancien directeur de la police aux frontières. En mer, on porte secours aux personnes, on ne les intercepte pas. » D’autres croient que ce qui a freiné les autorités tient plutôt à des contingences matérielles : « Il n’y avait pas de moyens nautiques pour cela », assure l’ancien haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur.
    L’ampleur du phénomène des traversées persistant, les digues ont-elles sauté ? Les manœuvres en mer des forces de l’ordre « se comptent sur les doigts d’une main », balaye une source au ministère de l’intérieur.Le 10 mars 2023, tandis qu’Emmanuel Macron et Rishi Sunak enterrent à l’Elysée des années de brouille diplomatique, le préfet maritime Véran signe une nouvelle directive à diffusion restreinte. Elle précise le cadre de certaines manœuvres opérationnelles face à l’apparition du phénomène des taxis boats, ces embarcations qui longent la côte et récupèrent les migrants directement à l’eau pour éviter les interceptions sur les plages. La directive ouvre la voie à l’interception de small boats en mer par les forces de sécurité intérieure, à condition d’opérer « uniquement de jour », dans la bande côtière de 200 mètres de littoral, avant que le taxi boat n’embarque des passagers et dans le cas où « moins de trois personnes » seraient à bord. (....)

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#traversee#smallboat#mortalite#frontiere#migrationirreguliere#taxiboat#SNSM#CROSS#PREMAR#sauvetage#sante#traversee

  • #crossover 24 Released with UI Buffs, Office 365 Installer Fixes
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/02/crossover-24-released-run-office-365-linux

    A new version of CrossOver is out building out from last month’s release of #wine 9.0. Created by CodeWeavers, a major contributor to Wine’s ongoing development, CrossOver is a commercial version of Wine with extra “goodies” included that make running Windows games and apps on Linux, Chrome OS and macOS desktops a little bit easier. CrossOver 24 is the latest release and the first based on Wine 9.0 (itself a huge update with over 7,000 changes). Also included are Wine Mono 8.1.0, vkd3d 1.10, and MoltenVK 1.2.5 to ensure solid performance across the multiple different operating systems supported. CodeWeavers devs […] You’re reading CrossOver 24 Released with UI Buffs, Office 365 Installer Fixes, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #App_Updates

  • Naufrage meurtrier dans la Manche avant une visite de Gérald Darmanin à Calais
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/15/migrants-nouveau-naufrage-dans-la-manche-un-mort-et-une-personne-gravement-b

    Naufrage meurtrier dans la Manche avant une visite de Gérald Darmanin à Calais
    C’est le neuvième mort en mer dans la zone depuis le début de l’année « en lien avec le phénomène migratoire », selon la préfecture maritime.
    Le Monde avec AFP
    Un migrant est mort et deux autres ont été blessés, vendredi 15 décembre, lors de deux tentatives distinctes de traversées de la Manche vers le Royaume-Uni à bord d’embarcations de fortune.
    Le bilan du premier naufrage, survenu au large de Gravelines (Nord) dans la nuit de jeudi à vendredi, est de « soixante-six naufragés dont une personne décédée », a annoncé la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar) dans un communiqué. Il s’agit du neuvième mort en mer dans la zone depuis le début de l’année « en lien avec le phénomène migratoire ».
    « Potentiellement » deux autres personnes sont « disparues », a précisé la Prémar à l’Agence France-Presse (AFP), ajoutant que les recherches se poursuivaient par moyens aériens et maritimes. Une autre victime de ce naufrage, évacuée par hélicoptère vers l’hôpital de Calais en « urgence absolue » est passée « en état d’urgence relative », a appris l’AFP.
    Par ailleurs, une personne a été gravement blessée lors d’une autre tentative de traversée au large de Sangatte (Pas-de-Calais) vendredi matin, a rapporté à l’AFP la préfecture du Pas-de-Calais, sans plus de détails.Ces naufrages interviennent alors que le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, est attendu à Calais, vendredi matin, où il doit rencontrer des policiers et des gendarmes engagés dans la lutte contre l’immigration irrégulière. Le ministre, qui a vu cette semaine l’Assemblée nationale rejeter son projet de loi sur l’immigration, est attendu au commissariat et à la caserne de gendarmerie de Calais.
    Au milieu de la nuit, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritime (Cross) a été informé « qu’une embarcation de migrants » était en difficulté « à moins de huit kilomètres des côtes au large de Grand-Fort », a-t-elle relaté. Le Cross a alors engagé un navire de sauvetage. En se rapprochant de l’embarcation, l’équipage a informé le Cross que l’un des boudins de l’embarcation était « dégonflé » et que des personnes étaient « à l’eau ». L’ensemble des naufragés secourus ont été « débarqués et pris en charge au port de Calais ». Les recherches sur la zone se poursuivent par moyens aériens et maritimes, a précisé la préfecture.
    Les derniers décès de migrants dans la Manche remontent au 22 novembre, quand un homme et une femme d’une trentaine d’années sont morts dans le naufrage de leur embarcation. Quelques jours plus tard, un homme avait été découvert mort sur une plage du Pas-de-Calais. Le 12 août, six Afghans ont péri dans un naufrage, le plus meurtrier dans le détroit depuis celui du 24 novembre 2021, qui avait fait vingt-sept victimes.
    Depuis les années 1990 et après la fermeture, en 2002, d’un centre de la Croix-Rouge à Sangatte (Pas-de-Calais), des centaines d’exilés s’entassent dans des tentes et des abris de fortune à Calais ou à Dunkerque pour tenter de rallier le Royaume-Uni, cachés dans des camions ou par bateau. Quelque 29 000 migrants ont traversé la Manche sur de petites embarcations pour rejoindre l’Angleterre depuis le début de l’année, contre 44 000 l’an dernier à la même date, avait précisé le 4 décembre la préfecture du Nord.

    #Covid-19#migrant#migration#france#calais#dunkerque#grandebretagne#manche#traversee#mortalite#CROSS#prefeccture#sante

  • Dans la #Manche, les coulisses terrifiantes du sauvetage des migrants

    Il y a deux ans, au moins 27 personnes périssaient dans des eaux glaciales au large de Calais, après le naufrage de leur embarcation. Mediapart a enquêté sur les pratiques des différents acteurs missionnés pour sauver celles et ceux qui tentent de rejoindre le Royaume-Uni par la mer.

    « Parfois, ils refusent notre appel, parfois ils décrochent. Quand j’appelle le 999, ils me disent d’appeler les Français, et les Français nous disent d’appeler les Anglais. Ils se moquent de nous. » Ces quelques phrases, issues d’un échange entre un membre de l’association #Utopia_56 et un exilé se trouvant à bord d’une embarcation dans la Manche, résument à elles seules les défaillances du #secours en mer lorsque celui-ci n’est pas coordonné.

    Elles illustrent également le désarroi de celles et ceux qui tentent la traversée pour rejoindre les côtes britanniques. Le 20 novembre 2021, les membres d’Utopia 56 ont passé des heures à communiquer par messages écrits et audio avec un groupe d’exilé·es qui s’était signalé en détresse dans la Manche. « Nous avons appelé tous les numéros mais ils ne répondent pas. Je ne comprends pas quel est leur problème », leur dit un homme présent à bord. « Restez calmes, quelqu’un va venir. Appelez le 112 et on va appeler les #garde-côtes français, ok ? » peut-on lire dans les échanges consultés par Mediapart.

    « Comme ils ont pu nous contacter, on a relancé le #Cross [#Centre_régional_opérationnel_de_surveillance_et_de_sauvetage_maritimes – ndlr], qui a pu intervenir. Mais on peut se demander ce qu’il se serait passé pour eux si ça n’avait pas été le cas », commente Nikolaï, d’Utopia 56. Cet appel à l’aide désespéré a été passé seulement quatre jours avant le naufrage meurtrier du #24_novembre_2021, qui a coûté la vie à au moins vingt-sept personnes, parmi lesquelles des Afghan·es, des Kurdes d’Irak et d’Iran, des Éthiopien·nes ou encore un Vietnamien.

    Un an plus tard, Le Monde révélait comment le Cross, et en particulier l’une de ses agent·es, avait traité leur cas sans considération, voire avec mépris, alors que les personnes étaient sur le point de se noyer. Une #information_judiciaire a notamment été ouverte pour « homicides », « blessures involontaires » et « mise en danger » (aggravée par la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence), menant à la mise en examen de cinq militaires pour « #non-assistance_à_personne_en_danger » au printemps 2023.

    « Ah bah t’entends pas, tu seras pas sauvé », « T’as les pieds dans l’eau ? Bah, je t’ai pas demandé de partir »… Rendue publique, la communication entre l’agente du Cross et les exilé·es en détresse en mer, en date du 24 novembre, a agi comme une déflagration dans le milieu associatif comme dans celui du secours en mer. Signe d’#inhumanité pour les uns, de #surmenage ou d’#incompétence pour les autres, cet épisode dramatique est venu jeter une lumière crue sur la réalité que subissent les migrant·es en mer, que beaucoup ignorent.

    « Urgence vitale » contre « urgence de confort »

    Entendue dans le cadre de l’#enquête_judiciaire, l’agente concernée a expliqué faire la différence entre une situation d’« #urgence_vitale » et une situation de « #détresse » : « Pour moi, la détresse c’est vraiment quand il y a une vie humaine en jeu. La plupart des migrants qui appellent sont en situation de détresse alors qu’en fait il peut s’agir d’une urgence de confort », a déroulé la militaire lors de son audition, précisant que certains cherchent « juste à être accompagnés vers les eaux britanniques ».

    Elle décrit aussi des horaires décalés, de nuit, et évoque des appels « incessants » ainsi que l’incapacité matérielle de vérifier les indicatifs de chaque numéro de téléphone. Un autre agent du Cross explique ne pas avoir souvenir d’un « gros coup de bourre » cette nuit-là. « Chaque opération migrant s’est enchaînée continuellement mais sans densité particulière. » Et de préciser : « Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de densité particulière que nous faisons le travail avec plus de légèreté ; aucun n’est mis de côté et chaque appel est pris au sérieux. »

    Deux sauveteurs ont accepté de se confier à Mediapart, peu après le naufrage, refusant que puisse se diffuser cette image écornée du #secours_en_mer. « C’est malheureux de dire des choses comme ça », regrette Julien*, bénévole à la #Société_nationale_de_sauvetage_en_mer (#SNSM). Il y a peut-être, poursuit-il, « des personnes avec moins de jugeote, ou qui ont décidé de se ranger d’un côté et pas de l’autre ».

    L’homme interroge cependant la surcharge de travail du Cross, sans « minimiser l’incident » de Calais. « La personne était peut-être dans le rush ou avait déjà fait un certain nombre d’appels… Ils sont obligés de trier, il peut y avoir des erreurs. Mais on ne rigole pas avec ça. »

    Lorsque des fenêtres météo favorables se présentent, sur une période d’à peine deux ou trois jours, le Cross comme les sauveteurs peuvent être amenés à gérer jusqu’à 300 départs. Les réfugié·es partent de communes de plus en plus éloignées, prenant des « #risques énormes » pour éviter les contrôles de police et les tentatives d’interception sur le rivage.

    « Cela devient de plus en plus périlleux », constate Julien, qui décrit par ailleurs les stratégies employées par les #passeurs visant à envoyer beaucoup d’exilé·es d’un seul coup pour en faire passer un maximum.

    Il y a des journées où on ne fait que ça.

    Alain*, sauveteur dans la Manche

    « En temps normal, on arrive à faire les sauvetages car nos moyens sont suffisants. Mais à un moment donné, si on se retrouve dans le rush avec de tels chiffres à gérer, on a beau être là, avoir notre #matériel et nos #techniques de sauvetage, on ne s’en sort pas. » Julien se souvient de cette terrible intervention, survenue fin 2021 au large de la Côte d’Opale, pour laquelle plusieurs nageurs de bord ont été « mis à l’eau » pour porter secours à un canot pneumatique disloqué dont le moteur avait fini à 23 heures au fond d’une eau à 7 degrés.

    Présents sur zone en une demi-heure, les nageurs récupèrent les exilé·es « par paquet de trois », essayant d’optimiser tous les moyens dont ils disposent. « On aurait peut-être eu un drame dans la Manche si on n’avait pas été efficaces et si les nageurs n’avaient pas sauté à l’eau », relate-t-il, précisant que cette opération les a épuisés. L’ensemble des personnes en détresse ce jour-là sont toutes sauvées.

    Le plus souvent, les sauveteurs font en sorte d’être au moins six, voire huit dans l’idéal, avec un patron qui pilote le bateau, un mécanicien et au moins un nageur de bord. « Le jour où on a frôlé la catastrophe, on était onze. Mais il nous est déjà arrivé de partir à quatre. »

    Alain* intervient depuis plus de cinq années dans la Manche. La surface à couvrir est « énorme », dit-il. « Il y a des journées où on ne fait que ça. » Ce qu’il vit en mer est éprouvant et, « au #drame_humain auquel nous devons faire face », se rajoute parfois « le #cynisme aussi bien des autorités françaises que des autorités anglaises ».

    On a sauvé en priorité ceux qui n’avaient pas de gilet. Les autres ont dû attendre.

    Alain* à propos d’un sauvetage

    Il évoque ce jour de septembre 2021 où 40 personnes sont en danger sur une embarcation qui menace de se plier, avec un brouillard laissant très peu de visibilité. Ne pouvant y aller en patrouilleur, l’équipe de quatre sauveteurs se rend sur zone avec deux Zodiac, et « accompagne » l’embarcation jusqu’aux eaux anglaises. Mais celle-ci commence à se dégonfler.

    La priorité est alors de stabiliser tous les passagers et de les récupérer, un par un. « Ça hurlait dans tous les sens, mais on a réussi à les calmer », relate Alain qui, tout en livrant son récit, revit la scène. « Il ne faut surtout pas paniquer parce qu’on est les sauveteurs. Plus difficile encore, il faut se résoudre à admettre que c’est un sauvetage de masse et qu’on ne peut pas sauver tout le monde. » Alain et ses collègues parviennent à charger tous les passagers en les répartissant sur chaque Zodiac.

    Lors d’un autre sauvetage, qu’il qualifie de « critique », ses collègues et lui doivent porter secours à une quarantaine d’exilés, certains se trouvant dans l’eau, et parfois sans gilet de sauvetage. « On a sauvé en priorité ceux qui n’avaient pas de gilet, explique-t-il. Mais les autres ont dû attendre notre retour parce qu’on manquait de place sur notre bateau. Et par chance, entre-temps, c’est la SNSM qui les a récupérés. » Ce jour-là, confie-t-il, le Cross a « vraiment eu peur qu’il y ait des morts ».

    Négociations en pleine mer

    À cela s’ajoute la « #mise_en_danger » provoquée par les tractations en pleine mer pour déterminer qui a la responsabilité de sauver les personnes concernées.

    Une fois, raconte encore Alain, le boudin d’un canot pneumatique transportant 26 personnes avait crevé. « On leur a dit de couper le moteur et on les a récupérés. Il y avait un bébé de quelques mois, c’était l’urgence absolue. » En mer se trouve aussi le bateau anglais, qui fait demi-tour lorsqu’il constate que les exilé·es sont secouru·es.

    « Les migrants se sont mis à hurler parce que leur rêve s’écroulait. C’était pour nous une mise en danger de les calmer et de faire en sorte que personne ne se jette à l’eau par désespoir. » Le bateau anglais finit par revenir après 45 minutes de discussion entre le Cross et son homologue. « Plus de 45 minutes, répète Alain, en pleine mer avec un bébé de quelques mois à bord. »

    Qu’est devenu ce nourrisson ? s’interroge Alain, qui dit n’avoir jamais été confronté à la mort. Il faut se blinder, poursuit-il. « Nous sommes confrontés à des drames. Ces personnes se mettent en danger parce qu’elles n’ont plus rien à perdre et se raccrochent à cette traversée pour vivre, seulement vivre. » Il se demande souvent ce que sont devenus les enfants qu’il a sauvés. Sur son téléphone, il retrouve la photo d’une fillette sauvée des eaux, puis sourit.

    Pour lui, il n’y aurait pas de « consignes » visant à distinguer les #eaux_françaises et les #eaux_anglaises pour le secours en mer. « On ne nous a jamais dit : “S’ils sont dans les eaux anglaises, n’intervenez pas.” Le 24 novembre a été un loupé et on ne parle plus que de ça, mais il y a quand même des gens qui prennent à cœur leur boulot et s’investissent. » Si trente bateaux doivent être secourus en une nuit, précise-t-il pour illustrer son propos, « tout le monde y va, les Français, les Anglais, les Belges ».

    Lors de ses interventions en mer, la SNSM vérifie qu’il n’y a pas d’obstacles autour de l’embarcation à secourir, comme des bancs de sable ou des courants particulièrement forts. Elle informe également le Cross, qui déclenche les sauveteurs pour partir sur zone.

    « On approche très doucement du bateau, on évalue l’état des personnes, combien ils sont, s’il y a des enfants, s’il y a des femmes, si elles sont enceintes », décrit Julien, qui revoit cet enfant handicapé, trempé, qu’il a fallu porter alors qu’il pesait près de 80 kilos. Ce nourrisson âgé de 15 jours, aussi, qui dépassait tout juste la taille de ses mains.

    Si les exilés se lèvent brutalement en les voyant arriver, ce qui arrive souvent lorsqu’ils sont en détresse, le plancher de l’embarcation craque « comme un carton rempli de bouteilles de verre » qui glisseraient toutes en même temps vers le centre. Certains exilés sont en mer depuis deux jours lorsqu’ils les retrouvent. « En short et pieds nus », souvent épuisés, affamés et désespérés.

    Des « miracles » malgré le manque de moyens

    Les sauveteurs restent profondément marqués par ces sauvetages souvent difficiles, pouvant mener à huit heures de navigation continue dans une mer agitée et troublée par des conditions météo difficiles. « L’objectif est de récupérer les gens vivants, commente Julien. Mais il peut arriver aussi qu’ils soient décédés. Et aller récupérer un noyé qui se trouve dans l’eau depuis trois jours, c’est encore autre chose. »

    En trois ans, le nombre de sauvetages a été, selon lui, multiplié par dix. Le nombre d’arrivées au Royaume-Uni a bondi, conduisant le gouvernement britannique à multiplier les annonces visant à durcir les conditions d’accueil des migrant·es, du projet d’externalisation des demandes d’asile avec le Rwanda, à l’hébergement des demandeurs et demandeuses d’asile à bord d’une barge, plus économique, et non plus dans des hôtels.

    Pour Julien, les dirigeant·es français·es comme britanniques s’égarent dans l’obsession de vouloir contenir les mouvements migratoires, au point de pousser les forces de l’ordre à des pratiques parfois discutables : comme le montrent les images des journalistes ou des vacanciers, certains CRS ou gendarmes viennent jusqu’au rivage pour stopper les tentatives de traversée, suscitant des tensions avec les exilé·es. Aujourd’hui, pour éviter des drames, ils ne sont pas autorisés à intercepter une embarcation dès lors que celle-ci est à l’eau.

    Dans le même temps, les sauveteurs font avec les moyens dont ils disposent. Un canot de sauvetage vieillissant, entretenu mais non adapté au sauvetage de migrants en surnombre, explique Julien. « On porte secours à près de 60 personnes en moyenne. Si on est trop lourd, ça déséquilibre le bateau et on doit les répartir à l’avant et au milieu, sinon l’eau s’infiltre à l’arrière. » Ses équipes ont alerté sur ce point mais « on nous a ri au nez ». Leur canot devrait être remplacé, mais par un bateau « pas plus grand », qui ne prend pas ce type d’opérations en compte dans son cahier des charges.

    En un an, près de « 50 000 personnes ont pu être sauvées », tient à préciser Alain, avant d’ajouter : « C’est un miracle, compte tenu du manque de moyens. » Il peut arriver que les bénévoles de la SNSM reçoivent une médaille des autorités pour leur action. Mais à quoi servent donc les médailles s’ils n’obtiennent pas les moyens nécessaires et si leurs requêtes restent ignorées ?, interroge-t-il.

    « La France est mauvaise sur l’immigration, elle ne sait pas gérer », déplore Alain, qui précise que rien n’a changé depuis le drame du 24 novembre 2021. Et Julien de conclure : « Les dirigeants sont dans les bureaux, à faire de la politique et du commerce, pendant que nous on est sur le terrain et on sauve des gens. S’ils nous donnent des bateaux qui ne tiennent pas la route, on ne va pas y arriver… »

    Mercredi 22 novembre, deux exilés sont morts dans un nouveau naufrage en tentant de rallier le Royaume-Uni.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/241123/dans-la-manche-les-coulisses-terrifiantes-du-sauvetage-des-migrants
    #Calais #mourir_en_mer #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #France #UK #Angleterre #GB #sauvetage #naufrage #frontières #migrations #asile #réfugiés

  • Joint declaration: Commemoration of the 24 November 2021 shipwreck


    EN et FR

    Two years after the shipwreck of 24 November 2021, as injustice and deaths at the border continue, we stand together to call for a world free from border violence.

    On 24 November 2021, at least 33 people in a dinghy tried to reach the United Kingdom from the coast of Dunkirk. The 33 people came mainly from Iraqi Kurdistan, but also from Afghanistan, Ethiopia, Iran, Egypt, Somalia, and Vietnam.

    Three hours into the Channel crossing, the boat found itself in distress. At 1:48 am, passengers managed to make contact with the Gris-Nez Regional Monitoring and Rescue Centre (“CROSS”), which coordinates rescue operations on the French side of the border. Although the boat was located in French territorial waters, the CROSS refused to send help.

    Despite repeated calls from various people on board, between 1:48am and 4:34am, neither British rescue services, nor French rescue services launched any operation to rescue them. Worse still, at 4.16am, the CROSS even went so far as to dissuade a tanker from intervening to rescue the people who were drowning. It was only 12 hours later that the inflatable boat was found by a fishing boat. At least 27 people died that night in the icy waters of the English Channel.

    A few days after the shipwreck, two survivors testified about how the rescue services had abandoned them at sea with impunity. In November 2022, Le Monde revealed the content of the unbearable exchanges between the shipwreck victims and the CROSS. The shipwrecked passengers were treated with cynicism and international laws governing rescue at sea were disregarded. A few weeks after the shipwreck, the organisation Utopia 56, with relatives of people who died, filed a complaint against French authorities for “involuntary manslaughter” and “failure to render assistance”. The nine military personnel from CROSS Gris-Nez and a French patrol boat interviewed as part of the judicial enquiry took responsibility for all the decisions taken on that terrible night, but do not believe they were at fault. Although the French government had promised an internal enquiry following the revelations in Le Monde, it never took place. On the contrary, the defendants have the support of their superiors, who tried to interfere in the judicial investigation, as revealed by telephone taps. An investigation for breach of confidentiality has been opened.

    A report published this month by the UK Department for Transport identified failings that led to the dinghy not being rescued by HM Coastguard that night: poor visibility, lack of aerial surveillance, and a lack of staff in the control room in Dover to process SOS calls… The legal team representing one of the victim’s families described the events as an “overall display of chaos”. The British government also announced an independent inquiry into the shipwreck, after the report was published. However, the report fails to explain why over 30 people were left in distress for 12 hours, while the Coastguard rescued other boats that night, nor why migrants have no other choice but to risk their lives at sea, when every other safe route to the UK is blocked to them.

    Again and again, political and military authorities refuse to take responsibility for their role in this shipwreck and are attempting to cover it up.

    Since 1999, at least 385 people have died trying to reach the UK. Hit by vehicles on the motorway, electrocuted by a live wire on the Eurotunnel site, asphyxiated in the trailers of lorries in Essex in England, died by suicide, drowned in the canal whilst trying to bathe, died due to poor living conditions in the camps, and drowned in the Channel.

    In recent years, the frequency of deaths at the border has only accelerated. Since 24 November 2021, at least 45 migrants have died at this border. The deaths continue to pile up and nothing changes. On the contrary, the French, Belgian and British authorities are stubbornly pursuing their racist and security-focused immigration approaches to make this border area ever more hostile for migrants.

    In France, the new asylum-immigration bill heralds an even more anti-migrant turn by the Macron government. On the northern coast this month, migrants’ rights organisations denounced a “catastrophic situation” for people exiled, who are not receiving shelter during storm Ciaran and the cold, nor access to water or food distributions – while police eviction operations continue. In Belgium, the government continues to deny decent accommodation to people seeking safety, leaving families and children on the streets, despite multiple convictions in court. Furthermore, since 2021, Belgium has been supporting Frontex’s Opal Coast aerial surveillance operation, whose mission is to assist the French and Belgian authorities in detecting and intercepting exiles attempting to cross the Channel to the United Kingdom. On the British side, the government has successively passed increasingly repressive measures against migrants, including a plan to deport people to Rwanda ruled unlawful by the Supreme Court, and a ban on asylum for people arriving in the UK “irregularly”. Lastly, at the last Franco-British summit on 10 March 2023, the UK announced the release of £476 million (543 million euros) over 3 years for the deployment of 500 additional officers, the purchase of new surveillance equipment and drones, helicopters and aircraft, and the opening of a new detention centre in northern France.

    The French, Belgian and British authorities have turned the shared border into a place of death. By refusing to welcome people and by militarising this border with an excessive number of repressive measures (kilometres of barriers, barbed wire, drones, multiple police patrols, Frontex aircraft), they are politically responsible for every single one of these deaths. We know that the increasing militarisation of the border does not stop people taking journeys, but simply makes these journeys more dangerous and life-threatening.

    We, Belgian, British, and French organisations, collectives, and activists, support the actions taken by victims’ relatives and families before the courts, to ensure that the truth on exactly what happened on that murderous night is exposed, and justice is achieved.

    From Dunkirk to Folkestone and from London to Zeebrugge, we stand together to call for an urgent and radical change in the policies pursued at this and other European borders. The rights of migrants must be fully respected and the values and principles of welcome and free movement must replace the racist logic of deadly border violence. We stand in solidarity with all those displaced. They should not face the further trauma of militarised and violent borders when they seek safety in Belgium, France or the UK.

    As long as the Belgian, British, and French governments continue to coordinate simultaneous violence at the shared border and as long as people need and desire to move across borders, our solidarity and work must continue to reach beyond borders. We will continue to work together in solidarity with people on the move, to ensure that their rights are respected – starting with their right to life – and that justice is done when these rights are violated.

    –-

    Deux ans après le naufrage du 24 novembre 2021, alors que l’injustice et les décès aux frontières se poursuivent, nous sommes uni·e·s pour appeler à un monde sans violence aux frontières.

    Le 24 novembre 2021, au moins 33 personnes embarquées à bord d’un zodiac ont tenté de rejoindre le Royaume-Uni, en partant des côtes Dunkerquoises. Ces 33 personnes venaient majoritairement du Kurdistan irakien, mais aussi d’Afghanistan, d’Éthiopie, d’Iran, d’Égypte, de Somalie et du Vietnam.

    Trois heures après le début de la traversée dans la Manche, l’embarcation s’est trouvée en situation de détresse. A 1h48 du matin, les passager·ère·s ont réussi à prendre contact avec le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez, qui coordonne les opérations de secours côté français. Alors que l’embarcation est localisée dans les eaux territoriales françaises, le CROSS refuse d’envoyer des secours.

    Malgré des appels répétés de la part de différent·e·s naufragé·e·s, entre 1h48 et 4h34 du matin, ni les secours britanniques, ni les secours français ne lanceront d’opération de secours. Pire, à 4h16 du matin, le CROSS ira même jusqu’à dissuader un tanker d’intervenir pour secourir les personnes en train de se noyer. Ce n’est que 12 heures après, que l’embarcation pneumatique est retrouvée par un bateau de pêche. Au moins 27 personnes sont mortes cette nuit-là dans les eaux glacées de la Manche.

    Quelques jours après le naufrage, deux rescapés témoignent de la manière dont les secours les avaient impunément abandonnés en pleine mer. En novembre 2022, Le Monde a révélé la teneur des échanges – insoutenables – entre les naufragé·es et le CROSS. Les naufragé·es ont été traité·es avec cynisme et les lois internationales qui régissent le sauvetage en mer ont été bafouées. Quelques semaines après le naufrage, l’association Utopia 56 a déposé plainte aux côtés de membres des familles de personnes décédées, contre les autorités françaises pour « homicide involontaire » et « omission de porter secours ». Les neuf militaires du CROSS Gris-Nez et d’un patrouilleur français auditionnés dans le cadre de cette enquête judiciaire, ont assumé toutes les décisions prises lors de cette terrible nuit, mais n’estiment pas avoir commis de faute. Alors que le gouvernement français avait promis une enquête interne, suite aux révélations du journal Le Monde, celle-ci n’a jamais eu lieu. Les prévenus bénéficient au contraire du soutien de leur hiérarchie, laquelle a tenté d’interférer dans l’enquête judiciaire comme le révèlent des écoutes téléphoniques. Une enquête pour violation du secret de l’instruction est ouverte.

    Un rapport publié ce mois-ci par le Ministère des Transports britannique a identifié les défaillances qui ont empêché les garde-côtes britanniques de secourir l’embarcation cette nuit-là : mauvaise visibilité, absence de surveillance aérienne et manque de personnel dans la salle de contrôle de Douvres pour traiter les appels d’urgences… L’équipe juridique représentant l’une des familles de la victime a qualifié les événements de “chaos général”. Le gouvernement britannique a également annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante sur le naufrage, après la publication du rapport. Toutefois, le rapport n’explique pas pourquoi plus de 30 personnes ont été laissées en détresse pendant 12 heures, alors que les garde-côtes ont secouru d’autres bateaux cette nuit-là, ni pourquoi les personnes exilées n’ont d’autre choix que de risquer leur vie en mer, alors que toutes les autres routes sûres vers le Royaume-Uni leur sont interdites.

    Encore et encore, les autorités politiques et militaires réfutent la responsabilité qui leur incombe dans ce naufrage et s’efforcent d’étouffer l’affaire.

    Depuis 1999, au moins 385 personnes sont décédées en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. Mortes percutées par un véhicule sur l’autoroute, électrocutées par un caténaire sur le site Eurotunnel, asphyxiées dans la remorque d’un poids-lourd dans l’Essex en Angleterre, mortes par suicide, noyées dans le canal en tentant de se laver, décédées suite aux mauvaises conditions de vie sur les campements, et noyées dans la Manche.

    La fréquence des morts à cette frontière ne fait que s’accélérer ces dernières années. Depuis le 24 novembre 2021, ce ne sont pas moins de 45 nouvelles victimes qui ont été recensées. Les mort·e·s continuent de s’accumuler et rien ne change. Au contraire, les autorités françaises, belges, et britanniques s’entêtent dans leur logique raciste et sécuritaire en créant un environnement toujours plus hostile aux personnes exilées.

    En France, le nouveau projet de loi asile-immmigration annonce un tournant encore plus anti-migrant du gouvernement Macron. Sur le littoral nord, ce mois-ci, des associations ont dénoncé une “situation catastrophique” pour les personnes exilées qui ne bénéficient ni d’une mise à l’abri malgré le froid et la tempête Ciaran, ni d’accès à l’eau ou aux distributions alimentaires – alors que les opérations policières d’expulsion continuent. En Belgique, le gouvernement continue de nier le droit d’accueil aux personnes exilées, laissant familles et enfants à la rue, malgré plusieurs condamnations par la justice. De plus, depuis 2021, la Belgique soutient l’opération Opal Coast de surveillance aérienne de Frontex dont la mission est d’assister les autorités françaises et belges pour détecter et intercepter les personnes exilées qui tentent de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. Du côté britannique, le gouvernement déploie successivement des mesures de plus en plus répressives contre les personnes exilées, y compris un plan d’expulsion vers le Rwanda jugé illégal par la Cour suprême et l’interdiction de demander l’asile aux personnes arrivant de manière “irrégulière” au Royaume-Uni. Enfin, à l’occasion du dernier sommet franco-britannique du 10 mars 2023, le Royaume-Uni a annoncé le déblocage de 543 millions d’euros (£476 millions) sur 3 ans destinés au déploiement de 500 officiers supplémentaires, à l’achat de nouveaux équipements de surveillance et de drones, d’hélicoptères et d’aéronefs, ainsi qu’à l’ouverture d’un nouveau centre de rétention dans le nord de la France.

    Les autorités françaises, belges, et britanniques ont fait de cette frontière un espace de mort. En refusant d’accueillir les personnes exilées et en militarisant cette frontière, via une surenchère de dispositifs de répression (kilomètres de barrières, barbelés, drones, multiples patrouilles de police, avion Frontex), elles sont responsables politiquement depuis des décennies de chaque mort. Nous savons que la militarisation accrue des frontières n’empêche pas les personnes de voyager, mais rend simplement ces voyages plus dangereux et mortels.

    Nous, associations, collectifs, et militant·e·s belges, britanniques, et français·es, nous soutenons les actions menées par les proches et familles des victimes devant les tribunaux afin que la vérité éclate sur le déroulement exact de cette nuit meurtrière et que justice soit faite.

    De Dunkerque à Folkestone et de Londres à Zeebrugge, nous réclamons un changement urgent et radical quant aux politiques menées à cette frontière, ainsi qu’aux autres frontières européennes, afin que les droits des personnes en migration soient pleinement respectés et que les valeurs et principes de l’accueil et de la libre circulation remplacent la logique raciste de violences mortifères aux frontières. Nous sommes solidaires de toutes les personnes exilées. Elles ne devraient pas être confrontées au traumatisme supplémentaire de frontières militarisées et violentes lorsqu’elles cherchent la sécurité en Belgique, en France ou au Royaume-Uni.

    Tant que les gouvernements belge, britannique, et français continueront à coordonner des violences simultanées à la frontière commune et tant que les gens auront le besoin et le désir de traverser les frontières, notre solidarité et notre travail devront continuer à aller au-delà des frontières. Nous continuerons notre travail commun en solidarité avec les personnes exilées, pour le respect de leurs droits – à commencer par leur droit à la vie – et pour que justice soit rendue lorsque ces droits sont bafoués.

    Signatories / signataires:

    African Rainbow Family, United Kingdom

    After Exploitation, United Kingdom

    Alice Thiery, New Calledonia

    All African Women’s Group, London, England

    Amira Elwakil, United Kingdom

    ARACEM, Mali

    BARAC UK, United Kingdom

    Big Leaf Foundation, United Kingdom

    Birmingham City of Sanctuary, United Kingdom

    Birmingham Community Hosting Network (BIRCH), United Kingdom

    Birmingham Schools of Sanctuary, United Kingdom

    Calais Food Collective, France

    Cambridge Convoy Refugee Action Group, United Kingdom

    Camille Louis, France et Grèce

    Captain Support UK, United Kingdom

    Care4Calais, United Kingdom

    Charles Stone, Oxford, England

    Chenu Elisabeth, France

    Choose Love, United Kingdom

    CIRÉ, Belgium

    CNCD-11.11.11, Belgium

    Damien CAREME, France

    Drag Down the Borders, United Kingdom

    Eleanor Glynn, United Kingdom

    Fabienne Augié, France

    Focus on Labour Exploitation (FLEX), United Kingdom

    Freedom from Torture, United Kingdom

    GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigré⋅es), France

    Giulia Teufel, Scotland

    Global Women Against Deportations, London, England

    Greater Manchester Immigration Aid Unit (GMIAU), United Kingdom

    Groupe montois de soutien aux sans-papiers, Mons, Belgium

    Haringey Welcome, United Kingdom

    Here for Good, United Kingdom

    Human Rights Observers (HRO), Calais and Grande-Synthe, France

    Humans for Rights Network, United Kingdom

    Inclusive Mosque Initiative, United Kingdom

    Institute of Race Relations, United Kingdon

    Joint Council for the Welfare of Immigrants (JCWI), United Kingdom

    Julie HUOU, Nîmes, France

    Kent Refugee Action Network (KRAN), Kent, United Kingdom

    Kevin Guilbert, Ham en Artois, France

    L’Auberge des Migrants, France

    La Cimade, France

    La Resistencia, United States

    Latin American Women’s Rights Service (LAWRS), United Kingdom

    Legal Action for Women, London, England

    Loraine Masiya Mponela, England

    Louis Fernier, Poitiers, France

    Lu ndu, United Kingdom

    Lucian Dee, London, United Kingdom

    Manchester Migrant Solidarity Manchester, United Kingdom

    Maria Hagan, France

    Medact, United Kingdom

    Médecins du Monde France / Programme nord littoral, France

    Merseyside Solidarity Knows No Borders, United Kingdom

    Migrant Voice, United Kingdom

    Migrants in Culture, United Kingdom

    Migrants Organise, United Kingdom

    Migrants’ Rights Network, United Kingdom

    Migrations Libres, Belgium

    Migreurop, réseau euro-africain

    Morgan Guthrie, United Kingdom

    MRAP-littoral dunkerquois, Dunkerque, France

    NANSEN, the Belgian Refugee Council, Belgium

    Ouvre Porte, France

    Oxford Against Immigration Detention, Oxford, United Kingdom

    Patricia Thiery, France

    Payday men’s network, United Kingdom and United States

    Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés – Belrefugees, Belgium

    Play for Progress, London, United Kingdom

    Project Play, France

    Rainbow Migration, United Kingdom

    Reclaim The Sea, United Kingdom

    RefuAid, London, United Kingdom

    Refugee Action, United Kingdom

    Refugee Legal Support, London and Calais

    Refugee Support Group, Berkshire, United Kingdom

    Refugee Women’s Centre, France

    Remember & Resist, United Kingdom

    Right to Remain, UK

    Safe Passage International, United Kingdom

    Safe Passage International, France

    Social Workers Without Borders, United Kingdom

    Stand For All, United Kingdom

    Stories of Hope and Home, United Kingdom

    Student Action for Refugees (STAR), United Kingdom

    Terre d’errance Norrent-Fontes, France

    The October Club, Oxford, United Kingdom

    The Pickwell Foundation, Devon, United Kingdom

    The Refugee Buddy Project Hastings Rother & Wealden, East Sussex, UK

    The Runnymede Trust, United Kingdom

    Tina Pho, United Kingdom

    Toby Murray, London, United Kingdom

    Tugba Basaran, Cambridge, United Kingdom

    Utopia 56, France

    Valérie Osouf, France

    Vents Contraires, France

    VVIDY (Voice of Voiceless Immigration Detainees-Yorkshire), United Kingdom

    Welsh Refugee Council, Wales

    Young Roots London, United Kingdom

    https://irr.org.uk/article/joint-declaration-commemoration-of-the-24-november-2021-shipwreck

    #commémoration #asile #migrations #réfugiés #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #mémoire #naufrage #24_novembre_2021

    • Le #Cross_Border_Forum : espace transfrontalier d’échange et de lutte pour la #justice_migratoire

      Ce 24 novembre 2023 marque le deuxième anniversaire du plus important naufrage de personnes migrantes dans la Manche. Ce drame et d’autres précédemment, sont le résultat d’une approche répressive des politiques migratoires européennes et britanniques. Face à cette situation devenue structurelle, s’est constitué un réseau d’associations et de militants britanniques, français et belges : le Cross Border Forum.
      Présentation de ce forum dont le CNCD-11.11.11 est membre et de sa déclaration engagée en mémoire des victimes des violences aux frontières.

      Ce 24 novembre 2023 marque le deuxième anniversaire du plus important naufrage de personnes migrantes dans la Manche, qui s’est déroulé en 2021. Ce drame a causé la mort de 27 personnes exilées, femmes, hommes et enfants, originaires majoritairement du Kurdistan irakien, mais aussi d’Afghanistan, d’Éthiopie, d’Iran, d’Égypte, de Somalie et du Vietnam. Outre l’absence de secours malgré les appels répétés des naufragés

      , les raisons de ce drame et d’autres précédemment, sont le résultat d’une approche répressive des politiques migratoires européennes et britanniques. Celles-ci contraignent, non seulement les personnes exilées désireuses de se rendre aux Royaume-Uni à emprunter des voies périlleuses irrégulières faute de possibilités légales de migrations mais aussi à séjourner dans l’irrégularité faute d’accueil. Face à cette situation révoltante devenue structurelle, s’est constitué un réseau d’associations et de militants britanniques, français et belges : le Cross Border Forum. Présentation de ce forum dont le CNCD-11.11.11 est membre.
      Mobilité entravée et encampement à la frontière belgo-franco-britannique

      Les migrations internationales du sol européen vers le Royaume-Uni sont anciennes et multiples. Cependant, ces dernières décennies, à la suite du renforcement de l’approche répressive des politiques migratoires européennes et britanniques, les seules voies possibles de mobilité entre le continent et l’île sont, pour la plupart des personnes exilées, devenues irrégulières, au fur et à mesure que se fermaient les vois légales de migration. Effectuées par route (via le tunnel) et par mer, nécessitant souvent l’intermédiaire de passeurs, ces déplacements sont de plus en plus chers, dangereux et meurtriers. Depuis 1999, selon le Mémorial de Calais, au moins 385 personnes sont décédées en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. Mortes percutées par un véhicule sur l’autoroute, électrocutées par un caténaire sur le site Eurotunnel, asphyxiées dans la remorque d’un poids-lourd dans l’Essex en Angleterre, noyées dans la Manche, mortes par suicide et décédées à la suite des mauvaises conditions de vie dans les camps.

      En 2022, la presse belge (RTBF) estime que près de 80.000 personnes ont tenté de passer au Royaume-Uni depuis l’Europe continentale
      . Ces déplacements se font principalement au départ de la France mais également depuis la Belgique. Néanmoins comme le signale Myria dans son rapport de 2020 intitulé La Belgique, une étape vers le Royaume-Uni : « Au vu du manque de chiffres fiables et représentatifs, il est impossible d’évaluer le nombre de migrants en transit présents (en moyenne) en Belgique. Très peu d’informations représentatives sur les caractéristiques démographiques des migrants en transit sont également disponibles

       ».

      En Belgique et en France, en amont de la traversée, de nombreux camps informels se créent et sont aussitôt démantelés par les autorités. Ils sont situés à proximité des plages de la mer du Nord et du tunnel sous la Manche. Le plus médiatisé est sans doute celui de la « jungle de Calais » . Ces zones d’attente et de transit sont localisées également dans les bois, le long des autoroutes et non loin des parkings de camions poids lourds dont la destination est l’Angleterre. Les conditions de vie dans ces camps sont inhumaines car insalubres et insécurisantes, spécialement pour les femmes et les enfants. La survie de leurs occupants est entre autres rendue possible par l’action solidaire de citoyens et associations leur permettant d’avoir un accès modeste à de la nourriture, de l’eau, des vêtements, de l’électricité et des conseils juridiques. Ces camps d’infortune sont régulièrement démantelés

      par les Etats sans aucune réelle proposition de mise à l’abri et d’hébergement durable. Les personnes migrantes y sont régulièrement contrôlées, persécutées et chassées de façon violente par les autorités sous prétexte d’insécurité, de lutte contre le trafic d’êtres humains et d’appel d’air. La criminalisation de ces personnes et de leur soutient solidaire fait partie intégrante de la stratégie répressive et dissuasive voulues par les Etats européens.
      Brexit, pacte européen et externalisation des questions migratoires

      A la différence de plusieurs traités, protocoles et accords franco-britanniques
      relatifs à la gestion de l’accueil

      et du contrôle des frontières, la Belgique n’a pas signé d’accords bilatéraux formels avec le Royaume-Uni. Cependant, elle entretient des relations diplomatiques cordiales et signe des déclarations communes avec lui, les Pays-Bas, l’Allemagne et la France au sujet du contrôle de leurs frontières communes. Depuis 2021, la Belgique soutient l’opération Opal Coast de surveillance aérienne de Frontex dont la mission est d’assister les autorités françaises et belges pour détecter et intercepter les personnes exilées qui tentent de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. A l’occasion du dernier sommet franco-britannique en mars 2023, le Royaume-Uni a annoncé le déblocage 543 millions d’euros sur 3 ans destinés à l’achat de nouveaux équipements de surveillance et de drones, d’hélicoptères et d’aéronefs, ainsi qu’à l’ouverture d’un nouveau centre de rétention dans le nord de la France. Rappelons qu’en collaborant avec le Royaume-Uni pour empêcher des personnes présentes sur leur territoire de rejoindre ce dernier, la France et la Belgique contreviennent à l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien. »

      Depuis le Brexit en 2018, les mesures liées aux politiques migratoires prises par un Etat membre européen avec le Royaume-Uni peuvent être considérées comme faisant partie de la stratégie d’externalisation des questions migratoires ; cela à l’image des accords entre les États européens avec des pays tiers. Le contesté pacte européen sur la migration et l’asile, qui pourrait être adopté durant la présidence belge de l’UE en 2024, a également pour axe stratégique prioritaire l’externalisation. Le Royaume-Uni n’est pas en reste. Le gouvernement actuel tente de faire passer une loi qui permettrait d’expulser au Rwanda toute personne arrivée sur le sol britannique par voie irrégulière. Ce 15 novembre, le projet a été recalé par la Cour suprême britannique, car il a été jugé illégal. Le Rwanda ne peut en effet être considéré comme un pays tiers sûr. D’autres projets ont vu également le jour sur l’île, tels l’accueil des demandeurs d’asile sur des barges flottantes et une machine à vagues ayant pour effet recherché de dissuader, refouler et donc de ne pas accueillir les personnes exilées.
      Le Cross Border Forum, ensemble, pour et avec les personnes exilées

      Le contexte des migrations et de l’accès à l’asile lié à la frontière du Royaume-Uni avec la France et la Belgique crée une situation intenable pour les personnes migrantes qui transitent par la région frontalière et, par extension, pour les organisations de soutient qui travaillent avec elles. Apporter des réponses aux défis et aux enjeux des migrations transfrontalières implique une bonne connaissance et une bonne compréhension des dynamiques et changements de politique dans les pays respectifs. L’importance d’une collaboration entre les acteurs de la société civile est souvent soulignée aux niveaux national et local, mais une collaboration entre acteurs travaillant des différents côtés de la frontière l’est tout autant. L’expérience vécue de la frontière commune et l’expertise des politiques de migrations des personnes premières concernées par les questions transfrontalières est aussi essentielle. Alors que les gouvernements des deux côtés de la Manche s’engagent dans des négociations multilatérales, la coopération entre la société civile internationale est plus que nécessaire. Cela aura pour conséquence de renforcer l’impact potentiel des efforts respectifs.

      Il existe peu d’espaces permettant d’échanger rapidement et facilement des informations et analyses, afin de répondre à court et à long termes à la situation dans l’un des trois pays. Le Cross Border Forum (CBF) est né de ce besoin. Fin 2020, il a débuté en tant qu’initiative visant à rassembler les acteurs de la société civile des deux côtés de la frontière franco-britannique. Au printemps 2021, des associations belges, dont le CNCD-11.11.11, ont rejoint le Forum

      . En 2022, une coordination basée au Royaume-Uni et hébergée par l’association JCWI a été mise en place pour faire fonctionner durablement le forum. La formalisation du forum (charte d’adhésion des membres, site, financement etc.) sera finalisée d’ici fin 2023.
      Le 24 novembre, date de commémoraction pour mettre fin aux morts aux frontières

      Ce 24 novembre 2023, le CBF publie une déclaration commune [à télécharger ci-dessous] qui rappelle : « De Dunkerque à Folkestone et de Londres à Zeebrugge, nous réclamons un changement urgent et radical quant aux politiques menées à cette frontière, ainsi qu’aux autres frontières européennes, afin que les droits des personnes en migration soient pleinement respectés et que les valeurs et principes de l’accueil et de la libre circulation remplacent la logique raciste de violences mortifères aux frontières. »

      https://twitter.com/CborderForum/status/1721947530798248075

      Au-delà de cette déclaration et de la commémoration annuelle autour de cette date symbolique, le CBF participe depuis deux ans à des rencontres publiques organisées dans les trois pays et organise en plus de ses réunions régulières d’échanges internes, des séances de formations pour ses membres sur la situation transfrontalière. Aujourd’hui, les membres du forum échangent, s’informent et se mobilisent mais certains n’excluent pas, demain, de porter des actions de plaidoyer sur leur frontière commune dans leurs pays respectifs.

      https://www.cncd.be/Le-Cross-Border-Forum-espace

  • mayday : Naufrage de migrants dans la Manche en 2021 : comment la marine nationale a tenté d’interférer dans l’enquête judiciaire


    Le bâtiment du Cross de Gris-Nez (Pas-de-Calais), face aux côtes anglaises, le 3 avril 2022. JOHAN BEN AZZOUZ / PHOTOPQR / VOIX DU NORD / MAXPPP

    Des écoutes téléphoniques montrent que le ministère des armées a soutenu en coulisses les militaires mis en cause par la justice après la mort d’au moins vingt-sept personnes en novembre 2021. Une enquête est ouverte pour violation du secret de l’instruction.
    Par Abdelhak El Idrissi et Julia Pascual

    « Sincèrement les deux mecs… heu… j’aurais préféré qu’ils soient morts. » Ce 31 mai 2023, Marc Bonnafous se confie à un proche. Voilà un an et demi qu’une enquête a été ouverte sur le naufrage d’un bateau de migrants dans la Manche, en novembre 2021. Même s’il n’est plus directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais) depuis plusieurs mois déjà, Marc Bonnafous s’inquiète des développements de cette affaire qui menace les services de secours en mer.
    Une semaine auparavant, neuf de ses anciens subordonnés ont été placés en garde à vue par des gendarmes pour des soupçons de non-assistance à personne en danger. Dans les jours qui avaient suivi ce drame ayant coûté la vie à au moins vingt-sept personnes, les deux survivants qu’évoque Marc Bonnafous avaient notamment expliqué dans la presse avoir appelé les secours français et anglais à de nombreuses reprises pour prévenir que leur bateau était en train de couler. En vain. « Quand j’ai vu que les deux naufragés avaient commencé à dire à la police qu’il y avait eu des soucis sur l’opération[de secours] j’ai dit : “houla, ça pue” », raconte-t-il au téléphone. Il ne se doute pas qu’il est alors écouté par les enquêteurs.
    Au total, une dizaine de personnes, travaillant au Cross ou sur le patrouilleur de service public Flamant, en mer la nuit du naufrage, ont fait l’objet d’interceptions téléphoniques. Le contenu des enregistrements, dont Le Monde a pris connaissance, montre à quel point l’affaire embarrasse la hiérarchie militaire et révèle les manœuvres de la marine nationale pour suivre de près les évolutions de l’enquête afin de préparer les mis en cause, quitte à s’affranchir du secret de l’enquête.

    [...]

    Le 11 mai 2023, les personnels du Flamant ne savent pas encore qu’ils vont être convoqués à la fin du mois par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie maritime de Cherbourg (Manche). La marine nationale, elle, est déjà au courant. Et décide d’aviser ses troupes. Le rôle de messager est assuré par un très haut gradé, le vice-amiral d’escadre François-Xavier Blin, alors inspecteur de la marine nationale. « Il va y avoir huit personnes de votre équipage(…) qui vont être convoquées (…). Bon normalement la date n’est pas censée être connue », confie, prudent, le vice-amiral d’escadre Blin à Audrey M., la commandante du patrouilleur Flamant. Il détient cette information depuis la veille grâce, assure-t-il, au commandant Marc Woodcock, à l’époque numéro deux de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

    [...] Toujours dans l’idée de se préparer aux auditions, François-Xavier Blin propose à Audrey M. de s’entretenir au téléphone, le 12 mai, avec Thomas Bride, un magistrat détaché auprès du ministère des armées où il dirige la division des affaires pénales militaires. Un fait « très rare », souligne le vice-amiral, de sorte que ce magistrat « aimerait qu’il n’y ait pas de publicité » sur l’échange car « il ne veut pas que quelqu’un puisse dire qu’il y a eu collusion (…), vous voyez ? Il est juge, quand même. »
    Interrogé sur son intervention, le magistrat Thomas Bride réfute catégoriquement toute transmission « d’éléments issus d’une procédure pénale ​​à qui que ce soit ». Il explique au Monde sa proposition d’un entretien à Audrey M., par la nécessité d’apporter aux militaires des explications sur le fonctionnement de la procédure pénale. « Aucun autre message que celui d’être le plus exhaustif possible, complet et sincère n’est porté dans ce type d’entretien », ajoute-t-il. C’est pourtant son service qui a reçu des éléments de l’enquête transmis par le parquet de Paris, comme le prévoit le code de procédure pénale, afin d’obtenir un avis consultatif du ministère des armées sur l’opportunité d’élargir l’enquête à des faits de non-assistance à personne en danger.

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/10/11/naufrage-de-migrants-dans-la-manche-en-2021-comment-la-marine-nationale-a-te
    https://justpaste.it/ba264

    #exilés #migrants #Manche #naufrage #naufragés #CROSS #secours_en_mer #non-assistance_à_personne_en_danger #violation_du_secret_de_l’instruction

  • Through his body on the cross, Christ set aside the law with all its commands and rules. He planned to create one new people out of Jews and Gentiles. He wanted to make peace between them. Ephesians 2.15 NIVr.

    Jesus brought people together the right way, through his sacrificial death. That’s the only way to do it still.

    #Bible #BibleVerses #CrossOfChrist

  • Contre les SUV en ville, la contestation enfle - mcInform ctions
    https://mcinformactions.net/Contre-les-SUV-en-ville-la-contestation-enfle

    Elle n’attire pas le regard, cette petite troupe joviale qui arpente, à la nuit glaciale tombée, les rues du 9e arrondissement parisien. On la dirait sortie d’un dîner de copines. Tout en sang-froid et en dextérité, les quatre jeunes femmes dégonflent pourtant, sur leur passage, les pneus des SUV stationnés. En deux heures, près d’une trentaine de gros véhicules « désarmés », selon la rhétorique de ces vingtenaires, qui opèrent dans la capitale au moins deux fois par semaine. (...)

    Un prospectus est glissé sous les essuie-glaces, pour éviter l’accident. « Nous avons dégonflé un pneu de ce véhicule qui représente une atteinte à l’environnement. Nous regrettons de devoir en arriver à des actions touchant les particuliers. Mais pour tenter de protéger notre avenir et celui de nos enfants, nous n’avons plus d’autre choix que la résistance civile. » (...) Framboise, Mélisse, Malau, Léa – autant de pseudonymes –, qui partagent un haut niveau d’études (deux doctorantes en biologie, une agrégée de physique-chimie, une experte en finances) et une vaine pratique des pétitions, manifestations, actions associatives variées.
    Sabotage temporaire

    Article du Monde #paywall
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/02/25/contre-les-suv-en-ville-la-contestation-enfle_6163261_4497916.html

  • Sciences. Croyances. Conscience.
    . + .
    #JeudiPhoto - #Nantes, 8 juin 2021.
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/51329250849

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    série en cours [ co-vide ] : https://vu.fr/valk-co-vide
    .
    ¤ autres photos : vu.fr/valkphotos
    (i) infos : https://twitter.com/valkphotos
    ¿ audios : frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : frama.link/kolavalk
    ◇ rdv locaux : 44.demosphere.net
    ♤ me soutenir : liberapay.com/ValK
    .
    #photo #photography #foto #pharmacie #pharmacy #farmacia #cathedrale #ilizveur #cathedral #catedral #eglise #iliz #church #iglesia #croix #kroaz #cross #cruz #covid #covid19 #covid_19 #vaccin #vaksin #vaccine #vacuna #vaccincovid #covidvaccine #vacunacovid19

  • #Belmonte_Calabro, come studenti e migranti hanno contribuito a ripopolare un borgo della Calabria: “Noi ora lo chiamiamo #Belmondo

    A Belmonte Calabro l’aria ha lo stesso profumo di quella di Madaripur, in Bangladesh. Se ne è accorto Rajib Hossain, 20 anni e un lungo viaggio alle spalle. Ha lasciato il suo Paese quattro anni fa, è in Italia da febbraio 2017. La prima volta a Belmonte ancora se la ricorda: “Mi guardai intorno, osservando il mare, e pensai che quello era il posto perfetto per godersi bene il mondo. L’aria era più dolce. Ho sentito gli stessi profumi di casa mia. Non mi era mai successo, da quando me ne ero andato”, racconta a ilfattoquotidiano.it. Per capire il percorso che ha portato lì Rajib bisogna fare un passo indietro.

    https://www.youtube.com/watch?v=AU1dGl9dFik&feature=emb_logo

    Arroccato su una collina che guarda il mare, Belmonte conta poco più di mille abitanti. Nel 2016 il suo centro storico rischia lo spopolamento: i telefoni non prendono la linea e la gente del posto preferisce vivere vicino alla marina, dove si trova la ferrovia. Per le strade non c’è quasi nessuno. Sembra un luogo destinato a essere dimenticato. Eppure, c’è ancora chi se lo ricorda: nello stesso anno Rita Adamo sta studiando architettura alla London Metropolitan University. Originaria di Potenza, ha passato le estati della sua infanzia proprio a Belmonte. Racconta a compagni e professori londinesi l’isolamento in cui sta cadendo il borgo storico: “Quella stessa estate abbiamo deciso di passare qualche giorno lì. Io conoscevo l’ex Convento dei Cappuccini, ora gestito da operatori culturali, e sapevo che potevamo soggiornarci”, racconta. “Era il periodo dei grandi sbarchi sulle coste italiane. Ad #Amantea, poco distante, c’è un centro di accoglienza migranti. Ci siamo rivolti a loro per sapere se qualcuno fosse interessato a passare del tempo con noi. Hanno accettato in dieci. Non ci era ancora chiaro cosa volessimo fare: all’inizio pensavamo a conoscerci e a conoscere meglio il posto, riscoprendo luoghi considerati vecchi. Io stessa non andavo a Belmonte da molto tempo e quell’anno sono tornata con una nuova coscienza”.

    In quell’occasione Rita e altri studenti fondano La #Rivoluzione-delle_Seppie, che si occupa di riattivare le aree calabresi a rischio spopolamento. È un inizio. Poco dopo l’università di Londra organizza una classe di ricerca: ogni anno, in novembre, un gruppo di studenti va in visita a Belmonte Calabro. “Restano una settimana. Entrano in contatto con la comunità di migranti, conoscono meglio il contesto locale. Ognuno di loro, mentre è sul posto, sceglie il luogo che lo ha colpito di più. Poi progetta strutture o edifici utili a incoraggiare l’inclusione sociale e a contrastare lo spopolamento”, continua Rita. Sono opere di studio, non vengono realizzate, precisa. Ma spesso servono da spunto.

    Il tempo passa e nasce #Crossings, il festival estivo che unisce sotto lo stesso ombrello diverse realtà: La Rivoluzione delle Seppie, il collettivo di architettura #Orizzontale, l’associazione culturale Ex Convento, la #London_Metropolitan_University, l’#Università_Mediterranea_di_Reggio_Calabria e il Centro di solidarietà “Il Delfino”. Protagonista Belmonte Calabro, sottratto all’isolamento di anni prima. Partecipa anche l’amministrazione comunale, con il proprio patrocinio.

    A ogni edizione seminari e workshop diversi, che richiamano l’attenzione di esperti e professionisti. Studenti di Londra e migranti partecipano agli incontri fianco a fianco. In inverno invece c’è un’altra spedizione: “L’Università londinese prevede che gli studenti di architettura vadano nelle campagne inglesi, ospiti di fattorie, a sperimentare materiali nuovi. Costruiscono strutture che poi smontano a esperimento concluso. Abbiamo deciso di organizzare la stessa cosa a Belmonte. Qui gli studenti possono realizzare strutture che poi rimarranno nel tempo, aiutati dal collettivo di architetti Orizzontale”, racconta Rita.

    Nel 2019 nasce BelMondo, la comunità virtuale che vuole mantenere connessi tutti i partecipanti a Crossings. Il nome lo ha trovato Rajib, che quell’anno aveva partecipato a un workshop organizzato dal festival: “Ho scelto questo nome perché era simile al nome originario del posto, Belmonte, e perché il paese è un posto bellissimo dove vivere, soprattutto per la natura e i paesaggi”, racconta. “Il ricordo più bello che ho è la condivisione con gli studenti di Londra”. Fotografie, disegni, lavoro. Ma anche balli e chiacchiere: “Io non ho mai studiato, ma loro non mi hanno mai fatto sentire diverso perché migrante. Siamo diventati amici”. Rajib lavora a Cosenza come mediatore culturale. Aiuta i nuovi arrivati, che come lui non sanno cosa fare né dove andare. “Il progetto segue le fasi politiche: con il Decreto Sicurezza molti migranti sono stati costretti ad andarsene”, spiega Rita. “Ma tutti quelli che coinvolgiamo vogliono tornare anche gli anni successivi, perché a Belmonte hanno trovato una dimensione umana che manca nelle grandi città”.

    Tra i progetti più recenti c’è la ristrutturazione dell’ex Casa delle Monache, ora diventata Casa BelMondo. Sarà un punto di ritrovo e condivisione. Per ora sono stati rifatti i pavimenti di tre stanze: il programma originario prevedeva di proseguire i lavori quest’estate in occasione di Crossings 2020, ma non è stato possibile a causa della pandemia. L’edizione di quest’anno sarà quindi digitale e virtuale, come è successo per molti altri eventi.

    Il segnale di rete è ancora incerto per le vie del centro storico, a Belmonte Calabro. Ma non è più un’isola: “Molti ragazzi dei territori vicini, per esempio di Cosenza, hanno scelto di visitarlo. La comunità locale all’inizio ci guardava con un po’ di diffidenza, ma ora ci conosce e interagisce con noi, soprattutto nei momenti di convivialità”, spiega Rita. “Ora vogliamo pensare a come crescere per il futuro”. E poi ci sono i migranti, per i quali questo borgo storico calabrese è diventato una seconda casa, come dice Rajib: “Per me, c’è il mio paese natale. Subito dopo c’è BelMondo”.

    https://www.ilfattoquotidiano.it/2020/07/25/belmonte-calabro-come-studenti-e-migranti-hanno-contribuito-a-ripopolare-un-borgo-della-calabria-noi-ora-lo-chiamiamo-belmondo/5874467

    #migrations #asile #réfugiés #Calabre #Italie #accueil #étudiants #villes-refuge #dépeuplement #démographie #architecture #urbanisme #imaginaire

    –—

    Ajouté au fil de discussion "I paesi che rinascono grazie ai migranti":
    https://seenthis.net/messages/534262

  • #cross-platform? We Don’t Say That Around Here Anymore
    https://hackernoon.com/cross-platform-we-dont-say-that-around-here-anymore-cd269fcd4a5b?source=

    “Cross-platform” is a loaded termTouchlab is a mobile innovation consultancy with #kotlin Multiplatform expertise.This is the 1st post in a 2 post series.Post 2: “The Future of Cross-Platform is Native” by Touchlab Director of Project Strategy, Justin Mancinelli.If you’re interested in learning more, we’re hosting a Kotlin Multiplatform webinar on Thursday, March 28th, 1–2 PM EST. You can register here.In the application development world, you hear the term cross-platform all the time. The idea of “write once, run anywhere” is like an unreachable promised land for management stakeholders, and an unrealistic and frustrating reality for developers.At Touchlab, we don’t use the term cross-platform. We prefer “multiplatform” — for a couple of important reasons.BaggageFirst, cross-platform has a lot of (...)

    #mobile-app-development #entrepreneurship #product-management

  • Territori partecipativi

    Verso una geografia per la partecipazione
    Tiziana Banini, Marco Picone

    Orti urbani tra partecipazione e retorica. Il caso del #Comun’Orto di #Rovereto
    Angela Alaimo
    #agriculture_urbaine

    Sperimentazioni di pianificazione partecipata: #cross-action all’#Officina_dei_Saperi a #Ferrara
    Valentina Albanese, Domenico Casellato
    #planification #aménagement_du_territoire

    Associazioni e territorio: tracce partecipative nella #Valle_dell’Aniene
    Tiziana Banini

    I processi partecipativi nell’esperienza del Piano Paesaggistico Regionale del #Friuli-Venezia_Giulia
    Alma Bianchetti, Andrea Guaran

    Vulnerabilità e partecipazione in una piccola comunità della foresta amazzonica guyanese
    Elisa Bignante
    #Guyane #Amazonie #vulnérabilité

    Partecipazione e identità territoriale. Il caso di #Castel_del_Giudice (Molise)
    Stefano De Rubertis, Angelo Belliggiano, Marilena Labianca

    Tra didattica partecipata e “nuove” forme partecipative dell’abitare: l’esperienza di un docufilm
    Isabelle Dumont
    #film_documentaire #habiter

    Progettualità e partecipazione nella Strategia Nazionale per le #Aree_Interne: il #Basso_Sangro-Trigno
    Valentina Evangelista

    The City of the Sensitive and the Brave. Personal Stories, #Art and Place-Making in #Cluj, #omania
    Kinga Xénia Havadi-Nagy, Oana-Ramona Ilovan
    #Roumanie

    La participation pour la protection de l’#eau en #Bretagne: quelle place pour les “territoires”?
    Emmanuelle Hellier

    Sviluppo locale e pratiche partecipative: tra aspettative deluse e innovazioni territoriali inaspettate
    Marina Marengo
    #développement_local #innovation #innovations_territoriales

    Innovazione sociale e istituzionalizzazione: l’esempio delle cooperative di comunità nell’area interna dell’Appennino Emiliano
    Maria Giulia Pezzi, Giulia Urso
    #innovations_sociales #coopératives #Apennins

    Roll-with-Participation. Il caso di #ProMondello a #Palermo
    Marco Picone
    #Palerme

    Processi partecipativi glocal. Il caso di #Isernia
    Emilia Sarno

    La #participation_citoyenne via un appel à projets: interprétation libre ou imposée de la participation, de l’#identité et de la #convivialité villageoise?
    Serge Schmitz

    Coesione e partecipazione territoriale per un rinnovato concetto di cittadinanza attiva. Il caso di #Urban_Experience
    Silvia Siniscalchi
    #cohésion_territoriale #citoyenneté #citoyenneté_active

    Identità, conflitti e riqualificazione: i processi partecipativi nel quartiere #Bolognina a #Bologna
    Diana Sprega, Emanuele Frixa, Matteo Proto

    #requalification #Bologne


    https://www.ageiweb.it/geotema
    #géographie #revue #participation #Italie #territoire

  • The Role of Cross-Chain #technology in Powering a #decentralized #internet
    https://hackernoon.com/the-role-of-cross-chain-technology-in-powering-a-decentralized-internet-

    Blockchain is described as the technology to drive the next generation of the internet. Yet there are significant challenges to be overcome in regards to interoperability and scalability. One part of the solution is cross-chain technology.Image by 151676781@N07What is Centralization?The internet as we know it today is centralized. Centralization refers to a structure where one or a small number of entities control an entire network. At the moment, a small number of very powerful technology companies exert the most control over the internet. These few companies are known as the FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, and Google, with other companies like Microsoft and Twitter also in the oligopoly). These companies are powerful enough to set the terms for industry standards. Smaller (...)

    #crosschain #blockchain

  • Go Cloud and Cross Platform Lessons Learned
    https://hackernoon.com/go-cloud-and-cross-platform-lessons-learned-d5d386a9852c?source=rss----3

    Google’s announcement of Go Cloud, a set of libraries for building cross (cloud) platform applications, is remarkable for how it recapitulates all the arguments and lessons about client cross platform.I should note that having been part of a large company, I experienced how often the news cycle is about how “Microsoft decided this” or “Microsoft thinks that” when often the announcement reflects the thinking and work of just one, often relatively small, group within the larger whole. It often is not some part of a grand company strategy but just a local project and initiative. As a small set of #cross-platform libraries for Go applications, this certainly smells like such a project.One does not have to be overly cynical to recognize the benefit to Google, running a distant third in cloud (...)

    #software-engineering #cloud-computing #go-cloud #golang

  • Cross-origin resource sharing (CORS) - HTTP | MDN
    https://developer.mozilla.org/fr/docs/Web/HTTP/CORS

    Le « Cross-origin resource sharing » (CORS) ou « partage des ressources entre origines multiples » (en français, moins usité) est un mécanisme qui consiste à ajouter des en-têtes HTTP afin de permettre à un agent utilisateur d’accéder à des ressources d’un serveur situé sur une autre origine que le site courant.

    #CORS #cross-origin-sharing #http #HTTP_HEADER #en-tête

  • OneLedger — A Uniquely Interesting Enterprise #blockchain #cross-ledger Solution
    https://hackernoon.com/oneledger-a-uniquely-interesting-enterprise-blockchain-cross-ledger-solu

    OneLedger — A Uniquely Interesting Enterprise Blockchain Cross-ledger SolutionDISCLAIMER: I am in no way associated with the OneLedger team. Neither am I a financial advisor, nor is this meant to be financial advice. Whatever follows, just reflects my understanding of the project, and my personal opinion on its future outlook.As global adoption of blockchain technology is beginning to gather pace, we are already glaring into some critical technological challenges, some of which are already limiting the scale of enterprise-level blockchain adoption. One such challenge is that today, blockchain interoperability is practically non-existent. Currently blockchains exist as isolated networks introducing two major restrictions, among others:No practical way to transfer value directly between (...)

    #ledger #enterprise-blockchain #cross-ledger-solution

  • #OpenCV Web Apps
    https://adishavit.github.io/2017/opencv-web-app

    OpenCV comes to the web!

    This blog is mostly about C++ and computer vision. I’ve written about my #cross-platform development philosophy with The Salami Method and about the #OpenCV library. I’ve also experimented with C++ on the web.

    The culmination of these explorations is obviously to write an OpenCV web app!

    TL;DR Emscriptening OpenCV The Build System Fail #1 Fail #2 Fail #3 Success at Last! Configuring the OpenCV Build Building The App Core The Color Cycling Algorithm Platform Targeting The Boundary Interface Layer (BIL) The Native Import Layer (NIMP) The Host App The Party Parrot App Summary Outstanding Issues Wish List

    TL;DR

    For the (...)

    #C++ #cross-platform

  • The University of Warwick, University of Malta, and ELIAMEP Crossing the Mediterranean Sea by Boat project is pleased to announce the launch of the final project report, which can be accessed at the following link:

    http://www2.warwick.ac.uk/fac/soc/pais/research/researchcentres/irs/crossingthemed/ctm_final_report_4may2017.pdf

    You are also invited to view the project’s online #story_map, which allows users to see complex and fragmented migratory journeys, while also reading about the experiences of people making these journeys. The map can be accessed at the following link:

    https://crossing-the-med-map.warwick.ac.uk


    #parcours_migratoires #itinéraires_migratoires #rapport #Méditerranée #asile #migrations #réfugiés #cartographie #visualisation

    Lien vers le rapport :
    http://www2.warwick.ac.uk/fac/soc/pais/research/researchcentres/irs/crossingthemed/ctm_final_report_4may2017.pdf

    @reka et @fil : moi je n’arrive pas à comprendre où est la #carte_interactive et comment elle fonctionne, et vous ?

  • « Fake news », la contre-attaque - Le Temps
    https://www.letemps.ch/economie/2017/02/20/fake-news-contreattaque

    La désinformation a parasité la campagne américaine et menace les élections françaises et allemandes. Sous pression, Facebook et Google s’allient à plusieurs médias européens pour démêler le faux du vrai. Mais l’efficacité de cette lutte anti-intox est critiquée

    En France, le projet porté par Google auquel participe Facebook s’intitule « CrossCheck » : 16 rédactions dont Le Monde et l’Agence France Presse travailleront de concert pour vérifier les rumeurs durant la présidentielle. En parallèle, Facebook a développé son propre outil pour labelliser les fausses informations publiées sur le fil de ses abonnés, un projet déjà expérimenté aux Etats-Unis et désormais déployé en France et en Allemagne. Lorsqu’une publication est décrite comme relevant de la désinformation par deux médias, elle sera identifiée par un drapeau rouge et sa visibilité sur le réseau social amoindri.

    Certaines critiques s’interrogent sur le rôle des journalistes en gardiens du « vrai ». Sous la pression économique, les médias ont souvent été les caisses de résonance pour les « fake news », comme le notait un rapport du Tow Center, dénonçant la tyrannie du clic : « Le potentiel d’audience d’une rumeur nouvelle est important. Du coup, les journalistes se jettent dessus pour avoir davantage de trafic. » Il y a quelques jours, Bild, le tabloïd allemand, avait fait son mea culpa pour avoir relayé des violences sexuelles imaginaires commises par des migrants.

    Cet algorithme de Facebook, qui contrôle la visibilité des contenus, est au cœur du problème. Facebook a fait du « like », de la personnalisation (la fameuse bulle) et de l’émotionnel le principal levier de son audience. Adrian Bangerter : « La fonction des rumeurs, dont font partie les « fake news », est d’alléger une incertitude intellectuelle et de soulager des tensions émotionnelles, que cela soit durant des élections ou lors de situations de crise. Les gens anxieux par nature sont davantage portés à croire et à partager ce genre de fausses histoires qui circulent. » Facebook a fait depuis quelques ajustements sur son algorithme. Une nécessité impérieuse, jugent de nombreux experts : lutter au coup par coup contre les « fakes news » sans se préoccuper de la main invisible qui les rend si populaires reviendrait à vider un énorme tuyau d’eau à la pipette.

    Lutter contre la désinformation, combat ordinaire des Wikipédiens

    En plus de quinze ans, l’encyclopédie collaborative a acquis une expertise précieuse dans la lutte contre la désinformation

    Les wikipédiens ont un joli mot pour cela : le vandalisme. Pour y faire face, Wikipédia peut compter sur le nombre et l’expertise des membres de sa communauté, plusieurs dizaines de wikipédiens bénévoles, devenus au fil des années des fact-checkeurs avertis. « Devenir contributeur Wikipédia, c’est quasiment comme recevoir un cours accéléré en droit d’auteur, en recherche de sources… A la fin, tu as un fort esprit critique qui fait que tu ne fais plus confiance à personne a priori », plaisante Frédéric Schütz.

    #fake_news #post_truth #decodex #crosscheck

  • Huit #médias français s’allient à #Facebook contre les « #fake_news »
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/02/06/huit-medias-francais-s-allient-a-facebook-dans-sa-lutte-contre-les-fake-news

    Concrètement, le projet est de déployer prochainement en France un dispositif similaire à celui qui a été mis en place, en décembre aux Etats-Unis, avec le concours de cinq médias (ABC News, AP, FactCheck.org, Politifact et Snopes), et qui doit prochainement être lancé en Allemagne, avec la rédaction de Correctiv. En France, outre Le Monde, les médias partenaires sont l’Agence France-Presse (AFP), BFM-TV, Franceinfo, France Médias Monde, L’Express, Libération et 20 Minutes. Après la #France, Facebook projette de poursuivre le déploiement dans d’autres pays.

    Ce dispositif permet aux utilisateurs, grâce à une nouvelle catégorie de signalement, de « faire remonter » une information qu’ils pensent être fausse. Les liens signalés sont rassemblés au sein d’un portail, auquel les médias partenaires ont accès. Ceux-ci peuvent dès lors « fact-checker » ces informations.

    Si deux médias partenaires établissent que le contenu signalé est faux et proposent un lien qui en atteste, alors ce contenu apparaîtra aux utilisateurs avec un drapeau mentionnant que deux « fact-checkers » remettent en cause la véracité de cette information. Quand un utilisateur voudra partager ce contenu, une fenêtre s’ouvrira pour l’alerter.

    • Facebook et Google fédèrent des médias français contre les articles « bidon »
      https://www.nextinpact.com/news/103170-facebook-et-google-federent-medias-francaises-contre-articles-bid

      #Facebook et #Google veulent mettre en commun les ressources des médias (…). Un impératif pour les entreprises de presse, dont certains songent à leur éventuelle rémunération.

      (…) Quelques jours après le lancement du #Decodex du Monde, les deux groupes s’associent officiellement avec des médias pour détecter rapidement les fausses nouvelles, chacun à sa manière.

      La première initiative s’appelle #CrossCheck, portée par Facebook, First Draft et le Google News Lab. Elle fait intervenir 17 médias et écoles, principalement français. Parmi eux s’affichent l’Agence France-Presse (AFP), Buzzfeed, France Télévisions, Les Décodeurs du Monde, Libération ou encore Streetpress. Les médias et étudiants intéressés peuvent contacter le groupe par mail.

      Concrètement, il s’agit de mettre en commun des informations pour remonter rapidement les contenus trompeurs.

      (…)

      Avec la seconde opération, il s’agit pour Facebook de trier le vrai du faux dans les flux d’actualité des internautes. Ce partenariat avec huit médias français est la transposition d’une opération lancée ces dernières semaines aux États-Unis et en Allemagne, qui accueille ses prochaines élections en fin d’année.

      Dans l’Hexagone, les partenaires se nomment 20 Minutes, l’AFP, BFMTV, Franceinfo, France Médias Monde (France24, RFI...), L’Express, Le Monde et Libération. Le choix des médias est à la discrétion de l’entreprise. Notons tout de même l’absence de pure players, la sélection semblant plus prudente que celle de CrossCheck.

      Le principe : sur signalement de Facebook ou des internautes, les médias sélectionnés vérifient les articles, pour indiquer s’ils sont dignes de confiance ou non. Comme l’explique Le Monde, un article sera marqué comme « disputé » à partir du moment où deux médias l’estiment faux. Si un contenu est marqué comme trompeur, un cadre spécial est affiché autour de sa publication sur Facebook, un avertissement apparaît au moment de le partager et il est classé plus bas dans le fil d’actualité des membres. Le partage n’est donc pas empêché, mais tout de même entravé.

      #voilà-voilà

      #médias #surveillance #fake_news #cercle_de_la_vérité #censure (ou plutôt #entrave_tout_de_même)

    • Une censure qui ne dit pas son nom, car les médias russes seraient coupables de mauvaises choses qui arrivent comme l’élection de Trump ? Guy Mettan donne son avis sur la censure des médias russes : https://francais.rt.com/opinions/33523-entre-bonnes-intentions-effets-pervers-decodex-monde-vu-journalis
      Mais c’est la commission européenne qui a décidé sous l’impact de Stratcom en vérité : https://francais.rt.com/opinions/33523-entre-bonnes-intentions-effets-pervers-decodex-monde-vu-journalis

    • Le premier problème est celui des conditions initiales. L’émetteur n’est jamais neutre. Quel qu’il soit. Il faudrait élaborer une méthode scientifique extrêmement rigoureuse avec des experts neutres et pluralistes. Mais ce n’est pas le cas avec Décodex, puisque la liste a été entièrement faite par des journalistes du Monde. Il y a donc un problème d’impartialité, de neutralité et d’objectivité des personnes qui jugent. Cela n’assure pas la crédibilité de l’outil. Le Monde est la propriété de trois actionnaires capitalistes qui sont tous attachés à l’idéologie néolibérale, mondialiste et atlantiste. Il y a donc un biais à la source. Cette donnée de base n’est d’ailleurs pas annoncée avec transparence. Dans la présentation de Décodex par la rédaction, on n’en trouve aucune mention. Ce type d’initiative, même si elle part d’une bonne intention, risque toujours d’être biaisée par le manque d’impartialité et d’objectivité de ceux qui la lancent.

      «  Vouloir définir les devoirs du journalisme revient à décréter ce qui est soi-disant bien ou mal, ce qui est supposé vrai ou faux »

      «  On revient toujours au même problème : celui du journaliste qui vit en vase clos, replié sur son entre-soi et qui recommande ses proches et disqualifie ceux qui ne pensent pas comme lui. »

      Guy Mettan

    • Facebook et Google scient la branche sur laquelle ils se trouvent : ils existent grâce à la diversité incontrôlée des expressions individuelles qu’ils voudraient maintenant contenir ? Ils se sabordent eux-mêmes.

    • A l’origine c’est Stratcom organisme issu de l’Otan qui a crée ce système pour lutter contre la propagande russe.http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-stratcom-contre-les-medias-187077
      Une loi au Parlement européen dans le cadre de la guerre en Ukraine (dont les médias parlent peu) et sur la Syrie, contre les médias étrangers de l’axe du Mal et les nombreux alternatifs qui remplace les mainstream avec un franc succès : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+REPORT+A8-2016-0290+0+DOC+XML+V0//FR&language=fr
      Le support est issu de l’Otan et stratcom ou il regroupe tous les médias officiels ; https://firstdraftnews.com/first-draft-prepares-big-year-ahead-support-40-new-partners
      http://www.les-crises.fr/quand-le-monde-ressuscite-l-index-de-l-eglise-catholique
      Ils se ridiculisent et se tirent une balle dans le pieds ..

    • « Fake news » : les médias mainstream français s’allient avec Google et Facebook pour cadrer l’info.
      https://francais.rt.com/france/33630-fake-new-medias-mainstream-francais

      En modifiant en profondeur les habitudes culturelles, Internet déstabilise tout l’édifice social. Dématérialisation et mise en réseau ouvrent des perspectives dont on ne fait encore que commencer l’exploration.
      http://www.monde-diplomatique.fr/mav/109

      Changement de société
      Mark Zuckerberg embrassant sa fiancée, serrant dans ses bras un ours en peluche, chahutant avec ses amis… Conséquence des nouveaux paramètres de confidentialité de Facebook, en décembre dernier : quelque trois cents photographies du très jeune (25 ans) fondateur et président-directeur général (PDG) du réseau social, auparavant en accès restreint, devenaient publiques. Parabole de l’arroseur arrosé, ou stratégie visant à apaiser le tollé soulevé par la nouvelle politique en matière de vie privée ? Dès l’annonce de celle-ci, on avait en effet vu fleurir les caricatures de M. Zuckerberg en #Big_Brother, abondamment relayées sur… Facebook. Le 3 décembre, le PDG de Google, M. Eric Schmidt, suscitait lui aussi un certain émoi en assénant, sur la chaîne américaine CNBC : « Si vous faites quelque chose que personne ne doit savoir, peut-être devriez-vous commencer par ne pas le faire. »

      Un réseau sur lequel chaque utilisateur laisse en permanence une foule de traces, que ce soit en effectuant une recherche, en visitant un site ou en publiant un billet sur son blog — ces traces constituant en même temps, dans cet univers, l’une des principales ressources valorisables : tel est le casse-tête que pose Internet. Cette nouvelle donne ne manque pas de provoquer quelques ratés. Difficile d’en imaginer un meilleur symbole que la mésaventure dont fut victime, à l’été 2009, sir John Sawers : avant même d’avoir pris ses fonctions, le nouveau chef du MI6, le renseignement britannique, voyait le moindre détail de sa vie privée rendu public en raison du manque de vigilance de son épouse, membre de Facebook. Un espion dont le monde entier connaît la marque du maillot de bain : tout est dit… Avant et après lui, des millions d’anonymes auront appris à tâtons, et parfois à leurs dépens, les aléas de l’autopublication.

      Face à cette situation, l’attitude des pouvoirs publics est diverse. L’an dernier, par exemple, la commissaire à la protection de la vie privée du Canada a obtenu de Facebook certaines améliorations. Souvent, cependant, les gouvernements tiennent un discours apocalyptique, plus apte à effrayer qu’à instruire, sur les dangers d’Internet, tout en intensifiant, antiterrorisme et « insécurité » obligent, leur propre surveillance de leurs citoyens.

      La protection des libertés n’est pas le seul domaine dans lequel l’action publique rend bien peu service aux internautes. De l’égalité d’accès aux nouvelles technologies à la formation des citoyens afin de leur donner la plus grande maîtrise possible de ces outils, les chantiers, pourtant, pourraient être innombrables. « Le drame d’Internet, disait en 1999 Mme Meryem Marzouki, présidente de l’association Imaginons un réseau Internet solidaire (IRIS), c’est qu’il prend son essor à un moment où il n’est plus question de service public ni d’intervention des Etats. » Libéralisés au Nord, étranglés au Sud, ceux-ci ne sont guère en mesure de brider les ambitions des géants de la communication.

      Résultat d’un mélange persistant d’incompétence et de compromission, les initiatives fâcheuses, en revanche, pullulent. La France et le Royaume-Uni, reprenant à leur compte le discours des industriels du disque qui assimile le partage de fichiers en ligne à du vol, ont adopté des lois répressives permettant d’ordonner la coupure de la connexion à Internet. Pour 2010, l’International Federation of Phonographic Industry (IFPI) a fait connaître son désir de voir ce type de législation étendu au monde entier.

      L’appropriation de la parole publique par les internautes — en octobre 2008, selon le moteur de recherche Technorati, il se créait cent mille blogs chaque jour — indispose également le pouvoir politique. Cette innovation suscite une critique récurrente : en autorisant le contournement des médiateurs (élus, journalistes, experts…), piliers de la démocratie, le réseau ferait de cette dernière une charpente vermoulue, menacée d’écroulement. « Plus il y a d’informations, plus on a besoin d’intermédiaires — journalistes, documentalistes, etc. — qui filtrent, organisent, hiérarchisent », arguait ainsi le sociologue Dominique Wolton (Libération, 2 avril 1999).

      Il serait pourtant plus juste de dire que, loin de supprimer les intermédiaires, la Toile, au contraire, les multiplie. Si tel n’était pas le cas, son immense étendue resterait à l’état de magma impraticable. Désormais, du blogueur plus ou moins influent à l’internaute qui envoie un lien à tout son carnet d’adresses, à son réseau social ou sur un forum, chacun joue ce rôle. Des millions de petites mains, de concert avec les algorithmes des moteurs de recherche, reconfigurent et réorientent en permanence, à leur niveau, les flux d’informations.

      Or, plutôt que de chercher les termes d’une cohabitation harmonieuse, les médiateurs traditionnels, affolés à l’idée de perdre leur magistère, abusent des arguments d’autorité pour mieux se cramponner à leur monopole. Nombre d’entre eux, il est vrai, ont tout à craindre de cette concurrence, qui ne dédaigne pas à l’occasion de les prendre pour cibles et leur renvoie un reflet peu flatteur. Mais il n’est pas certain que leurs aboiements empêchent la caravane numérique de passer...

      #mona_Chollet

      Le monde selon Google
      https://seenthis.net/messages/528427

    • Débat en Italie contre les « fake news »
      http://www.tdg.ch/monde/loi-fake-news-italie-songe/story/13646536

      Un projet de loi présenté au Sénat prévoit jusqu’à deux ans de prison et 10 000 euros d’amende, pour propagation de fausses informations sur Internet. Toute personne souhaitant diffuser une information – sauf les médias – devrait s’enregistrer en amont. Mais des critiques fustigent déjà les atteintes à la liberté d’expression. La Tribune de Genève

  • Calenda - Education in the Borderlands: Promises, Utopias and Realities
    http://calenda.org/381515

    Argument

    Thousands of people transmigrate daily between countries around the world. Amongst these daily transmigrants, many children and young people cross a national border as un/documented to receive an education. These ‘transfronterizos’ are to be found in places as diverse as the borderlands between the USA and Mexico, China and Burma, or Malaysia and Singapore but also in many border refugee camps. In this volume this phenomenon is referred to as Education in the Borderlands (EiB). According to Passi (2011: 13), there are more than “300 land borders and scores of sea boundaries” between the 200 states or so that compose the world. This means that there are, in theory, as many possible cases of education in the borderlands.

    For Thomas Adam (2012: 1) even if national borders appear (increasingly) to be turned into fortified political borders, they are “certainly not impenetrable”. Wastl-Walter (2011: 2) adds that “borders are (…) complex spatial and social phenomena which are not static or invariable but which must be understood as highly dynamic”. Depending on the context, borders might be non-material or material (barbed-wire fence, a door, heavily-guarded, etc.) (ibid.).

    #frontières #cross-borders #helsinki (nouveau tag)