city:drancy

  • Dora, Minaverry — L’agrume
    http://lagrume.org/collections/litterature/dora

    Allemagne, 1960. Dora, jeune juive dont le père est mort en camp de concentration, travaille comme archi­viste au Berlin Document Center. Confrontée à l’horreur des crimes nazis, elle entreprend sa propre enquête. Elle rejoint sa mère en France, se lie à un groupe de jeu­nes communistes de Bobigny, puis fait la connaissance d’un espion israélien qui lui propose de partir en Argen­tine sur les traces de Mengele, le célèbre médecin nazi d’Auschwitz… À travers ces rencontres et ces aventures, Dora reconstitue une partie de sa propre histoire et passe de l’adolescence à l’âge adulte.

    Dora est une aventure passionnante qui nous entraîne dans le contexte géopolitique de l’après Seconde Guer­re mondiale. Chasse aux nazis rocambolesques à travers le monde, c’est aussi un récit historique et documentaire, et un roman d’apprentissage palpitant. Cet ouvrage a rencontré un grand succès d’estime et commercial en Argentine.

    • Dora - L’année suivante à Bobigny — L’agrume
      http://lagrume.org/collections/litterature/dora-2

      1962. L’Algérie s’apprête à devenir indépendante, mais en France les tensions sont exacerbées : entre les Français et les Algériens de métropole, entre les banlieues rouges et Paris… À Bobigny, dans la cité de l’Abreuvoir, Dora (de retour d’Argentine), Odile et le reste de la bande continuent leur apprentissage : l’engagement politique et la découverte de l’amour. Dora vit sa première expérience sexuelle avec une femme, Odile couche avec Didouche alors qu’il ne rêve qu’à Djamila… Parallèlement, Dora se rapproche d’une avocate pour mettre à sa disposition ses archives et l’aider à récolter des témoignages de victimes des nazis…

      Dans ce deuxième volet de la série, Minaverry déplace les points de vue en croisant les voix de trois narratrices. On ressent un grand plaisir et une grande maîtrise dans la narration : il développe ses personnages et en introduit de nouveaux : Geneviève, la belle gitane dont la famille a été exterminée par les nazis, la bande du Théâtre de poche, Béatrice Roubini, la chasseuse de nazis, étoffant ainsi la richesse romanesque de sa série. Selon ses propres mots : « l’intention de cet album est que les lecteurs arrêtent de se dire “Comme c’est bien documenté !”, et commencent à penser : “Je veux épouser Odile !” ».

    • Dora 3 – Maleńki sukole, une berceuse polonaise, Minaverry - L’Agrume
      http://lagrume.org/collections/litterature/dora-3

      Dans ce nouvel opus, Dora et ses collègues du Bureau d’investigation continuent leur chasse aux nazis et mènent l’enquête sur les chefs du camp de Drancy. En Allemagne, les procès contre les dirigeants et exécutants des camps de concentration se multiplient mais sont souvent décevants, car les accusés se présentent comme les victimes du nazisme. Au cours de ses recherches, Dora découvre l’existence des « Maisons Lebensborn », des structures qui accueillaient, pendant la Seconde Guerre mondiale, de jeunes enfants polonais enlevés à leurs familles pour les faire adopter par des familles allemandes. Au Service International de Recherche en Allemagne, en quête d’informations sur la déportation de la famille de son amie Geneviève et sur celle de son père, Dora fait une découverte frappante : son amie Lotte serait l’une de ces enfants enlevés. Les deux amies, accompagnées de Klaus, le mari de Lotte, décident alors de partir en Pologne, à la recherche de la mère de la jeune femme…

      Ce troisième volet de la saga Dora, brillamment mené par Minaverry, est un récit émouvant et rythmé, mêlant la grande Historie et l’histoire personnelle de l’héroïne dans une véritable quête d’identité et de vérité. Le puissant style graphique de l’auteur nous plonge au coeur de l’atmosphère pesante et sombre de la Guerre froide.

  • Pas encore là, Europacity angoisse déjà les commerçants - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/04/11/pas-encore-la-europacity-angoisse-deja-les-commercants_1720690

    Aujourd’hui, ces commerçants tiennent boutique dans les rues, les centres commerciaux ou les marchés des communes d’Aulnay, Tremblay, Drancy, La Courneuve, Le Bourget, Dugny, Villepinte, Sevran, Gonesse, Roissy, Arnouville, Villiers-le-Bel et Garges-lès-Gonesse. Demain, ils en sont certains, leur chiffre d’affaires va s’écrouler, leur activité sera en péril et ils seront obligés de licencier.

    Ainsi, quand on les interroge sur l’impact d’#Europacity pour eux, ils sont 92% à craindre une diminution de leur chiffre d’affaires, qui leur paraît donc presque sûre. Et 34% à penser qu’ils devront peut-être mettre la clé sous la porte. Enfin, 25% estiment aussi qu’ils devront sans doute procéder à des licenciements.

    Au-delà de leur cas particulier, les commerçants prêtent-ils des effets positifs à l’arrivée de cet équipement hors normes pour le secteur ? Pas vraiment. Alors que l’attraction du touriste est la raison d’être d’Europacity, 46% seulement des sondés lui accordent cette qualité. Mais les trois quarts d’entre eux sont convaincus que les conséquences sur l’environnement et la circulation seront mauvaises.

    • Présentation résumée de #CARMA
      http://carmapaysdefrance.com/index.php/carma/presentation-resumee-de-carma

      Le projet CARMA (Coopération pour une Ambition agricole, Rurale et Métropolitaine d’Avenir) a démarré fin 2016 à l’occasion de l’appel à projets « Inventons la métropole du Grand Paris » , sur un site de 15 hectares situé à l’intérieur du #Triangle_de_Gonesse. Notre Groupement, qui s’inscrit dans le cadre de l’Economie Sociale et Solidaire, a été incité par de nombreux partenaires à poursuivre cette action et à lui donner toute sa dimension : un projet-phare de transition écologique pour le Triangle de Gonesse et les communes environnantes s’inscrivant dans le bassin du Grand Roissy.

      Le projet s’est développé sur les 670 ha des terres fertiles du Triangle de Gonesse, les #terres_agricoles les plus proches de Paris, à seulement 15 Km de son centre, en proposant la mise en place d’une démarche exemplaire au bénéfice du territoire, pour un cycle alimentaire sain et durable. La priorité était de répondre aux besoins des habitants du territoire.

  • Le Rapport sexuel existe existera-t-il ? Félicie casse une corde de sa contrebasse, ce qui fait un peu de bruit tout de même, Fred Marty lui prête la sienne de contrebasse du coup elle peut jouer en trio avec Leo Dupleix et Taku Sugimoto, je rentre dans les dernières centaines de pages du Dossier M. de Grégoire Bouillier, Au musée Picasso Rutault fait la crapaud qui voudrait être un boeuf, un vrai nain de jardin, Alexander Calder, en revanche, avait apparemment des choses à échanger avec Picasso, je n’aurais pas cru, Sorry to Bother You de Boots Riley, Deux Fils de Félix Moati, quelques-unes de mes algues sont exposées en Arles avec des oeuvres dOlivia Rosa-Blondel et de L.L. de Mars, une pensée pour Dominique, Les Eternels de Jia Zhangke, la défiguration de Rueuil -Malmaison, Jérôme Noetinger et Lionel Fernandez aux Instants, suivis de Hippie Diktat, Les Etendues imaginaires de Yeo Siew-hua, Drancy, et ses perruches, les oeuvres photographiques de mon ami dentiste, de l’obscénité dans les beaux quartiers, le retour, saine et sauve, d’une jeune manifestante pour le climat, Tallman du Surnat’, la fin du Dossier M., Inculte a quinze ans, Magnolia de J.J. Cale, Robert Frank et Daphné Bitchatch ont des choses à se dire presque tous les jours sur ma table de travail, une merveilleuse jeune femme m’envoie une carte postale de Sainte-Madeleine de Vezelay, j’en suis presque ému jusqu’aux larmes, le trajet en train entre La Défense et Sèvres, tel qu’il est décrit par Peter Handke au début d’Essai sur la journée réussie, un dernier éclat de rire, merci Grégoire Bouillier, Tout ça pour ça ?, Dernier amour de Benoît Jacquot, l’Urgence d’agir, Maguy Marin de David Mambouch, Kandinsky dans la salle d’attente de l’orthophoniste, Vice d’Adam McKay, une petite partie de Mah Jong ? tentative de prolongement du magnifique Msueo Infinito de L.L. de Mars, il n’y a rien de plus dégoûtant au monde que de voir Xavier Dolan être à ce point amoureux de lui-même, rien, venez-voir Au Fil du temps de Wim Wenders au Kosmos le lundi 8 avril à 20H.

    http://www.desordre.net/photographie/numerique/divers/201903.htm

  • #Chrono-cartographie du #massacre du #17_octobre_1961

    Aux cartes minutieuses des lieux où se sont produites violences et massacres le 17 octobre 1961, Léopold Lambert, architecte, essayiste et directeur de la publication de la revue The Funambulist joint une analyse de la temporalité de cette guerre coloniale d’abord dénommée « opération de police ».

    Dans la recherche que je mène sur la structure des cinq épisodes d’#état_d’urgence déclarés par la #France depuis 1955, un événement-clé est le massacre du 17 octobre 1961 à #Paris, peu avant la fin de la révolution algérienne. Ce qui frappe dans la commémoration annuelle (bien timide au regard de l’importance de l’événement) : l’unicité supposée de lieu et de temps. Selon le récit communément admis, les scènes les plus violentes, des policiers jetant des Algérien.ne.s dans la Seine, se produisirent autour de la #place Saint_Michel, au centre de Paris, et advinrent à un moment d’exaspération où les manifestations de masse étaient interdites. Ce que révèlent au contraire les recherches, c’est la multiplicité des lieux et des moments du massacre. C’est ce qu’essaie d’illustrer cette série de cartes, qui utilise des images aériennes (à plus ou moins 3 ans de la date en question) ; j’ai suivi la méthode précédemment utilisée pour montrer la relation entre l’organisation de la ville et la sanglante répression de la Commune de Paris (voir les cartes)

    Pour comprendre l’événement, il faut le replacer dans son contexte historique : en #1961, la révolution menée par le #Front_de_Libération_Nationale (#FLN), qui vise à décoloniser l’#Algérie, entre dans sa septième année. Née dans la Casbah d’Alger, le mouvement décolonial s’étend au reste de l’Algérie, ainsi qu’aux grandes villes françaises, où vivent de nombreux Algérien.ne.s (350.000 en 1962). Bien que plusieurs administrations s’occupant des Nord-Africains vivant et travaillant en France aient déjà été créées par l’État français – pour les années 1920 et 1930 voir Policing Paris : The Origins of Modern Immigration Control Between the Wars de Clifford Rosenberg (Cornell, 2006) — les Algérien.ne.s en France ne sont pas, du point de vue administratif, considéré.e.s comme des sujets coloniaux, et avaient théoriquement les mêmes droits que tout citoyen français, l’Algérie étant considérée comme faisant partie de la France. En réalité, la ségrégation est évidente en ce qui concerne l’emploi et le logement, et la police, en particulier à Paris, pratique quotidiennement le #profilage_racial. La #Brigade_Nord-Africaine (#BNA) qui ciblait explicitement les Nord-Africains et avait été un auxiliaire de la Gestapo durant l’Occupation (1940-1944), fut dissoute en 1945 mais en 1953 est créée une nouvelle branche de la police parisienne qui fonctionne sur le même mode : la #Brigade_des_Agressions_et_Violences (#BAV). Le profilage racial comme tactique coloniale et contre-insurrectionnelle atteint son apogée lorsque le 5 octobre 1961 un #couvre-feu est déclaré par la Préfecture de Police de la Seine (zone métropolitaine de Paris) : il ne vise que les Algérien.ne.s.

    Un personnage est central, pas uniquement pour le massacre du 17 octobre 1961 mais plus généralement pour la tradition de #violence de l’État français des années 40 aux années 80 : #Maurice_Papon. Sous l’Occupation nazie (1940-1944), en tant que Secrétaire général de la préfecture de Bordeaux, il organise la déportation de 1.600 juif/ve.s du Sud de la France avers le camp de Drancy, dans la banlieue parisienne ; ils seront déportés à Auschwitz. Son procès pour sa participation à l’Holocauste n’eut lieu qu’en 1998 et, après la Libération, il occupa de nombreuses responsabilités officielles, toutes en rapport avec le colonialisme français et la contre-insurrection — ce qui en fait une sorte d’alter ego historique de Robert Bugeaud (souvent cité dans les textes de The Funambulist), très actif dans la contre-insurrection et sur le front colonial, tant en France qu’en Algérie, dans les années 1830 et 1840 :
    – 1945 : chargé de la sous-direction de l’Algérie au ministère de l’Intérieur.
    – 1946 : participe à la Commission interministérielle sur les Antilles françaises.
    – 1949 : première nomination comme préfet de Constantine (Algérie).
    – 1951 : Secrétaire général de la Préfecture de police de Paris.
    – 1954 : nommé Secrétaire général du Protectorat du Maroc.
    – 1956 : revient à Constantine en tant qu’IGAME (préfet avec des pouvoirs extraordinaires) pour mener la contre-insurrection contre les mouvements décoloniaux du Nord-Est de l’Algérie. En 1956 et 1957, des rapports font état de 18.316 “rebelles” [sic] tués par la police et l’armée coloniales françaises, et de 117.000 personnes “regroupées” dans des camps — voir le livre de Samia Henni, Architecture of Counterrevolution : The French Army in Northern Algeria (gta, 2017)

    En 1958, le FLN à Paris est particulièrement actif dans son organisation politique clandestine, levant et transférant des fonds tout en exécutant ses opposant.e.s, des Algérien.ne.s considérés comme “traîtres.ses” et des officiers de police français. Le 13 mars 1958, des policiers manifestent devant l’Assemblée nationale pour exiger plus de latitude et plus d’impunité dans l’exercice de leurs fonctions. Le lendemain Papon, fort de son expérience tactique et stratégique en matière de contre-insurrection, est nommé Préfet de la Seine et est chargé d’anéantir le FLN dans la zone métropolitaine de Paris. Comme le montrent les cartes 3 et 4, le 28 août 1958 Papon organise des rafles massives d’Algérien.ne.s, dont 5.000 sont détenus dans le tristement célèbre “Vel d’Hiv,” le vélodrome où le 17 juillet 1942 12.884 juif/ve.s furent parqués avant d’être déportés à Auschwitz. En janvier 1959, Papon crée le Centre d’Identification de Vincennes (CIV) où les Algérie.ne.s peuvent être légalement “assignés à résidence” [sic] sans procès (voir la carte 18). En mars 1961, il crée une nouvelle branche de la police placée directement sous ses ordres : la Force de Police Auxiliaire, composée de harkis (des volontaires algériens de l’armée et de la police française, en France et en Algérie). On laisse à ces policiers la plus grande latitude pour anéantir le FLN et les nombreux Algérien.ne.s soupçonnés d’avoir des liens avec l’organisation décoloniale — dans la mesure où le FLN menaçait les Algérien.ne.s réticent.e.s à payer l’impôt révolutionnaire, cela voulait dire pratiquement tous les Algérien.ne.s — sont arbitrairement arrêté.e.s et torturé.e.s dans les commissariats et dans les caves d’autres bâtiments (cf cartes 5, 6, 7). Certain.e.s des torturé.e.s sont ensuite jeté.e.s à la Seine, plusieurs mois avant le massacre du 17 octobre 61, associé à cette atroce pratique.

    Les références que j’ai utilisées pour cet article (voir plus bas) sont très précises et complètes dans la description du massacre du 17 octobre 61 et de son contexte historique, mais, de façon très surprenante, elles omettent un élément important de ce contexte : le 21 avril 1961, quatre généraux de l’armée coloniale française en Algérie, Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller tentent un coup d’État contre le président, Charles De Gaulle, qui est alors en train de négocier l’indépendance algérienne avec le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA). Le 23 avril l’état d’urgence est déclaré en France, et le 26 avril les généraux sont arrêtés : le coup d’État échoue. L’état d’urgence reste néanmoins en vigueur pour prévenir d’autres tentatives, ou des actions terroristes de l’Organisation Armée Secrète (OAS) en faveur de l’Algérie française. L’état d’urgence dura jusqu’au 9 octobre 1962 (un mois après l’indépendance de l’Algérie) et n’était pas à l’origine dirigé contre les Algériens – à la différence de ceux de 1955 et de 1958 –, mais il ne fait aucun doute que les pouvoirs extra-exécutifs qu’il accordait ont influé grandement sur la conduite de Papon à la fin de l’année 1961.

    Comme on l’a mentionné, l’une des mesures prises par Papon est le couvre-feu du 5 octobre 61 visant les Algériens. Cette mesure motive la Fédération française du FLN à organiser des manifestations de masse le 17 octobre. Tous les hommes algériens doivent rejoindre le cortège, sans arme — toute personne trouvée en possession d’un couteau sera sévèrement châtiée par le FLN — dans le centre de Paris dans la soirée pour former trois cortèges et protester contre le couvre-feu en particulier, et le colonialisme français en général. Ce que les cartes ci-dessous essaient de montrer est la difficulté pour les Algérien.ne.s vivant et travaillant en banlieue d’arriver en centre-ville pour rejoindre les manifestations. On peut ici insister, comme nous le faisons souvent sur The Funambulist , sur la centralité ségrégative de Paris, toujours opérationnelle aujourd’hui. Ponts et stations de métro sont des lieux de grande violence, dans la mesure où leur étroitesse permet un contrôle sévère et systématique par la police (voir les cartes 8, 9, 10, 11 et 12). Dans nombre de ces lieux, les Algérien.ne.s sont arrêtés, systématiquement tabassé.e.s avec des bâtons, parfois abattu.e.s par balles et jeté.e.s à la Seine (voir les cartes ci-dessous pour plus de détails). Bien qu’on sache que Papon n’a pas donné d’ordres directs pour le massacre, il était présent dans la salle de commandement de la Préfecture de Police, à quelques mètres du bain de sang de Saint-Michel (voir carte 12), et l’absence de tout ordre pour empêcher violences et tueries, ainsi que les fausses rumeurs, sur la radio de la police, que les Algérien.ne.s avaient tué des policiers, en fait l’officiel responsable effectif du massacre — pour lequel il ne sera jamais poursuivi.

    C’est encore plus vrai si on regarde au-delà des meurtres « de sang chaud » commis lors de la manifestation. Plus tard dans la nuit, et les jours suivants, les tabassages systématiques et même les meurtres continuent dans les centres de détention improvisés, de taille variée — les plus grands étant le State de Coubertin (1.800 détenus, voir carte 16), le Parc des Expositions (6.600 détenus, voir carte 17), et le CIV (860 détenus, voir carte 18) —, dans les opérations de police menées sur les ponts et aux portes de Paris (voir carte 19), et contre les manifestations de femmes et enfants algériens organisées par le FLN le 20 octobre (voir carte 21).

    Le nombre d’Algérien.ne.s tué.e.s ou blessé.e.s dans cette semaine sanglante d’octobre 61 demeure inconnu, entre autres du fait dont le archives de la police ont été organisées de telles façon à montrer un nombre de mort.e.s bien inférieur à la réalité — certains des mort.e.s figurent sur la liste des expulsé.e.s vers l’Algérie — mais on estime que 200 à 300 Algérien.ne.s, et que 70 à 84 autres furent tué.e.s après avoir été jeté.e.s à la Seine. Il a fallu des années pour reconnaître ces mort.e.s, contrairement aux neuf victimes du massacre du 8 février 1962, tuées par la police de Papon au métro Charonne lors de la grande manifestation contre les attentats de l’OAS. Ces neuf Français.es étaient membres du Parti Communiste et de la CGT. Leur mémoire fut saluée quatre jours plus tard dans les rues de Paris par un cortège de plus de 500.000 personnes ; aucun rassemblement de masse n’avait protesté le massacre des Algérien.ne.s. En 2001, une plaque fut apposée sur le pont Saint-Michel « À la mémoire des nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 ». Comme c’est souvent le cas lorsqu’il s’agit de la mémoire des crimes coloniaux en France, les responsables ne sont pas nommés : c’est un crime sans criminels et, comme on l’a noté plus haut, ce mode de narration rétrécit considérablement la portée du massacre dans le temps et l’espace. C’est pourquoi l’on peut préférer une autre plaque, apposée en 2007 à Saint-Denis, en banlieue : « Le 17 octobre 1961, pendant la guerre d’Algérie, trente mille Algériennes et Algériens de la région parisienne manifestèrent pacifiquement contre le couvre-feu qui leur était imposé. Cette manifestation fut brutalement réprimée sur ordre du préfet de police de Paris. Des manifestants furent tués par balles, des centaines d’hommes et de femmes furent jetées dans la Seine et des milliers furent battus et emprisonnés. On retrouvera des cadavres dans le canal de Saint-Denis. Contre le racisme et l’oubli, pour la démocratie et les droits humains, cette plaque a été dévoilée par Didier Paillard, maire de Saint-Denis, le 21 mars 2007. » Mais néanmoins le contexte du colonialisme reste ignoré, illustrant une fois de plus que la France ne s’est jamais confrontée avec la violence de son passé, structurellement raciste et coloniale. La même ignorance prévaut pour la violence actuelle, qui en est directement issue

    Plus de 27% de la population française actuelle était en vie en 1961, et de nombreux acteurs du massacre du 17 octobre, manifestant.e.s algérien.ne.s et policiers français, en portent encore le souvenir, les blessures traumatiques (pour les premier.e.s) et la responsabilité impunie (pour les seconds). L’histoire oublie souvent de mentionner comment bourreaux et victimes ont à cohabiter dans une société indifférente à la violence de la relation qui les a liés, voire qui nie cette violence. À cet égard, la généalogie de cette violence n’est pas uniquement perpétuée au fil des générations, mais aussi par la racialisation de la société française, dirigée et contrôlée par une classe et une police en très grande majorité blanches — l’exemple le plus frappant en est la Brigade Anti-Criminalité (BAC) créée en 1971 selon la logique coloniale de la BNA et de la BAV, et particulièrement active dans les banlieues. À l’autre bout du spectre, des sujets racisés dont les vies sont souvent géographiquement, socialement et économiquement discriminées. Paris n’ayant pas structurellement évolué depuis la seconde moitié du 19e siècle, la spatialité militarisée à l’œuvre dans les cartes ci-dessous reste aujourd’hui prégnante.


    https://vacarme.org/article3082.html
    #cartographie #visualisation #police #violences_policières #colonisation #décolonisation
    cc @reka @albertocampiphoto

  • « Je ne suis pas trop habituée à dire à un gamin de 15 ans qu’il va dormir dehors »

    Marcia Burnier est assistante sociale dans le droit des étrangers, au sein d’un centre de santé associatif pour exilés. Les enfants et adolescents étrangers isolés qui arrivent en France doivent obligatoirement passer par un dispositif saturé qui évalue leur minorité, avant de pouvoir être hébergés et pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Souvent refusés, ces adolescents font ensuite appel au juge pour enfants qui décide soit de les protéger, soit de les déclarer majeurs, soit d’ordonner des expertises osseuses et des vérifications de leurs documents d’État civil. C’est le cas d’Aliou, 15 ans. Voici son histoire, racontée par Marcia.

    – « Marcia je veux faire du roller. »

    Aliou vient d’avoir 15 ans, une tête d’enfant et un sourire collé sur la face. Sa maman est morte au Mali. Avec son père ça ne se passait « pas très facile », il est donc venu tout seul en France. Il a traversé le Sahara et la Méditerranée à 14 ans, et quand on lui demande, il dit que « c’était dur », « un peu ». La première fois que je l’ai vu, il dormait à la gare du Nord, dehors, et il crevait de froid. Il attendait son rendez-vous à la Croix-Rouge pour être évalué, pour qu’un travailleur social fasse un rapport concernant sa « minorité », pour vérifier son âge, son isolement, pour décider s’il relevait de l’#Aide_sociale_à_l’enfance (#ASE) ou des rues parisiennes.

    J’en vois passer peu des mineurs isolés. Cela devait être le premier au boulot, quelqu’un était venu passer sa tête dans mon bureau pour me dire « il y a un mineur isolé, faut que tu le voies, c’est la procédure » et j’avais un peu paniqué. Je ne suis pas trop habituée à dire à un gamin de 15 ans qu’il va dormir dehors, alors on a pris le temps de voir ce qu’on pouvait faire, à grand renfort de sourires qui se voulaient très rassurants mais qui devaient sans doute être un peu gênants. Au bout de quelques minutes, persuadée d’avoir eu un coup de génie, j’ai téléphoné à la CRIP, la cellule du département qui recueille les informations préoccupantes sur les enfants en danger. Notre conversation s’est à peu près déroulée comme ceci :

    « – Il dort à la rue ? Oulala bien sûr, on va signaler ça au procureur, qu’est ce qui lui est arrivé ?
    – Il vient du Mali, il est arrivé il y a trois jours.
    – ....
    – ....
    – Ah mais madame, s’il est étranger, nous on s’en occupe pas, il faut qu’il aille se faire évaluer, et en attendant on ne peut rien faire. S’il est venu jusqu’ici, c’est qu’il est solide. »

    Je lui ai raccroché au nez et j’ai fait un grand sourire pas rassurant du tout à Aliou. On a regardé les vêtements qu’on gardait en cas d’urgence dans les grosses boites sous la table pour voir si je pouvais lui trouver une veste et un bonnet. Je lui ai donné plein d’adresses pour aller manger et un rendez-vous pour la semaine d’après. En attendant, il allait dormir dans la gare, emmitouflé dans les trois pulls que je lui avais donnés.

    J’ai fini par comprendre qu’on pouvait l’envoyer chez le #juge pour enfants avant ce fameux #rendez-vous_d’évaluation. Le juge lui a donné six mois d’#hébergement le temps de vérifier ses dires et ses documents. Le pire, c’est que j’ai compris plus tard qu’il avait été chanceux, que des gamins comme lui qui restaient des mois à la rue, il y en avait plein, ceux qui trainaient au centre Médecins sans frontières de Pantin, d’autres qui partaient dans d’autres départements, d’autres qui finissaient par mentir et se déclarer majeur pour tenter d’être hébergés en faisant une croix sur l’école. Et, surtout, d’autres qui disparaissaient du jour au lendemain, sans donner de nouvelles.

    Une fois hébergé, j’ai cru que tout allait s’arranger. On était en février, il avait 15 ans, il était tout seul dans cet hôtel social de Drancy sans rien faire de la journée. J’ai pensé naïvement qu’il serait scolarisé facilement. Il aura fallu l’intervention de plusieurs bénévoles tenaces pour qu’en avril suivant, Aliou fasse sa rentrée au collège, comme un fou, avec les trois stylos et quatre cahiers que j’avais piqués au boulot pour ses fournitures scolaires.

    Depuis, il passe régulièrement, il se plaint des spaghettis bolognaises servis quatre fois par semaine à l’hôtel et de son éducatrice de l’ASE qui ne fait rien. Il vient répéter ses exposés et me montrer ses devoirs. On discute de tout et de rien, du collège, de ses copains. Moi j’ai la boule au ventre parce que c’est bientôt les vacances d’été, et que je ne sais pas ce qu’il va foutre pendant ses journées d’été sans un centime dans la poche.

    Aujourd’hui, il a une nouvelle obsession : Aliou veut faire du roller, et accessoirement de l’athlétisme. Il me répète qu’il veut courir, le 400m, alors on s’y met à deux, on cherche un club, on passe des dizaines de coups de fil à des personnes très gentilles qui me disent que le prix à l’année est de 400 euros pour l’adhésion et la licence, on raccroche des dizaines de fois en souriant un peu forcé, « si si on va trouver t’inquiète pas ». On n’a toujours pas trouvé, mais ce matin, Aliou m’annonce que le juge a demandé des #tests_osseux pour vérifier son âge, des tests dont la référence est une étude de 1930 avec comme population, des enfants blancs et bien nourris et il a l’air soucieux. Aujourd’hui, aucun de nous deux ne sourit.

    https://www.bastamag.net/Je-ne-suis-pas-trop-habituee-a-dire-a-un-gamin-de-15-ans-qu-il-va-dormir-d
    #MNA #mineurs_non_accompagnés #asile #migrations #réfugiés #SDF #sans-abri #âge #école #scolarisation

    Le pire, c’est que j’ai compris plus tard qu’il avait été chanceux, que des gamins comme lui qui restaient des mois à la rue, il y en avait plein, ceux qui trainaient au centre Médecins sans frontières de Pantin, d’autres qui partaient dans d’autres départements, d’autres qui finissaient par mentir et se déclarer majeur pour tenter d’être hébergés en faisant une croix sur l’école. Et, surtout, d’autres qui disparaissaient du jour au lendemain, sans donner de nouvelles.

    –-> #disparitions

  • #Pierre_Lemaitre : « Dans le désir de raconter des histoires et d’écrire, j’avais un plaisir vraiment scriptural »
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/pierre-lemaitre-dans-le-desir-de-raconter-des-histoires-et-decrire-il-

    Pierre Lemaitre est romancier et scénariste. Après plusieurs romans policiers, il publie le premier volume d’une trilogie sur l’entre deux-guerres avec un roman picaresque, Au revoir là-haut, couronné par le prix Goncourt en 2013 et le César de la meilleure adaptation au cinéma avec Albert Dupontel en 2018. Sa trilogie se poursuit avec Couleurs de l’incendie.

    Pierre Lemaitre a pris les chemins de traverse de la réussite. Il passe son enfance entre Aubervilliers et Drancy. Venu d’une famille modeste mais « fascinée par le savoir », il quitte l’école en classe de seconde et s’essaye à quelques métiers, dont le théâtre qu’il finit par abandonner par peur de l’échec. Ce n’est qu’à plus de 60 ans qu’il connaît le succès, avec le prix Goncourt pour son roman Au revoir là-haut, après avoir retrouvé l’envie d’écrire à 50 ans.

    #littérature #roman #fabrique_d_un_livre #fabrique_du_roman

    • Quel plaisir d’écouter cet écrivain passionné et passionnant,plein d’humour de surcroît !
      Ses romans policiers étaient d’un bon niveau,mais on a vraiment l’impression qu’il a trouvé sa voie avec ses derniers romans que j’ai dévorés.

  • https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/07/05/claude-lanzmann-le-realisateur-de-shoah-est-mort_5326308_3382.html

    Il serait dommage de ne retenir de lui qu’un seul film – un chef-d’œuvre, il est vrai : Shoah.

    Certes. Pour ma part je me demande si ce n’est pas justement le meilleur service qu’on puisse lui rendre. Le reste de l’oeuvre étant précisément très discutable. Et son autobiographie hagiographique (Le lièvre de Patagonie) ne fait justement rien pour nous détourner d’un tel jugement.

    • Reka, tu évoques sans doute Shlomo Sand, Le XXe siècle à l’écran, commenté par exemple ici :
      https://journals.openedition.org/1895/2012

      Le centre de la question de la représentation au cinéma, sa pierre de touche, est, pour lui, les représentations de la Shoah. Cela le rapproche ou du moins permet de le confronter à d’autres historiens ou analystes dont les livres sortent également en ce moment, tant Delage et Guigueno (l’Historien et le film) que Didi-Hubermann (Image malgré tout). Précisément Shlomo Sand a suscité une polémique dans un certain milieu en France où on l’a accusé d’ » antisémitisme », en raison des réserves qu’il a émises sur le film Shoah. L’occasion est donc toute trouvée d’évaluer sa démarche dans un cas singulier et particulièrement complexe. Le respect pétrifié devant Shoah peut paraître agaçant, en effet, alors que certains des points faibles de la « méthode » de Claude Lanzmann apparaissent plus visibles dans ce « supplément » (en fait une partie non retenue alors) qu’est Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures2. Or l’approche que Sand propose affiche d’emblée une franche hostilité et, plus que d’analyse, il s’agit d’un réquisitoire où l’on fait flèche de tout bois : le film procéderait d’une commande déguisée de l’État d’Israël à travers une société écran à des fins de propagande électorale, il éviterait soigneusement toute mise en cause de la France de l’Occupation (« aucun Français juif n’est évoqué… », aucun train « ne part de Drancy », pp. 330-331), le film charge exagérément voire avant tout les Polonais, il occulte « la collaboration passive et parfois active de diverses institutions juives » (p. 332), il refuse l’archive et le document au profit du témoignage en dépit de la fragilité de la mémoire individuelle, il utilise une « subjectivité incisive et orientée » pour susciter l’adhésion émotionnelle du spectateur et se livre, en un mot, à une « manipulation politique » qui ouvre la voie à une mythologisation du passé (p. 333). Pourquoi ne pas ouvrir le débat sur chacun de ces points ? Mais Sand se révèle en l’occurrence plutôt journaliste et polémiste qu’historien. Pour démontrer que le film est « élitiste » (ce qui exigerait d’étudier sa réception et non de juger sa seule démarche esthétique), il ironise au sujet de Simone de Beauvoir qui a soutenu le film à sa sortie (« pour la première fois [l’affreuse expérience] devient la nôtre ») alors qu’en 1942, ayant signé sans état d’âme sa déclaration d’aryanité, elle plastronnait au Café de Flore, indifférente au sort des enfants juifs qu’on emmenait à Drancy (p. 331)… Cette critique sans ménagement de Shoah contraste avec la valorisation d’Holocauste « qui marque le début d’une ère nouvelle dans l’histoire du cinéma » (p. 326) et engendre le « sous-genre » des films sur la Shoah. Les 220 millions de téléspectateurs de ce feuilleton de huit heures en font « un événement médiatique majeur » (pp. 321-2), tandis que le « battage médiatique » autour des neuf heures de Shoah paraît une manœuvre de « l’intelligentsia parisienne » (p. 331)…

    • Pierre Nora se confie sur Macron, son judaïsme et la place des juifs en France
      2 août 2018
      https://fr.timesofisrael.com/pierre-nora-se-confie-sur-macron-son-judaisme-et-la-place-des-juif

      Pour finir, on sait que Claude Lanzmann était un de vos amis proches, comment décririez vous le personnage qu’il a incarné ?

      C’était un ami très personnel, c’était un homme monstrueux à tous égards, mais c’était un monstre qui a eu une vie extraordinaire, et qui a laissé une oeuvre extraordinaire.

      Alors on s’incline beaucoup.

      Il était insupportable a beaucoup d’égards, et personnellement, car c’était un ‘égolâtre’ à côté de qui Chateaubriand paraissait un modeste personnage.

      Mais il a fait un grand film avec ‘Shoah’ qui a changé la perception des choses. Il a écrit un grand livre avec ‘Le lièvre de Patagonie’, qui est un livre magnifique. Il a su refaire d’autres films comme ‘Le dernier des injustes’, et surtout terminer avec ‘Les quatre sœurs‘.

      Ce film est une oeuvre profondément émouvante et un magnifique hommage à la féminité, lui qui a été à la fois un dévoreur de femmes dans des conditions souvent discutables.

      Il a eu une belle et grande vie, on se la souhaiterait à beaucoup d’égards. Alors c’est ça qui domine et qui restera, même si le personnage était un peu invivable.

  • Didier Epsztajn et Patrick Silberstein : Nous, melons, bamboulas, ritals, espingouins, portos, niakoués, polaks, youpins, romanos, métèques… – Le blog de Christine Delphy
    https://christinedelphy.wordpress.com/2018/01/10/didier-epsztajn-et-patrick-silberstein-nous-melons-bambou

    Didier Epsztajn et Patrick Silberstein : Nous, melons, bamboulas, ritals, espingouins, portos, niakoués, polaks, youpins, romanos, métèques…

    Nous sommes les filles et les fils de ce que Louis-Ferdinand Céline désignait comme « ce grand ramassis de miteux, de chassieux, puceux, transis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde ».

    Nos parent-e-s et nos grands-parent-e-s ont figuré sur l’affiche rouge un jour de 1944 ou ont été jetés dans la Seine un jour de 1961. Nous sommes les enfants de celles et ceux que les Papon ont arrêté-e-s, déporté-e-s, raflé-e-s, ratonné-e-s, interné-e-s aux Milles, à Argelès ou à Drancy.

    Ici, un jour, nos grands-parent-e-s et nos parent-e-s ont choisi de construire leur avenir et le nôtre. Il n’y a nulle usine, nul chantier ou atelier qui ne soit empreint de leur sueur et de leur sang. Il n’y a nul combat social ou politique auquel elles et ils n’ont été mêlé-e-s. Mais l’avenir auquel elles et ils pensaient n’avait rien à voir avec l’apartheid urbain, la chasse au faciès et à l’enfant.

    Ce dont elles et ils rêvaient, c’était de liberté, d’égalité et de fraternité.

    Ce dont nous avons besoin, nous qui avons un nom à coucher dehors avec un billet de logement, nous habitant-e-s de ce pays, nous, melons, bamboulas, ritals, espingouins, portos, niakoués, polaks, youpins, romanos, métèques et autres racailles, c’est d’un grand ministère de la citoyenneté et de l’égalité.

    Nous avons besoin, de mesures concrètes et précises pour combattre les assignations identitaires, les discriminations, les ségrégations, les rejets. Nous n’avons besoin, en revanche, ni de mots creux sur la République, ni de commisération, ni bien sûr d’évacuation musclée, de contrôle au faciès, de violences policières.

    Nous voulons l’égalité et la justice, ici et maintenant, tout de suite, pour toutes et tous.

    Didier Epsztajn et Patrick Silberstein

  • Vente solidaire de fruits et légumes le 17 août dans de nombreuses villes d’Ile de France | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/vente-solidaire-de-fruits-et-legumes-le-17-aout-dans-de-nombreuses-villes-d

    « L’ouverture des États généraux de l’alimentation a eu lieu en grandes pompes, avec une volonté de grand battage médiatique. Pour diversion ? Les dernières décisions gouvernementales ne laissent en effet entrevoir aucune volonté de répondre à la nécessaire augmentation du pouvoir d’achat des citoyens. Elles ne s’attaquent pas plus aux chantiers urgents de la rémunération du travail paysan et des salarié-e-s. », juge le Parti communiste français dans un communiqué qui annonce l’initiative qui se déroule jeudi 17 août toute la journée.

    Il s’agira de proposer des fruits et légumes directement du producteur au consommateur, dans des dizaines de villes d’Ile de France (voir liste des points de vente ci-dessous). « Moins cher pour les consommateurs, plus rémunérateur pour les producteurs, le circuit court à prix juste, la population est invitée à en discuter... et à en bénéficier », commente le PCF dont une délégation sera reçue à 11h à Matignon.

    Une initiative identique aura aussi lieu les 1er et 2 septembre dans le Territoire de Belfort, dans le Jura, les 22, 23 et 24 septembre en Isère…

    Les points de vente solidaire en Ile de France de ce jeudi 17 août

    Paris

    8h. Place de la Bastille

    Hauts-de-Seine

    Bagneux. 10h rond-point de la Fontaine Gueffier.

    Gennevilliers. 9h30 parking Victor Hugo. 10h45 Place du marché du Luth. 12h Ferme de l’horloge. 14h45, Grésillons face à l’Espace. 16h mairie.

    Nanterre. 9h, Petit Nanterre (5 allée des Iris). 11h : Esplanade Charles de Gaulle.

    Val de Marne

    Alfortville. 10H30 PCF, 1 Square Véron.

    Boissy Saint Léger. 10h, Halle Griselle, rue Gaston Roulleau.

    Bonneuil-sur-Marne. 10h : pharmacie de Fabien, laboratoire de Verdun, République (place des Libertés). 12h, mairie.

    Champigny-sur-Marne. 10h : place Rodin et MPT Gagarine. 12h : Mairie. 14h30 : parking avenue de Coeuilly. 14h30 gare des Boullereaux. 17h au Maroc (centre Jean Villar).

    Chevilly-Larue. 18H30 : Maison pour tous ( 23 rue du Béarn ). 19H15 Quartier Anatole France.

    Choisy le Roi. 16h30 place Jean Jaurès (Marché)

    Fontenay sous Bois. 10H Hôtel de Ville.

    Gentilly. 12H parvis du gymnase Carmen Lerou. 17H30 Mairie.

    Ivry-sur-seine. 9h, Mairie.

    Kremlin-Bicêtre. 17h45, 48 avenue Charles Gide (piscine).

    La Queue-en-Brie. 9h30 Mairie, avenue Martier (Parking du centre commercial)

    Nogent-Le Perreux. 10h, angle des rues Losserand et Anquetil.

    Orly Ville. 10h, Espace Gérard Philipe.

    Orly aéroport. 10h, section PCF de l’aéroport, 2 rue Georges Baudelaire.

    Valenton. 18h, place du marché.

    Villejuif. 10h, face à la Mairie. 17h, Marché Auguste Delaune.

    Villeneuve-Le-Roi. 10 h, cité Paul Bert, cité Raguet Lépine.

    Vitry-sur-Seine. 11h, Hôtel de Ville. 14h, Section PCF place de l’église. 18h Cité Colonel Fabien et

    Place du 8 mai.

    Seine Saint-Denis

    Bagnolet. 10h30 Place du 17 octobre 1961, 78 rue Robespierre. 12h Hôtel de Ville. 17h30 Centre de santé rue Sadi Carnot.

    Bobigny. 10h Espace citoyen 160 Avenue Jean Jaurès.

    Drancy. 18h Quartier Salengro, ancien marché.

    Epinay. 18h30 Section PCF 39 avenue de la Marne.

    La Courneuve. 18h Franprix centre ville.

    Le Blanc-Mesnil. 17h30 Section PCF 8b rue Claude Terrasse

    Montreuil 17h. Section PCF 10 rue Victor Hugo, La Noue (Barrière de l’AFUL), Morillons (Leader Price) Bel Air (Château d’eau).

    Noisy-le-Sec. 17h30 Maison des communistes 27 rue Henri Barbusse.

    Pantin. 17H30 Ciné 104 Avenue Jean Lolive.

    Pierrefitte 10h, Place de la mairie.

    Saint-Denis. 18h, Floréal (promenade de la basilique). Francs-Moisins (La Poste), Square Fabien. 18h30 Place du 8 mai 1945.

    Saint-Ouen. 17h vieux Saint-Ouen, boulangerie du haut. 18h30 Docks, parvis des bateliers et Place de la mairie.

    Stains. 10h, 38 rue Paul Vaillant-Couturier.

    Villepinte. 16h Quartier Pasteur (Espace Prévert) et quartier Fontaine Mallet (face pharmacie).

  • Night or day
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    is your way !

    Le Bundestag réhabilite
    Les homosexuels allemands
    Condamnés après-guerre

    Rêves inintéressants
    Pain rassis, café amer
    Temps couvert, encore une belle journée

    Encore
    Une belle journée
    Sans elle

    Tu renvoies ta biographie
    À ton éditeur. Étourdi, tu avais
    Oublié ta date de décès

    Tu avais oublié d’inscrire
    Dans ta biographie, ta date de décès
    2064, par suicide

    Je reviens du café
    You have no new message
    Ça valait bien la peine

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    Déjeuner
    Avec Julien
    Dématérialisations

    Déjeuner avec Julien
    Dématérialisations
    Et premiers pas

    Déjeuner avec Julien
    Idée pour une version html
    De Mon Oiseau bleu

    En France,
    On meurt
    Parce qu’on est une femme

    Choisir de ne pas traiter
    Ces féminicides,
    C’est choisir une vision du monde

    Tu lis un article sur les féminicides
    Tu ressens douloureusement
    Son départ

    Lisant cet article sur les féminicides
    Tu interroges ta déception
    Tu ne l’aurais pas tuée ? quand même pas ?

    Non,
    Tu n’as pas cessé
    De l’aimer

    Mais c’est curieux
    Ce que la lecture de cet article
    Fait surgir de doutes en toi

    Émile si tu oublies une fois encore
    Ton rendez-vous, je te coupe un doigt
    Quand même pas ? Non, quand même pas

    Émile, je vais te couper la tête
    La recoller et la recouper !
    Quand même pas ? Non, quand même pas

    Progression dans la compréhension d’Émile
    Entre l’implicite et l’explicite
    Finalement, je ne vais pas lui couper la tête

    Mon ami Franck, dentiste, peut soulager
    Ma rage de dent
    Mais pas ma peine de cœur

    Ma rage de dent distrait
    Ma peine de cœur
    Soignant ma dent, il va me faire mal au cœur

    À mon tout premier rendez-vous chez Franck
    Je lui avais dit, en me retirant une dent
    Tu m’as retiré une épine du pied.

    Mon ami Franck, dentiste, ne trouve
    Pas de foyer infectieux, tu somatises,
    Diagnostique-t-il, je ne suis pas guéri

    Je cumule rage de dent
    Et peine de cœur
    L’une foyer de l’autre

    Quand, miraculeusement, perdu,
    Tu retrouves ton chemin en reconnaissant
    Une rue, où tu n’es plus venu depuis 1995

    La rue
    D’Odessa
    À Bobigny

    Du coup je passe devant une maison
    Dans laquelle il y a des clous, des vis
    Et du parquet montés par moi

    Daniel, Lola
    Vous n’imaginez pas
    Comme Bobigny a changé

    Au retour je passe
    Devant l’ancienne gare de Drancy
    Pensée pour Hélène Gaudy

    Deux heures d’embouteillage
    Discussions sereines
    Avec Émile. Père & fils

    C’est l’été
    Tes voisins dans leurs jardins
    Toi, au fond de ton garage

    Dans mon garage
    J’oppose à la rumeur joyeuse
    Des voisin un free jazz hargneux

    Les hirondelles
    Et quelques perruches
    Paraissent approuver le free jazz

    Encore une belle journée sans elle
    Rage d’amour et peine de dent à Odessa
    Free jazz du soir

    #mon_oiseau_bleu

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mardi 21 février 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13267-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, mardi 21 février 2017, c’est dans quelques heures que je voie le chirurgien, prions pour qu’il ne m’aprenne pas de mauvaises nouvelles.

    En attendant, voici les nouvelles du jour !

    f.

    Actualités françaises :

    21.02.2017

    Interpellation à Drancy : la justice demande que le policier soit jugé pour viol (Atlantico.fr)

    Les pilotes d’Air France approuvent la création d’une nouvelle compagnie low cost (France 24.com)

    20.02.2017

    Hausse du Smic de 15%, plan de relance... Jean-Luc Mélenchon présente son programme économique (Atlantico.fr)

    Macron, hologramme de Hollande et de la finance mondialiste (Olivier Demeulenaere)

    Paris : des centaines de personnes manifestent « contre la corruption des élus » (Le Parisien.fr)

    Moment détente :

    Divers :

    Moment détente :

    Actualités internationales : (...)

    #En_vedette

  • « Lutter contre les violences policières n’est pas que le combat des Noirs et des Arabes »

    Le 19 mars 2017 un collectif de familles de victimes de violences policières organise une marche à Paris. Une marche pour la justice et la dignité .
    Je répondrai à l’appel des familles de victimes car elles sont les plus légitimes dans ce combat. Ce sont elles qui ont été meurtries dans leur chair et parfois touchées dans leur honneur.
    Ce sont elles qui, au cours de procès longs et traumatisants, ont dû faire face à un système bien huilé qui tend à accorder aux policiers une impunité quasi-totale qu’ils sont étrangement les seuls à ne pas constater.
    Ces années de lutte pour faire éclater la vérité leur ont permis d’acquérir une expérience et une expertise sur les questions des violences policières qui sont le socle de leurs revendications.
    Comment s’engager dans cette lutte autrement qu’en marchant à leur côté ? Elles qui y étaient déjà engagées et qui le seront encore lorsque l’effervescence médiatique autour de cette question disparaîtra.
    Le 19 mars je marcherai donc avec elles et j’espère que tous ceux qui trouvent inacceptable qu’un citoyen puisse être violé sur la voie publique en feront autant .
    J’espère que tous ceux qui trouvent aberrant qu’un syndicaliste policier puisse déclarer sur un plateau de télévision en toute décontraction qu’il est convenable d’appeler un homme noir « bamboula » marcheront également le 19 mars .
    Car si tel est le discours assumé en public, on peut aisément imaginer la violence des propos qui peuvent être tenus dans les rues et les commissariats à l’abri des caméras.
    Mais je veux encore croire que les comportements racistes et déviants ne sont l’affaire que de certains policiers et me refuse à les attribuer à la totalité d’entre eux.
    Je m’y refuse car je n’accepte pas que l’on stigmatise toute la banlieue à cause des agissements d’une minorité.
    Je m’y refuse parce que j’ai rencontré des policiers courtois qui ont souvent agi avec moi avec respect et m’ont témoigné leur sympathie.
    J’en profite pour manifester ma solidarité envers les policiers qui ont le courage de briser l’omerta en dénoncant les comportements abjects de certains qui ne voient en l’uniforme qu’un moyen de laisser s’exprimer leurs pulsions les plus sauvages en toute impunité.
    Toutefois, je m’oppose fermement et sans complaisance aux policiers délinquants protégés par la loi qui à chacune de leurs exactions salissent plus encore l’image de la profession et contribuent à faire monter le sentiment anti-policier.
    Cette fermeté est celle qui devrait être affichée par tout homme ou toute femme de bon sens, engagé dans la vie politique et désireux de préserver la cohésion sociale.
    Quel est donc l’avenir de ce pays si une partie des Français ne se sent pas en sécurité en présence de ceux qui sont censés les protéger ?
    J’espère que tous ceux qui veulent dire non à une France où une partie de la population, fragilisée par sa condition sociale peut-être dans un premier temps discriminée, puis humiliée, puis assassinée ou violée marcheront le 19 mars.
    Ne soyons pas tel celui qui voyant le feu au loin ne se mobilise pas pour aider à l’éteindre, jusqu’à ce que ce feu arrive à sa porte et réduise son habitation en cendres.
    Ce combat contre l’injustice n’est pas uniquement le combat des Noirs et des Arabes. On nous violente aujourd’hui à cause de notre couleur de peau, d’autres le seront demain en raison de leurs opinions ou revendications politiques.
    Je pense à Rémi Fraisse décédé suite à un tir de grenade offensive lors de la manifestation de protestation contre le barrage de Sivens..
    Les familles des victimes organisatrices de la marche du 19 mars souhaitent voir toute personne désireuse de manifester sa solidarité marcher à leurs côtés quels que soit son origine, sa couleur de peau, son bord ou son camp politique.
    Elles espèrent que tous ceux qui sont choqués que des émeutiers puissent être jugés en comparution immédiate et écopé de peines de prison ferme alors que d’autres, soupçonnés de viol ou de meurtres circulent dans nos rues, libres marcheront ce 19 mars .
    Comment ne pas évoquer la loi dite de la réforme de la sécurité publique qui vient d’être votée au Parlement comme une ultime provocation envers les victimes de violences policières et leur famille ?
    Cette loi qui a été portée par ce gouvernement prétendument de gauche dans la précipitation va permettre entre autres aux policiers de faire usage de leur arme à feu contre quiconque cherche à échapper à leur garde après de simples sommations et selon leur propre appréciation du danger.
    Comme le syndicat de la magistrature, l’Ordre des avocats de Paris, la conférence des bâtonniers, ou le collectif des familles de victimes, je m’oppose à cette loi et particulièrement aux dispositions qui tendent à élargir la possibilité pour les policiers de faire usage de leur arme à feu.
    Si cette loi est promulguée, lorsque la première victime sera abattue dans des conditions suspectes et que les policiers mis en cause s’abriteront derrière cette réforme, nous devrons nous rappeler quel gouvernement a porté ce projet de loi et quel Président l’aura promulguée et rendu applicable.
    Les habitants des quartiers populaires qui sont les premiers exposés à la violence policière-pour le moment devront se poser les questions suivantes : « pourquoi ce gouvernement dit socialiste et ce président nous ont mis dans une telle situation ? »
    « Quel est le sens de se rendre au chevet des victimes de violences policières tout en promulguant dans le même temps une loi qui risque de multiplier le nombre de victimes de ces mêmes violences ? »
    Ils nous ont promis le récépissé contre les contrôles au faciès, nous aurons la réforme de la sécurité publique.
    Quant aux Racailles en col blanc, elles ne seront certainement pas inquiétées par cette loi.
    Détournement de fonds publics à des fins d’enrichissement personnel, emplois fictifs payés avec l’argent des contribuables, mensonges éhontés…
    Malgré tout, elles ne seront pas interpellées sur un trottoir, fouillées, palpées sous les regards des passants, violées ou condamnées à mort dans un transformateur électrique.
    Pas étonnant que leur seule réponse face aux derniers événements qui ont pourtant ému toute la France soit un soutien inconditionnel à la police.
    Ce qui s’est passé à Aulnay-sous-Bois n’est malheureusement pas un cas isolé. Je pense notamment à Alexandre blessé au rectum par un policier municipal de Seine Saint Denis en 2015 à Drancy.
    Ce qui s’est passé à Beaumont sur Oise n’est pas non plus un cas isolé. Je pense à Ali Ziri ce retraité Algérien de 69 ans décédé par asphyxie suite à une interpellation et sur le corps duquel on a retrouvé une trentaine d’hématomes.
    Selon l’ACAT (action des chrétiens pour l’abolition de la torture), 15 personnes par an meurent suite à des violences policières en France.
    C’est trop ! Cela doit cesser ! Et c’est pour cela que je marcherai avec le collectif des familles de victimes de violences policières le 19 mars.
    Et je me désolidarise dès à présent de quiconque voudrait profiter de ce rassemblement pacifique pour casser, voler, piller, dégrader ou s’en prendre physiquement et même verbalement aux policiers.
    Quiconque agira ainsi ce jour-là sera considéré à mes yeux comme n’ayant aucun sens de l’intérêt général et peut-être même comme quelqu’un qui agit volontairement pour nuire à cette cause.
    Je marcherai le 19 mars aux côtés des familles de victimes de violence policière, avant tout en tant que père.
    J’ai aujourd’hui le sentiment profond que mes enfants ne sont plus en sécurité. Les faire grandir dans un certain confort matériel, leur inculquer des valeurs, financer leurs études, leur donner les armes intellectuelles pour se défendre, les éloigner de la délinquance ne suffira pas à les préserver des prédateurs armés, protégés par l’uniforme qui ne les verront que comme des « bamboulas ».
    À cause de leur couleur de peau, ils pourront être présents au mauvais moment au mauvais endroit et je sais aujourd’hui que cela pourrait leur être fatal.
    C’est avant tout pour eux que je me mobilise. Afin que dans quelques années lorsqu’ils me demanderont des comptes sur l’état de la France que nous leur aurons laissé, je puisse leur répondre « J’ai essayé… Le 19 mars, j’ai marché »

    Kery James

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/17/kery-james-lutter-contre-les-violences-policieres-n-est-pas-uniquement-le-co

  • [ILS FONT AULNAY] Hadj Khelil : “L’une des dernières chances de la France, ce sont les quartiers” | Bondy Blog
    LES BÂTISSEURS jeudi 16 février 2017 |Par Leïla Khouiel
    http://www.bondyblog.fr/201702160943/ils-font-aulnay-hadj-khelil-lune-des-dernieres-chances-de-la-france-ce-son

    Hadj Khelil : Je suis né en Algérie, arrivé en France à l’âge de deux ans. Mon père, avocat à Alger, est devenu commerçant à Barbès, comme beaucoup de monde à l’époque. Ma mère a fait très peu d’études. Mes parents m’ont éduqué avec beaucoup d’exigence et la volonté de réussite. J’ai grandi et je vis toujours dans le quartier des Oiseaux à Drancy, j’ai effectué quasiment toute ma scolarité dans le 93 : lycée Delacroix à Drancy, prépa, fac à Saint-Denis. Puis Sup de Co à Paris. Ensuite, je suis allé à l’université britannique d’Oxford. Une fois ce cursus achevé, je suis entré dans une salle des marchés, à Londres, j’y ai travaillé pendant quatre ans sur les produits dérivés. J’étais le collègue de Kerviel, je ne l’ai jamais vu mais on avait le même patron ! À 27 ans, j’en ai eu marre de cette vie de soldat, à bosser comme un fou, j’ai eu besoin de retourner au bled.

    Le Bondy Blog : Vous rentrez en Algérie et vous fondez Bionoor.
    Hadj Khelil : C’était comme une “thérapie”. J’avais 27 ans et de vieilles questions sur mon passé algérien, j’avais besoin de comprendre qui j’étais, de me reconnecter à mes racines. Je retourne donc au bled après 15 ans d’absence, la période noire de terrorisme. J’ai alors effectivement créé Bionoor en 2002, une société de production et d’importation de dattes issues de l’agriculture biologique [plus de 200 tonnes par an, ndlr], en reprenant les plantations de ma famille laissées quasi à l’abandon près de Ouargla. Notre famille et l’ensemble des Sahariens avons toujours eu un esprit écologique. Préserver l’eau et l’environnement n’est pas un loisir mais une nécessité absolue. Je monte donc cette boîte comme j’avais appris à le faire à l’école. Enfin, on n’apprend pas ça à l’école, on apprend à apprendre. Ici, j’ai appliqué des concepts que je l’avais appris à l’école. Avec Bionoor, dont les locaux sont ici dans cet hôtel d’activités d’Aulnay-sous-Bois et dans les 3 000 depuis 2004, j’ai introduit l’agriculture biologique en Algérie. On a commencé avec les dattes. Aujourd’hui, on fait du chocolat, de la viande bio halal, de la charcuterie bio halal – vous n’imaginez pas à quel point c’est très difficile de faire de la charcuterie bio halal ! – Bionoor est une société d’innovations. On se bat depuis 15 ans avec plus grand que nous.

    Le Bondy Blog : Au bout de 12 ans, vous vous lancez en parallèle dans une autre aventure : Big Mama.

    Hadj Khelil : Ma “thérapie” était terminée. J’ai eu envie de revenir à mes premiers amours, que sont les mathématiques et j’ai monté une boîte qui fait de l’intelligence artificielle : le datalab Big Mama. La data, c’est l’or de demain. On développe des logiciels algorithmiques, des robots qui font mieux que les hommes, on bosse dessus depuis 2014. Au départ, on a monté ce projet avec des Centraliens des 3 000, des jeunes que l’on a formés grâce à Connex’Cités.(...)

    • L’une des dernières chances de la France, ce sont les quartiers. Ce ne sont pas des mecs comme François Fillon qui sont des espèces de parasites qui se payent sur la bête, qui vivent en consommant la France. Ceux qui se battent pour la France, ceux qui se lèvent pour elle, font de la valeur pour elle, ce sont les personnes d’ici. Ce sont, eux, les soldats de la France. Ce sont les résistants du quotidien : ils se battent tous les jours pour les autres, dans des petites associations, qui s’occupent des jeunes dans les cités, ceux qui tentent de recréer du dialogue, de recoller les pots cassés, ceux qui font en sorte de fabriquer de la cohésion. On n’entend très peu parler de ces gens-là. Ce sont les fourmis de la République. J’ai le sentiment qu’il y en a plus ici qu’ailleurs. La France est en danger parce qu’elle est en train de marcher sur l’une de ses dernières chances.

  • « Affaire Théo » : les violences et sévices sexuels perpétrés par des policiers sont-ils exceptionnels ?
    https://www.bastamag.net/Les-violences-et-sevices-sexuels-perpetres-par-des-policiers-en-France-une

    Le « viol avec matraque » dont est accusé un policier sur Théo L., un jeune aulnaysien de 22 ans, a suscité la réprobation de toute la classe politique, mise à part l’extrême-droite. Si elles demeurent rares, les violences avec sévices sexuels perpétrés par des policiers ne sont malheureusement pas exceptionnelles. La France a déjà été condamnée à deux reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour de tels faits. Un policier, accusé d’avoir commis des violences similaires à Drancy, sera jugé le 20 (...)

    #Décrypter

    / A la une, #Enquêtes, #Discriminations, #Justice, #Classes_populaires

  • « Affaire Théo » : les violences et sévices sexuels perpétrés par des policiers sont-ils exceptionnels ?
    http://www.bastamag.net/Les-violences-et-sevices-sexuels-perpetres-par-des-policiers-en-France-une

    Le « viol avec matraque » dont est accusé un policier sur Théo L., un jeune aulnaysien de 22 ans, a suscité la réprobation de toute la classe politique, mise à part l’extrême-droite. Si elles demeurent rares, les violences avec sévices sexuels perpétrés par des policiers ne sont malheureusement pas exceptionnelles. La France a déjà été condamnée à deux reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour de tels faits. Un policier, accusé d’avoir commis des violences similaires à Drancy, sera jugé le 20 (...)

    #Décrypter

    / A la une, #Enquêtes, #Discriminations, #Justice, #Classes_populaires

  • I am Spartacus : Le viol, nouvelle technique d’immobilisation de la police française ?
    jeudi 9 février 2017
    http://philippealain.blogspot.com/2017/02/le-viol-nouvelle-technique.html

    (...) On pourrait croire qu’il s’agit là d’une bavure, d’un cas isolé, qui ne concerne en aucun cas la police en général. Ah bon ?

    "Je vais te violer et ont va voir si tu filmeras la police"

    Septembre 2016, un enseignant chercheur de 28 ans filme avec son téléphone portable l’interpellation mouvementée d’une femme par des policiers à la gare de Saint-Denis.
    Deux policiers s’approchent de lui et le menacent : « On va te violer, ça te plaît, ça ? Je vais te violer et on va voir si après tu filmeras la police. » (1)
    Selon l’enseignant, les policiers lui font ensuite des clés de bras et touchent à plusieurs reprises ses fesses. Quand ils trouvent sa carte de professeur, ils lui disent : « T’es prof ? Quand l’état islamique viendra à la Sorbonne, tu vas les regarder en te branlant ? »
    Une plainte est déposée. Les policiers, eux, continuent tranquillement à faire régner la terreur, pardon la loi, dans notre belle démocratie.

    Octobre 2015, Drancy, un homme de 28 ans vient d’être arrêté par la police municipale pour tapage nocturne. Alors que les policiers le forcent à monter dans un voiture pour le transférer à Bobigny, il ressent une violente douleur dans les fesses et hurle, puis se met à pleurer. Un policier lui dit : “plus jamais tu parleras comme ça de la police municipale, tu te rappelleras de nous” (2)
    A 4 heures du matin, il est amené en consultation chez un médecin qui constate une perforation de l’anus et lui prescrit 10 jours d’ITT. Son ADN est même retrouvé à l’extrémité de la matraque télescopique du policier. Pour sa défense, le policier explique que sa matraque a... "dérapée".
    Ici encore, la "justice" veille. Le policier vient d’être jugé... pour violences volontaires, mais pas pour viol. Le procureur requiert 6 mois avec sursis. Le jugement sera rendu le 20 février.

    La police ne viole pas. Elle violente. Nuance

    C’est le second scandale de cette affaire. Non contents d’avoir violé un homme, ce qui est prouvé par l’examen médical réalisé immédiatement après les faits, les policiers mentent comme des arracheurs de dents afin d’aboutir à une requalification des faits. Et ils y arrivent. (...)

    (1) https://blogs.mediapart.fr/christian-salmon/blog/230916/chronique-de-la-folie-policiere-ordinaire

    (2) http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/01/17/un-policier-municipal-juge-pour-violences-volontaires-avec-arme_5063898_1653

    https://seenthis.net/messages/527865
    https://seenthis.net/messages/527187
    https://seenthis.net/messages/561509

    #violences_policières

  • Un policier municipal jugé pour violences volontaires avec arme
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/01/17/un-policier-municipal-juge-pour-violences-volontaires-avec-arme_5063898_1653

    Est-ce par l’opération du Saint-Esprit que M. Alexandre T. s’est retrouvé avec une « plaie ouverte profonde de 1,5 centimètre » au niveau de l’anus ? C’est la question que s’est posée son avocate et c’est celle qui a semblé occuper les débats pendant trois heures, lundi 16 janvier, au tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

    Un policier municipal de Drancy, Arnaud P., comparaissait à l’audience pour violences volontaires avec arme. Mais il s’est évertué à dire qu’il « n’y avait pas eu d’incident ». Ce 29 octobre 2015, pourtant, du sang a été retrouvé dans la Peugeot 307 de l’équipage de police, ainsi que sur le caleçon d’Alexandre T.. Vers 4 heures du matin, un médecin a constaté la blessure du jeune homme de 28 ans et lui a délivré dix jours d’interruption totale de travail. Son ADN a même été retrouvé à l’extrémité du bâton télescopique de défense utilisé par le policier.

    Pourtant, l’agent « ne [se] l’explique pas ». A la barre, il dit des « peut-être » et des « je ne sais pas » quand le procureur adjoint, puis la présidente du tribunal, puis l’avocate de la victime essayent de reconstituer le cours de la soirée.

    #violences_policères #viol #culture_du_viol #déni_de_viol #police

    L’article n’utilise même pas le mot viol. Pourtant « Son ADN a même été retrouvé à l’extrémité du bâton télescopique de défense utilisé par le policier. »

  • Nouvel épisode dans l’histoire des imams télévisuels. Après le classique imam de Drancy, ressorti chaque fois qu’on a besoin d’une marionette qui dit tout bien ce que l’on attend, voilà qu’on a Rachid Birbach. Un « président de l’Assemblée des musulmans de Corse » qui n’est pas Corse et probablement même pas imam non plus. Un mec qui jusqu’à maintenant s’était fait connaître comme faux imam d’Auxerre pour le CRIF et comme chauffeur de foule pour une organisation terroriste (LDJ). Joli.
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-12-29/Incidents-d-Ajaccio-mais-qui-est-Rachid-Birbach-l-etrange-invite-de-
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20151230.OBS2079/rachid-birbach-le-mysterieux-imam-aventurier-invite-par-france-
    https://francais.rt.com/france/12949-rachid-birbach-faux-imam-crif-israel

  • Dans quelles alternatives le risque nucléaire est il soluble ?
    http://mars-infos.org/dans-quelles-alternatives-le-311

    À l’heure de la COP21, la question du nucléaire est au mieux absente, au pire le nucléaire bénéficie de la promotion des nucléocrates et de certains sponsors comme EDF présentant le nucléaire comme une solution face a l’urgence climatique. — COP21, l’accident ferroviaire de Drancy, l’ancienne carrière de Vaujours, Le tract au format pdf


  • Premier Convoi, Pierre Oscar Levy, 1992

    Chère J. ,

    Je te l’ai dit au téléphone j’ai vu le film « premier convoi ». Je crois qu’il est très important que tu le regarde avec autant d’attention que moi car il m’a largement désembrumé et pas seulement sur de l’inspiration mentale froide.
    Les séquences de ce film mettent en scène les victimes du premier convois pour Auschwitz. Les personnages racontent avec un extrême détail, dans la parole et aussi dans les lieux ce qu’ils ont vécu à partir du tout début de leur première arrestation. Ca va jusqu’à l’ouverture de porte du bureaux qui a permis à un homme de voir le commissaire. Ca veut dire qu’il a fallu retrouver les lieux parisiens exactes. Et puis la prison de Drancy, le train, et tout ça avant d’arriver à Auschwitz. Il a fallu répéter les témoignages et mettre les personnages en condition.
    Le filmeur n’intervient pas, il ne pose pas de questions et, en regardant le film je me dis que pour avoir une telle limpidité, les témoignages sont forcément préparés, accouchés. En voyant ce film je me rend compte du travail qui a été fait. C’est à dire, d’abord rencontrer, des heures et des heures, se servir de ce premier témoignage brut pour retrouver des lieux, jusque là inconnus du réalisateur, y aller avec le personnage parler parler et finalement accoucher d’un témoignage qui servira de matière et que le film va se charger de mettre en scène.
    C’est un peu le parfait opposé de la biographie de Rimbault car ici ce sont des personnages documentaire.

    Je dis que ça m’a désembrumé car les films que j’ai fais depuis 10 ans sont sous le régime d’énormément de contraintes, des contraintes auxquelles je suis habitué déjà par ma vie. Comme je n’ai fait des films que dans ces conditions jusqu’à présent, je suis habitué à peu, y compris en terme de résultat. Ce que j’ai vu en voyant ce film c’est qu’il me fallait apprendre et comprendre l’étendue des choses qui sont possibles à condition de voir le film suffisamment largement. Je ne sais pas si je suis très clair.
    Ce que j’imagine c’est de rencontrer des tas de gens pour, des fois, entendre parler de quelqu’un d’autre, le rencontrer, et réécrire une partie du film grâce à la rencontre de lieux ou d’évènements que je n’imaginais pas.
    Regarde ce film et vois en quoi il peut concerner une production particulière. Un truc de ouf. Merci encore à M. de m’avoir trouvé le contact du réal aussi rapidement.

    Et, évidement si il m’a plût, je ne dis pas que je veux le copier. Tu verras, il y a notamment des choses qui ne fonctionnent pas très bien.

    On ira loin.
    Rémi

    Pas de bonne vidéo pour cette critique à 2 balles.
    #critique_a_2_balles #pierre_oscar_levy #premier_convoi #1992 #shoah #cinéma #documentaire

  • http://www.barbararomagnan.eu/jean-christophe-lagarde-sur-france-inter-erreurs-et-contreverites-su

    Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et maire de Drancy, était ce matin l’invité de France Inter.

    Interrogé sur les solutions à apporter à la crise, M. Lagarde a notamment préconisé un retour aux 39 heures payées 35, sans compensation de salaire, au motif que la génération qui a connu leur mise en place se serait « offert des loisirs ».

    Or il ne s’agit pas de s’offrir des loisirs (d’autant que la RTT recouvre un champ bien plus large, en termes de temps familiaux, d’engagements bénévoles, d’aidants familiaux), mais d’absorber les gains réguliers de productivité afin d’éviter le chômage. La politique de réduction du temps de travail a des effets sociaux en termes de qualité de vie, – d’ailleurs appréciés des Français -, mais elle est avant tout une nécessité économique. Dans les années 1950, la durée moyenne hebdomadaire du temps de travail était de 45 heures. Sans diminution du temps de travail, les gains de productivité opérés depuis 1950 auraient eu pour conséquence de mettre au chômage une grande partie des travailleurs.

    Il est donc bien question de partage du temps de travail, et du choix que nous avons de faire supporter les gains de productivité à l’ensemble de la collectivité via la réduction du temps de travail des temps pleins, ou bien, tel que le fait spontanément le marché, en créant 10% de chômage sans toucher aux temps pleins.

    En parallèle, M. Lagarde évoque un effondrement de la compétitivité française de 7 points entre 1997 et 2012, et l’impute à la réduction du temps de travail. Or des bornes temporelles plus fines permettent de décomposer l’évolution de la compétitivité française ces dernières années. En effet les chiffres de l’OCDE sont formels : la compétitivité française s’est améliorée de 1997 à 2002, et ce n’est qu’à partir de 2004 qu’elle décroit. Ainsi, durant cette période, la France constitue au contraire le pays où les coûts salariaux unitaires relatifs (c’est-à-dire les salaires additionnés aux charges et rapportés à la productivité) ont le plus baissé. Après 2004, la forte appréciation qu’a connue l’euro a effectivement grevé les coûts de production.

    #35heures #économie #temps_de_travail

  • Communiqué de presse : A propos de l’incident sur un wagon d’uranium stationnant à la gare de Drancy-Le Bourget du mardi 20 janvier 2015
    http://www.brujitafr.fr/2015/01/communique-de-presse-a-propos-de-l-incident-sur-un-wagon-d-uranium-station

    Au vu des événements récents, et du passage en alerte rouge du « plan vigie pirate », le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a du laissé aller dans la sécurité des citoyens. A moins que l’on nous accuse encore d’être d’affreux complotistes.

    Merci à la sénatrice de Seine Saint Denis, Aline Archimbaud, pour l’alerte.

    Dans la nuit de mardi à mercredi, la bâche d’un wagon stationné dans la gare de triage de Drancy-Le Bourget transportant de l’uranium appauvri a été vandalisé à coups de cutter.

    Si, selon les déclarations de la Préfecture de Seine-Saint-Denis, cet incident n’a pas donné lieu au déclenchement d’un plan d’urgence interne matières dangereuses, le danger pour les populations vivant à proximité et pour l’environnement n’ayant pas été avéré, il révèle toutefois, et de façon alarmante, que les conditions (...)

  • Le nazi Aloïs Brunner est mort il y a quatre ans en Syrie - Libération
    http://www.liberation.fr/monde/2014/12/01/le-nazi-alois-brunner-est-mort-il-y-a-quatre-ans-en-syrie_1154375

    Le centre Simon Wiesenthal a recueilli de nouvelles informations sur la mort, jusqu’ici incertaine, du bras droit d’Adolf Eichmann, soupçonné de vivre sous la protection du régime syrien depuis les années 50.

    Sa mort était devenue chaque année un peu plus probable. Le centre Simon Wiesenthal, organisation basée à Jérusalem qui lutte pour que les criminels nazis répondent de leurs actes, en a maintenant la quasi-certitude : Aloïs Brunner, l’un des plus recherchés au monde, est mort en Syrie il y a quatre ans. Il avait alors 98 ans. « Nous avons reçu des informations d’un ancien agent des services secrets allemands, qui a servi au Moyen-Orient, et qui nous a dit que Brunner était mort et avait été enterré à Damas », a déclaré Efraim Zuroff, le directeur du centre, au quotidien britannique Daily Express, précisant qu’il considérait cette source comme fiable.

    Aloïs Brunner est né en 1912 dans la partie de l’Empire qui est aujourd’hui l’Autriche. Fervent SS, il est rapidement devenu le bras droit d’Adolf Eichmann, premier exécutant de la solution finale. Entre juin 1943 et août 1944, Brunner a été le chef du camp d’internement de Drancy, d’où partaient les convois de déportés. Il est accusé d’avoir organisé la déportation de 130 000 juifs en Europe, dont 24 000 en France et 43 000 en Grèce.

    Sa trace a été retrouvée par les époux Klarsfeld à Damas, qui le soupçonnaient depuis le début des années 60 de vivre sous la protection des autorités syriennes. Sous le nom de « docteur Georg Fischer », il aurait aidé Hafez al-Assad à pefectionner son système de renseignement et dispensé ses conseils en répression et torture. Le régime Assad, père et fils, a toujours démenti sa présence. En 1961, Brunner a perdu l’usage d’un œil et trois doigts dans un attentat au colis piégé.

    Dans un article intitulé Nazi Butcher in Syria Haven publié en 1987, le Chicago Sun-Times expliquait que Brunner s’était enfui en Syrie dès la fin de la guerre, en passant par Le Caire. Au journaliste qui a réussi à l’avoir brièvement au téléphone, Brunner a dit que les Juifs « méritaient tous de mourir car ce sont les agents du diable et le déchet de l’humanité » et qu’il n’avait « aucun regret ». En décembre 1999, déjà, des sources syriennes avaient annoncé son décès.

    « Brunner était le plus fanatique des lieutenants d’Eichmann. Il a opéré en Autriche, en Allemagne, en Macédoine, en Slovaquie. Le mandat d’arrêt de la justice allemande le met en cause pour sa participation aux meurtres de 124 000 juifs »,avait expliqué Serge Klarsfeld à Libération.

    Brunner a déjà été condamné à mort par contumace en France en 1954 et 1956, et à la perpétuité lors d’un nouveau procès en 2001. Ce dernier procès, qui a suivi une plainte des époux Klarsfeld visait la déportation de 352 enfants de Drancy, dont le plus jeune n’avait que 15 jours.