• Instagram : la foire aux vanités

    Deux milliards d’utilisateurs actifs chaque mois, 100 millions de vidéos et photos partagées quotidiennement : lancé à l’automne 2010, au cœur de la Silicon Valley, par Kevin Systrom et Mike Krieger, deux étudiants de l’université de Stanford, le réseau Instagram a connu une ascension fulgurante. Surfant sur le développement de la photographie sur mobile, l’application, initialement conçue pour retoucher (grâce à ses fameux filtres) et partager des clichés, attire rapidement des célébrités et attise la convoitise des géants du numérique. En 2012, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, qui flaire son potentiel commercial, la rachète pour la somme faramineuse de 1 milliard de dollars. La publicité y fait son apparition deux ans plus tard, favorisant l’explosion du marketing d’influence. Désormais, les marques se tournent vers les personnalités les plus suivies pour promouvoir leurs produits. Les stars aux millions d’abonnés, comme Cristiano Ronaldo ou Kim Kardashian, engrangent des revenus astronomiques, tandis qu’au bas de la hiérarchie, soumis à une concurrence impitoyable, les « nano-influenceurs » se contentent de contrats payés en nature ou d’avantages promotionnels. Transformé en gigantesque centre commercial, le réseau abreuve ses utilisateurs de visions modifiées de la réalité, entre corps jeunes et dénudés, spots touristiques aussitôt pris d’assaut et images esthétisées de nourriture, labellisées « food porn ». Conséquences : les opérations de chirurgie esthétique se multiplient chez les jeunes, enrichissant des praticiens peu scrupuleux, tandis que l’anxiété et la dépression progressent de façon inquiétante chez les adolescents, particulièrement perméables à ces idéaux standardisés.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/66132_0

    #film #documentaire #film_documentaire
    #réseaux_sociaux #Instagram #drogue #beauté #fanbook #Mark_Zuckerberg #esthétique #marketing_d'influence #influencer #foll-ow #mise_en_scène #fast_fashion #mode #corps #algorithme #nudité #misogynie #standardisation #dysmorphie #santé_mentale #chirurgie_esthétique #décès #food_porn #estime_de_soi #reconnaissance

  • Accidents de trottinettes à Tel Aviv : 70 % roulent sans casque, 20 % sont ivres Nathan Jeffay - Time of israel
    https://fr.timesofisrael.com/accidents-de-trottinettes-a-tel-aviv-70-roulent-sans-casque-20-son

    Un hôpital de Tel Aviv submergé par les blessures liées aux trottinettes électriques a révélé que 70 % des conducteurs accidentés ne portaient pas de casque et que 20 % d’entre eux étaient sous l’emprise de l’alcool.

    Alors que le nombre de trottinettes électriques se multiplie dans les rues de la Ville Blanche ces dernières années – un grand nombre d’entre elles appartenant à des particuliers, mais aussi des services de location et à des entreprises de livraison de nourriture – de nombreux riverains ont exprimé leurs inquiétudes concernant les risques pour les piétons. Une étude menée par l’hôpital Sourasky de Tel Aviv a révélé les risques encourus par les conducteurs, en particulier ceux qui ne se protègent pas de manière adéquate.


    L’étude porte sur les accidents impliquant des vélos et des trottinettes électriques, même si les accidents impliquant ces premiers sont moins fréquents. L’étude a révélé que même lorsque les conducteurs blessés portaient un casque, c’étaient en général des casques dits « demi-coquilles », qui offrent une protection limitée mais sont plus à la mode que les casques complets.

    « Malheureusement ces statistiques ne me surprennent pas », a déclaré au Times of Israel le Dr Shimrit Arbel, un des médecins chefs du département de chirurgie buccale et auteur principal de l’étude. « À l’hôpital, nous voyons au quotidien les conséquences des blessures causées par les trottinettes. Le nombre de conducteurs qui les utilisent, souvent sans aucune expérience, augmente tous les jours et le nombre de blessés graves est trop élevé. »

    « Le message à faire passer est que les gens doivent porter un casque, un casque complet qui protège tout le visage ».

    Selon l’étude menée par l’hôpital Sourasky, il y aurait entre 100 000 et 150 000 trottinettes électriques en Israël. On peut y lire que dans une étude distincte, des chercheurs ont constaté qu’entre 2014 et 2019, les accidents impliquant des vélos et des trottinettes électriques comptaient pour plus de 10 % des admissions à l’hôpital pour des blessures dentaires et maxillo-faciales.

    La nouvelle étude porte sur les admissions liées aux vélos électriques et aux trottinettes électriques en 2019 et 2020. Pendant cette période, 320 admissions au total ont été enregistrées, soit une admission en moyenne presque tous les deux jours. Parmi celles-ci, 238 patients ont été blessés en conduisant une trottinette électrique et 82 patients ont été blessés lors de la conduite d’un vélo électrique.

    Environ un tiers des cas présentaient des fractures des os du visage qui ont nécessité une hospitalisation et une intervention chirurgicale sous anesthésie générale pour réparer les fractures, d’après Arbel. Les blessures les plus courantes sont des dents cassées, voire perdues, et des entailles dans la zone faciale qui nécessitent des points de suture. . . . . . . .

    #bobos #accidents #trottinettes_électriques #trottinettes_partagées #vélos #chirurgie

    • Interpellante, cette classe sociale qui ne sait même pas rouler en vélo, qui n’a pas les bases élémentaires du code de la route.
      Bon, l’essentiel, c’est qu’on ne les ait pas appris à réfléchir.

  • Les femmes meurent davantage lorsque c’est un homme qui les opère
    https://fr.news.yahoo.com/femmes-meurent-davantage-homme-chirurgien-170923420.html?guce_referre

    Les patientes auraient 30% de risques supplémentaires de mourir que les patients à la suite d’une opération chirurgicale menée par un homme, révèle une étude.

    Y a-t-il du sexisme dans les soins chirurgicaux qui mènerait à une grande inégalité de traitement ? Des chercheurs canadiens se sont posé la question. D’après les résultats d’une étude publiée dans la revue scientifique JAMA Surgery, lorsqu’un chirurgien masculin opère une femme, elle aurait 32 % plus de risques de décéder qu’un patient de sexe masculin.

    Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de plus d’un million de patients opérés au Canada entre 2007 et 2019 par 2 937 chirurgiens. Le sexe du patient, celui du professionnel de santé et les suites post-opératoires font partie des critères retenus par les scientifiques.
    « Ces résultats sont préoccupants »

    Au total, 602 560 malades étaient « en concordance de sexe avec leur chirurgien ». Plus de 500 000 patients hommes ont ainsi été opérés par des chirurgiens masculins et près de 93 000 patientes femmes ont été opérées par des chirurgiennes. Au contraire, 717 548 personnes étaient en discordance de sexe (667 279 femmes opérées par un homme et 50 269 hommes opérés par une femme). Quelque 189 390 patients, soit 14,9%, ont connu au moins une complication après l’opération.

    « Nous avons constaté que les patientes opérées par des hommes avaient 15 % de risques supplémentaires d’obtenir de moins bons résultats que les patientes opérées par des femmes », a expliqué le Dr Angela Jerath, co-auteure de l’étude, au journal britannique The Guardian. De plus, les hommes opérés par des femmes avaient de meilleures suites post-opératoires.

    « Ces résultats sont préoccupants car il ne devrait pas y avoir de différence entre les sexes en ce qui concerne les suites post-opératoires des patients, quel que soit le sexe du chirurgien », conclut la scientifique. Les « préjugés sexistes implicites, les attitudes et les stéréotypes profondément enracinés » peuvent être une explication possible à ces résultats.

  • Enquête pour viol contre un ponte de la gynécologie : huit ans d’alertes ignorées - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/021021/enquete-pour-viol-contre-un-ponte-de-la-gynecologie-huit-ans-d-alertes-ign

    Une enquête pour « #viol sur mineure de plus de quinze ans », visant un #chirurgien de l’hôpital #Tenon, a été ouverte par le parquet de Paris fin septembre. Plusieurs de ses patientes avaient dénoncé, depuis 2013, des #violences_gynécologiques auprès de l’#AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Ordre des médecins, sans qu’aucune vérification n’ait été lancée.

    #pédocriminalité

  • « Les sages-femmes n’ont jamais fait fortune de leur activité »
    https://www.humanite.fr/les-sages-femmes-nont-jamais-fait-fortune-de-leur-activite-711956

    Nathalie Sage Pranchère, historienne chargée de recherche au CNRS, revient sur quatre siècles d’histoire du rôle des femmes dans l’ #accouchement et sur leur émancipation des médecins. Entretien

    En quoi le XVIIe siècle marque-t-il une rupture dans l’histoire des sages-femmes ?

    Nathalie Sage Pranchère : C’est alors que les #chirurgiens, un corps de soignants moins considérés que les #médecins, commencent à investir le champ de la naissance. Leur recherche de promotion sociale passe par une revendication de #scientificité, notamment dans l’accouchement. Ils recourent aux instruments, inventant le #forceps. Pour s’imposer dans le champ de la #naissance, il leur faut en déconsidérer les actrices traditionnelles : les #femmes. Cela passe d’abord par une #dévalorisation des compétences féminines. Cela se traduit aussi par des propos très durs sur les « #matrones », qui seraient sales, grossières et dangereuses pour les femmes. Ce mouvement d’appropriation de la naissance est toutefois très progressif et inégal. Si Mme de La Vallière, maîtresse de Louis XIV, est accouchée par un chirurgien, c’est bien une #sage-femme qui assiste la reine lors de ses accouchements.

    Cette prise de pouvoir progressive des chirurgiens entraîne-t-elle une disparition des #sages-femmes ?

    Nathalie Sage Pranchère Non. S’il est économiquement et symboliquement intéressant pour

  • The Age of Instagram Face | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/culture/decade-in-review/the-age-of-instagram-face

    This past summer, I booked a plane ticket to Los Angeles with the hope of investigating what seems likely to be one of the oddest legacies of our rapidly expiring decade: the gradual emergence, among professionally beautiful women, of a single, cyborgian face. It’s a young face, of course, with poreless skin and plump, high cheekbones. It has catlike eyes and long, cartoonish lashes; it has a small, neat nose and full, lush lips. It looks at you coyly but blankly, as if its owner has taken half a Klonopin and is considering asking you for a private-jet ride to Coachella. The face is distinctly white but ambiguously ethnic—it suggests a National Geographic composite illustrating what Americans will look like in 2050, if every American of the future were to be a direct descendant of Kim Kardashian West, Bella Hadid, Emily Ratajkowski, and Kendall Jenner (who looks exactly like Emily Ratajkowski). “It’s like a sexy . . . baby . . . tiger,” Cara Craig, a high-end New York colorist, observed to me recently. The celebrity makeup artist Colby Smith told me, “It’s Instagram Face, duh. It’s like an unrealistic sculpture. Volume on volume. A face that looks like it’s made out of clay.”

    Instagram, which launched as the decade was just beginning, in October, 2010, has its own aesthetic language: the ideal image is always the one that instantly pops on a phone screen. The aesthetic is also marked by a familiar human aspiration, previously best documented in wedding photography, toward a generic sameness. Accounts such as Insta Repeat illustrate the platform’s monotony by posting grids of indistinguishable photos posted by different users—a person in a yellow raincoat standing at the base of a waterfall, or a hand holding up a bright fall leaf. Some things just perform well.

    The human body is an unusual sort of Instagram subject: it can be adjusted, with the right kind of effort, to perform better and better over time. Art directors at magazines have long edited photos of celebrities to better match unrealistic beauty standards; now you can do that to pictures of yourself with just a few taps on your phone.

    Snapchat, which launched in 2011 and was originally known as a purveyor of disappearing messages, has maintained its user base in large part by providing photo filters, some of which allow you to become intimately familiar with what your face would look like if it were ten-per-cent more conventionally attractive—if it were thinner, or had smoother skin, larger eyes, fuller lips. Instagram has added an array of flattering selfie filters to its Stories feature. FaceTune, which was released in 2013 and promises to help you “wow your friends with every selfie,” enables even more precision. A number of Instagram accounts are dedicated to identifying the tweaks that celebrities make to their features with photo-editing apps. Celeb Face, which has more than a million followers, posts photos from the accounts of celebrities, adding arrows to spotlight signs of careless FaceTuning. Follow Celeb Face for a month, and this constant perfecting process begins to seem both mundane and pathological. You get the feeling that these women, or their assistants, alter photos out of a simple defensive reflex, as if FaceTuning your jawline were the Instagram equivalent of checking your eyeliner in the bathroom of the bar.

    “I think ninety-five per cent of the most-followed people on Instagram use FaceTune, easily,” Smith told me. “And I would say that ninety-five per cent of these people have also had some sort of cosmetic procedure. You can see things getting trendy—like, everyone’s getting brow lifts via Botox now. Kylie Jenner didn’t used to have that sort of space around her eyelids, but now she does.”

    Twenty years ago, plastic surgery was a fairly dramatic intervention: expensive, invasive, permanent, and, often, risky. But, in 2002, the Food and Drug Administration approved Botox for use in preventing wrinkles; a few years later, it approved hyaluronic-acid fillers, such as Juvéderm and Restylane, which at first filled in fine lines and wrinkles and now can be used to restructure jawlines, noses, and cheeks. These procedures last for six months to a year and aren’t nearly as expensive as surgery. (The average price per syringe of filler is six hundred and eighty-three dollars.) You can go get Botox and then head right back to the office.

    Ideals of female beauty that can only be met through painful processes of physical manipulation have always been with us, from tiny feet in imperial China to wasp waists in nineteenth-century Europe. But contemporary systems of continual visual self-broadcasting—reality TV, social media—have created new disciplines of continual visual self-improvement. Social media has supercharged the propensity to regard one’s personal identity as a potential source of profit—and, especially for young women, to regard one’s body this way, too. In October, Instagram announced that it would be removing “all effects associated with plastic surgery” from its filter arsenal, but this appears to mean all effects explicitly associated with plastic surgery, such as the ones called “Plastica” and “Fix Me.” Filters that give you Instagram Face will remain. For those born with assets—natural assets, capital assets, or both—it can seem sensible, even automatic, to think of your body the way that a McKinsey consultant would think about a corporation: identify underperforming sectors and remake them, discard whatever doesn’t increase profits and reorient the business toward whatever does.

    Another client is Kim Kardashian West, whom Colby Smith described to me as “patient zero” for Instagram Face. (“Ultimately, the goal is always to look like Kim,” he said.) Kardashian West, who has inspired countless cosmetically altered doppelgängers, insists that she hasn’t had major plastic surgery; according to her, it’s all just Botox, fillers, and makeup. But she also hasn’t tried to hide how her appearance has changed. In 2015, she published a coffee-table book of selfies, called “Selfish,” which begins when she is beautiful the way a human is beautiful and ends when she’s beautiful in the manner of a computer animation.

    On the way to Diamond’s office, I had passed a café that looked familiar: pale marble-topped tables, blond-wood floors, a row of Prussian-green snake plants, pendant lamps, geometrically patterned tiles. The writer Kyle Chayka has coined the term “AirSpace” for this style of blandly appealing interior design, marked by an “anesthetized aesthetic” and influenced by the “connective emotional grid of social media platforms”—these virtual spaces where hundreds of millions of people learn to “see and feel and want the same things.” WeWork, the collapsing co-working giant—which, like Instagram, was founded in 2010—once convinced investors of a forty-seven-billion-dollar vision in which people would follow their idiosyncratic dreams while enmeshed in a global network of near-indistinguishable office spaces featuring reclaimed wood, neon signs, and ficus trees.

    #Instagram #Chirurgie_esthétique #Botox #Kim_Kardashian #Oppression_physique

  • Au Maroc, la beauté à tout prix
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/10/30/au-maroc-la-beaute-a-tout-prix_6057917_4500055.html

    La procédure popularisée au Brésil consiste à prélever de la graisse dans une autre partie du corps, généralement le ventre, pour la transférer dans les fesses. Au Maroc, le BBL, ou son dérivé, « MBL », pour Moroccan Butt Lift, est une des chirurgies les plus prisées par les jeunes femmes qui rêvent d’un postérieur imposant tout en ayant une taille de guêpe. « En résumé, toutes les Marocaines ! », sourit Fadela.

    « Depuis mon opération des fesses,
    j’ai rencontré un gars qui me loue un appartement au centre-ville. Il prend soin de moi, me fait des cadeaux, m’emmène au restaurant. » Fadela, 28 ans

    Depuis qu’elle s’est payé cette nouvelle paire de fesses aux proportions impressionnantes, la jeune femme de 28 ans a enterré sa vie d’avant. Fini les réveils à 6 heures du matin pour se rendre au travail depuis son quartier périphérique de la ville, les galères financières et les gens ordinaires. Fadela ne fréquente désormais plus que les beaux quartiers, sauf lorsqu’elle rend visite à sa famille. « J’ai dit que j’avais pris des vitamines pour grossir. Je les aide financièrement, alors ils ne posent pas de questions. »

    Le soleil se couche, c’est l’heure de la pause selfie. La terrasse avec vue sur l’océan est bientôt envahie par une demi-douzaine de jeunes femmes. Chaque visage présente une ressemblance troublante avec celui des stars d’Instagram, cloné comme pour effacer tout signe de distinction sociale. On les reconnaît à leurs pommettes saillantes, leurs nez fins, leurs lèvres gonflées à l’acide hyaluronique, leur poitrine siliconée, leurs muscles du visage paralysés par les injections de botox et, bien sûr, à leur fessier disproportionné.

    Fadela gonfle la poitrine, se déhanche pour faire apparaître la courbe de ses fesses et ajoute un filtre pour lisser davantage son grain de peau. La photo viendra alimenter les stories Instagram de ses 10 000 abonnés. « Sans mes fesses, je n’aurais jamais pu venir dans un endroit pareil. »

    Elles sont de plus en plus nombreuses à passer sur la table d’opération pour se plier aux nouveaux diktats de beauté de l’ère Instagram. La démocratisation de l’accès à Internet et le succès fulgurant du marketing d’influence ont transformé le rapport des Marocaines à leur corps.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Un visage « parfait », du selfie au bistouri

    « Nous assistons à une “Kardashianisation” de la société. Elle est d’autant plus forte au Maroc où le poids des apparences est très important. Les patientes arrivent avec des photos de modèles Instagram auxquels elles veulent rassembler, persuadées que cela leur permettra d’échapper à leur condition sociale ou de gravir les échelons », déplore une dermatologue à Casablanca, qui souhaite conserver l’anonymat.

    En juin dernier, le décès d’Imane Bensmina a provoqué un vif émoi dans la presse marocaine et sur les réseaux sociaux, où elle était suivie par une communauté de blogueuses. La jeune femme de 32 ans, créatrice d’une marque de vêtements, s’était rendue dans une clinique privée de la capitale pour une liposuccion. Elle a succombé à une embolie graisseuse.

    « On ne sait pas vraiment ce qui s’est passé. Elle était très jolie, peut-être qu’elle avait deux kg en trop, témoigne sa cousine, Aïcha Zaimi Sakhri. L’opération a duré huit heures, c’est bizarre pour une liposuccion. Est-ce qu’elle a voulu avoir les fesses de Kim ? Elle ne nous avait rien dit. »
    « Si tu n’es pas riche, si tu n’es pas refaite, tu n’es rien »

    L’annonce du décès a eu l’effet d’une bombe dans le petit monde des Instagrameuses. Sollicitées ­fréquemment par les cliniques pour faire la promotion d’interventions et de soins esthétiques, elles ont été pointées du doigt, accusées d’encourager la chirurgie sans en évoquer les risques.

    « C’est vrai qu’Imane avait des complexes. Mais elle a été influencée par les blogueuses qui font de la pub pour les interventions comme on vend un parfum, dénonce une de ses amies. Sur Instagram, les influenceuses marocaines montrent un monde illusoire dans lequel si tu n’es pas riche, si tu n’es pas refaite, tu n’es rien. Elles oublient qu’elles ont une audience de filles très jeunes, parfois pauvres, et que cela crée des frustrations. »

    Il est appelé à l’étage, où de jeunes femmes attendent silencieusement leur tour en consultation. Elles ressemblent à s’y méprendre aux instagrameuses aperçues à La Corniche. Les dents d’un blanc aveuglant, les cheveux lisses et longs jusqu’aux fesses, le sac, la montre, tout y est. « Nos patientes viennent de tous les milieux, certaines sont voilées. Nous avons même de jeunes secrétaires, des femmes avec des salaires très bas », assure-t-on à la clinique, qui a signé une convention avec une société de crédit spécialisée dans l’esthétique.

    « Etre bien dans son corps, c’est un plein droit. C’est pourquoi je permets d’échelonner les paiements et je fais des rabais aux plus nécessiteux. C’est mon credo depuis le début : démocratiser l’accès à la médecine esthétique car c’est un besoin essentiel », déclare le docteur Guessous d’un ton rassurant.

    Il y a quelque chose d’hypnotisant dans sa façon de parler de chirurgie. La peur s’efface, l’acte devient anodin, inoffensif. « C’est tout ce que tu veux faire ? », glisse-t-il dans un clin d’œil charmeur à une Tangéroise vêtue d’un trench Balenciaga, un foulard en soie camouflant ses cheveux.

    « Les choses sont allées trop loin. C’est devenu un commerce : les médecins n’ont plus d’infirmières mais des community managers ! Pourtant, le Conseil national de l’ordre des médecins ne fait rien. » Un médecin marocain

    Elle a fait le chemin jusqu’à Casablanca avec sa fille de 20 ans pour faire des injections de plasma riche en plaquettes (PRP), le fameux « vampire lift », une technique permettant de régénérer la peau du visage grâce à son propre plasma, également popularisée par Kim Kardashian. Sa fille, qui a déjà subi une rhinoplastie, a opté pour un gonflement des lèvres. « Mon mari n’est pas au courant. Même si c’est devenu banal, ça ne se dit pas. Si les voisines remarquent une différence, on dira qu’on sort d’une cure de repos », confie la mère dans un éclat de rire.

    #Chirurgie_esthétique #Instagram #Influenceuses #Kardashianisation (excellent celui-là, fallait l’inventer ;-)

  • Pulpe fiction dans les quartiers nord de Marseille - regards.fr
    http://www.regards.fr/politique/societe/article/pulpe-fiction-dans-les-quartiers-nord-de-marseille

    À la tête de son propre centre d’#esthétique, Monia Institut, dans le quartier de Saint-Louis depuis douze ans, Monia Dominique confirme l’emballement. « Je dirais que 50% de ma clientèle a déjà fait soit de la médecine esthétique, soit de la #chirurgie », estime la trentenaire. Native de la Savine, une cité du 15e, sa belle-sœur Alexia abonde. « Aujourd’hui, tout le monde veut la bouche de Kylie et les seins de Kim Kardashian ! », sourit l’esthéticienne. À vingt-cinq ans, elle a subi une rhinoplastie, pour affiner un nez qu’elle n’aimait pas. Fluette, elle montre avec dépit sa poitrine menue sous son soutien-gorge push-up rose pastel. Refaire ses seins ? Elle l’envisage : « Après mon premier enfant ».

    Aujourd’hui, la clinique Phénicia revendique près de 40% de clientes issues des quartiers populaires du Nord de la ville. « C’est une clientèle à la recherche de considération. Mais qui, parfois, ne maîtrise pas tous les codes et a, avec la chirurgie, un rapport de consommation immédiate », analyse Isabelle Delaye, directrice de la communication dans l’établissement. Une mode dont les icônes incontestables du moment sont les sœurs Kardashian, brunes incendiaires aux courbes très avantageuses. « Il faut parfois calmer les ardeurs, prolonge le Dr Marinetti. On nous demande beaucoup de bouches agressives à la Nabilla. Ou des seins décrits comme "naturels" mais qui, en fait, ne le sont pas. Les seins bombés vers le haut, comme Kim Kardashian, ça n’existe pas dans la nature ! C’est importé des États-Unis, c’est le surgical look à l’Américaine. »

    À l’influence des séries et de la téléréalité s’ajoute le poids, tout aussi écrasant, de la publicité, des clips, voire de la pornographie. « La téléréalité est, souvent, une mise en compétition des corps, sur un modèle réactionnaire, néolibéral. Une hiérarchie entre ceux censés être beaux et ceux censés être laids… », note Sophie Jéhel, maîtresse de conférence à l’université Paris 8. Basées sur des caricatures de féminité et de masculinité, ces représentations ont un impact énorme. Dans son cabinet du 5e arrondissement, dans le centre-ville marseillais, ce médecin en convient : « Les jeunes femmes arrivent avec sur leurs portables des photos des actrices de la téléréalité à qui elles s’identifient et donc veulent ressembler ». Sonia, vingt-six ans, qui confesse sans mal avoir subi une double mammoplastie, en témoigne. « Nabilla, ça a été un truc énorme, ici. D’un coup, tout le monde a voulu des gros seins et des Louboutin ! », lâche-t-elle en riant.

    @beautefatale

  • Opérée du cerveau, une violoniste joue de son instrument pour guider les chirurgiens
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/02/19/operee-d-une-tumeur-du-cerveau-une-violoniste-joue-de-son-instrument-pour-ai

    Les chirurgiens de l’hôpital King’s College de Londres ont mis au point une technique permettant de vérifier en temps réel que les zones du cerveau responsables du mouvement des mains n’étaient pas affectées pendant l’opération.

    L’idée peut paraître audacieuse, mais l’opération a bien fonctionné. Une violoniste a aidé les médecins à ne pas endommager une zone importante de son cerveau en jouant de son instrument pendant l’opération destinée à enlever sa tumeur, a annoncé l’hôpital King’s College de Londres.

    Les chirurgiens qui l’ont opérée ont mis au point une technique permettant de vérifier en temps réel que les zones du cerveau responsables du mouvement des mains n’étaient pas affectées pendant cette procédure délicate, a précisé l’hôpital sur son site mardi 18 février.

    Dagmar Turner, musicienne de 53 ans, membre de l’Orchestre symphonique de l’île de Wight (sud de l’Angleterre), a été diagnostiquée en 2013 d’une tumeur à la croissance lente. Lorsque la tumeur est devenue agressive à l’automne 2019, la cinquantenaire a demandé à être opérée. L’acte chirurgical a eu lieu le mois dernier et s’est bien déroulé.

    L’idée de faire jouer la musicienne en la réveillant au milieu de l’opération visait à protéger en particulier d’importantes cellules situées dans le lobe frontal droit de son cerveau. Cette zone, située juste à côté de celle opérée, contrôle entre autres la main gauche, essentielle pour jouer de l’instrument.

    « Grâce à eux, j’espère pouvoir réintégrer mon orchestre bientôt »
    « L’idée de ne plus pouvoir jouer me brisait le cœur », a expliqué Mme Turner, qui a remercié l’équipe médicale pour avoir fait « tout son possible », allant même jusqu’à prévoir dans quelle position l’opérer pour qu’elle puisse jouer. « Nous pratiquons environ 400 résections [ablation de tumeurs] par an, ce qui implique souvent de réveiller des patients pour qu’ils répondent à des tests de langage », a expliqué le chirurgien responsable de l’opération, Keyoumars Ashkan, « mais c’était la première fois que je faisais jouer d’un instrument à un patient »

    Selon le chirurgien, 90 % de la tumeur a été enlevée, « dont toutes les zones suspectées d’activité agressive », tout en permettant à la violoniste de « conserver le plein usage de sa main gauche ». « Grâce à eux, j’espère pouvoir réintégrer mon orchestre très bientôt », s’est félicitée Dagmar Turner, qui est sortie de l’hôpital trois jours après son opération. Elle va continuer d’être surveillée dans son hôpital local, mais il n’est pas certain que les médecins veuillent bien qu’elle continue à jouer du violon pendant qu’ils l’ausculteront.

    • La réforme des #retraites d’Emmanuel Macron sera présentée en toute fin d’année voire au début 2020. Mais l’essentiel est déjà connu. Il s’agit d’un braquage à main armé du gouvernement contre TOUS les Français. Voici des faits et des arguments pour démonter leurs mensonges.

      1) Vous l’avez vu, Macron et ses ministres se sont déchaînés ces derniers jours pour répéter que la grande grève du 5 décembre ne concernait que les cheminots et autres professions voulant défendre des régimes spéciaux de retraite et donc « leurs privilèges ».

      Or, c’est FAUX❌ : le passage à un système par points concerne tout le monde, salariés du privé comme du public. Ils instrumentalisent le sujet des régimes spéciaux de retraite mais la grève et manifestation du 5 décembre proteste contre une réforme qui nous fera TOUS perdants.

      En effet, le gouvernement a annoncé que la part de la richesse consacrée aux retraites restera bloquée à 14 % du produit intérieur brut. Comme la population vieillit et qu’il y aura plus de retraités à l’avenir, cela veut dire que les pensions vont nécessairement baisser.

      Selon H. Sterdyniak, économiste à l’OFCE, « Le ratio retraités-actifs va obligatoirement évoluer à la hausse. L’objectif est donc de baisser progressivement le niveau des retraites, de l’ordre de 25% d’ici à 2050 ». La réforme va baisser fortement le pouvoir d’achat des retraités !

      2) Avec la réforme, le montant de la pension sera basé sur l’intégralité de la carrière au lieu des 25 meilleures années dans le privé ou des 6 derniers mois dans le public. En intégrant les mauvaises années, la baisse des pensions est donc mathématique.

      Pour les femmes & les salariés précaires, qui subissent davantage de boulots à temps partiel et à salaire réduit, c’est la double peine. En Suède, modèle de Macron, le passage à la retraite par points en 1994 a fait baisser les pensions de 92% des femmes !

      Aujourd’hui en Suède, 16% des personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, soit plus du double qu’en France. La valeur du point y a baissé à plusieurs reprises, en fonction de la conjoncture : de 3% en 2010, de 4,3% en 2011 et de 2,7% en 2014. C’est ce qui nous attend aussi.

      3) Car avec une retraite par points, le montant des pensions dépend de la valeur du point qui peut être modifié n’importe quand par le gouvernement et par Bercy. C’est ce que François Fillon expliquait en 2016, hilare, devant un parterre de patrons : " la retraite par points a pour but de baisser le montant des pensions ".

      La valeur du point sera votée par les députés avec le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Meilleure façon de permettre aux gouvernements d’imposer des économies, comme ils l’ont fait sur la Sécu et les hôpitaux depuis que leurs budgets sont votés par le Parlement

      4) Les pistes évoquées par le gouvernement pour équilibrer financièrement notre système de retraite sont toujours les mêmes : soit allonger la durée de cotisation, soit retarder l’âge de départ, soit augmenter les cotisations. "There is no alternative !", comme disait Thatcher.

      On nous demande de choisir quel membre nous préférons amputer : le bras, la jambe droite ou le pied gauche ? Et jamais il n’est dit qu’il est possible de faire cotiser davantage les grosses entreprises, les revenus financiers, de supprimer les exonérations indues.

      Depuis 1993 et la réforme Balladur, ce sont toujours les mêmes axes de réforme, répétés depuis par tous les gouvernements, qu’ils soient de droite ou du PS. Ils martèlent leur slogan comme un mantra : « On vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps. »

      Pourtant, c’est FAUX ❌ : L’espérance de vie en bonne santé baisse pour les femmes (64 ans) et stagne pour les hommes (63 ans). De plus, l’espérance de vie dépend fortement des conditions de vie, de travail et de revenus.

      L’écart d’espérance de vie entre un cadre et un ouvrier est de six ans, voire le double pour les métiers les plus exposés aux risques ! Allonger la durée de cotisations, reculer l’âge de départ, c’est priver du droit à la retraite en bonne santé les salariés les plus modestes.

      Mais les salariés les plus formés sont eux aussi perdants : comme ils rentrent plus tard sur le marché du travail, après des études longues (27 ans en moyenne en CDI), ils devront travailler au-delà de 68 ans pour cumuler leurs trimestres.

      5) Travailler plus longtemps est aussi un non-sens économique quand 20,8% des 15-24 ans sont au chômage. Si les vieux partent plus tard à la retraite, ils occupent plus longtemps des emplois au détriment des jeunes qui entrent sur le marché du travail.
      Ainsi, nous sommes passés de 60 à 62 ans, bientôt 64 voire 67 dans 10 ans… Macron a confirmé le 3 octobre à Rodez la nécessité de faire travailler les Français plus longtemps en les frappant au portefeuille s’ils partent avant l’âge légal, avec une décote de 10% avant 64 ans !

      6) Dans un système par points, les périodes liées aux aléas de la vie (chômage, maladie, maternité, invalidité) n’entrent pas dans le décompte des trimestres. Elles seraient en partie financées par l’impôt, et deviendraient des aides sociales pouvant être réduites & conditionnées

      Une étude de l’Institut de la protection sociale montre que la réforme est catastrophique pour les femmes avec enfants & les familles nombreuses. 1 mère avec 1 enfant ayant cotisé pour un salaire de 25000€ par an durant 152 trimestres subirait ainsi une perte annuelle de 1250€.

      ‏Un couple ayant cotisé pour un salaire global de 35000€ par an durant 162 trimestres chacun essuierait une perte de 10624€ par an, soit plus de 20% du revenu amputé. Les pertes s’aggraveraient avec le nombre d’enfants, les femmes étant les premières à les subir.

      Mais quelle que soit notre situation familiale, salariés du privé comme du public, enseignants, soignants, professions libérales, ouvriers, employés, agriculteurs, cadres, toutes les simulations montrent que nous serons TOUS perdants.

      7) Pour vendre sa réforme, le gouvernement ose promettre une retraite minimum de 1000€. C’est FAUX❌ ! Car ce qu’ils ne précisent jamais, c’est que c’est pour une carrière complète de 43 annuités, un total quasiment impossible à atteindre pour les femmes et les précaires.

      Autre mensonge : Édouard Philippe dit faire la réforme pour rendre le système plus « simple » et plus « lisible ». Or, il a annoncé hier qu’il négocierait la réforme secteur par secteur, donc il n’y aura pas un système universel mais de nombreux régimes…

      La simplification est un argument totalement bidon, le même qui a servi au détricotage du code du travail soi-disant trop épais. Ce sont toujours nos droits sociaux qu’ils veulent simplifier, mais jamais les innombrables niches fiscales qui permettent la fraude des riches…

      Quant à la lisibilité, quelle blague : en réalité, comme la valeur du point changera fréquemment, personne ne pourra connaître la réalité de ses droits avant 62 ans. Simplicité, lisibilité, prévisibilité ? Non, complexité, régimes différenciés et opacité totale.

      Le vrai but de cette réforme, c’est de faire des économies en nous retirant du pouvoir d’achat. Elle permettra de booster le secteur assurantiel privé, qui nous vendra des retraites complémentaires par capitalisation. Des produits financiers coûteux et risqués car spéculatifs.

      8) Avant même que les détails du projet de loi soient sur la table, avec les annonces de Macron et de ses ministres, nous savons donc que cette réforme est une arnaque totale pour TOUS. Pourtant, il existe des solutions pour consolider notre système de retraites par répartition.

      Comme le note la CGT, le problème des retraites est d’abord un problème d’emploi. En améliorant l’emploi, les salaires, les carrières, on fait rentrer davantage de cotisations sociales, donc on permet au système de se financer. Il faut un grand plan de lutte contre la précarité !

      Il faut aussi revenir sur les 66 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociale accordées aux entreprises. Ces cadeaux au patronat ont permis de grossir leurs profits et ont déséquilibré notre système par répartition. Assez !

      Imposer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes rapporterait 5,5 milliards d’euros de cotisations pour la retraite. Intégrer les primes et tous les éléments de rémunération dans les revenus soumis à cotisation rapporterait 36 milliards.

      https://twitter.com/MaximeCochard_/status/1200160747533287425

    • « Qu’on arrête ces régimes spéciaux qui créent des inégalités très fortes » : Olivier, plombier, favorable à un régime de retraite « pour tout le monde »

      Olivier Beurton le "Plombier" basique de #FranceInfo 🤔🤣
      –Militant #LREM
      –Fils de #Chirurgien
      –Diplômé d’#HEC
      –Ancien #CadreSup de l’agro-alim
      –Ajd #Patron à 6600€ nets/mois‼️

      « Qu’on arrête ces régimes spéciaux qui créent des inégalités très fortes » : Bruno Bonnell, plombier chauffagiste à 12200€, favorable à un régime de retraite « pour tout le monde » 😂😂😂

      « Sortir les rames »
      https://twitter.com/Poulin2012/status/1200429118271213568

    • Le texte de positionnement de la Confédération paysanne nationale sur la réforme des retraites et le mouvement du 5 décembre :

      Solidaire avec l’ensemble des travailleurs et travailleuses, la Confédération paysanne participe à la convergence du mouvement social et appelle à rejoindre la mobilisation contre la réforme des retraites, en participant aux manifestations du 5 décembre. Nous nous battrons pour un système de retraite par répartition solidaire et équitable, où chacun-e cotise selon ses moyens et perçoit selon ses besoins.

      Le système des retraites agricoles est à bout de souffle si tant est qu’il ait déjà respiré. Il reproduit les inégalités de la vie active et conduit à des retraites misérables en particulier pour les femmes et retraité-e-s d’outre-mer. C’est pourquoi nous revendiquons dès aujourd’hui une revalorisation des pensions les plus basses : pas de retraite en dessous du seuil de pauvreté (1015€) !

      Le futur système de retraite doit garantir l’égalité entre les femmes et les hommes, instaurer une retraite plancher quel que soit le parcours professionnel et un plafonnement des plus grosses pensions. Pour être à la hauteur de nos ambitions, il est temps de stopper l’évasion sociale et fiscale qui affaiblit le financement de notre protection sociale.

      La précarité des retraité-e-s agricoles est le reflet de celle des actifs et actives. Se battre pour nos droits sociaux, c’est se battre pour de meilleurs revenus pour les paysan-nes. Un système de retraite universel et équitable est un des fondements du combat de la Confédération paysanne.

  • A Hole in the Head: A History of Trepanation | The MIT Press Reader
    https://thereader.mitpress.mit.edu/hole-in-the-head-trepanation

    In 1865, in the ancient Inca city of Cuzco, Ephraim George Squier, explorer, archeologist, ethnologist and U.S. charge d’affaires in Central America, received an unusual gift from his hostess, Señora Zentino, a woman known as the finest collector of art and antiquities in Peru. The gift was a skull from a vast nearby Inca burial ground. What was unusual about the skull was that a hole slightly larger than a half-inch square had been cut out of it. Squier’s judgment was that the skull hole was not an injury but was the result of a deliberate surgical operation known as trepanning and furthermore, that the individual had survived the surgery.

    #trépanation #histoire #chirurgie #médecine

  • Lustucru: From Severed Heads to Ready-Made Meals

    Jé Wilson charts the migration of the Lustucru figure through the French cultural imagination — from misogynistic blacksmith bent on curbing female empowerment, to child-stealing bogeyman, to jolly purveyor of packaged pasta.

    https://publicdomainreview.org/2019/06/13/lustucru-from-severed-heads-to-ready-made-meals

    via https://www.metafilter.com/181455/Lustucru-From-Severed-Heads-to-Ready-Made-Meals

    • Wahoo quelle histoire !

      The sign of the shop, hanging at upper left, displays a decapitated woman’s body above the words “Tout en est bon”, from the saying, “Une femme sans tête: tout en est bon”, meaning “A woman without a head: everything is good”. To make the message absolutely clear, the block of text encourages men to bring their difficult wives to this head doctor, where their brains will be reforged and purged of all screechy, angry, lunatic, obstinate, rebellious, willful, and lazy ways. Any woman with a mind of her own is guaranteed a graphically brutal straightening out.

      As sexist satire goes, this is dark. Even darker is the fact that, as soon as the image appeared, the head-pounding blacksmith “became all the rage” in France.2 Publishers began to churn out stand-alone broadsheets of his image in order to feed a demand for cheap copies, and versions of him in his forge spread from France to Germany and Italy.3 An entire almanac calendar for 1660 was dedicated to Lustucru.4 He was written into the latest comic plays and poems, and his image was even stamped on tokens or “jetons” (metal coins used mainly as counters in the age before calculators). In today’s terms, he went viral.

      His name, Lustucru, comes from a slurring of “L’eusses-tu-cru?”, a stock phrase used in that period by theatrical fools, which meant, “Would you have believed it?” or in this case, “Would you have thought a woman’s head could be fixed?” According to the seventeenth-century French writer Gédéon Tallemant des Réaux, Lustucru was born from a desire for male revenge.

      Je me demande bien de quelle revenche contre les femmes auraient les hommes de cette époque et dont parle ce Gédéon Tallemant.

      Male anxiety regarding the growing influence and power of women was generally on the rise in France during the 1650s. Women had begun to gain some standing in the literary arts and were established enough to have been satirized as “les précieuses”, a type of clever woman who frequented Parisian salons, wrote books, and favored an elegantly refined (or, to other minds, affected and pretentious) speaking and writing style.

      Les femmes n’ont pas gagné en puissance vers 1650, c’est même tout l’inverse, c’est la période de la création de l’académie française, institution dont le but principale est de baillonner les femmes et excisé la langue de toute trace de féminin qui ne soit pas humiliant. C’est aussi la période de la chasse aux sorcière, des interdictions de reprendre le commerce familial en cas de veuvage,

      #séduction_à_la_française #inversion_patriarcale #blâmer_la_victime #misogynie #féminicide #domination_masculine #mégèrisme #histoire #marque #cannibalisme #lobotomie #hystérie #femmes #guerre_des_sexes #couple #amour #hétérosexualité #domination_masculine #chirurgie #violences_médicale #patriarcat #matriarcat

  • Women paint their clothes with red in protest against the J. Marion Sims statue in New York, known as the “father of modern gynaecology” the protestors highlighted the doctor performed painful surgeries on enslaved black women without consent or anaesthesia


    https://twitter.com/womensart1/status/1121671458327896065

    La statue a été déplacée en 2018

    New York City’s Public Design Commission voted unanimously on Monday to remove the statue of J. Marion Sims, a 19th century surgeon who conducted experimental operations on female slaves, from its place of honor in Central Park.

    It was the first decision to alter a prominent New York monument since Mayor Bill de Blasio called for a review of “symbols of hate” from city property eight months ago, in the wake of the white supremacist protest in Charlottesville, Va., that left one person dead.

    A commission that Mr. de Blasio created to make recommendations about how to evaluate the city’s monuments and other public images had proposed that the Sims statue be removed.

    The Parks Department will remove the statue, at 103rd Street, near the northeast corner of Central Park, at 8 a.m. Tuesday, according to Natalie Grybauskas, a mayoral spokeswoman.

    https://www.nytimes.com/2018/04/16/nyregion/nyc-sims-statue-central-park-monument.html

    Déplacée pour la seconde fois mais toujours debout

    A bronze statue by Ferdinand Freiherr von Miller (the younger), depicting Sims in surgical wear,[42] was erected in Bryant Park, New York, in 1894, taken down in the 1920s amid subway construction, and moved to the northeastern corner of Central Park, at 103rd Street, in 1934, opposite the New York Academy of Medicine.[23][43] The address delivered at its rededication was published in the Bulletin of the New York Academy of Medicine.[44] This is the first statue erected in the United States in honor of any physician. The statue became the center of protests in 2017 due to Sims’ operations on enslaved black women.[45] Vandals defaced the statue with the word RACIST and painted the eyes red.[46] In April 2018, the New York City Public Design Commission voted unanimously to have the statue removed from Central Park and installed in Green-Wood Cemetery, near where Sims is buried.[43]

    https://en.wikipedia.org/wiki/J._Marion_Sims

    #grand_homme #chirurgie #racisme #gynécologie #femmes
    #James_Marion_Sims

  • Faking it: how selfie dysmorphia is driving people to seek surgery | Life and style | The Guardian
    https://www.theguardian.com/lifeandstyle/2019/jan/23/faking-it-how-selfie-dysmorphia-is-driving-people-to-seek-surgery?CMP=s

    The phenomenon of people requesting procedures to resemble their digital image has been referred to – sometimes flippantly, sometimes as a harbinger of end times – as “Snapchat dysmorphia”. The term was coined by the cosmetic doctor Tijion Esho, founder of the Esho clinics in London and Newcastle. He had noticed that where patients had once brought in pictures of celebrities with their ideal nose or jaw, they were now pointing to photos of themselves.

    @beautefatale

  • Révision de la carte hospitalière du projet de loi Buzyn
    http://www.leparisien.fr/societe/sante-le-projet-de-loi-buzyn-prevoit-bien-la-fin-du-numerus-clausus-11-01

    Le gouvernement veut se donner 18 mois pour modifier par ordonnances le #statut des #hôpitaux de proximité, dont il entend notamment « redéfinir les missions ». Sans #chirurgie ni #maternité, ces établissements se recentreraient sur la #médecine générale, la gériatrie et la réadaptation. Leur « labellisation » débuterait en 2020, avec un objectif de 500 à 600 hôpitaux de proximité en 2022.

    #santé #France

  • « Accès des femmes aux postes hospitalo-universitaires : il est temps de passer à l’action »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/28/acces-des-femmes-aux-postes-hospitalo-universitaires-il-est-temps-de-passer-

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon ceux du Conseil national de l’Ordre des médecins (consultables en ligne), en 2016, 54 % de la population des médecins de 35-50 ans étaient des femmes. Comparativement, en 2017 et 2018, sur 366 nominations à un poste de professeur des universités – praticien hospitalier (PU-PH), 104 (soit 28 %) concernaient des femmes. Ces mêmes années, sur 298 nominations à un poste de maître des conférences – praticien Hospitalier (MCU-PH), 113 (soit 38 %) concernaient des femmes.

    Dans certaines disciplines, l’écart de nomination entre les hommes et les #femmes est particulièrement marqué : anesthésie, #médecine intensive-réanimation, psychiatrie, rhumatologie, médecine Interne, gastro-entérologie et hépatologie, #chirurgie thoracique, plastique, orthopédique, et vasculaire, ou #gynécologie-obstétrique notamment.

    #paywall #sexisme

  • Le Français qui a reçu le prix Nobel de physique 2018 raconte que la découverte pour laquelle il a été récompensé est partie d’un accident - Business Insider France
    http://www.businessinsider.fr/gerard-mourou-nobel-physique-2018-decouverte-par-accident

    Le Français Gérard Mourou a reçu « pour moitié » le prix Nobel de physique 2018, avec la Canadienne Donna Strickland pour ses travaux sur les lasers et l’optique.

    La technique d’amplification des lasers, appelée « Chirped Pulse Amplification », (CPA) que les deux scientifiques ont mis au point il y a un peu plus de 30 ans, a permis de faire de nombreuses avancées dans le domaine de la chirurgie réfractive de l’œil et de la cataracte.

    [...]

    L’un des autres domaines d’application du laser concerne les déchets nucléaires, selon le physicien français âgé de 74 ans. Ce dernier travaille actuellement avec le CEA pour pouvoir réduire la durée de vie des déchets nucléaires « d’un million d’années à 30 minutes », à l’aide d’un laser à grand flux.

    Gérard Mourou estime qu’on parviendra à quelque chose « d’ici 10 ou 15 ans ».

    #prix_nobel #physique #chirurgie_laser #nucléaire #déchets_nucléaires

  • On ne naît pas grosse

    « Ce qui gêne tant les gens, c’est mon #poids : 150 kg pour 1,53 m. Après avoir été méprisée pendant des années, j’ai décidé d’écrire pour ne plus m’excuser d’exister. De là est née cette enquête journalistique dans laquelle j’affronte mes #tabous et mon passé, et où je décortique le traitement que la société – professionnels adeptes de la #chirurgie de l’obésité, magazines féminins, employeurs – réservent aujourd’hui aux grosses. »


    https://www.editionsgouttedor.com/single-post/2017/05/16/On-ne-na%C3%AEt-pas-grosse
    #livre #obésité #surpoids

  • Aux États-Unis, la crise des opioïdes bénéficie au don d’organes _ Marine Van Der Kluft - 1 Octobre 2018 - Le Figaro -
    http://sante.lefigaro.fr/article/aux-etats-unis-la-crise-des-opioides-beneficie-au-don-d-organes

    La hausse du nombre de décès par overdose aux antidouleurs a entraîné une augmentation du nombre d’organes disponibles à la greffe.

    Aux États-Unis, la crise des opioïdes continue de faire des ravages. Morphine, oxycodone ou encore le redoutable fentanyl… Entre 2010 et 2017, le nombre d’Américains décédés d’une overdose a été multiplié par deux. Des événements tragiques qui ont eu un effet inattendu, comme l’ont constaté les banques d’organes américaines : sur la même période, le nombre de donneurs morts par overdose a quadruplé, passant de 350 à 1400.

    « C’est une sinistre ironie : les décès dus à la drogue pourraient augmenter la disponibilité des organes », observent les responsables de la banque d’organes de Nouvelle-Angleterre (région du nord-est des États-Unis) dans un éditorial publié dans la revue Transplantation. En effet, après avoir atteint un pic en 2014, la liste des patients en attente d’une transplantation a diminué pour la première fois depuis vingt-cinq ans. Une baisse qui s’explique en partie par la crise des opioïdes.

    Des candidats idéaux aux greffes
    Les personnes décédées d’une overdose d’opioïdes sont-elles pour autant de bonnes candidates au don d’organes ? Selon le Pr Olivier Bastien, directeur du prélèvement et des greffes d’organes et de tissus à l’Agence de la biomédecine, il s’agit même de conditions idéales, dans le cas où les secours arrivent rapidement. « Le fentanyl est 1000 fois plus puissant que la morphine. Une overdose de ce produit bloque la respiration du patient. L’arrêt cardiaque est rapide, et les organes ne sont pas touchés. Si les secours arrivent vite, ils réalisent un massage cardiaque qui va permettre de faire repartir le cœur. Cependant, le cerveau aura été trop longtemps privé d’oxygène et le patient sera en état de mort cérébral », explique le médecin.

    Risque d’infections
    Cependant, les organes prélevés sur ce type de patients sont régulièrement mis de côté, ce que regrette une équipe de chercheurs de la faculté de médecine Johns Hopkins (Baltimore, États-Unis). « Malgré les caractéristiques favorables de ces donneurs, leurs reins et leur foie sont jetés trois fois plus souvent que ceux issus des morts par traumas », observent-ils dans une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine.

    Ces patients sont en effet plus susceptibles d’avoir développé des infections consécutives à l’injection de drogues, et notamment l’hépatite B, C et le VIH. Pourtant, les risques de transmission sont désormais très faibles, avec moins d’un cas sur 1000 pour l’hépatite C et un sur 10.000 pour le VIH. En outre, l’étude montre que le taux de survie cinq ans après une greffe d’organes provenant d’une personne décédée d’overdose est équivalent à celui consécutif à la greffe d’organes provenant d’un donneur décédé par trauma.

    « Bien que ça ne soit pas la solution idéale à la pénurie, l’utilisation de ces organes devrait être optimisée », concluent les chercheurs de Johns Hopkins. C’est la stratégie qu’a choisie la banque d’organes de la Nouvelle Angleterre, région qui compte des états très touchés par la crise des opioïdes, comme le Vermont ou le Massachusetts. Alors que le taux national de décès par overdose était de 13,5% en 2017, celui-ci s’élevait à 27% en Nouvelle-Angleterre.

    Désormais, même si les tests révèlent la présence d’une hépatite B, C ou du VIH, l’établissement n’hésite plus à proposer la transplantation. « Les nouveaux traitements ont rendu le VIH maîtrisable et l’hépatite C curable », expliquent-ils. En effet, la loi américaine prévoit la possibilité d’une greffe si le receveur a déjà la maladie ou si le risque de décéder dépasse celui lié à l’infection. Ainsi, en 2016 a eu lieu la première transplantation d’un organe infecté par le VIH vers un patient lui-même atteint du sida. « C’est la preuve qu’avec une bonne stratégie, un élément salvateur peut émerger d’une tragédie nationale », expliquent-ils.

    #opioïdes #greffes #Chirurgie #drogues #Morphine #oxycodone #fentanyl #VIH #sida #optimisation #transplantation

  • Our lives in a scored society, by Frank Pasquale (Le Monde diplomatique - English edition, May 2018)
    https://mondediplo.com/2018/05/05data

    Every aspect of #Big_Data needs clear governmental regulation — its collection, its use with analysis to classify people, and its exploitation. We shouldn’t be expected to fight it alone.

    #données #intrusion #violation #agression

  • Geospatial mapping of access to timely essential surgery in sub-Saharan Africa | BMJ Global Health
    https://gh.bmj.com/content/3/4/e000875

    Key questions
    What is already known?
    An estimated 5 billion people do not have access to basic, safe surgical care.

    The proportion of the population that can access, within 2 hours, a health facility with capacity to perform caesarean delivery, laparotomy and treatment of open fracture (the bellwether procedures) is unknown in sub-Saharan Africa.

    What are the new findings?
    The majority of the population in sub-Saharan Africa resided in areas within 2 hours of a major hospital that could theoretically carry out the bellwether procedures.

    The estimated need for surgery in sub-Saharan Africa lies between 257.8 million and 294.7 million people.

    The estimated burden in children under 15 years was 115.3 million to 131.8 million and had similar spatial distribution to the all-age pattern.

    What do the new findings imply?
    Sub-Saharan countries need to overcome barriers of access to safe surgery to reduce negative outcomes such as deaths.

    #accessibilité #santé #chirurgie #datasource

  • En Suède, l’hôpital au bord de la crise de « nurses » _ AFP - 3 Septembre 2018 - Romandie.com
    https://www.romandie.com/news/ZOOM-En-Su-de-l-h-pital-au-bord-de-la-crise-de-nurses/950353.rom

    Riche pays d’Europe du nord qui s’enorgueillit de décerner chaque année le prix Nobel de médecine, la Suède jouit de l’un des systèmes de santé les plus performants au monde. Mais il faut parfois attendre des mois, voire des années pour un rendez-vous avec un spécialiste.

    Les 10 millions de Suédois sont parmi les mieux soignés du monde, font des centenaires à ne plus savoir qu’en faire et le taux de survie des patients atteints de cancer est l’un des plus élevés d’Europe, selon l’OCDE.

    Et pourtant, l’exaspération est telle que la dégradation du réseau de soins primaires et de l’hôpital, avant tout dû à une pénurie criante d’infirmières, est la principale préoccupation des Suédois à l’approche des législatives du 9 septembre.

    Alors qu’ils acquittent un impôt sur le revenu de 50% en moyenne, « le risque est réel qu’ils perdent peu à peu leur confiance dans l’Etat-providence », s’alarme Lisa Pelling du cabinet d’études Arena Idé.

    Certaines enquêtes d’opinion mettent en avant l’immigration comme priorité numéro un des Suédois, mais les deux thématiques sont liées.


    Un panneau de la route non officiel montrant une femme en train d’accoucher pour dénoncer la fermeture d’une maternité près de Solleftea dans le nord de la Suède le 9 août 2017 / © TT News Agency/AFP / Izabelle NODFJELL

    Pour certains, l’arrivée de 400.000 demandeurs d’asile depuis 2012 aggrave les problèmes de l’hôpital liés à la pénurie d’infirmières et de spécialistes. Pour d’autres, elle répond au défi démographique d’un pays vieillissant qui aura de plus en plus besoin de petites mains pour s’occuper de ses aînés.

    « Dans cinq ans seulement, la population des plus de 75 ans augmentera de 70.000 personnes (...), ce qui veut dire aussi plus de maladies », prévient le Premier ministre sortant, le social-démocrate Stefan Löfven.

    En Suède, la loi prévoit un délai maximum de 90 jours pour une opération ou une consultation avec un spécialiste. Malgré cela, un tiers des patients attend plus longtemps.

    Asia Nader est de ceux-là. Diagnostiquée avec une malformation du coeur, elle a dû attendre un an pour se faire opérer.


    « J’ai complètement sombré quand je l’ai appris », se souvient la jeune femme atteinte de cardiopathie congénitale, après l’opération qui a finalement eu lieu en juin, un mois avant son 23ème anniversaire.

    Accoucher dans la voiture
    La loi garantit aussi de pouvoir consulter un généraliste dans les... sept jours, le délai légal le plus long en Europe après le Portugal (15 jours), indique un rapport du cabinet d’études Health Consumer Powerhouse.

    Dans la région à faible densité démographique du Jämtland (nord-ouest), plus de la moitié des patients doivent attendre plus de 90 jours pour se faire opérer, contre 17% à Stockholm.

    Si l’accès à un médecin généraliste est assuré à peu près partout, difficile en revanche de voir toujours le même. Car pour faire monter les enchères, praticiens et infirmières préfèrent recourir à des cabinets d’intérim qui monnayent leur service.

    « Chaque fois que vous en avez besoin, vous consultez un nouveau médecin. Cela nous fait perdre beaucoup de temps en matière de diagnostic et de suivi », déplore Heidi Stenmyren, présidente de l’Association des médecins suédois.

    Pour pallier les pénuries, les services de consultation à distance, sur internet, font florès.

    Pas moins de 80% des structures de santé en Suède manquent d’infirmières, selon l’Institut suédois des statistiques.


    En Suède, la loi prévoit un délai maximum de 90 jours pour une opération ou une consultation avec un spécialiste. Malgré cela, un tiers des patients attend plus longtemps.

    Lassées de faire des heures supplémentaires pour des salaires médiocres, des dizaines de milliers d’infirmières ont rendu leur blouse depuis le début de l’année, selon Sineva Ribeiro, cheffe de l’Association suédoise des professionnels de santé.

    Et comme ailleurs en Europe, la Suède voit naître sur son territoire de véritables déserts médicaux, pour des raisons budgétaires.

    A Solleftea, la ville d’origine du Premier ministre, l’unique maternité a fermé ses portes en 2017.

    La maternité la plus proche est désormais à 200 kilomètres et les sage-femmes ont dû lancer des formations à l’intention des futures mères pour leur apprendre à accoucher... dans la voiture, ce que certaines d’entre elles ont dû faire depuis.

    Le débat porte pourtant moins sur le manque de ressources financières que sur leur - mauvaise - utilisation.

    Ainsi à Stockholm, le chantier du New Karolinska University Hospital a-t-il fait scandale : alors que le contribuable a déboursé 61,4 milliards de couronnes (5,8 milliards d’euros) pour l’hôpital le plus cher du monde, des patients ont dû être transférés vers d’autres structures, certains services étant incapables de les accueillir.

    Imparfait, certes. Mais la Suède bénéficie du « 4e meilleur système de santé au monde », s’agace le Premier ministre.

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