• Pesticides : « Avec son nouveau plan Ecophyto, le gouvernement persiste dans une politique d’immobilisme vieille de vingt ans »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/07/pesticides-avec-son-nouveau-plan-ecophyto-le-gouvernement-persiste-dans-une-

    Rappelons les faits. Il existe une forte présomption d’un lien entre l’exposition à plusieurs #pesticides et le développement de #cancers de la prostate, de lymphomes et de leucémies. L’exposition aux pesticides in utero ou au cours de la petite enfance dans un contexte professionnel ou domestique accroît aussi le risque de certains #cancers_pédiatriques. Les populations les plus vulnérables sont celles vivant à proximité des zones d’épandage. Ainsi, la densité des surfaces viticoles dans un rayon d’un kilomètre autour des habitations augmente la probabilité de leucémies infantiles.

    Les pouvoirs publics ont inscrit ces cancers de l’adulte aux tableaux des maladies professionnelles. Pour être clair, si un agriculteur qui a été exposé au moins dix ans à un pesticide souffre d’un lymphome ou d’un cancer de la prostate (ou même d’une maladie de Parkinson), il pourra demander une indemnisation à la Sécurité sociale et à son employeur le cas échéant. Il pourra également accéder au fonds d’indemnisation des victimes des pesticides, créé en 2020.

    L’imprégnation des Françaises et des Français reste inquiétante, puisqu’on a pu identifier des insecticides pyréthrinoïdes et organochlorés dans, respectivement, 99 % et 90 % des échantillons biologiques prélevés sur nos concitoyens. En outre, le glyphosate a été détecté dans les urines de 17 % de la population et l’AMPA (l’acide aminométhylphosphonique), un produit de dégradation biologiquement actif, chez plus de 70 % des adultes et de 93 % des enfants testés. Enfin, plus de 12 millions de Français ont consommé en 2021 une #eau non conforme aux critères de qualité en raison de la présence de pesticides dépassant les normes sanitaires.

    Pollution persistante

    Les tragédies passées, comme celle de la contamination de la population antillaise par le #chlordécone, un pesticide utilisé dans les bananeraies, auraient dû instruire nos dirigeants quant à l’étendue de leurs responsabilités. L’inaction des autorités sanitaires et politiques de l’époque, malgré les données disponibles sur la toxicité de ce produit pour les humains, a engendré une pollution persistante de toute la chaîne alimentaire associée à une multiplication de pathologies graves, dont des cancers de la prostate. Le constat est accablant, et l’Assemblée nationale a d’ailleurs reconnu la responsabilité de l’Etat dans les préjudices subis par les Antillais.

    Lancé en 2008, le premier plan #Ecophyto, censé réduire de moitié la consommation de pesticides en dix ans, s’est soldé par un échec. Il en va de même pour les plans Ecophyto II et Ecophyto II +, qui visaient le même objectif à l’horizon 2025 puis 2030. En février, le gouvernement a jugé bon de suspendre le plan Ecophyto III. Il décide maintenant, dans le nouveau plan dévoilé le 6 mai, de le relancer en modifiant l’indicateur d’usage des pesticides (NODU, nombre de doses unités) qui avait pourtant fait ses preuves. Il sera remplacé par un outil de mesure européen insuffisant, l’indicateur de risque harmonisé (HRI-1).
    Avec son nouveau plan Ecophyto, le gouvernement persiste dans une politique d’immobilisme vieille de vingt ans. L’exposition délibérée, que ce soit des agriculteurs et de leurs familles ou de la population en général, à des substances nocives (ou dont la nocivité est encore inconnue pour les pesticides en cours d’agrément) va perdurer. La proposition d’un « dispositif d’indemnisation des riverains » telle qu’elle est présentée par le gouvernement, même si elle est indispensable, ne peut être considérée comme une politique préventive visant à protéger l’ensemble de nos concitoyens contre l’exposition à des produits agrochimiques.

    Limiter les sources d’exposition

    Il ne s’agit évidemment pas de nier ici la crise profonde que traverse le monde agricole et les situations désespérées qu’elle peut engendrer. Cependant, encourager une #agriculture_productiviste fondée sur l’utilisation de substances chimiques toxiques, au détriment de la santé des exploitants, des ouvriers agricoles, des riverains et de la population dans son ensemble, ne résoudra pas les maux du monde rural. La création, en 2011, par des agriculteurs de l’association Phyto-Victimes atteste que le monde paysan est aussi conscient de la dégradation de ses conditions sanitaires du fait de l’usage massif des pesticides.

    Ce dont nous avons besoin, c’est une politique volontariste et courageuse. Le nombre de cancers ne cesse d’augmenter en France, avec 433 000 nouveaux cas par an, soit un doublement en trente ans. Quarante pour cent de ces cancers sont évitables, c’est-à-dire qu’ils n’apparaîtraient pas si l’exposition aux facteurs de risque connus était prévenue, aux premiers rangs desquels le tabagisme et la consommation d’alcool. L’Institut national du cancer a placé la prévention parmi les priorités de sa stratégie décennale de lutte contre les cancers, mais celle-ci doit s’accompagner d’un engagement fort des pouvoirs publics pour limiter les sources d’exposition aux agents cancérogènes, que ce soit dans l’environnement professionnel ou domestique.

    Nous, patients, chercheurs, soignants, personnes impliquées dans des associations, des sociétés savantes, caritatives ou des institutions, qui nous battons au quotidien contre le cancer, ne pouvons accepter que la #santé_publique soit sacrifiée à des intérêts court-termistes. Apaiser la colère légitime du monde agricole en perpétuant son exposition aux pesticides n’est pas la solution. Il est encore temps pour le gouvernement de reconsidérer ses décisions qui mettent en danger la vie de nos concitoyens. Nos responsables politiques doivent avoir le courage de faire le choix de la santé publique, pas celui du cancer.

    Signataires : Corine Bertolotto, directrice de recherche à l’Inserm ; Marc Billaud, directeur de recherche au CNRS ; Fabien Calvo, professeur émérite pharmacologie à l’AP-HP ; Thierry Facon, président de la Société française d’hématologie ; Judith Favier, directrice de recherche à l’Inserm ; Gilbert Lenoir, professeur émérite génétique médicale à Paris-Saclay ; Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche à l’Inserm ; Daniel Nizri, président de la Ligue contre le cancer ; Julie Pannequin, directrice de recherche au CNRS ; Pierre Sujobert, professeur d’hématologie, hospices civils de Lyon ; Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm. Retrouvez la liste complète des signataires à cette adresse.

  • En Loire-Atlantique, parents et scientifiques enquêtent sur les cancers des enfants
    https://reporterre.net/En-Loire-Atlantique-parents-et-scientifiques-enquetent-sur-les-cancers-d

    Pourquoi tant d’#enfants sont touchés par un #cancer sur le secteur de #Sainte-Pazanne en Loire-Atlantique ? Voilà quatre ans que le collectif Stop aux cancers de nos enfants (#SCE) se bat pour comprendre, enfin, la cause de ces cancers pédiatriques : il en a comptabilisé 25 depuis 2015, qui ont abouti à la mort de 7 enfants. Nouvelle étape dans leur lutte : ils ont propulsé la création de l’#Institut_citoyen de recherche et de prévention en santé environnementale, inauguré hier.

    Cet organisme regroupe des citoyens mais aussi des scientifiques — une dizaine de chercheurs et de praticiens de santé reconnus — et se donne deux missions : trouver la cause des cancers en étudiant les polluants locaux, et sensibiliser les élus et la population. Dans la ligne de mire du collectif : les #perturbateurs_endocriniens et les #pesticides que l’on retrouve dans l’#eau ou l’#air des #salles_de_classe, ainsi que les #ondes_électromagnétiques. Ces données existent déjà — et seront complétées par celles recueillies par des habitants — mais « n’ont jamais été intégrées dans une analyse géographique et temporelle », dénonce Laurence Huc, directrice de recherche pour l’Inrae et membre du conseil scientifique du nouvel institut. Celui-ci se penchera notamment sur les effets de la multi-exposition.

    • Quand SPF jette l’éponge et fait perdre beaucoup de temps et de moyens à une véritable activité de recherche :

      Après deux années de surveillance sur le secteur, Santé publique France publie un point de situation épidémiologique, dont les résultats montrent que :

      Au 1er octobre 2022, 19 enfants de moins de 18 ans ont été diagnostiqués sur le secteur des 7 communes (Machecoul-Saint-Même, Port-Saint-Père, Sainte-Pazanne, Rouans, Saint-Hilaire-de-Chaléons, Saint-Mars-de -Coutais, Villeneuve-en-Retz) entre 2015 et septembre 2022. La date du diagnostic du dernier cas notifié remonte à juillet 2021 ;
      La situation locale est considérée comme globalement stable d’un point de vue épidémiologique par rapport aux conclusions de l’investigation de 2019-2020 ;
      La poursuite de cette surveillance renforcée, initialement prévue pour 3 ans, sera évaluée en fin d’année 2023.

      Santé publique France poursuit sa contribution à la recherche : un état des lieux non exhaustif des travaux en cours sur les liens entre facteurs environnementaux et cancers pédiatriques en France est présenté dans le document ainsi qu’une synthèse de l’état des connaissances sur les facteurs de risque des cancers pédiatriques (rédigé par le Registre national des cancers pédiatriques).

      https://www.santepubliquefrance.fr/regions/pays-de-la-loire/articles/cas-groupes-de-cancers-pediatriques-communes-de-loire-atlantique

    • Communiqué de l’association de parents de Sainte-Pazanne :

      https://stopauxcancersdenosenfants.fr/presentation/cluster-cancers-pediatriques

      TABLEAUX DE RECENSEMENT

      Nos 25 enfants sont atteints de types de cancers différents, des hémopathies malignes et des tumeurs osseuses.

      Les Hémopathies malignes : Leucémie Aigüe Lymphoblastique ( LAL) de type B, LAL de type T, lymphome immature, lymphome de Burkitt, lymphome de Hodgkin…Les Tumeurs osseuses : Sarcome D’Ewing (os), Tumeurs cérébrales (Médulloblastome, GITC…) Tumeur endocrine, Sarcome des tissus mous …
      L’agence sanitaire de référence, Santé Publique France (SPF), n’a retenu que 13 enfants pour l’étude épidémiologique puis finalement 11 enfants pour le taux d’incidence lors de leurs conclusions de novembre 2019. SPF annonce près d’un an plus tard, en septembre 2020 qu’il n’y a finalement plus de cluster alors même que le nombre d’enfant atteint de cancer augmente.

  • #Cancers des #enfants et #pollution : « l’omerta » continue
    https://reporterre.net/Cancers-des-enfants-et-pollution-l-omerta-continue

    Il y a des chiffres qui laissent sans voix, et déclenchent la colère de scientifiques. Pourquoi le problème environnemental n’est-il pas pris à bras-le-corps dans la lutte contre les cancers pédiatriques ? Voilà le débat que soulève le professeur Philip Landrigan, directeur du Global Observatory on Planetary Health au Boston College et chargé de mission au sein du Centre scientifique de Monaco, qui a publié, le 8 juin dernier, une étude sur le lien entre l’augmentation des cancers chez les tout-petits et les pollutions chimiques.

    Si la recherche dédiée aux traitements n’a cessé de se développer ces cinquante dernières années, en parallèle, le nombre de cancers pédiatriques a augmenté. Le bilan est sévère : depuis 1976, le taux d’incidence (l’apparition de nouveaux cas sur une période donnée) de la leucémie a progressé de 21 % aux États-Unis. Celle du cancer du cerveau de 45 %, et celle du cancer des testicules de 51 %. À tel point que le cancer est désormais « la première cause de décès chez les enfants américains de moins de 15 ans », y apprend-on. « Trop rapide pour être d’origine génétique », cette augmentation ne peut non plus uniquement être expliquée par un meilleur accès aux soins médicaux, insiste le chercheur auprès de Reporterre.

  • Cancers pédiatriques : « On dirait qu’ils ont réfléchi à la meilleure manière de faire disparaître le cluster » | Nolwenn Weiler
    https://www.bastamag.net/Sainte-Pazanne-cluster-cancers-pediatriques-collectif-Stop-aux-cancers-de-

    « Pourquoi y a-t-il tant d’enfants malades sur notre territoire ? » C’est la question que se posent les parents du collectif Stop aux cancers de nos enfants, basé en Loire-Atlantique. En cinq ans, 24 enfants sont tombés malades dans la commune de Sainte-Pazanne et alentour, cinq sont morts. Les autorités sanitaires ont décrété qu’il n’y avait rien d’anormal. Sidérés, les parents poursuivent leurs recherches. Deuxième volet de notre série sur les cancers pédiatriques. Source : Basta !

  • Cancers pédiatriques. Un nouvel enfant touché autour de Sainte-Pazanne
    Presse Océan Nicolas Aufauvre Publié le 13/03/2020
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sainte-pazanne-44680/cancers-pediatriques-un-nouvel-enfant-touche-autour-de-sainte-pazanne-0
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMDAzMzc4ZjFmZTQzNTA2NzhiYTYxZTZjOWQ4ZDg0N2VmZTI?width=1260&he

    « Il ne se passe pas six mois sans que l’on annonce un nouveau cas ». Marie Thibaud, membre du collectif Stop aux cancers de nos enfants a fait part de « sa colère » mais aussi de « sa détermination » après l’officialisation d’un nouveau cas de cancer pédiatrique autour de Sainte-Pazanne.

    Il s’agit d’un jeune garçon de 13 ans, habitant avec sa famille à Saint-Mars-de-Coutais. Il souffre d’une tumeur au cerveau.

    C’est le quatrième enfant originaire de cette petite commune du Pays de Retz qui est touché. L’un d’eux est décédé il y a peu.

    Au total, 21 enfants ont été diagnostiqués depuis 2015 autour de Sainte-Pazanne. « Et les autorités de santé ne se décident toujours pas à mener des études », s’insurge Marie Thibaud. « Qu’est-ce que l’on attend ? Alors parce que l’on ne sait pas, on ne fait rien. À ce rythme-là on ne va pas avancer, on ne risque pas de trouver pourquoi nos enfants tombent malades. Il y en a assez d’apprendre tous les six mois qu’un nouvel enfant est touché ».

    L’Agence régionale de santé et Santé publique France avaient annoncé ils y a plusieurs mois qu’ils mettaient fin aux études épidémiologiques autour de Sainte-Pazanne. « Nous n’avons plus aucune discussion possible avec eux », assène Marie Thibaud.

    Un nouveau comité de suivi rassemblant les autorités de santé mais aussi les élus et les parents est programmé le 31 mars au siège de l’Agence régionale de santé, à Nantes. « Nous allons avoir beaucoup de choses à dire. Et là, nous voulons des réponses. Nous pensons à toutes ces familles qui traversent une période très compliquée. »

    #Cancers_pédiatriques #ARS #Sainte-Pazanne

  • Sainte-Pazanne. Cancers pédiatriques : les familles « dépitées »
    Presse Océan - Sophie Trébern - Publié le 11/10/2019
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/sainte-pazanne-cancers-pediatriques-les-familles-depitees-d664015c-eb81
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAxOTEwM2I3NjkzZmQ1ODFmOTMyNzgyZDliODBjYjkyNmQwYWI?width=1260&he

    (...) Là encore, la jeune femme se disait « dépitée » : « Les recherches à nos domiciles vont commencer, mais il n’est pas prévu de recherche des pesticides dans les sols, ni dans les boues d’épandages. Notre collectif, avec le laboratoire ToxSeek, a fait analyser cet été les cheveux de 21 enfants du secteur. On y a trouvé des métaux en très grande quantité, des perturbateurs endocriniens aussi. On est inquiets et on nous dit que les polluants ne peuvent être analysés chez nous. Dommage vraiment ! L’ARS n’a pas le pouvoir de lancer une recherche environnementale et s’intéresse à la toxicité aiguë. Nous, nous parlons de toxicité chronique . » Car c’est l’effet cocktail, « le mélange de radon, champ électromagnétique, pesticide » que redoutent les parents.

    Lisa King, représentante de Santé publique France et Nicolas Durand, directeur santé et environnement à l’ARS Pays de la Loire, ont expliqué les limites de la recherche sur ce point : « Les connaissances scientifiques ne permettent pas d’avoir les outils nécessaires pour observer les effets de ces mélanges. Quant aux inquiétudes sur les relevés aux domiciles, si l’enquête pointe un facteur particulier, on y retournera. » Le 5e comité de suivi devrait se tenir le 18 novembre. Il sera suivi le 25 novembre, par une réunion publique à la salle L’escale de Sainte-Pazanne, à 19 h.

    #Cancers_pédiatriques #ARS #Sainte-Pazanne

  • Cancers pédiatriques à Sainte-Pazanne. « Des résultats totalement inédits », selon le laboratoire
    Ouest-France - Kate STENT. Publié le 30/09/2019
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sainte-pazanne-44680/cancers-pediatriques-des-resultats-totalement-inedits-selon-le-laborato

    (...) Qu’a-t-il trouvé chez les enfants de Sainte-Pazanne et de ses environs ?

    Les cheveux de 21 enfants habitant dans un périmètre de 10 km autour de Sainte-Pazanne ont été analysés. Parmi ces enfants, huit ne sont pas malades. On les appelle des « témoins ». « Les résultats sont totalement inédits, on n’a jamais vu ça », résume Matthieu Davoli, président de l’association ToxSeek Urgence.

    Si les résultats du volet « pollution organique » sont 1,5 fois supérieurs à la moyenne, ceux du chapitre « métaux » sont trois fois plus importants. « Sur 1 200 analyses, on n’a jamais vu une toxicologie aussi importante. Chez certains enfants, on retrouve 36 des 48 métaux recherchés. Et pour beaucoup dans des quantités très importantes. C’est totalement inédit. » Ces analyses détectent une exposition sur les trois derniers mois.

    À gauche, un tableau spécimen avec les résultats généralement trouvés dans les analyses réalisées par ToxSeek. À droite, un tableau spécimen spécifique à Sainte-Pazanne, avec les résultats trouvés chez un tiers des enfants testés (pour la majeure partie atteinte d’un cancer pédiatrique). En vert, limite acceptable ; jaune à surveiller ; violet à risque.

    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAxOTA5YjYxZTg0OWE1ODliNWE4MTJjZDczZGRlNzY3MDExMTM?width=630&hei

    Ces résultats se retrouvent chez tous les enfants analysés ?

    Un tiers des enfants, pour la majeure partie ceux atteints de cancers pédiatriques, présentent des résultats très largement supérieurs à la moyenne. « Il n’y a pas un métal qui sort du lot. Ce qui montre qu’il s’agit d’une toxicité chronique et non aiguë. C’est plutôt un cocktail explosif dont les sources sont à chercher dans l’environnement », analyse Matthieu Davoli.

    Les enfants « témoins » sont nettement moins contaminés et leurs résultats ressemblent davantage à ceux trouvés dans les moyennes nationales. « Chez les enfants malades, nous retrouvons presque le même profil toxicologique », résume le président de ToxSeek urgence. Un cas fait exception : celui de l’un des malades analysés dont les résultats sont normaux. Ce dernier n’habitait plus à Sainte-Pazanne durant les trois mois précédant l’examen…

    Qu’en déduire ?

    Difficile de ne pas céder à l’inquiétude en lisant ces résultats. Mais 21 enfants, convient le laboratoire, ne sont pas un panel suffisamment important pour en tirer des conclusions scientifiques. C’est la raison pour laquelle l’association ToxSeek urgence va constituer une équipe de chercheurs pour travailler spécifiquement sur ce « cluster » de cancers pédiatriques.

    « Nous allons élargir nos analyses à un rayon de 100 km autour de Sainte-Pazanne, indique Matthieu Davoli. Nous allons également réaliser des examens de cheveux sur des enfants souffrant de cancers pédiatriques originaires d’autres régions françaises. »

    D’autre part, pour financer son travail d’enquête, le collectif Stop aux cancers de nos enfants a lancé une cagnotte solidaire en ligne, lundi 30 septembre. Objectif affiché : 100 000 €. https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/pourquoi-tant-de-cancers-pediatriques-protegeons-nos-enfants

    #cancers_pédiatriques #ARS #Sainte-Pazanne

  • Au sud-ouest de Nantes, les causes des cancers pédiatriques toujours sans explication
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/08/30/cancers-pediatriques-en-loire-atlantique-l-ecole-de-sainte-pazanne-restera-o

    L’enquête menée par les autorités de santé à la suite du signalement de dix-sept cas de cancers chez des mineurs et jeunes adultes dans le secteur de Sainte-Pazanne écarte la piste d’une contamination au sein de l’école de la commune.

    La question reste en suspens. Pour l’heure, impossible de déterminer avec précision les éléments pouvant provoquer les cas de cancers pédiatriques recensés dans le secteur de Sainte-Pazanne, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Nantes. Depuis 2015, dix-sept cas de cancers chez des enfants, adolescents et jeunes adultes ont été signalés à l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire. Trois personnes sont mortes depuis.

    Réuni jeudi 29 août pour la troisième fois depuis sa mise en place en mai, le comité de suivi du dossier – regroupant notamment l’ARS, l’agence Santé publique France, le collectif de parents Stop aux cancers de nos enfants, la préfecture, les professionnels de santé et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) – promettait pourtant de faire le point sur les causes potentielles de maladie communes aux enfants.

    Quatre des jeunes atteints de cancer ont fréquenté ou fréquentent toujours l’établissement scolaire Notre-Dame-de-Lourdes, l’école privée de Sainte-Pazanne, située devant un ancien site industriel. Des investigations ont été menées pendant l’été pour « lever le doute » sur cette exposition environnementale.

    A quatre jours de la rentrée scolaire, il fallait s’assurer que l’école Notre-Dame-de-Lourdes pourrait accueillir les enfants dans des conditions de sécurité satisfaisantes. C’est le cas, affirme Nicolas Durand, directeur général adjoint de l’ARS des Pays de la Loire : « Plus de cent cinquante prélèvements et mesures ont été faits sur l’eau, l’air, le sol, le radon [un gaz naturel radioactif], les champs électromagnétiques (…). Il n’y a pas de risques qui dépassent les valeurs de référence. »

    M. Durand convient que des « concentrations importantes de radon » ont été mesurées dans certaines parties de l’école, mais ces premières mesures ne sont qu’indicatives puisqu’elles ont été faites sur une période de trois semaines en été dans des classes fermées, alors qu’elles doivent normalement être effectuées pendant deux mois en hiver. Une nouvelle campagne de contrôles par l’ARS aura donc lieu plus tard dans l’année. Des traces de formaldéhyde et de lindane, un insecticide classé cancérogène par l’Organisation mondiale de la santé, ont aussi été détectées dans l’établissement.