TikTok, le roi de l’économie de l’attention
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[…] Un public captif et captivé de plus d’un milliard d’utilisateurs mensuels actifs qui, sans être aussi valorisé par les annonceurs qu’une audience plus mûre au pouvoir d’achat supérieur, est prisé pour sa capacité à façonner les tendances de demain. « #TikTok est devenu le point de destination d’une génération sur Internet, souligne Alexandre Mahé, de Fabernovel. De toutes les plateformes, il reste celle où l’on peut toucher l’audience la plus jeune. » Les annonceurs apprécieront cette statistique : 46 % des sondés par Kantar affirment « ne pas se laisser distraire » lorsqu’ils sont sur TikTok.
« Temps de cerveau humain disponible »
Car le dernier-né des réseaux a réussi une véritable prouesse : capter l’intérêt des usagers dans un univers ultra-concurrentiel dans lequel « l’abondance d’informations crée une rareté de l’#attention », comme le théorisait, en 1971, le psychologue et économiste américain Herbert A. Simon. Le concept d’« économie de l’attention » n’est pas né d’hier. En 2004, Patrick Le Lay, PDG du groupe TF1, avait déjà reconnu que son métier consistait à « vendre à Coca-Cola du temps de cerveau humain disponible ». Les géants du numérique ont encore professionnalisé l’opération.
« Si les plateformes ont des usages multiples et proposent des fonctionnalités distinctes, leur modèle économique est sensiblement le même : il consiste à transformer le temps que nous y passons en revenus publicitaires, expose Arthur Grimonpont dans ’#Algocratie, vivre libre à l’heure des #algorithmes', paru en 2022 chez Actes Sud. De là naît une compétition redoutable pour se partager une ressource rare et précieuse : notre #temps_d'attention. »
Et TikTok exploite mieux que quiconque ce « nouveau pétrole » grâce à son algorithme, aussi mystérieux que surperformant, qui génère un flux infini de recommandations en rapport avec les centres d’intérêt de chaque usager à partir de ses « scrolls » passés, de ses interactions, des vidéos regardées jusqu’au bout ou même visionnées plusieurs fois, etc. […]
(Les Échos)