• Why you’ll be hearing a lot less about ‘smart cities’
    https://citymonitor.ai/government/why-youll-be-hearing-a-lot-less-about-smart-cities

    Growing backlash against big technology companies, combined with the pandemic, has led to diminishing enthusiasm for a term that once dominated the conversation around the future of cities. We’re not the first to argue that it may be time to retire the phrase “smart cities”, and the evidence of late suggests that the tech industry itself is waking up to the reality that it needs to rethink what and how it’s trying to sell to local governments. Smart cities surfaced as a concept more than 20 (...)

    #SidewalkLabs #Google #Amazon #algorithme #SmartCity #technologisme

  • Manifestation contre le déploiement de la 5G @ Bruxelles
    http://stop5g.be/fr

    Dans le cadre d’une nouvelle journée mondiale contre le déploiement de la 5G (voir stop5ginternational.org), le Collectif stop5G.be organise une manifestation à Bruxelles, Carrefour de l’Europe, devant l’entrée de la gare Centrale, de 14 à 16 h. – Contre la course en avant, la destruction de la nature et le gaspillage des ressources.

    – Pour la protection de notre santé, une société décente et la préservation du climat.

    – Parce que la 5G est inutile et nuisible. Manifestation informative autour des (...)

    #5G #écologie #technologisme #santé

    ##santé

  • Le rêve de M. Macron : franchir le mur écologique par la numérisation intégrale
    https://reporterre.net/Le-reve-de-M-Macron-franchir-le-mur-ecologique-par-la-numerisation-integ

    « On va continuer à innover et à accélérer », répète M. Macron. L’auteur de cette tribune dénonce la « grande illusion de la dématérialisation, qui ne permettra jamais à nos sociétés de freiner leur course à l’abîme ». Et s’insurge contre le parti pris des technobéats aussi erroné qu’effrayant. Matthieu Amiech est l’un des animateurs des éditions La Lenteur. Co-auteur de La Liberté dans le coma (La Lenteur, réed. 2019), il participe au collectif Écran total, qui fédère des résistances à l’informatisation du travail (...)

    #algorithme #capteur #écologie #technologisme

  • Matthieu Amiech : « La gestion de la crise sanitaire nous entraîne vers une société-machine »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130321/matthieu-amiech-la-gestion-de-la-crise-sanitaire-nous-entraine-vers-une-so

    Pour l’éditeur Matthieu Amiech, penseur du développement des technologies, la crise liée au Covid constitue « un effet d’aubaine pour les géants du numérique ». Face à « l’informatisation de toute la vie sociale », face à la mise « à l’arrêt » ou presque de la vie démocratique, les citoyens se retrouvent aujourd’hui « sans défense morale et politique ». Sa réponse : une « désobéissance concertée ».

    Voilà un an que nous vivons sous le « régime Covid ». Un nouveau régime de relations sociales fait de perte du toucher, de disparition du festif, d’assèchement culturel et de reculs démocratiques. Un régime où le numérique s’impose à tous les niveaux, sans que l’impact écologique de cette mutation ne soit jamais interrogé.

    Pour Matthieu Amiech, penseur de longue date du développement des technologies, celle-ci est pourtant profonde. En 2013, déjà, il alertait, dans un ouvrage collectif signé du groupe Marcuse (Mouvement autonome de réflexion critique à l’usage des survivants de l’économie), La Liberté dans le coma – Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer, sur les menaces que fait peser la société numérique sur l’égalité et les libertés. Aujourd’hui, il s’alarme de la gestion technocratique et autoritaire de la pandémie.

    Coordinateur et cofondateur des éditions La Lenteur, petite maison créée dans le Tarn en 2007, Matthieu Amiech a publié de nombreux textes critiques des évolutions technologiques, de la sphère internet au monde agricole, en passant par le nucléaire, ainsi que des ouvrages traitant d’anarchisme ou d’écologie politique. Entretien.

    Télétravail, téléconsultations, visioconférences, click and collect, plateformes VOD… Le Covid et l’isolement auquel nous avons été contraints ont démultiplié depuis un an la place du numérique dans nos vies. Quelles traces cela va-t-il laisser ?

    Matthieu Amiech : Non seulement les traces vont être profondes, mais la question est carrément de savoir si l’on assiste (ou pas) à une mutation de la vie sociale. Face à un bouleversement si rapide et considérable, on est tenté de regarder l’événement Covid de manière hégélienne : des forces historiques travaillaient de longue date à cette évolution vers une vie « sans contact », largement informatisée, et il a suffi d’un choc – un mouvement de panique – pour que des parents soient prêts à ne plus embrasser leurs enfants, pour que des gens pensent protéger leurs aînés en les laissant seuls à Noël, pour qu’on trouve possible que des enfants masqués apprennent à lire et s’exprimer avec des instits masqués…

    Il ne s’agit pas seulement du numérique, c’est tout un rapport au monde. L’historien américain Christopher Lasch avait bien analysé dès 1980 l’évolution des dispositions émotionnelles dans nos sociétés urbanisées et consuméristes. Il parlait de narcissisme, de « moi assiégé », de la généralisation d’une mentalité de survie face à la multiplication des alertes écologiques, des risques de guerre et d’effondrements divers. Le numérique est devenu le support privilégié de ces évolutions psycho-comportementales.

    On peut d’ailleurs se demander comment se serait déroulée une telle crise sanitaire à une époque où Internet n’existait pas – mettons en 1980. Il est certain que le scénario aurait été différent. À notre époque, cette crise a constitué un effet d’aubaine pour les géants du numérique. Une « divine surprise », comme l’avait été la défaite française face aux nazis en juin 1940 pour la bourgeoisie anticommuniste et antisémite.

    Les traces risquent d’être profondes aussi sur le plan politique. Au nouveau régime de relations sociales correspond un nouveau recul de la démocratie. En Occident, nous vivions déjà dans des oligarchies plus ou moins libérales, où restait la possibilité de protester, de faire reculer ou négocier les pouvoirs en place. Depuis mars 2020, ce qui subsistait de vie démocratique est presque entièrement à l’arrêt : les manifestations, et plus encore les réunions publiques, les procédures d’information et de consultation de la population (aussi insatisfaisantes soient-elles), sont empêchées. La gestion de la crise sanitaire a un effet centrifuge, elle éloigne les citoyens les uns des autres, elle leur enlève toute prise sur la marche du monde. Elle nous entraîne vers une société-machine à tendance totalitaire.

    Qu’entendez-vous par « société-machine » ?

    Je me réfère aux travaux du groupe Pièces et Main-d’œuvre [« site de bricolage pour la construction d’un esprit critique grenoblois », ainsi que le précise la une du site, né en 2000 – ndlr], qui a introduit ce terme pour dénoncer le projet de smart planet d’IBM – couvrir la société et le milieu naturel de capteurs électroniques pour en rationaliser le fonctionnement grâce à l’intelligence artificielle.

    Quand on voit la façon dont l’épidémie est traquée en Chine et en Corée du Sud par des applications de smartphone et des caméras de vidéosurveillance qui permettent de retracer toutes les interactions sociales d’une personne testée positive, cela fait penser au fonctionnement d’une machine. Les projets scandaleux de « pass sanitaire » et autre passeport vaccinal relèvent aussi de la société-machine. En un sens un peu différent, penser que des enfants et même des étudiants puissent s’instruire avec un enseignement assuré par informatique relève de la société-machine.

    Le problème est que face à cette mutation menée tambour battant par un certain nombre d’industriels et de technocrates, la population est sans défense morale et politique. La numérisation de nos existences est encore rarement perçue comme un problème politique majeur. Les élus ne songent, dans le meilleur des cas, qu’à encadrer ce qu’ils considèrent comme des dérives. Les mouvements sociaux n’ont jamais dénoncé cette numérisation comme un vecteur crucial de précarisation économique, d’augmentation des inégalités et d’affaiblissement des capacités de contestation populaire – sur ce dernier point, c’est même plutôt le contraire.

    Pourtant, depuis 70 ans, des penseurs majeurs nous ont donné les outils pour politiser la question de la technique : les écrits de George Orwell, Hannah Arendt, Günther Anders, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau ou encore Lewis Mumford permettent de saisir la centralisation et la perte de liberté induites par l’informatique, y compris l’ordinateur personnel. Mais la gauche refoule cette critique fondamentale. Elle refuse de réfléchir au fait dramatique qu’une grande partie de ce qui est produit depuis plusieurs décennies est nocif pour la liberté, l’égalité et l’environnement.

    « Un despotisme hybridant Silicon Valley et Chine post-maoïste ? »

    Le problème avait pourtant affleuré dans les années 1970. La dénonciation de l’aliénation au travail et du taylorisme était au centre de la révolte de Mai 68. Les premiers mouvements écologistes (le journal La Gueule ouverte, le groupe de scientifiques dissidents Survivre et vivre…) avaient posé clairement le problème du contenu de la production industrielle et du rôle de la science dans la domination capitaliste, ainsi que dans la catastrophe écologique. Mais assez vite, la montée du chômage a donné un prétexte parfait pour recouvrir ces questionnements vitaux. Le problème écologique a été éludé pendant 30 ans, et quand il est (re)venu au premier plan, dans les années 2000-2010, l’industrie et la technoscience n’en étaient plus vues comme responsables mais comme porteuses de solutions.

    Aujourd’hui, les dirigeants politiques ne sont là que pour accompagner et stimuler le développement technologique. Nous vivons dans une technocratie. La gestion de la pandémie par le pouvoir des experts et la fuite en avant technologique illustrent ce renoncement à la démocratie.

    Cette place accrue de la technologie et du numérique avec le Covid ouvre-t-elle un boulevard à la 5G ? Ce déploiement ne pose-t-il pas de nombreux problèmes ?

    La détermination de l’État à déployer la 5G est très compréhensible. L’objectif est de démultiplier le débit d’Internet pour radicaliser l’addiction d’un grand nombre de gens au numérique et pour mettre en relation des milliards d’objets connectés. Seulement, il y a un imprévu : une partie de la population se méfie de ce projet, à tel point que certains politiciens se prononcent contre – fait exceptionnel. Même des personnes qui n’avaient jusqu’ici aucun problème avec l’usage intensif des technologies trouvent que cela va trop loin, à l’image du mouvement des « gilets jaunes », largement tributaires des réseaux sociaux mais au sein desquels des mots d’ordre anti-5G étaient apparus.

    Et c’est vrai, la 5G marque un seuil important. Je ne pense pas tant à la baisse des temps de téléchargement des vidéos, mais surtout à l’automatisation accrue des process de production et de circulation des marchandises. La 5G est d’abord un projet industriel et logistique. Mais elle a aussi une dimension politique : la surveillance de la population risque de s’affiner à travers la prolifération des petites antennes-relais dans les rues et des caméras de vidéosurveillance avec système de reconnaissance faciale.

    La 5G pose donc la question du type de société que l’on souhaite : société humaine ou société-machine ? Mise en chantier d’un projet démocratique ou despotisme hybridant Silicon Valley et Chine post-maoïste ? Est-il souhaitable d’éliminer au maximum le travail et les décisions humaines ? La 5G sera par exemple au service d’une agriculture dite 4.0, ou « de précision », c’est-à-dire tendanciellement sans intervention humaine : gestion automatisée des cheptels d’animaux, surveillance par drones et satellites des besoins des cultures en engrais et pesticides, robots de désherbage ou de pulvérisation…

    Alors qu’il faudrait produire moins, mais avec plus de travail humain, en préservant et réinventant des savoir-faire manuels et des techniques conviviales (au sens d’Ivan Illich), nous nous dirigeons vers des niveaux de chômage technologique très élevés. Ce ne sont pas les projets de décroissance qui mettent de plus en plus de gens des classes moyennes et populaires sur la touche ; ce sont les promoteurs de la quatrième révolution industrielle.

    Enfin, se pose la question fondamentale de la puissance. Si la France ne passe pas à la 5G (puis à la 6G…), elle risque de se retrouver en position de faiblesse, y compris militaire, par rapport à d’autres pays. Aujourd’hui, il faut assumer le choix politique, profondément éthique, d’arrêter cette course à la puissance. Seul un tel choix permettrait peut-être de freiner le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources. Dans son essai L’Aigle, le Dragon et la crise planétaire, Jean-Michel Valantin montre a contrario comment la rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis verrouille la trajectoire de l’humanité vers la destruction de la biosphère.

    Est-il encore possible de s’opposer au déploiement de la 5G ?

    Il faudrait pour cela un vaste mouvement populaire, au moins équivalent à celui des gilets jaunes, qui mette en son cœur la remise en cause de notre dépendance chaque jour croissante au numérique. Autant dire qu’on en est loin ! Quelque chose aurait peut-être pu émerger dans un contexte non confiné. De ce point de vue aussi, le Covid-19 et sa gestion politique ont ouvert, ou élargi, un boulevard pour la 5G.

    Actuellement, il n’y a presque pas de possibilité de réunions publiques. Il y a par contre des antennes qui brûlent régulièrement. Et il y a des prises de position d’élus locaux, de conseils municipaux. Pourtant, tout a été fait pour que ces élus de base ne puissent plus s’opposer à la construction d’antennes de téléphonie mobile. Aujourd’hui, un maire ne peut pas faire valoir le principe de précaution contre la 5G. Il ne lui reste que des arguments urbanistiques ou patrimoniaux.

    Dans ce contexte, l’arrêté de Fontenay-sous-Bois [commune du Val-de-Marne dont la majorité municipale est issue de la liste de rassemblement de la gauche Vivre Fontenay – ndlr] est intéressant. Il ordonne la suspension du déploiement des antennes-relais jusqu’à la publication du rapport de l’Anses [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, sous tutelle de différents ministères – ndlr] sur les conséquences sanitaires de la 5G. Il annonce l’organisation de débats contradictoires sur la commune. Et il donne beaucoup de place à l’impact écologique énorme du numérique (émissions de gaz à effet de serre, pollutions par les déchets) qui ne peut que s’aggraver avec la 5G.

    Le coût écologique est d’ailleurs un impensé de la gestion de la crise Covid…

    C’est un grand mensonge du XXIe siècle. Les technologies de pointe, l’informatique, l’intelligence artificielle sont présentées par les décideurs comme des moyens de freiner la catastrophe écologique. Le déploiement de la 5G contribuerait à ce qu’ils appellent la transition énergétique : cette technologie plus sophistiquée et puissante ferait moins de dégâts que les étapes antérieures de l’industrialisation.

    « S’opposer par la désobéissance concertée »

    Or, c’est impossible. Avec l’explosion du trafic que la 5G appelle, on consommera beaucoup plus d’électricité ; on produira plus de puces RFID, de smartphones, d’écrans tactiles, d’antennes, de serveurs informatiques dans des data centers encore plus grands. Et donc, on aura besoin de plus de métaux rares ; on ouvrira de nouvelles mines où on creusera plus profondément, en dépensant plus d’énergie et en polluant davantage autour des sites d’extraction.

    Dans une tribune publiée l’an dernier, l’historien des techniques François Jarrige expliquait qu’il n’y a pas de transition énergétique. Ce terme fait écran devant la seule question qui importe : va-t-on continuer de produire plus, en prétendant que la technologie nous permettra de maîtriser les dégâts ? Ou va-t-on procéder à un inventaire collectif de nos besoins et y répondre par des moyens moins destructeurs, en laissant s’affirmer d’autres conceptions de la vie ?

    Quelle est votre réponse personnelle à tout cela ? Dans l’ouvrage collectif auquel vous avez contribué, La Liberté dans le coma – Essai sur l’identification électronique et les motifs de s’y opposer, paru en 2013 et réédité en 2019 aux éditions La Lenteur, vous écriviez : « Nous considérons qu’une vie sans Internet, sans appareils photos numériques, sans baladeurs musicaux, sans centrales nucléaires et sans TGV vaut plus la peine d’être vécue que celle que les humains endurent actuellement, et que tous ces artefacts sont incompatibles avec la liberté et la démocratie. […] Avoir un monde en partage implique que les gens aient encore du plaisir à se fréquenter directement, à s’aimer ou à entrer en conflit les yeux dans les yeux. Or tout est fait aujourd’hui pour nous éviter cette épreuve du face-à-face. » Avez-vous la même analyse en ce début 2021 ? Est-ce encore possible de se passer d’Internet ?

    Avec mes collègues du groupe Marcuse, nous pensons toujours ainsi. Par contre, nous sommes comme tout le monde réduits à prendre le TGV ou à passer plus de temps sur Internet, quand la société ne laisse pratiquement plus aucun choix.

    La possibilité d’échapper un tant soit peu à l’emprise numérique dépend beaucoup du métier qu’on exerce. Mais rien ne sert de chercher à s’en prémunir seul, il n’y a que des réponses collectives qui peuvent arrêter ce rouleau compresseur.

    Ma réponse personnelle, c’est donc de m’impliquer dans des groupes qui tentent de s’opposer à l’informatisation de toute la vie sociale par la désobéissance concertée. Ainsi, le collectif Écran Total fédère depuis 2013 des résistances et des réticences au numérique dans différents mondes professionnels : des profs qui refusent l’école numérique, des assistantes sociales qui s’opposent à la taylorisation de leur travail par les statistiques et les ordinateurs, des éleveurs hostiles au puçage électronique des animaux, etc. Des gens de toute la France s’y retrouvent pour échanger sur ce qui leur est insupportable dans leur boulot, dans le management et les normes qu’ils subissent, et on s’épaule mutuellement dans nos refus. C’est une expérience humaine très forte, mais ce n’est pas du tout miraculeux politiquement : nous sommes tous sur la défensive, il nous faudrait être plus nombreux et inventifs pour tenir face à la déferlante.

    Jusqu’ici, la seule résistance à la numérisation qui a pris de l’ampleur et perturbé quelque peu la technocratie, c’est le rejet des compteurs Linky. Cela donne des pistes. Surtout, ne pas rester seul avec la peur de passer pour un blaireau rétrograde : il y en a toujours d’autres près de chez nous !

    Pourquoi l’impact écologique de ce système numérique ne fait-il pas plus débat ?

    La fable de la dématérialisation est extrêmement puissante. De nombreux écologistes ont cru ou croient encore que les technologies de pointe peuvent aider à la création d’un système productif moins destructeur. Même André Gorz, critique souvent acéré de la division du travail industriel, s’est fourvoyé dans cette illusion informatique à la fin de sa vie.

    Ces technologies ont quelque chose d’ensorcelant. Elles paraissent sublimer la pesanteur de la vie matérielle. Elles donnent l’impression de nous délivrer des contraintes du temps et de l’espace, des efforts physiques pour nous nourrir, des efforts moraux pour vivre avec les autres. On ne veut pas voir ce qu’il y a derrière l’écran, ni les dégâts sur la nature, ni les rapports de domesticité et d’exploitation abominables qui perdurent ou resurgissent. Commander sur Amazon, par exemple, c’est s’éviter un déplacement dans un magasin. Mais c’est aussi commander au sens propre : donner des injonctions. C’est de la néo-domesticité.

    Puis, la propagande est tellement massive ! Pensons à la façon dont les voitures électriques ou à l’hydrogène nous sont présentées comme des solutions miracles par les grands médias et la pub… Que pèsent les voix dissonantes ? Dans dix ans, il sera évident que ces innovations déplacent et aggravent la catastrophe écologique, mais ce sera trop tard parce qu’elles se seront imposées dans les usages.

    Cet hiver, il y a eu une autre épidémie : celle de la grippe aviaire, qui a conduit à l’abattage de près de 3 millions de canards dans le Sud-Ouest. Ces dernières décennies, les pandémies se sont multipliées à l’échelle de la planète. Observez-vous un parallèle entre la gestion du Covid et ces différentes épidémies ?

    Il y a des parallèles à faire, c’est sûr. Je renvoie aux enquêtes de Lucile Leclerc qui parlent de production industrielle des pandémies à propos des élevages géants. Pour la FAO [Food and Agriculture Organisation ou, en français, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture – ndlr], la réponse est de mettre en cause et menacer les petits élevages paysans et domestiques au nom de la « biosécurité ». Le renversement idéologique est total : il est clair que ce sont les grands élevages industriels qui sont des nids à virus et affaiblissent l’efficacité des antibiotiques dont ils utilisent des quantités astronomiques.

    Mais en France, cet hiver, les préfectures ont demandé aux maires de recenser toutes les petites basses-cours et de diffuser des mesures d’hygiène extrêmes, typiques des fermes-usines, dans les poulaillers familiaux. Ce credo de la biosécurité, ce soutien inconditionnel à la grande industrie, est-ce un effet de l’ignorance ? Du cynisme ? De la corruption ? Ou d’une folie bureaucratique ?

    Effectivement, on peut se poser les mêmes questions à propos du Covid-19. Comment expliquer la focalisation obsessionnelle sur une vaccination improvisée, biotechnologique et aux effets radicalement incertains, alors qu’il y a tant à faire socialement pour améliorer l’immunité de la population et lutter contre les comorbidités chroniques que sont le cancer, le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et rénales ?

    Dans leur ouvrage de 2008, Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, René Riesel et Jaime Semprun anticipaient cette façon dont la société de masse traite ses catastrophes industrielles : elle paralyse la réflexion critique par la peur et renforce les facteurs qui sont les causes profondes du problème.

    C’est ainsi qu’à un coronavirus de dangerosité modérée, on répond par des mesures qui accentuent l’extractivisme et la déstabilisation des écosystèmes qui aggravent l’état de santé général de la population et son incapacité à se soigner sans moyens technologiques extravagants. L’idéologie hygiéniste, gestionnaire et solutionniste nous enferme dans un cercle vicieux, apparemment durable.

    #IBM #algorithme #CCTV #smartphone #5G #écologie #technologisme #vidéo-surveillance #COVID-19 #GAFAM #santé (...)

    ##santé ##surveillance

  • Lois souples vs algorithmes rigides
    https://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/lois-souples-vs-algorithmes-rigides

    Pour Marlies van Eck (@marliesEck), avocate et chercheuse à la Radboud Université (Pays-Bas), l’utilisation d’algorithmes pour détecter la fraude sociale suppose une forte interdépendance des systèmes entre eux, sans offrir de garanties suffisantes en cas de défaillances. Couverture du livre The Algorithmic SocietyEn janvier 2021, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a démissionné rapporte Le Monde, suite au dénouement d’un long scandale lié à l’automatisation des prestations sociales. 26 000 (...)

    #algorithme #racisme #technologisme #fiscalité #fraude #discrimination #pauvreté #surveillance

    ##fiscalité ##pauvreté
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  • How rigid algorithms will (soon) trouble the government
    https://www.radboudrecharge.nl/en/article/how-rigid-algorithms-will-soon-trouble-the-government

    For many years, the Netherlands was proud of its advanced digitisation, but the scandal resulting from an algorithm-based policy to detect benefits fraud shows that the haphazard use of such algorithms in data processing can have far-reaching consequences. Marlies van Eck, lawyer and researcher of technology and tax law at Radboud University, sounded the alarm several years ago. “For a long time, we did not want to face how interdependent all those systems are and how enormous the (...)

    #algorithme #technologisme #fraude #pauvreté #surveillance

    ##pauvreté

  • Le marché des métaux sous tension - Ép. 2/4 - Un monde sous perfusion métallique
    https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/cultures-monde-mardi-30-janvier-2018

    Depuis les années 2000, le cours des métaux (cuivre, aluminium, nickel, zinc, cobalt, or...) ne cesse d’augmenter en bourse. Métaux industriels, métaux précieux, voitures électriques, demande chinoise, comment fonctionne le marché des métaux ? Depuis les années 2000, le cours des métaux ne cesse d’augmenter sous l’effet de la croissance de la Chine qui consomme de plus en plus de ces matières premières. Certains métaux concentrent tout particulièrement l’intérêt des investisseurs : Lithium, Gallium, (...)

    #technologisme #domination #minerais

  • L’illusion de l’innovation… et l’illusion de sa critique
    https://www.internetactu.net/2021/03/04/lillusion-de-linnovation-et-lillusion-de-sa-critique

    Plus de gens semblent écrire sur les problèmes réels et potentiels des technologies, constate l’iconoclaste professeur de sciences et technologie de la Virginia Tech Lee Vinsel (@sts_news) sur son blog. Reste que parmi ces critiques, beaucoup se révèlent plus parasitaires qu’autre chose. Notamment, souligne le chercheur, ceux qui supposent que la technologie procède d’un changement extraordinaire, mais dénoncent les risques et les problèmes en appelant à les dépasser. Pour Vinsel, les trolls (...)

    #manipulation #technologisme #art

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  • « Il nous faut retrouver une forme d’hygiène numérique »
    https://le1hebdo.fr/journal/silence-on-vous-surveille/298/article/il-nous-faut-retrouver-une-forme-d-hygine-numrique-3865.html

    Quelles traces numériques laissons-nous au quotidien ? Elles sont de plus en plus nombreuses. L’image d’Épinal de ces « traces » renvoie surtout au profil que l’on se construit sur un réseau social. On y renseigne son nom, son état civil, son âge, sa profession, ses goûts… Mais ces données personnelles ne constituent que la face la plus visible, la plus évidente du traçage numérique. Ce que l’on saisit peut-être moins, c’est la transformation de toutes nos petites actions quotidiennes en signaux (...)

    #Airbus #Clearview #Datakalab #DGSI #Google #In-Q-Tel #Microsoft #Palantir #Ring #CIA #FBI #Amazon #Facebook #Gmail #ProtonMail #algorithme #Alexa #CCTV #domotique #InternetOfThings #Navigo #Siri #technologisme #vidéo-surveillance #COVID-19 #écoutes (...)

    ##santé ##surveillance ##CNIL ##LaQuadratureduNet

  • « Entrisme » ou « relations tout à fait normales » ? Enquête sur la French Connection de Huawei à Paris
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/03/entrisme-ou-relations-tout-a-fait-normales-enquete-sur-la-french-connection-

    Le groupe chinois de télécommunications, leader mondial de la 5G, multiplie depuis des années les initiatives de lobbying en France. Son but : gagner la confiance des décideurs politiques.

    Elle apparaît dans un décor familier d’appartement bourgeois parisien, portant une veste bleu sombre, sans apprêt. Mais c’est depuis Shenzhen, la mégapole industrielle de Chine, que Catherine Chen parle aux Français, ce 26 janvier. La vice-présidente du géant des télécommunications Huawei préside à distance la cérémonie organisée au siège de la région Grand-Est, à Strasbourg. On accueille, ce jour-là, « la première usine de production de Huawei en dehors de Chine ». Si elle s’installe ici, en Alsace, « avec l’aide de l’Etat français », annonce Catherine Chen dans la vidéo projetée sur grand écran, c’est pour « l’excellence de la main-d’œuvre et des infrastructures ». Devant des élus locaux ravis, la responsable conclut : « Nous travaillerons main dans la main. »

    Le leader mondial de la 5G – un chiffre d’affaires global de 80 milliards d’euros et 180 000 employés – a acheté un terrain sur la commune voisine de Brumath pour construire une usine de 40 000 mètres carrés. Sa filiale Huawei Technologies France promet d’y investir 200 millions d’euros et de créer 500 emplois, dont 400 pour des Français. La filiale ne s’étend pas sur les produits fabriqués, « des stations de base sans fil », soit des cartes mères et des logiciels placés sur les antennes 4G et 5G pour la connexion des utilisateurs.

    Sur la scène, le président (Les Républicains, LR) de la région, Jean Rottner, se félicite d’accueillir l’entreprise, qui a préféré le site de Brumath à une cinquantaine d’autres. A quelques mois des élections régionales, ces riches promesses pour l’économie locale sont toujours bonnes à prendre. Un peu plus tard, en aparté, l’élu admet le paradoxe qu’il y a, pour un homme politique de droite, à traiter avec une entreprise soumise à l’autorité du Parti communiste chinois (PCC) : « Faut-il pour autant refuser de la valeur ? »Retour ligne automatique
    Une petite revanche

    L’usine alsacienne ne produira pas avant 2023. Mais voici, déjà, le drapeau de Huawei planté au cœur de l’Europe. La filiale a pu « montrer au siège de Shenzhen que ça avançait », se réjouit le président du conseil d’administration (CA) de Huawei France, Jacques Biot.

    Après le laboratoire de recherche ouvert en plein Paris, en octobre 2020, l’usine en janvier 2021. « Chaque annonce ici permet de faire douter d’autres pays en Europe quant à la nocivité reprochée à Huawei », décode, à Paris, un expert proche du dossier, alors que l’entreprise a placé la France et ses décideurs politiques en tête de ses priorités stratégiques.

    A Strasbourg, Huawei s’offre une petite revanche. Car, depuis un an, l’empire technologique chinois a été écarté par la France du cœur des réseaux nationaux de télécommunications et de ses sites sensibles. La technologie 5G, réseau mobile de nouvelle génération, offre en effet des capacités d’intrusion et de contrôle inédites. Et, au sommet de l’Etat, on se méfie d’un acteur que le régime autocratique de Xi Jinping pourrait actionner de Pékin contre les intérêts français – des liens avec le pouvoir que l’entreprise, fondée en 1987 par un ancien colonel de l’Armée populaire de libération, Ren Zhengfei, conteste sans relâche, mais sans convaincre.

    Faute de bannir frontalement Huawei, comme l’a fait l’ex-président américain Donald Trump, Paris a édifié sa muraille à coups de réglementations techniques. Le géant chinois peut produire des téléphones, vendre des équipements aux industriels et rester en France, mais il est placé sous étroite surveillance. Des régions entières de l’Hexagone devront se passer d’antennes 5G Huawei pour l’exploitation des réseaux mobiles, et seules des sociétés européennes et américaines peuvent accéder aux routeurs des cœurs de réseau, ces nœuds par lesquels passent toutes les données des communications.

    Les opérateurs Bouygues et SFR, qui jugent l’entreprise chinoise moins chère et plus performante que ses concurrents européens, ont tenté de contester ces dispositions, en vain. Le 5 février, le Conseil constitutionnel a validé la loi communément baptisée « anti-Huawei », au nom de la défense nationale. Pour la haute juridiction, la loi votée le 1er août 2019 répond bien aux intérêts fondamentaux de la nation en cherchant à « prémunir les réseaux radioélectriques mobiles des risques d’espionnage, de piratage et de sabotage qui peuvent résulter des nouvelles fonctionnalités offertes par la 5e génération de communication mobile ».

    Ceux qui promeuvent en France les intérêts du leader chinois des télécoms évacuent ces soupçons d’espionnage avec fermeté. « C’est du pipeau complet. Il n’y a pas un mec de la DGSI [la direction générale de la sécurité intérieure] qui y croit », assène Jean-Marie Le Guen, membre du CA de Huawei France.

    L’ingénieur Jacques Biot, qui dirigeait l’Ecole polytechnique avant de prendre la tête de ce même CA, s’est, lui aussi, « fait [sa] religion » sur ce point : à l’entendre, la loi sur la 5G serait un « non-sujet ». « Nous ne sommes pas bannis, assure-t-il, et quand les politiques nous abordent sans préjugés, nous entretenons avec eux des relations tout à fait normales, comme n’importe quelle entreprise sur leur territoire. » Une « normalité » pourtant loin d’être acquise pour l’équipementier, qui doit intensifier ses efforts de lobbying afin de redorer son image en France.Retour ligne automatique
    Carnets d’adresses

    Au septième étage de la tour Huawei, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Shuo Han règne depuis 2019 sur une petite armée de communicants. Cette diplômée en français et en économie de l’université de Nankai a été bombardée, à 35 ans, vice-présidente des affaires publiques du groupe et responsable de la filiale française. Celle que tout le monde appelle Linda Han, et non Shuo Han, est la gardienne des éléments de langage, au service d’un objectif stratégique : mettre en confiance les acteurs français, rappeler que l’entreprise est présente dans l’Hexagone depuis 2003, avec ses six centres de recherche et ses 300 fournisseurs.

    Pour l’aider à ouvrir les portes, elle a recruté, ces dernières années, plusieurs ex-conseillers du pouvoir, dotés d’épais carnets d’adresses dans les cercles politiques. Parmi eux, Henri Soupa, passé par Matignon (2012-2014), puis par divers cabinets ministériels. Enrôlé à l’automne 2019, il est parti en février 2020, remplacé par un ancien lobbyiste de La Poste, Philippe Régnard.

    Un conseiller du groupe LR à l’Assemblée nationale, Jean-Christophe Aubry, a fait également son entrée dans la société, en 2019. Avant l’épidémie de Covid-19, ses ex-collègues attachés parlementaires apercevaient souvent ce communicant au 101, rue de l’Université, une annexe du Palais-Bourbon, en plein conciliabule avec des députés. « Les lobbyistes de chez Huawei avaient installé leur bureau dans le canapé du “101” », dit en souriant une ministre qui se souvient d’avoir été « hélée » en passant, quand elle était députée.

    Le département « affaires publiques » de Linda Han connaît un turnover important, même si cette dernière voit « plus d’arrivées que de départs ». Henri Soupa n’est resté que trois mois, malgré un salaire attractif de 9 000 euros brut par mois, supérieur à ses émoluments dans les ministères. « J’avais un problème de conscience, admet-il. Ayant servi le gouvernement français, j’étais mal à l’aise de travailler pour une entreprise dont les liens avec le pouvoir chinois sont aussi ambigus. »

    Débauchée en 2019 du principal fabricant de tabac au Royaume-Uni, Imperial Brands, la lobbyiste Clémence Rouquette a, elle aussi, démissionné au bout d’un an et elle refuse de raconter cette expérience dont elle garde un mauvais souvenir. Une autre recrue française est restée… moins d’une semaine avant de claquer la porte. Selon nos informations, d’autres cadres du département « affaires publiques » cherchent à quitter le groupe.Retour ligne automatique
    Macron, « le Graal absolu »

    Doté d’une organisation ultracentralisée, Huawei a acquis une réputation de management à la dure. Le « reporting » au siège de Shenzhen est permanent. Sous pression, les lobbyistes internes sont invités à « faire du chiffre », en multipliant les rendez-vous au Parlement ou dans les ministères. « Il faut montrer au siège qu’on avance, qu’on est présents et bien implantés dans le pays », témoigne un proche de l’entreprise.

    Mais ces efforts sont peu payés de retour. « Ils dépensent une énergie folle pour obtenir un rendez-vous tous les six mois », observe un fin connaisseur de la filiale, selon lequel cet acharnement a fini par irriter dans les coulisses du pouvoir.

    L’équipementier sait il est vrai se montrer très insistant. Ainsi a-t-il fait le forcing pour rencontrer Amélie de Montchalin quand celle-ci était secrétaire d’Etat aux affaires européennes (2019-2020). De guerre lasse, la ministre a fait recevoir les hommes de Huawei par son directeur de cabinet. Particulièrement sollicité, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, refuse, lui aussi, la rencontre. « Il ne faut pas donner prise, tout est piégeux », confie-t-on à Bercy. Sous le quinquennat précédent, le groupe avait offert au prédécesseur de M. Le Maire, Arnaud Montebourg, et à l’intégralité de son cabinet, des téléphones dernier cri : ils ont tous terminé au fond d’un tiroir.

    Pour Huawei, l’objectif suprême de cette offensive reste de décrocher un rendez-vous avec Emmanuel Macron. « Ce serait le Graal absolu, selon un familier de l’entreprise. Ils sont prêts à tout pour faire une photo à l’Elysée, qu’ils pourront ensuite envoyer à Shenzhen. » C’est même devenu une idée fixe pour Linda Han, d’après plusieurs sources. Un matin, l’un des cadres du département « affaires publiques » a entendu la responsable raconter le rêve de sa nuit précédente : une rencontre sous les ors de l’Elysée avec le président français.

    Fin 2019, Huawei a d’ailleurs écrit directement au président Macron – contournant Bercy – afin d’évoquer son projet d’usine en France. Remise en main propre par le patron de Publicis, Maurice Lévy, la missive réclamait la bienveillance de l’Etat et promettait à demi-mot la création de nombreux emplois. Polie mais froide, la réponse – signée du chef de cabinet de la présidence – invitait le groupe chinois à se rapprocher du ministère des finances, où les contacts demeurent circonscrits à la direction générale des entreprises. « Ils ne comprennent pas pourquoi ils n’obtiennent jamais de rendez-vous de haut niveau en France, dit l’un des lobbyistes de Huawei. Ils se sentent bannis, c’est le mot ! »

    Mme Han réfute l’expression « forcer les portes ». « Elle ne correspond pas à la réalité de ce que nous faisons, souligne la dirigeante. La pratique des relations publiques est très encadrée en France. » C’est pourtant bien comme une « tentative d’entrisme » qu’a été vécue, en janvier, la candidature du nouveau « directeur des affaires stratégiques et sécuritaires » de Huawei France, Vincent de Crayencour, au Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE), selon une source appartenant à ce cénacle des plus fermés.Retour ligne automatique
    Appétit tous azimuts

    Recruté par Huawei en novembre 2020, Vincent de Crayencour a un profil rare : cellule diplomatique du ministère de l’intérieur, affaires réservées du cabinet du ministre du budget, réserviste opérationnel des forces spéciales, blessé lors d’un parachutage au Burkina Faso, directeur des relations internationales de Thales, conseiller municipal à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et, surtout, spécialiste du cyber…

    Ses appuis pour entrer au CDSE, y compris au sein du secrétariat général du club, ont été très nombreux. « Des méthodes de bulldozer », résume la source du Monde. Mais, pour la première fois, les services de renseignement ont demandé au CDSE de barrer un postulant. Début février, le club l’a donc écarté à l’unanimité. Vincent de Crayencour a pourtant réussi à représenter Huawei dans deux autres cénacles, l’Association des professionnels des affaires publiques et InfraNum, qui rassemble les entreprises du numérique. Sollicité par Le Monde, M. de Crayencour n’a pas donné suite.

    Pour multiplier ses chances de pénétrer les sphères du pouvoir, le géant chinois – dont la filiale française, avec un millier de collaborateurs, n’est qu’une PME – mobilise aussi une armée de lobbyistes extérieurs. Pour 2019, Huawei France a déclaré avoir dépensé entre 400 000 euros et 500 000 euros pour la promotion de ses intérêts, soit autant que la SNCF et davantage que Peugeot.

    La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique recense sept cabinets d’intérêts, parmi lesquels Boury, Tallon & Associés, Havas ou Publicis. Des agences de communication, Image 7 ou Patricia Goldman, renforcent les rangs. Au point que, dans le petit milieu parisien de l’influence, l’appétit tous azimuts du groupe chinois est devenu un objet de plaisanterie : « Si tu as une agence de com’, la chose la plus facile est d’aller prendre un chèque chez Huawei en promettant de leur faire rencontrer n’importe quel député ou conseiller », ironise un communicant.

    A chaque agence sa mission. Ainsi, le cabinet d’intelligence économique ESL & Network a officiellement travaillé pour « accompagner les dirigeants de Huawei dans la compréhension des mécanismes décisionnels français sur le déploiement de la 5G ». Le patron du cabinet, Alexandre Medvedowsky, a décroché plusieurs rendez-vous au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, rattaché à Matignon. On y a gardé le sentiment désagréable qu’il cherchait des informations classifiées sur les réseaux de télécommunications. Lui non plus n’a pas souhaité répondre aux questions du Monde.

    Mais c’est Paul Boury, l’un des premiers à avoir accompagné Huawei en France, qui fait figure de « lobbyiste en chef ». Avant que les autorités ne définissent la ligne sur la 5G, M&M Conseil, filiale de Boury, Tallon & Associés, a multiplié les opérations d’image auprès des décideurs. Une « soirée singulière » était organisée chaque année en juillet dans un cadre prestigieux – Musée Rodin ou du quai Branly – autour d’un événement culturel. Le 9 juillet 2018, un concert privé du violoniste Renaud Capuçon a ravi les invités.Retour ligne automatique
    Le « numéro » de Borloo et Le Guen

    Paul Boury, ami de trente ans de François Hollande, fait profiter Huawei de son réseau parlementaire. Députés et sénateurs sont régulièrement conviés à déjeuner chez Laurent, un restaurant étoilé des Champs-Elysées, pour rencontrer des dirigeants du géant chinois.

    A la veille des enchères d’attribution de la 5G, en septembre 2020, onze élus se sont ainsi retrouvés à cette table renommée, dont le sénateur (La République en marche, LRM) de Paris Julien Bargeton, le député (LRM) du Rhône Bruno Bonnell, celui de la Manche Philippe Gosselin (LR), celui de Charente Jérôme Lambert (PS), ou son homologue des Côtes-d’Armor Eric Bothorel (LRM), rapporteur de la loi « anti-Huawei ». Ce dernier relativise : « Ils font du lobbying comme les autres. Ce n’est ni plus intrusif ni plus pressant. »

    Fin 2016, en pleine précampagne présidentielle, un dîner au Ritz avait rassemblé une quinzaine de personnalités influentes autour du président en exercice de Huawei, Ken Hu, de passage à Paris, et de deux amis historiques du groupe, les anciens ministres Jean-Louis Borloo – qui émargeait alors au conseil d’administration de Huawei France – et Jean-Marie Le Guen. Présents autour de la table : Antoine Gosset-Grainville, l’ex-directeur de cabinet adjoint de François Fillon, l’essayiste Nicolas Baverez, le patron du quotidien économique Les Echos Nicolas Barré, l’essayiste et consultant Edouard Tétreau, soutien d’Emmanuel Macron… « Ils utilisent tous les registres classiques de l’influence. Le patron de Huawei nous a fait l’article sur l’excellence de leur technologie et leurs prix compétitifs », raconte un participant. Ce dernier se souvient du « numéro » de MM. Borloo et Le Guen, qui, pendant tout le dîner, s’étaient plaints « en soupirant » des réticences des services de l’Etat à accueillir ce fleuron de l’économie chinoise.

    C’est d’ailleurs sur les conseils du même Paul Boury que Huawei a d’abord recruté des figures politiques jugées influentes et peu clivantes aux yeux du grand public pour les accompagner en France. Jean-Louis Borloo l’a ainsi été en 2016 pour son immense réseau. Les personnalités émargeant au conseil d’administration affirment être rémunérées au prix du marché. Bien davantage, selon des sources du renseignement. Il arrive aussi que l’entreprise fasse des cadeaux. En 2017, le leader de la 5G – également numéro un mondial de la reconnaissance faciale – a ainsi offert à la ville de Valenciennes (Nord), dont M. Borloo fut maire durant treize ans (1989-2002), 240 caméras, d’une valeur de 2 millions d’euros.

    Avec cette belle prise à droite, l’entreprise a aussi recruté, en 2016, Dominique Villemot, issu, comme François Hollande, de la promotion Voltaire de l’ENA. L’avocat a ouvert pour Huawei la porte des ministères et un portefeuille de sociétés pour des partenariats. Sa présence au CA n’a toutefois pas permis à l’équipementier – qui se plaignait déjà ne pas être reçu au plus haut niveau en France, à la différence des autres pays – d’obtenir un rendez-vous avec M. Hollande à l’Elysée. « Ren Zhengfei a toujours voulu accéder au président de la République. J’ai passé mon temps à lui dire que cela ne se passait pas comme ça en France », confirme Jean-Marie Le Guen, qui a remplacé Jean-Louis Borloo au CA à l’été 2020.Retour ligne automatique
    « Certificat de virginité »

    Quand l’ancien ministre socialiste des relations avec le Parlement arrive chez Huawei, il est tout sauf un inconnu pour les pro-Pékin. Après avoir quitté le gouvernement en 2017, ce proche de Manuel Valls a déjà exercé des fonctions de lobbyiste pour deux entreprises appartenant au conglomérat chinois HNA.

    Proche de la communauté asiatique du 13e arrondissement de Paris – son ancienne circonscription –, l’ex-député de Paris a longtemps soutenu Taïwan, avant de présider le groupe d’amitié France-Chine de l’Assemblée nationale. Des parlementaires avec lesquels Huawei organise, chaque année, une rencontre.

    C’est à ce titre que M. Le Guen accompagne l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault en visite officielle en Chine, en décembre 2013. Flanqué du ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, il est reçu par le charismatique Ren Zhengfei, au siège de Shenzhen. « Ren nous a proposés ce jour-là de donner la technologie 5G à la France », assure aujourd’hui l’ex-député. Quand le numéro un de Huawei vient à Paris deux ans plus tard, en 2015, Jean-Marie Le Guen œuvre pour qu’il rencontre le premier ministre, Manuel Valls. « Au grand dam de la DGSI », ironise l’ancien ministre. Lui aussi est allé au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale vanter les mérites de « l’Apple chinois ». « Je leur sers d’interprète », explique l’intéressé, pour lequel « 12 % à 15 % du marché des réseaux autorisés » pour Huawei n’est « pas suffisant ».

    A Paris, les fenêtres de l’immeuble où Huawei vient d’installer son centre de recherche Lagrange offrent une vue plongeante sur l’hôtel de Rothelin-Charolais, siège du porte-parolat du gouvernement français. Jadis, cette élégante bâtisse de la rue de Grenelle abritait… le siège de France Télécom. Une double victoire symbolique pour le géant chinois, qui a ouvert ici, en octobre 2020, son sixième centre de recherche, réservé aux mathématiques, en plein 7e arrondissement. « Le fait de s’installer ici, entre Matignon et plusieurs ministères, au cœur de la décision politique et de la souveraineté française, c’est envoyer un signal très clair », observe un ministre. Huawei a offert 6 millions d’euros à l’Institut des hautes études scientifiques (IHES), auquel le Centre Lagrange est adossé. Le président du conseil d’administration de l’IHES n’est autre que Marwan Lahoud, un ingénieur de l’armement passé par Polytechnique et ancien patron de la stratégie d’Airbus. Un joli coup pour Huawei, concernant son image. « Ils se sont acheté un certificat de virginité », résume une source sécuritaire. Tous les résultats de ces chercheurs seront accessibles au public, promet Jacques Biot.Retour ligne automatique
    Alexis Kohler, le filtre élyséen

    Le mécénat est bien l’autre chemin emprunté par Huawei pour gagner en influence. Avant son entrée au Parlement, en 2017, le mathématicien Cédric Villani, lauréat de la médaille Fields, a, lui aussi, été sollicité à de multiples reprises par l’entreprise, devenue un des membres fondateurs du Fonds de dotation de l’Institut Henri-Poincaré, qu’il préside. M. Villani, député (ex-LRM) de l’Essonne, assure ne plus avoir de contacts avec Huawei depuis 2019. Il invoque le durcissement du régime de Pékin et « le rapport de Huawei avec le pouvoir ». Il raconte avoir été également mis en garde par le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O., qui lui a « parlé des soupçons pesant sur Huawei ». Mais il est resté proche de l’ancienne lobbyiste du groupe chinois Isabelle Leung, qui fut longtemps le visage du département « affaires publiques » et qu’il a enrôlée dans sa campagne municipale de 2020 à Paris comme chargée de la levée de fonds.

    « Ce n’est pas Huawei, c’est la mécanique gouvernementale chinoise qui est à l’œuvre », observe un industriel influent. La méthode, selon lui : repérer un besoin, expliquer que les intentions sont bonnes, ne jamais passer en force. Aux Français, en somme, de fixer leurs limites. C’est précisément l’objectif atteint par la nouvelle législation sur la 5G, se sont félicités, début février, les sénateurs Olivier Cadic et Mickaël Vallet dans leur rapport sur le sujet : pour 157 demandes d’exploitation des réseaux mobiles 5G examinées en 2020 par le gendarme de la cybersécurité, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), les vingt-deux décisions de refus et les cinquante-trois autorisations à durée limitée ont concerné les équipements Huawei.

    Au plan technique, c’est la discrète commission R226, présidée par l’Anssi, qui veille à la fiabilité des équipements de télécommunications. Mais, au plan stratégique, comme l’ont confirmé au Monde de nombreuses sources, c’est Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l’Elysée, qui joue le gatekeeper (« physionomiste ») contre lequel bute la filiale française du groupe chinois. « Le paysage a changé », confirme une source sécuritaire qui avait vu, dans les années 2012-2013, les représentants de Huawei reçus par le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet. Tout au long de ses discussions avec Huawei sur la future usine, le président de la région Grand-Est, Jean Rottner, a ainsi rapporté au bras droit du président Macron. Signe de l’importance que Huawei accordait à cette implantation, la vice-présidente Catherine Chen est venue spécialement de Shenzhen, aux côtés de la responsable de la filiale, Linda Han, pour le premier rendez-vous avec l’élu. « Tu peux y aller », a-t-on dit, depuis Paris, à Jean Rottner.Retour ligne automatique
    Une surprise dans l’avion

    L’Elysée, une ligne de crête, veille depuis à concilier intérêts économiques et sécuritaires – une « politique du ni oui ni non, ambiguë », dénonce un pro-Huawei. Au sujet de l’usine, la maire (Europe Ecologie-Les Verts) de Strasbourg, Jeanne Barseghian, favorable, en septembre 2020, à un moratoire sur la 5G, s’inquiète ainsi de voir subsister des « risques pour notre souveraineté ». L’élue rappelle que l’armée, très présente autour de Strasbourg, avait mis en garde les autorités contre le projet. Tout comme la consule générale des Etats-Unis, qui est venue poser des questions à la présidence de l’Eurométropole.

    Si le groupe chinois a perdu une bataille avec la loi 5G, il croit cependant ne pas avoir perdu la guerre. « Ils trouveront toujours des oreilles attentives parmi les politiques, à gauche dans un vieux fond prochinois, à droite parmi les héritiers d’un gaullisme non aligné sur les Américains, et partout chez ceux qui se laissent corrompre », résume le sénateur (LRM) des Hauts-de-Seine André Gattolin, membre d’un réseau international de parlementaires anti-Pékin, l’IPAC. Mais, poursuit ce défenseur de la cause tibétaine, « les parlementaires les intéressent désormais moins que les responsables d’exécutifs régionaux ou locaux ».Retour ligne automatique
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi 5G : la position paradoxale des opérateurs européens vis-à-vis de Huawei

    En 2018, lors d’un voyage de jumelage à Chengdu, Jean Rottner a, en effet, été approché par un intermédiaire chinois vivant en France. Le consulat de France lui a déconseillé de le voir. Mais Rottner a eu la désagréable surprise de trouver cet homme assis à côté de lui dans l’avion du retour pour Paris !

    « Auprès des politiques, cela ne se fait plus avec une super pépée dans une main et une valise de billets dans l’autre, explique le lobbyiste d’un grand groupe français. On a conseillé à Huawei d’installer une image durable, qui se construit par petites touches. Ils approchent des gens qui vont tremper longtemps dans la marmite, avant, un jour prochain, de servir. » C’est un point que Jacques Biot, le président du CA, confirme : « Huawei est là pour longtemps. »

    A la fin de l’année 2020, le député Bruno Bonnell a reçu une drôle de carte de vœux du directeur général adjoint de la filiale française, Minggang Zhang : la photo d’un bombardier déchiqueté, troué de balles. « Pendant la seconde guerre mondiale, ce bombardier a été le seul à revenir d’où il était parti », écrivait M. Zang. Qui précisait : « Malgré les balles que nous prenons dans le bombardier Huawei, nous finirons par ramener l’équipage à bon port. » Fragilisée par l’embargo américain, l’entreprise s’adapte à ce qu’elle nomme la « nouvelle idéologie antichinoise ». Et elle ne lâchera rien, les décideurs français en sont convaincus.

    #Bouygues #Huawei #SFR #5G #technologisme #lobbying

  • Avec Starlink, Elon Musk innove dans la pollution
    https://reporterre.net/Avec-Starlink-Elon-Musk-innove-dans-la-pollution

    ENQUÊTE 2/3 - Avec l’envoi envisagé de 42.000 engins dans l’espace, dont 12.000 en orbite constante, l’offre de réseau internet haut-débit par satellite d’Elon Musk enserre la Terre. Cette profusion d’objets produit une énorme pollution lumineuse dans l’espace et met également en danger l’environnement terrestre. « La 5G a au moins le mérite d’avoir fait émerger les problématiques climatique et énergétique, mais là, avec Starlink, on balance 42.000 satellites dans l’espace dans l’indifférence générale. » La (...)

    #SpaceX #Starlink #écologie #technologisme #santé #Tesla #5G

    ##santé

  • Vaccinés, vos papiers !
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/02/vaccines-vos-papiers.html

    Lentement mais sûrement, l’idée d’un passeport vaccinal en France fait son chemin. Certains pays comme Israël avancent franchement sur ce point et l’ont déjà validé concernant les transports aériens vers des pays le mettant également en place (Chypre et la Grèce), appuyés en cela par le taux de leur population déjà vaccinée (autour de 40% de la population globale mais 80% de la population « vaccinable »). En plus de ce passeport permettant de sortir du pays, Israël a également déployé un « passeport vert » (...)

    #passeport #smartphone #TousAntiCovid #géolocalisation #technologisme #COVID-19 #discrimination #Islam #pauvreté #santé (...)

    ##pauvreté ##santé ##GAFAM
    https://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef027880188c27200d-600wi

  • Starlink, le plan géant d’Elon Musk pour occuper l’espace
    https://reporterre.net/Le-plan-geant-d-Elon-Musk-pour-occuper-l-espace

    ENQUÊTE 1/3 - Le projet du milliardaire Elon Musk se concrétise. Son offre d’une connexion haut-débit à internet sur toute la planète via une constellation de satellites est déjà en fonctionnement aux États-Unis. Et ses antennes domestiques sont désormais disponibles en France en précommande. 550 kilomètres nous séparent des premiers satellites de SpaceX, la société d’Elon Musk. En plus de les voir rayonner parmi les vraies étoiles de notre ciel une fois la nuit tombée, les 12.000 satellites prévus à (...)

    #ARCEP #SpaceX #satellite #WiFi #5G #technologisme #domination #Starlink

  • Away From Silicon Valley, the Military Is the Ideal Customer
    https://www.nytimes.com/2021/02/26/technology/anduril-military-palmer-luckey.html

    While much has been made of tech’s unwillingness to work with the Pentagon, start-ups are still plumbing the industry’s decades-long ties to the military. SAN CLEMENTE, Calif. — Over the rolling, scrub-spotted hills of the Southern California coast, where defense contractors once tested rockets and lasers for President Ronald Reagan’s “Star Wars” missile defense program, what looked like a big, mechanical insect stalked a white pickup truck. Half a mile away, 28-year-old Palmer Luckey, one of (...)

    #Anduril #Google #Microsoft #Palantir #algorithme #drone #militaire #technologisme #aérien #frontières #surveillance (...)

    ##DoD

  • Je ne veux pas d’une vie entièrement numérique
    https://reporterre.net/Je-ne-veux-pas-d-une-vie-entierement-numerique

    Dans la nuit du 16 au 17 février, dans la vallée de la Drôme, le feu a détruit un poste répartiteur d’Orange. Comme huit mille abonnés, notre chroniqueuse s’est réveillée sans téléphone fixe ni portable, sans wifi ni 4G. L’occasion de s’interroger sur la place du numérique dans nos vies. Ce 17 février était un mercredi, jour de marché, haut lieu de circulation d’informations dans le Diois. On y apprit l’incendie de Crest. La première réaction spontanée, disons-le, fut un sentiment de jubilation, celle de (...)

    #Orange #technologisme #domination #bug

  • Communiqué du Collectif stop5G.be
    http://www.stop5g.be/fr/lettre/CP/20210218.htm

    Oui, la 5G est dangereuse pour la santé Ce mercredi 17 février 2021, le Collectif stop5G.be a remis au président du parlement wallon, Jean-Claude Marcourt, un premier lot de 3542 signatures de la pétition ouverte sur le site du parlement de Wallonie réclamant une audition publique du professeur Paul Héroux, spécialiste canadien de l’impact des rayonnements électromagnétiques sur la santé (307 signatures en ligne et 3235 signatures manuscrites envoyées par la poste au Président du parlement). À partir (...)

    #5G #technologisme #santé

    ##santé

  • In Hong Kong, this AI reads children’s emotions as they learn
    https://edition.cnn.com/2021/02/16/tech/emotion-recognition-ai-education-spc-intl-hnk/index.html

    Before the pandemic, Ka Tim Chu, teacher and vice principal of Hong Kong’s True Light College, looked at his students’ faces to gauge how they were responding to classwork. Now, with most of his lessons online, technology is helping Chu to read the room. An AI-powered learning platform monitors his students’ emotions as they study at home. The software, 4 Little Trees, was created by Hong Kong-based startup Find Solution AI. While the use of emotion recognition AI in schools and other settings (...)

    #algorithme #CCTV #biométrie #technologisme #émotions #facial #reconnaissance #COVID-19 #enseignement #santé (...)

    ##santé ##surveillance

  • Regouverner (1/2) : la nouvelle ère des licences libres
    https://www.internetactu.net/2021/02/17/regouverner-1-2-la-nouvelle-ere-des-licences-libres

    En 1972, l’avocate et politologue féministe Jo Freeman (Wikipedia) publiait un article sur « la tyrannie de l’absence de structure » (voir sa traduction en français) où elle critiquait les formes d’organisation ouvertes, sans chefs. Elle remarquait que ces structures implicites rendaient plus difficiles de reconnaître, contester où éliminer les rapports de domination qui y prospéraient… Cette critique n’a pas empêché le récit des structures sans hiérarchies de prospérer, à l’image par exemple des propos (...)

    #technologisme #FreeSoftware

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  • Regouverner (2/2) : multiplier les outils d’une gouvernance distribuée
    https://www.internetactu.net/2021/02/18/regouverner-2-2-multiplier-les-outils-dune-gouvernance-distribuee

    Continuons avec la remarquable critique des errances de l’open source que formule Nathan Schneider (@ntnsndr) dans son article de recherche « la tyrannie de l’ouverture ». La contestation ne s’arrête pas à la démultiplication de nouvelles licences ouvertes, elle interroge profondément les questions de gouvernance pour faire de nouvelles propositions, forcément passionnantes ! « Un bien commun doit avoir un moyen de discerner le bien commun » L’open source est certainement devenu le principal mode de (...)

    #technologisme #FreeSoftware

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  • Comment l’économie de la surveillance a profité du covid-19
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/interview-olivier-tesquet-etat-urgence-technologique

    Pour le journaliste Olivier Tesquet qui publie État d’urgence technologique, la pandémie banalise la surveillance et permet aux entreprises du secteur de blanchir leur réputation en pivotant des marchés sécuritaires vers des marchés sanitaires. En janvier 2020, Olivier Tesquet, journaliste chez Télérama, publiait À la Trace, un ouvrage décrivant la manière dont la surveillance s’immisce dans tous les recoins de notre vie quotidienne. Il ne s’attendait pas à remettre le couvert si tôt mais la pandémie (...)

    #Palantir #technologisme #bénéfices #COVID-19 #santé #surveillance

    ##santé

  • Atlas of Anomalous AI
    https://ignota.org/collections/frontpage/products/atlas-of-anomalous-ai

    Like a snake eating its tail, artificial intelligence exists in a circular relationship with its human creators. The Atlas of Anomalous AI is a compelling and surprising map of our complex relationship to intelligence, from ancient to emerging systems of knowledge. A wildly associative constellation of ideas, stories, artworks and historical materials, the Atlas draws on art historian Aby Warburg’s Mnemosyne Atlas — an image map of the “afterlife of antiquity” — to approach the defining (...)

    #algorithme #technologisme #prédiction #art

  • Amazon, Cdiscount… Le commerce en ligne envahit le marché alimentaire bio
    https://reporterre.net/Amazon-Cdiscount-Le-commerce-en-ligne-envahit-le-marche-alimentaire-bio

    Livrer des tomates bio à des particuliers en quelques heures ? Voilà le plan des géants de l’internet. Dernier terrain de conquête du commerce en ligne, l’alimentaire bio attise l’appétit d’Amazon et de Cdiscount. Les agriculteurs, eux, redoutent une perte du sens de leur métier, étouffés par la course à la standardisation et aux volumes. Le bio attise les appétits. Et pour cause : le marché français des aliments issus de l’agriculture biologique pesait 11,3 milliards d’euros en 2019, soit une progression (...)

    #WholeFoods #Amazon #écologie #technologisme #consommation #CDiscount

  • New project launched : Tracing the tracers. Monitoring and analyzing ADM systems used to respond to the COVID-19 pandemic.
    https://algorithmwatch.org/en/project-launch-tracing-the-tracers-adm-covid

    We are very pleased to announce our new project Tracing the tracers. Monitoring and analyzing automated decision-making systems used to respond to the COVID-19 pandemic. With this, we aim at providing a platform through which to continuously update the public on how ADM systems are being used in Europe — and, comparatively, the rest of the world — in response to the SARS-CoV-2 global outbreak. Building on our report ADM systems in the COVID-19 pandemic : a European perspective, published in (...)

    #algorithme #QRcode #biométrie #contactTracing #technologisme #COVID-19 #santé #AlgorithmWatch

    ##santé

  • « Nous n’avons pas besoin de la 5G »
    https://bxl.indymedia.org/Communique-Nous-n-avons-pas-besoin-de-la-5G?lang=fr

    Dans la nuit du 9 au 10 février, nous, Gilets Jaunes, avons entrepris une action de sensibilisation sur les problématiques soulevées par la 5G. Cette action a eu lieu dans une une dizaine de villes à travers toute la Belgique : Gand, Tournai, Mons, Bruxelles, Wavre, Louvain-La-Neuve, Perwez, Corbais, Gembloux, Namur, Bouge, Arlon, Libramont, Wanlin, Wavre et peut-être aussi d’autres lieux surprises. Notre action décentralisée et nationale a consisté à placarder des centaines d’affiches dénonçant (...)

    #5G #écologie #technologisme #lutte