• 7,9 millions d’euros : la rémunération annuelle moyenne des patrons du CAC 40, du jamais-vu depuis 15 ans latribune.fr
    https://www.latribune.fr/economie/france/7-9-millions-d-euros-la-remuneration-moyenne-et-record-des-patrons-du-cac-

    La rémunération totale moyenne des patrons de l’indice CAC 40 a atteint un plus haut depuis 15 ans. À 7,9 millions d’euros, c’est 52% de plus qu’en 2019 et plus de 100 fois la rémunération moyenne des salariés. Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis, est en haut du podium avec une rémunération record de 66,7 millions d’euros - bien que les chiffres de l’entreprise font état de 19,15 millions. Cela faisait plus de 15 ans qu’une société n’avait pas dépassé les 50 millions d’euros.

    Le trio des dirigeants les mieux payés est composé de Carlos Tavares de Stellantis (66,7 millions d’euros), Bernard Charlès de Dassault Systèmes (44,1 millions d’euros dont 40,8 millions de rémunération actionnariale), et Daniel Julien de Teleperformance (19,6 millions d’euros). (Crédits : CHARLES PLATIAU)

    C’est un plus haut depuis 15 ans pour les patrons du CAC 40 : leur rémunération totale moyenne a atteint 7,9 millions d’euros en 2021, selon un rapport publié ce mardi 22 novembre par le cabinet Proxinvest. Soit une hausse de +52% par rapport à 2019 , avant la crise sanitaire (l’année 2020 est considérée comme non représentative étant donné qu’un certain nombre de dirigeants ont renoncé à une part de leur rémunération).

    Plus globalement, l’augmentation est aussi observée chez les patrons du SBF 120, les 120 plus grandes sociétés cotées en France. Leur rémunération moyenne totale atteint 4,5 millions d’euros en 2021 (+22% par rapport à 2019) . Il s’agit, là encore, d’un plus haut depuis 15 ans.

    Pour établir son classement, le rapport de Proxinvest prend en compte tous les éléments de rémunération : rémunération fixe, bonus annuel, rémunération pluriannuelle de long terme, attribution d’actions valorisées à leur date d’attribution, avantages en nature... Tous ces éléments ont explosé l’an dernier. La rémunération fixe moyenne est en hausse de 4,2% et le bonus annuel moyen de 33,6% au sein du CAC 40, alors que la valeur des attributions d’actions gratuites de performance atteint son plus haut historique dans le SBF 120 avec un bond de 39,6%.

    Plus de 100 fois la rémunération moyenne des salariés (ou 369 Smic)
    Proxinvest constate un « rebond post-crise sanitaire » avec « une forte hausse des rémunérations médianes et moyennes dans tous les indices (CAC 40 et SBF 120). On est bien sur des records historiques » , a déclaré Jehanne Leroix, directrice de la recherche ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) du cabinet lors d’une visioconférence avec des médias.

    Autre point relevé par Proxinvest : c’est « la première fois en 8 ans que la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 représente plus de 100 fois la rémunération moyenne des salariés », soit 369 fois le SMIC en base 39 heures, selon le rapport.

    Les patrons de Stellantis, Dassault et Teleperformance sur le podium
    Sur l’ensemble du classement de Proxinvest, c’est Carlos Tavarès, directeur général du constructeur automobile Stellantis, qui a enregistré la plus forte rémunération en 2021. Et d’ailleurs c’est la plus élevée jamais observée par le cabinet : 66,7 millions d’euros, bien qu’elle soit de 19,15 millions d’euros, selon l’entreprise.  « C’est la première fois depuis 15 ans qu’une société présente une rémunération totale supérieure à 50 millions d’euros », assure le rapport. La différence entre les chiffres du constructeur automobile et ceux de Proxinvest s’explique par le recours à des méthodes de calcul différentes, les sommes correspondant à la rémunération pluriannuelle étant lissées sur plusieurs années par Stellantis.

    On retrouve ensuite sur le podium, respectivement, à la deuxième et troisième place, Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, avec une rémunération totale de 44,1 millions d’euros (+114%) et Daniel Julien, président directeur général de Teleperformance, leader mondial des centres d’appels entre autres, avec une rémunération totale de 19,6 millions d’euros (+15%). Ce dernier affiche la rémunération fixe la plus élevée du CAC 40, à 2,2 millions d’euros, ainsi que l’écart de rémunération avec les salariés le plus important du CAC 40.

    Le Top 5 se compose enfin de François-Henri Pinault, président directeur général de Kering avec 12 millions d’euros (5,7 millions selon la société), et Paul Hudson, directeur général de Sanofi avec 8,96 millions d’euros.

    #France #salaire #économie #chômage #inégalités #capitalisme #précarité #exploitation #pauvreté

  • Larmes de patrons - Coup de gueule Le Hollandais Volant
    https://lehollandaisvolant.net/?d=2022/08/04/13/21/07-larmes-de-patrons

     On est pris en otage" : un directeur de parc d’attractions écœuré par les demandes des saisonniers https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/travail/on-est-pris-en-otage-un-directeur-de-parc-d-attractions-ecoeure-par-les-d

    C’est marrant, car quand les travailleurs se sentaient pris en otage par le marché du travail saturé et contrôlé par les patrons, BFM et TF1 n’en parlait pas. Maintenant que le rapport de force a changé, c’est ouin-ouin matin, midi et soir.

    Voyons ça du point de vue d’un employé lambda :

    Ceux qui viennent travailler chez nous indiquent leurs conditions à leur arrivée

    Oui ça s’appelle un contrat : tu vois, le truc dans lequel les deux partis indiquent leurs conditions, puis signent.
    On vous a dit que c’était un truc écrit par les RH et à faire signer par les employés ? On vous a menti. Bye bye, au suivant !

    On paie au Smic mais avec des qualités de travail exceptionnelles.

    Voyons quel est le problème ? Ah oui : les quatre premiers mots de ta phrase.
Parce qu’EDF, Orange, Free, Suez, etc. s’en branlent de l’ambiance à ton travail : ce qu’ils veulent c’est qu’on leur paye les factures. Or, c’est pas une bonne ambiance qu’on paye ça, mais avec une partie du salaire.


    Et comme les prix augmentent mais pas le smic, bah les gens vont là où on paye autre chose que le smic.
… et si t’es obligé de fermer, car tu peux pas faire tourner la boutique, désolé pour toi, mais c’est que ton business pue la merde d’un point de vue économique. C’est tout.

    Il y a une bonne ambiance et ceux qui viennent une première saison, reviennent en général d’année en année

    Visiblement pas, car sinon tu serais pas plus en manque cette année que l’an dernier. Et puis franchement, quand vous les patrons faites des vérifications de références sur un CV en contactant les anciens employeurs, bah nous on fait pareil. Une boîte qui paye pas, ou une boîte où les conditions sont merdiques, ça se sait très vite. Et ça marche aussi dans l’autre sens : une boîte qui est prête à payer pour recruter ça se sait également.

    "Avant de commencer ils demandent des jours de congés. Quand on signe un contrat de travail, ils s’en foutent, ils n’ont aucun devoir. Ils viennent deux jours et ne viennent plus sans prévenir. La personne qui signe un contrat de travail en tant que salarié n’a aucun devoir. Il n’a aucune valeur juridique, les gens font ce qu’ils veulent de leur contrat de travail. On est pris en otage.

    Oui ça s’appelle la période d’essai. Tu sais, le truc que tu utilises (toi et tes potes patrons) pour jarter les employés du jour au lendemain.
Autrement tu racontes absolument n’importe quoi. Le contrat est un contrat pour les deux parties et ça a une valeur, justement.

    La première année, vous êtes payés au Smic. La deuxième vous avez 100 euros de plus et encore 100 euros la troisième.

    Bravo ! au train où vont les choses, ça n’est pas une augmentation, ça, c’est juste le SMIC qui suit l’inflation.

    On a une fidélisation pour ceux qui sont venus une première fois et on l’esprit du travail. Vous avez également plus de responsabilités", explique-t-il.

    On a plus de responsabilités. Ok, donc ça mérite un salaire plus élevé, si ne me trompe pas. Du coup la hausse de 100€ dont tu parles, c’est pour les responsabilités en plus ? la fidélité ? ou ton bon cœur ? Un choix possible parmi les trois.

    Car si tu veux la jouer « chuis sympa, je récompense les fidèles et le travail en plus », c’est 3×100 € qu’il faut donner.

    Mais c’est difficile de donner à un jeune de 16-17-18 ans plus que le Smic alors qu’il ne connaît pas du tout le travail

    Très juste.
C’est pour ça qu’il existe l’intérim et la période d’essai.
De là, l’augmentation c’est pas au bout d’un an qu’il faut la donner : c’est au bout d’une semaine. Tu serais surpris de constater où ça mène de récompenser les efforts.

    Enfin ça c’est si on est un formateur, un chef d’équipe. C’est sûr que si t’es un pingouin qui fait du Power-Point / Excel huit heures par jour dans un bureau sans voir qui fait quoi dans ton entreprise, c’est plus difficile de repérer les bons éléments et les branleurs.

    Le rapport s’est inversé" ", déplore Vincent Humbert.

    You goddamn right !

    Comme j’ai dit, quand les travailleurs gueulaient vous n’avez pas voulu écouter. Vous vous êtes même foutus de nous.

    La fête est finie maintenant : vous partagez ou vous crevez.

    Ah et dernière chose : si vos employés se barrent, c’est généralement qu’ils se barrent ailleurs, parce que ailleurs ça paye mieux. Ils traversent des rues, comme Manu leur a dit de faire, tu vois ?

    Ça veut donc dire qu’il existe des patrons qui eux sont moins cons et payent correctement. Je me répète, mais : vous partagez ou vous crevez. Et si c’est pas possible, je me répète encore, c’est que ton business pue et que t’es pas à la hauteur.

    #salarié #salariat #salaires #intérim #business #France #contrat #rh

  • It’s time to make minimum wage laws apply to ALL workers (no, they don’t at present) - Food Politics by Marion Nestle
    https://www.foodpolitics.com/2022/11/its-time-to-make-minimum-wage-laws-apply-to-all-workers-no-they-dont-a

    For reasons of history—and, alas, racism—laws requiring minimum wages do not apply to restaurant workers, farm workers, and home employment workers, all mostly people of color.

    This report focuses on restaurant workers who depend on tips:

    Unique among pay inequities, the subminimum wage for tipped workers was an original pay gap created intentionally to deny Black women any wage at all, forcing them to live on tips. This original and intentional pay inequity has been compounded over the last 160 years since Emancipation by ongoing inequities in hiring by employers and tipping and harassment by customers — resulting in an unlivable situation for Black women. The fact that Black women persist in the restaurant industry is a testament to many of these workers’ pride in their work as hospitality professionals who deserve to be remunerated as such.

    #rapport #racisme #sexisme #exploitation #salaire_minimum #service

  • Inflation : encore une (nouvelle) semaine de hausse ! Olivier Dauvers

    Nouveau pointage du baromètre hebdomadaire A3 Distrib / Dauvers sur les prix d’un panier de 150 majeurs des rayons (ces produits qui fondent la perception d’inflation tant le nombre d’yeux qui se posent dessus est grand !) et conclusion identique aux semaines précédentes : la hausse continue. Le cap des 14 % depuis le 1er janvier est désormais bien dépassé. C’est surtout la régularité qui frappe, comme s’il s’agissait d’un mouvement immuable. Sur les 5 dernières semaines par exemple, l’inflation hebdomaire moyenne atteint ainsi + 0,4 %.

    Source : https://www.olivierdauvers.fr/2022/11/03/inflation-encore-une-semaine-de-hausse

    #inflation #bénéfices #dividendes #économie #en_vedette #crise #capitalisme #pauvreté #salaires #inégalités #politique #finances #prix #economie

  • l’inflation et ses docteurs folamours Les Bons calculs Economiques !

    La crise économique tant attendue arrive, celle de la pandémie commençait à ennuyer tout le monde.

    Inflation par les couts car ce ne sont pas les salaires qui eux n’augmentent pas qui seraient à l’origine de celle ci. Même chose pour les retraites, les prestations sociales . . .

    Les intrants
    Matières premières ? Il n’y a pas de pénuries en cours.

    Mais c’est quoi l’inflation ?
    Inflation par l’écart entre l’offre et la demande ?
    Inflation par les coûts (les hausses de matières premières ?

    Le lien afin d’écouter, de télécharger le podcast de Radio Campus Lille => http://richessem.eklablog.com/l-inflation-et-ses-docteurs-folamours-les-bons-calculs-economiqu
    Attention, cette émission de radio pourrait comporter des contenus sensibles !

    Une inflation systémique du fait du ruissellement monétaire mondial pour tenter de sauver le capitalisme ?

    A propos du nouveau choc entre l’ancien impérialisme nord-américain et le nouvel impérialisme chinois).
    Avec quels impacts ?

    Redistribution des richesses, pauvreté accrue ...
    Quid de la mondialisation dans un tel contexte ? Inégalités ? Ressources ? Guerres ...
    Les marges de manoeuvre des acteurs (macro, comme les Etats ; micro comme les multinationales ... au fait, comment elles vont ces multinationales ?

    Voir l’évolution boursière, et notamment des firmes de tête, qui perdent depuis le début de l’année entre 10 et 75% de leur valeur.

    C’est la guerre à la réalité sauf dans certains médias libres.

    En France, Madame Sandrine Rousseau, est beaucoup moins prompte à s’émouvoir quand les femmes sont quotidiennement agressées et exploitées sur leur lieu de travail, qu’ailleurs.

    A propos de la dernière motion de censure recalée à l’assemblée nationale, 12 député.e.s PS sur 31 ont refusé de la voter, 4 écologistes sur 24 et 6 communistes sur 23, dont fabien roussel, se sont aussi abstenu.

    #inflation #économie #en_vedette #crise #travail #capitalisme #pauvreté #salaires #inégalités #politique #finance #prix #economie #radio

  • L’inflation, c’est quoi ? La crise de l’inflation épisode 1 Décoder l’économie

    https://www.youtube.com/watch?v=YQCMztt6rMo

    La crise économique tant attendue arrive. Cela tombe bien, celle de la pandémie commence à ennuyer tout le monde.

    La crise dont il faut avoir peur aujourd’hui et dont vont nous sauver nos chers décideurs grâce à leurs mesures miracles est celle de l’effondrement économique. La courbe de l’horreur n’est plus celle du nombre de cas positifs, mais celle de l’inflation.

    Nous allons voir dans une série de trois vidéos si la courbe de l’inflation est aussi fiable que celle des tests RT-PCR, et si les mesures économiques de nos dirigeants seront aussi chères et aussi efficaces que les mesures sanitaires.

    Je vous invite à me dire qui est le plus mauvais entre un expert en économie et un expert en santé, moi je n’arrive pas à trancher.

    Nous allons voir dans cette vidéo ce qu’est l’inflation, la manière dont cet indicateur est construit, ses limites, et la différence entre l’indicateur et ce que vivent réellement les gens.

    Dans la deuxième vidéo, nous verrons ce qui cause l’inflation et dans la troisième nous verrons si c’est vraiment « l’inflation » qu’il faut combattre ou s’il vaut mieux l’accompagner, par exemple en augmentant les salaires.
    Merci à Kairospresse pour leur contribution. N’hésitez-pas à les soutenir !

    #inflation #prix #Analyse #économie #Salaires #retraités #retraites #Etat

    • Qui cause l’inflation ? Pas la guerre en Ukraine ! La crise de l’inflation épisode 2 Décoder l’économie

      https://www.youtube.com/watch?v=mDtQNo9QYsM

      Nous avons vu dans la vidéo précédente que, contrairement à la définition du Larousse, l’inflation ne traduit pas la hausse de tous les prix, de tous les produits existants, mais traduit la hausse du prix du panier moyen des Français calculé par l’Insee.

      Le prix de ce panier augmente lorsque certains produits augmentent de prix, pas forcément tous. Nous avons également vu que puisque personne ne consomme la même chose, le panier moyen ne correspond à personne en particulier et donc personne ne ressent la même inflation que son voisin. Par exemple, ceux qui travaillent et doivent prendre leur voiture tous les jours von être beaucoup plus impacté par la hausse du prix de l’essence que les retraités. Retraités qui sont majoritaires chez les votants aujourd’hui en France.

      Dans cet article, nous allons voir quels prix augmentent spécifiquement et pourquoi.
      Nous verrons que, la plupart du temps, les prix ne varient pas tout seul : des décisions politiques ont des impacts majeurs sur les hausses ou baisses de prix, ainsi que des effets d’aubaines de puissants producteurs.

      Comprendre que l’inflation (ou plutôt les hausses de certains prix) ne tombe pas du ciel et est décidée politiquement nous amènera vers le troisième et dernier article de cette série, concernant les solutions à l’inflation

    • Ne combattez pas l’inflation, augmentez les salaires ! La crise de l’inflation épisode 3 Décoder l’économie

      https://www.youtube.com/watch?v=z-meMdyNW7c

      Nous avons vu dans le premier article que, contrairement à la définition du Larousse, l’inflation ne traduit pas la hausse de tous les prix, de tous les produits existants.
      L’inflation est la hausse du prix du panier moyen des Français calculé par l’Insee.
      Le prix de ce panier augmente lorsque certains produits augmentent de prix, pas forcément tous.

      Nous avons également vu que puisque personne ne consomme la même chose, le panier moyen ne correspond à personne en particulier et donc personne ne ressent la même inflation que son voisin. Par exemple, ceux qui travaillent et doivent prendre leur voiture tous les jours vont être beaucoup plus impactés par la hausse du prix de l’essence que les retraités. Retraités qui sont majoritaires chez les votants aujourd’hui en France et donc orientent les choix politiques.

      Dans le deuxième article, nous avons vu que, la plupart du temps, les prix ne varient pas tout seuls : des décisions politiques ont des impacts majeurs sur les hausses ou baisses de prix.
      Parfois la hausse des prix est directement décidée par une loi, comme pour le tabac ou l’énergie, parfois quelques grands groupes se mettent d’accord pour maintenir des prix artificiellement hauts, et s’en mettre plein les poches.

      Le cas de l’essence montre les deux effets à la fois. D’une part, l’Etat fait monter les prix avec notamment la taxe carbone que vont payer les Français qui font le plein, et ensuite se sert de l’argent gagné pour faire des cadeaux fiscaux à certaines entreprises.
      D’autre part, les producteurs de pétroles usent de leur pouvoir quasi monopolistique pour maintenir des prix élevés.

      Dans ce troisième article nous allons voir ce qu’il est possible de faire en cas d’inflation et les conséquences des différentes solutions proposées.

  • Grèves et manifestations  : la contestation ouvrière doit s’élargir [Lutte de classe n°227 - novembre 2022] https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/10/30/greves-et-manifestations-la-contestation-ouvriere-doit-selar (25 octobre 2022)

    (…) La grève des raffineries a montré combien les travailleurs pouvaient peser sur la vie sociale et politique quand ils se mettaient en grève.

    C’est ce bras de fer qu’il faut préparer. Avec les travailleurs qui veulent se défendre, il faut discuter d’une politique de lutte  : que revendiquer et comment s’organiser pour mener la lutte  ? Des #revendications peuvent unifier les travailleurs dans un même mouvement  : des augmentations uniformes de #salaire de 300, 400 euros  ; leur indexation sur les prix, sous le contrôle des travailleurs  ; un minimum de 2 000 euros net pour toutes et tous. Mais se mettre d’accord sur les #revendications n’est pas encore suffisant. Les grèves du passé, et celle de Total, nous le montrent  : même quand la détermination et la combativité sont au rendez-vous, des appareils syndicaux peuvent s’opposer aux luttes. Il faut donc militer pour des #grèves déterminées et pour leur élargissement à l’ensemble du monde du travail. Il est tout aussi vital de militer pour que les travailleurs contrôlent effectivement leurs luttes, sans s’en remettre aux directions syndicales. Ils doivent être les dirigeants de leur propre mouvement, en réu­nis­sant des assemblées de grévistes et en élisant des #comités_de_grève.

    #lutte_de_classe #raffinerie #syndicat

  • Grèves et manifestations  : la contestation ouvrière doit s’élargir [Lutte de classe n°227 - novembre 2022] https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/10/30/greves-et-manifestations-la-contestation-ouvriere-doit-selar (25 octobre 2022)

    (…) La grève des raffineries a montré combien les travailleurs pouvaient peser sur la vie sociale et politique quand ils se mettaient en grève.

    C’est ce bras de fer qu’il faut préparer. Avec les travailleurs qui veulent se défendre, il faut discuter d’une politique de lutte  : que revendiquer et comment s’organiser pour mener la lutte  ? Des #revendications peuvent unifier les travailleurs dans un même mouvement  : des augmentations uniformes de #salaire de 300, 400 euros  ; leur indexation sur les prix, sous le contrôle des travailleurs  ; un minimum de 2 000 euros net pour toutes et tous. Mais se mettre d’accord sur les #revendications n’est pas encore suffisant. Les grèves du passé, et celle de Total, nous le montrent  : même quand la détermination et la combativité sont au rendez-vous, des appareils syndicaux peuvent s’opposer aux luttes. Il faut donc militer pour des #grèves déterminées et pour leur élargissement à l’ensemble du monde du travail. Il est tout aussi vital de militer pour que les travailleurs contrôlent effectivement leurs luttes, sans s’en remettre aux directions syndicales. Ils doivent être les dirigeants de leur propre mouvement, en réu­nis­sant des assemblées de grévistes et en élisant des #comités_de_grève.

    #lutte_de_classe #raffineries #syndicat #

  • Faut-il sauver les #dividendes ? (non) | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/191022/faut-il-sauver-les-dividendes-non

    C’est finalement de bonne guerre. Dans la lutte économique et sociale qui se développe désormais sur fond de hausse des prix, les classes détentrices du pouvoir économique déploient des trésors d’ingéniosité pour prouver que l’ordre social existant est bon et juste. Un des points centraux de ce combat concerne les dividendes, qui cristallisent souvent les critiques. Alors que les raffineurs des majors pétrolières étaient en grève, des litres d’encre ont été utilisés pour prouver que le problème ne tenait pas aux dividendes versés par ces mêmes entreprises.

    Parfois, ces défenses prennent des tours assez pathétiques. Comme cette chronique de l’humoriste et actionnaire de Total Gaspard Proust dans Le Journal du dimanche du 16 octobre qui, voulant faire pleurnicher le lectorat sur le « pouvoir d’achat des actionnaires de Total », rongé par l’avidité des salariés, tente de prouver la supériorité du dividende sur le salaire et qualifie celui-ci, avec une poésie toute masculiniste, de « dividende des sans-couilles ». Car, pour ce poète dominical, l’actionnaire prend des risques considérables, tandis que le salarié se contente passivement d’attendre que tombe chaque mois la certitude de son salaire.

    « Le dividende, chante avec lyrisme notre vengeur du Capital, est le salaire de celui qui a osé prendre le risque d’éventuellement tout perdre en investissant dans une boîte. » Mais l’Homère de l’actionnariat devra revoir quelques évidences. D’abord parce que « prendre le risque de tout perdre » en achetant des actions Total, un géant du pétrole, dans le premier quart du XXIe siècle, est assez risible.

    #actionnaires
    Depuis un certain 15 septembre 2008, les autorités publiques de l’ensemble des pays avancés garantissent la pérennité de ces entreprises géantes. Sans compter que, depuis trente ans, grâce à un habile chantage à l’emploi, ces mêmes entreprises bénéficient de ristournes fiscales, d’aides publiques diverses et d’#optimisations_fiscales. Tout cela va directement dans la poche des actionnaires et non des #salariés_et_salariées.

    Au reste, notre malheureux chroniqueur oublie trois points pourtant évidents, tant son amour de l’actionnaire l’aveugle. D’abord, si l’actionnaire perd « tout », le salarié perd aussi tout, notamment son seul moyen de subsistance, ce qui est autrement gênant que de perdre son épargne.

    Deuxième point : il arrive, à vrai dire souvent, depuis trois décennies, que, pour assurer la « valeur actionnariale » de l’entreprise, autrement dit pour satisfaire nos héros avides de risques que sont les actionnaires, on sacrifie par tonneaux entiers des salariés. Ce Proust des temps modernes a oublié de jeter un œil à l’état du salariat depuis trente ans (mais il est vrai que cela ne semble pas l’intéresser) : alors que les cours de la Bourse s’envolaient pour le plaisir des actionnaires, la précarité et le chômage de masse s’installaient. Car il faut bien trouver quelque part les moyens de « récompenser le risque ».

    Car, enfin, et c’est le troisième point, d’où nos valeureux Achille de la #Bourse tirent-ils leurs « récompenses » ? Ils se sont contentés d’acheter des actions, acte sans doute digne d’une épopée, mais qui n’explique guère la source de la #valeur qu’ils captent. Et s’il s’agissait du travail des salariés ? Eh oui, l’actionnaire touche bien un dividende et non un #salaire, pour une raison simple : il ne travaille pas dans cette entreprise et ce n’est pas lui qui participe à la transformation de son argent, matière morte sans le #travail qui lui permet de toucher sa « récompense ». Mettre ces deux éléments à égalité est une aberration.

  • Le PDG de Total se dit « fatigué de cette accusation de "m’être augmenté de 52%" » alors qu’il ne s’est augmenté que de 51,7% Par Loïc Le Clerc - Regards

    Pour le mépris, on sait qu’on peut faire confiance à Emmanuel Macron. Désormais, l’indécence a elle aussi un nom : Patrick Pouyanné.

    Depuis le début des blocages des raffineries, c’est la guerre (médiatique) des chiffres : les grévistes sont-ils des privilégiés capricieux ? Total a fait appel à tous porte-flingues, le premier d’entre eux se nommant Dominique Seux, pour faire passer le mot : les ouvriers en raffinerie gagneraient en moyenne 5000 euros brut par mois. On serait plus sur du 3000€ brut mensuel, « pour les postes à haute, très haute qualification » , selon la FNIC-CGT
     


    Les salariés de Total demandent 10% d’augmentation, des investissements dans l’appareil productif et des embauches alors que, en parallèle, ce sont les bénéfices, la rémunération du patron de TotalEnergies ainsi que les dividendes versés aux actionnaires qui font tâche d’huile. Voyez plutôt :
    • 19 milliards de bénéfice au premier semestre 2022
    • 2,62 milliards d’euros de dividendes exceptionnels versés aux actionnaires

    Et le salaire de Patrick Pouyanné ? 5,9 millions d’euros annuel. Et les grévistes et leurs soutiens de marteler que le bougre s’est augmenté de 3 millions en 2021, soit une hausse de 52%. De quoi faire enrager le premier concerné, qui crie à la calomnie sur Twitter :

    « Je suis fatigué de cette accusation de "m’être augmenté de 52%" – voici la vraie évolution de ma rémunération depuis 2017 – elle est constante sauf 2020 car j’ai volontairement amputé mon salaire et ma part variable a normalement baissé avec les résultats de TotalEnergies ».

    Il est vrai que Patrick Pouyanné ne s’est pas augmenté de 52% entre 2020 et 2021, mais de… 51,7%. Il est vrai que cette baisse de salaire en 2020 (-36,4%) l’a fait vertigineusement chuté à la neuvième place du classement des patrons du CAC 40.

    Ou, comme l’a calculé l’économiste Maxime Combes, en cinq ans, Patrick Pouyanné a gagné l’équivalent de 1919 années de Smic net, « soit grosso-modo une année de Smic net par jour ».

    Donc merci au PDG de Total de mettre fin à cette polémique sur son augmentation de 51,7% car, en effet, l’indécence ne se calcule pas à trois millions d’euros près.
     
    Loïc Le Clerc
    #total #économie #richesse #SMIC #indécence #salaires #bénéfices #dividendes

    Source : http://www.regards.fr/actu/article/le-pdg-de-total-se-dit-fatigue-de-cette-accusation-de-m-etre-augmente-de-52

    • 1974, la pénurie d’impôts frappe Total
      https://lesjours.fr/obsessions/total/ep2-rapport-schvartz

      Total criminel climatique », « Total exploiteur des peuples du monde entier »… Ce dimanche, on a entendu pas mal de slogans anti-Total lors de la marche « contre la vie chère et l’inaction climatique » organisée par la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Faire des compagnies pétrolières un thème de mobilisation politique et sociale est efficace – d’ailleurs, la gauche réclame un référendum d’initiative partagé sur les superprofits de la multinationale française. Mais ce n’est pas très original, ainsi que nous allons vous le raconter en poursuivant notre voyage dans le passé de Total, à partir d’archives historiques inédites.

      S’attaquer à Total, qui s’appelait alors la Compagnie française des pétroles (CFP), c’est ce qu’avait décidé de faire le Parti communiste au milieu des années 1970. Durant quelques mois, le parti dirigé par Georges Marchais tonne ainsi contre le « scandale pétrolier ». Conférence de presse, émission spéciale à la télévision et enfin une journée d’action dans toute la France, le 19 mars 1975, pour « dénoncer le scandale pétrolier et démasquer les profiteurs du gaspillage et du pillage ». Ces derniers, ce sont les patrons des compagnies pétrolières, des « trafiquants » dixit le secrétaire général du PC, qui « devraient être en prison » car ils « trichent avec les prix », sont une « mafia » et « ne paient pratiquement pas d’impôt ». Tout cela avec le soutien d’un gouvernement qui s’en prend aux « petits contribuables » et défend « les milliardaires ».

      https://www.cinearchives.org/Films-447-305-0-0.html
      #scandaaale

  • Les 20 produits star les plus inflationnistes Le web grande distribution - Olivier Dauvers

    Nouvelle contribution totalement exclusive au suivi du phénomène de l’année : l’inflation.

    Toutes les semaines, avec les camarades d’A3 Distrib, nous suivons l’évolution des prix d’un panier de 150 références star (revoir la dernière publication ici). Quels sont donc, parmi ces majeurs des assortiments, les plus inflationnistes ?

    Pour l’essentiel, il s’agit des mêmes marques que lors du pointage précédent (revoir ici). En haut du classement, toujours le blanc de poulet Fleury Michon, à la fois victime de l’augmentation des coûts de production de la volaille mais aussi d’une disponibilité matière pénalisée par les suites de la grippe aviaire. Les 2 produits Charal de notre échantillon payent eux-aussi une relative pénurie de matière. Bref, même s’il y a chaque fois une (bonne) explication, l’inflation pique. Le pire… : c’est pas terminé.

    Quelques exemples :

    Fleury Michon, blanc de poulet +42%

    Charal, l’extra moelleux +38%

    Fruit d’or +36%

    Confiture bonne maman Framboise +33%

    Coquillettes Barilla +29%

    Spaghetti Barilla +26%

    Huile d’olive Puget +25%

    Camembert Le Rustique +23%

    Farine francine fluide +21%

    Beurre président +20%

    Leerdamer original +20%

    #inflation #escroquerie #économie #alimentation #en_vedette #france #crise #capitalisme produits pour la #bourgeoise #salaires #finance #prix #economie #marques #agro-industrie #industrie_agro-alimentaire #industrie_agro-alimentaire  #multinationales

    Source https://www.olivierdauvers.fr/2022/10/10/quels-sont-les-produits-les-plus-inflationnistes

  • Micro-thermomètre

    La température monte dans le pays en dépit des exhortations à baisser les niveaux de chauffage.

    Notre micro (celui de nos camarades de On passe au Rouge pour être exact) a fait office de thermomètre, dans les rues de Lille, le 29 septembre dernier.

    Ce Mercredi 5 Octobre 2022, c’était L’Heure de l’mettre, et la Saint Christophe Béchu sur Radio Campus Lille, 106,6 Mhz, https://www.campuslille.com


    Le lien afin d’écouter, de télécharger l’émission => https://bellaciao.org/Podcast-Micro-thermometre

    « De l’argent pour les salaires, pas pour la guerre, pas pour les actionnaires ! »

    Et si ce n’était que le début ?

    C’est l’heure de l’mettre !

    L’heure de l’mettre https://bellaciao.org/Podcasts

    #Salaires #prix #profits #radio #podcast #manifestations

  • En 2020, une forte augmentation de la précarité qui affecte tous les territoires bretons [ou pas] - Insee Analyses Bretagne - 112
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/6537190

    10 % d’allocataires du RSA supplémentaires au plus fort de la crise

    Les deux confinements de 2020 ont fortement perturbé le monde du travail. Les conséquences de la crise ont été amorties pour un certain nombre de personnes en emploi, avec le dispositif d’activité partielle qui a concerné près de 4 salariés du privé sur 10 au plus fort de la crise. Néanmoins, ces amortisseurs n’ont pas pu jouer pour un certain nombre de personnes, notamment celles en contrat court ou non salariées, ainsi que les jeunes arrivant sur le marché du travail. Le nombre de bénéficiaires du RSA a ainsi bondi entre le début et la fin de l’année 2020.

    Le premier confinement, du 17 mars au 10 mai 2020, a déclenché une hausse du nombre d’allocataires percevant le RSA, avec près de 4 000 bénéficiaires supplémentaires en Bretagne entre fin février et fin juin (figure 2).

    Lors du deuxième confinement, du 30 octobre au 14 décembre 2020, le pic du nombre d’allocataires du RSA a été atteint avec près de 66 000 allocataires, soit une hausse de 10 % par rapport à l’avant-crise. En 2020, cette augmentation a été plus marquée qu’au niveau national, alors que dans le même temps l’emploi a plutôt mieux résisté.

    Depuis début 2021, une décrue du nombre de foyers allocataires s’est amorcée. En juin 2022, le nombre de bénéficiaires du RSA est légèrement inférieur à son niveau d’avant-crise.

    Toutefois, en Ille-et-Vilaine, la croissance du nombre de bénéficiaires du RSA a été plus rapide et le reflux plus lent. Le niveau d’avant-crise est loin d’être retrouvé. Il reste un solde d’environ 1 000 allocataires du RSA entre les niveaux de juin 2022 et janvier 2020. Une explication possible tient aux difficultés d’approvisionnement réduisant l’activité dans l’industrie automobile, bien implantée dans le département ; près de 8 emplois intérimaires sur 10 dans le secteur ont disparu depuis fin 2019 [Insee, 2022]. Les personnes qui occupaient avant la crise un de ces emplois ont pu basculer vers le RSA, éventuellement après une période de chômage en fonction de leur durée de cotisation. Plus globalement, le dynamisme économique du département peut également entraîner un taux élevé de rotation de la main-d’œuvre, notamment chez les jeunes travailleurs, les rendant plus susceptibles de remplir les conditions pour bénéficier du RSA.

    La prime d’activité est une allocation cumulable avec des faibles revenus. Il peut exister un effet « miroir » entre la prime d’activité et le RSA, puisque les personnes peuvent sortir du dispositif de la prime d’activité en perdant leur emploi, et ainsi basculer vers celui du RSA (figure 3). En Bretagne, le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité a augmenté, quoique très peu, entre fin 2019 et fin 2020. L’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA n’est donc pas due à un effet de basculement d’un dispositif vers l’autre. Mi-2022, le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité est légèrement inférieur à son niveau d’avant-crise en Bretagne.

    Enfin, le nombre de bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé, dernière prestation de solidarité et d’insertion, logiquement moins sensible à la crise, n’a pas fortement évolué en 2020 et 2021.

    #pandémie #salaire #revenu #RSA #prime_d'activité #emploi_saisonnier #intérim #AAH (aux ouvertures de droit fortement contingentées par les MDPH)

    • euh, pas tout à fait, la PA privilégie qui gagne le plus de salaire (jusqu’à un seuil), en particulier le smicard temps plein (et bien moins la smicarde à temps partiel), mais continue à compenser le fait d’être salarié au rabais
      la PA augmente avec le revenu d’activité de manière plus marquée qu’avant sa réforme de 2020 (en réponse à la mobilisation Gilets jaunes), mais c’était déjà son principe. une traduction 2015 par le gvt de ce chien crevé de Hollande, digne successeur de Jospin-je-préfère-une-société-de-travail, et lui-aussi adepte du « travailler plus pour gagner plus », légitimé avec des larmes de friqués par les analyses en terme de « trappes à inactivité ».
      Ce qu’a changé la prime d’activité, comme c’était déjà le cas pour le passage du RMI au RSA, c’est de « soutenir » les personnes à bas salaires stables, chômeurs en activité à temps réduit (inscrits ou pas) éventuellement en CDI, plutôt que les salaires variables et discontinus (là aussi on vise les vieux et les femmes, tandis que les jeunes continuent à courir le contrat)

      on peut donc encore percevoir une faible prime d’activité avec de faibles revenus d’activité. ça vaut ce que ça vaut mais le mode de calcul étant incompréhensible, je viens de faire une simulation sur le site de la CAF : avec 1050e de salaires sur les trois derniers (350/mois), 930 d’APL (en partant du montant maximum versé au RSAste isolé titulaire d’un bail dans une métropole chère), leur page dit 212 e par mois de PA. cela ne dit rien de la réduction du RSA engendrée par le fait de déclarer un tel salaire, mais en gros la prime d’active compense cette baisse du revenu minimum, et donne un surplus de revenu à proportion croissante avec le montant du salaire.

      profuses conditionnalités des minima. comme l’écrivait Yolande Benarrosh durant les années 80 " intègre-toi, tu seras protégé" (je ne retrouve pas l’article qui fut publié dans le CASH, journal des chômeurs et précaires...)

      Par ailleurs, le SMIC mensuel net est un faible revenu (cf. salaire médian et coût de la vie), bien que supérieur à tous les SMIC horaire qui règlent nombre de salaire et nombre d’emplois discontinus dont le salaire annuel tombe sous les 12 SMIC mensuels.

      j’ai relayé ici ce papier Insee (il y en a une série du genre par régions qui permet de se faire une idée des variations récentes emploi/revenu ), car, tout autrement que @touti, j’ai une propension à perdre du temps à des choses laides en me disant qu’elles pourraient être utiles.

  • Vie chère : « Les gens n’en reviennent pas » : dans les supermarchés, les caissières aux premières loges de la flambée des prix

    Les employés de la grande distribution observent les scènes de vie quotidienne qui témoignent des angoisses et des stratégies des consommateurs face à l’#inflation.
    Par Cécile Prudhomme

    « Ah, je n’avais pas vu ce prix-là ! », « Vous vous êtes trompée », « Ça, il faut me l’enlever »… Derrière la caisse du supermarché Casino du Muy (Var), Claudine Cordina – « quarante et un ans de grande distribution » – « entend ça tous les jours de la part des clients ». Et elle leur fait inlassablement la même réponse depuis plusieurs mois : « Vous savez, si je pouvais, je baisserais les prix. » Le pouvoir d’achat des Français ? Leur attitude face à l’inflation ? Ce sont les caissières des grandes surfaces alimentaires qui en parlent le mieux.

    De l’autre côté du tapis roulant, ces employées dites « de la deuxième ligne », pendant la crise du Covid-19, sont aux avant-postes face au raz de marée inflationniste. Les clients se plaignent auprès d’elles de l’augmentation du coût de la vie – « Tout est devenu cher », « L’Ukraine a bon dos » – ou de la disparition de certains produits dans le magasin – « La moutarde, ça ne vient pas d’Ukraine. » Ces derniers mois, partout en France, les caissières font un même constat : aussi informés soient-ils, les consommateurs n’en croient pas leurs yeux lorsqu’ils entendent le total à payer.

    « Un client sur deux nous dit : “Oh, ça a encore augmenté” ou bien “Vous ne vous êtes pas trompée ?” », raconte Deborath Cabo, 41 ans, qui travaille depuis ses 19 ans dans l’hypermarché Géant La Foux, à Gassin (Var). Même la clientèle de ce magasin non loin de Saint-Tropez, souvent fortunée (touristes, personnel ravitaillant les bateaux…), « regarde désormais deux à trois fois le ticket de caisse pour être certain[e] que je ne me suis pas trompée, explique la caissière. Quand je leur annonce le total, j’ai quasiment systématiquement des commentaires. »

    « Ils deviennent agressifs »

    A 760 kilomètres de là, en banlieue de Bourges, au Carrefour Market de Saint-Germain-du-Puy (Cher), la tension est même brutalement montée d’un cran au moment d’un règlement. Mireille Richard est en poste à l’accueil quand une collègue en caisse l’interpelle discrètement : « Des clients vont venir te voir, prévient-elle, car ils trouvent certains prix exorbitants et pensent que je me suis trompée. Ils m’ont insultée, traitée d’incapable, et sont persuadés que j’ai commis une erreur. » Finalement, « je les ai vus regarder longuement leur ticket de caisse, et ils sont partis, raconte Mme Richard. Avec cette hausse des prix, les gens deviennent agressifs, bien plus qu’après le Covid. »

    Depuis trente-sept ans qu’elle travaille dans la grande distribution, cette femme de 59 ans « connaî[t] bien les clients » : dans son magasin, « une clientèle plutôt âgée et de classe populaire », qui se retrouve maintenant avec « des pleins de courses de 200 euros, voire 300, alors que, avant, c’était plutôt 150 euros ». Et qui s’émeut que « pour ce prix », ils n’ont « rien dans le caddie, alors qu’il n’y a ni alcool ni viande ». D’ailleurs, une fois leurs achats réglés, « ils s’arrêtent de plus en plus souvent derrière les caisses pour vérifier sur leur ticket ce qui a fait exploser l’addition, car ils n’en reviennent pas ».
    Un exemple de cette poussée inflationniste ? « Les granulés pour le chauffage, cite-t-elle. L’an dernier, le sac valait 3,99 euros. Là, c’est 8,50. Les clients hallucinent et nous disent : “Vous vous rendez compte du prix !” Et ça ne va pas s’arrêter là. On a eu une note disant que ça allait passer à 10 euros en décembre. » L’inflation reste la préoccupation majeure des Français (52 %), devant le réchauffement climatique (43 %), la guerre en Ukraine (32 %) et la crise sanitaire (11 %), selon une étude NielsenIQ, publiée le 19 septembre. A raison : l’Insee s’est basé sur une augmentation de 12 % des prix de l’alimentation en décembre sur un an (contre 7,5 % au mois d’août) pour anticiper une inflation globale d’environ 6,5 % en décembre.

    Face à la hausse des prix, deux tiers des Français ont déjà modifié leurs habitudes d’achat, en réduisant les factures de courses alimentaires (46 %) ou celles d’énergie (40 %), selon une enquête Younited-OpinionWay du 12 septembre. Les consommateurs demandent d’ailleurs « de plus en plus souvent » aux employés des grandes surfaces d’annuler en caisse des articles qui font exploser leur budget. Quand d’autres abandonnent discrètement une charcuterie trop coûteuse, prise à la coupe, « dans les paniers en bout de caisse ».

    « Prise sur le fait, une cliente m’a répondu tout simplement : “Je n’ai pas pris, c’est trop cher” », se souvient Marie-Françoise Rouault, 59 ans, hôtesse d’accueil et de caisse dans un Carrefour Market de Rennes, au cœur d’un « quartier chic, fréquenté par beaucoup de personnes âgées ». « En fin de journée, on se retrouve à ranger trois ou quatre chariots de produits que les gens ont abandonnés. Mais le poisson frais, on est obligé de le jeter », se désole Mme Cabo, à Gassin.

    « Moins de poisson, moins de viande » [de fromage, de vin, de quoi encore ?]

    « Souvent, les clients n’ont pas voulu redonner les produits sur le stand de découpe, car ils n’ont pas osé dire que c’était trop cher », ajoute Mme Richard, qui observe le même phénomène dans son magasin du Cher. D’autres encore reviennent pour rendre les articles les plus coûteux, une fois leurs calculs faits à la maison. Comme cette consommatrice, « de profession libérale », venue le lendemain rapporter à Mme Rouault « la boîte de thon Saupiquet que son mari avait achetée ».

    Elle prétextait que ce dernier « s’était trompé, que ce n’était que pour le chat, et qu’elle voulait le changer contre la marque de distributeur », se souvient l’hôtesse d’accueil. « J’ai pensé qu’il y avait une autre raison quand elle m’a raconté que ses charges avaient explosé. Certains ne veulent pas dire que la vie est devenue chère même pour eux. » Les caissières perçoivent aussi les signaux faibles de cette perte de pouvoir d’achat des Français, comme les « cartes bleues refusées dès le 10 ou le 12 du mois, de plus en plus », ou le retour des chèques qui témoigne d’acrobaties comptables.

    « A partir du 20 du mois, on voit les gens arriver avec des #chèques, qui se disent que le temps qu’il soit encaissé, le salaire sera tombé, constate Mme Cabo. Jusqu’ici, on en avait très rarement. » II y a d’autres manifestations de cette vie devenu chère, comme l’utilisation « de plus en plus fréquente des Ticket Restaurant et des chèques alimentaires de la Mairie ». Ou une accumulation d’épargne dans les cartes de fidélité, car « les gens gardent les sous pour Noël ». Et des bonnes affaires prises d’assaut.

    Comme ces rayons « “antigaspi”, où les prix sont inférieurs à 50 %, car les produits sont proches des dates de péremption. Les clients se jettent dessus, c’est fou. On le remplit le matin, et il y a des gens qui viennent exprès. Ils nous disent que, sans ça, ils ne mangeraient pas de viande », raconte Mme Richard. Entre janvier et la mi-août, 21,2 % des ventes de produits de grande consommation dans les supermarchés et dans les hypermarchés ont été réalisées sur des opérations de réduction de prix, contre 20,6 % sur la même période en 2021, selon les données de NielsenIQ.

    « Nous-mêmes, on fait nos menus en fonction des promotions du magasin », reconnaît Mme Cabo. En voyant défiler les articles sur son tapis roulant, au Muy, Mme Cordina constate que les habitudes alimentaires des clients ont changé : « Moins de poisson, moins de viande, ou alors quand c’est à − 30 %. » En salle de pause, c’est même un sujet récurrent de discussion. « Mme Untel, elle ne vient plus ? On ne la voit plus », a-t-elle demandé dernièrement, s’inquiétant de la disparition d’une cliente. Et d’autres de lui répondre : « On l’a vu chez Dia et chez Lidl, à la sortie de la ville. C’est sa femme de ménage qui l’emmène faire ses courses. »

    Fuite vers les discounters

    Les habitués de la caisse de Mme Rouault, qui officie depuis vingt-deux ans dans son supermarché de Rennes, s’enfuient eux aussi vers des discounters, comme ce « très bon client, médecin, rencontré l’autre jour chez Lidl, alors que lui, il n’était pas du tout Lidl ». Pour réduire la facture sur les produits alimentaires, 57 % des Français se tournent vers des enseignes discount, selon une étude YouGov pour l’application mobile d’invendus Too Good To Go, en date du 6 septembre. Et d’autres multiplient les points de vente pour faire leurs achats.

    « Avant, les clients faisaient toutes les courses chez moi ou chez mon concurrent, juste en face, confirme un gérant de supérette du nord de la France, qui souhaite rester anonyme. Désormais, j’en vois de plus en plus qui font le tour de mon magasin, pour faire un repérage des prix. Ce matin, un couple s’est excusé d’entrer avec ses courses faites en face, pour acheter uniquement du pâté et des cornichons que je vendais moins cher. »

    Selon un sondage OpinionWay pour Bonial (le spécialiste des catalogues publicitaires en ligne), les Français fréquentent cinq enseignes pour faire leurs courses, soit une de plus qu’il y a un an. Dans les supermarchés, l’inflation a également engendré une recrudescence des vols. « Pour l’alcool, cela a toujours été le cas, mais là, c’est de la nourriture », s’attriste Mme Rouault, prenant l’exemple de « cette dame qui avait caché une plaquette de saumon dans son pantalon. Là on se pose vraiment des questions. »

    Même en plein milieu du golfe de Saint-Tropez, Mme Cabo reconnaît qu’« il y a beaucoup plus de vols qu’avant, surtout aux caisses automatiques. Des gens qui pèsent du vin au rayon des fruits et légumes pour que la caisse détecte le bon poids et qui y collent une étiquette de bananes à 3 euros. Il y en a même qui ouvrent les packs de bière pour y cacher des petits articles à l’intérieur. »

    Selon une étude NielsenIQ publiée le 19 septembre, l’inflation qui s’est installée en France a fragilisé 7 millions de foyers français supplémentaires en 2022. Douze millions de personnes, soit 41 % des foyers français, qui font désormais plus attention à leurs dépenses. Ces ménages fragilisés ont des faibles revenus ou sont sans activité, et vivent essentiellement dans les milieux ruraux.

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/10/02/les-gens-n-en-reviennent-pas-dans-les-supermarches-les-caissieres-aux-premie

    #vie_chère #salaire

  • Salaires, prix, profits, et tout ce qui s’ensuit...

    Ce Mercredi 28 Septembre 2022, c’était L’Heure de l’mettre, et la Sainte Méloni sur Radio Campus Lille, 106,6 Mhz, https://www.campuslille.com

    C’est quoi cette fixette que vous faites tous là, sur les prix ? Et que je pleurniche sur les factures qui viennent, et que je me plains dans les rayons du superbe marché, et que je compte mes petits sous au fond de ma petite poche... Les gens sont d’un mesquin !

    Ben quoi ! Tu mets un pull, tu pisses sous la douche, tu éteins ta télé (hi hi !), tu sauves la planète quoi ! Le prix, le prix, le prix !

    Le lien afin d’écouter, de télécharger l’émission => https://bellaciao.org/Podcast-Salaires-prix-profits-et-tout-ce-qui-s-ensuit

    Mais enfin, on peut pas en vouloir au prix quand même... Si on regarde bien, il n’est que l’enfant, bâtard, du rapport entre le profit et le salaire. Et on lui en voudrait à ce pauvre petit ?

    On en voudrait à la conséquence et pas à la cause ? A savoir le viol perpétré chaque jour par le profit, contre ce pauvre petit salaire meurtri et humilié, et dans son plus simple appareil ?

    Non. On n’est pas comme ça. Laissons les prix tranquilles et occupons-nous de rendre justice au salaire, et donc de faire payer le profit.

    C’est grosso modo le projet, que nous développerons avec nos outils, genre faucille, marteau, guillotine – mais radiophoniques hein ! - ce mercredi. C’est-à-dire la veille, précisément, du jeudi. Du jeudi 29 septembre. T’as pigé ?

    Ben quoi...

    C’est l’heure de l’mettre !

    (En seconde partie d’émission vous entendrez l’entretien toujours de très grande qualité, que nous accorda Peter Mertens, ex-Président du PTB, à Manifiesta, dimanche dernier)

    L’heure de l’mettre https://bellaciao.org/Podcasts

    #Salaires #prix #profits #radio #podcast

  • Le #RSA conditionnel expérimenté dans ce département en France ! - Il était une pub [ sic ]
    https://iletaitunepub.fr/2022/09/26/le-rsa-conditionnel-experimente-dans-ce-departement-en-france


    regardez bien comment la #CAF rince les casso’s, y a même un 100e !

    14 juillet 2022, Emmanuel Macron a promis une réforme du RSA. Aujourd’hui, plusieurs départements font déjà l’expérimentation dont la Somme.

    Le RSA ou revenu de solidarité active est une aide sociale qui vise à protéger les personnes démunies ou à faible revenu. En remplissant certaines conditions, vous êtes payée, car vous n’avez pas de travail. Le président de la République a apporté une réforme à cette aide. Cette modification a changé le nom de cette allocation.

    On l’appelle désormais « RSA sous condition ». L’objectif est d’appliquer cette réforme dans toute la France en 2024. Pour l’heure, quelques départements ont fait des tests. Parmi eux, le département de la Somme dit être prêt. Découvrez dans cet article plus de détails sur ces nouvelles conditions du RSA.

    (...) Nous sommes tous conscients de la situation aussi que traverse le pays ces derniers temps. Une inflation sans précédent frappe le pouvoir d’achat de chacun. Stéphane Haussoulier, le président du Conseil départemental de la Somme, s’est justifié ce samedi sur CNEWS [paraphrasant une déclaration de Lionel Jospin en 1998] :

    _« Nos concitoyens qui sont les moins payés ne comprennent pas que nous ayons des gens qui ne participent pas à l’effort national. »

    #RSA_conditionnel #emploi #salaire #revenu

  • Chauffeur de cars, crèches, enseignants… Pourquoi cette rentrée sous pénuries ?, par François Ruffin
    https://blogs.mediapart.fr/ruffin-francois/blog/270822/chauffeur-de-cars-creches-enseignants-pourquoi-cette-rentree-sous-pe

    Le #travail est maltraité, méprisé depuis quarante ans. Il est considéré, par nos dirigeants, comme un « coût » à diminuer. Un prof touchait 2,3 fois le Smic en 1980, c’est aujourd’hui 1,2 fois. On ne parle plus de « #métiers », avec des savoir-faire, des qualifications, un statut, mais d’ « #emploi ». Qui devient des bouts de boulot, à cumuler.

    Depuis quarante ans, surtout pour les métiers populaires, les salaires sont « modérés », la sous-traitance encouragée, les horaires découpés, la #précarité installée. Plus nos dirigeants célèbrent « la valeur travail » dans les mots, plus ils l’écrasent dans les faits : de loi en loi, le travail est dépouillé de ses droits. Et c’est la main invisible du marché, ici le marché du travail, qui doit réguler tout ça. Eh bien, on le voit, ça ne marche pas.

    L’écrasement du travail, par les revenus, par les statuts, par le temps, par la pression, cet écrasement a des conséquences pour les salariés, pour les individus : eux vivent mal de leur travail, et souvent ils vivent mal leur travail, même si – et ce n’est pas un paradoxe – ils « aiment leur métier ». Mais cet écrasement a aussi des conséquences pour la société : elle est déréglée, désorganisée. C’est le chaos qui s’installe, dans des pans entiers.

  • « La loi sur le pouvoir d’achat écarte le #salaire comme instrument principal de la relation sociale de travail », Louis-Albert Serrut, syndicaliste.

    La série de mesures votées par l’Assemblée nationale le 22 juillet dans le cadre de la loi sur le pouvoir d’achat [définitivement adoptée, mercredi 3 août, à l’Assemblée nationale puis au Sénat] dissimule, sous les bruits d’une bataille médiatique opportune, des enjeux et des effets qui vont au-delà des aménagements annoncés comme des avancées pour les salariés.

    Ces mesures ponctuelles (prime annuelle, intéressement) se substituent aux discussions des organisations syndicales de salariés et d’employeurs sur les rémunérations, devenues inutiles. Plus grave, elles les ignorent, confirmant le dénigrement macronien des organismes intermédiaires de la démocratie.

    Les #primes dont le montant, triplé, peut atteindre jusqu’à 6 000 euros par an, ne ciblent pas les ménages modestes. Les sans-emploi, exclus de fait du dispositif, sont confrontés au durcissement des conditions d’accès à l’#assurance-chômage et aux réductions de leur indemnisation. Quant aux retraités, la revalorisation des pensions ne répare pas leurs gels successifs ni même l’inflation.

    Travail dissimulé

    Lorsque l’exécutif menace de fusionner d’autorité les branches dans lesquelles des salaires sont inférieurs au smic, il feint d’ignorer que durant son précédent mandat, Macron a inversé les normes, permettant qu’un accord d’entreprise, validé par une seule organisation de salariés même minoritaire, prévale sur les accords de branche nationaux et même sur la loi.

    Les critères de ces primes entérinent les pratiques du travail dissimulé : versement au bon vouloir de l’employeur, #exonération_de_cotisations_sociales et #défiscalisation. C’est d’une certaine manière la légalisation des pratiques du travail au noir.

    Toutes les composantes sociales du salaire, les cotisations, la complémentaire santé, l’épargne salariale, sont ainsi réduites ou plus précisément contournées. Comme les ordonnances Macron de septembre 2017 ont contourné le Parlement pour casser le code du travail, la loi sur le pouvoir d’achat écarte le salaire comme instrument principal de la relation sociale de travail.

    Les exonérations de cotisations – Sécurité sociale, assurance-chômage, retraite complémentaire – appauvrissent un peu plus encore les assurances sociales, déjà affectées par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) de 2019. Ces exonérations visent à fragiliser les organismes de protection sociale, c’est la « politique des caisses vides » dont parle l’économiste Michaël Zemmour (Le Monde, 21 juillet 2022), pour justifier la nécessité d’une réforme et le recours aux assurances privées de tous ordres, complémentaires santé, accident, retraite.

    Malhonnêteté

    Il ne s’agit pas seulement, comme l’écrit Michaël Zemmour, d’une stratégie de réforme, mais de la continuation dans la recherche constante d’un objectif, celui de la liquidation du programme des « jours heureux ». #Denis_Kessler, alors vice-président du Medef, l’a clairement défini dans une déclaration en 2007 : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance (…). Il est grand temps de le réformer (…). La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »

    Tous les députés de droite (LRM-Renaissance, Les Républicains) et d’extrême droite (Rassemblement national) se sont associés dans cette démarche et ont voté cette loi dite malhonnêtement « pouvoir d’achat », dont l’objectif véritable est de contribuer à l’effacement du modèle social français. Et cet effacement commence par celui du Conseil national de la Résistance (CNR), dont l’acronyme va être remplacé par celui du Conseil national de la refondation, CNR, annoncé pour septembre.

    La malhonnêteté tient au procédé, la dissimulation, autant que dans les arguments, la falsification des besoins de financement.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/24/la-loi-sur-le-pouvoir-d-achat-ecarte-le-salaire-comme-instrument-principal-d

    #travail #reproduction_de_la_force_de_travail
    #droit_du_travail #droits_sociaux

  • Les femmes médecins passent plus de temps en consultation... et gagnent moins que les hommes | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/231656/ecart-salarial-remuneration-femmes-hommes-medecins-duree-consultations-inegali

    Il est évident que des consultations plus longues ne font pas nécessairement des consultations de meilleure qualité. Cela étant, les patients ayant bénéficié de ces minutes supplémentaires ont tendance à être plus satisfaits des soins reçus. En 2016, une étude révélait même que les patients âgés avaient moins de risques de mourir à l’hôpital ou d’y retourner s’ils étaient pris en charge par des femmes.
    Un système imparfait

    Outre ces consultations plus longues, l’enquête met aussi en évidence des différences au niveau de la facturation. Alors qu’elles établissent davantage de diagnostics et passent plus de commandes pour leurs patients, les femmes médecins ont tendance à proposer des tarifs moins élevés. Ce décalage entre le temps accordé à leurs patients et les revenus générés pourrait expliquer pourquoi les femmes médecins sont confrontées à un plus grand risque d’épuisement professionnel que leurs homologues masculins, alertent les auteurs de l’étude.

  • Grèves au Royaume-Uni : « Ce qui frappe, c’est l’ampleur du mouvement », souligne un spécialiste
    https://www.francetvinfo.fr/economie/pouvoir-achat/greves-au-royaume-uni-ce-qui-frappe-c-est-l-ampleur-du-mouvement-soulig

    https://www.francetvinfo.fr/pictures/6K2hOG6o-64cvbXzYyP7ejoHxag/1500x843/2022/08/20/phpfjpepP.jpg
    La gare ferroviaire King’s Cross de Londres, quasi déserte, en raison de la grève, le 18 août 2022. (LEILA NEZIREVIC / ANADOLU AGENCY)

    Marc Lenormand : Ce qui est historique dans ce mouvement, ce sont les secteurs en #grève. Au cours des trente dernières années, les principales grèves au Royaume-Uni ont surtout touché le secteur public, principalement contre les politiques d’austérité. C’était le cas par exemple pendant ce que l’on a appelé « l’hiver du mécontentement », en 1978-1979. Ce qui est particulier aujourd’hui, c’est de voir des secteurs privés, parfois industriels, en grève, ce qui n’a pas été le cas selon les secteurs depuis vingt, trente, voire quarante ans. Par exemple, à partir de demain, il y a une grève de huit jours qui démarre dans le principal #port de containers du pays. Et c’est la première fois depuis 1989 qu’il y aura une grève dans ce port. Dans les chemins de fer, c’est la première grève nationale depuis 1994. Ce qui frappe, c’est l’ampleur du mouvement, mais aussi le nombre d’entreprises dans lesquelles les travailleurs ont voté pour la grève.

    Les mouvements de grèves sont relativement rares au Royaume-Uni, sont-ils considérés comme une action extrême ? Comme le signe d’une situation très difficile ?

    C’est surtout quelque chose qui est très compliqué à mettre en œuvre. En France, le droit à la grève est inscrit dans la Constitution. Ce n’est pas le cas au Royaume-Uni puisque dans les années 1980 et 1990, les gouvernements conservateurs ont introduit un cadre extrêmement restrictif. Cela veut dire qu’aujourd’hui, pour faire grève, il faut que les organisations syndicales fassent une campagne longue auprès de leurs adhérents, qu’ils organisent un scrutin et que ce scrutin vote majoritairement en faveur de la grève. Il y a même des seuils encore plus élevés dans certains secteurs puisque dans les transports, il faut non seulement au moins la moitié des adhérents et adhérentes consultés, mais aussi 40% du corps électoral, c’est-à-dire de l’ensemble des travailleurs susceptibles de se mettre en grève.

    C’est le signe d’un malaise très profond chez les travailleurs britanniques ?

    Ce qui est tout à fait remarquable, c’est qu’effectivement dans ces consultations, il y a des taux de participation très forts, souvent de plus de 80%. Cela a été le cas dans le rail, sur les docks par exemple. Et des votes pour l’action de grève ont dépassé les 90% : dans le secteur de la #Poste, 98% des postiers ont voté pour la grève. Donc, cela manifeste effectivement une détermination, et en tout cas une situation dans laquelle un grand nombre de travailleurs et travailleuses estiment qu’il est impérieux de passer à l’action pour obtenir des augmentations salariales. Parce que l’on sait que l’inflation au Royaume-Uni va dépasser 13% cette année, et qu’il est possible que près de deux tiers des foyers britanniques ne puissent pas payer leurs factures d’énergie cet hiver.

    #salaire #transports #droit_de_grève