• La difficile régulation des thérapies « alternatives », comme la naturopathie

    Une vidéo où Irène Grosjean, grand nom de la naturopathie, recommande la friction des organes génitaux pour endormir un enfant malade a rappelé l’enjeu de l’encadrement de ces pratiques et de leur présence sur des sites comme Doctolib.

    Lundi 22 août, le compte Twitter du collectif L’Extracteur, qui veut dénoncer les dérives des pseudo-médecines, publie une vidéo dans laquelle Irène Grosjean, figure nonagénaire de la médecine dite « alternative », évoque la pratique des bains dérivatifs sur les enfants. Le principe de cette méthode, présentée comme ancestrale, consiste, selon elle, à « frictionner » les organes génitaux, plongés dans de l’eau glacée, des enfants fiévreux, afin de les endormir. « Au début, il [l’enfant] ne sera pas d’accord », admet la naturopathe, enjoignant de continuer tout de même. L’Extracteur détaille d’autres conseils dangereux de Mme Grosjean, qui recommande, par exemple, le jeûne aux femmes enceintes ou allaitantes.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/08/31/naturopathie-reiki-lithotherapie-la-difficile-regulation-des-therapies-alter

    • Le tollé est immédiat, et cible rapidement la plate-forme Doctolib, accusée de référencer des praticiens se réclamant de Mme Grosjean, offrant de fait une caution de sérieux à ces pratiques non scientifiques, voire dangereuses. Dans un communiqué, le 23 août, le Conseil national de l’ordre des médecins « s’inquiète » de la confusion entretenue par Doctolib entre médecins et pratiques « ne s’inscrivant pas dans l’exercice médical » et appelle à des discussions. Plus véhément, un syndicat de médecin, l’UFML, demande que Doctolib s’en tienne au référencement des seules professions médicales reconnues.

      Dix-sept naturopathes déréférencés

      La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les pratiques sectaires (Miviludes), mobilisée depuis plusieurs mois sur les dérives des médecines alternatives, propose à son tour une réunion. Après une « discussion avec les responsables de Doctolib sur la nécessité de mieux former leurs équipes », la Miviludes organisera, « à la demande de la secrétaire d’Etat à la citoyenneté, Sonia Backès, une réunion de travail commune » dans la semaine du 5 septembre, explique son président, Christian Gravel.

      Pris de court, Doctolib a annoncé déréférencer 17 naturopathes ayant été formés par Mme Grosjean. Arthur Thirion, directeur France de l’entreprise, largement majoritaire sur le marché de la prise de rendez-vous médicaux, confirme au Monde qu’une « consultation large » est lancée, tout en rappelant que Doctolib « n’a pas autorité pour statuer sur le fait que les professions non réglementées » aient un droit d’exercice.

      Doctolib, qui a déjà modifié la signalisation sur sa plate-forme, promet des décisions rapides sur le sujet, mais demande également un débat « plus large » autour des médecines alternatives, en y incluant les associations de patients. Autant d’initiatives « accueillies favorablement » par le ministère de la santé, qui se dit « profondément attaché à la clarté et à la lisibilité de l’information en santé » mais ne s’exprime pas plus avant sur cette question sensible. En attendant les résultats de ces consultations, Doctolib a gelé les nouvelles inscriptions de praticiens de médecines « non conventionnelles ».

      M. Thirion assure que Doctolib n’a pas les moyens de vérifier individuellement « chaque naturopathe pour savoir qui fait quoi et qui dit quoi ». De fait, il est aisé de trouver sur la plate-forme des pratiques tenant plus du mysticisme que du soin : coupeurs de feu supposés guérir allergies ou érythèmes par apposition des mains ; praticiens du reiki promettant d’améliorer la circulation énergétique, y compris par des séances à distance ; adeptes de la lithothérapie, qui assurent soigner en usant des propriétés de certaines pierres…

      En réalité, note Sohan Tricoire, elle-même ancienne naturopathe, qui dénonce sur sa chaîne YouTube les dérives de cette discipline, il est difficile de distinguer « bonne » et « mauvaise » naturopathie, tant elle est constituée d’un amalgame de pratiques. « Il y a une grande porosité de disciplines. Chaque naturopathe va puiser à droite et à gauche, de l’ayurvéda hindou à la médecine chinoise. »

      « Hygiène de vie optimum »

      Née au XIXe siècle, notamment en Allemagne – où elle bénéficie aujourd’hui d’un statut légal –, la naturopathie n’a pas de définition médicale ni officielle en France, où elle est assimilée à une simple profession libérale, sans aucune exigence de diplôme ou de formation. Si la popularité de la discipline est incontestablement en hausse, portée par les crises sanitaires, les scandales de l’industrie pharmaceutique et l’aspiration à des vies plus saines, il est impossible de déterminer précisément combien de naturopathes exercent dans le pays.

      La Fédération française de naturopathie (FÉNA), qui a l’ambition de rassembler le secteur, la définit comme une pratique visant à « mettre en œuvre une hygiène de vie optimum et individualisée, (…) dont le but est le bien-être global et durable de la personne ». La porte-parole de la fédération, Sophie Pihan, se désole de cette polémique, assurant que « 95 % des naturopathes font ce métier en sachant quelle est leur place », celle d’un « éducateur de santé ».

      La FÉNA milite pour une reconnaissance officielle de la discipline, qui permettrait, selon elle, d’améliorer la qualité des formations, voire pour une « médecine intégrative » qui mêlerait naturopathie et pratique scientifique. Un vœu pieux, estime Clément (qui n’a pas souhaité donner son nom), l’un des membres du collectif L’Extracteur, tant la naturopathie se définit bien souvent par son hostilité à l’allopathie (la médecine scientifique), accusée d’être la cause même des problèmes de santé. La naturopathie se fonde sur des notions comme le causalisme – « penser que les problèmes de santé proviennent de notre éloignement des lois naturelles, voire divines », détaille Sohan Tricoire –, l’hygiénisme ou le vitalisme, l’idée que nous sommes traversés d’énergies mystiques, qu’on peut mobiliser et canaliser.

      « On y trouve beaucoup de discours antichimiothérapie, ou disant que le VIH n’existe pas », explique Mme Tricoire. C’est l’une des thèses d’Irène Grosjean – qui n’a pas répondu à nos sollicitations. Dans un de ses ouvrages, elle prétend avoir vu un patient atteint du VIH guérir grâce au jeûne et à la consommation de jus de légumes.

      Mme Grosjean organise des stages avec un autre praticien, Miguel Barthéléry. En 2021, ce naturopathe a été condamné à deux ans de prison avec sursis pour exercice illégal de la médecine, un jugement pour lequel il a interjeté appel. Des familles d’anciens clients l’accusent d’avoir éloigné leurs proches, atteints de cancer, de la médecine traditionnelle et des traitements adaptés, en prétendant les soigner par des remèdes naturels. « Il y a un certain nombre de référents en naturopathie qui sont au cœur de dérives thérapeutiques et sectaires », juge Christian Gravel, dont « une part importante des signalements » concernent le domaine de la santé. Pour lui, le discours d’Irène Grosjean, qui a déjà fait l’objet de saisines, dont certaines « particulièrement inquiétantes », « comporte un risque réel de détournement des malades des soins éprouvés et induit, chez certaines personnes, une emprise psychologique ».

      « Audience antisystème »

      L’institution s’était déjà saisie du cas de Thierry Casasnovas, naturopathe youtubeur à l’influence certaine, objet, lui aussi, d’un record de saisines à la Miviludes pour des soupçons d’emprise sectaire. M. Gravel assure être « lucide sur le dynamisme de ces réseaux, qui après la crise sanitaire ont bénéficié de l’exploitation d’un climat anxiogène et des peurs ».

      De fait, on trouve, au sein du front antipolitique sanitaire né de la crise liée au Covid-19, nombre de tenants des médecines naturelles. « Ces mouvances gagnent toute une partie de l’audience antisystème », note Tristan Mendès France, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication et spécialiste du complotisme en ligne, pour qui la naturopathie, en offrant « une approche holistique, globale, une façon d’être », séduit des publics en recherche d’un discours « alternatif au mainstream en matière de santé ».

      Irène Grosjean devait d’ailleurs participer, le 3 septembre, au cinéma Le Grand Rex, à Paris, à l’avant-première du documentaire L’Empreinte, film consacré à Florian Gomet, ancien enseignant converti au crudivorisme et à la naturopathie, qui a parcouru 3 500 kilomètres en courant pieds nus. Un film coréalisé par Pierre Barnérias, déjà réalisateur de Hold-up, un documentaire conspirationniste à succès sur la pandémie. Face à la polémique, la salle a finalement préféré annuler l’événement. Mme Grosjean, pour sa part, assure sur Facebook vouloir « transformer ce qui arrive en une véritable opportunité pour faire découvrir au plus grand nombre les bienfaits de ce fameux bain de siège à friction ».

      #santé #naturopathie #doctolib #miviludes et #bain_de_siège_à_friction

    • La naturopathie se fonde sur des notions comme le causalisme – « penser que les problèmes de santé proviennent de notre éloignement des lois naturelles, voire divines », détaille Sohan Tricoire –, l’hygiénisme ou le vitalisme, l’idée que nous sommes traversés d’énergies mystiques, qu’on peut mobiliser et canaliser.

      #arnaque #entreprise #extrême_droite

  • (...) la floraison soudaine, surprenante, comme magique, de nouvelle facultés qui apparaissent suite au choc violent. Cela fait fait penser aux tours de fakirs qui, dit-on, peuvent faire croître des tiges et des fleurs à partir d’une graine, et ce sous nos yeux. L’adversité extrême, particulièrement la peur de la mort, semblent avoir le pouvoir soudain d’éveiller et d’activer des prédispositions latentes, non encore investies, qui attendaient leur maturation dans une tranquillité profonde. L’enfant ayant subi une #agression_sexuelle peut soudainement, sous la pression de l’urgence du #traumatisme, déployer toutes les facultés futures qui sont virtuellement préformées en lui et sont nécessaire pour le mariage, la maternité et la paternité, ainsi que toutes les émotions d’une personne mature. Là on peut parler de progression ou de #prématurité traumatique (pathologique), qui contraste avec le concept familier de régression. On pense à un fruit qui mûrit prématurément quand le bec d’une oiseau l’a meurtri, ou de la maturation prématuré d’un fruit véreux. Le choc peut conduire une partie de la personne à mûrir tout à coup, non seulement affectivement mais aussi intellectuellement. Je vous rappelle ce rêve typique du « bébé savant », que j’avais mis en avant voilà longtemps, dans lequel un nourrisson dans son berceau se met soudain à parler et même à enseigner la sagesse à toute la famille. La peur devant un adulte désinhibé - et donc fou en quelque sorte - transforme pour ainsi dire l’enfant en psychiatre. Pour se protéger des dangers que représentent des adultes sans contrôle, l’enfant doit d’abord savoir comment s’identifier complétement à eux. C’est incroyable à quel point nous pouvons réellement en apprendre de nos « enfants savant », les névrosés.

    #ferenczi #trauma #confusion_des_langues #psychanalyse #inceste #pédocriminalité #pédophilie

  • Entretien sur « Mon corps, ce désir, cette loi | « Le site de Geoffroy de Lagasnerie
    https://geoffroydelagasnerie.com/2022/01/06/entretien-sur-mon-corps-ce-desir-cette-loi

    L’abolitionnisme pénal est un courant militant et universitaire qui offre une rupture avec la manière dont on pense le traumatisme : est-ce qu’on doit réagir à un traumatisme par la mise en prison d’un individu particulier ? Est-ce qu’on lutte contre un phénomène social par une réponse individualisée ? Cette tradition estime qu’il faut mettre au centre de notre pensée non pas le coupable (comment le punir) mais la victime : comment la protéger ? Comment faire en sorte qu’elle aille mieux ? Comment l’exfiltrer des mains d’un mari violent ?Mais aussi, bien sûr : comment faire qu’il y ait moins de victimes ? C’est très différent de réfléchir à la transformation des structures sociales qui produisent le viol et à la prise en charge des victimes, plutôt qu’à l’augmentation de l’activité répressive, qu’elle soit pénale ou culturelle (c’est la différence entre la gauche et la droite).

    • Lorsqu’un « MeToo » émerge dans certains secteurs, je suis frappé que certaines formes d’interactions sexuelles (parfois anodines) dont sont absentes toutes formes de pouvoir vont être dénoncées alors que certaines interactions (parfois même brutales) où s’exerce l‘autorité mais dont sont absentes toute dimension sexuelle vont être complètement oubliées. Comme si une forme de focalisation sur la sexualité conduisait, finalement, à rendre problématique beaucoup plus ce qui relève de la sexualité que ce qui relève de la hiérarchie, de la discrimination de genre voire du harcèlement dans ses multiples formes. La focalisation sur la sexualité produit une dissolution de la pensée en termes de pouvoir. Et je crois que cela donne raison à la juriste américaine Janet Halley lorsqu’elle affirme que la problématisation du harcèlement sexuel en termes de problème “sexuel” plutôt qu’en termes de “harcèlement” conduit souvent à mettre en place des régulations qui vont plus s’en prendre à la sexualité qu’au harcèlement : on passe de la lutte contre le harcèlement sexuel à un harcèlement de la sexualité. La tendance à définir le harcèlement sexuel sans qu’il y ait de harcèlement réel, par exemple lorsque des comportements, mêmes entre égaux, sont vus comme « offensants », conduit, dans une société où les normes sexuelles sont articulées autour de l’homophobie et de la transphobie, les personnes LGBT+ à se soumettre à une surveillance plus forte par rapport à leurs paroles, leurs gestes… Cela renforce l’homophobie et la transphobie structurales dans l’espace de travail.

    • (il se goure complétement à mon avis, sur #springora, au départ, qui n’a pas participé, que je sache, à ce moment de la loi sur le consentement des moins de 15 ans. Et c’est pas non plus son livre le point de départ de ce mouvement, mais un fait divers sordide mettant en cause une gamine de douze ans et une caserne de pompier. Il y a eut non lieu ou quelque chose du genre, parce que la gamine était reconnue comme consentante (ce qu’elle a bien pu être, diable, mais ça ne devrait pas être elle et son consentement qui soit jugé (c’est mon point de vue)).

    • Autre moment très compliqué, l’articulation entre la découverte de la sexualité pour des gays très jeunes et des personnes adultes. Je pense qu’il marque un point, c’est-à-dire que ça peut effectivement faire du mal, d’interdire ces relations, et je veux bien croire qu’il y a des gens qui vivent ça bien, qui sont prêt pour ça, quelques années avant d’autres, néanmoins :

      En tout cas, ils ne se considèrent pas comme des victimes, on ne peut pas leur dire « vous avez été victimes quand même ».

      ça c’est totalement méconnaître les problèmatiques propres aux histoires d’#inceste et de #pédophilie / #pédocriminalité. ça peut prendre des années pour se rendre qu’il y a eut un problème, s’il faut encore le rappeler.

    • Si vous rompez avec une conception minimale du consentement comme non contrainte physique, vous courrez le risque de soumettre la liberté sexuelle de chacun (et votre propre liberté) au consentement de la société, car même si le rapport est consentant il peut être jugé comme « n’ayant pas dû avoir lieu » pour telle ou telle raison.

      là, je crois, mais ce n’est pas très clair, qu’il ne parle que des rapports entre adultes. Et ça me semble assez justifié, parce que je pense effectivement que le mouvement #metoo a jeté beaucoup de confusion sur ce qu’est un #viol.

    • Yo je vais citer des extraits de son bouquin, maintenant, puisque je l’ai lu. C’est pas une lecture facile, à plein de moment c’est très dérangeant, surtout si on a vécu certaines choses. Je précise juste que je ne cherche pas à provoquer ou clasher, simplement, que je cherche des réponses à des questions que je me pose.

      La sexualité est aujourd’hui l’un des seuls domaines qui engendre des logiques de #bannissement. Pour des révélations d’attitudes ou de comportements qui sont parfois seulement décrits comme inappropriés ou offensants, certains perdent leur travail et toute possibilité de retrouver un travail dans le secteur culturel - alors que la gauche n’a cessé de se battre pour l’idée de réhabilitation. Comment expliquer par exemple que , à la suite du témoignage d’Adèle Haenel dans mediapart, en 2019, il semble inconcevable que Christophe Ruggia, qu’elle accusait de caresses et de désirs déplacés, refasse un film alors que dans le même temps, et heureusement d’ailleurs, des rappeurs, des cinéastes, d’anciens braqueurs ou brigades rouges peuvent continuer à tourner, chanter, ou publier y compris lorsqu’ils ont été condamnés pour enlèvement, séquestration, appartenance à une bande armée... ?

    • La police puis la justice ne sont pas « au service » des victimes et ne fonctionnent pas en leur noms mais au contraire les dépossèdent de leur récit, de leur rapport à ce qui leur est arrivé. Elles les instrumentalisent pour exercer leur propre violence. Elles les exposent publiquement, sont indifférentes à ce qui représente parfois leur désir d’oublier, de passer à autre chose.

    • Nombreuses sont les victimes qui expliquent à quel point ce qui les soulagerait serait la vérité , la reconnaissance par l’auteur de la douleur infligée. Mais cet accès à la vérité est rendu impossible par l’existence même d’un appareil répressif puisque celui-ci, en exposant l’agresseur au risque de la punition, le prédispose à adopter plutôt des stratégies de mensonges et de dissimulation.

    • la « loi Spingora »

      tu ne délires pas, en revanche, l’auteur, G. de Lagasnerie, ou l’interviewer, G. Perilhou, ne brillent pas par la précision de la référence… Il s’agit de la loi du 21/04/2021, publiée le 22/04/2021, dans la foulée de la publication du livre de Vanessa Springora …

    • (...) c’est la prise de conscience qui produit le traumatisme, c’est la reconstruction ex post de son expérience passé qui fait apparaître à la conscience présente l’impression d’avoir subi un dommage à cause d’une situation de domination ou d’emprise. Le passé est dans ce cas soumis à un processus de réinterprétation et de resignification. Et ce sont ces processus qui produisent le trauma.

      Je le trouve bien affirmatif là, et même si, pour moi, c’est une vraie question, il ne résoud rien à faire pencher la balance comme ça. L’impression qu’il lit tout avec les lunettes de son histoire d’amour avec Eribon, qui n’a absolument aucun rapport avec des histoires d’inceste ou pédophiliques, notamment, où la relecture est absolument cruciale et nécessaire, ne serait-ce que pour remettre les choses dans l’ordre (non c’est pas normal que tes parents, ton mono de colo, ton prêtre etc. te fasse des choses comme ça etc.).

    • (...) il serait plus intéressant de dédramatiser cette activité. #Foucault considérait qu’un offensive contre le dispositif assujettisant de la sexualité devrait passer par une désexualisation de la sexualité, une construction de celle-ci comme une activité banale du corps, une parmi d’autres, ni plus centrale ni secondaire, agréable mais quotidienne, et que de se libérer du dispositif dramaturgique de la sexualité pourrait permettre de multiplier les possibilités de plaisir.

      #dissociation

    • (...) le caractère problématique [je ne peux plus supporter ce mot (depuis presque 20 ans maintenant) NdG] de certaines formes de prise de paroles contemporaines sur la sexualité qui tendent de plus en plus à être soumises à des opérations subjectives et retrospectives d’interprétation et de reconstruction a posteriori de ressenti. (...) Un problème politique apparaît lorsque cette reconstruction a posteriori a tendance à être promue comme étant non pas une interprétation a posteriori du passé, mais comme une expression de la vérité du moment passé, dont c’est l’expérience alors ressentie qui aurait été mensongère. Cette confusion soutient une sorte de psychologisation de l’agression sexuelle, définie comme relation à une scène, comme une interprétation de soi plutôt que comme négation patente d’une volonté incarnée.

      alors je dois être bête, mais je ne comprend rien à la dernière phrase. Et je pense que lui n’a rien compris au bouquin de Springora, ni même à son titre, sinon il ne dirait pas des choses comme ça, après l’avoir très doctement mis en cause.
      Néanmoins, il évoque une redéfinition du viol, à partir de la notion de #consentement_explicite, où :

      toute forme d’ambivalence morale, psychologique, éprouvée au moment des relations sexuelles (ou après) peut être l’occasion d’une redéfinition d’un acte passé comme viol.

      qui effectivement risque de poser des problèmes (mais qui n’ont absolument rien à voir avec ce que raconte Springora).

    • on dirait qu’il oublie complétement, en cours de route, la question pédocriminelle, pédophile, de l’inceste, et que toute sa petite discussion intérieure se passe entre adultes plus ou moins consentants. C’est ce qui me rend son livre à la limite du supportable.

      Son désir de fonder :

      au maximum notre pensée de la violence sexuelle sur une base physicaliste et objective

      ne tiens pas deux seconde face un pédophile « non-violent » comme #Matzneff, qui n’a, c’est bien connu, jamais forcé personne. Il conclu en déplorant

      la quantité de violence imaginaire que l’être humain s’autoinflige parfois inutilement,

      quelque pages à peine après avoir, je le répète, sérieusement mis en cause le récit de Springora. C’est un niveau de déni... olympique je dirais.

      Et c’est bien dommage parce que je pense qu’il y a de vraies questions dans son truc, simplement qu’il mélange des choses qui ont absolument besoin d’être distinguées.

  • L’inceste – série de podcasts à écouter – France Culture
    https://www.franceculture.fr/emissions/serie/l-inceste

    La perception sociale et culturelle de l’inceste a évolué au fil des siècles. « Au Moyen Âge, l’inceste était considéré comme un acte consenti et non comme une violence sexuelle imposée à l’enfant. Dans la société patriarcale du XIXe siècle, on faisait peu de cas des atteintes à l’intégrité morale des enfants violentés. Le déni et la loi du silence dominaient. »

    Mais comment la société n’a-t-elle pas saisi plus tôt l’impact de cette monstruosité ? Comment a-t-elle laissé faire l’inceste ?

    On sait désormais qu’entre 5 et 10% des Français ont été victimes de violences sexuelles dans l’enfance, le plus souvent dans la sphère familiale. Pourtant, le système juridique est gravement défaillant. 70% des affaires d’inceste sont classées sans suite. De nombreuses autres aboutissent à un non-lieu. 1% seulement des auteurs d’inceste sont sanctionnés pénalement. Première cause, la lenteur des enquêtes, mais aussi la non-reconnaissance de la parole des victimes. Pourtant, il s’agit bien d’un crime. La caution du déni, l’aliénation parentale, sont des concepts qui marchent et des mécanismes qui disent aussi quelque chose de la société que l’on fait.

    Aujourd’hui, la reconnaissance de cette violence incestueuse et l’affirmation de l’enfant comme sujet de droits nous feraient-elles espérer la fin de la domination et de la toute-puissance ? Va-t-on enfin être capable d’être dans la culture de la protection, d’anticiper les faits par le repérage systématique et de pouvoir recueillir la parole des victimes ? En immersion à la brigade de la famille, en pleine audition de victimes de la CIIVISE, au CHU de Montpellier, en prison ou autour d’une table familiale, les mots sont dits. Vont-ils enfin être entendus ?

    Une série documentaire de Johanna Bedeau et Marie-Laure Ciboulet.

    photo stupide, pas encore écouté.

    • Outre les nombreux témoignages de victime, d’autre aspects sont abordés comme la prise en charge psychiatrique des agresseurs ou la réponse judiciaire défaillante et le déni sociétal.
      Cette série d’émissions très éclairante révèle qu’il y a encore du chemin à faire, notamment (c’est paradoxal) pour les institutions en charge de la protection de l’enfance.
      cf le dernier épisode où il est rappelé le délire Sarkoziste de la « détection » de la délinquance chez les enfants...de 3 ans ! Les enfants tous coupables plutôt que victimes :-(

      #inceste #pédocriminalité #psychiatrie #justice

    • Merci je viens de commencer. Je ne devrais pas dire « photo stupide », c’est... stupide. Mais il y a un vrai problème avec ce genre de dramatisation, qui ne me semble pas vraiment nécessaire. C’est déjà assez dramatique comme ça, et surtout, ça ne permettra pas, à mon avis, à une jeune victime, en plein dans le merdier, de s’y reconnaître. C’est peut-être aberrant, mais pour moi, et pour donner un exemple de #visualisation, Nabokov a visé très juste en donnant à l’inceste le chatoiement de l’arc en ciel, la polymorphie des contes fées, en un mot, en donnant à l’inceste les couleurs de l’enfance.

      Cette campagne visuelle était excellente, dans le genre :

      Je trouve que ça apporte vraiment quelque chose.

    • Épisode 1 : La loi du silence
      https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/la-loi-du-silence

      La perception sociale et culturelle de l’inceste a évolué au fil des siècles. “ Au Moyen Âge, l’inceste était considéré comme un acte consenti et non comme une violence sexuelle imposée à l’enfant “. “ Dans la société patriarcale du XIXe siècle, on faisait peu de cas des atteintes à l’intégrité morale des enfants violentés. Le déni et la loi du silence dominaient “.

      Mais comment la société n’a-t-elle pas saisi plus tôt l’impact de cette #monstruosité ? Comment a-t-elle laissé faire ? Le philosophe Marc Crépon, explique que “notre imaginaire collectif, toutes nos institutions et depuis très, très longtemps reposent sur la croyance que la famille est un espace de protection“ et poursuit-il “c’est pour ça, que dans le cas de l’inceste, le poids du silence est plus terrible que nulle part ailleurs. Il y a un redoublement du silence parce que le piège est le suivant : non seulement la famille, cet espace-là, nous détruit, mais on se sent pris en otage de cette destruction elle-même en ne voulant pas du même coup détruire la famille“.

      Aujourd’hui la reconnaissance de cette violence incestueuse et l’affirmation de l’enfant comme sujet de droits nous feraient-elles espérer la fin de la domination et de la toute-puissance ? Une toute-puissance dont témoignent les victimes : “ ce qui m’écrabouillait, c’était son pouvoir et son abus de pouvoir sur nous. Ça veut dire que lorsqu’il dépassait les bornes sexuellement, c’était de la même manière qu’il dépassait les bornes dans toutes les situations de la vie, “ et qu’analyse l’anthropologue #Dorothée_Dussy, “ l’inceste sert à inculquer de façon violente, mais massive et radicale les rapports de domination. “

      Une plongée dans l’histoire de ce crime généalogique sous le poids du secret pour interroger la manière dont il prospère dans les silences familiaux, les peurs des enfants et les sentiments destructeurs de culpabilité.

    • Barbara a chanté L’aigle Noir, est-ce cette chanson qui imprègne encore l’imaginaire des iconographes ?
      Le thème « pattern » de la campagne que tu cites est très pertinent mais pour ma part j’ai l’impression que rendre trop « chatoyant » ce problème pourrait être contre-productif.
      Tu dis « c’est déjà assez dramatique comme ça » c’est la preuve d’une prise de conscience qui, selon moi, est loin (très loin) d’être partagée par l’ensemble de la société ... malheureusement.
      Alors oui la dramatisation c’est relou mais sans doute encore nécessaire.

  • Trans, détrans : alertes pour un scandale annoncé (plus Communiqué de Ypomoni – Pour une approche éthique des questions de genre)
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/12/06/trans-detrans-alertes-pour-un-scandale-annonce-plus-com

    Mais pourquoi cette flambée de filles ?

    La question la plus intrigante reste entière : pourquoi, dans la foule des adolescents qui veulent changer de sexe, l’écrasante majorité sont des filles ? Aucune étude n’a à ce jour apporté une réponse mais on voit bien que cette dernière est à chercher du côté de la sociologie autant que de la médecine. Là encore, les détransitionneuses fournissent de précieuses clés de compréhension. Des clés pas très rassurantes, il faut le dire.

    Elie explique qu’elle s’est sentie seule comme adolescente car elle ne correspondait pas aux stéréotypes de la féminité. Que ce qui lui a manqué, ce sont simplement des amies, une communauté, qui la rassurent sur ce qu’elle a toujours été : une femme, masculine, lesbienne, « et c’est ok ». Faute de les trouver, elle a rejoint la communauté trans et s’est persuadée que pour une femme masculine, la seule issue est devenir un homme.

    C’est ce qui fait dire aux dissidents du mouvement LGBT que l’insistance à promouvoir la transition cache une homophobie intériorisée. Malgré les discours sur la fluidité, le sous-texte est brutal : mieux vaut changer de sexe que de vivre son homosexualité. « A la limite, résume François Brutsch, la transition peut être considérée comme la thérapie de conversion ultime. » C’est aussi la thèse de cinq médecins qui ont quitté le Gender Identity Development Service de Londres, mal à l’aise avec cette constatation : trop de jeunes homosexuels demandent à changer de sexe pour échapper aux souffrances de l’homophobie. Ces médecins ont raconté dans les médias britanniques qu’un mauvais gag circulait dans la clinique : « Bientôt, il ne restera plus de gays… » Le lien entre souffrance homophobe et désir de changer de sexe serait confirmé par une étude de l’Université de l’Arizona, citée dans une longue enquête de Radio Canada.

    Mais cela n’éclaircit pas encore le mystère : si, pour un certain nombre d’ados contemporains, la transition est une manière d’esquiver leur homosexualité, que signifie cette surreprésentation de filles ? Cela veut-il dire qu’il est plus difficile, pour une adolescente, en 2021, de se découvrir lesbienne que pour un garçon de se découvrir gay ? On voit mal d’autre conclusion plausible. Tout se passe comme si, en quelques décennies, s’était produite une inversion de tendance : pour les filles, il est plus difficile aujourd’hui d’être un garçon manqué tandis que pour les garçons, il est devenu plus facile d’être féminin.

    « Sur Instagram, avec les images de filles super belles, féminines, sexy, tu te dis qu’il n’y a pas d’autre voie […] Ça a déclenché chez moi […] une anxiété intolérable, et, de l’autre côté, je ne voulais pas être lesbienne », raconte une détransitionneuse citée dans l’enquête de Radio Canada. On a beau se féliciter des avancées de la condition féminine, il est difficile, en regardant les cours d’écoles et les réseaux sociaux, d’échapper à ce constat : les stéréotypes de genre pèsent aujourd’hui plus lourd sur les filles qu’il y a 40 ans. Elie, trop masculine pour être heureuse, trop seule dans la cour au milieu de ses copines super moulées et maquillées, a grandi à Bruxelles, dans la deuxième décennie du vingt-et-unième siècle.

    A côté de l’homosexualité douloureusement vécue, une autre thématique est très présente dans les témoignages des détransitionneuses : celle de l’abus sexuel et de l’insoutenable statut de proie. « J’ai fait une transition pour échapper à ma réalité de femme et de survivante de violences… », lit-on encore dans la brochure diffusée par Post Trans. Elie et Nele y invitent leurs lectrices à « se réconcilier avec [leur] sexe biologique ». Tout indique que, pour diverses funestes raisons, la flambée des adolescentes en questionnement de genre est l’indice d’un mouvement contraire. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les femmes.

    #lesbophobie #sexisme #trans #genre #homophobie #misogynie #violences_sexuelles #inceste

    • Interroger l’énorme déséquilibre genré de la transidentité actuelle est concrètement interdit et suffit à se faire traiter de TERF.
      Pourtant, on ne peut clairement pas dissocier la transidentité du #patriarcat qui reste notre environnement de référence.

      Parfois, j’ai l’impression que la transidentité est purement une émanation du patriarcat et le conforte de manière tordue  : dans une société où le genre ne surdéterminerait pas notre place dans la société en général et notre exposition à la violence en particulier, je pense que l’assignation sexuelle et/ou sa transition seraient assez inexistantes puisqu’on pourrait vivre et se comporter à sa guise sur ces plans-là sans aucune espèce de conséquence.

    • La transidentité est ancienne, les transactivistes le font souvent valoir comme arguments en leur faveur. Pourtant quand on se documente sur les pratiques de la transidentité dans les divers cultures on retrouve des strategies de survie en contexe misogyne et homophobe dans des cultures ultra-patriarcales et répressives (caste vouée à la prositution en Inde, obligation de transition pour faire disparaitre les gays en Iran, utilisation des veuves et des vierges pour poursuivre des assassinats en Albanie...). C’est de la survie dans un contexte patriarcale mais c’est pas une solution collective, le but du féminisme c’est d’abattre le patriarcat, pas de le rendre confortable pour les victimes de discriminations (femmes et homo qui integrent la misogynie et l’homophobie au point de se nier soi-même et de s’inventer une identité plus confortable du point de vue patriarcale).

  • Synthèse Ensemble, Vaincre l’inceste et s’en affranchir - Vers un plan d’action régional pour prévenir l’inceste, mieux protéger et accompagner les victimes

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    Étude/Rapport/Statistiques

    Pour la première fois en France une assemblée régionale se saisit du sujet de l’inceste en tant que tel. Un amendement voté lors de la commission permanente du 21 janvier 2021 du Conseil régional d’Île de France confie en effet « une mission d’expertise au Centre Hubertine Auclert visant à l’élaboration d’un plan d’actions régional pour aider au recueil de la parole des victimes d’inceste et renforcer la politique régionale en matière de lutte contre les violences faites aux enfants. » Le Conseil régional souhaite ainsi agir et adopter un plan d’action régional. Des recommandations sont ici formulées pour bâtir le plan EVA, Ensemble, Vaincre l’inceste et s’en Affranchir.

    Le rapport présente les principaux constats et formule des recommandations pour bâtir le plan EVA, Ensemble Vaincre l’inceste et s’en Affranchir, qui sont ici synthétisées. Une partie de ces mesures pourraient relever d’un plan régional, conformément à la délibération.

    Le rapport complet est accessible en ligne : https://www.centre-hubertine-auclert.fr/outil/rapport-ensemble-vaincre-l...
    Publics ciblés
    Professionnel·les de l’éducation
    Professionnel·les de la santé
    Élu·es et agent·es des collectivités et de l’administration
    Auteur·trices
    Centre Hubertine Auclert
    Année de publication
    2021
    Support
    pdf
    Disponibilité
    En ligne
    Au Centre Hubertine Auclert

    via https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/12/11/ensemble-vaincre-linceste-et-sen-affranchir

    Le dernier chapitre est consacré à la prévention, les droits des enfants, l’éducation « en matière de respect de son corps, de sexualité et d’égalité filles-garçons », les jeux dangereux, l’adaptation des mots aux différents âges… sans oublier la sensibilisation de l’ensemble de la société, la prévention avec la remise en pratiques largement répandues (« cesser de considérer qu’un ou une enfant qui ne veut pas « faire un bisou » à tel ou tel parent ne serait pas « polie » ; ne pas partager de « secret » avec un ou une enfant, et lui expliquer que les enfants peuvent partager des secrets et les adultes aussi, mais qu’un ou une adulte ne peut pas confier un secret à un ou une enfant »).

    « Il est nécessaire de mettre en place des dispositifs qui permettent d’aller vers les victimes d’inceste, dans le but d’encourager et d’accueillir leur parole, repérer et signaler les cas d’inceste et de violences sexuelles dans le cadre familial, et protéger les victimes par un accompagnement spécialisé et dans la durée ». Des analyses, des préconisations, des exemples de bonnes pratiques, de nombreuses sources d’informations.

    #inceste

  • Laurent David Samama, Christine Angot et le Prix Sade : les raisons d’un refus - La Règle du Jeu - Littérature, Philosophie, Politique, Arts
    https://laregledujeu.org/2013/01/24/12074/christine-angot-et-le-prix-sade-les-raisons-dun-refus

    L’image de ce prix, qu’elle corresponde ou non à l’œuvre du Marquis de Sade, est en contradiction totale avec le livre que j’ai écrit, et ne pas refuser ce prix serait souscrire à un contresens objectif quant à ce que dit ce livre, contresens que je récuse. »

    • Ceux qui ont ses livres le savent : malgré les apparences, le phrasé si caractéristique d’Angot et la force de ses descriptions participent sans aucune confusion possible à un rétablissement de l’ordre. Dans chacun de ses livres, l’auteur fixe un cap et des notions : le bien, le mal, un véritable sens de la morale… L’histoire de l’inceste, décrite sans cesse, par différents procédés littéraires, révèle une blessure intime, fondatrice, impossible à ignorer. Impensable dès lors d’imaginer les tranquilles visages de jurés goujats en train de remettre un godemichet ou bien un dessin sado-masochiste à l’écrivain qui réinterprète son passé.

  • Ensemble Vaincre l’inceste et s’en Affranchir

    Pour la première fois en France une assemblée régionale se saisit du sujet de l’inceste en tant que tel. Un amendement voté lors de la commission permanente du 21 janvier 2021 du Conseil régional d’Île de France (CRIDF) confie en effet « une mission d’expertise au Centre Hubertine Auclert visant à l’élaboration d’un plan d’actions régional pour aider au recueil de la parole des victimes d’inceste et renforcer la politique régionale en matière de lutte contre les violences faites aux enfants ». Le Conseil régional souhaite ainsi agir et adopter un plan d’action régional. Des recommandations sont ici formulées pour bâtir le plan EVA*, Ensemble Vaincre l’inceste et s’en Affranchir.

    Note sur : Centre Hubertine Auclert : Ensemble, vaincre l’inceste et s’en affranchir
    Vers un plan d’actions de la région Ile-de-France pour prévenir l’inceste, mieux protéger et accompagner les victimes

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/12/11/ensemble-vaincre-linceste-et-sen-affranchir

    #féminisme #inceste

  • Inceste : la gendarmerie lance une campagne « à destination de la victime, du témoin, et de la personne attirée sexuellement par les mineurs »
    https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/inceste-la-gendarmerie-lance-une-campagne-a-destination-de-la-victime-d

    La gendarmerie de l’Hérault a lancé une campagne de sensibilisation contre l’inceste. Trois vidéos sont diffusées partout en France pour mieux réagir face à ces violences sexuelles.

    #inceste #pedophilie #pedocriminalité #hérault Je me demande si ça à un rapport avec ce qui se passe à Montpellier, avec la #CRIAVS cf : https://seenthis.net/messages/908196

  • Un père veut obtenir la condamnation pour #diffamation de ses deux fils, après des accusations d’ #inceste

    Cette affaire a été examinée le 16 novembre par le tribunal correctionnel de Lyon, qui rendra son jugement le 18 janvier.

    Deux frères à la barre du tribunal correctionnel, poursuivis pour diffamation par leur propre père, à la suite de la dénonciation sur Facebook d’agression sexuelle incestueuse. Cette affaire hors norme a été examinée mardi 16 novembre par la 6e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, spécialisée dans les délits de presse.

    Pascal et Olivier M., âgés de 50 et 52 ans, se pressent sur l’étroit banc des prévenus. Derrière les deux frères, dans la salle, leur père, 77 ans, scrute la scène d’un regard sévère. Ancien notable de la région de Chambéry (Savoie), il a découvert le 22 janvier un message de Pascal, posté sur son compte Facebook, en pleine vague de révélations de situations incestueuses dans les familles. « Il m’a fallu trente ans de thérapies pour que la mémoire laisse enfin remonter un souvenir soigneusement enfoui, et dix ans de plus pour percuter, réaliser la gravité des faits et accepter ce mot atroce : inceste », a publié le fils cadet sur le réseau social, décidé à « ne plus protéger par le silence un prétendu “père” coupable de ce que l’on qualifie aujourd’hui d’agression sexuelle sur mineur. » « Merci Camille Kouchner d’avoir provoqué cet électrochoc que j’espère salvateur pour tou.t.e.s », a ajouté Pascal, rendant hommage à l’autrice de La Familia grande (Seuil, 208 pages, 18 euros).
    Faits prescrits

    « Pour moi, l’important c’est de témoigner du fait que ce type d’agissements a lieu partout y compris dans les familles au-dessus de tous soupçons. Le huis clos familial peut être un enfer, je voulais en témoigner publiquement », explique à la barre Pascal. Ancien architecte reconverti en gérant de camping, éloigné de sa région d’origine, l’homme rapporte une scène d’attouchement dans le lit parental, infligée par son père, comme le paroxysme d’un système patriarcal étouffant. « Pendant toute mon enfance, j’ai fait l’objet d’humiliations », dit Pascal, appelant son père « cet individu » ou « cette personne ». A ses côtés, son frère Olivier le soutient par gestes discrets. L’aîné est persuadé que l’agression sexuelle a traduit une domination dévoyée. « Je tapais mon frère avec la bénédiction de mon père », relate Olivier, poursuivi lui aussi, pour avoir approuvé d’une simple formule le post Facebook de son frère, mettant un cœur à côté de « c’est mon frère », et une tête de diable après « c’est mon père ».

    « Les faits évoqués, je les réfute totalement, car ils n’étaient pas possibles », dit à la barre leur père, persuadé que son divorce récent a été provoqué par ses enfants, « par intérêt ». « Ils cherchent à s’approprier le patrimoine familial », accuse Guy M. L’homme se perd en détail pour démentir les faits, ce qui leur donne paradoxalement de la consistance. « Est-ce la justice médiatique, la justice d’Internet qui doit décider de son sort ? », tente de recadrer Thomas Fourrey, avocat du père plaignant, qui demandent aux prévenus pourquoi ils ont préféré Facebook à une plainte pénale. « Il sait ce qu’il fait lorsqu’il envoie ce message. Depuis quarante ans, il porte ce fardeau », lui répond son confrère, Me Saint-André. Pour l’avocat, les faits étant prescrits, ils ont préféré briser le silence à leur manière.

    #paywall #justice

    • Les victimes de faits prescrits qui ont parlés (ou qui voudraient le faire) savent à quoi s’attendre en 2021. Le parquet aura le temps, l’argent et l’envie de les poursuivre, pour les faits de violences sexuelles beaucoup moins de motivation et de moyens par contre. Étant victimes de faits prescrits et en ayant parlé publiquement, je sais que je risque des condamnations tout au long de ma vie par la justice contrairement à mon agresseur qui bénéficie lui d’une immunité totale pour prescription des faits. Je sais aussi que mon agresseurs bénéficiera du témoignage de certaines personnes adultes au moment des faits qui par cette occasion se blanchirons socialement du délit de non assistance à personne en danger.

      Les agresseurs et leurs complices peuvent dormir sur leurs deux oreilles, ce sont les victimes qui sont condamnées au silence à perpétuité.

    • Le deuxième dossier est encore plus délicat. Depuis la séparation des parents en 2017, l’enfant vit chez sa mère, en difficulté. Le juge des enfants a ordonné une mesure d’assistance éducative. En parallèle, la mère a déposé plainte contre son ex-conjoint pour viol incestueux sur sa fille et détention d’images pédopornographiques. Une plainte classée sans suite par le parquet de Rennes en juin 2021.

      Depuis, la mère ne se présente plus au « lieu neutre » où le père est censé exercer son droit de visite. « La petite est littéralement malade à l’idée de voir son papa », assure son avocate. « Vous le savez comme moi, un classement sans suite ne veut pas dire que ça n’a pas eu lieu », ajoute-t-elle. « Ces dossiers-là, on les redoute », glisse la magistrate, une fois seule dans son bureau. « Ce sont les plus sensibles. » Elle doit concilier un impératif de protection avec la nécessité de « rétablir le lien » entre un père et sa fille.

      Beaucoup des couples convoqués ce matin vivent du chômage ou du RSA et des allocations familiales. Carole Lefranc précise cependant que « l’aspect conflictuel n’a rien à voir avec le milieu social ». Quels que soient les revenus et les diplômes, elle est confrontée à des audiences d’une « grande tristesse » lorsque la garde des enfants représente un enjeu douloureux, « très pénibles » quand un parent « dénigre l’autre ». Mais elle ne veut pas noircir le tableau.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/211221/dans-le-bureau-d-une-juge-aux-affaires-familiales-temoin-et-victime-d-une-

      Je comprend pas qu’on impose aux enfants la nécessité de garder un lien avec le géniteur qui les viole. L’autre truc qui est vraiment inquiétant c’est ce reproche de dénigré l’autre dans un contexte de séparation pour crime d’inceste ou violences par conjoint c’est incroyable que les JAF s’étonne que l’autre soit dénigré....

  • Hollow Water, Bonnie Dickie, 2000, 48 min
    https://www.nfb.ca/film/hollow_water

    This documentary profiles the tiny Ojibway community of Hollow Water on the shores of Lake Winnipeg as they deal with an epidemic of sexual abuse in their midst. The offenders have left a legacy of denial and pain, addiction and suicide. The Manitoba justice system was unsuccessful in ending the cycle of abuse, so the community of Hollow Water took matters into their own hands. The offenders were brought home to face justice in a community healing and sentencing circle. Based on traditional practices, this unique model of justice reunites families and heals both victims and offenders. The film is a powerful tribute to one community’s ability to heal and create change.

    Une présentation du film : LA JUSTICE TRANSFORMATRICE EN ACTION : ABUS SEXUELS À HOLLOW WATER
    https://www.hacking-social.com/2021/02/01/jr6-la-justice-transformatrice-en-action-abus-sexuels-a-hollow-water

    Voici un processus de JR et de JT (#Justice_Restauratrice / #Justice_Transformatrice) à « demi » institutionnalisé, qui vise et amène à une transformation communautaire : au Canada, dans une communauté Ojibway à Hollow Water d’environ 450 personnes (une réserve amérindienne), des membres de celle-ci ont commencé à vouloir mettre fin à un cycle de violence qui paraissait sans fin : dans un contexte marqué par les drogues et l’alcoolisme, la violence et les abus sexuels étaient partout, même si personne ne parlait ouvertement de l’aspect sexuel. Certains se sont d’abord eux-mêmes soignés à l’extérieur de la communauté (contre l’alcoolisme notamment), ont pris conscience des problèmes ayant lieu à l’intérieur de celle-ci , et ont voulu faire quelque chose.

    Dans une optique d’aide aux #victimes et de sensibilisation sociale (notamment via des ateliers dans les écoles), ils ont d’abord interrogé les enfants : le constat était cauchemardesque. Lors d’un atelier, il y a eu 60 divulgations d’abus sexuel. Les 2/3 de la communauté avaient subi des abus sexuels par des membres de leur famille, et il y avait une loi du silence intense qui cachait cela. La #justice de Manitoba semblait ne pas réussir à arrêter ce cercle vicieux de violence ; la #prison semblait n’avoir aucun effet selon les habitants :

    « On ne voit pas ça comme une punition [la prison], car ils vont dedans et rien ne s’y passe, ils deviennent juste de plus en plus en colère puis ils reviennent dans la communauté et font la même chose encore, donc le cycle continue »

    « On ne pouvait pas travailler juste avec les victimes, parce que les offenseurs étaient le cœur du problème. Et travailler seul avec les victimes, comme c’est fait dans la société, et ne pas travailler avec les offenseurs, ce n’est que régler la moitié du problème. Cela nous a aidé d’avoir une vision globale, de ne pas se centrer uniquement sur les individus, mais aussi de travailler avec les familles des deux »

    « Tout le monde vit dans la communauté, il n’y a pas moyen de mettre l’offenseur dehors, on a à vivre avec »

    « Ce qui a changé mon déni était le groupe des hommes, ils m’ont mis dedans, j’étais assis avec d’autres offenseurs et c’est le jour où j’ai compris que je n’étais pas seul ».

    #film #documentaire #agressions #violences_sexuelles #inceste #communauté #justice_communautaire

  • Franck Lavier, acquitté d’Outreau, renvoyé devant les assises pour le viol de sa fille
    https://www.lefigaro.fr/faits-divers/franck-lavier-acquitte-d-outreau-renvoye-devant-les-assises-pour-le-viol-de

    Aujourd’hui âgé de 43 ans, il est accusé de « viols et agressions sexuelles » sur l’une de ses filles, âgée entre 15 et 16 ans au moment des faits.

    Franck Lavier, l’un des acquittés de l’affaire d’Outreau, est renvoyé devant les assises du Pas-de-Calais pour des faits de « viols et agressions sexuelles » sur l’une de ses filles, alors âgée entre 15 et 16 ans, a-t-on appris vendredi 12 novembre auprès du procureur. « Je vous confirme la décision de renvoi devant la cour d’assises de Franck Lavier pour des faits de viols et d’agressions sexuelles », a déclaré à l’AFP le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer Guirec Le Bras, confirmant une information du Parisien, sans plus de précisions.

    L’affaire avait débuté en 2016 avec un signalement de l’Éducation nationale adressé au parquet, « faisant état de révélations d’agressions sexuelles sur la jeune C., âgée de 16 ans », d’après les déclarations du parquet à l’époque. Selon une source proche du dossier, le parquet a finalement requis dans cette affaire, en juillet dernier, le renvoi de Franck Lavier devant le tribunal correctionnel pour des faits d’agressions sexuelles, commis entre septembre 2015 et mai 2016.

    Franck Lavier a de son côté toujours contesté toute agression à l’encontre de sa fille. Aujourd’hui âgé de 43 ans, Franck Lavier faisait partie avec sa femme Sandrine des accusés d’Outreau. Il avait été acquitté par la cour d’appel de Paris en 2005, après avoir été condamné en 2004 à six ans de prison pour le viol de sa belle-fille et des agressions sexuelles sur quatre enfants, par la cour d’assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais).

    #inceste #outreau #violences_sexuelles

  • Inceste : pour cette spécialiste, « les familles font souvent corps au profit de l’agresseur »
    https://www.franceinter.fr/inceste-pour-cette-specialiste-les-familles-font-souvent-corps-au-profit

    Corinne Grandemange a été violée par son oncle, dans une famille où la grand-mère a orchestré le silence autour de cet inceste, afin de protéger son fils coupable. Lorsqu’elle a confié les agissements de son oncle, Corinne Grandemange s’est entendu dire par cette grand-mère : « Tu l’as bien cherché ». Son père, ébahi quand il a appris les faits, a promis « de casser la gueule » à son beau-frère. Mais n’a rien fait, ni dénoncé.

    Aujourd’hui Corinne Grandemange porte aussi un regard plus professionnel (elle est psychopédagogue et conseillère d’éducation en établissement scolaire) sur ce scénario du silence, qui lui semble se répéter presque systématiquement.

    FRANCE INTER : Comment expliquer qu’autant de cas soient révélés aujourd’hui, notamment à travers le mot-clé #MetooInceste ?

    CORINNE GRANDEMANGE : "Si l’on parle aujourd’hui d’inceste plus facilement dans les médias, c’est parce qu’il y a eu des campagnes de sensibilisation sur les violences faites aux femmes. Petit à petit, cela a ouvert la porte. Aujourd’hui, le hashtag #metooinceste sur Twitter a permis de révéler l’importance du phénomène. Finalement, j’ai écrit ce livre, « La Retenue », après de multiples tentatives, parce que j’ai pensé à la solitude dans laquelle se trouvent tous ceux et toutes celles qui dénoncent ces faits."

    Pourquoi un parent, quand il apprend que son enfant est victime d’une situation incestueuse, ne commence-t-il pas par s’éloigner de l’agresseur, avec son enfant ?

    CORINNE GRANDEMANGE : « Les choses sont sues, mais sont tues. Les mères, ou les pères, quand ils apprennent que leur enfant est victime de situations incestueuses, continuent de maintenir le silence. Parmi les cas de victimes que j’ai eu à connaître, le parent au courant n’a jamais tenté de s’éloigner, n’a jamais pensé à fuir, avec son enfant victime, cette cellule familiale toxique. Souvent les familles font corps, au profit de l’agresseur, jusque devant le tribunal. »
    En moyenne deux enfants par classe sont victimes d’inceste
    À lire - Société
    Inceste : comment décadenasser la parole ?

    Est-ce que le statut quo qui s’installe dans les familles relève de la même logique que celui qui empêche certaines femmes victimes de violences de s’extraire de leur couple ?

    CORINNE GRANDEMANGE : « C’est un mécanisme de même nature, ce sont les mêmes ressorts, car partir et dénoncer entraîne trop de conséquences négatives. Les familles, si elles ne sont pas assurées de l’accompagnement que l’extérieur peut leur apporter, font le choix de mettre leurs fragilités de côté, pour sauver l’entité familiale. Bien sûr, il existe des cas où la mère met un terme à la situation, en se séparant d’un beau-père incestueux par exemple, mais ce ne sont pas les cas les plus fréquents. Mais les familles, en majorité, font corps et sacrifient la victime. »

    « Les familles, si elles ne sont pas assurées de l’accompagnement que l’extérieur peut leur apporter, font le choix de mettre leurs fragilités de côté, pour sauver l’entité familiale ».

    Il existe déjà des règles, des tribunaux et des sanctions. Malgré tout, ces faits semblent échapper au regard de la société ?

    CORINNE GRANDEMANGE : « Nous sommes dans un système patriarcal, où la vie politique est focalisée sur des figures masculines. Par nature un système comme le nôtre n’est pas prompt à dénoncer et faire tomber ces élites. Mais ça, ça met les familles en danger. C’est une première chose. Deuxième chose, qui concerne toutes les classes sociales, car le phénomène d’inceste ne connait pas les classes sociales : la société, à mon sens, n’apporte pas assez d’accompagnement, de garanties contre ce tabou. Donc je crois qu’il faut sortir de la personnalisation et de la médiatisation de cas particuliers, pour regarder le phénomène avec une vision anthropologique, et passer très vite à la mise en œuvre de solutions pragmatiques. »
    Michèle André
    À lire - Société
    « L’inceste, il faudra bien deux générations pour en sortir » selon Michèle André, ancienne ministre

    À quelle type de solutions pensez-vous ?

    CORINNE GRANDEMANGE : « Les membres des familles concernées _s_avent qu’ils ne seront pas accompagnés par l’extérieur. Elles ne sont certaines que de la dévastation et de l’explosion qui suivra la dénonciation du crime. Or il faudrait pouvoir porter plainte, avoir des procès en cour d’assises, disposer d’une politique d’accompagnement des victimes, des complices et des violeurs. L’imprescriptibilité, ça changerait la donne pour les violeurs, car ils sauraient que leurs faits restent gravés au regard de la loi. Dans mon cas particulier, je n’ai pas porté plainte contre mon oncle, car j’ai été mise en garde sur le caractère prescrits des faits, ce qui pourrait faire échouer un procès, et aujourd’hui, le seul recours qui me reste, c’est de me dire que sa conscience le rattrapera, peut-être. »

    « On pourrait mettre en place la présence beaucoup plus fréquente d’infirmières et de médecins dans les établissements scolaires, former les enseignants, créer des lieux d’accompagnement de la parentalité et proposer des groupes de paroles pour les victimes ».

    On n’est tout de même pas dans l’impunité ni le vide social complet...

    CORINNE GRANDEMANGE : « Pour l’heure, quand une solution est apportée par le corps social, c’est la prise en charge de l’Aide sociale à l’enfance, et la séparation des enfants d’avec leurs parents. Ce n’est pas complètement satisfaisant, cela peut même être dans certains cas d’une grande violence pour les victimes.

    On pourrait mettre en place la présence beaucoup plus fréquente d’infirmières et de médecins dans les établissements scolaires, former les enseignants, créer de lieu d’accompagnement de la parentalité et proposer des groupes de paroles pour les victimes.

    Il y a urgence à ce que le corps social crée ce terreau bénéfique pour les victimes et les familles. Il n’y a pas de honte à se retrouver impliqué dans un inceste, la responsabilité et la honte doivent revenir aux violeurs. Il faut le courage de parler et celui de faire confiance à la loi, car ça ne peut jamais se régler en interne ».

    #inceste et #complicité de la #famille

  • Vos patientes sont-elles plus en colère contre leur père abuseur ou contre leur mère qui n’a pas su les protéger ?

    Elles doivent d’abord se permettre cette colère. Reconnaître que leur enfance leur a été volée, que ce qu’on leur a fait est inacceptable. Moi, en thérapie, je leur donne le droit d’être fâchées, de ne plus aller dans les fêtes de famille si elles ne le veulent pas, de ne plus se forcer à écouter les farces plates de leur père. Mais plusieurs se sentent incapables de couper les liens avec leurs parents.

    https://www.violencefeminine.com/inceste-les-meres-complices
    #famille #inceste #victime_blaming

  • La répétition des violences sexuelles repose sur le silence

    Nombreux sont les ‘’incesteurs’’ à être dans le déni, « mécanisme de défense, de protection », précise Mathieu Lacambre. Pour eux, ils n’ont pas fait de mal. Pas violé. Sentiment parfois conforté par le conjoint. Dans le cas de Camille Kouchner, sa mère, épouse de l’agresseur déclare lorsque le secret éclate que son fils n’a pas subi de sodomie mais« des fellations, c’est quand même très différent ». Et plus tard : « Il n’y a pas eu de violence. Ton frère n’a jamais été forcé. Mon mari n’a rien fait. C’est ton frère qui m’a trompée ». Retournement des rôles : la victime devient alors la coupable, celle qui séduit.

    Tant qu’ils sont dans le déni, « les agresseurs ne prennent pas conscience de ce qu’ils font », affirme la thérapeute Simone Sabatié (spécialiste psycho-corporel, psychogénéalogie et constellations familiales), formatrice à l’association Stop aux Violences Sexuelles. Ils sont dans l’illusion – se persuadent qu’ils sont amoureux, par exemple.

    Leur stratégie pour asseoir le silence varie – de la complicité (‘’c’est notre secret à nous’’) à la menace (‘’si tu parles, ta mère ne le supportera pas’’). En passant par le chantage (‘’si tu viens, je t’aiderai à faire tes maths’’). Parfois, aucun mot n’est nécessaire.

    https://marcelle.media/2021/01/20/inceste-soigner-agresseurs

    • Le livre ‘’La Familia grande’’ apporte un nouvel éclairage sur les conséquences de l’inceste : les ravages sur les proches de la victime. Comme Camille Kouchner dans le cas de son frère violé, ils se sentent à la fois impuissants et coupables de ne pas avoir su protéger. Eux aussi sont enfermés dans ce silence qui atteint leur vie de femmes et d’hommes et, par ricochet, leurs enfants. Un silence d’autant plus violent lorsqu’il est nié par les adultes. Ce livre montre également l’effet dévastateur de la négation de ce drame par la mère et son choix de soutenir son mari plutôt que ses enfants. Comme dans la plupart des cas dans ces histoires, les victimes deviennent les coupables, ceux qui ont détruit la famille. Et les coupables, les victimes.

  • INCESTE (plus TRIBUNE à signer)

    Désormais, deux numéros d’urgence fonctionnant entre 10 heures et 19 heures, du lundi au vendredi sont à disposition des victimes :

    0805 802 804 pour la France métropolitaine

    et du 0800 100 811 pour l’Outre-mer.

    En appelant ce numéro dédié, les victimes « seront entendues par des écoutant.es expérimenté.es, en mesure de décrypter les mécanismes des violences sexuelles et la stratégie de l’agresseur. Les écoutant.es pourront les orienter si elles en ont besoin vers une aide, psychologique, sociale ou juridique.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/09/26/inceste-plus-tribune-a-signer

    #enfant #inceste

  • Prince – Sister Lyrics | Genius Lyrics
    https://genius.com/Prince-sister-lyrics

    https://www.youtube.com/watch?v=uGq5xN-KUDE

    [Verse 1]
    I was only 16, but I guess that’s no excuse
    My sister was 32, lovely and loose
    She don’t wear no underwear
    She said it only gets in her hair
    And it’s got a funny way of stopping the juice
    My sister never made love to anyone else but me
    She’s the reason for my, uh, sexuality
    Showed me where it’s supposed to go
    A blow job doesn’t mean blow
    Incest is everything it’s said to be

    [Chorus]
    Oh, sister
    Don’t put me on the street again
    Oh, sister
    I just want to be your friend

    [Verse 2]
    I was only 16 and only half a man
    My sister didn’t give a goddamn
    She only wanted to turn me out
    She took a whip to me until I shout
    "Oh, motherfucker, sister, motherfucker
    Can’t you understand?
    [Chorus]
    Oh, sister
    Don’t put me on the street again
    Oh, sister
    I just want to be your friend

    [Outro]
    I’ll do what you want me to do
    Don’t put me on the street and make me blue
    Oh, sister, ooh sister, ooh

    #prince #inceste

  • L’ex-numéro 2 d’Alliance Police mis en examen pour pédophilie contre sa fille


    Deux policiers ont été mis en examen pour attouchement et actes de pédophilie en fin de semaine dernière. L’un d’eux, accusé d’avoir abusé de sa fille et placé en détention provisoire, n’est autre que le numéro deux du syndicat Alliance Police. Une nouvelle affaire dramatique à quelques mois du #MeTooInceste.

    https://www.revolutionpermanente.fr/L-ex-numero-2-d-Alliance-Police-mis-en-examen-pour-pedophilie-c

    En fin de semaine dernière, deux policiers de Seine-et-Marne ont été mis en examen pour attouchements, agression sexuelle sur mineure et complicité d’agression sexuelle sur mineure. C’est l’école de la fille de l’un des policiers qui a donné l’alerte, après que l’adolescente de 15 ans ait confié avoir subi des attouchements par son père.

    Le principal mis en cause, James D, n’est autre que l’ancien numéro 2 du syndicat d’extrême-droite Alliance Police. Il aurait également été chez SGP, puis responsable régionale Ile-de-France de l’Unsa, avant de revenir chez Alliance. Sa collègue, placée en garde-à-vue et visée par l’information judiciaire, est déléguée syndicale Alliance en Seine-et-Marne. La mère de l’adolescente a également été placée en garde-à-vue au cours du week-end.

    Plus encore, l’enquête, qui commence à peine, semble révéler que d’autres policiers pourraient être impliqués dans cette odieuse affaire de pédophilie. Selon Le Parisien des sources proches de l’enquête auraient affirmé que James D « n’aurait peut-être pas été seul », et qu’« il pourrait y avoir d’autres gardes à vue dans les jours prochains ».

    Un ami du policier aurait quant à lui déclaré : « Les premiers éléments dont nous avons eu connaissance laissent apparaître une affaire vraiment sordide, j’espère qu’on ne remontera pas sur un réseau ». Ses collègues décrivent « un grand manipulateur, « malsain », qui fait « jouer ses réseaux privés à chaque fois pour rebondir ».

    #police #inceste #viol #pédocriminalité #proxenetisme #famille

    • la source du parisien - https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/seine-et-marne-deux-policiers-impliques-dans-une-affaire-de-pedophilie-15
      –----
      sur libé :
      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/seine-et-marne-deux-policiers-soupconnes-dactes-pedophiles-et-de-complici

      Ce sont les contours d’une affaire sordide qui se dessinent lentement. Deux policiers, James D. et Gaëlle P., implantés en Seine-et-Marne, sont soupçonnés d’actes pédophiles ainsi que de complicité. Le premier est mis en cause pour des rapports sexuels imposés avec la fille de la deuxième, mineure de 15 ans. Il est mis en examen pour « agression sexuelle », « viol » et « corruption de mineur ».

      James D. est une figure syndicale ayant fait le tour des étiquettes majoritaires ces dernières années : Unité SGP Police d’abord, puis Unsa Police avant Alliance Police en 2017. Là, les témoignages divergent, quand certains assurent que James D. a quitté le syndicat dès 2017, d’autres affirment qu’il y est resté jusqu’en 2019. De source syndicale, l’homme aurait en fait été officiellement avisé de la fin de son détachement le 2 janvier 2020 et ne serait donc plus rattaché à Alliance depuis cette date. Il aurait été « invité à partir » pour des raisons qui n’ont rien à voir avec cette affaire, mais « parce qu’il n’effectuait pas le travail que nous attendions de lui ».
      Un signalement de l’éducation nationale

      Depuis, après avoir tenté sans succès d’être de nouveau détaché par un autre syndicat, minoritaire, il serait en arrêt maladie. Ceux qui l’ont croisé et connu affirment ne pas avoir remarqué de traits de caractère laissant imaginer le pire. « Il est plutôt distant et ne donne pas forcément envie d’entretenir une relation amicale avec lui », estime une source policière contactée par Libération. Une autre personne souligne tout de même « une personnalité difficile à cerner, mais pas de quoi imaginer quoi que ce soit de cette ampleur ».

      En garde à vue depuis le 10 juin, il est mis en examen et placé en détention provisoire pour « agression sexuelle », « viol » et « corruption de mineur ». Ceci contrairement à Gaëlle P., une autre policière, permanente du syndicat Alliance en Seine-et-Marne, soupçonnée d’avoir fait le lien et encouragé les rapports entre sa fille et James D.. La policière, remise en liberté mais visée par une information judiciaire ouverte par le parquet de Melun, se considère auprès de ses proches comme une « victime » de la manipulation de l’ancien syndicaliste. « Elle aurait prévu de porter plainte contre James D., sans que rien ne soit lancé pour le moment », affirme une source proche de la policière à Libération. Selon nos informations, une deuxième femme « proche du groupe » a aussi été placée en garde à vue sans être poursuivie.

      Une personne proche du dossier indique en outre que le signalement aux autorités est venu de l’Education nationale, laissant penser que l’adolescente se serait plainte auprès de son établissement scolaire.
      Pas d’autres victimes pour le moment

      Les différentes personnes contactées par Libération assurent que les informations concernant cette histoire tombent pour le moment au compte-gouttes. « Tout est très verrouillé », avance l’une d’elles. Deux versions s’affrontent : quand la jeune fille soutient avoir eu plusieurs rapports non consentis avec le policier, ce dernier, lui, ne concéderait qu’un seul rapport. Des photos de l’adolescente dénudées ont été trouvées dans le téléphone de James D..

      « Nous espérons qu’il n’y ait pas plus de victimes, plus d’adultes manipulés et plus d’adolescents touchés par ce système », indique un ancien collègue du policier. La crainte des personnes contactées réside dans la possibilité de l’existence d’un véritable réseau, et de pratiques proches de rites ou de cérémonies ésotériques. « Il ne s’agit pas de cela pour le moment », précise une source proche du dossier.

    • Une fois de plus le parquet a repris les investigations pour que les victimes la ferment à tout jamais.

      #MeToo
      Plaintes pour agressions sexuelles au conservatoire de Rennes : le professeur ne sera pas poursuivi

      Le parquet avait repris les investigations à la demande de la ville de Rennes après la parution de notre enquête publiée en septembre. Finalement, le professeur mis en cause ne sera pas poursuivi.

      Neuf plaintes avaient été déposées contre l’enseignant. (Cyril Pedrosa)
      par LIBERATION
      publié le 23 juin 2021 à 20h28

      Le parquet de Rennes a finalement décidé de ne pas poursuivre V., professeur de théâtre au conservatoire de Rennes. Seul un rappel à la loi lui a été adressé, pour les faits « caractérisés de harcèlement s’inscrivant dans le cadre de pratiques pédagogiques inadaptées ». Les accusations d’agressions sexuelles, elles, ont été jugées insuffisamment caractérisées a fait savoir mardi le parquet. Après la parution de notre enquête sur les agissements de l’enseignant, l’enquête classée sans suite en juin 2020 avait été rouverte par le parquet de Rennes le 14 octobre, sur saisine de la ville.

      Dans le cadre de ces nouvelles investigations, douze élèves de la promotion 2018-2019 du cycle d’orientation professionnelle (COP) de théâtre du conservatoire de Rennes ont mis en cause V. « pour des faits de harcèlement dont deux pour des faits d’agression sexuelle également », précise le procureur Philippe Astruc auprès de Libération. Neuf ont déposé plainte. Trois des plaignants ont par ailleurs été examinés par un médecin légiste, qui a évalué des incapacités totales de travail allant jusqu’à trente jours pour deux d’entre eux.
      Agissements contestés par le mise en cause

      Dans notre édition du 25 septembre, ces anciens élèves de la promotion 2018-2019 du COP affirmaient avoir enduré pendant plusieurs mois des violences physiques et psychologiques de la part de leur professeur. Surtout, l’enseignant était accusé d’avoir agressé sexuellement deux élèves, dont l’une était alors âgée de 16 ans. Agissements que le mis en cause avait fermement contestés auprès de Libération par l’entremise de son avocat.

      La ville de Rennes a commandé une nouvelle enquête administrative. Commencée en février, elle vient juste de se clôturer et vise à « obtenir un éclairage plus large sur les faits qui se sont déroulés », explique la mairie à Libération. La collectivité devrait prendre une décision prochainement, « et ce de façon indépendante de la procédure judiciaire ».

      A la question de savoir s’il reprendra ses fonctions d’enseignant, la ville élude, répondant simplement qu’à ce jour, « le professeur occupe toujours un poste sans contact avec les élèves, rattaché à la directrice du conservatoire ». En mars, après avoir été suspendu provisoirement, le professeur avait pu reprendre un poste au sein de l’établissement car il était arrivé « au terme des quatre mois de suspension juridiquement possibles ».

    • L’enquête pour « viols » visant PPDA classée sans suite

      Après cinq mois d’investigations, le parquet de Nanterre a refermé ce vendredi l’enquête préliminaire visant l’ancienne gloire du 20 heures de TF1 sans aucune poursuite. Huit femmes au total avaient déposé plainte pour « viols », « agressions sexuelles » ou « harcèlement sexuel » mais la justice a estimé que les infractions sont insuffisamment caractérisées ou prescrites.

      https://www.leparisien.fr/faits-divers/lenquete-pour-viols-visant-ppda-classee-sans-suite-25-06-2021-EYEAJX45LVH

      Je souligne les mots « viol », « agressions sexuelles », et « harcelement sexuels » entre guillemets. On pourrait croire que c’est une citation mais lorsque la « justice » est cité il n’y a pas de guillemets.
      #guillemets #euphémisme