• j’ai eu l’immense déplaisir de me promener à Nantes il y a quelques jours ; hé bien croyez-moi, c’est une belle piscine de merde.
    Année après année, les manifestations spectaculaires consacrées aux formes les plus joviales et les plus puériles de l’art contemporain qui s’y déroulent abandonnent à cette ville absurde des vestiges de fêtes foraines tristes, qui viennent tiqueter graduellement le paysage comme autant de sémaphores de l’idiotie et de la marchandise.
    L’espace public est ainsi ponctué de gadgets toujours déjà vieux, car en traitant l’art contemporain avec les moyens de la mode on l’entraîne fatalement dans ses effets délétères ; mais il est plus facile de faire disparaitre discrètement un pantalon devenu honteux au bout d’un mois qu’une sculpture monumentale. Ces balises vulgaires ne témoignent de rien d’autre que la volonté de transformer la ville non pas en œuvre d’art, comme ont pu l’être en leur temps Florence, Ferrare ou Venise, mais en centre d’art contemporain, lieu qui retrousse la valeur muséale comme un gant : un centre d’art se passe de toute œuvre pour exister en tant que centre d’art ; elle peuvent y être bonnes ou mauvaises, présentées ou absentées, ça n’a aucune espèce d’importance. Là où le musée devient musée par les œuvres qu’il abrite, le centre d’art fait exister comme œuvre tout ce qui le traverse. Tout ce qui y existe ne sert qu’à le faire exister lui. Toute œuvre l’agrandit comme une brique indifférenciée agrandit un projet plus important qu’elle. La rengaine des centres d’art est « la puissance du lieu », ce qui a pour effet de transformer tout centre d’art en zone d’errance dont les œuvres sont les accidents fugaces ; elles sont constatées le court instant nécessaire pour garantir que le centre fonctionne. Comme lieu d’art. Comme lieu.
    Quel est le sens de cette transformation d’une ville en centre d’art contemporain ? Qu’apporte le centre d’art contemporain — passé ce cap utile où un Centre d’Art a servi d’éperon pour saborder un quartier populaire et le transformer en galerie marchande ou en parcs de bureaux -, qu’offre-t-il donc de si appétissant comme modèle urbain pour que la ville de Nantes y succombe à ce point ? Hé bien il apporte la promesse de la plus grande, de la plus totale paisibilité. Il n’existe aucun lieu plus pacifié qu’un Centre d’Art Contemporain. Un cimetière est plus riche en promesses agonistiques qu’un Centre d’Art Contemporain. chaque avancée de Nantes-en-tant-que-Centre-d’Art-Contemporain dévorant Nantes-la-ville est une portions d’espace conquise sur les tensions. Nantes est la promesse d’un monde serein, sans heurt, suite ininterrompue d’aspérités illusoires décoratives dont la profusion doit permettre, au bout du compte, une planéité complète de l’espace public dont la conséquence la plus étrange est celle-ci :
    condamnés à traverser leur ville hagards et heureux, flânants entre deux œuvres ludiques animées, un bar à chaï, un burger vegan et une librairie pour tatoueurs, les nantais sont en train d’habiter leur propre ville en badauds. Car c’est ça, le but de la ville de Nantes : transformer en touristes ses propres habitants.

    • Autant de questions sur « la dépossession que l’art contemporain a initiée concernant l’existence collective » auxquelles Annie Le Brun commencent à répondre dans son dernier livre : « Ce qui n’a pas de prix » (lecture obligatoire).

      À considérer le sort que les dernières décennies ont réservé à celui-ci, sous prétexte de le célébrer, il est difficile de ne pas y voir des similitudes avec les processus qui ont accéléré l’enlaidissement du monde en général. Il y a quelque chose d’aussi fatal dans la façon dont le « triomphe de l’esthétisme » aura réussi à contrefaire les corps que dans celle dont le paysage est en train de devenir la proie d’un tourisme qui le défigure et le détériore de manière irréversible. Plus encore, depuis que la surproduction de déchets ne peut plus cacher ses ravages, la nécessité d’une esthétisation d’urgence nous est présentée comme la réparation obligatoire. Comme si l’enlaidissement des villes, des paysages, des objets affectant progressivement les êtres devait être racheté, à tous les sens du terme, grâce à un éventail de marchés tout à la fois du camouflage et de la réparation, allant de la chirurgie esthétique au design généralisé, en passant par l’industrie du fitness et des compléments alimentaires, le tout sur fond théorique de résilience. Tel est le seul moyen de continuer à anéantir sans vergogne ce que l’on est justement en train d’anéantir. Toute l’industrie du tourisme fonctionne sur ce modèle. À ce stade, cette cosmétisation du monde tient de l’acharnement esthétique qui redouble l’enlaidissement en cours pour lui donner force de paradigme. À croire même que la beauté vive n’a plus droit de cité, quand c’est cette laideur proliférante qui désormais invente son contraire, non sans le surcharger d’une fonction de leurre. Des lèvres botoxées aux trésors du patrimoine, du bodybuilding au réaménagement des villes, il ne s’agit plus que de beauté surjouée jusqu’à la caricature.

      Le Brun, Annie. Ce qui n’a pas de prix (pp. 111-112). Stock.

    • @recriweb

      Autant de questions sur « la dépossession que l’art contemporain a initiée concernant l’existence collective » auxquelles Annie Le Brun commencent à répondre

      Qu’on s’entende bien, quand même, et qu’on ne se trompe pas de cible : ce n’est pas « l’art contemporain » qui dépossède qui que ce soit de quoi que ce soit, mais bien les cadres institutionnels qui en capturent le vocabulaire, les modes de socialisation, les flux etc. L’art contemporain, c’est l’ensemble des œuvres d’art produites par toutes sortes d’artistes pris dans des questions contemporaines à un moment m . Autant dire : un flot hétérogène de productions de toutes natures, formes, sens, conditions d’apparition sociale. « L’art contemporain », ça ne « fait » rien. Les œuvres, les artistes, « font » quelque chose, augmentent le monde sans qu’on puisse rien dire de général sur la valeur de cette augmentation. L’art contemporain, ce sont les œuvres, et rien n’existe entre elles qui ressemble de près ou de loin à une homéostasie éthique, plastique, politique, formelle, politique.
      Supposer que « l’art contemporain » se résume à ce qui se montre dans les centres d’art contemporain est à peu près aussi absurde que d’attendre une description de Macron pour se faire une idée de qui sont les Gilets Jaunes. Je préfère être clair ; qu’on ne s’imagine pas, par exemple, que je me sente proche de ce genre de conneries : https://lundi.am/Lettre-ouverte-au-monde-de-l-art
      que ce guignol se trouve une conscience héroïque de laisser l’activité « art » à l’indignité dans laquelle les marchands de camelote l’abaissent est aussi aberrant que contre productif (et ça dénote un sérieux problème de compréhension de ce que, précisément, l’art fait et que d’autres activités humaines ne font pas)

  • OHNE TITEL reçoit #Stéphanie_Roland
    http://www.radiopanik.org/emissions/ohne-titel/ohne-titel-recoit-stephanie-roland

    ** LE VOYAGE CONTINUE **

    Nos continuons notre voyage dans un monde parallèle avec notre invité Stéphanie Roland

    Fait rare dans notre émission, Nous invitons Stéphanie, à la suite de la découverte de son installation intergalactique « Dead star funeral » à l’espace Le Cloître en janvier dernier ... on ne vous en dit pas plus...

    Stéphanie Roland, #artiste_visuel, nous expliquera le cheminement de cette installation, nous découvrions ensemble si son thème de prédilection est l’espace , bref nous voyagerons dans son monde !

    OHNE TITEL est une émission libre, Stéphanie sera accompagné de Marie Papazoglou, qui est curatrice en Photographie et #art_contemporain. Elle nous raconterons leur lien particulier tant professionnellement qu’affectivement.

    #espace #visuali_artist #espace,art_contemporain,Stéphanie_Roland,artiste_visuel,visuali_artist
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ohne-titel/ohne-titel-recoit-stephanie-roland_06586__1.mp3

  • OHNE TITEL reçoit NO BORD’ art
    http://www.radiopanik.org/emissions/ohne-titel/ohne-titel-recoit-no-bord-art

    Afin de clôturer notre série « Intérieurs », nous accueillons la joyeuse équipe derrière le No Bord’Art : Bru et Loransse Doe.

    No Bord’Art, comme son nom l’indique se veut sans frontières.

    Il y est organisé une exposition multidisciplinaire toutes les 6 semaines, ponctuée d’événements d’un soir ou d’un week-end, en fonction des coups de coeur et des rencontres.

    Bru & Loransse nous parleront de la genèse de leur projet, du travail des artistes qui y ont déjà exposé ainsi que des détails de l’exposition en cours ("Qu’est ce que sexe a ?", avec le travail de #alan_tex & Loransse Doe).

    Il sont accompagnés de l’artiste Fabrice, du groupe Till it’s a crime qui organisera le prochain cabaret dans le lieu, le vendredi 22 mars.

    ********

    Informations (...)

    #expositions #no_bord_art #lieu_alternatif #art_contemporains #lauransse_doe #expositions,no_bord_art,lieu_alternatif,art_contemporains,alan_tex,lauransse_doe
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ohne-titel/ohne-titel-recoit-no-bord-art_06318__1.mp3

  • OHNE TITEL reçoit #SB34 | #the_pool
    http://www.radiopanik.org/emissions/ohne-titel/ohne-titel-recoit-sb34-the-pool

    SB34 est un espace situé à Saint-Gilles et rassemblant les ateliers d’artistes ainsi qu’une salle de projets – The Pool – où prennent place des expositions, performances, projections de films d’artistes, discussions, sessions d’écoutes, etc.

    Nous parlerons de la création du lieu ainsi que de la première #exposition organisée : rosa rosa rosae rosae.

    Pour discuter avec nous, nous avons de nombreux invités autour de la table !

    Pour parler du lieu :

    Rokko Miyoshi qui est artiste et initiateur de SB34, ainsi que quelques artistes qui ont leur atelier sur place :

    Lucien Roux, Sandrine Morgante, Alicia Jeannin et Ariane qui est stagiaire.

    Pour discuter de l’exposition en cours :

    Pauline, qui esst la commissaire de l’exposition. Elle sera accompagnée des artistes Marc Buchy, Maxime (...)

    #art #art_contemporain #project_space #art,exposition,art_contemporain,project_space,SB34,the_pool
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ohne-titel/ohne-titel-recoit-sb34-the-pool_06130__1.mp3

  • Joana Vasconcelos : « L’art doit être partout »

    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-culture/invite-culture-des-matins-du-samedi-du-samedi-02-fevrier-2019

    Quand Joana Vasconcelos arrive dans un musée pour créer une installation artistique monumentale, on lui demande si elle sait bien ce qu’elle fait... Elle répond qu’elle a avec elle sept architectes et des ingénieurs, et les gens du musée sont alors rassurés. Être une femme, jeune, dans un musée n’inspire pas la confiance... Emision très intéressante, il faut Ecouter les propos pertnents de Joana Vasconcelos.

    L’artiste plasticienne Joana Vasconcelos est une pionnière : première femme à avoir exposé au château de Versailles en 2012, à avoir représenté le Portugal, son pays, à la Biennale de Venise en 2013, à avoir fait l’objet d’une rétrospective au musée Guggenheim de Bilbao en 2018.

    #art #femmes_artistes #discrimination #sexisme #machisme

    • « première femme à avoir exposé au château de Versailles » sans vouloir lui enlevé du mérite elle n’est pas la première, elle est la seule et unique femme sur les 11 expos qu’il y a eu. A cette occasion elle subit la censure pour avoir osé utilisé des tampons périodiques non-usagés pour faire une sculpture de lustre blanc. Niveau misogynie crasse le chateau de Versaille est au top niveau.

      Elle n’en parle pas dans l’émission et est élogieuse vis à vis de versaille. Cette artiste est très contemporaine (au sens de Einrich), elle cherche à mélanger marque commercial, marque d’artiste. Les consommateurs du bon marché sont aussi des amateurs et consommateurs d’art, les créateurs de mode, de pub, de luxe et d’art, sont tous pareil.
      Pour son féminisme elle s’en défausse tout en énumérant les nombreuses discriminations qu’elle subit en raison de son sexe.

      #art_néolibéral #art_contemporain

  • OHNE TITEL reçoit #Lola_Meotti
    http://www.radiopanik.org/emissions/ohne-titel/ohne-titel-recoit-lola-meotti

    Après avoir parcouru les rues et découvert l’art dans cet espace public, nous allons à présent entamer des visites d’ateliers d’artistes et de project spaces (lieux d’exposition et d’expérimentations artistiques non marchand ni institutionnel).

    Pour ce premier opus de la série « Intérieurs » nous discutons avec l’artiste et curatrice Lola Meotti.

    Elle nous parlera du lieu d’expositions qu’elle a créé dans la Petite Rue des Bouchers : #La_Réserve.

    Nous en profiterons pour découvrir son travail de performances, installations, vidéos, et également prendre connaissance de son travail dans l’enseignement artistique et les mille et un projets qui l’occupent !

    L’occasion donc de découvrir cette artiste très polyvalente et dynamique...

    ***

    Informations pratiques (...)

    #art #exposition #art_contemporain #project_space #art,exposition,art_contemporain,project_space,La_Réserve,Lola_Meotti
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ohne-titel/ohne-titel-recoit-lola-meotti_06042__1.mp3

  • OHNE TITEL reçoit #samuel_idmtal
    http://www.radiopanik.org/emissions/ohne-titel/ohne-titel-recoit-samuel-idmtal

    Troisème volet de notre série de quatre épisodes sur les artistes travaillant en rue.

    Nous discutons cette fois-ci avec Samuel Idmtal qui a réalisé de nombreuses #fresques dans plusieurs quartiers de Bruxelles (et d’ailleurs). La particularité de celles-ci étant le fait qu’elles sont réalisées de manière participative avec les habitants, l’occasion donc de découvrir les étapes de ce types de projets, et de demander à Samuel son ressenti par rapport à la vie des quartiers où il a travaillé.

    Il nous parlera également de son parcours atypique et de sa reconversion professionnelle, des projets réalisés à venir, de ses collaborations avec d’autres artistes, et également de son travail en atelier et en quoi les deux démarches (atelier vs. rue) influent-elles ou pas sur ses créations.

    #art_contemporain #street_art #muralisme #fresques,art_contemporain,street_art,samuel_idmtal,muralisme
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ohne-titel/ohne-titel-recoit-samuel-idmtal_05880__1.mp3

  • Attribuée à 1,2 million d’euros, une œuvre de Banksy s’autodétruit en pleine vente
    https://abonnes.lemonde.fr/arts/article/2018/10/06/attribuee-a-1-2-million-d-euros-une-uvre-de-banksy-se-detruit-en-ple ?

    Du Banksy tout craché. Une toile du street-artiste britannique s’est partiellement auto-détruite, vendredi 5 octobre, devant un public médusé juste après avoir été vendue aux enchères pour 1,2 million d’euros chez Sotheby’s à Londres. « On dirait qu’on vient de se faire “Bankser” », a réagi Alex Branczik, un responsable de la maison d’enchères américaine, dans un communiqué.

    Banksy a mis en ligne, samedi soir, une vidéo explicative sur son compte Instagram, accompagnée d’une citation attribuée à Picasso — « quel plaisir que de détruire pour recommencer ».

    « Il y a quelques années j’avais en secret incorporé une déchiqueteuse à papier dans la peinture, pour le cas où elle serait mise aux enchères », explique-t-il dans un texte superposé aux images d’un homme insérant l’appareil dans les dorures du cadre.

    Une bonne affaire

    Alors que la presse britannique spécialisée s’interrogeait également sur une éventuelle complicité de Sotheby’s, Alex Branczik, cité par le site The Art Newspaper, a assuré ne pas avoir été averti du canular, la maison d’enchères restant de son côté injoignable samedi pour commenter plus avant cet « incident inattendu ».

    L’acheteur du tableau, contacté par la maison de vente, s’est dit « surpris » de la tournure des événements. Mais si la destruction de l’œuvre aurait pu mener à l’annulation de la vente, comme cela se ferait habituellement, l’opération est en réalité une bonne affaire, selon une analyse du Financial Times :

    « Il se pourrait que le tableau broyé prenne de la valeur, considérant qu’il est devenu l’objet de l’un des meilleurs canulars jamais organisés sur le marché de l’art. »

    Il s’agit, quoi qu’il en soit, d’un montant de vente (1,042 million de livres, soit près de 1,2 million d’euros) qui atteint le niveau du record de l’artiste, réalisé lors d’une vente aux enchères en 2008, selon Sotheby’s.

    Cette vente devrait encore renforcer la « mythologie Banksy », graffeur et peintre de Bristol (sud-ouest d’Angleterre), qui se plaît à garder son identité secrète. L’artiste s’est fait connaître pour son art urbain ironique et engagé, et certaines de ses créations ont été vendues aux enchères pour des sommes vertigineuses. Il a récemment réagi au Brexit sur un mur de Douvres, au Royaume-Uni, avec la fresque d’un homme en train de casser une étoile du drapeau européen à coups de burin.

    #Banksy #Critique_artiste #Art_contemporain

  • Quelques photos prises à l’Eglise de #Saint-Hugues, en #Chartreuse, où sont installées les oeuvres de #Arcabas
    http://www.saint-hugues-arcabas.fr/indexPreHome.php
    Sur Arcabas : https://fr.wikipedia.org/wiki/Arcabas

    https://i.imgur.com/mo2wYMA.jpg https://i.imgur.com/Y1BoFJC.jpg https://i.imgur.com/6CG8af8.jpg https://i.imgur.com/o5R5G5G.jpg https://i.imgur.com/cCJRW9Y.jpg https://i.imgur.com/IIhMJVG.jpg https://i.imgur.com/WbPlvsG.jpg https://i.imgur.com/bzMq2aS.jpg https://i.imgur.com/2ea3tuD.jpg https://i.imgur.com/T2dkuWG.jpg https://i.imgur.com/dxN8lxE.jpg https://i.imgur.com/G3ITICC.jpg https://i.imgur.com/YcZ8slH.jpg https://i.imgur.com/mXEKfnU.jpg https://i.imgur.com/NbDXRQ0.jpg https://i.imgur.com/BOaIUwd.jpg https://i.imgur.com/zQhhRfp.jpg https://i.imgur.com/QNVs6M7.jpg https://i.imgur.com/v3gFEMp.jpg https://i.imgur.com/MtoqXeh.jpg https://i.imgur.com/jLj0np4.jpg https://i.imgur.com/064jNVv.jpg https://i.imgur.com/IN8y46T.jpg https://i.imgur.com/8MD0tKW.jpg https://i.imgur.com/LXjhwXr.jpg https://i.imgur.com/kvfWB0t.jpg https://i.imgur.com/qlg5PSZ.jpg https://i.imgur.com/8DVLHOI.jpg https://i.imgur.com/dsuEVDB.jpg https://i.imgur.com/hu0q2gr.jpg https://i.imgur.com/f6Ql2TI.jpg https://i.imgur.com/W1pPfyU.jpg https://i.imgur.com/XLUVNBs.jpg https://i.imgur.com/sISpzaV.jpg https://i.imgur.com/qR9OqlF.jpg https://i.imgur.com/agPjNHM.jpg https://i.imgur.com/FiWfz5k.jpg https://i.imgur.com/IgFYSZ8.jpg https://i.imgur.com/yi2MpCm.jpg https://i.imgur.com/QdpDJNC.jpg https://i.imgur.com/CTTLdBA.jpg https://i.imgur.com/jeeT52c.jpg https://i.imgur.com/WzGFswc.jpg https://i.imgur.com/2lPTfnN.jpg https://i.imgur.com/bhDaNa7.jpg https://i.imgur.com/99Mccig.jpg https://i.imgur.com/qqJhT8k.jpg https://i.imgur.com/qqJhT8k.jpg https://i.imgur.com/jfQZq48.jpg https://i.imgur.com/gfhahlH.jpg https://i.imgur.com/6qVC5WE.jpg https://i.imgur.com/9Kt3mol.jpg https://i.imgur.com/xGkNNp4.jpg https://i.imgur.com/YI5vo9c.jpg https://i.imgur.com/ih46tiW.jpg https://i.imgur.com/AdisneC.jpg https://i.imgur.com/bIb59uE.jpg https://i.imgur.com/6pJ7TFf.jpg https://i.imgur.com/GJnZIl5.jpg https://i.imgur.com/Ux7N0zj.jpg https://i.imgur.com/2kfJUex.jpg https://i.imgur.com/2kfJUex.jpg https://i.imgur.com/mvfQk9A.jpg https://i.imgur.com/WO79RnA.jpg https://i.imgur.com/qpS99SM.jpg https://i.imgur.com/WkZTWEJ.jpg?1

    #art #art_sacré #art_contemporain #musée
    cc @reka @wizo

  • Ultime surréaliste, intime connaisseuse de Sade, son cinglant essai sur l’art contemporain, qui vient de sortir chez Stock, a été refusé par Gallimard
    Annie Le Brun : grande dame, d’un bloc Marie-Dominique Lelièvre - 5 Septembre 2018 - Le nouveau magazine littéraire
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/idees/grande-dame-d-un-bloc

    Aussitôt qu’on franchit le seuil, on tangue sur la pente d’un plancher gauchi par le poids du papier. Portant le plafond, des murs de livres grimpent en rangs serrés, et dans toutes les pièces en vue. Mince comme une badine, Annie Le Brun au premier regard intimide, à cause d’une intelligence crépitante, et parce qu’on la sait lectrice de Sade, auteur qui fout les jetons. Puis deux yeux de chat couleur limon vous cueillent, et tout s’arrange. « Annie est une oeuvre d’art, a prévenu l’anthropologue Paul Jorion. J’aime beaucoup la regarder. » Sous les paupières délicatement fardées, un regard pailleté, pénétrant et amusé, des yeux de vigie qui voient tout. Un peu trop, puisque son éditeur, Gallimard, lui a demandé d’aller éditer ailleurs son Ce qui n’a pas de prix, essai majuscule sur l’art contemporain.

    Sentinelle en colère – une saine colère –, Annie Le Brun a écrit un livre violent – une saine violence. Si les manifestes sont souvent enfumés de moralisme et de rhétorique, son essai précis et concret nomme les prédateurs de l’art contemporain, Bernard Arnault, par exemple, le milliardaire qui possède tout, même des actions chez Gallimard, et qui décide de tous nos besoins, primaires (Carrefour), secondaires (LVMH), spirituels (fondations et musées).

    Si Annie Le Brun n’est pas la première à dénoncer cette négation de l’art qu’est l’art contemporain, elle réussit à en définir la nature et à le décrédibiliser définitivement. « Réalisme globaliste », ainsi qualifie-t-elle cette production manipulatrice qui privilégie la sidération (Koons, Hirst, Kapoor) et anesthésie les sensibilités. Tout se tient, dit-elle, tirant le fil secret qui lie le désordre écologique, la mode et l’art contemporain. Nourriture frelatée, camelote griffée et faux luxe des marques, ersatz de rébellion, air irrespirable et rêve asphyxié, elle fait le lien. Dans son essai, l’intraitable Annie Le Brun balance tout. L’endogamie du monde de l’art contemporain, des fondations privées aux Frac en passant par les musées et la critique, tous au service des encaisseurs d’un goût standardisé. « Annie a des fulgurances », dit l’homme d’affaires et collectionneur Alain Kahn-Sriber. Sa plume dévastatrice n’est dupe de rien, d’aucune illusion, d’aucune fausse révolution, d’aucune contrefaçon. Les plus petits détails, elle les note dans de jubilants paragraphes sur le conformisme, l’arrogance et l’exhibitionnisme des fausses rébellions bobo – barbe de trois jours, jean lacéré, tatouages.

    La laideur partout
    « Je suis pas un écrivain qui écrit », dit-elle drôlement. Elle prend la plume par nécessité, sous l’effet d’une colère ou de la passion. Torse d’enfant moulé dans un body en dentelle jaune fluo sur bas opaques, l’insoumise Annie porte une jupe en Pleats Please, ce plissé néo-Fortuny qui libère le mouvement. L’innovation poétique, pas le bling-bling du luxe industriel. « Annie est très sophistiquée », a prévenu Alain Kahn-Sriber. Au doigt elle porte un anneau en argent offert par le plasticien surréaliste Jean Benoît, un phallus qui se mord la queue. « Il y avait cette histoire d’enlaidissement du monde… », dit-elle. Un exemple parlant : le sac Vuitton épandu, dans sa version contrefaite ou pas, sur toute la planète. « Partout, les choses les plus violentes de la marchandisation. » Venise, Rio, Bogotá, Moscou, mais aussi dans les replis secrets du globe. « Une pollution nouvelle qui use nos paysages intérieurs. Une prise en otage qui me terrifie », dit-elle. L’été dernier, elle villégiature chez son frère Alain, archéologue réputé, dans la partie nord de Chypre. Un jour, dans un village reculé, que voit-elle ? Des contrefaçons Vuitton sur le marché et des villageois qui les achètent. La laideur partout. Petit à petit, l’impossibilité de discerner le laid du beau. « Même pas des ersatz, mais une pollution qui avance. » La suffocante dictature des marques, « cette esthétique du marquage, image de la soumission heureuse », a gagné ce village perdu. « Quelque chose avait changé. Je fonctionne beaucoup à l’intuition. Je voyais les choses s’enlaidir, je n’arrivais plus à respirer », dit-elle.

    Libres de leur mouvement, des yuccas poussent devant les fenêtres en arabesques exubérantes, comme son écriture. « Annie Le Brun tend par ses livres à délivrer la vie », a écrit le poète et auteur Mathieu Terence, autre insoumis. « Annie Le Brun, c’est la poésie continuée par d’autres moyens », ajoute-t-il. Pourquoi des poètes en temps de détresse ? demandait Hölderlin. Comme l’abeille, le poète est un pollinisateur. Incisif, il va au coeur des choses. S’il disparaît, le danger menace car ce guetteur envoie des signaux. « J’admire la grande rigueur de sa pensée, dit Étienne-Alain Hubert. Elle est un repère sur l’horizon des grands débats intellectuels. » Le grand spécialiste de Pierre Reverdy (un autre intraitable) admire la pensée sans compromis, le jaillissement perpétuel de la prose, la force de ses images. « La beauté d’aéroport », par exemple, dans son dernier livre. Une formule admirable qui doit beaucoup à Bernard Arnault, puisque LVMH est aussi propriétaire du groupe Duty Free Shoppers (DFS).

    Si « l’homme le plus riche de France » qui veut devenir « l’homme le plus riche du monde » ne lui fait pas peur, c’est que cette grande dame n’a jamais craint d’être pauvre. « Je vivais avec Radovan Ivšic. » Le poète croate, interdit deux fois, par l’occupant nazi puis par le régime socialiste de Tito, n’avait pas peur de grand-chose. « Nous vivions de ce que nous appelions des petits boulots : traducteurs, relecteurs d’imprimerie, rewriter. Il y avait plus de hauts que de bas… Voyez la bibliothèque : des caisses d’oranges que nous ramassions sur les marchés. » Des cageots Pedro Perez, oranges de Séville. « Seule, je ne sais si j’aurais pu vivre ainsi. J’ai peur que non. Mais Radovan était une espèce de sauvage, il avait une sorte de confiance. Pour moi c’était formidable. »

    Intransigeante et souveraine, elle refuse les situations stables, prof par exemple. « Je viens d’une famille moyenne, mon père était commerçant, ma mère professeur. Je ne voulais pas participer de ce monde-là. Une sorte d’impossibilité. » Devant les questions personnelles, elle se dérobe. Va chercher la Vie de Rancé et lit : « Enfant de Bretagne, les landes me plaisent, leur fleur d’indigence est la seule qui ne se soit pas fanée à ma boutonnière. » Annie Le Brun est un mystère qui se soustrait. Sa personnalité est difficile à définir. « Ce qu’elle a dit de sa famille justifie ce qu’elle est », ajoute Alain Kahn-Sriber, énigmatique. « Une famille à 200 % conformiste fait surgir le "non" chez l’enfant curieux. Annie Le Brun, c’est l’intelligence insolente de l’enfant rebelle, qui refuse de prendre pour argent comptant ce que le parent ignorant lui raconte », dit Paul Jorion. Surprenante amitié que celle qui lie la dernière des surréalistes, nourrie de poésie et d’art, avec l’économiste-anthropologue-psychanalyste, ancien élève de Lacan. Deux visionnaires qui s’augmentent l’un l’autre. « Nous déjeunons au Vaudeville, à la Coupole, au Terminus Nord. Nos conversations durent entre quatre et six heures… » Ces deux curieux insatiables ne débattent pas, mais partagent de l’information. « À nous deux, nous élaborons un puzzle qui est une représentation du monde. À chaque rencontre, nous ajoutons deux ou trois pièces. » Des rendez-vous jubilatoires : « Nous rions de ce monde désespérant. »

    Garbo punk
    Un été de 1963, encore étudiante à Rennes, Annie accompagne un ami à Saint-Cirq-Lapopie, où André Breton passe les derniers beaux jours de sa vie. Dans l’ancienne auberge des Mariniers, qu’il occupe, elle ne dit pas un mot, mais il la remarque et l’invite à lui rendre visite à La Promenade de Vénus, le café où se tiennent les réunions du groupe surréaliste. Chercher l’or du temps, c’est sans doute une quête à sa démesure. Dans le groupe, elle rencontre deux forts caractères qui vont beaucoup compter pour elle : Radovan et le peintre Toyen. « Radovan était un être étrange et bariolé, portant des cravates aux teintes extraordinaires. Un être comme on en rencontre peu, un romantisme, un mystère, un accent slave ajoutant au mystère », dit Alain Kahn-Sriber. Autour de Breton, Annie Le Brun se lie aussi avec les plasticiens québécois Mimi Parent et Jean Benoît ; la stèle funéraire brisée de ce dernier est posée sur un radiateur, chez elle. « Une liberté d’être et de raconter ce qui lui arrivait, avec humour. Pour montrer que les idées, c’est pas du papier, Jean Benoît s’était fait marquer au fer rouge du nom de SADE. » Lors de cette cérémonie, intitulée « Exécution du testament du marquis de Sade », Jean Benoît risquait sa peau. Cette saisissante manifestation artistique, qu’on nommerait aujourd’hui une performance, mais sans exhibitionnisme, se déroula dans l’intimité d’un appartement, chez la poète Joyce Mansour.

    Rue Mazagran, chez Annie Le Brun, le salon est habité par des oeuvres surréalistes : boîte de Mimi Parent, huile de Toyen, tableaux naïfs, meubles de Fabio De Sanctis. Tous des amis. « Dans le surréalisme, elle a pris les choses intéressantes », selon Raphaël Sorin, qui fut son éditeur en 1977, année punk. Cette année-là, cette bad bad girl, démolisseuse de faux-semblants, fait elle-même figure de punk à l’émission littéraire d’alors, « Apostrophes » de Bernard Pivot. Sans sommation, elle balance un cocktail Molotov au visage des néoféministes, sur le plateau : Lâchez tout, son pamphlet, édité au Sagittaire. « Contre l’avachissement de la révolte féministe avec Simone de Beauvoir, contre le jésuitisme de Marguerite Duras […], contre le poujadisme de Benoîte Groult, contre les minauderies obscènes d’Hélène Cixous, contre le matraquage idéologique du choeur des vierges en treillis et des bureaucrates du MLF, désertez, lâchez tout : le féminisme c’est fini. » Son oeil à infrarouge s’exaspère devant l’imposture du néoféminisme post-soixante-huitard qui s’approprie un siècle de combat des femmes, devant son corporatisme sexuel consternant. « Dans militantisme, il y a militaire. Je serai toujours du côté des déserteurs », écrit celle qui ne veut représenter qu’elle-même.

    Sombre, sophistiqué, délicat, son visage de Garbo punk reste impassible tandis que se déchaîne la riposte sur le plateau d’« Apostrophes ». « Elle tenait tête, sarcastique. Le retentissement fut extraordinaire », dit Raphaël Sorin. Calme, cette « âme insurgée » (selon Mathieu Terence) défend son propos en allumant des cigarettes à la chaîne. « Ce fut la première et la seule critique d’extrême gauche du féminisme », dit-elle aujourd’hui avec malice. Le lendemain, un bouquet de deux mètres est livré dans ce même appartement, « Ces fleurs étaient de Jean-Jacques Pauvert, dont les publications m’avaient nourrie. J’étais abasourdie. » L’éditeur s’incline devant une femme capable de parler contre la censure.

    Deux désobéissances viennent de se reconnaître. Débute une amitié passionnelle qui va engendrer une aventure littéraire des plus singulières. « L’homme de sa vie (intellectuelle) c’est Jean-Jacques Pauvert. Il avait tout lu, se souvenait de tout ce qu’il avait lu », dit Alain Kahn-Sriber. Elle, elle n’a pas froid aux yeux. Lui, cancre et ex-vendeur chez Gallimard, a entrepris de publier les oeuvres complètes de Sade, alors inédites, dans le garage de ses parents. Traîné en justice pour pornographie, suspendu de ses droits civiques, il a néanmoins achevé son entreprise, après qu’en 1958 la cour d’appel eut décidé que Sade était « un écrivain digne de ce nom ».

    Malade de Sade
    Comme Annie, Pauvert est venu à Sade par la face Apollinaire-les surréalistes. « Lecteur extraordinaire, il n’était pas un intellectuel. Il parlait des choses avec un sens de la poésie, avec humour, sans prétention », dit-elle. De temps à autre un sourire illumine le visage d’Annie Le Brun, comme un éclat de soleil dans une pièce sombre. En 1985, Pauvert lui commande une préface pour les seize volumes de l’édition de Sade. Elle accepte sans réfléchir, puis regrette, mais il est trop tard. Annie a lu Sade à 20 ans sous la tutelle des grands exégètes, Bataille, Blanchot. Cette lecture lui répugne. En 1985, elle décide de relire toute l’oeuvre, sans garde-corps cette fois. De le lire, lui. « Je l’ai approché à ma façon. Je l’ai pris à la lettre. Comme la poésie. » La grande expédition littéraire commence. En moins d’un an, elle a tout relu. Ce voyage, elle l’entreprend par le commencement, en poussant la porte du château de Silling. Corps et âme, elle pénètre dans les eaux noires des Cent Vingt Journées, « ce bloc d’abîme ». « C’était très étrange. Je dormais peu. J’étais… ailleurs. » Son trouble n’est pas seulement littéraire, mais sensuel. La pression érotique lui maintient la tête sous l’eau.

    À l’extérieur du château, Radovan, Pauvert et Alain Le Brun, son frère, forment son équipe d’assistance. « De temps à autre, je leur demandais : Suis-je folle si je pense ça ? Est-ce que je délire ? » Trois décennies plus tard, Annie Le Brun met de l’humour dans ce récit de voyage. « À la fin, j’étais très nue malade. Et cela se voit. Le 28 novembre 1985, alors qu’elle assiste à la première d’une pièce de théâtre de Radovan Ivšic en Croatie, une amie frappée par son aspect lui demande : « Que t’est-il arrivé ? » Son travail est terminé. Le 28 novembre 1785, Sade a achevé la mise au propre des Cent Vingt Journées de Sodome. Deux cents ans plus tard, ALB reprend l’avion pour remettre son manuscrit à Pauvert, qui assiste à un spectacle au Crazy Horse. À minuit, ils se retrouvent Chez Francis, place de l’Alma. Elle lui donne le texte, il retourne au Crazy Horse. À 6 heures du matin, coup de téléphone enthousiaste. Annie Le Brun n’est pas la première à lire Sade, mais, à partir de son aversion à le lire, la première à comprendre comment fonctionne cette machinerie. « Annie Le Brun a du génie. Comme l’extralucide André Breton, elle touche le noyau. Son Sade, ce n’est pas de l’érudition. Elle va très loin dans ce qu’elle restitue des émotions qu’ on éprouve à lire cette oeuvre. Ce qu’elle ose raconter est inouï », dit Raphaël Sorin, pourtant avare en compliments. Ainsi écrit-elle : « J’étais la proie d’un désir qui, d’être apparemment sans objet, me dépouillait même de ma nudité ».

    De l’atelier d’André Breton, Julien Gracq a écrit qu’il était un refuge contre tout le machinal du monde. La maison d’Annie Le Brun, avec ses objets d’art, ses livres, ses colliers de plume, ses plantes fantasques, est un refuge contre la marchandisation du monde. L’intelligence d’Annie Le Brun n’a jamais emprunté les autoroutes, et dans la vie, pareil, pas de métro, pas de bus, elle marche sur ses deux jambes montées sur semelles compensées. C’est une dame qui ne se transporte pas en commun. « Je ne sais pas où je vais mais je sais ce que je méprise », a-t-elle déclaré, cinglante. En la lisant, « on a la magnifique sensation que de l’avenir et du toujours sont encore possibles » (Mathieu Terence). On respire plus large.

    #censure #gallimard #edition #editions #livres #France #littérature #livre #art_contemporain #laideur #capitalisme #Art #Annie_Le_Brun

  • #Ai_Weiwei | Zérodeux | Revue d’#art_contemporain

    http://www.zerodeux.fr/guests/ai-weiwei

    Suite à un article critique paru dans l’hebdomadaire allemand Die Zeit au mois de septembre dernier, Ai Weiwei a mis en place à notre grande surprise un protocole de validation des articles faisant usage de reproductions de ses œuvres. Le studio d’Ai Weiwei a pris connaissance de l’article qui suit et ne l’a pas approuvé, interdisant la reproduction des œuvres prévues pour l’illustrer. Les emplacements des reproductions ont été opacifiés en conséquence.

    Le 1er février dernier, une image d’Ai Weiwei se propage de manière virale sur le web, accompagnée des louanges des uns, saluant courage, engagement et solidarité, ou des protestations des autres, criant au scandale, au cynisme et à la récupération. Ai Weiwei, une fois de plus, attire la lumière sur lui en rebondissant sur l’actualité, mais semblerait pour certains avoir cette fois-ci dépassé les limites de l’acceptable en se mettant en scène dans la posture de l’enfant syrien mort échoué sur une plage de Turquie et dont l’image originale diffusée fin août dernier avait déclenché une vague d’émotion sans précédent. Quelques jours auparavant, l’artiste publiait sur son compte Instagram une série de selfies avec Paris Hilton réalisés lors de l’inauguration de son exposition au grand magasin du Bon Marché à Paris, « Air de jeux ». D’une part, l’artiste réalise sur Lesbos, où il vient d’installer son atelier, sa photographie polémique présentée comme un hommage au destin tragique des réfugiés et, d’autre part, il répond à l’invitation du temple du luxe parisien par un projet ludique et séduisant de cerfs-volants de papier ; d’un côté, sa pratique s’apparente à un engagement activiste, d’un autre, elle semble relever d’un art de cour pour milliardaires.

    #société_du_spectacle

  • L’art contemporain : une balise vers les gouffres | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/cuenod/blog/070818/lart-contemporain-une-balise-vers-les-gouffres

    Nous vivons en paix, paraît-il. Nous, c’est-à-dire l’infime partie repue de l’humanité Pourtant, tout est guerre parmi nous, autour de nous, en nous. Guerres entre groupes économiques, guerres entre religions, guerres entre pays, guerres entre générations ; guerres larvées, ouvertes, bruyantes, silencieuses ; guerres froides, tièdes, chaudes ; guerres bleues, saignantes, à point, très cuites. Et Annie Le Brun de citer le poète et agitateur libertaire William Morris (1834-1896) pour dénoncer l’origine de cette spirale belliqueuse : « Le système de concurrence illimitée ». L’hypercapitalisme financier a poussé le moteur de la concurrence vers ses régimes extrêmes. Désormais, à la concurrence entre entreprises s’est ajoutée la concurrence entre individus considérés comme des autoentrepreneurs, le mot moderne pour désigner les esclaves. Pour cela, il convient d’enserrer les humains dans des réseaux serrés de représentations divertissantes et abrutissantes qui les castrent de toute velléité de révolte. Pour mener à bien cette offensive vers l’aliénation massive, la banalisation de la laideur est devenue un impératif, d’où l’invasion de ce qu’Annie Le Brun nomme « le réalisme globaliste » . La beauté possède un potentiel révolutionnaire qui met en danger cette stratégie.

    L’art contemporain et la laideur comme stratégie

    Définir la beauté demeure aléatoire. Mais c’est justement cet aléatoire qui en fait une force libératoire. La beauté est indissociable de la surprise bouleversante qu’elle provoque chez celle ou celui qui en est traversé. « Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie », écrivait Lautréamont dans ses « Chants de Maldoror ». La beauté fait naître une émotion passionnée qui foudroie quiconque s’en approche. Désormais, pour cet heureux « quiconque » plus rien ne sera comme avant. Dès lors, la beauté met le feu aux poudres à l’intérieur de celle ou celui qui la vit. D’où risque d’explosion que la laideur du « réalisme globaliste » – avec ses MacDo gerbatoires, ses autoroutes grisâtres du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, son urbanisme d’un style benzodiazépine généralisé – s’efforce de désamorcer grâce à l’apport décisif de l’art contemporain qui banalise l’originalité et trivialise la poésie.

    Est-il besoin d’ajouter – oui, sans doute, considérant l’état confusionnel du temps présent – que cette émotion bouleversée par la beauté a pour ennemi l’émotivité, ce sentiment médiocre distillé par les gros médias pour distraire leur troupeau ? De même, la sensibilité est mise à mal par la sensiblerie. L’émotivité tente de bloquer l’élan passionnel enclenché par l’émotion née de la beauté et la sensiblerie désensibilise la sensibilité en la rabaissant dans le trivial. La beauté, voilà l’ennemie de ce que Le Plouc nomme la « société médiamercantile ».

    Il s’agit aussi d’extirper de ce paysage globalisé tout ce qui n’a pas de valeur marchande, d’où le titre de ce magnifique essai d’Annie Le Brun. La Joconde, devenue l’icône des selfies, doit rapporter plus que le prix d’un billet au Louvre, aussi l’installateur Jeff Koons (célèbre pour ses caniches en plastique et autres basses conneries de hauts prix) et l’inévitable famille Arnault – qui est au mécénat ce que la tribu d’Attila fut à l’art équestre – l’ont-t-ils transformée en sac à main Vuitton avec quatre autres victimes[1]. Le comble du mépris pour l’art et les artistes. On se demande si Vuitton-Koons ne vont pas un jour réduire la « Victoire de Samothrace » à l’état de balai de chiotte griffé.

    L’ « artfairiste » Kapoor lave plus noir que le noir le plus noir

    Le plus accompli et le plus cynique des entrepreneurs de l’art contemporain demeure Anish Kapoor qui s’est assuré à prix d’or (mais non connu) l’exclusivité de l’usage artistique du Vantablack.« Ce noir plus noir que tous les noirs » a pour particularité d’absorber la lumière à 99,965%. « De là son extraordinaire capacité d’abolir les formes. (…) Qui s’entêterait à vouloir (…) y discerner quelque chose ne verrait qu’un trou noir à la place d’un volume, celui-ci serait-il le plus irrégulier possible », explique Annie Le Brun. Kapoor dispose donc du monopole artistique de ce Vantablack. Juridiquement, il n’y a rien à redire. L’« artfairiste » est passé à la caisse. Politiquement, son investissement démontre à quel point l’art contemporain a partie liée avec l’hypercapitalisme financier et globalisé. Symboliquement, en acquérant le Vantablack qui efface les formes, Kapoor « devient un des maîtres de ce pouvoir d’indistinction » où tout est fonction, non de la beauté qui se dégage d’une œuvre, mais uniquement de sa valeur d’échange.

    « On pourra avancer que tout cela se limite à un milieu très restreint », ajoute Annie Le Brun. Erreur. « Tout cela » concerne chacun de nous, avertit la poète et essayiste : « Force est de constater qu’on se trouve là devant l’art officiel de la mondialisation, commandé, financé et propagé par les forces réunies du marché, des médias et des grandes institutions publiques et privées, sans parler des historiens d’art et philosophes appointés qui s’en font les garants. Cette entreprise-culture a toutes les apparences d’une multinationale, où se forge, se développe, s’expérimente la langue de la domination dans le but de court-circuiter toute velléité critique[2]. »

    La peur de la pensée conduit vers toutes les abdications et surtout au renoncement à cet infini en nous qui se fait jour chaque fois que la beauté[3]surgit. Alors, comment sortir de ces réseaux de représentations qui nous font accepter l’inacceptable ? En ayant un regard et du courage, conclut Annie Le Brun :

    « Innombrables sont les chemins de traverse pour y échapper, quand on veut bien prendre le risque de ne pas se tenir du côté des vainqueurs. Mieux, de s’en tenir au plus loin. Ce que j’en sais est qu’on ne s’y bouscule pas mais qu’on y respire beaucoup mieux et que, certains jours, même parmi les plus sombres, l’horizon peut s’éclaircir d’une soudaine et stupéfiante lumière. »

    Jean-Noël Cuénod

    Annie Le Brun – Ce qui n’a pas de prix, Beauté, laideur et politique – Editions Stock, collection les essais – 173 pages.

    J’en ai un peu marre de voire l’art contemporain réduit à Koons, Kapoor et Arnault, c’est un choix aussi de considéré ceci comme l’art contemporain et de réduire l’art à cette seule catégorie multi-milliardaire. Pour moi c’est pas ça l’art contemporain, ça c’est de l’art spéculatif contemporain, ca devrait interessé seulement les spéculateur·ices. Je vais pas voire ces expos, j’achète pas ces trucs, je m’en fiche d’eux et ce qu’ils pensent et ressentent du monde. Toutes les époques ont produit ce type d’art à la botte du pouvoir et aussi un tas de choses à la marge, et dont la qualité est rare selon les critères qu’on a là dessus. Pourquoi choisir de passer du temps sur Koons et ignoré les artistes marginale·aux tout aussi contemporain·nes ? Il n’y a probablement jamais eu autant d’artistes qu’aujourd’hui, et c’est pas la qualité qui manque (j’en connais pas mal alors c’est qu’il y en a vraiment beaucoup) et les seuls qui comptent sont ceux qui sont coté en bourse.
    Il y a en plus un gros fond de mépris du peuple dans cette manière de pensé les masses comme stupides. Que la peinture d’un vieux marchand d’armes de la renaissance, finisse sur des sacs à main, qu’est ce que ca peu nous faire ? C’est plutot sa place. Vinci c’était une sorte de Koons, en pire puisqu’il concevait des armes, participait à des assassinat politiques t pratiquait la peinture de manière accessoire. Alors déco de sacs à main LVMH il aurait probablement trouvé ca super du moment qu’il touchait les royalties.

    Sinon tous les trucs du texte qui dénonce la « sensiblerie » et la « trivialité » ca pue le virilisme. Triva est une déesse attachée aux femme (déesse des croisements) et ce sont les femmes qu’on accuse de sensiblerie, contrairement aux hommes qui eux s’adonnent virilement à l’histoire avec la grande H sans faire de sentiments. Et il réduit la révolte à un truc de mâles castrés ou pas castrés ;
    « Pour cela, il convient d’enserrer les humains dans des réseaux serrés de représentations divertissantes et abrutissantes qui les castrent de toute velléité de révolte. »

    Enfin ca me fait pensé à un truc vécu très souvent (mais heureusement pas toujours) quant je me présente. Quant je dit que je suis artiste, on me demandent si j’en vie (c’est à dire si il y a une valeure en € et $ pour mes dessins). Et là c’est toujours pareil lorsque cette question est posée. Si je dit non, la personne change de sujet et n’a plus aucun intérêt pour ce que je pourrait produire d’artistique qui n’est plus qu’un passe temps (un truc trivial, avec mépris du trivial qui va avec). Si je dit oui, alors la personne montre un intérêt pour mon travail, (avec même quelques manifestations de respect et considération, genre c’est sérieux, pas trivial) poursuit sur le sujet et demande à voire ce que je fait comme choses artistiques. En fait réduire l’art contemporain à Koons et à l’art spéculatif, c’est partagé cette mentalité qui n’accorde de la valeur et de l’intérêt que pour ce qui se paye en millions.
    Je voudrais tenté une définition de l’art, je voie l’art comme la transposition plastique de valeurs politiques individuelles et collectives. Est art pour chacun·e ce que chacun·e définit comme art selon ses propres critères. C’est un peu circulaire mais par exemple ca permet de concilié le fait que pour une personne au Dahomey du XVII° qui sculpte un vaudou en fer, cette personne ne fait pas de l’art mais plutot un truc religieux, mais une autre personne, par exemple un·e bourgeois·s blanc·he du XXI° peut y voire « de l’art » selon ses critères bourgeois blanc (esthétique, métaphysiques, financier, savoir faire, historicité...). Ca fait qu’on peut être aussi artiste tou·tes seul·e, pas besoin de reconnaissance extérieure. Mais ca fait aussi qu’on peu ne pas être reconnu. Ca fait qu’on peu voire Koons et Vinci comme des propagandistes du pouvoir, des publicitaires, plutot que comme des artistes.
    Enfin pour les sacs, je viens de me souvenir qu’un de mes dessins est sur un sac aussi. Et que ca m’aurais pas déplu d’avoir les royalties non plus...
    https://seenthis.net/messages/401711
    Ca me rappel la fin de No Logo ; la publicité (ou le capitalisme) récupère tout, y compris ma pomme.

  • Le mystère et la masse - En attendant Nadeau

    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/07/03/mystere-masse-tiberghien

    Le mystère et la masse
    par Cécile Dutheil
    « Nous quittons Paris exténués […] De l’aéroport de Los Angeles à l’hôtel le trajet semble interminable. » Et nous partons. Pour le Nevada, le 9 juin 1991, in medias res, aux côtés de #Gilles_Tiberghien, une des figures qui ont contribué à définir et à unir sous un même vocable ce qu’on appelle le Land Art. Édité une première fois de façon confidentielle, ce journal de voyage est désormais accessible.

    #land_art #cartographie #art_contemporain

  • Sur l’imaginaire cartographique dans l’art contemporain | Espace art actuel

    https://espaceartactuel.com/imaginaire-cartographique
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    Sur l’#imaginaire cartographique dans l’#art_contemporain

    Gilles A. Tiberghien

    L’art et la cartographie ont partie liée depuis bien longtemps, peut-être depuis les origines mêmes de la cartographie. Les cartes médiévales dites T dans l’O étaient souvent richement ornées, tout comme les portulans qui apparaissent dès le XIIIe siècle 2, et les artistes à la Renaissance ont souvent participé à la réalisation de cartes. Aujourd’hui, à une époque où ils sont largement tenus à l’écart de cette activité, et ce depuis plus de deux siècles, l’intérêt pour la cartographie s’est néanmoins beaucoup développé dans le monde de l’art depuis les années soixante, conjointement avec ce que l’on a appelé l’art conceptuel au sens large 3.

    Les artistes en effet réinterrogent les procédures propres à la cartographie. Ils mettent l’accent sur des problèmes que les cartographes dans l’exercice de leur métier finissent par ne plus apercevoir, étant trop occupés à produire des instruments fiables pour se repérer dans l’espace et évaluer les distances entre localités désignées et nommées.

    Pourtant, les géographes depuis une trentaine d’années se sont beaucoup intéressés à l’activité cartographique, à ce que les Anglo-Saxons appellent le mapping, déplaçant pour une part leurs analyses sur les processus plus que sur les objets.Les artistes contemporains ont considéré la carte à la fois pour elle-même, dans sa complexité picturale et sémantique (Jasper Johns, Pierre Alechinsky, etc.), et comme un moyen pour « documenter » des actions éphémères ou pour localiser des réalisations difficiles d’accès, comme l’ont fait certains artistes du Land Art (Robert Smithson, Nancy Holt, Dennis Oppenheim ou Richard Long) mais pour en pervertir et en explorer tous les usages possibles.

    #cartographie
    Projet cartographie expérimentale
    Tags généraux : #cartoexperiment #biblioxperiment
    Tags particulier : #visualisation #complexité_visuelle

  • Annie Le Brun sur « Ce qui n’a pas de prix »
    Annie prends la parole à 2 minutes
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=336&v=p6EuaUUZ6T4

    C’est la guerre, une guerre qui se déroule sur tous les fronts et qui s’intensifie depuis qu’elle est désormais menée contre tout ce dont il paraissait impossible d’extraire de la valeur. S’ensuit un nouvel enlaidissement du monde. Car, avant même le rêve ou la passion, le premier ennemi aura été la beauté vive, celle dont chacun a connu les pouvoirs d’éblouissement et qui, pas plus que l’éclair, ne se laisse assujettir. Y aura considérablement aidé la collusion de la finance et d’un certain art contemporain, à l’origine d’une entreprise de neutralisation visant à installer une domination sans réplique. Et comme, dans le même temps, la marchandisation de tout recours à une esthétisation généralisée pour camoufler le fonctionnement catastrophique d’un monde allant à sa perte, il est évident que beauté et laideur constituent un enjeu politique. Jusqu’à quand consentirons-nous à ne pas voir combien la violence de l’argent travaille à liquider notre nuit sensible, pour nous faire oublier l’essentiel, la quête éperdue de ce qui n’a pas de prix ? Ce qui n’a pas de prix Annie Le Brun.

    http://www.librairie-tropiques.fr/2018/06/ce-soir-vendredi-22-juin-19h30-c-est-la-guerre-une-guerre-qui-se

     #art #art_contemporain #gavage #sidération #vide #beauté #laideur #politique #globalisation #capitalisme #guerre #violence #laideur #enlaidissement #argent #financiarisation #totalitarisme #double_langage

  • #Edward_Kienholz - America My Hometown - Blain|Southern

    https://www.blainsouthern.com/exhibitions/edward-kienholz-america-my-hometown

    J’ai vu deux de ses œuvres au musée de Cologne, c’est très impressionnant.

    America My Hometown traces Edward Kienholz’s formative years (1954-1967), showing an artist coming to terms with both his unique vision and the social climate of the US throughout this tumultuous era. The work is direct and raw in its execution, as well as unsparingly critical of the political problems of twentieth-century America.

    One Day Wonder Painting (1954), the earliest work in the show, reveals Kienholz’s initial desire to become a painter. He soon developed a distinct artistic language based on his ability to transform found materials – including the discarded furniture on the streets of Los Angeles – into elaborate assemblage and complex tableaux with an angry and inventive wit. Bringing this vision to bear on the political and social issues of mid-century America, he became an iconoclast for whom nothing was sacrosanct. From the start of his artistic career, he rallied against the world with what John Coplans described as ‘a compulsively puritanical fury which impel(led) him to action’. Just four years after One Day Wonder Painting, Kienholz created The Little Eagle Rock Incident (1958), a reaction to the race riots at Arkansas Central High School in Little Rock the year prior. This was his first work that directly referenced a single, topical event. Employing taxidermy for the first time, the work signalled a move from construction paintings into assemblage.

    #art #Installation_artistique #art_moderne #art_contemporain

  • L’avenir enfouit la clé de l’art précontemporain (2018)
    https://www.youtube.com/watch?v=mEFNzT4d3JQ&feature=youtu.be

    La Lœuvrette Factory a formulé ses vœux pour 2018 en forme de pitch d’une performance qu’elle abrita le 7 janvier 2018 : « La clé de l’art contemporain… puisse-t-elle resplendir seule en 2018 dans votre trousseau mental ! ». D’où le titre de la performance : "L’avenir enfouit la clé de l’art précontemporain" consolidé par un sous-titre virulent : "La vérité au #marteau-piqueur et la #sauvagerie à l’œuvre".

    https://manifestement.be

    #art #art_contemporain #DoucheFLUX #Laurent_d'Ursel #Bruxelles

  • Exposition d’artistes lettons : Paris, Villa Vassilieff du 13 janv. au 24 mars 2018 - [Lettonie-Francija]

    https://www.lettonie-francija.fr/Exposition-artistes-lettons-villa-Vassilieff-paris-1473

    Vernissage public samedi 13 Janvier de 16h à 21h

    Exposition d’artistes lettons : Paris, Villa Vassilieff du 13 janv. au 24 mars 2018

    Du 13 janvier au 24 mars 2018 le Centre d’art contemporain de Lettonie en collaboration avec l’Établissement Culturel de la Ville de Paris Villa Vassilieff organise l’exposition « Akademia : Performing Life ». Les récits d’artistes lettons exilés ou émigrés à Paris, New York, Berlin et en Suède restitués dans les contextes élargis de l’histoire de l’art du 20ème siècle au milieu des flux migratoires et de la mondialisation.

    Du samedi 13 Janvier au samedi 24 Mars 2018, l’exposition d’art contemporain dévoilera le premier événement en France du centenaire de l’État letton.

    #lettonie, #paris, #centenaire, #Lv100, #art_contemporain, #art, #exposition

  • L’art hétérogène
    http://www.laviedesidees.fr/L-art-heterogene.html

    Le #corps contemporain est souvent pensé en termes binaires : masculin ou féminin, martial ou vulnérable, puissant ou misérable. Puisant dans la sculpture et dans la mode, le travail d’Alexandra Bircken propose d’autres représentations, qui inversent, voire font imploser ces polarités.

    Livres & études

    / corps, #genre, #image, #art_contemporain

    #Livres_&_études

  • L’#imposture de l’#art_contemporain - Zones subversives
    http://www.zones-subversives.com/2017/03/l-imposture-de-l-art-contemporain.html

    Les expositions d’#art contemporain restent incompréhensibles pour les non initiés. Mais cet élitisme bourgeois masque en réalité la vacuité d’un art creux sous emballage marketing.

    L’art contemporain peut susciter le scepticisme d’un public non avertit. Toute forme d’objet peut devenir artistique si le monde de l’art nous le présente comme tel. La créativité n’exprime plus rien et l’art contemporain semble se contenter d’un nombrilisme superficiel. Deux universitaires, Alain Troyas et Valérie Arrault, analysent ce phénomène dans le livre Du #narcissisme de l’art contemporain.

  • «The Square», cinéma au carré pour monde trompeur
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/191017/square-cinema-au-carre-pour-monde-trompeur

    Terry Notary (debout) et #Dominic_West dans « The Square » Sortie en salle de #The_Square, #Palme_d'Or du dernier festival de Cannes. Épinglage des lâchetés contemporaines et satire à boulets rouges du milieu de l’art contemporain, le film du Suédois #Ruben_Östlund est aussi plus et mieux que cela : une réflexion non dénuée de force sur le rapport entre mise en scène, performance et outrage.

    #Culture-Idées #70e_Festival_de_Cannes #art_contemporain #Claes_Bang #Elisabeth_Moss #Happy_Sweden #play #Snow_Therapy

  • L’État du monde et son expression artistique

    On poursuit l’itinéraire culturelo-artistique montréalais avec cette exposition incertaine (ou improbable si vous préférez) qui propose comme contexte de présentations d’œuvres d’art moderne et de photographie... L’ouvrage publié annuellement par les éditions La Découverte : L’état du monde ou l’EDM pour les intimes, pour lequel visionscarto fait une (très) modeste contribution.

    Quelques unes de ces œuvres valent le détour. Voilà comment le Musée d’art contemporain (MAC) présente l’initiative :

    Tous les ans, depuis 1981, paraît un annuaire économique et géopolitique mondial intitulé L’état du monde. Cette année [il s’agissait en fait - sans doute - de l’édition 2016-2017 et non pas celui sur les alternatives paru en septembre et qui couvre 2017-2018, les sujets d’actualité abordés en profondeur sont notamment liés à la fin du communisme, à la mondialisation et à la révolution numérique. Dans un paysage international en mutation, incessamment modelé par des rapports de forces économiques et des problématiques géopolitiques imposant de nouveaux défis, la question du pouvoir paraît plus opaque que jamais. Qui gouverne désormais ?

    Il s’agit d’une question complexe abordée en 2017 dans l’ouvrage référencé et régulièrement traitée par les artistes qui produisent des œuvres perméables au monde dans lequel ils évoluent [...] L’intérêt des artistes à produire des images reflétant l’état du monde est récurrent dans l’histoire de l’art. De pertinentes propositions d’artistes privilégiant cette approche ont été acquises dans la collection du Musée d’art contemporain. En première partie d’exposition, les œuvres de Lynne Cohen, Jean Arp, Robert Longo et Claude-Philippe Benoit proposent, chacune à sa manière, une réflexion sur l’état du monde, les institutions, l’économie et la citoyenneté.

    J’ai parcouru cette courte expo en appréciant grandement les œuvres suivantes :

    « Usine, 1994. » Lynne Cohen (1944-2014) qui explique dans Faux indices (MACM, 2014) : Je ne photographie jamais des personnes réelles, elles sont absentes de mes œuvres ; seules peuvent y être observées des traces que ces personnes ont laissé dans des endroits qu’elles occupaient ou aurait ou occuper - à moins qu’elles n’y figurent sous forme de substituts : leurres, mannequins ou autres silhouettes. Je m’intéesse à l’aspect des lieux où les gens passent leur temps et ce qu’ils en font, aussi bien à la manière dont ces lieux agissent en retour sur ceux qui les fréquentent. »

    « Tableau noir, 1997-2002. » Lynne Cohen (1944-2014) again dans_Faux indices_ (MACM, 2014) : C’est une photographie prise dans une salle de cours d’université et fait partie du livre Occupied territory. Ces flèches convergentes et divergentes me font l’effet d’un diagramme servant à illustrer une philosophie de la vie. Le sérieux absolu de cette itération absurde, exprimée sur un ton très docte, me semble inimitable. »

    « Conférence au sommet, 1958. » Jean Arp (1887-1966) : l’œuvre a priori appartient au registre de l’abstraction, de simple tâches sombres posées sur un fond jaune. Mais elle renvoie en fait à un événement précis. En juillet 1958, sur la page titre du journal Le Monde diplomatique [c’est assez ancien, je peux citer...] on pouvait lire une question posée par Nikita Krouchtchev dans une lettre au président américain, Dwight Eisenhower, à Charles de Gaulle et au premier ministre britannique Harold Mac Millan :

    "la conférence au sommet aura-t-elle lieu ?"

    La conférence aura lieu deux ans plus tard avec au programme des débats : l’Allemagne, les relations Est-Ouest et les essais nucléaires.

    Jean Arp envisage ici les relations internationales comme une abstraction dont l’exercice du pouvoir sculpte la carte du monde. »

    #art #art_contemporain #photographie #état_du_monde #edm #relations_internationales #géopolitique #histoire

  • L’exposition blockbuster
    http://www.laviedesidees.fr/L-exposition-blockbuster.html

    En 2008, le #musée d’art contemporain de Chicago ouvrait ses portes à Jeff Koons. L’occasion pour l’anthropologue collectionneur Matti Bunzl d’observer les relations de travail et de pouvoir qui structurent les choix esthétiques du musée.

    Livres & études

    / musée, #exposition, #financement, #art_contemporain

    #Livres_&_études

  • L’art dévoré par l’argent
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/190817/l-art-devore-par-l-argent

    Œuvre de l’artiste britannique Damien Hirst © DR Un livre collectif rédigé par des artistes, des écrivains, des théoriciens et des membres d’écoles d’art examine le nouveau régime des rapports entre art et #argent, qui achève de transformer les œuvres en objets spéculatifs et raconte le creusement abyssal des inégalités, dans l’univers artistique comme dans la société. Entretien avec sa co-directrice, l’écrivain #Nathalie_Quintane.

    #Culture-Idées #art_contemporain #Fondation_Vuitton #Jean-Pierre_Cometti #spéculation

    • Les Chroniques de Nicole Esterolle
      La création libre va bien, mais l’art dit contemporain va de plus en plus mal
      http://www.schtroumpf-emergent.com/blog/?cat=3

      7 – Quand les obscurantistes bretons résistent outrageusement à l’invasion de plantes vertes dans l’art contemporain


      C’est une exposition de trop dans le genre installationnisme délirant, qui a décidé sans doute la municipalité de Quimper de réduire sa subvention à son Centre d’Art Contemporain appelé « Le Quartier »…Encore un outrage à l’art d’Etat, qui permet à notre pimpante nouvelle ministre de la culture de hurler à l’obscurantisme nauséabond qui « fait le jeu du Front National »…Classique dans l’indécrottable bien- pensance de vieille gauche identitaire Nouvel Obs indékrotuptibles et Cie.. Belle et exemplairement contemporaine pourtant , cette installation, « entre construction et dépotoir », où il est question de musique pour plante vertes, de chant d’oiseaux, de chewing-gums et de brumisateurs… « un condensé de notre société, entre zen et hardcore, entre bondage et musique classique »…tout pour plaire aux culturolâtres quimpérois amateurs de questionnement sociétal et alliés objectifs du FN.

      Je vous joins un lien pour plus d’info : http://le-quartier.net/A-VENIR-MUSIQUE-POUR-PLANTE-VERTE