• Les féministes blanches et l’empire
    http://lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=718

    L’idée qu’un mouvement social, une politique d’émancipation, puissent être simplement utilisés, ou récupérés par l’ordre existant pour renforcer son discours rencontre bien des limites. Comment expliquer que la réaction ait pu soudainement se parer de vertus « féministes », elle qui a toujours été si hostile aux mouvements féministes, elle qui est si prompte à défendre le patriarcat ? Pour comprendre ce tournant, il faut envisager la chose non comme une simple « récupération » ou « instrumentalisation » mais plutôt comme une convergence d’intérêt, comme une affinité entre les objectifs, à court ou moyen terme, de larges franges du féminisme et du pouvoir raciste et impérialiste, à des moments historiques précis.

    #féminisme #racisme #voile

  • Femen ou le fétichisme du dévoilement
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/17/les-femen-prennent-leurs-quartiers-a-la-goutte-d-or_1776339_3224.html

    L’article du « Monde » sur Femen France cite Safia Lebdi et Loubna Méliane, soit deux « militantes » historiques de Ni putes ni soumises - juste pour dire le degré de confiance qu’on peut leur accorder.

    Loubna Méliane, c’est la féministe telle que les aime Luc Le Vaillant (journaliste à « Libération », auteur de papiers grossièrement sexistes sur l’affaire DSK, d’un portrait inénarrable de Caroline De Haas, et j’en passe), comme en témoignait ce portrait qu’il lui avait consacré en 2004 :

    Ces jours-ci, il y a des femmes voilées qui défilent, asservies volontaires à l’obscurantisme. Face à elles, cheveux au vent, jupe en jeans et bas résille, fière de son indépendance sur ses talons vacillants, se dresse Loubna Méliane, fille des Lumières et partisane du vivre libre, en pensées, en actions et en émotions.

    http://www.liberation.fr/portrait/0101474918-d-une-autre-etoffe

    (Sur Le Vaillant, voir cette chronique de Sébastien Fontenelle : http://www.politis.fr/Ca-Serait-Bien-Que-Les-Coince-e-s,15801.html
    )

    Les premières photos des actions des pin-ups de Femen France me donnent envie de reproduire ce passage de « Beauté fatale » :

    La lumière représente, dans notre monde, un déterminant
    culturel puissant. Nous manifestons une foi profonde et obstinée dans les vertus de l’exposition, au point de nier la violence qu’elle implique. Nous sommes persuadés qu’il est bon d’en montrer le plus possible, que du dévoilement viendra une forme de révélation, de délivrance. Seule la honte paraît pouvoir justifier que l’on veuille garder des choses pour soi. Cette conviction anime les invités de la téléréalité, comme les candidates de "Belle toute nue", sur M6. L’émission vise à « réconcilier avec leur corps » des femmes qui se trouvent trop grosses, en les faisant poser ou défiler nues ou en sous-vêtements, leur image géante étant projetée sur un mur à Paris et soumise au jugement des passants. La démarche séduit d’autant plus qu’elle se présente comme une déclaration de guerre à des normes tyranniques. Sous le titre « Nues et fières de l’être ! », le magazine "Glamour" constate que, au-delà de cette émission, la pratique consistant à se faire photographier nue séduit les jeunes femmes : « De plus en plus de filles comme nous se déshabillent pour une séance photo. Pour une pub, un blog ou un magazine de mode, elles sont prêtes à poser nues sans rougir. » Dans le porno, remarque Stéphane Rose, l’épilation intégrale, mais aussi les positions acrobatiques des acteurs pour que la caméra puisse filmer la pénétration en gros plan répondent à la volonté de « voir plus, voir mieux ». Devant les émissions mettant en scène des opérations de chirurgie esthétique, un chroniqueur télé note l’« acharnement mis à “dégager le visage”, à “donner le goût d’être visible” ». "Elle" publie un article intitulé « Déplanquez-vous ! », afin d’apprendre à la lectrice à s’habiller de manière à montrer son corps. Et une chirurgienne américaine attribue le succès de son activité au fait que les vêtements ont des coupes de plus en plus ajustées, des tailles de plus en plus basses : « Je suis obligée de faire les abdominoplasties de plus en plus bas. Je leur dis d’apporter un bikini ou un jeans, et on travaille à partir de là. Mais ils sont coupés si bas que n’importe qui serait désavantagé en les portant. Et leurs vêtements de sport : ce ne sont pas des tee-shirts, mais carrément des soutiens-gorge, avec des bas très moulants, et cela les amène dans mon cabinet. » Plusieurs de ses confrères confirment cette observation ; ils notent aussi que la mode de l’épilation intégrale a provoqué une hausse directe du nombre de vaginoplasties.

    Cette obsession de la visibilité tend à donner raison au philosophe Alain Badiou lorsqu’il interprétait en ces termes, dans une tribune, la loi française sur le voile à l’école : « Une fille doit montrer ce qu’elle a à vendre. Elle doit exposer sa marchandise. […] On croyait avoir compris qu’un droit féminin intangible est de ne se déshabiller que devant celui (ou celle) qu’on a choisi(e) pour ce faire. Mais non. Il est impératif d’esquisser le déshabillage à tout instant. Qui garde à couvert ce qu’il met sur le marché n’est pas un marchand loyal. On soutiendra ceci, qui est assez curieux : la loi sur le foulard est une loi capitaliste pure. Elle ordonne que la féminité soit exposée. Autrement dit, que la circulation sous paradigme marchand du corps féminin soit obligatoire. Elle interdit en la matière – et chez les adolescentes, plaque sensible de l’univers subjectif entier – toute réserve. »

    Nous vivons dans un monde surexposé. Et elle vient de loin,
    cette lumière qui est à la fois, en effet, celle d’un supermarché et celle d’un laboratoire. À la fausse rationalité d’essence marchande et industrielle qui nous gouverne s’ajoute une réminiscence de la posture scientifique conquérante héritée du XIXe siècle : l’ambition de parvenir à une objectivité totale, à un éclairage exhaustif du réel, à l’élucidation de tous les mystères de l’univers par le savoir humain, en faisant de la raison froide l’unique instrument
    de la connaissance.

    #femmes #voile #Femen

    • Effectivement, cela ne peut pas avoir la même signification chez nous où le corps des femmes est « surexposé » et marchandisé. Je me souviens du passage de « Beauté fatale » que vous citez de son propre livre. Je m’écarte ici « un poil » de ce passage, pour y revenir. La mise à nu ce n’est pas forcément se dévoiler. le nu peut aveugler le regard. « Voyez mon corps », et on ne voit plus que le corps. Je ne sais pas si on ne voit plus que le corps des manifestantes où si on fait attention à leurs revendications.

    • FEMEN-ism in International Women’s Issues on Persephone Magazine.
      http://persephonemagazine.com/2012/02/09/femen-ism

      FEMEN gets a lot of attention, fights the stereotype that feminists are man-hating hulks of testosterone-y estrogen, and their performances can be seen as a parody on the status quo. BUT, with no understanding of who is funding the group, as well as the use of a very specific type of topless woman in their protests, it is hard to see the group as anything other than a misogynist’s dream of what feminism is supposed to be.

    • En tout cas elles dérangent ces #Pussy Riot ou #Femen, leurs actions révoltent autant la majorité des féministes que les intégristes ou les bourgeois.
      Je remarque qu’elles visent les minorités intégristes religieuses cathos type Civitas, les musulmans pro burkas, ou les orthodoxes de l’Est et combattre des minorités c’est un peu con en France.
      Franchement, j’hésite entre un mouvement artistique (on n’aime ou pas) du 21 e siècle, street art et performances où elles se produisent comme des objets c’est certain, et une publicité de la cause ukrainienne ou russe de départ.
      J’ai tendance à penser que les micro mouvements de ce type se développeront dans tous les secteurs politiques et pas seulement le féminisme et qu’il faut plus se demander à quoi ces micro mouvements tentent de résister, au poids de la religion et des dictatures cela me semble évident.

  • La place du Trocadéro interdite aux femmes voilées (vidéo en suivant le lien, d’ailleurs si quelqu’un arrive à la télécharger...)
    http://videos.leparisien.fr/video/9bbaf4bbaacs.html

    Samedi, vers 14 heures, face au Trocadéro à Paris. Des dizaines de camions de gendarmes cernent les abords de la place. Un important dispositif de sécurité est déployé pour contrer les éventuelles manifestations de #musulmans en colère contre les caricatures de Mahomet. Mais à l’horizon, aucun #manifestant. Aucun rassemblement. Seulement des touristes et des badauds. Pourtant au milieu de la foule, des CRS procèdent à plusieurs contrôles d’identité, notamment des femmes portant le #voile. Au moins une quinzaine de personnes ont été emmenées dans un panier à salade garé sur la place pour avoir refusé de présenter leurs papiers. L’une d’entre elles, particulièrement virulente, a même crié « J’emmerde la laïcité » avant d’être interpellée par des policiers en civil sous le regard des passants et des journalistes.

  • Port du #voile dans le football : un député UMP et le FN critiquent la décision de la FIFA, le PRG demande une consultation
    http://www.huffingtonpost.fr/2012/07/06/voile-football-fifa-douillet-fn-ump_n_1654109.html

    Le Parti radical de gauche (PRG) a exprimé quant à lui ce vendredi 6 juillet son étonnement après la décision de la Fifa. Le parti a déploré un « nouveau recul du principe de la #laïcité » et a réclamé du gouvernement une « consultation » d’ici fin 2012.

    « Les Radicaux de gauche s’étonnent de la décision de la Fifa qui se soumet, de fait, à une exigence religieuse étrangère aux principes universels du sport qui a pour conséquence d’accepter l’idée d’une #différence fondamentale entre les hommes et les femmes », souligne le PRG dans un communiqué. Surtout, cette décision qui marque un « nouveau recul » du principe de laïcité « ne doit pas ouvrir la voie, en France, à une communautarisation de la pratique sportive », affirme Pascal-Eric Lalmy, secrétaire national à la laïcité au sein du parti.

  • Un magazine turc conjugue islam et glamour
    http://www.tdg.ch/vivre/societe/Un-magazine-turc-conjugue-islam-et-glamour/story/30407959

    « Avec cette revue, nous changeons les tendances. Nous disons que les femmes voilées peuvent suivre les tendances, qu’il y a de plus en plus de produits sur le marché et que les femmes voilées peuvent y avoir accès », déclare Hülya.

    Fini le rigorisme, place aux couleurs chatoyantes ! Pour la spécialiste des sciences de la communication Nilgün Tutal, Âlâ et ses mannequins attestent de la montée en puissance, à la faveur des années Erdogan et d’une croissance économique soutenue, de classes moyennes et supérieures dévotes, mais aussi de leur adaptation aux valeurs de la société de consommation.

    « A une époque, l’islam, pour se distinguer de l’Occident, a pris des positions hostiles à la société de consommation. Mais aujourd’hui, ces populations, pour exprimer leur réussite, ne peuvent le faire qu’au travers de la société de consommation », analyse la chercheuse de l’université stambouliote de Galatasaray.

    #mode #voile #presse_féminine

  • Une autre contributrice de Muslimah Media Watch s’agace des messages qui l’incitent à s’habiller « modestement »
    http://www.patheos.com/blogs/mmw/2012/04/what-men-want

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=fPstjtUTsHE

    He references women’s fashion in the West as both objectifying and degrading, which, he claims, is easily remedied with the hijab and or modest clothing. These particular lyrics are examples of how the discourse on modesty particularly in relation to the hijab and how it relates to women’s virtuosity and goodness of character is consistently dictated by men. While it is true that designers create ill-fitting contraptions for women to wear often better suited for 6-foot frames and that advertisers pass off skimpiness as a woman’s strength and confidence, the real source of a woman’s strength and character should not be measured by the clothes she wears but by the manner in which she is able to maneuver through the challenges of life with His guidance and mercy. Clothes, whether a hijab or a body-defining suit, are not the whole story, and politicizing the issue of the hijab only takes away from a women’s right to make choices about her private person.

    Et elle raconte un incident qu’elle a elle-même vécu dans une banque à Islamabad :

    A recent, personal incident further highlights how the discussion of “what women should wear” is decided by men. At a local bank in Islamabad, I was confronted by an older gentleman who proceeded to praise me for my abaya- and hijab- wearing ways. He compared my state of dress with that of a teenager sitting across from me; someone he felt looked vulgar with her long top and skinny jeans and a head full of gorgeous curly hair. I sat through his diatribe, in part stunned and confused – where does he get off saying this to me? I wear abayas on occasion for reasons that are personal and entirely my own. To have someone (and a man no less) praise me for my supposedly, religiously correct choices is both insulting and condescending. Annoyed at the man’s intrusion and judgment, I quickly left the bank. Here I am, being judged for wearing a hijab; ironically, while my intention is to not draw attention to myself, my attire (black, billowy abaya, no makeup and flats) still triggers unnecessary interest. It only underscores the idea that women garner respect and identity based on the extent to which they hide their physical attributes. The woman as an individual is ignored and like in the video, those around her will judge her (negatively most likely) if she does not (for whatever reason) abide by such terms.

    #voile

  • « Hey Girl, You Got It Covered » : un chanteur rend hommage aux filles voilées qui refusent d’être victimes de la mode. Bonne analyse sur Muslimah Media Watch

    http://www.patheos.com/blogs/mmw/2012/04/hey-girl-you-got-it-covered

    Secondly, the song raises a number of serious questions about the representation of women’s bodies that apparently in all of the singer’s good intentions he is trying to counteract. I think it is great that our musical friend wants to elevate the discourse past the Kardashians and tell us that we are “more than just a pretty waist,” but apparently we are not more than our hijab, which is very bad. Why is everything about our Islam-ness tied up into our hijab? Why is someone else’s opinion about our worth as Muslimahs more important than the truths we hold dear to ourselves as human beings?

    So “You Got it Covered” is playing it wrong because very little anyone can say at this point will mean anything to anyone about the merits (or lack thereof) of wearing hijab. It is funny, because many of the platitudes spouted about wearing the veil is how it is all about how we are judged for our minds and not our appearances. In other words, the BS we get fed is that hijab is supposed to take us out of the Hollywood culture. I’m not so sure; I think girls in hijab get judged double and triple for their appearances. In fact, our entire worth as members of the ummah is sometimes tied up in our scarves. Let’s ask our musical friend again, who reminds us that we are “more than just beauty on the outside” but at the same time, he wants us to know that “it’s even more beautiful/When you’re covered/In your colors.” So is it or is it not about what we’re wearing? Because for me, while being an ode to the Covered Muslimah, “You’ve Got it Covered” is still all about our clothes.

    In fact, the song takes it one step further: because our muse is covered up in her colors, our singer reminds us that “I would never disrespect you/You got it covered.” My problem is that when people talk about the black and white of “hijab=respects herself”/ “no hijab=not on the deen” they ignore that we as women are on a continuum. For every girl who puts on hijab and may think finally people will shut up, there are five more people down the road who will blast her for not wearing jilbab too. I will never get how we decide someone’s deen by their clothing choices.

    #voile

  • #Salafisme : les raisons d’un succès. Entretien avec Samir Amghar. - Propos recueillis par Lydie Fournier, article Sociologie
    http://www.scienceshumaines.com/salafisme-les-raisons-d-un-succes-entretien-avec-samir-amghar_fr_2

    Le port du #voile intégral est une pratique salafie, d’inspiration saoudienne. Comment expliquer l’adhésion de femmes musulmanes à un tel modèle rigoriste ?

    Premièrement, ces femmes retrouvent une identité sexuelle précise dans une société considérée comme « asexuée ». Elles retrouvent une redéfinition de soi sexuée, malmenée par un féminisme occidental auquel elles imputent la crise de la famille traditionnelle, en revenant à un modèle familial de type patriarcal dont elles supposent qu’il garantit l’équilibre de la famille. L’homme s’occupe de ramener de l’argent et la femme de la famille et du ménage. Deuxièmement, elles apparaissent plus respectables à leurs yeux et aux yeux de leur entourage. Elles obtiennent une notabilité, sont traitées avec déférence dans les quartiers. Pour elles, appartenir au mouvement salafi est un symbole de respectabilité. Le sentiment d’appartenir à un groupe élu répond à un besoin de compenser ou de négocier la disqualification sociale dont elles sont souvent victimes, en étalant leurs valeurs religieuses. Elles veulent échapper aux stigmates dont elles peuvent être porteuses en tant que beurettes, jeunes des quartiers populaires ou de l’immigration. Avec le salafisme, ces « exclues » affirment un sentiment d’excellence vis-à-vis de leur environnement immédiat – elles incarnent le vrai #islam – et constituent une nouvelle hiérarchie du mérite. Ces femmes tentent de reconstituer de l’estime de soi, avec l’idée qu’elles appartiennent à une aristocratie religieuse.

  • Du hijab à la burqa et des collégiennes aux nounous : les dessous d’une obsession française

    http://lmsi.net/Du-hijab-a-la-burqa-et-des

    Le 13 mai 1958 à Alger, place du Gouvernement, des femmes musulmanes sont exhibées sur un podium pour y brûler leur voile en signe d’émancipation. Organisée par le Mouvement de solidarité féminine, une association caritative fondée par Mme Raoul Salan, l’épouse du commandant des forces armées françaises d’Algérie, cette mise en scène s’inscrit dans une cérémonie plus large de célébration de la tutelle française, alors vacillante. Dans un article publié par Résistance algérienne, Frantz Fanon décrit l’opération et raconte qu’en réaction, de nombreuses Algériennes, dévoilées depuis longtemps, reprennent alors le voile,

    On ne m’ôtera pas de l’idée que la chasse au voile tiens plus du racisme et de l’islamophobie que de la sauvegarde de la laïcité utilisé comme justificatif.

    #hijab, #niquab, #voile, #burqa, #islamophobie

    • Les nouvelles dragonnades

      http://lmsi.net/Les-nouvelles-dragonnades

      À propos de la loi anti-nounou :

      On peut s’étonner de savoir que la liberté de conscience existe pour des mineurs soumis jusqu’à 18 ans à l’autorité parentale... Qu’on se rassure : elle n’existe pas. Dans ce projet de loi, si on invoque « l’intérêt supérieur de l’enfant », ce n’est pas pour lui reconnaître une personnalité propre, mais au contraire pour réaffirmer que cette « liberté » signifie son contraire :

      « le droit fondamental des parents à choisir l’éducation de leurs enfants en fonction de leurs convictions ».

      […] Mais voilà, les concepteur.e.s de cette loi espèrent que non : ils s’imaginent engagés dans une course de vitesse entre les « républicains » et les « musulmans » et espèrent que les uns parviendront à faire disparaître les autres avant qu’un dommage irréparable ne soit causé aux cerveaux blonds.

  • Dévoilements - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Devoilements

    Depuis près de dix ans, les cheveux des femmes musulmanes sont devenus ce qu’il est convenu d’appeler un enjeu politique majeur, et leur dévoilement fait désormais partie des priorités les plus impérieuses. C’est de ces chasses au voile, et de leur incroyable violence, qu’il est question dans Dévoilements, qui parait cette semaine aux Editions Libertalia

    #voile
    #burqa
    #foulard

  • Un problème peut en cacher un autre - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Un-probleme-peut-en-cacher-un

    En hommage à Pierre #Bourdieu, disparu il y a tout juste dix ans, mais aussi en réaction à une actualité immédiate : le vote d’une abjecte loi anti-nounous voilées, nous republions, avec l’amicale autorisation de sa famille et de son éditeur, ce texte qui fut écrit au moment de la première affaire du voile : celle de Creil, en septembre 1989 [1]. Il nous a paru pertinent, plus que jamais, de le republier vingt ans après, en laissant les lecteurs et lectrices apprécier la justesse de l’analyse, et mesurer en tout cas à quel point rien n’a changé quant à la psychose que suscite le foulard, mais aussi, plus largement, quant au rôle néfaste joué par les grands médias et quant aux démissions de la classe politique, notamment de gauche, sur le terrain économique et social...

    #voile #islamophobie

  • Dégoûtée - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Degoutee

    J’ai donc passé toute la matinée dans son bureau, à essayer de lui dire que la loi n’interdisait que les « signes ostensibles », que mon bonnet n’avait rien d’ostensible, qu’il n’avait rien de religieux... Mais je parlais à un mur.

    La phase de « dialogue » prévue par la loi a été en fait une phase d’isolement. On m’a envoyé dans une salle à part, où je recopiais les cours heure par heure. Je n’avais pas de salle attitrée : c’était tantôt en permanence, au milieu de quarante-six mille élèves, tantôt dans un bureau de la direction, tantôt dans le local des surveillants, tantôt dans le bureau de la CPE, tantôt au CDI… Je crois que j’ai visité tout le collège !

    Il n’y a eu aucun suivi pédagogique. Je n’ai eu qu’une visite du professeur d’histoire, qui m’a expliqué la seconde guerre mondiale en cinq minutes ! Et dix minutes de latin, avec une prof que j’aimais bien. Sinon, j’étais obligée de courir derrière mes profs pour leur demander des explications. Un jour, j’ai croisé mon prof de maths par hasard dans les couloirs, et je lui ai dit que je n’avais rien compris à la « racine carré ». Il était tellement pressé qu’il m’a donné une explication de quelques secondes, sans même s’arrêter de marcher ! C’était ça, le « suivi pédagogique »…

    #voile #islamophobie

    • Les polémiques toujours plus acerbes sur l’Islam, la place de l’islam, la place des musulmans en France, ma place. L’identité nationale, comment être française, ou apprendre à des indigènes la civilisation. Agressions, lois d’exception, arrestations de femmes en niqab : la France s’obscurcit.

      Nous, les filles voilées, sommes de véritables symboles. Les représentantes d’un peuple entier, la moindre erreur serait celle de millions d’autres personnes. Toujours être la meilleure, travailler, pour qu’on nous respecte. Certains médecins nous l’ont dit clairement :

      « Vous les arabes, on a tendance à vous mépriser, alors travaillez encore et encore, soyez meilleurs que les autres, et peut-être qu’on vous accordera le même crédit ».

      Et l’avenir ? Je n’espère même pas pouvoir travailler avec mon bandana, mais j’essayerai, même si je dois parcourir le pays, parce que lorsque je suis en Egypte ou en Algérie, ces pays où on me demande de « retourner », et qu’on me demande qui je suis, je me rends compte que je suis française, malgré tout ce qu’on peut me dire, et la France me manque.

  • "Un homme d’affaires défenseur des femmes voilées en Belgique et en France" : déjà, le titre, je meurs.

    En Belgique et France, comme si les lois et contextes sociaux étaient les même (par ex, pour aller vite : pas de loi sur le port du voile en Belgique, seulement sur le Niquab, approche de la "question du voile" très pragmatique dans un royaume sans séparation entre Eglise et Etat)...

    Las du journaliste et des relais medias de l’initiative "sur la libre circulation des biens et des personnes" (important les biens, hein) :

    “Je suis pour une loi qui condamne sévèrement les maris qui obligent leurs femmes à porter le niqab et qui les séquestrent, explique Rachid Nekkaz. Mais je suis pour qu’on laisse ces femmes circuler librement dans la rue, car la liberté de circulation, c’est la chose la plus fondamentale dans une démocratie”

    A noter Nekkaz est candidat aux élections présidentielles françaises de 2012. (cf : http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Roubaix/actualite/Secteur_Roubaix/2011/08/18/article_un-habitue-des-coups-mediatiques.shtml)

    http://fr.euronews.net/2011/08/17/un-homme-d-affaires-defenseur-des-femmes-voilees-en-belgique-et-en-fran

    #medias #loi #voile #islam #laicité #2012

  • "On est devenus les péstiférés de la République" - côté quartiers - le blog d’Ixchel Delaporte
    http://quartierspop.over-blog.fr/article-on-est-devenus-les-pestiferes-de-la-republique-710052

    Les attaques médiatiques sont incessantes. Interdire aux mamans qui portent le voile de participer aux sorties d’école. Pointer du doigt les fidèles qui prient dans la rue. Refuser la construction de nouveaux lieux de culte. A chaque jour, sa nouvelle déclinaison des manquements à la laïcité. Toujours sous forme polémique. Omar Sonni, informaticien et sa femme, ingénieur, ont trois enfants. Ils participent activement aux activités de l’école. « On a fait le site internet de l’école. On apporte notre participation comme n’importe quel citoyen. On essaie d’aider, d’apporter notre plus. L’image que les médias donnent des femmes est affligeante. Et les femmes en souffrent ». Abdelghani Bentrari, président de l’UMTEF, analyse les conséquences profondes de ces attaques : « Interdire une maman d’accompagner une classe : c’est la désigner comme une personne dangereuse. Vous imaginez ce qui se passe dans la tête de l’enfant. Sa maman porte des habits dangereux. On crée un sentiment d’injustice terrible. Pourquoi le gouvernement passe son temps à nous mettre à l’amende ? »

    #islamophobie #voile #racisme

    • C’est un vrai problème ca. Et ma maman pourquoi elle le porte pas le tissu ? Parce qu’elle est méchante ? Parce qu’elle est raciste ? Et elle, qui l’a, parce qu’elle est plus gentille que les autres, parce qu’on l’y oblige ?
      Sans rire : le port d’un signe vestimentaire religieux minoritaire est une marque d’humiliation. Qu’ il soit obligatoire (le vêtement juif) ou assumé (la tonsure monacale).
      Dans les deux cas, il marque une différence entre les humanités et rompt l’égalité symbolique entre les humains.
      Il y a une autre interprétation également : seule ont la poitrine couverte celles dont les activités sont irréprochables, les autres ma foi, vous voyez ce que je veux dire, elle devrait se sentir humiliées, quelque peu.
      Notre monde est athée : il a horreur de tout ca. Il faut s’y faire : on veut voir vos cheveux chère madame, soyez cool.

  • Après le voile, la jupe longue...

    Jupe et string obligatoires - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2011-03-20-Jupe-et-string-obligatoires

    « Après les propos nauséabonds de Marine le Pen sur les prières musulmanes, après l’ingérence de l’Etat dans les affaires religieuses avec le débat sur l’Islam, après la sortie scandaleuse du ministre de l’Education Nationale sur les mères musulmanes accompagnant les sorties scolaire, c’est au tour du Lycée Auguste Blanqui, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) d’être le théâtre d’un nouveau scandale islamophobe. Depuis quelques jours, plusieurs lycéennes sont convoquées, l’une après l’autre, par la proviseure adjointe et la CPE, parce qu’elles portent…une robe longue unie ! »

    [...]

    Plus tard, dans la matinée, une jeune fille de terminale a été convoquée alors qu’elle était en cours de philosophie. « Première convocation durant toute sa scolarité au bureau d’un proviseur ! Sont présentes dans le bureau, la proviseure adjointe et la CPE. Motifs avancés ? Les mêmes que ceux présentés la semaine dernière pour la jeune fille de seconde. Le déroulé de cette rencontre : “Si je te convoque, c’est à cause de ton vêtement. Voilà, je te lis le passage du règlement intérieur sur la laïcité.” Mme la proviseure adjointe faisant remarquer que la robe longue de la jeune fille faisait référence à une religion, qu’il permettait de déterminer de quelle religion elle était, et que elle, Mme la proviseure, savait très bien pourquoi elles, toutes ces jeunes filles, portaient ce type de vêtements etc. etc. Et la jeune fille de répondre que non, il ne s’agit pas d’un vêtement religieux. Et la CPE, assez silencieuse pendant tout l’entretien, de reprendre : “Oh que si !” »

    #islamophobie #voile #laïcité