• Turkey imposes 2-day curfew in 31 provinces to curb coronavirus spread - Daily Sabbah
    Turkey’s Interior Ministry imposed Friday a two-day curfew in 30 metropolitan provinces and northern Zonguldak province starting as of midnight to curb the spread of coronavirus

    #Covid-19#Turquie#Erdogan#couvre-feu#Surveillance#Traçage#Liberté#migrant#migration

    https://www.dailysabah.com/turkey/turkey-imposes-2-day-curfew-in-31-provinces-to-curb-coronavirus-spread/news

  • Coronavirus : Apple et Google proposent un outil commun pour les applications de traçage des malades
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/04/10/coronavirus-apple-et-google-proposent-un-outil-commun-pour-les-applications-

    Apple et Google ont annoncé, vendredi 10 avril, dans une rare démarche commune, travailler à la mise en place d’une infrastructure logicielle pour les applications de « traçage social », dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19. (...)

    Les nouvelles fonctionnalités annoncées par Apple et Google formeraient a priori une brique logicielle simple pour la mise en place d’applications sur le modèle de StopCovid, sans s’y substituer. Google et Apple insistent sur le fait qu’elles ne créent qu’une « couche technique ». Celle-ci doit permettre aux gouvernements ou autorités sanitaires de développer des applications de traçage si elles le souhaitent.

    Les deux entreprises disent avoir travaillé ensemble pour permettre aux solutions de traçage d’être plus « interopérables » : c’est-à-dire qu’elles fonctionneront indifféremment sur les téléphones équipés du système d’exploitation de Google (Android) ou d’Apple (iOS).

    Apple et Google disent avoir travaillé au respect de la vie privée : le système fonctionne en utilisant des codes uniques qui seront générés toutes les quinze minutes pour chaque téléphone. C’est pour cela que les deux entreprises assurent que leur solution n’utilise pas de données personnelles en tant que telles. Les numéros uniques ne seront stockés que sur les téléphones des utilisateurs, localement. Google et Apple assurent que l’identité des personnes infectées ne sera partagée avec personne, ni les gouvernements, ni les entreprises elles-mêmes.
    Les numéros uniques ne seront envoyés aux serveurs de Google et Apple que lorsqu’un utilisateur sera diagnostiqué positif au Covid-19 et le déclarera sur l’application. Les entreprises de technologie donneront alors aux autorités publiques les identifiants techniques des personnes qui auront été en contact avec le malade. Les pouvoirs publics pourront alors leur envoyer, uniquement par le biais de l’application, un message avec les consignes de leur choix : aller voir un médecin, s’autoconfiner…
    Cette brique logicielle devrait être active de manière provisoire à partir du mois de mai, avant d’être, cet été, intégrée directement dans le cœur logiciel d’iOS et d’Android. Google assure dans son communiqué que la technique mise en place sera désactivée quand l’épidémie due au coronavirus prendra fin.

    #traçage_social écrit Le Monde

    • Commençait bien...

      Google et Apple assurent que l’identité des personnes infectées ne sera partagée avec personne, ni les gouvernements, ni les entreprises elles-mêmes.

      ... et puis...

      Les numéros uniques ne seront envoyés aux serveurs de Google et Apple [...]

      ... c’est le drame !

      Cette brique logicielle devrait être active de manière provisoire à partir du mois de mai, avant d’être, cet été, intégrée directement dans le cœur logiciel d’iOS et d’Android.

    • Pas certain : ce que ça décrit, ça ressemble tout de même à ce qui est décrit dans les outils version « privacy-first » de tracking. Est-ce qu’il y a assez de bruit introduit dans le système (identifiants qui changent toutes les 15 minutes, expédition et réception éventuelles d’identifiants factices, etc.) pour atteindre le niveau de confidentialité avancé par les solutions « privacy-first », je l’ignore, mais il faudrait avoir l’avis de spécialistes avant de considérer que le truc est pas assez sécurisé.

      Et le fait que les deux monopolistes du marché s’entendent pour « imposer » une même « brique logicielle », peut aussi se lire comme une façon de couper l’herbe sous le pied des solutions intrusives proposées par « le marché » (et les États, déjà clients de Palantir par ailleurs) qui ne manqueront pas d’émerger.

  • « Sans méthodes de traçage, on ne pourra pas se débarrasser du virus » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/090420/sans-methodes-de-tracage-ne-pourra-pas-se-debarrasser-du-virus

    Rencontre avec le Canadien Yoshua Bengio, un des pionniers de l’intelligence artificielle moderne, qui développe une application de traçage au nom de l’« urgence » à combattre la pandémie. Et souligne qu’il ne s’agit pas de construire un vaste fichier de surveillance. Toronto (Canada), correspondance.– Ses recherches ont ouvert la voie aux technologies de reconnaissance vocale ou faciale, mais depuis quelques jours, Yoshua Bengio n’a qu’une chose en tête : aider à combattre l’une des plus grandes (...)

    #algorithme #smartphone #anonymat #géolocalisation #BigData #santé #surveillance

    ##santé

  • Tracking #coronavirus: #big_data and the challenge to privacy | Free to read | Financial Times
    https://www.ft.com/content/7cfad020-78c4-11ea-9840-1b8019d9a987

    Thierry Breton, the former chief executive of France Telecom who is now the European commissioner for the internal market, has called on operators to hand over aggregated location data to track how the virus is spreading and to identify spots where help is most needed.

    Both politicians and the industry insist that the data sets will be “anonymised”, meaning that customers’ individual identities will be scrubbed out. Mr Breton told the Financial Times: “In no way are we going to track individuals. That’s absolutely not the case. We are talking about fully anonymised, aggregated data to anticipate the development of the pandemic.”

    But the use of such data to track the virus has triggered fears of growing surveillance, including questions about how the data might be used once the crisis is over and whether such data sets are ever truly anonymous.

    #surveillance #anonymat #traçage #vie_privée

  • J’ai l’impression que personne ici n’a parlé de la nouvelle attestation de sortie... #électronique. Pour celles et ceux qui n’avaient pas d’imprimante... il leur faut un #smartphone (#gorafi_encore_plagié ) :

    COVID-19 Générateur d’attestation de déplacement dérogatoire
    https://media.interieur.gouv.fr/deplacement-covid-19

    Les données saisies sont stockées exclusivement sur votre téléphone ou votre ordinateur. Aucune information n’est collectée par le Ministère de l’Intérieur. L’attestation pdf générée contient un QR Code. Ce code-barres graphique permet de lire les informations portées dans votre attestation au moment de leur saisie. Il peut être déchiffré à l’aide de tout type de lecteur de QR code générique.

    Vous en pensez quoi ?

    #coronavirus #attestation

    • Renseigner un formulaire sur le site du Ministère de l’Intérieur ? Voilà qui est « plaisant ».
      Perso, deux PC (portables) opérationnels (quelques autres en mode « ordinosaures » et en maintenance) ; une imprimante ; un « phone » pas du tout « smart » (désactivé pour la navigation Internet). Madame a également une tablette et un smartphone mais elle commence à comprendre que #Android c’est le diable. Ma patience d’ex-pédago commence à porter ses fruits. Les mauvais retours d’expérience, eux aussi ont joué un rôle dans ce « désamour » pour l’hyperconnexion. Elle a choisi de désactiver la géolocalisation depuis le début des « conneries » liés à la crise #covid-19. Le seul avantage de la géolocalisation, c’est lorsque tu utilises Waze sur les trajets routiers : ça signale les radars et la flicaille grâce à la « communauté ». Mais est-ce vraiment un avantage ? De toute façon, question traçabilité, un simple ticket pris au péage d’une autoroute ou une transaction par carte bancaire font aussi le job.
      Autre précaution que l’on prend depuis peu : éteindre le portable au cours d’un déplacement. Ne le rallumer qu’en cas de nécessité, parce que ça a tendance à « borner » de façon intempestive ces petites bêtes-là.

      #tracking
      [edit]
      #traçage #traque

  • Géolocalisation, backtracking : face au coronavirus, que fait la France ?
    https://www.franceculture.fr/sciences/geolocalisation-backtracking-face-au-coronavirus-que-fait-la-france

    Quel rôle peuvent jouer les outils numériques dans la lutte contre la pandémie ? Quelle est la stratégie française en la matière ? Pour le moment, pas d’approche intrusive comme dans certains pays, mais des pistes pour préparer la fin du confinement. Et l’équilibre sera difficile à trouver… Après le confinement, bientôt une « stratégie numérique d’identification » en France ? Le gouvernement a annoncé mardi 24 mars la mise en place d’un Comité Analyse Recherche Expertise (CARE), précisément pour y réfléchir. (...)

    #algorithme #smartphone #GPS #géolocalisation #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #BigData #métadonnées #ePrivacy (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##santé

  • #Denis_Salas : « La #justice se trouve confrontée à un phénomène totalement inédit »

    Pour le magistrat et président de l’association française pour l’histoire de la justice, "l’#état_d'urgence_sanitaire" instauré pour deux mois doit nous inciter à réfléchir aux #libertés_individuelles et au maintien du #débat_démocratique.

    La France est officiellement en "état d’urgence sanitaire" pour une durée de deux mois. La loi publiée ce mardi au Journal Officiel encadre notamment le #confinement décidé par le gouvernement mais également un certain nombre de mesures de #restriction_des_libertés. Denis Salas, magistrat, essayiste et président de l’association française pour l’histoire de la justice se penche sur le rôle dévolu à l’institution judiciaire, son rapport au pouvoir politique et s’interroge également sur cette remise en question des libertés individuelles dictée par la nécessité sanitaire.

    Denis Salas, quel rôle particulier incombe à l’institution judiciaire dans ce contexte de pandémie ?

    L’institution judiciaire tourne actuellement au ralenti. Les tribunaux sont pratiquement à l’arrêt, même si subsistent des audiences en urgence, comme les comparutions immédiates ou certaines audiences en matière civile. En matière de politique pénale, on voit apparaître ce que l’on pourrait appeler une #justice_prophylactique qui cherche à prévenir les risques à travers des notions juridiques nouvelles comme la #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui, #infraction utilisée pour tous ceux qui sortent sans autorisation ou encore des sanctions relatives au marché noir, par exemple pour ceux qui revendent des masques ou des caducées. De nouveaux #délits apparaissent pour violation des règles de confinement avec des peines d’#amende aggravées, voire des peines d’#emprisonnement de six mois en cas de réitération des infractions.

    D’un point de vue philosophique, je dirais que c’est un usage de la #fonction_dissuasive_de_la_peine qui consiste à afficher une volonté répressive mais l’application avec des tribunaux à l’arrêt se situe au second plan.

    Autrement dit, des mesures difficiles à mettre en œuvre ?

    Oui. Les tribunaux étant à l’arrêt, même si certaines urgences sont maintenues, je ne vois pas comment obtenir une application réaliste de ces infractions. Je pense donc que la fonction d’annonce de ces nouvelles infractions est en soi un but recherché par le législateur. On espère que cet affichage va dissuader des personnes de se comporter de manière illicite face au confinement : un moyen pénal d’obtenir la docilité de la population. La dissuasion reste une fonction classique de la peine mais en l’occurrence elle est pleinement utilisée pour obtenir la docilité de la population.

    J’ignore ce que diront les historiens plus tard mais je pense que c’est une forme de criminalité nouvelle en période de pandémie qui apparaît sur fond d’urgence sanitaire.

    La justice a-t-elle déjà été confrontée dans le passé à une situation similaire ?

    Concernant une pandémie, il faut remonter au XIXe siècle, à la grippe espagnole durant la Première Guerre mondiale, mais en France, à des périodes beaucoup plus anciennes, voire au Moyen Âge. La justice se trouve confrontée à un phénomène totalement inédit, ce qui explique les hésitations, les types de réponses qui sont apportées et son fonctionnement même qui peut en être affecté.

    Une justice confrontée néanmoins à un certain nombre de situations d’urgence : comparutions immédiates ou encore situations de violences conjugales ou familiales pour lesquelles les associations ont tiré la sonnette d’alarme.

    Nous verrons quel contentieux va nourrir les comparutions immédiates, sans doute un contentieux lié aux infractions au confinement : attroupements, déplacements abusifs, usage du marché noir pour revendre des masques ou d’autres produits de ce type. C’est un contentieux qui rappelle celui de l’Occupation. En travaillant sur la justice des "années sombres", nous y avions trouvé nombre d’affaires issues de la répression de la Résistance mais beaucoup d’autres de la répression du marché noir, une analogie que l’on retrouve aujourd’hui.

    Concernant les violences conjugales et familiales, les procès en cours d’assises, que ce soient viols ou « féminicides », sont reportés. Ce qui constitue une non-réponse à la situation de fait. Mais certains tribunaux maintiennent des permanences au civil où des Juges aux Affaires familiales (JAF) peuvent décider d’éloigner par exemple un mari violent. Il appartient aux magistrats d’apprécier l’urgence des situations.

    Sur la question de la détention, vous avez co-signé une tribune publiée par le journal Le Monde la semaine dernière.

    Il s’agit d’une question très préoccupante. Des révoltes ont eu lieu dans plusieurs prisons françaises, des mutineries en Italie, notamment à Naples. Dans ce texte commun, nous demandons la réduction des courtes peines par le biais de circulaires de politique pénale prises par la Chancellerie, le juge restant libre de prendre la décision, ou encore l’examen de la sortie en libération conditionnelle des détenus malades ou âgés, afin de réduire la surpopulation carcérale. D’autant que nous avons été condamnés récemment par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. La situation s’avère surtout préoccupante dans les maisons d’arrêt, avec le problème de la détention provisoire dont l’on pourrait dépasser exceptionnellement les délais légaux vu l’état d’urgence. Mais n’y a-t-il pas une violation des droits constitutionnels liés aux libertés individuelles si l’on prolonge les détentions provisoires au-delà du délai fixé par la loi ? L’état d’urgence autorise-t-il de telles dérogations qui pourraient porter atteinte gravement aux libertés individuelles ?

    Les dispositions prévues dans le texte sur l’état d’urgence sanitaire publié au Journal Officiel peuvent faire l’objet d’un recours devant le juge administratif.

    On se demandait s’il n’y allait pas y avoir des recours « liberté » pour protester contre le confinement. Or, c’est l’inverse qui s’est produit avec ce recours devant le Conseil d’Etat, formulé par un syndicat de jeunes médecins qui réclamait un durcissement des mesures actuelles et un confinement total. Le juge n’est donc pas sollicité comme un défenseur des libertés mais comme un agent de durcissement des atteintes aux libertés. Et en l’occurrence, le Conseil d’Etat décide de ne pas aller jusqu’à un confinement total mais enjoint le gouvernement à durcir certaines dispositions, relatives à la pratique des activités sportives ou les marchés ouverts. Le Conseil d’Etat considère que c’est l’atteinte à la vie qui est en jeu, atteinte grave et manifeste à la sécurité et à la vie des personnes, article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme.

    En fait, le juge ne se positionne pas par rapport aux libertés classiques d’aller et venir, actuellement très restreintes mais par rapport à une autre liberté fondamentale qui est l’atteinte à la vie. En cette période exceptionnelle, il se positionne non pas comme un agent de contrôle d’activités gouvernementales au nom des libertés en général mais comme un agent de défense de la société.

    La justice avait eu à traiter récemment d’un autre état d’urgence, celui lié à la menace terroriste en novembre 2015.

    Oui et on peut se poser cette question : allons-nous vers un état d’exception permanent ? Car les principales mesures de l’état d’urgence promulgué en 2015 sont depuis inscrites dans le droit commun. Questionnement soulevé par le philosophe italien Giorgio Agamben qui théorise l’état d’exception. Pour lui, nous vivons dans des sociétés confrontées au risque en permanence et la tentation des gouvernements peut être de s’installer dans un régime d’exception permanent afin de neutraliser ces risques. Le principe de précaution devient alors déterminant.

    Dans la vision d’un état d’exception permanent, il n’existe plus d’infractions, seulement des menaces, plus de délinquants mais des groupes-cibles, les personnes infectées par exemple et des territoires concernés. Il y a là quelque chose d’extrêmement périlleux pour les libertés.

    Il s’agit donc d’un risque important selon vous ?

    Le risque de pérenniser l’exception dans le droit existe parce que l’état d’exception s’étend considérablement pour des raisons légitimes évidemment. Il est limité par le fait que les institutions de contrôle subsistent et par la notion de proportionnalité. Toutes les mesures doivent être proportionnelles par rapport aux exigences sanitaires et des contre feux, des contre-pouvoirs peuvent être soulevés.

    Je voudrais citer l’exemple de la Corée du Sud qui ne pratique pas le confinement mais le dépistage massif et le traçage de la population dépistée, en repérant les cercles de proximité où la personne a pu contaminer ses proches. Le contrôle sanitaire ne porte que sur cette population à risque avec une géolocalisation, une traçabilité, une visibilité de tous ses déplacements, via une plateforme numérique. Cela a représenté un travail très long car il y a 51 millions d’habitants en Corée du Sud. La population vit dans la sécurité, l’activité économique globale continue. Le suivi des personnes confinées est extrêmement pointu et offre en même temps une visibilité à l’ensemble de la population. Quand on va travailler, on sait qui est contaminé, qui ne l’est pas, à proximité. On a donc un modèle alternatif de gestion de l’épidémie, opposé au confinement mais au prix d’une atteinte grave aux libertés individuelles pour une durée indéterminée.

    La lecture de Michel Foucault vous inspire également une réflexion particulière.

    Je suis en train de relire les Anormaux, un cours au Collège de France de 1975. Dans sa première leçon, il oppose deux grands modèles de leçon à l’épidémie : celui de la lèpre, dès le Moyen Âge, où l’on exclut les personnes infectées aux marches de la cité, et celui de la peste, à la fin du Moyen Âge, qui est à l’inverse un modèle d’inclusion. On n’exclut pas les malades des villes, on les garde avec nous, afin d’accumuler un savoir biomédical sur cette population ciblée afin de lutter contre l’épidémie. Cette fresque de Foucault est lumineuse pour expliquer dans quelle mesure nous sommes aujourd’hui dans le modèle de la peste, un modèle presque mondialisé. "La peste, écrit Foucault, c’est le moment où le quadrillage d’une population se fait jusqu’à son point extrême. Où rien des communications dangereuses, des communautés confuses, des contacts interdits, ne peut se produire. Le moment de la peste est celui du quadrillage exhaustif d’une population par un pouvoir politique dont les ramifications atteignent sans arrêt le grain des individus eux-mêmes, leur temps, leur habitat, leur localisation, leur corps. La peste porte aussi le rêve politique d’un pouvoir exhaustif, d’un pouvoir sans obstacle, d’un pouvoir entièrement transparent à son objet, d’un pouvoir qui s’exerce à plein."

    Cette citation explique ce que Foucault appelle la biopolitique. Actuellement, nous assistons à une médicalisation du pouvoir politique et judiciaire, y compris pour la politique pénale avec des savoirs médicaux, statistiques, juridiques, des mesures qui sont prises au nom d’une logique prophylactique afin d’éliminer le danger. Et ce que craint Foucault, c’est que cette biopolitique, cette gestion massive d’une population, au nom de sa santé, crée un pouvoir exorbitant des politiques où le savoir scientifique et le pouvoir politique s’additionnent. Au nom du bien public, bien sûr, mais c’est un pouvoir énorme qui se crée, un pouvoir disciplinaire qui s’étend à l’ensemble de la population.

    La lecture de Foucault, en cette période de pandémie, nous invite à nous interroger, à rester vigilants du point de vue des libertés car ce pouvoir démesuré accordé aux politiques et aux scientifiques sur notre vie quotidienne peut susciter des inquiétudes, même si sur le moment il est nécessaire. Tenons compte des avertissements de Michel Foucault et de son analyse. Il faut absolument que cet état d’urgence sanitaire soit limité dans le temps, contrôlé par le Parlement et le juge et qu’au lieu d’une seule liberté fondamentale, l’atteinte à la vie, l’ensemble des libertés soit considéré comme devant être protégé, que l’on recherche davantage l’adhésion de la population que sa soumission passive. Dans ce contexte d’atteinte massive aux libertés, au nom de l’état de nécessité sanitaire, il faut que le débat démocratique reste vivant.

    https://www.franceculture.fr/droit-justice/denis-salas-la-justice-se-trouve-confrontee-a-un-phenomene-totalement-
    #coronavirus #état_d'urgence #urgence #répression #dissuasion #docilité #criminalité #pandémie #histoire #comparutions_immédiates #marché_noir #tribunaux #prisons #détention #maisons_d’arrêt #détention_provisoire #confinement_total #atteinte_à_la_vie #état_d’exception_permanent #état_d’exception #Agamben #Giorgio_Agamben #principe_de_précaution #menaces #exception #proportionnalité #Corée_du_Sud #traçage #dépistage_massif #cercles_de_proximité #géolocalisation #contrôle_sanitaire #Michel_Foucault #Foucault #lèpre #peste #quadrillage #biopolitique #médicalisation #santé #savoir_scientifique #pouvoir_politique #bien_public #pouvoir_disciplinaire #débat_démocratique

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    Citation pour @etraces :

    Je voudrais citer l’exemple de la Corée du Sud qui ne pratique pas le confinement mais le dépistage massif et le traçage de la population dépistée, en repérant les cercles de proximité où la personne a pu contaminer ses proches. Le contrôle sanitaire ne porte que sur cette population à risque avec une géolocalisation, une traçabilité, une visibilité de tous ses déplacements, via une plateforme numérique. Cela a représenté un travail très long car il y a 51 millions d’habitants en Corée du Sud. La population vit dans la sécurité, l’activité économique globale continue. Le suivi des personnes confinées est extrêmement pointu et offre en même temps une visibilité à l’ensemble de la population. Quand on va travailler, on sait qui est contaminé, qui ne l’est pas, à proximité. On a donc un modèle alternatif de gestion de l’épidémie, opposé au confinement mais au prix d’une atteinte grave aux libertés individuelles pour une durée indéterminée.

    • Dans le miroir obscur de la pandémie. L’état d’exception de la pandémie semble avoir accompli, au moins en partie, le rêve du capitalisme

      Je parlais avec un ami qui habite à Bergame, ville au Nord de l’Italie où j’ai vécu et étudié et qui est aujourd’hui l’une des plus affectées par l’épidémie du Coronavirus. Celui-là m’a décrit la situation comme « un épisode infini de Black Mirror ». Effectivement, il est difficile d’écarter la sensation que nous vivons une dystopie, comme celles qui sont représentées dans tant de séries du genre. Ce n’est pas un hasard si Black Mirror, peut-être la plus célèbre parmi ces séries, comporte le mot « miroir » dans son titre. Ses épisodes ne représentent pas un monde lointain – une époque distante, des galaxies éloignées, des univers parallèles – mais un futur proche de datation incertaine. À la fois étranges et familières, ses intrigues nous laissent imaginer à quoi mènerait le renforcement de tendances déjà présentes dans notre quotidien. Ce que nous vivons en ce moment peut être appréhendé de la même manière, la modification de nos habitudes semblant annoncer un futur déjà là. Que peut-on comprendre du monde où nous vivons à partir de cet « épisode infini » ? Les moments exceptionnels ou de crise peuvent aider à porter un regard critique sur ce que chacun considère comme « normal ». J’ai proposé ailleurs qu’on se regarde dans le « miroir de la terreur » pour mieux comprendre la société du capitalisme tardif qui avait engendré les formes nouvelles de terrorisme[1]. De façon analogue, je crois pertinent de réfléchir aux temps présents à partir de l’image en train de se former sur le miroir obscur de la pandémie.

      La situation nous invite à penser sur plusieurs plans : l’organisation politique, la reproduction économique, le rapport à la nature ou les usages de la science. Je veux problématiser ici seulement l’idée de « distanciation sociale », rapidement acceptée en tant que norme autour du globe, entraînant la progressive interdiction des rencontres et la normalisation d’une vie quotidienne menée en confinement. La situation pandémique repose sur une contradiction qu’il faut souligner. La rapide expansion de la maladie résulte des flux globaux qui ont unifié les populations à l’échelle planétaire. De la pandémie naît le paradoxe d’une population globale unifiée en un statut égal de confinement. Il y a, en somme, un isolement concret des individus dans un monde entièrement connecté. Ce paradoxe n’est pas un paradoxe exclusif de la pandémie, mais un paradoxe que la pandémie a mené à l’extrême, le rendant par là visible. En réalité, la dialectique entre séparation et unification (de ce qui est séparé) est à la base du développement du capitalisme occidental ayant unifié le globe.

      Guy Debord avait déjà remarqué cette contradiction structurante lorsqu’il a essayé de comprendre la phase « spectaculaire » du capitalisme, qui s’annonçait au siècle dernier. Ce qu’il a appelé la « Société du Spectacle » était une forme sociale basée sur le principe de la séparation. Ce qui a été souvent décrit comme une société de communication des masses pouvait être compris à l’inverse comme une société où la faculté de communiquer était massivement perdue. La communication au sens fort était l’apanage de la vie en communauté, un langage commun engendré par une existence en commun. Ce qui arrivait aux sociétés du capitalisme avancé était précisément le contraire. L’expansion dans l’espace – grandes villes, banlieues écartées, circulation économique globale – et la rationalisation du travail, à partir de l’hyperspécialisation des tâches individuelles, ont signifié l’éloignement concret entre les personnes et la perte de l’entendement commun, facteur amplifié par le monopole de l’Etat sur l’organisation de la vie collective. La disparition progressive de la communauté et de ses formes de communication était la condition préalable au surgissement des médias de masse – lesquels étaient le contraire des moyens de communication, puisqu’ils étaient fondés sur l’isolement réel croissant. Les millions de spectateurs prostrés devant des appareils télé, en consommant les mêmes images sans pouvoir s’en parler, restaient une figuration assez claire du fait que le spectacle, comme l’a écrit Debord, « réunit le séparé, mais il le réunit en tant que séparé » (§29). Certains croient que cette critique serait devenue désuète grâce à l’avènement de l’internet et des technologies qui en découlent. Au lieu de spectateurs prostrés devant les appareils télé d’hier, on aurait aujourd’hui des spectateurs « actifs », qui s’échangent des messages, produisent et diffusent leurs propres contenus. Mais la vérité est que rien dans le dernier demi-siècle n’a mis en question la séparation fondamentale sous-jacente au développement même des technologies de communication. La scène très habituelle d’amis autour d’une table de restaurant, qui au lieu de se parler regardent les écrans de ses propres portables, devrait suffire pour démontrer cette vérité. De nos jours, le séparé est réuni comme séparé là même où il occupe le même espace physique.

      Ce qui nous a été dérobé en ce moment de pandémie a été la possibilité de cohabiter l’espace physique. Dans les conditions présentes, l’interdiction des rencontres et l’obligation du confinement semblent plus aisément acceptables pour la population mondiale que ne l’auraient été l’interdiction ou une panne de l’internet ou des réseaux sociaux. Ironiquement, la « distanciation sociale » est maintenant revendiquée pour le sauvetage d’une société qui a toujours été fondée sur la distanciation. Le seul endroit de rencontre existant dans une société productrice de marchandise est, en vérité, le marché – c’est là que les marchandises entraînent par la main ses producteurs et consommateurs et c’est pour son compte que les hommes se rencontrent. C’est l’absence de ces rencontres, maintenant interdites, qui étonne tout le monde – la fermeture des espaces de travail et de consommation. Mais le capitalisme, qui était un rapport social médiatisé par des choses, s’est dédoublé dans un rapport social médiatisé par des images. Et il est désormais possible d’être dans un lieu sans y être. Il est possible de travailler (jusqu’à un certain degré) et consommer (sans limite) sans qu’on ait besoin de sortir de chez soi. Tout peut être à la portée de la main (ou plutôt du doigt qui touche l’écran), on peut tout avoir sans sortir de chez nous – la promesse du bonheur offert par le marché et réitéré par chaque publicité n’était-elle déjà la promesse d’une vie en confinement ?

      L’état d’exception de la pandémie semble alors avoir réalisé, au moins en partie, le rêve du capitalisme. Dans le cas où l’épisode dystopique que nous vivons en ce moment se révèle un « épisode infini », il serait aisé d’imaginer une population totalement habituée aux rapports virtuels, au confinement nourri par Netflix et les services de livraison. Les voyages seraient interdits, restreints aux flux des marchandises, fruit d’un secteur productif majoritairement automatisé. Le spectacle, qui depuis longtemps s’efforçait de détruire la rue, d’abolir la rencontre et de faire disparaître tous les espaces de dialogue – pour anéantir les alternatives à la pseudo-communication spectaculaire – aurait finalement atteint son but. L’espace réel, délaissé par les êtres humains confinés et obligés de s’enfuir dans la virtualité, n’appartiendrait plus qu’aux marchandises. La circulation humaine, « sous-produit de la circulation des marchandises », serait finalement devenue superflue, et le monde en entier livré aux « marchandises et leurs passions » (Debord, §168 et §66).

      Ceci n’est qu’un exercice d’imagination – un scénario improbable pour l’instant. Il est aisé d’anticiper pourtant que dans l’avenir nous assisterons à une augmentation du contrôle des flux globaux et de la circulation de personnes sous des prétextes sanitaires, avec une progressive normalisation des procédés d’exception actuels (de façon analogue à ce que nous avons connu pour le terrorisme après le 11 septembre 2001). De toute façon, faire des pronostics dans un contexte tellement incertain est toujours hasardeux. Mais le moment demande de la réflexion et penser à ce qu’on connaît est ce qu’on peut faire de mieux. Ce que nous ressentons comme le moins problématique en ce moment est sans doute ce qui exige précisément d’être problématisé. Reste à espérer que la distanciation sociale se convertisse en distanciation ou « effet de distanciation » (Verfremdungseffekt) dans le sens attribué par Brecht – celui de rupture avec la représentation autonomisée de la société du spectacle et ses illusions (dont la plus grande de toutes : celle de l’économie capitaliste, reproduction insensée et incessante de valeur abstraite en dépit de la vie). Une distanciation par rapport à cette forme de société : une occasion nécessaire pour repenser de manière critique les séparations qui la fondent, et les limites imposées par le capitalisme à la vie quotidienne.

      Mars 2020.

      #Gabriel_Zacarias est MCF à l’Université de Campinas au Brésil.

      http://www.palim-psao.fr/2020/04/dans-le-miroir-obscur-de-la-pandemie.l-etat-d-exception-de-la-pandemie-se

  • Facebook isn’t taking political ads ’for the money,’ COO Sandberg says - CNET
    https://www.cnet.com/news/facebook-isnt-taking-political-ads-for-the-money-coo-sheryl-sandberg-says

    If all Facebook cared about was the money it makes from political advertising, the company wouldn’t be doing it, Chief Operating Officer Sheryl Sandberg said Tuesday. The social networking giant continues to answer questions about its decision to run political ads, including those with misleading information, without fact checking them. Instead, Facebook believes political ads are an important part of discourse.

    “It’s not for the money, let’s start there,” said Sandberg, speaking at Vanity Fair’s New Establishment Summit in Los Angeles. “This is a very small part of our revenue ... It’s very small, very small. And it is very controversial. We’re not doing this for the money.”

    “We take political ads because we really believe they are part of political discourse,” she added. “If you look at this over time, the people who have the most benefited from being able to run ads are people who are not covered by the media so they can’t get their message out.”

    Et une partie de l’interview plutôt problématique :

    Sandberg pushed back on the perception that Facebook was designed as an echo chamber to reinforce an individual user’s worldview. She said that 26% of the news that a user sees on the platform “will be from another point of view” on average. “It is unequivocally true that Facebook usage and uses of social media show you broader points of view, not narrower points of view,” she said.

    Comment connaissent-il ce pourcentage ? Est-ce volontaire (grave, isn’t it ?) ou par traçage ? Est-ce que chacun aurait ses préférences politiques stockées chez Facebook ? Etrange que cela passe inaperçu dans l’article.

    #Facebook #Publicité #Publicité_politique #Traçage_politique

  • Apple iOS 13: Is Facebook And Google’s Worst Nightmare Coming True?
    https://www.forbes.com/sites/kateoflahertyuk/2019/09/22/apple-ios-13-is-facebook-and-googles-worst-nightmare-coming-true/#5f74995b765f

    Apple’s iOS 13 comes with some major changes to privacy and security, but it’s also highlighted the data collection practices of firms such as Facebook and Google.

    One of the first things you might notice when using Apple’s iOS 13 is a notification when opening an app such as Facebook asking for Bluetooth permission.

    Sure, some apps need access to Bluetooth to work properly. Take, for example the Fitbit smartwatch. But others use Bluetooth to stealthily track people’s location using beacons dotted around in cities and shopping areas.

    The Verge’s Chris Welch wrote a useful article including more detail on apps that need Bluetooth. He points out that many iPhone users will assume they need to grant Bluetooth permission for their music apps to work with Bluetooth headphones or speakers. Not so: Bluetooth audio is handled through your system settings, separately from your apps.

    Another major change in iOS 13, which relates to location settings, could affect firms such as Google and Facebook significantly. Apple’s updated operating system will now show you how often your location has been recorded and by which apps. It will do this proactively via a pop up, which shows a map of where you have been tracked, including the option to allow or limit it.

    Previously, many apps were able to track you in the background without your knowledge. They were able to collect vast amounts of data on you, which they could use to target you with advertising.

    Along the same theme, another blow to apps such as Facebook and WhatsApp is a change in Apple’s iOS 13 that will not allow messaging and calling apps to run in the background when the programs are not actively in use. Before, apps such as these were able to collect information on what you were doing on your device.

    #Vie_privée #Traçage #Apple #iOS13

  • Dans le ventilateur à données de l’appli Météo-France | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/250719/dans-le-ventilateur-donnees-de-l-appli-meteo-france?onglet=full

    our regarder la météo sur son smartphone, et tenter par exemple d’anticiper la canicule, il est tentant de se géolocaliser, et de laisser l’application trouver où l’on est. En attendant les prévisions, il faudra toutefois subir une première et agaçante conséquence, dont témoignent de nombreux commentaires : « Appli incontournable mais pub vraiment envahissante. » « Les publicités sonores type GIFI sont insupportables, d’autant que le son est extrêmement fort. ET surtout on ne peut pas les fermer immédiatement comme d’autres pub. » « Insupportable, on arrive toujours à charger la pub [...], en revanche, souvent impossible de charger ensuite la page des prévisions, et si on relance, re-pub et toujours pas de météo… »

    Du soleil, un Perrier… L’appli Météo-France, mardi 23 juillet 2019. © Météo-France Du soleil, un Perrier… L’appli Météo-France, mardi 23 juillet 2019. © Météo-France
    Dans la boutique d’applications pour les téléphones Android, les critiques pleuvent sur la page de l’appli Météo-France. « Un établissement public n’est peut-être pas obligé de mettre une pub en grand écran avec 5 sec obligatoire à chaque démarrage de l’application », dit poliment un internaute.

    Derrière ces publicités bien visibles, envahissantes, voire insupportables, se cache toute une industrie, celle du ciblage publicitaire individualisé, généralement en temps réel, réalisé grâce à la collecte de données personnelles. Un marché estimé à un milliard d’euros en France en 2018, sur mobiles et ordinateurs, et mollement surveillé par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) dans un plan d’action 2019-2020.

    Dans ses toutes nouvelles « lignes directrices », la Cnil rappelle aux acteurs de ce marché publicitaire que « les opérateurs doivent respecter le caractère préalable du consentement au dépôt de traceurs. Ils doivent laisser la possibilité d’accéder au service même en cas de refus de consentir. Ils doivent fournir un dispositif de retrait du consentement facile d’accès et d’usage ». Elle leur laisse encore un délai de plusieurs mois pour se mettre en conformité avec les règles du RGPD, au grand dam de la Quadrature du Net, l’association en pointe dans la lutte pour la protection des données personnelles, qui déplore un « mépris total du droit européen ».

    Embarqués dans les applications, les « traceurs », « pisteurs », ou encore « SDK » (software development kit) publicitaires sont aux applis mobiles ce que les cookies sont aux sites web : des machines à récupérer des données. À très, très grande échelle : « plus de 42 934 160 identifiants publicitaires et les données de géolocalisation correspondantes à partir de plus de 32 708 applications » ont par exemple été récupérés par la seule société française Vectaury.

    Présenté le 27 juin 2019 devant la FTC (Federal Trade Commission), le gendarme américain du commerce, un article intitulé 50 Ways to Leak Your Data : An Exploration of Apps’ Circumvention of the Android Permissions System (50 façons d’aspirer vos données : une exploration du contournement des autorisations Android par les applications) a révélé les méthodes au moyen desquelles les applications contournent les refus de partage de données des utilisateurs. Ces résultats ont été obtenus par l’équipe d’AppCensus, qui travaille pour différents régulateurs et entreprises privées et examine la face cachée des applications. Les applications concernées seront présentées le 15 août.

    À la fin du formulaire relatif aux données de l’application Météo-France. À la fin du formulaire relatif aux données de l’application Météo-France.
    Pour Mediapart, l’un des membres d’AppCensus, Joel Reardon, de l’université de Calgary (Canada), a testé l’application Météo-France. Dans trois configurations différentes : « Tout accepter », « Je valide mes choix » (avec le choix de tout désactiver) et enfin « Tout refuser ». Pendant 10 minutes chaque fois, le test a consisté à surveiller la transmission de quatre informations sensibles : l’identifiant publicitaire du téléphone ; l’identifiant Android ou Android ID ; la géolocalisation ; et l’adresse MAC du téléphone – à laquelle « on ne devrait plus pouvoir accéder du tout », estime le chercheur, à l’unisson de ses confrères. Android ID ou adresse MAC : pour Arthur Messaud, de la Quadrature du Net, « sans l’identifiant unique » d’un terminal, il n’y a pas de « croisement publicitaire possible ».

    Le tableau ci-dessous récapitule les données transmises avec la troisième option, « Je refuse tout ».

    Dans le débat sur les données personnelles, quelques voix s’élèvent régulièrement pour suggérer que leurs détenteurs, considérés comme légitimes propriétaires, puissent les vendre eux-mêmes, ou au moins en tirer un revenu. Quel est le donc le prix de ces données… données à Météo-France, dont l’appli est utilisée par des millions de personnes ?

    « Aucun revenu direct » n’est produit par les données en elles-mêmes, précise Météo-France. « En revanche », souligne l’établissement public, elles « permettent indirectement d’augmenter le niveau des recettes publicitaires générées par la commercialisation des espaces », en optimisant « le prix des publicités vendues ». De combien ? On ne le saura pas : « En l’état, il ne nous est pas possible quantitativement de connaître précisément l’apport de l’utilisation des données pour améliorer les prix de vente », reconnaît Météo-France.

    L’établissement météorologique, dont les comptes sont auscultés chaque année à l’occasion de l’examen, au Parlement, des projets de loi de finances (voir ici et là), a transmis à Mediapart ses résultats pour le premier semestre 2019 : « Entre le 1er janvier 2019 et le 30 juin 2019, les recettes publicitaires générées par les applications mobiles de Météo-France (application grand public et application Météo Ski) se montent à 1 194 184,79 € hors commission. »

    1,2 million d’euros sur six mois : tel est le prix des données personnelles cédées. « Pour l’exercice 2018 », ajoute Météo-France, les revenus générés par les applications mobiles « ont représenté 7,64 % des recettes commerciales totales (soit 0,6 % des ressources budgétaires de l’établissement) ».

    Mais si les informations météorologiques ont perdu leur valeur marchande, ce n’est pas le cas des données personnelles, et ce sont celles-ci, qui ne lui appartiennent pas et qu’il ne produit pas, que Météo-France met donc en vente. Un phénomène de vases communicants, en quelque sorte. Au détriment du public, et pour des sommes dérisoires.

    #Météo_France #Données_personnelles #traçage #Publicité

  • Les 3 niveaux de nos identités en ligne | InternetActu.net
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/les-3-niveaux-de-nos-identites-en-ligne
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    Dans un graphique particulièrement parlant (à consulter en haute définition), la Fondation Panoptykon détaille les 3 couches d’information qui composent nos identités en ligne.

    La première couche d’information est la seule sur laquelle nous avons le contrôle. Elle se compose des données que nous insérons dans les médias sociaux ou les applications (informations de profil, publications, requêtes, photos, événements, déplacements…).

    La seconde couche est constituée d’observations comportementales et de métadonnées qui donnent un contexte à ces choix : position en temps réel, graphe de nos relations intimes et professionnelles, le temps que nous passons, les habitudes d’achat, les mouvements de nos souris ou de nos doigts…

    La troisième couche est composée des interprétations de la première et de la seconde couche. Nos données sont analysées et comparées en permanence à d’autres profils pour inférer des corrélations statistiques significatives… Ce qu’on appelle souvent la personnalisation, mais qui vise plus à nous catégoriser qu’à nous distinguer.

    Le problème est que si l’utilisateur contrôle la première couche, ce n’est pas le cas des deux autres. Or ces inférences permettent de déterminer beaucoup de nos comportements : profil psychométrique, QI, situation familiale, maladies, obsessions, engagements… Or, nombre de décisions contraignantes sont prises depuis ces interprétations et corrélations. Le problème est que le « double » numérique que le traitement de ces données produit ne nous est pas accessible… et que si nous y avions accès, nous pourrions ne pas nous y reconnaître. « Que diriez-vous si vous découvriez que votre « double de données » est malade ou émotionnellement instable, sans possibilité de crédit, ou plus simplement pas assez cool, et tout cela à cause de la façon dont vous faites vos requêtes en ligne ou de vos relations en ligne ? »

    #Identité_numérique #Traçage #Médias_sociaux

  • Meet the Minnesota family that turned a soda machine company into a surveillance empire
    https://thehustle.co/three-square-market-vending-machine-microchip

    If Westby’s success proves anything, it’s that that digital surveillance technology is now so cheap — and so unregulated — that almost anyone can sell it.
    A ‘get-rich-quick’ scheme for the age of big data

    Westby’s strategy for selling sodas to inmates and selling tracking systems to parents were strikingly similar: Find a niche market and pump it with marked-up wholesale products for a huge profit.

    The market for surveillance technology meets every precondition for a Grade-A get-rich-quick scheme: Cheap inventory, little regulation, and high demand.

    First, surveillance tech is surprisingly cheap. According to the Yale Law Journal, the cost of location tracking dropped from $105/hour to $0.36/hour when the portable GPS was invented, and then fell to to $0.04/hour at most when smartphone GPS became roughly equivalent to professional receivers.

    Westby’s family business may be profit-forward, but it’s not malevolent (anyone who’s heard Patrick McMullan talk about healthcare and snow plows will tell you that). But customers deserve to know who is handling their data goes once it is collected.

    Once an app collects consumer data, nothing prevents it from sharing with subsidiaries, parent companies, or partners.

    When those partners are hidden — for instance, a quiz app that secretly collects data for a Russian political network or a childcare app operated by a for-profit prison company — consumers don’t know when they’re at risk.

    And, when the companies that make and sell surveillance apps aren’t regulated, it’s even harder to ensure that the tech is used responsibly.

    If we’re lucky, the future could have great snow plows. But in this new world, don’t expect control over your data and definitely don’t expect everyone who sells it to be as well-intentioned as Todd, Patrick, and Coach Danna.

    #Surveillance #Traçage #RFID #Prisons

    • Plus de détails sur NextINpact

      https://www.nextinpact.com/news/106345-think-2018-comment-ibm-voit-avenir-informatique-dans-cinq-ans.htm

      Première prédiction : les « ancres cryptographiques ». Il s’agit « d’empreintes numériques inviolables que les chercheurs d’IBM sont en train d’élaborer pour les intégrer dans des produits ou des parties de produits et les lier à la blockchain ». Elles permettent ainsi de s’assurer de l’authenticité et de la provenance d’un produit et peuvent prendre de nombreuses formes afin de s’adapter à toutes les situations, explique la société.

      Une des pistes étudiées par les chercheurs est de l’encre magnétique comestible servant à « marquer » une pilule contre le paludisme par exemple. Lorsqu’elle arrive jusqu’au malade, « par le simple scan d’un smartphone, un médecin ou un patient peut immédiatement vérifier que son médicament est sûr et authentique ».

      [...]

      « Certaines ancres cryptographiques feront plus qu’authentifier des biens physiques » ajoutent les chercheurs. Ils présentent ainsi « le plus petit ordinateur au monde [...] Il est plus petit qu’un grain de sel et coûtera moins de dix centimes à fabriquer ».

      Il sera notamment capable de « surveiller, analyser, agir et même communiquer des données ». Sa puissance de calcul n’est pas précisée, mais il ne faudra évidemment pas s’attendre à des miracles. Selon IBM, elle devrait être au niveau d’une machine des années 90. Ce micro-ordinateur est conçu sur un substrat de silicium de 1 mm² seulement, comprenant pas moins d’un million de transistors, dont plusieurs centaines de milliers rien que pour le processeur.

      Le tout est accompagné de mémoire SRAM (Static Random Access Memory) en quantité non précisée, de diodes pour émettre des signaux lumineux, d’un photo-détecteur et de cellules photovoltaïques. Grâce à ces dernières, un tel ordinateur pourrait fonctionner de manière totalement autonome.

  • Pourquoi protéger la vie privée ? - ESN514

    https://www.esn514.net/pourquoi-proteger-la-vie-privee

    Chaudement recommandé par Emma Walter...

    La protection de la vie privée, c’est un sport d’équipe : tout le monde y gagne !

    Dans la vie de tous les jours, on peut trouver que les publicités ciblées qui nous sont présentées sur les réseaux sociaux et ailleurs sont invasives, se sentir mal à l’aise à ce que toutes nos recherches web (même les plus personnelles) soient enregistrées ou encore avoir un sentiment de perte de contrôle face à toute l’information qui est récoltée en ligne.

    De plus, un nombre grandissant de services que nous utilisons quotidiennement (courriels, réseaux sociaux, téléphones mobiles, etc.) sont vulnérables et peuvent facilement faire l’objet de surveillance de la part d’acteurs marchands, d’agence gouvernementales, mais aussi d’individus malveillants.

    #contrôle #surveillance #big_brother #traçage

  • Refroidissement Social : Quand Le Big Data Pousse Les Internautes À L’Autocensure | Forbes France
    https://www.forbes.fr/technologie/refroidissement-social-cooling-big-data-internautes-autocensure

    Inquiets de leur réputation numérique – et de la revente de leurs données – les internautes pratiqueraient de plus en plus une forme d’autocensure. Ce nouveau concept est qualifié de « social cooling » ou « refroidissement social » par le chercheur hollandais Tijman Shep. Il pourrait conduire à une société uniformisée, allergique à la prise de risques.

    Le phénomène fonctionne en trois temps : la récolte des données par des “data-brockers”, la prise de conscience par l’internaute que ses données peuvent se retourner contre lui, enfin, l’autocensure.

    #traçage #médias_sociaux #surveillance #vie_privée

  • Analyser les comportements des lecteurs grâce aux livres numériques
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/analyser-les-comportements-des-lecteurs-grace-aux-livres-numeriques/83678

    Jellybooks, petite entreprise fondée en 2012 dans le but d’aider le lecteur à découvrir de nouveaux livres par un service adapté. Elle a annoncé dans un communiqué qu’elle changeait la nature de son activité principale pour se concentrer sur son autre service : Readers Analytics. Ce dernier analyse les habitudes de lecture pour en informer les éditeurs.

    Ces données sont ensuite fournies aux maisons d’édition partenaires de l’entreprise. Pratique pour jauger ce qui marche vraiment et ce qui n’attire pas, surtout avant le lancement de nouvelles publications...

    Nombre de pages lues, chapitre passé, temps nécessaire pour lire le bouquin, influence de la couverture sur les choix de lecture... Rien n’échappe à Jellybooks et son Readers Analytics, qui rencontre un grand succès auprès des éditeurs anglophones : Penguin Random House, Simon & Schuster, Cambridge University Press ou encore MIT Press passent régulièrement commande auprès de ce service, lui assurant une certaine prospérité à l’avenir.

    #édition #traçage #données_personnelles #marketing

  • Aux Etats-Unis, la dérégulation des télécoms est en marche
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/03/25/aux-etats-unis-la-deregulation-des-telecoms-est-en-marche_5100776_3234.html

    Le Sénat a adopté jeudi un projet de loi autorisant les fournisseurs d’accès à Internet à vendre les données personnelles de leurs abonnés. C’est une première étape dans la dérégulation des télécoms promise par Donald Trump. Jeudi 23 mars, le Sénat américain a adopté un projet de loi autorisant les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) à revendre à des fins publicitaires les données personnelles de leurs abonnés, comme leur historique de navigation et de géolocalisation, sans avoir besoin d’obtenir leur accord (...)

    #Comcast #Google #Verizon #Facebook #données #profiling #publicité #EFF #FCC

    ##publicité

  • Comment Facebook sait-il que sa publicité marche ? - Wired
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/105341008403

    Cade Metz pour Wired nous explique comment Facebook sait si la publicité qu’il vous propose vous a conduit à acheter un produit. Quand vous achetez un produit en magasin, de plus en plus souvent, on vous demande votre téléphone ou votre e-mal… Une information qui permet aux géants du net de corréler votre exposition publicitaire à vos actes d’achats. Facebook a récemment lancé un outil pour les annonceurs baptisé Atlas, pour faire le lien entre la publicité en ligne et les achats offline. Son responsable, Brian Boland, explique que cela marche en faisant correspondre l’adresse e-mail ou le téléphone que vous laissez en magasin avec celle de votre profil sur Facebook. Selon Boland, Facebook ferait cela depuis deux ans déjà, d’une manière anonyme bien sûr afin que nulle ne puisse accéder aux achats (...)

    #marketing #traçage #surveillance