• Seydou Bagaga, mort pour un Colissimo, #La_Poste mise en examen
    https://www.mediapart.fr/journal/france/171017/seydou-bagaga-mort-pour-un-colissimo-la-poste-mise-en-examen

    Le travail tue, surtout les plus précaires. Pour ne pas perdre son boulot et récupérer un colis tombé dans la Seine, Seydou Bagaga, livreur pour un sous-traitant de La Poste, s’est noyé un jour d’hiver 2012. Son employeur, qui ne l’avait pas déclaré, et un cadre de La Poste, viennent d’êtres mises en examen, ainsi que La Poste en tant que personne morale.

    #France #souffrance_au_travail #sous-traitance

    • Seydou Bagaga est mort pour un Colissimo. Il avait 34 ans, une femme, un bébé de 11 mois et vous auriez pu le croiser sur le pas de votre porte. Il était livreur pour DNC Transport, une petite société, prestataire exclusif de Coliposte, filiale de La Poste. Seydou Bagaga est mort il y a bientôt cinq ans. En plein hiver, quelques jours avant Noël, quand les entrepôts débordent de paquets et que la pression de Coliposte sur ses sous-traitants est la plus infernale. Il effectuait sa tournée au pas de course – 150 colis à distribuer – et s’apprêtait à livrer un client vivant dans une péniche à quai à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) quand un des colis est tombé dans la Seine. Seydou Bagaga ne savait pas nager, mais il lui fallait absolument récupérer ce colis, de peur de perdre son travail. Il a cru que l’eau n’était pas très profonde, alors il a quitté ses chaussures et il est descendu dans l’eau glacée. Il a coulé. Les pompiers ont repêché son corps inanimé. Il n’est jamais sorti du coma. Il s’est éteint le 8 janvier 2013 sur un lit d’hôpital, trois semaines après sa noyade.

      Seydou Bagaga venait de décrocher un contrat à l’agence ACP d’Issy-les-Moulineaux, en banlieue parisienne, comme on désigne dans le jargon postal une agence Coliposte, cette division de La Poste qui livre les Colissimo. Il était « en formation ». Malien, il disposait d’un titre de séjour depuis l’été, mais il n’était pas déclaré. Il travaillait au noir. Depuis l’avènement du e-commerce et au nom d’une ultrarentabilité appliquée aux services publics, La Poste sous-traite de plus en plus la livraison des colis chez les particuliers ou dans les entreprises. En Île-de-France, c’est devenu la norme. La concurrence entre prestataires est telle que tous les abus bafouant les règles les plus élémentaires du droit du travail, de l’absence totale de jours de repos au travail dissimulé, sont permis, plongeant dans une grande précarité ces livreurs low-cost.

      Sur les plates-formes où ils se mélangent aux postiers en CDI et avec un outillage appartenant à La Poste, au contrôle des colis, à la préparation des tournées, à la livraison, on les reconnaît facilement : ils sont noirs, maghrébins, quasiment tous issus de l’immigration (relire notre reportage Dans la jungle des esclaves du colis). Et ils écopent des charges, des cadences et des tournées les plus ardues (pas de boîte aux lettres, pas de gardien, colis difficiles à livrer), pour un salaire très largement inférieur à celui des employés de La Poste. « On apporte une certaine flexibilité que leurs chauffeurs n’ont pas, en raison des syndicats qu’il y a derrière. En outre, nos chauffeurs livrent plus que les chauffeurs de La Poste, qui ne livrent pas plus d’un certain nombre de colis », témoigne sans détour dans le dossier un prestataire de Coliposte. L’inspection du travail a ainsi comparé le salaire d’un postier en CDI à temps complet avec celui d’un sous-traitant. Elle note des écarts « très importants » : « 2 065,35 euros brut pour un postier, contre 1 425,70 euros brut pour un prestataire. Avec pour le postier un “Bonus qualité” en fonction des performances de l’agence, une prime colis de fin d’année (250 euros), une indemnisation de collation (37 euros), un complément poste (72 euros), un complément géographique (41 euros), le paiement des heures supplémentaires majorées (284 euros pour 12 heures supplémentaires). Le prestataire, lui, n’a droit qu’à une prime repas de 20 euros, une indemnité “téléphonique” de 25 euros, et il n’a bénéficié d’aucune heure supplémentaire pour le mois de décembre 2012, alors qu’il s’agit d’un mois qui rencontre un pic d’activité lié aux fêtes de fin d’année et aux commandes internet. »

      Cinq longues années après la mort de Seydou Bagaga, qui jette une lumière crue sur les conditions de travail impossibles des sous-traitants de La Poste, au terme de dizaines d’auditions, de constatations, la justice s’apprête à clore l’enquête sur laquelle trois juges d’instruction se seront penchés. Elle vient d’ordonner trois mises en examen : le dirigeant de DNC transport pour prêt de main-d’œuvre illicite, marchandage et homicide involontaire ; le directeur du centre Coliposte d’Issy-les-Moulineaux pour prêt de main-d’œuvre illicite et marchandage ; et grande première, La Poste en tant que personne morale, pour prêt de main-d’œuvre illicite. Car comme l’écrivait l’inspection du travail dans un rapport en 2013, « la victime n’avait pas été déclarée par son employeur DNC Transport et (…) le donneur d’ordre de cette dernière, Coliposte, ne pouvait ignorer cette situation ». Fin novembre, on saura si la justice renvoie La Poste et les deux personnes mises en examen devant le tribunal correctionnel, ce qu’espèrent la famille de la victime et les syndicats de La Poste, en première ligne desquels la fédération Sud PTT.

      « C’est une bonne nouvelle », reconnaît Thierry Lagoutte, chauffeur et militant Sud à Coliposte, qui a fait de la traque de ces dérives son combat, sillonnant la région au volant de sa voiture personnelle, multipliant les « descentes » dans les centres. « Mais pendant toutes ces années, la direction de La Poste a continué avec la même logique, comme si de rien n’était, en ne tenant compte d’aucune des préventions et des irrégularités soulevées par l’inspection du travail et en justifiant cela d’un “tout le secteur fonctionne comme cela”, poursuit le syndicaliste. Le recours à la sous-traitance a même augmenté. À l’ACP d’Issy-les-Moulineaux où travaillait Seydou Bagaga, il ne reste plus que trois tournées particuliers sur 37 assurées par des postiers et trois tournées relais [commerçants et bureaux de poste – ndlr]. Le reste est entièrement sous-traité, y compris le tri, ce qui n’était pas le cas à l’époque de l’accident mortel de Seydou Bagaga. »

      Pour Sud PTT, « c’est de la fausse sous-traitance. Au travers de cette pratique, [la direction] s’affranchit des obligations contenues dans la convention collective de La Poste et des quelques avancées obtenues lors de mobilisations. Au-delà de faire des économies en jouant sur le dumping social, La Poste met également en danger le personnel sous-traitant en ne respectant pas ses obligations en termes de sécurité et de prévention, des obligations tout de même législatives ! ».

      C’est l’un des enjeux de cette affaire. Prouver que la sous-traitance est la variable d’ajustement interne de La Poste, que c’est La Poste qui décide de tout, des commandes, des tournées, des livreurs à garder, à virer, qu’il y a bien un lien de subordination… De nombreux témoignages en attestent dans le dossier consulté par Mediapart. À commencer par celui du patron de DNC Transport qui a embauché Seydou Bagaga, témoignage que Mediapart reproduit en partie :

      « Concernant son activité chez Coliposte, ce dernier nous indique qu’il y a une grande pression sur les salariés car il faut absolument livrer les colis à tout prix sinon il n’est pas payé, voire sanctionné par des pénalités. Il ne faut pas revenir avec des colis.

      Il nous déclare que Madame (…) met une “pression” énorme pour que je “vire” celui-qui ne convient pas, celui qui ne respecte pas les procédures de livraison. Elle veut une qualité de service irréprochable et nous en payons le prix par la pression qu’elle fait peser sur les salariés et sur moi-même. Il nous précise que parfois il n’a pas envie de les “virer” et qu’il doit toujours se justifier auprès de Coliposte s’il veut garder un salarié.

      Nous lui demandons le nombre d’employés qu’il emploie, ce dernier nous indique que le nombre d’employés de la société ne dépend pas de lui mais de Coliposte. Car il arrive par exemple que lorsqu’un nouveau salarié arrive, il ne “plaise pas” à Monsieur (…) ou bien à Madame (…). C’est Monsieur (…) et Madame (…) qui décident quand il doit prendre un salarié et quand il doit s’en séparer.

      (...) »

      Contactée, la direction de La Poste ne souhaite pas commenter cette affaire et nous renvoie vers l’avocat « du premier employeur de France après l’État », Hervé Lehman. Ce dernier regrette, dans les colonnes du Parisien, que ce « tragique accident soit instrumentalisé pour contester le principe du recours à la sous-traitance ». Il assure que « La Poste veille à ce que la sous-traitance soit organisée en parfaite application des règles légales qui la régissent, depuis l’appel d’offres qui permet de sélectionner les entreprises sous-traitantes jusqu’au contrôle périodique du respect par celles-ci de leurs obligations sociales et fiscales ». Quant au directeur de l’agence Coliposte d’Issy-les-Moulineaux, mis en examen, il vient d’être promu « animateur qualité livraison » avec un rôle de conseil à la direction opérationnelle territoriale du colis Île-de-France…

  • A #LCL, ces #suicides que la direction ne veut pas voir
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/050417/lcl-ces-suicides-que-la-direction-ne-veut-pas-voir

    Entre septembre 2016 et mars 2017, quatre salariés de la #banque LCL (ex-Crédit lyonnais) se sont suicidés ou ont tenté de le faire. Dans cette filiale du groupe #Crédit_agricole qui vit au rythme des restructurations massives, les risques psychosociaux sont préoccupants. Face aux alarmes lancées depuis plusieurs années par les syndicats et les médecins du travail, la direction pratique l’omerta.

    #Economie #burn_out #souffrance_au_travail

  • "Écrémage" en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment)

    ...il s’agit tantôt de mettre la #pression sur les #salariés, en générant un #stress, pour les rendre plus productifs, tantôt de les harceler pour qu’ils démissionnent. La technique a été utilisée chez #France_Telecom, dont l’ancien PDG, Didier Lombard, est poursuivi pour #harcèlement moral.

    L’ex-juge d’instruction Pascal Gand a récolté des dizaines et dizaines d’indices de ce management par le harcèlement. « Objectif réduction atteint tant bien que mal », avait griffonné sur un papier le directeur financier. Une note indiquait que « l’objectif annuel de 296 départs » était « atteint à hauteur de 74% ». La rémunération des manageurs était indexée sur les départs...

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de #restructuration baptisé "Next".

    #management #rh #drh #ressources_humaines #stress #souffrance_au_travail #suicide ##harcèlement_moral #Renault #France_Telecom #travail #changement

    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

  • « Écrémage » en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment) - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’#entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de restructuration baptisé "Next". Une jeune femme de trente-deux ans s’est littéralement jetée du quatrième étage d’un immeuble du groupe…
    « On le casse pour qu’il se casse »

    Ces techniques ont émergé dans les années 2000, explique Patrick Légeron. C’était avant l’affaire France Telecom, une époque où l’on faisait l’apologie du #stress en couverture des magazines. À ce moment-là, certains patrons ne s’en cachaient même pas. Le psychiatre se souvient d’un débat où Noël Goutard, ex-PDG de Valeo, affirmait tranquillement qu’il fallait que les gens arrivent « la #peur au ventre ». « Ceux qui ne sont pas formables doivent partir », affirme le dirigeant dans une conférence baptisée "Réussir par la fermeté". Ce "#management par le stress" a aussi été utilisé, selon la CGT, chez Renault par son dirigeant Carlos Ghosn, avec là aussi des conséquences terribles et des #suicides à répétition...

  • « Corporate » : dans les eaux glacées du management
    http://www.regards.fr/web/article/corporate-dans-les-eaux-glacees-du-management

    Avec Corporate , Nicolas Silhol signe un premier film qui porte le fer au cœur des méthodes de gestion des « ressources humaines » dans les grandes entreprises. Une fiction réussie sur un mal contemporain.

    Remplir la fonction

    C’est tout l’intérêt du film. Il ne conte pas l’histoire d’une prise de conscience morale, mais suit les transformations d’une femme loin de toute culture de contestation qui va rompre le pacte des puissants pour se sauver elle-même. Corporate ouvre une porte sur l’univers très caché de la gestion des grandes entreprises. Les Pinçon-Charlot sont entrés dans les manoirs et les hôtels particuliers de la grande bourgeoisie, Nicolas Silhol filme le monde des killers de l’entreprise. Mais il le fait comme un cinéaste, sans dessécher ses personnages, ici essentiellement des femmes.

    #souffrance_au_travail

  • Le #Travail, oublié de la campagne présidentielle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150217/le-travail-oublie-de-la-campagne-presidentielle

    Les candidats à la présidentielle ne montrent aucune volonté d’agir sur les questions de travail, les conditions dans lesquelles il s’exerce et ses effets sur la santé. « Espace de travail », l’émission sociale de Mediapart, tente de comprendre pourquoi avec la sociologue #Danièle_Linhart.

    #France #Economie #conditions_de_travail #management #social #souffrance_au_travail

  • La direction de #La_Poste aurait comptabilisé plus de 50 #suicides en 2016
    https://www.mediapart.fr/journal/france/151216/la-direction-de-la-poste-aurait-comptabilise-plus-de-50-suicides-en-2016

    La direction du groupe La Poste aurait comptabilisé au travers d’une « cellule de suivi des drames » interne et secrète une cinquantaine de suicides, pour la seule année 2016. C’est ce qu’ont appris cette semaine de sources internes les syndicats CGT et Sud-PTT. La direction dément.

    #France #Economie #Philippe_Wahl #social #souffrance_au_travail

  • Olivier Besancenot : « Les postiers sont entrés dans la phase France Telecom »
    http://www.regards.fr/web/article/olivier-besancenot-les-postiers-sont-entres-dans-la-phase-france-telecom

    Jeudi, c’est la grève à La Poste : une intersyndicale avec Sud et la CGT appelle à une journée nationale de mobilisation pour l’emploi et contre les réorganisations. Le postier le plus connu de France, Olivier Besancenot, fait le point sur l’état alarmant de La Poste.

    Facteurs en milieu rural : un métier de service public en grande souffrance - Basta !
    http://www.bastamag.net/A-La-Poste-Il-faut-alleger-les-tournees-arreter-les-pressions-manageriales

    #La_Poste #souffrance_au_travail #suppression_d'emplois #pressions_manageriales

  • Facteurs en milieu rural : un métier de service public en grande souffrance - Basta !
    http://www.bastamag.net/A-La-Poste-Il-faut-alleger-les-tournees-arreter-les-pressions-manageriales
    http://www.bastamag.net/IMG/arton5929.jpg?1479974784

    La Poste n’a pas attendu François Fillon, qui annonce vouloir supprimer 500 000 postes de fonctionnaires s’il était élu, pour mener un immense plan social. Face aux réorganisations incessantes et aux suppressions d’emplois, les facteurs, qu’ils soient fonctionnaires ou salariés de droit privé, éprouvent désormais le plus grand mal à mener à bien leurs missions de service public. De son côté, la direction considère que les dimensions sociales du travail des facteurs, en milieu rural notamment, doivent devenir un service payant. Cadences infernales, tournées à rallonge, burn-out et suicides… La situation interne devient explosive alors que trois syndicats (CGT, Sud, Unsa) appellent à la grève le 8 décembre. Basta ! a suivi la tournée d’un facteur en Franche-Comté, au pas de course.

    http://zinc.mondediplo.net/people/amd_lyon via AMD Lyon

    #La_Poste #souffrance_au_travail #suppression_d'emplois #pressions_manageriales

  • Alerte sur l’épuisement des inspecteurs de l’Éducation nationale (L’Express)
    http://www.lexpress.fr/education/alerte-sur-l-epuisement-des-inspecteurs-de-l-education-nationale_1851635.ht

    Le mal-être du contremaître…

    Le moral des inspecteurs de l’Education nationale est au plus bas, selon une étude. Ils sont 96% à exprimer « un sentiment de stress de plus en plus fréquent », et 60 % à ressentir un état de fatigue chronique.

    #éducation #école #IEN #souffrance_au_travail #hiérarchie_intermédiaire #tous_étaient_frappés

  • À l’hosto, trop c’est trop ! C’est l’heure de l’mettre - Radio Campus Lille
    http://www.campuslille.com/index.php/entry/a-l-hosto-trop-c-est-trop

    Casser le Code du travail c’est bien. Détruire le service public de la Poste c’est sympa. Débiter le chemin de fer en petits morceaux c’est enthousiasmant. Saccager l’Education Nationale, c’est agréable. Ah ! Saper la Sécu, quel plaisir ! Mais s’attaquer à l’hosto, c’est le summum...

    Parmi toutes nos conquêtes, les services publics, échappant à la main pas si invisible du marché. Et parmi ces services publics, la santé, un bien non-marchand par excellence. C’est pour ça que le refiler au privé, c’est jouissif...

    Mais comment ? Eh bien comme pour le reste : on désorganise, on comprime, on dévaste, on « rationalise », on fait « des économies », on calomnie le personnel, on le pousse à bout, et quand tout est rentré en désordre, on obtient un cancer ou un ulcère privés, compétitifs, dynamiques, et qui relancent la croissance. Quand on a la santé, eh ben... on fait beaucoup de profit !

    Au milieu du brigandage généralisé, il y a des gens, et plus précisément des travailleuses et des travailleurs. Qualifiés par le sens commun (subrepticement travaillé par la propagande sournoise que vous savez) de « privilégiés », tancés pour leurs avantages considérables, les hospitaliers, pendant ce temps, courent dans tous les sens, accumulent les heures non payées, écopent la misère et les contradictions de la société du capital, et soignent nos petits bobos comme ils peuvent, privés de moyens et de considération...

    C’est avec la fracture du gamin ou le palliatif de mémé que le bon peuple s’aperçoit, malgré la propagande, du dévouement et des efforts de l’hosto, celui qui ne facture pas la maladie pour remplir les poches de quelques actionnaires. Mais la casse de l’hôpital public, préalable à la privatisation complète de la santé, ne passe plus là où l’on compte les morceaux, chez les travailleuses et travailleurs de l’hosto. Qui résistent. Et combattent, pour nous tous, les bandits des grands chemins qui mènent à notre perte.

    Nous recevons ce mercredi des syndicalistes (CGT) du CHRU de Lille, et d’autres invités, pour évoquer ce vaste sujet. A l’hosto aussi c’est l’heure de l’mettre ! Parce que trop, c’est trop...
    C’est l’heure de l’mettre !

    #audio #radio #Radios_libres #Radio_Campus_Lille #Santé #Hopital #Infirmiére #economie #Social #soins #syndicalisme #souffrance_au_travail #chirurgie #medecine #fric #CHR

  • Grève dans la santé : « On bosse, on bosse, et on bosse dans de très mauvaises conditions »
    http://larotative.info/greve-dans-la-sante-on-bosse-on-1938.html

    http://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L700xH525/arton1938-be78d-de59c.jpg?1478642724

    Ce mardi 8 octobre, des centaines de soignants et soignantes ont manifesté à Tours à l’appel des organisations syndicales. Paroles de manifestant-es.

    Une autre infirmière, qui travaille dans un service de chirurgie, confirme cette dégradation des conditions de travail :

    « Les absences ne sont pas remplacées. Alors les cadres rappellent les agents sur leurs repos, leurs RTT, leurs congés. On nous met la pression : si on ne vient pas, nos collègues seront dans la merde, on n’a pas d’esprit d’équipe... On se sent obligées de revenir, même si la direction est incapable de nous redonner nos repos derrière. On bosse, on bosse, on bosse, et on bosse dans de très mauvaises conditions. »

    (...)

    A propos de l’impact de la situation à l’hôpital sur la santé des agents, cette même infirmière explique :

    « On est de plus en plus en souffrance. Récemment, on a entendu parler de cinq collègues qui se sont suicidés en lien avec leurs conditions de travail [1]. A mon avis, il doit y en avoir beaucoup plus. Comme on est des soignants, on a honte d’être en souffrance. Moi, je travaille en psychiatrie, j’ai déjà fait une dépression... c’est la honte. On ose pas le dire, c’est caché tout ça. Mais on en peut plus, on sait que nos patients souffrent, et qu’on les maltraite. Alors on craque. On ramène ça chez nous, et on culpabilise, on rumine. Moi j’ai pas fait ce métier pour faire souffrir les gens. Le burn out nous pend au nez. »

    #soins #santé #syndicalisme #souffrance_au_travail

  • Syndicats et direction de #La_Poste essaient de désamorcer la crise sociale
    https://www.mediapart.fr/journal/france/261016/syndicats-et-direction-de-la-poste-essaient-de-desamorcer-la-crise-sociale

    Devant l’ampleur de la crise sociale et sous pression, la direction de La Poste a ouvert avec les syndicats une négociation pour améliorer les conditions de travail des facteurs et des agents postiers, l’un des métiers les plus en souffrance depuis la transformation au pas de charge de l’entreprise.

    #France #Economie #social #souffrance_au_travail

  • « La direction de La Poste s’est radicalisée »
    https://larotative.info/la-direction-de-la-poste-s-est-1898.html

    Fermetures de bureaux de poste, suppressions d’emplois, souffrance au travail… Au sein du groupe La Poste, les objectifs de rentabilité ont pris le pas sur les missions de service public, et la stratégie d’entreprise s’appuie sur l’intensification du travail. Entretien avec Laurent, postier en Indre-et-Loire, syndiqué à la CGT Fapt (fédération des activités postales et de télécommunications).

    La nouveauté à laquelle on assiste, c’est que ces fermetures/transformations de bureaux de poste atteignent la ville. Avant, c’était essentiellement les territoires ruraux qui étaient touchés. Mais aujourd’hui, la direction souhaite se concentrer sur les activités bancaires (La Banque Postale) et de téléphonie (La Poste Mobile [1]). Elle regroupe donc son activité au sein des « agences principales » comme celle de Tours Béranger, qui sont de plus en plus tournées vers le bancaire et la téléphonie. Les bureaux de poste annexes sont voués à la fermeture si leur activité bancaire ou téléphonie est jugée insuffisante au regard des critères de la boîte. C’est ça qui guide le maintien du réseau !

    https://larotative.info/home/chroot_ml/ml-tours/ml-tours/public_html/local/cache-vignettes/L650xH476/_1923_poste_centrale_rue_du__._agence_rol_btv1b53115995w-04faf.jpg?1476

    Les temps nécessaires pour réaliser les tournées sont calculés depuis le siège, sans tenir compte de la réalité du terrain. La Poste a calculé le temps nécessaire pour réaliser chaque opération, au dixième de seconde près, de la réexpédition d’un courrier à la remise d’une lettre recommandée. Mais les temps calculés ne tiennent pas compte des sens de circulation, de la hauteur des trottoirs, de l’âge de l’usager auquel le facteur doit faire signer le recommandé, ou même de l’âge du facteur. Pour les plus âgés des facteurs, les fins de carrière sont difficiles ; même chez les jeunes, on observe des inaptitudes liées au travail, tant le travail s’est intensifié.

    Les pratiques dont tu témoignes, et les nombreux cas de suicides de postiers dont les médias se sont faits l’écho, font penser à la situation qui a existé chez France Telecom, avec la mise en place d’un management pensé pour « casser » les agents.

    Tout à fait. Nous sommes confrontés à une situation semblable. Et les cas de suicides qui sont médiatisés, avec un lien clair entre la situation de travail et le passage à l’acte, occultent les tentatives de suicides ou les suicides d’agents pour lesquels le lien avec le travail est moins évident à établir [4]. De plus, la souffrance au travail ne se réduit pas à la question des suicides. Et le climat social est tellement délétère à La Poste que cette souffrance, physique ou mentale, est la réalité quotidienne de nombreux postiers.

    Si l’on peut se féliciter que la situation soit de nouveau médiatisée, il faut bien comprendre que ça n’est pas d’aujourd’hui. La mission Kaspar, conduite en 2012, faisait déjà suite à de nombreux cas graves, dont le suicide d’un cadre en charge de la communication du groupe – ce suicide a depuis été reconnu comme accident du travail [5]. On a alors tenté de nous faire croire que des mesures seraient mises en place, notamment sur le dialogue social, mais dans les faits rien n’a changé : les réorganisations entraînant des suppressions de postes et une intensification du travail ont continué.

    Si je parle de radicalisation, c’est parce qu’auparavant, même si on pouvait connaître des formes de management très dures au niveau local – comme à Amboise ou à Tours-Marceau –, il y avait des pratiques beaucoup plus édulcorées au niveau du siège. Aujourd’hui, la direction ne veut plus rien entendre et passe en force sur tous les dossiers. Cette radicalisation au niveau managérial explique la situation de souffrance dans l’entreprise, et s’exprime notamment par une forte répression syndicale. Seule la lutte collective pourra nous sortir de tout ça.

    #laposte #souffrance_au_travail #intensification #rezo

  • Guerre sociale à l’hôpital
    par Sébastien Navarro,
    paru dans CQFD n°147 (octobre 2016),
    http://cqfd-journal.org/Guerre-sociale-a-l-hopital

    C’est une cata. Une lente dégringolade. En 2014, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse occupait la plus haute marche du classement des hôpitaux de France. L’année d’après, il se classait second pour échouer bon troisième en 2016. On gage que ce n’est pour cet effritement de façade que quatre soignants du CHU se sont suicidés en juin. Le mal, bien entendu, est plus profond. Afin de s’agrandir pour pouvoir absorber le flux de plus de deux cent mille patients à l’année, l’hôpital a emprunté auprès des marchés financiers à des taux de 3 à 5%. Résultat : l’ardoise affichait un solde débiteur de 15 millions d’euros en 2015. Une seule marge de manœuvre pour redresser les finances : continuer à tailler dans la masse salariale et restructurer les services.

    #Souffrance_au_travail #Suicide_au_travail #CHU_Toulouse

  • Marie Pezé : « Les #violences_sexuelles et sexistes sont dans le socle de notre société »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120516/marie-peze-les-violences-sexuelles-et-sexistes-sont-dans-le-socle-de-notre

    Marie Pezé © Valérie Couteron « La #France est un pays très sexiste, où l’histoire du travail s’écrit au masculin ». Mediapart a longuement interviewé la psychanalyste Marie Pezé, experte de la #souffrance_au_travail. Selon elle, « nos femmes en France sont piégées par notre organisation du travail taillée pour les hommes par les hommes ». Décryptage d’un phénomène qui ne s’arrête pas à la sphère politique, loin de là.

    #harcèlement #Marie_Pezé #société

  • Les profs, victimes « idéales » du burn-out (L’Express)
    http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/les-profs-victimes-ideales-du-burn-out_1316349.html

    Au début de leur carrière, la moitié des jeunes enseignants serait en état d’épuisement professionnel, selon une étude. À l’origine du malaise des profs : manque de reconnaissance, pression, absence de soutien...

    Ni comptabilisé ni véritablement étudié, le burn-out des enseignants échappe aux radars de l’Education nationale. Pourtant, ce syndrome s’invite de plus en plus souvent dans les conversations de salle des profs ou sur les sites Internet.

    […]

    D’après une étude réalisée sur la qualité de vie au travail par Georges Fotinos et José Mario Horenstein, 30 % des enseignants pensent souvent à quitter leur travail et 44 % estiment ne pas être formés pour faire face aux besoins des élèves. Un constat accablant.

    #éducation #enseignant.e.s #souffrance_au_travail #burn_out #médecine_du_travail #MEN #ressources_humaines #administration #gestion

  • De la misère en milieu enseignant (Politis)
    http://www.politis.fr/articles/2016/02/de-la-misere-en-milieu-enseignant-34064

    Mercredi 27 janvier, Vincent, jeune enseignant stagiaire en mathématiques, décide de mettre fin à ses jours. Choquée, l’équipe pédagogique réagit aujourd’hui aux différentes réactions lues et entendues, notamment celle du secrétaire général adjoint de l’académie, niant les conditions de travail auxquelles les professeurs doivent faire face au quotidien.

    #éducation #collège #Toulouse #enseignant.e.s #dégradation_des_conditions_de_travail #souffrance_au_travail #suicide #médecine_du_travail #MEN #ressources_humaines #administration #gestion

  • Souffrance au travail : oubliez le psychologue !
    http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/01/24/soufrance-au-travail-oubliez-le-psychologue_4852707_1656994.html

    Entre 2007 et 2014, la psychologue du travail #Lise_Gaignard rédige des chroniques à partir d’entretiens menés dans son cabinet. Elle souligne les phrases les plus affligeantes, les retape, et change les prénoms. Aujourd’hui réunis dans un ouvrage, Chroniques de la souffrance au #travail, ces textes sont poignants : la psychanalyste a du mal à relire son livre. Elle n’est pas la seule : « On m’a reproché de dire du mal des #travailleurs », raconte-t-elle.

    Si son texte suscite des réactions vives, c’est qu’il critique la #dépolitisation de la souffrance au travail : à ses yeux, le changement le plus frappant dans le monde du travail en France n’est pas « la transformation – pourtant importante – des modes de management, ni les catastrophiques techniques d’évaluation pipées, ni la mondialisation. Pour moi, la différence majeure, c’est qu’en France, quand on est victime d’une injustice épouvantable au travail… on demande à aller chez le psy ! » .

    D’après la psychologue du travail, c’est en 1998 que tout commence, avec la sortie de Souffrance en France, de Christophe Dejours, et Le Harcèlement moral, de Marie-France Hirigoyen. Deux ouvrages qui connaissent un succès retentissant : « Soudainement, tout le monde est harcelé, tout le monde a un pervers narcissique dans son entourage ! Le ministère du travail va même introduire le harcèlement moral dans la loi de 2002. » Lise Gaignard n’a pas de mots tendres pour cette loi qui « arrange les entreprises... (#paywall)

    Chroniques du travail aliéné, par Lise Gaignard (éditions d’une, 176 p.) ; je croyais avoir mentionné ici ce #livre dense et qui donne à penser mais ne le retrouve plus..., il avait déjà fait l’objet d’un papier dans Le Monde.
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2015/12/01/des-visages-et-des-mots-sur-la-souffrance-au-travail_4821741_1698637.html

    « Jusqu’où irons-nous dans cette « #psychologisation » dépolitisante ? »

    #souffrance_au_travail

  • Professeure des écoles. Entre fierté et désarroi (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/01/20012016Article635888708853431535.aspx

    Parce que j’ai de moins en moins de temps pour réfléchir à mes pratiques pédagogiques alors que j’ai envie de faire réussir mes élèves. Je me sens isolée avec peu de temps pour un travail collectif avec mes collègues. […]

    Surtout on est étouffés par les taches administratives. Si je veux faire venir un intervenant dans ma classe je suis obligé de rédiger tout un projet pour le soumettre par la voie hiérarchique. C’est la même chose pour les activités pédagogiques complémentaires (APC). On nous demande de rédiger des projets détaillés. On passe tellement de temps là dessus qu’on a moins de temps pour réfléchir à ce qui pourrait faire réussir les enfants. Ca contribue aussi à notre isolement.

    #éducation #école #primaire #souffrance_au_travail #doutes #tout_pareil

  • #Video - Le film accablant sur le déclin organisé de la SNCF
    http://www.reporterre.net/Video-Le-film-accablant-sur-le-declin-organise-de-la-SNCF

    Qualité empêchée, #souffrance_au_travail, perte de sens pour les salariés...

    Retards, annulations de trains, accidents pour les usagers...

    Tous les travers de la privatisation du rail anglais, que le réalisateur britannique Ken Loach dénonçait en 2001 dans son film The Navigators, deviennent une réalité quotidienne en France.

    Il y a un an, la réforme ferroviaire votée à l’Assemblée Nationale (4 août 2014) avait été l’occasion d’une vaste campagne de manipulation de l’opinion publique orchestrée par le gouvernement de Manuel Valls, la direction de la SNCF et les médias réunis main dans la main.

    Face à ce qu’on peut bien appeler une opération de propagande, les milliers de grévistes et les syndicats opposés à cette réforme ont eu bien du mal à exposer et à faire connaître leurs arguments.

    Mais force est de constater que l’emploi du mot propagande ne va pas de soi pour un grand nombre de citoyens, voire de cheminots soumis régulièrement à une communication dont les moyens sont considérables. La petite musique libérale et dérégulatrice conditionne à force d’être martelée.

    C’est dans ce contexte que le cabinet Emergences et le comité d’établissement régional SNCF Nord-pas-de-Calais m’ont proposé de réaliser un film qui renverse ces logiques de communication. Car les représentants syndicaux et les salariés savent de quoi ils parlent, mais ont du mal à exposer une autre parole dans un espace public cadenassé.

    De cette rencontre est né le documentaire Vérités et mensonges à la SNCF qui redonne justement la parole à ceux qui se battent pour le maintien d’un réel service public ferroviaire.

    – Gilles Balbastre, journaliste et réalisateur

    https://www.youtube.com/watch?v=gT3PPOXZqNk


    #film #transports #rail #libéralisme

  • A teacher speaks out: ’I’m effectively being forced out of a career that I wanted to love’ (The Independent)
    http://www.independent.co.uk/news/education/schools/a-teacher-speaks-out-im-effectively-being-forced-out-of-a-career-that

    I am a young, energetic person with a first-class degree from a top university. I have been graded an ’outstanding’ teacher by colleagues; I like working hard. Really. My grievance has little to do with pay and pensions – for most young teachers, remaining in the profession until pensionable age is a ludicrous prospect, due to unsustainable workload. The only way to do a good job is to work breathless 12-plus-hour days every day, which I cannot keep up. I am not content, however, to work less and do a bad job for the children. I am angry that I am effectively being forced out of a career that I wanted to love.

    #éducation #enseignant.e.s #souffrance_au_travail #conditions_de_travail #métier

  • « Je plains les professeurs d’école... » (Pierre Frackowiak)
    http://www.meirieu.com/FORUM/fracko_je_plains_les_profs.pdf

    Il faudrait citer ce texte dans sa quasi-intégralité tant l’analyse me paraît juste sur l’état de l’École aujourd’hui.
    À lire absolument avant de s’engager dans n’importe quel débat impliquant le fonctionnement du système scolaire en France aujourd’hui.

    Dans ce contexte morose, on observe un désengagement croissant des enseignants : faiblesse de la participation à toute réunion non obligatoire ou hors temps de travail, désengagement de la vie des syndicats, des associations partenaires de l’école, des mouvements.
    Même les réunions syndicales autorisées sur le temps de travail ont vu le nombre de participants fondre au fil du temps.
    L’art de la résistance passive se peaufine.
    L’amertume se généralise et gangrène le corps. Désabusé, on ne croit plus à rien.
    On peut toutefois encore trouver quelques raisons d’espérer en entendant, dans des relations de confiance non hiérarchique, une grande majorité des enseignants dubitatifs sur les réformes
    et sur ce qu’en fera leur hiérarchie, déclarer : « Tout cela, les réformes, les textes illisibles, la paperasse, nous barbe (pour ne pas écrire les mots réellement utilisés), mais j’ai encore du plaisir quand la porte se referme, et que je travaille avec mes élèves ».

    #éducation #système_scolaire #enseignants #syndicats #parents_d'élèves #mouvements_pédagogiques #hiérarchie #tâchisme #souffrance_au_travail #autoritarisme #pilotage #évaluationnite #désengagement

  • La détresse des travailleurs en milieu scolaire (Le Journal de Montréal)
    http://www.journaldemontreal.com/2014/08/29/la-detresse-des-travailleurs-en-milieu-scolaire

    Violence, précarité d’emploi, classes trop lourdes, tâches complexes. Des chercheurs de l’Université Laval sonnent une fois de plus l’alarme. Ces situations menacent la santé mentale de nos enseignants.

    #éducation #enseignants #souffrance_au_travail #santé_mentale

  • Auto-dissolution et refondations du Pavé
    http://www.scoplepave.org/les-nouvelles-fraiches

    extrait du "manifeste d’auto-dissolution et de refondations"

    Nous n’avons pas suffisamment su...
    Nous n’avons pas su identifier le modèle du « surhomme », patriarcal et capitaliste que nous avons embarqué avec et en nous dans cette aventure. Ainsi par exemple nous n’avons pas su nommer et prendre en compte les peurs inhérentes à nos exigences politiques, peurs qui ont provoqué et accentué les recours à des comportements virilistes, tant dans nos modes d’intervention que dans nos relations interpersonnelles.

    Nous n’avons pas su suffisamment résister aux sirènes de la société du spectacle et aux rapports de séduction-fascination qu’elles emportent avec elles, y compris dans nos rapports avec les stagiaires de nos formations. Nous n’avons pas su contrer les effets de notoriété, et empêcher que l’existence de cette structure mette dans l’ombre une myriade d’expériences d’éducation populaire toutes aussi riches que la nôtre et auxquelles nous avons parfois emprunté le patrimoine.

    Nous n’avons pas su suffisamment prendre en compte la réalité de la base matérielle de l’exercice du métier dans une logique économique de marché que nous contestons, c’est-à-dire à trouver un modèle économique qui permette de l’exercer sereinement sans se compromettre ni se résigner, sans entraîner un sur-travail structurel.
    Nous n’avons pas su travailler suffisamment les conditions de préparation, de bilan et d’accompagnement des suites de nos interventions ce qui aurait permis d’évaluer les effets de notre action, de construire l’art de notre métier, de travailler nos désaccords et d’améliorer la qualité de nos interventions pour faire de notre métier un ouvrage collectif permanent reconnu à sa juste valeur.

    Nous n’avons pas su nous appliquer suffisamment en interne ce que nous préconisons en externe. Nous avons ainsi géré trop souvent nos contradictions et désaccords dans une culture de l’affrontement qui put mettre à mal les personnes. De cette expérience, nous n’avons pas suffisamment réussi à faire émerger des règles et des lois encadrant l’exercice de notre métier ou de notre autogestion. A déconstruire trop souvent nos choix politiques, nos décisions, notre fonctionnement, nous avons parfois reproduit des formes de « lois de la jungle » et nous nous sommes épuisés-es tant et si bien que nous nommions déjà depuis quelques mois des situations de souffrance au travail sans arriver à nous en extraire. Il aurait certainement fallu faire face à ces constats, fabriquer du droit qui nous protège syndicalement et humainement, contre les effets de l’organisation du travail, tant dans nos conditions de travail que dans l’étalage de nos intimités personnelles et de notre intimité collective. Notre difficulté à respecter nos décisions, notre incapacité à répartir dans le temps la réalisation de nos désirs politiques, nos déconstructions permanentes, nous ont empêchés de voir dans la fatigue de toutes et tous les effets du sur-travail, les symptômes d’une autogestion non aboutie.

    Nous avons tenté de dénoncer et travailler « à l’extérieur » les dominations de tous ordres mais nous n’avons pas suffisamment pris en considération et travaillé en interne les effets de dominations émanant des rapports sociaux, notamment ceux de classe et de sexe, ni les effets de pouvoir liés aux formes de savoir reconnu ou non, ou encore les effets de pouvoir liés à l’ancienneté. Ainsi, nous n’avons pas suffisamment su faire émerger une égalité de droit à partir d’inégalités de fait, ni suffisamment reconnaître la qualité du travail de chacune et chacun à sa juste valeur pour qu’elles et ils aient le désir de poursuivre l’aventure.

    Nous n’avons pas su nous mettre à l’école des expériences de nos alliés-es, ni cultiver les savoirs-faire stratégiques de l’action collective issus des mouvements d’émancipation d’hier et aujourd’hui. Nous avons ainsi trop tard eu recours à l’extériorité pour nous aider à prendre de la distance d’un côté et à faire mouvement de l’autre : faire appel à un tiers nous aurait certainement aidé à travailler mieux ces rapports sociaux de domination en notre sein alors même que de nombreuses alertes tentaient de se faire entendre.

    Par ces options et pratiques, nous avons créé les conditions d’une situation de souffrance au travail et d’une tristesse que nous ne voulons pas permettre de continuer et que nous ne souhaitons pas répandre car elle est contraire à notre projet de société, c’est pourquoi après 7 années d’expérience intense
    nous décidons de mettre fin à la SCOP Le Pavé le 31 décembre 2014

    #travail #burn-out #autogestion #violence #classes_sociales #medias #souffrance_au_travail