• Endettée, l’Europe vend ses entreprises | Olivier Demeulenaere – Regards sur l’économie
    http://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2014/01/27/endettee-leurope-vend-ses-entreprises

    La crise de la dette terrifie les gouvernements européens. Astreints à la rigueur, les pays peinent à remplir leurs caisses et doivent limiter leurs emprunts sur les marchés financiers. Alors, afin de trouver de l’argent frais, ils vendent leurs participations dans des entreprises totalement ou partiellement publiques. Une vague de privatisation qui touche aussi bien l’Angleterre que les pays méditerranéens, comme l’Italie ou la Grèce et des secteurs aussi variés que les postes ou la police.

    L’Italie dilapide ses entreprises publiques. Avec une dette qui dépasse les 133% du PIB (plus de 2.100 milliards d’euros), l’Italie a décidé fin octobre de vendre ses participations dans des entreprises, dont certaines ont des missions de services publics. Le ministre italien de l’Economie, Fabrizio Saccomanni, a annoncé, lors du Forum économique mondial de Davos, l’intention de son gouvernement de privatiser les postes italiennes. « On commence avec 40%, ensuite on verra », a précisé le ministre. L’Etat espère récupérer ainsi « 6,7 ou 8 milliards d’euros » sur les 12 milliards annoncés fin octobre.

    La France roule sur un goudron privé. Si l’Etat a bien financé la construction des autoroutes françaises, il a vendu depuis 2006 l’ensemble de ses participations dans les principaux réseaux, alors que ces derniers devenaient finalement rentables. Depuis, les usagers voient le prix de leur trajet augmenter régulièrement. D’autres entreprises, comme Electricité de France, Gaz de France ou Aéroports de Paris (ADP) ont été partiellement privatisées entre 2005 et 2007. Régulièrement, comme en avril 2013 avec EADS, l’Etat cède une partie de ses actifs dans de grands groupes.

    L’Angleterre n’a pas de limite. La situation britannique est moins dure que beaucoup de ses voisins européens. Ce qui n’a pas empêché David Cameron de mener une sévère politique d’austérité et de couper dans les budgets publics. Pourtant, il n’y avait plus grand-chose à privatiser outre-Manche après la période Thatcher. Alors, le gouvernement s’est tourné vers la police afin de diminuer de 20% son budget. Une partie de leur prérogative va être confiée à des sociétés privées. La mesure s’accompagne de nombreuses suppressions de postes dans les forces de l’ordre, 2.764 postes en trois ans rien que pour le West Land.

    Malte vend la nationalité européenne. Solidaire, Malte a décidé de tendre la main à ses (riches) voisins du Sud. Pour remplir ses caisses et tenir ses engagements européens, l’île veut vendre la nationalité européenne aux plus offrants. Une solution qui a offusqué les députés européens. La citoyenneté européenne ne doit pas avoir de prix, a rappelé le Parlement européen dans une résolution votée le 16 janvier. Un camouflet emprunt d’ironie quand on sait que de nombreux Etats, dont l’Autriche, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Bulgarie ou la Hongrie offrent des permis de résidence permanents aux investisseurs les plus généreux.

    La Grèce, un pauvre à saisir. La banqueroute de la Grèce a été le symbole de la crise de la dette européenne. Pris à la gorge, l’Etat grec a été mis sous la tutelle de la Troïka (BCE, FMI, Commission européenne) et forcé à démanteler ses services publics afin de bénéficier de plans d’aide de plusieurs milliards d’euros. Afin de trouver 50 milliards d’euros d’ici 2020, l’Etat a vendu ses participations dans différentes entreprises comme l’opérateur téléphonique OTE. La loterie nationale grecque, les mines de nickel, le port du Pirée aiguisent les appétits des investisseurs. Clou de cette vente aux enchères digne du Mont-de-Piété, la mise en vente d’une liste de 47 îles et îlots inhabités appartenant à l’Etat"...

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    #privatiser-les-bénéfices
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    #Union-européenne.

    • Planneur stratégique chez #Publicis. C’est sûr que ces gens là n’ont à cœur que le bien commun et l’avenir du service public.

      Même si dans certains domaines, cela apporte des améliorations, il faut quand même rappeler que le mouvement « open data » est d’origine anglo-saxonne et a souvent démarré dans un contexte de palliation du service public. C’est-à-dire essayer de générer des trucs en communs là où il n’y avait pas (ou plus) de service public suffisant.

      Même si ce n’est pas le cas partout, plusieurs initiatives venaient d’associations de citoyens, tentant d’améliorer les choses pour mieux vivre là où ils habitent. Du point de vue d’un gouvernant libéral, c’est quand même une aubaine où il peut facilement inverser la cause et la conséquence : ouvrir des données brutes pour que d’autres que les collectivités s’occupent des services liés.

      En #France, je sais de source sûre que dans plusieurs endroits, on met alors en place de l’#open-data contre les #services-publics, c’est-à-dire dans une optique de déplacement des services vers des entreprises privées. Que ce soit pour la gestion du stationnement, le tourisme, etc.

      Tout ce qui pourrait générer un centième de millième de valeur (donc de croissance), sera tenté.

    • Un investissement massif dans des solutions prédictives capables de rationaliser l’activité humaine, d’anticiper ses besoins et d’offrir des services sur-mesure, serait, in fine, à même de réduire ses coûts et d’améliorer l’expérience des usagers.

      Pour l’éducation, il serait possible, en utilisant des informations provenant de sources diverses comme, parmi d’autres, les données sociodémographiques, le taux d’absentéisme et les résultats des enfants scolarisés, d’analyser efficacement les performances des différents établissements pour gommer les déséquilibres en déployant des moyens adaptés à des besoins spécifiques.

      #cybernétique > #sociologie

    • @rastapopoulos : « En #France, je sais de source sûre que dans plusieurs endroits, on met alors en place de l’#open-data contre les #services-publics, c’est-à-dire dans une optique de déplacement des services vers des entreprises privées. Que ce soit pour la gestion du stationnement, le tourisme, etc. »

      Je ne suis pas sûr qu’on mette de l’#opendata contre les #servicespublics à moins de dire qu’on mette des opérateurs de services contre les #servicespublics... Auquel cas, ce n’est pas tant l’#opendata qui est en cause, mais bien la privatisation de services publics qui concerne 1000 types de services bien plus essentiels que l’opendata (qui n’est qu’un épiphénomène) comme la distribution de l’eau, la collecte des déchets, etc. Pousser les opérateurs de services à publier des données ouvertes sur les services qu’ils opèrent me semble aller plutôt dans le sens d’une réappropriation par l’acteur public.

  • Conseil des ministres du 9 mars 2011. Le rapport d’étape sur la révision générale des politiques publiques. - vie-publique.fr
    http://discours.vie-publique.fr/notices/116000599.html

    La RGPP a permis d’atteindre des résultats significatifs sur l’amélioration de la qualité des services publics en créant de nombreux guichets uniques physiques pour les contribuables (guichets fiscaux uniques), les demandeurs d’emploi (Pôle emploi) ou les entreprises (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi ; guichet unique national pour les formalités du commerce extérieur ; « guichet entreprise » pour faciliter les démarches des créateurs d’entreprise).

    J’aime beaucoup ces tirades d’auto-félicitation. L’Etat réforme et réforme bien en plus, tout va bien Monsieur Baroin (bon, vos agents et les usagers ne vous saluent pas, mais ça...).