Charlotte Lepitre, membre de la commission pour l’ONG France Nature Environnement, citée par le FT, a confirmé au Monde que l’enquête avait mis en évidence un réglage des véhicules Renault conduisant leur système antipollution à ne plus se déclencher lorsque la voiture roule longtemps. Aucun de ces faits n’apparaît formellement dans le rapport final du 29 juillet.
[…]
Renault a-t-il triché ?
« Nos véhicules ne sont pas équipés de logiciels truqueurs », répond la direction de Renault. […]
Mais il y a quand même eu un problème avec la marque au losange. Dès le début des essais, en décembre 2015, les Captur diesel, ont eu des résultats déplorables : au bout de 1 000 kilomètres, plus aucune dépollution n’était constatée. Les tests étaient tellement mauvais que ces voitures, des best-sellers de Renault, n’avaient même pas le droit de circuler sur les routes de France…
L’Etat a-t-il protégé le constructeur français ?
« Aucun résultat n’a été dissimulé », assure-t-on au cabinet de Ségolène Royal, où l’on reconnaît malgré tout quelques maladresses. […]
Il n’empêche que la commission a été, à ses débuts, relativement conciliante avec le constructeur français. Lorsque les experts ont découvert les premiers résultats calamiteux de Renault en décembre, il a été décidé de ne pas les divulguer immédiatement.
Y a-t-il eu des dissensions au sein de la commission Royal ?
Les défenseurs de l’industrie automobile française voient dans cette nouvelle péripétie une mesure de rétorsion plus qu’un scandale environnemental. Chez les constructeurs, on désigne, à mots à peine couverts, les ONG membres de la commission Royal (France Nature Environnement, Réseau Action Climat, Transport et Environnement) comme étant les sources du FT.
Un membre de la commission confirme que de vives tensions ont vu le jour lorsqu’il a été décidé de ne pas révéler les premiers tests ratés de Renault. Toujours selon ce témoin, les représentants des ONG se sont sentis exclus d’un certain nombre de discussions ultratechniques entre représentants des constructeurs et experts publics. Et exposés au risque de manipulation.