• Notes sur le jour où je suis devenue une vieille personne | Alisa del Re
    https://acta.zone/notes-sur-le-jour-ou-je-suis-devenue-une-vieille-personne

    Dans ce texte qui relève à la fois de l’expression subjective personnelle et des considérations stratégiques, Alisa del Re, figure de l’opéraïsme et du féminisme italien, s’interroge sur la construction de la vulnérabilité des personnes âgées durant l’épidémie de Covid-19 et ses conséquences. Ce faisant, elle rappelle la nécessité de replacer la question des corps et de la reproduction sociale au centre de la réflexion politique, et plaide pour une réorganisation sociale qui permette à chacun·e, sans considération pour sa classe d’âge, de bénéficier d’une santé et d’une vie décentes. Source : Il Manifesto via Acta

    • Nous sommes aujourd’hui scandalisé·e·s par ce massacre des personnes âgées, par ce manque de soins pour les corps faibles, qui a montré toutes ses limites parce qu’il n’est pas au centre de l’attention politique, parce qu’il est marginalisé et qu’il est géré suivant les logiques du profit. Face à la pandémie, on découvre, comme si cela était une nouveauté, que nous sommes tou·te·s dépendant·e·s des soins, que nous devons tou·te·s être reproduit·e·s par quelqu’un, que chacun·e d’entre nous porte la faiblesse du vivant en lui ou en elle, que seul·e·s, nous ne pouvons pas grand chose. Nous ne sommes pas des machines disponibles au travail sans conditions, les travailleur·se·s ont été les premier·e·s à faire grève pour que leur santé soit protégée avant le profit, avant même les salaires.

      Au contraire, c’est précisément cette situation exceptionnellement dramatique et sans précédent qui a mis les corps et leur reproduction au premier plan, en soulignant l’étroite relation entre la reproduction, les revenus et les services sociaux – étroite relation qui doit nous servir de programme pour la phase à venir. Même le pape a saisi cette nécessité dans son discours du dimanche de Pâques : « Vous, les travailleurs précaires, les indépendants, le secteur informel ou l’économie populaire, n’avez pas de salaire stable pour supporter ce moment… et la quarantaine est insupportable. Peut-être le moment est-il venu de penser à une forme de salaire universel de base qui reconnaisse et donne de la dignité aux tâches nobles et irremplaçables que vous accomplissez ; un salaire capable de garantir et de réaliser ce slogan humain et chrétien : « pas de travailleur sans droits » ».

      #soin #corps #santé #reproduction_sociale #travailleurs_précaires #indépendants #salaire #revenu_garanti

    • Et #pape. Je ne comprends pas du tout comment son propos sur les droits liés au travail et devant assurer la continuité du revenu dans des situations comme celles-ci (et d’autres : chômage, vieillesse) peut être entendu comme la demande d’un revenu sans contrepartie. C’est bien de droits dérivés du travail qu’il est question.

    • @antonin1, aie l’amabilité s’il te plait de pardonner cette réponse embrouillée et digressive, ses fôtes, erreurs terminologiques et conceptuelles, élisions impossibles et répétitions. Sache qu’elle n’est pas non plus suffisamment mienne à mon goût (je reviendrais peut-être sur ces notes, là, j’en ai marre.).

      Ce revenu là est sans contrepartie car le travail vient avant lui (renversement politique de la logique capitaliste du salaire, payé après la prestation de travail, contrairement au loyer, payable d’avance). C’est reconnaître le caractère social de la production, sans la passer au tamis des perspectives gestionnaires actuellement dominantes à un degré... inusité, bien qu’il s’agisse d’un conflit central. "Chamaillerie" séculaire du conflit de classe prolongé, revisité (quelle classe ? que "sujet" ?) : Qui commande ? Ce point vue selon lequel la contrepartie est par avance déjà assurée, remet en cause le commandement sur le travail (non exclusivement dans l’emploi et l’entreprise) provient pour partie de la lecture politique des luttes sur le salaire, dans l’usine taylorisée, le travail à la chaine, qui ont combattu l’intenable mesure des contributions productives à l’échelon individuel (salaire aux pièces, à la tâche) en exigeant que soit reconnu le caractère collectif de la production avec la revendication durante les années soixante et ensuite d’augmentations de salaire égales pour tous (idem en Corée du Sud, dans l’industrie taylorienne des années 80, ou depuis un moment déjà avec les luttes ouvrières du bassin industriel de la Rivière des Perles chinoise), et pas en pourcentage (ou les ouvriers luttent pour le plus grand bénéfice des « adres », qui accroît la hiérarchie des salaires), ce à quoi on est souvent retourné avec l’individualisation des salaires des années 80, sous l’égide d’une valeur morale, le mérite. Comment peut-on attribuer une "valeur" individuelle à une activité qui est entièrement tributaire de formes de coopération, y compris auto-organisée, mais essentiellement placée y compris dans ces cas "exceptionnels", sous contrainte capitaliste, directe ou indirecte ?

      La est le coup de force sans cesse répété auquel s’oppose tout processus de libération, dans et contre le travail. Avoir ou pas pour finalité LA Révolution, événement qui met fin à l’histoire et en fait naître une autre, qu’on la considère comme peu probable, retardée ou dangereuse - hubris du pouvoir révolutionnaire qui se renverse en domination, à l’exemple de la "soviétique" qui a assuré le "développement" du capitalisme en Russie, entre violence de l’accumulation primitive, bureaucratie, police et archipel pénal, ou faillite, épuisement de la politisation populaire-, ne modifie ça que relativement (et c’est beaucoup, c’est l’inconnu : reprise des perspectives communalistes, mais à quelle échelle ? apologie de la révolution dans la vie quotidienne, de la désertion, de la fragmentation, perte de capacité à imaginer comment la coopération sociale, la production, la circulation, les échanges, la recherche, etc. pourraient être coordonnées autant que de besoin), avoir ou pas La révolution à la façon du Grand soir pour perspective ne supprime pas ce qui fonde des processus de libération, ces contradictions sociales, politiques, existentielles (chez tous, spécialement les femmes et les « colorés » pour employer une désignation étasunnienne, faute de mieux, car réticent au sociologique « racisés »), l’immanence de tensions agissantes, ou seulement potentielles (la menace est toujours là, bien qu’elle ne suffise en rien à elle seule, confère par exemple l’époque ou, actualisée ou rémanente, l’ivresse mondiale du socialisme pouvait partout potentialiser la conflictualité sociale). Ne pas en rester aux « alternatives » de la politique gestionnaire, impose de s’appuyer sur des avancées pratiques seules en mesures de relancer cet enjeu de lutte... Il y aurait sans doute à le faire aujourd’hui à partir du #chômage_partiel provisoirement concédé sous les auspices de la crise sanitaire à plus de la moitié des salaires du privé et d’autres phénomènes, massifs ou plus ténus. Être dans la pandémie réintroduit une étrange forme de communauté, et à quelle échelle ! Quels agencements collectifs d’énonciation se nicheraient là depuis lesquels pourraient être brisée la chape de la domination et dépassée le fragmentaire, sans dévaster des singularités encore si rares (si on excepte les pratiques comme champ propice à l’invention de mondes, si l’on excepte les vivants non bipèdes dont nous avons à attendre une réinvention de notre capacité d’attention), ça reste à découvrir.

      Nos tenants du revenu d’existence ou de base s’appuient d’ailleurs sur ces contradictions, latentes ou visibles (le scandale de la misère, d’une rareté organisée , ce en quoi je ne peux qu’être d’accord au cube) et déclarées, pour promettre de les résorber peu ou prou. Comme on parlait du "socialisme à visage humain" après Staline, la mort du Mouvement ouvrier, et non des luttes ouvrières, fait promettre une consolation impossible, un capitalisme à visage humain, ce qu’on retrouve chez les actuels enchantés actuels l’après qui sera pas comme avant qui refusent d’envisager qu’il s’agit de force à constituer et à mettre en oeuvre, contre la violence du capital, ne serait- ce que pour modestement, mais quelle ambition !, la contenir (sans jamais tabler outre mesure sur le coût d’arrêt écologique). Pourtant, il n’y a aucun espace pour le "réformisme » sans tension révolutionnaire, sans conflit, ouvert ou larvé, qui remette en cause avec force le business as usal.

      Je digresse à profusion, mauvais pli. Le travail déjà là qui « justifie » (que de problèmes inabordés avec l’emploi de ce terme) le revenu garanti, doit se lire au delà de l’usine et de toute entreprise : l’élevage des enfants, le travail des femmes, la scolarisation et la formation, l’emploi aléatoire et discontinu, le travail invisible(ils sont plusieurs, dont une part décisive des pratique du soin), la retraite (qu’elle a déjà bien assez travaillée avant d’avoir lieu, les comptables pourraient servir à quelque chose si on les collait pas partout où ils n’ont rien à faire que nuire), les périodes de latence elles-mêmes, et donc la santé (pas tant la "bonne santé" que la santé soignée, défaillante et « réparée », soutenue) prérequis à l’existence de la première des forces productives (souvent réduites au capital fixe et à la science) le travail vivant, d’autant que c’est toujours davantage la vie même qui est mise au travail (jusqu’aux moindres manifestations d’existence et échanges : data), ici le revenu garanti est une politique des besoins radicaux autant qu’il signe une acceptation de l’égalité. C’est du moins comme cela que je veux le voir (bien des seenthissiens sont en désaccord avec divers points évoqués ici, et avec une telle caractérisation de la portée révolutionnaire du revenu garanti, qui fait par ailleurs l’objet de nombreuses critiques se prévalant de l’émancipation, de la révolution, etc.).

      Antériorité du travail vivant sur le rapport de capital donc. L’économie venant recouvrir cela, si l’on veut bien en cela "suivre" Marx sans renoncer à une rupture des et d’avec les rapports sociaux capitalistes (modalités diverses : intellectuelles, lutte, Révolution, révolutions..) - compris dans ses versions marxistes (décadence objectiviste et économiciste de la critique de l’économie politique alors que ce type d’approche ne peut aller sans poser la question du pouvoir, du commandement capitaliste (micro, méso, macro, global).
      L’approche d’Alisa del Re, l’intro à son texte le rappelle, a partie liée avec un courant théorico-politique né dans l’Italie au début des années 60, l’opéraïsme, un marxisme hérétique et une pratique de pensée paradoxale.
      [Voilà comment j’ai relevé ce jour les occurrences de La Horde d’or pour leur coller tous le # La_Horde_d’or, (parfois, je ne disposais pas d’un post perso où ajouter ce #, s’cusez), livre en ligne http://ordadoro.info où on trouve de quoi satisfaire en partie la curiosité sur ce courant et ces histoires, par recherche internet sur le site dédié ou en employant l’index].

      La revendication d’un revenu garanti, d’une généralisation égalitaire des "droits sociaux" qui soit substantielle, (niveau élevé, absence de conditionnalité, de familialisation comme mécanisme de base, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas tenir compte positivement de l’ampleur du ménage, des enfants, etc. ) peut (a pu, pourra ?) mettre crise la politique du capital (une vie soumise à la mesure du temps de travail, une disponibilité productive gouvernée, cf. chômage) et entrouvrir à un autre développement que le "développement" capitaliste, de faire que la "libre activité" actuellement interdite, bridée, exploitée et toujours capturée -ce qui limite singulièrement la définition des prolos et précaires comme surnuméraires , même si celle-ci décrit quelque chose de l’idéologie agissante de l’adversaire, qui n’est pas un rapport social sans agents agissants, ni une simple oligarchie sans assise sociale réelle, mais bien l’organisation de fait de militants de l’économie fabriqués en série dans les écoles faites pour ça, et pas seulement la télé -, que la libre activité ou la "pulsion" à oeuvrer, transformer, inventer (présente sous le travail qui est nécessité économique avant tout) absorbe comme n voudra capturée pour le profit puisse relever de satisfaction des besoins)

      Travail, revenu et communisme t’intriguent. Si ce qui précède ne te refroidit pas, il y a ici même des # utilisables pour un parcours, petites promenades ou randonnée sans fin : revenu_garanti refus_du_travail general_intellect opéraïsme salaire_social salaire_garanti Mario_Tronti Toni_Negri Silvia_Federici Paolo_Virno Nanni_Ballestrini ... labyrinthe étendu lorsque s’y ajoute dess # trouvé dans les textes abordés ou la colonne de droite du site.

    • Pardon @colporteur mais ça fait vingt ans que j’entends virevolter les abeilles de YMB, traducteur de tout ce beau monde, et je ne comprends toujours pas comment dans le cadre où nous sommes, une société capitaliste libérale, une revendication de revenu garanti peut ne pas être une mesure libérale. Dans une société idéale, peut-être, sans accumulation, sans marché du travail, où nous sommes plus proches des bases matérielles de nos vies, où le travail fait donc sens et s’impose sans être imposé... Mais pour l’instant, je ne vois pas comment on peut sortir de la condition surnuméraire par la magie d’un revenu sans fonction sociale. Serait-ce le plus beau métier du monde, tellement beau que les mecs se battent pour l’exercer, justement la fête des mères se rapproche.

    • [Les # du post précédent ne s’enregistrant pas, j’essaie ici] il y a ici même des # utilisables pour un parcours, petites promenades ou randonnée sans fin : #revenu_garanti #refus_du_travail #general_intellect #opéraïsme #salaire_social #salaire_garanti #Mario_Tronti #Toni_Negri #Silvia_Federici #Paolo_Virno #Nanni_Balestrini ... labyrinthe étendu lorsque s’y ajoute des # trouvés dans les textes abordés ou/et dans la colonne de droite du site.

  • Prisons, varia
    Salvador : le président autorise la police à utiliser « la force létale »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/28/apres-une-vague-de-violences-le-president-du-salvador-autorise-la-police-a-u

    Les cellules réservées aux détenus d’un même gang, c’est terminé, nous mélangeons désormais tous les groupes terroristes dans la même cellule, dans tous les centres de détention. L’Etat, ça se respecte ! » C’est par ce Tweet rageur que le vice-ministre salvadorien de la justice, Osiris Luna Meza, a annoncé, lundi 27 avril, la fin de la politique carcérale en vigueur depuis 2002 au Salvador, qui consis- tait à emprisonner séparément les membres des maras rivales, ces gangs qui sèment la terreur dans le pays, afin d’éviter les meurtres en prison.

    [...] « Les maras profitent de ce que presque toutes nos forces de sécurité sont occupées à contrôler la pandémie », s’est indigné sur Twitter le président Bukele, qui a annoncé mardi l’arrestation d’un « grand nombre » de membres de gangs.

    Samedi soir, le chef de l’Etat a annoncé que « l’utilisation de la force létale [était] autorisée pour l’autodéfense ou pour la défense de la vie des Salvadoriens » et a déclaré l’état d’urgence dans les centres pénitentiaires, dans le but d’éviter que les détenus ne puissent faire passer à leurs troupes à l’extérieur des ordres de commettre des crimes : des panneaux opaques ont été posés sur les portes des cellules, d’ordinaire séparées du couloir par une simple grille, et toute visite a été annulée.

    « Plus aucun rayon de soleil ne va pénétrer dans ces cellules », a tonné Osiris Luna Meza, également directeur général des pénitenciers. Pour illustrer la mise en œuvre de sa décision, M. Luna Meza a publié des photos de détenus des puissantes bandes rivales Mara Salvatrucha (MS-13) et Barrio 18 rassemblés, en caleçon, le crâne rasé, leurs tatouages caractéristiques en évidence et, pour la plupart, sans masque de protection contre l’épidémie due au coronavirus. « Nous allons faire cesser les homicides, je vous le promets », a ajouté M. Bukele mardi sur Twitter.

    Mutinerie dans une prison au Pérou : neuf morts, des blessés (nouveau bilan) - AFP
    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/mutinerie-dans-une-prison-au-perou-neuf-morts-des-blesses-20200429

    Neuf détenus ont été tués lors d’une mutinerie dans une prison de Lima, où des prisonniers sont morts du Covid-19, selon un nouveau bilan fourni mardi par les autorités qui font état de 67 blessés parmi les détenus, surveillants et forces de l’ordre.

    [...] La mutinerie dans la prison Miguel Castro Castro, dans l’est de la capitale péruvienne, a débuté lundi, après le décès la veille de deux détenus infectés par le coronavirus. Les prisonniers avaient mis le feu à des matelas pour protester contre le refus de libérer des détenus vulnérables dans un établissement vétuste et surpeuplé, où ils ne peuvent recevoir des soins corrects. Le directeur de l’INPE, Gerson Villar, a confirmé que deux détenus de cette prison étaient morts du Covid-19 dimanche et indiqué que les revendications portaient sur les grâces décidées en raison de la pandémie.

    [...] La prison Miguel Castro Castro compte 5.500 détenus pour une capacité théorique de 1.140 places.
    Une autre prison, qui compte 2.100 détenus pour une capacité théorique de 680 places, à Huancayo (centre), a aussi été le théâtre d’une mutinerie lundi. Mardi, des détenus de la prison de Lurigancho, la plus peuplée du pays, située au nord de Lima, ont organisé une manifestation pour demander des mesures de protection contre le Covid-19. Ils sont retournés dans leurs cellules après quelques heures.

    Sierra Leone : 7 morts au cours d’une tentative d’évasion d’une prison de Freetown
    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/sierra-leone-7-morts-au-cours-d-une-tentative-d-evasion-d-une-prison-de-fre

    Les causes de la mutinerie des détenus de la prison de Pademba Road, qui ont mis le feu à une partie de cet établissement vieux d’une centaine d’années, restent floues. Cinq détenus et deux gardiens sont décédés, a expliqué le chef de la police, Abu Bakar Kallon. Un porte-parole de la prison, Cecil Cole Showers, avait dans un premier temps indiqué qu’un gardien avait été tué et plusieurs dizaines de ses collègues et de détenus blessés pendant l’émeute. « Ce matin, nous avons constaté qu’un incendie était en cours à l’intérieur de la prison et entendu les détenus crier à l’aide », avait-il expliqué.

    Un riverain a indiqué à l’AFP avoir entendu des coups de feu. Les forces de l’ordre ont bouclé le quartier et ordonné aux habitants de rester chez eux. Dans la soirée, le gouvernement a évoqué dans un communiqué une « tentative d’évasion » et condamné « cette tentative de déstabiliser la sécurité de l’Etat », sans plus de détails, mais en ajoutant qu’une enquête avait été ouverte. L’émeute s’est produite après l’annonce lundi par le ministère de la Justice que l’un des détenus avait été testé la veille positif au nouveau coronavirus.

    Centre pénitentiaire de Béziers : les jets de colis vers la prison se multiplient depuis la fermeture des parloirs
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/centre-penitentiaire-beziers-jets-colis-prison-se-multi

    À la demande du parquet, le commissariat de police de Béziers a augmenté le nombre de ses patrouilles autour du centre péniten- tiaire de Béziers, dans l’Hérault. Ceci a permis d’interpeller une douzaine des personnes projetant des colis ou s’apprêtant à le faire. [...] Ces trois dernières semaines, dans le cadre de six procédures distinctes, 12 personnes ont donc été condamnées. Toutes ont été interpellées en flagrant délit dans le courant du mois d’avril par les policiers du commissariat de Béziers pour avoir projeté, ou tenté de le faire, des colis depuis l’extérieur de la prison.

    Le tribunal correctionnel de Béziers affirme « avoir fait preuve d’une grande fermeté » avec les condamnations suivantes :
    – 18 mois de prison pour un homme de 25 ans ; son colis contenait près de 100 grammes de cannabis.
    – 12 mois de prison pour un détenu de 30 ans ayant sollicité un ami biterrois âgé de 36 ans. Ce dernier a été condamné à 7 mois de prison pour avoir projeté deux bouteilles d’alcool et des chargeurs de téléphone.
    – 7 mois de prison pour deux hommes et une femme venant de la région toulousaine ; leur colis contenait du cannabis et des téléphones.
    – 3 mois de prison pour un homme de 31 ans déjà condamné à plusieurs reprises ; son colis contenait des friandises, un écouteur et un chargeur de téléphone.
    – 3 mois de prison pour d’un homme de 24 ans ; son colis contenait de la viande et des briquets.

    #prisons #Covid-19 #réveoltes #mutineries #cantine_sauvage #tentative_d'évasion

  • Le revenu de base expérimenté à Grande-Synthe est-il efficace ?
    https://usbeketrica.com/article/le-revenu-de-base-experimente-a-grande-synthe-est-il-efficace


    C’est un revenu de base comme je suis le pape qui danse en tutu : il s’agit juste d’un complexe filet de sécurité qui remonte au seuil de pauvreté ceux qui étaient saqués par des aides sociales insuffisantes.
    En gros, le minimum du minimum… avec gros flicage à la clé, c’est à dire, tout le contraire d’un revenu d’émancipation.

    Le dispositif vise à apporter une aide financière aux 17,2 % de Grand-Synthois qui vivent sous le « seuil de pauvreté bas », fixé à 867 euros. Calculée par la différence entre ce seuil et la somme des revenus de toutes les personnes qui composent le ménage, incluant les prestations sociales déjà existantes, cette aide facultative et temporaire peut s’élever jusqu’à 764 euros et concerne aujourd’hui 3 700 habitants. Elle est dédiée aux dépenses de logement, au transport, à l’éducation, à la formation, à la culture et à la recherche d’emploi. Les bénéficiaires sont soumis à un accompagnement obligatoire du CCAS, qui vérifie les dépenses et accompagne vers une insertion sociale ou professionnelle. Fin novembre 2019, près de 600 foyers étaient concernés par ce dispositif.

    • Aucun droit au revenu qui ne soit pas porté et imposé aux gestionnaires par des forces sociales en mesure de nuire férocement à l’économie - programmée pour le profit et la domination- ne sera en mesure de répondre aux besoins ni d’ouvrir à un tant soit peu de liberté réelle.
      Cela fait des années qu’ici on (y compris moi) recense des trucs en taguant revenu des mesures vantées par une variété ou une autre de militants de l’économie à visage humain, quand il ne s’agit pas d’annonces sans effet ou de sympathiques autopromotions de la bonté de maîtres soudainement humanisés, généreux et conscients de leurs devoirs sociaux. Vaste blague.
      #revenu_de_base à gogos.

  • En ouvrant un vieux placard dans la cave grâce au confinement : La gauche et les syndicats retrouvent les bienfaits de l’Etat-providence , Abel Mestre, Raphaëlle Besse Desmoulières et Sylvia Zappi
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/04/23/la-gauche-retrouve-les-bienfaits-de-l-etat-providence_6037572_823448.html

    Dans un contexte d’épidémie due au coronavirus, qui remet tout en question, de nombreuses voix plaident pour un retour de la puissance publique en France.
    « Il ne faut pas tout attendre de l’Etat. » La phrase prononcée par Lionel Jospin en 1999 serait-elle devenue le symbole de l’ancien monde ? A l’époque, le premier ministre socialiste reconnaissait son impuissance à empêcher les 7 500 licenciements décidés par Michelin. Un aveu douloureux pour ce défenseur d’un Etat stratège.
    Depuis, l’allégement de l’intervention de la puissance publique est devenu la grammaire commune des partis de gouvernement. Même en ayant appartenu à des gouvernements de gauche, certains en ont fait une marque de fabrique. Emmanuel Macron n’a ainsi jamais caché son prisme libéral, par lequel on ne doit « pas tout attendre de l’autre », selon ses propres termes quand il était ministre de l’économie. Aujourd’hui, il évoque régulièrement le rôle salvateur d’un Etat plus interventionniste. Comme si la crise liée au coronavirus avait ébranlé ses convictions passées.

    Mais, depuis quelques semaines, la gauche et les syndicats veulent croire qu’un changement de paradigme est en cours. Avec l’épidémie, tout semble avoir basculé. Aides massives aux entreprises, directives répétées aux banques et assurances, mesures de chômage partiel, prolongation des droits aux allocations de chômage, soutien à l’emploi et aide aux plus démunis… C’est par le gouvernement et les administrations centrales que les décisions vitales pour la survie économique du pays sont prises. Oubliée la règle des 3 % de déficit à ne pas dépasser et la peur des dépenses, les robinets sont ouverts.
    Avec la crise sanitaire, les services publics, notamment les hôpitaux, tiennent la première ligne, même affaiblis. Dans ce contexte, la critique de l’austérité a pris de l’ampleur et est redevenue audible.

    « Ça fait du bien »
    Avec le Covid-19, la « première gauche » – jacobine, centralisatrice, interventionniste – semble enfin tenir sa revanche : ses idées redeviennent à la mode. En premier lieu, celle de l’Etat protecteur. Une notion critiquée encore récemment par une grande partie du spectre politique, y compris l’aile droite du Parti socialiste (PS), qui vantait les bienfaits du social-libéralisme, de la « troisième voie » chère à Tony Blair, l’ancien premier ministre britannique. Il faut dire que les principaux tenants de cette ligne ont quitté les rives de la gauche pour rejoindre La République en marche (LRM) et Emmanuel Macron. Quelques années auparavant, déjà, les plus libéraux – comme Jean-Marie Bockel – avaient choisi Nicolas Sarkozy. Ces défections ont donc laissé la gauche sans contradiction interne.

    « La difficulté est que l’on doit avoir des serviteurs de l’Etat à la hauteur de la tâche, mais ils sont ravagés par l’idéologie néolibérale et managériale, comme Emmanuel Macron » [et nous mêmes,ndc]

    « On vient de subir trente ans d’idéologie de haine de l’Etat [ah ah ah] . Cela a commencé dans les années 1980, et peut-être que ça se termine aujourd’hui. Toutes les sphères sociales ont été contaminées », explique l’eurodéputé Emmanuel Maurel, proche de La France insoumise, (LFI). Il estime que l’heure des néolibéraux triomphants est passée. Un sentiment partagé par Clémentine Autain. La députée (LFI) de Seine-Saint-Denis l’a expliqué dans un texte publié sur son compte Facebook : « Les services publics sont plébiscités. L’obsession de la rentabilité pour notre système de soins, visiblement criminelle, n’est plus à l’ordre du jour. (…) L’idée de nationalisation ou de réquisition s’énonce sans susciter des cris d’orfraie. (…) Oui, ça fait du bien. » Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, partage cet avis : « L’heure est venue de tourner radicalement la page d’un néolibéralisme (…) et de prendre le pouvoir sur la finance (…), de défendre et d’étendre les services publics, de prendre le contrôle des secteurs-clés de l’économie. »

    Peu de voix dissonantes dans ce concert interventionniste. Même du côté de ceux qu’on appelle les « sociaux-libéraux », qu’ils soient des anciens proches de Manuel Valls ou d’ex-partisans de Dominique Strauss-Kahn, le ton a changé. Il faut dire que l’ancien directeur du Fonds monétaire international a lui-même publié, le 5 avril, dans la revue Politique internationale, un long texte dans lequel il plaide pour l’émission massive de droits de tirage spéciaux – sorte de réserve de monnaie mondiale – pour les pays pauvres et une relocalisation des économies nationales. « Tout responsable politique, une fois l’état de sidération face au virus passé, a une responsabilité d’ouvrir les robinets [de vin rouge ? ndc] pour répondre à l’urgence sanitaire, économique et sociale et accompagner tout le monde », reconnaît Luc Carvounas, député du Val-de-Marne et ancien vallsiste.

    « Une fiscalité juste »
    Pour la première gauche, c’est le moment d’avancer ses pions et de porter un coup majeur au néolibéralisme. Plus question de laisser passer des réformes qui vont dans le sens d’un affaiblissement des autorités publiques ou même de réduction des coûts et d’investissements dans les domaines comme la santé, l’éducation ou la sécurité. [on a qu’à mettre la Garde nationale danse sures de Paris, Hidalgo] Boris Vallaud, député socialiste des Landes, confirme : « La première urgence est le retour de l’Etat protecteur face à l’insécurité sanitaire et sociale. Il faut mettre en place une sorte de caisse d’amortissement de la dette sociale. » Arnaud Montebourg ne s’y trompe pas : le moment actuel est propice pour défendre ses positions favorables à des pouvoirs publics interventionnistes. « En organisant l’austérité, on a affaibli l’Etat. Son réarmement sera le moyen par lequel les Français vont retrouver le chemin de la décision collective, avance l’ancien ministre du redressement productif. Et dépasser la remise en question et la contestation de la décision publique. » [good luck...]

    De même, ils sont nombreux à réclamer qu’on rémunère mieux ceux que la CGT appelle les « #premiers_de_corvée », les professions « les plus modestes », souvent en première ligne aujourd’hui. « Il faut revoir la politique salariale de l’Etat dans la fonction publique et revaloriser le smic dans le privé, sur lequel est appuyée l’échelle des salaires », plaide Fabrice Angei, membre de la direction de la confédération de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

    « La première urgence est le retour de l’État protecteur face à l’insécurité sanitaire et sociale »
    Problème : comment financer cette générosité sans trop creuser la dette du pays ? « Si on veut réinvestir, il faudra le faire par l’impôt : ce nouvel Etat social demandera une fiscalité juste et un registre financier tant au plan national qu’international, afin de pouvoir mettre à contribution les plus riches et les grandes entreprises autant que nécessaire », estime Thomas Piketty, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et à l’Ecole d’économie de Paris, auteur d’une chronique dans les colonnes du Monde.

    Un avis partagé par Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, pour qui « il faudra redistribuer les richesses ». Dans une interview à Ouest-France, mardi 21 avril, ce dernier propose de créer « un impôt exceptionnel sur des entreprises liées à des secteurs qui n’ont pas été impactés par la crise, voire qui ont réalisé des bénéfices ».

    Retour du revenu universel dans les débats
    La crise sanitaire et économique actuelle oblige le personnel politique à réfléchir à de nouvelles protections. L’idée d’un revenu universel – très éloignée de la culture de la première gauche et chère à Benoît Hamon – revient dans le débat. L’ancien candidat socialiste à la présidentielle a défendu la mise en place de cet « antidote social » dans une tribune au Monde [c’est vous dire...] . D’autres pistes sont également explorées.
    Le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, prône « une garantie universelle des loyers, sorte de cinquième pilier de la protection sociale » [pas mal cette reprise du 5eme pilier, qui devait être le chômage..., ndc] . Ce dernier n’a jamais fait des nationalisations l’alpha et l’oméga de sa pensée : « Nationaliser ne rime pas forcément avec intelligence », affirme-t-il. Mais il souhaite, malgré tout, une intervention publique.

    D’autres cherchent à adapter les réponses étatiques à une économie qui a muté. « On a vu avec cette crise que notre système social est inadapté : construit au XXe siècle quand les carrières étaient linéaires et sécurisées par des CDI, il est inapte à aider des salariés précaires, intérimaires ou autoentrepreneurs qui ne peuvent bénéficier du chômage partiel et qui souffrent , assure Julia Cagé, économiste à Sciences Po, par ailleurs présidente de la Société des lecteurs du Monde. On doit mettre en place un mécanisme de revenu minimal automatique, immédiat et sans démarche administrative. » [ça alors]

    Ne pas laisser faire le seul marché
    Au-delà de cette mission de pompier [ces journalistes sont vraiment...] , le débat tourne autour du rôle stratégique de l’Etat. Des mots comme « planification » ou « nationalisation » ont refait surface. La puissance publique doit retrouver sa place centrale, plaident économistes comme politiques. « En matière industrielle, il faut être en capacité de restaurer une approche planifiée et stratégique et ne pas s’en remettre aux marchés. Dans un contexte mondialisé, ça ne peut fonctionner que s’il y a une approche coordonnée au niveau européen », assure ainsi Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière.
    « L’État en tant qu’actionnaire doit jouer son rôle dans les entreprises où il est présent », relève l’économiste et porte-parole du PS, Gabrielle Siry
    Les autorités publiques doivent donc orienter les choix majeurs de développement et ne pas laisser faire le seul marché. Au risque, sinon, de voir partir des filières stratégiques et de se rendre trop dépendants des pays fournisseurs, comme on l’a vu avec les médicaments, les masques ou les respirateurs. « On doit aller vers un Etat entrepreneur qui affiche un volontarisme, pour regagner de la souveraineté économique par des sociétés publiques d’investissement dans les secteurs des énergies, du stockage, des transformations écolos », explique ainsi M. Vallaud.

    Les leviers d’intervention sont là, il suffirait de s’en servir. « L’Etat en tant qu’actionnaire doit jouer son rôle dans les entreprises où il est présent. Il peut aussi renforcer la réglementation et agir en soutien financer avec la BPI. Et, enfin, il y a le levier de la commande publique nationale et de celle des collectivités locales pour faire pression sur les grandes entreprises pour qu’elles relocalisent et réduisent leur impact environnemental », relève Gabrielle Siry, chargée d’enseignement en économie à l’université Paris-Dauphine et membre de la direction du PS.

    A la différence des années 1980, l’urgence climatique s’est ajoutée à l’équation. En clair, la puissance publique doit anticiper l’avenir. Un point de vue partagé par Mme Cagé : « Réinjecter de l’argent de manière aveugle serait un contresens, il faut réorienter les investissements vers le moins de carbone », prévient l’économiste. En clair, on ne doit pas relancer l’industrie automobile sans se préoccuper de la conversion des chaînes de production vers la voiture propre ni engager de plan de soutien à l’aérien sans engagement ferme à moins polluer [d’ailleurs Bruno Le Maire, l’a dit : Air France, on paie, ok, mais ça doit être écolo] . M. Bayou reprend la « théorie du donut », développée par l’économiste britannique Kate Raworth, selon laquelle il est impératif de ne laisser personne tomber dans un trou, sans les éléments essentiels à la survie, tout en respectant la nature : « On agit dans un espace avec un plancher social de droits élémentaires [étiques] et un plafond environnemental des ressources à préserver. Entre les deux, c’est la société vivable. » [puisque j’aurais un gros ministère, comme Emmanuelle Cosse, mais en plus réussi car j’ai pas de mari].

    Les conséquences de cette crise peuvent être considérables. Certains espèrent que ce traumatisme provoquera un changement des règles du marché, une volonté d’investir dans les écoles ou d’anticiper les conséquences du réchauffement climatique [des climatiseurs ?]. « L’histoire nous a montré que des crises financières ou sociales peuvent transformer le rôle de l’Etat et sa conception », souligne encore Thomas Piketty.

    Les Français, en tout cas, veulent plus de protection. Selon une étude de Viavoice pour Libération, publiée le 31 mars, la « souveraineté collective », nationale et européenne, le « dépassement de la société de marché » et la défense des biens communs, rencontrent une adhésion inédite (entre 70 % et 85 % d’opinions favorables, selon les items). En affirmant, le 13 avril, qu’il souhaitait « sortir des sentiers battus, des idéologies » et se « réinventer », Emmanuel Macron a, peut-être, ouvert une brèche.

    Bel effet de surprise pour ne pas conclure et inciter à méditer la politique et ses bifurcations intempestives, en pleine conscience, il fallait oser.

    #revenu_universel #étatisme #minables
    Un seen pour mémoire sur cette « #gauche » morte qui court après un électorat qui ne vote pas.

    • Pour celles et ceux qui veulent voir des #blouses

      Coronavirus : un million de blouses en tissu commandées pour les hôpitaux et les Ehpad ce Mercredi 22 Avril 2020
      https://fr.fashionnetwork.com/news/Coronavirus-un-million-de-blouses-en-tissu-commandees-pour-les-ho

      Paris, 22 avr 2020 (AFP) - Deux centrales d’achat hospitalières ont annoncé mercredi avoir commandé « plus d’un million de surblouses en tissu » destinées aux hôpitaux, cliniques et Ehpad publics et privés, qui en manquent cruellement pour faire face à l’épidémie de coronavirus.

      La pénurie de surblouses jetables en plastique risquant de durer « en raison d’une offre insuffisante à l’échelle mondiale », ce « programme commun d’achat » soutenu par le ministère de la Santé « vise à faire fabriquer, en quelques semaines, plus d’un million de surblouses en tissu », indiquent dans un communiqué le Resah et UniHA.

Les deux centrales d’achat ont d’abord sollicité trois entreprises de l’habillement (ALM-Halbout, Grandjard et Mulliez) avec qui elles sont déjà en contrat et qui produiront 580.000 unités « livrables de manière échelonnée d’ici la fin juin ».

      Elles ont par ailleurs lancé « un appel à participation » aux professionnels de la confection, via le comité stratégique de filière textile.

Un modèle en tissu « peut être lavé environ 100 fois », réduisant d’autant la consommation de blouses, dont il faut cependant assurer la collecte et le nettoyage.

Pour cela, des contacts ont été pris « avec les blanchisseries tant publiques que privées intervenant habituellement dans le traitement du linge hospitalier, afin de s’assurer qu’elles se préparent à être en capacité de faire face à la demande ».

      #EnMarche se #Réveil #Hôpital #Ehpad #ALM-Halbout #Grandjard #Mulliez

  • Précaires, ils se voient prélever des indus pendant le confinement
    https://www.la-croix.com/France/Exclusion/Precaires-voient-prelever-indus-confinement-2020-04-21-1201090513

    Chaque mois, des foyers modestes doivent rembourser une dette à la Caisse des allocations familiales. Pour préserver les revenus des plus pauvres durant la crise du coronavirus, une pétition réclame la suspension de ce recouvrement.

    Les ennuis de Véronique ne datent pas d’hier. En 2018, suite au départ de son fils aîné chez son son père, cette chômeuse en fin de droits, mère solo de trois enfants, s’était vue imposer le remboursement de 8 000 € d’allocations par la Caisse d’allocations familiales, dette ramenée à 2000 € après qu’elle eut protesté de sa bonne foi. Soit tout de même 49 € prélevés mensuellement sur un budget déjà extrêmement serré.

    « Chaque mois, il me reste 800 €, et parfois moins, pour faire tourner la maison avec les enfants » , raconte cette Normande, dont le fils est revenu chez elle, avant de prendre son indépendance. Mais alors que les deux petits déjeunaient jusque-là à la cantine, aux tarifs très réduits pour les ménages modestes, depuis le confinement, « c’est deux repas par jour et j’ai arrêté d’acheter en magasin » , précise la mère de famille, qui fréquente l’épicerie sociale de sa ville.

    Combien sont-ils, ces Français modestes qui, en cette période difficile, voient leurs allocations réduites par une dette à rembourser auprès d’un organisme de Sécurité sociale ? Selon un rapport sénatorial, en 2017, le total des prestations indûment versées, soit du fait d’une fraude, soit du fait d’une erreur dans le calcul des droits, par exemple suite à un changement de situation ou d’adresse, s’élevait en 2017, « à 2,2 milliards d’euros pour le régime général, dont 1,4 milliard d’euros pour la branche famille » .

    Les indus contractés avant la crise sont toujours prélevés

    Or, si la loi d’urgence sanitaire de mars impose la continuité des droits sociaux pendant la crise, elle n’interdit pas de prélever des indus. À la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf), on indique cependant que « les contrôles sont suspendus de sorte qu’aucun nouvel indu ne peut être instruit et a fortiori récupéré dans cette période » . Mais, ajoute-t-on, « le recouvrement des indus antérieurs à la crise n’est pas suspendu systématiquement » .

    Alors que les associations ont bataillé pour obtenir une aide exceptionnelle pour les ménages modestes, la question des indus ne semble pas, pour l’instant, dans leur radar. Toutefois, estime Christophe Devys, porte-parole du collectif Alerte, « le sujet me semble pertinent même si, à ce stade, on n’en mesure pas vraiment l’ampleur. À un moment aussi difficile pour les personnes en situation de pauvreté, il serait opportun de suspendre toute réclamation d’indu. »

    « Je pense que, potentiellement, plusieurs centaines de milliers de foyers sont concernées par ces indus » , affirme de son côté l’avocat David Bapceres, qui indique qu’ « une centaine de clients nous ont fait part de retenues » . Son cabinet, DBKM, spécialisé en droit des prestations sociales et familiales, a lancé une pétition pour demander la suspension des retenues de la CAF. Depuis son lancement, il y a un mois, « nous avons reçu des centaines de signalement » , estime David Bapceres, qui envisage une « action collective » .

    #revenu #chômeuse #minima_sociaux #dette #CAF #indus #droits_sociaux

  • Pour rappel, dans le journal du Dimanche, c’est-à-dire le jour précédent l’intervention de Macron annonçant la réouverture des écoles à partir du 11 mai, on croyait savoir, « de source gouvernementale » :
    https://www.lejdd.fr/Politique/coronavirus-emmanuel-macron-veut-encore-serrer-la-vis-3961388

    Ensuite, il n’y aura vraisemblablement pas de rentrée des classes avant l’été – donc pas avant septembre. En tout cas pour les écoles primaires et maternelles, dont les élèves ne peuvent se plier aux fameuses « mesures barrière ». De source gouvernementale, on indique que « le plus probable est un report généralisé à la fin de l’été », des petites classes jusqu’aux universités – d’autant que l’annulation des épreuves du bac est déjà actée.

    Dites les pingouins, votre « source gouvernementale », c’est pas Blanquer par hasard ? Le ministre qui apprend ses propres « décisions » par voie de presse…

    • On pointe à raison que cette relance prématurée de l’école tient à la nécessité de remettre au moins une partie des parents dans l’emploi qui fait la valeur de notre économie en les libérant de leurs enfants plutôt que de leur filer un pognon de dingue avec le chômage partiel mais c’est oublier que le plaidoyer pour le retour à l’école souligne aussi qu’arrêter de mars à septembre c’est risquer de gâcher une bonne habitude qui prépare d’ailleurs à celle de l’emploi (l’école c’est l’école du travail, c’est le travail).
      De plus, il y a là un enjeu immédiat de maintien de l’ordre. Une politique qui s’en tiendrait à une logique sanitaire ouvrirait la voie à la multiplication des « sauvageons » dans des quartiers populaires dont on ne sait jamais tout fait comment ils peuvent rester contrôlables, à un moment ou l’économie informelle en général est en rideau et ou quelque 2 à 300 000 personnes (et leurs familles) dépendent des emplois informels d’un commerce de drogues (de 20 balles/jour à 500 balles la semaine, sans même parler de ceux qui touchent au benef) en grande difficulté d’approvisionnement et d’exercice (confinement). Une situation qui prive de revenu des centaines de milliers de personnes tout en les laissant dans un otium qui ne tarde pas à se révéler moins mignon que celui décrit dans les journaux de confinement est dangereuse.
      Donc, oui, la classe dominante et les dirigeants se tâtent. Et puis finalement, faut décider.

      #maintien_de_l'ordre #emploi #travail #école #revenu

  • « Il faut se serrer un peu plus la ceinture » : quand chômage partiel rime avec fiche de paie amputée, Bertrand Bissuel, Julie Carriat
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/18/il-faut-se-serrer-un-peu-plus-la-ceinture-quand-chomage-partiel-rime-avec-fi

    A l’arrêt du fait de l’épidémie due au coronavirus, près de 9 millions de salariés en chômage partiel voient leurs revenus baisser. « Le Monde » a récolté les témoignages de certains d’entre eux.

    Thierry a beau s’y être préparé, le manque à gagner qu’il vient de subir lui a causé une petite émotion. Cadre dans un restaurant de la région parisienne, il ne travaille presque plus depuis la mi-mars, l’établissement qui l’emploie ayant dû fermer ses portes, comme tous les « lieux, recevant du public, non indispensables à la vie du pays ». Thierry a, du même coup, basculé en « activité partielle », dispositif plus connu sous le nom de chômage partiel ou chômage technique. Un changement de situation synonyme de salaire amputé : pour le mois de mars, « l’écart est de 340 euros net », affirme-t-il, soit environ « 10 % » de sa rémunération habituelle.

    Thierry ne se lamente pas, conscient du fait qu’il se situe en haut de l’échelle des revenus. Mais il va essuyer une perte financière plus importante sur avril, puisque cette période-là sera intégralement chômée. « Je suis locataire et n’ai donc pas de crédit immobilier à rembourser, confie cet homme, encarté à Force ouvrière (FO). Mais si mes ressources sont diminuées pendant trois ou quatre mois, je vais commencer à rencontrer des difficultés. »

    Aujourd’hui, ils sont près de 9 millions à relever, comme Thierry, de l’activité partielle, soit près d’un salarié du privé sur deux. Une situation sans précédent, en France. Le gouvernement a voulu faire jouer ce mécanisme au maximum, afin que les patrons conservent, autant que possible, leur main-d’œuvre durant la récession déclenchée par la pandémie due au coronavirus. Dans cette optique, les règles ont été revues en profondeur, le but étant de bâtir le système « le plus protecteur » d’Europe, selon la formule de la ministre du travail, Muriel Pénicaud. Grâce à ce dispositif, cofinancé par l’Etat et par le régime d’assurance-chômage (Unédic), les salariés perçoivent une indemnité correspondant, en moyenne, à 84 % de leur salaire net. L’employeur peut, s’il le souhaite, mettre la main à la poche pour compenser la différence et assurer, ainsi, le maintien de la paye.

    Un filet de sécurité, mais des limites

    Si le filet de sécurité dressé par l’exécutif préserve une large part du pouvoir d’achat des personnes concernées, il comporte des limites. Ainsi, certaines composantes de la rémunération du salarié ne sont pas prises en considération pour fixer le montant de l’indemnité d’activité partielle : parmi elles, il y a l’intéressement, la participation et les « primes ou indemnités ayant le caractère de remboursement de frais professionnels » – par exemple, la prime de panier, précise Patrick Bordas, vice-président du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables.

    Maçon coffreur dans une entreprise de travaux publics, Ibrahim indique, lui, avoir perdu un peu plus de 200 euros sur sa paye du mois de mars – période durant laquelle il a chômé plusieurs jours. Un manque à gagner qu’il impute à la non-prise en compte de la prime de panier et de l’indemnité de transport. « Ça a des conséquences sur mon budget », souligne ce délégué syndical CGT, père de six enfants et dont l’épouse est sans profession. Il envisage « de supprimer certaines dépenses », sans trop savoir lesquelles à ce stade : peut-être cessera-t-il de participer au règlement des assurances des voitures appartenant à ses fils.

    Dans certains cas, les baisses de ressources s’avèrent plus importantes, à en croire les propos de salariés qui ont répondu à un appel à témoignages lancé sur Lemonde.fr. Salarié d’un grossiste pour la restauration dans les pays de la Loire, Lkif est au chômage partiel depuis le 14 avril. Sa rémunération fixe – 1 350 euros par mois – lui sera payée à 100 %, grâce à un coup de pouce de son employeur. En revanche, faute de clients, il fait son deuil des quelque 500 euros mensuels de commission qu’il empoche habituellement. « On [le salarié porte parole du patron, un must pour Le Monde] a trois emprunts à payer, jusqu’à quand ça va durer ? Je ne vais pas toucher mon salaire d’avant-crise avant plusieurs mois », présage-t-il. Pour autant, il estime ne pas être « à plaindre ». Sa compagne travaille, ce qui permet au couple de faire face aux mensualités de ses crédits, non négligeables, de 1 400 euros en tout.

    En activité partielle depuis le 23 mars, Mathilde, elle, a demandé à sa banque de décaler de trois mois les remboursements d’un prêt immobilier. « Ils me réclamaient presque 1 000 euros de frais de dossier pour accepter ma requête, j’ai refusé », raconte cette commerciale dans un laboratoire pharmaceutique, qui continue, du coup, à honorer ses créances.
    Il arrive que des ménages cumulent les manques à gagner. Assistante maternelle à proximité de Toulouse, Pascale perçoit 300 euros de moins qu’à l’accoutumée. Pour son conjoint, employé 39 heures par semaine, la perte se monte à un peu plus de 800 euros, notamment parce que le travail effectué à partir de la 36e heure a été exclu du calcul de l’indemnité en mars – ce qui ne devrait, toutefois, plus être le cas par la suite (la réglementation ayant très récemment évolué). Au total, les revenus du couple dégringolent de plus de 1 000 euros. Et la banque « refuse de me décaler les mensualités » d’un emprunt immobilier, soupire-t-elle.

    « Il y a une diminution de salaire, bien évidemment, mais pas de diminution des loyers ou des charges, donc il faut se serrer un peu plus la ceinture », abonde Pauline, 28 ans, responsable de salle dans un restaurant d’Annecy, qui est passée de 1 800 à 1 650 euros en mars. Désormais, il faut tenir les comptes au cordeau, entre la location du logement (650 euros par mois) et les achats plus fréquents de produits alimentaires, puisqu’elle ne mange plus avec ses collègues, avant le service. Si l’envie de retourner à son poste la tenaille – « les journées sont très longues » –, elle craint aussi le pire pour la saison d’été, plusieurs événements, dont le Festival international du film d’animation, ayant été annulés.

    « C’est un vol »

    Dans le monde de l’hôtellerie-restauration, les incidences du passage au chômage partiel sont fortes, observe Nabil Azzouz (FO) : les pourboires non déclarés échappent au calcul de l’indemnité. Et s’agissant des salariés dont la paye est indexée sur le chiffre d’affaires de leur société, le préjudice pourrait, là aussi, être important, complète M. Azzouz.
    Parfois, le chômage partiel n’a rien de chômé : sous pression de leur hiérarchie, des personnes poursuivent leurs missions
    Cependant, une rémunération amoindrie n’entraîne pas forcément des sacrifices supplémentaires. « Depuis que je suis au chômage partiel, je gagne 100 euros de moins que d’ordinaire, mais je ne le ressens pas », confie Laura, 27 ans, rédactrice dans une agence de relations presse en Ile-de-France. Avec le confinement, certaines dépenses ont disparu : l’abonnement aux transports en commun, les achats de livres… Elle en viendrait même à conclure qu’elle « épargne plus qu’avant ». Ce qui ne l’empêche pas d’être inquiète pour l’avenir : l’inactivité pourrait se prolonger « au moins jusqu’à l’été », relate-t-elle, et des « rumeurs » de licenciements économiques commencent à circuler parmi le personnel.

    Parfois, le chômage partiel n’a rien de chômé. Sous la pression de leur hiérarchie, des personnes sont contraintes de poursuivre leurs missions, en dépit des mises en garde répétées de Mme Pénicaud qui a martelé que de telles pratiques étaient contraires à la loi.
    Cadre dans une entreprise de rachat de crédits, Christophe, qui témoigne sous un prénom d’emprunt, se souvient du jour où son supérieur lui a annoncé qu’il était désormais en activité partielle : « Il m’a demandé directement de continuer à faire avancer les projets, pour qu’on ne soit pas en perte de vitesse. » Occupant une position élevée dans la société, il a protesté mais continue, toutefois, de travailler, à son domicile, pendant les siestes de ses enfants, par conscience professionnelle. Avec ce dispositif financé par des deniers publics, « ils ont limité la casse, fortement », dit-il, mais en agissant de manière « immorale ».

    « C’est un vol au détriment de la collectivité », renchérit Nathalie, employée dans une société de services à la personne, dont le prénom a été modifié. En théorie, elle est au chômage partiel à 90 % mais dans les faits, elle consacre beaucoup plus de temps à son métier : « Il n’y a pas d’injonction directe, mais l’entreprise fonctionne avec une culture du “travailler plus”. C’est un choix qui est fait, au nom de la sauvegarde des emplois, mais ce n’est pas honnête car aucun cadre clair n’a été posé. »

    Consultant dans un cabinet de conseil parisien, spécialisé en santé et sécurité au travail, Nicolas, qui témoigne également sous un prénom d’emprunt, se trouve dans une situation similaire. « Les choses sont dites à l’oral, il est conseillé à tout le monde de travailler, même durant ses congés, RTT, et au chômage partiel », rapporte-t-il, en dénonçant une « organisation hypocrite et opportuniste ». « Il y a un intérêt bien compris entre les consultants et les associés, qui est de dire : “Vous continuez à bosser parce que sinon, la boîte se casse la gueule”, ajoute-t-il, amer. On l’accepte parce qu’on comprend pourquoi c’est fait, mais sur le principe, ça choque. »

    Le chômage partiel en deux chiffres
    8,7 millions
    C’est le nombre de personnes concernées par une demande de chômage partiel déposée par leur employeur, à la date du 14 avril. Quelque 732 000 entreprises avaient accompli une démarche en ce sens, selon les services du ministère du travail.
    84 %
    C’est la part que représente l’indemnité allouée à la personne au chômage partiel, par rapport à son salaire net. Autrement dit, sa rémunération est amputée de 16 %. Il s’agit d’une moyenne, le pourcentage pouvant varier selon les situations, comme le montrent des simulations faites pour Le Monde par l’ordre des experts-comptables. Ainsi, dans l’hypothèse où la personne n’a pas du tout travaillé au cours du mois, la somme qui lui est versée correspond à 100 % de son salaire net, si elle est au smic. Pour un individu touchant 2 000 euros brut par mois, l’indemnité d’activité partielle représente 88,6 % de sa rémunération nette, soit une perte de 179,80 euros. Dans le cas d’un salarié payé 3 000 euros brut par mois, le manque à gagner équivaut à 17 % de son salaire net, soit près de 408 euros.

    30 mars 2020 : Coronavirus : le chômage partiel entraîne une perte de revenus de 1,2 milliard par mois pour les ménages, selon l’OFCE
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/30/coronavirus-le-chomage-partiel-entraine-une-perte-de-revenus-de-1-2-milliard

    (...) Parmi les éléments étudiés par les économistes de l’OFCE figure l’impact du dispositif de chômage partiel, sollicité vendredi 27 mars par 220 000 entreprises pour 2,2 millions de salariés au total. Ce chiffre pourrait plus que doubler et atteindre 5,7 millions d’employés − soit 21 % de l’emploi salarié en France − si l’ensemble des entreprises touchées par la baisse de l’activité économique déposent une demande de chômage partiel auprès des services du ministère du travail.

    Au global, selon les calculs de l’OFCE, ce dispositif représente, pour les salariés, un « manque à gagner » de 1,2 milliard d’euros pour un mois de chômage partiel. Soit, en moyenne, pour un salarié, 216 euros en moins sur la fiche de paie. Sous réserve que « les entreprises ne compensent pas les pertes de revenus des salariés », précise l’Observatoire.

    En effet, si le gouvernement a fait le choix d’indemniser à 100 % les salariés qui touchent le smic, ceux au-dessus du smic, eux, ne touchent que 84 % de leur salaire net dans la limite de 4,5 smic. Mais chaque employeur conserve, bien évidemment, la latitude de prendre à sa charge cette perte de revenus pour ses salariés. Le coût pour les finances publiques du dispositif atteindrait, lui, 12,7 milliards d’euros par mois, chiffre auquel il faut ajouter une perte de cotisations sociales de 8,7 milliards, soit un total de 21,4 milliards d’euros mensuels.

    Une aide proratisée

    L’OFCE a également examiné la situation des salariés des entreprises dont la fermeture a été ordonnée par le gouvernement (commerces non alimentaires, hôtels, restaurants…). Ils représentent un effectif de total 2,4 millions de personnes, dont 2 millions de salariés. Pour eux, le chômage partiel se traduit par une baisse globale de revenus de 349 millions d’euros par mois de chômage, soit environ 175 euros par mois pour chaque salarié concerné. Le coût pour les finances publiques, lui, est de 3,8 milliards d’euros d’indemnités versées et de 2,4 milliards de cotisations sociales non versées, soit 6,2 milliards d’euros par mois.
    Les personnes employées en contrats courts (CDD, fins de mission d’intérim…) pourront toucher une indemnisation, à condition d’avoir travaillé suffisamment longtemps

    A noter que la baisse de l’activité, qu’elle soit imposée du fait du confinement ou non, impacte également environ 1,2 million de personnes dont le statut n’ouvre pas droit au chômage partiel. Une partie d’entre elles est non salariée. Elles peuvent alors prétendre − si elles remplissent les conditions − au fonds de solidarité créé par Bercy. Selon les dispositions présentées lundi 30 mars, une aide forfaitaire de 1 500 euros sera versée aux personnes dont l’activité a été totalement arrêtée. Celles qui ont subi une perte d’au moins 50 % de leur chiffre d’affaires toucheront une indemnité proratisée, à concurrence de 1 500 euros.

    Restent enfin les personnes employées en contrats courts (CDD, fins de mission d’intérim, fin de période d’essai…), soit entre 140 000 et 150 000 personnes, qui ne peuvent non plus prétendre au chômage partiel. A condition d’avoir travaillé suffisamment longtemps, elles pourront toucher une indemnisation de l’assurance-chômage. Mais ce « seront, au final, les plus impactés », souligne Bruno Ducoudré, économiste à l’OFCE. L’organisme de prévision prévoit d’analyser plus en détail dans les jours qui viennent les conséquences du choc économique dû au confinement et à la baisse d’activité sur les revenus des ménages.

    Rappel, sous peu on aura au moins 11,1 millions de salariés payés hors emploi : Les salariés en arrêt de travail pour garde d’enfants et les personnes vulnérables vont passer au chômage partiel
    https://seenthis.net/messages/844741

    #chômage_partiel #revenu_garanti

    • Coronavirus : déjà 11 milliards de pertes de revenus pour les ménages en France
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/21/coronavirus-deja-11-milliards-de-pertes-de-revenus-pour-les-menages-en-franc

      Cette dégradation du pouvoir d’achat, pour l’instant due à l’arrêt de l’activité, risque de s’amplifier dans les mois à venir.

      Si la crise économique liée à l’épidémie de coronavirus est d’une ampleur inégalée, elle ne pèse encore que peu, en France, sur les ménages. Les 120 milliards d’euros perdus depuis le début du confinement, le 17 mars dernier, n’ont affecté les particuliers qu’à hauteur de 11 milliards d’euros, selon les scénarios établis par les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Soit 7 % du total. Les entreprises, elles, « perdent » environ 35 % du total, tandis que l’Etat essuiera, via le déficit public, le reste de l’ardoise.

      « Pour les ménages, cela représente une perte de pouvoir d’achat d’environ 50 euros par semaines, soit 400 euros sur la totalité de la période de confinement » , précise Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE. Un chiffre moyen, qui recouvre une grande hétérogénéité de situations : les salariés au smic bénéficient dans le dispositif du chômage partiel du maintien intégral de leur salaire, ceux au-dessus du smic touchent 85 % de leur rémunération.

      Une « cassure »

      Les indépendants, à eux seuls, qui se rémunèrent directement avec leur activité, participent pour 2 milliards d’euros à cette baisse des revenus. Les salariés en fin de contrat court, ou en fin de mission d’intérim, et dont la mission n’a pas été renouvelée du fait de la crise voient eux leur revenu pris en charge par l’assurance-chômage – dans la mesure où les droits leur sont ouverts, et pour une durée variable.

      « Nous estimons que 460 000 personnes vont se retrouver sans emploi à l’issue du confinement, précise Bruno Ducoudré, économiste à l’OFCE. Parmi elles, environ 180 000 personnes en contrat court, et 288 000 personnes qui étaient en période d’essai, par exemple, ou qui sont licenciées – éventuellement pour d’autres raisons que le Covid-19. » Enfin, une dernière catégorie de personnes subit une amputation significative de leurs revenus – ce sont celles qui subsistaient en partie grâce à « l’économie grise » , comme le dit Xavier Timbeau, c’est-à-dire ce qui est à la frontière de la légalité et dont le nombre est par nature difficile à évaluer.

      « Seul le recul de l’inflation (importée notamment) permet d’amortir le choc et de redonner un peu d’oxygène à la dépense des ménages » , estime l’institut Xerfi.
      Toutefois, pour les ménages français, ce recul relativement faible du pouvoir d’achat risque de n’être que temporaire. En sortie de crise, l’arrêt des mesures de soutien aux entreprises, et notamment du chômage partiel, peut donner un coup d’accélérateur à la dégradation des revenus, notamment avec l’arrivée des premières défaillances d’entreprises ou des plans de licenciement. L’institut Xerfi fait l’hypothèse d’une « forte cassure de la dynamique du pouvoir d’achat des ménages » sur l’année 2020. « En 2019, le gain de pouvoir d’achat avait été de 1,9 % en moyenne » , rappelle-t-il. « En 2020, le pouvoir d’achat devrait reculer de près de 1 %. On observe donc un ralentissement de 2,5 à 3 points du pouvoir d’achat entre 2019 et 2020. Ce dernier pourrait stagner encore en 2021. »

      Xerfi explique cette « cassure » par plusieurs éléments : au chômage partiel, déjà cité, qui va entamer de 0,9 point le pouvoir d’achat des ménages et à la forte dégradation du revenu des indépendants, il faut ajouter les heures supplémentaires et les primes perdues, et enfin le recul de l’emploi à venir. « Seul le recul de l’inflation (importée notamment) permet d’amortir le choc et de redonner un peu d’oxygène à la dépense des ménages » , conclut Xerfi. Ajoutons à cela l’impact des politiques salariales à venir, qui seront « fragilisées » , de même que l’emploi, par la récession, comme le souligne Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management.

      Or, si ces dernières années l’Etat a soutenu le pouvoir d’achat, notamment par les baisses d’impôt, le scénario à venir pourrait fort bien être différent. « Le rôle massif de la dépense publique en 2020 pour soutenir le pouvoir d’achat ne peut qu’être temporaire » , analyse Olivier Vigna, chef économiste chez HSBC France. « Prévus pour atteindre des niveaux record en 2020, déficit public et dette publique devront revenir ensuite sur des trajectoires plus soutenables, ce qui rendra l’évolution du pouvoir d’achat tributaire des choix fiscaux à venir. » Au programme de l’année, il faudra sans doute prévoir un retour du débat sur le partage des richesses entre les entreprises et les salariés et les politiques de redistribution.

      #travailleurs_indépendants #économie_grise

    • Les jeunes sont les premiers et les plus touchés par les effets de la récession
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/21/les-jeunes-sont-les-premiers-et-les-plus-touches-par-les-effets-de-la-recess


      Hassan, étudiant confiné dans sa chambre de la residence Evariste Galois, à Villeneuve d’Ascq (Nord), le 18 avril 2020. Sarah Alcalay pour Le Monde

      Les secteurs très affectés par les mesures de confinement sont aussi ceux qui emploient beaucoup de 18-25 ans. Les étudiants récemment diplômés vont également en pâtir.

      Si les jeunes sont les moins touchés par la pandémie, ils sont en première ligne de la crise économique. Ils sont particulièrement employés par les entreprises qui ont dû fermer à cause du confinement : restaurants, commerces, centres de loisirs… Au Royaume-Uni, par exemple, 30 % des employés de moins de 25 ans travaillent dans ces secteurs, contre seulement 13 % des plus de 25 ans, selon l’Institute for Fiscal Studies (IFS), un centre d’études économiques. En France, la situation est similaire.

      « Contrairement à la crise de 2008, qui a aussi touché la finance ou les services professionnels, l’effet est cette fois-ci plus concentré sur les moins qualifiés, les bas salaires et les plus jeunes » , explique Xiaowei Xu, auteure de l’étude de l’IFS.

      Non-renouvellement des CDD

      Le deuxième effet négatif pour les jeunes est qu’ils vont entrer sur le marché du travail au pire moment. Les quelque 700 000 personnes qui vont sortir cette année de formation en France seront les premières victimes de la hausse inévitable du chômage, et leur carrière professionnelle va être durablement affectée. « Lorsque l’entreprise fait face à des chocs, elle essaie de conserver les salariés qualifiés et arrête d’embaucher » , rappelle Camille Landais, professeur à la London School of Economics.

      « La première forme de régulation de l’entreprise en période de crise est le non-renouvellement des CDD et des contrats d’intérim : or, les jeunes sont massivement représentés sur ces postes » . Cet effet s’était fait durement ressentir lors de la crise financière de 2008-2009, lorsque le taux de chômage des 15-24 ans avait augmenté de moitié, atteignant un niveau record de 26,2 % fin 2012.

      Les études au long cours montrent également que démarrer sa vie professionnelle sur fond de crise est pénalisant sur le long terme. Les enquêtes « Génération » menées par le Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) à partir d’un échantillon représentatif de jeunes quittant le système éducatif à tout niveau de formation permettent de suivre leur trajectoire sur le marché du travail jusqu’à sept ans. Leurs conclusions sont sans appel. « On assiste à un ralentissement de la dynamique professionnelle, plus de temps passé au chômage et une trajectoire de stabilisation plus lente vers un CDI » , résume Florence Lefresne, directrice générale du Céreq et docteure en économie du travail.

      Baisse des salaires médians

      Ainsi, au bout de sept ans de vie active, les jeunes qui sont sortis en 2010 − qui ont donc vécu la crise de 2008 − avaient passé 73 % de leur temps en emploi, contre 80 % pour les jeunes sortis de formation en 1998. Pour 13 % des jeunes de 2010, la trajectoire professionnelle a été dominée par le chômage, contre 7 % seulement pour les jeunes de 1998. Seuls 55 % des jeunes de 2010 ont vu leur trajectoire se stabiliser sur un CDI, contre 66 % de ceux de la génération 1998. Toutefois, comme le précise la directrice du Céreq, « l’érosion de la norme du CDI dans le recrutement des jeunes tient sans doute autant de la transformation structurelle du marché du travail que de la crise elle-même » .

      Le choc a été observé de la même façon outre-Manche. Après la crise de 2008, les salaires médians réels ont baissé pour toutes les tranches d’âge pendant quelques années, avant de se redresser et de revenir à peu près au même niveau en 2019. Une exception : ceux qui ont aujourd’hui une trentaine d’années, et qui étaient en début de carrière il y a une décennie. Leur salaire médian demeure d’environ 7 % inférieur à leur niveau de 2008.
      Cet impact de la crise sur les carrières professionnelles n’est pas uniforme pour tous les jeunes. « Il y a de fortes chances que la crise amplifie les écarts observés entre les sans-diplôme et les diplômés , souligne Florence Lefresne. Il ne faut pas oublier que les non-diplômés sont plus durablement atteints en période de crise et connaissent une période plus longue d’exclusion du marché du travail. »

      A titre d’exemple, un non-diplômé de la génération 2010 a passé moins de la moitié des sept premières années de vie active en emploi. A cet égard, l’évolution des dispositifs d’apprentissage, qui sont très dépendants de la bonne santé des entreprises, jouera un rôle crucial. « L’impact de la crise actuelle sur les moins diplômés dépendra pour beaucoup des dispositifs de formation, en particulier des possibilités de maintenir et d’accroître les places en apprentissage, en dépit de la chute de l’activité » , ajoute Mme Lefresne.

      #jeunes #revenu

    • Chômage partiel, hôtellerie-restauration, tourisme
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/22/coronavirus-macron-en-deplacement-en-bretagne-les-ministres-rendent-leur-cop

      ...#hôtellerie-restauration, où 9 salariés sur 10 sont au chômage partiel, et le #BTP, où 93 % des salariés sont également au chômage partiel, a (...) détaillé [la manageure Pénicaud].

      A l’issue du conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a dit ne « pas confirmer » l’hypothèse d’une réouverture des cafés-bars-restaurants pour le 15 juin, dans l’attente du plan d’aide promis par le gouvernement pour ce secteur sinistré. (...)

      Les embauches dans le secteur privé ont connu une baisse mensuelle historique au mois de mars, selon les données de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) : le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois dans le secteur privé, hors intérim, a plongé de 22,6 % le mois dernier.

      Lors d’une audition par la commission des affaires sociales du Sénat, Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, a prévenu que l’épidémie de Covid-19 allait faire exploser le déficit de la Sécurité sociale à plus de 41 milliards d’euros, « du jamais-vu », même au plus fort de la crise financière en 2008. Le record de 2010 (28 milliards) est effacé et ce montant, « qui peut donner le tournis » , reste de surcroît « une hypothèse favorable », compte tenu notamment de probables annulations de cotisations dans « certains secteurs » , comme la #restauration, l’#hôtellerie ou le #tourisme, a précisé M. Darmanin.

    • Je suis depuis peu en emploi dans une association. On va passer au chômage technique partiel, 3/5 de mai à août compris, avec rémunération complétée par l’asso pour nous laisser à 100 % de la rémunération. Je suis en CDD et j’ai un peu peur que ça grève mes droits au chômage pour plus tard...

      Et puis surtout notre activité n’a pas baissé avec la pandémie, on a annulé un truc massif de l’activité de l’association mais ça prend aussi plein de temps et c’est remplacé par d’autres trucs. Les revenus de l’asso ne sont pas impactés, on n’a pas de clients à servir qui auraient disparu (la baisse est à craindre plus tard, avec la récession économique).

      L’équipe salariée craint que dans cette asso en récession continue depuis des années (démographie assez âgée) cet épisode fasse partie d’un mouvement continu de baisse de la masse salariale. Faire financer par l’État une baisse de productivité pendant la pandémie (les premières semaines on n’a pas fait nos heures, entre les difficultés de concentration et les soucis techniques), c’est réglo, mais en profiter pour faire raquer pour deux mois d’été moins actifs, ça l’est beaucoup moins. Donc on se retrouve à dire non quand on nous demande d’assurer des tâches...

      Et moi je flippe à mort parce que j’ai choisi de ne pas faire de démarche pour renouveler mon revenu garanti (marre d’être une machine à bouffer-chier mon AAH dans un environnement social dont la qualité ne doit qu’à mes efforts) et c’est pile au moment où je n’ai plus aucune chance de retrouver un boulot. J’avais imaginé cette possibilité mais trouver enfin à me caser quelques mois à ma 93e candidature à un boulot de larbin, ça m’avait regonflé le moral et je retombe d’un peu haut.

    • La crise sanitaire entraîne déjà des chiffres du chômage
      catastrophiques

      https://www.mediapart.fr/journal/economie/280420/la-crise-sanitaire-entraine-deja-des-chiffres-du-chomage-catastrophiques

      Sur le front de l’emploi, les mauvaises nouvelles étaient attendues, mais la gravité de la situation a de quoi inquiéter même les plus blasés des experts. Lundi 27 mars, la Dares – la direction statistique du ministère du travail – a exceptionnellement dévoilé les statistiques des inscriptions à Pôle emploi pour le mois de mars, alors que le gouvernement avait décidé de publier ces chiffres seulement tous les trimestres. La situation est totalement hors du commun : fin mars, Pôle emploi a décompté 246 100 personnes de plus inscrites en un mois dans sa catégorie A, celle qui recense les chômeurs n’ayant effectué aucune activité durant le mois.

      Cette hausse mensuelle de 7,1 % est un record, du jamais vu depuis la création de ce décompte statistique en 1996. Au total, l’effectif des catégories A, B, C (qui comprennent des demandeurs d’emploi ayant un peu travaillé le mois précédent) a augmenté de 177 500 personnes en un mois (+ 3,1 %). C’est là aussi une situation inédite, de loin : pour trouver le « record » précédent, il faut remonter à avril 2009, en pleine crise économique déclenchée par le secteur des subprimes aux États-Unis, et la hausse était deux fois moindre, de 86 300 personnes.

      [...] Dans Le Parisien, Muriel Pénicaud reconnaît être « inquiète pour l’emploi » mais « refuse » tout pronostic, arguant de la bonne dynamique de l’emploi jusqu’au début de l’année et promettant des mesures supplémentaires, notamment pour les jeunes. Elle annonce aussi qu’une réflexion avec les partenaires sociaux va s’engager sur les règles de l’assurance-chômage.

      En guise de mesure d’urgence, la ministre a annoncé que, comme en avril, les allocations des chômeurs arrivant en fin de droit seraient reconduites pour le mois de mai. Le second volet de la réforme de l’assurance-chômage, qui devait entrer en vigueur le 1er avril, particulièrement dur pour les plus précaires des demandeurs d’emploi, est quant à lui toujours annoncé comme étant reporté au 1er septembre.

      De quoi exactement vont discuter le gouvernement et les partenaires sociaux ? Mystère.
      En tout cas, il n’est pour l’heure pas question d’abandonner ce second volet de la réforme. Encore moins d’annuler la première partie de la réforme, mise en place en novembre, et qui devait toucher négativement 710 000 personnes en un an.

      [...] Dans une note publiée ce mardi 28 avril en fin de journée, l’Unédic, qui gère le régime, a rendu publics ses calculs. Et l’addition est à l’aune du tsunami qui s’annonce pour l’emploi : cataclysmique. La baisse des cotisations pourrait coûter à l’assurance-chômage 3,5 milliards d’euros entre mars en juin, quand la facture du versement des allocations supplémentaires s’élèverait à plus de 1,3 milliard. Des sommes auxquelles il faut ajouter un milliard d’euros par semaine pour financer le chômage partiel, et encore une centaine de millions hebdomadaires pour assurer le transfert des arrêts maladie vers le chômage partiel.

      Le chômage partiel se doit d’être involontaire : si les enfants peuvent être accueillis à l’école garderie, c’est zéro euro
      https://fr.news.yahoo.com/coronavirus-pas-chomage-partiel-si-refusez-envoyer-enfants-ecole-0853

      « A partir du 1er juin, les parents devront fournir une attestation à leur employeur pour justifier que l’établissement scolaire de leur enfant n’est pas en mesure de l’accueillir. Sans ce justificatif, ils n’auront plus droit au chômage partiel. »

  • This is remarkable: 170 Dutch academics put together a 5-point manifesto for economic change after the C19 crisis, building on #degrowth principles. It has gone viral in Dutch media. In this thread I’ll summarize the points in English.

    1) Shift from an economy focused on aggregate GDP growth to differentiate among sectors that can grow and need investment (critical public sectors, and clean energy, education, health) and sectors that need to radically degrow (oil, gas, mining, advertising, etc).
    2) Build an economic framework focused on redistribution, which establishes a universal basic income, a universal social policy system, a strong progressive taxation of
    income, profits and wealth, reduced working hours and job sharing, and recognizes care work.
    3) Transform farming towards regenerative agriculture based on biodiversity conservation, sustainable and mostly local and vegetarian food production, as well as fair agricultural employment conditions and wages.
    4) Reduce consumption and travel, with a drastic shift from luxury and wasteful consumption and travel to basic, necessary, sustainable and satisfying consumption and
    travel.
    5) Debt cancellation, especially for workers and small business owners and for countries in the global south (both from richer countries and international financial institutions).

    https://twitter.com/jasonhickel/status/1251146508709195780
    #manifesto #décroissance #le_monde_d'après #changement #changement_économique #redistribution #économie #énergie #agriculture #rdb #revenu_universel #revenu_de_base #travail

    • La doxa alter-capitaliste va nous infliger ad nauseam ce genre de discours halluciné. La réalité, c’est que les gouvernements, adapteront leur politique économique pour faire face aux nouveaux rapports de force entre pays, entre groupes capitalistes des divers secteurs, et à l’état de l’économie mondiale telle qu’elle sortira de cette crise. Si celle-ci, comme il est probable, accélère les tendances au protectionnisme (déjà en route), tous les gouvernements suivront. Ils prendront les uns après les autres des mesures protectionnistes et pousseront à relocaliser la production. Mais cette relocalisation qu’ils encourageront ne sera pas moins nocive pour les classes populaires, les travailleurs et l’environnement que la mondialisation capitaliste actuelle. Les industriels continueront à produire ce qu’ils estimeront stratégique pour leurs intérêts et ne produiront pas plus qu’aujourd’hui des biens vitaux pour les classes populaires, des logements, des moyens de transport ou autres. Bref : s’imaginer qu’il existerait un bon capitalisme, responsable et raisonné, un bon capitalisme s’appuyant sur une reproduction vertueuse du capital, et fort d’une exploitation humaniste de l’homme par l’homme, relève de la démence réformiste, et ne permettra jamais de comprendre dans quel monde nous vivons et ce qui nous attend.

  • Le Covid-19 est-il raciste ? - La Perm’ #14 (Rokhaya Diallo, Norman Ajari, Patrick Simon)
    https://www.youtube.com/watch?v=0Ofhr_IpC2U

    Quatorzième édition de La Perm’, consacrée aux inégalités raciales face au #Covid19. Pour en discuter nous avons le plaisir de recevoir :
    Norman Ajari, philosophe, professeur à Villanova University (USA), militant décolonial et membre du Parti des Indigènes de la République, il est l’auteur de « La dignité ou la mort. Ethique et politique de la race » (La Découverte, 2019)
    Rokhaya Diallo, journaliste, militante anti-raciste et féministe, elle est l’auteure de plusieurs livres dont « Racisme : mode d’emploi » (Larousse, 2011), ou dernièrement « Ne reste pas à ta place ! » (Marabout 2019) et « La France, tu l’aimes ou tu la fermes ? » (Textuel, 2019)
    Patrick Simon, directeur de recherche à l’INED, spécialiste des questions de la socio-démographie des minorités, de la discrimination raciale, de la division sociale et ethnique de l’espace etc. et co-auteur, notamment, de « Trajectoires et origines. Enquête sur la diversité ds populations en France » (Ined, 2015)

    Animé par Wissam Xelka !

    Soutenez Paroles d’Honneur !

  • Les salariés en arrêt de travail pour garde d’enfants et les personnes vulnérables vont passer au chômage partiel
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/17/les-salaries-en-arret-de-travail-pour-garde-d-enfants-et-les-personnes-vulne

    Les 2,1 millions de salariés se trouvant actuellement en arrêt de travail pour garde d’enfants ou en raison de leur vulnérabilité au Covid-19 seront placés en activité partielle à partir du 1er mai.

    Plus de 2 millions de Français sont concernés par la mesure. Les salariés se trouvant actuellement en arrêt de travail pour garde d’enfants ou en raison de leur vulnérabilité au Covid-19 (qui présentent donc un risque accru de développer des formes graves de la maladie) seront placés en activité partielle à partir du 1er mai.

    Ces salariés percevront ainsi une indemnité à hauteur de 70 % du salaire brut, soit environ 84 % du salaire net. Ces montants seront portés à 100 % du salaire pour les salariés rémunérés au niveau du smic. Le basculement est prévu dans un amendement du gouvernement qui sera discuté vendredi à l’Assemblée, dans le cadre de l’examen du projet de budget rectificatif. Ce changement de régime « ne concerne pas les travailleurs indépendants, les fonctionnaires et les agents contractuels de droit public en arrêt de travail », a précisé le gouvernement.

    Depuis le début du confinement, le 17 mars, les personnes qui ne peuvent pas télétravailler et doivent garder leurs enfants, pouvaient se mettre en arrêt maladie et touchaient des indemnités journalières à hauteur de 90 % du salaire brut. Le même système s’applique aux salariés (ou leurs conjoints) dits vulnérables, qui ont notamment une affection de longue durée. Ces derniers sont près de 400 000 et les arrêts pour garde d’enfants concernent 1,7 million de personnes, selon des chiffres communiqués par le ministère du travail.

    Eviter la baisse des indemnités journalières

    Selon le ministère du travail, ce nouveau système va permettre d’éviter le problème du passage au bout d’un mois des indemnités journalières à 66 % pour les personnes ayant entre un an et cinq ans d’ancienneté (au bout de quarante jours entre cinq et dix ans d’ancienneté, et cinquante jours pour plus de dix ans d’ancienneté).

    Par ailleurs, « on ne pouvait pas demander aux seuls employeurs de supporter le coût », notamment ceux à la tête de petites entreprises, car ils paient des cotisations sur le complément employeur des indemnités journalières, ce qui risquait « d’accélérer des faillites », a expliqué l’entourage de la ministre du travail, Muriel Pénicaud.

    Les entreprises pourront déclarer de manière individuelle ces salariés. Celles qui n’ont pas fait de demande de chômage partiel jusqu’à présent devront le faire. Une ordonnance sera prise en ce sens afin « d’individualiser » le chômage partiel, après avis conforme du CSE (comité social et économique) ou du conseil d’entreprise, ou après accord collectif. Actuellement, 9 millions de salariés sur quelque 20 millions sont en chômage partiel.

    11,1 millions de salariés payés hors emploi.

    #arrêt_de_travail #chômage_partiel #arrêt_de_travail_pour_garde_d’enfants #revenu_garanti #pénurie_de_main_d'oeuvre #pognon_de_dingue

    • La crise du coronavirus génère un préoccupant déficit de l’assurance-chômage
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/04/22/la-crise-du-coronavirus-genere-un-preoccupant-deficit-de-l-assurance-chomage

      Explosion des charges, baisse des cotisations… L’épidémie met à mal les comptes de l’Unédic. La dette pourrait atteindre entre 50 et 60 milliards d’euros fin 2020.

      L’assurance-chômage est en train de subir un choc financier d’une violence sans précédent, à cause de la crise liée à l’épidémie de Covid-19. Surveillés quasi en temps réel, ses comptes se dégradent à une vitesse spectaculaire.

      Selon nos informations, la dette du régime atteint désormais 42,5 milliards d’euros, contre un peu plus de 37 milliards en décembre 2019. Et elle risque fort de poursuivre sa dérive, plusieurs administrateurs évoquant un montant compris entre 50 et 60 milliards d’euros, en fin d’année. Une situation préoccupante, qui pourrait se traduire par des difficultés pour faire face aux besoins de trésorerie.

      Les évolutions en cours sont déprimantes pour l’Unédic, l’association paritaire copilotée par les partenaires sociaux qui gère le dispositif. Après avoir accumulé les déficits au cours de la décennie écoulée, elle espérait renouer avec les excédents à partir de 2021 et engager, grâce à ce retour à meilleure fortune, son désendettement. C’est le scénario inverse qui se joue aujourd’hui, pour plusieurs raisons.

      D’abord, les dépenses s’emballent, sous l’effet de la généralisation de « l’activité partielle » – terme officiel pour désigner le chômage partiel. Ce dispositif, qui concerne 10,2 millions de travailleurs, selon les chiffres communiqués, mercredi 22 avril, par le gouvernement, couvre la majeure partie (voire, dans certains cas, la totalité) de la rémunération des bénéficiaires. L’Unédic assure un tiers du financement, soit un coût d’environ 1 milliard d’euros par semaine, qui est susceptible de progresser, car ce filet de protection va couvrir ceux qui, jusqu’à maintenant, étaient en arrêt-maladie pour garder leurs enfants ou s’occuper d’une personne vulnérable.

      Tarissement des recettes

      S’y ajoute l’allongement de l’indemnisation pour les demandeurs d’emploi arrivés en fin de droit à compter du 1er mars – une mesure récemment prise par l’exécutif. Enfin, le volume des allocations versées s’accroît aussi avec la hausse du nombre de salariés, qui se retrouvent ou vont très vite se retrouver sans activité (fin du contrat à durée déterminée ou de la mission d’intérim, licenciement, etc.).

      Le chômage pourrait toucher 460 000 individus supplémentaires « pendant la période de confinement », d’après une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques, diffusée lundi.

      Du côté des recettes, la tendance est au tarissement, notamment à cause des cotisations dont le règlement a été repoussé, afin d’aider les entreprises. Il est très possible qu’une partie de ces contributions soient finalement annulées (notamment celles dues par le secteur de la culture et de l’hôtellerie-restauration) et donc perdues à tout jamais.
      Lire les témoignages : « Il faut se serrer un peu plus la ceinture » : quand chômage partiel rime avec fiche de paie amputée
      « Nous sommes dans une gestion de crise », confie Eric Le Jaouen, président (Medef) de l’Unédic, en soulignant que le régime est « au rendez-vous » pour, à la fois, payer les prestations aux demandeurs d’emploi et apporter son écot en faveur du chômage partiel.

      « Nous assumons notre rôle dans un contexte d’urgence », renchérit Patricia Ferrand, vice-présidente (CFDT) de l’association paritaire. La dette en hausse « demeure un sujet de préoccupation, mais n’inspire pas d’inquiétude de court terme », notamment parce que l’Etat vient de relever sa garantie pour les emprunts contractés par l’assurance-chômage.

      Des agences de notation plus incisives

      Mais d’autres administrateurs font part de leurs interrogations. « L’Unédic est confrontée à un changement de paradigme si elle endosse durablement une partie de l’enveloppe consacrée à l’activité partielle, puisque aucune ressource n’est prévue à cet effet, dit Michel Beaugas (FO). Il faut que nous nous emparions de cette problématique. » Jean-François Foucard (CFE-CGC) plaide, de son côté, pour que soit revu le « modèle » économique du régime, si les missions assignées à celui-ci sont étendues de façon pérenne.

      Jusqu’à maintenant, les marchés financiers ont toujours répondu présent quand l’assurance-chômage s’adressait à eux pour lever des fonds, par exemple à travers des émissions obligataires. Mais il existe désormais un risque à ne pas sous-estimer : celui de voir la confiance des investisseurs s’éroder, face à un endettement dont le niveau est supérieur aux recettes perçues en un an par le régime. « A force d’utiliser la carte bleue de l’Unédic, le plafond de dépenses pourrait vite être dépassé », résume un fin connaisseur du dossier.
      Lire aussi : Le gouvernement promet des aides et une prolongation du chômage partiel pour faire face à la crise
      Selon nos informations, les agences de notation se montreraient, aujourd’hui, plus incisives quand elles réclament des éclaircissements sur les perspectives financières du système d’indemnisation des demandeurs d’emploi.
      C’est pourquoi certains aimeraient que le gouvernement, le patronat et les syndicats se réunissent très vite pour réfléchir au devenir de notre protection sociale. Faute de quoi, la tentation pourrait être grande pour l’Etat de renforcer son emprise sur le dispositif, en invoquant l’incapacité des partenaires sociaux à gouverner l’Unédic.

      #Unedic #allocation_chômage #chômage #chômeur #déficit #agences_de_notation

    • Avec plus de la moitié des salariés au chômage : En France, la facture du chômage partiel encore largement sous-estimée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/04/22/chomage-partiel-la-facture-du-coronavirus-encore-largement-sous-estimee_6037

      .
      A Paris, le 9 avril 2020. JOEL SAGET / AFP

      Le nombre d’heures chômées demandées par les entreprises à l’administration pourrait coûter bien plus que les 24 milliards d’euros prévus par le gouvernement, si elles étaient intégralement déclarées.

      C’est l’une des principales mesures de soutien à l’économie française depuis la crise liée à la pandémie de Covid-19, et ce n’est pas fini. Le coût du dispositif massif de chômage partiel mis en place mi-mars par le gouvernement, à travers lequel l’Etat et l’Unedic prennent en charge la majeure partie, voire la totalité, de l’indemnisation des salariés qui en bénéficient, est sans doute encore largement sous-estimé par rapport à la réalité.

      Dans une lettre adressée le 21 avril à Eric Woerth, le président (Les Républicains) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, et que Le Monde a pu consulter, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, fait le point sur le dispositif. Elle précise notamment qu’au 20 avril le nombre d’heures chômées demandées par les entreprises à l’administration était de 4,2 milliards d’heures pour une durée totale de trois mois. Or, dans le premier projet de loi de finances rectificatif (PLFR, voté le 18 mars), l’exécutif estimait à 13,90 euros le coût moyen de l’indemnisation d’une heure chômée.

      « Madame Soleil »

      « Le coût total du dispositif sur la base de ces heures demandées serait donc de plus de 58 milliards d’euros, bien supérieur aux 24 milliards d’euros budgétés par le gouvernement dans le deuxième PLFR, qui augmentait déjà nettement l’enveloppe initiale de 8,5 milliards d’euros » , indique M. Woerth.

      Certes, relève-t-il, « les entreprises ne seront remboursées que sur le nombre d’heures déclarées a posteriori, pas sur celles autorisées. Mais les chiffres du PLFR voté en ce moment sont forcément une version minorée. La vérité se situe vraisemblablement entre 30 et 40 milliards d’euros. » Le député de l’Oise joue « un peu à madame Soleil » , relativise une source proche du dossier, qui ajoute qu’ « en toute humilité la vérité est que personne ne sait exactement combien ça coûtera ».

      « Le nombre des heures indemnisées ne serait que de 40 % [24 milliards d’euros au lieu de 58 milliards] des heures demandées ? Ce n’est pas crédible » , renchérit pourtant Charles de Courson, député centriste de la Marne. D’autant que « le gouvernement a donné consigne aux directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi d’accepter toutes les demandes et de vérifier après », indique l’élu, craignant des abus : « Il y aura un gros problème de contrôle a posteriori. »

      821 000 entreprises concernées par le chômage partiel

      Ces montants sont susceptibles d’évoluer. Mercredi 22 avril, la ministre du travail a annoncé que la barre symbolique des 10 millions de salariés au chômage partiel a été franchie – soit plus d’un sur deux . Ce sont désormais 821 000 entreprises qui sont concernées. Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter ces dernières semaines à mesure que le gouvernement élargissait le champ des catégories professionnelles éligibles.

      Vendredi 17 avril, un décret avait par exemple ouvert cette possibilité aux intermittents du spectacle ainsi qu’aux journalistes pigistes. Et le gouvernement a adopté en conseil des ministres, mercredi 22, une ordonnance pour permettre, entre autres, d’adapter les modalités du chômage partiel à certaines professions comme les assistantes maternelles qui travaillent jusqu’à 45 heures par semaine.

      A partir du 1er mai, ce filet de protection sera également étendu à celles et ceux qui étaient jusqu’à présent en arrêt maladie pour garder leurs enfants ou s’occuper d’une personne vulnérable. L’objectif étant qu’ils ne subissent pas de pertes de revenus supplémentaires dues à la dégressivité des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale. Selon le ministère du travail, plus de 2 millions de personnes bénéficient actuellement de ce dispositif.

  • Economie : « Comment ne pas redémarrer pour tout recommencer ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/14/economie-comment-ne-pas-redemarrer-pour-tout-recommencer_6036564_3232.html

    Aujourd’hui, nous n’avons pas choisi de nous arrêter. Mais, comme au début des années 1970, le non-sens – ou plutôt le contresens – de ces modes de vie et de production, la catastrophe vers laquelle ils nous amènent, nous invitent à notre tour à ne plus vouloir redémarrer sans savoir ce qu’il faut redémarrer, ce qu’il faut transformer et ce qu’il faut arrêter absolument.

    Pendant l’épidémie des millions de travailleurs se sont très concrètement interrogés sur l’utilité de leur travail, des millions de personnes se sont interrogés sur l’absence de sens de leur vie d’avant, même si la vie pendant le confinement était difficile. Il nous appartient de faire que ce questionnement s’approfondisse et débouche sur des reconversions très concrètes elles aussi.

    Pendant le confinement, il nous faut continuer ces débats, ces prises de positions, ces échanges sur ce qui ne doit pas continuer comme avant. Il faut trouver les formes pour faire converger ces réflexions. Avec un nouvel agir, mû par le désir de vie et de solidarité nous devons mettre en débat la question de comment terminer le confinement général.

    Ne pas retourner au travail mais retourner dans nos lieux de travail pour y tenir des assemblées où décider de ce que nos productions doivent devenir : être arrêtées ? Réorientées dans un sens soutenable écologiquement, socialement, moralement ; relocalisées en mondialisant autrement, via le développement des coopérations et des solidarités internationales ?

    Ne pas retourner dans les cafés et les restaurants pour relancer la consommation mais pour y tenir aussi des assemblées et en faire les nouveaux « clubs » révolutionnaires de quartier où nous inventerons concrètement le nouveau monde ? Le confinement général doit-il se terminer par une grève générale ? Sortir de chez nous pour ne pas retourner au travail mais dans les rues pour obtenir la démission des pouvoirs en place ?

    Comment ne pas redémarrer pour tout recommencer ? c’est ce dont il faut discuter avant que la folie de nos vies ne nous emprisonne à nouveau.

    #Rêve_général #Jours_heureux

  • MIT Scientists Are Building Devices to Hack Your Dreams
    https://futurism.com/mit-scientists-devices-hack-dreams

    A team of researchers at MIT’s Dream Lab, which launched in 2017, are working on an open source wearable device that can track and interact with dreams in a number of ways — including, hopefully, giving you new control over the content of your dreams.

    The team’s radical goal is to prove once and for all that dreams aren’t just meaningless gibberish — but can be “hacked, augmented, and swayed” to our benefit, according to OneZero.

    Think “Inception,” in other words, but with a Nintendo Power Glove.

    “People don’t know that a third of their life is a third where they could change or structure or better themselves,” Adam Horowitz, PhD student at MIT Media Lab’s Fluid Interfaces Group and a Dream Lab researcher, told OneZero.

    “Whether you’re talking about memory augmentation or creativity augmentation or improving mood the next day or improving test performance, there’s all these things you can do at night that are practically important,” Horowitz added.

    A glove-like device called Dormio, developed by the Dream Lab team, is outfitted with a host of sensors that can detect which sleeping state the wearer is in. When the wearer slips into a state between conscious and subconscious, hypnagogia, the glove plays a pre-recorded audio cue, most of the times consisting of a single word.

    “Hypnagogic imagery or hallucinations is a normal state of consciousness in the transition from wakefulness to sleep,” Valdas Noreika, a psychologist at Cambridge who is not involved in the research told VICE back in 2018.

    Hypnagogia may be different for different people. Some say they’ve woken up from hypnagogia, reporting they experienced strong visual and auditory hallucinations. Others are capable of interacting with somebody in the state.

    But the Dream Lab might be on to something with its Dormio glove. For instance, in a 50-person experiment, the speaking glove was able to insert a tiger into people’s sleep by having the glove say a prerecorded message that simply said “tiger.”

    The device is meant to democratize the science of tracking sleep. Step-by-step instructions were posted online with biosignal tracking software available on Github, allowing everybody to theoretically make their own Dormio glove.

    A similar device built by Dream Lab researcher and PhD candidate Judith Amores relies on smell rather than an audio cue. A preset scent is released by a device when the user reaches the N3 stage of sleep, a regenerative period when the body heals itself and consolidates memory. The idea is to strengthen this consolidation using scents.

    They hope to let sleepers take full control of their dreams as well. A 2019 “Dream Engineering” workshop hosted by the Dream Lab discussed the world of “lucid dreaming,” a state in which people realize they’re having a dream while they’re dreaming.

    “It’s such an exhilarating feeling to lucid dream,” Tore Nielsen, a professor of psychiatry at the University of Montreal said in an MIT blog post. “You can try flying, singing, having sex — it’s better than VR.”

    The problem, however, is that the science behind lucid dreaming is still murky. Only an estimated one percent of people are capable of entering this state regularly, making it difficult to study. The brain state during lucid dreaming is also not understood very well yet.

    But other researchers are convinced there’s plenty to gain from learning from our subconscious — rather than commanding it with prerecorded messages or scents.

    “The unconscious, it’s another kind of intelligence,” Rubin Naiman, sleep and dream expert at the University of Arizona, told OneZero. “We can learn from it. We can be in dialogue with it rather than dominate it, rather than ‘tap in’ and try to steer it in directions we want.”

    #Rêves #Cerveau #Interface_Humain_Machine #Neuro_informatique

  • Lettre à G. - Repenser la société avec André Gorz

    Film consacré à #André_Gorz, l’un des intellectuels les plus stimulants du XXIe siècle. Disciple de #Jean-Paul_Sartre, très influencé par #Ivan_Illich, il fut tout à la fois philosophe, journaliste engagé, critique économique, penseur de l’autonomie et pionnier de l’#écologie_politique en France.

    Le film complet en accès libre et gratuit jusqu’au 25 avril 20
    https://andregorz.fr/le-film

    Bande annonce
    https://vimeo.com/332445339

    Citation partagée par une amie sur un « autre » réseau social :

    En partant de la critique du #capitalisme, on arrive donc immanquablement à l’#écologie politique qui, avec son indispensable théorie critique des besoins, conduit en retour à approfondir et à radicaliser encore la critique du capitalisme. Je ne dirais donc pas qu’il y a une morale de l’écologie, mais plutôt que l’exigence éthique d’émancipation du sujet implique la critique théorique et pratique du capitalisme, de laquelle l’écologie politique est une dimension essentielle. Si tu pars, en revanche, de l’impératif écologique, tu peux aussi bien arriver à un #anticapitalisme radical qu’à un pétainisme vert, à un écofascisme ou à un communautarisme naturaliste. L’écologie n’a toute sa charge critique et éthique que si les dévastations de la Terre, la destruction des bases naturelles de la vie sont comprises comme les conséquences d’un mode de production ; et que ce mode de production exige la maximisation des rendements et recourt à des techniques qui violent les équilibres biologiques. Je tiens donc que la critique des techniques dans lesquelles la domination sur les hommes et sur la nature s’incarne est une des dimensions essentielles d’une éthique de la libération.

    André Gorz, Introduction / Écologica, Éditions Galilée, 2008.

    Via https://huit.re/Andre_Gorz

    Plus : https://www.cairn.info/publications-de-Gorz-Andr%C3%A9--2397.htm

    • Fermes d’avenir

      Notre mission ?

      Accélérer la transition agroécologique, en nous inspirant de la permaculture, dans le respect des humains et de la nature !

      Nous sommes convaincus que la transition vers des modèles agricoles vertueux est indispensable et impactera positivement :

      la santé des humains grâce à des produits issus de l’agriculture biologiques à un prix accessible à tous,
      les conditions de travail des agriculteur.trice.s sur des fermes viables, vivables et créatrices de valeur sur leur territoire,
      la restaurations des écosystèmes naturels : biodiversité, qualité des sols vivants, séquestration de carbone, qualité de l’eau, etc.

      Que faisons-nous ?

      Notre équipe travaille quotidiennement avec l’objectif suivant : faire pousser des fermes agroécologiques en France. Pour cela, nous développons des projets agricoles, nous formons des acteurs de la transition, nous finançons des agriculteurs et nous influençons différents publics.

      Pour relever ce défi, nos activités sont réparties en quatre pôles.

      https://fermesdavenir.org

  • Des centaines de millions de travailleurs pourraient sombrer dans une profonde pauvreté
    https://www.bastamag.net/Covid19-Travail-Chomage-Monde-Revenus-OIT

    L’Organisation internationale du travail appelle à des mesures politiques au niveau mondial. La Confédération syndicale internationale demande la création d’un fonds mondial de protection sociale universelle pour les pays les plus pauvres. En France, 5,8 millions de salariés sont au chômage partiel pour cause d’épidémie de coronavirus, a annoncé la ministre du Travail le 7 avril. L’Organisation internationale du travail a de son côté décompté que les mesures de confinement total ou partiel touchent (...) En bref

    / #Syndicalisme, Quel avenir pour nos protections sociales ?, #Revenus

    #Quel_avenir_pour_nos_protections_sociales_ ?

  • Revenu de confinement maintenant ! | Augusto Illuminati et Clap
    https://www.jefklak.org/revenu-de-confinement-maintenant

    En Italie comme dans la majorité des pays, la crise sanitaire suscitée par la pandémie de Covid19 agit comme le catalyseur d’une crise économique venue de loin, qui creuse l’écart entre les mieux loti·es et les plus précaires. Avec les interdictions de déplacement et de sortie, les travailleur·ses au noir, intermittent·es, indépendant·es, saisonnier·es et auto-entrepreneur·ses, le plus souvent exclu·es des systèmes de protection sociale caractéristiques du travail salarié, ont perdu du jour au lendemain toute forme de rémunération. La mise en place d’un revenu de confinement pourrait donner les moyens de survivre, même provisoirement, à toutes celles et ceux pour qui la crise ne s’arrêtera pas avec la fin de la pandémie. Les deux textes qui suivent analysent la crise en cours et celle à venir tout en (...)

  • Spain to implement universal basic income in the country in response to Covid-19 crisis.

    “But the government’s broader ambition is that basic income becomes an instrument ‘that stays forever, that becomes a structural instrument, a permanent instrument.”

    https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-04-05/spanish-government-aims-to-roll-out-basic-income-soon

    #revenu #revenu_universel #revenu_garanti #garantisme #espagne #covid19 #coronavirus

  • Pour une protection des travailleurs et des travailleuses qui survivent à la crise
    Yanick Noiseux et Laurence Hamel-Roy, Le Devoir, le 4 avril 2020
    https://www.ledevoir.com/opinion/idees/576446/pour-une-protection-des-travailleurs-et-des-travailleuses-qui-survive-a-la

    La pandémie actuelle est un puissant révélateur de la précarisation des marchés du travail et de l’exploitation outrancière des travailleurs et des travailleuses pauvres « devenus » essentiels en temps de crise. Pour comprendre comment nous en sommes venus à devoir inventer à la va-vite des programmes de soutien, on ne peut faire abstraction des ravages d’une politique d’emploi centrée sur la mise en compétition de tous contre tous et le transfert des risques économiques vers les individus.

    Quarante ans après le virage néolibéral, c’est plus de 40 % des personnes qui en sont réduites à des statuts d’emploi atypiques et précaires (à temps partiel, à contrat, sur appel, placés par des agences de placement, etc.), les rendant facilement éjectables, comme le montre la rapidité fulgurante des mises à pied récentes. Quant aux prestations de chômage qui pourraient tout de même les protéger, ce n’est désormais que quatre travailleurs sur dix qui y ont accès « en temps normal » ; encore moins dans le cas des femmes. Triste, enfin, est de constater l’ironie de la situation des personnes seules prestataires de l’aide sociale devant survivre avec 655 $ par mois, alors qu’on avance désormais que 2000 $ par mois — le montant de la prestation d’urgence annoncée — est un « strict minimum ». Avec un filet social conséquent et une sécurité d’emploi digne de ce nom, nous n’aurions pas à créer autant de nouveaux programmes d’aide en catastrophe.

    La PCU (Prestation canadienne d’urgence) annoncée dans la confusion témoigne bien du bourbier dans lequel on se retrouve. Même imposable, cette prestation sera, c’est écrit dans le ciel, inéquitable et discriminatoire, comme plusieurs l’ont déjà dénoncé. Avec un site web à mettre sur pied en sept jours et des millions de dossiers à traiter, la PCU est aussi un fiasco bureaucratique annoncé. Certainement plus juste aurait été de rendre cette prestation universelle en proposant un revenu minimum garanti temporaire et en s’appuyant sur une structure d’imposition très progressive allant jusqu’à imposer à 100 % la prestation d’urgence des très riches.

    Pour régler ces iniquités, Legault nous demande « de lui faire confiance ». Les propositions invoquées timidement depuis laissent néanmoins deviner un scénario de solutions bricolées « à la pièce », avec ses effets collatéraux. Annoncé in extremis après une levée de boucliers, le rehaussement du salaire des préposées aux bénéficiaires dans les résidences privées pour personnes âgées est non seulement insuffisant, mais il est aussi potentiellement dangereux. Il ne porte le salaire horaire qu’aux environs de 17$, ne comblera pas complètement la différence par rapport aux salaires dans le public et, surtout, laisse en plan, les travailleuses offrant des services à domicile. À court terme, ces écarts laissent craindre des mouvements de personnel d’un secteur à l’autre avec ses effets délétères en matière de continuité de soins.

    Il y a urgence d’agir, mais aussi de le faire de façon systémique et cohérente. Majoritairement des femmes, les personnes qui travaillent à bas salaires, notamment dans les épiceries, la restauration, les pharmacies, mais aussi ceux et celles qui portent le secteur communautaire sous-financé à bout de bras doivent tout autant pouvoir accéder à de meilleures conditions de travail.

    Visons donc 20 $ — minimalement — pour tous et toutes, et pas de manière temporaire. Et à ceux et celles qui avancent que cette augmentation du salaire minimum donnera le coup de grâce aux PME, les sommes colossales expédiées à tous vents par le gouvernement fédéral selon le principe très critiquable du helicopter money montrent bien qu’il est à la fois possible de hausser le salaire minimum et de soutenir, en même temps, les entreprises. Alors que ce dernier profite de l’éclipse médiatique pour avancer 15 milliards de dollars à l’industrie pétrolière, il y aurait lieu de profiter de l’occasion pour cibler d’abord les secteurs qui produisent et distribuent des biens et des services essentiels (que la crise permet assez bien d’identifier par ailleurs). Quant au premier ministre Legault, il refuse de hausser rapidement et durablement le salaire minimum et se limite à proposer une prime temporaire de 400 $ pour les travailleurs et travailleuses au bas de l’échelle. Pour se justifier, il s’empresse de revenir à la sempiternelle logique comptable — le salaire minimum devant, selon lui, se situer à 50 % du salaire médian — que la classe dirigeante semble pourtant avoir abandonné en un tour de main depuis le début de la crise. Ce manque d’ouverture montre que nous sommes loin de la coupe aux lèvres.

    Pour ceux et celles qui en ont le luxe, cette crise est déjà l’occasion de repenser à nos habitudes de vie. En matière de rapport à la consommation, certes, mais plus fondamentalement à la place qu’occupe le travail dans notre existence. À prendre la mesure de son utilité — ou non — et à comprendre comment il en vient à prendre le pas sur des aspirations à une vie moins folle, plus sereine, plus conviviale. Cette crise doit enfin nous inviter, comme le souhaite la philosophe Dominique Méda, « à revoir l’échelle de la reconnaissance sociale et de la rémunération des métiers ».

    Ce moment de réflexion collective pourrait laisser poindre un vent d’optimisme pour la suite des choses. Mais l’obstination de nos gouvernements à ne pas prendre au sérieux la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les travailleurs et les travailleuses pauvres — et plus largement l’ensemble des personnes auxquelles s’attaque le virus du capitalisme — montre bien qu’il faut d’ores et déjà rester vigilant. Et s’organiser dès maintenant.

    #coronavirus #travail #précarité #Québec #salaire_minimum #revenu_minimum_garanti #prestation_sociale

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Brèves observations sur les revenus sociaux de quarantaine, par Bruno Lamas
    http://www.palim-psao.fr/2020/04/breves-observations-sur-les-revenus-sociaux-de-quarantaine-par-bruno-lama

    Un revenu de quarantaine sociale n’est pas un revenu de base inconditionnel ou universel (RBI). Cette distinction entre ces deux mesures doit être faite très clairement car dans ce contexte d’urgence, il est plus qu’évident qu’il existe des tentatives d’utiliser les revenus de la quarantaine sociale pour justifier la défense d’un RBI permanent comme panacée à la crise structurelle de la société capitaliste et comme fondement d’une nouvelle société. Je pense qu’il y a de bonnes raisons à la fois de critiquer les propositions de RBI et de défendre un revenu de quarantaine sociale dans les circonstances actuelles. Un revenu de quarantaine sociale est une mesure provisoire dans un contexte de pandémie ; dans ses versions les plus récentes, le RBI apparaît comme une proposition de ce qu’on appelle un nouveau modèle social et d’accumulation, qui se présente parfois comme déjà post-capitaliste. Je crois que nous devons assumer la nécessité d’un revenu social de la quarantaine et en même temps critiquer radicalement les propositions d’une société avec RBI et ses illusions.

    #revenu_de_base #RDB #revenu_garanti #critique_de_la_valeur #wertkritik #économie #travail #coronavirus #revenu_de_quarantaine

    • Deuxièmement, le fait que l’injection monétaire ne provoque pas une inflation immédiate du jour au lendemain mais seulement à moyen-long terme, peut (1) donner momentanément une plus grande capacité d’achat à ceux qui vivent aujourd’hui dans la misère et (2) permettre un gain de temps, même si ce n’est peut-être pas très long, pour que l’humanité réfléchisse et s’organise pour surmonter la décomposition du capitalisme sans tomber dans une barbarie mondiale. En ce sens, un RBI ne construit pas ou ne participe pas à la construction d’une nouvelle société ; elle peut, au mieux, donner une marge de manœuvre pour se débarrasser de l’ancienne.

      Ces avantages, pour ainsi dire, sont aussi ceux que peut procurer un revenu social de quarantaine, mais sans alimenter les illusions des idéologues du RBI selon lesquels nous serions déjà dans un nouveau régime social ou même dans une société post-capitaliste. Une pandémie mondiale n’est peut-être pas exactement l’environnement idéal pour une réflexion et une pratique collective et émancipatrice, mais c’est en tout cas où nous en sommes.

      En tout cas, contrairement aux propositions du RBI, qui font d’une exigence abstraite pour l’argent le fondement d’une société prétendument nouvelle, ce que le revenu social de quarantaine peut garantir, ce sont les conditions concrètes de survie dans le contexte de la pandémie de coronavirus, ce qui, dans la forme sociale capitaliste, ne peut être satisfait que d’une manière massive et avec la rapidité qu’exige la pandémie elle-même à travers la forme-argent. En ce sens, il me semble évident qu’un revenu social de la quarantaine est une mesure nécessaire et urgente, et je crois que cela doit être appliqué rapidement dans le monde entier, comme certains l’ont dit la semaine dernière, sous peine de sombrer dans les mois à venir dans une spirale de guerres civiles et d’économie de pillage simultanées aux quatre coins de la planète. Si, d’une part, il est évident que ces aides financières et toutes les autres sont censées provoquer une flambée inflationniste, il importe également de défendre les besoins sociaux et matériels de la manière la plus large possible, en tirant parti de l’immense capacité technique et scientifique qui existe aujourd’hui, contre toute préoccupation quant à l’insensée « viabilité financière ». De ce point de vue, et compte tenu de certaines des initiatives qui ont émergé ces dernières semaines un peu partout, une pandémie n’est pas non plus le pire scénario pour construire une base sociale plus large de soutien contre les formes capitalistes d’existence et de pensée.

      Mais ne nous faisons pas d’illusions : le discours politique aura tendance à accentuer le caractère humanitaire de la mesure, mais pour les États, la fonction principale d’un revenu social en quarantaine est de permettre un minimum absolu de reproduction sociale, d’assurer la légitimité déjà précaire de nombreux gouvernements et de prévenir une contestation sociale violente et généralisée. C’est pourquoi nous avons vu au cours de la semaine dernière, un nombre croissant de gouvernements de différents horizons discuter ou approuver des aides financières et des mesures similaires aux revenus sociaux de quarantaine. L’administration Trump parle d’émettre des chèques d’une valeur de 1000 dollars pour chaque citoyen américain, à envoyer dès la première quinzaine d’avril ; au Royaume-Uni, il semble déjà y avoir des pressions dans le même sens ; en Inde, il y a également des pressions pour étendre un soutien se rapprochant d’un revenu de base que l’État a introduit l’année dernière parmi la population paysanne ; au Brésil, le Sénat a approuvé aujourd’hui (31 mars) un revenu minimum de 600 reais pour les personnes à faibles revenus, et la mesure devrait bénéficier à environ 100 millions de personnes. Je soupçonne que des mesures similaires vont probablement commencer à apparaître partout afin d’apaiser les tensions sociales et le risque de pillage. Dans ce contexte, l’exigence pour un revenu social de quarantaine, surtout si elle se développe avec le temps ou prend la forme d’un RBI, doit nécessairement s’accompagner de formes d’organisation et d’entraide qui se dissocient à la fois des formes étatiques et nationales et des formes monétaires des rapports sociaux, en luttant résolument contre toutes les tendances nationalistes et économiques et tous les potentiels d’exclusion sociale. Cela sera d’autant plus nécessaire pour faire face à la crise mondiale de la période à venir, dont l’issue est encore ouverte.

      Intéressant !