• Participant responses – Decolonial Research Methods webinar series

    This video features participant responses to the NCRM webinar series Decolonial Research Methods: Resisting Coloniality in Academic Knowledge Production.

    The seven speakers in this video are: Musharrat J. Ahmed-Landeryou, of London South Bank University (UK), Jorge Vega Humboldt, of Humboldt-Universität zu Berlin (Germany-Mexico), Luqman Muraina, of the University of Cape Town (South Africa), Nuruddin Al Akbar, from Universitas Gadjah Mada (Indonesia), Nirupama Sarathy, an independent facilitator and researcher (India), Dr Randy T. Nobleza, of Marinduque State College (Philippines) and Carl W. Jones, of the Royal College of Art and University of Westminster (UK).

    The series comprised six webinars, which took place between October and December 2021.

    https://www.youtube.com/watch?v=oXvjxGPVfGA

    #intersectionnalité #décolonial #décolonialité #méthodologie #savoirs #recherche #méthodologie_de_recherche #éthique #exclusion #violence_systémique #pouvoir #relations_de_pouvoir #pluriversalité #pluriverse #connaissance #savoirs #production_de_savoirs
    ping @postcolonial @cede @karine4

  • #Dick_Marty. En quête de #justice

    Procureur général au Tessin, conseiller d’Etat puis conseiller aux Etats, rapporteur au Conseil de l’Europe, Dick Marty a, durant toute sa vie, lutté pour la justice contre l’impunité. A l’origine de la plus grande saisie d’héroïne en Suisse, il a notamment enquêté sur les violations des droits de l’homme en Tchétchénie, le trafic d’organes au Kosovo et le scandale des prisons secrètes de la CIA. Autant d’actions pour lesquelles il confie, avec une force tranquille, n’avoir jamais ressenti de mérite particulier à s’engager pour la justice. C’est que, dit-il, ce n’est pas celui qui se bat pour elle qui doit être loué, ce sont ceux qui ne le font pas qui devraient être blâmés. Dans ce Plans-Fixes sans concession conduit par Anne-Frédérique Widmann, les réflexions critiques d’un esprit libre.

    https://www.plansfixes.ch/films/dick-marty
    #interview #portrait #vidéo #film

    Dick Marty, un homme pour lequel j’ai beaucoup d’estime, comme probablement vous le savez...
    https://seenthis.net/messages/724210
    https://seenthis.net/messages/596186

    • Quelques citations:

      « Une #démocratie ne peut pas être composée d’indifférents, c’est plus une démocratie. Et ce n’est plus un Etat qui mérite qu’on l’admire »

      « Au fonds la #justice c’est l’un des instruments du #pouvoir. Plus vous êtes proche du #pouvoir, plus vous avez de chances d’y échapper »

  • #femmes de
    https://laviedesidees.fr/Femmes-de.html

    Si, dans un système républicain, les femmes d’élus n’ont en principe aucun rôle #Politique à jouer, elles tiennent en pratique un rôle décisif dans la carrière politique de leur conjoint. La sociologue Christelle Gris a mené une longue enquête de terrain sur ces femmes.

    #pouvoir #Entretiens_écrits #La_machine_du_pouvoir #Association_Française_de_Science_Politique

  • Les cabinets ministériels : la zone grise du #pouvoir
    https://laviedesidees.fr/Les-cabinets-ministeriels-la-zone-grise-du-pouvoir.html

    Au sein des ministères, les cabinets nourrissent de nombreux fantasmes, entre opacité de leur rôle et toute-puissance des énarques. Institution pluriséculaire au cœur du pouvoir politico-administratif, leur composition s’est pourtant diversifiée et féminisée au cours du temps.

    #Politique #La_machine_du_pouvoir #Association_Française_de_Science_Politique
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220329_cabinets-2.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220329_cabinets.pdf

  • Médias et #pouvoir
    https://laviedesidees.fr/Medias-et-pouvoir.html

    Concurrencés par les réseaux sociaux, critiqués pour la supposée influence éditoriale de leurs propriétaires, les médias traditionnels ont-ils encore un rôle à jouer aujourd’hui ? Comment les transformations contemporaines ont-elles affecté leur fonctionnement, leur contenu, leur écho ?

    #Politique #Société #media #Entretiens_écrits
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220317_cage_.docx

  • Le politiste, le président et son courrier
    https://laviedesidees.fr/Le-politiste-le-president-et-son-courrier.html

    A propos de : Julien Fretel & Michel Offerlé, Écrire au président. Enquête sur le guichet de l’Élysée, La Découverte. Comment les citoyens se représentent-ils le #pouvoir du Président de la République ? L’analyse des lettres envoyées à l’Élysée éclaire le rapport des citoyens à l’exécutif et le rôle d’un service invisible : celui des courriers de la Présidence.

    #Politique #élections #science_politique #pouvoir_exécutif #contestation #La_machine_du_pouvoir #Association_Française_de_Science_Politique
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220316_courrier.docx

  • Interdiction de l’accès des femmes aux tavernes au Québec, jusque 1984
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Acc%C3%A8s_des_femmes_aux_tavernes_au_Qu%C3%A9bec

    À la fin des années 1960, des mouvements féministes radicaux[1],[2] revendiquent l’égalité pour tous et partout. Des actions d’éclat[3] sont organisées dont l’assaut des tavernes réservées exclusivement aux hommes, depuis une loi de 1937[4]. La résistance antiféministe est cependant très forte [5]et ce n’est qu’en 1986 que toutes les tavernes sont obligées de se conformer à la loi et ouvrir leurs portes aux femmes.

    Contexte historique
    Au début de la colonie, les hôtels et les auberges sont des endroits publics où les femmes et les hommes majeurs peuvent consommer de l’alcool[6]. À l’époque de la prohibition aux États-Unis, qui s’étend au Canada, le Québec vote, en 1921, une loi sur les liqueurs alcooliques[7] et crée le premier organisme de contrôle au Canada : la Commission des liqueurs du Québec[8] (ancêtre de la Société des Alcools du Québec). Cette loi institutionnalise aussi l’existence légale des tavernes[9]. Le permis octroyé stipule que : "Nul autre débit de boisson n’est autorisé à vendre, sur place, de la bière en fût," destinée à une vente rapide[10]. La taverne offre aux classes ouvrières, dans le contexte de l’industrialisation rapide des grandes villes, un lieu de socialisation et un pendant aux clubs privés bourgeois[11]. Les femmes fréquentent aussi les tavernes à cette époque. Toutefois, la moralité publique décrie de plus en plus les lieux comme une menaces aux bonnes mœurs [12] et à l’ordre social. En 1937, cédant aux pression des organisations sociales et religieuses, pour la tempérance [13] et la protection des mœurs, le gouvernement de Maurice Duplessis vote une loi qui en interdit l’accès aux femmes[14]. On les accuse même d’être la cause du désordre[15], fréquent dans ces établissements. Les femmes, sauf celle du tavernier, se voient aussi refuser le droit d’y travailler [16] . Les tavernes sont donc devenues un espace homosocial populaire, culturel et "un lieu de résistance" pour les ouvriers [17] .

    L’égalité pour tous et partout
    Depuis la fin du XIXe siècle les femmes revendiquent leurs droits à l’égalité dans tous les domaines et dans tous les lieux publics. Dans les années 1960, les mobilisations féminines s’accentuent. De nombreuses lois à caractère sexiste, ou limitant l’action des femmes, sont ciblées. Les mouvements féministes se radicalisent et deviennent un outil de prise de conscience féministe [18] . De grands rassemblements et des actions chocs ont lieu pour contester l’attitude des politiciens, des syndicats et de la société en général afin d’ accélérer la libération et l’égalité des femmes.

    À l’assaut des tavernes
    Une opération féministe, « drink-in », est donc mise en place, par des étudiantes de l’Université de Montréal et vise l’occupation d’une taverne sur la rue St-Laurent à Montréal. Elles justifient la contestation en ces termes : « Nous, des femmes québécoises, nous allons à la taverne manifester notre colère. Nous sommes “tannées” d’un petit salaire accompagné d’un gros prix pour un repas ou une bière. Ou encore d’être obligées de rester “au foyer” neuf fois sur dix. Nous nous élevons contre ces sanctuaires de la domination masculine, desquels les chiens, les enfants et les femmes sont exclus »[19]. C’est le 23 janvier 1969 que des femmes envahissent la Taverne Le Gobelet[20], pour s’opposer à la loi sexiste interdisant aux femmes d’y entrer et d’y consommer de la bière en fût. Elles sont semoncées et expulsées par la police. Cette manifestation a permis de porter une attention médiatique [21], sur un problème flagrant d’inégalité envers les femmes, dont les politiciens ont pris acte.

    Afin d’éliminer un des éléments discriminatoires, décrié par les féministes, le projet de loi 44 crée les brasseries, qui sont ouvertes à tous, et modifie en conséquence la Loi de la régie des alcools (1971). Un nouveau type de permis permet aux brasseries de servir de la bière en fût "mais sans que soit supprimé l’exclusivité masculine dans les tavernes"[22]. Ainsi, plutôt que d’éliminer le sexisme dans les tavernes, les législateurs choisissent de donner du temps à la tradition et de favoriser une lente transition « pour ne pas créer de bouleversement non seulement dans les traditions établies, mais également dans les investissements de ceux qui sont propriétaires de tavernes »[23].

    La fin de la discrimination dans les tavernes
    Les tavernes ont maintenant le choix ou non de se transformer en brasserie[24]. À Montréal, Le Gobelet est une des premières taverne à se convertir en brasserie, en décembre 1971[25]. Cependant la confusion règne entre les types de permis et les femmes continuent à se faire expulser des tavernes ou des brasseries ayant un permis de taverne[26]. En 1975, l’Assemblée Nationale vote à l’unanimité la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Les législateurs doivent réviser toutes les lois sexistes et agir pour se mettre en conformité avec la Charte. C’est donc dans cet état d’esprit, qu’en 1979, le gouvernement présente le projet de loi 55 modifiant les permis des tavernes pour éliminer définitivement tout interdit basé sur le sexe[27]. Les nouvelles tavernes doivent donc se conformer à la loi et accueillir les femmes. Toutefois la loi , par une clause d’antériorité, permet aux tavernes existantes, avant 1979, de se soumettre ou non aux exigences en matière de sexisme [27]. Certaines tavernes modifient leurs permis, mais plusieurs irréductibles contestent la loi. La discrimination continue pendant plusieurs années et le problème devient épineux, notamment en 1981, lors de débats électoraux qui ont lieu dans des tavernes. Comme les femmes candidates, ne peuvent entrer dans les tavernes, elles sont privées ainsi de l’accès à une partie de l’électorat masculin[28]. En 1986, la discrimination sur le sexe est définitivement abolie dans tous les lieux publics, incluant les tavernes[29]. Malgré cela plusieurs établissements ne se conforment toujours pas à la loi [30] et demeurent des « piliers de tavernes ». Cela prendra jusqu’à trois ans pour tourner définitivement la page sur cette discrimination que les femmes ont subie pendant un demi siècle[31].
    . . . . . .
    #Femmes #prohibition #sexisme #interdiction #Canada #Quebec #Brasseries #discrimination #mentalité #bourgeoisie #religion #catholicisme

  • Ukraine Maps Don’t Tell the Story on the Ground
    https://foreignpolicy.com/2022/03/07/russia-war-ukraine-maps

    As Russia advances and falters in Ukraine, maps depicting the attack have proliferated online. Such maps feel trustworthy, as maps often do. “Uncharted” means more or less “unknown”—while something that’s mapped out is planned, coordinated, and safe. Because they project a sense of confidence and security, maps assume a kind of cultural authority—and perceived authenticity.

    Yet maps have always been projections of power. When looking at maps, we should focus more on seeing them as narratives, particular versions of a story reflecting a specific interpretation and angle. Maps are more novels than photos and need to be read carefully. In a war like Ukraine, closely tied to misrepresentations of history, in which Russia sends a nationalist historical advisor to head a negotiations team, maps of the past and present play a crucial role. Russian President Vladimir Putin has already made them an inherent part of his propaganda machine.

    #ukraine #cartographie #sémiologie #cartoexperiment

  • Les femmes contre-attaquent
    https://www.arteradio.com/son/61671046/les_femmes_contre_attaquent

    La violence peut-elle être pensée comme un outil politique du féminisme ? Quelle serait la définition d’une violence féministe ? Utilisée non pas pour asseoir un pouvoir, mais pour répondre à toutes les violences invisibles et quotidiennes exercées par les hommes ? Une sorte de vengeance, qui aurait plutôt la couleur d’une reprise de pouvoir ? Cette question est loin d’être nouvelle, mais reste taboue dans les milieux féministes français. Nous l’abordons dans cet épisode à travers le récit de Sarah qui a décidé, avec des amies, de se défendre sans la police et la justice, après le viol de l’une d’entre elles, mettant en place une action directe auprès de l’agresseur. À travers aussi des paroles de femmes qui pratiquent l’autodéfense féministe. Pour prévenir les violences, savoir connaître ses limites et (...)

  • Prime contre salaire
    https://laviedesidees.fr/Prime-contre-salaire.html

    Depuis vingt ans, les gouvernements successifs imaginent de nouvelles façons d’augmenter le « pouvoir d’achat » des travailleurs. Délaissé, le salaire est pourtant un outil autrement plus puissant : il pose les travailleurs comme producteurs, et non comme simples consommateurs.

    #salaires #travail #pouvoir_d'achat
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220307_pouvoir_d_achat_avec_liens.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220307_pouvoir_d_achat_avec_liens.pdf

  • Ce #choc_énergétique qui vient

    #Pétrole, #gaz, #électricité… les #prix des énergies en Europe explosent depuis l’invasion de l’#Ukraine par la #Russie. Les marchés paniquent. Et l’Europe commence à mesurer l’ampleur du #piège_russe dans lequel elle s’est laissé enfermer. Le #choc_économique qui s’annonce pourrait être de la même ampleur que celui de 1973.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/030322/ce-choc-energetique-qui-vient
    #Europe #OPEP #sanctions #production_pétrolière #inflation #Brent #WTI #pouvoir_d'achat #économie #récession #AIE #stocks_stratégiques #essence #prix #dépendance

  • La police d’Ottawa a fait appel à une firme de gestion de crises pour la manifestation D’après les informations de Joanne Chianello, de CBC
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1859940/police-ottawa-firme-communication-messages-manifestation-camionneur

    Le Service de police d’Ottawa (SPO) a retenu les services d’une entreprise de gestion de crises très connue et coûteuse pour l’aider à gérer ses communications et son discours pendant la manifestation de camionneurs.

    Le bureau du chef de police Peter Sloly a confirmé dans un courriel à CBC que la firme Navigator a été embauchée la fin de semaine dernière pour “aider le Service de police d’Ottawa et la Commission des services policiers d’Ottawa à mobiliser et à communiquer avec la collectivité pendant la première fin de semaine de la manifestation”.

    Un conseiller principal de Navigator, Matthew Barnes, était présent lors de la conférence de presse donnée par la police d’Ottawa vendredi, huitième jour de la manifestation de camionneurs dans la capitale fédérale.

    Le coût total de ces services n’est pas encore connu, mais selon la déclaration du bureau du chef Sloly, les contribuables paient Navigator pour ce qui est décrit comme une “rémunération à l’acte” avec une “limite à la hausse” de 50 000 à 75 000 dollars.

    Il n’y a pas eu d’appel d’offres pour ce travail de communication puisque, selon la police, le contrat respecte les lignes directrices du Service de police d’OttawaSPO en matière de fournisseur unique pour les occasions spéciales.

    Il n’est pas clair si la stratégie employée fonctionne à l’heure actuelle.

    Des sources ont affirmé à CBC que le chef Sloly n’a pas suivi à la lettre ses notes d’allocution lors de la conférence de presse qu’il a donnée mercredi. Le Service de police d’OttawaSPO n’a pas commenté à ce sujet.

    En point de presse mercredi, Peter Sloly avait laissé entendre qu’il pourrait être nécessaire de faire appel à l’armée et que les services policiers ne suffiraient peut-être pas à mettre fin à la manifestation. Peu après, Justin Trudeau avait dit qu’il n’envisageait pas d’avoir recours à l’armée pour le moment.

    Que fait l’entreprise Navigator ?
    Avec le slogan “Perdre n’est pas une option”, Navigator se décrit comme “un cabinet de stratégie et de communication publique à forts enjeux”.

    Fondée il y a plus de 20 ans, cette firme a pour président-directeur général Jaime Watt, un ex-stratège progressiste-conservateur qui a travaillé avec l’ancien premier ministre Mike Harris pour l’aider à lancer sa “Révolution du bon sens”. Il a représenté des clients très connus, y compris, brièvement, l’ancien animateur de CBC Jian Ghomeshi.

    Selon sa biographie diffusée sur le site web de l’entreprise, M. Watt est “considéré comme un des plus grands stratèges en gestion d’enjeux de communication au Canada” et “a été à la tête de campagnes électorales inventives qui ont transformé le paysage politique par leur audace et leur créativité”.

    Navigator a ouvert un bureau à Ottawa en mars dernier, selon un communiqué de presse de l’époque. Ce bureau est dirigé par Graham Fox et par Matthew Barnes, qui était présent à la conférence de presse du chef de la police d’Ottawa vendredi.

    Avant de se joindre à la firme Navigator, Matthew Barnes a travaillé comme directeur principal des communications de la vice-première ministre Chrystia Freeland et de l’ancien ministre des Finances Bill Morneau.

    De son côté, Graham Fox a notamment travaillé dans le domaine des relations gouvernementales pour les clients du cabinet d’avocats Fraser Milner Casgrain, aujourd’hui appelé Dentons.

    #communication #Démocratie #Liberté #Solidarité #manifestation #Canada #Ottawa #Quebec #Winnipeg #pass_sanitaire #Freedom_Convoy_2022 #mckinsey #médias #pouvoir #mac_kinsey #politique #consulting #élections #crises #Navigator

    • Un « Woodstock de la liberté » promis à Québec Sébastien Tanguay à Québec

      Les opposants aux mesures sanitaires rassemblés devant le Parlement, à Québec, ont reçu la consigne de quitter la capitale dimanche soir pour mieux se donner rendez-vous dans deux semaines.

      Plus grand, mieux organisé et tout aussi revendicateur : le deuxième rassemblement annoncé par les organisateurs Bernard « Rambo » Gauthier et Kevin « Big » Grenier entend réunir deux plus plus de participants.


      Photo : Jacques Boissinot La Presse canadienne Bernard « Rambo » Gauthier a invité les manifestants de Québec à quitter pour mieux revenir dans 2 semaines, à l’occasion de la fermeture du carnaval.

      « Ce qu’on a fait en fin de semaine, c’est un carnaval de la liberté, a indiqué « Big » Grenier devant une foule de plusieurs centaines de participants. Dans deux semaines […] ça va être un Woodstock de la liberté, parce que je veux du monde en criss ! »

      L’occupation de Québec ne s’éternisera pas comme à Ottawa, à en croire son principal instigateur.

      « Faut comprendre que les camions, ce sont des pères et des mères de famille qui ont besoin de travailler la semaine », a souligné « Rambo » Gauthier. « On ne veut pas écoeurer personne », a-t-il poursuivi, félicitant les participants pour trois journées de démonstration « exemplaires ». « On a manifesté pacifiquement, à c’t’heure, on s’attend à un retour d’ascenseur. »
      . . . . . .
      De nombreuses familles étaient encore présentes, dimanche matin, pour afficher leur ras-le-bol des mesures sanitaires. La foule était aussi bigarrée que les messages affichés : ici, une enfant brandissait une pancarte exprimant « On veut jouer » ; là, un sexagénaire levait la sienne en réclamant « Liberté ! ».
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  • « Les enseignants français ont perdu entre 15 et 25 % de rémunération » en 20 ans, selon un rapport du Sénat
    https://www.franceinter.fr/education/les-enseignants-francais-ont-perdu-entre-15-et-25-de-remuneration-en-20-

    Les chiffres sont nets : « En euros constants, les enseignants français ont perdu entre 15 et 25 % de rémunération au cours des 20 dernières années. » Ceux qui se disent régulièrement peu valorisés, en début de carrière notamment, n’ont pas tort d’un point de vue financier. « En 2018, le salaire net en EQTP (En équivalent temps plein) d’un enseignant de l’éducation nationale, incluant le secteur privé sous contrat, était en moyenne de 2 564 euros par mois », précise le rapport. Les auteurs précisent d’ailleurs avoir le choix du salaire EQTP pour dresser leur constat, ce qui permet des comparaisons au niveau international, mais donne des montants plus importants que s’ils avaient utilisé le salaire net moyen , plus précis.

    Les écarts entre les enseignants qui arrivent dans le métier et ceux qui en sortent n’est pas anodin et ce quel que soit le niveau (certification, agrégation). Selon les données du ministère, « un professeur de moins de 30 ans ne gagne ainsi en moyenne que 1 806 euros nets par mois, soit 1,2 fois le salaire minimum de croissance (Smic), contre près de 1 000 euros supplémentaires en fin de carrière ». On note toutefois que des « mesures prises au cours de l’actuel quinquennat », avec par exemple le Grenelle de l’Education (qui a débouché sur une enveloppe de 700 millions d’euros) induit des progrès en la matière, souligne les auteurs du rapport, qui appellent à poursuivre les efforts de soutien et de revalorisation des métiers.

  • Sur la catastrophe en cours et comment en sortir - Serge Quadruppani & Jérôme Floch
    https://lundi.am/Sur-la-catastrophe-en-cours-et-comment-en-sortir

    Il y a tout de même pas mal de choses intéressantes dans cet article de Quadruppani (qu’on sait déjà mais dites au public antibiopolitique).

    On a pourtant aussi toutes les raisons d’écouter le cri de rage d’un ami infirmier, à qui j’ai fait lire l’interview de Lamarck : « Je voudrais surtout pas tomber dans le pathos, mais le subjectif est là, et je vais pas le refouler : quand tu as vu des personnes âgées qui ont un nom : Marthe, Francis, Suzanne, Mario, Huguette , Gilberte et tant d’autres, magnifiques, qui ne demandaient qu’à finir leurs vies tranquilles, sereines et entourées, partir en 24 heures, emballées dans des housses mortuaires, sans préparation, sans que leurs proches ne puissent les voir, ne serait-ce qu’une dernière fois, quand tu as vu tes collègues infirmières et aides-soignantes, pourtant pleines d’expérience, et qui savent tenir la « bonne distance » professionnelle avec la mort, te tomber dans les bras et pleurer de détresse, que tu as vu toute l’équipe soignante aller au tapis, frappée de plein fouet par le virus, et les rares soignantes encore valides rester à poste 18h sur 24, que tu as vu le quart des personnes prises en charge mourir en une semaine, les poumons bouffés par le virus, et qu’il s’en fallait à peine d’un mois pour que des vaccins soient disponibles... alors le gus qui te déclare, du haut de son Olympe conceptuel : « c’est la porte ouverte à la modification moléculaire de l’humain », tu as juste envie de lui hurler : « ta gueule, connard ! Tu n’as aucune idée de ce dont tu parles... ! » C’est con, hein ? »

    Non, c’est pas con, et d’autant moins que c’est assorti d’une critique des affirmations lamarckienne qui peut s’avérer fort utile pour dissiper les fantasmes attachés à ce vaccin à ARNm souvent au cœur des argumentaires antivax. « Bien, alors le truc affreux [d’après Lamarck] ce serait ces vaccins à ARN messager modifié « enrobés dans un vecteur complètement artificiel ». Le mot est lâché : « artificiel », sûrement opposé à « naturel ». Ne relevons même pas que bien des produits artificiels se sont révélés forts utiles, et que nombre de produits naturels peuvent être extrêmement nocifs. Le truc ici consiste à faire peur : c’est « artificiel » ! Pas bon ça ! Le vecteur en question est une microparticule avec 4 lipides (dont du cholestérol), 4 sels (chlorures de sodium, de potassium, dihydrogénophosphates de sodium, de potassium), du sucre (saccharose) et de l’eau... (c’est presque Bio !) Non, faut que ça fasse peur ! Car nous disent-ils tout ça « est injecté massivement depuis décembre 2020 sans tests cliniques suffisants tant sur l’innocuité que sur l’efficacité ». C’est évidement faux, les essais de phase I, II, et III ont bien eu lieu, et si la phase III se poursuit c’est pour étudier les effets secondaires inattendus, la durée de protection induite par la production d’anticorps et la mémoire immunitaire induite, et d’envisager le calendrier vaccinal de rappels le cas échéant … à ce jour près de 8 milliards de doses de vaccins contre la Covid ont été administrées, et près de 55% de la population mondiale a reçu au moins une dose (dont seulement 6% dans les pays pauvres). Jamais dans l’histoire des traitements et vaccins il n’y a eu une telle surveillance de pharmacovigilance. »

    Et jamais peut-être il n’a été aussi important d’éclaircir nos rapports avec la science en général, et avec la science médicale en particulier. L’humeur antivax est ancienne, en particulier dans des milieux où les ennemis du capitalisme se recrutent en grand nombre. Au risque de déplaire à bien des amis ou des alliés, disons-le sans détour : cette humeur repose pour l’essentiel sur des fantasmes sans fondement. Deux reproches principaux ont alimenté longtemps le refus de la vaccination, et, malgré tous les démentis, ont resurgi à la faveur de celle contre le Covid : son lien avec l’autisme et les accidents consécutifs à la présence d’aluminium. La première rumeur, qui eut d’abord les honneurs du Lancet, a ensuite été démentie et il s’est avéré que celui qui l’avait lancée était un escroc. Quant à la seconde, s’il est vrai que de l’aluminium a bien été ajouté à certains vaccins pour les booster, et que ce métal a, dans quelques cas, déclenché des réactions locales à l’endroit de l’injection, il n’a jamais entraîné d’accidents graves.

    […]

    On se gardera pourtant de reprendre à notre compte le vocable de « Big Pharma ». Pas seulement parce qu’on le retrouve systématiquement dans des bouches qui ont très mauvaise haleine, — est-ce un hasard ? — mais parce qu’il charrie une vision simpliste de ce à quoi nous faisons face et ne permet donc pas d’en saisir la complexité, les dynamiques et les rouages. « Big Pharma » est à l’ère des gouvernements biopolitiques revendiqués ce qu’était le mythe des deux cents familles au XIXe siècle. Il n’y a pas plus de gouvernement mondial secret que de Big Pharma, ce à quoi nous faisons face c’est à une coalition d’intérêts qui opèrent et prospèrent au sein d’un ordre du monde et d’une organisation sociale organisés par et pour eux. Il y a donc fort à parier que, à l’instar de toutes les structures étatiques, l’INSERM ne soit pas à l’abri de du lobbying général des grandes compagnies pharmaceutiques comme de l’influence de telle ou telle d’entre elles. Mais c’est justement parce qu’il s’agit d’une coalition d’intérêts particuliers et non pas d’une entité monolithique, qu’on peut compter sur l’existence de contradictions en son sein. Peut-on imaginer que s’il existait le moindre soupçon d’effets secondaires néfastes avec l’ARN, Johnson&Johnson et Astrazeneca, les concurrents sans ARN, épargneraient leurs rivaux d’une intense campagne de lobbying pour effrayer la population et récupérer tout le marché ? Et comment s’expliquer, sous le règne omnipotent de « Big Pharma » et du déjà un peu ancien « nouvel ordre mondial » que les stratégies sanitaires, idéologiques et politiques aient été aussi radicalement différentes des Etats-Unis à la France, d’Israël au Brésil, de la Suède à la Chine ?

    […]

    La vérité est à la fois beaucoup plus simple et complexe. Face à la pandémie, à la profondeur de ce qu’elle venait remettre en cause et au risque qu’elle faisait peser soudainement sur l’économie mondiale, les gouvernants ont paniqué. Et c’est cela que leurs litanies de mensonges devaient recouvrir, alors que tout leur pouvoir repose sur leur prétention à gérer et anticiper, ils ont dû bricoler, dans un premier temps du moins. Non pas pour sauver des vies mais pour préserver leur monde de l’économie. Au moment même où les appareils gouvernementaux de toutes les plus grandes puissances mondiales connaissaient leur plus grande crise de légitimité, certains ont voulu y voir le complot de leur toute puissance. Le complotiste aime les complots, il en a besoin, car sans cela il devrait prendre ses responsabilités, rompre avec l’impuissance, regarder le monde pour ce qu’il est et s’organiser.

    […]

    Dans la vidéo « La Résistance », dont le titre est illustré sans honte par des images de la seconde guerre mondiale, le Chant des Partisans en ouverture et Bella Ciao à la fin, on voit défiler les gourous anti-vax sus-cités. Renard Buté y nomme l’ennemi suivant le vocabulaire typique de QAnon : c’est l’ « Etat profond » et les « sociétés secrètes », il nous dit que le vaccin tue, que c’est un génocide qui est en cours, et qu’il faut s’y opposer par toutes sortes de moyens. La vidéo semble vouloir rallier les différentes chapelles antivax, de Réinfocovid au CNTf (organisation délirante, mêlant islamophobie, revendication du revenu garanti et permaculture, et partisane de rapatrier les troupes françaises pour… surveiller les frontières contre la « crise migratoire » et les banlieues), et après un appel à la fraternisation avec l’armée et la police (thème de prédilection du CNTf) débouche sur un autre appel… à la constitution d’une nouvelle banque qui serait entre les mains du peuple. Tout cela se mêle à des thèmes qui peuvent paraître pertinents aux yeux d’opposants radicaux au capitalisme : l’autonomie comme projet de vie, la manière de s’organiser et de faire des manifestations moins contrôlables, la démocratie directe… autant de thèmes et revendications qui pourraient sortir de bouches amies, voire des nôtres. Que ce genre de salmigondis touche pas mal de gens qui pourraient être des alliés, et que des amis proches puissent éventuellement avoir de l’indulgence pour ce genre de Renard fêlé, nous paraît un signe de l’ampleur de la secousse que la crise du Covid a provoquée dans les cerveaux.

    […]

    On a tendance, dans notre tradition très hégélienne de l’ultragauche à considérer que tout ce qui est négatif est intrinsèquement bon. Comme si par la magie de l’Histoire, la contestation de l’ordre des choses produisait automatiquement et mécaniquement la communauté humaine disposée à un régime de liberté supérieur. Pourtant, lorsque l’on se penche sur la nébuleuse anti-vaccin, c’est-à-dire sur les influenceurs et porte-paroles qui captent l’attention sur les réseaux sociaux, organisent et agrègent les énoncés et les rassemblements, on s’aperçoit qu’une écrasante majorité baigne depuis de longues années dans l’extrême droite la plus bête et la plus rance. Militaires à la retraite, invités hebdomadaires de radio courtoisie, lobbyistes contre les violences féminines (oui, oui...), il suffit de passer une heure à « googliser » ces porte-paroles autoproclamés pour avoir une idée assez précise des milieux dans lesquels ils grenouillent. Certes, on pourrait être magnanimes et essayer d’imaginer que l’épidémie de Covid ait pu transformer de telles raclures en généreux camarades révolutionnaires mais comment s’expliquer que les seules caisses de résonances que trouvent leurs théories alternatives sur le virus et l’épidémie soient Egalité et Réconciliation, Sud Radio, France Soir, Florian Phillipot, on en passe et des pires ? En fait, si on se peut se retrouver d’accord sur des énoncés formels, on bute bien vite sur un point fondamental, c’est-à-dire éthique : la manière dont on est affecté par une situation et à la façon que l’on a de se mouvoir en son sein. En l’occurrence, ce qui rend tous ces « rebelles » anti-macron aussi compatibles avec la fange fasciste c’est l’affect de peur paranoïaque qu’ils charrient et diffusent et qui sans surprise résonne absolument avec une longue tradition antisémite, xénophobe, etc. Et c’est là que l’on peut constater une différence qualitative énorme avec le mouvement gilets jaunes. Eux, partaient d’une vérité éprouvée et partagée : leur réalité matérielle vécue comme une humiliation. C’est en se retrouvant, sur les réseaux sociaux puis dans la rue, qu’ils ont pu retourner ce sentiment de honte en force et en courage. Au cœur du mouvement antivax se loge une toute autre origine affective, en l’occurrence la peur, celle qui s’est distillée des mois durant. La peur d’être contaminé, la peur d’être malade, la peur de ne plus rien comprendre à rien ; que cette peur du virus se transforme en peur du monde puis du vaccin, n’a finalement rien de surprenant. Mais il nous faut prendre au sérieux cette affect particulier et la manière dont il oriente les corps et les esprits. On ne s’oriente pas par la peur, on fuit un péril opposé et supposé, quitte à tomber dans les bras du premier charlatan ou sauveur auto-proclamé. Il n’y a qu’à voir les trois principales propositions alternatives qui agrègent la galaxie antivax : Didier Raoult et l’hydroxychloroquine, Louis Fouché et le renforcement du système immunitaires, l’Ivermectine et le présumé scandale de son efficacité préventive. Le point commun de ces trois variantes et qui explique l’engouement qu’elles suscitent, c’est qu’elles promettent d’échapper au virus ou d’en guérir. Toutes disent exactement la même chose : « Si vous croyez en moi, vous ne tomberez pas malade, je vous soignerai, vous survivrez. » Mot pour mot la parole biopolitique du gouvernement, dans sa mineure.

    […]
    Dans la soirée évoquée, ce n’est pas « quelqu’un du public » mais bien Matthieu Burnel lui-même qui avait ironisé sur les suceurs de cailloux !

    Parce que le pouvoir n’a jamais été aussi technocratique, livide et inhumain, certains tendent une oreille bienveillante aux premiers charlatans venus leur chanter « le vivant ». Mais l’engrenage est vicieux et une fois qu’on a adhéré à une supercherie du simple fait qu’elle prétende s’opposer au gouvernement, on a plus d’autre choix que de s’y enferrer et d’y croire. Lors d’une discussion un lundisoir, une personne du public avait commis quelques blagues peu finaudes à propos d’antivax qui lécheraient des pierres pour se soigner du cancer, et cela a apparemment provoqué quelques susceptibilités. Le problème en l’occurrence, c’est que cette plaisanterie n’était caricaturale que dans sa généralisation certainement abusive. Il n’en est pas moins vrai qu’Olivier Soulier, cofondateur de Réinfocovid assure soigner l’autisme et la sclérose en plaque par des stages de méditation et de l’homéopathie, que ce même réseau promulguait des remèdes à base de charbon aux malheureux vaccinés repentis pour se « dévacciner ». Autre nom, autre star, Jean-Dominique Michel, présenté comme l’un des plus grands experts mondiaux de la santé, il se propulse dès avril 2020 sur les devants de la scène grâce à deux vidéos sur youtube dans lesquelles il relativise l’importance et la gravité de l’épidémie, soutient Raoult et son élixir, et dénonce la dictature sanitaire à venir. Neurocoach vendant des séances de neurowisdom 101, il est membre d’honneur de la revue Inexploré qui assure soigner le cancer en buvant l’eau pure de l’une des 2000 sources miraculeuses où l’esprit des morts se pointe régulièrement pour repousser la maladie. Depuis, on a appris qu’il ne détenait aucun des diplômes allégués et qu’il s’était jusque-là fait remarquer à la télévision suisse pour son expertise en football et en cartes à collectionner Panini. Ses « expertises » ont été partagées par des millions de personnes, y compris des amis et il officie désormais dans le Conseil Scientifique Indépendant, épine dorsale de Réinfocovid, première source d’information du mouvement antivax. Ces exemples pourraient paraître amusants et kitchs s’ils étaient isolés mais ils ne le sont pas.

    […]

    Historiquement, ce qui a fait la rigueur, la justesse et la sincérité politique de notre parti, - et ce qui fait qu’il perdure-, c’est d’avoir toujours refusé de se compromettre avec les menteurs et les manipulateurs de quelque bord qu’ils soient, de s’être accrochés à une certaine idée de la vérité, envers et contre tous les mensonges déconcertants. Que le chaos de l’époque nous désoriente est une chose, que cela justifie que nous perdions tout repère et foncions tête baissée dans des alliances de circonstances en est une autre. Il n’y a aucune raison d’être plus intransigeant vis-à-vis du pouvoir que de ses fausses critiques.

    […]

    Au moment où l’idée même que l’on se faisait de la vie se trouvait acculée à être repensée et réinventé, on a critiqué les politiciens. Quand le gouvernement masquait si difficilement sa panique et son incapacité à exercer sa fonction fondamentale et spirituelle, prévoir, on a entendu certains gauchistes même anarchistes caqueter : si tout cela arrive, c’est qu’ils l’ont bien voulu ou décidé. Ironie cruelle, même lorsque l’État se retrouve dans les choux avec le plus grand mal à gouverner, il peut compter sur ses fidèles contempteurs pour y déceler sa toute puissance et s’en sentir finauds.

    Faire passer des coups de force, de l’opportunisme et du bricolage pour une planification méthodique, maîtrisée et rationnelle, voilà le premier objectif de tout gouvernement en temps de crise. En cela, il ne trouve pas meilleur allié que sa critique complotiste, toujours là pour deviner ses manœuvres omnipotentes et anticiper son plein pouvoir. C’est en cela que le gouvernant a besoin du complotiste, il le flatte.

    #Serge_Quadruppani #covid #antivax #gauche #émancipation #réflexion #science

  • What happens to fascist architecture after fascism? - BBC Culture

    https://www.bbc.com/culture/article/20220117-what-happens-to-fascist-architecture-after-fascism

    Across Europe, many controversial monuments still remain. Alex Sakalis visits a small Italian town that has found a way to contextualise and defuse the architectural legacy of fascism.
    O

    On first appearances, Bolzano in the far north of Italy is just like any other alpine town. Nestled in a valley lined by steep green hills peppered with castles, barns and churches, and terraced with vineyards, the city is a whimsical snow globe of winding streets, pastel-coloured houses and Baroque taverns.

    #architecture #architecture_totalitaire #pouvoir

  • L’incroyable #inflation des pâtes de marque de distributeurs : + 57 % !

    https://www.olivierdauvers.fr/2022/01/17/lincroyable-inflation-des-pates-mdd-57

    C’est véritablement du jamais vu ! En novembre dernier, via mes fils Twitter et Linkedin, j’avais déjà révélé l’extraordinaire envolée du prix des pâtes, par exemple des coquillettes (mais toutes sont évidemment concernées). Nouveau point aujourd’hui, et toujours en exclusivité via mes camarades d’A3 Distrib. A présent, la hausse moyenne des coquillettes MDD atteint 57 %.

    Comme toujours, derrière la moyenne d’importants écarts. Leclerc et Intermarché, probablement parce qu’ils étaient nettement en-deçà de leurs concurrents avant sont les deux enseignes où l’inflation est la plus spectaculaire : + 69 %. A quelques centimes près, ils demeurent néanmoins toujours les plus discount : seuls les U sont moins chers à 1,23 €. A l’inverse, le plus “raisonnable” (au moins en apparence) est Cora : + 36 % “seulement”. Mais le prix Cora avant l’envolée des prix frôlait quand même l’usure : 97 centimes. De deux choses : ou Cora avait réellement besoin de vendre ses coquillettes 30 % plus cher que Leclerc pour vivre “décemment” (rapport à ses coûts d’exploitation) ou Cora… se gavait. Auquel cas à 1,32 € aujourd’hui ça doit être moins la fête sur le compte d’ex !

    Second enseignement de l’étude : à la différence de Barilla, Panzani a réussi à passer une partie de la hausse. Fin décembre, la coquillette Panzani n’avait “pris” que 13 %. Désormais c’est donc 22 %. Probablement encore insuffisant, ce qui laisse à anticiper une nouvelle hausse au plus tard post-négo. Scénario évidemment identique pour Barilla qui n’a pas encore réussi à récupérer grand chose… Au travers de cet exemple, se dessine en creux un printemps rouge sur le terrain des prix. Post-négo, sur les pâtes et au-delà, les étiquettes vont valser. Et pas qu’un peu.

    #France #pauvreté #en_vedette #inégalités #capitalisme #pâtes #salaires #austérité #prix #EnMarche #marché #spéculation #pouvoir_d’achat

  • L’arnaque de l’« indemnité inflation » par Joël Perichaud
    https://www.pardem.org/larnaque-de-l-indemnite-inflation

    Face à l’envolée des prix de l’énergie, Castex le premier ministre transparent, avait annoncé une « indemnité inflation » de 100 euros pour 38 millions de Français. Les esprits chagrins qui ont vu dans cette annonce un petit geste électoraliste n’ont pas tort… Les premiers versements arrivent et sont déjà l’objet de réjouissances de la presse aux ordres. Mais ils cachent la forêt néolibérale qu’est l’Union européenne (UE) et la macronie.
Explications…


    Ce que cherchent avant tout les néolibéraux, macronie et UE, c’est cacher les causes de la flambée des prix de l’énergie. Et pour cela, il faut faire un petit sacrifice. La Commission européenne (CE), experte en mystification, a donc laissé le choix aux divers gouvernements à sa botte pour parer au plus pressé et éviter les mouvements populaires dans les pays membres… A la condition de ne pas remettre en cause “le marché”, la libre concurrence et le démantèlement des services publics de l’Énergie restants, comme en France avec le projet “Hercule" (https://www.pardem.org/hercule-linfanticide-dedf)

    Le choix de Macron
    A six mois de l’élection présidentielle, Macron, le prince des mots tordus (https://www.pardem.org/node/5129) veut éviter des mobilisations sociales que pourrait susciter la forte hausse des prix de l’énergie constatée par l’INSEE : + 20,1% sur un an. D’autant que le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français dont 57% considèrent qu’il a baissé depuis 2017.

    Et si les Gilets jaunes revenaient ? Il y a urgence à allumer un contre-feu : après avoir « gelé », temporairement, les prix du gaz jusqu’à la fin de l’année prochaine, le gouvernement a annoncé le versement d’une « indemnité inflation » de 100 euros pour tous ceux qui touchent moins de 2 000 euros net par mois. Un chiffre sorti de nulle part, versé automatiquement sur la feuille de paie ou de retraite d’ici la fin de l’année. Ce versement est destiné à “clignoter”, à hypnotiser l’électeur, juste avant les élections présidentielles et législatives.

    Ne pas toucher au sacro-saint marché
    Car, en accord complet avec la Commission européenne, la macronie ne veut pas revenir sur la libéralisation (lire : privatisation) du marché de l’énergie. Prenons, par exemple le gaz. Son prix sera gelé toute l’année 2022, mais le gouvernement prévoit toujours la fin des tarifs réglementés en 2023. Les factures risquent de s’envoler brutalement au gré des cours mondiaux. Ceux-ci dépendent en partie de la conjoncture (température, situation économique…) mais essentiellement de la spéculation sur les marchés financiers. Les contrats de fourniture de long terme à prix fixe, qui permettaient à GDF de garantir des prix stables au consommateur, ont progressivement disparu depuis la libéralisation du secteur par l’UE au début des années 2000.
Encore pire pour l’électricité, dont le prix ne sera abordable qu’à condition de sortir du système imposé par l’Union européenne. En effet, l’UE oblige EDF à vendre 25% de sa production à ses concurrents, qui ne l’achètent que si elle est moins chère que celle qu’ils peuvent produire, c’est-à-dire… si EDF vend à perte.

    D’autre part, afin de créer de toute pièce un marché à l’échelle européenne, le prix unique est fixé sur le coût marginal de l’électricité, c’est-à-dire sur le coût de production d’un Mégawatt-heure (MWh = 1 000 Kilowatt-heure kWh) supplémentaire. Or, ce sont les centrales à gaz qui assurent très majoritairement ce surplus momentané de production… Ce qui revient à aligner le tarif de l’électricité sur les cours du gaz. Pour la France, dépendante à 70% du nucléaire et exportatrice, ce système est on ne peut plus défavorable… Mais comme ce sont les citoyens qui paient…

    Certains qualifient ce système d’absurde. Il ne l’est pas. C’est la concrétisation d’une idéologie : la concurrence ferait baisser les prix. Sauf que cette croyance ne s’est jamais vérifiée. En revanche, ce que chacun constate, c’est que les entreprises privées font de plus en plus de profit ! Et cela en tordant le bras à EDF pour créer une concurrence artificielle.

    La hausse des prix de l’énergie se poursuivra donc tant que la privatisation du secteur se poursuivra. Et ce n’est pas l’aumône de 100€ de Macron-Castex (moins de deux pleins d’essence ou 8,33 euros par mois) qui permettra aux citoyens de se chauffer, de se déplacer et de s’éclairer correctement.

    Une aumône dans un océan d’austérité
    Les sommes distribuées à l’approche des élections seront récupérées par l’État via une baisse des dépenses publiques. Quel que soit le président, ou la présidente, élu. Tous les candidats se gargarisent de « retour à l’équilibre budgétaire » qui prévoit un déficit de 2,8% en 2027. Cette indemnité inflation de 100 euros est la répétition de l’entourloupe de la hausse de la prime d’activité annoncée suite au mouvement des Gilets jaunes : plutôt que de relever le SMIC et d’engager des discussions avec les syndicats pour augmenter les salaires (comme en mai 1968), la macronie a préféré octroyer un petit chèque… aux frais du contribuable. Le prétexte du prochain président est déjà connu : la France a près de 120% de dette par rapport au PIB. Une fois les élections passées, l’UE technocratique et autoritaire ainsi que le nouveau locataire de Bercy exigeront de nouvelles « réformes structurelles » dont la “réforme” des retraites ne sera qu’une mise en bouche. Car toutes les réformes mises en place depuis 2017, de l’assurance chômage à la baisse des APL en passant par la hausse de la CSG, ont conduit à une perte de pouvoir d’achat de l’immense majorité de la population.

    D’autres solutions existent !
    Bien sûr, ces 100 euros apporteront une petite bouffée d’air à de nombreux citoyens, mais une hausse des salaires serait bien plus justifiée et pérenne. D’abord, elle permettrait de rattraper tout ou partie de l’immense perte de pouvoir d’achat des citoyens. Ensuite, elle permettrait de répondre immédiatement à l’inflation, qui, en raison de la forte reprise de la demande au niveau mondial et de la désorganisation des chaînes logistiques capitalistes qui font suite aux mesures sanitaires, risque de durer. Enfin, une revalorisation générale des salaires injecterait directement de l’argent dans l’économie réelle et non dans la spéculation financière. Bref, ce dont les salariés ont besoin, c’est d’une augmentation importante de leur pouvoir d’achat réel. La solution est connue et s’appelle l’échelle mobile des salaires qui, pour mémoire, a été supprimée en 1982 pour accompagner les mesures d’austérité de Jacques Delors (PS) ministre des Finances dans le deuxième gouvernement de Pierre Mauroy (PS).

    Le Pardem, dans le programme de gouvernement qu’il soumet aux citoyens, milite pour le rétablissement de l’échelle mobile des salaires et l’annulation de toutes les mesures d’austérité exigées par l”UE et mises en place, avec zèle, par les gouvernements successifs.

    #union_européenne #énergie #entourloupe #gaz #électricité #prix #EnMarche #marché #spéculation #néolibéralisme #pouvoir_d’achat

    • J’aurais préféré qu’il revienne sur sa décision plutôt qu’il aille jusqu’au bout de sa connerie.
      Se fout vraiment de la gueule du monde : 100€ quoi !

      « Aller les gars j’ai une idée, on va leur filer 100 balles ça devrait leur faire plaisir »

      Les Guignols n’ont qu’à bien se tenir.

    • T’as pas cent balles ?
      Pour l’#ue, les français.e.s sont des clodos.

      Enfin, les français.e.s qui croient que l’#union européenne n’apporte que calamités, et elles/ils sont de plus en plus nombreux à l’avoir compris.

  • Derrière le débat sur le « wokisme », les trois mutations du racisme : biologique, culturel, systémique

    Après avoir postulé, depuis l’esclavage, l’inégalité des races, le racisme insiste, après 1945, sur l’impossible coexistence culturelle. Plus controversée est la notion, apparue dans les années 2000, de racisme « structurel ».

    C’est un mystérieux néologisme qui désigne un ennemi aussi terrifiant qu’insaisissable : le « wokisme », ce mouvement venu des Etats-Unis, suscite depuis des mois des croisades enflammées. Pour le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ce mot renvoie à une idéologie obscurantiste qui, en imposant une police de la pensée digne de George Orwell, ouvre la voie au totalitarisme. Le réquisitoire est sans doute un peu exagéré : le wokisme n’est ni un corpus idéologique structuré ni un courant de pensée homogène, mais, plus modestement, une attitude consistant à être attentif (« awake ») aux injustices subies par les minorités.

    Si l’expression apparaît dans l’argot afro-américain dans les années 1960, si elle est présente, en 1965, dans un discours prononcé par Martin Luther King (1929-1968), si elle est aujourd’hui revendiquée par le mouvement américain Black Lives Matter, elle reste très largement méconnue des Français : selon un sondage IFOP réalisé en février 2021, 86 % d’entre eux n’ont jamais entendu parler de la « pensée woke » et 94 % ignorent ce qu’elle signifie. En France, le wokisme est « un épouvantail plus qu’une réalité sociale ou idéologique » , résume l’historien Pap Ndiaye, directeur général du Palais de la Porte Dorée (l’établissement public qui comprend le Musée national de l’histoirede l’immigration et l’Aquarium tropical de Paris).

    Les controverses françaises sur le « wokisme » ont beau reposer sur des à-peu-près et des chimères, elles ont cependant un mérite : démontrer que le mot « racisme » ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Pour les militants « woke », la statue d’un ardent défenseur de l’esclavage ou le « blackface » festif d’un homme blanc signent la survivance subtile mais réelle d’une hiérarchie raciale héritée de la traite négrière et de la colonisation. Pour leurs adversaires, cet exercice scrupuleux de vigilance antiraciste mène tout droit à la tyrannie des minorités, voire à un « racisme inversé .

    XVIe siècle : la racialisation du monde

    Si le racisme des uns ressemble si peu au racisme des autres, c’est parce que ce mot affiche une simplicité trompeuse et ce depuis sa naissance, à la fin du XIXe siècle. Popularisé en 1892 sous la plume du pamphlétaire antisémite Gaston Méry, le terme « racisme » désigne, dans le roman Jean Révolte, non pas une condamnable hiérarchie entre les hommes, mais une enviable « patrie naturelle fondée sur la communauté d’origine », souligne l’historien Grégoire Kauffmann. Pour le héros, qui « refuse d’admettre qu’un Juif ou qu’un nègre puisse devenir son concitoyen », le racisme est une forme élevée et respectable de patriotisme. Si l’origine du mot « racisme » est ambiguë, son sens l’est tout autant. « Ce terme est polysémique » , prévient Abdellali Hajjat, auteur des Frontières de l’ « identité nationale » (La Découverte, 2012). « Il est hautement problématique », renchérit l’historien des idées Pierre-André Taguieff dans son Dictionnaire historique et critique du racisme (PUF, 2013) . Parce que le racisme se nourrit des préjugés de son époque, parce qu’il épouse la circulation des hommes et des idées, parce qu’il s’adapte à l’état de la science, il se conjugue toujours au pluriel.

    Depuis le XVIIIe siècle, le racisme français a ainsi, selon Pierre-André Taguieff, affiché deux visages : le racisme « biologique et inégalitaire » de l’esclavage et de la colonisation, qui postulait l’existence d’une hiérarchie irréductible entre les races, et le « néoracisme différentialiste et culturel » de l’après-guerre, qui fait de certaines communautés, non pas des races inférieures, mais des groupes inassimilables. Depuis les années 2000, beaucoup y ajoutent un troisième : le racisme « systémique » engendré, jour après jour, par le fonctionnement routinier et discriminatoire des institutions.

    En déportant 12,5 millions d’Africains vers les Amériques, l’esclavage atlantique inaugure, au XVIe siècle, l’ère de la racialisation du monde, et façonne du même coup la matrice du racisme biologique et inégalitaire qui survivra, en France, jusqu’à la seconde guerre mondiale. Avec la traite négrière, la « race » devient le pilier d’un ordre social fondé sur des traits phénotypiques comme la couleur de la peau. « Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Européens théorisent l’infériorité supposée de certains peuples, souligne Pap Ndiaye. L’esclavage n’invente pas les préjugés sur les Noirs mais il les structure dans une pensée systémique de la hiérarchie raciale qui légitime la chosification des êtres humains. »

    Pendant que les naturalistes du XVIIIe siècle répertorient méthodiquement les plantes et les animaux, les savants classent les races humaines en leur attribuant des carac téristiques physiques, intellectuelles et morales immuables. Dans la hiérarchie culturelle de la perception du beau et du sublime élaborée par Kant (1724-1804), les Germains, les Anglais et les Français figurent au sommet : relégués en bas de l’échelle, les Noirs doivent se contenter du « goût des sornettes . « L’humanité atteint la plus grande perfection dans la race des Blancs, écrit Kant. Les Indiens jaunes ont déjà moins de talent. Les Nègres sont situés bien plus bas. »

    A la fin du XVIIIe siècle, l’obsession de la hiérarchie raciale est telle que le colon créole Moreau de Saint-Méry, député de la Martinique à l’Assemblée constituante et grand défenseur de l’esclavage, élabore une classification méticuleuse des hommes en fonction de leur couleur de peau. S’il estime que les Blancs incarnent l’ « aristocratie de l’épiderme » , il recense 128 combinaisons de métissage noir-blanc qu’il regroupe dans neuf catégories soigneusement hiérarchisées : le sacatra, le griffe, le marabout, le mulâtre, le quarteron, le métis, le mamelouk, le quarteronné et le sang-mêlé... Cette racialisation du monde aurait pu s’effacer après l’abolition de l’esclavage, en 1848, mais la colonisation, qui voit la France conquérir l’Algérie, en 1830, puis l’Indochine et une partie de l’Afrique, perpétue les hiérarchies raciales construites pendant la traite négrière. Sous la IIIe République, les préjugés sur la supériorité biologique des Blancs sont encore très vivants : c’est en vain, affirme Pierre Larousse dans le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle (1872), que « quelques philanthropes ont essayé de prouver que l’espèce nègre est aussi intelligente que l’espèce blanche .

    La Caution scientifique

    Parce que la colonisation est justifiée, au XIXe siècle, par la « mission civilisatrice » de la France, la pensée raciale, cependant, se transforme. « A la hiérarchie biologique de la traite négrière s’ajoute, au XIXe siècle, une hiérarchie culturelle des civilisations, explique le sociologue Abdellali Hajjat, chargé de cours à l’Université libre de Bruxelles . Parmi les " indigènes " , la IIIe République distingue l’Arabe musulman, fourbe mais civilisé, du bon sauvage noir, proche de l’animal. Aux yeux des colonisateurs, le monde musulman, qui a une histoire commune avec l’Europe, est une civilisation, même si elle est menaçante, alors que le monde subsaharien est situé, lui, hors de la civilisation. »

    Dans un siècle marqué par les fulgurants progrès de la science, cette « raciologie républicaine », selon le mot de l’historienne Carole Reynaud-Paligot, se nourrit de discours savants. Les anthropologues comparent les anatomies, jaugent les boîtes crâniennes, mesurent les angles faciaux. « Au XIXe siècle, la pensée raciale se pare d’une caution scientifique, poursuit Abdellali Hajjat. Les nouvelles disciplines comme l’anthropologie, l’ethnologie ou la philologie élaborent des discours qui justifient l’inégalité des races. Les savoirs, dans toute leur diversité, consolident et légitiment la pensée raciale de la IIIe République. »

    A la fin du XIXe siècle, l’anthropologie physique devient ainsi l’un des viviers du racisme « scientifique . Dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, Paul Broca, fondateur, en 1859, de la Société d’anthropologie de Paris, distingue ainsi les races « éminemment perfectibles, qui ont eu le privilège d’enfanter de grandes civilisations », de celles qui ont « résisté à toutes les tentatives qu’on a pu faire pour les arracher à la vie sauvage » . « Jamais un peuple à la peau noire, aux cheveux laineux et au visage prognathe, n’a pu s’élever spontanément jusqu’à la civilisation » , écrit-il.

    Pendant la IIIe République, cette hiérarchie des races et des civilisations est profondément ancrée dans les esprits, y compris dans ceux des Républicains. « Il faut dire ouvertement, affirme Jules Ferry en 1885, que les races supérieures ont un droit sur les races inférieures » , celui de les « civiliser » . Pendant que les écoliers apprennent dans Le Tour de la France par deux enfants (1877) que la « race » blanche est la « plus parfaite » de toutes, leurs parents découvrent, dans les « villages nègres » des expositions universelles, des Africains parqués comme des animaux qui tressent des nattes et cisèlent des bracelets.

    Il faut attendre le début du XXe siècle pour que ce racisme biologique et inégalitaire commence à vaciller. Le déclin s’amorce avec l’affaire Dreyfus (entre 1894 et 1906), qui voit naître les premiers mouvements de défense de l’universalité du genre humain. Mais le coup de grâce intervient au lendemain de la seconde guerre mondiale. « La Shoah disqualifie définitivement le racisme, analyse l’historien Emmanuel Debono. A la Libération, le premier geste de l’Organisation des Nations unies et de l’Unesco [sa branche consacrée à l’éducation], tout juste créées, est de condamner le racisme chimiquement pur qu’est le nazisme. L’antiracisme s’impose, pour la première fois de l’histoire, comme une norme internationale. » En récusant catégoriquement la validité scientifique du concept de « race », en proclamant solennellement l’égale dignité de tous les hommes, les institutions internationales nées à la Libération installent, selon le philosophe Etienne Balibar, un nouveau « paradigme intellectuel » : « l’humanité est une », proclament les documents de l’Unesco des années 1950.Ce discours est si neuf que le pasteur noir américain Jesse Jackson sillonne le sud des Etats-Unis pour le promouvoir. « Une organisation internationale avait fait des recherches et conclu que les Noirs n’étaient pas inférieurs, racontait-il en 2002, dans une interview à un journal aux Etats-Unis. C’était énorme ! »

    Le racisme biologique et inégalitaire de l’avant-guerre ne survit pas à ce nouveau paradigme. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les racistes « à l’ancienne » se font de plus en plus rares : les Français qui croient à la supériorité biologique de certaines races représentent aujourd’hui moins de 10 % de la population. « L’Unesco a indéniablement réussi à délégitimer le concept de race » , constate Abdellali Hajjat. L’ « inertie » des catégories raciales bâties pendant l’esclavage et la colonisation est cependant très forte : « Le racisme est un train à grande vitesse, poursuit-il. Même quand on appuie fermement sur le frein, il met du temps à ralentir. »

    La hantise du métissage

    Malgré les déclarations de principe des instances internationales des années 1950, le racisme continue en effet à prospérer, mais le climat de l’après-guerre l’oblige à changer de visage. Au lieu de distinguer et de hiérarchiser les races humaines, comme il le faisait pendant l’esclavage et la colonisation, le racisme , selon Pierre-André Taguieff, adopte dans la seconde moitié du XXe siècle une tonalité « culturelle et différentialiste » : il célèbre désormais le culte des identités parti culières. « Le néoracisme met en avant des différences irréductibles fondées, non plus sur la biologie, mais sur les moeurs » , constate Emmanuel Debono.

    Résolument hostile à l’ouverture des frontières, ce « new racism », selon le mot de l’historien britannique Paul Gilroy, clame haut et fort sa hantise du métissage : ce qui est reproché aux étrangers, résume Pierre-André Taguieff, ce n’est plus leur infériorité biologique, mais le fait « d’être culturellement inassimilables et d’incarner, en tant que corps étranger, une menace de désordre pour le groupe national menace polymorphe de défiguration, de dénaturation, de désinté gration, voire de souillure . « C’est le racisme de l’inégalité des cultures et du chacun chez soi, explique Pap Ndiaye, auteur de La Condition noire. Essai sur une minorité française (Gallimard, 2009). Chacun dans sa culture, chacun sur son territoire. »

    Dans les années 1970, le Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (Grece) du philosophe Alain de Benoist est le laboratoire théorique de cette doctrine qui finit par irriguer l’extrême droite, puis une grande partie de la droite. Les « grécistes » , observe le politiste Sylvain Crépon, en 2010, dans la revue Raison présente , tournent peu à peu le dos aux théories biologiques racialistes pour défendre la notion « anthropologique » de culture, et prôner, au nom de la pureté, une « étanchéité entre les peuples . Dans une France de plus en plus métissée, le Front national, qui émerge sur la scène politique en 1983, se fait le porte-parole de cette pensée identitaire.

    Face à ce « néoracisme » qui manie avec habileté le vocabulaire des modes de vie, les asso ciations antiracistes « classiques » et « généralistes » comme la Ligue des droits de l’homme, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme ou le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples sont vite dépassées. « Leur discours de principe sur l’universalité du genre humain a du mal à penser les différences culturelles, d’autant que ces militants traditionnels sont rarement issus de l’immigration », observe l’historienPap Ndiaye.Il faut attendre les années 1980 pour voir émerger une nouvelle génération d’activistes : l’organisation, en 1983, de la Marche pour l’égalité, puis la création, en 1984, de SOS-Racisme rajeunissent et élargissent le cercle de la mobilisation.

    Dans les années 1980 et 1990, ces nouveaux acteurs de la scène politique analysent le « néoracisme » non comme un système de valeurs collectif hérité de l’esclavage et la colonisation, mais comme l’expression d’une dérive « morale et individuelle », écrivent les chercheurs Fabrice Dhume, Xavier Dunezat, Camille Gourdeau et Aude Rabaud dans Du racisme d’Etat en France ? (Le Bord de l’eau, 2020). Pour SOS-Racisme, les Français hostiles aux immigrés sont des « acteurs déviants, isolés, adhérant à la doctrine raciste et/ou portés par une idéologie violente » , ajoutent les chercheurs. Face à ces errances individuelles, les militants de SOS-Racisme défendent avec conviction les vertus du métissage, de la fraternité et de la tolérance. « Ils estiment que le racisme est le fruit de l’ignorance et de la peur . La loi et l’éducation constituent donc les deux piliers de leur engagement. La loi parce qu’elle permet, depuis la législation Pleven de 1972, de sanctionner les propos racistes, l’éducation parce qu’en luttant contre les préjugés, elle ouvre la voie à un changement des mentalités. », analyse la philosophe Magali Bessone, professeure de philosophie à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et autrice de Faire justice de l’irréparable. Esclavage colonial et responsabilités contemporaines (Vrin, 2019).

    « Une matrice idéologique »

    Cette conception du racisme est questionnée à partir des années 2000. Dans un monde qui se mobilise contre les discriminations la directive européenne sur l’égalité de traitement date de 2000, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, de 2005 (supprimée en 2011) , l’idée d’un racisme « systémique » émerge peu à peu dans les milieux militants et universitaires. Ses défenseurs ne nient pas que le racisme est souvent adossé à un discours explicite de haine, mais ils estiment qu’il est souvent, voire surtout, un système de pouvoir qui imprègne discrètement, et en silence, le fonctionnement des institutions républicaines.

    Alors que le néoracisme « culturel et différentialiste » émanait d’individus affichant ouvertement une idéologie nativiste, le racisme dit « systémique » se passe de discours d’exclusion : il est, plus banalement et plus massivement, le fruit des pratiques répétitives, souterraines et discrètes de la police, de la justice, de l’entreprise ou de l’école. Comme le savent les jeunes issus de l’immigration, comme le démontrent les enquêtes de sciences sociales, ce racisme « ordinaire », qui n’est ni intentionnel ni systématique, distribue inégalement les places et les richesses.

    Le sociologue Fabien Jobard établit ainsi, dans une étude réalisée en 2007-2008 à Paris, qu’un Maghrébin a 9,9 fois plus de risques de se faire contrôler par la police qu’un Blanc, un Noir 5,2 fois plus. Cinq ans plus tard, les économistes Nicolas Jacquemet et Anthony Edo constatent lors d’un « testing » que malgré un faux CV parfaitement identique, « Pascal Leclerc » obtient deux fois plus d’entretiens d’embauche que « Rachid Benbalit . « En mettant en lumière l’ampleur des discriminations, ces travaux démontrent qu’elles ne peuvent être le fait de quelques brebis galeuses animées de croyances ouvertement racistes », observe Magali Bessone.

    Pour nombre de militants et d’universitaires, ces pratiques insidieuses et silencieuses relèvent d’un racisme « institutionnel », « structurel », voire « d’Etat . Ces mots ne signifient nullement qu’en France, un principe de hiérarchie raciale est inscrit dans le droit, comme il l’était lors de l’apartheid en Afrique du Sud ou du nazisme en Allemagne : ils renvoient plutôt, selon la politiste Nonna Mayer, à un racisme « déguisé ou subtil », qui se manifeste par des contrôles au faciès, des discriminations à l’embauche, voire des « micro-agressions quotidiennes comme des plaisanteries ou des regards, à première vue plus bénignes, mais qui maintiennent les populations racisées à distance, en position d’infériorité » .

    Le « catéchisme » antiraciste

    Les premiers jalons de cette réflexion sur le racisme « systémique » remontent, en France, à l’après-guerre. « Dès 1956, [le psychiatre et essayiste] Frantz Fanon affirme ainsi qu’une société coloniale est une société structurel lement raciste, souligne Magali Bessone. Le racisme n’y est pas, selon lui, le fruit d’une subjectivité déviante mais une norme collective et partagée. En 1972, la sociologue Colette Guillaumin défend, elle aussi, l’idée que le racisme ne renvoie pas au comportement intentionnel de quelques personnes ignorantes ou malveillantes, mais à une matrice idéo logique faite de normes, de pratiques, de catégories et de procédures. »

    Il faut cependant attendre les années 2000 pour que cette analyse, longtemps cantonnée dans un cercle étroit d’intellectuels et de militants, s’impose dans le débat public. « La question des discriminations est propulsée au premier plan en 2004, lors de l’interdiction des signes religieux à l’école, puis en 2005, lors des émeutes urbaines et des polémiques autour de la loi sur les " aspects positifs de la colonisation " , poursuit la philosophe. Les deuxièmes, voire les troisièmes générations de l’immigration postcoloniale, constatent avec amertume que l’injonction à l’intégration est toujours à recommencer : elle est aussi forte pour eux que pour leurs parents, voire leurs grands-parents. »

    C’est dans ce climat que naissent, dans les quartiers populaires, les collectifs de l’anti racisme que l’on qualifie parfois de « politique » - le Parti des indigènes de la République, le Conseil représentatif des associations noires, La Vérité pour Adama. A l’éloge du métissage célébré par SOS-Racisme dans les années 1980 se substitue, dans les années 2000-2020, une dénonciation du racisme systémique fondée sur un nouveau lexique « racisé », « décolonial », « privilège blanc . « Ces militants qui s’intéressent à l’histoire et à la sociologie s’efforcent de conceptualiser la trame du racisme ordinaire , souligne Abdellali Hajjat. Ils estiment que certains gestes apparemment anodins du quotidien constituent des rappels à l’ordre racial. »

    Dans un pays intensément attaché aux principes universalistes, cette conception « structurelle » du racisme est aujourd’hui âprement critiquée. Dans L’Antiracisme devenu fou, le « racisme systémique » et autres fables (Hermann, 2021), Pierre-André Taguieff vilipende l’idée d’un « racisme sans racistes » : parce qu’il est devenu « victimaire » , le « catéchisme » antiraciste d’aujourd’hui a rompu, selon lui, avec la « tradition du combat contre les préjugés raciaux fondée sur l’universalisme des Lumières » . Une conviction partagée par la philosophe Elisabeth Badinter, qui estime que ces combats « identitaires » remettent en cause l’universalisme républicain .

    Cette idée est réfutée par Pap Ndiaye. « L’antiracisme contemporain, dans l’ensemble, ne tourne pas le dos à l’universalisme : il cherche au contraire à l’approfondir en évitant qu’il reste incantatoire, abstrait ou " décharné " , selon le mot d’Aimé Césaire. Les militants d’aujourd’hui sont finalement plus pragmatiques que leurs aînés : alors que les antiracistes de l’après-guerre espéraient, par le redressement moral, extirper le mal de la tête des racistes, les militants d’aujourd’hui veulent, plus simplement, faire reculer une à une les discriminations. » Cette ambition égalitaire n’est pas contraire à l’universalisme, estime l’historien : elle est même au coeur de la promesse républicaine.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/06/biologique-culturel-systemique-le-racisme-en-trois-mutations_6108458_3232.ht
    #racisme #racisme_biologique #racisme_culturel #racisme_systémique #Jean-Michel_Blanquer #Blanquer #obscurantisme #idéologie #police_de_la_pensée #Martin_Luther_King #Black_Lives_Matter #épouvantail #racisme_inversé #tyrannie_des_minorités #racialisation #Gaston_Méry #préjugés #esclavage #traite #traite_négrière #hiérarchie_raciale #colonisation #hiérarchie_raciale #pensée_raciale #mission_civilisatrice #antiracisme #néoracisme #new_racism #marche_pour_l'égalité #SOS-racisme #histoire #pouvoir #nativisme #racisme_ordinaire #discriminations #testing #racisme_d'Etat #décolonial #privilège_blanc #universalisme #racisme_sans_racistes #universalisme_républicain

    –-> ajouté à ce fil de discussion autour du wokisme :
    https://seenthis.net/messages/933990
    et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/933990#message943325

    • à faire débuter l’anti-racisme politique durant les années 2000, ce journal ne fait que propager une arrogante vulgate militante où l’on se complait à confondre le mot dont on se pare et la chose que l’on cherche à (ré)inventer, avec des bonheurs contrastés (l’appel des indigènes de la république est publié en janvier 2005, or le soulèvement de novembre 2005 n’a concerné ses tenants que de loin).

  • De la défense des savoirs critiques. Quand le pouvoir s’en prend à l’autonomie de la recherche

    L’autonomie de la recherche et celle des universités sont aujourd’hui remises en cause par le #pouvoir_politique, soutenu par certains intellectuels. Les récentes polémiques autour des « #déviations_identitaires » et du supposé caractère idéologique des #sciences_sociales en sont des manifestations visibles.
    Cet essai interroge les notions d’#engagement et de distanciation critiques en les situant dans l’histoire du temps présent, puis en envisageant trois moments où s’est posée la question de l’autonomie de l’université et des savoirs : l’affaire Dreyfus, Mai-Juin 1968, le mouvement de contestation de 2019-2020 contre la loi de programmation de la recherche.
    Cette mise en perspective conduit à appréhender plus généralement le rapport entre #science et #valeurs : en contestant les lectures dogmatiques des énoncés classiques d’Émile Durkheim et de Max Weber, ce livre invite à repenser l’idée de #neutralité et à fonder autrement l’#éthique de la #discussion_critique.
    Alors que de nouvelles approches académiques, soulignant l’imbrication des #dominations, suscitent inquiétudes et rejet, les auteurs montrent qu’elles permettent de penser un #universalisme_pluriel pour la société d’aujourd’hui et de demain.

    https://www.editionsladecouverte.fr/de_la_defense_des_savoirs_critiques-9782348073069
    #livre #autonomie #recherche #pouvoir #savoirs_critiques #université

  • Psychiatries politiques au XXe siècle
    https://laviedesidees.fr/Psychiatries-politiques-au-XXe-siecle.html

    À propos de : Élodie Edwards-Grossi, Bad Brains. La #psychiatrie et la lutte des noirs américains pour la justice raciale. XXe-XXIe siècle, PUR ; Grégory Dufaud, Une #Histoire de la psychiatrie soviétique, Éditions EHESS. Les histoires des psychiatries soviétiques et américaines ne sont pas comparables. Mais elles montrent qu’elles ont été conçues, chacune à leur façon, comme des instruments de contrôle destinées à réprimer les comportements déviants.

    #pouvoir #crime_d'Etat #folie #censure
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20211215_psypol.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20211215_psypol.pdf

  • Le harcèlement une pratique répandue chez les gens conformistes (CA)
    https://levadrouilleururbain.wordpress.com/2021/12/07/le-harcelement-une-pratique-rependue-chez-les-gens-c

    Le milieu des arts n’échappe pas à ce phénomène de société que l’on appelle Le harcèlement. J’ai dressé pour vous le profil du harceleur et des victimes.


    L’harceleur a une pathologie et une estime de soi fragile et narcissique. Il est peu ouvert et enclin à mettre en place une structure saine et valorisante. Pour maintenir son estime de soi, il éloignera toute personne qualifiée et compétente. Afin d’éviter d’altérer son ego, il fera du terrorisme relationnel en divisant et propageant des rumeurs malsaines et non fondées. En vue de constituer un dossier, il n’hésitera pas à mettre en place un état policier pour surveiller les moindres fautes professionnelles. Son raisonnement est souvent dépourvu de tout fondement, il ne gère pas, il règne et s’assure avec l’énergie du désespoir de ne pas mettre sa position en jeu. En résumé, c’est un être pervers, sournois qui se préoccupe davantage de l’erreur qui lui est exposée plutôt que des soucis de l’entreprise. Sa souffrance l’amène dans une mécanique malsaine. Des efforts qui traduisent un excès de narcissisme doublé à une faible estime de soi.


    Harcèlement : Pour la psychopathologue Ariane Bilheran, le harcèlement vise la destruction progressive d’un individu ou d’un groupe, par un autre individu ou un groupe, au moyen de pressions réitérées, destinées à obtenir de force de l’individu quelque chose contre son gré, et ce faisant, à susciter et entretenir chez l’individu un état de terreur. On a d’autant plus de mal, déclare le Dr Prigent, à repérer le harcèlement moral puisqu’il s’agit presque toujours d’un phénomène sournois. Tel un manipulateur, le prédateur est souvent lisse et convenant. L’acte pervers ne tend pas à nuire utilement, mais à détruire absolument. Le pervers est donc un prédateur. On dit qu’il manipule en ce sens qu’il utilise les gens comme de véritables objets qu’il déplace avec la main. On parle de l’instrumentalisation des personnes. Le pervers ne s’attaque pas à ce que fait sa victime, mais à ce qu’elle est : sa confiance, ses croyances, ses talents, ses capacités et ses certitudes. Il y a ainsi toujours atteinte à sa personne par dépouillement de son honneur et de sa dignité. Aussi, le pervers agit toujours de façon imprévisible, ce qui empêche la victime d’élaborer un mode de défense. Le Dr Prigent note que les pervers se plaignent à l’entourage de leurs victimes, à leurs supérieurs ou propriétaire, afin de les isoler selon la technique habituelle du prédateur : « le loup qui isole un mouton du troupeau ». Résister à leur emprise, c’est s’exposer à leur haine. 

    Ils veulent des gens faibles pour donner du pouvoir à leur déficit d’intériorité, ces individus prennent souvent les limites de leur esprit pour celles des autres.

    La victime :
    Cependant, des traits de personnalités prédisposent au harcèlement. Selon Ariane Bilheran, la victime typique est un individu qui se distingue du groupe, souvent par des aptitudes et un charisme remarquables. Ces qualités peuvent susciter de la frustration dans son entourage. Il s’investit beaucoup dans son activité professionnelle, agace par sa gentillesse, son écoute, sa disponibilité, son humour et sa vitalité. Tous s’entendent pour dire que les victimes de harcèlement moral s’avéraient être « très bien dans leur peau » et avant tout : autonome. Il est reconnu que dans le harcèlement moral la victime est victime parce qu’elle a été désignée par l’agresseur. La cible est celui ou celle qui ne plie pas. Il n’est qu’un exemple de personne qui vit librement. Cela dérange que les pervers, être marginal, cultivé, crédible, vivre de son propre pouvoir. Refuser l’assujettissement, garder son droit de parole, parler haut et fort, oser vouloir contredire les autorités, douter des dogmes, oser changer les habitudes, dénoncer la manipulation, et en plus, montrer sa souveraineté individuelle sont là des exemples concrets.

    Ignorer, inconsidèrer, faire fi sont des composantes essentielles à l’identification du harcèlement.

    PRIGENT YVES, Face au harcèlement moral, Desclée de Brower (paris Québec), 2007, 80
    Source : http://www.charlesmarsan.com Forum et blog.
    Sylvain Boucher / Éducateur


    Comment expliquer la méfiance et le désamour des citoyens envers les médias ? Trop prévisibles et trop consensuels, ils négligent l’intelligence et la curiosité de leurs auditeurs et abonnés. Il y a bien des sursauts de lucidité, comme lorsque les journalistes questionnent les dirigeants politiques sur leur gestion par moments chaotique de la pandémie qui nous frappe. On trouve aussi en certains lieux des voix originales qui empruntent des sentiers non balisés. Mais, en règle générale, la discordance et la créativité sont tenues à distance au Québec.

    #harcèlement #perversions #agression #travail #Art #harcèlement_sexuel #discrimination #violence #racisme #domination #police #justice #surveillance #Victimes #médias #liberté #pouvoirs #manipulation #Résister

    • Appels téléphoniques indésirables en ce moment !

      Attention, actuellement quelqu’un téléphone à de nombreux français en leur demandant de rappeler.

      Il dit s’appeler #Arnaud_de_Montebourg.

      Ne rappelez surtout pas !

      Il s’agit réellement d’Arnaud de Montebourg !
      J’ai reçu cet appel, c’est pour dire.

      #humour

  • Les non vaccinés covid vont prendre cher... à cause des vaccinés. Et c’est très logique. Je vous explique. @DocPepper_FR
    https://threadreaderapp.com/thread/1462842693999022091.html

    Le vaccin contre le covid ce n’est pas comme le vaccin contre la rougeole par exemple. Contre la rougeole, vous n’avez plus la maladie une fois vacciné.

    Les non vaccinés de la rougeole sont donc protégés par les vaccinés. C’était d’ailleurs l’argument très égoïste des antivaxx de la rougeole pour ne pas vacciner leur enfant, quand ce n’était pas obligatoire.

    Mais pour le covid, les vaccinés peuvent encore avoir la maladie.

    Il y a bien une baisse du risque de contagion, mais pas assez pour empêcher le virus de circuler. C’est d’ailleurs l’argument des antivaxx pour pas se vacciner. Sauf qu’ils oublient que le vaccin, s’il empêche pas d’être malade, réduit considérablement les cas de forme grave.

    D’ailleurs on le voit en ce moment à l’hôpital : pour 1.7 vaccinés, il y a 6 non vaccinés. C’est à dire que 13% des gens (les non vaccinés) représentent 78% des hospitalisations en soins critiques (source data.gouv.fr, au 28/10)

    Ça c’est la preuve que le vaccin protège, en réduisant drastiquement les chances (non nulles, mais très faibles) de finir à l’hôpital.

    Bilan : quand les vaccinés ont le nez qui coule, une anosmie, de la toux, bref, des symptômes, bha ils s’en foutent.

    Et ils ont pas tord. Ils ont un pass, le nez qui coule, pourquoi aller se faire tester ? Pour protéger les non vaccinés ? Mais c’est une grosse blague. Ils en en rien à carrer des non vaccinés, au contraire même.

    Je vois moultes cas depuis 2 sem et aucun vacciné se teste.

    Bilan : le virus est en train de circuler à une vitesse qu’on a jamais vu, et on a que très peu d’infos car plus de tests systématiques. Ajoutez à cela les enfants, c’est explosif ! Quand la classe de ma fille a fermé, on s’est demandé qui était malade. Le cas. Le vilain.

    Ils étaient au final 8 sur 26. La classe d’à côté 15 sur 28. Du délire. Et vous savez quoi ? Les gens devant travailler ont envoyé leur enfant en quarantaine (dans l’attente du test) chez les grands-parents ! Olé ! Et la directrice dépitée de me dire que les familles n’annulent pas les goûters d’anniv pdt la quarantaine !

    Voilà pquoi les non vaccinés, qui avaient 3 options pour l’instant : vaccin, covid ou passer entre les gouttes, n’ont plus cette dernière option. La fenêtre entre le vaccin ou le covid se ferme.

    Les 13% de non vaccinés, entourés de 87% de gens qui n’en ont plus rien à foutre du covid ET de ces 13%, n’auront le choix qu’à soit le vaccin, soit le covid. C’est pas pour rien que le ministre allemand a dit ce jour que d’ici la fin 2022 chaque allemand sera soit vacciné, soit guéris du covid, soit mort du covid.

    Après les non vaccinés, n’oubliez pas un truc : 10% des covid font un covid long. Cela va d’une fatigue de qq semaines à une anosmie de plusieurs mois (et probablement définitive), à des fibroses pulmonaires.

    Je vous ai déjà raconté ce cas d’un ami de 35 ans, sportif, le mec qui fait des iron man tous les mois, qui depuis son covid ne peut plus monter deux étages sans être essoufflé. Et qui terminera probablement sous oxygène à vie dans 20, 30 ou 40 ans. Qui sait.

    Bref, les non vaccinés, je vous le dis : vous allez subir de plein fouet l’égoïsme des gens qui n’en auront rien à foutre de vous, c’est à dire les vaccinés. Et vous ne passerez plus entre les mailles du filet, qui se resserent chaque jour un peu plus.

    Avis aux amateurs.

    #covid-19

    • Je vois vaguement l’intérêt de s’adresser ainsi aux non-vaccinés, mais d’un autre côté, c’est tout de même drôlement tiré par les cheveux.

      Le gros défaut est de laisser croire que les non-vaccinés auraient un comportement plus « vertueux » que les vaccinés (qui s’en foutraient), et explicitement que les non-vaccinés seraient les victimes des vaccinés (« à cause des vaccinés », « subir de plein fouet l’égoïsme… »).

      Le paragraphe sur l’école par exemple : mais d’où les gens qui ont des enfants, avant le vaccin, respectaient correctement les recommandations ? On a passé 2 ans à lire des témoignages comme quoi les gens envoyaient leurs gosses malades à l’école, ne voulaient pas les faire tester, les directeur·ices qui n’informaient pas les enseignants et les autres parents, de toute façon le télétravail c’est le mal, et les enfants ne transmettent pas le biniou, etc. Tout d’un coup les gens continueraient donc à faire exactement la même chose, envoyer leurs gosses malades à l’école et tout faire pour éviter de devoir les garder pendant une semaine à la maison, mais désormais ce serait au motif qu’ils seraient vaccinés ?

      Sur le « balec » des vaccinés : quand je vais au supermarché régional, que je vois quasiment tous les vieux portant consciencieusement leur masque, et qu’au milieu se pavanent des jeunes hommes avec le masque sous le pif, il faut vraiment que je crois que les vieux au comportement prudent ne sont pas vaccinés, et les jeunes virilistes en mode « balec » le sont justement parce qu’ils sont vaccinés ? Comment ça se fait que dans mon entourage, les anti-vaccin sont les mêmes qui étaient déjà anti-masque ?

      Le « à cause » est problématique, parce qu’il repose sur l’idée que les gens, une fois vaccinés, s’en foutraient des gestes barrière et des mesures sanitaires, alors que les non vaccinés ne s’en foutent pas. C’est vraiment problématique. Depuis deux ans qu’on se farcit cette épidémie, il me semble assez clair que les gens qui s’en foutent une fois vaccinés s’en foutaient déjà totalement avant d’être vaccinés.

      Par ailleurs, si l’idée c’est de faire comprendre que la vaccination ne suffit pas à atteindre l’immunité de groupe, c’est une façon drôlement bizarre de le dire, et de toute façon les non-vaccinés sont les premiers à le répéter.

      Faudrait pas oublier qu’à chaque vague, ce ne sont pas les comportements collectifs vertueux qui ont limité les dégâts, mais des restrictions sévères de notre vie sociale. Dès qu’on a rouvert, à chaque fois ça a été la fête du slip (nos politiciens montrant largement l’exemple en la matière). La vaccination ne change pas cette partie là de l’équation, et mettre sur le dos des gens vaccinés le fait que les non-vaccinés vont crever d’un virus hautement contagieux pour lequel il existe un vaccin est une façon vraiment maladroite de présenter les choses.

      Et tout ça renforce l’idée des anti-vax qu’ils seraient des victimes des méchants collabos et qu’ils seraient ségrégationnés avec une étoile jaune cousue sur leurs vêtements, alors qu’il s’agit d’une petite piqûre pour se protéger collectivement contre un virus mortel. Les non-vaccinés vont prendre cher… du fait qu’il y a un virus mortel contre lequel ils ont décidé de ne pas se vacciner. Les non-vaccinés vont prendre de plein fouet le fait qu’ils ne sont pas vaccinés, et que ça c’est leur propre décision.

    • en rester à la punch line suffit pas il me semble, mais oui, il est peu question des mesures non pharmaceutiques. et l’étroitesse du propos heurte. il aura eu besoin de purger l’évitable contre transfert de nombreux soignants vis-à-vis des non-vaccinés

      edit il est pas trop tard pour que dal annate de toubibs s’occupent de choper les vieux et les fragiles au lieu de les attendre ou de croire que ça se fait ailleurs (en écoutant france intox ?). espérons qu’ils emploient aussi d’autres méthodes.
      aujourd’hui j’entends qu’un médecin macroniste parisien prescrit de l’azithromycine à une personne PCR+. à n’en pas douter les symptômes sont marqués et virulents. il aura fait quelque chose
      #pouvoir_médical #soin #vacccination #non_vaccinés

    • C’est hallucinant comme en plus, ils continuent dans la direction d’empirer les choses.

      On ferme trop de classes parce qu’on avait décidé de fermer au premier cas ? Y-a-qu’à modifier les règles et dire qu’on ne les ferme que s’il y a plus de un cas.
      Et évidemment, on décide de ce changement au moment où l’incidence est au sommet. Sinon ce ne serait pas drôle.
      En fait, les criminels, ils ont eu l’impression d’être brimés lors des premières vagues, quand on leur a dit que l’immunité collective n’était pas la solution. Maintenant, ces eugénistes, ils jouent leur partition à fond. « Faut qu’ça circule » !