• Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale
    Titiou Lecoq, Fayard (2017)
    https://www.babelio.com/livres/Lecoq-Liberees-Le-combat-feministe-se-gagne-devant-le-/992095

    Un jour, je me suis demandée : pourquoi est-ce moi qui ramasse les affaires qui traînent ? Je n’ai trouvé qu’une seule réponse. Parce que je suis une femme qui vit avec un homme et deux enfants et que, conséquemment, les corvées, c’est pour ma gueule.
    Être une femme, ce n’est pas seulement l’idéal de minceur et de cheveux qui brillent, c’est le souci permanent des autres et du foyer, c’est être sans cesse ramenée à la saleté, aux taches, à la morve. L’égalité serait déjà là, mais les femmes conservent la conviction intérieure qu’elles doivent s’occuper de tout et tout le monde, et d’elles en dernier, s’il reste cinq minutes à la fin de leur triple journée.
    Cette féminisation de la sphère privée implique une autre conséquence : l’espace public est toujours masculin. Peut-on se dire égaux quand la moitié de la population adapte ses vêtements en fonction des transports et fait attention à ne pas être seule la nuit dans la rue ? Et si le combat féministe devait encore et toujours se jouer dans la vie quotidienne de chacune et chacun, chez soi, dans sa propre maison, devant le panier de linge sale ?

    Dans un essai très drôle, Titiou Lecoq dénonce la répartition inégale des tâches ménagères
    Margot Cherrid, Cheek Magazine, le 4 octobre 2017
    http://cheekmagazine.fr/culture/titiou-lecoq-liberees-feminisme-taches-menageres

    La plupart des hommes se retrouvent face à un terrible obstacle qui les empêche de s’approprier le balai à chiottes, une espèce de ‘sol de verre’.

    À cette époque, mon fils a un an et demi et c’est un ‘enfant à otites’. C’est moi qui m’occupe de tous les rendez-vous médicaux et je veux que ça change. Un jour, il se met à pleurer et je dis à mon mec : ‘Tu t’en occupes, je ne veux pas y penser, tu appelles le médecin et tu l’emmènes.’ Il a accepté, mais les jours passaient, mon fils hurlait de douleur et mon conjoint repoussait, prétextant le manque de temps. J’ai failli craquer, c’était une espèce de billard à trois bandes avec mon gamin au milieu en train de souffrir. Cette histoire s’est terminée avec un appel de la crèche, qui m’annonçait -évidement à moi, la maman- que mon fils avait le tympan percé à cause d’une otite non traitée et qu’il était exclu. Et là, j’ai eu super honte et je me suis dit ‘comment tu fais pour mener ton combat à la maison ?’ Il y a une chose très claire : les enfants sont une justification à déroger au principe d’égalité.

    Je me suis rendu compte que, quoi qu’il en soit, le modèle d’identification de mes garçons, c’est leur père. Je peux leur dire de faire le ménage et de ranger, mais si ce n’est pas associé à l’identité masculine, ça ne servira à rien. Et c’est terrible parce que là-dessus je n’ai aucune prise. C’est une des raisons qui font que la répartition égale des tâches est si importante.

    Titiou Lecoq : "Laisser moisir le linge sale, c’est aussi un acte politique"
    Alice Maruani, Rue89, le 4 octobre 2017
    https://www.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20170929.OBS5341/titiou-lecoq-laisser-moisir-le-linge-sale-c-est-aussi-un-acte-politique.h

    Titiou Lecoq : "En voyant des chaussettes sales par terre, j’ai pété les plombs"
    L’Obs, Youtube, le 26 mars 2018
    https://www.youtube.com/watch?v=40dEig6KldI

    Ca me rappelle beaucoup ce texte qu’adore @mad_meg :

    Le partage des tâches, enjeu féministe primordial : « Et toi, concrètement, comment tu fais ? » Ben je fais comme ça. Comme un mec, oui »
    Vilaine, Comment peut-on être féministe ?, le 5 juillet 2015
    https://seenthis.net/messages/488915
    https://seenthis.net/messages/791086

    A tel point que je me demande si "Vilaine" ce n’est pas Titiou Lecoq ?

    #femmes #féminisme #éducation #partage_des_tâches #linge #chaussettes #inégalités #mauvaise_mère #cesser_de_dire_merci #j’en_ai_rien_à_foutre #Titiou_Lecoq #Vilaine

  • Le partage des tâches, enjeu féministe primordial : « Et toi, concrètement, comment tu fais ? » Ben je fais comme ça. Comme un mec, oui » | Comment peut-on être féministe ?
    http://www.commentpeutonetrefeministe.net/2015/07/05/partage-des-taches-feminisme

    En fait, ce qui m’a facilité la tâche, c’est que j’ai toujours pensé que je méritais ce qu’il y a de mieux pour moi, et je te prie de croire que je ne me prends pas pour de la merde, ce qui est assez culotté de ma part car je ne vaux pas mieux que n’importe qui d’autre. Mais je vaux autant qu’un homme et puisque notre société n’a pas encore amorcé le renoncement volontaire des hommes à leurs propres privilèges, je considère que j’ai droit aux mêmes privilèges qu’eux.

    J’estime donc, comme un homme, que certaines choses doivent aller d’elles-mêmes, et ce sans mesquinerie aucune : je sais bien que la plupart des hommes n’estiment pas consciemment que certaines choses leur sont dues, mais ils ont tout simplement, pour beaucoup d’entre eux, été éduqués dans un schéma les amenant à considérer, en totale bonne foi, que les choses sont « ainsi ».

    Alors moi, je fais pareil, et je me comporte comme si ma bite me conférait le droit à n’avoir qu’une seule journée de travail par tranche de 24 heures. Et toute ma famille s’en porte très bien, car l’égalité n’est pas un péril pour l’équilibre familial, contrairement à ce que les réacs de toutes obédiences tentent de nous faire croire.

    Autre critère à prendre en compte : il se trouve que j’ai une grande affection pour moi-même et pour l’homme que je suis, affection qui me pousse à penser que tout autant que mes enfants et mon mari, je mérite à tour de rôle le blanc du poulet, le cœur de la salade, des draps qui sentent le frais mais que je n’ai pas eu à laver moi-même, un bain avec beaucoup de mousse, le coussin le plus moelleux du canapé, les repas partagés assise avec ma famille et non debout devant l’évier, des grasses matinées, de la vaisselle propre et non lavée par moi, du linge que je trouve plié et rangé dans mon armoire sans avoir plié et rangé le linge de trois autres personnes en plus du mien, des packs de lait en réserve sans que ce soit forcément moi qui pense à en racheter, de beaux enfants avec des cheveux bien coupés sans que je ne sois obligée de prendre moi-même rendez-vous pour eux chez le coiffeur, du café chaud le matin que je n’ai pas eu besoin de faire, des professeurs rassurés de pouvoir joindre les parents de mes gosses sans que je ne sois systématiquement obligée d’écourter ma journée de travail pour me rendre aux entretiens, et du temps pour mes loisirs.

    Spéciale dédicace à @mad_meg qui a déjà référencé ce texte plein de fois !

  • Internet ou la révolution du partage | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=gr2uo-Nwot0&feature=em-uploademail

    Si le numérique fait de chaque citoyen un client captif, certains défendent le logiciel libre comme éthique philosophique. État des lieux de la liberté informatique aux quatre coins du monde.

    Depuis la généralisation d’Internet dans tous les domaines de la société, la problématique des logiciels propriétaires, opposés aux logiciels libres, est devenue cruciale, quoiqu’encore ignorée par la grande majorité des utilisateurs. Par définition, le logiciel libre peut être exploité, amélioré et distribué par tous. Or, la plupart des logiciels auxquels nous recourons quotidiennement sont dit « propriétaires » : leur code source appartient à de grandes entreprises, qui en tirent des bénéfices conséquents. Les résistants de l’open source y voient ainsi un enjeu philosophique autant qu’un choix de société : les nouvelles technologies devraient être contrôlées par leurs utilisateurs, plutôt que de limiter leur liberté à leur trouver des alternatives.

    Solutions concrètes
    En adoptant un point de vue résolument optimiste, Internet ou la révolution du partage montre comment le logiciel libre peut apporter des solutions concrètes dans une multitude de domaines : l’accès aux soins, l’agriculture, la diffusion de la connaissance ou une meilleure répartition de la richesse créée. Un éclairage fascinant sur la bataille que se livrent, aux quatre coins du monde, les multinationales, défenseurs d’un système capitaliste, et les partisans de l’open source, qui militent pour la société du partage.

    Documentaire de Philippe Borrel (France, 2017, 56mn)

    #Internet #LogicielLibre

  • Publications scientifiques : la justice française ordonne aux FAI de bloquer Sci-Hub et LibGen, à la demande des éditeurs Elsevier et Springer Nature
    https://www.developpez.com/actu/253749/Publications-scientifiques-la-justice-francaise-ordonne-aux-FAI-de-bloqu

    En France, comme dans d’autres pays, #Elsevier et #Springer Nature ont donc saisi la justice pour obliger les fournisseurs d’accès internet à bloquer #Sci-Hub ainsi que #LibGen, un moteur de recherche d’articles et livres scientifiques qui facilite aussi l’accès aux contenus soumis à un péage. Les deux hébergeraient respectivement plus de 70 millions et plus de 25 millions d’articles scientifiques, d’après les éditeurs.

    Le verdict est tombé plus tôt ce mois de mars. Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a statué que les éditeurs ont suffisamment démontré que les plateformes Sci-Hub et LibGen sont entièrement dédiées ou quasi entièrement dédiées au piratage de leurs articles. Il a donc demandé à Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom de mettre tout en oeuvre pour bloquer l’accès aux domaines de Sci-Hub et LibGen, soit une liste de 57 domaines (y compris des adresses de redirection). Le blocage devra être en vigueur pendant un an.

    Le tribunal estime que s’ils ne sont pas responsables du contenu auquel ils donnent accès, « les FAI et les hébergeurs sont tenus de contribuer à la lutte contre les contenus illicites, et plus particulièrement, contre la contrefaçon de droits d’auteur et droits voisins, dès lors qu’ils sont les mieux à même de mettre fin à ces atteintes ». Le TGI précise également qu’aucun texte ne s’oppose à ce que les mesures à mettre en oeuvre pour mettre fin à ces violations soient supportées par les intermédiaires techniques, c’est-à-dire ici les FAI, quand bien même ces mesures sont susceptibles de représenter pour eux un coût important. Donc le coût de la mise en oeuvre des mesures nécessaires restera à la charge des FAI.

    Même si les FAI décidaient de ne pas faire appel de cette décision, on pourrait se décider s’il est vraiment possible de bloquer ces différents sites. La réalité est qu’après de tels blocages, il y a toujours des sites miroirs qui réapparaissent. Conscients de cela, les deux éditeurs avaient demandé que les FAI surveillent la réapparition de sites miroirs et les bloquent systématiquement ; une demande que le tribunal ne leur a pas accordée. Cela veut dire que si, après avoir été bloqués, Sci-Hub et LibGen réapparaissent sous d’autres domaines, les éditeurs devront à nouveau se rendre au tribunal pour actualiser leur liste de domaines à bloquer. Ce qui prendra du temps et permettra aux sites ciblés de rester en ligne presque sans interruption.

    #savoirs #partage #publications #paywall

  • Asia Maritime Transparency Initiative : Who’s Claiming What ?

    https://amti.csis.org/maps

    Voici un site qui va énormément plaire en particulier à @simplicissimus

    AMTI’s interactive maps strive to provide the most complete, accurate, and up-to-date source of geospatial information on maritime Asia. Click a map below to explore information on Asia’s maritime claims, disputed reefs and islets, and more.
    South China Sea Features

    #mer_de_chine_méridionale #frontières #différends_frontaliers #chine #vietnam #spratleys #conflits_frontaliers #mer #partage_de_la_mer

  • La #science pour le plus grand nombre, pas pour l’argent

    Partout dans le monde, l’Enseignement Supérieur et la Recherche sont actuellement soumis à la doctrine de choc du néolibéralisme, où la #connaissance est perçue comme un simple moyen d’améliorer la #compétitivité de l’économie, comme une source possible de bénéfices et comme un outil de contrôle pour les gouvernements. Ce programme néolibéral pour la science est mis en œuvre par un nouveau mode de gestion publique dans lequel les étudiants, les enseignants et les chercheurs doivent devenir des entrepreneurs de leur capital cognitif et de leur réputation. Loin des idéaux coopératifs de la science et de l’enseignement, les universités et les institutions de recherche sont gérées comme des entreprises, en concurrence les unes avec les autres pour attirer les « meilleurs » étudiants et chercheurs. Les groupes de recherche et les collectifs de travail sont presque systématiquement écrasés. Les gestionnaires scientifiques sont censés chercher des #fonds et des #subventions pour employer une masse toujours plus grande de personnel précaire, dont les bas salaires contrastent avec les revenus de plus en plus élevés d’une nouvelle élite de gestion incarnée par les présidents et les vice-présidents d’université. La souffrance au travail affecte la plupart de ces nouveaux #prolétaires_intellectuels. D’un autre côté, la folie de l’#évaluation, la pression pour « #publier_ou_périr » et la #privatisation de l’#édition_scientifique conduisent à un nombre croissant de publications, ce qui menace à la fois la qualité de la #recherche et la transmission ouverte du savoir. Cette guerre matérielle dans laquelle l’#austérité va de pair avec la privatisation s’accompagne d’une guerre idéologique orwellienne où les mots, écrits dans un langage pauvre et mensonger, perdent leur sens. Le désir de reconnaissance de chacun conduisant à la servitude de tous, les valeurs de #compétition et d’#utilitarisme gagnent du terrain dans nos communautés scientifiques, où les individus sont de plus en plus isolés et craignent d’être exclus du jeu.

    Heureusement, des #résistances sont apparues, tant dans les pays où l’application de ces politiques était la plus développée (Grande-Bretagne ou Chili) que dans les pays où elles sont encore moins avancées (France, Allemagne ou Canada, notamment la région du Québec). Partout, les #mobilisations proposent des #alternatives à ces politiques néolibérales, très proches les unes des autres tant en termes de valeurs que de mesures concrètes. Plus important encore, nous sommes tous d’avis que le savoir fait partie du patrimoine commun de l’humanité et que sa valeur dépend de son #partage avec le plus grand nombre. Les autres composantes de l’alternative à la science néolibérale découlent de ce principe.

    Premièrement, l’université doit être libre. Mais la lutte pour l’abolition effective des #frais_d'inscription exige aussi que l’on reconnaisse aux étudiants le droit à une allocation financière substantielle qui garantirait leur autonomie en leur donnant les moyens de faire face à la nourriture, au logement et d’avoir du temps pour étudier.

    Deuxièmement, les universitaires et les chercheurs doivent non seulement avoir des salaires et des retraites décents, mais aussi se voir accorder des postes à part entière avec de solides garanties d’#indépendance. C’est une condition nécessaire si nous voulons éviter les #conflits_d'intérêts entre l’éducation, la science et les pouvoirs de l’argent et de la politique.

    Ils doivent également bénéficier de crédits à long terme, sans passer une grande partie de leur temps à demander un nombre croissant de subventions et de #projets par le biais de procédures bureaucratiques épouvantables ou à justifier constamment l’utilisation scientifique des fonds qui leur sont alloués. Ce n’est qu’à ce prix qu’ils pourront revendiquer leur droit au temps, sans lequel aucun progrès intellectuel réel, aucune science libre et aucune éducation libre, solide et cohérente n’est possible.

    Enfin, la #démocratie doit être au cœur des universités et des institutions de recherche. Le débat critique avec les citoyens et la collégialité des décisions doivent remplacer la gestion de haut en bas venant de bureaucrates zélés et incompétents qui ne s’intéressent qu’à stimuler la concurrence et la soi-disant « excellence ».

    L’urgence sociale et écologique à laquelle le monde entier est actuellement confronté représente un intérêt général commun qui devrait nous pousser à nous unir si nous voulons relever tous ces défis. Un développement massif des connaissances scientifiques est aujourd’hui nécessaire pour assurer la #transition_écologique de nos sociétés et échapper à la catastrophe imminente. Les investissements publics représentant 3% du PIB des nations doivent être consacrés aux services publics de la recherche et de l’enseignement supérieur. Nous devons également riposter de manière organisée  : il est temps de construire une alternative mondiale dans laquelle les universitaires et les scientifiques, les étudiants et les citoyens défendent les trois piliers de l’enseignement supérieur et de la recherche  : l’indépendance de la production scientifique et intellectuelle, la libre critique et la gratuité de la #transmission_des_connaissances.

    Nous, signataires de cet appel, membres de la communauté académique et de la recherche ou du mouvement social dans son ensemble, nous venons du monde entier. Nous nous engageons ensemble à promouvoir les valeurs de la critique, de la collégialité et de la #coopération dans le domaine scientifique et universitaire. Nous défendons des universités et des institutions de recherche bien dotées et libres d’intérêts privés. Nous luttons contre les #conditions_de_travail précaires et nous promouvons un système alternatif de publication scientifique dans lequel la connaissance est libre et ouverte. Nous appelons à la constitution d’un réseau de #solidarité_internationale et au développement du #savoir_pour_tous.

    https://www.linternationaledessavoirspourtous.org/p/la-science-pour-le-plus-grand-nombre.html?lang=en
    #université #critique #résistance #néo-libéralisme #précarisation #publish_or_perish #tribune #pétition

    • Academic-Led Publishing Panel: Why Academic-Led and Why Now?

      This panel serves as an introduction to Academic-Led Publishing Day, focusing on the “what” and “why” behind the event. Panelists briefly share how they are involved in academic-led publishing and answer the questions: “Why do you believe more academic-led publishing initiatives are needed? And why is now the time for both scholarly institutions and individual scholars to get involved in academic publishing?” Moderated by Cheryl Ball, editor of Kairos, this roundtable included Rebecca Kennison, Open Access Network Co-Founder Virginia “Ginny” Steel, Norman and Armena Powell University Librarian, UCLA Library Brian Cody, Co-Founder and CEO of Scholastica Max Mosterd, Head of Operations and Analytics for Knowledge Unlatched Mike Taylor, open-access advocate and paleontologist with the University of Bristol Hugh Thomas, Editor-in-Chief for Algebraic Combinatorics

      https://www.youtube.com/watch?v=O4D6OVD4QoE&feature=youtu.be

      –---------------------

      Academic-Led Publishing Day

      Academic-Led Publishing Day is a global digital event to foster discussions about how members of the scholarly community can develop and support academic-led publishing initiatives. Academic-Led publishing refers to scholarly publishing initiatives wherein one or more academic organizations control decisions pertaining to copyright, distribution, and publishing infrastructure. The goal of Academic-Led Publishing Day is to create an open dialogue about academic-led publishing programs and funding models - both current and potential - and to raise awareness about the roles and capabilities of different stakeholders in this space. The day will consist of virtual and in-person events, social media discussions, and a collection of blog posts and relevant resources.

      https://academicledpublishingday.com
      #alternative

  • Un peu de poésie !
    Elle transforme les restes d’un arbre centenaire en petite bibliothèque de rue
    https://creapills.com/bibliotheque-arbre-centenaire-coeur-alene-20190109

    Notre petite histoire se déroule à Coeur d’Alene, une ville de 40 000 habitants qui se situe dans l’Idaho. Après avoir bravement lutté face à une tempête, un arbre âgé de 110 ans, s’est effondré en plein cœur de la ville. Mais plutôt que de laisser cet arbre agonisant à la vue de tous, une employée de la bibliothèque municipale, Sharalee Armitage Howard, a eu l’idée de lui offrir une seconde vie.

    À partir des restes de l’arbre centenaire, elle a imaginé une adorable petite bibliothèque de rue. L’#arbre-bibliothèque de la ville de Coeur d’Alene est ainsi né. Le noyau de l’arbre commençant à pourrir, Sharalee a tout simplement eu l’idée d’aménager la souche avec une porte en verre pivotante, quelques marches et des éclairages transformant ainsi des débris de bois en petite bibliothèque en libre service.


    #bibliothèque #partage

  • Macky Sall précise les règles de partage du gaz entre le Sénégal et la Mauritanie - VivAfrik - Actualité

    https://www.vivafrik.com/2019/01/02/macky-sall-precise-les-regles-de-partage-du-gaz-entre-le-senegal-et-la-mau

    https://i1.wp.com/www.vivafrik.com/wp-content/uploads/2019/01/Macky-Sall-précise-les-règles-de-partage-du-gaz-entre-le-Sénégal-et-la-Maurit

    Le partage équitable des ressources naturelles entre le #Sénégal et la #Mauritanie fait couler beaucoup d’encres, obligeant Macky Sall de sortir de son mutisme pour justifier le « fifty fifty » lors de l’entretien accordé aux journalistes lundi 31 décembre 2018.

    Aucun des deux pays n’a été lésé, selon le président de la République, Macky Sall qui a tenu à expliquer la logique qui sous-tend le partage des ressources du #gaz entre le Sénégal et la Mauritanie. Ainsi, de son avis, le partage fifty fifty s’est fait sur la base des conclusions tirées d’une cartographie géologique faite au préalable. Toutefois, Macky Sall a appelé à un débat raisonnable sur ce contrat ».

    #énergie #Partage #différends_territoriaux

  • #Lecteurs, vous suivez #Mondes_Sociaux. Vous estimez comme nous que les recherches en #Sciences_humaines_et_sociales doivent être mieux partagées dans le monde académique et surtout au-delà ? Dans ce cas, pourquoi ne deviendriez-vous pas #contributeurs de Mondes Sociaux, #magazine numérique multidisciplinaire et multithématique ?

    https://sms.hypotheses.org/15123

    #SHS, #histoire, #sociologie, #économie, #sciences_politiques, #information, #communication, #gestion, #géographie, #écrire, #contribuer, #diffuser, #savoir, #partager, #film, #documentaire, #entreprise, #recherche, #diffusion, #etc.

  • La ferme des possibles, le terreau d’une société plus solidaire
    https://www.demainlaville.com/la-ferme-des-possibles-le-terreau-dune-societe-plus-solidaire

    Nous sommes en 2018, et pourtant, au cœur de la Seine-St-Denis urbanisée subsiste encore et toujours des terres agricoles. Y a germé un projet à la limite de l’utopie, un projet économique qui prend en compte l’humain, le social dans une approche solidaire : la Ferme des possibles de Stains.

    #agriculture_urbaine #partage #travail #solidarité #urban_matter

  • TRACES, le nouveau #Framabook qui vous invite à vivre et mourir au temps des #IA
    https://framablog.org/2018/09/13/traces-le-nouveau-framabook-qui-vous-invite-a-vivre-et-mourir-au-temps-de

    Mourir en #Picardie, ça vous dit ? Pour traverser l’étroit passage de vie à #Mort, suffit de s’exercer un peu en se concentrant sur ses meilleurs souvenirs. Pour les éprouver post-mortem indéfiniment. Drôle de deal… Écouter les voix des disparus ? Il … Lire la suite­­

    #Interview #Libres_Cultures #Âmes #Anticipation #Crozat #Deathhackers #dystopie #Fendoir #Partage #Punkardie #roman #Thanatoprogrammeurs

  • Copyright numérique : stériliser pour mieux tuer - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/09/09/copyright-numerique-steriliser-pour-mieux-tuer_1677568

    Le 12 septembre, nos députés européens auront à se prononcer sur la directive relative au « droit d’auteur dans le marché unique numérique », que les Etats membres ont déjà validé. Dès le préambule du texte, le cadre est fixé : il est question d’œuvres, d’auteurs, de patrimoine. Le texte veut clarifier le « modèle économique » qui définira dans quelles conditions les « consommateurs » (le mot apparaît quatre fois dans l’introduction) pourront faire usage de ces œuvres.

    Le monde est ainsi découpé simplement : d’un côté, les artistes et les titulaires de droits d’auteurs, et parfois les structures et les institutions connexes (musées, universités, éditeurs) ; de l’autre, la grande masse des anonymes. La porosité entre les uns et les autres n’est pas de mise : le cas d’une personne écoutant des concerts sur Internet et publiant ses interprétations d’un prélude de Chopin n’est pas évoqué. Les médiateurs entre propriétaires (de droits, de licences) et locataires-utilisateurs sont les Etats, chargés de faire respecter la future loi, et les « prestataires de services en ligne » (les hébergeurs). Là encore, nulle place pour les auteurs-éditeurs de sites web altruistes, qui publient leurs analyses, leurs découvertes, leurs concerts de rock entre amis. On reste dans une logique traditionnelle où l’Etat et l’Union européenne régulent le fonctionnement d’industriels qui seraient laxistes en matière de propriété artistique ou intellectuelle.
    Une volée de récriminations

    Mais comment appliquer une telle loi ? Grâce à de gigantesques algorithmes. L’article 13 précise que les prestataires de services, en étroite coopération avec les titulaires de droits, développeront des techniques de reconnaissance des contenus. Les acteurs hors Facebook, Sacem ou équivalents seront censurés, donc éliminés du Web. Ulrich Kaiser, professeur de musique allemand, l’a vérifié. Il a mis en ligne quelques interprétations de son fait de morceaux de Schubert, tombé depuis longtemps dans le domaine public, et a vérifié comment le logiciel de vérification de droits d’auteur de YouTube (Content ID) réagissait. Il a vite reçu une volée de récriminations prétendant qu’il violait des droits d’auteur. Et ses arguments étaient systématiquement rejetés. En bref, pour qui n’est pas adossé à une agence de droits d’auteur, il y aura toujours un robot ou un digital worker payé au clic qui lui interdira toute publication, au motif qu’il copie une œuvre, même s’il a le droit pour lui. Belle inversion juridique où nous devons faire la preuve de notre innocence, quand sa présomption figure dans notre Constitution.

    Le second souci est que ces algorithmes coûtent très cher (de l’ordre de 50 millions d’euros), et sont évidemment très protégés par… le copyright. Nous sommes ici bien loin des logiciels libres façonnés par des poignées de bénévoles, et qui font vivre Internet. Et notre Union européenne, qui veut protéger les big industries du numérique et de la culture, ne réalise pas qu’elle se transforme en bourgeois de Calais, au seul bénéfice des Etats-Unis, puisqu’elle ne sait produire ces logiciels et bases de données associées.
    La peur du don

    Ainsi, du haut de Bruxelles, on ne fait pas que penser le contemporain avec des catégories obsolètes, aux dépens des citoyens et de leur créativité. On se trompe.

    Apparaît d’abord une étrange peur du don. Le don, ce phénomène social total, qui structure nos sociétés via l’échange, qui nourrit nos idées : celles-ci se confortent et s’affinent au contact d’autrui. Tenter de les censurer, d’en vérifier systématiquement l’authenticité, c’est aller contre l’éducation, contre le développement personnel : la science et la création se nourrissent d’emprunts, d’appropriations, de détournements.

    Ensuite, supposer que la technique va sauver ou protéger la culture relève de l’erreur. De tout temps technique et culture forment une tresse inséparable. Nos films sont faits avec des caméras, qui fonctionnent à l’électricité, désormais montés sur ordinateur. Nous appelons nos ponts (du Gard ou de Tancarville) des « ouvrages d’art ». Et avec l’informatique, nous prenons conscience de la dimension technique de l’écriture, qui nous sert autant à développer un raisonnement, à jeter les bases d’une nouvelle loi qu’à déguster un Rimbaud qui a peu profité de ses droits d’auteur. La grande majorité des productions informatiques relèvent de ces jeux d’écriture où copier, coller, emprunter, détourner, articulent recettes, banales applications et imagination.
    Façonner le monde

    Et enfin, l’idée qu’un algorithme puisse se substituer au jugement humain est erronée. Un algorithme est écrit par des humains, qui y injectent leur subjectivité, leurs représentations du monde, leurs valeurs morales, comme le montre le philosophe Andrew Feenberg. Il n’est pas neutre. Un algorithme l’est d’autant moins s’il appartient à une firme, qui va évidemment l’adapter à ses intérêts économiques. La chose est manifeste quand il s’appuie sur des bases de données massives pour produire du deep learning. C’est le principe même de l’apprentissage : si nous apprenons à des ordinateurs à modéliser le climat, nous ne pouvons leur confier des opérations chirurgicales sur des humains. Et l’idée que les machines puissent résoudre des problèmes moraux (liés au vol, à l’invention) signale avant tout une démission politique. La volonté de déléguer à ces machines des questions qui méritent d’être débattues par tous : démocratiquement.

    C’est toute la question du « numérique » : cette technique a plus que jamais le pouvoir de façonner le monde. Y compris politiquement. Avec les réseaux sociaux, nous ressentons, non pas son pouvoir, mais ses effets sur nos sociétés. L’histoire de l’écriture nous rappelle que ces effets sont lents, variés, particulièrement dépendants de ce que nous voulons qu’ils soient. Moins que jamais, la technique est éloignée de nous. Sauf si nous déléguons à quelques managers le formatage de nos sociétés par le biais de leurs chimères. Souvent, celles-ci se réduisent à quelques croyances, qui confinent à la numérologie. Il s’agit de projeter toute la complexité humaine, ses variations multidimensionnelles, sur une droite, où chacun.e d’entre nous serait évaluable. Avec une seule note entre 0 et 20.

    Le numérique, c’est politique. Ça se pratique aussi, ça s’apprend. Comme l’écriture. Ça se débat. Il est urgent de l’enseigner à toutes les générations, à tous les corps de métier ; d’en expérimenter les facettes actuelles, d’en inventer les futures. Les artistes, les historiens, les physiciennes usent tous de l’écriture. Il en est de même pour le « numérique ». Jeunes et vieux, Chinois, Français et Californiens prenons le temps de penser le numérique, au-delà de nos moules et frontières disciplinaires. La technique nous appartient. A nous tous d’en convaincre nos députés.

    Eric Guichard philosophe, responsable de l’Equipe réseaux, savoirs et territoires de l’ENS-Ulm, maître de conférences HDR à l’Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib) , Nicolas Schabanel informaticien, directeur de recherches au CNRS, Laboratoire de l’informatique du parallélisme (LIP), ENS-Lyon, membre de l’Institut rhônalpin des systèmes complexes (IXXI)

    #copyright #partage

  • Comment Google aide les entreprises à ‘pister’ le comportement d’achat offline  d.soenens@gondola.be - 27 Juin 2018 - Gondola
    http://www.gondola.be/fr/news/digital/comment-google-aide-les-entreprises-pister-le-comportement-dachat-offline

    Combien de visiteurs de votre webshop se rendent-ils dans votre magasin ? Et combien y dépensent-ils ? Pour répondre à ces questions, Google a développé un outil que sont venus présenter Lionel Soccal de Google Belgique et Greogry Bauduin d’Ikea Belgique lors du Gondola Day.
     http://www.gondola.be/sites/default/files/styles/detail-page-full/public/news_aktualiteits_artikel/digital-marketing-1725340_1920.jpg?itok=vniPWH_y
    Google en sait beaucoup sur nous. Il en sait beaucoup sur notre comportement online – les vidéos YouTube que nous regardons, nos recherches de produits et nos achats – mais il nous suit également offline. Ces données sont essentielles pour connaître l’impact des publicités et de la communication online sur les visites en magasin et les achats offline. « Lorsque votre mobile Android est connecté et que l’application de localisation est activée, Google peut vous suivre offline, où que vous alliez. Lorsque vous faites vos courses, nous pouvons vous suivre dans n’importe quel magasin et savoir ce que vous y avez acheté. Nous savons que tout le monde n’est pas connecté, mais nous savons quel pourcentage du public belge est connecté. Le pourcentage précis est une information confidentielle mais il nous permet de connaître le nombre de personnes qui se rendent dans un magasin donné – en l’occurrence un magasin Ikea » explique Lionel Soccal, industry manager retail & e-commerce de Google Belgique. « Ensuite, grâce aux données des cartes bancaires et de crédit que nous communiquent nos partenaires, nous sommes en mesure de savoir combien de personnes achètent effectivement un produit et même la valeur moyenne d’un panier. Ces données sont cryptées et comparées au comportement de clic sur les publicités online. Ainsi, nous connaissons la valeur des personnes qui sont entrées dans le magasin et nous la comparons avec le coût de la campagne publicitaire numérique. Nous pouvons donc dire si une campagne numérique a été couronnée de succès en termes de trafic et de transactions en magasin. Le point de départ de l’analyse est le nombre de clics via l’ordinateur ou le mobile. »
     
    On s’en doute, une analyse qui va du clic jusqu’au contenu du panier intéresse au plus haut point les retailers. C’est précisément pour cette raison qu’Ikea Belgique utilise l’outil de Google. Gregory Bauduin, country deputy marketing manager d’Ikea Belgique le confirme : « Nous voulons être en mesure d’évaluer nos investissements en ligne. Cette information est d’une importance cruciale. Il y a deux ans, nous avons lancé notre Click & Collect et, il y a trois mois, nous avons présenté notre nouvelle plate-forme e-commerce. Nous sommes présents online mais nous devons l’être partout. C’est important car le client Ikea est quelqu’un qui cherche beaucoup sur internet et aime ‘fureter’ à gauche et à droite. Les données statistiques des visites sur notre site nous permettent de constater que les clients sont à la recherche d’informations et d’inspiration. Et cela va plus loin : ils veulent aussi pouvoir voir et toucher les produits, surtout quand il s’agit de meubles de grande taille. C’est pourquoi nous tenons à avoir une image aussi précise que possible de l’impact du trafic online sur les visites et sur les ventes en magasin. » Ikea avait déjà une idée du nombre de visiteurs online qui se rendaient en magasin mais la méthode était peu fiable dans la mesure où elle reposait sur les dires des clients eux-mêmes. L’outil de Google est donc une source d’information extrêmement précieuse. Bauduin : « Nous obtenons des informations supplémentaires sur l’impact de nos investissements online et sur la manière dont nous pouvons les améliorer pour augmenter nos ventes. »
     
    Dans le cas d’Ikea, l’outil de recherche de Google a donné de très bons résultats. Le retour sur investissement est de 18:1, largement au-dessus de la moyenne. En outre, grâce à la technologie qu’il a développée, Google peut également diffuser des annonces mieux ciblées, en affichant les promotions des magasins à proximité. Pratique pour le consommateur mais aussi extrêmement rentable pour Google car la probabilité est grande que vous cliquiez sur les promotions en question. Le marketing, la communication et la publicité online continuent de se développer à grande vitesse et, l’an dernier, Google a réalisé sur ce créneau un bénéfice de… 79 milliards de dollars ! 

    #google #espionnage #commerce #internet #surveillance #vie_privée #Belgique #ikéa

  • Sauvons le partage de code !
    https://www.april.org/sauvons-le-partage-de-code-appel-signature-de-la-lettre-ouverte-save-code-sha

    En septembre 2017 la FSFE (Free Software Foundation Europe) et l’OFE (Open Forum Europe) ont lancé la campagne « Save Code Share » pour sensibiliser sur les risques que l’actuel projet de réforme du droit d’auteur de l’Union européenne fait peser sur le logiciel libre et les communautés de développeurs et développeuses. Au cœur de cette campagne un appel à signer une lettre ouverte pour demander la réécriture ou la suppression de l’article 13 du projet de réforme qui imposerait aux hébergeurs de contenus, comme les forges logicielles, de mettre en place un filtrage automatique des contenus, par exemple du code, mis en ligne par leurs utilisateurs et utilisatrices.

    Le texte initial de la réforme a évolué, notamment par l’action des communautés du Libre, mais les rustines proposées par le rapporteur ne règlent en rien les problèmes comme le démontre l’eurodéputée Julia Reda. Le vote en commission des affaires légales, JURI, a été décalé au 20 ou 21 juin 2018. Un énième report révélateur d’une position de faiblesse des défenseurs de l’article 13. Nous devons intensifier ce rapport de force ! Signons et diffusons cette lettre ouverte traduite en français par l’April : Sauvons le partage de code !

    #logiciel_libre #droit_d'auteur #Europe #partage #communs

  • Le selfie est partout : sites touristiques, musées, concerts, meetings politiques… Est-il une évolution de l’autoportrait ou un révélateur de nouveaux enjeux de société ?

    http://sms.hypotheses.org/10552

    #selfie, #autoportrait, #société, #paraître, #photographie, #profil, #smartphone, #portrait, #communication, #promotion, #écran, #partage, #numérique, #fiction, #réseaux_sociaux

  • Les fourmis, redoutables stratèges militaires

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/03/12/les-fourmis-redoutables-strateges-militaires_5269745_1650684.html

    En Côte d’Ivoire, l’observation de la lutte entre ces insectes et les termites a révélé des mœurs quasi militaires et un service de santé des armées très efficace.

    L’éclaireur s’est approché le premier. Tranquillement, prenant garde de ne pas se faire repérer, il a compté les ­ennemis, évalué leur force, avant de retourner parmi les siens recruter des soldats. La colonne s’est formée, mise en route, jusqu’à l’arrivée sur zone. Elle s’est préparée, puis a lancé l’assaut. Un combat terrible, inégal, décimant les défenseurs, sans toutefois épargner les assaillants. La bataille achevée, ces derniers ont ramené au camp les blessés susceptibles d’être sauvés. L’opération sanitaire a alors commencé : une heure de soins intensifs, méticuleux, permettant de remettre sur pied la plupart des invalides en vingt-quatre heures. Un bon repas – composé du cadavre des adversaires – et une nuit de sommeil ont suffi à reconstituer la troupe. Dès le lendemain, elle repartait au front chercher de quoi ­vivre, prête à mourir.

    Ce bref récit pourrait aisément trouver sa place dans un remake de La Guerre du feu. Chronique d’une tribu cannibale, au cœur de la préhistoire… Pourtant, tout ici est résolument exact, validé par la science. Pas davantage d’humains dans cette ­bataille homérique. Les scientifiques qui ont ­patiemment reconstitué chacun de ses épisodes ne font pas profession d’archéologues ou d’historiens. Ils ne fouillent pas les archives, et, lorsqu’ils grattent la terre, ils ne cherchent aucun témoignage du passé. Ils sont biologistes du comportement, avec une spécialité : la myrmécologie, autrement dit la science des fourmis.

    Car c’est d’un ­affrontement entre insectes qu’il s’agit. La rigueur voudrait que l’on évoque une chasse, puisqu’il ­oppose des proies et des prédateurs. Difficile pourtant de ne pas y sentir un parfum de guerre, tant la stratégie mise en place, la sophistication tactique, la précision de l’organisation et la rigueur dans l’application des consignes paraissent relever de la chose militaire. Une équipe de l’université de Würzburg (Allemagne) en a méthodiquement relaté les détails, dans cinq articles successifs.

    Publié le 13 février dans Proceedings B, la revue de la Royal Society britannique, le dernier décrit ce qui ressemble à s’y méprendre à l’action d’un service de santé des armées déployé sur le terrain pour accompagner une offensive de ses troupes. L’ultime acte d’une étonnante saga.


    L’observation de la chasse des fourmis «  Megaponera analis  » a révélé une organisation quasi militaire.

    Rien ne prédisposait Erik Frank à s’en faire le scribe. Né à Grenoble de parents originaires d’Argentine, le jeune biologiste a grandi à Munich et se souvient d’un « intérêt de toujours » pour les animaux. Mais pas d’un tropisme particulier pour les insectes, encore moins pour les fourmis. « Je les ai découvertes vers 6 ou 7 ans, dans le jardin familial. J’observais leur regroupement et je me racontais qu’elles partaient se battre. A vrai dire, j’ai toujours pensé ça… jusqu’à assez récemment, quand j’ai commencé à les étudier sérieusement à l’université. En fait, elles faisaient l’amour, pas la guerre. »

    Sa passion du règne animal, c’est sous les tropiques, auprès des singes, qu’il rêve de l’assouvir. Après sa licence, il file donc étudier les orangs-outans à Bornéo. « Passionnant, mais il y a déjà tant de spécialistes, j’avais l’impression que tout avait été découvert. » Il regagne l’Allemagne et l’université de Würzburg, où il boucle un master à vive allure. L’étudiant a six mois devant lui et toujours des fourmis dans les jambes. « C’est sur la homepage de l’université que j’ai vu l’annonce », se souvient-il.

    En ce début 2013, le professeur K. Eduard Linsenmair, sommité de l’établissement et éthologue de renommée mondiale, cherche des collaborateurs pour rouvrir la station scientifique de Comoé, en Côte d’Ivoire. Une drôle d’aventure que ce pôle installé au cœur de la savane. Eduard Linsenmair a débarqué là trois décennies plus tôt avec l’espoir de mieux connaître une improbable grenouille des pays secs. « Et, peu à peu, j’y ai monté un centre pluridisciplinaire étudiant toute la faune de la ­savane, des insectes aux éléphants, avec un équipement de pointe, 800 mètres carrés de laboratoires, des logements pour accueillir trente-cinq chercheurs. Ça m’a pris plus de vingt ans. »


    Les fourmis «  Megaponera analis  » se nourrissent exclusivement de termites, qu’elles rapportent au nid après la chasse.

    Au printemps 2003, la station permanente prend son rythme de croisière. Mais, six mois plus tard, la guerre civile éclate en Côte d’Ivoire. Encore quelques mois et les rebelles s’emparent de la ­région. « Nous avons dû évacuer, raconte le biologiste avec émotion. Tout a été pillé, ordinateurs, équipements, matériel de cuisine, tables, chaises, et bien sûr les onze voitures que nous avions abandonnées. Ils n’ont laissé que le toit et les murs. » L’exil dure presque dix ans. Linsenmair poursuit ses travaux au Bénin et au Burkina voisins, avec un œil sur la situation politique qui, à partir de 2010, commence à s’améliorer. En 2012, la décision est prise de reconstruire la station.

    Telle est la tâche d’Erik Frank en ce début 2013. Surveiller les travaux de gros œuvre et l’installation du nouvel équipement envoyé d’Allemagne. Son patron l’a accompagné pendant la première semaine, puis l’a laissé seul avec les employés ­locaux. « Il n’y avait ni eau courante ni électricité. Je dormais par terre. Les quatre conteneurs de matériel étaient bloqués en douane à Abidjan, à quinze heures de route. Avant de partir, Eduard m’avait conseillé de regarder les Megaponera analis, des fourmis mangeuses de termites. Je n’y connaissais pas grand-chose, mais j’avais du temps. »

    Vingt-neuf mois sur le terrain

    Du matin au soir, le jeune homme observe les ­insectes, assis devant leur nid. Il les suit lorsqu’ils partent en chasse, affronter leurs proies exclusives. « Au bout d’un mois, j’ai constaté que les valides ramenaient les blessés. Je ne savais pas si c’était vraiment nouveau et je n’avais pas de Wi-Fi pour vérifier ni de téléphone pour interroger mon professeur. Alors j’ai continué. A quoi ressemblaient les blessés ? Qui les transportait et comment ? Sur quelle distance ? Et comment les fourmis s’organisaient-elles avant l’attaque, la quantité de combattants, la proportion de blessés au cours des assauts ? Lorsque, trois mois plus tard, Eduard est revenu, il était enthousiaste. Il m’a tout de suite demandé si je voulais faire un doctorat. »

    L’étudiant a soutenu sa thèse en janvier 2018, après un total de vingt-neuf mois passés sur le terrain. L’essentiel a déjà fait l’objet de publications dans des revues de premier plan, dressant un ­tableau complet de ce que le professeur Linsenmair ­considère comme « un phénomène fondamental de ce milieu ». Directeur du département écologie et évolution à l’université de Lausanne, Laurent Keller explique : « On voit la savane comme une région habitée de lions, d’éléphants, d’antilopes… Mais, si l’on regarde la réalité de la biomasse, la savane, ce sont des termites, des fourmis et quelques mammifères pour faire joli. »

    Oublions donc la décoration et observons les termites. De sacrés clients, en vérité. Les ­scientifiques ont largement étudié les cathédrales que leurs colonies érigent, merveilles de ­robustesse, de climatisation naturelle, d’intégration écologique. Des forteresses inattaquables. Les fourmis l’ont bien compris. Sauf que, pour se nourrir, les termites doivent sortir de leur base et récupérer les matériaux morts (feuilles, tiges, écorces) qui alimenteront leurs champignonnières. Ils choisissent alors un site, le recouvrent d’une carapace de terre, pour se protéger du ­soleil et d’éventuels prédateurs, et le relient à la termitière par un tunnel.


    Après la chasse, les fourmis «  Megaponera analis  » ramènent les insectes blessés au nid.

    Ce terrain de ravitaillement, les fourmis ont ­appris à le détecter. Ou plutôt certaines fourmis. Eclaireuses, elles battent la savane en quête de proies. Lorsque l’une d’entre elles repère un site cible, elle s’en approche avec précaution afin d’évaluer le nombre de termites déployés. « L’espionne doit rester discrète, car, si les gardiens la ­repèrent, ils lancent l’alerte et tous les termites ­retournent se mettre à l’abri », précise Erik Frank. L’information recueillie, l’éclaireuse rentre à la fourmilière lever l’armée dont elle aura besoin. Cent à six cents individus se mettent alors en ­ordre de marche. Devant caracole l’éclaireuse, suivie par deux rangs d’officiers chargés de renforcer la piste avec leurs phéromones, ces marqueurs chimiques qui guident les insectes dans leurs déplacements. Baptisés « majors », ces individus assurent aussi la protection à l’avant de la colonne. Le reste de la troupe avance derrière, en rangs par quatre. En queue de cette colonne de 2 à 3 mètres, d’autres majors ferment la marche.

    Plusieurs castes

    A proximité de la cible, la colonne s’arrête et se réorganise. Les majors et leurs 2 cm de long s’installent aux avant-postes. Qui lance le signal ? Erik Frank l’ignore encore. Mais soudain, ensemble, les majors attaquent. Leur objectif ? Détruire la cuirasse de terre érigée par les termites. Une ­tâche que ces ouvrières accomplissent rapidement. Les « minors » lancent alors leurs 5 mm de muscles à l’assaut des termites.

    Eux aussi sont organisés en deux castes. Les soldats et leurs puissantes mandibules affrontent vaillamment les agresseurs, tandis que les ouvriers tentent de gagner le tunnel pour s’échapper. « La résistance des soldats est héroïque, insiste Erik Frank. Ils mordent partout où ils le peuvent, tranchent pattes et antennes, s’accrochent à l’abdomen des fourmis et, tels des pitbulls, ne lâchent plus. D’autres fourmis viennent en renfort, les agrippent pour les faire lâcher, mordent à leur tour. Au point que leur corps se détache de leur tête, toujours accrochée… Les fourmis finissent toujours par l’emporter et fondent sur ce qu’il reste d’ouvriers. Mais elles payent un prix élevé. » D’après ses constatations, environ un tiers des assaillants sont blessés, plus ou moins grièvement, pendant les dix à quinze minutes d’assaut.

    C’est là que le plus étonnant intervient. Restées à l’écart pendant le combat, les majors reprennent du service. Certaines rapportent au nid le précieux festin, jusqu’à six termites chacune. D’autres se transforment en ambulancières, saisissant dans leur bouche les blessés. Ou plutôt certains blessés. Les plus sérieusement atteints, ceux qui ont perdu plus de trois pattes, sont abandonnés à leur triste sort. Un tri auquel les victimes contribuent elles-mêmes.

    En effet, les fourmis blessées commencent toutes par tenter de ­regagner le nid, claudiquant comme elles le ­peuvent sur la piste. Lorsque les sauveteuses ­approchent, les plus vaillantes ralentissent puis se dressent, émettent des phéromones de ­détresse, avant de prendre une position favorable, pattes pliées sous le corps – comme à l’état de nymphe –, prêtes à être prises en charge. A l’inverse, les plus gravement blessées n’émettent aucun signal chimique ni n’adoptent la posture privilégiée. « Ce n’est pas un sacrifice volontaire, un mouvement ­individuel, précise Erik Frank. ­Elles ne peuvent pas se dresser et donc transmettre le signal de détresse. Mais ce comportement ­collectif, basé sur un mécanisme simple, apparaît particulièrement efficace. »


    Après le combat, les fourmis «  Megaponera analis  » blessées sont soignées grâce au bon soin de congénères qui s’occupent de lécher leurs plaies.

    Ecologue à l’université Paris-Sud, Franck ­Courchamp s’éblouit de ces résultats. « Ce que je trouve fascinant, c’est qu’on y voit l’évolution et l’adaptation à une autre échelle que ce dont on a l’habitude », remarque-t-il. Non plus de quoi permettre à l’individu de s’alimenter et de transmettre ses gènes, mais à la colonie de se nourrir et de prospérer. Il détaille : « D’une part, les fourmis ­doivent s’adapter à un environnement qui est en grande partie constitué de la présence de colonies de termites et donc on assiste à l’évolution de morphologies et de physiologies adaptées à combattre cet ennemi mortel. Et, d’autre part, les fourmis sont des animaux coloniaux et donc les comportements qui préservent les membres de la colonie sont favorisés puisque cela bénéficie à tous. »

    Salive magique

    La suite de l’opération illustre encore son propos. Une fois la colonne rentrée au nid, les médecins prennent en effet le relais des ambulanciers. Pareils termes en feront bondir certains. Ils y ­décèleront un anthropomorphisme coupable. Mais comment qualifier alors ce que les chercheurs allemands ont découvert en glissant leurs caméras miniatures dans six fourmilières transplantées en laboratoire ? Dès l’arrivée des éclopées, certaines de leurs congénères les prennent en charge, les débarrassent des restes de termites ou des saletés restées dans les plaies, mais surtout lèchent ensuite avidement celles-ci. ­« Elles ont une heure pour agir, car, ensuite, les plaies cicatrisent et l’infection gagne le corps », explique K. Eduard Linsenmair.

    Le professeur et son élève ont voulu mesurer l’efficacité du traitement. Ils ont donc sélectionné 120 blessés à qui il manquait deux pattes, ont laissé certains sans traitement, placé immédiatement d’autres dans un univers stérile et confié les troisièmes aux soins de leurs semblables. Quatre-vingts pour cent du premier groupe sont morts dans les vingt-quatre heures, 20 % du second et seulement 10 % du troisième. On ­mesure l’efficacité des soins.

    « Ce qui est spectaculaire dans ce travail, c’est aussi la façon dont Erik est parti de l’observation de la nature, salue Laurent Keller. Aujourd’hui, pour obtenir des financements, il faut poser des hypothèses. Difficile de dire que vous allez juste vous asseoir devant une fourmilière en Afrique. C’est pourtant comme ça qu’on fait de grandes ­découvertes. » Le scientifique suisse a du reste ­accueilli le jeune lauréat dans son laboratoire. Avec, cette fois, des questions bien ciblées : de quoi meurent les victimes, autrement dit, quelle est la nature des infections ? Quelle est la composition de la salive magique ? Et la nature du traitement, prophylactique ou curatif ?

    Observer le mode de vie des fourmis, entre ­extrême promiscuité et échanges permanents. Comprendre leurs processus défensifs. Et, qui sait, s’en inspirer pour trouver de nouvelles classes d’antibiotiques. Dans un article publié le ­7 février, dans Royal Society Open Science, une équipe de l’université d’Arizona a ainsi analysé les sécrétions trouvées sur la peau de vingt espèces de fourmis américaines. Elle a constaté que 60 % d’entre elles disposaient de pouvoirs antimicrobiens, mais que les autres 40 % en étaient totalement dépourvues. Développer des stratégies qui évitent les résistances ou, à l’inverse, ­lutter contre les infections pathogènes sans produits antibactériens : dans les deux cas, la fourmi et ses dizaines de millions d’années d’évolution pourraient bien nous montrer la voie.

  • « Le #football est-il une entreprise comme les autres ? » On est semble-t-il très loin du sport associatif fondé sur des valeurs de partage, de #solidarité ou de don de soi. #Argent, communication et #commerce. Le cas du #TFC !

    https://sms.hypotheses.org/8952

    #business, #foot, #club, #marchandisation, #économie, #communication, #professionnel, #amateur, #entreprise, #associatif, #valeur, #partage, #sport, #média, #stratégie, #identité, #public, #image, #sponsor, #identité, #supporter

    • « La justice ne consiste pas à se soumettre à des lois injustes, il est temps de sortir de l’ombre et, dans la grande tradition de la désobéissance civile, d’affirmer notre opposition à la confiscation criminelle de la culture publique. Lorsque nous serons assez nombreux de part le monde, nous n’enverrons pas seulement un puissant message de l’opposition à la privatisation de la connaissance, nous ferons en sorte que cette privatisation appartienne au passé. Serez-vous des nôtres ? »

      #université #édition_scientifique #articles_scientifiques #sci-hub #inégalités #partage #vidéo #film #culture_publique #désobéissance_civile #injustice #open_access #résistance #Carl_Malamud #jstor #MIT

      –-

      ajouté à la métaliste sur l’éditions scientifique :
      https://seenthis.net/messages/1036396

    • Petit message à celles et ceux qui ont mis une petite étoile à ce post (grand #merci @val_k d’avoir signalé cette vidéo !)... j’ai moi-même (et d’autres bien entendu) pas mal posté d’articles et documents sur l’édition scientifique sur seenthis, vous les retrouvez avec le tag #édition_scientifique. J’ai aussi du matériel stocké dans mon ordi, si jamais quelqu’un a envie de se pencher sur cette question qui devrait plus largement être débattue publiquement... A bon entendeur...

    • #Guerilla_Open_Access_Manifesto

      Information is power. But like all power, there are those who want to keep it for
      themselves. The world’s entire scientific and cultural heritage, published over centuries
      in books and journals, is increasingly being digitized and locked up by a handful of
      private corporations. Want to read the papers featuring the most famous results of the
      sciences? You’ll need to send enormous amounts to publishers like Reed Elsevier.

      There are those struggling to change this. The Open Access Movement has fought
      valiantly to ensure that scientists do not sign their copyrights away but instead ensure
      their work is published on the Internet, under terms that allow anyone to access it. But
      even under the best scenarios, their work will only apply to things published in the future.
      Everything up until now will have been lost.

      That is too high a price to pay. Forcing academics to pay money to read the work of their
      colleagues? Scanning entire libraries but only allowing the folks at Google to read them?
      Providing scientific articles to those at elite universities in the First World, but not to
      children in the Global South? It’s outrageous and unacceptable.

      “I agree,” many say, “but what can we do? The companies hold the copyrights, they
      make enormous amounts of money by charging for access, and it’s perfectly legal —
      there’s nothing we can do to stop them.” But there is something we can, something that’s
      already being done: we can fight back.

      Those with access to these resources — students, librarians, scientists — you have been
      given a privilege. You get to feed at this banquet of knowledge while the rest of the world
      is locked out. But you need not — indeed, morally, you cannot — keep this privilege for
      yourselves. You have a duty to share it with the world. And you have: trading passwords
      with colleagues, filling download requests for friends.

      Meanwhile, those who have been locked out are not standing idly by. You have been
      sneaking through holes and climbing over fences, liberating the information locked up by
      the publishers and sharing them with your friends.

      But all of this action goes on in the dark, hidden underground. It’s called stealing or
      piracy, as if sharing a wealth of knowledge were the moral equivalent of plundering a
      ship and murdering its crew. But sharing isn’t immoral — it’s a moral imperative. Only
      those blinded by greed would refuse to let a friend make a copy.

      Large corporations, of course, are blinded by greed. The laws under which they operate
      require it — their shareholders would revolt at anything less. And the politicians they
      have bought off back them, passing laws giving them the exclusive power to decide who
      can make copies.

      There is no justice in following unjust laws. It’s time to come into the light and, in the
      grand tradition of civil disobedience, declare our opposition to this private theft of public
      culture.

      We need to take information, wherever it is stored, make our copies and share them with
      the world. We need to take stuff that’s out of copyright and add it to the archive. We need
      to buy secret databases and put them on the Web. We need to download scientific
      journals and upload them to file sharing networks. We need to fight for Guerilla Open
      Access.

      With enough of us, around the world, we’ll not just send a strong message opposing the
      privatization of knowledge — we’ll make it a thing of the past. Will you join us?

      Aaron Swartz

      July 2008, Eremo, Italy

      https://archive.org/stream/GuerillaOpenAccessManifesto/Goamjuly2008_djvu.txt

      En français, notamment ici:
      https://framablog.org/2013/01/14/manifeste-guerilla-libre-acces-aaron-swartz

    • #Celui_qui_pourrait_changer_le_monde

      Aaron Swartz (1986-2013) était programmeur informatique, essayiste et hacker-activiste. Convaincu que l’accès à la connaissance constitue le meilleur outil d’émancipation et de justice, il consacra sa vie à la défense de la « culture libre ». Il joua notamment un rôle décisif dans la création de Reddit, des flux RSS, dans le développement des licences Creative Commons ou encore lors des manifestations contre le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act), qui visait à restreindre les libertés sur Internet. Au fil de ses différents combats, il rédigea une impressionnante quantité d’articles, de textes de conférences et de pamphlets politiques, dont une partie est rassemblée ici. L’adolescent, qui était déjà un libre-penseur brillant, laisse progressivement place à l’adulte, toujours plus engagé, se prononçant sur des sujets aussi variés que la politique, l’informatique, la culture ou l’éducation, et annonçant nombre de questions débattues aujourd’hui. Tiraillé entre ses idéaux et les lois relatives à la propriété intellectuelle aux États-Unis, harcelé par le FBI à la suite d’un procès intenté à son encontre, Aaron Swartz a mis fin à ses jours à l’âge de 26 ans.

      http://editions-b42.com/books/celui-qui-pourrait-changer-le-monde
      #livre

      Avec cet intéressant débat sur seenthis : pourquoi ce livre n’est pas en open access ? Débat introduit par la question de @supergeante : « ça ne choque personne ? »
      http://seen.li/cpal

    • #Alexandra_Elbakyan, la Kazakhe pirate d’articles scientifiques

      Rebelles high-tech (4/6). L’ancienne étudiante en neurosciences a créé un site Web de mise à disposition illégale de rapports de recherche. Le monde entier y a accès, au détriment des éditeurs.

      En ce jour ensoleillé de juin, le parc boisé du -musée Kolomenskoïe, à Moscou, accueille le Geek Picnic, un festival techno artistique en plein air. Parmi la foule, une jeune femme ronde et souriante, à l’allure sage et modeste, parle devant une caméra pour une interview qui sera diffusée sur YouTube. Elle explique, une fois de plus, le fonctionnement de Sci-Hub, son site Internet de publication d’articles scientifiques gratuit et ouvert à tous. Alexandra Elbakyan, 28 ans, originaire du Kazakhstan, est inconnue du grand public. Mais sur les campus et dans les labos de recherche de nombreux pays, c’est une star.
      Avec 62 millions d’articles stockés et référencés, près de 700 000 téléchargements quotidiens et des millions de visiteurs réguliers sur tous les continents, Sci-Hub s’est imposé comme une source majeure de documentation scientifique. Dans les pays pauvres, c’est un outil quotidien pour les chercheurs qui n’ont pas les moyens de se payer les abonnements coûteux des services des grands éditeurs. Dans les pays riches, des chercheurs ayant accès aux services payants utilisent Sci-Hub car il est simple et accessible de partout, sans formalités. Seul problème : Sci-Hub est un site pirate, qui vole les articles aux éditeurs et enfreint toute une série de lois sur la propriété intellectuelle et la sécurité des réseaux. Alexandra Elbakyan est poursuivie par la justice américaine.
      La création de Sci-Hub remonte à 2011. Alors étudiante en neuro-sciences, Alexandra se fait remarquer pour ses recherches sur les ondes cérébrales, ce qui lui vaut d’être invitée à aller étudier en Europe et en Amérique. Mais lorsqu’elle rentre au Kazakhstan, elle n’a plus accès aux textes scientifiques dont elle a besoin – un seul article peut coûter entre 30 et 40 dollars (entre 25 et 35 euros). Un jour, elle s’aperçoit que des biologistes russes s’entraident discrètement et s’échangent des articles sans se soucier des problèmes de copyright. Elle décide d’étendre et d’industrialiser cette pratique en créant un serveur de stockage et de distribution pour toutes les disciplines. Très vite, elle reçoit le soutien de chercheurs occidentaux : des partisans du mouvement « Open Access », militant pour la libre circulation intégrale de l’information scientifique, ainsi que des auteurs s’estimant victimes du modèle commercial dominant (dans le monde scientifique, les auteurs donnent leurs articles gratuitement aux éditeurs privés, qui les revendent très cher aux autres chercheurs).
      Complicités et marché noir
      Parmi les admirateurs d’Alexandra, beaucoup travaillent pour des universités abonnées aux services payants, et certains décident de transmettre discrètement leurs identifiants et leurs mots de passe à Sci-Hub, qui peut ainsi récupérer des articles en se faisant passer pour eux. Quand un lecteur demande un article présent dans ses serveurs, il le reçoit aussitôt. Si Sci-Hub ne possède pas l’article, il va le chercher chez un éditeur grâce à un complice, l’envoie au demandeur, puis l’archive dans la base. Bien sûr, rien n’est simple. Alexandra Elbakyan reconnaît que « Sci-Hub se procure des mots de passe de nombreuses sources différentes », ce qui laisse supposer qu’elle s’approvisionne aussi auprès de hackeurs, qui savent subtiliser des mots de passe sans l’accord de leur propriétaire… Elle a également travaillé en liaison avec un site russe, LibGen, qui distribue toutes sortes de produits piratés, mais elle affirme que, désormais, elle est autonome : « J’ai passé un temps considérable à monter mes propres serveurs, pour stocker et envoyer les articles. »
      Une fois son site lancé, Alexandra entame des études d’économie et de droit : « Un temps, j’ai envisagé de travailler pour le gouvernement, afin de changer les lois sur le copyright. » Puis elle se tourne vers l’informatique et décroche un poste de recherche qui lui laisse le temps de se consacrer à son site : « A partir de 2014, j’ai réécrit tout le code et analysé les statistiques (…). J’ai noté quels étaient les éditeurs les plus demandés, et j’ai chargé tout leur contenu. » Côté finances, Alexandra reçoit des dons anonymes de la part de lecteurs reconnaissants. Par ailleurs, elle a découvert très tôt le bitcoin, et a su spéculer sur cette nouvelle crypto-monnaie : « J’ai acheté des bitcoins quand ils valaient 20 dollars, et, aujourd’hui, ils valent cent fois plus. Cela me permet de me financer. »
      Cela dit, Sci-Hub suscite l’hostilité de nombreux universitaires, bibliothécaires ou conservateurs qui font la chasse aux tricheurs : quand un compte se met soudain à charger de gros volumes de documents, il attire l’attention des administrateurs, qui peuvent intervenir. D’autre part, et surtout, les éditeurs ont déclaré la guerre à Sci-Hub, devenu pour eux une menace existentielle. Le plus actif est le groupe anglo-hollandais Elsevier, leader mondial du secteur. En 2015, Elsevier porte plainte contre Sci-Hub devant un tribunal fédéral new-yorkais. Sans se soucier des questions de territorialité, la justice américaine s’empare de l’affaire et accuse Alexandra de piratage, un crime puni d’emprisonnement. Le juge commence par bloquer l’adresse Sci-hub.org, qui dépend d’un prestataire américain, ce qui oblige Alexandra Elbakyan à créer une série de nouvelles adresses.
      « Proche de l’idéal communiste »
      Convoquée à New York par le juge, elle refuse de s’y rendre. Elle envoie au tribunal une lettre provocatrice, et décide de ne plus aller dans les pays susceptibles de l’extrader vers les Etats-Unis. Elle cache son lieu de résidence, délaisse les réseaux sociaux américains comme Facebook et se rabat sur le réseau russe VKontakte. En revanche, elle participe, par Skype, à des colloques organisés par des universités occidentales. Peu à peu, elle en vient à contester la propriété sous toutes ses formes : « Je me sens proche de l’idéal communiste. Chez les scientifiques, on peut clairement distinguer deux classes : ceux qui travaillent, les chercheurs, et ceux qui les exploitent, les éditeurs. La théorie communiste explique comment cela fonctionne, et pourquoi une révolution est nécessaire. »
      Le procès décuple la célébrité d’Alexandra. Des universitaires consacrent des thèses à Sci-Hub, des comités de soutien se forment sur Internet, des députés européens prennent sa défense. En décembre 2016, la revue scientifique Nature publie une liste de dix jeunes gens exceptionnels ayant fait progresser la science au cours de l’année. Alexandra Elbakyan y figure en bonne place – un effort méritoire pour Nature, qui appartient au groupe d’édition allemand Holtzbrinck, et fait partie des victimes de Sci-Hub. Dans la foulée, The Custodians, un groupe international de militants de l’Internet libre et d’artistes numériques, lance une campagne pour la nomination d’Alexandra Elbakyan au « Disobedience Award » : ce prix de 250 000 dollars est décerné par le MIT de Boston à une personne qui aura fait progresser le bien commun en désobéissant à une loi injuste, tout en restant « efficace, responsable et éthique ». Pour les admirateurs de Sci-Hub, Alexandra Elbakyan est la lauréate idéale. En face, ses détracteurs, notamment américains, élargissent le débat en lui reprochant de vivre en Russie. Ils font valoir qu’elle ne désobéit pas vraiment aux lois de son pays, et sous-entendent qu’elle bénéficie en sous-main de la protection du régime de Vladimir Poutine.
      Le 21 juin 2017, le tribunal new-yorkais condamne Alexandra Elbakyan et ses complices éventuels à verser 15 millions de dollars de dommages et intérêts à Elsevier. Il exige aussi que Sci-Hub cesse toute activité et détruise ses fichiers. En réponse, Alexandra publie, sur VKontakte, un texte sarcastique, en russe : « Encore une victoire de la liberté américaine et de la démocratie… Comment la lecture gratuite d’articles scientifiques pourrait-elle causer des dommages à la société et violer les droits de l’homme ? »
      Après six années de stockage intensif, 95 % des articles demandés par les lecteurs sont déjà dans sa base – désormais, le piratage sert surtout pour les mises à jour. -Selon une étude menée en 2017 par le bio-informaticien allemand Bastian Greshake, les plus gros utilisateurs sont désormais l’Iran, isolé par les sanctions internationales, la Grèce, toujours en faillite financière, plusieurs pays d’Amérique latine, plus l’Inde et la Chine, en bonne place à cause de la taille de leur population. Cela dit, l’Allemagne est aussi très présente : fin 2016, soixante universités allemandes ont décidé de boycotter Elsevier pour protester contre l’augmentation du prix des abonnements, et d’autres sont en passe de les rejoindre. Désormais, leurs chercheurs se procurent les articles dont ils ont besoin par d’autres moyens…
      Parfois, la machine semble s’emballer, hors de tout contrôle. Dans certains pays comme l’Iran, des serveurs aspirent des gros volumes d’articles de Sci-Hub, pour créer leurs propres bases de données à usage local. Ailleurs, des groupes organisés téléchargent tous les articles consacrés à la chimie : selon Bastian Greshake, cette discipline est désormais la plus demandée sur Sci-Hub. Le 23 juin 2017, l’American Chemical Society (ACS), qui gère les intérêts des ayants droit des articles de chimie, porte plainte à son tour contre Sci-Hub devant un tribunal de Virginie.
      Imperturbable, Alexandra répète qu’elle est à l’abri, « quelque part dans l’ancienne Union soviétique ». Elle réaffirme qu’elle n’a aucune relation avec les autorités et assure que son site n’est pas en danger : « Il a été conçu pour résister à la pression. » Elle étudie à présent l’histoire des sciences et s’intéresse à l’hermétisme médiéval, mais promet que Sci-Hub va continuer à croître et embellir.

      https://www.lemonde.fr/festival/article/2017/07/27/alexandra-elbakyan-la-kazakhe-pirate-d-articles-scientifiques_5165479_441519

    • J’ajoute ici un long texte sur #Aaron_Swatrz écrit àla suite de l’attentat contre #Charlie_Hebdo et qui fait un rapprochement important sur le sujet des dommages « collatéraux » de l’anti-terrorisme :
      #JeSuisParsNaturae
      https://pascontent.sedrati-dinet.net/index.php/post/2015/02/09/JeSuisParsNaturae

      Avant tout, j’aimerais confier ici ce qui a occupé mon dimanche 11 janvier 2015, alors que près de quatre millions de personnes descendaient dans la rue à Paris, en France et ailleurs. Sans m’étendre plus en avant sur mes sentiments personnels, ce jour-là je pleurais la mort d’Aaron Swartz, qui s’est suicidé jour pour jour deux ans plus tôt, à l’âge de 26 ans, suite aux persécutions dont il faisait l’objet de la part du département de la justice des États-Unis[1], pour avoir téléchargé, caché dans un débarras du MIT, des millions d’articles scientifiques.

      L’histoire d’Aaron Swartz est documentée dans un film que j’ai donc regardé ce dimanche et qui montre – c’est tout ce qui nous intéressera ici – comment ce jeune homme, plus impliqué que quiconque dans la défense de la liberté d’expression et l’accès à l’information, a été l’objet d’un acharnement judiciaire dont à la fois les responsables, les causes et les motivations nous ramènent au terrorisme proclamé de la tuerie à Charlie Hebdo. Bien que le mot ne soit jamais prononcé dans ce documentaire, la question du terrorisme y est omniprésente et constitue en fait la principale clé de compréhension de ce drame.

  • Ce qui est en partage
    http://www.laviedesidees.fr/En-partage.html

    À l’occasion de la parution du Dictionnaire des biens communs, Marie Cornu s’interroge sur le concept de biens communs et ses usages. Si elle est intrinsèquement pluridisciplinaire, la notion renvoie aussi à une multiplicité d’expériences sociales qui se vivent comme autant de ripostes au modèle actuel de la propriété.

    Essais & débats

    / #commun, propriété

    #Essais_&_débats #propriété