naturalfeature:appalaches

  • Jean Redpath & Roscoe Holcomb
    https://www.nova-cinema.org/prog/2019/172-folk-on-film/folk-on-film-america/article/jean-redpath-roscoe-holcomb

    1965, US, video, VO ANG ,52’

    Jean Redpath, chanteuse écossaise émigrée aux Etats-Unis, a une voix superbe. Sublime interprète, elle a mis en musique Robert Burns, LE poète fondateur pour l’Ecosse. Elle chante ici des « tubes » du répertoire. Roscoe Holcomb est l’une des énormes découvertes du revival folk des Sixties. Natif des Appalaches, il est une sorte de Buster Keaton du folk. Voix tendue et impressionnante, technique unique de banjo et de guitare, son visage n’exprime rien. Mais la puissance de son interprétation figea le monde du folk quand il fut découvert, déjà âgé. Pete n’en revient pas et n’a jamais entendu cet accordage de banjo. Il égraine l’instrument... et nous permet de lui piquer son truc.

    dimanche 26 mai 2019 à (...)

  • Hedy West, Mississippi John Hurt & Paul Cadwell
    https://www.nova-cinema.org/prog/2019/172-folk-on-film/folk-on-film-america/article/hedy-west-mississippi-john-hurt-paul-cadwell

    1965, US, video, VO ANG ,52’

    Nous démarrons cette programmation par un épisode résumant à lui seul la diversité du folk américain dans les années 60. Pete Seeger reçoit la jeune Hedy West, qui émerge à la fin des années 50. Elle joue du banjo long neck, chante fort et de manière très émouvante. Richard Anthony lui piquera la mélodie de « J’entends siffler le train »... Il reçoit également Paul Caldwell, banjoïste rapide des Appalaches, plus tout jeune et inconnu, excellent musicien trad, et enfin Mississipi John Hurt, le franc tireur blues au picking extraordinaire, connu par ses enregistrements de 1928, et star du revival blues des années 60. Episode varié donc, avec plein de super musique.

    jeudi 16 mai 2019 à (...)

  • David Graeber : « Les “gilets jaunes” montrent combien le sol bouge sous nos pieds »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/07/les-gilets-jaunes-montrent-a-quel-point-le-sol-bouge-sous-nos-pieds_5394302_

    Le mouvement s’inscrit dans un grand renouvellement des pratiques contestataires, analyse l’anthropologue et penseur du capitalisme dans une tribune au « Monde ».

    Tribune. Si l’une des caractéristiques de tout moment véritablement révolutionnaire est l’échec total des catégories conventionnelles à décrire ce qui est en train de se passer, alors nous sommes en train de vivre des temps révolutionnaires.

    La confusion profonde, l’incrédulité même, qu’affichent les commentateurs en France et à l’étranger face à chaque nouvel « acte » des « gilets jaunes », qui s’approche à grands pas de son apogée insurrectionnel, résulte d’une incapacité quasi complète à prendre en considération les changements du pouvoir, des travailleurs et des mouvements qui se sont élevés contre le pouvoir au cours des cinquante dernières années et en particulier depuis 2008. Les intellectuels, pour la plupart, saisissent très mal ces changements. Permettez-moi d’émettre deux suggestions quant à l’origine de cette confusion :
    1. Dans une économie financiarisée, seuls ceux qui sont proches des moyens de création monétaire (essentiellement, les investisseurs et les classes managériales) sont en position d’employer le langage de l’universalisme. En conséquence, toute demande politique fondée sur des besoins et des intérêts particuliers tend à être traitée comme la manifestation d’une politique identitaire ; les demandes des « gilets jaunes », au vu de leur base sociale, ne peuvent être autrement imaginées que comme protofascistes.
    2. Depuis 2011, la façon dont le sens commun conçoit la participation d’un individu à un mouvement démocratique de masse s’est transformée à l’échelle mondiale – du moins chez ceux qui sont le plus susceptibles d’y participer. Les vieux modèles d’organisation « verticaux », avec une avant-garde, ont laissé place à une horizontalité où la pratique et l’idéologie constituent simplement les deux faces d’un même objet. L’incapacité à le saisir donne l’impression erronée que des mouvements comme celui des « gilets jaunes » sont anti-idéologiques, voire nihilistes. Permettez-moi à présent d’étayer mes propos.

    Instincts profondément antidémocratiques
    Depuis que les Etats-Unis ont renoncé à l’étalon or, en 1971, la nature du capitalisme a profondément changé. Aujourd’hui, la plupart des profits des entreprises ne dérivent plus de la production ni même de la commercialisation de quoi que ce soit, mais de la manipulation du crédit, de la dette et des « rentes réglementées ». Alors que les appareils bureaucratiques gouvernementaux et financiers sont de plus en plus intimement enchevêtrés, au point qu’il devient très difficile de les distinguer l’un de l’autre, la richesse et le pouvoir – notamment le pouvoir de créer de l’argent (autrement dit le crédit) – deviennent de fait la même ch…

    et #paywall

    • ah ben @kassem, il y a 2 jours.
      https://seenthis.net/messages/742906

      Et une autre source du texte entier en anglais
      The #YellowVests Show How Much the Ground Moves Under Our Feet – Enough is Enough !
      https://enoughisenough14.org/2018/12/09/the-yellowvests-show-how-much-the-ground-moves-under-our-feet

      We often don’t agree with David Graeber and we are not very enthousiastic about the fact that it was originally published in Le Monde, but decided to republish his piece about the Yellow Vests movement on the French territory because it is one more view about the ongoing events there.

      Origininally published by Le Monde on December 7, 2018. Translated by Infoshop. Written by David Graeber.

    • Let me provide some background for these assertions.

      Since the US jettisoning of the gold standard in 1971, we have seen a profound shift in the nature of capitalism. Most corporate profits are now no longer derived from producing or even marketing anything, but in the manipulation of credit, debt, and “regulated rents.” As government and financial bureaucracies become so intimately intertwined it’s increasingly difficult to tell one from the other, wealth and power—particularly, the power to create money (that is, credit)—also become effectively the same thing. (This was what we were drawing attention to in Occupy Wall Street when we talked about the “1%’—those with the ability to turn their wealth into political influence, and political influence back into wealth.) Despite this, politicians and media commentators systematically refuse to recognize the new realities, for instance, in public discourse one must still speak of tax policy as if it is primarily a way of government raising revenue to fund its operations, whereas in fact it is increasingly simply a way of (1) ensuring the means of credit-creation can never be democratized (as only officially approved credit is acceptable in payment of taxes), and (2) redistributing economic power from one social sector to another.

      Since 2008 governments have been pumping new money into the system, which, owing to the notorious Cantillon effect, has tended to accrue overwhelmingly to those who already hold financial assets, and their technocratic allies in the professional managerial classes. In France of course these are precisely the Macronists. Members of these classes feel that they are the embodiments of any possible universalism, their conceptions of the universal being firmly rooted in the market, or increasingly, that atrocious fusion of bureaucracy and market which is the reigning ideology of what’s called the “political center.” Working people in this new centrist reality are increasingly denied any possibility of universalism, since they literally cannot afford it. The ability to act out of concern for the planet, for instance, rather than the exigencies of sheer survival, is now a direct side-effect of forms of money creation and managerial distribution of rents; anyone who is forced to think only of their own or their family’s immediate material needs is seen as asserting a particular identity; and while certain identities might be (condescendingly) indulged, that of “the white working class” can only be a form of racism. One saw the same thing in the US, where liberal commentators managed to argue that if Appalachian coal miners voted for Bernie Sanders, a Jewish socialist, it must nonetheless somehow be an expression of racism, as with the strange insistence that the Giles Jaunes must be fascists, even if they haven’t realized it.

      These are profoundly anti-democratic instincts.

      To understand the appeal of the movement—that is, of the sudden emergence and wildfire spread of real democratic, even insurrectionary politics—I think there are two largely unnoticed factors to be taken into consideration.

      The first is that financialized capitalism involves a new alignment of class forces, above all ranging the techno-managerials (more and more them employed in pure make-work “bullshit jobs,” as part of the neoliberal redistribution system) against a working class that is now better seen as the “caring classes”—as those who nurture, tend, maintain, sustain, more than old-fashioned “producers.” One paradoxical effect of digitization is that while it has made industrial production infinitely more efficient, it has rendered health, education, and other caring sector work less so, this combined with diversion of resources to the administrative classes under neoliberalism (and attendant cuts to the welfare state) has meant that, practically everywhere, it has been teachers, nurses, nursing-home workers, paramedics, and other members of the caring classes that have been at the forefront of labor militancy. Clashes between ambulance workers and police in Paris last week might be taken as a vivid symbol of the new array of forces. Again, public discourse has not caught up with the new realities, but over time, we will start having to ask ourselves entirely new questions: not what forms of work can be automated, for instance, but which we would actually want to be, and which we would not; how long we are willing to maintain a system where the more one’s work immediately helps or benefits other human beings, the less you are likely to be paid for it.

      Second, the events of 2011, starting with the Arab Spring and passing through the Squares movements to Occupy, appear to have marked a fundamental break in political common sense. One way you know that a moment of global revolution has indeed taken place is that ideas considered madness a very short time before have suddenly become the ground assumptions of political life. The leaderless, horizontal, directly democratic structure of Occupy, for instance, was almost universally caricatured as idiotic, starry-eyed and impractical, and as soon as the movement was suppressed, pronounced the reason for its “failure.” Certainly it seemed exotic, drawing heavily not only on the anarchist tradition, but on radical feminism, and even, certain forms of indigenous spirituality. But it has now become clear that it has become the default mode for democratic organizing everywhere, from Bosnia to Chile to Hong Kong to Kurdistan. If a mass democratic movement does emerge, this is the form it can now be expected to take. In France, Nuit Debout might have been the first to embrace such horizontalist politics on a mass scale, but the fact that a movement originally of rural and small-town workers and the self-employed has spontaneously adopted a variation on this model shows just how much we are dealing with a new common sense about the very nature of democracy.

      About the only class of people who seem unable to grasp this new reality are intellectuals. Just as during Nuit Debout, many of the movement’s self-appointed “leadership” seemed unable or unwilling to accept the idea that horizontal forms of organization were in fact a form of organization (they simply couldn’t comprehend the difference between a rejection of top-down structures and total chaos), so now intellectuals of left and right insist that the Gilets Jaunes are “anti-ideological”, unable to understand that for horizontal social movements, the unity of theory and practice (which for past radical social movements tended to exist much more in theory than in practice) actually does exist in practice. These new movements do not need an intellectual vanguard to provide them with an ideology because they already have one: the rejection of intellectual vanguards and embrace of multiplicity and horizontal democracy itself.

      There is a role for intellectuals in these new movements, certainly, but it will have to involve a little less talking and a lot more listening.

      None of these new realities, whether of the relations of money and power, or the new understandings of democracy, likely to go away anytime soon, whatever happens in the next Act of the drama. The ground has shifted under our feet, and we might do well to think about where our allegiances actually lie: with the pallid universalism of financial power, or those whose daily acts of care make society possible.

    • Permettez-moi de vous donner un aperçu de ces assertions.

      Depuis que les Etats-Unis ont abandonné l’étalon-or en 1971, nous avons assisté à un profond changement dans la nature du capitalisme. La plupart des profits des entreprises ne proviennent plus ni de la production ni même de la commercialisation, mais de la manipulation du crédit, de la dette et des "loyers réglementés". À mesure que les bureaucraties gouvernementales et financières deviennent si intimement imbriquées, il est de plus en plus difficile de les distinguer. et le pouvoir - en particulier le pouvoir de créer de la monnaie (c’est-à-dire du crédit) - devient également effectivement la même chose. (C’est ce sur quoi nous avons attiré l’attention à Occupy Wall Street lorsque nous avons parlé du « 1% » - ceux qui ont la capacité de transformer leur richesse en influence politique et l’influence politique en richesse.) Desp Cela dit, les politiciens et les commentateurs des médias refusent systématiquement de reconnaître les nouvelles réalités. Par exemple, dans le discours public, il faut encore parler de politique fiscale, comme si c’était avant tout un moyen pour le gouvernement de lever des revenus pour financer ses opérations. simplement un moyen de (1) garantir que les moyens de création de crédit ne peut jamais être démocratisé (étant donné que seul le crédit officiellement approuvé est acceptable pour le paiement des impôts), et (2) redistribuer le pouvoir économique d’un secteur social à un autre.

      Depuis 2008, les gouvernements injectent de nouveaux fonds dans le système qui, en raison du tristement célèbre effet Cantillon, a eu tendance à toucher principalement ceux qui détiennent déjà des actifs financiers et leurs alliés technocratiques dans les catégories de gestionnaires professionnels. En France, bien sûr, ce sont précisément les macronistes. Les membres de ces classes estiment qu’ils sont les incarnations de tout universalisme possible, leurs conceptions de l’universel étant fermement ancrées dans le marché, ou de plus en plus, cette fusion atroce de la bureaucratie et du marché qui est l’idéologie dominante de ce qu’on appelle le « centre politique ». « Les travailleurs de cette nouvelle réalité centriste sont de plus en plus privés de toute possibilité d’universalisme, puisqu’ils ne peuvent littéralement pas se le permettre. La capacité d’agir par souci de la planète, par exemple, plutôt que par les seules exigences de la survie, est maintenant un effet secondaire direct des formes de création monétaire et de distribution des loyers par la direction ; quiconque est contraint de ne penser qu’à ses besoins matériels immédiats ou à ceux de sa famille est considéré comme l’affirmation d’une identité particulière ; et bien que certaines identités puissent être (condescendantes) gâchées, celle de « la classe ouvrière blanche » ne peut être qu’une forme de racisme. On a vu la même chose aux États-Unis, où des commentateurs libéraux ont réussi à affirmer que si les mineurs de charbon des Appalaches votaient pour Bernie Sanders, un socialiste juif, il devait néanmoins être en quelque sorte une expression du racisme, tout comme l’étrange insistance selon laquelle les Giles Jaunes fascistes, même s’ils ne l’ont pas compris.

      Ce sont des instincts profondément antidémocratiques.

      Pour comprendre l’attrait du mouvement - c’est-à-dire de l’émergence soudaine et de la propagation d’une traînée de poudre d’une véritable politique démocratique, voire insurrectionnelle -, je pense qu’il faut prendre en compte deux facteurs largement méconnus.

      La première est que le capitalisme financiarisé implique un nouvel alignement des forces de classe, en particulier des techno-gestionnaires (qui sont de plus en plus employés dans des "travaux de conneries", dans le cadre du système de redistribution néolibérale) contre une classe ouvrière qui est maintenant mieux considéré comme la « classe de soin » - comme ceux qui nourrissent, tendent, maintiennent, soutiennent plus que les « producteurs » à l’ancienne. Un effet paradoxal de la numérisation est que, même si elle a rendu la production industrielle infiniment plus efficace, elle a le secteur de la santé, de l’éducation et des autres services sociaux fonctionne moins, ce qui, combiné au détournement de ressources vers les classes administratives sous le néolibéralisme (et aux compressions correspondantes dans l’État-providence), a eu pour effet que pratiquement partout, les enseignants, les infirmières, les travailleurs à domicile, les ambulanciers, et d’autres membres de la classe des soignants qui ont été à la pointe de la militance syndicale. Les affrontements entre ambulanciers et policiers à Paris la semaine dernière pourraient être considérés comme un symbole vivant du nouvel éventail de forces. Encore une fois, le discours public n’a pas rattrapé les nouvelles réalités, mais avec le temps, nous devrons commencer à nous poser des questions entièrement nouvelles : non pas quelles formes de travail peuvent être automatisées, par exemple, mais que nous voudrions réellement être, et ce que nous ne voudrions pas ; Depuis combien de temps sommes-nous disposés à maintenir un système où plus son travail aide ou profite immédiatement à d’autres êtres humains, moins vous êtes susceptible d’être payé pour cela ?

      Deuxièmement, les événements de 2011, qui ont commencé par le printemps arabe et ont traversé les mouvements des carrés pour occuper, semblent avoir marqué une rupture fondamentale du bon sens politique. Vous savez, entre autres, qu’un moment de révolution mondiale s’est réellement produit, c’est que les idées considérées peu à peu comme de la folie sont soudainement devenues les hypothèses de base de la vie politique. Ainsi, la structure horizontale, directement démocratique et directement démocratique d’Occy, était presque universellement caricaturée comme idiote, aveugle et irréaliste, et peu pratique, et dès que le mouvement a été supprimé, a déclaré la raison de son « échec ». Certes, cela semblait exotique, s’appuyant non seulement sur la tradition anarchiste, mais également sur le féminisme radical et même sur certaines formes de spiritualité autochtone. Mais il est maintenant devenu évident qu’il est devenu le mode par défaut pour l’organisation démocratique partout, de la Bosnie au Chili en passant par Hong Kong et le Kurdistan. Si un mouvement démocratique de masse apparaît, c’est la forme qu’il peut maintenant s’attendre. En France, Nuit Debout a peut-être été le premier à adopter une telle politique horizontaliste à grande échelle, mais le fait qu’un mouvement originaire de travailleurs ruraux et de petites villes et de travailleurs indépendants ait spontanément adopté une variante de ce modèle montre à quel point Nous avons beaucoup à faire avec un nouveau sens commun sur la nature même de la démocratie.

      Les intellectuels sont à peu près la seule catégorie de personnes qui semblent incapables de saisir cette nouvelle réalité. De même que lors de Nuit Debout, beaucoup de « dirigeants » autoproclamés du mouvement semblaient incapables ou peu disposés à accepter l’idée que les formes d’organisation horizontales étaient en fait une forme d’organisation (ils ne pouvaient tout simplement pas comprendre la différence entre un rejet bas-fond et chaos total), les intellectuels de gauche et de droite insistent sur le fait que les Gilets Jaunes sont « anti-idéologiques », incapables de comprendre que, pour les mouvements sociaux horizontaux, l’unité de la théorie et de la pratique exister beaucoup plus en théorie qu’en pratique) existe réellement dans la pratique. Ces nouveaux mouvements n’ont pas besoin d’une avant-garde intellectuelle pour leur fournir une idéologie, car ils en ont déjà une : le rejet de l’avant-garde intellectuelle et l’acceptation de la multiplicité et de la démocratie horizontale elle-même.

      Les intellectuels ont un rôle à jouer dans ces nouveaux mouvements, certes, mais cela nécessitera un peu moins de conversation et beaucoup plus d’écoute.

      Aucune de ces nouvelles réalités, qu’il s’agisse des relations entre argent et pouvoir et des nouvelles conceptions de la démocratie, ne risque de disparaître de sitôt, quoi qu’il advienne dans le prochain Acte dramatique. Le sol a bougé sous nos pieds et il serait peut-être bon que nous réfléchissions à l’endroit où se trouvent nos allégeances : avec l’universalisme pâle du pouvoir financier ou avec ceux dont les gestes quotidiens rendent la société possible.

  • Ça ne cessera pas de brûler

    Communiqué de la lutte des Appalaches pour la ZAD

    http://jefklak.org/ca-ne-cessera-pas-de-bruler

    Ce qui suit est une déclaration de solidarité écrite depuis le camp des Trois-Sœurs contre le projet de pipeline dans les Appalaches, à l’adresse de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Depuis deux jours, la ZAD subit de violentes attaques de la police organisées par l’État français dans le but de nettoyer un territoire qui échappe à son pouvoir. En réponse, des milliers de personnes ripostent sur place pour défendre leurs maisons et leurs fermes.

  • Au coeur de l’Amérique du charbon

    Fidèle à sa promesse de relancer l’#industrie_du_charbon aux États-Unis, Donald Trump a assoupli la réglementation et permis d’en augmenter la production. Un espoir pour les mines et l’économie de la #Virginie-Occidentale.

    Dans ce petit État traversé par les #Appalaches, qui se pare à l’automne de couleurs chatoyantes, résonne encore le sifflement des locomotives chargées de charbon. Depuis l’élection de Donald #Trump, l’espoir renaît en Virginie-Occidentale, une région économiquement sinistrée. Selon les statistiques de l’administration minière fédérale, 1 345 emplois y ont été créés dans la filière « charbon » au cours de l’année 2017.
    Pour ce #documentaire, la réalisatrice Carmen Butta a suivi une famille de mineurs et le travail de ces derniers jusque dans les entrailles de la terre. Elle a également assisté à une messe pentecôtiste et rencontré le shérif Martin West, qui a décidé d’attaquer en justice les trois plus puissants groupes pharmaceutiques américains pour les ravages causés par la surconsommation d’opioïdes.


    https://www.arte.tv/fr/videos/075788-000-A/au-coeur-de-l-amerique-du-charbon
    #charbon #montagne #industrie_minière #USA #Etats-Unis #pollution #extractivisme #cancer #santé #silicose #mines #film #religion #drogue #destruction #pauvreté #chasse #chômage #évasion_fiscale #Welch #désindustrialisation #mécanisation #oxycodone #big-pharma #big_pharma #industrie_pharmaceutique #misère #toxicomanie #opioïdes #overdose

    #espérance_de_vie des hommes = 64 ans, soit la plus basse des Etats-Unis

  • Sur la route mortelle des opioïdes - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/06/25/sur-la-route-mortelle-des-opioides_1579449

    Aux Etats-Unis, l’addiction aux psychotropes de synthèse fait des ravages, avec la complicité de labos et médecins sans scrupules. Reportage en Virginie-Occidentale.

    La première chose qui frappe, ce sont ses yeux. Vert foncé, surmontés de fard à paupière rose. Pétillants et espiègles sans doute à l’adolescence, mais aujourd’hui empreints d’une profonde lassitude. Comme recouverts d’un voile cotonneux. A lui seul, le regard de Tiffany Vincent trahit une vie d’excès. Son épais maquillage ne gomme pas la dureté des traits de cette femme de 33 ans passée par toutes les drogues ou presque. Et brisée à la fois par l’addiction et le deuil. A l’étage de la modeste maison où elle nous reçoit, dans la petite ville morose de Madison, en Virginie-Occidentale, Tiffany a retrouvé le corps sans vie de sa mère, Mary Kathryn, décédée d’une overdose à l’âge de 50 ans. C’était le 23 décembre 2015, deux jours avant un Noël qui devait être le premier en famille depuis trois ans. « Elle avait acheté des cadeaux pour tout le monde. Elle était si excitée, si heureuse, comme une enfant », se souvient Tiffany, les larmes aux yeux.

    L’addiction de Mary Kathryn a débuté en 1997. Un violent accident de voiture. De lancinantes douleurs au dos. Et un médecin qui lui prescrit de l’Oxycontin, puissant analgésique dérivé de l’opium. Un an plus tôt, ce médicament a été introduit aux Etats-Unis par le laboratoire Purdue Pharma, qui en assure une promotion marketing agressive auprès des docteurs et pharmaciens. Les arguments sont rodés : l’Oxycontin serait un opiacé sûr, capable de soulager des douleurs sévères sans générer d’addiction. La réalité se révèle bien différente. Le cercle infernal est enclenché : on estime qu’au moins 2 millions d’Américains sont accrocs aux opiacés, qui ont tué plus de 300 000 personnes en quinze ans.

    « En quelques mois, Mary Kathryn est devenue dépendante », résume Kay Mullins, la mère de la défunte, et grand-mère de Tiffany. Pendant près de deux décennies, cette mère courage qui, à 70 ans, travaille encore chez un fleuriste de Madison pour faire vivre la famille - Tiffany et ses deux fillettes habitent chez elle - a tenté d’aider sa fille à s’en sortir. A plusieurs reprises, elle l’a envoyée dans de rares et coûteuses cliniques de désintoxication. Sans succès. Pour se procurer les pilules dont elle avait besoin, Mary Kathryn a écumé les cabinets médicaux et pharmacies sans scrupules de la région, roulant parfois près de deux heures pour se procurer ici une ordonnance, là une boîte de médicaments. « Le dernier docteur qui l’a reçue était néphrologue ! Il lui a prescrit du Xanax et de l’oxycodone, deux médicaments que vous n’êtes pas censé associer car cela peut vous tuer. Elle l’a vu le lundi. Le mercredi, elle était partie », se désole Kay.

    Ordonnances

    Après les funérailles de sa fille, la septuagénaire à la voix douce et au regard affable a décroché son téléphone pour appeler le cabinet du néphrologue. A la secrétaire, elle se souvient simplement d’avoir dit que Mary Kathryn ne reviendrait pas pour son prochain rendez-vous, prévu quelques jours plus tard. Si le médecin en question n’a pas été inquiété, d’autres ont en revanche été contraints de fermer boutique. Certains ont été poursuivis en justice. A l’image de Michael Kostenko, qui délivrait des ordonnances à la chaîne dans une clinique au milieu de la forêt, où il animait officiellement des groupes de parole fondés sur la spiritualité. Tiffany, qui y a accompagné sa mère, se souvient : « Les gens passaient la nuit devant le bâtiment pour pouvoir entrer. Il y avait 40 personnes dans une salle. Le docteur te disait que Dieu était le seul à pouvoir soulager ta douleur. Puis il te donnait ta prescription. »

    L’an dernier, le docteur Kostenko a été arrêté et inculpé pour avoir fourni de l’oxycodone sans raisons médicales à de nombreux patients, dont au moins deux ont succombé à une overdose. Le dossier constitué par le procureur donne le tournis. En une seule journée, en décembre 2013, ce médecin aurait par exemple signé 375 ordonnances pour 271 patients, sans en avoir vu un seul. Soit plus de 22 000 pilules d’oxycodone prescrites en échange de plus de 20 000 dollars (18 000 euros) en espèces.

    Le 25 avril, Michael Kostenko a plaidé coupable devant un tribunal fédéral. Il encourt jusqu’à vingt ans de prison et un million de dollars d’amende. Sa peine sera prononcée le 23 août. Certains de ses patients ont déjà écopé, bien malgré eux, de la peine capitale. Mi-juin, pas moins de 47 personnes ont été arrêtées dans l’Etat pour avoir écoulé illicitement de l’oxycodone.

    A une cinquantaine de kilomètres au sud de Madison, Logan symbolise le déclin économique de la Virginie-Occidentale, berceau sinistré de l’industrie du charbon. Dans cette région reculée, à l’ombre des Appalaches, des milliers d’emplois ont disparu dans les mines. Laissant derrière eux une génération de chômeurs en proie à des douleurs physiques et des traumatismes mentaux. Un terreau parfait pour l’épidémie d’opiacés qui, contrairement à celle de crack dans les années 80, touche davantage l’Amérique blanche et rurale.

    Si les experts notent une corrélation entre chômage et consommation de drogue, le fléau n’épargne aucun milieu social. Chelsea Carter peut en témoigner. « J’ai grandi dans une belle maison. Mon père était le maire. Nous allions à l’église deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi », raconte cette femme de 30 ans, blonde aux yeux bleus et à la taille de guêpe. Quand on l’entend raconter son passé de « gymnaste et pom-pom girl au collège », on ne peut s’empêcher de penser à l’adolescente qui fait tourner la tête de Kevin Spacey dans American Beauty. A 12 ans pourtant, l’ado modèle déraille au contact de l’une de ses amies qui lui raconte comment, le week-end, elle « se défonce » avec son père dealer. Chelsea essaie l’alcool puis l’herbe. Suivront pilules antidouleur, cocaïne, méthamphétamine et ecstasy. Le tout avant l’âge de 15 ans.

    « Les opiacés étaient vraiment ma drogue préférée », se souvient-elle. La mort rapprochée de sa grand-mère et d’un ami (d’une overdose) la font basculer. Sa rencontre, à 19 ans, avec un dealer de deux fois son âge l’entraîne vers le fond. Ils entament une relation « drug fueled » (« alimentée par la drogue ») : « A l’époque, je consommais jusqu’à 10 pilules d’oxycodone par jour. Chacune coûtait 100 dollars au marché noir. Je faisais à mon dealer tout ce qu’il voulait et en échange, j’obtenais la drogue dont j’avais besoin. » Chelsea finit par rompre cette relation toxique. Mais pour financer sa consommation, elle monte une bande de cambrioleurs. L’arrestation du gang fait la une du journal local. Condamnée, elle échappe à la prison en échange d’une cure de désintoxication et de contrôles réguliers. Elle replonge presque aussitôt. « J’ai échoué à un test antidrogue. Ils m’ont mis les menottes, une combinaison orange et m’ont conduite en prison. Il n’y a pas d’endroit plus humiliant sur Terre », dit-elle d’un accent traînant.

    « Un fléau familial »

    C’était le 29 septembre 2008. Pour ne jamais oublier cette date, Chelsea l’a fait tatouer récemment sur l’intérieur de son poignet gauche. Précédé de ces quelques mots : « I once was lost » (« Jadis, j’étais perdue »). Depuis ce jour, elle n’a jamais retouché à la drogue. « Cela fait neuf ans que je suis sobre et cela se passe bien. Je ne dis pas que je n’ai pas pensé par moments à replonger. Vous savez, les drogués recherchent la satisfaction immédiate. Se désintoxiquer n’apporte pas de satisfaction immédiate. C’est beaucoup de travail », confie-t-elle. Un travail qui est devenu le sien : après des études de psychologie et de travail social, Chelsea est aujourd’hui thérapeute dans un centre de traitement des addictions à Logan.

    Dans son bureau épuré, la trentenaire à la longue chevelure soignée a accroché quelques cadres « feel good » : « Dreams come true », « Love is all you need », « Follow your heart ». Il y a aussi, dans un coin, une copie de son mugshot - la photo méconnaissable prise par la police le jour de son arrestation - et quelques coupures de presse sur son parcours. Rare exemple de désintoxication et de reconversion réussie, Chelsea tâche de transmettre un message d’espoir aux centaines de toxicomanes qu’elle suit. Tout en constatant à la fois l’ampleur de la crise et le manque de moyens : « Tous les jours, je reçois des gens dont la mère, le fils, le père sont aussi suivis ici. C’est un fléau familial. Nous avons besoin de plus de centres de traitement. Nous avons besoin d’aide. Notre Etat traverse une crise profonde, et nous voyons mourir devant nos yeux des générations entières. »

    « Heroin babies »

    Une étudiante de 21 ans au volant de sa voiture accidentée. Un père de 47 ans et son fils de 26 ans sur le sol de leur salle de bain. Trois amies de 23, 27 et 32 ans dans un jardin. Un homme de 59 ans dans un buisson. Un couple de quadragénaires dans les toilettes d’une station-essence. Le 15 août 2016, ces neuf personnes - et près d’une vingtaine d’autres - ont fait une overdose à Huntington, deuxième ville de Virginie-Occidentale. Vingt-six overdoses en à peine quatre heures. Un traumatisme pour la ville et ses services de secours. « C’est comme si l’enfer s’était déchaîné », dira plus tard Steve Williams, le maire de Huntington, 50 000 habitants. Comme un miracle au milieu de cet enfer, toutes les victimes ont pu être sauvées, la plupart grâce au Narcan, médicament antidote à base de naloxone, administré par intraveineuse ou par voie nasale et qui annule les effets des opiacés.

    Ce jour-là, toutes les victimes avaient consommé la même héroïne frelatée. Face aux contrôles accrus imposés aux médecins et aux pharmaciens, se procurer des opiacés sur ordonnance s’avère de plus en plus complexe. Les toxicomanes se tournent alors vers des médicaments contrefaits ou, de plus en plus fréquemment, vers l’héroïne, bien moins chère mais aussi beaucoup plus dangereuse. Entre 2014 et 2015, les overdoses mortelles d’héroïne ont ainsi bondi de plus de 20 % aux Etats-Unis. Car la drogue, principalement importée par les cartels mexicains, est souvent mélangée avec d’autres molécules, dont le fentanyl. Trois grains de sable de cet opiacé synthétique, cent fois plus puissant que la morphine, constituent une dose mortelle.

    Selon les statistiques du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), plus de 33 000 Américains ont succombé à une overdose d’opiacés en 2015, quatre fois plus qu’en 1999. Avec un taux d’overdoses mortelles de 41,5 pour 100 000 habitants, la Virginie-Occidentale était de loin l’Etat le plus touché, devant le New Hampshire et le Kentucky. Une enquête récente du journal local, le Charleston Gazette-Mail, récompensé au printemps d’un prix Pulitzer, a montré que 780 millions de pilules d’opiacés (oxycodone et hydrocodone) ont été écoulées en Virginie-Occidentale entre 2007 et 2012. Et les chiffres de 2016 indiquent qu’en dépit de la prise de conscience, l’épidémie n’a pas encore atteint son pic. L’an dernier, 818 personnes sont mortes d’une overdose en Virginie-Occidentale - 13 % de plus qu’en 2015.

    Au milieu de cette marée de statistiques, un chiffre stupéfie plus que tout autre : un bébé sur cinq né l’an dernier dans le principal hôpital d’Huntington a été exposé à la drogue au cours de la grossesse. La moitié d’entre eux, soit environ 9 % des nouveaux-nés, ont hérité de l’addiction de leur mère aux opiacés. On les appelle familièrement les « heroin babies », victimes les plus jeunes - et les plus vulnérables - de cette épidémie ravageuse. « Ils souffrent de tremblements très rapides et incontrôlés, d’un sommeil très agité, de crampes, de diarrhées. Ils pleurent de manière effrénée, ont du mal à s’alimenter et à réguler leur température », décrit le néonatalogiste Sean Loudin.

    Outre une unité spécialisée au sein de la maternité, une structure externe baptisée Lily’s Place a ouvert fin 2014 pour accueillir ces nourrissons qui souffrent du syndrome d’abstinence néonatale (SAN). La clinique compte douze chambres et chaque bébé bénéficie d’un traitement médical personnalisé. Du type de drogue et de la quantité consommée par la mère dépend la durée du sevrage. Quelques semaines le plus souvent, plusieurs mois parfois. Les parents, privés de la garde de leur enfant dès que de la drogue est détectée dans son organisme, sont autorisés à venir s’en occuper la journée, sous la supervision des infirmières. « Certains sont présents tous les jours, du matin au soir. D’autres ne viennent quasiment jamais et disparaissent parfois pendant plusieurs semaines », raconte Rhonda Edmunds, l’une des deux fondatrices de Lily’s Place.

    Infirmière depuis trente ans, elle a assisté à l’explosion du nombre de bébés atteints de SAN. « En 2011, nous sommes allés visiter le seul endroit aux Etats-Unis qui s’occupait de ces bébés, dans l’Etat de Washington [nord-ouest du pays, ndlr]. En vingt ans d’existence, ils avaient acquis beaucoup d’expérience. On a compris qu’on ne faisait pas les choses de la bonne manière. » A leur retour, Rhonda et sa collègue infirmière adaptent donc leurs méthodes. A l’hôpital d’abord, puis au sein de Lily’s Place. Finies les lumières vives, place à un éclairage tamisé. Les bercements de haut en bas sont remplacés par des mouvements latéraux, mieux tolérés par les nourrissons.

    Bataille

    Malgré l’ampleur du phénomène - plus de 27 000 bébés américains nés avec le SAN en 2013, dix fois plus qu’en 2000 -, cette expérience acquise par l’équipe de Lily’s Place reste peu connue. Et peu partagée. La recherche sur le sujet demeure embryonnaire et les structures quasi inexistantes. Pour le néonatalogiste Sean Loudin, directeur médical de Lily’s Place, le fait que des milliers de bébés à travers le pays ne reçoivent aucun traitement approprié pour leur addiction s’apparente à de la torture. « Un bébé en manque qui n’est pas traité traverse d’énormes souffrances. Tout le monde serait choqué si, dans un hôpital, on laissait partir sans traitement un adulte dépendant aux opiacés en sevrage. Cet adulte serait en train de hurler, de vomir, il aurait la diarrhée. Si quelqu’un voyait cet être humain, il dirait que c’est une injustice. Et pour les bébés alors ? » s’emporte-t-il.

    Retour à Madison. Devant la maison familiale, Tiffany Vincent s’amuse avec ses deux filles de 7 et 11 ans. Après deux heures d’interview douloureuse, entrecoupée de longs silences et de sanglots, c’est la première fois qu’on la voit sourire. Adossée au porche écaillé, sa grand-mère, Kay, observe la scène. Dans son regard avenant, on perçoit tantôt la joie, celle de voir ses arrières petites-filles heureuses. Tantôt l’angoisse morbide de celle qui en a trop vu et se demande si Tiffany sera encore vivante dans trois, cinq ou dix ans. Car Tiffany, comme sa mère décédée, combat depuis longtemps les démons de l’addiction. Opiacés, speed, héroïne, méthamphétamines : elle a beaucoup testé. Et beaucoup consommé.

    Lors de notre rencontre, elle assurait être sobre depuis six mois environ. Mais sa grand-mère ne semblait guère convaincue. En pleurs, Tiffany s’est confessée sur ses peurs. Et mis des mots déchirants sur sa bataille : « Je peux être sobre pendant plusieurs mois. Mais quelque chose va m’arriver, le sol va se dérober sous mes pieds et je vais aller me défoncer. Et je ne pourrai rien y faire. J’aime mes filles plus que tout. Mais quand je suis défoncée, mon addiction prend le dessus et je commence à aimer la drogue plus que j’aime mes enfants. Ce truc, c’est comme le diable. C’est le diable. Je peux courir pour lui échapper. Je peux ne pas le vouloir. Je peux me cacher. Mais il trouvera toujours son chemin jusqu’à moi. »
    Frédéric Autran Envoyé spécial en Virginie-Occidentale

    #drogue #opiacés #héroïne #Virginie #addiction #overdose #big_pharma
    Très bon article.
    Drogues légales, drogues illégales, dealer en blouse blanche ou dealer de la rue, au final le même résultat, la dépendance dans toute sa cruauté. On notera que comme tout phénomène social, les rapports de classe jouent leur rôle puisque celle qui s’en sort dans l’article est celle qui vient d’un milieu friqué, fille du maire.

  • Université TÉLUQ - Menacés de mises à pied massives, les tuteurs et les tutrices manifestent
    http://www.lelezard.com/communique-15522712.html

    QUÉBEC, le 7 déc. 2017 /CNW Telbec/ - Inquiets de l’avenir de l’Université TÉLUQ alors que celle-ci est en pleine restructuration et menace d’effectuer des mises à pied massives, les tuteurs et les tutrices, manifestent aujourd’hui devant le siège social de l’université. Ils sont appuyés par les représentantes et les représentants des syndicats affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN).

    C’est lors de leur assemblée générale tenue la semaine dernière, que les membres du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université (STTTU) ont pu mesurer l’ampleur de la réorganisation initiée par leur employeur depuis plus d’un an. Après avoir transféré à un sous-traitant privé, l’Institut Matci, l’encadrement d’environ 37% des étudiants-es provoquant la mise à pied d’une quarantaine de postes de tuteurs et de tutrices, la direction de l’Université TÉLUQ s’est livré à une seconde attaque. Elle crée des « professeurs-es sous contrat », qui reprendront l’encadrement des étudiants-es, une tâche effectuée depuis toujours par les tuteurs et les tutrices. De l’aveu même du porte-parole patronal, ceux-ci vont perdre 75 % de leurs tâches d’ici quelques semaines en raison de la restructuration. Ce chiffre ne tient pas compte des étudiants-es déjà transféré-es à l’Institut Matci.

    Pour Nancy Turgeon, présidente du syndicat, cette décision est incompréhensible. « Qu’un établissement d’enseignement du réseau jette à la rue des enseignantes et des enseignants après 10, 15 ou 25 années de bons et loyaux services est scandaleux ! Et ça l’est encore plus si l’objectif est de transférer les emplois à des enseignants nouvellement embauchés ou à un sous-traitant privé », souligne-t-elle.

    Un détournement de fonds publics
    Selon Yves Fortin, secrétaire général du CCQCA, la sous-traitance dans l’éducation est un enjeu qu’il faut prendre très au sérieux. « L’administration de l’université donne l’impression qu’elle gère une entreprise privée quand en réalité nous parlons ici de gestion de fonds publics et de services à la population. Prendre l’argent public, mettre à pied

    « Where are the bytes (and who owns them) ? »

    #télé-enseignement #e-learning #MOOC

  • Des patients otages de leur code postal Le Devoir - Amélie Daoust-Boisvert
    http://www.ledevoir.com/societe/sante/495379/attente-pour-voir-un-medecin-specialiste-des-patients-otages-de-leur-code

    Des spécialistes se tournent les pouces alors que des gens attendent un appel

    Près de 19 000 patients attendent un rendez-vous en ORL au Québec. Pourtant, à l’Hotel-Dieu-d’Arthabaska, dans le Centre-du-Québec, des médecins sont en congé forcé régulièrement, faute de patients, depuis que la prise de rendez-vous dans cette spécialité a été centralisée par région.


    « Les patients sont pris en otage dans les régions voisines et ne sont pas dirigés chez nous, alors que nous n’avons aucune attente », s’insurge la Dre Julie Valérie Brousseau. Avant l’implantation du Centre de répartition des demandes de service (CRDS), cette otorhinolaryngologiste de Victoriaville voyait, avec sa collègue, des centaines de patients par semaine. Plusieurs venaient des régions voisines, comme Thetford-Mines ou Lac-Mégantic, où elle se déplaçait également. Aujourd’hui, il lui arrive de finir ses journées à 10 h 30 le matin, bien contre son gré : la salle d’attente est vide.

    De 150 à 250 consultations par semaine avant l’implantation du CRDS, son département peine à en remplir plus de 50 actuellement, affirme la Dre Brousseau. Le nombre de chirurgies par mois a aussi drastiquement diminué, malgré la disponibilité du bloc opératoire.

    Des milliers de patients attendent

    Pourtant, à moins de 80 km de là, des milliers de patients des régions limitrophes attendent pour consulter un ORL. Ils sont 2350 dans Chaudière-Appalaches, près de 1000 en Estrie, et plus de 2000 en Montérégie.

    D’ailleurs, des médecins de Chaudière-Appalaches ont dénoncé la gestion « chaotique » des rendez-vous dans leur région. Dans une lettre envoyée au p.-d.g. du CISSS de Chaudière-Appalaches la semaine dernière, 36 médecins du centre hospitalier de Saint-Georges ont dénoncé le système qui échoue à respecter des délais appropriés pour les patients, même pour des cas urgents. « Il est urgent d’apporter des correctifs majeurs », exigent ces médecins dans la lettre obtenue par le journal En Beauce.

    « Plutôt que de leur trouver le rendez-vous le plus rapide dans un rayon raisonnable, les patients sont prisonniers de leur code postal, constate la Dre Brousseau. On parle de cancers, d’enfants qui ont des otites à répétition, par exemple. Je dénonce la situation publiquement parce que c’est une question de santé publique. »

    Loin d’être un cas isolé

    La situation dénoncée par la Dre Brousseau est loin d’être unique, selon l’avocat spécialisé dans la défense des patients Jean-Pierre Ménard, qui reçoit de nombreux appels de médecins et de patients à ce sujet.

    « Ce système de centralisation des prises de rendez-vous n’atteint pas ses objectifs. Il ne semble pas favoriser l’accès et limite le droit des patients de choisir leur lieu de soin et leur médecin », constate-t-il. Un droit qui est inscrit dans la loi et dont il avait anticipé la forte possibilité qu’il soit bafoué quand les 182 établissements de santé ont été fusionnés en 34 entités administratives, en 2015.

    #Canada #Santé #Médecine #Pénurie #Centralisation #Imposteurs #organisateurs #Santé_Publique #Délais

  • Le budget de Trump financera des #guerres plus vastes en réduisant les dépenses sociales
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/mar2017/budg-m21.shtml

    Ce budget fait la promotion de la mort et détruit la vie. Il verse des milliards dans la machine à tuer du Pentagone, au sacrifice de programmes qui offrent la nourriture, le logement, le chauffage, la santé et d’autres services vitaux pour la population des États-Unis.

    La coupure la plus importante est une réduction de 5,8 milliards $ dans le budget pour les Instituts nationaux de la santé, qui financent un nombre important de recherches biomédicales de dizaines de milliers de scientifiques de la santé. La plus grande coupure en pourcentage, 31 pour cent, est celle qui touche l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), où 3200 emplois et 50 programmes seraient éliminés, incluant toutes les opérations de nettoyage dans les Grands Lacs, Chesapeake Bay, Puget Sound et la baie de San Francisco. La moitié du budget de l’EPA pour la recherche et le développement est éliminé.

    Le directeur du budget Mick Mulvaney a déclaré avec arrogance, « On ne peut pas assécher le marais et y laisser tout le monde. Alors, j’imagine que le premier candidat qui vient à l’esprit est l’Agence de la protection de l’environnement », ajoutant que « Le président veut une plus petite EPA. Il pense qu’ils abusent, et c’est ce que le budget reflète. »

    Ce sont les pauvres des milieux urbains et ruraux qui subiront la majorité des conséquences des coupes de budget. Trump propose d’abolir le Low-Income Home Energy Assistance Program (Programme de subventions pour l’énergie des foyers à faible revenu), qui offre des allocations de 3 milliards $ par an pour chauffer les maisons en hiver ; le programme du Community Development Block Grant, qui dépense 3 milliards $ dans le développement communautaire, le logement social et l’aide aux sans-abri ; la Commission régionale des Appalaches, qui encourage le développement et l’infrastructure communautaires dans cette région ; et la Delta Regional Authority, qui fait la même chose dans la région à majorité noire du delta de l’État du Mississippi.

    Bien que Trump ait obtenu un avantage écrasant dans le vote populaire de nombreuses régions rurales appauvries, son budget élimine une grande partie des dépenses fédérales dans ces régions. Il éliminerait le service de train longue distance Amtrak et l’Essential Air Service, qui finance les vols vers de petits aéroports ruraux, et couperait 500 millions $ dans le financement du département de l’Agriculture pour la conservation, le traitement des déchets et les aqueducs de l’Amérique rurale.

    D’autres coupes importantes incluent les 2,5 milliards $ éliminés du budget du département du Travail pour les programmes de formation pour les personnes âgées et les jeunes défavorisés, alors que le financement serait augmenté pour le programme Reemployment and Eligibility Assessment, qui vérifie les demandes de chômage et l’admissibilité des demandeurs, harcelant les travailleurs sans emploi et empochant un profit pour le ministère.

    #guerre_aux_pauvres #guerre_perpétuelle

  • [vidéo] 8m² de solitude. La supermax prison de Red Onion aux Etats-Unis
    http://supermax.be/8m%C2%B2-de-solitude-la-supermax-prison-de-red-onion-aux-etats-unis-film-1h

    Ouverte en 1998, en Virginie, au cœur des Appalaches, la prison de Red Onion, dite “Super Max”, est l’un des quarante centres américains de détention de très haute sécurité considérés comme “modèles”. La réalisatrice a obtenu l’autorisation exceptionnelle de filmer longuement à l’intérieur de cet établissement ultramoderne, notamment dans le quartier d’isolement qui a fait sa réputation d’inviolabilité : les détenus les plus dangereux y sont enfermés dans la solitude la plus totale, parfois plusieurs années durant, à l’intérieur d’une cellule de 8 mètres carrés, vingt-trois heures sur vingt-quatre. Ils ont droit à une heure par jour à l’air “libre” – si l’on peut dire, car même dans la cour, chacun reste confiné dans une cage qui lui interdit là aussi tout contact humain. Avec une sobriété exemplaire, Kristi (...)

  • https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/white-trash#

    L’attention s’est surtout focalisée sur les « petits blancs » et les classes moyennes déclassées, principaux soutiens du candidat républicain. Mais le phénomène est plus global, comme le rappelle l’économiste Gabriel Zucman dans l’hebdomadaire Le un. « Si l’on porte un regard général sur les revenus des plus faibles, soit 120 millions d’américains, on constate que depuis trente-cinq ans leur croissance a été nulle. » Pour les seuls salariés blancs, le revenu moyen est resté au même niveau qu’en 1960, alors que les catégories les plus riches ont bénéficié d’une croissance très forte du leur. Des inégalités qui se répercutent sur la santé, l’éducation ou l’accès au logement. D’où le ressentiment d’une grande partie de l’électorat, et le succès inattendu de Bernie Sanders, dont Hillary Clinton a repris la proposition de « rétablir la gratuité de l’enseignement universitaire public ». Aujourd’hui, « beaucoup de jeunes terminent leurs études avec un endettement pouvant atteindre 50 000 à 200 000 dollars avant d’avoir commencé à travailler ». Ces inégalités ont par ailleurs favorisé une nouvelle montée du racisme envers les noirs, et pas seulement envers les latinos, dont la campagne de #Donald_Trump a fait ses choux gras. Pour l’économiste de Berkeley, « le racisme envers les Noirs est une spécificité américaine profondément inscrite dans l’histoire. Quoiqu’en recul, il est favorisé par les conjonctures économiques très défavorables. »

    Exploiter le ressentiment et le racisme des « petits blancs » est une constante pour certains politiciens démagogues aux États Unis

    Une tactique efficace pour évacuer la question des inégalités… On manipule bien les white trash, résume Laura Miller dans le mensuel Books. Elle rend compte du livre de Nancy Isenberg consacré à l’histoire de cette manipulation : en 1957, suite aux mesures contre la ségrégation à l’école, une lycéenne noire fait sa rentrée à Little Rock, dans l’Arkansas. Digne et sérieuse, elle est suivie par une jeune blanche qui éructe des injures à son encontre. La photo est devenue une icône du Mouvement pour les droits civiques. Dans le visage déformé par la haine, l’historienne reconnaît celui des « petits blancs. Ignorants. Sans remords. Cruels par nature. Ayant pour seul horizon la reproduction à l’identique de leur mode de vie ». Le même visage que celui, bien des années auparavant, des prolétaires et des « rebuts sociaux » envoyés dès le XVIIe siècle par de riches entrepreneurs depuis l’Angleterre pour peupler les colonies de l’Amérique britannique, des colons devenus petits fermiers qui subissaient la concurrence sauvage des planteurs avantagés par le système de l’esclavage.
    Tout un petit peuple qui se laissera massivement manipuler pour en venir à désigner les Noirs et autres gens de couleur comme ses ennemis. Le président Lyndon B. Johnson qui initia dans les années 60 un programme pour aider les Noirs des villes mais aussi les Blancs pauvres des Appalaches affirmait que « si vous parvenez à convaincre le plus misérable des Blancs qu’il est supérieur au meilleur des hommes de couleur, il ne remarquera pas que vous lui faites les poches. Du moment que vous lui donnez quelqu’un à regarder de haut, il videra même ses propres poches pour vous. »

    Exclus parmi les exclus, les Amérindiens se mobilisent aujourd’hui avec les écologistes dans le Dakota du Nord contre la construction d’un pipeline géant

    Le « serpent noir » devrait mesurer 1800 km et transporter l’équivalent de 470 000 barils de pétrole par jour. Problème : sur sa trajectoire se trouvent la rivière Missouri et des terres indiennes sacrées. Leurs occupants craignent le risque d’une pollution en cas de glissement de terrain. Le mouvement rebaptisé par le New York Times « Occupy the Prairie » regroupe dans le camp sioux des Cherokees, des Apaches, des Iroquois et des Navajos non loin du rassemblement mythique de Wounded Knee. Pour rappel, en 1973, des militants de l’American Indian Movement, l’équivalent amérindien du Black Panther, occupaient le lieu où, un siècle plus tôt, 300 Indiens avaient été massacrés par l’armée américaine. Le reportage signé Grégoire Belhoste pour le magazine Society témoigne de la résistance déterminée des Indiens et l’on se demande jusqu’à quel point elle restera paisible. Parmi eux des vétérans de la guerre en Irak, et d’autres, comme Chance qui a grandi dans une réserve en Californie. « Mon peuple est l’un des plus opprimés de l’histoire » enrage-t-il. « J’ai le sentiment que la situation va devenir sauvage. » Comme beaucoup de Noirs américains ces Indiens n’auront pas voté. Leur combat se situe sur l’autre scène, celle des exclus de l’histoire.

    Par Jacques Munier

  • Redneck blues
    http://www.laviedesidees.fr/Redneck-blues.html

    Le gros des commentateurs a vu dans Trump le candidat des Américains blancs pauvres. Le sociologue Isaac Martin pointe, à rebours, la longue tradition américaine consistant à accuser de #racisme les Blancs pauvres, comme pour mieux laisser prospérer celui des élites.

    Essais & débats

    / #inégalités, #White_trash, #anxiété_économique, racisme

    #Essais_&_débats

    • Les riches peuvent ainsi se délecter du manque de tact de leur candidat et se dire populistes, parce que la grossièreté est pour eux le signe de l’appartenance au monde des gens ordinaires.

    • Trump est donc un candidat prisé par les Blancs, mais pas particulièrement par les Blancs pauvres.

      Cela m’évoque une séquence du documentaire The Other Side réalisé par Roberto Minervini et sorti en salle l’année dernière.

      The Other Side est un film documentaire de Roberto Minervini qui plonge dans des eaux troubles et rarement parcourues de l’Amérique profonde. C’est d’une part le portrait d’un couple enfoncé jusqu’au coup dans les affres de la méthamphétamine, drogue bon marché et facile à préparer qui fait des ravages dans les populations déshéritées et finit par constituer un mode de vie à part entière. Mark et Lisa, tout aussi abîmés l’un que l’autre, dansent sur la corde raide entre désir de normalité et absence de perspective en ce sens. Leur entourage familial, amical, professionnel, constitue un échantillon de la classe des petits blancs pauvres dans les paroisses de la Louisiane à mille lieues des exubérances folkloriques vendues en tranches aux touristes de la Nouvelle-Orléans.
      Mais le documentaire bascule d’autre part dans d’autres contrées – en occurrence, le tout proche Texas – où se tiennent des jamborees d’un genre particulier puisqu’ils rassemblent des paranoïaques surarmés se préparant à l’invasion imminente de leur pays par les forces (sic) de l’ONU. Cette courte seconde partie fait alterner les séances de tir à l’arme lourde, les festivités orgiaques où sont convoqués les mêmes jeux alcoolisés et sexualisés que dans les universités de l’élite, et les groupes de parole où chacun confie sa rage et son angoisse de voir sa liberté piétinée de toutes parts.
      Roberto Minervini aborde ces deux mondes avec une certaine forme d’empathie manifeste. Tout au moins nous offre-t-il des éléments alimentant la nuance et la complexité de ses personnages, invitant par ce geste à chercher aussi dans leurs recoins les plus sombres des sources de questionnement plutôt que de condamnations a priori. Ainsi le racisme explicite des petits blancs – et la détestation particulière d’Obama – ne les condamne pas à se jeter dans les bras des républicains populistes puisque l’un d’entre eux fait même l’éloge d’Hillary Clinton comme héraut des pauvres. De même, les anciens combattants des guerres menées par les États-Unis au Moyen-Orient perçoivent bien qu’ils ont contribuer à l’ingérence et à la déstabilisation guidées par des motifs impérialistes. Ce choix de rendre compte sans manichéisme d’une réalité qui ne manque pas, par ailleurs, de susciter l’effroi, se traduit aussi dans une esthétique bien particulière : présence des corps, multiples couches sonores, superposition des arrières-plans...
      Ainsi, l’autre coté annoncé par le titre peut s’interpréter en de multiples réfractions. Il s’agit tout d’abord pour nous, public européen, de l’autre coté de l’Atlantique, cet ailleurs pourtant si proche qui nous permet de tenir à distance des démons partagés en feignant de les croire hors de portée. C’est aussi l’autre face du rêve américain, tout ce qui doit normalement être rejeté dans l’indicible et l’invisible pour que ce grand mythe demeure. C’est enfin la juxtaposition de deux aspects de la décomposition en cours d’une société qui se délite par tous les cotés et dont nous aurions tort de croire qu’elle nous est totalement étrangère.

      (Fragments d’une décomposition in Les Lettres françaises de décembre 2015)

  • Cette Amérique populaire, victime du déclin industriel, qui se tourne vers des alternatives locales
    http://www.bastamag.net/Cette-Amerique-populaire-victime-du-declin-industriel-qui-se-tourne-vers-d

    Dans l’État de Virginie-Occidentale, au cœur des Appalaches, le déclin de l’industrie du charbon laisse les habitants sans perspective économique. La solution est-elle dans un renouveau de la production agricole ? Apporter aux habitants pauvres de la région une #Alimentation saine et abordable, c’est en tout cas la mission que se donne la famille McKinney, qui s’occupe d’une banque alimentaire. Et qui encourage les habitants à lancer leurs propres jardins et à produire leur nourriture alors que (...)

    #Inventer

    / #Amériques, Alimentation, #Fractures_sociales, #Alimentation_et_agriculture_biologique, Economie partagée et gratuité, A la (...)

    #Economie_partagée_et_gratuité

  • Lisier de cochon et discrimination raciale : un Etat dans la merde | American Miroir | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/americanmiroir/2015/03/18/lisier-de-cochon-et-discrimination-raciale-un-etat-dans-la-me

    Voici l’affaire en résumé : les cantons concernés, la plupart situés dans les plaines à l’est des Appalaches, abritent une proportion supérieure à la moyenne de minorités noires, hispaniques et native-américaines. Autrement dit, de pauvres.

    Comme par hasard, les porcheries alentour sont moins souvent inspectées par les services de l’Etat, et les éleveurs en profitent pour ne pas respecter les normes relatives aux déjections porcines, déjà bien faiblardes. Voici l’un des endroits, décrit sur le site Environmental Health News :

    « Le comté de Duplin compte 26% de Noirs et 21% d’Hispaniques, selon le recensement national. Le revenu moyen de Duplin est 25% plus bas que dans le reste de l’Etat, et 26% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. »

    Des voisins empoisonnés par les fuites de lisier

    Les débordements constant des océans de lisiers stockés à même le sol et à ciel ouvert, et les épandages en dehors des périodes autorisées, génèrent non seulement les dégâts environnementaux qu’on imagine sur les rivières et les nappes, mais affectent aussi gravement la santé des riverains : maladies de peau, difficultés respiratoires, et nausées dues aux puissantes odeurs.

    #industrie_porcine #pollution #pauvreté #territoires

  • Février 2015
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/02


    Radicalisation, foyers du djihadisme, islamophobie, antisémitisme, Lumières, liberté d’expression… dossier : attentats de Paris, l’onde de choc ; la gauche grecque peut-elle changer l’Europe ? Le rêve de l’harmonie par le calcul ; avis de gros temps sur l’économie russe ; les Appalaches décapitées par les marchands de charbon ; la guerre du pétrole se joue en mer ; les Papous minoritaires en Papouasie ; chômage, le mythe des emplois vacants ; crimes économiques sans châtiment ; Mia Couto, l’interprète du Mozambique.

  • La biologie synthétique au secours de l’écologie « InternetActu.net
    http://www.internetactu.net/2014/01/09/la-biologie-synthetique-au-secours-de-lecologie

    Ce n’est pas de la science, mais des supputations....

    Si une autorisation est délivrée, ces nouveaux arbres pourraient être replantés dans l’environnement lors d’un essai sur le terrain dans les Appalaches.

    A noter que ces travaux des équipes de l’IGEM restent avant tout théoriques ont n’ont pas – encore – fait l’objet de tests.

    Ne pourrait-on pas isoler le gène protecteur de ces derniers, pour l’intégrer à leurs congénères moins bien pourvus ?

    En théorie, il devrait suffire de réintroduire des spécimens du vieux continent sur le sol américain. Mais les chauves-souris se reproduisent lentement, et cela ne suffirait pas à endiguer la mortalité galopante. Solution, on pourrait imaginer un transfert du gène idoine entre les deux populations de chauves-souris.

    Cette idée de sauver l’environnement naturel grâce à la biologie synthétique tend à se diffuser hors des milieux des chercheurs.

    Et si justement le but de telles conférences, et les textes de Remi Sussan qu’il pond avec régularité dans Internet Actu n’avaient pas pour seul but de faire prendre ces vessies pour des lanternes et d’empêcher les évolutions des comportements sociaux en l’attente d’un "techno-fix" ?

  • USA : 12 PERSONNES ONT ETE ARRETEES LORSQUE DES DINE [NAVAJOS] ET DES GENS DES APPALACHES SE SONT JOINTS A DES RESIDENTS DE ST. LOUIS, MISSOURI, POUR AFFRONTER LA COMPAGNIE CHARBONNIERE PEABODY
    http://www.chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1468

    25 janvier 2013 | Communiqué de Presse de : RAMPS Media :
    ST. LOUIS, Missouri – Une centaine de manifestants se sont rassemblés aujourd’hui au centre de St. Louis, devant le siège de la compagnie minière Peabody Coal. Des habitants de St. Louis ont été rejoints par des Navajos de Black Mesa, Arizona, des gens des Appalaches de Virginie Occidentale, région dévastée par le charbon, et des sympathisants de tous les coins des Etats-Unis, pour demander la fin de l’exploitation minière à ciel ouvert la reconnaissance des responsabilités vis-à-vis du sol et des habitants. Des résidents de Black Mesa, Don Yellowman et Fern Benally demandent à parler au PDG de Peabody, Greg H. Boyce et ont une lettre détaillée exprimant leurs inquiétudes. (Voir le texte de la lettre)

    /.../
    #charbon #répression #manifestation #natives

  • Luc Guillemot et Jacques Lévy • L’espace-Obama.
    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9768

    Obama confirme sa géographie de 2008 : une majorité fondée sur des réseaux face à une forte minorité républicaine appuyée sur des territoires.

    http://www.espacestemps.net/docannexe/image/9768/img-1.jpg

    Inversement, la carte de Romney est nettement territoriale : elle comprend une immense nappe « rouge » continue allant de la Pennsylvanie à l’Arizona, en passant par les Appalaches, les Grandes Plaines, le Texas et les Rocheuses. Cette continuité territoriale résulte de l’addition de deux grands types de situations : petites villes et grandes banlieues, auxquelles s’ajoutent les étendues presque vides d’hommes de l’Ouest intérieur, que le cartogramme, logiquement, rend peu visibles.

    On comprend bien le message et la logique mais visuellement, est-ce que la carte ne montre pas l’inverse : des réseaux en rouge et des points isolés en bleu ? Qu’en pense @reka ?
    #cartographie
    #Obama
    #élection