La boucle de l’infériorisation du travail domestique par le recours à ces méthodes économiques est la suivante :
1) la convention comptable la plus fréquente assimile plus ou moins l’ensemble du travail domestique au travail d’une femme de ménage ou aux travaux les moins payés. C’est d’autant plus stupide que les résultats de l’enquête montrent que le ménage ne représente que 26 % du temps total de TD.
2) On oublie de ce fait que, aussi bien le TD que les services payants « de substitution », font souvent appel (pensons aux effectifs considérables des aides à domicile aux personnes âgées, aux soins à la petite enfance, etc.) à des compétences nombreuses (polyvalence, initiatives, responsabilité) MAIS NON RECONNUES par le marché. Ce dernier fonctionne sur la base de la dévalorisation du travail de ces métiers à 95 % féminins, avec des conventions collectives insatisfaisantes, avec peu de pouvoir syndical, etc.
3) On prétend valoriser le travail domestique en % du PIB en acceptant ces équivalences injustes et dévalorisantes liées à un marché du travail qui ne sait pas reconnaître ces compétences ayant une grande utilité sociale.
Je résume : les femmes sont dévalorisées sur le marché du travail, ultra-majoritaires dans les emplois dits non qualifiés dont beaucoup exigent de vraies compétences, et de ce fait LES EVALUATIONS MONETAIRES EXISTANTES DU TRAVAIL DOMESTIQUE REPRODUISENT EN L’AMPLIFIANT L’INEGALITE DONT ELLES SONT VICTIMES DANS LA SPHERE DU SALARIAT.
Organisons une conférence citoyenne et posons aux citoyens et citoyennes ces questions pour qu’ils/elles en délibèrent : d’après vous, pour qu’une société aille bien aujourd’hui et à l’avenir, qu’est-ce qui a le plus de « valeur » (non économique) à vos yeux : les activités des parents s’occupant de leurs enfants ou de leurs propres parents, ou le boulot d’un trader payé 10 fois le SMIC ? Le TD (qu’il soit effectué par une femme ou par un homme) n’exige-t-il pas de vraies compétences, longues à acquérir ?