La dope, toujours au service du pouvoir
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Alors effectivement, il faudrait peut-être cesser de considérer
la came comme faisant partie d’un folklore acceptable pour les
militants libertaires et antifas : elle est une des causes de
la désaffection pour le militantisme de terrain. Ce problème
n’est pas seulement que les poses stériles et la mythomanie
cocaïnée sont une image que le mouvement renvoie à l’extérieur
depuis quelques années, c’est qu’il affecte aussi le fonctionnement
du réseau, déjà fragile. Les bastons minables qui surviennent
entre antifas revendiqués lors des concerts ou des festivals,
mêmes si elles ne sont pas seulement dues à la défonce, en sont
une pathétique illustration. Ça fait des années qu’il y a des
« petits » problèmes, jamais résolus parce que « c’est pas très
grave », « si on en parle, ça fait le jeu des fafs », « ça fait
partie de la tradition » et autres lâchetés justifiant l’immobilisme.
Alors qu’en fait, ça ne protège que quelques intérêts particuliers
et porte tort à toute la scène. La révolte ou la révolution,
c’est toujours chez soi qu’il faut la faire en premier avant de
vouloir prétendre la faire faire aux autres. Ça vaut pour chacun
d’entre nous. C’est une question essentielle, que tous les
mouvements révolutionnaires, alternatifs et contre-culturels,
sont obligés de se poser un jour ou l’autre : celle de leur
existence ou de leur survie, en cohérence avec leurs principes.
Parce qu’ils échouent trop souvent pour les mêmes raisons :
justification de l’injustifiable au nom de la « solidarité du
clan », de « la fin qui justifie les moyens », récupération
symbolique ou commerciale au profit de quelques individus,
arrivée de poseurs/consommateurs, confusion entre le fond et
la forme, et j’en oublie sûrement.