• La dope, toujours au service du pouvoir
    http://www.fredalpi.com/spip/spip.php?article82

    Alors effectivement, il faudrait peut-être cesser de considérer
    la came comme faisant partie d’un folklore acceptable pour les
    militants libertaires et antifas : elle est une des causes de
    la désaffection pour le militantisme de terrain. Ce problème
    n’est pas seulement que les poses stériles et la mythomanie
    cocaïnée sont une image que le mouvement renvoie à l’extérieur
    depuis quelques années, c’est qu’il affecte aussi le fonctionnement
    du réseau, déjà fragile. Les bastons minables qui surviennent
    entre antifas revendiqués lors des concerts ou des festivals,
    mêmes si elles ne sont pas seulement dues à la défonce, en sont
    une pathétique illustration. Ça fait des années qu’il y a des
    « petits » problèmes, jamais résolus parce que « c’est pas très
    grave », « si on en parle, ça fait le jeu des fafs », « ça fait
    partie de la tradition » et autres lâchetés justifiant l’immobilisme.
    Alors qu’en fait, ça ne protège que quelques intérêts particuliers
    et porte tort à toute la scène. La révolte ou la révolution,
    c’est toujours chez soi qu’il faut la faire en premier avant de
    vouloir prétendre la faire faire aux autres. Ça vaut pour chacun
    d’entre nous. C’est une question essentielle, que tous les
    mouvements révolutionnaires, alternatifs et contre-culturels,
    sont obligés de se poser un jour ou l’autre : celle de leur
    existence ou de leur survie, en cohérence avec leurs principes.
    Parce qu’ils échouent trop souvent pour les mêmes raisons :
    justification de l’injustifiable au nom de la « solidarité du
    clan », de « la fin qui justifie les moyens », récupération
    symbolique ou commerciale au profit de quelques individus,
    arrivée de poseurs/consommateurs, confusion entre le fond et
    la forme, et j’en oublie sûrement.

    #drogue #militantisme

  • Philippe Corcuff : « La gauche est en état de mort cérébrale » | Rue89
    http://www.rue89.com/2012/10/04/philippe-corcuff-la-gauche-est-en-etat-de-mort-cerebrale-235834

    Un schéma s’est installé, lié à une certaine lecture simplifiée du penseur marxiste Antonio Gramsci : c’est l’idée que la conquête du pouvoir politique passait au préalable par une hégémonie culturelle ou intellectuelle.

    Je formule l’hypothèse inverse dans la situation actuelle : c’est au moment où la gauche était en état de décomposition intellectuelle qu’elle a gagné électoralement.

    #gauche #Corcuff

  • Des années 1970 aux années 2000 : heurs et malheurs de la conflictualité sociale | Lilian Mathieu (Contretemps)
    http://www.contretemps.eu/fr/interventions/ann%C3%A9es-1970-ann%C3%A9es-2000-heurs-malheurs-conflictualit%C3%A9-soc

    Une comparaison entre la séquence contestataire des années post-68 et la période actuelle se révèle à bien des égards paradoxale. La crise de mai-juin 68 et les mouvements sociaux qui l’ont suivie, souvent portés par des références marxistes et des projets se voulant révolutionnaires, sont apparus dans un contexte de prospérité du capitalisme, d’amélioration (certes inégalitaire) des conditions d’existence, de plein emploi et de relatives avancées sociales1. Aujourd’hui, alors que l’affaiblissement du capitalisme, engagé depuis plusieurs années, s’accélère en une crise mondiale qui entraîne régressions sociales majeures, chômage de masse et accroissement des inégalités, sa contestation peine à s’organiser. (...) Source : Contretemps

  • Article11 - Abondance de la critique, paralysie de l’action - Cédric Cagnat
    http://www.article11.info/?Abondance-de-la-critique-paralysie

    C’est qu’il demeure inconvenant de confronter les profuses bravades de la résistance réglementaire à la fâcheuse paralysie de l’action qui en est devenue le corrélat obligé : « Le sentiment d’injustice et la colère elle-même qu’il inspire ne trouvent pas ou refusent les débouchés qui leur seraient adéquats ». Car de la connaissance dans laquelle nous sommes, grâce à la latitude dont dispose le journalisme militant, des conditions insoutenables qu’endure l’immense multitude des damnés de l’ultralibéralisme, nous ne devons nous dédommager qu’au travers de ce droit gracieusement octroyé de la lamentation à haute voix. Davantage : nous sommes priés de nous montrer reconnaissants et bénir le hasard qui nous a fait naître sous les cieux de la libre parole. Passer outre serait faire preuve d’ingratitude.

    La contestation, autorisée et valorisée, vient donc occuper, en tant que simulacre d’action, la place laissée vacante, dans le domaine de la décision politique efficiente, par le déplacement de la souveraineté étatique vers les organismes transnationaux de l’économie mégamachinique. En 2006, lors d’un entretien radiophonique, Joseph Stiglitz déplorait « que la mondialisation n’était pas démocratique, car les peuples n’y avaient nulle part, qu’elle était entre les mains du FMI et autres instances et répondait à une question concernant son passage à la Maison Blanche que le fait de se trouver dans les plus hautes sphères du pouvoir ne signifiait pas que l’on disposait du pouvoir ». Qu’à cela ne tienne ! Puisque ni le peuple, ni ses représentants élus ne peuvent se targuer d’une consistance même minimale face aux réquisits de l’Argent ; que la grande pompe républicaine a conformé ses belles devises prometteuses au diktat de l’actionnariat ; que les destins individuels sont désormais scellés par les conseils d’administration et le savoir-faire des banquiers, il ne sera pas dit que nous n’avons pas gardé la tête haute et que notre impuissance sera restée muette !

    Bien conditionnés, nous ne ferons pas non plus ce cadeau à nos maîtres d’abdiquer notre dignité en cédant à quelque fureur destructrice : « La violence, née des souffrances, qui s’exercerait à l’encontre de la violence systémique ou structurelle, n’est même pas envisagée, au titre d’hypothèse ». Nous resterons honorables dans notre misère. Et responsables. Car férus d’histoire, nous n’ignorons pas combien pour la démocratie la violence émancipatrice peut s’avérer dangereuse : cette dernière « s’en trouve disqualifiée, au nom des dégâts qu’elle a occasionnés dans un passé proche et des risques considérables qu’elle ferait courir, quelques doctrinaires persévérant à affirmer que la violence est le fait des faibles. Tout le monde en conséquence se retrouve dans l’acquiescement au nouvel ordre établi, qu’il soit celui d’une soumission résignée ou d’un consensus satisfait. Pour les dominants, l’affaire est on ne peut meilleure. »

    #militantisme #critique #mondialisation #capitalisme

  • Il y a quelques décennies encore, le militant type était, avant tout, le porte-parole d’un territoire particulier (un quartier, un village, une entreprise solidement enracinée dans la vie locale). Quelles que soient ses ambitions personnelles (à supposer qu’il en ait eu), il lui fallait donc tenir compte en permanence de la situation et de l’avis de ses collègues ou des voisins dont il partageait, par définition, la vie quotidienne.

    En substituant progressivement à ces logiques « territoriales » celle de l’organisation en #réseau (fondée sur la mobilité perpétuelle des individus atomisés), le #capitalisme moderne ne pouvait, à l’inverse, que favoriser l’émergence parallèle d’un nouveau type de « #militantisme » (dont #Twitter ou #Facebook [ou Seenthis] offrent, de nos jours, le paradigme privilégié) et dans lequel chacun – désormais libéré de toute solidarité communautaire – peut enfin s’autoriser entièrement de lui-même (tout en continuant, naturellement, à parler au nom des autres).

    Lorsque l’activité militante en vient ainsi à se couler dans la forme réseau, plus rien ne peut donc garantir que le collectif (ou l’association) conservera ce minimum de rapport avec la réalité quotidienne et les préoccupations des classes populaires, qui était encore celui des organisations politiques et syndicales traditionnelles. Les possibilités de délire idéologique – déjà suffisamment présentes dans l’ancien militantisme – s’en trouvent évidemment décuplées (et cela d’autant plus que les médias officiels sauront tendre une oreille complaisante aux plus manipulables de ces associations).

    Jean-Claude #Michéa, Le complexe d’Orphée. La #gauche, les gens ordinaires, et la religion du #Progrès

  • Occupy The Internet | F.A.T.
    http://fffff.at/occupy-the-internet

    Are you a “webmaster”, admin, blog owner or someone with access to index.html files? Are you interested in taking part in the recent global wave of revolution from the comfort of your home computer? Occupy the Internet!

    Add the animated GIF army to websites you control (or can get control of) by pasting the following code into any HTML file:

    http://pastebin.com/y6iraZ0u

    #militantisme #occupy #gifs

  • Militantisme 2.0 sauce moutarde : l’indignation qui vient ? (article publié dans le numéro 9 du journal dijonnais Blabla).
    « (...) Le militantisme 2.0 c’est l’univers virtuel et la surdose quotidienne d’informations, la politique empâtée dans un cercueil molletonné, d’où l’on peut crier en majuscule autant qu’on voudra et ne jamais sortir. Quand on a tellement de sites à lire, de commentaires à poster, de cyber-pétitions, de mails à faire suivre que l’on peut changer le monde nuit après nuit derrière son ordinateur. Jusqu’à ce que tout le reste paraisse bien fatiguant. Ce sont ces innombrables listes de discussion avec 300 abonné-e-s qui se tiennent informé-e-s, 15 personnes qui passent de temps en temps à travers l’écran et l’illusion d’être beaucoup. »
    http://www.brassicanigra.org/blabla/numero-13/09-militantisme-2-sauce-moutarde-l-indignation-qui-vient.html
    #militantisme #web2.0 #malinformation