• Le Moine Bleu : Éloge du métissage en général, et psychanalytique en particulier
    http://lemoinebleu.blogspot.fr/2016/07/eloge-du-metissage-en-general-et.html

    Au regard de l’actualité sanglante récente, de cette dizaine de #massacres ou tentatives de massacre de masse survenus ces derniers jours en Europe occidentale, il devient sans doute difficile à tout observateur « gauchiste » un tant soit peu honnête – et lucide – d’esquiver la vérité politique fondamentale suivante : la #psychanalyse constitue désormais la dernière ligne de défense substantielle d’un certain principe épistémologique (apanage ancien du communisme dialectique d’origine hégélienne) imposant l’étude critique de la totalité individuelle humaine comme seul accès possible à la compréhension du monde.

    Le fait qu’en quelques semaines, une poignée de soi-disant « soldats du Califat » eussent d’abord massacré cinquante homosexuels à Orlando, quatre-vingt-quatre piétons à Nice, puis se soient vus, presque aussitôt, imités en Allemagne par d’autres massacreurs « psychotiques » (soucieux, à leur tour, d’égaler « l’authenticité », c’est-à-dire l’efficacité homicide des djihadistes « authentiques » opérant dans la zone irako-syrienne), ce fait, à lui seul, ruine précisément par avance toute possibilité de dichotomie grossière entre « djihadicité authentique » et simple « passage à l’acte psychotique ». Et quoique, ces temps-ci, pour des raisons conjoncturelles diverses, MM. Valls-Cazeneuve et Mme Merkel s’échinent systématiquement à favoriser a priori – boucherie après boucherie – l’un de ces types d’explications au détriment exclusif de l’autre, leur ineptie unilatérale commune, cependant, ne peut que sauter aux yeux de l’univers. « S’agit-il d’un attentat islamiste ? » se demandent, anxieux, les imbéciles internationaux ? « Ou plutôt d’un pétage de plombs purement individuel ? » se redressent-ils dans un réflexe salubre (et de dignité), cherchant alors dans la foule l’avis du premier psychologue disponible. 

    C’est là que ce bon vieux Freud (celui de L’Avenir d’une illusion) se rappelle opportunément à notre souvenir critique, lui qui assimile, sans plus d’égards (y’a plus de respect, aussi, faut dire, c’est ça, le problème !) la #religion elle-même – en son intégrité insoupçonnable, dans ses très respectables exigences morales et disciplinaires de base – à une vulgaire « #névrose_obsessionnelle »…Voilà aussi, de manière générale, que nous revient en mémoire la résistance théorique décisive d’une certaine « anthropologie psychanalytique » refusant, au début du vingtième siècle (déjà !), de céder sous les coups de boutoir de « l’anthropologie différentialiste » – sur la question, en particulier, d’un universel du tabou : ce lot irrésistiblement commun de structuration ontogénétique, que révèle l’étude approfondie des mythes et de la culture humaine. Nous pensons et rendons, ici, hommage, en premier lieu, à #Géza_Roheim, disciple de Freud et Ferenczi, accessoirement embarqué, avec ce dernier, dans l’aventure de la révolution prolétarienne hongroise de 1919.

    Que le meurtre du « Père » par « les fils de la horde » ait été – partout à la surface de cette planète – fantasmé ou réel, la violence humaine a priori d’un tel conflit primaire, son influence sur le développement de tout individu revêtent, aux yeux de Roheim (suivant là Freud de manière à la fois fidèle, prudente et critique) une effectivité cosmopolite, dont l’absolue nécessité ne saurait s’embarrasser de différences de forme, jugées inessentielles. L’ethnographe Malinovski ayant ainsi nié, dans son ouvrage La sexualité et sa répression dans les sociétés primitives, au nom de l’étude « concrète » des pratiques de telle tribu trobriandaise, que le célèbre complexe d’Œdipe pût s’appliquer à ses membres tout aussi fortement qu’aux rejetons de la bourgeoisie viennoise, étant donné la disposition matrilinéaire de cette société (l’abence formelle du « père » la caractérisant), on sait comment Géza Roheim, autre grand érudit et « spécialiste de terrain » des mœurs australiennes (et de cette zone trobriandaise, en particulier) rembarra cette initiative : « [Roheim] relève, dans de nombreux récits [trobriandais], la fréquence des thèmes ressortissant à l’analité, découvre l’importance du coït anal, et surtout démontre avec force l’existence du complexe d’Œdipe, dont l’universalité ne faisait à ses yeux aucun doute ; seulement, les relations oedipiennes ont subi dans une société matrilinéaire des déplacements dont la signification avait échappé à Malinovski ; on y trouve tout simplement, ironise Roheim, un homme qui aime sa sœur et qui entretient avec son oncle une relation d’antagonisme chargée d’ambivalence »… (Roger Dadoun, introduction à Psychanalyse et anthropologie, de Géza Roheim, p. 9).

  • Turquie
    De l’État à la horde ?

    Étienne Copeaux

    http://lavoiedujaguar.net/Turquie-De-l-Etat-a-la-horde

    Dans la nuit du 15 au 16, juste après l’appel du président à descendre dans les rues pour le soutenir, j’ai cru revoir, sur les vidéos publiées par les réseaux, les meutes qui avaient envahi les rues de Sivas le 3 juillet 1993. Les meutes de nationaux-islamistes qui criaient « À mort ! » à l’intention des Alévis venus dans la ville pour fêter le poète Pir Sultan Abdal, et particulièrement à l’intention de l’écrivain Aziz Nesin, qui, quelques heures plus tôt, n’avait pas craint de s’affirmer athée, en public et devant les caméras de la chaîne fasciste TGRT. Cette meute a mis le feu à l’hôtel où s’étaient réfugiés de nombreux participants au festival. Trente-sept personnes sont mortes.

    En évoquant ce drame, je veux dire que la meute qui a envahi les rues des villes de Turquie le 16 au petit matin est composée de gens qui n’ont pas peur, qui n’auront pas peur, de mettre le feu à un bâtiment habité ou occupé par des gavur (infidèles) (...)

    #Turquie #Erdogan #foules #histoire #massacres

  • Les #dauphins des #îles_Féroé seront-ils encore #massacrés cette année avec l’aide du #Danemark ?

    http://voyagerloin.com/pendant-ce-temps-la-150-dauphins-tues-aux-iles-feroe-lors-du-2nd-grind-

    Comment ça marche ? Eh bien les féringiens se lèvent tôt, à 4 heures du matin. Un navire de repérage prévient alors de l’arrivée des mammifères et donne l’alerte, sourire aux lèvres. Des dizaines d’embarcations sont alors mises à l’eau pour dérouter les animaux et les forcer à s’échouer sur la plage. Pendant près de 4 longues heures, des dauphins seront abattus, petits et grands, un véritable bain de sang.

    #protection_animale #tarés

  • Mass shootings are already far ahead of last year’s pace

    Mass shootings are happening at a faster pace in 2016 than last year, data show.

    So far in 2016, 49 mass shootings in the United States have left 73 people dead and 178 wounded, according to data collected from a Reddit thread that chronicles gun violence through crowdsourcing news reports. The subreddit’s criteria counts a shooting if a minimum of four people are wounded by gunfire. The combined total is up by one-third compared to the same time last year.


    http://www.pbs.org/newshour/rundown/mass-shootings-are-already-far-ahead-of-last-years-pace

    #tueries #USA #Etats-Unis #cartographie #visualisation #états-unis #armement #armes #armes_légères #massacres

  • More mass shootings in the US - World Socialist Web Site
    http://www.wsws.org/en/articles/2016/02/27/kill-f27.html

    Since Jason Dalton, a 45-year-old insurance adjuster and Uber cab driver, randomly opened fire on eight people, killing six, in multiple locations in Kalamazoo, Michigan last weekend, at least three additional mass killings have occurred in the US. Shootings in Kansas, Washington state and Arizona have resulted in the deaths of 14 people.

    #états-unis #armement #armes #armes_légères #massacres

  • Avariances | Premières démarques révolutionnaires
    https://avariances.wordpress.com

    Aux amis des amis qui lui restent,

    à propos de sa Guerre véritable

    Remarques au sujet d’un texte trouvé sur le site de propagande #lundi_matin.
     

    Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la terre et ne croyez pas ceux qui vous parlent d’espoirs supraterrestres ! Ce sont des empoisonneurs, qu’ils le sachent ou non. Ce sont des contempteurs de la vie, des moribonds et des empoisonnés eux-mêmes, de ceux dont la terre est fatiguée : qu’ils s’en aillent donc !
    Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

    En un mot le #moi a deux qualités. Il est injuste en soi en ce qu’il se fait centre de tout. Il est incommode aux autres en ce qu’il les veut asservir, car chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres. Vous en ôtez l’incommodité, mais non pas l’injustice. Et ainsi vous ne le rendez pas aimable à ceux qui en haïssent l’injustice.Vous ne le rendez aimable qu’aux injustes qui n’y trouvent plus leur ennemi. Et ainsi vous demeurez injuste, et ne pouvez plaire qu’aux injustes.
    Pascal, Les Pensées

    Mais, direz-vous, quel objet a-t-il en tout cela ? Celui de se vanter demain entre ses amis de ce qu’il a mieux joué qu’un autre. Ainsi les autres suent dans leur cabinet pour montrer aux savants qu’ils ont résolu une question d’algèbre qu’on n’aurait pu trouver jusqu’ici. Et tant d’autres s’exposent aux derniers périls pour se vanter ensuite d’une place qu’ils auront prise, aussi sottement à mon gré. Et enfin les autres se tuent pour remarquer toutes ces choses, non pas pour en devenir plus sages, mais seulement pour montrer qu’ils les savent, et ceux-là sont les plus sots de la bande, puisqu’ils le sont avec connaissance, au lieu qu’on peut penser des autres qu’ils ne le seraient plus s’ils avaient cette connaissance.
    Pascal, Les Pensées

     

    Nous avons voulu lire La guerre véritable, et dix fois au moins nous avons verdi. Il aura fallu du temps, plusieurs mois, pour que la nausée passe un peu, que les mots trouvent leur chemin et que se formule quelque chose qui puisse saisir cette abjection, et donne corps au refus nécessaire de cette prose avariée. Puissent les relents qu’elle exhale écarter de ce mauvais chemin ceux qui s’y seraient perdus, depuis longtemps même. Il est grand temps. L’ignominie de ce texte, qui ne fait qu’exacerber une manière détestable de penser, de voir le monde, de le comprendre, de s’adresser aux autres qu’ON déploie depuis plusieurs années maintenant, aura, nous l’espérons, le mérite d’ouvrir les yeux à la progéniture des entichés du dévoilement. Avariance donc, un concept qui consonne avec un de ceux de l’ultra-gauche officielle vieille version, et se trouve mis ici à disposition de ceux qui fréquentent encore les marchands de communauté humaine, — avant l’heure d’ailleurs, puisqu’en bonne secte alternative, quel bonheur, on pratique déjà le communisme comme d’autres la philatélie —, pour qu’ils puissent nommer ce qu’ils quittent.

    Après des événements comme les #massacres du 13 novembre dernier, ON ne peut quand même pas dire n’importe quoi, et ce qu’en d’autres circonstances ON a pu faire passer pour une tournure d’esprit subtile et nouvelle, aux accents provocateurs, promettant d’ouvrir des possibles subversifs, fait l’effet d’un mauvais spot publicitaire exhibant avec cynisme des postures aussi obscènes qu’attendues. Pascal, utilisé comme une cerise pourrie sur ce gâteau faisandé, vient ici servir de caution snobinarde, un glaçage dissocié sur un appareil raté, à ce raisonnement aussi profondément philosophique qu’un clip de #Daesh. Pour ce mauvais coup-là, ON a dû puiser dans les méandres des raisonnements les plus jésuitiques conservés certainement, malgré le chemin parcouru depuis, de ce qu’on appelle une bonne éducation. Tout le monde le savait, mais là, c’en est trop.

    • Pascal se retrouve promu général en chef de Daesh, [or] les Pensées pourraient se lire comme un manifeste anachroniquement anti-appelliste.

      " si on doit déglinguer tous ceux qui se divertissent, c’est plus qu’un génocide qu’il faut programmer. "

      "ON nous propose d’ailleurs l’éloge de ces terroristes qui n’ont pas peur de la mort. Viva la Muerte, encore."

      "est-ON donc si impuissant à commettre le moindre crime qu’il faille ainsi justifier ceux des autres ? "

      " Ce qui est formidable avec le Parti Imaginaire, c’est qu’il peut être dégueulasse sans avoir rien fait. "

      « Et maintenant il faut des armes » .... pour fusiller « hipsters, athées,chrétiens, libertins, alcooliques, baiseurs et baisés ».

      ON va même jusqu’à dénoncer ce « vice chrétien » qui consisterait à « défendre quelqu’un parce qu’il est attaqué »

      http://seenthis.net/messages/428725

      #destitution_de_la-sensibilité

    • Foin des esprits forts ! Cette avariance qui s’enorgueillit de ne point croire a tout du spectre faible...

      Que de moyens déployés, et quelle sépulcrale grandiloquence pour parvenir à réduire à un véritable autisme ce qui relève tout de même, la phraséologie en moins, d’un exercice de #Soliloque_blanc des plus communs et des plus accessibles à ce qu’il reste aujourd’hui en France d’indécrottables nostalgiques de la Vraie Révolution Occidentale, qu’il s’agisse du modèle 71 modifié 68 , du modèle Makhno modifié Durutti, - ou de leurs concurrentes autoritaires. Depuis le caveau sourd et aveugle d’où nous est parvenu ce codicille, à qui donc ces derniers sous-sous-pro-situs s’imaginent-ils parler - et dans quel monde s’imaginent-ils le faire ?

      Leurs invocations à jouir sans entraves en toute innocence, soigneusement rédigées dans les formes - lardées des italiques de rigueur et illustrées d’une gravure so XVIIème sentent tout de même leur formol à plein nez - et l’adhésion rassurante à plus d’un fétiche moderne désormais mal en point. Quelle misère de s’enivrer aux exhalaisons de semblables amours nécrophiles !
      L’histoire, elle, n’est pourtant pas morte, mais ces gens sont plus que vieux, qui peuvent bien continuer de dormir un rêve d’émancipation passé, dans sa glorieuse poussière, et trouver à s’en étourdir à leur guise. Voire, sans risquer autre chose que de susciter un vague ennui ou une franche hilarité devant une telle pétrification de la pensée, se laisser aller lorsque l’envie leur en prend, au cynique baroque, joignant le burlesque à l’incongru, d’une telle masturbation publique...

      De tels cadavres n’ont assurément plus rien à craindre de personne. J’aurai pour ma part passé quinze minutes plaisamment morbides en leur compagnie. Je leur réserve volontiers une pensée dans mes cimetières !

    • Pour la typo, ils ont plutôt pastiché Tiqqun (ON, les itals ), et pas causé de jouir sans entraves, plus personne peut faire ça depuis que la jouissance est devenue impérative...

      2016, depuis les faubourgs de la capitale de la perversion
      Blaise, Arnold, Nico, la crémière et les autres
      PS : C’est pénible, non, toutes ces petites manières typographiques, italiques et majuscules intempestives ? Raison de plus pour prendre la tangente…


      c’est un détail de
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Melencolia_de_Dürer

      mais peut-être n’avez vous pas lu « La guerre véritable », @martin5 ? là l’hilarité n’est ni franche ni légère.

    • J’ai parcouru rapidement « la guerre véritable » tout à l’heure, avant de revenir aux avariants... Je ne doute pas que ce texte (qui ne m’a pas intéressé plus que ça, plusieurs mois après les faits) puisse mériter une critique - mais certainement pas celle proposée par ces « avariant ». Mon propos vise bien les présupposés, clichés et autres fétiches embaumés qui encombrent leur prose comme leur pose.
      Pour le « pastiche », on a tout de même ici une esthétique convenue depuis au moins les premiers fascicules de l’EdN, il y a plus de trente ans, détournée contre l’EdN, reprise par des anti-industriels, reprise par Tiqqun, par d’autres pro situ sur le net... tout ça relève tout de même d’un exercice de style des plus nombriliste. (Et je reconnais volontiers être d’autant plus sensible à ce genre de complaisance que j’ai moi-même un goût immodéré pour la pointe de Dürer et de ses confrères. De là à figer mon propos dans une telle caricature formelle il y a tout de même un gouffre)

      ON nous assène ici que les attentats de novembre sont de bonne guerre. C’est parce que la France fait la guerre que des passants se sont fait tirer dessus, normal, rien à redire, fair play, puisqu’ON assimile ici tout un chacun à l’état qui nous gouverne

      Ce passage est tout de même gênant de nombrilisme et transpire le #déni. A qui nos avariants espèrent-ils faire croire ici que les occidentaux seraient les seuls à avoir des civils tués lors d’opérations militaires ou armées visant prétendument des gouvernants ? Le niveau de connivence dans le mépris raciste et de nez dans sa crasse attendu ici du lecteur, est tout de même assez insupportable.

      En effet, on n’écrit plus « jouir sans entraves » aujourd’hui.

      On exprimera plutôt son adhésion à ce cliché platement hédoniste par une périphrase (qui permettra de donner plus longuement à lire l’étendue tout aussi convenue et résolument blanche de l’idée qu’on parvient à se faire du beau rôle qu’on se réserve) :

      on s’enivrera, on baisera et on lira Nietzsche, Pascal et Apollinaire bien autant qu’on voudra, en dégustant un porc royal et en rêvant d’autres perspectives communistes et révolutionnaires, dans lesquelles la sensiblerie ne cohabiterait pas avec la justification de tels massacres, et tout ça sans doute même sans croire en Dieu.

      Onfray n’aurait pas dit mieux !

      Et on aura pris garde de déformer beyond recognition la défiance que mérite cette défunte prétention à une forme résolument idéaliste d’ #innocence_sociale , de spontanéisme 2.0 mêlé de volontarisme crassement libéral, auquel s’accrochent nos momies révolutionnaires bien qu’il soit démasquée depuis quelques temps déjà : on chausse donc doctement ses #lunettes_blanches pour être certain de ne rien écrire d’inconfortable :

      ON construit au fil du texte une figure de la détestation dont les traits sont les suivants : ceux qui ne croient en rien (les athées dit-ON aussi, si ON avait voulu être un peu plus léger on aurait pu se contenter de lever bannière contre les laïcards pour mieux épouser les moqueries d’un Médine qui raille Nietzsche et ses descendants dans sa vidéo-propagande Don’t Laïk, quand, sur les mêmes ressorts et pour arriver au même endroit, ON se l’accapare), ceux qui baisent (les libertins, dont ON sait aussi qu’en plus d’aimer baiser, ils ont cru en rien avant même la mort de dieu puisqu’ON a des lettres et qu’ON joue sur les mots), ceux qui boivent, ceux qui chantent

      quand on professe que personne n’est innocent, on entend alors, en somme, que tout le monde doit payer et surtout être puni, en l’occurrence pour les méfaits de l’État.

      On reconnaît ici l’air bien connu d’un lamento sur la culpabilisation de l’homme blanc, qui prétend situer sur le terrain clérical du reproche et de la punition ce qui ressort d’ une approche matérialiste des rapports sociaux qui, reconnue pour telle, serait alors autrement moins aisée à balayer d’un revers de manche.

      Bref, le texte initial (la guerre véritable) est peut-être très mauvais.
      Mais je tiens que le propos « avariant » n’a rien de « révolutionnaire ». Qu’il ne l’est qu’au sens où il s’agit d’une révolution pétrifiée, confite dans une nostalgie blanche assurément malheureuse - et cela en soit ne serait pas grand chose, si cela ne conduisait ses auteurs à venir prétendre asseoir leur radicalité en faisant platement chorus avec l’offensive de négation sociale que l’on peut lire et entendre partout ou presque, de l’extrême droite à l’extrême gauche, contre les tentatives de formulation de critiques et d’auto-organisations en termes actuels .

      @Koldobika

      Merci pour le lien !

    • https://lundi.am/La-guerre-veritable
      http://www.non-fides.fr/?Remarques-au-sujet-d-un-texte-trouve-sur-le-site-de-propagande-lundi-mati
      http://www.non-fides.fr/local/cache-vignettes/L250xH202/arton4886-f30e2.jpg?1475820173

      Alors, pourquoi en arrive-t-ON là ? Le chemin pris est risqué, — mais sans doute imagine-t-ON n’avoir peur de rien (trop croire au discours c’est aussi ça) —, et dans une époque attentive et intelligente, ce texte suffirait à discréditer l’ensemble d’une entreprise dans laquelle ON a beaucoup investi. Peut-être qu’il est insupportable de ne plus être l’ennemi dont on parle dans les conférences de rédaction et les ministères, insupportable que les fiches S ne soient pas pour soi seul, insupportable de voir ce qu’ON s’échinait à bâtir comme le monopole de la radicalité disputé par beaucoup plus gros que soi, par ceux qui ont encore beaucoup moins peur et se donnent beaucoup plus de moyen pour enrôler. ON constate que les attentats ont suscité « des crises d’hypocrisie », peut-être une manière de confesser une autre crise qui serait à l’origine de ce texte, une crise de jalousie sinistre, qui conduit, ON a du savoir faire et de la réthorique, à ce devenir flagorneur et courtisan. A vouloir toujours être le méchant, ON se voit déjà calife à la place du calife, mais is it a so good idea ? Certes, les désertions ne sont pas aussi nombreuses pour le plateau des Mille Vaches que pour la Syrie, les communes sont moins populeuses que les faubourgs de Raqqa, et c’est peut-être rageant. Alors qu’ON s’est mis en situation de faire commerce auprès de quelques générations d’étudiants en mal de sensations, d’un millénarisme en quête de radicalité comme placebo d’expériences de luttes réelles et pour combler les besoins de premiers émois, ON ne tient sans doute plus trop en place quand ressurgit un autre fanatisme plus conséquemment nihiliste. Peut-être aussi qu’en bon épicier, on a besoin de temps en temps, pour redonner de l’attrait à la marchandise et de la hauteur à la courbe des ventes, de dynamiser radicalement la com’, comme tous les dealers de came surcoupée qui, alors que le produit ne fait plus tellement recette, le coupent encore, en guise de dernières cartouches, avec des composants de substitutions plus forts. Espérant mieux satisfaire une clientèle en passe de se lasser.

    • http://www.lesinrocks.com/2016/10/04/actualite/medias-actualite/net-linsurrection-cest-site-lundi-matin-11869020

      Depuis le printemps, le site Lundi matin est le fer de lance de la contestation contre la loi Travail “et son monde”. Avec une rhétorique proche de celle du Comité invisible, il annonce tambour battant que “la présidentielle n’aura pas lieu”. Enquête sur un objet médiatique non identifié.

      https://seenthis.net/messages/428725 via lundimatin

  • Je trouve très curieuse la juxtaposition entre cet article ( http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/02/16/les-oublies-du-13-novembre_4866532_4809495.html ) à propos de la cinquantaine de blessés au Stade de France le 13 novembre et cet autre article ( http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/02/18/maya-victime-du-13-novembre-mes-blessures-m-ont-obligee-a-me-battre_4868007_ ) publié le même jour je crois, à propros d’une seule blessée (qui certes a perdu son mari) à la terrasse du Carillon

    D’un côté l’article porte sur la totalité des cinquante blessés (mais c’est sûrement déjà très bien qu’on s’en préoccupe), de l’autre c’est une personne isolée (dont par ailleurs la ténacité force l’admiration et la douleur la compassion).

    D’un côté la victime parisienne témoigne à visage découvert, de l’autre les victimes ne veulent surtout pas qu’on les identifie. Elles se sentent nettement moins protégées.

    D’un côté l’attentat du stade de France est qualifié de manqué, il a fait un mort et 54 blessés (étonnament c’est le même nombre de blessés que l’attentat de la Défense le 12 septembre 1986), de l’autre on se situe au coeur des attentats.

    D’un côté c’est la banlieue et de l’autre c’est Paris.

    Et j’imagine qu’on attendra encore longtemps l’article à propos des personnes dont les nerfs ont été salement égratignés par la fusillade du 18 novembre à Saint-Denis, parmi lesquelles je suis sûr que l’on doit compter quelques insomniaques et déprimés désormais.

  • ’Barbarism by an educated and cultured people’ — #Dawayima #massacre was worse than #Deir_Yassin
    http://mondoweiss.net/2016/02/barbarism-by-an-educated-and-cultured-people-dawayima-massacre-was-worse

    “There was no battle and no resistance (and no Egyptians). The first conquerors killed from eighty to a hundred Arabs [including] women and children. The children were killed by smashing of their skulls with sticks. Is it possible to shout about Deir Yassin and be silent about something much worse?” For the first time ever, a letter quoting one of the Israeli soldiers who were part of the Al-Dawayima massacre in October 1948 is published in full.

    On Friday, February 5th 2016, Haaretz published an article in Hebrew by Israeli historian Yair Auron, which covers one of the biggest massacres of 1948. The massacre is of Al Dawayima, west of Al-Khalil (which is often referred to as Hebron). In a 2004 interview with Haaretz, Israeli historian Benny Morris refers to this as a massacre of “hundreds”.

    After the massacre, a letter was sent to the editor of the leftist affiliated newspaper Al-Hamishmar, but never published. As Auron notes, there are still many archives of the time which are classified. Auron also states that there was an investigation that was never concluded and “died out” as a massive amnesty was provided to military personnel in February 1949.

    This is a very exhaustive article, but I found it useful enough to translate this letter in full on its own. The letter, which first “disappeared,’ was provided to Auron by historian Benny Morris. Although these matters have been referred to in passing in historical summaries, the letter has never been published before in full.

  • Le stress post-traumatique chez les enfants en RCA - RFI
    http://www.rfi.fr/emission/20160127-centrafrique-enfants-stress-post-traumatique?ns_campaign=reseaux_sociau
    http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/rfi_16x9_1024_578/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/2015-11-25T173212Z_369823494_GF20000073530_RTRMADP_3_POPE-AFRICA_0.JPG

    En Centrafrique, la guerre -et la crise qui en découle- dure depuis plus de deux ans. La situation se normalise peu à peu, le pays vient d’organiser le premier tour des
    élections présidentielles. Mais, la #guerre a eu un impact sur toutes les populations qui ont vu des scènes atroces, certains ont même participé aux lynchages, aux #massacres de fin 2013 jusqu’à la mi 2014. Victimes collatérales de ces évènements : les #enfants.
    Orphelins, séparés de leurs familles, obligés de vivre dans des camps de déplacés ou bien recrutés dans les rangs des groupes armés. Aujourd’hui encore, les séquelles de ces #traumatismes perdurent, et la #Centrafrique est incapable de prendre en charge ces
    enfants... ni les adultes d’ailleurs, traumatisés. Mais aussi par manque de moyens financiers, par manque de personnel formé, et surtout par déni des populations qui ne reconnaissent pas ces souffrances.

  • PHOTOS : A modern genocide — Yazidi survivors in #Shingal

    In August 2014 the extremist group calling itself Islamic State (ISIS) swept through a part of northern Iraq inhabited by the Yazidi religious minority. ISIS had already broadcast to the world their intention to exterminate “un-believers” and those they opposed. They had massacred 1,600 Shia army cadets at Camp Speicher on June 12, 2014 and ordered all Christians to convert or leave their homes through the areas they controlled. In August the crimes became even more brutal as they massacred men and elderly Yazidi women and sold an estimated 5,000 women into slavery. Many Yazidis describe the mass killings as a genocide. Seventeen mass graves were found around the town of Shingal (Sinjar in Arabic), after it was liberated by Kurdish peshmerga forces. In mid-December of 2015, a year and a half after the massacres, I went to northern Iraq see for myself.


    http://972mag.com/photos-a-modern-genocide-yazidi-survivors-in-shingal/115479
    #génocide #Yézidis #Irak #fosses_communes #ISIS #EI #Etat_islamique #Kurdistan #massacres #photographie
    cc @albertocampiphoto

  • Comme tombés du ciel, Le Moine Bleu : Rien à ajouter
    http://lemoinebleu.blogspot.fr/2015/11/rien-ajouter.html

    À l’heure sinistre où se profile parmi la #gauche politicarde, et spécialement #gauchiste, l’ignoble et ahurissant distinguo moraliste opposant, pour la faire courte, d’un côté les blasphémateurs racistes de Charlie-Hebdo, l’ayant au fond bien cherché, ce qui leur arrive, à-dessiner-comme-ça-le-prophète, et puis, de l’autre, les victimes 100 % correctes des #massacres cette fois injustifiables du vendredi 13 novembre 2015 à Paris, le texte ci-dessous a l’immense mérite de remettre les pendules à l’heure, des pendules #anarchistes, en l’occurrence, denrée semble-t-il devenue exceptionnelle par les temps qui courent, jetées ici sans façon dans la gueule pestilentielle des loufiats innombrables de la vermine cléricale. Nous partageons, de ce texte, l’essentiel. Nous remercions les camarades l’ayant élaboré. Nous leur adressons notre salut le plus fraternel. Vivez, nom de dieu !

    #religion #Daech #anti_cléricalisme #autonomie_prolétarienne

    texte relevé ici pour la foule de problèmes autour duquel il tourne (et ceux qu’il contourne aussi, quant au dimensions imaginaires) et les amorces d’échanges (très insuffisant) contenues dans les posts qui le suivent, en espérant que puisse émerge par la suite une autre manière de problématiser la situation...

    • Autant le texte que les commentaires en dessous me paraissent pleins de problèmes.

      Comprendre ainsi pragmatiquement (les prolos sont toujours pragmatiques, et par certains aspects, ce pragmatisme est critique, voire subversif) la nécessité de hiérarchiser les périls, plutôt que poser des égalités abstraites du type A = A, État français = État islamique, Vos guerres = Nos morts, etc, c’est de cela que beaucoup de gens, sans doute très bien intentionnés, sont désormais purement incapables.

      […]

      La vérité est simple : la république bourgeoise d’aujourd’hui vaut ÉVIDEMMENT, elle est ÉVIDEMMENT d’une valeur incommensurablement supérieure à tout fanatisme théocratique n’intervenant contre elle que comme aberration, comme reflet pathologique, non-viable pour le capitalisme (qui l’écrasera ou plutôt : l’intégrera bientôt) du nihilisme individualiste fondant ce dernier système.

      Pragmatisme de bout du nez : si tu ne prends en compte que ta vie à toi et celle de tes proches, oui, effectivement, ce raisonnement pragmatique me parait assez « vrai ».

      Les morts sur le sol français sont très importants, très tristes. Et (et non pas « Mais ») tous les morts civils causés par les bombardements et drones de la coalition « occidentale » sont tout aussi très importants, et très tristes.

      Le problème concret qui se pose dans sa dialectique, c’est que quand on met en perspective, le nombre de morts civils-n’ayant-rien-demandé sur le sol français par les terroristes islamiques est immensément (vraiment immensément) moins grand que le nombre de morts civils-n’ayant-rien-demandé causé par les démocraties bourgeoises sur le territoire du Moyen-Orient.

      Le texte, et le Moine Bleu en commentaire, critiquent entre autre celleux qui disent « il n’y a pas à choisir, etc », alors que pour eux si.

      Si je pense à moi, et à mon fils, à mes parents etc, effectivement je vais dire comme lui. Mais si on parle de TOUS les morts civils-qui-n’ont-rien-demandé, et qu’on essaye d’être tout aussi en colère et triste pour ça (sans jamais cesser d’être triste et en colère pour celleux d’ici !) : la dialectique va carrément pas dans le sens de son pragmatisme !

      Son pragmatisme me parait donc carrément euro-centré, voire possiblement inconsciemment « raciste » (c’est pas vraiment ça que je veux dire mais bon) : les milliers de morts civils arabes causés par NOS pays (dont notre pays), on s’en branle un peu, on les met un peu de côté pendant qu’on dialectise sur « c’est quoi le moins pire » pour nous-mêmes uniquement.

      Je comprends tout à fait qu’il y a des formulations pourries (et parfois des vraies idées pourries qui vont avec !) dans certains tracts et réactions gauchistes. Mais dans beaucoup de cas, j’ai surtout lu des choses qui disaient que c’était horrible, mais qu’en dehors de notre monde il y avait aussi plein d’horreurs bien réelles causées par nos gouvernements/armées. Le « moindre mal » n’est apparemment pas le même pour tout le monde…

      En gros on a l’impression plus ou moins claire qu’ils approuvent l’interventionnisme « parce que nous on est moins pires » (mais pour qui ?).

      Pour revenir au pragmatisme : tous « nos » morts sont horribles, et la première chose qui me vient à l’esprit c’est : comment on fait pour réduire au maximum que ça se reproduise ou pire que ça n’augmente (en sachant pertinemment que le risque 0 n’existe pas et qu’on peut juste trouver des solutions pour réduire, pour limiter). Et pour moi, clairement pour le moment, arrêter de bombarder nous-mêmes la Syrie et l’Irak ça en fait partie (tout comme arrêter tout commerce avec certains États, imposer des choses la Turquie pour aider les kurdes / et à plus long terme réduire nos dépendances au pétrole mais bon ça c’est trop lointain).

      Sinon dans les commentaires, discussion autour de cet article de Robert Kurz écrit aux lendemains de 11 septembre 2001 :
      http://seenthis.net/messages/431935

  • 150 School Shootings In America Since 2013 - EverytownResearch.org
    http://everytownresearch.org/school-shootings/2982

    October 3, 2015
    Since 2013, there have been at least 150 school shootings in America — an average of nearly one a week.

    How many more before our leaders pass common-sense laws to prevent gun violence and save lives? Communities all over the country live in fear of gun violence. That’s unacceptable. We should feel secure in sending our children to school — comforted by the knowledge that they’re safe.

    #états-unis #armes #armement #massacres #meurtres #écoles

    Consistent with expert advice and common sense, Everytown uses a straightforward, fair, and comprehensive definition for a school shooting: anytime a firearm is discharged inside a school building or on a school campus or grounds, as documented by the press and confirmed through further inquiries with law enforcement. Incidents in which guns were brought into schools but not fired, or were fired off school grounds after having been possessed in schools, are not included. 1 The database is updated as new shootings occur or as new evidence emerges about prior incidents.

  • Un criminel de guerre japonais avoue des #massacres et des #viols en Chine_French.news.cn
    http://french.xinhuanet.com/2015-08/23/c_134546663.htm

    Dans sa confession, il révèle qu’on lui a ordonné, ainsi qu’à d’autres soldats japonais, de tuer tous les habitants du village de Baiyangsi, du district de Yuan’an, dans la province chinoise du Hubei (centre), le 25 décembre 1943.

    Une centaine de villageois, dont des #enfants, des #femmes et des #personnes_âgées, ont tous été tués et plus de 70 habitations ont été incendiées, a-t-il avoué.

    Il a également avoué avoir violé des femmes chinoises et coréennes et avoir torturé des civils.

    Un des cas les plus violents s’est produit en avril 1945 dans le district de Xiangyang du Hubei. Il a avoué avoir violé une fille chinoise âgée de 12 ans sous la menace d’une baïonnette.

    #crime_de_guerre #viols_guerre #tortures #Japon #Chine

  • Viols en temps de guerre, le silence et l’impunité - par Agnès Stienne
    http://visionscarto.net/viols-en-temps-de-guerre

    Fin juillet 2015, Zainab Bangura, représentante spéciale des Nations unies dans la lutte contre la #violence_sexuelle en période de conflit s’indignait, lors d’une rencontre internationale à Québec, de la persécution systématique des femmes par le groupe armé État islamique (EI) sur tous les territoires que celui-ci assiège. Les conflits ont pour causes les ressources naturelles, le pouvoir, politique ou religieux, mais c’est sur les femmes et les filles, utilisées comme armes de guerre, que les combats se déchaînent. Cette synthèse historique et géographique dresse un état des lieux des #crimes_de_guerre contre les #femmes et l’efficacité des instruments juridiques censés les protéger.
    par @odilon

    #cartographie #viols #culture_du_viol #droit_des_femmes #guerre #conventions_internationales #conflits_armés

  • Le premier génocide XXe siècle

    par Paul Delmotte

    Professeur de Politique internationale et d’Histoire contemporaine retraité de l’IHECS

    via Jean-Marie Chauvier

    Politiques, médias et stars du JT l’ont répété : le génocide des Arméniens, dont nous venons de commémorer le centenaire, fut le premier du siècle dernier. Pourtant, au tout début de ce XXe siècle, « âge des extrêmes » comme l’a dit Eric Hobsbawm, un autre génocide fut perpétré. Par les troupes de l’armée impériale allemande : celui des Hereros et des Namas, dans l’actuelle Namibie. Curieusement, ni les travaux des Nations-unies au début des années 1980, ni les excuses, en 2004, des autorités allemandes ne semblent avoir suffi à ancrer la mémoire de cette tragédie. Faut-il forcément avoir « mauvais esprit » pour attribuer cette ignorance tenace et cet oubli généralisé à la couleur de peau des victimes ?

    Le génocide, selon la définition de Rafael Lemkin (1944), se caractérise, non pas tant par le nombre de ses victimes, mais par « l’intention d’extermination, totale ou partielle, d’une population ». Lemkin avait entamé dans l’entre-deux-guerres, des travaux eux-mêmes inspirés par le génocide arménien et les massacres des Assyriens d’Irak - déjà ! - en 1933. Travaux qui furent alors ignorés ou écartés. Quoique né en 1900, le juriste polonais n’avait-il pas eu vent de la tragédie sud-ouest-africaine ? Il est vrai que c’était avant la décolonisation... Et que « seuls » quelque 85.000 Hereros et 20.000 Namas périrent entre 1885 - début de la conquête allemande du Sud-ouest africain (aujourd’hui Namibie) - et 1911.

    Résistances africaines
    Le public européen n’est guère familiarisé avec les faits de résistance dont les Africains firent preuve face à la colonisation européenne et à sa « mission civilisatrice ». En dehors de grandes figures maghrébines, comme Abdelkader ou Abdelkrim, qui chez nous a entendu parler d’Omar Tall ou de Samory pour l’Afrique occidentale « française » ? Ou de M’Siri, « roi du Katanga » abattu par le capitaine belge Bodson ? Ces derniers ne furent - ne sont - le plus souvent dépeints que sous les traits de satrapes fanatiques, cruels, polygames et esclavagistes. Les Mau-mau kenyans n’ont laissé que le souvenir de leurs atrocités, l’Europe « zappant » celles de leur répression. Seul le Negus d’Éthiopie a échappé à cette diabolisation : il est vrai qu’il s’était rangé du côté des Alliés. Et était chrétien.
    Un bref regard sur l’histoire de la Namibie montre l’ âpreté de la résistance à la colonisation allemande. C’est en 1885, , dans le sillage du fameux Congrès de Berlin, que le 2e Reich entama la colonisation de ce territoire du « Sud-ouest africain » décrété « protectorat » allemand et situé entre l’Angola portugais et l’Afrique du Sud britannique. Le second Reichskomissar y fut Heinrich GÖRING, père d’Hermann. Son « règne » (1884-1890) se traduisit par une politique de confiscations des terres et de « transferts » de populations.
    De « concessions » arrachées en opérations militaires, d’expéditions « punitives » en manipulation des rivalités ethniques, le protectorat s’agrandit, e. a. dans l’objectif d’accéder au Zambèze et, de là, aux possessions allemandes d’Afrique de l’Est, le Tanganyika, l’actuelle Tanzanie. D’où le curieux appendice territorial - le « tuyau de poêle » de la Bande de Caprivi, au Nord-est - octroyé aux Allemands en 1890 par les autres Puissances. Il s’agissait aussi de contrôler le commerce avec le Bechuanaland, autre protectorat instauré par les Britanniques dans leur conflit avec les Boers.

    Vernichtungsbefehl

    Dès 1889, le chef herero Kamaharero dénonça le traité de « protection » imposé par Berlin. Quatre ans plus tard, les Namas, qui refusaient la « protection » allemande, virent des dizaines de leurs femmes et enfants massacrés par les troupes coloniales. Leur chef fut exécuté. Son fils acceptera la « protection » du Reich l’année suivante. Ce qui n’empêchera, en août 1894, les Allemands de perdre 27% de leurs effectifs lors d’une offensive contre ces mêmes Nama dans les monts Naukluft.
    Dès 1896, des condamnations aux travaux forcés furent prononcées, des chefs exécutés, des camps de concentration établis sur le modèle de ceux « inventés » l’année précédente par le général espagnol Valeriano WEYLER dans sa répression des insurgés indépendantistes cubains. En 1897, des « réserves » furent créées pour les Namas. Elles s’ouvriront aux Hereros en 1904.
    C’est en janvier 1904 qu’éclata le grand soulèvement : le dirigeant herero, Samuel Maharero, fit détruire les lignes télégraphiques et de chemin de fer allemandes. Des centaines de colons furent tués. Les femmes et les enfants, dit-on, furent épargnés. Une humanité que l’on ne retrouvera pas chez les troupes impériales. Berlin envoya alors quelque 15.000 hommes en renfort. Ce qui n’empêcha pas une défaite allemande à Oviumbo, en avril. L’état-major chargea alors le général Lothar Von Trotha de mener « une extermination totale » des insurgés. Von Trotha signa un Vernichtungsbefehl, un « ordre de destruction », stipulant que « chaque Herero, armé ou non armé, sera abattu ». En août suivant, à la bataille du Waterberg, les troupes impériales encerclèrent les combattants de Maharero, qui furent contraints de fuir dans le Kalahari, où les Allemands empoisonnèrent les puits et avaient ordre de tirer à vue... Comme les Arméniens à Deïr-es-Zor douze ans plus tard, des milliers d’entre eux périrent dans le désert. Quelque 65.000 Hereros et 20.000 Namas moururent aussi dans les camps de concentration comme ceux de Shark Island, inspirés de ceux ouverts par les Britanniques dans leur guerre contre les Boers et expressément localisés dans un région froide qu’évitaient les Hereros.

    En 1902, le Sud-ouest africain comptait 200.000 hab. dont 1500 Allemands. En 1904, les Herero étaient au nombre de 80.000. En 1911, ils n’étaient plus que 15.000. La population indigène avait chuté de 80%.

    Le véritable crime...

    Dans L’Occident et les autres. Histoire d’une prédominance (La Découverte, 2001), Sophie Bessis distingue les trois traits essentiels qui fondent l’unicité du génocide commis par les nazis : ses modalités pratiques - la mort industrielle ; son caractère « inutile » par rapport à d’autres génocides présentés comme « utilitaires », et le fait que le « passage à l’acte » ait eu lieu en Europe même. « Ni l’obsession de la pureté, ni la conviction de faire partie d’une humanité supérieure, ni la volonté de se tailler un espace vital, poursuit-elle, ne sont le propre des génocidaires hitlériens [...] Le mal était depuis longtemps banalisé ». Bessis prend certes quelque distance avec les propos d’Aimé Césaire, député de La Martinique, poète et chantre de l’anticolonialisme (1913-2008) : ce que « le très chrétien bourgeois du XXe siècle [...] ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’Homme... C’est le crime contre l’homme blanc » . Césaire cependant, juge Bessis, mène à s’interroger sur les héritages que la civilisation occidentale a légués au nazisme, thème que, pendant les décennies qui ont suivi 1940-1945, seule l’École de Francfort a osé aborder. L’historien Arno Mayer a montré comment les dispositions du Vernichtungsbefehl de Von Trotha ont continué à circuler dans les états-majors. Et Le médecin hygiéniste allemand Eugen FISCHER, fondateur (1927) de l’Institut d’hygiène raciale de Berlin (1927), qui fut l’une des sources de Mein Kampf et le « mentor » du Dr. Mengele, son assistant à l’université, avait « étudié » les Herero et les Namas...

    #génocide #massacres #namibie #hereros @namas

  • How Saudi Arabia’s harsh legal punishments compare to the Islamic State’s - The Washington Post

    Déjà cité par @nidal hier mais je l’avais raté.
    seenthis.net/messages/333916

    http://www.washingtonpost.com/blogs/worldviews/wp/2015/01/21/how-saudi-arabias-harsh-legal-punishments-compare-to-the-islamic-states/?tid=sm_fb

    Following the lashing of blogger Raif Badawi and leaked footage that showed the public execution of a woman accused of beating her daughter, Saudi Arabia’s harsh interpretation of sharia law and its use of capital punishment have come under international scrutiny.

    For many, the Saudi justice system sounds not unlike that of the Islamic State, the extremist Islamist group which has struck fear in much of the Middle East.

    Sources :

    1. http://www.middleeasteye.net/news/crime-and-punishment-islamic-state-vs-saudi-arabia-1588245666

    http://www.middleeasteye.net/sites/default/files/styles/main_image_article_page/public/main-images/King%20Abdullah%20sword%20%28AFP%29.jpg?itok=w7KDpq5d

    The Islamic State (IS) and Saudi Arabia prescribe near-identical punishments for a host of crimes, according to documents circulated by the militant group.

    IS published a list of crimes and their punishments on 16 December 2014 to serve “as an explanation and as a warning” to those living in territory under their control in large parts of Iraq and Syria.

    2. Raif Badawi and Saudi Arabia’s intolerance - The Washington Post

    http://www.washingtonpost.com/opinions/raif-badawi-and-saudi-arabias-intolerance/2015/01/10/2b291bfc-984c-11e4-aabd-d0b93ff613d5_story.html

    THE CONTRAST between what Raif Badawi did and the punishment meted out to him on Friday in Saudi Arabia speaks volumes about the kingdom, which remains mired in the thinking of some long-ago epoch. The Saudis are regularly denounced for one of the world’s worst human rights records — and then nothing is done.

    #arabie_saoudite #peine_de_mort #isis #is #jihadistes #massacres #barbares

  • Dans le Mexique d’Ayotzinapa : quand le monde d’en-haut s’effondre, écouter les voix d’en-bas

    Jérôme Baschet

    http://lavoiedujaguar.net/Dans-le-Mexique-d-Ayotzinapa-quand

    « Vous avez entendu ?
    C’est le bruit de leur monde qui s’écroule,
    c’est celui du nôtre qui resurgit. »

    Communiqué de l’EZLN, 21 décembre 2012.

    Depuis deux mois, la situation au Mexique — où les massacres, les disparitions forcées et la violence massive de la supposée « guerre contre le narco » n’ont pourtant rien d’inédit — est devenue littéralement intenable. L’atrocité d’Iguala est connue de tous. Dans la nuit du 26 au 27 septembre dernier, les policiers de la troisième ville de l’État du Guerrero tirent en rafales sur plusieurs autobus transportant des étudiants de l’école normale rurale d’Ayotzinapa (et, dans la confusion, sur un autre où voyageait une équipe de football juvénile), faisant de nombreux blessés graves et tuant six jeunes gens — l’un d’eux retrouvé torturé, les yeux et la peau du visage arrachés —, tandis qu’une seconde attaque, perpétrée au moment où les survivants tentaient d’informer des journalistes locaux, mène à la disparition de quarante-trois étudiants, conduits au poste de police, jetés dans des camionnettes officielles, puis remis aux sicaires du cartel « Guerreros Unidos », sans qu’on sache, de manière absolument certaine, ce qu’ils sont devenus depuis. (...)

    #Mexique #Ayotzinapa #massacres #disparitions #Etat #zapatistes

  • Which Dictator Killed The Most People ? | The Mind Unleashed

    http://themindunleashed.org/2014/10/dictator-killed-people.html

    Signalé par @supergéante sur FB. Je ne sais pas trop sur quelles sources et stats les auteurs de cette figure s’appuient, mais, bon, c’est une image intéressante et s’il s’agit de pointer les dirigeants responsables de massacres de masse, il me semble qu’il en manque quelques uns...

    #dictature #massacres_de_masse #massacre #génocide

    • hum, ont estime le bilan de la seconde guerre mondiale à 50 millions. Certes il y a aussi le Japon et l’Italie dans l’affaire, mais tout de même... et puis les morts sur le font germano-soviètique, ont les comptes où ?

    • Oui exactement, c’est très « lacunaire ». Je vais établir un début de liste que je vais poster ici et que tout le monde pourra compléter au fur et )à mesure. Et peut-être qu’après un certain temps, on pourra proposer quelque chose d’exhaustif ?. Mais il ne faut pas appeler la visu « les dictateurs les plus meurtriers » mais plutôt « responsables de massacres de masse et de génocides », c’est beaucoup plus pertinent.

      Et on évitera les lettres gothiques.

  • RDC : les crimes commis de 1993 à 2003 pourront-ils être jugés ? - Afrique - RFI

    http://www.rfi.fr/afrique/20141004-mapping-report-onu-obstacles-creation-chambres-specialisees/?ns_campaign=nl_AFRIQUE051014&ns_mchannel=newsletter&ns_source=emailvision&ns_li

    Comment vérifier le nombre de victimes de ces 20 ans de guerre en RDC (des ONG américaines avancent le chiffre de 4 à 5 millions de morts dans l’Est de la RDC
    )

    Quatre ans après la publication du Mapping Report de l’ONU - la cartographie qui dévoilait l’étendue des crimes commis en République démocratique du Congo entre 1993 et 2003, les chambres spécialisées que le gouvernement avait promis de mettre en place n’ont toujours pas vu le jour. Quels sont les obstacles à la création de ces chambres spécialisées ?

    Il y a « des progrès », a dit le chef de la division des droits de l’homme de la Monusco et représentant du Haut commissariat aux droits de l’homme, Scott Campbell. Et ce, même si le projet de loi avait été retoqué pour la deuxième fois par le Parlement, il y a quelques mois. Le Haut commissariat aux droits de l’homme était à l’origine du rapport qui avait épinglé armée et groupes armés, congolais comme étrangers, pour 617 incidents violents qui méritaient des poursuites judiciaires.

    #rdc #massacres

  • Un nouveau défi fait le tour des réseaux sociaux : le ice bucket challenge, ou seau d’eau glacée. Le but serait de sensibiliser le public à une campagne d’appel aux dons pour une association américaine de lutte contre la maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (#SLA donc #ALS en Anglais) - une maladie neurodégénérative.
    Des personnalités se sont lancés dans le truc : Bill Gates, Zuckerberg… ce qui est assez marrant vu qu’ils sont les piliers d’un système capitaliste qui a entre autres pour principe d’être le fossoyeur de toute velléité d’établissement d’une sécurité sociale, ce qui empêche quand même pas mal de gens de se soigner. Mais ne soyons pas rabat-joie. Après tout, Bill Gates il est très gentil, il donne plein d’argent aux petits Africains.
    Et bien voici un nouveau maillon de la chaîne : le ice bucket challenge en Palestine. À voir absolument
    ALS Ice Bucket Challenge (Palestine) - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=OZQMP_3XW2U

    Traduction vite fait pour ceux qui galèrent en anglais : (à lire après avoir vu la vidéo sinon c’est pas drôle).

    Et maintenant en #Palestine
    Hello je suis de Palestine, J’ai entendu parler de la campagne ALS. Je la supporte et donc je relève le défi.
    [...]
    Oups ! En Palestine nous vivons sous l’occupation. L’occupation israélienne utilise toutes les ressources hydrauliques palestiniennes
    Les colons israéliens utilisent 7 fois plus d’eau par jour que les palestiniens.
    Ce mois ci des centaines de milliers de Palestiniens vivent dans une pénurie d’eau. Les israéliens prennent pour cible la plupart des ressources en #eau à #Gaza.
    C’est pour ça que désolé mais on ne peut pas relever ce défi !

    A l’écrit : Pendant l’offensive israélienne sur Gaza, Israël a délibérément pris pour cible les sources d’eau et le réseau hydraulique dans la bande de Gaza comme une forme de punition collective pour les habitants.
    Il est noble et humain de relever des fonds et élever les consciences pour lutter contre la maladie ALS mais en un mois + de 2000 personnes ont été tuées et + de 10000 ont été blessées par les bombardement sur Gaza. Il est temps de se lever contre les #massacres de l’occupation contre les civils en Palestine.

    #ice-bucket-challenge #occupation

  • Tulsa race riot : death by airplanes in Black Wall Street (1921)
    http://en.wikipedia.org/wiki/Tulsa_race_riot

    The Tulsa Race Riot was a large-scale, racially motivated conflict on May 31 and June 1, 1921, in which whites attacked the black community of Tulsa, Oklahoma. It resulted in the Greenwood District, also known as ’the Black Wall Street’[1] and the wealthiest black community in the United States, being burned to the ground.

    The Tulsa race riot was a large scale racially-motivated conflict between the White and Black communities of Tulsa, Oklahoma, including aerial attack, beginning May 31, 1921. During the 16 hours of the assault, over 1000 people were admitted to local hospitals with injuries, an estimated 10,000 were killed or left homeless, and 35 city blocks composed of 1,256 residences were destroyed by fire caused by bombing. And many more where imprisoned with lives destroyed forever.

    http://www.youtube.com/watch?v=pQ-vFlEZU6s


    http://www.montgomerycollege.edu/Departments/hpolscrv/VdeLaOliva.html

    Black Wall Street & The Tulsa Race Riot Of 1921
    http://vimeo.com/14680242

    #race #violences #emeutes #usa #massacres #aviation #histoire #classe #intégration

  • Centre d’actualités de l’ONU - Centrafrique : le HCR inquiet des attaques contre des civils fuyant vers le Cameroun
    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=32377&Cr=Centrafrique&Cr1=

    1 avril 2014 – Le HCR a fait part vendredi de sa vive préoccupation après avoir reçu des informations selon lesquelles des anti-balaka, les milices chrétiennes, bloquent les routes et attaquent des civils tentant de fuir la violence en République centrafricaine.

    « Ces deux dernières semaines, nos collègues au Cameroun ont vu des réfugiés arriver avec des blessures de machettes. D’autres sont blessés par balles », a déclaré Melissa Fleming, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève.

    #centrafrique #génocide #massacres